SOURCE 73 (oct/nov) FRENCH VERSION

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BOARDSPORT

№ 073. OCTOBRE / NOVEMBRE 2014. €5

INTERVIEW GRAND PONTE : IGOR IRAOLA, COFONDATEUR DE JART SKATEBOARDS TENDANCES : SKATESHOES, LONGBOARD, CAMÉRAS & GADGETS ACTION SPORTS

E U R O P E A N S U R F / S K AT E / S N O W B U S I N E S S

ANALYSE DE MARCHÉ : SUP ET SURF EN EAU FROIDE

PLUS : LES NEWS, LE PROFIL DES MARQUES : NECTAR, C-SKINS, SPARK R&D ET BEAUCOUP PLUS ENCORE…









NOUS

BIENVENUE #73

Editor Harry Mitchell Thompson harry@boardsportsource.com

On s’en occupe

Surf & French Editor Iker Aguirre iker@boardsportsource.com Snowboard Editor Rémi Forsans remi@boardsportsource.com Skate Editor Dirk Vogel dirk@boardsportsource.com German Editor Anna Langer anna@boardsportsource.com Design & Art Direction Owen Tozer owen@boardsportsource.com Design Assistant Roddy Bow production@boardsportsource.com Web Media Manager Denis Houillé denis@boardsportsource.com Market Intel Manager Chelsea Van De Merwe chelsea@boardsportsource.com Proofreaders Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Chelsea van der Merwe Contributors Dirk Vogel, Stefan Dongus, Asier Zabarte, Benoît Brecq, Gordon Way, Fabien Grisel, Franz Holler, Miriam Deller, Jade PersaudWalters, Daisy Maddinson, Anna Langer, Holly Gear, William Maddinson, Samuel Peek, Chelsea van der Merwe. Advertising & Marketing clive@boardsportsource.com Accounts Manager accounts@boardsportsource.com To Subscribe www.boardsportsource.com subs@boardsportsource.com Publisher clive@boardsportsource.com Published by ESB, 22 Friars Street, Sudbury, Suffolk, UK CO10 2AA Boardsport SOURCE is published bi-monthly © ESB. All Rights Reserved www.boardsportsource.com

Chez BoardSport Source, nous avons toujours embrassé les trois boardsports originels : le surf, le skate et le snow. Mais dans ce nouveau numéro, nous avons décidé d’élargir notre champ de vision, en nous concentrant sur une discipline qui a connu un essor sans précédent : le Stand Up Paddle, ou SUP. Nous avons dressé un aperçu du marché de cette pratique (p.35) qui ne nécessite ni vagues, ni vent, ni même de mer, mais qui ne manque pas d’offrir de nouvelles opportunités commerciales aux détaillants. Le SUP n’est pas fait pour tous, mais ceux qui s’engagent sur ce secteur doivent s’y connaître. À l’image du longskate ou du backcountry en snowboard, une certaine expertise, notamment au niveau des vendeurs, est requise. Pendant ce temps, d’autres cherchent à fuir des line-ups surpeuplés, n’hésitant à s’aventurer dans des régions bien plus froides pour y trouver un surf de qualité sans personne à l’eau. Ce phénomène du Cold Water Surfing méritait que l’on s’y attarde ; découvrez (p.14) le marché qui s’est développé autour de ces surfeurs en quête de spots vierges dans les pays du Nord, de la Scandinavie jusqu’au nord du Royaume-Uni en

passant par l’Irlande. Dans l’eau mais aussi en dehors, les besoins spécifiques de cette clientèle ont permis l’émergence de marques dédiées cœur et âme au Cold Water Surfing. Les lecteurs avisés de Source auront également remarqué la part toujours plus grande consacrée aux produits. En tant qu’unique magazine professionnel/B2B dédié aux boardsports en Europe, il nous a semblé opportun de gonfler nos analyses et études de tendance sur les différentes familles de produits, afin de fournir davantage de données et d’outils aux détaillants dans leur prise de commandes saisonnières. Dans ce numéro, Dirk Vogel s’est ainsi penché sur les tendances automne/hiver 2015 du marché des skateshoes (p.18), et il vient compléter son analyse sur les cruisers du précédent numéro avec une étude fouillée sur les tendances 2015 dans le longskate (p.26). Quant à Anna Langer, notre rédactrice allemande s’est penchée sur le marché des caméras d’action, nous dévoilant quelles sont les nouveautés pour 2015, y compris dans le domaine des accessoires (p.50). Up & Riding Harry Mitchell Thompson Rédacteur en chef

CONTENU 10. NEWS

49. TENDANCES : CAMÉRAS ACTION SPORTS

13. DÉTAILLANT DU MOIS : CIVILIST, BERLIN

50. TENDANCES : GADGETS POUR CAMÉRAS

14. SURF EN EAUX FROIDES

52. PROFIL DE MARQUE : SPARK R&D

18. TENDANCES : SKATESHOES HI 15/16

54. PROFIL DE MARQUE : C-SKINS

24. ACTION SPORTS IMAGE MAP

56. PROFIL DE MARQUE : NECTAR

26. TENDANCES : LONGBOARD 2015

58. NOUVEAUX PRODUITS

32. INTERVIEW GRAN PONTE : IGOR IRAOLA

61. LA LIGNE VERTE

35. ANALYSE DE MARCHÉ : STAND UP PADDLE

62. ZOOM SUR LES MARCHÉS

40. IDENTITÉ VISUELLE DES MARQUES DE SKATE

68. OPPORTUNITÉS : POSTES ET DISTRIBUTION

42. RIP CURL : OSER LA RELANCE

70. EVÈNEMENTS

44. RIDE O’METER

72. L’ŒIL DU CYCLOPE

46. L’ART DE L’ACHAT : 5IVE, KEMPTON

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BRÉVES

FINISTERRE LANCE SA LIGNE CWS ET SES COMBINAISONS

POUR LA SAISON 2015, L’ASP CHANGE SON NOM POUR WORLD SURF LEAGUE

Finisterre a lancé sa ligne de vêtements type Nick (automne-hiver 2014) et sa première ligne de combinaisons (automne-hiver 2015), toutes deux fondées sur la philosophie fondatrice de Finisterre : la recherche de vagues en eau froide vierges. Leur ligne de vêtements techniques CWS (Cold Water Surf) affiche des fonctionnalités spécifiquement conçues pour le surf en eau froide. Pour ce qui est des combinaisons, Finisterre travaille avec Mat D’Ascoli, auparavant chez Xcel Wetsuits, et se focalise sur la légèreté et la résistance, la facilité pour les enfiler et les retirer, un temps de séchage bref, ainsi que l’utilisation de matériaux éco-responsables lorsque c’est possible. Les combinaisons sont programmées pour l’automne-hiver 2015, mais Finisterre invite des surfeurs à prendre part au Wetsuit Tester Scheme, qui débutera en novembre : l’opportunité d’acheter une combinaison à un prix d’appel spécial, de l’utiliser cet hiver puis de participer à des sessions de retour sur les produits à la fin de l’hiver.

L’association des professionnels du surf (ASP) a annoncé qu’en 2015 elle changerait son nom pour World Surf League. Dans une lettre à la communauté du surf, le PDG Paul Speaker explique que ce changement intervient parce que le nouveau nom permettra d’apporter le surf professionnel à plus de fans, d’athlètes et de partenaires dans le monde entier. L’ASP continuera d’opérer sous son nom actuel jusqu’à la fin 2014 puis, en janvier 2015, elle commencera la saison en tant que World Surf League.

NIKE FAIT ÉTAT D’UNE CROISSANCE DE 15 % AU PREMIER TRIMESTRE 2015 ET CONFIRME SA SORTIE DU SNOWBOARD Nike a indiqué des bénéfices nets de 962 millions de dollars, ce qui représente une hausse de 23 %, tandis que ses revenus globaux ont augmenté de 15 % à 8 milliards de dollars au premier trimestre 2015, alors qu’ils étaient de 6,97 milliards de dollars à la même période l’an dernier. Les bénéfices dilués par action ont grimpé de 27 % pour atteindre 1,09 dollar, tandis que les futures commandes internationales ont augmenté de 11 %, ou de 14 % si l’on exclut le taux de change. L’entreprise a aussi confirmé sa sortie du snowboard ; Nike SB concentrera désormais ses ressources en termes d’innovation, design et marketing, sur ce qui anime la marque et sur son opportunité de croissance : le skateboard.” Le discours officiel est le suivant : “nous continuerons à soutenir les snowboardeurs sponsorisé par Nike ainsi que les skieurs, jusqu’à la fin de leur contrat actuel. Nous ne poursuivrons pas les événements de snowboard sponsorisés par Nike”, mais la marque “continuera de développer une ligne de masques Nike”.

BRUNO SÄLZER ACHÈTE 15% DE BENCH ET DEVIENT PDG ET PRÉSIDENT TANDIS QUE NATALIE SUESSMANN EST NOMMÉE DIRECTRICE MARKETING Bruno Sälzer deviendra PDG et président de Bench le 1er décembre 2014. Il achètera aussi une part de 15 % de EMERAM Urbanics Holding Ltd., qui possède Bench. Bench continue à renforcer son équipe managériale avec Natalie Suessmann au poste de directrice marketing. Basée à Munich, elle sera responsable du marketing, de la communication, du e-commerce et des licences de la marque lifestyle, présente dans 26 pays.

GOLDEN VIKING SPORTS RACHÈTE WORLD INDUSTRIES À SEVEN WELLS LLC. Golden Viking Sports (filiale de INA International) a racheté la marque de skateboard World Industries, avec des marques comme World et Flameboy vs. Wet Willy. En dehors des États-Unis, les affaires restent inchangées, l’entreprise étant en recherche de licences et de distributeurs dans certains pays. 10

LE B EVENT DU RÉSEAU BRANDWAVE MARKETING À LONDRES Le premier B Event du réseau Brandwave Marketing a créé l’opportunité de rencontrer des personnes et des marques qui partagent le même état d’esprit, grâce à un forum. Le thème du premier événement étant de “faciliter les collaborations”, Brandwave souhaitait rassembler les marques afin de réfléchir ensemble à la meilleure manière de collaborer, et de travailler en association pour offrir les meilleurs produits, la meilleure communication marketing et les meilleurs contenus, afin d’en augmenter la portée et l’impact. Plus de 100 invités provenant des milieux les plus respectés et les plus visionnaires, comme le sport, l’automobile, le nautisme, la technologie, la nutrition et les marques de denrées de consommation courante, ont participé à l’événement au centre de Londres.

PREMIER FESTIVAL DU SURF NORDIQUE À RÖDA KVARN À HELSINGBORG, EN SUÈDE Le premier Festival Du Surf Nordique se tiendra les 3 et 4 octobre 2014 à Helsingbord, en Suède. L’événement est organisé par le photographe de surf professionnel et expatrié californien, Jeff Flindt. L’événement apportera une touche de culture surf et exposera le milieu de surf nordique.

SANUK NOMME HOLYSPORT COMME DISTRIBUTEUR EUROPÉEN AU BENELUX, EN FRANCE ET AU ROYAUME-UNI Sanuk a nommé Holysport pour distribuer ses produits au Benelux, en France et au Royaume-Uni. Pour soutenir le lancement sur ces marchés, Holysport a mis en place une équipe de vente dirigée depuis son siège social par son directeur des ventes européennes, Liam O’Shea. L’équipe comprendra des représentants et des agents de vente dans chaque région et collaborera avec Stairss Distribution au Benelux.

LANCEMENT DE LA NOUVELLE MARQUE DE KELLY SLATER, OUTERKNOWN Le 1er avril cette année, Kelly Slater annonçait son départ de chez Quiksilver. Malgré les premiers doutes émis sur le fait que cette nouvelle ait été d’un poisson d’avril, le sportif 11 fois champion du monde a confirmé sa décision de quitter la marque avec laquelle il a été pendant 23 ans. La nouvelle marque de Slater s’appelle Outerknown, et John Moore, avec lequel il a déjà travaillé auparavant sous le nom de VSTR, sera le Product & Brand Manager de la nouvelle marque. Slater fera la promotion d’une marque éco-responsable et éthique sous l’égide de Kering.


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LIB TECH SURFBOARDS ARRIVE EN EUROPE Les planches surf primées Lib Tech sont dorénavant distribuées en Europe, avec un quartier général installé à Munich. Mike Olson dirige le programme surf ; Jeff Henderson l’assiste sur le shape et gère le quotidien ; Annette Veihelmann et Peter Saari travaillent sur le design, la marque, les impressions ; Jami Davis dirige le marketing surf ; Ryan Carlson, qui vient d’Huntington Beach, est coordinateur du Team Pro et manager des médias sociaux ; Dan McNamara dirige le programme des ventes. Leurs snowboards sont connus pour leur technologie de cambres bananés et leurs carres innovantes Magnetraction ; pour leurs planches de surf, attendez-vous à un lock éco-responsable avec une mousse sans nuisance pour l’ozone. Grâce à leur durabilité, les planches de surf Lib Tech ont été élues meilleures planches pour le voyage par le magazine Outside.

BILLABONG NOMME SON NOUVEAU VICE-PRÉSIDENT INTERNATIONAL DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE INTERNATIONALE ET DU SOURCING Le directeur de l’exploitation de Billabong, Jeff Streader, a annoncé des prises de fonction importantes dans son équipe internationale. Randy Mikko Royce a été choisi pour le rôle de vice-président de la chaîne logistique internationale et Kitty Ho comme vice-présidente du sourcing international pour les entreprises du groupe Billabong. Randy affiche plus de 20 ans d’expérience dans le développement produit, le sourcing international et les stratégies de chaîne logistique. Il sera responsable de la direction du sourcing international, du développement produits, et de la recherche et du développement sur le plan international. Kitty Ho possède plus de 30 ans d’expérience dans le développement produits, la fabrication, le sourcing et la gestion divisionnaire.

AMPLID GMBH NOMME LE VÉTÉRAN DE L’INDUSTRIE GREGOR COMMON À LA TÊTE DES VENTES STANCE EUROPE NOMME COFFIN ON CAKE Amplid a annoncé que le vétéran de l’industrie, Gregor Common, rejoindra POUR LES RELATIONS PUBLIQUES AU son équipe à Fischbachau en tant que directeur des ventes. Gregor ROYAUME-UNI entamera ses nouvelles fonctions en septembre ; il était précédemment directeur général Europe chez Arbor.

BILLABONG VEND SURFSTITCH & SWELL Billabong a vendu l’intégralité de ses sites e-commerce SurfStitch (Europe & Australia) et Swell (Amérique du Nord). Billabong avait auparavant annoncé cette année qu’elle allait s’orienter vers un modèle “omni-canal” en direct avec le consommateur et ce, pour toutes les régions. L’entreprise a vendu 51 % de ses parts de SurfStitch et 100 % de ses parts de Swell. Les deux sites e-commerce ont été rachetés par un consortium d’investisseurs (SurfStitch Consortium), qui comprend les fondateurs de SurfStitch, Justin Cameron et Lex Pedersen. Billabong prétend recevoir 35 millions de dollars australiens de cet accord.

GARY WALL VA DIRIGER LE MARKETING CHEZ QUIKSILVER & ROXY Le directeur marketing de chez Quiksilver quitte l’entreprise. Neuf autres postes en marketing ont été supprimés. Le directeur marketing Nick Drake avait rejoint l’entreprise en juillet 2013 après son passage chez TBWA/Chiat/Day à Los Angeles, où il gérait les comptes Adidas, Gatorage et Visa pour l’agence de publicité. Garry Wall dirigera le marketing international de Quiksilver et Roxy directement depuis la France, remplaçant ainsi Nick Drake.

NIXON OUVRE SES PREMIERS BRAND STORES À PARIS ET À LONDRES Lorsque vous entendez montre de sport d’action, vous pensez tout de suite à Nixon. Depuis sa séparation de l’entreprise GSM, il y a deux ans, Nixon a travaillé dans l’ombre, avec une réorganisation importante du personnel de l’entreprise pour se refocaliser sur le produit. Nixon a ouvert son premier brand store à Paris en septembre, et ouvrira son deuxième dans quelques semaines à Londres.

Stance Europe a nommé l’agence de relations publiques anglaise Coffin On Cake à la gestion de sa stratégie de communication au Royaume-Uni et pour toutes les demandes liées à la marque et à la presse au RoyaumeUni ; le changement est immédiatement effectif. L’agence de Londres soutiendra Stance par le développement de l’image de marque dans toute l’Europe et dirigera les lancements de nouvelles marques, comme la tournée de lancement officielle en Europe qui aura lieu à Londres, le 20 octobre au Magasin The Dalston Department.

VISSLA S’ASSOCIE AVEC LE FABRICANT JAPONAIS DE COMBINAISONS PREMIUM BEWET Pour sa première gamme de combinaisons, Vissla collabore avec le fabricant japonais de combinaisons premium BEWET. Toutes les combinaisons seront fabriquées au Japon, leur polychloroprène est fait de roches calcaires et BEWET n’utilise pas de pétrole. Le calcaire provient des montagnes Kurochime dans la zone de Niigata, au Japon. L’intégralité des procédés utilisés dans l’usine BEWET est durable et éco-responsable grâce à l’intrication des méthodes employées, comme l’utilisation d’une huile de maïs en tant qu’adoucissant au lieu des additifs à base de pétrole usuel. L’usine elle-même est alimentée à 60 % à l’électricité solaire voire à 100 % les jours où il fait beau !

AMER SPORTS OUVRE UN BRAND STORE À HELSINKI Amer Sports Corporation a ouvert un brand store unique à Helsinki. Le magasin offrira une sélection exhaustive de produits représentant les marques de Amer Sports. La zone de vente du magasin représente 280 m² et se situe dans le siège social d’Amer Sports à Helsinki. L’offre du brand store Amer Sports comprendra des produits sports et lifestyle de Salomon, Wilson, Atomic, Arc’teryx, Mavic, Suunto, Bonfire et Nikita pour la course, la randonnée, le ski alpin et le ski de fond, le snowboard, le tennis, le golf, l’escalade, le vélo et la natation. 11



détaillant du mois

DÉTAILLANT DU MOIS Installé à Berlin, Civilist est un skateshop crée et géré par des skateurs, qui possède sa propre marque éponyme. Voisin du magasin Nike SB, ils sont parvenus à mettre en place une collaboration avec la marque à la virgule. Pouvez-vous revenir sur les débuts de Civilist et notamment sur les motivations qui vous ont poussés à ouvrir le shop ? Tous les deux (Alex Flach et Andreas Hesse) travaillions autrefois pour Lodown Magazine. Un jour, assis dans un couloir chez Lodown, nous nous sommes dit qu’il manquait un shop à Berlin qui exposerait des marques intéressantes dans le skate et le streetwear. Nous rêvions aussi de créer un espace de rencontre où les Berlinois aussi bien que le public international pourraient se retrouver lors d’expos, d’événements pour la presse et de concerts. Nous avions déjà tous les contacts des marques et nous avons déniché ce lieu à Berlin-Mitte en septembre, avant d’ouvrir le shop en décembre. Depuis ce jour, nous n’avons pas changé de philosophie. Sans connaître au préalable les interlocuteurs dans les boites, cela aurait été impossible de monter un tel shop. Comment se porte le marché berlinois ? On trouve beaucoup de nouvelles boutiques, surtout dans le quartier de Mitte où nous sommes situés. Probablement trop. Les clients sont inondés de nouveautés et de produits. Selon moi, les marques devraient limiter leur nombre de références pour conserver un caractère exclusif et permettre aux magasins de se distinguer. Aujourd’hui, toutes les boutiques proposent des articles identiques. Comment en êtes-vous venus à vous associer avec Nike SB ? C’est nous qui leur avons demandé car nous avions déjà travaillé ensemble par le passé : sur un bar Nike SB au salon Bright, pour la sortie conjointe d’un disque et de vêtements, et enfin pour un bar à homards lors d’une soirée ! Et puis, nous avions aussi tenu un pop-up store Stüssy pendant six mois. Nous voulions nous engager sur quelque chose de plus permanent plutôt que de redécorer le shop à chaque fois. Alors nous avons fait une proposition à Nike SB pour nous associer au réaménagement de l’intérieur du magasin : un hommage à notre spot de skate préféré, la Neue Nationalgalerie de Berlin. Quels sont les produits à succès en ce moment ? Pour les shoes, ce sont les marques Nike SB, Vans Syndicate, Palace et Reeboks qui se vendent bien. En textile, Norse, Palace, Fucking Awesome et Civilist sortent du lot.

Comment Civilist se distingue de la concurrence ? En vendant notre propre bière et notre propre vodka ! Nous saoulons nos clients ! Plus sérieusement, c’est la relation à long terme que nous entretenons avec les marques et les personnes qui les gèrent qui fait que nous avons un temps d’avance sur la concurrence. De quelle façon exploitez-vous la puissance des réseaux sociaux pour promouvoir le shop ? C’est simple, nous utilisons tous les outils à notre disposition de la façon que nous aimerions voir si nous étions de simples clients. Primo : ne pas trop se prendre au sérieux. Secundo : éviter de balancer trop d’images de produits. Tertio : poster des photos des bancs devant la boutique. On voudrait que toutes les marques nous en envoient. On veut monter des barricades ! Un jour, nous allons complètement bloquer la circulation dans notre rue. Qu’apportez-vous par rapport à une boutique en ligne ? Difficile à dire, notre shop en ligne va bientôt ré-ouvrir. Mais je dirais que Civilist, c’est surtout un espace social, un endroit où l’on vient passer du temps. L’idée est de faire des rencontres, de discuter et d’échanger des idées en prenant du bon temps. C’est pourquoi la boutique physique est la plus importante à nos yeux. Le shop en ligne est une extension en quelque sorte, qui nous permet de présenter les marques que nous vendons, ainsi que nos idées et faire partager l’atmosphère particulière du shop physique. Quelles sont les marques qui vont percer selon vous ? Nous vivons une époque aussi excitante qu’au début des années 90. Alors que d’un côté, on trouve des grands cirques médiatiques comme la Street League Skateboarding ou le Game of Skate sur ESPN, le côté DIY du skate revient en même temps en force, avec des marques créées et gérées par des skateurs, telles que Palace ou Fucking Awesome. Et surtout, les kids se remettent à construire eux-mêmes des spots en béton. S’agissant de tendances du marché en général, je dirais que l’offre est plus diversifiée que jamais, moins figée. On trouve à la fois des styles très oldschool, mais aussi d’autres plus orientés sport et technique. Des produits lisses mixés avec d’autres plus criards.

CIVILIST,BERLIN, ALLEMAGNE WWW.CIVILISTBERLIN.COM 13


photo: Al Mackinnon, finisterre

surf en eaux froides

L’HIVER SANS FIN

L’industrie est parvenue à faire d’une réalité d’un surf en eaux froides a priori peu glamour, un nouvel étendard conciliant les valeurs de la culture surf et celle de l’outdoor. Le Cold Water Surfing, ou l’hiver sans fin. Par David Bianic “Une ode au soleil, au sable, au corps et aux vagues”. Ainsi débutait la critique d’Endless Summer par Time Magazine en 1966. Avec ce film culte, Bruce Brown enfermait, malgré lui, l’image du surf dans le cliché d’une quête d’un été perpétuel qui allait définir l’imagerie moderne du surf. Insouciants, excentriques, colorés, les surfeurs d’Endless Summer deviennent autant d’icônes pour une industrie naissante. La concrétisation de ce mouvement est des plus littérales, avec des vêtements exprimant l’exotisme, un certain farniente post-surf. À l’époque, cette poursuite d’un été sans fin répondait pourtant avant tout à une réalité climatotechnique : la quasi-absence de combinaisons de surf chez les surfeurs de l’hémisphère nord, aux saisons bien marquées. Près d’un demi-siècle plus tard, après s’être cherché, trouvé, puis perdu, le surfwear revient vers ses racines puisées dans les sixties, comme nous vous le décrivions dans le précédent numéro de Source. UN VENT DE FRAÎCHEUR Frileuses, les majors de l’industrie n’oseront aborder frontalement la réalité d’un surf en eaux froides que très tardivement. Seule O’Neill marque très clairement sa différence en s’appuyant sur l’héritage géographique de la marque à Santa Cruz, dans le nord de la Californie, à travers son créateur-icône, Jack O’Neill. De la même façon, les médias surf eurent besoin d’un vent de fraîcheur au tout début des années 2000, saturés

d’une iconographie à base de palmiers, boardshorts et d’eaux d’une clarté devenue d’un ennui profond. L’exotisme prit ainsi un nouveau visage à travers une vague de surf trips vers des territoires sauvages de l’hémisphère nord : Irlande, Écosse, puis Lofoten, Islande, Alaska… Suivent alors plusieurs événements sportifs qui vont contribuer à ancrer cette tendance du Cold Water Surfing (CWS) : les bien nommées Cold Water Series, créées par O’Neill (un circuit de WQS en eaux froides), mais encore le Nixon Surf Challenge, disputé en Norvège ou plus récemment au Kamtchatka, aux confins de la Russie orientale. La réponse de l’industrie ne se fait pas attendre sur le marché technique : les efforts en R&D sur le néoprène donnent naissance à des combinaisons plus chaudes, plus souples, plus tout, voire à des modèles et accessoires chauffants (la H-Bomb Rip Curl, la Heat Vest Quiksilver). Preuve de cet engouement pour le Cold Water Surfing, les ventes de néoprène connaissent un essor notable mais, surtout, une ventilation nouvelle. “Aujourd’hui, les ventes de combinaisons d’hiver se font sur toute l’année, ce qui se traduit par de meilleures recettes sur les mois estivaux”, affirme Mike Pickering, directeur commercial de GUL. “Grâce à cette tendance du CWS, nous avons pu stocker des combinaisons d’hiver toute l’année, c’està-dire des modèles à forte valeur ajoutée”, précise Mike. Cette tendance vers des ventes plus homogènes à l’année se vérifie


surf en eaux froides

“Nous avons noté que les ventes de la collection Adventure Series étaient directement liées aux livraisons de combinaisons.” Jan Lindeboom, O’Neill également plus au sud, alors que les combinaisons de la marque française Madness connaissent un certain succès : “De plus en plus de personnes surfent et plus seulement en été. Naturellement, le marché du néoprène augmente avec de plus en plus de surfeurs à l’eau en hiver,” explique Benoît Brecq, directeur marketing de Hoff Distribution, à l’origine de la marque de néoprène. Encore plus qu’en été peut-être, la recherche de produits de qualité se fait plus forte ; le surf en eaux froides ne pardonnant pas la médiocrité. Ainsi, le CWS a naturellement poussé la clientèle vers le segment haut-de-gamme. Même Madness, dont le positionnement se fait surtout sur l’entrée de gamme, peut témoigner de cette bonne santé des combinaisons premiums : “Côté haut-de-gamme, notre gamme Unlimited se vend désormais plutôt bien grâce, en particulier, à sa qualité irréprochable pour un prix ultra-compétitif”, confirme Benoît. MISER SUR LA PROXIMITÉ La mise en avant de ce R&D sur le néoprène hivernal est aussi devenue un enjeu de communication pour les marques. Afin de créer un lien, a priori peu naturel, entre le client et ces combinaisons fabriquées en Asie, le développement de ces modèles est associé à une dimension locale : “Les eaux froides de l’océan Atlantique sont notre laboratoire et nous passons autant de temps à l’eau pour améliorer nos combinaisons que dans les bureaux de design”, lance fièrement Mike de GUL. “Faire tester les produits par le team, il n’y a que ça de vrai”, affirme Tom Ellyatt, directeur marketing de la marque britannique de néoprène et vêtements Osprey. Même son de cloche de la part de Benoît pour Madness : “Nos rideurs passent des heures et des heures dans l’eau. Du coup, beaucoup de monde les voit et s’intéresse à nos produits.” Idem pour l’exposition générée par les surf trips des frères Malloy en Antarctique, ou ceux de la Française Léa Brassy en Islande et en Norvège, valant toutes les pages de publicité pour Patagonia. Ou quand le field testing sert de communication. Finisterre marie d’ailleurs les deux en proposant d’acheter à petit prix des combinaisons test cet hiver 2014-2015 et de participer aux sessions de feedback qui permettront de finaliser les modèles automne-hiver de la saison prochaine. Pour aller encore plus loin, O’Neill a mis en place une plateforme en ligne consacrée aux aspects techniques de ses produits : “En trois clics sur votre iPhone, vous en savez plus que le vendeur moyen en surfshop [ils apprécieront !].” La marque de combinaisons C-Skins n’hésite pas à employer les grands moyens avec ses Deep Freeze Tests, à savoir des passages en soufflerie : “Nous utilisons des capteurs de température thermocouples pour enregistrer la température interne du corps, ainsi que des caméras infrarouges pour mesurer les pertes de chaleur en surface”, précise Mark Brown, responsable technique pour C-Skins. UNE OFFRE SPÉCIFIQUE Ce mouvement a permis l’émergence de compagnies dédiées “cœur et âme” au Cold Water Surfing. Parmi elles, Finisterre, une marque à l’ancrage géographique marqué, à Saint Agnes, en Cornouailles anglaises. “La société a été fondée par des surfeurs d’eau froide afin de répondre à cette demande de personnes désireuses de voyager vers des vagues worldclass situées dans des environnements froids. Si, au cœur du mois de janvier, vous ne disposez pas des bons vêtements sur une île en Norvège ou aux Hébrides, vous ne survivrez pas, et c’est là qu’intervient Finisterre”, raconte Ernest Capbert, directeur marketing de la marque.

Ernest met là le doigt sur une des spécificités du Cold Water Surfing, à savoir que s’il existe des combinaisons épaisses pour eaux froides depuis près d’un demi-siècle, celles-ci ont été conçues pour un surf hivernal dans le nord de la Californie ou l’Australie, soit des destinations où la température de l’eau peut descendre sous les 10 degrés, mais avec un climat tempéré voire chaud en extérieur. “Le CWS nécessite deux types de produits : des vêtements pour vivre dans ces lieux aux températures glaciales, humides et ventées, et des produits pour surfer dans ces environnements”, résume Ernest Capbert, directeur marketing de la marque Finisterre. Plutôt bien balisée, l’offre néoprène relative au Cold Water Surfing est une affaire qui roule. Le véritable enjeu d’aujourd’hui et de demain se situe sur le marché du textile : “Si vous jetez un œil aux produits fabriqués par les marques de surf pour le CWS, les standards de qualité sont loin d’être à la hauteur. Les environnements où l’on pratique le Cold Water Surfing exigent des produits en béton et, par conséquent, les surfeurs se tournent souvent vers des marques en dehors de l’industrie [des boardsports] pour trouver ce genre d’articles”, lance Ernest. Et en effet, soit ces surfeurs se tournaient vers des marques d’outdoor réputées, à l’image de Patagonia, soit ils devaient piocher parmi les gammes ski/snow des marques endogènes aux boardsports : “Heureusement que nous étions présents sur le marché neige depuis 25 ans”, se félicite Jan Lindeboom, senior product manager pour O’Neill Europe. “Nos équipes techniques ont passé leur carrière à concevoir des vestes pour la neige, elles se sont spécialisées dans l’isolation et l’ergonomie, dans les doudounes imperméables, les vêtements respirants et autres coutures étanches. Certes, c’est plus de travail, mais c’est aussi beaucoup plus sympa à faire.” QUAND OUTDOOR ET SURFWEAR SE RENCONTRENT La plupart des surfeurs n’ont pas envie de se balader avec des vestes de snow flashy et oversize sur le dos… Chez O’Neill, la réponse fut plutôt originale à savoir, fusionner deux équipes de design en interne : celle du département neige et celle du surf, afin d’imaginer ensemble ces nouveaux vêtements techniques. “Ce nouveau département a donné naissance à notre première collection Adventure Series, il y a trois ans”, une gamme dont le chiffre d’affaires a doublé chaque saison depuis lors. “Cela représente 10 % de notre chiffre aujourd’hui, nous aurions dû commencer plus tôt”, ironise Jan chez O’Neill. D’autres grands noms de l’industrie comme Patagonia n’ont pas opéré ce choix, préférant s’appuyer sur leurs produits préexistants, prêts à séduire une clientèle plus âgée qui n’éprouve pas le besoin d’identification au style “surfeur”, voire au contraire, veut s’en détacher. “Patagonia s’est fait connaître en produisant ce qu’il se fait de mieux pour les conditions extrêmes en montagne”, rappelle Gabe Davies, surf manager de Patagonia Europe et surfeur de renom qui a grandi dans les eaux fraîches de Newcastle. “Pour nous, il est plus facile de piocher parmi nos autres gammes techniques montagne, trail ou même pêche à la mouche - et de proposer des produits spécifiques aux surfeurs en eaux froides”, ajoute Gabe. Preuve s’il en faut du phénomène CWS, les ventes de textile sont intiment liées à celles de néoprène : “Nous avons noté que les ventes de la collection Adventure Series étaient directement liées aux livraisons de combinaisons”, explique Jan Lindeboom chez O’Neill, “à savoir janvier-

“Le CWS nécessite deux types de produits : des vêtements pour vivre dans ces lieux aux températures glaciales, humides et ventées, et des produits pour surfer dans ces environnements.” Ernest Capbert, Finisterre 15


surf en eaux froides

février et août-septembre.” O’Neill avoue ainsi vendre des vestes et des polaires tout au long de l’année, affichant une hausse des ventes de vestes en été qui représente plus d’un million d’euros par an. “Bien sûr, ces produits sont plus chers, mais le consommateur est prêt à payer quelques euros de plus pour une jolie veste qui lui permet de rester au chaud et au sec, surtout si elle dure plus d’une saison.”

“Le Cold Water Surfing n’est pas une mode, ni même un marché saisonnier”, conclut Gabe Davies de Patagonia, “il s’agit juste de fournir les produits adéquats en fonction des endroits où nous voulons surfer, et parfois les meilleures vagues se trouvent dans ces contrées glaciales”. Alors que les marques de surfwear sont parvenues à construire leur réussite sur l’image du surf dans des régions tropicales, tout indique que le Cold Water Surfing ouvre une nouvelle voie vers la croissance. Il suffit de ne pas être frileux, en affaires s’entend !

“Aujourd’hui, les ventes de combinaisons d’hiver se font sur toute l’année, ce qui se traduit par de meilleures recettes sur les mois estivaux.” Mike Pickering, GUL

photo: Al Mackinnon, finisterre

DE L’ALASKA À AMSTERDAM Comme pour le marché traditionnel du surfwear, les ventes ne se limitent pas aux pratiquants core et on assiste désormais à une mode issue du CWS qui touche une clientèle bien plus large. Ces clients se retrouvent dans les valeurs associées au CWS : “Même les non-surfeurs portent des boardshorts en vacances. C’est la même chose pour le Cold Water Surfing, les non-surfeurs apprécient ses valeurs de voyage, de nature, de vivre en dehors des sentiers battus, et la beauté d’un surf en eau froide dans des vagues vierges de qualité”, affirme Ernest de Finisterre. O’Neill confirme de la même façon cet écho du CWS auprès du grand public : “Si vous montrez une image de notre team rideur Damien Castera sous la pluie sur une plage en Alaska, tout le monde comprend que porter la même veste en ville, vous permettra de rester au sec et au chaud. En réalité, nous vendons ce type de veste en quantité dans nos shops situés au centre d’Amsterdam ou dans les grandes villes allemandes”, ajoute Jan Lindeboom.

COUP DE FROID SUR L’ISPO Lors de l’édition hivernale de l’ISPO Munich 2015, le salon lancera officiellement une plateforme B2B dédiée au Cold Water Surfing en association avec EuroSIMA. Les marques du secteur y seront bien évidemment conviées, mais également des sportifs, bloggeurs, designers et artistes, tous réunis pour mettre en avant la richesse de la culture CWS. Pour le président d’EuroSIMA, Fred Basse, “le futur du surf dans des vagues vierges réside dans ces destinations en eaux froides, et cette plateforme nous permettra de partager nos technologies pour les faire aller de l’avant.” L’idée derrière cette initiative est de trouver de nouveaux débouchés à travers ces produits et technologies CWS, tout en se différenciant d’un marché de la mode surf saturé. L’espace CWS prendra la forme de stands réunis autour d’un espace d’exposition et d’un bar. Bref, un site où l’on devrait se tenir chaud.

photo: Al Mackinnon, finisterre

LA VOIX DU NORD

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Mathieu Turries est un Français installé en Suède, rédacteur en chef de Nordic Surf Mag, la revue des surfeurs scandinaves à la baseline évocatrice : “No palm trees” (ici pas de palmiers !). Ces dernières années, il a assisté au développement d’une scène de surfeurs (hard) core dans les pays du nord. “Un des catalyseurs avérés a été le boom technologique des wetsuits ces dernières années”, affirme Mathieu. “La plupart du temps, quand tu as des vagues ici, tu as aussi 50 km/h de vent. Et s’il fait déjà -5° à l’extérieur, le mélange vent/froid devient très vite détonnant !” Un des autres facteurs de cet essor du surf nordique réside également dans le fait que les Scandinaves voyagent beaucoup en hiver : “Les nuits sont très longues et le besoin de faire un break au soleil est énorme…” Ainsi, les surf camps scandinaves prolifèrent un peu partout dans le monde, “un concept qui semble plaire à beaucoup de Nordiques.” Quand on lui demande si le nombre de détaillants a profité de cet élan de la pratique, Mathieu répond que “les shops qui avaient misé sur le matos plutôt que le clothing sont beaucoup plus forts maintenant. Par contre, on constate un retour du clothing ces derniers temps.” Un air de déjà-vu, non ?



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photo: Anthony Acosta / Vans

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WINTER IS COMING

LES TENDANCES SKATESHOES AUTOMNE-HIVER 2015/16 Arriver à rentrer un nouveau trick en skate est déjà suffisamment compliqué pour ne pas, en plus, y ajouter la pluie voire la neige et les températures glaciales qui peuvent ponctuer le mois de novembre. À moins que les marques de skateshoes n’aient pensé à vos petits pieds tout refroidis dans leurs collections automne-hiver 2015/2016 ! Par Dirk Vogel. La Californie, un lieu qui a donné naissance au skate moderne tel que nous le connaissons, est réputée pour son climat ensoleillé à l’année. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, les pays du Vieux Continent doivent faire face à des saisons bien plus marquées et, pour continuer à pratiquer, les skateurs ont dû apprendre à composer avec le froid et la pluie. Heureusement pour eux, les marques de skate ont réagi en conséquence, leur apportant des produits adaptés à leurs spécificités climatiques : “Nous gardons bien en tête que tout le monde ne dispose pas d’un climat aussi généreux que celui du sud de la Californie. C’est pour cela que nous recherchons des meshs et des tissus adaptés aux saisons, capables par exemple de résister aux intempéries et d’apporter plus de chaleur. En outre, nous avons introduit de nouvelles formes en fonction des saisons”, explique Bryon Schroeder, co-créateur et directeur de la création de la nouvelle marque de chaussures Fimament. Chez le géant du secteur, Vans, on prend également soin de ces spécificités géographiques : “Le skate demeure un sport très dépendant des saisons en Europe. Les matières employées et les couleurs doivent répondre à ces exigences pratiques et esthétiques, même en hiver. Et lorsqu’en plus ces chaussures font preuve d’une vraie technicité, cela

contribue à en faire des produits plus chauds et plus à même de lutter contre les éléments,” explique Juss Apivala, chef de produit Action Sports pour la zone EMEA chez Vans. TARIFS ET COLLECTIONS Parmi les marques endogènes au secteur, le thermomètre du marché semble stable en termes de prix pour la saison automne-hiver 2015/16. Concernant l’offre, la plupart des marques suivent cette stratégie résumée par Romy Bertrand d’Element Europe : “Moins et mieux !” En d’autres termes, il s’agit de “conserver un minimum de références pour maximiser les chances de chaque produit”, explique Sam Culshaw, directeur commercial et marketing chez DVS, “même si nous avons étendu notre gamme de boots, un secteur sur lequel DVS possède une grande expérience. C’est une tendance en forte croissante.” Dans un contexte économique pour le moins gelé, les marques préfèrent miser sur leurs valeurs sûres pour la saison hivernale 2015/2016 : “Nous nous assurons de proposer des chaussures qui ont une durée de vente supérieure à six mois, plutôt que de proposer des nouveaux modèles toutes les quatre semaines”, explique Jochen Bauer co-créateur de SYKUM, la plus ancienne marque européenne de ce marché des 19


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photo: Dekline

Chez DVS, les boots, on connaît : “DVS est le leader de cette part de marché depuis 10 ans et notre collection 2014/2015 est la meilleure à ce jour. Nous possédons une gamme de boots hiver très éclectique, avec notamment des modèle signés Mark McMorris, Eero Ettala, Marc Frank Montoya et John Jackson.”

skateshoes. “Pourquoi forcer les détaillants à casser les prix dès qu’une nouvelle collection remplace l’autre ?” ajoute-t-il. Pour les détaillants, il s’agit de prendre en considération les particularismes du marché hivernal à travers une offre de styles variée, tout en gardant à l’esprit que “le client skateur n’a pas forcément envie de changer radicalement de look parce qu’il fait froid, même si ce n’est pas toujours logique. Par conséquent, les détaillants doivent s’assurer de bien disposer des stocks suffisants sur les best-sellers”, fait remarquer James Appleby, directeur marketing Europe chez Etnies. LES BOOTS, LA SOLITION ANTI-FROID Quand le thermomètre indique -20°, les skateshoes basses vulcanisées ne sont plus très indiquées et la solution s’affiche comme la grande tendance automne-hiver 2015/16 : les boots. “Pour l’automne 2015, nous proposerons des modèles tels que les Motely Mid Fur qui reprennent un look éprouvé en le mettant au goût du jour, avec une doublure en fausse fourrure et sans aérations, pour conserver la chaleur. De même, en haut-de-gamme, les boots Daley et Nomad sont des modèles super confortables, fabriqués avec des matières de premier choix et disposant de semelles Vibram”, détaille Matt Wong, chef de produit monde pour Globe. Chez Osiris également, on tient à garder les skateurs au chaud, comme nous l’explique Hans Molenkamp, directeur marketing de la marque : “Pour les pays froids, nous proposons des modèles fourrés, comme notre modèle high-top NYC.83 avec doublure isolante et laçage type rando. Parfait pour avoir les orteils au chaud !” Chez Etnies, on a pris les devants contre le froid, nous raconte James Appleby : “Notre gamme skate a été adaptée pour l’hiver à travers notamment des languettes coupe-vent, des doublures et semelles intérieures en polaire pour plus de chaleur, mais aussi des matières imperméables pour résister aux conditions plus rudes. Beaucoup de nos modèles sont ainsi proposés dans une version hiver, aux côtés de boots d’influence vintage et d’autres plus tendance en cuir pleine fleur.”

DES MATIÈRES ROBUSTES Le temps est venu de remiser au placard nos skateshoes basses en toile et à motifs à fleurs, pour chausser en 2015 des modèles “capables de résister aux éléments”, explique Romy d’Element. “Nous proposons davantage de modèles en cuir pleine fleur dans notre gamme skate, ainsi que d’autres en nubuck et daim conçus pour le sport, mais aussi avec des doublures Sherpa en polaire ou tissées.” Chez Dekline Footwear aussi, “le daim traité et le cuir font leur apparition dans la gamme automne-hiver”, avance Kevin Furtado. “Nous offrons aux détaillants un véritable argumentaire à base de matières imperméables et de doublures plus chaudes, capable de faire la différence à la vente.” Chez DC Shoes, la stratégie pour cet hiver s’articule de la façon suivante : “Du daim pour le haut-de-gamme et, en alternative, d’autres matières à base de laines pour offrir également une certaine chaleur”, explique Antoine Soulé, chef de produit Footwear chez DC pour la zone EMEA. “Parmi nos autres propositions, nous offrons des coloris adaptées aux saisons. Les modèles Sherpa en mouton retourné font partie des meilleures ventes de ces trois derniers hivers et la tendance ne semblent pas prête à s’arrêter.” On retrouve des choix similaires chez C1RCA, comme le détaille Peter Frericks, directeur commercial EMEA : “Nous proposons une nouvelle silhouette appelée Lakota en doublure fourrée, ainsi que des modèles imperméabilisés en daim huilé. Parmi nos best-sellers, on trouve des modèles comme les Hesh, également en doublure fourrée.” Quant à Ben Childs, chef de produit footwear pour l’Europe chez SUPRA, il tient à délivrer un conseil aux détaillants à ce sujet : “Accordez vos commandes avec les besoins spécifiques de chaque région. Optez pour davantage de modèles en daim et en cuir et, s’il faut vraiment des modèles en toile, jetez un œil du côté de ceux en toile huilée.” S’agissant de toile, Vans a innové avec une matière conçue pour la pratique du skate, comme m’explique Juss : “Il s’agit d’une toile Duracap, bien plus résistante que la toile que l’on trouve habituellement sur les skateshoes. Les zones les plus exposées offrent ainsi davantage de grip et une plus grande longévité.” Dans le même ordre d’idée, Kevin nous explique chez Dekline que leur promodel Jaws existera également “en daim huilé avec de la toile huilée sur la partie supérieure.” Il ne faut pas minimiser non plus l’alternative que représente la toile par rapport au cuir chez des skateurs adeptes du véganisme, de plus en plus nombreux. Pour aller encore plus loin, SYKUM a introduit le denim au sein de ses collections, tandis que Macbeth Footwear préfère rester fidèle à sa philosophie : “Nous faisons beaucoup d’efforts pour nous procurer des faux cuirs issus du commerce équitable et compatibles avec le véganisme.

“Nous faisons beaucoup d’efforts pour nous procurer des faux cuirs issus du commerce équitable et compatibles avec le véganisme, et nous sommes très satisfaits des matières que nous sommes parvenus à dénicher pour notre collection automne-hiver 2014. L’arrivée de la fausse fourrure sur cette même collection est aussi très prometteuse.” Robin Coleman, Sales Manager, Macbeth. 20


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tendances

“Les traitements apportés aux matières comptent également et, en l’occurrence, nous proposons des versions avec perforations et cuirs estampés qui donnent un côté fait main aux chaussures. Tout est dans les détails.” Juss Apivala, Action Sports Product Manager EMEA, Vans

L’arrivée de la fausse fourrure sur cette même collection est aussi très prometteuse”, évoque Robin Coleman, directeur des ventes chez Macbeth. PLUS DE SUBTILITÉS DANS LES IMPRIMÉS ET COLORIS Dans le textile, la palette de couleurs continue à se résumer à sa plus simple expression, avec des silhouettes monochromes de la tête aux pieds. Et les chaussures se doivent d’accompagner cette tendance, en mettant juste l’accent sur les tons de saison. “Nos prochaines couleurs sont très automnales, avec du marron, du bleu marine, du gris et du sang de bœuf”, cite Peter Frericks de C1RCA. Chez Sykum aussi, Jochen avoue miser sur “des couleurs de base telles que le noir, le bleu marine ou le gris, tout en intégrant des couleurs vives dans la gamme, à l’image du rouge, du jaune ou du rouge garance. Pour 2015, nous avons ajouté également le bleu piscine (turquoise) et le ton désert (beige) à notre palette de couleur ; le résultat est plutôt excellent.” L’imprimé intégral demeure également à l’ordre du jour cet hiver, revisitant les classiques estivaux avec une touche plus hivernale. Pour la marque britannique Odessa, leur best-seller qu’est la Jag (une mid-top vulcanisée) existe ainsi désormais en imprimé camouflage, et notamment dans une version pixellisée, ainsi que dans une série limitée vert forêt typiquement britannique, ou encore avec des motifs pied-de-poule. Chez Supra, Ben annonce être impatient de lancer “les imprimés géométriques réalisés par sublimation sur du nylon” que l’on retrouvera aussi bien à l’extérieur que sur les doublures intérieures. Sans gâcher l’effet de surprise, Antoine de DC Shoes révèle que la marque travaille sur “de nouveaux motifs sérigraphiés offrant une haute résistance à l’usure, que personne n’a encore proposés à ce jour.” Doucement mais sûrement, les effets de texture s’imposent sur les matières, comme le confirme Bryon Schroeder de Filament : “Pour la collection automne-hiver 2015, nous insistons davantage sur les textures que sur les coloris. Bien sûr, le daim et le cuir sont omniprésents, mais même ces matières sont travaillées à travers différentes textures.” Il en va de même chez Vans avec “des cotons sergés ou des chevrons en relief du plus bel effet”, révèle Juss. “Les traitements apportés aux matières comptent également et, en l’occurrence, nous proposons des versions avec des perforations et des cuirs estampés qui donnent un côté fait main aux chaussures. Tout est dans les détails.” LES MID-TOPS EN PLEINE CROISSANCE Avec la résurgence de skateurs dans les 35-40 ans, les chaussures mi-hautes et hautes (mid-tops et high-tops) font un retour en force. Une des premières marques à avoir intégré les mid-tops, DVS joue la carte de l’innovation, explique Sam Culshaw : “La Torey 3 propose un design inédit à travers un modèle mid-top aux fermetures Velcro, conçu pour répondre aux goûts de Torey en la matière.” Nouveau venu sur le marché, Filament mise aussi sur les mi-hautes, avec “une nouvelle forme de mid-top dérivée du modèle Shadow, un peu plus avant-gardiste que ce que nous avons l’habitude de proposer, puisqu’elle dispose d’un renfort extérieur au niveau du talon ainsi que d’une articulation sur le coup-de-pied.” Etnies suit également la tendance, avec l’arrivée du modèle HighLITE “qui sortira aussi en version mid-top”, précise James. Prenons de la hauteur avec Macbeth qui s’aventure sur le segment des high-tops, comme le détaille Robin : “Les high-tops London connaissent un très bon démarrage et l’introduction d’une déclinaison en doublure fourrée nous a permis de faire le lien entre le style californien et les exigences de l’hiver européen. Quant aux Reed, ce sont de nouveaux modèles de high22

top qui feront leur apparition lors de cette saison automne-hiver.” Considérée par la plupart comme le pionnier des skateshoes “extra hautes”, Supra connaît un succès qui ne se démentit pas avec ses Vader et Skytop : “Pour la saison à venir, nous avons fait évoluer nos modèles vulcanisés afin d’offrir une meilleure longévité. Ce faisant, nous avons été à même d’intégrer des visuels qui ajoutent une plus-value.” Réputée également sur le segment des high-tops, Osiris revisite sa gamme en intégrant “des semelles intermédiaires en Phylon, ou encore des panneaux en néoprène autour de la cheville pour une meilleure tenue.” De même, “le modèle Flex Vulk est un modèle de type cupsole, conçu pour ressembler à des chaussures vulcanisés, tant au niveau du look que du confort”, explique Hans Molenkamp, avant d’ajouter : “Le travail sur la semelle intermédiaire nous permet d’utiliser différentes épaisseurs de semelle de base et ainsi de proposer différents types de confort et de prix.” Globe s’attache de son côté à répondre aux exigences des plus sportifs, avec notamment “une nouvelle semelle Nitrocel sur les Mahalo Lyte, qui associe cette technologie d’amorti avec une semelle intermédiaire en EVA injecté, afin d’offrir une semelle à la fois légère et capable d’absorber les chocs là où ils sont les plus violents, sous le talon.” PERSPECTIVES Au final, c’est aux détaillants de parvenir à maintenir en vie leur scène skate locale durant la période hivernale, insiste Jochen de SYKUM : “Ils peuvent par exemple organiser des déplacements en cars chaque semaine dans des skateparks couverts, ou encore organiser des soirées vidéo une fois par mois pour que les kids restent motivés en cette période.” Mais surtout, c’est la perception même de l’hiver qui doit évoluer chez les détaillants afin de ne plus le considérer comme un problème mais comme une opportunité de réussite, explique Bryon de FILAMENT : “Je crois que la plupart des marques en ont conscience et tentent de proposer des gammes plus diversifiées qu’aux États-Unis. Il faut voir ce particularisme comme une opportunité !”

LE RÉSUMÉ DES TENDANCES SKATESHOES AUTOMNE-HIVER 2015/16 UN STYLE PLUS “OUTDOOR”. Les boots et les modèles classiques revisités pour l’hiver se révèlent bienvenus pour se déplacer jusqu’aux skateparks, avant de chausser sur place des modèles plus sportifs. JOUER LA CARTE “VEGAN”. Si le cuir demeure prédominant, il s’agit de proposer des alternatives aux matières animales : faux cuirs et fausses fourrures, denim et toiles huilées. DES COLORIS ET IMPRIMÉS DE SAISON. Les tons de l’automne-hiver se résument principalement au noir, marron, bleu marine, gris et sang de bœuf, tandis que les imprimés intégraux offrent des motifs de saison : camo, pied-de-poule et formes géométriques.



L’ACTION SPORTS IMAGE MAP©

UN MODÈLE DE POSITIONNEMENT DE MARCHÉ QUI VOUS AIDERA À AMÉLIORER VOTRE BUSINESS Action Sports Image Map© est un modèle de positionnement unique qui combine toutes les valeurs-clefs du noyau core de la communauté action sports dans un ensemble défini de valeurs transformables en actions. Il offre une matrice avec quatre dimensions majeures, pouvant être utilisée autant par des marques, des détaillants ou des rideurs, afin de définir leur positionnement et analyser celui de leurs concurrents, voire celui du marché dans son ensemble. Le marché des action sports est plus concurrentiel que jamais. La lutte pour des parts de marché augmente la pression sur les stratégies de communication. Le positionnement stratégique des marques est un prérequis pour assurer le succès et les initiatives concurrentielles. Sans un positionnement clair, incluant des réponses à des questions comme “que représente la marque ?” et “quelle image associent les consommateurs finaux à la marque ?”, les marques peuvent se perdre dans la cacophonie de communication actuelle. L’objectif ultime du positionnement est d’être le premier choix dans l’esprit de la cible. Mais quelle est la meilleure approche pour les marques boardsports ? Les ouvrages à grand tirage sur le marketing ne peuvent vous offrir qu’une aide limitée, car la plupart des modèles et des concepts recherchent une application universelle aux marchés de masse. Ceci est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit des messages et des valeurs qui guident notre marché pour des questions de sensibilité culturelle. Une théorie affirme que, dans nos marchés, dynamiques et en changement perpétuel, le mieux que puisse faire une marque est de se concentrer sur ses valeurs d’origine au lieu de coller aux tendances. Ces dernières sont 24

volatiles tandis que les valeurs de base sont stables dans le temps. Après l’analyse des valeurs fondamentales, dites core, puis de leur placement dans le contexte culturel des action sports, notre agence a identifié quatre dimensions qui permettent de diviser les principales valeurs de marque. L’Action Sports Image Map© (ASIM) est un assortiment de toutes les valeurs-clefs et qui sont en relation avec les quatre dimensions suivantes : PERFORMANCE SPORTIVE – Elle inclut des valeurs rationnelles, quantifiables et objectives, basées sur des “données brutes”. Appliquer les valeurs de la Performance Sportive à la pratique concentre l’attention sur la “taille” des prouesses en termes de hauteur, distance, etc., et non pas de style. AGRESSION – Cette dimension sous-entend les aspects rebelles et anticonformistes des action sports, tout comme une certaine attitude. CRÉATIVITÉ – Tous les aspects rattachés à l’art et la créativité. Appliqués au ride, le style est plus important que la technicité progressiste de la Performance Sportive. Généralement, ces valeurs sont plus subjectives et non quantifiables. HARMONIE – C’est la contrepartie des valeurs d’Agression. Cette


dimension est très chargée émotionnellement, avec des aspects spirituels comme la conscience écologique, de vie, etc. Pour mieux comprendre l’ASIM©, les lecteurs doivent savoir qu’il existe un ensemble de valeurs communément acquises par tous les adeptes des action sports, peu importe leur appartenance à une quelconque dimension du spectre. Ces valeurs sont : INDIVIDUALITÉ – Une valeur-clef pour quiconque intègre cette industrie. Nous choisissons les action sports par opposition aux sports traditionnels. EXCLUSIVITÉ – Ou rareté. Nous assumons que les membres de la communauté action sports vont faire des choses spéciales, plutôt que de suivre les grandes tendances. AUTHENTICITÉ & CRÉDIBILITÉ – “Keeping it real”. C’est fondamental pour faire partie des action sports. EXCELLENCE PHYSIQUE À UN CERTAIN DEGRÉ – La créativité et le style ne sont pas suffisants, vous devez aussi avoir un certain degré de maîtrise sportive. AMITIÉ & CAMARADERIE – Tout le monde aime partager avec ses amis. Les crews et les teams sont importants dans les action sports. PASSION – Nous assumons que la plupart des gens de notre industrie vivent leur passion 7 jours sur 7. PLAISIR – Ce qui nous a attirés dans cette industrie et ce qui continue à nous guider. N’oublions pas que les sports comme le surf et le skate étaient considérés, au départ, comme les plus rebelles et anticonformistes. Certains affirment même qu’ils auraient été l’idée d’inadaptés, et destinés à ceux qui ne s’alignaient pas avec les conventions sociales. Dans ses premières années, le snowboard s’est confronté aussi à l’industrie du ski. Beaucoup d’entre nous se rappellent encore des panneaux NO SNOWBOARDING qui faisaient de tout snowboardeur un rebelle. Le côté compétitif des action sports ne s’est développé que de nombreuses années plus tard, avec des évènements de plus en plus importants, comme les X-Games, au milieu des années 90, le tour ASP pour le surf, l’entrée du snowboard aux J.O. ou la Street League pour le skate. Depuis la perspective de l’ASIM©, la commercialisation des action sports pendant des décennies a rajouté des aspects supplémentaires à l’industrie, en particulier les images de la Performance Sportive. Ceci étant, il est important de se rappeler que tous ces aspects rebelles, dont toutes les images de la dimension Agression, sont très enracinés dans notre ADN action sports. C’est un facteur clef qui distingue les action sports du reste des sports traditionnels. Ainsi, il est impossible de dire que certains aspects (comme Agression vs. Performance, par exemple) sont plus importants que d’autres. Alors, où se positionne votre marque ? Avec l’ASIM©, les marques peuvent définir leur propre positionnement à travers les valeurs adressées par leurs initiatives de communication. En faisant la corrélation de la position des valeurs des différentes zones, chaque marque peut obtenir un graphique qui lui est propre et qui trace son positionnement. Une fois défini ce dernier, qui est unique, les marques peuvent procéder à l’analyse de toutes les activités passées et présentes, pour étudier comment elles s’alignent avec leur message. Le modèle permet aussi de suivre l’offre de vos concurrents pour définir leur positionnement actuel ou pour le comparer avec leur message de marque initial. L’ASIM© permet aussi d’identifier des niches dans le marché : quels aspects-clefs ne sont pas encore couverts par un concurrent et peuvent être exploités comme avantage concurrentiel ? Ce n’est pas étonnant que les marques “corporate” évitent la dimension Agression, car tous ses aspects anticonformistes et “hors système” sont antinomiques avec les dynamiques et politiques corporatives. C’est pour cette raison que ces marques se concentrent plutôt dans la Performance Sportive ou la

Créativité, les dimensions les plus objectives et mesurables. Il est évident alors que les valeurs de la dimension Agression offrent de meilleures opportunités aux marques petites et indépendantes en leur permettant de se différencier des grands acteurs du marché. De nombreuses petites marques jouent cette carte avec succès. Quand il s’agit de l’efficacité de la communication de marque, la règle suivante émerge : plus une marque est positionnée dans l’une des dimensions principales, moins il y aura de valeurs-clefs sur lesquelles elle se concentre, plus il sera facile pour le consommateur final de comprendre le message résultant. TROIS ATTITUDES DES RIDEURS Dans le modèle ASIM©, nous avons aussi identifié trois types de personnalité et d’attitude dominants parmi les rideurs : 1. le rideur, 2. le rebelle et 3. l’artiste. Vous retrouvez ces trois profils autant dans le skate que dans le surf ou le snowboard, mais leur part relative varie suivant les sports. Le surf et le snowboard sont, par défaut, plus connectés à la nature et à l’Harmonie, alors que le skate est une pratique prioritairement urbaine, avec des aspects plus centrés sur l’Agression et la Créativité. ATTENTION En tant que modèle, l’Action Sports Image Map© représente une adaptation des valeurs du modèle Limbic®, un concept psychologique qui localise les valeurs globales des êtres humains dans un spectre défini en se basant dans la recherche neurologique. L’ASIM© est complétée par dix ans d’expérience pratique dans une agence marketing spécialisée dans les action sports (Fine Lines Marketing), mon parcours académique dans le marketing et une carrière de skateur professionnel. Cet article est la première publication de l’ASIM© et, à ce stade, ne prétend pas avoir été scientifiquement prouvé.

L’ACTION SPORTS IMAGE MAP EN UN CLIN D’ŒIL - Cette image / carte des valeurs peut être appliquée à des spectres différents de notre industrie, incluant les rideurs, les shops, les marques, les sports, le groupes musicaux, etc. - Les marques qui se placent entre deux eaux, couvrant “un peu de tout”, ont du mal à marquer le consommateur final. - Moins, c’est plus. Le message de marque doit être clair et facile à comprendre. Essayez de vous concentrer dans moins de valeurs pour que votre message soit plus facile à comprendre. - Les marques qui ont du succès et se démarquent de leur concurrence ont un message clair et leur communication est alignée avec leurs valeurs-clefs.

SUR L’AUTEUR Veith Kilberth est un ancien skateur professionnel, muni d’un mastère en Science du Sport, avec mention économie et management. Il est le cofondateur de Fine Lines, une agence marketing action sports basée à Cologne, en Allemagne. Parmi ses clients : Nike SB, Red Bull et Skullcandy, entre autres. Pour plus d’information : v.kilberth@finelinesmarketing.com www.finelinesmarketing.com

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photo: Arbor

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À “LONG” TERME ANALYSE DES PERSPECTIVES DU MARCHÉ LONGSKATE 2015 En s’appuyant sur une innovation à tout-va, les marques de longskate continuent de faire progresser les constructions, designs et matériaux. Et ce n’est que le début... Par Dirk Vogel. Quiconque s’avise d’affirmer que le matériel de skate connaît une période de stagnation ferait mieux de se pencher plus avant sur le segment des longskates. Ces planches de 34 pouces et plus bénéficient actuellement d’une cure revigorante à base d’avancées technologiques, associées à une certaine maturité de sa culture qui a donné naissance à plusieurs familles et usages. L’éventail de pratiquants est très très large dans le secteur du longskate, comme le rappelle Andreas “Maui” Maurmeir de Sector 9 Europe : “Il n’existe pas de longskateur type et c’est toute la magie de ce marché.” Et, par conséquent, l’époque du modèle unique est bel et bien révolue : “Les besoins sont de plus en plus spécifiques”, répond Maui, “et c’est pour cette raison que nous possédons plus de 45 modèles différents.” Ce nouvel eldorado du longskate peut être également un peu effrayant du point de vue des détaillants qui doivent accueillir une telle diversité de planches en magasin, même si Pablo Castro de Loaded Boards tente de rassurer : “Le longskateur moyen possède déjà une idée du modèle qui lui correspond. Chacun peut y trouver compte que vous soyez un freestyleur adepte de grosses planches à roues molles, un cruiser, un amoureux des grandes distances ou encore un accro au downhill. La scène continue à évoluer et à se chercher à travers différentes disciplines réunies autour d’un terme fourre-tout : le longskate.” PERSPECTIVES À LONG TERME DU MARCHÉ Parmi les différents acteurs de l’industrie, tous s’accordent à dire que le marché du longskate n’en est encore qu’à ses débuts. Ainsi les résultats du sondage 26

“Boardsport SOURCE Magazine European Skateboard Hardgoods Market Survey” réalisé auprès des marques, distributeurs et détaillants, indique une croissance attendue de l’ordre de 20 % en 2014 sur le segment longskate. Cette projection de croissance est confortée par la solide hausse des ventes dans ce secteur l’an passé. “Sans entrer dans les détails, je dirais qu’elle se situe dans les 30 à 50 % de hausse”, avance Chris Brunstetter, directeur marketing de The Goldcoast Skateboard Co. aux États-Unis. De l’autre côté de l’Atlantique, même feedback de la part de Bernd Pösl, brand manager pour l’Europe chez Arbor : “La demande est toujours aussi énorme. Notre chiffre a enregistré une augmentation de près de 35 %.” Lorsqu’on demande aux marques interrogées pour cet article quels sont les plus gros marchés en Europe, ce sont la France, la Grande-Bretagne, la République tchèque et l’Allemagne qui sont citées en tête de liste : “Incontestablement l’Allemagne. Le longskate y est devenu très populaire et beaucoup se mettent au skate à travers cette pratique, ce qui est une aubaine pour faire prospérer le secteur”, affirme Ali Crichton de Mindless Longboards. Néanmoins Karl Martinez, directeur de DStreet, distingue des différences entre les pays européens : “Par exemple, les cruisers de moins de 30 pouces se vendent bien plus en Grande-Bretagne, tandis qu’en France et en Allemagne, ce sont les longskates de plus de 40 pouces qui connaissent le plus de succès.” DES PRIX À LA HAUSSE Le segment longskate est structuré autour d’une base solide de ventes sur



tendances

“Il n’existe pas de longskateur type et c’est toute la magie de ce marché. Tout le monde peut prendre du plaisir avec ce genre de planches et être à l’aise en la skatant.” Andreas “Maui” Maurmeir at Sector 9

l’offre moyen-de-gamme, autorisant de bonnes marges aux détaillants, avec une évolution ressentie vers l’offre haut-de-gamme. Benoît Brecq de Hoff Distribution estime que “le prix est devenu de plus en plus important après la crise. Les clients se fixent un tarif limite qu’ils ne peuvent pas dépasser.” Ces prix, Benoît nous les indique, recroisant les informations des autres personnes interrogées à ce sujet : 150-200 ¤ env. pour des longskates complets 75-80 ¤ env. pour les plateaux 60-70 ¤ env. pour les trucks 50 ¤ env. pour les jeux de roues Dans le même temps, les tarifs des modèles haut-gamme peuvent dépasser la barre psychologique des 300 ¤, comme l’illustre Maui avec sa gamme Sector 9 : “Les modèles complets Bamboo Series se situent entre 200 et 260 ¤ tandis que les Sidewinders Series grimpent entre 230 et 310 ¤.” Parallèlement, les roues et trucks connaissent la même tendance vers le haut-de-gamme, comme l’explique Richard Auden de Vandem MFG : “Des jeux de roues jusqu’à 75 ¤ se vendent bien si la qualité est au rendez-vous. Les trucks Forged ont cartonné cette année chez nous et d’autres vont bientôt les proposer également à la vente en ligne.”

Tous ces prix demeurent bien évidemment une affaire de positionnement, alors par exemple que Kevin Kennedy de Gravity Skateboards préfère “se consacrer à des planches et roues à la fois sympas et fonctionnelles, mais à un prix abordable. Chez nous, un modèle haut-de-gamme destiné à une pratique très exigeante se situe dans les 225 $.” UNE CLIENTÈLE SEGMENTÉE ENTRE LIFESTYLE ET PERFORMANCES En termes de pratique, le marché du longskate se divise en deux grandes familles, explique Bernd chez Arbor : “Les skateurs recherchant uniquement la performance représentent une population marginale ; ce sont des skateurs qui savent exactement ce qu’ils recherchent au niveau du matériel. Ceux qui veulent simplement faire du cruising et s’amuser constituent le gros de la clientèle ; ce n’est pas tant le côté technique qui les intéresse.” Mais attention à ne pas négliger pour autant la frange de skateurs hardcore car, s’ils sont peu nombreux, ce sont des clients réguliers. “Les mordus de longskate possèdent souvent plusieurs planches, roulent de façon intensive et sont plus proches de la scène downhill et freeride”, raconte Nate de Landyachtz. Chez Jart Skateboards, Borja Iriarte ne peut qu’acquiescer : “Même si le marché des pratiquants loisirs est toujours le plus large, celui consacré à la pratique sportive est énorme. Les marques le savent et proposent des modèles en conséquence, cela va des planches ordinaires aux plus techniques fabriquées avec de nouveaux matériaux et proposant des shapes spécifiques.” Les détaillants désireux de répondre à cette demande de performances doivent être prévenus cependant, comme l’explique Richard Auden de Lush/ Sabre : “Pour le marché core, les détaillants doivent savoir de quoi ils parlent. Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup d’entre eux et ils ne sont pas pris au sérieux par une clientèle de mieux en mieux informée. L’offre de produits est tellement large que les achats doivent être ciblés avec discernement.” 28

photo: Arbor

Cette bonne santé du haut-de-gamme est confirmée par Nathan chez Origin: “Nos trucks Atlas, sortis cette année à un prix de 58,95 $ plus élevé que la moyenne, ont été très bien accueillis car ils apportent un vrai plus de par leur construction spécifique.” Mêmes échos positifs chez Landyachtz : “les trucks Bear se vendent très bien à un prix de 65 ¤”, affirme Nate.

De même, Nuno Fonseca, directeur Europe de Maui and Sons, insiste sur le besoin d’un personnel qualifié : “Avoir parmi ses employés des longskateurs capables d’expliquer en détails les caractéristiques techniques d’une planche est un avantage certain. Il faut voir le longskate comme un vélo, voire une voiture, où l’aspect technique est crucial.” LES SHAPES HYBRIDES ONT LA COTE À l’image du segment des cruisers où les planches de type “crossover” permettant notamment de réaliser des tricks connaissent du succès, la clientèle longskate recherche aussi des planches multi-usages. “Une des tendances du moment va vers la recherche du tout-en-un. On voit de plus en plus de skaters recherchant des modèles hybrides, capables d’être utilisés en downhill, en skatepark ou simplement pour se déplacer. Tout le monde ne dispose pas du budget pour acheter plusieurs planches”, explique Bernd chez Arbor. À quoi ressemble cette “planche-à-tout-faire”, comme l’appelle Pablo chez Loaded ? “Les caractéristiques sont souvent des kicktails plus plats et de taille réduite, des concaves et un rocker prononcés, tout comme un empattement réglable.” Cette polyvalence est également nourrie par “l’arrivée de skateurs qui se mettent au longskate et veulent des planches capables de réaliser des flips et d’évoluer dans les bowls ou encore en descente”, ajoute Ali Crichton de Mindless. S’agissant plus précisément des shapes, Scott Howes de Dwindle/Dusters affirme que leurs modèles “drop-through et drop-down sont parmi ceux qui connaissent le plus de succès et, qu’au niveau technologies, des modèles de plateaux creux ultralégers en carbone ont fait leur apparition, ainsi qu’une planche de slalom en fibre et des shapes plus techniques en downhill.”



tendances

“Nous avons pu constater une croissance conséquente des ventes sur les douze derniers mois. Sans entrer dans les détails, je dirais qu’elle se situe dans les 30 à 50 % de hausse.” Chris Brunstetter, marketing director, The Goldcoast Skateboard Co, USA. Pour Jart Skateboards, une marque qui fabrique elle-même ses plateaux, Borja Iriarte nous apprend que “les planches les plus demandées sont celles avec des plateaux de freestyle en drop-through.” MATÉRIAUX ET CONSTRUCTIONS : QUELLES INNOVATIONS ? Tandis que la majorité des plateaux de skate popsicles traditionnels provient d’usines situées en Chine, de plus en plus de marques de longskate revendiquent une production maison. C’est même une tradition chez Sector 9 notamment, qui presse ses plateaux à San Diego depuis 1994, année lors de laquelle elle a initié ce mouvement longskate. Globe et de nombreuses autres enseignes, petites ou grandes, travaillent ellesmêmes la lamination de leurs plateaux. Matt Wong, directeur de la division produits de Globe, insiste clairement sur ce point : “Concernant les bois et matériaux utilisés, Globe met l’accent sur un degré de finition très élevé. Nous avons souhaité nous investir dans ce domaine afin de nous différencier de la concurrence et de montrer le savoir-faire de Globe sur la production de matériel. Par exemple, les modèles The Cutler et The Acland disposent d’une finition en bois de noyer avec des placages de nacre (façon guitare), et notre série Spliced est réalisée à partir d’un mélange de frêne, noyer et cerisier. Chaque modèle de cette série est limité à 300 exemplaire dans le monde.” Les bois nobles et les finitions haut-de-gamme sont également de la partie sur les longskate GoldCoast, comme le détaille Chris Brunstetter : “Les modèles qui se vendent le mieux sont ceux qui mettent les matériaux en avant. Les modèles en bois exotiques - bambou, noyer ou bois de zèbre figurent constamment parmi les meilleures ventes. Nous optons pour des shapes volontairement épurés sur ces modèles, afin de souligner la beauté naturelle du bois. En 2015, nous proposerons une finition réfléchissante sur la tranche du plateau et les wheel wells [encoches sous les roues].” Le plastique ne semble plus à l’ordre du jour, affirme Chris, “devenu une catégorie complètement saturée.” Pour la jeune marque DStreet, lancée il y a deux ans et qui a connu un succès considérable depuis, Karl Martinez annonce l’arrivée d’un nouveau matériau pour 2015 : “Même si l’érable du Canada demeure le plus utilisé chez nous aussi, nous sommes sur le point de lancer une gamme en bambou. À côté de cela, nos cruisers en polypropylène continuent à se vendre très bien.” Pour autant, les matériaux traditionnels ne sont pas abandonnés, comme chez Landyachtz : “L’érable demeure encore aujourd’hui le meilleur matériau en skate, même si nous travaillons sur des plateaux en fibres composites sur les modèles haut-de-gamme, tout comme le bambou reste la règle sur les formes en pintail.” Chez Vandem, Rich confirme que cette tendance “à délaisser l’érable est surtout présente sur les modèles hautde-gamme.” À ce sujet, Ali de Mindless fait remarquer que “les matériaux et finitions de qualité supérieure sont de plus en plus répandus, à l’image de notre nouvelle planche Nyoka Flex en fibres, qui présente des renforts autour des trucks, ainsi qu’une déco par sublimation.” Les roues n’échappent à cette vague d’innovations, comme nous l’affirme Maui chez Sector 9 : “Attendez-vous à une gamme de roues mortelles en 2015, que ce soit en termes de slide, de vitesse ou de contrôle.” Les roues Skiddle laisseront des trainées de couleur sur le bitume lors des slides, tandis que les Marshmellows sont les plus petites roues de slide jamais produites, “pouvant être montées sur tout type de skates.”

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Que ce soit à travers la richesse de sa culture ou les progrès technologiques réalisés, tout indique que le longskate est là pour durer. Le nombre croissant d’événements et compétitions à travers l’Europe, ainsi que la tenue d’un Longboard Forum à l’IPSO, tendent à le prouver. “Cette présence du longskate à l’ISPO s’est révélée un véritable catalyseur et a donné naissance à des synergies non-négligeables entre les marques, les shops et les distributeurs”, évoque Pablo de Loaded. Pour les détaillants prêts à miser sur le skate version longue, et à long terme, ils trouveront là un marché en plein essor, regorgeant de nouveautés et d’enthousiasme. Matt Wong de Globe ne saurait que trop les engager à foncer dans cette voie : “Une des choses les plus importantes est de s’engager pleinement, en offrant une véritable exposition en magasin, en étant prêt à réaliser des précommandes et à ne pas hésiter à faire du réassort sur les modèles qui connaissent le plus de succès.” Dans le même temps, il s’agit d’être actif au niveau de la scène locale, comme le précise Borja de Jart : “Les marques doivent soutenir davantage d’événements longskate et pas seulement de grosses compétitions et championnats du monde, mais des événements de proximité.” Un dernier conseil aux skate shops de la part de Kevin chez Gravity : “Proposez un éventail de marques réputées et pas seulement celles qui vous font les meilleures conditions commerciales, pas plus que le copinage n’est la solution. Assurez-vous de pouvoir compter sur des employés vraiment passionnés, qui pratiquent et possèdent une solide culture skate.”

LES TENDANCES LONGSKATE EN 6 POINTS UNE OFFRE DIVERSIFIÉE. Le marché ne résume pas à core vs. loisirs : downhill, freeride, race ou freestyle, les styles sont nombreux et se manifestent à travers autant de types de planches, des drop-through aux pintails. DES MODÈLES POLYVALENTS. Les planches de type hybride sont en vogue : des modèles “à tout faire” (street, park, downhill...) autour de 36 pouces. ESSENCES EXOTIQUES. Si l’érable règne toujours en maître, le plastique disparaît au profit de modèles haut-de-gamme de fabrication maison en mélanges de bois exotiques et matériaux premium (bambou, noyer, bois de zèbre, fibre et carbone). LE JUSTE PRIX. L’offre moyen-de-gamme se situe dans les 150-200 ¤, tandis que le haut-de-gamme (matériaux luxe et modèles techniques) peut dépasser les 300 ¤. DES ACCESSOIRES DE QUALITÉ. Les acheteurs sont prêts à payer le prix fort pour des trucks forgés et des roues haut-degamme (70 ¤ et plus). UNE FORCE DE VENTE FORMÉE. Les détaillants qui veulent s’attaquer au marché des longskates techniques doivent faire preuve d’une expertise à la hauteur des modèles en question.



INTERVIEW GRAND PONTE

IGOR IRAOLA HLC DISTRIBUTION JART SKATEBOARDS Par Dirk Vogel Au tout début des années 2000, un cri de bataille se fit entendre à travers la planète skate : “Eu-rope ! Eu-rope ! Eu-rope !” Les skateurs du Vieux Continent ne voulaient plus jouer les seconds couteaux face à des grandes marques de skate basées en Californie - alors au cœur de la scène - qui ne voyaient en l’Europe qu’un simple marché extérieur de plus. Ainsi naquit une nouvelle vague d’entreprises européennes dans le skate, positionnées en véritables alternatives aux grands noms américains. Ce faisant, le parcours du skateur pro européen ne passait plus forcément par la case États-Unis. Mais pour aller au bout de cette démarche d’émancipation vis-à-vis des États-Unis, il restait encore à accomplir une mission : produire en Europe. Plus facile à dire qu’à faire, alors qu’aujourd’hui encore, les ateliers de fabrication se font rares à travers l’Europe. Parmi eux, celui de HLC/Jart Skateboards, la marque créée par Igor Iraola avec ses frères Iban et Ander : “Nous étions des surfeurs et des skateurs, et nous avons décidé de faire de nos passions notre métier.” Installée à Irun au Pays Basque, la société offre une capacité de production de 20 000 plateaux par mois, et n’utilise que de l’érable dur américain de première qualité, tout en se conformant à la charte des bonnes pratiques environnementales. Dans cette interview Grand Ponte, Igor Iraola nous explique comment il est parvenu à construire une société 100 % européenne à partir de zéro et quelles sont les leçons qu’il a tirées de cette expérience. Igor, peux-tu revenir pour nous sur les origines de ta société et son parcours ? Nous avons fabriqué notre premier plateau dans notre garage en l’an 2000 et nous nous sommes lancés professionnellement à partir de 2002, après avoir essuyé quantités d’erreurs et réalisé moult efforts. 32

La clé de la réussite réside dans le fait que nous étions une équipe soudée et acharnée qui donnait le meilleur d’elle-même dans un intérêt commun. Avec mes deux frères, notre père et un très bon ami - skateur évidemment - Iñaki Huegun, qui est devenu notre designer, nous croyions en notre projet et n’avons pas compté nos heures, passionnés par ce que nous faisions, en mettant 9 000 ¤ sur la table à nous tous pour démarrer. En 15 années, nous avons appris sur le tas, depuis les premiers tours de vis donnés en passant par le pistolet à vernis, les presses hydrauliques et toutes ces machines achetées d’occasion auxquelles nous avons donné une seconde vie, jusqu’à la sérigraphie à la main. Sans mentionner tous les tests produits faits par nous-mêmes, ou encore le marketing et la partie commerciale. Quelle est votre capacité de production actuelle et combien de personnes travaillent dans votre usine ? Nous employons une cinquantaine de salariés et cela représente plusieurs milliers d’emplois indirects à travers le projet HLC. Nous sommes capables de produire un minimum de 18 000 planches par mois entre les complètes et les plateaux. Quels sont les grands enseignements que tu as retirés du fait de devenir chef d’entreprise ? Le respect et la bonne communication entre employés, rideurs et clients, dans les bons comme dans les mauvais moments. Il est également important d’évoluer avec son temps et d’innover sans sacrifier à la qualité, tout comme de suivre la chaîne de production jusqu’à son terme, à savoir le skateur. PRIORITÉ À LA QUALITÉ Comment expliquerais-tu à quelqu’un qui n’y connaît rien les critères primordiaux de la fabrication de skates de qualité ? Produire un skate de bonne qualité n’est pas si compliqué. Le plus dur est


Rivaliser avec la Chine est à la fois compliqué et différent. Dans notre usine, la plupart des employés sont ou étaient surfeurs et skateurs ; ils connaissent nos besoins et nos exigences. Nos amis de Pukas fabriquent les meilleures planches de surf en Europe, si ce n’est au monde, et sont également basés à proximité à San Sebastian. On peut parler d’une “mini-Californie” ici ! d’arriver à en sortir des milliers de cette même qualité, en tendant vers le zéro défaut, même si c’est humainement impossible. Les matériaux doivent être d’une qualité irréprochable, et posséder de bonnes machines et techniciens est obligatoire. Et puis on apprend des ficelles du métier que je préfère garder secrètes si tu le permets (rires). D’où proviennent le bois et les matières premières utilisés dans la production ? Principalement des États-Unis, à savoir le bois, les colles et les résines. Le reste provient d’Europe et un peu d’Asie. Les essences de bois sont originaires des États-Unis et du Canada, mais la société avec qui nous traitons est américaine. Nous, comme les grandes marques américaines connues, utilisons les mêmes matières premières de qualité afin de garantir les meilleurs produits possibles. Pour qui produisez-vous et quelles sont les options de personnalisation proposées ? Nous produisons pour quantité de sociétés à travers le monde : Jart, Death Warriors ou Route One, pour n’en citer que quelques-unes, car nous avons signé des accords de confidentialité avec beaucoup d’autres. Ce sont de bons clients qui partagent le même amour des choses bien faites. Nous proposons une grande variété de compositions sur les planches, des roues personnalisées, des impressions laser, des structures en fibre, époxy, acétate et toutes les nouvelles technologies à disposition. Dans une économie globalisée, vous vous retrouvez en concurrence directe avec des grosses unités de production situées en Chine. Quel est ton avis sur cette production Made in China et comment t’en distingues-tu ? Nous avons investi dans des outils de robotique afin de réduire la main d’œuvre humaine et être plus compétitifs. Nous misons aussi grandement sur nos propres marques et produits. Ceci étant dit, la production de skates demande toujours beaucoup d’interventions manuelles. Rivaliser avec la Chine est à la fois compliqué et différent. Dans notre usine, la plupart des employés sont ou étaient surfeurs et skateurs ; ils connaissent nos besoins et nos exigences. Nos amis de Pukas fabriquent les meilleures planches de surf en Europe, si ce n’est au monde, et sont également basés à proximité à San Sebastian. On peut parler d’une “miniCalifornie” ici ! En dehors de cela, nous essayons constamment d’améliorer nos produits, alors qu’en Chine, vous n’avez aucune idée de qui fabrique vos produits. Mais je dois avouer qu’il y a aussi des skateurs et des marques core qui font du bon boulot là-bas. DEVENIR UN LABEL EUROPÉEN Comment parvenez-vous chez HLC/Jart à convaincre les détaillants d’opter pour du “Made in Europe” de qualité ? Qu’est-ce qui distingue Jart des autres marques ?

Il ne s’agit plus de convaincre le client, il l’est déjà ! Nous sommes présents sur le marché depuis longtemps et les relations commerciales n’ont jamais été aussi bonnes. L’astuce est de croire au skate et de comprendre le point de vue des shops et des marques. Ce n’est pas juste une mode. Il s’agit aussi de soutenir nos clients quand les choses vont mal, de leur offrir les moyens pour réussir et d’avoir confiance dans le marché. Pour le consommateur final, le skateur, ce qui compte est la longévité du produit et la garantie d’acheter la meilleure qualité possible. Que penses-tu des plateaux logotés aux noms de shops et des plateaux de type blank ? Je ne dirai rien sur les blank decks, mais il est vrai que, en ces temps de crise, tout le monde n’est pas en mesure de s’acheter un plateau à 50 € malheureusement. C’est dommage de se priver de ces déco signées par des artistes. Les planches ont toujours arboré des graphismes, mais je me souviens aussi que ma première planche était une Penny sans graphismes, avec juste le logo de la marque. Les planches logotées au nom d’un shop sont un bon moyen de faire parler du magasin, mais elles font du tort aux marques qui ne fabriquent pas elles-mêmes leurs propres planches, et viennent empiéter sur leurs ventes. Mais je les respecte totalement. PERSPECTIVES Quels sont les défis d’aujourd’hui et de demain dans le secteur des boardsports ? Le défi est de parvenir à rester fort sur le marché et de continuer à innover. Ce sera dur mais pas impossible. En termes d’opportunités, c’est toujours pareil : les meilleurs parviendront à rester sur la bonne voie. En termes de R&D, quelles sont les technologies employées par Jart ? Nous sommes perpétuellement à la recherche de nouvelles techniques de fabrication, que ce soit sur les shortboards ou les longboards, et nous sommes satisfaits de nos résultats. C’est dans le shortboard que se profile la prochaine grande avancée technologique. Que souhaites-tu à la scène skate en Europe pour l’avenir ? Je lui souhaite de poursuivre dans cette voie et de continuer à se faire plaisir car c’est important et sain. J’espère également que l’on continuera à trouver les bonnes personnes aux commandes, des personnes impliquées dans notre sport et notre style de vie. Des personnes à remercier ? Nous travaillons depuis 15 ans au succès de HLC et nous sommes heureux de voir que des personnes comme Igor Dominguez, Peta, Poty, Kote et d’autres parviennent à vivre de cette activité que nous aimons tous. On n’a pas fini d’entendre parler de nous ! Mille mercis à tous ceux qui nous ont soutenus au cours des années et continueront à nous soutenir... En avant !

Les essences de bois sont originaires des États-Unis et du Canada, mais la société avec laquelle nous traitons est américaine. Nous, comme les grandes marques américaines connues, utilisons les mêmes matières premières de qualité afin de garantir les meilleurs produits possibles.

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photo: Bo Bridges

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LE $UP $E RENFORCE TOUJOUR$ PLU$ Chaque année, les professionnels de l’industrie des sports de glisse et les passionnés du SUP s’accordent à dire que le Stand Up Paddle est le sport aquatique qui fait l’expérience de la plus forte croissance du monde. Sur l’ensemble de l’année 2015, sa popularité est toujours en phase d’accélération et, pour de nombreux industriels, c’est seulement le début : très accessible, le seul défaut du point de vue du consommateur étant la taille de la planche, le marché du SUP est en mutation. La réalité, c’est qu’en Europe, 60 % des planches vendues en 2014 étaient des modèles gonflables. Du côté de la technologie, nous avons vu apparaître les premiers brevets dans le SUP et ce compte-rendu fera état des dernières innovations. Ce rapport de la tendance du marché du SUP européen en 2015 a été compilé grâce à la contribution des marques suivantes : Starboard, Red Paddle Co, RRD, Laird Standup, SIC, Fanatic, NSP, Bic, Surftech, Mistral, Airboard, Hobie, Coreban, Lokahi, ainsi que les distributeurs spécialisés en SUP et d’autres industriels du SUP. Compte-rendu par Robert Etienne. ESTIMATION DE LA TAILLE DU MARCHÉ EUROPÉEN Lorsqu’on les interroge sur la taille du marché européen, les marques mises à contribution sont très prudentes, parce qu’il n’y a pas de chiffres industriels fiables pour l’instant. Notre estimation est que les trois marchés européens combinés représentent 65 % des unités vendues, soit 49 000* planches. Le reste des ventes européennes est beaucoup plus difficile à estimer, puisque les chiffres de certains pays, dans le cas de marchés moins matures, sont en général plutôt vagues. Ces facteurs ont été pris en compte dans les chiffres moyens reçus des marques qui ont participé et on peut estimer grossièrement que le total des ventes de planches de SUP en Europe se situe autour de 75 950*. Benoit Tréguilly - Bic Marketing & Communication - indique : “on estime le marché du SUP européen à environ 90 000 planches par an (+/- 10 000 planches). Malheureusement, une telle estimation est souvent difficile à répliquer, puisque seules quelques marques et organisations publient leurs résultats de vente. Si l’on prenait un prix de vente moyen d’environ 750 ¤ par planche, en prenant en compte le fait que les SUP gonflables tirent de manière significative les prix vers le bas, cela conduirait à une valeur du marché d’environ 67 millions

d’euros par an. Et ce chiffre n’inclut pas les accessoires associés : les pagaies, les leashes, les sacs, les vêtements de sport, etc.” Lorsqu’on l’interroge sur la croissance du marché en dehors de l’Europe, Benoît répond spontanément : “Chez Bic, nous vendons actuellement des SUP dans plus de 90 pays.” LES MOTEURS DU SUCCÈS DU SUP EN EUROPE Jens Hartmann, de chez SIC Europe, apporte une vision intéressante sur la manière dont les marques de windsurf ont très rapidement pris le train du SUP en marche et, en comparaison à de nombreuses marques de SUP basées aux États-Unis, elles bénéficient d’un réseau de distribution bien organisé qui s’est mis en place pendant les années de gloire du windsurf. “Les marques de windsurf qui se sont diversifiées et qui ont incorporé des planches de SUP dans leur réseau ont bien réussi. Les vendeurs avaient besoin de faire du chiffre à cause de la décroissance du marché du windsurf et du kite ; par exemple : Starboard, Naish, Bic et JP. Ce ne sont pas les marques spécialisées en SUP qui ont conduit la croissance du marché en Europe. Les marques de SUP vraiment spécialisées qui ont un certain potentiel et qui sont assez solides aux États-Unis, rencontrent cependant des difficultés en Europe, principalement à cause d’infrastructures fragiles.” 35



analyse de marché

“Le nombre d’événements au niveau local et national a radicalement augmenté, ce qui a engendré plus de couverture médiatique pour le sport, et les médias de masse l’ont aussi soutenu bien plus qu’auparavant.” Karin Gertenbach, directrice marketing chez Fanatic International

Karin Gertenbach, directeur marketing chez Fanatic International, indique : “Le nombre d’événements au niveau local et national a radicalement augmenté, ce qui a engendré plus de couverture médiatique pour le sport, et les médias de masse l’ont aussi soutenu bien plus qu’auparavant.” Steve West, Mistral International Brand Manager, attribue cette croissance météorique du SUP au fait que c’est : “facile d’accès, notamment grâce aux versions gonflables. La Méditerranée est particulièrement adaptée pour le SUP. Attirer les participantes féminines a aussi été un point-clé pour la continuité de l’expansion du sport, notamment les femmes de l’industrie du fitness ont embrassé le concept du SUP.” Des revendeurs spécialisés en SUP ont ouvert dans les villes les plus denses en termes de population et qui offrent des lacs et des rivières dans toute l’Europe, et dans de nombreux pays qui ont un versant au sud et qui ont une côte. Cette tendance devrait s’accroître lors des prochaines années, puisque de plus en plus de gens se mettent à ce sport. LES MEILLEURES VENTES ET LES CATÉGORIES À SURVEILLER Le SUP tout-terrain Caren Forbes, Starboard Intl SUP Marketing Manager, remarque : “notre gamme tout-terrain reste notre meilleure vente. Les gens de tous âges peuvent pagayer sur notre gamme tout-terrain, particulièrement sur le Whopper à 10’0 x 34” dans notre matériau composite et nos planches gonflables Astro 10’0 x 35”.”

RANDONNÉE Les planches avec un style de shape qui permet de se déplacer sur de plus longues distances, avec tout un tas de systèmes d’attache et des filets de transport, sont sur le montant. Elles sont idéales pour les utilisateurs d’âge moyen plus lourds qui souhaitent partir sur un lac pendant plusieurs heures en mode expédition, pour la pêche ou même pour une séance d’exercice décontractée. “Si l’on compare l’Europe avec les États-Unis, qui sont probablement en avance de cinq ans sur l’Europe dans la tendance du SUP, le marché de la planche rigide de randonnée représente une part significative des dernières tendances et des ventes en général”, confirme Benoît Tréguillyde chez Bic. DOWNWINDER Même si cette catégorie est pour l’instant une niche, elle comporte un indice de plaisir très élevé qui crée une addiction dès le début. Les modèles les plus vendus comme la SIC 14’ Bullet sont aussi disponibles dans une version avec des systèmes de contrôle de la direction par un gouvernail. Même si elles sont considérées comme un segment niche, les planches de course font souvent la différence pour un magasin spécialisé de purs connaisseurs. Ils sont capables d’informer le client de manière très particulière sur les avantages d’une planche spécifique, sur la largeur la plus adaptée au gabarit et au niveau de la personne, d’autant plus que certaines marques offrent dorénavant jusqu’à trois largeurs dans leur gamme de planches de course de 12’6 et 14’. N’oublions pas non plus les planches spécifiques au fitness et au yoga dont la popularité augmente rapidement.

photo: Airboard

Ce sont les modèles accessibles qui génèrent la majorité des ventes. Un fait illustré par John Hibbard, cofondateur de Red Paddle :”on trouve bien sûr dans ce sport toute une élite et quelque rideurs extrêmes, mais c’est plutôt la famille ou le client fitness qui représente la plupart du volume d’affaires, et ils achètent des planches dans la gamme 10’6” - 12’.”

LES TENDANCES CLÉS DANS LA FABRICATION DES SUP Depuis l’arrivée et la croissance de la catégorie des planches gonflables, des études ont été menées pour accroître la rigidité longitudinale. Une des marques qui est parvenue à cela de manière satisfaisante est Red Paddle Co, pionnière dans le marché des planches gonflables et très certainement la première entreprise à prendre cette catégorie à bras-le-corps en Europe. Ils ont cherché des moyens d’améliorer la performance des planches gonflables depuis leur lancement en 2008 et jusqu’à maintenant, et c’est ce sur quoi ils se concentrent. En septembre, à l’European Paddle Expo à Nuremberg, Red Paddle Co a reçu le prix du “matériel le plus cool du salon” pour le SUP. Roberto Ricci, président & PDG de Ricci International, est clair et précis : “Les planches gonflables plus performantes, plus légères et avec des shapes plus précis. Je crois fermement que le succès du SUP dépend entièrement des planches gonflables.” L’ÉVOLUTION DU SUP GONFLABLE L’Allemagne, le pays leader en Europe en termes de vente de planches de SUP gonflables, représente 85 à 90 % des parts de marché des planches gonflables et seulement 10 à 15 % des planches rigides. Au Paddlexpo, 37


analyse de marché

En l’interrogeant sur l’éventualité que les ventes s’affaiblissent après de nombreuses années de croissance soutenue, Markus Schörling, distributeur allemand pour Red Paddle Co. a fait un large sourire et a indiqué que ses carnets de commandes n’avaient jamais atteint de tels niveaux auparavant et qu’il envisageait une augmentation des ventes de 50 % pour 2015. j’ai rencontré Markus Schörling, distributeur allemand pour Red Paddle Co. Il était très enthousiaste d’arriver en avance sur le marché des planches gonflables et ses ventes avaient doublé chaque année sur les trois dernières saisons. En l’interrogeant sur l’éventualité que les ventes s’affaiblissent après de nombreuses années de croissance soutenue, Markus Schörling, distributeur allemand pour Red Paddle Co., a fait un large sourire et a indiqué que ses carnets de commandes n’avaient jamais atteint de tels niveaux auparavant et qu’il envisageait une augmentation des ventes de 50 % pour 2015.

“Nous avons vendu environ 50 % de gonflables et 50 % de rigides. Cependant, ce chiffre se différencie au niveau de la vente au détail (le pourcentage de gonflables est bien plus élevé), mais nous avons fourni de nombreuses écoles et beaucoup de points de location de SUP qui souhaitaient des planches rigides”, commente Benoît Brecq, directeur marketing chez Hoff pour Surftech/NSP/Ari’i Nui. Joe Steiner, PDG d’Airboard, indique : “Airboard ne vient pas de l’industrie du surf et, en conséquence, nous nous concentrons principalement sur les SUP gonflables. Nous observons une demande croissante pour les planches plus résistantes pour ceux qui aiment pratiquer sur des rivières, mais il y a aussi une bonne demande pour les SUP de randonnée plus légers.” Et Karin de chez Fanatic International confirme leur intérêt pour ce segment de marché : “Les Fly Air Inflatables sont en pleine croissance, en 2015 nous offrons 19 modèles différents dans ce segment : les modèles de course, de randonnée, tout-terrain et pour les enfants.” L’IMPORTANCE DU MARCHÉ REPRÉSENTÉ PAR LES COURS D’EAU CONTINENTAUX ET SES DIFFÉRENTES NICHES Alors que le sport mûri, il n’est pas difficile d’entrevoir où va se profiler son potentiel de croissance. Il suffit de regarder des cartes : la Finlande, très loin au nord avec ses étendues d’eau infinies, ou les 1500 lacs de la Suisse. Le marché de l’intérieur du continent a le potentiel de croître exponentiellement et, dans certains marchés, c’est déjà le cas. Sylvain Aurenche, chez Lokahi SUP, confirme : “Ce segment de marché a effectivement crû sur les dernières années. Il apporte un nouvel aspect au sport. Les planches de yoga : quoi de plus magique que de s’entraîner sur une eau transparente et cristalline entouré par des montagnes ? Les lacs sont partout, et des rivières sillonnent tous les pays.” LES TENDANCES FUTURES DU SUP “Nous espérons que ça ne devienne pas trop extrême !”, indique John Hibbard, cofondateur de Red Paddle, et d’ajouter : “cela peut sembler étrange, mais c’est la recherche d’un équipement aux performances toujours plus techniques qui a conduit de nombreux sports sur des chemins difficiles. Pour la plupart des gens, le SUP est un sport focalisé sur la destination : se déplacer jusqu’à un endroit et apprécier le plein air ainsi que les bénéfices en termes de fitness. Ce marché peut facilement dérailler à cause de produits trop spécialisés et trop techniques ou par un marketing trop axé sur la performance extrême. Bien qu’il y ait de la place pour le haut de gamme 38

photo: Airboard

Benoit Tréguilly de Bic poursuit en indiquant : “Bien évidemment les planches de SUP gonflables ont le vent en poupe ces temps-ci étant donnée leur facilité d’utilisation : enroulez-les dans un sac et placez-le dans un petit espace ou dans le coffre de votre voiture. Environ 700 à 800 ¤ pour une planche de fabrication Premium (double couche), c’est un prix attractif même pour le client moyen.” Robert Ricci, président & PDG de Ricci International, continue en indiquant : “60 % de gonflables, 40 % de composite. On aura, sous les deux à trois années qui viennent, 70 % de gonflables et 30 % de composite.”

dans ce sport, cela ne doit pas se développer au détriment du consommateur du marché de masse. Chez Red Paddle Co, nous nous focalisons sur le fait d’offrir le meilleur équipement possible pour les gens qui souhaitent prendre du plaisir à se déplacer sur l’eau et à pagayer en famille ou avec des amis.” Byron Seeger, le Brand Manager de Laird Standup, explique comment son inspiration puisée dans le snowboard a déclenché l’étincelle de l’innovation : “Laird Hamilton, en ridant un snowboard avec des carres ondulées, a revisité le concept en l’adaptant au SUP avec le modèle Surrator, nouveauté 2015 présentant une conception de rails brevetés.” Joe Steiner, fondateur & PDG de Fun-Care AG, est convaincu que “le marché du SUP gonflable va croître rapidement et les capacités de production vont repousser les limites. Le marché des planches rigides en bénéficiera aussi, puisque de nombreux surfeurs de SUP qui ont démarré sur des planches gonflables s’intéresseront finalement aux planches rigides, particulièrement pour la course de compétition qui deviendra un nouveau sport olympique très bientôt.” PERSPECTIVES Interrogées sur la croissance du SUP, de nombreuses entreprises envisagent une croissance ininterrompue pour les six à huit prochaines années ! Il suffit simplement d’observer les ventes de windsurf en Allemagne dans les années 80, pendant lesquelles ce sport a littéralement explosé, et cela offre une indication sur le potentiel en termes de volume pour ceux qui se seront bien préparés. Dans les belles années du windsurf en Allemagne, les ventes annuelles ont dépassé les 100 000 planches par an. Tout ce que l’on espère, c’est que l’on tire les leçons de son effondrement ultérieur et que le SUP demeure accessible, que les vendeurs de SUP accueillent les nouveaux venus et que ses clients soient bien servis et bien accompagnés, dans une ambiance professionnelle et amicale, pour faire de leur première expérience en SUP un souvenir inoubliable. Et c’est peut-être d’ailleurs leur première expérience dans les sports nautiques.

*Avertissement : ces chiffres sont des estimations produites par les marques, les distributeurs ainsi que les professionnels de l’industrie du SUP qui ont participé. Ils représentent une indication sur la taille des marchés et ne doivent en aucun cas être interprétés comme des chiffres précis.



IDENTITÉ VISUELLE D’UNE MARQUE DE SKATE Des filles à poil aux feuilles de cannabis, comment l’identité visuelle du matériel et des vêtements des marques de skate affecte-t-elle les ventes du point de vue du consommateur et du revendeur ? Le directeur de création de Brandwave, Samuel Freeman, se plonge dans cette industrie si visuellement bruyante. On entend souvent que les marques de skate ont des idées très différentes quant à l’image de marque et de l’esthétique générale du matériel et des vêtements par rapport aux autres sports. Chaque grande marque de skateboard a sa propre image, ce qui ne veut pas dire pour autant que ce n’est pas le cas pour les marques dans d’autres sports mais, dans le skate, elles vont pousser le design graphique à l’extrême et attirer des audiences très variées. Et la population de l’industrie du skate est très diverse : des skateurs pro aux gamins qui veulent leur premier skate pour Noël. Avec une telle diversité de design, comment l’identité visuelle affecte-telle les ventes et la proposition des produits en magasin ? Eh bien, il y a tout de même quelques catégories de design dans lesquelles les marques se retrouvent, ce qui peut nous permettre d’analyser cette question. DEATH TO ALL “Au moins, je pourrai skater au paradis” C’est la catégorie la plus hardcore. C’est souvent le type que tu vois titiller volontairement les flics ou fumer un gros pète devant la caméra. Des têtes de mort, des balles, des filles à poil, des écritures grunge, du noir et du rouge. C’est souvent un site Web sombre et au look grunge, avec quelqu’un qui te fait un doigt sur la page d’accueil. On comprend bien le truc mais, d’une certaine manière, c’est se tirer une balle dans le pied. Vous pensez que la maman du petit Arthur va vouloir lui acheter un skate avec cette énorme tête de mort en flammes dessus. Mais surtout, pensez-vous que le skate shop local de Billy Bob voudra le prendre en stock ? Ces marques appellent un marché différent et elles vont rencontrer des difficultés pour proposer leurs produits en magasin. ON N’AIME PAS LES BMX ET LES ROLLERS Un peu en dessous sur l’échelle du hardcore, on a les skateurs expérimentés qui brisent leur planche en 1000 morceaux parce qu’ils ont raté un kick flip. Quelqu’un écoute probablement du

Lupe Fiasco sur son téléphone alors que tout le monde essaie de se débarrasser du gamin en BMX. Des illustrations créatives, des couleurs vives, une typo propre et une orientation bien plus marquée vers des produits approuvés ou légitimés par des rideurs. Les marques au look attrayant et les graphismes universels fonctionneront avec n’importe qui et dans n’importe quel shop. LA MARQUE D’INSPIRATION Dans chaque sport on trouve toujours la marque qui fait rêver et, à mon avis, ce sont celles qui marchent le mieux. Se focalisant principalement sur du matériel et des vêtements au super look, toute leur énergie est concentrée sur le fait de donner un look cool à leurs produits. Ce sont aussi les marques que vous verrez collaborer avec des designers et des illustrateurs, produisant des “look books” et des graphismes avec des couleurs pastel et des motifs subtils. Ce sont toujours celles qui assurent une bonne présence sur les réseaux sociaux et qui interagissent avec les consommateurs à tout moment. On ne peut pas vraiment éviter ces marques, ce qui signifie qu’elles sont plutôt efficaces. Et leurs produits sont aussi présents sur d’autres marchés. LE RÉTRO Et on ne peut pas oublier les marques rétro qui maintiennent en vie l’héritage du matériel Old School. On trouvera aussi la marque “fait main” dans cette catégorie. Des motifs fluo, des couleurs pastel, une police manuscrite, les veines du bois apparentes et du pop’art des années 80, sont les critères visuels de l’image de ces marques. Et cela les rend très populaires par le fait qu’elles entretiennent l’image d’Épinal du passé sur ce marché en pleine croissance. Le fait est que, pour bon nombre de skateurs, l’esthétique du matériel et des vêtements est plus importante que les aspects techniques et que la performance du produit. L’identité visuelle d’une marque est donc un élément-clef pour maximiser WWW.BRANDWAVEMARKETING.COM

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les ventes et pour écouler du stock saison après saison. Le design est et sera toujours subjectif. Trouver le bon équilibre entre les marques qui restent très spécialisées et fidèles à leur mot d’ordre et celles qui ajustent leur identité visuelle pour optimiser les ventes n’est pas aussi difficile que ça en a l’air. Si vous réduisez votre cible, vous réduisez votre succès potentiel et, éventuellement, cela affectera vos ventes. Je suis sûr que la maman du petit Arthur appréciera ce concept.



OSER LA RELANCE Des t-shirts de marque à 10€ en grande distribution, des magasins outlet qui poussent comme des champignons, des stratégies discount, des ventes privées pour atteindre les objectifs trimestriels, des promotions à -50% toutes les semaines sur internet… Une fuite en avant qui creusait notre propre tombe ? Rip Curl a dit non. Par Iker Aguirre. L’un des majors historiques, Rip Curl Europe, a eu le courage d’oser la relance en acceptant la baisse prévisible des stratégies d’assainissement de sa distribution et de son offre produit. “Nous avons été challengés par les propriétaires de la marque,” nous explique Wilco Prins, GM Europe. « Nous devions refaire de Rip Curl une belle marque ». Le quantitatif prenait le dessus sur le qualitatif. “Nous avons repris les valeurs de marque, rédigées par les fondateurs, il y a des années, et nous avons adapté le business modèle pour être fidèles à ces valeurs, pour faire de Rip Curl une marque qui puisse durer dans le temps.” “La première décision a été de reprendre le contrôle de l’offre que nous souhaitions proposer au marché en se concentrant sur nos produits surf à forte valeur ajoutée et en limitant les quantités vendues afin d’éviter, au maximum, les situations de destockage”. Autre point clef : plus de croissance à tout prix mais plutôt « définir une taille de CA qui convienne à Rip Curl Europe et à ses actionnaires tout en respectant le positionnement de la marque et son road book stratégique ». Pour la marque, il était important de partir de sa raison d’être, c’est-à-dire : être considéré comme “The Ultimate Surfing Company” avant tout et de se focaliser sur l’offre de produits pour le surf et les sports dérivés du surf. Rip Curl n’est pas une marque de mode, mais une marque de surf authentique. Le surf et Rip Curl peuvent devenir une tendance. En revanche la marque ne doit pas suivre uniquement les tendances de la mode au risque de devenir un “me too”. Vous l’avez compris, il ne s’agit pas de tourner le dos aux opportunités de marché de la mode, mais de ne pas les laisser contrôler la donne car ils sont volatiles et cycliques. “Il était important de redonner de vraies raisons au détaillant d’acheter Rip Curl” et, pour ça, il fallait assainir la distribution et distinguer l’offre de sa concurrence. Il fallait oser la relance. Comme la plupart des acteurs, la marque a réduit ses collections entre 40 et 45%. L’originalité de son approche n’est pas là, elle l’est dans le fait qu’elle a assumé les risques de sa stratégie de positionnement et de distribution. Yann Tschumi, Directeur Commercial Europe, rappelle : “Le

plan d’action était de protéger la marque et le produit pour avoir une belle marque qui ne soit pas surdiffusée, avec des promotions tous azimuts. Nous devions protéger la marque, les produits et les clients Rip Curl afin de rester attractif. Nous avons donc, dans un premier temps, assaini notre distribution afin de réduire, voire supprimer, les promotions fréquentes sur certains réseaux de distribution, notamment sur internet.” “La 2ème étape était d’avoir moins de produits en promotion en dépit de la pression du marché sur les prix bas. Pour assurer notre position moyen-haut de gamme il fallait limiter la mise sur le marché de produits à bas prix. C’est ce que nous avons fait en travaillant notre mix produit. Cela nous a parfois mené à sortir de certaines offres commerciales. Le pari était risqué. A court terme, certains distributeurs ont favorisé d’autres marques afin d’alimenter le marché. Mais tel était le prix à payer pour protéger une ‘marque durable’”. Yann Tschumi se rappelle : “C’était compliqué car nous devions changer nos habitudes de travail pour construire ce plan de relance”. Et Wilco complète : “Si une commande est contre-nature, aujourd’hui nous ne l’acceptons plus”. “Nous avons perdu des clients et nous avons perdu des commandes parce que l’on n’était pas suffisamment agressifs commercialement. Mais, en même temps, sur la base de clients que l’on souhaitait conserver (principalement les surfshops et les magasins de sport), nous avons récupéré des clients”. Et, à ce jour, le bilan est positif, comme le rappelle Wilco Prins : “C’était un beau challenge et nous sommes arrivés à construire la 1ère étape ! Aujourd’hui, avec moins de chiffre, nous avons de meilleures marges et nous avons amélioré la rentabilité de Rip Curl cette année. Maintenant il va falloir consolider et fidéliser notre base de clients afin d’assurer à Rip Curl une évolution saine et constante”. “Tout a été question de positionnement,” rajoute Yann Tschumi. “Un retour aux basiques, au technique, la base de notre raison d’être. Ensuite, nous devions être sûrs que nos produits étaient vendus au bon endroit, au bon prix”. Et que se passe-t-il avec les excédents de stock ? “Ils sont moindres qu’antan et nous ne déstockons que via nos clients wholesale, nos cinq magasins outlet et pendant la braderie, une fois par an“. Un point c’est tout.

Vous l’avez compris, il ne s’agit pas de tourner le dos aux opportunités de marché de la mode, mais de ne pas les laisser contrôler la donne car ils sont volatiles et cycliques. 42



R

I

D

E

O

MASCULIN

01. Michel Bourez 552,572 ¤

02. Nicolau Von Rupp 414,804 ¤

03. Benjamin Sanchis 402,267 ¤

04. Jeremy Flores 346,560 ¤

05. Kepa Acero 296,453 ¤

02. Pauline Ado 119,454 ¤

03. Johanne Defay 83,782 ¤

04. Maud Le Car 54,740 ¤

05. Lee Ann Curren 38,358 ¤

FÉMININ

01. Justine Dupont 201,089 ¤

VALORISATION (¤) : TOP 5 SURFEURS EUROPÉENS. ZONE : INTERNATIONAL. PÉRIODE : AOÛT 2013 - JUILLET 2014 PRESSE PAPIER

PRESSE EN LIGNE

VIDÉOS SUR LE NET

SURFERS OF THE YEAR AWARDS 2014 AVEC EUROSIMA & RIDE O’METER Pour la seconde année, EuroSIMA s’associe à Ride O’Meter afin de présenter les awards des surfeurs de l’année, décernés en fonction de la couverture internationale de ces sportifs et sportives européens dans les médias boardsports. Le panel de cette année était composé de 50 magazines papier, 70 sites web et 6 portails vidéo en ligne, et mesurait la visibilité des surfeurs/ surfeuses sur la période août 2013 - juillet 2014, sur les zones Europe, États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Brésil et Afrique du Sud. Mis sur le devant de la scène, l’une pour ses prestations dans les grosses vagues l’hiver dernier, le second pour ses résultats sur le WCT, Justine Dupont et Michel Bourez ont bénéficié d’une couverture médiatique qui a battu des records. Entre les publicités, les retombées presse et l’exposition vidéo qui leur ont été consacrées, la valorisation de leur visibilité* se chiffre à 201 089 ¤ pour Justine et à 552 872 ¤ pour Michel. Ils devancent des surfeurs et surfeuses tels que Pauline Ado, Maud Le Car, Nic Von Rupp (Surfer of the Year 2013 EuroSIMA) ou Benjamin Sanchis. Thibault Setoain, analyste surf pour Ride O’Meter, revient sur cette année en grande forme du Tahitien : “Après cinq années passées sur le World Tour, Michel Bourez consolide sa place parmi les 10 meilleurs mondiaux. Redouté par ses adversaires, le Spartan a remis au goût du jour le power surfing et s’est assuré un soutien significatif de la part 44

des fans et des médias, grâce à un caractère attachant. Faisant preuve d’une grande polyvalence, il a récolté deux victoires en début de saison, et gagné ainsi en confiance. Véritable ambassadeur du surf tahitien et européen, Michel réalise sa meilleure année sur le circuit pro, prêt à relever le défi hawaïen sur les dernières épreuves de l’année.” Chez les surfeuses, c’est la Canaulaise Justine Dupont qui réalise une saison tout aussi brillante, mais sur un autre terrain : plus de 46 pages dans la presse, 96 apparitions dans des vidéos sur le web et 900 000 vues pour les vidéos où on la voit s’attaquer aux houles monstrueuses qui ont frappé l’Europe l’hiver dernier, devenant au passage la première surfeuse à se frotter à Belharra. “Je suis absolument ravie de récolter ce second prix consécutif. Je tiens à remercier mes sponsors et en particulier la Billabong Adventure Division, qui m’a permis de surfer les meilleures vagues dans les meilleures conditions ! Je suis très reconnaissante également envers les médias qui continuent à me suivre sur mes aventures. Recevoir la reconnaissance de ses pairs est une sensation unique, surtout quand cette récompense est basée sur des faits et chiffres tangibles”, a déclaré la surfeuse de 23 ans en recevant son prix. *chiffre calculé sur la base d’une équivalence aux tarifs publicitaires pour la même surface d’exposition (presse papier et web) et le coût par vue des vidéos en ligne.


M

E

T

E

R

ANALYSE DE LA VISIBILITÉ DES BOARDSPORTS / SNOWBOARD Depuis janvier 2013, Ride O’Meter est devenu l’outil de choix pour mesurer la visibilité des marques, rideurs et événements, à travers leurs vidéos en ligne. Que ce soit en snowboard, en surf, en skate et, aujourd’hui, en ski, Ride O’Meter sélectionne des vidéos sur le web issues de quelques 200 sites et chaînes vidéo, toutes visionnables sur les 8 principaux portails identifiés : YouTube, Vimeo, Mpora, EpicTV, Transworld, Thrasher, Zapiks et DailyMotion. Chaque vidéo est ainsi référencée, analysée et segmentée, afin de chronométrer les séquences consacrées à tel rideur, telle marque ou telle compétition. Ce dispositif automatisé de référencement permet de générer des données analytiques quotidiennes, fournissant notamment le nombre total de vues, le nombre de “J’aime” et de commentaires sur chaque support.

plus de 500 vidéos, entre août 2013 et juillet 2014. En première place, on retrouve Aimee Fuller et Nicolas Muller, devant un parterre de stars internationales du snowboard, telles que Halldor Helgason, Gigi Rüf, Marko Grilc, Enni Rukajärvi, Sascha Hamm, Cilka Sadar ou Silje Norendal. Chez les filles, c’est la Britannique Aimee Fuller, rideuse de slopestyle et présente aux JO de Sotchi, qui arrive en tête. On la retrouve dans 25 séquences vidéo, pour une durée totale de 30 minutes ; une visibilité accrue grâce à sa présence dans une série de webisodes Red Bull, ainsi que dans plusieurs vidéos du team Roxy mises en ligne au cours de la saison. Sa couverture totale représente plus 227 000 vues pour 7961 heures.

Grâce à cette méthode, Ride O’Meter est capable de fournir le nombre total de vues de chaque rideur/marque/événement, ainsi que les chiffres d’audience cumulée, calculés en associant la durée de chaque séquence au nombre de vues sur les différents portails vidéo.

Du côté des garçons, Nicolas Muller devient la sensation de la saison, bien aidé par sa séquence mémorable dans le film de Nike Never Not. Il totalise plus 4,6 millions de vues, un résultat calculé à partir de 44 séquences, soit un total de 232 562 heures !

Alors que démarre la saison de snowboard, Source et Ride O’Meter vous proposent de découvrir qui sont les snowboardeurs (hommes et femmes) qui ont disposé de la meilleure couverture vidéo au cours de la saison 2013-2014. Les résultats ont été calculés à partir de l’analyse mensuelle de

“Nicolas Muller est à la fois une source d’inspiration pour la prochaine génération de rideurs et en même temps, il incarne l’esprit originel du snowboard à travers sa bonne humeur, son comportement, sa foi et sa passion.” Niels Hummel, analyste snowboard pour Ride O’Meter

1. Masculin International

Europe

Rideur

Audience cumulée

Total de vues

Nb de vidéos

Moy. de vues

Cumul vidéo

2

1

Nicolas Muller

232,562 hrs

4,627,299

44

105,166

2,275s

3

2

Halldor Helgason

194,239 hrs

4,925,259

91

54,124

5,710s

5

3

Gigi Ruf

169,254 hrs

2,685,240

28

95,901

2,465s

21

4

Ethan Morgan

49,121 hrs

3,494,575

41

85,234

1,871s

24

5

Marko Grilc

45,810 hrs

1,190,753

19

62,671

2,325s

30

6

Torstein Horgmo

36,047 hrs

2,788,264

61

45,709

3,626s

31

7

Stale Sandbech

35,671 hrs

2,696,231

74

36,436

3,963s

34

8

Gjermund Braaten

33,113 hrs

2,140,881

25

85,635

629s

36

9

Jussi Oksanen

32,112 hrs

1,247,078

6

207,846

431s

10

Terje Haakonsen

24,847 hrs

1,435,748

55

26,105

1,990s

Rideuse

Audience cumulée

Total de vues

Nb de vidéos

Moy. de vues

Cumul vidéo

2. Féminin International

Europe

6

1

Aimee Fuller

7,961 hrs

227,043

25

9,082

1,769 s

12

2

Enni Rukajarvi

5,645 hrs

218,683

14

15,620

471 s

19

3

Sascha Hamm

3,783 hrs

101,483

4

25,371

726 s

27

4

Cilka Sadar

2,642 hrs

152,296

3

50,765

127 s

28

5

Silje Norendal

2,488 hrs

429,297

34

12,626

1,278 s

29

6

Marion Haerty

2,061 hrs

137,021

18

7,612

1,148 s

33

7

Sarka Pancochova

2,020 hrs

1,485,408

25

59,416

788 s

33

8

Nicola Thost

1,854 hrs

25,556

3

8,519

498 s

34

9

Isabel Derungs

1,641 hrs

262,451

13

20,189

427 s

37

10

Cheryl Maas

1,529 hrs

24,748

3

8,249

328 s 45


L’ART DE L’ACHAT photo: Bernhard Burger

Ouvert en 1996 à Kempten en Allemagne, le premier magasin 5ive s’est étoffé, par la suite, de quatre autres boutiques dans la ville. Bernhard Burger nous livre ses petits secrets pour passer ses commandes et référencer de nouvelles marques. Depuis quand êtes-vous responsable des achats ? Nous avons débuté en 1994 par la vente de bombes de peinture et de vêtements depuis notre domicile avant d’ouvrir une première boutique dans une arrière-cour de Kempten en 1996. Je possède plusieurs casquettes au sein de la société, dont celle des achats.

skate shop par exemple, nous proposons uniquement des marques qui ont un sens dans le skate et le snowboard. Les marques plus orientées streetwear, telles qu’Obey, Revolution, Minimum ou Nike Sportswear - qui marchent fort en ce moment – se trouvent dans le magasin de streetwear. Notre objectif est de posséder le meilleur de chaque segment.

En vous penchant sur les saisons précédentes, quelles sont les leçons que vous avez retenues en termes d’achats/ventes ? À l’époque où les boutiques en ligne étaient encore rares, les skate shops core étaient les piliers de la scène skate dans chaque ville et le “lifestyle boardsports” attirait une clientèle variée en magasin, issue de toutes les couches sociales. Nous ne nous sommes donc pas remis en question au niveau des achats, satisfaits par la hausse des ventes année après année, alors que nous misions sur cette vache à lait. Ce faisant, nous n’avons pas prêter attention aux détails et aux “petites” marques.

Comment dénichez-vous de nouvelles marques ? Nos équipes voyagent beaucoup, notamment pour suivre l’actualité de la scène, s’imprégnant au passage des nouvelles tendances, tout en ayant un pied dans la rue et en écoutant les retours sur Internet. Nous nous rendons également sur un certain nombre de salons ; c’est toujours l’occasion de découvrir des nouveautés.

Au vu des évolutions dans le secteur, ces dernières années, nous avons opéré un retour vers nos racines, envisageant le processus d’achat avec plus de motivation et d’ouverture d’esprit, tout en ayant un œil critique. Alors que les marques que nous vendons souffrent d’une grande concurrence de la part des H&M, Zara, Primark et Cie, nous nous sommes recentrés sur notre propre marque, 5ive. Cela se traduit par des achats davantage guidés par des thèmes précis et un goût du mélange, auprès de marques moins connues qui se disent : “Si nos équipes de vente et d’achat apprécient un produit, les client aussi.” Quelle(s) faveur(s) demanderiez-vous aux marques en termes de commandes, de nombre de référencements, d’aide marketing ? Nous sommes satisfaits du moment que les marques se concentrent sur leurs compétences intrinsèques et leur identité, tout en participant à la scène à travers le sponsoring d’événements et de rideurs. Les budgets marketing consacrés aux détaillants sont en hausse chez toutes les marques depuis un certain temps, on s’en félicite ! Pour de petits shops tels que le nôtre, la segmentation des collections est intéressante jusqu’à une certaine taille. Votre offre de marques a-t-elle évolué au cours des dernières années ? Nous possédons cinq boutiques dans la même ville et chacune est consacrée à un concept : le skate, le streetwear ou la mode. Dans le 46

Des conseils donneriez-vous aux nouvelles marques pour tenter d’attirer les acheteurs professionnels ? Appuyez-vous sur vos valeurs, évitez de trop regarder ce qui se fait ailleurs et faites à votre façon, même si le chemin ne sera pas toujours facile. Personne n’a envie de voir une énième collection proposant toujours le même style. Vous devez également mettre en place avec rigueur des stratégies de distribution sur le long terme qui répondent individuellement aux impératifs de chaque marché. Sur quels salons êtes-vous présents et en quoi influent-ils sur vos prises de décision ? Nous comptons toujours grandement sur les salons et nous sommes présents lors de chaque édition d’ISPO Munich, à la fashion week berlinoise et notamment sur le salon Bright, mais aussi à Premium Exhibition, Bread&Butter, Show&Order, Capsule et Seek. Nous nous rendons également régulièrement au CPH Vision à Copenhague, au Micam à Milan, au Who’s Next à Paris, aux GDS et CPD à Düsseldorf, ainsi qu’au SIA à Denver. Le salon Agenda est au programme l’an prochain également. Sur quelles méthodes vous appuyez-vous pour remplir vos bons de commande ? Nous faisons cela à l’ancienne. En plus du logiciel ERP, un bon vieux document Excel fait toujours l’affaire, sans oublier une bonne dose de feeling. Nous sommes actuellement à la recherche d’un nouvel ERP plus adapté au marché actuel. Nous sommes ouverts aux suggestions !




photo: Gopole

étude de marché

ET... ACTION ! Sur les vagues ou sur les pentes enneigées, tout le monde - même ma mère - semble avoir une caméra embarquée sur le sommet de la tête, la poitrine ou une planche. L’explosion du marché de ces caméras d’action est connue de tous, mais qu’en est-il des tendances au sein de la tendance ? Par Anna Langer Ces dernières années, les caméras d’action se sont érigées au rang de n°1 des ventes d’accessoires de l’industrie des boardsports et, plus généralement, des action sports. Mais aujourd’hui, ces appareils se sont émancipés du simple giron sportif : “Désormais, ces caméras d’action séduisent une clientèle bien plus large. Cela va des grands-parents qui filment les premiers pas de leurs petits-enfants, à des personnes qui veulent filmer une vue subjective de leur chien. Beaucoup utilisent désormais ces caméras pour capturer des scènes du quotidien”, explique-t-on chez Garmin. Chez ION, on confirme cette tendance qui va “au-delà des personnes qui recherchent des sensations”. Pour preuve, la marque Rollei s’attend à une croissance de l’ordre de 25 %, uniquement sur l’Allemagne. Cette bonne santé est intimement liée à la présence des réseaux sociaux, précise-t-on chez Contour : “Alors que de plus en plus de personnes partagent leurs vidéos, le marché est amené à grossir rapidement.” Pour Drift, il ne fait aucun doute que les caméras d’action “vont dépasser les ventes de caméscopes classiques”, mais qu’en contrepartie, “le marché va devenir extrêmement concurrentiel”, alors que “trop d’acteurs du marché veulent leur part du gâteau.” Parmi les caractéristiques essentielles à la réussite, “la course aux pixels” (Drift) et l’aspect compact (Sony) des appareils ne font pas tout. L’autonomie est le nouvel enjeu et GoPo ne mise plus uniquement sur “la recherche d’une meilleure qualité d’image”, mais aussi sur “une longévité plus grande de la batterie.” Tout autant accessoire “à la mode” qu’appareil pour filmer, le design des appareils compte désormais beaucoup. “Maintenant que le phénomène est devenu grand public, les caméras se doivent d’être esthétiques et le plus important est d’arriver à les faire oublier”, affirme-t-on chez Contour. CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES Dans un monde régit par les smartphones et tablettes, les caméras doivent être compatibles tant que possible avec ces appareils. “Nos caméras disposent du WiFi et du protocole ANT+ afin d’interagir avec d’autres appareils”, précise Garmin, dont le modèle Elite offre même un GPS, tout comme chez ION. L’autre grande tendance est la facilité d’utilisation, “puisque personne n’a envie de se plonger dans une longue notice avant de réaliser ses premières vidéos” (Garmin). “Il faut permettre aux personnes de se

concentrer sur leur sport”, affirme-t-on chez Contour, un sentiment partagé chez Drift et appuyé par les retours des clients : “Dans leur choix, les gens mettent davantage en avant le besoin d’une caméra de petite taille, facile d’utilisation et proposant de nombreuses fonctionnalités, qu’un souci de qualité d’image ultime.” Tout le travail consiste à trouver le savant équilibre entre taille et qualité d’image, “tout deux très importants”, souligne Rollei. Le format HD est désormais la norme et toutes les marques interrogées le proposent, avec des caméras capables de filmer entre 60 et 120 images/seconde dans différentes résolutions. Rollei, Sony et GoPro offrent, quant à elles, la possibilité de tourner en Ultra-HD (4096x2160 p et 2704x1536 p), voire deux fois plus sur la GoPro Hero 4 sortie récemment, dont le nouveau processeur améliore encore le nombre d’images/seconde ainsi que la qualité du rendu. Mis à part Contour, qui vient de sortir sa caméra Roam 3, étanche à 30 mètres, la plupart des marques misent sur la simplicité, à travers notamment des écrans d’affichage de petite taille, entre 1,4 et 2 pouces, qui servent tout autant à l’aperçu des images qu’à accéder aux réglages. Des fonctionnalitéss qui, désormais, sont également contrôlables via un smartphone, devenu télécommande grâce à une application dédiée (et gratuite), voire sur ordinateur avec logiciel de montage (GoPro, Garmin, Sony, Contour). Tous sauf Contour proposent également des télécommandes, inclues ou en option et, à ce sujet, Drift se distingue en misant sur une communication par radiofréquence plutôt qu’en WiFi afin d’économiser la batterie, tandis que Garmin met en avant “une télécommande étanche jusqu’à 10 mètres”. Celle de Rollei résiste même jusqu’à 40 mètres, tandis que Sony offre “un étui étanche de type brassard” pour la sienne. PERSPECTIVES La croissance du marché des caméras d’action est telle que la fin de la tendance est loin d’être à l’ordre du jour, comme l’affirme GoPro : “Les performances des caméras embarquées s’améliorent sans cesse et à un rythme rapide.” Chez Garmin, on souligne l’importance du marché des accessoires : “Les usages et les environnements filmés sont si variés que les utilisateurs auront besoin d’un matériel adapté.” Pour avoir un aperçu de ce marché de l’accessoire, rendez-vous page 50.

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photo: SPG

étude de marché

LES ACCESSOIRES POUR CAMÉRAS Les caméras d’action étant dorénavant fermement établies sur le marché, les futurs développements dans ce segment semblent plutôt se profiler autour des accessoires. Nous avons donc analysé l’offre déjà disponible et ce qui se fera dans un futur proche. Par Anna Langer. Le marché des caméras d’action est toujours en pleine croissance et celui des accessoires commence juste à décoller. Sony voit “un désir plus prononcé que jamais des gens à capturer plus d’images de leur vie”, et s’attend à “voir plus de souplesse et de manières diverses d’enregistrer afin que toutes les activités puissent être capturées avec un très haut niveau du détail.” Ion s’accorde sur le fait que “la prise de vue doit s’étendre au-delà des chasseurs d’adrénaline”, et SP pense aussi que le futur réside dans le fait de créer “des adjuvants pratiques pour le tournage en plein air afin d’obtenir une séquence optimale quelle que soit la situation !” LES SUPPORTS Une des catégories les plus populaires, c’est les accessoires qui facilitent les “selfies” et qui permettent aux gens de se filmer dans leur activité. Le Drift Monopod, l’extension de bras Rollei, la GoPole Reach (qui se rétracte maintenant à 35 cm), les perches SP POV et Remote Poles ou bien le XSories’ Me-Shot Deluxe, “l’accessoire idéal pour prendre les meilleurs selfies, avec sa perche télescopique associée à un support pour téléphone, plus une télécommande Bluetooth pour prendre des photos à distance”. GoPro présente un nouveau “support triple fonction qui peut être utilisé comme grip pour la caméra, comme extension de bras ou comme tripode”. Les supports à succion sont aussi de plus en plus populaires, parce qu’ils peuvent se poser et s’enlever très facilement (Drift). Contour poursuit son système de support sur rail qui permet à ses caméras “de se fixer sur un casque, une planche et à peu près partout où vous souhaitez l’installer, et qui permet de prévenir les mouvements et les rotations non-intentionnels de la caméra”. LE MATERIEL La demande augmente aussi pour le matériel qui ne s’utilise pas pour filmer mais qui est dédié à la caméra elle-même, de même que le choix d’articles pour y répondre. XSories, qui se spécialise dans ce domaine, propose toute une gamme de nouveaux gadgets qui sortiront cet hiver et l’été prochain, comme le grip insubmersible U-Float pour caméra, ou le boîtier souple Power Capxule avec sa “banque d’énergie intégrée qui élimine les mauvaises surprises et vous garantit d’être toujours en pleine charge et prêt à filmer”. 50

LES BOITIERS Bien que presque toutes les caméras d’action soient livrées dans un boîtier imperméable, les boîtiers qui améliorent la longévité restent très demandés. Drift décrit son boîtier qui améliore l’étanchéité jusqu’à 60 m comme l’un de ses “incontournable”, de même que SP avec sa Aqua Case. Les boîtiers de transport sont aussi sur le montant, comme le SP POV ou la GoPole Venturecase. Ces deux-là sont spécifiquement conçus pour la GoPro, bien que la plupart des supports et des accessoires soient équipés avec des têtes universelles et des systèmes de montage standard en ¼ de pouces x 20 mm (Drift, Rollei, XSories, SP). LES DRONES Les drones emportent votre caméra dans le ciel pour vous filmer du point de vue des oiseaux. Alors qu’on trouve quelques hélicoptères disponibles dans d’autres domaines, comme les jeux et le modélisme, Airdog vient de lancer “l’auto-follow” drone pour les caméras GoPro qui, comme son nom l’indique, vous suit de manière autonome lors de vos aventures. En plus, ils développent aussi une “solution logicielle et communautaire d’évitement des obstacles pour définir une zone en trois dimensions dans laquelle ne pas voler” afin de garantir que le drone ne se heurte à aucun obstacle en vous suivant. L’appli AirDog permettra aux utilisateurs d’uploader les plans d’une zone qu’ils ont créée et de télécharger des cartes pour les téléskis nautiques, les sentiers cyclistes, les pistes de MX et les stations de ski. PERSPECTIVES Il se passe beaucoup de choses dans le domaine des accessoires et on n’en voit pas vraiment le bout. En plus d’assister au développement de plus en plus d’appareils spécialisés pour des sports particuliers, ou bien des angles et des utilisations spécifiques, des “in app ad dons” sont un développement possible qui n’a pas encore été abordé, selon Drift. Xsories parle aussi du fait que “sur les deux dernières années, la tendance s’est orientée vers le fait de partager les images sur le moment” et voit que le développement futur des accessoires facilitera la connexion et permettra de partager du contenu à partir des caméras. “Nous parlons de la “Prosumérisation” du fan de photo.”



PROFIL DE MARQUE : SPARK R&D La croissance du marché backcountry dans les sports d’hiver n’est plus un secret. Et une des marques les plus anciennes dans le domaine est Spark R&D. Elle propose des coques de snowboard légères et faciles à utiliser pour les splitboards. Nous dressons le portrait de Spark avec le propriétaire et designer en chef Will Ritter ainsi qu’avec le directeur des ventes et du marketing Todd Hogan. Donnez-nous un aperçu des débuts de l’entreprise. WILL : la première fois que je suis parti faire du splitboard, j’étais vraiment comme un petit fou ! Plus besoin d’une autre paire de chaussures pour la montée. Mais, depuis le premier jour, j’ai pu analyser que pour rider comme avec ma planche normale, un splitboard devait avoir des coques spéciales. À l’époque il n’existait rien de ce côté-là. Je travaillais en tant que designer produit et, à ce titre, j’avais accès à la plupart des outils pour concevoir ma propre fixation. Le jour où j’ai ridé mes premiers prototypes, la différence était énorme. Plus rigide, plus basse, plus légère et ma split se comportait comme un snowboard ! Un peu plus tard cette année-là, j’ai lâché mon job pour lancer Spark R&D. Qui compose l’équipe managériale et quel est leur parcours ? TODD : la chose en plus importante au sujet de l’équipe chez Spark est que nous sommes une petite entreprise familiale et indépendante. Les propriétaires sont Will et Becca Ritter. Will, le fondateur, possède un diplôme d’ingénieur en mécanique et Becca, la directrice financière, adore Quickbooks, Excel et les autres trucs de geek. Le reste de l’équipe managériale est un ensemble de snowboardeurs : Matt McKee, notre nouveau directeur de l’exploitation, possède un long parcours dans l’industrie du snowboard ; Todd Hogan, Ventes & Marketing, vient du monde de la vente au détail et a passé le plus

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clair de sa vie dans des stations de ski ; Kory Graham, directeur de la production, continue de monter sur un snowboard, alors que quelqu’un de son âge devrait probablement arrêter. Le machiniste Ryan Leadbeater s’est rendu compte, il y a quelques années, qu’il pouvait s’amuser bien plus sur sa splitboard que sur son scooter des neiges ; le directeur de l’Anodisation, Jon Wareham, pourrait alimenter les machines en énergie simplement avec sa motivation pour les splitboards ! Expliquez-nous comment le système de R&D fonctionne pour les splitboards. TODD : Spark R&D est une entreprise de fixations et d’accessoires pour splitboards. Tout d’abord, nous concevons, testons et fabriquons des fixations de grande qualité, résistantes et faciles à utiliser pour les splitboards. Nos nouvelles coques, la AfterBurner et la Magneto, présentent ce que l’on appelle le système Tesla. L’embase de nos coques avec le système Tesla est une plate-forme qui intègre des crochets de randonnée, des câbles pour l’escalade et des crampons optionnels, le tout dans un système autonome sans vis. Le design propre et simple offre aux spliboardeurs des fixations faciles à utiliser en backcountry et sans pièces amovibles inutiles. C’est vraiment révolutionnaire ! Et la transition entre les modes est très rapide : pour rider, relevez la rampe avant, glissez la fixation sur votre planche, rabaissez la rampe avant. Pour la randonnée, relevez la rampe avant, faites

TÉL: 1-866-725-2085 EMAIL: TODD@SPARKRANDD.COM

glisser la fixation dans l’insert de randonnée et rabaissez la rampe avant. C’est aussi simple que ça. Le business du backcountry est sur le montant… Comment envisagez-vous de rester à la pointe ? TODD : aujourd’hui, il y a plus de gens dans le backcountry que jamais. Et sur ce marché, la croissance du splitboard est celle qui explose le plus. C’est notre boulot de continuer d’innover : designer et fabriquer du matériel fiable et de haute qualité pour rendre le splitboard plus facile, plus sécurisé et finalement plus agréable. Si nous continuons dans cette optique, tout le reste prendra naturellement place. Quel est l’aspect-clef du marché européen selon vous ? WILL : alors que la croissance a été explosive sur les quelques dernières années, j’ai vraiment l’impression qu’à long terme nous allons observer une croissance similaire à celle que nous avons pu voir dans le AT avant la folie du backcountry. J’imagine que le tableau des commandes des entreprises de splitboard continuera à être rempli et se stabilisera encore plus que ce que l’on peut voir dans le snowboard. Où peut-on trouver vos produits/vidéos/ trucs ? (Web/Facebook/etc.) Site web : www.sparkrandd.com/ Facebook : www.facebook.com/sparkrandd Instagram : instagram.com/sparkrandd

WEB: WWW.SPARKRANDD.COM



PROFIL DE MARQUE : C SKINS C-Skins est une marque européenne de combinaisons pour eaux froides, avec des bureaux en Angleterre et en Australie. Dans les affaires depuis déjà plus d’une décennie, la marque semble soudainement exploser sur la scène internationale, faisant frémir les marques déjà établies. Interview du Brand manager Mark Brown. Donnez-nous un petit aperçu des débuts de l’entreprise. Après plusieurs décennies dans l’industrie de la combinaison, Carey Brown, mon père, a senti qu’en1997 il était temps de repartir à zéro. Il voulait lancer une entreprise qui se spécialiserait dans une solution pour garder les surfeurs au chaud dans les eaux froides de l’Europe. Carey, las de son ancienne entreprise qui ne se focalisait pas sur les surfeurs, décida que le moment était venu de se lancer et de créer une entreprise bien plus orientée vers les besoins des surfeurs en eaux froides. Nous sommes là pour que les surfeurs puissent rester plus longtemps à l’eau et au meilleur de leur forme, dans toutes les conditions. Qui compose l’équipe managériale et quel est leur parcours ? C’est une histoire de famille. Carey Brown : PDG et propriétaire, cofondateur de la première marque de combinaisons européennes dans les années 70. À 17 ans, dans un garage, il a commencé à coller des combinaisons pour une entreprise qui, dès le milieu des années 80, réalisait un excédent budgétaire de 10 millions de Livres avec les combinaisons, Carey à sa tête. Mark Brown : Brand Manager, propriétaire et Wetsuit Designer. J’ai rejoint Carey peu après mes études et quelques trips surf. Je me focalise aujourd’hui sur la gestion du quotidien de l’entreprise et sur le développement des combinaisons C-Skins. Quel est le mot d’ordre de l’entreprise ? Durer plus longtemps. C-Skins Wetsuits est et restera concentrée sur le fait d’optimiser votre temps et votre performance à l’eau, grâce à l’innovation en termes de coupe et de matériaux. Nous sommes très fiers d’être une entreprise

familiale indépendante et c’est la raison pour laquelle nous sommes fermement convaincus qu’il est nécessaire d’apporter du soutien aux surfs shop qui nous ont aidés à croître ; nombre d’entre eux sont des revendeurs physiques. Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ? Tout d’abord, il n’y a plus d’autres marques de combinaisons spécialisées et indépendantes. Ce qui nous différencie aussi c’est la manière dont nous abordons le design, nous avons une approche très focalisée sur l’utilisateur, nous essayons toujours d’imaginer ce qui pourrait accroître les performances du surfeur, sa chaleur et rendre l’expérience du surf plus agréable de manière générale. Nous nous souvenons toujours que dans le design : “il y a toujours plus d’une manière de faire les choses !”. Le fait d’aborder le design sous différents angles modifie notre approche. Nous avons aussi toujours prêté une attention particulière à la qualité. Les dernières années, nous avons observé que de nombreuses entreprises ont sacrifié la qualité en utilisant des matériaux bas de gamme et des processus de fabrication moins chers, dans le but de faire baisser le prix. Nous avons toujours cru dans l’idée que le consommateur apprécierait toujours un produit de qualité, et nous ne dévierons donc jamais de cette philosophie. Au même titre que la qualité, l’innovation est un des points principaux sur lesquels nous nous concentrons. Qu’il s’agisse de notre nouvelle FutureFit ou de l’un de nos matériaux innovants, comme la doublure DryKnit, les coutures Power Seam ou le Néoprène H2X Dry Flex, nous pensons que ce sont des éléments fondateurs du développement de notre marque. Un autre de nos points forts réside dans le fait qu’il n’y a plus aucune autre entreprise de combinaisons sur le marché qui soient dirigées et gérées par leur propriétaire, ou disons indépendante si vous NOM DE LA MARQUE : C-SKINS

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WWW.C-SKINS.COM

préférez. C-Skins Wetsuits est notre passion et, à ce titre, nous ne manquons jamais d’engagement et de focus vis-à-vis de la marque. Nous sommes donc super productifs et nous assurons une continuité dans notre entreprise, dans tous les sens du terme, qu’il s’agisse du design, des ventes, de la chaîne de fournisseurs, du service clients ou de la prise de décision en général. Quelles sont les autres actions marketing que vous menez ? Des FutureFit Test Centres ont été déployés dans toute l’Europe, permettant aux surfeurs de tester nos combinaisons avant l’achat. Cela dit bien à quel point nous avons confiance en nos produits. Essayez-en une ! Pourquoi les revendeurs devraient-ils proposer votre marque ? Nous sommes une jeune marque qui apporte de nouvelles idées à l’industrie de la combinaison et qui se consacre exclusivement à la production des meilleures combinaisons de surf du monde. Il est toujours primordial pour les vendeurs de recevoir un approvisionnement pertinent et de bénéficier d’un excellent service client ; c’est pourquoi nous sommes très heureux de travailler avec certains des plus grands distributeurs et agents européens. Comment voyez-vous le futur de l’industrie ? L’industrie a radicalement changé lors de la décennie précédente. Elle a grandi. Revendeurs et consommateurs sont de plus en plus éduqués sur les produits qu’ils doivent stocker et sur les marques qu’ils soutiennent. Nous voyons de plus en plus de revendeurs qui dépendent de nouvelles marques plus jeunes pour revitaliser leur magasin et qui gardent à cœur ce qui fait du surf une industrie unique.



PROFIL DE MARQUE: NECTAR Nectar Sunglasses est née avec deux amis collégiens qui vendaient des lunettes de soleil customisées à leurs camarades. Leur mot d’ordre “Live the sweet life” résonne totalement avec la génération Y. Donnez-nous un aperçu des débuts de l’entreprise. Nectar a officiellement démarré en 2013, mais l’idée a germé il y a quelques années et a fini par mûrir. Au collège, on vendait des Wayfarers basiques qui portaient le nom et l’année de notre collège sur la branche. Après avoir vendu le premier lot, on a senti une demande incroyable pour ce style de lunettes et on savait que l’on devait proposer des montures de meilleure qualité, tout en maintenant un prix faible. On voulait créer une marque lifestyle pour que les gens se sentent bien et aient un bon look, sans pour autant vider leur compte en banque. La monture classique que nous avons introduite est toujours à la mode et présente très bien sur n’importe qui. Alors que les affaires ont commencé à croître, on a commencé à voir des gens qui achetaient plusieurs paires à la fois pour les porter avec diverses tenues ou lors d’occasions différentes. Notre marque se focalise sur notre mot d’ordre qui est de vivre la “sweet life” et d’incarner le lifestyle qu’elle promeut. Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ? Nous pensons que c’est la qualité des gens qui travaillent avec nous qui fait la qualité de la marque. Notre stratégie marketing reflète simplement nos personnalités. Je pense que les gens voient clairement que nous sommes des personnes normales qui proposent un excellent produit. On a grandi avec les sports d’action, ce qui fait que l’on se connecte facilement avec nos clients et nos athlètes. Pour nous, être en mesure d’incarner l’image de marque que NOM DE LA MARQUE: NECTAR 56

l’on vend est un point extrêmement important pour nous. Nous avons vu de nombreuses marques germer qui ont essayé de mimer nos techniques mais qui n’ont pas vraiment attiré les gens. J’attribue ça à notre service clients rapide et fiable, ainsi qu’à nos efforts marketing. Le message de la marque “Live the sweet life” est universel et chaque client se connecte à Nectar à sa manière. La plupart des lunettes de soleil entre 20 et 30 $ sont des sous-marques, mais pas la nôtre. Le packaging que nous avons conçu pour notre produit est extrêmement propre, simple et très attrayant sur le plan esthétique. Nous mettons vraiment l’accent sur la présentation de la marque et sur les produits que nous offrons. Comment soutenez-vous les athlètes des sports de glisse ? Nous sponsorisons de manière stratégique de nombreux événements de sports de glisse très spécifiques, qui sont bien adaptés à notre marque. Avec des centaines d’e-mails par semaine attribués au sponsoring, nous avons pu choisir les meilleurs athlètes du monde et les plus influents dans leur domaine. Nous soutenons leur carrière par nos produits et par des financements afin de leur permettre de pratiquer leur sport en vivant la sweet life. Nous confions nos produits aux athlètes les plus intenses, qui les testent et qui nous font partager leur retour en direct afin que nous puissions les améliorer. Quelles autres actions marketing menez-vous ? Nous utilisons des techniques de Guerilla Marketing et le bouche-à-oreille. Nos fans sont EMAIL: INFO@NECTARSUNGLASSES.COM

fidèles et nous aident à communiquer sur les réseaux sociaux. Nous nous appuyons aussi sur un super contenu pour notre clientèle. Le contenu que nous produisons aujourd’hui est top niveau et nous attirons de plus en plus d’excellents vidéastes. Nos athlètes contribuent aussi à faire découvrir la marque à de nouvelles personnes. Mais nous nous appuyons principalement sur le bouche-à-oreille autour de la marque. Pourquoi les revendeurs devraient-ils proposer votre marque ? Notre prix est vraiment faible et la qualité et le packaging sont de meilleure qualité que chez tous nos concurrents. Nous ne sommes pas une sous-marque, et notre message de marque rallie nos clients parce qu’ils s’y retrouvent à leur manière. Notre stand peut être suspendu ou posé sur un comptoir afin d’optimiser l’espace et les revenus, et on peut le déplacer très facilement. Comment voyez-vous le futur de votre entreprise ? Nous travaillons sur de nouvelles technologies que personne n’a encore proposées… C’est très excitant ! De nouvelles montures et de nouveaux modèles apparaîtront en 2015 et nous étendrons notre gamme d’accessoires, tout en continuant à nous immerger dans l’industrie. Où peut-on trouver vos produits ? www.nectarsunglasses.com Nous sommes en ce moment en train de refaire toute notre boutique en ligne ! Suivez-nous aussi sur Instagram @nectar and Facebook @ nectarsunglasses

WEB: WWW.NECTARSUNGLASSES.COM



NOUVEAUTÉS #73 01.CASQUE PASS TSG Le casque de longboard Pass présente une coque compacte et un profil aérodynamique. Sa fabrication certifiée CE et ASTM F1952 offre une protection ultime. La visière sphérique recourbée avec son revêtement antibuée et anti-rayures garantit une vision périphérique optimale. Les ouvertures pour le nez associés au blocage de la buée exhalée au-dessus de la bouche repoussent l’humidité de l’expiration vers le bas et en dehors du casque. www.ridetsg.com

02.LA COLLECTION TECHNIQUE AUTOMNE-HIVER 2014 DE URBAN BEACH La Collection Technique automne-hiver 2014 se distingue par l’attention portée aux détails comme des coutures entièrement collées et une technologie de membrane extérieure jusqu’à 10 000 mm/10 000 mm. Cette collection emploie une palette de couleurs “Dark Rider” : une ambiance de couleurs progressives qui se fondent entre elles, pour une vision futuriste du monde des sports d’action www.urbanbeach-surf.co.uk

03.LA GAMME UPPERCUT DELUXE POUR NOËL Vous cherchez une idée de cadeau pour un homme qui a déjà tout ? L’équipe de chez Uppercut Deluxe, qui affiche une approche moderne mais traditionnelle de la tenue masculine, a quelque chose à vous proposer avec la sortie d’une gamme de nouveaux produits pour Noël. La gamme inclut des sacs en tissu délavé style militaire, pré-remplis avec de la lotion et de la crème de rasage, un hydratant après-rasage et une brosse à dents. www.uppercutdeluxe.com/uk

04.PENNY PENDLETON SKATEBOARDS Penny, la marque originale de skateboards en plastique, s’est associée à Don Pendleton, un artiste américain dont les créations cubistes organiques très distinctives ornent les plateaux de skateboards depuis près de 20 ans. Le résultat est une gamme incroyable de trois skateboards 22 pouces Penny Pendlton, avec des graphismes personnalisés et des grips Penny. www.pennyskateboardsonline.com

05.SP-GADGETS POV LIGHT SP-Gadgets introduit la lampe vidéo, une aide waterproof la plus polyvalente avec un système de montage intégré pour la GoPro. Sous l’eau (étanche jusqu’à 40 m), sur terre ou dans une pièce faiblement éclairée, la lampe POV LIGHT éclairera votre environnement de 300 Lumens pour 2h ou de 60 Lumens pour 20h. Parmi les fonctionnalités, on compte : une lampe imperméable et portable, de nombreux modes d’éclairage, un faisceau grand-angle, un système de montage intégré pour GoPro et une tête en aluminium refroidissante. www.sp-gadgets.com

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J O H N J A C K S O N I N T H E F I S H B O W L || S I G N A T U R E H A P P Y C A P S C O L O R W A Y



OWL OUTDOOR WASTE LAB OU COMMENT RECYCLER INTELLIGENT L’industrie durable doit se poser la question de l’avenir du produit une fois son premier cycle de vie achevé. Et justement, que deviennent tout ces échantillons dans le textile, tous ces retours de commande et autres produits défectueux ? Éléments de réponse avec OWL, par Cira Riedel/GreenRoomVoice.

Sachant que 5,8 millions de déchets issus de l’industrie textile sont produits chaque année par les Européens et que seulement 25 % sont recyclés (source : Friends of Earth 2013), il reste du chemin à faire en termes de solutions plus durables. Et c’est là qu’intervient le principe d’économie circulaire*. Beaucoup trop de produits finis et matières premières issus de l’industrie textile terminent dans des décharges ou des incinérateurs. La plateforme OWL, pour Outdoor Waste Lab, entend bien apporter une réponse à ce problème, grâce au partage d’une même vision de la part de trois compagnies : Wood Stock Creation, Claire Alvernhe et AIR (Agence Innovation Responsable). À travers le label OWL, elles entendent proposer une alternative tangible et innovante à l’industrie outdoor et surf, afin de mieux gérer le traitement de leurs déchets. OWL s’appuie également sur une équipe conséquente de stylistes, designers et graphistes qui interviennent en fonction des besoins. Entretien avec Benjamin Marias, créateur de AIR. Pour quel type de clients travaillez-vous et quel est votre modèle économique ? OWL collecte des vêtements et matériaux en fin de vie (retours clients, échantillons, troisième choix, etc.). Cette collecte est ensuite triée afin de retenir les pièces capables de connaître une nouvelle vie, sans pour autant dénaturer ces produits. Par exemple, sur une veste présentant un accroc, une déchirure, il ne s’agit pas de cacher ce trou, mais de le réparer. Nous avons opté pour deux canaux de distribution : le site ETSY pour la vente directe d’un côté et, de l’autre, la possibilité pour les marques de racheter ces produits. Nouvel exemple : si nous fabriquons 150 petits sacs et 50 étuis pour iPhone, la marque peut les proposer à son team, à ses commerciaux ou comme press kit. Tout est fabriqué chez nous en Haute-Savoie. Quand les quantités dépassent notre capacité de production, nous faisons appel à un atelier de l’action sociale à travers lequel des personnes sans emploi peuvent acquérir de nouvelles compétences. De cette façon, OWL propose une forme de recyclage créatif aux marques d’outdoor et de surf en leur proposant ces “nouveaux” produits. Nous travaillons avec des marques comme Millet, Patagonia, Picture et sûrement d’autres à l’avenir ! Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans le recyclage des matériaux ?

Tout d’abord, en travaillant en permanence avec des matières premières différentes, nous devons constamment repenser la conception des produits. Un temps considérable est consacré au prototypage et aux phases de test afin d’optimiser l’utilisation de ces matières en vue d’un nouveau produit. Ensuite, nous ne choisissons que des produits en fin de vie qui sont propres et secs, afin de minimiser la présence de bactéries et autres problèmes sanitaires. Au niveau de la qualité, nous ne travaillons qu’avec des articles techniques provenant de marques outdoor dont les standards de qualité sont déjà très élevés. Mais notre plus gros challenge est de parvenir à nous approvisionner en produits et matières premières ; nous sommes constamment en recherche. Votre projet n’en est qu’à ses débuts. Combien de tonnes de déchets espérez-vous détourner du chemin de la décharge ? Nous ne connaissons pas avec exactitude le volume de déchets annuel des marques, mais nous savons que cela constitue un véritable fardeau pour elles et qui va en augmentant. Nous leur offrons une solution simple pour se débarrasser de leurs déchets en réalisant un geste durable. Nous savons également que les charges relatives au traitement des déchets augmentent, quand la Commission européenne n’interdit pas tout simplement les décharges à certains endroits. Dans les trois années à venir, la gestion des déchets va devenir de plus en plus coûteuse pour les marques. Quel pays dispose du plus d’avance à ce sujet selon vous ? Je ne vois pas de pays en particulier, mais l’Europe en général est à la pointe sur ce sujet en comparaison de l’Asie ou de l’Amérique du nord. Très proches de la Nature, les marques outdoor et surf sont également de plus en plus actives sur ce point. www.outdoorwastelab.com *désigne un concept économique qui s’inscrit dans le cadre du développement durable s’appuyant sur l’économie de l’usage et une forme d’écologie industrielle (les déchets sont recyclés en matière première d’une autre industrie ou de la même).

“Dans les trois années à venir, la gestion des déchets va devenir de plus en plus coûteuse pour les marques.” Benjamin Marias, AIR 61


ZOOM SUR LE MARCHÉ ROYAUME-UNI Par Gordon Way Cet hiver s’annonce excellent : les niveaux de précipitations sont élevés dans les Alpes, les souris se sont mises à l’abri très tôt, les peaux d’oignons sont bien épaisses aujourd’hui et, grâce à Olly Lambourne de Mountain Mavericks, nous apprenons que la Gentiane a fait son apparition sur les hauteurs, synonyme de températures basses à venir. Autant d’indices qui laissent augurer une saison à neige ! C’est sûr, on veut y croire, un bon hiver est devant nous. S’agissant des affaires, le climat est au beau fixe, avec un taux de chômage en baisse et des commerces qui voient le retour des clients, tout comme le secteur industriel. Au rayon des mauvaises nouvelles, on apprend que le niveau des revenus évolue en deçà de l’inflation, alors qu’une augmentation des salaires de seulement 1,14 % est attendue cette année. Pas de quoi encourager les consommateurs à faire des folies... Heureusement, le secteur des boardsports fait preuve d’enthousiasme. Témoin de cet optimisme retrouvé, j’ai pu assister à un événement organisé par Brandwave Marketing, à Londres, et intitulé Network B, où le mot d’ordre était “favoriser les échanges”. Cette soirée fort sympathique et riche d’enseignements s’avérait être une occasion parfaite pour consolider son réseau mais aussi, et surtout, pour retrouver des visages perdus de vue dans ce secteur. En quittant la soirée, ma tête résonnait encore d’un son des plus agréables, celui de l’enthousiasme. Tous ces gens qui échangeaient encore et encore... Ah que c’est bon de voir (et d’entendre) cette passion et cet optimisme qui animaient toutes les personnes présentes. Si à ce climat économique en plein redémarrage vient s’ajouter de bonnes chutes de neige, cet enthousiasme devrait donner lieu à un hiver placé sous les meilleurs auspices. “Il est encore trop tôt pour savoir ce que nous réserve cette saison”, pondère Jeremy de TSA, “les mois d’été ont été difficiles car nous n’avions plus rien à vendre : tout était parti !” Cette absence de stock est une bonne-mauvaise nouvelle pour Jeremy, indiquant la confiance regagnée du secteur : “On note quelques signes précurseurs encourageants. Il semble que nos objectifs aient été atteints sur septembre, en hausse par rapport à l’an passé. Les tranches ados, garçons et filles, sont en hausse, c’est bon signe. Les retombées des derniers JO d’hiver jouent encore en notre faveur et le nombre de nouveaux pratiquants est à la hausse.” Et, pour accompagner cette vague de nouveaux venus, Jérémy propose des guides “Welcome to Snowboarding” destinés aux débutants. À travers cette brochure distribuée gratuitement dans les shops TSA ainsi qu’en station, il entend fournir les bases de la pratique du snowboard : “C’est le bon moment pour lancer ce genre de choses. L’intérêt autour du snowboard est fort et ce fascicule est là pour aider ceux qui veulent s’y mettre.” Quant au sujet des rumeurs sur le retrait de Nike de la scène snowboard, elles le laissent de marbre : “Si Nike s’en va, cela ne changera rien pour nous autres, et je ne doute pas un instant qu’une autre marque s’engouffre dans la brèche. Son arrivée sur le marché m’a laissé indifférent et il en irait de même si la marque faisait marche arrière. Mais on la remercie pour tous ses efforts marketing.” S’il est une décision qui le réjouit davantage, c’est bien la victoire du non, lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse : “Je suis ravi. J’ai vécu dix ans là-bas et je n’arrivais pas à croire toutes les bêtises proférées à ce sujet. Heureusement que le bon sens l’a emporté.” Reste la question de l’avenir, à savoir les perspectives d’expansion pour TSA : “Ellis Brigham [propriétaire de TSA] est en pleine expansion mais, concernant TSA, je ne souhaiterais agrandir que si nous disposions de

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suffisamment d’espace. Je ne veux pas faire les choses à moitié.” Du Jérémy tout craché ! Comme Jérémy le fait remarquer, le Royaume-Uni demeure “uni” grâce au résultat du référendum écossais. Ce vote prouve par la même occasion qu’il existe une vie en dehors de Londres et d’Angleterre. Fils d’une mère native d’Aberdeen, je me permettrais d’ajouter que “nous sommes vraiment mieux tous ensemble”. Du côté du shop Absolute Snow, Matt me confirme cet optimisme ambiant, abordant avec confiance la saison hivernale à venir après les excellents résultats de la précédente : “Nous avons réalisé un bon chiffre sur l’été ; non pas une croissance exponentielle par rapport à l’été passé, mais de bons résultats, surtout si on les compare à la situation deux ans plus tôt, lorsque nous rentrions au mieux dans nos frais. Nous avons rentré du stock en conséquence pour cet hiver, nous attendant à une hausse des ventes. Les premiers signes nous confortent dans ce choix.” Absolute Snow est également présent sur le segment skate, un secteur qui semble poser davantage de soucis à Matt : “Nous avons perdu notre vendeur skate et nous recherchons quelqu’un. Il est vital de pouvoir compter sur une personne qui s’y connaît et, jusqu’ici, nous n’avons malheureusement pas accordé au skate l’importance qu’il mérite. Cela changera dès que nous trouverons le bon candidat. Si vous êtes skateur et cherchez du boulot chez Absolute Snow, c’est le moment de postuler !” Quand on évoque le possible départ de Nike du marché snowbooard, le sujet ne le laisse pas indifférent comme Jérémy : “Ce serait très cruel de laisser tomber le snowboard maintenant. Ils pouvaient compter sur une solide base de fans. Que vont penser ces personnes de la marque ?” Je me tourne maintenant vers la région des lacs et, en l’occurrence, vers le shop The Sick and The Wrong à Keswick. Steve, le gérant, a ouvert l’établissement en 1993, se consacrant principalement au snowboard et au parapente. “Nous avons enregistré un très bon été, principalement grâce au parapente, un secteur qui fait preuve de beaucoup d’innovation et incite les clients à dépenser leur argent sur ces nouveautés. Les portemonnaies sont mieux garnis et les gens ont davantage confiance en la stabilité de leur emploi. Par conséquent, ils rechignent moins à la dépense.” Mais qu’en est-il des ventes de snowboards au cours de l’été ? “L’époque où les invendus de la saison passée partaient comme des petits pains dès que nous affichions -25 % est bel et bien révolue. Désormais, il faut faire bien plus d’efforts pour écouler les invendus. Je ne pense pas que cela ait un rapport avec la situation économique, je crois que la raison provient du manque d’innovation dans le secteur. Les clients font preuve d’un certain cynisme à propos de ce qui est vraiment nouveau ou pas.” Ce climat l’a incité à beaucoup de prudence concernant l’hiver à venir et Steve dit s’attendre à rentrer dans ses frais, pas davantage, même s’il s’avoue plus optimiste que l’année dernière : “Les quelques fermetures de magasins font que nous serons moins nombreux à nous partager le gâteau. Et je veux croire également que les clients demeurent attachés aux magasins de niche, qu’ils veulent échanger avec des vraies personnes. Qui a vraiment envie d’acheter un snowboard par correspondance ? Venez donc nous voir et prendre un café pour discuter tranquillement de snowboard.” Faites chauffer la bouilloire !


ZOOM SUR LE MARCHÉ ALLEMAGNE Par Anna Langer 2014 semble tristement confirmer le dérèglement du climat, remettant tout bonnement en cause les saisons telles qu’on les connaissait. Des températures de 25 degrés sous le soleil au mois de février, à mettre en face des 15 degrés pluvieux d’août... Dans le sud de l’Allemagne, ce mois de septembre n’a offert que quatre journées sans une goutte de pluie, alors que l’été est censé battre son plein à cette époque. Les commerçants comme les clients semblent s’être faits à cette nouvelle donne. C’est ce que suggère la Fédération allemande du commerce à travers ses derniers chiffres : “une hausse attendue de 1,5 % du chiffre d’affaires des détaillants en 2014.” Cette croissance est à nuancer à cause, en grande partie, de l’essor des ventes en lignes, plus 17 %, une tendance dont se plaignent les magasins situés en centre ville, affirmant que “la fréquentation a considérablement chuté” en boutique. Cette situation est à mettre en parallèle avec les indicateurs économiques à plus vaste échelle, puisque les perspectives de développement économique du secteur du détail sont les plus faibles depuis juillet l’an passé, indique le magazine Stern sur son site web. Le marché des boardsports repose tout autant sur la neige et le froid que sur les beaux jours en été, qui plus est à des périodes bien précises, et il devrait donc être un des premiers touchés a priori. Mais l’expérience nous prouve le contraire, surtout lorsqu’on se penche sur le secteur du skate, à la hausse de nouveau en 2014. Pour le géant de la vente en ligne Blue Tomato qui, au passage, a ouvert huit shops en Allemagne l’an passé, les chiffres de ventes “dépassent toutes les prévisions”, tout comme chez Core Skate Shop 540 à Kaiserlautern, avec notamment “une forte demande sur les plateaux situés dans les 50 €”, nous apprend le gérant Daniel. “La mode des longskates et cruisers ne faiblit pas, au contraire.” Même sentiment à ce propos chez Blue Tomato, où le directeur des ventes Andreas ajoute : “Jamais nous n’aurions pu imaginer une croissance aussi forte !” De son côté, Daniel fait remarquer que “le look seul ne compte plus, la qualité doit être également au rendez-vous”. Chez Blue Tomato, les ventes dans le surf et le snow se sont également révélées satisfaisantes cette année, d’autant plus sur le matériel qui continue à mieux s’écouler que le textile, à l’exception des bonnets, véritables best-sellers. Ce n’est pas le cas chez 540 déclare Daniel : “Même ce rush attendu sur les bonnets ne s’est pas produit. Heureusement que nous avions anticipé un hiver en demi-teinte car les ventes de grosses vestes ont été pires que jamais prouvant, si besoin, que la saisonnalité des ventes n’existe plus.” Par contre, la demande de sweats à col rond et de t-shirts à manches longues a été très forte, dépassant même celle des pourtant très populaires sweats à capuche. Chez Blue Tomato, on s’avoue déçu des ventes de chemises, mais épatés par celles des shorts, soit tout le contraire de 540, “en raison d’un été inexistant”. Tous les deux s’accordent au moins à dire que les ventes de t-shirts et débardeurs ont été excellentes : “Les produits toute saison, comme les t-shirts et les chaussures, fonctionnent bien, grâce notamment aux débardeurs, à rayures, chinés ou unis, avec des imprimés grand format”, évoque

Daniel. Les matières chinées connaissent beaucoup de succès en ce moment d’après lui, tout comme les tie-dye et imprimés à fleurs, désormais des standards de l’offre en magasin. Contrairement aux prévisions, les ventes de jeans gris et en denim brut ont été décevantes : “Les jeans bleus délavés et noirs ont par contre bien fonctionné, dans des prix entre 50 et 60 € maximum. Le milieu de gamme a disparu, laissant plus de place aux modèles haut de gamme (99-129¤)”, explique-t-on chez 540, tout en pondérant que “le volume des ventes de cette catégorie est toujours beaucoup moins important que celui des jeans premier prix.” Les deux shops affirment également que les casques audio sont en perte de vitesse, alors que chez 540, on s’est même débarrassé des modèles “on-ear” (supra-auraux) : “Cette mode est terminée.” De même, les enceintes audio et la bijouterie sont sur la pente descendante, affirme-t-on chez Blue Tomato. Andreas tient également à souligner la faiblesse de l’offre destinée aux filles : “Les catégories ados et femmes sont délaissées, si ce n’est pour quelques rares marques, ce qui est vraiment dommage.” Une absence d’autant plus préjudiciable que Daniel fait remarquer une forte demande sur les petites tailles chez 540 : “La clientèle s’est à nouveau rajeunie, ce qui est une excellente nouvelle. Par conséquent, nous devons absolument disposer de stocks conséquents dans les tailles L et XL pour kids ainsi qu’en XS. Il est en de même pour les chaussures entre les tailles 36 et 41, et les plateaux de skate de petite taille, entre 7,5 et 7,6 pouces.” S’agissant des femmes, il se peut également que l’on assiste, de leur part, à une nouvelle façon de composer leur garde-robe, alors que de plus en plus de marques lancent des collections fitness, très demandées en été, note Andreas de Blue Tomato. Ces signes indiquent que le look hipster qui prévaut depuis un certain temps a peut-être trouvé un futur remplaçant. “Même si les chaussures demeurent très hipster, les formes et styles plus sport sont de nouveau tendance”, avance Daniel. Chez Blue Tomato, on confirme cette tendance sport dans le snowwear, avec notamment le succès des “ventes de vestes de snow demi-zippées”. En parlant de tendance, il en est une qui semble appartenir au passé, à savoir la guéguerre entre les boutiques physiques et leurs alter ego en ligne : “En Allemagne, la croissance a bénéficié aux deux : les ventes en lignes profitent aux ventes physiques, et vice versa”, affirme Andreas de Blue Tomato. “Cette clientèle de la génération internet est très exigeante et il faut être capable de répondre à des exigences bien précises. Mais l’effort en vaut la chandelle : les magasins qui se sont relevés les manches ont gagné de nouveaux clients”, affirme Daniel de 540. “La vente en magasin demande plus de savoir-faire que jamais : des connaissances, de la proximité et un peu de mise en scène sont les bienvenus”, affirme Daniel. “No biz like show biz !” conclut Daniel avec humour.

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ZOOM SUR LE MARCHÉ FRANCE Par Benoît Brecq En France, au sein du marché des sports de glisse, l’activité s’est globalement repliée ces derniers mois. Ce repli devrait se poursuivre comme l’indiquent les prévisions de vente et les intentions d’achat des clients. Les ventes fléchissent nettement, se situant désormais bien en dessous de leur niveau moyen. Trop de paramètres sont venus détériorer le moral de nos clients finaux : météo difficile en début d’été, annonces et décisions politiques de notre gouvernement déplorables, augmentation du chômage. Cependant, les perspectives générales d’activité ne reculent que légèrement, indiquant que les responsables de shops ne seraient que modérément pessimistes sur la situation globale du marché. Pour cette rentrée, la météo est déjà favorable et la fréquentation est positive, pour l’instant. Avec l’augmentation des événements de courses de SUP, les planches de “Race” grignotent de plus en plus de parts de marché dans le secteur du SUP. De plus, avec l’absence de vagues cet été, la location de SUP a connu un réel succès comme nous le confirme Tim Creignou du magasin Rip Curl Seach Store John Larcher Anglet : “Cet été a été particulièrement pauvre en vagues, ce qui a naturellement entrainé une demande croissante pour le SUP”, il ajoute notamment que “le SUP commence à se vendre en shop, mais c’est surtout côté location qu’on note une forte augmentation cette année.” Cet attrait pour le SUP a poussé le grand public à découvrir la discipline cette saison et c’est sur le SUP gonflable et les planches de balade que se situe aujourd’hui le gros du marché. Le manque de grosses vagues a également généré une tendance vers le surf “Vintage” ou “Rétro” : nous avons remarqué un regain d’intérêt pour le longboard. Aujourd’hui, même les bons shortboardeurs s’équipent d’un longboard pour profiter des petites conditions estivales. Côté néoprène, Tim note également un léger changement : “Les wetsuits aux coloris “bright” commencent à se vendre chez les 12-20 ans ainsi que chez les adultes...” Enfin, ce dernier constate que “ce mois de septembre 2014 est dans la lignée de 2013, ce qui est très positif malgré le manque de vagues par rapport à l’année dernière.” Ces bons chiffres s’expliquent par un décalage des vacances, une météo plus clémente et une augmentation de la fréquentation sur les 10 premiers jours de septembre. Sur la scène urbaine, il semblerait que seuls les shops dotés d’un corner technique et s’étant spécialisés dans la Shoes voient leur chiffre d’affaires en augmentation sur cette rentrée des classes. Alexis, propriétaire du magasin Nosbone à Paris le confirme : “Le début du Back to school est dans la lignée de 2013, c’est-à-dire en augmentation. Et c’est bien le Hardgoods qui tire notre chiffre d’affaires vers le haut.” Tendance confirmée par Olivier Faissolle, propriétaire du magasin Workshop à Bordeaux, pour lui aussi “le Hardgoods et la Shoes se portent plutôt très bien, on note même une légère augmentation sur la vente de ces produits”, et d’ajouter : “le textile est malheureusement en régression, on a une forte concurrence des magasins type H&M et autres, sur le T-shirt et le Pant.” Le textile semble, en effet, en forte baisse. Il ne représente plus, dans certains shops, que 20% du chiffre d’affaires. “Le Hipster préfère s’habiller chez H&M ou American Apparel en privilégiant le No Branding, afin de laisser plus de place à l’accessoire “brandé” comme les casquettes, ou les Shoes... et ainsi se positionner vis-àvis des autres…”, nous précise Olivier. Olivier et Alexis s’accordent à dire qu’il y a de moins en moins de place pour les gros labels qui ne représentent, aujourd’hui pour eux, que 15 à 30 % du business global. 64

“On constate aujourd’hui une baisse des ventes sur les marques des magasins d’enseigne et, en contrepartie, le consommateur final revient vers l’indépendant pour le choix qu’il propose”, nous confie Olivier. Sur le technique, ils privilégient des petits labels plus authentiques comme Santa Cruz, Thrasher, Brixton, HUF ou encore Quite Life. Côté Shoes, la puissance marketing et la force d’innovation des gros du secteur semblent encore faire leur effet sur les ventes. Alexis nous dit que “Nike, Vans et Adidas représentent l’essentiel des ventes en magasin”. Olivier ajoute à cette liste Converse qui est encore bien présent. Sur la scène Hardgoods, Olivier note “une légère baisse du cruiser plastique compensée par une augmentation du cruiser bois” qui, selon lui, est “plus simple et plus pratique à skater”. Côté Skate Street, la tendance semble s’orienter vers les marques européennes et, plus particulièrement, vers les marques du nord de l’Europe (Angleterre et pays scandinaves), qui se distinguent par leur créativité et leur graphisme. Alexis et Olivier nous parlent, en particulier, de Magenta, Polar et Palace… Olivier nous dit : “les ventes du haut de gamme skate, aussi bien decks que roues, poussent le marché vers le haut. On note un léger recul du Skate Street entrée de gamme.” La tendance s’oriente vers des shops indépendants et vers le retour aux modèles Skate authentiques ou limités dans leur distribution. Olivier parle de retour à la base : “Back to the Roots”. Dans le milieu du snowboard, la saison reprend petit-à-petit après les ventes en promo des anciennes collections durant l’été. Toutefois, les teasers de fin d’été et les lancements vidéo de nombreuses marques semblent avoir fait leur petit effet sur la clientèle. Tim propriétaire du magasin AllBros à Toulouse nous dit que “les clients viennent légèrement plus tôt en magasin cette année par rapport à l’an dernier, et on remarque un réel intérêt pour les nouveautés 2015.” Côté Hardwear, et plus spécifiquement planches, il nous confirme la situation présente depuis déjà quelques saison : “Burton reste le leader, même si on note un intérêt non négligeable pour des marques comme Nitro ou Rider. Toutefois, les clients plus pointus sont attirés par de plus petites marques comme Capita qui dispose d’un très bon team et se bouge pas mal.” Pour Tim, un point non négligeable des ventes en magasins reste les boots : “Contrairement aux planches, pour lesquelles les clients vont chercher le meilleur prix sur le web, les clients se déplacent en magasin pour essayer les boots. Ils sont vraiment dans l’attente de conseils de la part des vendeurs et c’est là que nous avons véritablement notre rôle à jouer.” Il ajoute : “le rayon protections marche plutôt pas mal en ce début de saison, notamment les casques, sans doute suite à “l’effet Schumacher”. Côté Wear technique, il semblerait que la tendance soit aux coupes et design Street, avec des couleurs urbaines type navy, bordeaux ou kaki… “Il y a moins ici un effet de marque”, nous dit Tim, “les gens vont plutôt regarder le look et le prix”. Même s’il avoue que Picture reste une marque assez recherchée en magasin, malgré une légère baisse d’engouement ces derniers mois. Enfin, tout ce qui est accessoires fonctionne plutôt bien et les marques comme Neff ont le vent en poupe. D’un autre côté, il semblerait que, dans leur majorité, les shops indépendants privilégient leur boutique physique et le service au client. Le service et l’attention apportés à ce dernier semblent être les points forts sur lesquels ils veulent s’appuyer pour affronter les gros. Le site de vente en ligne nécessite une véritable équipe à part entière et demande donc un réel investissement pour un magasin ; le retour sur investissement n’est pas toujours au rendez-vous dans la jungle d’internet.



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ESPAGNE

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ITALIE

Par Asier Zabarte

Par Franz Josef Holler

Les chiffres de l’emploi sont à la hausse pour la première fois depuis 2008 et le FMI a revu également à la hausse ses prévisions pour le pays, s’attendant à une croissance du PIB de 1,2 % pour 2014 et de 1,6 % sur 2015. Le gouvernement indique aussi un sursaut de l’économie espagnole sur le second trimestre, affichant une croissance de 0,6 %. En revanche, le FMI pointe du doigt le fait que les objectifs de réduction du déficit de l’État ne devraient pas être atteints. La baisse des exportations et importations se monte à près de 4 % et le déficit de la balance commerciale de l’Espagne devrait se chiffrer à 5,7 % du PIB en 2014. À Barcelone, Julio Arnau, le gérant du skate shop FTC, nous indique que son chiffre d’affaires a enregistré une hausse annuelle de 10 % depuis son ouverture il y a quatre ans, à la fois dans le textile et le matériel. “J’espère ne pas connaître de chute sur l’hiver. Mais il y a toujours beaucoup de fréquentation au printemps à Barcelone et mes prévisions pour l’an prochain sont optimistes. Notre cible de base, ce sont les 20-30 ans, principalement des hommes qui trouvent chez nous les produits techniques de qualité qu’ils recherchent. Les polaires se vendent bien en ce moment, à la fois agréables à porter et pour skater.” Cesar Neves, un surfeur brésilien de 33 ans qui vit à Barcelone depuis l’âge de huit ans, est le gérant du shop Box Barcelona depuis une quinzaine d’année ; voilà ce qu’il pense de la scène locale : “Les vrais surfeurs barcelonais viennent chez nous, mais nous avons aussi remarqué une forte affluence féminine dans notre mégastore de deux étages, venue chercher des combinaisons et des bikinis. Insight et la collection Surf Capsule de Billabong sortent du lot. Même si les ventes ne sont pas aussi fortes qu’il y a quatre ans, nous accueillons une clientèle large qui peut nous laisser espérer une croissance de 10 %, à la fois dans le surfwear et les planches. Les hommes continuent à dépenser deux fois plus que les femmes et, parmi nos best-sellers, on trouve les boardshorts Phantom et les combinaisons Fusion de Hurley. Les planches Moor se vendent bien également.” En Galice, Maria Alonso et son frère Manu, du shop Teiron, déclarent que “les ventes de textile sont compliquées, en dépit d’une clientèle très large, entre 8 et 50 ans, à l’exception de New Balance, la marque best-seller de l’été.” Maria ajoute que “seules les meilleures pièces de chaque marque ont connu du succès” et dresse le bilan suivant : “Le textile et les chaussures affichent + 20 % tandis que les accessoires ont chuté de 30 %.” Elle en est la première surprise, avouant que “les vêtements hommes n’avaient jamais aussi bien marché.” À Madrid, Borja Santiago du skate shop core Welcome Skateboards fête ses dix années d’existence et peut se targuer de posséder le site le plus visité d’Espagne dans ce secteur : welcomesk8.es. “Nous grossissons chaque année parce que nous nous bougeons de tous les côtés : compétitions, sur le web, en skate parks, sur tous les fronts... Nous comptons sur une hausse du chiffre de 15 % par rapport à l’an passé, grâce à la diversité de notre offre et à un personnel professionnel. Les marques savent apprécier le fait que des shops core organisent des événements et les partenariats sont fructueux. Notre inquiétude provient davantage de la faiblesse des marges dont nous disposons.” Du côté du textile, Borja signale une baisse des ventes de 10 %, “sauf sur des marques particulièrement rares comme Grizzly”. Concernant les planches, le shop a écoulé tout son stock de modèles Capitol, “mais ne vous inquiétez pas”, rassure Borja, “nous allons refaire le plein.”

Que dire !? Notre économie ne croît pas autant qu’elle devrait. Le premier ministre Matteo Renzi fait de son mieux, mais cela ne semble pas suffisant. L’économie générale est toujours en lutte et la pression de l’union européenne et des partis d’opposition dans le gouvernement est de plus en plus intense. Il y a trop de nouveaux impôts, trop de bureaucratie, et les affaires semblent trop difficiles à gérer dans l’ensemble. Et cela signifie que les nouveaux entrepreneurs sont particulièrement effrayés à l’idée de monter une entreprise et de donner vie à leurs idées. Nous devons simplifier les choses afin de donner à notre économie le coup de pouce indispensable. Le problème le plus important est le marché noir souterrain italien qui s’est développé pour atteindre un volume de 200 milliards d’euros, ce qui représente environ 11 % du PIB ; un nombre effrayant, mais c’est la réalité. Le marché des sports de glisse et du streetwear a fait l’expérience d’un printemps et d’un été mitigés. Il est clair qu’Internet a généré une clientèle qui, dorénavant, sait exactement ce qu’elle veut acheter. Aujourd’hui, les propriétaires de magasins doivent se focaliser intensément sur ce que souhaite le consommateur et sur un bon marketing client provenant de la marque elle-même, indispensables pour réaliser de bonnes ventes. Ils doivent aussi être plus attentifs à la manière dont les marques évoluent et agissent sur le marché, puisqu’il devient crucial d’obtenir de bons résultats. La saison hivernale est proche, mais le moral des revendeurs n’est, de manière générale, pas très positif, particulièrement dans les vêtements techniques et le matériel de snowboard. Une des raisons à cela est la météo, puisqu’elle joue un rôle très important et semble être le sujet de discussion principal en ce moment ; chacun se sent dans l’insécurité et espère beaucoup de neige et un hiver bien froid cette année. Certains ressentent trop de pression et semblent décrier le fait que trop de produits de snowboard sont déjà en solde sur les étals, et même en ligne, dès septembre. Cela leur fait perdre des ventes et, d’un autre côté, ils ne sont pas non plus satisfaits des marges qu’ils font sur les ventes réalisées. Il semble bien que le sport soit toujours en vogue, mais que le client fait dorénavant plus attention au facteur prix. De manière générale, le milieu se porte bien, les sports freestyle gagnent en population dans toutes les tranches d’âge et bénéficient de plus d’attention de la part des médias. Dans toute l’Italie, les propriétaires de magasins reconnaissent que les clients achètent souvent des produits sans savoir ce qu’il y a derrière. L’histoire des marques est encore très importante puisque l’image d’une marque peut disparaître ou s’estomper très rapidement, tandis que l’historique de ses actions reste présent. C’est du travail supplémentaire mais nécessaire. À propos des chaussures de skate et des baskets, une célèbre station de radio italienne a interrogé des adolescents au sujet de la diversité des marques et de leur provenance. En questionnant les gamins sur les Jordan de Nike, un grand pourcentage a répondu que Jordan était un célèbre rappeur américain sans savoir que c’était en réalité un joueur de basket. Cet exemple illustre parfaitement la méconnaissance de l’historique derrière une tendance. Rassembler une bonne base de clients réguliers est, aujourd’hui, une chose très importante pour les magasins, puisque c’est leur pain quotidien qui se joue là, ce qui signifie que leur magasin ne dépend pas trop des produits qui ne sont à la mode que sur une période limitée. Les magasins s’accordent sur le fait qu’être authentiques et afficher une image cool les maintiendra en vie pour de nombreuses années, puisque les grands magasins ne peuvent pas le faire.


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SUISSE

Par Fabien Grisel Alors que les signaux sont en général revenus au vert dans l’économie de notre pays, plus précisément pour les PME dont 69 % se disent satisfaites de leur situation commerciale (source Ernst&Young), la consommation quant à elle, et plus précisément celle du commerce de détail, ne montre pas de signes aussi encourageants. En effet, beaucoup essaient de sortir la tête de l’eau qui nous est tombée dessus tout l’été. Malgré tout le hardgood estival, et plus précisément le skate, se porte bien voire très bien, comme nous l’indique Balasz Bodonyi de Surfmachine à Bulle, le skate a fait un carton et ce, dans ces trois “formes” à savoir longboards, cruisers et skate. Après un petit pointage sur le marché skate en Suisse à l’automne 2014, il est indéniable qu’il a le vent en poupe. Selon Soerfi, propriétaire de la distribution Illumate, les détaillants reprennent confiance et, si le niveau de prospérité des années 2000 n’est pas encore atteint, on en prend la direction. Autre signe positif selon lui, certaines nouvelles portes s’ouvrent et d’autre se ré-ouvrent, par suffisant cependant pour compenser ceux qui ont mis la clé sous la porte ces dernières années. Soerfi observe, en général, une nette progression du marché du skate depuis deux ans et, en ce qui concerne ses produits, il en va de même et il se réjouit d’un printemps/été 2014 très prolifique. Illumate distribue un grand nombre de marques, principalement dans le skate hardgoods mais aussi un peu de softgoods. Ses marques de decks ayant la cote en ce moment sont principalement Creatures, pour tous les amoureux des planches larges, Flip pour la renommée de la marque en général, mais aussi Birdhouse qui refait surface grâce à un nouveau team pro très efficace. En ce qui concerne les roues, Bones semble être loin devant et ce, non seulement par rapport au portfolio Illumate, mais au marché suisse en général. Dans la même lignée, mais avec une part de marché encore plus forte, les roulements Bones quant à eux sont les leaders incontestés. Les trucks Independent ainsi que les pièces textiles reprenant le fameux logo sont toujours une valeur sûre pour sa société, tout comme les vêtements Thrasher dont la demande est vraiment forte actuellement. On notera pour finir que Habitat trouve refuge dans cette même maison. Dans un autre style, Kartel Distribution, créée par Karim Stalder, se concentre sur des produits européens et des marques indépendantes. Ses marques principales sont Magenta skateboards, Isle skateboards, Nomad skateboards et Mosaïque Wheels (la marque de roues qu’il a montée il y a deux ans). Pour lui, l’approche est un peu différente : promouvoir et développer de plus petites marques européennes avec des produits plus exclusifs et un marketing plus accessible (team démos, vidéos premières avec présence des skateurs etc.), vu la proximité de chacune d’entre elles. Kartel a su tirer son épingle du jeu et place aujourd’hui un bon nombre de plateaux, Magenta est actuellement la marque la plus demandée ; celle-ci se vend bien en Suisse romande mais peine encore à faire sa place en Suisse alémanique où se situe le plus gros challenge pour Karim. Mosaïque semble être appréciée pour sa qualité et Isle plus particulièrement pour ses designs. Les grands acteurs du business skate online, comme les Allemands de Skatedeluxe, Titus ou les américains de Skatewarehouse, continuent à poser des problèmes au commerce de détail en Suisse : de par les prix pratiqués et leurs services relativement efficaces. Cependant, ce phénomène semble s’être stabilisé et le marché quelque peu assaini. Du changement chez Dac sport qui recentre un peu son activité : ils ne seront plus responsables de marques telles que Holden, Neff, Makia et Rome Snowboards. Néanmoins, ils ajoutent Vision streetwear à leur portefeuille. La marque Rome Snowboards quant à elle est reprise par Sideshore distribution (SP, Deeluxe, North, Fanatic, etc..).

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ÉSURFV/ÉSKATE N E/ SNOW M E/ TRADE NTS#73 OCTOBRE 25-6 QUIKSILVER PRO HOSSEGOR FRANCE SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 29-2 WOMEN IN BOARD & ACTION SPORTS CONF’ BIDART FRANCE TRADE WWW.WOMENINBOARDSPORTS.COM 1-7 CASCAIS WOMEN’S PRO CASCAIS PORTUGAL SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 2-3 EUROSIMA SURF SUMMIT HOSSEGOR FRANCE SURF WWW.EUROSIMA.COM 2-5, HOTZONE.TV PARK OPENING AUSTRIA SNOW WWW.HOTZONE.TV 10-12 KAUNERTAL OPENING KAUNERTAL AUSTRIA SNOW WWW.KAUNERTALER-GLETSCHER.AT 16-18 SNOWBOARD GARDEN FESTIVAL GRENOBLE FRANCE SNOW WWW.GARDENFESTIVAL.FR 17-19 MOREBOARDS STUBAI PREMIERE STUBAI AUSTRIA SNOW WWW.STUBAI-PREMIERE.COM 12-23 MOCHE RIPCURL PRO PORTUGAL PENICHE PORTUGAL SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 24-26 MOSCOW SKI & SNOWBOARD SHOW MOSCOW RUSSIA TRADE WWW.SKIEXPO.RU 24-26 SKI AND SNOWBOARD SHOW NORTH MANCHESTER UK SNOW WWW.SKIANDSNOWBOARDSHOW.CO.UK 25 WORLD CUP SKATEBOARDING MOSCOW RUSSIA SKATE WWW.WCSK8.COM 30-2 SKIPASS MODENA ITALY SNOW WWW.SKIPASS.IT 30-2 SKI AND SNOWBOARD SHOW SOUTH LONDON UK SNOW WWW.SKIANDSNOWBOARDSHOW.CO.UK 31 – 2 SKIEXPO HELSINKI FINLAND SNOW WWW.SKIEXPO.FI

NOVEMBRE 12-23 REEF HAWAIIN PRO HONOLULU USA SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 14-16 O’NEILL PLEASURE JAM SCHLADMING D’ AUSTRIA SNOW WWW.PLEASUREJAM.COM 22-6 TARGET MAUI WOMEN’S PRO HAWAII USA SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 24-6 VANS WORLD CUP OAHU USA SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM

DECEMBRE

5-6 AIR & STYLE BEIJING CHINA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM 8-20 BILLABONG PIPE MASTERS OAHU HAWAII SURF WWW.ASPWORLDTOUR.COM 21 WORLD SNOWBOARD DAY WWW.WORLD-SNOWBOARD-DAY.COM

JANVIER 5-6 AGENDA LONG BEACH LONG BEACH USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM 8-10 SURF EXPO FLORIDA USA TRADE WWW.SURFEXPO.COM 19-21 BREAD AND BUTTER BERLIN GERMANY TRADE WWW.BREADANDBUTTER.COM 11-12 FUTURE TRY DAVOS SWITZERLAND SNOW WWW.SNOWBOARDBOX.CH 14-19 US SNOWBOARDING GRAND PRIX MAMMOTH USA SNOW WWW.USSNOWBOARDING.COM 16-17 AIR & STYLE INNSBRUCK AUSTRIA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM 19-21 BIRGHT BERLIN GERMANY TRADE WWW.BRIGHTTRADESHOW.COM 18-20 SNOW AVANT PREMIERE LA CLUSAZ FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR 19-20 ANNECY SHOWROOM, AVANT PREMIERE ANNECY FRANCE TRADE WWW.SPORTAIR.FR 19-20 AGENDA NYC NYC USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM 19 SWISS SNOWOBOARD BOX TEST LES CROSETS SWITZERLAND SNOW WWW.SNOWBOARDBOX.CH 22-25 WINTER X GAMES BUTTERMILK M’TAIN ASPEN SNOW WWW.XGAMES.ESPN.GO.COM 23-25 PARIS MEN’S CAPSULE PARIS FRANCE TRADE WWW.CAPSULESHOW.COM 25-27 PRO SHOP TEST ANDALO ITALY TRADE WWW.PROSHOPTEST.COM 25-27 SHOPS 1ST TRY VENET (LANDECK) AUSTRIA TRADE WWW.SHOPS-1ST-TRY.COM 27-29 SLIDE TRADESHOW TELFORD UK TRADE WWW.SLIDEUK.CO.UK 29-1 BURTON EUROPEAN OPEN LAAX SWISS SNOW WWW.BURTON.COM 29-1 SIA SNOW SHOW DENVER, CO USA SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG

FEVRIER 5-8 ISPO MUNICH GERMANY TRADE WWW.MUNICH.ISPO.COM 16-17 AGENDA LAS VEGAS USA TRADE WWW.AGENDASHOW.COM 21-22 AIR & STYLE LOS ANGELES USA SNOW WWW.AIR-STYLE.COM 70



ŒIL DU CYCLOPE WATERMAN’S BALL 2014

Alexandra Barrère, Jean-Sébastien Estienne, Caroline Sarran © Etchelecou

Arsène Vellard, Emmanuelle Germain, Nicolas Burger, Jean-Louis Rodrigues, Jean Kressn GSM Europe© Etchelecou

Eugenio Di Maria (Sporting Goods Intelligence) © Etchelecou

Florence Forsans, Rémi Forsans (Outdoor Sports Valley)© Etchelecou

Franck Laporte-Fauret, Christophe Seiller EuroSIMA © Claude Etchelecou

François Applagnat (CCI Bayonne Pays Basque) © Claude Etchelecou

Frédéric Basse (EuroSIMA), Greg Long © Etchelecou@

Ignacio Abaitua, Adur Letamendia, Marian Azpiroz, Miguel Azpiroz - Olatu© Etchelecou

JC Marchionni (Ispo), Frédéric Tain (Sport Guide Web) © Etchelecou

JC Marchionni (Ispo), Oliver Balzer (Ispo)© Etchelecou

Julie Carr-Audibert, Brodie Carr - Foot Front Agency © Etchelecou

Labarta (Cetus Biarritz)© Etchelecou

SURF LOUNGE 1-2 OCT SEIGNOSSE

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Billabong Recycle Series

FCS brand new fin range

Greg Long’s speech at Surf Summit

Iker Aguirre (SOURCE French & Surf Editor) speech at Surf Summit

Industry Audience

Patagonia new Yulex wetsuit (made with zero oil)

Rip Curl Technical Range for all seasons

Surfing Lounge


#73

Marc Béhêtre, Renaud Vaschalde - NPD Group © Etchelecou

Myriam Labarre (Rip Curl Europe) © Etchelecou

Newtis won the Technical Innovation Prize

Surf Hardware Europe team © Etchelecou

Pascal Vergne (Newtis Innovation) © Claude Etchelecou

Michel Bourrez won the European Athelete of the Year Award

Morgane Le Sausse (Club Belambra), Kael Aloise Hunold (Surf FM) © Etchelecou

Régie 24H00 team © Etchelecou

Renato Hickel, Rob Gunning - ASP © Etchelecou

Stéphane Robin (Wetfeetstudio), Cira Riedel (Green Room Voice) © Etchelecou

Surf Session© Etchelecou

Travis Logie © Etchelecou

Travis Logie, Fred Pattachia, Leo Fioravanto, Chad Wells© Etchelecou

Sylvain Sly Torres (Sector 9 Brand Manager and Adrien Waller Vissla Marketing)

Vissla new 7Seas wetsuits

Vissla revolutionnary coconut boardshorts

Wilco Prins (RipCurl CEO) showing their brand new GPS surf watch

Wilco Prins (RipCurl CEO), Nicholas Lartizien (FCS/Brand Manager), Derek O’neill (Vissla/D’Blanc)

Women in Boardsports Conference

Xline studio 3D Printing technology (Olatu Leku)

Industry Audience

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