Villages de Joie - Mars 2013

Page 1

Zoom / p 6

Enquête / p 8

Alerter, c’est protéger les enfants en danger

Accueil des fratries : les pratiques en Europe

Villages de joie mars 2013 / n° 224 / 2 €

LA REVUE DES DONATEURS

Pour que frères et sœurs partagent la même enfance

DOSSIER

Les enfants de la guerre Si la guerre fait des ravages de par le monde, les civils sont au premier rang de ces attaques meurtrières. Malgré la vigilance de l’ONU, malgré les principes du droit humanitaire international, les enfants en sont trop souvent les victimes, directes ou collatérales. Enquête. urant la dernière décennie, 2 millions d’enfants ont été tués dans le monde, 6 millions blessés ou mutilés à vie et 250 000 environ – filles et garçons confondus, dont plus du tiers en Afrique – enrôlés et transformés en enfants soldats. En 2011, selon l’ONU, les conflits armés impliquant

D

www.sosve.org

23 pays ont touché des milliers d’enfants de manière préoccupante (1). Des violations graves Le Conseil de sécurité de l’ONU recense ainsi « six violations graves » : le meurtre ou la mutilation d’enfants, le recrutement ou l’emploi d’enfants soldats, les violences sexuelles commises contre les

enfants, les attaques dirigées contre des écoles ou des hôpitaux, l’impossibilité pour les enfants de bénéficier d’une prise en charge humanitaire et, enfin, l’enlèvement d’enfants. « Depuis 2000, la participation d’enfants soldats a été rapportée dans la plupart des conflits armés et dans presque toutes les régions du monde, a indiqué

lire p 2, 3 »


Le mot du président

DOSSIER

Guerre et paix Les droits des enfants sont théoriquement garantis par la Convention internationale, ratifiée par de très nombreux pays membres de l’ONU en 1989. On pourrait raisonnablement penser que ces droits seraient au centre des préoccupations des États en toutes circonstances, guerre y compris. Force est de constater que, dans les zones de conflit, ce ne sont pas les seuls hommes en armes qui sont exposés aux risques des combats. La population civile paie un lourd tribut aux affrontements. Et que dire des enfants ? Où sont leurs droits ? Vulnérables, dépendants, leur premier enjeu est la survie. Même s’ils échappent au massacre, les enfants sont marqués à vie par des traumatismes physiques et psychologiques. Que valent les droits des enfants ? Dans les pays où sévit la guerre, et c’est le cas aujourd’hui au Mali, notre association œuvre pour assurer la sécurité physique, affective et psychologique des enfants qu’elle accompagne (cf. Dossier). Ce minimum est fondamental. Beaucoup d’enfants n’en bénéficient pas. Mais notre association va au-delà. Nous croyons que la paix se construit. Nous œuvrons pour que les enfants de différentes cultures ou religions apprennent à se respecter, à découvrir d’autres richesses que les leurs (cf. ci-contre, le portrait d’Ali Mahdi). Ils peuvent aussi cultiver des liens forts qui seront une référence pour leur vie d’adulte. Nous semons des graines de paix. Nos équipes s’y emploient chaque jour. Avec vous. Veuillez croire à tous mes vœux pour cette année 2013. P I E R RE PAS CAL

Villages de joie. Magazine édité par SOS Villages d’Enfants / 6, cité Monthiers - 75009 Paris / Tél : 01 55 07 25 25 / Président : Pierre Pascal / Viceprésidents : Jean-Pierre Rousselot et Michel Rémond / Directeur général et directeur de la publication : Gilles Paillard / Rédacteur en chef : François-Xavier Deler / Impression sur papier recyclé : Imprimerie SIEP / Photos : Adel Samara, Conor Ashleigh, Reuters, SOS Archives, Marko Mägi, SOS Villages d’Enfants, droits réservés. Publication trimestrielle éditée par SOS Villages d’Enfants / Abonnement annuel : 8 €. Prix au numéro : 2 € / Commission paritaire : N° 0117 H 81095 – ISSN : 0243.6949 – Dépôt légal à parution. Cette revue est accompagnée d’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre et bulletins d’abonnement/don). 2 / Villages de joie / MARS 2013 / N° 224 / www.sosve.org

• Sud-Soudan, 2011 •

Au quotidien, ces enfants exposés en zones de conflit se retrouvent privés de nourriture, d’éducation et de soins.

»

l’ONG Child Soldiers International dont l’objectif est de mettre un terme et prévenir le recrutement de toute personne de moins de 18 ans dans les conflits armés. (…) On estime que des dizaines de milliers d’enfants de moins de 18 ans continuent de servir dans des forces gouvernementales ou des groupes d’opposition armés. Et parmi eux, certains ont moins de 10 ans. » « Depuis 2010, vingt États ont eu recours à des enfants soldats dans des conflits armés et de nombreux autres risquent de le faire », indique un rapport publié récemment par l’ONG. Des enfants en grande vulnérabilité Au-delà de ces violations graves, les enfants sont aussi très durement touchés par les effets indirects induits par les situations de guerre. Ainsi, selon le Comité international de la Croix-Rouge, 8 à 10 000 enfants sont chaque année victimes des mines antipersonnel, 23 millions réfugiés ou déplacés et 12 millions laissés sans abri. En 2008, on comptait 18 millions d’enfants forcés à fuir de chez eux (2). Déplacés à l’intérieur de leur pays ou au-delà des frontières, très souvent séparés de leur noyau familial, ils se retrouvent dès lors dans des situations de danger extrême, obligés de se débrouiller seuls pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs frères et sœurs plus petits. Le droit international humanitaire (DIH) interdit pourtant tout type de comportement menaçant l’unité familiale et, lorsque des familles sont

dispersées à cause d’un conflit armé, il vise au regroupement familial. La Convention internationale des droits de l’enfant préconise également que les enfants séparés ou non accompagnés reçoivent une protection et une assistance spéciales, et fassent l’objet de mesures appropriées à leur situation comme, par exemple, le placement en famille d’accueil ou dans des institutions adéquates. Au quotidien, ces enfants exposés

Artiste pour la paix Le 30 octobre 2012, Ali Mahdi Nouri*, acteur et directeur de théâtre soudanais, était honoré de la distinction d’« artiste pour la paix » par l’Unesco. Fondateur en 2000 de la compagnie Al-Bugaa, cet artiste engagé pour la paix, les droits de l’homme et des enfants n’hésite pas à parcourir les zones de conflit soudanaises et à mettre en scène des œuvres qu’il fait jouer par des enfants soldats ou des orphelins de guerre. Ses travaux, inspirés du patrimoine culturel soudanais, utilisent diverses techniques de narration, ainsi que le folklore et la pantomime. Le rôle très actif joué par Ali Mahdi Nouri au sein de l’Institut international du théâtre a conféré une reconnaissance internationale à son travail : « Je crois que j’ai reçu cette distinction internationale pour mon art mais aussi en lien avec mon travail à SOS Villages d’Enfants, en particulier grâce à l’aide apportée aux enfants dans les zones de conflits afin qu’ils connaissent la paix. » * Ali Mahdi Nouri est aussi directeur national de SOS Villages d’Enfants Soudan.


250 000 enfants soldats

2

millions d’enfants tués

6 millions blessés ou mutilés à vie 23 millions réfugiés ou déplacés

en zones de conflit se retrouvent privés de nourriture, d’éducation et de soins. « Lorsque les systèmes de soins de santé s’effondrent (…), le risque de complications médicales augmente chez les patients qui ne reçoivent plus de soins. Des maladies facilement soignables qui n’ont pas été traitées dégénèrent en handicaps permanents, relève le Comité international de la CroixRouge (CICR). Les mines (…) et les engins explosifs improvisés sont des armes d’une extrême dangerosité qui continuent de causer des ravages (…). Des milliers d’enfants meurent pendant les conflits alors qu’un plus grand nombre encore sont blessés souvent longtemps après la fin des combats et restent handicapés à vie » (3). Susciter une prise de conscience Si, depuis longtemps, on peut déplorer des violations réitérées du droit international humanitaire, une prise

de conscience semble se faire jour dans la communauté internationale. En 2012, la Cour pénale internationale (CPI) a ainsi rendu son premier jugement condamnant le recrutement d’enfants soldats en République démocratique du Congo (4). L’ONU entend elle aussi susciter de nouveaux comportements des États, en publiant chaque année sa « liste de la honte ». Y figurent les parties qui, lors d’un conflit, recrutent ou utilisent des enfants, les tuent, les mutilent ou commettent des violences sexuelles. Enfin, les travaux effectués par les différentes organisations internationales telles que l’Unicef, l’ONU-Femmes, l’Unesco, etc., et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans le domaine de l’humanitaire et de l’aide au développement devraient permettre d’atteindre un nouveau stade de maturité, laissant entrevoir une plus grande efficacité dans la lutte pour la protection des enfants en temps de guerre. (1) Rapports ONU, 2010 et 2012. (2) CICR, 2009. (3) Déclaration du CICR aux Nations unies sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, 2011. (4) CPI, 14 mars 2012, Le Procureur c. Thomas Lubanga Dyilo.

La guerre, réelle ou virtuelle ? Dans certains pays, on fait la guerre, dans d’autres, on y joue. Jeux vidéo, pistolets, jeux de rôles… Où en est la guerre dans l’enfance de ceux qui en sont protégés ?

ans certains pays épargnés par la guerre sur leur territoire, les enfants et les jeunes ont une perception de la guerre qui se fait à travers la littérature, les bandes dessinées ou le cinéma. Ils peuvent aussi accéder quotidiennement à des images de guerre à travers les médias, en particulier via la télévision et internet, où le traitement visuel est prédominant. Parallèlement, on constate le très grand succès des jeux vidéo qui mettent en scène des situations de combats où les personnages « meurent » de façon réaliste sous la manette du joueur. Que ce soit au travers des médias ou des jeux où ils sont acteurs, leur expérience de la guerre se fait ainsi le plus souvent par écran interposé. Une perception lointaine, virtuelle, déconnectée de la réalité, bien que les images soient réalistes… Un contraste saisissant avec les violences vécues au quotidien par les enfants confrontés, de par le monde, à la guerre.

D

• Séparés de leur famille, vulnérables, les enfants doivent subvenir seuls à leurs besoins. •

/

3


En direct

Au Mali… SOS Villages d’Enfants poursuit sa mission Au Mali, le village d’enfants SOS de Socoura/Mopti, près de Sevare, a été évacué en avril 2012 et les familles ont été réparties dans les deux villages SOS situés plus au sud, à l’abri de la guerre. Sur place, les équipes SOS poursuivent cependant leurs missions. Malgré les conflits, SOS Villages d’Enfants veille à préserver un peu d’enfance (1).

près le coup d’État du 22 mars 2012, le Nord du Mali s’est retrouvé face à des groupes incontrôlés représentant une réelle menace pour la population de la région de Mopti où SOS Villages d’Enfants est présente. Aussi, par mesure de précaution, la direction de SOS Villages d’Enfants a-t-elle pris la décision, le 1er avril dernier, d’évacuer les familles du village SOS de Socoura/ Mopti pour les mettre à l’abri dans les deux villages SOS de Sanankoroba et de Kita, situés plus au sud.

A

Préserver la sécurité matérielle et affective des enfants « Notre priorité a été de mettre en sécurité les enfants et les familles SOS, souligne Ibrahima Bane, directeur de l’association nationale SOS Villages d’Enfants Mali. Mais dans ce contexte très déstabilisant, il était également essentiel de préserver la sécurité affective des enfants et de s’assurer que les 137 enfants déplacés poursuivent leur vie en famille auprès de leur mère SOS. » Les villages SOS de Sanankoroba et de Kita ont ainsi chacun accueilli sept familles supplémentaires. Les enfants échangent sur leurs expériences et s’enrichissent mutuellement. Ils ont conscience de la guerre comme en témoigne Salif, 11 ans, du village SOS de Socoura/Mopti, qui vit actuellement à Kita : « Ce qui se passe au Mali est triste parce que des gens meurent ; certains enfants ont perdu leurs parents et d’autres les perdront tant que les combats continuent. Beaucoup d’enfants ont fui à cause de la guerre pour se réfugier ailleurs. Ils vivent certainement dans des conditions difficiles et ça me fait de la peine. » Au quotidien, cependant, les multiples activités laissent peu de place à l’angoisse. L’adaptation des enfants s’est

• Autour du repas, à Kita. •

• Le village SOS de Socoura évacué. •

faite aisément grâce à la participation aux excursions, qui leur a permis de découvrir des lieux attractifs de la capitale ou les arbres fruitiers et les oiseaux de la savane. Ils se sont aussi intégrés aux activités sportives du village : football, basket ou judo. Aujourd’hui, ils se considèrent comme des frères et sœurs d’un seul et même village.

4 / Villages de joie / MARS 2013 / N° 224 / www.sosve.org

En janvier 2013, alors que les combats se rapprochent de Konna, les familles des équipes SOS de Socoura/Mopti ont dû être évacuées vers le sud. En revanche, parmi la centaine de collaborateurs, 90 % d’entre eux ont fait le choix de rester sur place pour poursuivre leur mission. Un service de gardiennage veille à la sécurité des infrastructures.

AIDEZ-NOUS à construire le 4e village SOS au Mali, à Khouloum, près de Kayes. MERCI !

Faites un don sur www.sosve.org


SOS VILLAGES D’ENFANTS SYRIE

Rester soudés et s’adapter Implantée en Syrie depuis 1980, SOS Villages d’Enfants fait aujourd’hui face à une situation où les droits des enfants sont violés chaque jour. Le village SOS d’Alep a été évacué et les familles se sont réfugiées au village SOS de Qodsaya, à 8 km de Damas. Les enfants des villages SOS continuent d’aller à l’école malgré la situation qui reste très sensible. Pour assurer leur mission auprès des enfants, les équipes SOS restent soudées et doivent faire preuve d’une capacité d’adaptation hors pair.

• L’équipe SOS restée à Socoura. •

Autre priorité : la scolarité En période de guerre, SOS Villages d’Enfants accorde une attention particulière à la scolarisation des enfants. Au-delà des apprentissages, le fait même d’aller à l’école est un repère important du quotidien des enfants et leur permet de se tourner vers l’avenir. À Socoura/ Mopti, SOS Villages d’Enfants poursuit ainsi sa mission de scolarisation : plus de 800 élèves de 6 à 14 ans fréquentent l’école SOS et le jardin d’enfants SOS accueille plus de 200 élèves de 3 à 6 ans. « Les résultats scolaires de l’école à Mopti sont encourageants, se réjouit Ibrahima Bane. Le taux de passage en classe supérieure pour l’ensemble des enfants scolarisés est de 83 % au titre de l’année scolaire 2011-2012. De très bons résultats au regard de la situation. »

Un accompagnement familial élargi Le 15 janvier dernier au matin, Ibrahima Bane fait le tour des classes de l’école SOS de Socoura/Mopti. Hormis l’absence de certains élèves, partis avec leurs parents vers le sud, rien n’est à signaler. Pourtant, quelques jours auparavant, les combats ont repris à 70 km à peine au nord de Socoura/Mopti. 500 enfants sont encore pris en charge avec leur famille dans la région, dans le cadre du programme de renforcement de la famille (PRF). Pour ces enfants particulièrement fragilisés, SOS Villages d’Enfants Mali a mis en place un soutien psychosocial. Recruté à cette fin, un spécialiste rencontre les familles pour des entretiens individualisés. SOS Villages d’Enfants France reste pour sa part en contact permanent avec la direction nationale de SOS Villages

1,5 million de personnes déplacées Au-delà de la prise en charge des enfants au village SOS, SOS Villages d’Enfants Syrie apporte un soutien aux populations les plus touchées par le conflit qui perdure. Selon l’ONU, 1,5 million de personnes ont été déplacées. Les écoles sont souvent fermées ou transformées en lieu d’hébergement d’urgence. De nombreuses familles luttent pour un minimum vital. Privées de logement, de revenus, elles sont dépendantes d’aides extérieures. SOS Villages d’Enfants Syrie vient en aide à 3 900 personnes.

d’Enfants Mali qui ne ménage pas ses efforts, comme le souligne Ibrahima Bane : « Nous poursuivons notre travail. C’est en ce moment qu’on a le plus besoin de nous. » (1) Informations disponibles au moment de l’impression (fév. 2013).

www.sosve.org rubrique Actus

A C T U A L I T Éen bref... • Mogadiscio (Somalie) : le retour des enfants au village SOS > Après plus d’un an passé en dehors du village SOS, les enfants, les mères SOS et les jeunes ont pu réintégrer les maisons familiales, qui ont été remises en état. La zone est sécurisée. Le village SOS avait été évacué pour la 4e fois en août 2011.

• Internet au service des dons > Dans un environnement marqué par la crise, SOS Villages d’Enfants s’appuie sur les nouvelles technologies pour proposer des possibilités innovantes de soutien à son action : • effectuer des « microdons » de 3 € sur le site de SOS Villages d’Enfants,

en un simple clic. Cette opération, limitée dans le temps, sera renouvelée ; • arrondir le montant d’un achat sur des sites marchands comme PriceMinister : la différence est reversée à SOS Villages d’Enfants ; • placer un bouton de don extrêmement simple (en trois clics) sur des sites à forte fréquentation.

www.sosve.org

/

5


Zoom

Alerter, c’est protéger les enfants en danger Chaque année, trop d’enfants sont victimes de graves maltraitances. Pourtant, en France, le dispositif permettant de signaler ces violences semble bien rodé… Éclairage.

119

Allô enfance en danger

arina, Tiphaine… L’actualité récente a mis en lumière les maltraitances que peuvent subir les enfants, parfois jusqu’à en mourir. En 2011, le ministère de l’Intérieur a recensé 57 enfants de moins de 15 ans victimes d’homicides et 17 889 enfants victimes de violences, mauvais traitements ou abandons (1). Face à ces constats, la question se pose alors : « Savons-nous protéger nos enfants ? ». Une interrogation à laquelle ont tenté de répondre, les 11 et 12 février dernier, les 6es Assises de la protection de l’enfance organisées au Mans.

M

Alerter, une obligation qui s’impose à tous Il existe en France un dispositif complet pour identifier de possibles maltraitances et, le cas échéant, protéger les enfants concernés. Il est organisé autour de « l’information préoccupante (IP) » et du « signalement », deux termes qui recouvrent des notions très précises. Transmettre une IP consiste à porter à la connaissance de la cellule départementale de recueil des IP (CRIP), par voie orale ou écrite, la situation d’un enfant potentiellement en danger : inquiétude sur des comportements inhabituels, faits observés, propos entendus ou rapportés. Ces informations seront ensuite analysées et évaluées par une équipe de professionnels (assistantes sociales, 6 / Villages de joie / MARS 2013 / N° 224 / www.sosve.org

• Numéro national gratuit, ouvert 24h/24, 7jours/7 pour signaler toute situation ou risque de maltraitance. • Des spécialistes vous écouteront et vous dirigeront, le cas échéant, vers la cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP) du département concerné.

psychologues, médecins…). Signaler, c’est alerter l’autorité judiciaire. Une étape du dispositif d’alerte réservée aux situations les plus graves. « D’une manière générale, la loi impose à chacun de ne pas se taire et d’agir lorsqu’il a connaissance de la situation d’un enfant en danger ou en risque de l’être, souligne Vanessa Fitoussi, avocate au barreau de Paris. Toute personne en relation directe avec des mineurs identifiant d’éventuelles maltraitances a ainsi l’obligation de les signaler. » Depuis la loi de 2007, le dispositif de repérage s’est sensiblement amélioré. Aussi, comme l’explique Karine Senghor (2), les Assises de la protection de l’enfance 2013 se sont-elles attachées à dépasser la seule question de la détection : « Nous avons notamment analysé les dysfonctionnements qui peuvent se produire dans l’évaluation de la gravité des situations, comme l’ont montré de récentes affaires, et dans la mise en œuvre des mesures, souvent ralentie par le fonctionnement en silo des différents intervenants concernés, le poids des procédures, ou encore le manque de formation des professionnels à la question du risque. Mais, au-delà, nous avons tenu à requestionner la finalité de la protection de l’enfance et le contenu des pratiques éducatives, en partant notamment des témoignages de nos partenaires auxquels nous avions demandé quelle était, selon eux, la toute première priorité pour améliorer la protection de l’enfance. » SOS Villages d’Enfants : quelle priorité pour l’avenir ? Pour sa part, SOS Villages d’Enfants a insisté sur la nécessité de recréer du lien et de la proximité entre les enfants et les travailleurs sociaux. De fait, avec la complexification croissante de notre système de protection de l’enfance, les adultes sont de moins en moins disponibles pour l’enfant, alors même que les évolutions législatives ont prévu de mettre l’usager au centre du dispositif et que l’engagement financier des départements n’a cessé de croître depuis la décentralisation. (1) Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice, faits constatés en France métropolitaine en 2011. (2) Directrice du Journal de l’Action Sociale, organisateur des 6es Assises de la protection de l’enfance qui ont réuni 1 700 professionnels au Mans.


Entretien

« Les enfants des rues, une priorité pour la Fondation Air France » Année après année, la Fondation Air France soutient des projets menés par des associations en faveur des enfants. L’objectif ? Favoriser l’éducation et la formation d’enfants en grande difficulté. Entretien avec Cécile Vic, déléguée générale de la Fondation Air France.

Info

Info partenaires

partenaires

Agence Nationale pour les Chèques-Vacances

Permettre la reconstruction des jeunes par le sport Partenaire de SOS Villages d’Enfants depuis 2007, l’ANCV renouvelle son soutien en faveur du programme d’épanouissement par le sport (PEPS). L’objectif du PEPS est de faire du sport un levier éducatif pour la reconstruction des jeunes accueillis au sein des villages d’enfants SOS. www.ancv.com •

Quelle est la vocation de la Fondation Air France ? Depuis 20 ans, la Fondation finance et soutient des projets portés par des associations qui œuvrent en faveur des enfants malades, handicapés ou en grande difficulté. Nous intervenons toujours dans le cadre de l’éducation et de la formation au sens large du terme, puisqu’il s’agit d’accompagnement au développement de l’éducation, mais aussi de l’éducation aux loisirs, à la culture et au sport. Depuis sa création, en 1992, la Fondation a financé 856 projets, 625 en faveur des enfants en difficulté et 231 en faveur des enfants malades ou handicapés. Actuellement, nous soutenons une centaine de projets par an pour un budget total de 2 millions d’euros et ce, partout dans le monde où Air France est présent.

Maisons du Monde

Quelles sont vos priorités d’action ? Nous sommes la Fondation d’entreprise française qui finance le plus de projets en faveur des enfants des rues. C’est une de nos priorités car c’est la pire des situations que peuvent vivre des enfants, exposés à la drogue, aux violences et abus en tout genre. Nous sommes également très attachés aux projets liés à l’hôpital afin qu’à un moment de leur vie, les enfants hospitalisés puissent être des enfants à part entière, au travers d’espaces de jeu ou d’animations. Il en est de même pour les enfants handicapés qui doivent avoir accès à l’éducation, notamment, dans certains cas, par le biais de l’école à la maison.

Crédit Coopératif

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de projets que vous soutenez ? Depuis plusieurs années, par exemple, nous soutenons un projet d’agrandissement d’une école au Cameroun. Situé dans les faubourgs de Douala, cet établissement ne pouvait scolariser les enfants que jusqu’en CM2 alors que les autres écoles étaient très éloignées. En 2011, l’école a fêté ses premiers bacheliers, tous diplômés avec des notes supérieures à la moyenne nationale. Nous sommes très heureux d’avoir permis aux enfants de poursuivre leurs études. Nous finançons également des projets comme ceux conduits par le Samu Social International au Sénégal, au Pérou ou en Russie pour sortir des enfants des rues et leur permettre de retourner dans une structure familiale ou, tout au moins, à l’école. Enfin, nous apprécions beaucoup les projets menés par des associations de taille moyenne, telle SOS Villages d’Enfants. Ainsi, nous soutenons les projets de l’association à Madagascar depuis plusieurs années, autour de nombreuses actions en faveur des enfants. + sur http://corporate.airfrance.com/fr/fondation

Soutenir durablement les enfants d’un village SOS en Inde Depuis 2008, Maisons du Monde soutient l’association SOS Villages d’Enfants autour d’une opération de produit-partage. Parmi une sélection de meubles « spécial enfant », 10 € sont reversés à l’association en faveur du village SOS de Raipur en Inde. 20 % de la production de Maisons du Monde est issue de ce pays. www.maisonsdumonde.com •

Épargner utile en soutenant les actions de SOS Villages d’Enfants ! Depuis 2009, SOS Villages d’Enfants est partenaire de trois produits bancaires solidaires du Crédit Coopératif : • Le livret Agir et le livret Jeune Agir sont des livrets de partage. Ils permettent d’épargner, tout en reversant automatiquement une partie des intérêts perçus, sous forme de don. • La carte Agir permet de réaliser un don à chaque utilisation de la carte. Vos achats et vos retraits prennent un nouveau sens ! www.credit-cooperatif.coop •

AVIS-Immobilier

Rénover les maisons et améliorer le confort des enfants Depuis 2006, l’enseigne et ses franchisés reversent 5 € à l’association pour chaque compromis de vente réalisé. Les fonds collectés permettent de soutenir les programmes de rénovation et de construction des villages d’enfants SOS. Cette année, AVIS-Immobilier contribue aux travaux de rénovation du village d’enfants SOS de Neuville, dans le Nord. www.avis-immobilier.fr •

www.sosve.org rubrique Nous soutenir

/

7

/

7


Enquête

P R O T E C T I O N D E L’ E N FA N C E

Accueil des fratries : quelles pratiques en Europe ? Lorsque le placement est inévitable, la prise en compte des relations fraternelles et le maintien de la fratrie sont essentiels. Si tous les acteurs de la protection de l’enfance s’accordent sur ce point, sur le terrain, tout reste encore à faire. Un constat issu de la première démarche de recherche conduite en 2012 à l’échelle européenne, en Allemagne, Autriche, Espagne, France et Italie (1). Focus. ans quelles circonstances doit-on placer des enfants et a fortiori des fratries ? Pour Maria Herczog, docteur en sociologie, présidente d’Eurochild (2) et membre du Comité des droits de l’enfant de l’ONU, « le placement doit toujours être considéré en dernier ressort et être alors soigneusement évalué, planifié, suivi – ce qui inclut d’éviter une séparation des fratries qui irait à l’encontre de l’intérêt supérieur et des souhaits des enfants ». Afin d’encadrer l’accompagnement des enfants faisant l’objet d’une mesure de placement, les Nations unies ont approuvé, en 2009, les lignes directrices relatives à la protection de remplacement pour les enfants. Des normes de qualité internationales et européennes sont désormais disponibles, qui incluent des dispositions concernant les fratries. L’ensemble constitue un cadre reconnu au niveau international et s’appuie sur deux principes fondamentaux : le principe de nécessité et le principe d’adéquation. Pourtant, dans la pratique, l’accueil des fratries en protection de l’enfance semble assez éloigné de ces normes de qualité. Un constat mis en valeur par les résultats chiffrés de la recherche publiée en octobre

D

8 / Villages de joie / MARS 2013 / N° 224 / www.sosve.org

Les recherches sur le lien fraternel et les fratries placées sont primordiales pour pouvoir influer sur les politiques et les pratiques. -MARIA HERCZOG

2012 par SOS Villages d’Enfants International et SOS Villages d’Enfants France. Ils font état de la grande disparité des dispositifs existants et font apparaître que, trop souvent encore, les fratries sont séparées dans le cadre d’un placement. Des dispositifs insuffisamment adaptés aux fratries Outre-Rhin, la grande majorité des enfants et des adolescents placés (soit environ 110 000 jeunes de moins de 18 ans) ont des frères et des sœurs. Pourtant, on estime que moins de 20 % de ces fratries vivent sous le même toit. La priorité étant donnée au maintien de l’enfant dans sa famille d’origine, le principe de l’examen au cas par cas aboutit à retirer les enfants les uns après les autres pour les placer dans des lieux d’accueil différents.


3 questions à… En Autriche, 11 088 enfants et adolescents sont placés, dont 40 % environ dans des familles d’accueil et 60 % dans des structures de type familial, des foyers d’accueil ou des institutions. Le législateur ne mentionne que rarement les fratries de façon explicite. Résultat, la question du placement des fratries est rarement abordée. Et aucune disposition juridique ne traite des fratries qui vivent ensemble ou séparément. En Espagne, 9 014 enfants de moins de 18 ans ont été placés en établissement, 4 216 en familles d’accueil, 8 215 dans d’autres modes d’hébergement (de type villages SOS). Dans toutes les régions, la non-séparation des fratries figure bien comme l’un des critères constitutifs de « l’intérêt supérieur de l’enfant ». Mais elle n’est que le dernier des quatre critères pris en compte lors d’un placement. En outre, depuis 2010, une nouvelle législation stipule qu’aucun enfant de moins de 6 ans ne peut être placé en institution. La variable « fratrie » n’est, le plus souvent, pas prise en compte.

En France

145 650

enfants placés à l’Aide sociale à l’enfance fin 2010 : • 53 % accueillis en familles d’accueil • 39 % en établissement • 8 % dans d’autres modes d’hébergement L’Italie (30 657 enfants placés, dont 15 203 dans des familles d’accueil et 15 454 en établissement) ne dispose pas pour sa part de loi spécifique sur le placement des fratries. En France, enfin, sur les 145 650 enfants placés à l’Aide sociale à l’enfance, 53 % sont accueillis en familles d’accueil, 39 % en établissement et 8 % dans d’autres modes d’hébergement (internat scolaire, etc.). La loi réformant la protection de l’enfance de mars 2007 précise que « le lieu d’accueil de l’enfant doit être recherché dans l’intérêt de [l’enfant] et afin de faciliter [...] le maintien de ses liens avec ses frères et sœurs en application de l’article 371-5 du code civil ». Quinze ans plus tard, rares sont les lieux qui peuvent accueillir des fratries en leur permettant de vivre ensemble et il n’existe pas de données sur la situation des fratries placées. Or, comme le rappelle Maria Herczog, « les recherches sur le lien fraternel et les fratries placées sont primordiales pour mieux comprendre les problèmes qui se posent et pour pouvoir influer sur les politiques et les pratiques qui ont des incidences sur la vie des enfants et de leurs familles. » (1) Source : Les Cahiers SOS n° 6, octobre 2012 : « Les relations fraternelles pendant le placement », chiffres 2009, 2010 et 2011 selon les pays. (2) Eurochild est un réseau européen dont la mission consiste à aider ses membres à promouvoir le bien-être et les droits de l’enfant et des jeunes en Europe. www.sosve.org rubrique Médiathèque Cahiers SOS n°6

Régines Scelles, psychologue et professeur de psychopathologie à l’université de Rouen*.

« Avant tout, écouter l’enfant » Vous avez mené des recherches pendant cinq ans sur les liens fraternels. Quels en étaient les enjeux ? Nous avons souhaité mieux comprendre à quelles situations étaient confrontés les professionnels qui accueillaient les fratries placées. Nos recherches ont principalement porté sur deux volets : repérer les moments de crise dans les liens fraternels après le placement, puis la manière dont ils étaient gérés ; identifier les outils qui pourraient être utiles aux professionnels pour analyser la qualité de ces liens entre frères et sœurs. Car des fratries sont placées ensemble sans que l’on connaisse véritablement la nature des liens qui les unissent. Or, au sein d’une même fratrie, certaines relations fraternelles peuvent être une ressource, au sens où elles représentent un pôle de sécurité, un lien à l’histoire familiale, un soutien affectif. Alors que d’autres relations seront source de maltraitance intrafraternelle. Quelle méthode avez-vous utilisée ? Nous avons opté pour une méthode dite de « regards croisés » qui a consisté, à l’occasion d’études de cas, à entendre à la fois la parole des enfants, des professionnels qui s’occupaient d’eux et des directeurs d’établissements qui avaient accueilli les fratries. Cette approche nous a permis d’avoir des repères pour voir comment enfants et adultes différenciaient ce qui relève du normal ou du pathologique dans les agressions physiques ou psychiques au sein de la fratrie. Quels sont les principaux enseignements de ces recherches ? Qu’il est urgent de doter les professionnels d’un processus d’analyse, autrement dit d’une sorte de check-list, de la qualité des liens fraternels. Nous avons démontré qu’au sein d’une fratrie, par exemple de quatre enfants, deux ou trois jeunes peuvent s’épauler mutuellement et incarner les uns pour les autres des figures d’attachement. Alors qu’un quatrième peut être jaloux de ces relations et mettre toute son énergie à perturber la qualité de ces liens fraternels. Plus important encore, nos études prouvent qu’au-delà de tout outil, il faut d’abord et avant tout prendre le temps d’écouter l’enfant raconter la façon dont il gère ses liens avec ses frères et sœurs et le rôle que cela joue dans sa vie. Cela demeure la meilleure méthode pour analyser une situation sans se tromper. * Régines Scelles est l’auteur de Liens fraternels et handicap, De l’enfance à l’âge adulte, souffrances et ressources, publié aux Éditions Érès, septembre 2010.

/

9


Parcours

• La vaccination : un axe important de prévention. •

Infirmier au village d’enfants SOS de Dafra/Bobo-Dioulasso* au Burkina-Faso, Sibiri Millogo s’investit sans compter auprès des familles de la région, qu’il soigne et sensibilise aux règles d’hygiène et de prévention.

Sibiri Millogo, infirmier au grand cœur ertains parcourent plus de 20 km à pied pour le voir. Sibiri Millogo est, avant tout, l’infirmier des 113 enfants du village SOS de Dafra, mais il accueille aussi, chaque jour, les habitants des environs. « La vaccination, la pesée et le suivi des enfants, la prise en charge des femmes enceintes sont mes principales occupations, explique Sibiri. Les consultations sont gratuites, y compris le week-end pour les cas graves ou urgents. » S’occuper des enfants même le samedi, quoi de plus naturel lorsque l’on se prénomme Sibiri ? « Sibiri, cela veut dire samedi : c’est le jour où je suis né ! », précise l’infirmier, qui impres-

C

10 / Villages de joie / MARS 2013 / N° 224 / www.sosve.org

sionne par sa haute stature, mais surtout par son regard aussi pénétrant que bienveillant. Vacciner, soigner, conseiller Chaque mois, Sibiri reçoit près de 900 patients, parmi lesquels de nombreux enfants du village SOS, des mères SOS, des membres du personnel, les élèves de l’école SOS, ou encore les enfants et adultes du programme de renforcement de la famille (PRF). 380 enfants sont pris en charge par ce programme : la plupart des familles viennent de Côted’Ivoire, chassées par les conflits internes du pays. « Je réalise un bilan médical de l’état de santé de chaque enfant que je reçois.

Je leur administre des vaccins contre la coqueluche, la polio, le tétanos, la diphtérie, le pneumocoque, et contre la rage en cas de morsure. Je cherche aussi à bien comprendre dans quel environnement vivent mes patients : cela me permet de leur apporter des conseils, pour qu’ils apprennent à éliminer certaines causes de maladie. » Sibiri remet chaque mois un rapport à l’observatoire du district sanitaire, qui dépend du ministère de la Santé, en mettant l’accent sur les cas de paludisme et de maladies épidémiques comme la rougeole ou les méningites. Il profite de cette occasion pour s’approvisionner en petit matériel médical.


• Sibiri reçoit près de 900 patients par mois. •

Des « causeries » pour la prévention santé En plus des visites à son cabinet, Sibiri organise aussi des « causeries », séances de sensibilisation et d’information auxquelles sont invités les bénéficiaires du programme de renforcement de la famille comme les habitants des environs. Une cinquantaine de personnes, majoritairement des femmes, participent à chaque séance. « Ces réunions sont l’occasion d’aborder de nombreux thèmes. Cela va des règles d’hygiène au paludisme, en passant par la planification familiale, la vaccination et tous les sujets sur lesquels les participants me demandent des informations : dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, apprentissage des gestes de premier secours, questions sur la sexualité, prévention contre le VIH et les autres maladies sexuellement transmissibles… » Les femmes peuvent aussi profiter de ces séances pour apporter leurs moustiquaires, que Sibiri imprègne de produit répulsif. Toutes ces actions portent leurs fruits. Ainsi, Sibiri se félicite de la baisse du nombre de grossesses non désirées observées chez les jeunes filles : trois à quatre cas sont aujourd’hui observés par an, contre huit à treize auparavant.

Les consultations sont gratuites, y compris le week-end pour les cas graves ou urgents. Faire mieux, grâce aux progrès de la médecine Le village d’enfants SOS de Dafra permet aussi aux familles de se voir délivrer facilement des médicaments sur ordonnance de Sibiri, grâce à la mise en place d’un partenariat avec plusieurs pharmacies des environs. L’association prend en charge une partie du coût des médicaments : les enfants bénéficiaires du PRF sont couverts à 100 % jusqu’à leur majorité. Leurs parents peuvent également bénéficier d’une prise en charge de 50 %, en fonction de leur niveau de ressources. Si Sibiri Millogo fait déjà beaucoup, il aimerait faire mieux encore.

« Afin d’actualiser mes connaissances, notamment en matière de traitements contre le VIH et de maladies infantiles, je me rends tous les soirs à l’hôpital, après mes consultations, pour observer, interroger et échanger avec mes collègues du service de pédiatrie. Je me dois de toujours rester informé, car la médecine réalise sans arrêt de nouveaux progrès », conclut Sibiri. * Soutenu par SOS Villages d’Enfants France. • Des séances d’information sont régulièrement organisées autour de thèmes variés : hygiène, paludisme, vaccinations… •

/

11


""- ' " #

% ."

! "

Š 1000wordsimages - Fotolia.com

Lejh[ dec h[ij[hW } `WcW_i ZWdi b[ YĂ„kh Z[i [d\Wdji

FAIRE UN LEGS Ă€ SOS VILLAGES D’ENFANTS, C’EST TRANSMETTRE BIEN PLUS QU’UN PATRIMOINE‌ 8ÉZhi cdjh eZgbZiigZ YZ e‚gZcc^hZg cdh VXi^dch! YZ Xdchigj^gZ YZ cdjkZVjm k^aaV\Zh HDH! YZ [dgbZg YZh bƒgZh HDH! YÉVXXjZ^aa^g! YɂYjfjZg Zi YÉV^YZg idj_djgh eajh YÉZc[Vcih½ 8ÉZhi cdjh V^YZg | d[[g^g Vjm [gƒgZh Zi hdZjgh h‚eVg‚h eVg aV k^Z idjh aZh bdbZcih fj^ [dci jcZ kgV^Z k^Z YÉZc[Vci#

DEMANDEZ DĂˆS MAINTENANT NOTRE BROCHURE : Ă‘ Ă‘ Ă‘

eVg Z"bV^a | / b[]i[jZedWj_edi@ieil[$eh] eVg i‚a / &' ++ &- (+ &( Zc gZckdnVci aZ Xdjedc g‚edchZ X^"YZhhdjh

;;;

& $ $ $

' $ ( )

*+* , $ - !

& #

$ !

$ $

% !

FVE1LG

" " # " $ % & ' ()**+ , "

! " #

$

!


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.