réFLEXions pour dEMain
Et si… les initiatives solidaires des makers enrichissaient sur le long terme le monde du soin ? Au printemps 2020, des milliers de fabricants amateurs et connectés ont soutenu les équipes de soignants en créant des masques, des visières ou encore des respirateurs, devenant un chaînon essentiel en situation de crise. Puis l’industrie a « repris » le relais. Que reste-t-il de cette dynamique en 2021 ? Permettre à des bénévoles comme les makers d’enrichir de leurs pratiques solidaires le monde du soin ne pourrait-il pas s’avérer durablement bénéfique au-delà de l’urgence sanitaire ? Comment, dès lors, opérer ce rapprochement entre les deux univers ? « La crise sanitaire a été un révélateur de la nécessité de développer une intelligence collective », selon Sandy Gil, directrice de l’offre « vie associative » à l’Adapei (Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales) de Corrèze. La structure, qui souhaite construire un tiers-lieu à destination des aidants, collabore depuis plusieurs mois avec Homemade, un collectif unique de makers, fablabs et tiers-lieux créé en mars 2020 en Nouvelle-Aquitaine. « Ce n’est pas notre culture à la base, poursuit Sandy Gil, mais nous sommes incités à aller vers davantage d’ouverture et d’inclusion dans le médicosocial : ce type de coopération apporte une vraie valeur ajoutée. » Le collectif d’acteurs d’Homemade a même proposé aux aidants ainsi qu’aux professionnels une formation gratuite pour créer des pièces en 3D pour fauteuil roulant, afin de mieux appréhender ce nouvel univers des fablabs et d’explorer leurs potentialités. 118
Se concrétisent donc en 2021 quelques rapprochements pérennes, via la mise en pratique de projets solidaires, entre les secteurs de la santé ou du médico-social et les makers, ces amateurs et artisans de la machine et du numérique. Mises en lumière par l’élan de solidarité jailli lors du premier confinement de mars 2020, ces nouvelles collaborations semblent néanmoins ne représenter qu’une petite minorité de tous les partenariats mis en œuvre l’année dernière, la plupart s’étant émoussés au fil des mois, pour ensuite être mis en sommeil. Est-ce à dire que les institutions de santé ne sont pas prêtes à donner toute leur place à ces initiatives de makers, demandant souplesse et horizontalité ? Quelles seraient les conditions pour qu’une telle évolution soit envisageable ? Au sein du collectif Homemade, qui a rassemblé au printemps 2020 une vingtaine de fablabs, six réseaux de couturières, dix coopératives, recycleries ou organisations V
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