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Division de la vente au détail, des brasseries et des boissons gazeuses

ACTION, FORCE ET UNION POUR LES TRAVAILLEURS-EUSES DE LA VENTE AU DÉTAIL, DES BRASSERIES ET DES BOISSONS GAZEUSES

par Michel Héroux, directeur, Division de la vente au détail, des brasseries et des boissons gazeuses

Partout au pays, le secteur des brasseries et des boissons gazeuses a été confronté à des épreuves et à des obstacles tout au long de 2021.

Depuis les conséquences des catastrophes naturelles sur la côte Ouest jusqu’aux vagues successives de la pandémie qui continuent de frapper toutes les régions du pays, nos membres ont su affronter les défis.

Nous avons aussi vu des éléments très positifs. Depuis le début de la pandémie en mars 2020, on a observé peu ou pas de licenciements à Coca-Cola et à Pepsi dans la vallée du Bas-Fraser en Colombie-Britannique. Le volume de production de ces deux entreprises à destination des magasins à grande surface reste en forte progression, en particulier pour ce qui est des boissons en canettes, alors que les consommateurs s’approvisionnent principalement dans les grandes chaînes nationales. La situation est bien différente chez les petits restaurateurs et dans l’industrie hôtelière, où les ventes sont en chute libre. Nous pouvons nous réjouir du fait qu’il n’y a pas eu de licenciements importants dans ce secteur, qui a dû faire preuve de créativité dans les circonstances, notamment Coca-Cola, qui a muté des travailleurs-euses tout en tenant compte de l’ancienneté.

Après la grève à l’usine d’embouteillage de Coca-Cola à Calgary, l’entreprise a consacré près de 11 millions $ à la modernisation de ses chaînes de production et pourrait procéder à d’autres améliorations et investissements à l’avenir. L’employeur a respecté son engagement d’investir et de développer les affaires pendant la durée de la convention collective. Si l’on se fie au dernier trimestre 2021, on peut affirmer que le conflit de travail a été un tournant nécessaire. À Calgary, l’entreprise a atteint un nombre record d’heures de production, ce qui réjouit nos membres et tous les services de l’entreprise. Nous sommes fiers de rapporter que nos membres estiment que tout continue d’aller dans la bonne direction. En fait, les affaires sont si bonnes chez Coca-Cola à Calgary que je prédis des salaires records parmi nos membres en 2022. L’entreprise devrait embaucher de plus en plus de travailleurs à temps partiel et augmenter le nombre de postes à temps plein. L’avenir des membres de cette usine est plus prometteur que jamais.

Chez Labatt au Québec, l’enjeu numéro un est l’embauche et la rétention de la main-d’œuvre, particulièrement chez les camionneurs et camionneuses. La compagnie n’a pas maintenu ses conditions de travail, qui étaient auparavant supérieures à celles de l’industrie, par rapport à ses compétiteurs des brasseries et au transport routier. Par conséquent, le brasseur commence à subir les contrecoups de cette attitude; la main-d’œuvre devient difficile à recruter. Les contrats de travail de nos membres chez Labatt se terminent dans 2 ans et la compagnie ne semble pas vouloir augmenter les salaires. Entretemps, l’employeur se tourne vers les travailleuses et les travailleurs étrangers pour combler ses besoins. À ce sujet, il y a beaucoup de questions qui sont en suspens et auxquelles le brasseur devra répondre tôt ou tard.

Les travailleurs-euses des commerces de détail démissionnent!

L’année 2021 a été marquée par ce que certains ont appelé la « Grande démission » : les travailleurs-euses quittant en masse leur emploi en quête d’une vie meilleure. Le secteur du commerce de détail, qui soumet injustement depuis longtemps ses travailleurs-euses à de faibles salaires et à de mauvaises conditions de travail, a été l’un des secteurs les plus durement touchés. Sans surprise, les détaillants figurent également parmi ceux ayant le plus de difficultés à embaucher de nouveaux travailleurs-euses. Bien que le problème soit moins grave dans les magasins syndiqués, toutes les entreprises de vente au détail sont confrontées à ces problèmes et devront s’efforcer de proposer des horaires plus stables, de meilleurs salaires et de meilleurs moyens pour faire face aux clients difficiles.

Des grévistes de Molson et les permanents syndicaux de la Section locale 1999 participaient à la Journée des travailleuses et des travailleurs. Ils ont pris la tête de la Marche du 1er mai et ont fait résonner leurs voix au centre-ville de Montréal.

Grève à Molson-Coors

La grève chez Molson-Coors à Montréal a été déclenchée le 25 mars dernier après une assemblée syndicale qui a soudé les membres affiliés à la Section locale 1999. En effet, 99 % des personnes présentes ont non seulement voté contre les dernières offres patronales, mais aussi en faveur d’une grève!

Les négociations ont été très difficiles puisque les employeurs ont menacé les Teamsters à plusieurs reprises d’imposer un lockout. De fait, les dernières offres patronales étaient nettement insuffisantes : hausses salariales ridicules, non-respect de l’ancienneté, organisation du travail à revoir et bien d’autres enjeux sont au cœur du litige.

Puis, des briseurs de grève ont été identifiés, ce qui a fait mal paraître le brasseur aux yeux du public. La compagnie a dû reconnaître implicitement la présence de ces scabs et agir en conséquence. Une pénurie de produits Molson est aussi venue exaspérer les propriétaires de bars et de restaurants qui tentent de reprendre leurs activités après une pandémie éprouvante.

Le brasseur pourrait se retrouver avec un autre problème lorsque la grève sera terminée. Au moment d’écrire ces lignes, près de la moitié des grévistes se sont trouvé des emplois ailleurs et plusieurs d’entre eux envisagent de ne plus revenir à l’usine. L’attitude de la compagnie dans ce conflit de travail est en train de nuire à leur image dans un contexte d’inflation et de pénurie de main-d’œuvre.

Molson-Coors, auparavant une entreprise familiale proche de ses salarié·es, est tristement devenu un géant brassicole sans âme.

Assemblée syndicale des travailleurs-euses de Molson.

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