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Dans le futur de l’industrie
Ultra moderne et connectée, l’usine du futur propose une révolution du processus industriel, basée sur les nouvelles technologies et l’innovation. Considérée comme la quatrième révolution industrielle, celle-ci combine les objets et l’internet. Qu’en est-il de tout cela en Belgique?
3 QUESTIONS À...
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JÉRÔME PEDRENO BUSINESS DEVELOPER, REFLEX LOGISTICS SOLUTIONS
Usines 4.0: quelles sont les évolutions récentes? «Les industriels investissent désormais massivement dans les nouvelles technologies et la robotisation. En parallèle, avec le développement des marketplaces, ils vendent en direct à leurs clients finaux. Les usines deviennent des centres logistiques capables de traiter, préparer et expédier des commandes reçues en e-commerce.»
Quel est l’apport de l’IoT dans les usines? « Les robots apportent des gains de productivité mais, jusque-là, leurs données étaient peu exploitées. Grâce aux technologies de big data et de machine learning, les données fournies par tous ces objets connectés sont désormais traitées et analysées. Elles permettent de mieux piloter la production en temps réel, d’anticiper d’éventuels problèmes et de gagner en traçabilité. »
Comment optimiser les processus de l’usine en tant que site logistique? « Pour les industriels, il s’agit de piloter plus finement les flux logistiques, en amont et en aval des lignes de production. Cela passe par la mise en œuvre de logiciels de gestion logistique. Des plateformes digitales collaboratives permettent par ailleurs d’échanger les datas avec leurs partenaires en temps réel, afin d’ajuster et/ou de personnaliser la production à la demande du client final.»
L’industrie manufacturière est l’un des piliers de l’économie en Wallonie. Celle-ci pourrait permettre un renouveau social et environnemental si l’opportunité d’un passage au numérique est saisie. Ce serait l’occasion de repositionner ce secteur parmi les leaders européens, voire mondiaux.
Beaucoup d’entreprises et d’organismes se sont donné cette mission dont Digital Wallonia, qui a lancé son programme Made Different fédérant 35 partenaires. « Avec 150 000 emplois, le secteur industriel est le quatrième secteur wallon le plus important en termes de volume de main d’œuvre » indique Benoit Hucq, l’un des représentants de Digital Wallonia. « Le passage vers le numérique et les nouvelles technologies est donc une priorité pour nous. »
« Le projet Made Different propose un programme d’accompagnement vers l’industrie du futur. C’est également un réseau d’entreprises qui partagent une démarche favorisant la croissance et l’innovation » explique B. Hucq. « Ce programme utilise une méthodologie orientée sur l’amélioration des processus de fabrication. On va aider les entreprises à se transformer en plusieurs étapes pour favoriser l’appropriation de ces nouvelles technologies. »
Le passage à l’industrie 4.0 est une numérisation de l’entreprise. Elle implique une transformation digitale englobant les technologies de l’information, le matériel et les logiciels. Le but est de mettre en œuvre une communication continue et instantanée entre les outils et postes de travail qui se trouvent dans la chaîne de production, pour la rendre plus flexible, efficace et écologique. De nombreux outils utilisant le big data et le cloud sont utilisés pour augmenter la productivité, réduire les coûts et la consommation énergétique. Les technologies utilisées pour atteindre l’industrie 4.0 sont l’Internet of Things (IoT), le Cyber Physical Systems et le Cloud Manufacturing. À travers, par exemple, des capteurs connectés qui récoltent un grand nombre de données (big data), il est possible d’anticiper les défaillances de machines, de détecter un ralentissement de la chaîne ou de contrôler la qualité de la production.
— BENOIT HUCQ, REPRÉSENTANT DE DIGITAL WALLONIA

Mais qu’en pensent les entreprises qui ont déjà amorcé leur transition? « Je suis très satisfait d’être passé en 4.0, c’est très intéressant en ce qui concerne l’optimisation des cycles de production » explique François Leroy, le gérant de la société Lescav, spécialisée dans la fabrication d’outillage industriel. « On a aussi pu constater un gain d’efficacité concernant la gestion des flux qui varient sans cesse. Grâce aux nouvelles technologies, on arrive à faire beaucoup de choses avec peu de personnes. Le personnel reste donc au sein de l’entreprise quoiqu’il arrive. »
« Au niveau de notre entreprise, je vois deux intérêts au fait d’être passé au 4.0 » indique François Leroy. « Dans un premier temps, c’est purement par rapport au fonctionnement de l’entreprise. Nous sommes une PME, nos produits étaient fabriqués de manière artisanale. Nous nous devions d’évoluer vers l’industrialisation donc nous sommes directement passés au 4.0. On pourrait comparer notre décision avec celle des pays en voie de développement qui visent directement les dernières technologies. Ensuite, ce sont des produits qui aident nos clients à s’engager sur le même chemin. On regarde toujours ce que les industriels utilisent. »
« Passer en 4.0 n’est pas si facile » admet François Leroy. « Les technologies actuelles sont tout le temps en développement. Les grandes entreprises qui ont de gros budgets n’ont pas de problèmes. C’est plus difficile pour les PME car on a un budget plus limité. Mais dans l’ensemble, on ressort bénéficiaire de ce passage au 4.0. La Région wallonne est très impliquée, elle fournit un budget assez conséquent et leurs partenaires, qui sont sur le terrain, nous aident au maximum. »
L’industrie connectée et sécurisée
Optimiser la supply chain, c’est connecter chacune des étapes pour en fluidifier le déroulement. Si cette masse de données est une mine d’or pour l’industrie, elle peut aussi être sa faille. Gare à la cybersécurité des usines.
La transition numérique conduira à terme à une connectivité complète de nos industries. Un logiciel de pilotage de la production (MES) et à un système de base de données peuvent gérer en temps réel le déroulement de la supply chain. « L’IIoT [Internet Industriel des Objets, NDLR] veille à ce que les machines puis les biens produits répondent aux exigences des clients et aux objectifs commerciaux. Se connecter est la seule façon pour une entreprise de rester compétitive, mais cela pose aussi question, alors que la sécurité et l’accès aux données sont un défi majeur », déclare Marlon Hiralal, managing partner chez Aurelius Enterprise, une société qui aide les entreprises souhaitant mettre en œuvre des stratégies IIot et MES.
En robotisant les usines, via des machines connectées, en collectant plus de données et en utilisant des techniques d’analyse avancées, l’industrie peut répondre avec rapidité aux exigences du marché comme l’explique Marlon Hiralal. « Le but est d’être réactif et agile face aux demandes et changements du marché, en maintenant des coûts de fabrication aussi bas que possible. » Laurens van solutions PGI pour le commerce de gros et la distribution, il explique: « L’IIoT et le MES aident les gens à collecter, rassembler et relier des informations provenant d’innombrables sources. Leur croisement avec les données commerciales du PGI
Se connecter est la seule façon de rester compétitif mais pose aussi question, alors que la sécurité et l’accès aux données sont un défi majeur.
Zuylen, coordinateur de l’innovation pour les solutions PGI (Progiciel de gestion intégrée), travaille comme consultant commercial pour Kerridge Commercial Systems, une entreprise spécialisée dans les offre un aperçu des opportunités et des risques pour l’entreprise. Leur analyse permet d’envisager les meilleures tratégies possibles. » C’est la base de la Business Intelligence. Mais qui dit datas dit aussi risque de vol. Nous ne semblons pas encore tout à fait conscients des conséquences d’une connectivité totale. M. Van Zuylen: « Avec l’avènement des nouvelles technologies, les connexions à internet ne font qu’augmenter. La robotisation des entreprises permet une personnalisation des services et productions: les panneaux de bois aux dimensions demandées par le client, la sélection automatisée du menu d’une chaîne de restaurants, le taux d’humidité des serres surveillé en temps réel via des capteurs, des médicaments livrés par drones, les exemples sont nombreux, les opportunités aussi. Il ne faudrait pas oublier pourtant que les risques le sont aussi. » Le risque zéro en matière de système informatique n’existe pas. Plus un système de communication est ouvert, entre le fabricant, ses fournisseurs et ses clients par exemple, plus il est important de maîtriser cette ouverture: les secrets industriels sont des données autrement plus sensibles que des données logistiques et doivent être protégés à tout prix.
À propos de Böwe Systec:

L’expertise de Böwe Systec réside dans la fourniture de solutions de pointe pour un large éventail de marchés et d’applications alliant qualité, entreprenariat, et diversité. Nous associons les avantages d’un groupe actif à l’échelle mondiale avec la force d’une présence locale. Les besoins de nos clients nous inspirent pour un développement continu de notre portefeuille de produits en fonction de leurs souhaits. De plus, forts de la solidité financière du groupe Possehl, nous avons la stabilité et la flexibilité nécessaires pour suivre cette voie à long-terme.
Aider l’e-commerce à passer à la vitesse supérieure
L’essor du commerce électronique et la gamme de produits aux dimensions diverses et variées qui sont vendus par ce canal posent un fameux nouveau défi au secteur de la logistique. Mais des réponses très pertinentes existent!
Les experts sont unanimes: l’e-commerce devrait encore prodigieusement progresser, au moins dans les cinq ans qui viennent. Et tout comme les coursiers et les livreurs, les centres de distribution doivent répondre à une augmentation du nombre de colis, à une exigence de délais de livraison toujours plus courts et à une diversification exponentielle des objets à traiter.
« Nous faisons effectivement face à une demande de prestations de plus en plus optimalisées », confirme Johnny Sanders, Account Manager intra-logistique Benelux chez Böwe Systec, qui développe des solutions d’envoi, de tri et de packaging dans la chaine de distribution à distance. « Et ces prestations doivent être adaptées à ce que recherche chaque magasin. » Dans cette optique, le Warehouse Management Systems (WMS) et le Warehouse Control Systems (WCS) restent les deux concepts essentiels. Les systèmes autonomes et les robots jouent également un rôle croissant dans l’automatisation des magasins. Sanders: « Nous devons être capables d’optimiser tous les processus internes, sans négliger une consommation énergique optimale et économique. Un processus que nous résumons simplement: “from goods in to good out”. » Les centres de tri ont aussi besoin de solutions efficaces et flexibles pour améliorer et automatiser leurs processus, et rendre la livraison des paquets aussi plus rapide et fiable que possible. « C’est la conception et la souplesse d’utilisation de nos systèmes de tri qui en font une solution efficace et adaptée à chaque cas. De plus, nos solutions de tri, armées d’une technologie révolutionnaire, peuvent traiter des envois aux formes improbables. Nous proposons des solutions individuelles adaptées aux spécificités des endroits où nous nous déployons, parce qu’il est impensable de se contenter de concepts standardisés!”, ajoute Johnny Sanders.
Pour optimiser un centre de tri, l’idéal est de l’équiper d’une machine permettant de traiter, en toute sécurité, des objets de toutes sortes, du tube de rouge aux cartons de bananes. S’il est possible, pour les centres qui gèrent petits paquets et marchandises légères de s’équiper d’un système spécifique, une machine disposant d’une technologie « Push-Tray » peut traiter sans soucis des objets jusque 31,5 kilos. Il existe également une solution qui s’adaptent aux espaces réduits, avec une machine verticale.
Enfin, des systèmes de plus en plus performants existent. Par exemple, le « Double Split-Tray », avec ses deux compartiments, double la capacité de la machine, qui peut prendre en charge jusqu’à 16.000 objets à l’heure. Des systèmes performants pour faire face à l’émergence d’un e-commerce qui n’en finit pas de susciter de très bonnes idées!