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Tirer les bons cordons financiers

Anticiper sa succession : comment donner ?

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Philippe Mignon

CEO de Farmafyt

Prévenir avec les médecines naturelles, est-ce moins guérir par les médecines traditionnelles ? « Beaucoup des maladies chroniques sont liées au mode de vie et à l’environnement. L’alimentation déséquilibrée et la baisse des qualités nutritives également. Les compléments alimentaires sont une solution pour rééquilibrer et renforcer le corps. Par ailleurs, l’écosystème wallon des produits de santé est mondialement reconnu (27 % des exportations wallonnes). »

Qu’est-ce que la médecine intégrative ? « Elle propose des traitements en intégrant à la médecine conventionnelle les médecines naturelles et les thérapies de style de vie comme le sport, la gestion du stress ou la nutrition. Elle montre de bons résultats contre les maladies chroniques. »

Quel avenir pour les produits de santé naturels ? « Du côté du patient, on observe une tendance lourde vers les traitements naturels (peu d’effets secondaires), et les médecins réagissent de plus en plus favorablement grâce à des produits mieux étudiés et plus sûrs ! »

Faire un don peut permettre d’éviter des droits de succession trop élevés. Cela peut aussi donner droit à des réductions d’impôts. Mais les conditions d’application sont nombreuses.

Boris De Vleeschouwer travaille pour Legacio, une startup belge experte en droits de succession. La question des dons est fréquente. Pour lui, la motivation principale est de réduire in fine le montant des droits de succession, « outre la réelle volonté de gratifier une personne par le biais d’une donation ». Olivier Janssens est avocat, parmi ses spécialités : le droit des successions et héritages. L’autre avantage ? Limiter les droits de succession. Dans le cas d’une donation, les bénéficiaires paient des droits « de 3 % ou 3,3 % selon la région ».

« Un autre intérêt, qui n’est pas un intérêt fiscal, mais civil, est d’anticiper la succession et transférer une partie des avoirs à la génération suivante, qui en a plus besoin. » Il peut également y avoir la poursuite d’objectifs moins avouables. Essayer d’avantager un enfant par rapport à un autre par exemple. « Parfois, on s’arrange pour les dissimuler. En retirant par exemple de l’argent, personne ne saura ce qu’est devenue la somme. Les héritiers devront prouver qui en aura été le bénéficiaire pour pouvoir faire les comptes entre eux. » Il rappelle qu’il faut cependant rester dans la légalité : un donateur ne peut pas donner plus de 50 % de son patrimoine à un tiers sans violer la réserve de ses enfants.

Boris De Vleeschouwer souligne également la limite : « En cas de dépassement de cette limite, les enfants pourraient réclamer aux tiers bénéficiaires, lors du décès du donateur, une somme d’argent ». Lorsqu’il n’y a pas de conflit, les dons permettent d’anticiper la logistique des legs. L’expert en succession de chez Legacio parle notamment d’éviter l’indivision entre les héritiers : « Si la succession est composée de deux biens immobiliers, il peut être préférable d’en donner un à chaque enfant. Pour éviter que chacun détienne une moitié, avec une gestion commune des deux biens. » Cela présente aussi l’avantage de se décharger de la gestion d’un patrimoine.

La startup est régulièrement confrontée à des donations qui ont été réalisées sans l’aide d’un professionnel qui finissent « trop souvent par une augmentation des droits de succession et/ou des litiges entre héritiers, car les conditions n’ont pas été respectées ». Son expert n’a qu’une seule recommandation : consulter un spécialiste. « Une donation peut paraître simple à réaliser, mais les erreurs sont fréquentes et douloureuses. »

Une donation peut paraître simple à réaliser, mais les erreurs sont fréquentes et douloureuses.

— Boris De Vleeschouwer

Par Charlotte Rabatel

Michel Drucker « On m’a reproché d’être trop indulgent et naïf »

Il a su se faire une place dans le cœur des gens depuis plus de cinquante ans. Sa gentillesse et sa bienveillance ne sont pas une stratégie, mais sa nature. Rencontre avec ce bosseur qui s’est hissé au sommet avec passion.

Par Marc Ducharlier Photo Guillaume Gaffiot

Les gens qui ne font pas de sport ne peuvent pas s’imaginer tout ce qu’on peut en tirer.

Plus de 50 années de carrière ! Et toujours avec élégance et respect vis-àvis de vos invités. « Plus jeune, on disait souvent de moi que j’étais absent, pas très discipliné. Mais on ajoutait toujours que j’avais un bon fond, que j’étais un bon camarade. Je n’ai vraiment pas dû forcer ma nature pour faire ce métier avec bienveillance. On m’a souvent reproché d’être trop indulgent et même trop naïf parfois. Mais je ne veux être ni dans l’affrontement ni dans la moquerie. Et le sport en cela, que j’ai beaucoup pratiqué, est une belle leçon d’humilité. Célèbre ou non. Riche ou non. La résistance et le mental sportifs sont très importants. Et ceux qui tiennent la route sont ceux qui sont les plus forts mentalement. Je ne vois pas comment on peut traverser le temps sans avoir une certaine compassion et une certaine indulgence pour son prochain. »

Après 53 ans d’une carrière incroyable, vous connaissez de nouvelles émotions fortes avec la scène. Une seconde vie pour vous ? « Absolument. J’avais cette envie qui revenait régulièrement et secrètement en moi. Je vis une aventure totalement surprenante. Je voulais avoir peur : redémarrer de zéro, retrouver mes sensations et mes inquiétudes de débutant, repartir sur une page blanche. Et en écrivant, je ne savais pas que j’aurai un tel accueil de la part du public. C’est une grande récompense qui me va droit au cœur. »

C’est le public, d’une certaine façon, qui vous donne cette énergie ? « Oui. J’ai commencé à faire de la scène à 74 ans. Ce qui est très tard, mais je voulais connaître ce frisson. Je me dis toujours que je veux encore voir les gens lorsque la télévision va s’arrêter. J’aime voir les gens, monter sur scène pour les rencontrer, c’est merveilleux : de l’avant. Une vie et une carrière ne se font pas sans échecs non plus. Cinquante ans, ce n’est que la moitié de la vie. »

ils vous donnent des ailes ! Être seul sur scène, sans musiciens, sans prompteur ni souffleur, avec seulement sa mémoire, c’est la chose la plus dure, mais quel bonheur ! Je reviendrai bientôt en Belgique sur scène. »

Dernièrement, vous avez passé des moments difficiles ? « Oui, et je suis un miraculé. On n’était pas loin d’une catastrophe avec un pronostic vital engagé. Imaginez, moi qui suis hypocondriaque… Mais cette expérience a été enrichissante sur bien des points. J’ai toujours été sportif, et continue de faire beaucoup de sport. Je fais du vélo et du rameur. Je démarre le matin par une heure d’activité physique avec bonheur. J’ai passé l’été en Provence afin de bien me ressourcer pour retrouver les plateaux de télévision. Aujourd’hui, je suis un homme heureux : j’ai reçu énormément de courriers de la part des gens. Des sacs entiers venant de plusieurs pays. Leur amour m’a beaucoup touché. »

Il faut bien avouer que ces dernières années, vous ne vous êtes pas ménagé, non ? « C’est vrai, avec toutes mes activités… Sans oublier que je me suis fait quand même beaucoup de soucis aussi. Je m’inquiétais du jeunisme ambiant, du risque de me faire dégager. Tout ça m’a trotté dans la tête. C’est peut-être aussi génétique. Mon père avait également des problèmes de troubles du rythme cardiaque. Mais aujourd’hui, j’ai la pêche. Mon envie et mon défi étaient de revenir en forme et à fond. J’ai tout fait pour être bien présent à nouveau à la télévision. »

De vous à moi, passé la cinquantaine, avez-vous eu des inquiétudes ? « On a toujours des inquiétudes, à tous les âges. Dans la vie personnelle ou professionnelle, les angoisses, les craintes, les peurs sont présentes. Il ne faut pas baisser les bras, mais aller Quel conseil donneriez-vous aux gens qui passent le cap ? « De ne pas trop regarder dans le rétroviseur. Toujours devant soi. De continuer à “avoir l’envie” comme le chantait si bien Johnny Hallyday. Les plus belles années d’une vie sont celles qu’on n’a pas encore vécues. Cinquante ans, ce n’est pas rien ! J’ai 79 ans, je peux vous dire qu’être un sexagénaire ou un octogénaire aujourd’hui n’a plus rien à voir avec l’époque de nos parents. Cinquante ans, c’est très jeune. Regardez Hugues Aufray qui a eu 92 ans. Il chante encore 40 à 50 fois par an. »

Et d’ailleurs, à quoi pensez-vous lorsque vous regardez dans le rétroviseur ? « Je pense à l’adolescent que j’étais. D’ailleurs, j’y ai beaucoup pensé lorsque j’étais hospitalisé. Je pense aussi au passionné de sport que j’étais. D’autant plus que c’est le sport qui finalement a guidé ma vie, qui m’a aidé et permis de faire ce parcours aussi long. Vous savez, les gens qui ne font pas de sport ne peuvent pas s’imaginer tout ce qu’on peut en tirer. J’en parle dans mon livre Ça ira mieux demain. »

Smart Fact.

Si vous n’aviez pas été Michel Drucker, vous auriez voulu être… « J’aurais aimé être Docteur Drucker, comme mon père, Abraham Drucker. Un vrai médecin de famille comme on n’en fait plus. Un médecin comme il y en a dans les villages. Qui était de garde tout le temps. C’était sa vocation. Il aimait ses patients. »

3 questions à.

Stéphane Belin

Directeur de l’ASBL PSD-Vitatel

Peut-on parler d’évolution de l’autonomie des personnes âgées ? « L’autonomie progresse ! Aujourd’hui, on cherche de l’aide pour pouvoir rester chez soi jusqu’à 85 ans, alors que l’âge pivot était de 79 ans voici une bonne vingtaine d’années. C’est la preuve que la perte d’autonomie arrive plus tard. »

Quelle place pour l’humain dans un processus vers davantage d’autonomie pour un aîné ? « Elle est énorme ! Outre les services d’aide, la base reste surtout les aidants proches comme les amis, les voisins ou la famille. Il ne faut jamais oublier que les voisins ou les amis sont parfois géographiquement plus poches, et donc il est souvent plus simple de faire appel à eux qu’à la famille. En 30 ans d’activité, j’ai vu le rôle des aidants proches prendre de l’ampleur. »

Jusqu’où la technologie peut-elle jouer un rôle ? « Elle peut aider, si on la voit comme un moyen, pas comme une finalité. La prise des paramètres médicaux à distance, par exemple, ou le “pilulier intelligent”, qui évite de prendre un de ses médicaments au mauvais moment ou d’oublier de le prendre. Ce genre de souci est à la base de 20 % des hospitalisations de personnes âgées. »

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