Athlete pathway printemps 2016

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SIRCuit DE

parcours

l’athlete croire soutenir renforcer l’avenir

Printemps 2016

Le système sportif a besoin d’athlètes mûrs pour une promotion, et non d’athlètes retraités

Aussi à l’intérieur:

Stades Initiaux - Water Polo Canada Patinage de vitesse Canada - Le développement du sport et des athlètes grâce à la tenue d’événements DLTP Autochtones - mis à jour 2016


CHER PASSIONNÉ DE PROGRAMMES SPORTIFS, Nous nous réjouissons de voir la grande passion de notre communauté sportive envers la création d’occasions qui permettent à nos jeunes d’avoir du plaisir et de développer leurs compétences personnelles et athlétiques! Alors que le printemps bat son plein dans tout le pays, nous vivons de nombreuses transitions : des sports d’hiver aux sports d’été, et des activités intérieures aux plaisirs de l’extérieur. Dans l’ensemble, l’énergie de nos jeunes est mise à l’avant-plan grâce à ce sentiment d’animation. Le présent numéro du SIRCuit du parcours de l’athlète se penche sur les diverses occasions de transition. Qu’il s’agisse de commencer un nouveau programme ou un nouveau sport, de faire une transition vers un programme sportif plus compétitif, ou de terminer un programme de haute performance, les transitions ouvrent de nouvelles portes et de nouvelles possibilités pour pratiquer le sport dans une diversité d’environnements. Nous sommes particulièrement enthousiastes de vous faire part de la mise à jour des ressources du développement à long terme du participant autochtone (DLTPA) 1.0. Ces ressources, développées en collaboration avec le mouvement la Société du sport pour la vie et le Cercle sportif autochtone, jouent un rôle de premier plan pour aider les enfants à rehausser leur savoir-faire physique, établir un parcours pour les athlètes, et faire en sorte que la population autochtone est active pour la vie. D’autres articles du présent numéro nous encouragent à apprendre les uns des autres et portent sur : • les étapes de départ du water-polo; • le rôle de la tenue d’événements de Patinage de vitesse Canada dans le développement des athlètes et du sport en général; • les façons d’aider les athlètes adolescents en croissance à éviter les blessures; • le développement de compétences en leadership chez les jeunes femmes; et

EN

CHIFFRES 9-12

ans, soit la fourchette d’âge optimale pour développer et apprendre des compétences

60

minutes consécutives, soit le temps maximum qu’un enfant devrait être au repos sauf lorsqu’il dort

• de nouvelles recherches qui examinent les occasions de mettre en œuvre des programmes sportifs sécuritaires sur le plan de la culture. L’engouement du printemps est idéal pour nous encourager à tirer profit de nouvelles occasions liées aux programmes sportifs. La croissance et le développement par l’entremise du sport motivent nos jeunes athlètes, et les transitions réussies grâce au sport nous habilitent tous. Merci de faire avancer le sport au Canada. Cordialement,

Debra

Debra Gassewitz Président et directrice générale, SIRC

Venez pour les ressources sur le sport, restez pour l’excellent réseau Joignez-vous à des milliers qui tirent profit de nos ressources chaque jour

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facteurs clés sur le développement à long terme des participants autochtones

70:30

est le ratio optimal d’entraînement versus compétition lors de l’étape « apprendre à s’entraîner »

www.sirc.ca/fr

@SIRCtweeter

Nous mandatons le sport Le SIRC est l’expert de premier plan pour l’anayse des contenus et des communications à caractère sportif 2

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athlètes ont reçu un soutien pour les frais de scolarité


À L’INTÉRIEUR Le système sportif a besoin d’athlètes mûrs pour une promotion, et non d’athlètes retraités

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Alan Zimmermann, Directeur, Politique et plannification au Sport Canada, parle de la nécessité de bons programmes de transition qui permettent de réinvestir leur expérience sportive dans le sport

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Stade Initiaux - Water Polo Les enfants devraient bénéficier d’une grande diversité d’opportunités sportives dans les stades de développement afin de favoriser un style de vie actif. Nous nous entretenons avec Water Polo Canada, qui nous fait part de son expérience de créer des opportunités de développement pour les athlètes.

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Nous avons discuté avec Ian Moss, chef de la direction de Patinage de vitesse Canada, au sujet de sa récente expérience en tenue d’événements de haut niveau et des répercussions sur le développement du sport en général, des athlètes et des entraîneurs.

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Ces documents ont pour objectif d’accroître le pourcentage d’enfants autochtones présentant un savoir-faire physique, de déterminer et d’assurer un soutien aux athlètes autochtones dans leurs parcours de performance sportive et d’augmenter le nombre d’Autochtones actifs pour la vie.

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Une poussée de croissance rapide peut souvent faire perdre l’équilibre des adolescents ou les rendre maladroits. Les entraîneurs peuvent faire leur part des choses pour prévenir les blessures en étant conscients des changements qui se produisent dans le corps d’un jeune athlete.

Préparer le terrain pour l’avenir : Développement des compétences en leadership chez les jeunes femme

Patinage de vitesse Canada : Le développement du sport et des athlètes grâce à la tenue d’événements

DLTP Autochtones

Douleurs de croissance : Comment les entraîneurs peuvent-ils prévenir les blessures chez les athlètes adolescents?

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De nombreux facteurs ont mené à le manque de representation des femmes dans les postes de leadership dans le sport, mais ce problème peut notamment être réglé en mettant l’accent sur l’enseignement des compétences en leadership chez les filles dès un jeune âge.

Recherches en cours : La gestion de la diversité à offrir des programmes en matière de securisation culturelle?

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Des points saillants d’un article récent qui se penche sur la gestion de la diversité et la formation en matière de sécurisation culturelle à l’intention des moniteurs de programmes de sports.

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p.8 p.14 SIRCuit Parcours d’athlète est financé en partie par ENGLISH

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LE SYSTÈME SPORTIF A BESOIN D’ATHLÈTES MÛRS POUR UNE PROMOTION, ET NON D’ATHLÈTES RETRAITÉS Alan Zimmermann, Directeur, politique et planification Sport Canada

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rop souvent, j’ai entendu des athlètes parler de la fin de leur carrière sportive de haut niveau comme étant leur « retraite ». C’est vrai qu’il peut y avoir certaines similitudes entre la retraite de la vie professionnelle et la fin de la poursuite des objectifs associés au sport de haut niveau. Toutefois, j’estime que la référence à la « retraite » en ce sens constitue une analogie imparfaite, car elle renvoie beaucoup trop à une finalité. En outre, il ne s’agit pas vraiment d’une retraite, mais d’une transition. Une transition qui apporte son lot de nouvelles possibilités quant à la poursuite du sport. C’est pourquoi je préfère parler de promotion dans le sens de l’obtention d’un grade. Une « promotion » implique qu’il y a quelque chose après, une autre étape. Je préfère le terme « promotion » aussi à cause de son association avec le savoir et le potentiel. Alors pourquoi est-ce qu’on ne parlerait pas d’une promotion plutôt que d’une retraite lorsque nos athlètes cessent de pratiquer leur sport de haut niveau? Est-ce que les athlètes et les leaders du milieu du sport adopteraient une approche différente si on parlait de « promotion » plutôt que de « retraite»? Actuellement, le monde du sport a

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besoin de personnes possédant une variété de talents et de compétences pour offrir un sport de qualité. En plus d’entraîneurs et d’officiels de qualité, nous avons besoin de gens dans les domaines des finances, du marketing et du leadership à l’échelle locale, provinciale et nationale. Nous savons que les athlètes de haut niveau acquièrent une expérience riche dans leur sport pendant leur carrière sportive. Il semble que les athlètes de haut niveau soient une ressource inexploitée. Ce dont les organismes nationaux de sport et les athlètes de haut niveau ont besoin, ce sont de bons programmes de transition qui permettent de réinvestir leur expérience sportive dans le sport, de différentes façons. Les leaders du monde du sport et les athlètes passent à côté d’une chance inouïe de travailler ensemble. Les attentes énoncées dans la Responsabilisation, mesures de rendement pour les organismes nationaux sportifs qui bénéficient d’un financement comprennent un programme de transition solide pour les athlètes qui engloberait la prestation d’information et de ressources ciblées aux athlètes qui seraient axées sur les options touchant le sport. Afin de bâtir une stratégie de transition efficace, les leaders sportifs devraient tenir compte des besoins et des possibilités dans l’ensemble de leur sport, et se poser des questions comme celles-ci :

• Quels sont les intérêts autres qu’athlétiques des athlètes de haut niveau dans mon sport? • Quelles sont les compétences qui manquent souvent dans mon sport? Est-ce qu’elles sont au niveau de l’entraînement? De la gouvernance? Du marketing? • Après leur promotion, où est-ce que l’expérience, le savoir et les intérêts autres qu’athlétiques des athlètes de haut niveau pourraient contribuer à combler les manques dans mon sport? • Dans mon sport, comment pourraiton établir des correspondances entre les possibilités de bénévolat ainsi que les occasions professionnelles et l’expérience, le savoir et les intérêts autres qu’athlétiques des athlètes de haut niveau à la suite de leur promotion? • Que pourrait faire mon sport pour aider les athlètes dans leur transition à la suite de leur carrière sportive en mettant l’accent sur les possibilités liées à mon sport? En répondant à la dernière question, les leaders du sport pourraient mettre à profit les programmes qui sont déjà offerts aux athlètes de haut niveau. Par exemple, dans le cadre du Programme d’aide aux athlètes (PAA) de Sport Canada, le gouvernement du Canada fournit une aide financière pour aider les athlètes de haut niveau qui satisfont aux exigences


« En outre, il ne s’agit pas vraiment d’une retraite, mais d’une transition. Une transition qui apporte son lot de nouvelles possibilités quant à la poursuite du sport ... Actuellement, le monde du sport a besoin de personnes possédant une variété de talents et de compétences pour offrir un sport de qualité ... [et] les athlètes de haut niveau soient une ressource inexploitée »

PAA – Saviez-vous que? Une aide financière peut être offerte pour suivre des programmes à temps partiel ou à temps plein menant à l’obtention d’un grade, d’un diplôme ou d’un certificat dans les écoles admissibles. Les programmes menant à l’obtention d’un grade peuvent être de premier, deuxième ou troisième cycle universitaire, ou encore de niveau professionnel. Les cours s’inscrivant dans le Programme national de certification des entraîneurs de l’Institut national de formation des entraîneurs ou d’autres établissements peuvent également ouvrir droit au soutien pour les frais de scolarité. Le montant maximum accordé pour un cycle de brevets est de 5 000 $, jusqu’à un maximum de 25 000 $ à vie. En 2015: • 451 athlètes ont reçu un soutien pour les frais de scolarité • 270 athlètes ont reçu des crédits différés pour frais de scolarité.

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en matière d’entraînement et de compétition de haut niveau à obtenir un diplôme d’études postsecondaires. Il existe aussi les crédits différés qui sont offerts aux athlètes brevetés qui reportent les études postsecondaires en raison de leur participation au sport de haut niveau. « Plan de match » est une initiative lancée récemment par le Comité olympique canadien, le Comité paralympique canadien, le gouvernement du Canada et les Instituts canadiens du sport. Plan de match, qui est offert par l’intermédiaire de tous les centres et les instituts canadiens multisport, aide les athlètes à opérer la transition en leur fournissant de l’information et des services de consultation sur la gestion de carrière, la santé mentale, le réseautage et le développement des compétences. En coordonnant les initiatives des organismes nationaux sportifs dans le but d’encourager les athlètes, après leur carrière dans le sport de haut niveau, à travailler dans le système sportif et à se prévaloir de l’aide offerte par le PAA et Plan de match pour effectuer des études postsecondaires, les leaders sportifs peuvent contribuer à faciliter la transition des athlètes de haut niveau. Tous ces facteurs démontrent l’importance de la collaboration entre les leaders sportifs et les athlètes pour créer/améliorer les programmes de transition des athlètes. Grâce à Plan de match, les leaders sportifs peuvent sensibiliser les athlètes à l’importance de commencer tôt à planifier leur après-carrière d’athlète. Le PAA peut aider les athlètes à obtenir l’éducation dont

ils ont besoin pour leur prochaine carrière. En connaissant les besoins et les lacunes dans leur sport, les leaders sportifs peuvent aider les athlètes, après leur carrière dans le sport de haut niveau, à combler leurs ambitions grâce aux occasions offertes dans le monde du sport. Paver la voie des athlètes, à la suite de leur promotion, pour qu’ils réintègrent le sport, soit en tant qu’entraîneurs, officiels, bénévoles ou professionnels, contribue à améliorer la viabilité du système sportif et, en définitive, au développement de la prochaine génération d’athlètes. u

Veuillez consulter Canada.ca/Sport ou nous joindre sur Facebook et Twitter pour en apprendre davantage au sujet du soutien du gouvernement du Canada au système sportif Canadien et à nos athlètes du terrain de jeu au podium.

Inscrivez-vous au SIRCuit Parcours de l’athlète ici SIRCuit

parcours

DE

l’athlete croire soutenir renforcer l’avenir hiver 2016

Aussi à l’intérieur:

Les transitions réussies font partie intégrante d’un système sportif solide et bien aligné ENGLISH

Voix de la Communauté: Canada Basketball et Club de ski de fond Nakkertok Créer des occasions sportives significatives pour les jeunes athlètes handicapés Adoption et mise en œuvre par les entraîneurs du modèle de DLTA Entraînement-Garder le sport amusant pour tous Amorcer la participation : Comment recruter de jeunes bénévoles pour mon programme sportif?

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STADES INITIAUX WATER POLO

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es enfants devraient bénéficier d’une grande diversité d’opportunités sportives dans les stades de développement afin de favoriser un style de vie actif. L’objectif est de créer des programmes qui témoignent de la passion du Canada pour le sport et qui visent grandement à procurer du plaisir aux jeunes et à les diriger vers un parcours qui, au bout du compte, développera leurs capacités athlétiques et leurs aptitudes de vie. Nous nous entretenons avec Water Polo Canada, qui nous fait part de son expérience de créer des opportunités de développement pour les athlètes.

Qu’aimez-vous le plus du water-polo? Le water-polo peut être considéré comme un sport complet pouvant être bénéfique à des personnes de divers groupes d’âge et niveaux de compétences. Il peut être aussi intense et plaisant que les joueurs le souhaitent. Chez les plus jeunes enfants, le water-polo combine l’attrait de l’eau et le pur plaisir de jouer avec un ballon coloré dans le but de marquer des points. Pour les

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adolescents et les adultes, il offre un défi physique attrayant et un niveau élevé d’interaction sociale. En ce qui concerne le calibre élevé, les meilleurs joueurs de water-polo sont parmi les athlètes les plus en forme du monde. C’est incroyable de les voir faire des jeux complexes et dépasser les limites de leurs capacités tout en se battant contre leurs adversaires et les défis imposés par l’eau. C’est un sport comprenant beaucoup d’action, rarement ennuyant, et qui présente des situations uniques.

Quel est le programme le plus populaire (de même que l’étape et/ou l’âge) pour s’inscrire au water-polo pour la première fois? Pourquoi? La plupart des enfants essaient le water-polo pour la première fois lorsqu’ils y sont initiés par un frère ou une sœur plus vieux ou par un parent qui a joué à ce sport dans sa jeunesse. Les installations aquatiques et les clubs de water-polo qui louent ces dernières offrent souvent des ateliers d’initiation ou des essais gratuits qui peuvent être une bonne façon d’évaluer les compétences d’une personne relativement à ce sport. Certains athlètes commencent seulement à jouer après avoir eu leurs premières expériences de natation avec un ballon dans une piscine ou tout autre bassin d’eau pendant l’été. Il n’y a pas de point d’entrée précis pour s’inscrire au water-polo. Lorsque vous savez que vous nagez assez bien et que vous aimez être dans l’eau, la meilleure approche est de trouver le club le plus près de chez vous et de prendre part à quelques entraînements ou parties amicales.


Depuis quels autres sports voyez-vous souvent des athlètes faire une transition au water-polo? Le water-polo, à tous les niveaux, nécessite des compétences aquatiques de base. Il est donc normal que la natation de compétition soit le sport le plus fréquent depuis lequel des athlètes font une transition. Plusieurs athlètes expliquent qu’ils aiment la natation et être dans l’eau, mais qu’ils trouvent ennuyeux l’aspect répétitif et individuel de la natation compétitive. Certaines transitions se font aussi depuis des sports d’équipe sur des terrains, comme le soccer, le hand-ball et même le volley-ball.

Quel est le moment le plus tardif auquel les joueurs font une transition dans votre sport tout en connaissant du succès de haute performance?

Pensez-vous qu’il est idéal qu’une personne commence à jouer au water-polo tôt ou tard? Pourquoi? Il est idéal de commencer à jouer au water-polo tôt, car ce sport a un effet unique qui aide les participants à développer davantage leurs compétences liées à la sécurité dans l’eau. De plus, pour la plupart des athlètes, il faut plusieurs années pour qu’ils acquièrent les bonnes connaissances du jeu et développent les niveaux de forme physique requis pour performer dans des parties de haut calibre. En raison de la variété des mouvements à faible impact dans l’eau, il y a moins de risques liés à une spécialisation excessive ou à des blessures. Plus les athlètes commencent tôt à jouer au waterpolo, plus ils ont des chances d’exceller dans ce sport.

En apprendre plus sur water-polo:

Rares sont les athlètes qui peuvent entrer dans le sport après l’adolescence et espérer de connaître du succès de haute performance.

Quelles compétences de vie le water-polo enseigne-t-il? En raison de sa complexité relative, le water-polo contribue au développement de personnes qui peuvent analyser et traiter beaucoup d’information et d’éléments différents en même temps, ce qui se traduit par une réussite professionnelle plus tard dans la vie. Le water-polo enseigne aux participants à assumer des responsabilités, à collaborer en vue d’atteindre un objectif commun, à garder leur calme sous pression et à gérer les réussites et les échecs. Il y a beaucoup de parallèles à faire entre les compétences apprises dans la piscine et dans la façon dont les athlètes agissent dans leur vie de tous les jours. u

Web: waterpolo.ca Twitter: twitter.com/waterpolocanada Facebook: facebook.com/waterpolocanada ENGLISH

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PATINAGE DE VITESSE CANADA

LE DÉVELOPPEMENT DU SPORT ET DES ATHLÈTES GRÂCE À LA TENUE D’ÉVÉNEMENTS

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Ian Moss, Chef de la direction, Patinage de vitesse Canada

a tenue d’événements a fait l’objet de nombreux examens en ce qui concerne les avantages pour les villes qui tiennent des événements nationaux et internationaux, ainsi que les répercussions sociales et économiques sur une région ou un pays. Cependant, la tenue d’événements procure aussi des avantages directs aux sports et aux athlètes. Nous avons discuté avec Ian Moss, chef de la direction de Patinage de vitesse Canada, au sujet de sa récente expérience en tenue d’événements de haut niveau et des répercussions sur le développement du sport en général, des athlètes et des entraîneurs. Quelles sont les leçons que vous avez apprises en tenant des événements comme la Coupe du monde de patinage de vitesse sur courte piste de l’ISU 20152016 à Toronto ? L’élément central est constitué des bénévoles et du comité organisateur, de même que de l’engagement qui est démontré à l’échelle du club et la portée des bénévoles qui se manifestent en grand nombre pour appuyer les clubs et l’événement. Ces personnes peuvent être un employé municipal ou même un chef de direction; tout le monde est rassemblé grâce à la passion pour le sport. Les comités organisateurs constituent une composante qu’on oublie souvent lorsqu’on parle de formation dans le contexte de la tenue d’événements. Quelle est la qualité d’un comité organisateur? Lui avons-nous fourni tous les outils pour s’améliorer et progresser afin de créer de meilleurs événements et de meilleures compétitions?

Avez-vous fait quelque chose de notable ou de spécial à la récente Coupe du monde de Toronto qui s’est démarqué sur le plan de l’organisation ? C’était la première fois que nous organisions la Coupe du monde de Toronto, donc nous devions assumer 8

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beaucoup de tâches que nous n’avions jamais faites auparavant. Je pense qu’avoir réussi à tout faire en six mois, avec un nouveau comité organisateur et le personnel de Patinage de vitesse Canada, et à vendre tous les billets de l’événement a fait de celui-ci une expérience exceptionnelle. Beaucoup d’apprentissage s’est fait sur le pouce, et nous étions aussi confrontés aux défis habituels du sport amateur, notamment susciter l’intérêt des médias et du public, particulièrement dans un marché comme Toronto. Une des choses que nous avons apprises est que nous disposons de connaissances collectives sur la gestion d’événements. Nous savions que nous avions ces compétences, mais l’organisation de cet événement aussi rapidement a été une bonne mesure de notre réussite.

Quel conseil donneriez-vous aux responsables d’un autre sport qui voudraient organiser un événement comme celui-là? Il faut d’abord connaître le marché, et ça dépend de vos résultats et objectifs souhaités pour cette compétition. Si vous voulez uniquement réaliser un bon événement sur le plan technique, c’est une chose. Mais si vous voulez également que ce soit une bonne expérience pour le public et les médias, on parle de quelque chose d’autre. Il est essentiel

de connaître l’intérêt du marché sur le plan de la participation à l’événement et de la promotion de celui-ci. Parfois, les comités organisateurs ont tendance à se concentrer principalement sur le fonctionnement de l’événement sans mettre d’accent sur la promotion de ce dernier. Dans notre cas, il a été essentiel de comprendre qu’il y avait un appétit insatiable pour que le patinage de vitesse sur courte piste revienne à Toronto. Cette compétition internationale n’avait pas au lieu dans cette ville depuis presque 60 ans, donc nous avons saisi l’occasion, et ça s’est avéré un franc succès.

Sur le plan du développement des athlètes, quelles sont les principales leçons apprises après avoir tenu un événement comme la Coupe du monde ? Les athlètes ont connu beaucoup de succès à la Coupe du monde et ont établi de nombreux records. En ce qui concerne la tenue d’un événement à ce niveau, je crois qu’il est important que le Canada garde un engagement envers la tenue de compétitions internationales. Celles-ci procurent des millions d’avantages différents, mais sur le plan des athlètes et des entraîneurs particulièrement, le quota d’équipe est toujours plus élevé lorsqu’on organise un événement. Ça donne l’occasion à certains athlètes de faire partie d’une équipe au sein de laquelle ils ne participeraient pas normalement. Par exemple, cette année, une jeune athlète a été ajoutée à l’équipe en raison du plus grand quota. Plus tard dans l’année, elle a participé à d’autres coupes du monde et s’est améliorée considérablement.


« les enfants veulent rêver! Notre défi collectif est de nous assurer que nous avons toujours de bons modèles à suivre pour la prochaine génération »

Cette anecdote démontre vraiment les avantages de la tenue d’un tel événement. Je réitère que le profil du sport est un élément clé de votre pays ou région, notamment pour créer de l’engouement, faire connaître vos athlètes au public, et même mieux faire connaître le plaisir que procure votre sport. Le défi devient ensuite de poursuivre la lancée. Quelles sont les prochaines étapes? En ce qui nous concerne, nous tenons habituellement des compétitions annuelles, mais nous les tenons un peu partout, car il y a un grand intérêt dans diverses parties du pays à l’égard de notre sport. Pour ce qui est de Toronto et de cet événement, nous leur disons : « Nous serons de retour avec une compétition de calibre mondial ».

Dans quelle mesure les entraîneurs tirent-ils profit des événements tenus au Canada ? Tout d’abord, les entraîneurs aiment avoir l’occasion d’être dans leur pays de résidence, même si ce n’est pas dans leur ville natale. Ils aiment prendre part à des compétitions au Canada devant les partisans qui les encouragent. Faire l’objet de reportages au Canada est aussi un facteur important. Évidemment, rester à domicile est plus facile pour les entraîneurs, dans le sens qu’il y a moins de décalages horaires et de fatigue et qu’ils ne sont pas sur la route pendant de longues périodes, ce qui est bénéfique. Au bout du compte, sur le plan des entraîneurs d’équipes nationales, ils forment de nouveaux athlètes, car au pays, il est possible d’avoir une équipe plus nombreuse, comme je le mentionnais plus tôt.

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Parallèlement à ces nouveaux athlètes, le fait de participer à des compétitions locales donne à Patinage de vitesse Canada l’occasion de travailler avec de nouveaux entraîneurs, pas nécessairement comme des apprentis. Ça leur donne l’occasion de voir le travail de nos entraîneurs d’équipe, ce qui est important d’un point de vue de leadership technique. Si un sport ne tient pas d’événements au Canada, les aspirants entraîneurs auront de la difficulté à voir le fonctionnement des compétitions, ce qui est un aspect primordial de l’apprentissage. Nous n’avons pas eu recours à ce type d’occasion de mentorat à Toronto, avec des ateliers et d’autres opportunités de ce genre, mais dans le cadre d’autres sports et événements, nous avons saisi grandement l’occasion de tenir un volet parallèle qui permettait à 8 à 10 entraîneurs de participer à des ateliers et des activités de perfectionnement professionnel pendant l’événement. C’est une parfaite occasion d’organiser des ateliers techniques.

Voyez-vous un lien entre les sports de haute performance et l’engagement des jeunes envers le sport ? Je pense qu’il y a toujours un lien naturel; les enfants veulent rêver! Notre défi collectif est de nous assurer que nous avons toujours de bons modèles à suivre pour la prochaine génération. En patinage de vitesse, nous déployons de grands efforts pour promouvoir non seulement le profil de nos athlètes, mais aussi les compétitions lorsque c’est possible. Et nous avons toujours des athlètes de l’équipe nationale qui participent à nos compétitions locales. Ma partie préférée des coupes du monde est la séance d’autographes, car il y a tellement d’enfants qui veulent avoir un

autographe. C’est génial d’être dans le hall et de voir toutes ces familles avec leurs jeunes enfants qui font la queue. Nos athlètes adorent ça, et ils aiment interagir avec eux. Nous savons qu’il y a un intérêt envers les athlètes qui jouent un rôle de modèle et que les parents sont fiers de nos athlètes. Ils veulent que leurs enfants apprennent l’éthique entourant la concentration, la confiance et le travail ardu. Nos athlètes témoignent de ces valeurs.

Quelles aptitudes de vie le patinage de vitesse enseigne-til, selon vous ? Je crois que le patinage de vitesse est comme de nombreux sports. On vise à atteindre un objectif en faisant preuve de patience pour progresser une étape à la fois, en fixant des jalons au fil du temps. Ne jamais abandonner est aussi essentiel, de même que comprendre non seulement les défis, mais reconnaître les bonnes facettes des compétitions et voir le tout de façon positive. Le patinage de vitesse est un sport très compétitif, mais ce sont des compétitions collectives. Au bout du compte, on performe bien parce que les adversaires sont là pour bien performer eux aussi. C’est une bonne approche d’essayer de connaître du succès collectivement. Je pense que chaque athlète, peu importe son niveau, doit apprendre à établir un équilibre entre la vie au travail, à l’école, à la maison et dans les sports. Je ne peux penser à bien d’autres scénarios qui donnent cette occasion. u

En apprendre plus sur Patinage de vitesse Canada: Web: speedskating.ca/fr Twitter: twitter.com/SSC_PVC Facebook: facebook.com/SSC.PVC

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MIS À JOUR 2016! DÉVELOPPEMENT À LONG TERME DES

PARTICIPANTS AUTOCHTONES Courtoisie de La Société du sport pour la vie et le Cercle sportif autochtone

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e sport c’est pour la vie (SPV) en collaboration avec le Cercle sportif autochtone a facilité l’élaboration et la publication de la Carte autochtone du développement à long terme du participant 1.0 (ADLTP), des guides d’organisation sportive et de compétition ainsi que des manuels de mise en place des organismes de sport ADLTP afin d’assurer un bon démarrage dans les communautés et les systèmes sportifs. Ces documents ont pour objectif d’accroître le pourcentage d’enfants autochtones présentant un savoir-faire physique, de déterminer et d’assurer un soutien aux athlètes autochtones dans leurs parcours de performance sportive et d’augmenter le nombre d’Autochtones actifs pour la vie.

Nous avons écrit dans le numéro à l’automne 2014 de la SIRCuit Parcours d’athlète que les premières actions dans ce processus consistent à organiser des sommets régionaux dans le but de réunir les principaux

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intervenants incluant les Premières nations, les Inuits et les Métis, les responsables des politiques et programmes de sport de toutes les provinces et des territoires. Le travail sur le processus effectué avec la communauté sportive

autochtone étant réussi, les prochaines étapes consisteront en la mise en place du contenu par l’entremise des organismes nationaux, provinciaux/territoriaux de sport et des centres multisports à travers le Canada. Par ce parcours autochtone du développement à long terme du participant, nous voulons modifier l’attitude consistant à limiter les occasions des participants et des athlètes autochtones à la pratique du sport et de l’activité physique. De plus, nous tenons à soutenir les recommandations de la Commission Vérité et réconciliation du Canada – Appels à l’action, p. 10. On peut y parvenir grâce à la planification judicieuse, à la collaboration du système canadien du sport, à l’utilisation des meilleures pratiques de la


mise en place du développement pour la vie en écrivant à à long terme de l’athlète et avec andrea@canadiansportforlife.ca. l’aide experte des organismes provinciaux/territoriaux de sport Nous planifions présentement autochtone (OPTSA). Les OPTSA l’organisation d’ateliers nationaux et régionaux de sont les principaux documents formation pour organismes de « Ces vous aider, vous soutien des athlètes ont pour objectif autochtones et du d’accroître le et votre équipe, à développement de p o u r c e n t a g e élaborer des plans d’action stratégique la participation dans toutes les provinces d’enfants autochtones pour l’activation du et les territoires et présentant un savoir- Parcours autochtone sont les ressources faire physique, du développement avec lesquelles les de déterminer à long terme du organismes de sport et d’assurer un participant; à cette fin, suivez-nous en devraient collaborer soutien aux athlètes ligne et inscrivezpour ajuster leur dans vous à E-Nouvelles programmation à autochtones prenez note partir du concept leurs parcours de et magnifiques jusqu’à la mise en performance sportive des de application. et d’augmenter le occasions collaboration Au fur et à mesure nombre d’Autochtones pour marquer que Le sport c’est actifs pour la vie. » fondamentalement pour la vie et le Cercle votre soutien sportif autochtone progressent aux participants et athlètes dans la mise en application et autochtones partout au Canada. u dans la sensibilisation au Parcours autochtone du développement Pour vous renseigner davantage à long terme du participant, et contribuer au projet du Sport nous sommes à la recherche de autochtone, c’est pour la vie, partenaires potentiels désireux de veuillez communiquer avec collaborer à rendre plus accessible andrea@canadiansportforlife.ca et encourageante la pratique du sport et de l’activité physique aux participants autochtones à tous les niveaux au Canada : national, provincial, territorial et communautaire. Si vous ou votre organisme souhaitez faire partie de ce mouvement, n’hésitez pas à communiquer avec Le sport c’est

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10 facteurs clés sur le développement à long terme des participants autochtones 1. Littératie physique / Apprendre à bouger, apprendre à jouer 2. Spécialisation / La piste droite 3. Âge de développement / De la graine à l’arbre 4. Périodes de formation optimales / Semer le jardin 5. Développement mental (intellectuel et émotionnel / Bâtir un esprit éclairé 6. La planification, la formation, la compétition et la récuperation 7. Compétition / Représenter votre peuple 8. L’atteinte de l’excellence prend du temps 9. Travailler ensemble / Un seul esprit, un seul coeur 10. L’amélioration continue / Faire honneur au cercle

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DOULEURS DE CROISSANCE :

COMMENT LES ENTRAÎNEURS PEUVENT-ILS PRÉVENIR LES BLESSURES CHEZ LES ATHLÈTES ADOLESCENTS?

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a participation sportive semble avoir des effets bénéfiques infinis sur les gens, tant physiquement que mentalement. Cela est particulièrement vrai chez les jeunes adolescents qui, en période de changements hormonaux, peuvent se tourner vers le sport pour faire face aux changements rapides qui se produisent dans leur corps. Les poussées de croissance des adolescents peuvent être frustrantes pour un jeune athlète. En effet, un jeune qui était autrefois agile peut tout à coup avoir des problèmes de coordination et être un peu maladroit. Il peut être difficile pour les athlètes de s’adapter à ces changements, et bon nombre d’entre eux connaissent une baisse de force et d’équilibre, en plus d’être plus susceptibles de se blesser régulièrement. La bonne nouvelle est que cette baisse de performance est souvent de courte durée et représente une phase normale de la croissance. La plus forte croissance survient pendant la puberté, habituellement entre 10 et 15 chez les filles et entre 12 et 17 ans chez les garçons Durant la croissance, seules certaines régions des os se renforcent, qu’on appelle plaques cartilagineuses. Celles-ci sont situées près de l’extrémité des os et dans les endroits où les ligaments et les tendons se connectent à l’os. Les plaques cartilagineuses sont faibles, de sorte que les blessures à ces endroits peuvent avoir de graves effets sur la croissance normale de l’os. Les blessures aux plaques se produisent lors d’une chute ou un coup dur et peuvent aussi être causées par une utilisation excessive.

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Les blessures que peut subir un adolescent en faisant du sport sont aussi variées que les sports en tant que tels. Les collisions et l’utilisation excessive sont des causes de blessures bien courantes et connues. Les blessures que subissent principalement les jeunes athlètes comprennent la maladie d’OsgoodSchlatter, qui est une douleur au genou courante éprouvée par les adolescents actifs. Elle vise la jonction entre la rotule et le tibia et cause de la douleur et de l’enflure. Des études ont montré que les

LECTURES RECOMMANDÉES (en anglais seulement)

How young is too young to start training? Biological maturation of youth athletes: assessment and implications Peak Height Velocity Why Do Girls Sustain More Anterior Cruciate Ligament Injuries Than Boys? The effect of maturation on adaptations to strength training and detraining in 11-15-year-olds


blessures au ligament croisé antérieur surviennent de quatre à six fois plus fréquemment chez les jeunes femmes athlètes que chez les hommes. Reconnaître les nombreux changements que connaissent les jeunes athlètes et trouver des moyens de pallier ces changements sont certains des aspects du travail d’un entraîneur. Bon nombre d’experts conviennent que la technique de course et de saut joue assurément un rôle important dans la prévention des blessures. Voici quelques suggestions qu’un entraîneur peut mettre en pratique lorsqu’il entraîne de jeunes athlètes : • Intégrer des exercices qui mettent l’accent sur l’amélioration de l’équilibre, comme des sauts à une jambe à la verticale, des accroupis ou des balancements de jambe. • Essayer un entraînement fonctionnel qui utilise le poids du corps pour accroître la force, comme des fentes, des pompes, des sauts de grenouille, etc. • Augmenter le conditionnement en général. • Mettre davantage l’accent sur l’entraînement de l’agilité, comme les jeux de jambes. • S’assurer que l’athlète a tout l’équipement dont il a besoin et que celui-ci est bien ajusté. • Insister sur l’importance de l’entraînement croisé. En participant à de nombreux sports et à des activités diverses, un athlète devient polyvalent et réduit ses chances de blessure et d’utilisation excessive.

DU NOUVEAU DANS LA DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE SUR LE TAUX MAXIMUM DE CROISSANCE ET L’ATHLÈTE EN DÉVELOPPEMENT Une des prémisses fondamentales du développement à long terme de l’athlète est qu’un modèle ne convient pas à toutes les situations; en d’autres mots, c’est reconnaître que l’âge chronologique d’un athlète ne correspond pas obligatoirement à son âge développemental. Il s’agit notamment dans ce modèle d’ajuster la charge d’entraînement et les compétitions à l’évaluation physiologique du taux de maturation des enfants et des adolescents en utilisant des mesures comme le pic ou taux maximum de croissance (TMC). Le TMC estime le moment du taux maximum de croissance, la poussée de croissance à l’adolescence et permet aux entraîneurs et instructeurs de mieux adapter les protocoles d’entraînement aux stades de développement et de maturation des jeunes athlètes. En période de TMC, les membres et la colonne vertébrale peuvent croître à des rythmes différents, ce qui dérègle la coordination et la performance. La détermination du TMC permet d’identifier les périodes de capacité d’entraînement maximum en fonction des systèmes énergétiques et du système nerveux de l’athlète. La prise en compte du TMC de l’athlète permet d’ajuster les séances d’entraînement, les activités de compétition et les stratégies de récupération pour optimiser le moment des adaptations à l’entraînement en endurance, à la force, à la vitesse, à l’adresse et à la flexibilité (Webb). Le risque de blessure est une préoccupation majeure durant cette période. Que rapportent les études récentes? • Une poussée de croissance des membres inférieurs se manifeste généralement avant le TMC chez les deux sexes. • Une augmentation rapide de la masse corporelle, de la masse maigre, du contenu minéral des os et des dimensions du haut du corps se manifeste après le TMC chez les deux sexes. • Les données de vitesse et de flexibilité suggèrent des gains de pointe avant le TMC chez les garçons. • Les tests de force et de puissance indiquent des gains de pointe après le TMC. • Le taux d’augmentation de la capacité aérobie (VOmax) coïncide avec le TMC chez les deux sexes. • L’entraînement au sprint devrait être maximisé durant pré à mid-TMC pour les garçons, et l’entraînement soit axé sur la cinématique/technique et la coordination étant donné le stade de maturation du groupe. • Durant la période de désentraînement, le groupe pré-TMC présente la plus grande perte de force et de puissance, suggérant que ce sont des périodes au cours desquelles on devra se concentrer sur l’entraînement de maintien. • Des différences ont été trouvées dans le moment de force lors de l’abduction du genou (MAG) entre les sexes durant et après le TMC, ce qui plaide en faveur d’un plus haut risque de blessure chez les filles pubères. Parmi les mesures préventives, on incorpore un entraînement neuromusculaire pour diminuer le MAG avant ou durant le TMC. Accéder à l’article complet dans la SIRCuit de Haute Performance

DIX FACTEURS CLÉS ESSENTIELS AU DÉVELOPPEMENT DE L’ATHLÈTE (Source: Le sport c’est pour la vie, DLTA/P 2.0; et Les 10 facteurs clés; Accédé le 30 mai 2016)

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. ENGLISH

Littératie physique Spécialisation Âge de développement Périodes critiques Développement mental, cognitif et émotionnel Périodisation Compétition L’atteinte de l’excellence prend du temps L’alignement et l’intégration du système L’amélioration continue « kaizen »

N’oubliez pas qu’on ne peut prévenir les blessures à 100 %. Une poussée de croissance rapide peut souvent faire perdre l’équilibre des adolescents ou les rendre maladroits. Ce facteur, combiné à une partie rapide et intense de basket-ball ou de soccer, par exemple, peut entraîner des incidents. Bien que chaque personne grandisse à son propre rythme, les entraîneurs peuvent faire leur part des choses pour prévenir les blessures en étant conscients des changements qui se produisent dans le corps d’un jeune athlète et en intégrant des techniques d’entraînement axées sur le développement de compétences, l’équilibre et l’agilité, en plus d’encourager les jeunes à essayer différents sports et diverses activités physiques. u

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PRÉPARER LE TERRAIN POUR L’AVENIR

DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES EN LEADERSHIP CHEZ LES JEUNES FEMMES

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on nombre d’options s’offrent aux jeunes femmes d’aujourd’hui quant aux sports sur lesquels elles peuvent consacrer leur temps et leurs efforts, surtout en ce qui concerne les sports qui ont été traditionnellement réservés aux garçons. Bien que de plus en plus de filles pratiquent un sport et que l’écart entre les sexes diminue, il y a toujours une absence notable de femmes dans les postes de leadership dans le sport. De nombreux facteurs ont mené à ce manque de représentation, mais ce problème peut notamment être réglé en mettant l’accent sur l’enseignement des compétences en leadership chez les filles dès un jeune âge. Des études ont démontré que les filles peuvent développer de nombreuses compétences par l’entremise du sport, plus particulièrement celles qui touchent directement leur capacité à diriger. Bien sûr, plus les filles acquièrent de compétences à un jeune âge, plus elles seront outillées lors du passage de l’adolescence à l’âge adulte.

ESTIME DE SOI ET PRISE DE DÉCISIONS Devenir leader signifie en partie d’assumer la responsabilité de prendre des décisions qui auront une incidence sur vous ou votre équipe, puis d’avoir la force de s’en tenir à cette décision si cette dernière est contestée. Lorsqu’une jeune fille exerce ses compétences avec aise, elle 14

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verra son estime de soi se renforcer et sera en mesure de partager avec confiance son expertise avec d’autres.

PERSÉVÉRANCE MALGRÉ LES ÉCHECS Nous savons tous que nous ne pouvons pas gagner chaque match ni battre chaque adversaire. Les meilleurs leaders apprennent à gérer les échecs (et les succès) avec élégance, à tirer des leçons des revers, et à établir un plan pour aller de l’avant. L’apprentissage de la résilience est une preuve de leadership, c’est-àdire rester motivé après une défaite, ou pire encore, après une série de défaites. C’est aussi de continuer à se dépasser et à s’améliorer pour éventuellement voir des progrès.

POSSIBILITÉS DE MENTORAT À mesure que les filles progressent à des niveaux supérieurs au sein de leur sport, elles peuvent veiller à ce que les jeunes membres de l’équipe soient responsables de leurs actes et peuvent leur expliquer de vive voix comment leur performance influe sur le reste de l’équipe. On peut aussi encourager les filles chevronnées à se rendre disponible pour conseiller les débutantes, sur le terrain et à l’extérieur.


« Les jeunes leaders sont des personnes qui pensent d’eux-mêmes, qui communiquent leurs pensées et leurs sentiments aux autres, et qui aident leurs pairs à comprendre leurs convictions et à agir en fonction de celles-ci. » – Le pouvoir de diriger : un modèle de leadership pour les adolescentes

COMMUNICATION ADÉQUATE La participation à des sports d’équipe et individuels expose les filles à une grande diversité de personnes, dont les autres membres de l’équipe, les athlètes de l’équipe adverse, les entraîneurs, les officiels, les parents et les juges. Les interactions positives et respectueuses avec les pairs et les représentants de l’autorité aident à développer des aptitudes sociales importantes par l’entremise d’éloges, d’encouragements, de collaborations, ainsi que de critiques constructives. Les filles ayant un potentiel de leader ne le deviennent pas du jour au lendemain. Il en tient aux personnes dans la vie de ces filles, comme les entraîneurs et les parents, d’orienter la prochaine génération de leaders et de les aider à mettre en pratique leurs aptitudes pour ainsi former les chefs d’avenir que nous voulons avoir. u

Références: Glenn S, Horn T. Psychological and personal predictors of leadership behavior in female soccer athletes. Journal Of Applied Sport Psychology. March 1993;5(1):1734. Litchfield C. Gender and leadership positions in recreational hockey clubs. Sport In Society. January 2015;18(1):61-79. Martel J. Developing Female Leadership in the Canadian Sport System: Recommendations for High-Level Sport Organizations. Canadian Journal For Women In Coaching. July 2007;7(3):1-7. Mazerolle S, Burton L, Cotrufo R. The Experiences of Female Athletic Trainers in the Role of the Head Athletic Trainer. Journal Of Athletic Training (Allen Press). January 2015;50(1):71-81. Morris E, Arthur-Banning S, McDowell J. Career Strategies of Millennial Generation Female Assistant Coaches. Journal Of Intercollegiate Sport. December 2014;7(2):175-197. Taylor J. The impact of the ‘Girls on the Move’ Leadership Programme on young female leaders’ self-esteem. Leisure Studies. January 2014;33(1):62-74.

JOYAU DE SAVOIR

Bien que de plus en plus de filles pratiquent un sport et que l’écart entre les sexes diminue, il y a toujours une absence notable de femmes dans les postes de leadership dans le sport. De nombreux facteurs ont mené à ce manque de représentation, mais ce problème peut notamment être réglé en mettant l’accent sur l’enseignement des compétences en leadership chez les filles dès un jeune âge.

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RECHERCHES EN COURS LA GESTION DE LA DIVERSITÉ À OFFRIR DES PROGRAMMES EN MATIÈRE DE SECURISATION CULTURELLE

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e Centre de documentation pour le sport (SIRC) est heureux de collaborer avec Sport Canada à la mise en commun des recherches en cours sur des sujets qui contribuent à orienter les politiques et à promouvoir l’élaboration de programmes de sport de grande qualité. Dans cet article, nous vous faisons part des points saillants d’un étude récent qui se penche sur la GESTION DE LA DIVERSITÉ ET LA FORMATION EN MATIÈRE DE SÉCURISATION CULTURELLE À L’INTENTION DES MONITEURS DE PROGRAMMES DE SPORTS. Managing Diversity to Provide Culturally Safe Sport Programming: A Case Study of the Canadian Red Cross’s Swim Program. Rich, K.E, and Giles, A.R. (2015). Journal of Sport Management, 29(3), 305-317. (en anglais seulement)

POINTS SAILLANTS DE LA RECHERCHE DU SIRC Utilisant le programme de natation de la Croix-Rouge canadienne (CRC) comme étude de cas, cette recherche visait à créer et à évaluer un programme destiné aux moniteurs qui est respectueux des valeurs culturelles et, par conséquent, plus accueillant, inclusif et adapté aux populations d’origines ethniques et culturelles diverses au Canada. Selon les auteurs, le programme de natation de la Croix-Rouge canadienne est un cas par excellence, et ce, pour plusieurs raisons, notamment : son rôle attesté dans la promotion de la sécurité aquatique; son rôle de premier plan à l’égard du développement à long terme de l’athlète (DLTA) par l’acquisition de compétences fondamentales en natation et en condition physique; enfin, son rôle dans le processus de préparation à de nombreux autres sports. 16

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CONTEXTE Le programme de natation de la CRC prévoit la formation et la certification de ses moniteurs dans le cadre d’un programme national qui rejoint quelque 20 000 moniteurs de sécurité aquatique chaque année. Lorsqu’ils ont reçu la formation, toutefois, les moniteurs sont embauchés et supervisés par des organismes municipaux ou privés afin d’enseigner les cours de la CroixRouge canadienne. Alors que la CRC est responsable du contenu du programme et de la formation, elle n’est pas responsable de la supervision ou du contrôle de la mise en œuvre du programme. Alors que les moniteurs reçoivent une formation qui leur permet de dispenser le programme auprès de populations d’origines ethniques et culturelles diverses, la CRC n’est pas en mesure de contrôler l’efficacité des cours de natation offerts aux participants d’origines culturelles et ethniques diverses au niveau de la mise en œuvre.

Les auteurs ont utilisé le cadre de gestion de la diversité proposé par Doherty et Chelladurai (1999), qui suggère que la gestion de la diversité est indirectement fonction de la culture d’une organisation en tant que contexte. Selon les observations courantes, les organismes de sport adoptent habituellement une culture de similarités, ce qui signifie généralement que les cultures organisationnelles et les pratiques de gestion présentent des obstacles à l’adoption d’approches à la participation au sport qui sont diversifiées sur le plan culturel et ethnique. La CRC a adopté une approche de « formation du formateur » avec son module de formation sur la sécurisation culturelle afin d’évaluer le potentiel que présente cette formation pour doter les moniteurs de la CRC des outils leur permettant d’offrir les cours aux populations d’origines ethniques et culturelles diverses. Ils ont également reconnu l’importance de la culture organisationnelle et examiné ce rôle au regard du succès que connaît le programme. Les auteurs ont utilisé une étude de cas intrinsèque dans le but d’étudier le module de formation dans le seul contexte du programme de natation de la CRC, sans l’intention explicite de produire des résultats. L’analyse thématique des entrevues avec les participants du programme (moniteurs de sécurité aquatique) et les facilitateurs ont servi de fondement pour l’évaluation.


• Les moniteurs étaient hésitants quant aux attitudes à adopter en la matière, car les normes et les attentes des employeurs se fondent actuellement sur un modèle ou une méthode normalisée qui suppose que tous les participants ont les mêmes besoins. • Cette hésitation peut également découler de la complexité de manœuvrer simultanément dans de multiples cultures organisationnelles (valeurs nationales, programmes locaux). • Les moniteurs ayant plus d’expérience ont indiqué que les mesures d’adaptation pouvaient donner lieu à des « zones grises » pour les moniteurs, ce qui laisse à désirer dans une culture organisationnelle qui valorise la structure et la similarité. RÉSULTATS Deux thèmes sont ressortis de l’analyse des transcriptions des entrevues : 1) Les entraîneurs et les moniteurs qui ont reçu la formation ont reconnu la valeur de l’inclusion et son importance dans la prestation du programme. 2) On était d’avis que l’adaptation du programme pour tenir compte de la diversité culturelle et ethnique posait des difficultés et, dans la plupart des cas, n’était pas appuyée par la culture organisationnelle et ne correspondait pas aux attentes de l’employeur. DISCUSSION THÉMATIQUE 1) Inclusion • Les moniteurs nouvellement nommés et d’expérience ont trouvé le module de formation sur la sécurisation culturelle utile et, dans certains cas, nécessaire. • Compte tenu des principes fondamentaux de la CRC et de ses efforts en vue de les intégrer dans ses programmes de formation (considérations d’humanisme, d’universalité, etc.), la culture organisationnelle favorise l’acceptation de la diversité et la formation culturelle. C’est ce qui la différencie peut-être des autres organismes de sport. • Alors que la culture organisationnelle est propice à la valorisation de ENGLISH

la diversité, le niveau auquel la CRC surveille la mise en œuvre de son programme (c.-à-d., la formation et la certification des moniteurs, plutôt que l’embauche de moniteurs et la surveillance de la mise en œuvre du programme) crée des difficultés en ce qui concerne la mise en place d’une culture organisationnelle ainsi que les mesures d’adaptation et l’inclusion connexes. • Il existe un manque de cohérence en ce qui a trait aux cultures organisationnelles entre le programme à l’échelon national et la mise en œuvre à l’échelon local – les principes sont valorisés à l’échelon national et les pratiques opérationnelles à l’échelon local. • Pour bon nombre de moniteurs, il existe plusieurs définitions du terme inclusion. Les définitions du mot diversité sont souvent restreintes (p. ex., personnes ayant un handicap par rapport à diversité culturelle, etc.,), ce qui crée de la confusion. 2) Adaptation • Les moniteurs étaient ouverts en théorie aux mesures d’adaptation pour favoriser la diversité, mais ils étaient plus hésitants lorsqu’il s’agissait de passer à la mise en œuvre pratique. • Les moniteurs expérimentés étaient plus susceptibles de manifester de l’hésitation en ce qui concerne leur capacité de prendre en compte la diversité dans le cadre du programme.

• Les organismes qui ont un meilleur contrôle sur l’embauche et l’orientation du personnel, et dont la culture organisationnelle valorise la diversité, pourront plus facilement éliminer les obstacles à l’adaptation des programmes pour favoriser la diversité. • Des suggestions comme l’embauche et le maintien en poste d’un effectif diversifié sur les plans culturel et ethnique à des postes de moniteurs et d’administrateurs pourraient se révéler plus pratiques dans un milieu qui admet un contrôle contextuel de mesures d’adaptation que dans un système normalisé. Dans l’ensemble, il est évident que les perceptions sociales actuelles, qui comprennent une perspective multiculturelle, sont plus à même de valoriser l’inclusion et la diversité. Cette recherche nous amène à voir que la mise en œuvre des valeurs et des stratégies dans le cadre d’un programme sera moins complexe si les cultures organisationnelles des participants à ce même programme s’harmonisent. La formation sur la sécurisation culturelle (comme dans le cas de cette étude) à l’intention des entraîneurs/gestionnaires et des décideurs (direction) permettrait à ces derniers de mieux comprendre et de prendre en compte les complexités inhérentes à l’offre de programmes inclusifs et adaptés. Puisqu’il s’agit d’une étude pilote, on recommande de mener d’autres recherches dans ces domaines. u

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Éditeur Debra Gassewitz Contenus Nancy Rebel Circulation Kim Sparling Design Josyane Morin Traduction Alexandre Contreras Marcel Nadeau Merci spéciaux Dustin Heise Ian Moss Water Polo Canada

sirc.ca/fr/ Pour plus d’informations: info@sirc.ca Centre de documentation pour le sport (SIRC) est la centre de ressource nationale du sport au Canada fondée il y a plus de 40 ans. Adresse: SIRC 85 rue Plymouth, suite 100 Ottawa (Ontario) Canada K1S 3E2 | Tél : +1 (613) 231-7472 Avis de non-responsabilité: les opinions exprimées dans ces articles n’engagent ni SIRCuit, ni l’éditeur, ni le distributeur, ni le comité de rédaction. Le SIRC ne donne aucune garantie ni ne fait aucune déclaration quant à la qualité, à l’exactitude ou au caractère exhaustif de son contenu. © 2016 SIRC. Tous droits réservés. La reproduction, le remisage, la transmission ou la diffusion en tout ou en partie de cet article sous quelque format que ce soit est interdit sans avoir obtenu au préalable la permission écrite du SIRC. Les demandes de reproduction de tout document protégé par droit d’auteur doivent être adressées par écrit au SIRC.

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