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SHARP NEC
de surface pour reproduire l’écriture et à l’affichage de contenus, au plus à la réplication d’écran d’ordinateur ou de tablette. Il faut donc passer à l’étape d’après.
Le distanciel à lʼépreuve
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Photo Adobe Stock

La pédagogie à lʼépreuve de la technologie
Improvisé dans lʼurgence lors du confinement, lʼenseignement à distance doit évoluer vers une formule hybride associant présentiel et distanciel, avec des moyens techniques éprouvés au service de nouvelles démarches pédagogiques. Un défi que doivent relever les collectivités territoriales en tant quʼinvestisseurs.
La pandémie a forcé le monde de l’éducation à innover dans la précipitation pour construire d’abord des solutions d’enseignement à distance pouvant évoluer parfois vers des formules hybrides associant à la salle de cours traditionnelle des élèves restés chez eux par la force des choses. Si les techniques de téléenseignement, de réplication d’amphithéâtre d’une salle à l’autre voire d’un site à l’autre et de cours disponibles en replay vidéo sont monnaie courante dans l’enseignement supérieur et les « grandes » écoles, cela est loin d’être le cas dans les établissements scolaires classiques, primaires et secondaires. Pour autant la classe numérique est déjà une réalité : de nombreux lycées, collèges et écoles disposent d’un équipement informatique de base, en salle spécialisée ou à disposition des élèves selon les décisions politiques locales et départementales. Le tableau noir et la craie ont souvent disparu, remplacés par des écrans blancs

Photo ci-dessus : Enseignement hybride plus travail hybride, voici une scène à laquelle nous devrons probablement nous habituer à l’avenir.
L’enseignement interactif en distanciel (ici une solution Barco à l’IESE de Barcelone) est pratiqué de longue date dans certaines grandes écoles qui ont des moyens financiers conséquents. et des vidéoprojecteurs à courte focale, beaucoup plus rarement par d’onéreuses grandes dalles LCD. L’interaction se résume encore souvent à la détection Le basculement vers l’enseignement à distance s’est effectué tant bien que mal et sa mise en œuvre a été conditionnée par de nombreux facteurs. Selon l’enquête réalisée par « Le café pédagogique », site édité par un collectif d’enseignants, face à l’optimisme ministériel proclamant « un enseignement à distance, déclenchable au cas par cas, ou massivement si (la crise) prend des proportions plus importantes », il a été plutôt constaté de nombreuses interrogations sur les modalités de mise en œuvre de cette continuité pédagogique, à la fois sur des questions techniques, mais aussi pédagogiques et didactiques. Si les deux derniers points sortent du domaine de compétence de notre magazine et sont directement supportés par « un service public du numérique éducatif », le premier interpelle directement notre lectorat professionnel. Si l’étude reconnaît que beaucoup d’élèves disposent personnellement ou au sein des classes, d’ordinateurs ou de tablettes, elle constate que moins de 20% des enseignants ont un moyen informatique professionnel à leur disposition, le gros des troupes utilisant en réalité leur appareil personnel ou familial. L’enquête souligne cependant que le niveau d’équipement des scolaires

Document : Académie de Paris
est encore très variable d’un département à l’autre et que toutes les familles sont loin d’avoir une imprimante/scanner ou même une connexion internet performante.
Lʼaccès aux moyens
Le « café pédagogique » affirme donc que « c’est bien l’équipement personnel des enseignants et des élèves qui a permis d’assurer la continuité pédagogique lors des confinements » et non les moyens mis à disposition, les écarts d’équipements amplifiant évidemment les inégalités. L’étude révèle aussi que 96,5 % des enseignants déclarent utiliser des outils numériques avant même le confinement, que 67,1% considèrent être réellement connectés et 69,2 %, à l’aise avec ces moyens. Néanmoins, l’enquête montre aussi que leur usage vient majoritairement en soutien à de l’enseignement traditionnel, par la diffusion de supports (67%) et non l’enseignement à distance. Avant le confinement, la classe virtuelle n’avait pas été expérimentée et 25 % des professeurs n’utilisaient jamais le numérique pour enseigner. Au final, la maîtrise de ces technologies s’est avérée peu adaptée au basculement en « tout numérique », 21% des enseignants se déclarant « très à l’aise » mais 10%, « pas du tout ». De plus, le manque d’expérience dans « la mise en scène » de la classe virtuelle, la non maîtrise des plateformes ou de logiciels pourtant mis à disposition de
Le principe technique de l’enseignement hybride synchrone vu par l’Académie de Paris repose sur l’association du TBI/VPI (tableau ou vidéoprojecteur interactif), de microphones (professeur et ambiance) et hautparleurs, et d’un ordinateur connecté sur l’app de webconférence de l’ENT (espace numérique de travail) avec partage de document et d’écran du tableau. Dans ce dispositif, la visiocommunication collective avec prise de vue de la salle n’est pas retenue. longue date, ont créé des difficultés pour beaucoup d’enseignants alors que les plus aguerris, eux-mêmes souvent créateurs de ressources en ligne, ont été évidemment moins handicapés. Les élèves les moins habitués à l’informatique ont logiquement éprouvé des difficultés y compris avec le traitement de texte, le téléchargement et le dépôt de fichiers.
Lʼapport de la visiocommunication
A l’évidence, la maîtrise des outils et des solutions logicielles ne suffit pas pour innover pédagogiquement mais l’équipement est malgré tout un préalable indispensable dont il faut évaluer le coût à la lumière de tous les usages possibles. La classe hybride, en présentiel et à distance, n’est pas seulement indispensable en cas de crise sanitaire. Elle peut aussi s’utiliser pour faire des échanges inter-scolaires dans l’Hexagone ou à l’étranger, pour travailler collectivement sur un projet ou faire des échanges linguistiques, par exemple. Finalement, de nombreuses briques techniques sont déjà présentes à commencer par l’équipement informatique des élèves et des professeurs, et la mise à disposition d’une bonne connexion Internet en classe. L’écran interactif, déjà très présent en salle de cours, se révèle un précieux auxiliaire. C’est par exemple l’argument de Speechi qui met en avant le partage à distance du contenu de ses écrans grâce à la visioconférence au travers de plateformes logicielles comme Sofa (payant), Zoom (gratuit sur séquence de 45 mn), ou autres solutions agréées par les instances académiques. L’utilisation d’un projecteur à courte focale est plus problématique, la reprise de l’image affichée sur le tableau obligeant à disposer d’une caméra indépendante.
Un choix dʼéquipements ouvert
Les solutions matérielles d’enseignement hybride sont relativement nombreuses et présentent un large éventail de performances et de montants d’investissement. Plutôt orientées vers l’enseignement supérieur à destination de larges audiences en amphithéâtre et enseignement à distance, le haut de gamme est hors de portée budgétaire des structures scolaires primaires et secondaires du public. Heureusement, les matériels proposés pour compléter un tableau blanc interactif dans une optique d’enseignement hybride - caméra de type webcam ou PTZ, visualiseur vidéo pour documents, enceinte connectée, etc - sont économiquement plus accessibles. L’installation de ces appareils est à la portée d’un(e) professeur(e) bricoleur(euse) mais des entreprises spécialisées interviennent sur ce marché avec des offres combinant fourniture, pose et maintenance (comme Visunext qui propose 4 solutions basiques d’équipement complémentaire du tableau numérique). Ainsi, les collectivités qui ont en charge l’équipement des structures d’enseignement peuvent donner à coût maîtrisé une nouvelle dimension à la classe numérique en complétant la dotation informatique et l’affichage numérique avec des moyens de visiocommunication et de présentation permettant d’associer efficacement audiences en présentiel et participants distants individuels ou en groupes dans des échanges interactifs temps réel.
L’enseignement numérique hybride ne doit déjà plus être considéré comme une solution de temps de crise sanitaire mais comme une approche nouvelle de l’apprentissage qui fait évoluer la démarche pédagogique vers de nouvelles dimensions et apporte aux apprenants des moyens d’ouverture et d’échange avec le monde.
Philippe Pélaprat
Quelques outils pour rendre lʼenseignement hybride Caméras, visualiseurs et barres de visio
Parfait complément de lʼécran interactif, dalle LCD ou vidéoprojecteur, la caméra assure la retransmission des images pour répliquer à distance le contenu affiché ou supporter une session de visiocommunication. Lʼappareil peut se présenter sous forme dʼun capteur indépendant, dʼun visualiseur à tête orientable ou dʼun système dédié spécifiquement à la communication.

Logitech

Scribe est une caméra pour tableau blanc, compatible Microsoft Teams et Zoom, qui retransmet le contenu écrit et le partage par pression dʼun bouton sans fil fourni avec la solution ou en touchant le contrôleur tactile Tap de Logitech. Scribe fonctionne également comme une caméra USB avec pratiquement nʼimporte quelle application de visioconférence. Lʼintelligence artificielle intégrée permet de mettre lʼimage de lʼintervenant au tableau en transparence pour ne pas gêner les participants en distanciel. Elle améliore également la couleur des marqueurs pour en faciliter la lecture et reconnaît les contenus non numériques comme les Post-it.
Aver
La CAM340+ dʼAVer dispose dʼun angle de champ de 120 degrés pour visualiser tous les participants dʼune réunion. Portable, robuste, facile à installer et simple à utiliser, cet appareil économique (449 €) fonctionne en mode Plug and Play via un raccordement USB-C. Dotée dʼun zoom X4, et dʼun imageur en résolution 4K à 30i/s, la caméra effectue des panoramiques sans perte de qualité.
Epson

Le visualiseur compact ELPDC07 dispose dʼun éclairage LED, dʼun microphone intégré et nʼa pas besoin dʼune alimentation séparée puisquʼil peut se connecter directement aux projecteurs de la marque à lʼaide de la connexion USB deux-en-un qui alimente lʼappareil et transmet le signal vidéo. Il produit des images de haute qualité avec une résolution Full HD 1080p et son zoom numérique 8x magnifie les diagrammes détaillés et les pages de manuels. Lʼappareil sʼajuste en hauteur et sa caméra pivote de 90°pour sʼadapter aux objets en volume ou filmer un auditoire. Le visualiseur interactif M11-8MV à bras mécanique (339 €) peut sʼutiliser comme présentateur de document (jusquʼau format A3) ou caméra de visioconférence grâce à son capteur Full HD orientable de 8 mégapixels et son zoom X20. Equipé de ports HDMI, VGA et USB, le M118MV se connecte directement aux écrans et ordinateurs portables. Lʼalimentation par câble USB ou sur secteur maintient la caméra active tant quʼelle est sous tension
