Shooting Mag 22 Octobre 2011

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8 400 fans qui nous suivent 4 000 lecteurs par numĂŠro



DANS CE NUMERO

couverture réalisée par Da Cancaro Manuel Eva LESALON Directrice et Rédactice en chef http://evalesalon.4ormat.com Olivier BARRE Rédacteur et Webmaster www.barre-olivier.com Florent VASSOGNE Rédacteur et Correcteur www.efelo.book.fr Paul-André PIERRON Rédacteur Matériel www.pixeleditionphoto.fr Sophia MEZIERES Rédactrice Astrologue Conseil http://sophia-mezieres.overblog.com Jérôme RETRU Rédacteur Technique Photo www.jerome-retru.com

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N° 22 OCTOBRE 2011 EDITO Vous je ne sais pas, mais nous à la rédac de votre magazine préféré, nous avons eu envie, pour cette rentrée, de nous refaire une beauté. Nous avons accueilli le mois dernier Paul Pierron qui, chaque mois, vous présente une rubrique technique. En sa compagnie, vous découvrirez tout ce qu’il faut savoir sur le matériel du photographe idéal. Ce mois-ci c’est Jerome Retru qui fait son entrée dans l’équipe. Jerome vous présentera une rubrique technique photo avec des tutos qui feront de vous de supers retoucheurs ou du moins vous apportera de nombreuses astuces pour vos retouches. N’hésitez pas à intervenir sur notre blog http://www.magshooting.com à réagir à nos articles ou encore à nous poser toutes vos questions.

Coup de Coeur : Lucie Brémeault.............P.07

SOMMAIRE Edito..................................................................................page 05 Coup de Coeur.................................................................page 07 10 minutes avec...............................................................page 14 Technique Photo.............................................................page 23 Droits et Devoirs.............................................................page 31 Portrait du Mois...............................................................page 39 Sur la page des Fans.........................................................page 48

Toute notre équipe remercie les artistes ayant participé à ce numéro.

Rubrique d’Eva..................................................................page 54

Bonne lecture à tous et rendezvous le mois prochain !

Jeune Talent.....................................................................page 69

Eva Lesalon Directrice et Rédactrice en chef

Reportage du Mois..........................................................page 82

Le matériel........................................................................page 61 Carnets Photos................................................................page 77 Photoscope.......................................................................page 93 Concours..........................................................................page 96

Toute reproduction des textes, photos, graphismes publiés dans ce magazine est interdite. Les documents transmis impliquent l’accord de l’auteur pour publication. Nous ne sommes pas tenus responsables du contenu des informations publiées dans ce numéro.

SHOOTING mag - Octobre 2011

SOMMAIRE


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Coup d e C oeu r Eva Lesalon Directrice et Rédactrice en chef

Lucie Brémeault P h o t o g r a p h e - h t t p : / / w w w. l u c i e b r e m e a u l t . c o m

- Bonjour Lucie.

Photographe, c’est ton métier ou bien est-ce un hobby pour toi ? Bonjour Eva. La photographie est devenue mon métier à plein temps il y a bientôt un an. - Parle-moi un peu de ton parcours. Depuis mon plus jeune âge, j’ai baigné dans le monde de la photo. Ma mère travaillait à la direction d’une école de photographie et d’audiovisuel et mon père était photographe. C’est tout naturellement que je m’y suis intéressée. J’ai pris l’appareil familial et j’ai commencé à photographier tout ce qui m’entourait.

Bretonne, je me suis installée il y a plus de 3 ans à Paris avec mon bac littéraire en poche, et je suis rentrée en école de photo. Très vite, j’ai eu des petits jobs rémunérés et j’ai tout arrêté pour ne faire que ça. - Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ? Comme dit plus haut, cela est venu très naturellement. J’ai toujours eu du mal à expliquer pourquoi j’aime en faire... J’aime la beauté d’une image, ce qu’elle peut créer chez quelqu’un et ce qu’elle peut raconter. - As-tu un photographe de prédilection ? Oui et non. J’admire certains photographes pour leur talent et leur créativité comme Tyen ou Demarchelier. •

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vraiment dans l’esprit du shoot. J’essaye d’avoir toujours une superbe ambiance pour avoir de belles images. Malgré tout nous sommes toujours pointilleux et avons le souci du détail. Nous pouvons donc passer beaucoup de temps sur une image unique. En extérieur, je privilégie beaucoup le lieu et la lumière. Je pars toujours chercher mes spots pendant la préparation et l’équipe reste autour de moi pendant le shoot pour intervenir dès qu’il y a besoin. - Comment sélectionnes-tu tes modèles ?

Mais il y a aussi tellement de photographes talentueux qui m’épatent, des jeunes comme des moins jeunes, que je pense que ce n’est pas un photographe que j’admire mais bien toute une génération. - Quel type de photos aimes ou aimeraistu faire ? Tout ce qui est mode très graphique et beauté très propre avec une “gueule”. Ce que j’aimerais faire c’est la même chose avec un stylisme énorme, des make-up incroyables. Bref, des images qui ont une grande force ! - Comment se passe une séance photo avec toi ? Quand je bosse avec mon staff, c’est très relax : café, cigarettes, rigolades et surtout on fait ce qu’on aime. Les shoots se passent toujours en musique qui bouge pour être •

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Quand il s’agit de shoots pour les agences de mannequin, c’est soit une new-face soit une sélection de plusieurs mannequins. Je choisis toujours celle qui sera la plus intéressante pour toute mon équipe : celle qui a le plus de chien, grande et qui me semble correspondre le mieux. On choisit souvent ensemble. Pour les éditos et campagnes, ça dépend.


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Parfois c’est la direction qui choisit ou bien moi et je prends toujours celle qui collera le plus à l’esprit du shoot et qui a déjà eu plusieurs expériences professionnelles. - Quel matériel utilises-tu ? Je travaille au 5D Mark II avec mon objectif chouchou : le 24-70mm Canon Serie L. Mais il m’arrive aussi de travailler à la focale fixe et au télé. Je retouche toutes mes images longuement avec Photoshop CS4. - D’après toi, quelles sont les qualités qui sont demandées pour être un bon photographe ? Premièrement, avoir de bonnes bases en cadrage. Une photo peut être gâchée par un mauvais cadrage (trop serré, pas assez). Des bases en gestion de la lumière. Etre en accord avec son staff et bien communiquer avec.

Savoir BIEN retoucher, c’est à dire ne pas en faire trop, ne pas tomber dans le too-much. Je pense aussi en tant que professionnelle qu’il faut savoir être à l’écoute du client et cerner sa demande. Et dernièrement, ne jamais être satisfait de son travail et toujours chercher à s’améliorer. Toujours ! - Serais-tu prête à travailler gratuitement en échange de publicité ? Oui, si c’est une bonne publicité, un bon magazine, mais pas trop non plus sinon ils peuvent payer quand même ! Ou bien pour un créateur de talent et prometteur, etc. Quelque chose qui apporte à chacun. - Comment gères-tu ton activité de photographe vis-à-vis de tes proches ? Mon père était photographe, alors il a un regard je pense très dur sur mon travail. Quand il me félicite pour une photo, je suis aux anges car c’est assez rare ! Ma mère, il y a quelques années, m’avait déconseillé de me lancer dedans car trop difficile et très fermé. Maintenant, je pense qu’elle est rassurée et fière, enfin j’espère ! Mes amis me donnent souvent leurs avis qui comptent beaucoup pour moi. - La photographie est-elle pour toi une sorte de thérapie ? Oui et non car je suis heureuse quand je la pratique mais les “après-shoots” peuvent être très durs pour moi : insatisfaction, doute et manque de confiance. Je peux être ravie pendant quelques jours après un shoot réussi et complètement dépressive après un shoot que j’estime raté. Je suis une éternelle insatisfaite.

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CrĂŠdit maquilleuse : Emilie Payet


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- As-tu un coup de gueule, un message à faire passer, quelque chose qui te tient à cœur ? Tiens, oui ! A tous ceux qui pensent que la photographie ne mérite pas d’être payée car c’est un hobby et à tous les professionnels qui ont des sous mais estiment que c’est un honneur de travailler pour eux. La photographie est certes un art mais aussi un métier. Qui dit métier dit rémunération non ?

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http://www.luciebremeault.com

L ucie Brémeault

Coup d e C oeu r

- Comment te vois-tu dans dix ans ? J’aime pas trop ce genre de question par peur qu’une fois dit cela ne puisse plus se réaliser. Mais c’est sûr que j’aimerais être encore photographe, avec de plus gros budgets, de grosses couvertures, un gros studio, un gros appartement. Bref je n’ai pas peur de le dire : j’aimerais réussir ! - Merci,

- Si subitement, comme par magie, le monde de la photographie venait à disparaître de la surface de la Terre, que ferais-tu pour pallier à ce manque ? Et bien ce ne serait pas facile... Je suis très mauvaise en dessin, en musique, et dans pas mal d’autres branches artistiques. J’aimais beaucoup écrire étant adolescente donc je pense que j’écrirais un roman posthume en mémoire à la photographie ! •

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10 M i n u tes a v ec . . .

Eva Lesalon Directrice et Rédactrice en chef

Catherine Pluchart P h o t o g r a p h e - w w w. c a t h e r i n e p l u c h a r t . f r

- Bonjour Catherine, parle-moi un peu de ton parcours. Il commence avec mes études à l’Institut Saint-Luc en Belgique, dans la section Arts Plastiques. Années précieuses qui ont nourri mon œil, et qui m’ont permis d’acquérir des connaissances fondamentales, théoriques et pratiques. C’est à cette période, de retour dans le Nord, après mes semaines en internat, que je commence à flirter avec l’argentique de mes parents avec pour terrain de jeu, la campagne qui m’y a vu naître. Mon diplôme en poche, je rentre rapidement dans la vie active.

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La peinture et la photo n’y trouvent plus leur place ou vraiment à de très rares occasions. C’est lors d’un séjour en Polynésie Française, dix ans plus tard, que je redécouvre pleinement le plaisir de la photo. Ce voyage au cœur du Pacifique m’a complètement transformée. À mon retour, je décide de quitter le Nord pour m’installer à Toulouse et me lance à la découverte de la photographie. - Comment as-tu appris à photographier ? En autodidacte et depuis quelques mois je reçois les conseils techniques d’un super prof, Jean-Michel Blasco.


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Réaliser des séances mode dans les endroits les plus sauvages de la planète, au milieu des animaux. - Comment se passe une séance photo avec toi ? J’aime à composer de A à Z mes séances. Un peu comme une toile finalement…

- D’après toi, quelles sont les qualités qui sont demandées pour être un bon photographe ? Il sait capter la vie et nous la faire partager selon sa vision. - Serais-tu prête à travailler gratuitement en échange de publicité ? Ça dépend avec qui, pour qui.

- Comment sélectionnes-tu tes modèles ? Au feeling, en fonction de mes thèmes. - Quel matériel utilises-tu ?

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- Quel type de photos aimes ou aimeraistu faire ?

sinon j’utilise des flashs cobra pilotés à distance.

- Comment gères-tu ton activité de photographe vis-à-vis de tes proches ? Je vis avec un artiste, ce qui facilite les choses…

Un reflex plein format et quelques objectifs à grande ouverture. J’essaye d’utiliser la lumière naturelle au maximum

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- La photographie est-elle pour toi une sorte de thérapie ? Je la vois plus comme un pilier, une narration de l’intime. - As-tu un coup de gueule, un message à faire passer, quelque chose qui te tient à cœur ?

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Catherine Pluchart

10 M i n u tes a v ec . . .

ne veut pas dire que vous ne savez pas où vous allez, seulement que ce pas est primordial et la destination secondaire. Et ce qui vous attend à la destination dépend de la qualité de ce pas. Autrement dit, ce qui vous attend dépend de l’état de conscience dans le moment présent. » Eckhart Tolle - Merci,

Non, pas particulièrement. - Si subitement, comme par magie, le monde de la photographie venait à disparaître de la surface de la Terre, que ferais-tu pour pallier à ce manque ? Par magie ? Je connais bien Harry Potter… - Comment te vois-tu dans dix ans ? « Votre périple de vie se résume finalement au pas que vous faites en ce moment. Il n’y a toujours que ce pas. Vous devez donc lui accorder votre attention totale. Cela •

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T e chn i que P ho to

Jérôme Retru Rédacteur Technique

La retouche beauté Les secrets du photographe...Act 1 Avant d’aborder ensemble les retouches beauté, je vous propose dans un premier temps de préparer vos images. Pour ce faire, il existe quelques outils pour « nettoyer» la peau de vos modèles des petites irrégularités. Rien de bien compliqué dans leur application, ces retouches feront la différence sur le résultat final de vos clichés. Il existe de nombreuses possibilités pour apporter des corrections sur vos images lors du post-traitement de ces dernières. Le pré-requis du jour était simple. Quels outils s’offrent à moi pour simplement corriger les petites irrégularités de peau de mes modèles ? J’ai choisi 3 outils de la palette Photoshop.

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Tout d’abord, l’Outil « Correcteur de tons directs ». C’est le plus simple. Il vous suffit de cliquer sur la zone à modifier et l’outil échantillonne seul autour de celle-ci pour apporter une correction. Cet outil est paramétrable en taille et en forme.

Ensuite, le second outil utile lors de vos retouches est l’Outil « Pièce ». Il fonctionne comme le Lasso de Photoshop. Il faut d’abord vérifier que la source est activée dans la barre située au dessus de la zone de travail. Mais suivant l’environnement de votre zone de retouche, cet outil trouve rapidement ses limites de par l’échantillonnage qu’il effectue. Cet outil est donc à réserver aux zones dites « dégagées et uniformes ».

Pour utiliser l’outil pièce, il suffit de sélectionner une zone à modifier et de cliquerglisser vers une zone dite « propre » à côté et ainsi récupérer cette dernière en lieu et place. Ne pas hésiter à utiliser un zoom fort (200% et au-delà) pour un travail propre et efficace. Cet outil possède aussi ses limites puisque, comme vous pouvez le voir, j’ai volontairement effacé une partie du cheveu en utilisant cette méthode.

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SHOOTING mag - Octobre 2011 Il faut donc faire attention dans la sélection de la zone pour ne pas détruire des éléments que l’on souhaite conserver. Enfin le troisième outil abordé aujourd’hui est l’Outil « Tampon ». Cet outil s’utilise de concert avec la touche ALT de votre clavier. Il vous suffit simplement de positionner votre curseur dans une zone de l’image qui vous paraît idéale, •

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de presser la touche ALT après avoir choisi votre outil tampon dans la palette des outils, puis ensuite de vous rendre sur la zone à corriger. Photoshop effectue alors une copie de la zone sélectionnée (source) sur la zone « destination ». Pour plus de réalisme dans votre retouche, ne pas hésiter à faire varier l’opacité de votre tampon.


Outil “Tampon” Première étape choisie dans la réalisation d’un maquillage ou d’une correction chromatique le cas échéant : les lèvres. Ouvrez votre photo dans Photoshop et dupliquez votre image (calque copie) pour au final voir le « avant/après » retouche. Ensuite, il vous faut ouvrir le mode Masque (touche raccourci Q) et choisir l’Outil Pinceau avec une opacité de 100%. Avec le Pinceau, vous devrez brosser les lèvres pour les sélectionner de façon précise. Il ne faut pas hésiter à varier la taille de la brosse pour effectuer un travail précis. En cas d’erreur ou de dépassement de la zone sélectionnée, un petit clic sur l’icône inversion des couleurs ; on brosse à nouveau pour effacer puis de nouveau un clic pour continuer la sélection. A ce niveau des opérations, vous devriez obtenir un résultat proche de ce que vous découvrez ci-dessus.

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L’étape suivante consiste à transformer cette zone rouge en zone de travail pour y apporter vos corrections. Cliquer à nouveau sur la touche Q pour sortir du mode masque. Il faut ensuite intervertir la sélection pour pouvoir travailler dessus (SHIFT+CTRL+I). Sur la sélection effectuée, il faut maintenant appliquer un claque de réglage qui permettra de procéder aux ajustements (palette des calques). Donc dans notre palette des calques, nous choisissons un calque BALANCE DES COULEURS ; ce dernier vous permettant de définir et de laisser libre recours à votre créativité. L’intérêt de cette sélection par le biais d’un calque, c’est qu’elle permet de modifier à loisir la teinte des lèvres de votre modèle sans altérer ni la texture ni les détails de la peau (3 curseurs de couleurs). Une fois cette opération effectuée, il ne vous reste plus qu’à vous rendre dans la palette des calques pour définir la force de votre correction par rapport à la photo initiale (%).

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Utilisation de la BALANCE DES COULEURS

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Jérôme Retru

T e chn i que P ho to

Enfin, pour apporter une transition plus agréable à votre modification, je peux vous suggérer d’ajouter un FLOU Gaussien léger sur les lèvres avec un rayon de 5%. Pour voir les effets de votre travail, il vous suffit de cliquer sur le petit œil dans la palette des calques pour afficher les modifications ou les retirer. Une fois terminé, il ne vous reste plus qu’à aplatir l’image, si vous le souhaitez, afin de « noyer » vos corrections dans l’image initiale.

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Dr oi t s e t Dev o ir s

Olivier Barré Rédacteur Jurique Webmaster

Comment vendre ses photos ? . . . q u a n d o n e s t a m a t e u r. Je suis amateur et je veux vendre des photos ! Ai-je le droit ? Ceci est une question délicate car il y a une possibilité de faire cela lorsque c’est ponctuel. Le jour où vous passez votre temps à vendre vos photos et à générer un chiffre d’affaire non négligeable, vous devenez professionnel et les règles du jeu ne sont plus les mêmes. Donc, avec cet article (Merci à Joëlle Verbrugge), voici la seule possibilité pour qu’un amateur puisse vendre ses photos de façon légale.

factures, paiement, traçabilité de vente, réaliser une publicité et vous faire connaitre, vous allez devenir suspicieux pour l’administration fiscale qui pourrait être amenée à considérer que vous dépassez le cadre d’une vente ponctuelle, et dès lors vous imposer d’adopter un statut de professionnel. Il vous est conseillé de pratiquer les prix du marché (Voir la Rubrique d’Eva de Shooting Mag N°21). Il y a trois points à respecter dans cette procédure. 1-Une facture ?

J’attire votre attention sur le fait que cela doit rester amateur et non devenir une source de revenus principale… Dans ce cas, optez pour le statut d’auteur. Dès que vous allez concevoir un système de

Oui, vous devez faire une facture dans laquelle on retrouvera votre numéro de SIRET. Cela est défini dans le Code du Commerce. Comme vous n’avez pas de •

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Suivant votre client, il voudra avoir une pièce justificative pour sa comptabilité et vous ne pourrez pas lui fournir une facture car vous n’êtes pas professionnel. « C’est le prix à payer, pour disposer d’une photographie souvent moins chère que celles des professionnels qui doivent, de leur côté, payer de lourds frais de fonctionnement ». De ce fait, il ne vous reste qu’une seule solution : établir une attestation de vente rédigée en ces termes (Merci Joëlle) :

Vous joignez à cela une photocopie d’une pièce d’identité quelconque, et vous établissez le document en 2 exemplaires originaux : l’un pour la comptabilité de l’acheteur, le second pour votre comptabilité. Conservez cet original, et ne produisez aux impôts qu’une photocopie. 2-Après la fac ture la déclaration aux impôts… Sinon c e l a s ’a p p e l l e d u b l a c k . Habituellement vous remplissez la 2042 qui se présente comme ceci :

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SIRET/SIREN (art. 289 du CGI), pas de facture et donc pas de vente… Le raccourci est rapide mais déjà, on voit que le chemin n’est pas simple et en pratique des difficultés se présentent.

« Attestation de cession de droits / vente de tirage original » Je soussigné ………, photographe nonprofessionnel et dès lors ne disposant pas d’un numéro de Siret me permettant d’établir une facture, domicilié à …. atteste par la présente, avoir vendu à M. …. /la société ……. , dont le siège social est établi ….. . Soit un tirage original de la photographie … (la décrire ou même la reproduire en vignette sur l’attestation), au format …. x … cm . Soit les droits suivants sur la photographie … (description / reproduction en vignette, et détail des droits cédés pour la période envisagée) Cette vente / Cession de droit a été réalisée pour la somme de …………. €. Fait à …. le ……

Mais dans le cas d’une vente, vous allez devoir remplir la 2042 C (déclaration 2042-C – « C » comme « Complémentaire ») pour reporter votre CHIFFRE D’AFFAIRE et non votre bénéfice (la nuance est énorme).

Signature » •

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Après avoir rappelé vos coordonnées en tête de cette déclaration, passez directement au cadre « E » destiné aux « Revenus non-commerciaux NON PROFESSIONNELS ».

* Le chiffre d’affaires (ou CA) désigne le total des ventes de biens et de services sur un exercice comptable (exemple 100 €). * Le bénéfice est une différence positive entre le chiffre d’affaires et les frais engagés pour générer le chiffre d’affaires (exemple 100 € de CA - 75 € de frais = 25 € de bénéfices).

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Attention à cet égard : en principe, il n’est pas possible de déduire les éventuels frais liés à la réalisation de la photo. Seul un statut de professionnel vous permettrait de tenir une telle comptabilité. Un particulier qui vend une ou plusieurs photos se contentera donc de porter le profit de cette vente, sans plus de détails.

Dans la colonne qui vous concerne, « Vous »/ « Conjoint » / « Personne à charge » (ce dernier cas si vous êtes mineur notamment et à charge de vos parents, ce qui ne vous empêche nullement de vendre des photos), inscrivez dans la ligne KU, LU ou MU le montant de votre/vos vente(s).

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Cette déclaration complémentaire devra simplement être jointe à votre déclaration principale (2042). N’oubliez pas de joindre la pièce comptable que vous avez émise lors de la vente et même copie éventuellement du chèque ou virement qui confirme le paiement reçu.

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Olivier Barré

Dr oi t s e t Dev o ir s

- Soit vous vendez une photo à un particulier comme tirage original, aucun précompte ne semble dû, même si la loi ne le prévoit pas expressément.

3-Et les charges sociales ? Après la facture et les impôts, il reste la question des charges sociales… Et devant vous se dressent trois possibilités : - Soit vous vendez votre photographie à un diffuseur et dans ce cas c’est le diffuseur qui retiendra les charges sociales et les versera à l’Agessa avec le 1% diffuseur (pour cette notion de diffuseur, voir l’article sur l’incontournable « 1% diffuseur » de Joëlle). - Soit vous vendez votre photo à un organe de presse quelconque, vous serez payé par le biais d’une pige, ce qui réglera également la question des charges sociales. •

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“Vendre ses photos” dresse un panorama des modes de diffusion de vos photos, quel que soit votre statut, amateur, artisan, auteur ou photo-journaliste. A l’aide d’exemples pratiques et illustrés, Joëlle Verbrugge, avocate et auteur-photographe, trace les limites de chaque statut, et aborde les aspects fiscaux et comptables. Elle offre une aide au choix d’un statut professionnel en tenant compte des éventuels cumuls d’activités et donne des pistes pour trouver de nouveaux modes de diffusion et fixer le prix de vos photos. D’importantes notions comme celle de “tirage original” sont en outre passées au crible. Un ouvrage pratique et concret, pour aider les photographes à faire les bons choix dans la jungle des dispositions légales et administratives. Merci à Joëlle Verbrugge pour son autorisation (http://droit-et-photographie.over-blog.com)

La version 2 sera disponible au salon de la photo de Paris

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Por t rai t d u Mois Eva Lesalon Directrice et Rédactrice en chef

David Olkarny P h o t o g r a p h e - h t t p : / / w w w. d a v i d o l k a r n y. c o m

- Parle-moi un peu de ton parcours. Après être sorti du lycée, je suis parti en Australie pour me ressourcer et faire le vide pendant plusieurs mois. A mon retour, c’était confirmé, je voulais faire des études de cinéma. Et me voilà diplômé de l’Inraci. Ce n’est qu’en deuxième année que j’ai découvert l’univers de la photographie en achetant mon premier boîtier qui, à la base, était prévu pour les tournages et diverses captations. Cette passion est immédiatement devenue très prégnante dans ma vie. C’est que du bonheur ! - Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ? Beaucoup d’éléments m’ont conduit à commencer la photographie. Les superbes

photographies que je pouvais voir sur la toile me faisaient rêver, ensuite je fus émerveillé par la qualité des photos qui découlait de mon nouveau joujou et la simple idée de pouvoir immortaliser des scènes intenses me faisait frissonner. Il fallait que je devienne photographe, c’était une évidence. - As-tu un photographe de prédilection ? Incontestablement Christophe Gilbert. - Quel type de photos aimes-tu ou aimerais-tu faire ? Des photos « mises en scène » très pointues, très parlantes. De vraies histoires en une image, que je puisse suggérer une narration au lecteur qui reste •

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libre de l’interprétation qu’il en donnera. Ce n’est pas encore le cas, mais je travaille vivement dans cette direction-là. - Comment se passe une séance photo avec toi ? C’est assez simple. On me contacte, on discute brièvement du style d’image et d’univers souhaités sans évoquer le terme « thème » que je trouve ringard et inapproprié. Ensuite, lors du shooting, sur 3 ou 4 lieux improvisés et/ou prévus, on se lâche, on mélange nos idées, on se découvre et on s’amuse tout en créant des images qui, j’espère, plairont. Dans mon cas, plus on planifie un shooting, plus c’est plat… L’improvisation sur le vif, c’est ça le secret… Là où opère toute la magie.

- Comment sélectionnes-tu tes modèles ? Principalement sur la toile, Facebook est l’idéal pour cette démarche. Je ne suis pas si difficile, il faut juste qu’ils/elles aient une « gueule ». Un petit quelque chose bien à eux. - Quel matériel utilises-tu ? Un canon 5D Mark II + 50mm 1.4. - D’après toi, quelles sont les qualités requises pour être un bon photographe ? Globalement je dirais beaucoup de patience et énormément d’ouverture d’esprit. - Serais-tu prêt à travailler gratuitement en échange de publicité ? Oui, si la publicité en vaut la peine, sans hésiter.

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- Comment gères-tu ton activité de photographe vis-à-vis de tes proches ? Je la vis très bien, ils me soutiennent à tout point de vue. Et puis c’est pratique, je fais souvent appel à ma copine pour être mon modèle lors de mes inspirations soudaines ! - La photographie est-elle pour toi une sorte de thérapie ? En quelque sorte, oui. La photographie ne m’apporte que du bien, que du positif.

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C’est un équilibre dans ma vie, une ouverture vers l’humain. Tout à coup, grâce à la photographie, deux parfaits inconnus se rencontrent pour faire quelques photos et bien souvent le courant passe si bien qu’on crée des liens et parfois des amitiés se créent. Socialement, cet univers est une épatante thérapie.




- As-tu un coup de gueule, un message à faire passer, quelque chose qui te tient à cœur ? Je déplore le fait que certains photographes ne se cantonnent qu’aux photos de studio. Aucun photographe ne devrait se limiter à une pièce avec un fond uni et quelques flashs. Je vois trop souvent ce genre de photos où une pseudo modèle est en petite tenue avec une pose suggestive, maquillée à outrance, le flash en plein visage.

SHOOTING mag - Octobre 2011

h t t p : / / w w w. d a v i d o l k a r n y. c o m

David Olkarny

SHOOTING mag - Octobre 2011

Por t rai t d u Mois

- Comment te vois-tu dans dix ans ? Dans le meilleur des mondes… J’aimerais juste vivre de ma passion. - Merci,

J’ai juste envie de dire : allez dehors. Il y a tellement de magnifiques endroits extérieurs, peu importe le lieu. Tout est tellement plus vrai, spontané et naturel. Si les photos en studio sont plus maniables, plus faciles à mettre en place, je trouve personnellement que les photos prises à l’extérieur, dans une ambiance météorologique peu clémente sont souvent plus percutantes. •

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SHOOTING mag - Octobre 2011

S ur la p age des Fa ns

Olivier Barré Rédacteur Webmaster

L’âme d’un photographe Le matériel fa it-il le photographe ? A l’heure du numérique, une course technologique se met en place dans le domaine de la photographie pour nous proposer toute sorte de matériel allant du boîtier de l’appareil jusqu’au flash en passant pas le studio au complet. Avoir plein de matériel chez soi permet d’être un TRES GRAND photographe.

Comme disait Goldman: « Si j’avais ceci, si j’avais ça, Je serais ceci, je serais cela, Sans chose je n’existe pas ». Il est vrai que le matériel permet de se simplifier la vie… ou de se la compliquer car je vous rappelle que Nadar, Doisneau, Hamilton sont devenus de grands •

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photographes, pas par leur quantité de matériel mais grâce à leurs photographies et à leur maitrise de l’art photographique. Dans un premier temps, pour être un TRES GRAND photographe, je vous conseille de savoir utiliser un appareil photo en mode manuel. Il devient facile de mettre son appareil en tout automatique ou en semi-automatique (Priorité vitesse, Ouverture, Iso etc..) et de dire, mes photos sont réussies, je suis un TRES GRAND photographe. Or c’est l’appareil qui décide pour vous. Alors, direction le réglage manuel : c’est à VOUS et à VOUS SEUL de régler l’appareil photo pour réaliser votre photo. Cela veut dire connaitre les réglages ISO, la VITESSE, le DIAPHRAGME… et leurs conséquences sur votre photo.


Cela veut dire aussi que vous savez comment réaliser votre photo pour transmettre votre message photographique à travers vos réglages. MERCI à Photoshop. Grace à lui, je peux travailler mes photos et proposer de meilleures photos. Je vous rappelle que l’on ne peut pas faire briller de la « m….e » avec un programme informatique. Une photo ratée, restera une photo ratée. Tout se joue à la prise de vue.

De plus, les choix du photographe importent : choix du sujet, du cadrage (Régis Durand, in “Le Regard Pensif ” : « Et il y a bien un hors-champ photographique qui est la réserve de toutes les impostures »; Stanley Cavell : « La présence virtuelle du reste du monde et son éviction explicite sont aussi essentielles à l’expérience d’une photographie que ce qu’elle présente explicitement »; ou encore Pascal Bonitzer : “« …le mensonge (ou la possibilité du mensonge) est liée à l’existence d’un horschamp. »), mais aussi du développement, du tirage (recadrages), des retouches, etc. Le photographe interprète à sa façon le réel qui s’offre à lui.

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photographe doit savoir faire de la photo avec rien et beaucoup de bricolage.

Sur la page fan, voici quelques remarques sur ce sujet : « Le talent, il est dans l’œil du photographe, dans sa capacité à percevoir les choses ... Le matériel, ce n’est qu’un plus ». « Comme je dis toujours à mes stagiaires: “si tu veux devenir photographe, poses ton matos de guerrier et prends un kodak jetable...” » Posons la question à Doisneau, Capa ou Cartier Bresson ! » « Certains photographes américains sont devenus célèbres avec leurs Instamatic à deux francs six sous. D’autres, en vaselinant leurs objectifs ... Le talent compte plus que tout je pense, et surtout, l’idée que l’on se fait de la photo. » Et oui, je suis d’accord. L’outil principal du photographe reste « son œil ». Le matériel est un plus mais un

Ainsi, en noir et blanc, une ambiance peut être rendue dramatique par certaines techniques alors que la réalité ne l’était pas autant (en augmentant la densité des nuages par exemple). Le simple fait d’attirer l’œil sur un élément, en le photographiant, modifie la perception des spectateurs (récepteurs de l’image) face à la globalité de la scène qui se voit, de plus, réduite à une ou plusieurs images. •

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SHOOTING mag - Octobre 2011 Votre style va donner une troisième dimension à vos photos et à votre message photographique. Le noir-et-blanc, par exemple, contient une symbolique propre qui renvoie à une culture, des ambiances, des époques inscrites dans l’inconscient collectif. On pourrait dire que le style, en photographie, n’est autre qu’une transposition, une interprétation de l’image réelle en 3D qu’a vue le photographe. Cette complexité supplémentaire, cette étape imposée en plus à la compréhension de l’image rend celle-ci encore plus symbolique : en s’éloignant encore davantage du réel, elle devient plus universelle, elle parle mieux au spectateur… Pour peu que le style choisi ne heurte pas sa culture esthétique. Le plaisir que l’on peut éprouver en admirant une photo vient de là : on a triomphé d’un exercice difficile, cette interprétation 2D d’une dimension en 3D. •

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Parmi les photographes qui ont su travailler avec leur « œil », nous pouvons citer : Henri Cartier-Bresson, celui que l’on nomme parfois « l’œil du siècle », photographe de légende, a notamment marqué son temps par ses reportages couvrant les grand événements du siècle dernier, comme la libération du camp de concentration de Dachau, Gandhi juste avant son assassinat, la libération de Paris, les républicains espagnols... Il fut également l’assistant du cinéaste Jean Renoir. Cartier-Bresson a débuté sa carrière en 1950 sur un vieil appareil Krauss.


Robert Doisneau est l’un des photographes français les plus connus à l’étranger notamment grâce à des photos comme « le Baiser de l’hôtel de ville ». Ses photographies noir et blanc des rues de Paris d’après-guerre et de sa banlieue ont fait sa renommée... Et il travaillait avec un simple appareil photo. Un photographe joue avec les images, avec la lumière, avec un message. C’est lui qui définit son propre style, son

Comme dans la cuisine, il faut sortir des sentiers, faire des tests et le mieux, avec très peu de matériel, pour extraire la quintessence technique de votre appareil photo en utilisant seulement ce que vous avez sous la main. A partir de vos réalisations suivant ce concept, adoptez un style photographique et tenez- vous y durant votre vie. Il pourra changer, évoluer. Vous allez faire autre chose de temps à autre pour vous donnez de l’oxygène mais restez centrés sur votre élément moteur, sur votre style.

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langage, son œuvre. Il est facile d’acheter des livres techniques, d’acheter du matériel et de recopier les fiches de cuisine que l’on trouve pour faire une photo déjà mainte et mainte fois réalisée. On aura une photo… Mais pas SA photo.

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Spécialiste incontesté de la photographie maritime, Philip Plisson est un photographe français. Photographe de mer dans l’âme, il a su séduire par son œil précis et imaginatif sur la beauté du monde marin. Le livre La mer, préfacé par Yann Queffélec, est l’un de ses plus grands succès. Obstiné à « arrêter ce temps qui fuit », Robert Doisneau est un photographe français,

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l’un des photographes les plus populaires d’après-guerre. Plutôt « pêcheur d’images » que « chasseur d’images », sa grande renommé est essentiellement fondée sur son regard léger sur les rues de Paris, qu’il a su dépeindre avec une sensibilité incroyable. « S’il était poète, il serait romantique. Des jeunes filles aux longues chevelures pâles et aux yeux clairs ont en


effet été chantées par Casimir Delavigne, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Alfred de Musset et tant d’autres. Hamilton s’infiltre dans une série déjà longue de tendres rêveurs. » (La jeune fille, le thème d’un photographe, Robert Laffont).

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http://petitscrarabee.tumblr.com

Dominique HERMIER

S ur la p age des Fa ns

demandé à un ami de me faire parvenir des photos. Graphiste de formation, il n’a aucun matériel dit PRO et utilise des appareils assez sympas. Il suffit d’avoir de l’imagination, de lever la tête et de regarder le monde qui nous entoure.

Photographe australien d’origine allemande, Helmut Newton est un spécialiste de la photo de mode. Son art vise à exacerber la sensualité féminine, allant parfois jusqu’à la provocation par le regard. Cindy Crawford, Claudia Schiffer, ou encore Monica Bellucci ont posé pour lui. Helmut Newton est décédé le 23 janvier 2004 à Los Angeles Pour conclure cet article, je dirais que le photographe devient un GRAND photographe en restant humble, avec peu de matériel, un style, un œil photographique et il travaille avec ses tripes pour mettre sa personnalité dans son œuvre. Pour documenter cette partie, j’ai

Crédit photo : Dominique Hermier •

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R ub ri q ue d’E v a Eva Lesalon Directrice et Rédactrice en chef

To u t s u r l e s B o o k s ! ...sans jamais oser le demander Chers camarades, vous l’aurez tous remarqué (sauf ceux qui ne vivent pas sur la même planète que nous), c’est la rentrée et comme toute nouvelle rentrée qui se respecte chacun de nous prend de nouvelles résolutions, notamment celle de faire un book.

stylistes, comédiens, graphistes etc. Le book ou book photo (pour un candidat aux castings) sert à déterminer votre caractère photogénique. Il faut savoir que celui-ci peut être différent de l’image que vous laissez paraître dans la vie. LE BOOK OU PRESS-BOOK

J’aborde donc ce mois-ci le merveilleux sujet des books afin que chacun trouve son bonheur sans arnaque. LE BOOK OU PRESS-BOOK QU’EST CE QUE C’EST ? Book ou book photo, press-book (appelé aussi portfolio ou portefolio par l’ancienne génération) et composites sont les principaux outils des candidats aux castings et autres artistes tels que les photographes, •

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L’objet en lui même est une sorte de catalogue, album noir au format A4, généralement constitué des 20 plus belles photos réalisées par le mannequin. Les photos sont insérées dans des feuillets en polyester ultra-transparent relié par une spirale. On trouve dans le commerce différentes variétés de books : books à anneaux, books à feuillets fixes, books à spirales (rechargeables), books à vis.


Le book photo présente les meilleures et/ou les plus représentatives photos du mannequin, ses parutions, ses références professionnelles afin de pouvoir être soumises aux clients susceptibles de faire appel aux prestations du mannequin. Les photos doivent être les plus différentes possibles les unes des autres, pour montrer des visages artistiques variés. Par exemple, des prises de vues en studio et en extérieur. Les photos du book pour mannequin doivent contenir des images réalisées en

mannequin est primordiale : on doit voir le modèle et non le travail de la maquilleuse ou du photographe. Les mannequins expérimentés ajouteront à leurs différents tests les photos réalisées dans le cadre de leur métier et qui auront été publiées (photos éditoriales, publicités, affiches, etc.) Pour un débutant dans le métier qui veut commencer ses premiers castings ou veut démarcher des agences, il doit faire à son initiative ce qu’on appelle dans la profession un “book starter”. Les agences, en interne, à leur initiative, font ce qu’on appelle des “books tests”. Quelle est la différence entre un “book starter” un “book test” et un “book”, “book-photo” ou encore “press-book” à proprement parler ?

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Il existe plusieurs types de books ou pressbooks (pour mannequins, comédiens, photographe, etc.) Celui du mannequin est de loin le plus répandu et le plus complet.

1/ Le “book starter” Comme mentionné plus haut, il sert pour les débutants (pas forcément chassés par une agence) à effectuer les toutes premières démarches nécessaires à les mettre en contact avec divers interlocuteurs dans la profession. Ces photos doivent être sobres et assez formelles : elles doivent montrer le potentiel brut du futur mannequin. Le maquillage est léger, la lumière doit donner le modelé nécessaire pour décrire le visage. Ces photos sont très descriptives et les tenues sobres. Lors des sessions de shooting pour un “book starter”, j’aide les mannequins à montrer leur potentiel, les mettre à l’aise afin que les photos mises en ligne ou pour le book soient des photos professionnelles dans les formats que les agences préfèrent. studio, avec un maquillage adapté au type de photo que l’on réalise (mode, beauté) et des attitudes qui se rapprochent de ce que l’on réalisera plus tard pour le client. Dans tous les cas, la “visibilité” du

Lors de cette séance vous allez vite vous rendre compte si vous avez le potentiel. Après quelques indications d’usage, il faudra être à l’aise assez rapidement. •

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2/ Le “book test” Le terme “test” est utilisé par les agences de mannequins. Les agences font réaliser une série de photos destinées à tester le modèle en situation réelle. Ces photos serviront à “vendre” le mannequin aux clients.Le book de test, ou “book test” est généralement réalisé en agence, par l’agence elle-même, dans un premier temps pour chaque nouveau modèle afin de démontrer sa photogénie et les différents aspects de sa personnalité. Plus un modèle est capable de montrer des attitudes différentes (un peu comme un caméléon), mieux il sera coté. Les agences font en général appel à des photographes, qui contrairement à ce que l’on pourrait croire, sont bien souvent très expérimentés car ils ont la difficile tâche de mettre au premier plan le potentiel du modèle, avant leur propre créativité.

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D’autant qu’un test effectué avec un photographe réputé crédibilisera le modèle. Les mannequins doivent avoir l’air naturel, avoir bonne mine, et plus important encore, ils doivent ressembler à ce qu’ils sont réellement. Les mannequins doivent apparaitre avec un teint frais, à la fois professionnel et sans artifice, les cheveux en arrière et très peu de maquillage. C’est la meilleure manière pour eux d’être remarqués. Un book de test n’est jamais réalisé avec un seul photographe et en une seule journée, ceci afin d’aborder le modèle avec des sensibilités et sous un jour différent. 3/ Le book, press-book ou portfolio à proprement parler Le book photo d’un mannequin déjà dans le circuit est un catalogue de photos


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Mannequin : Morgane Walbrecq Mua & Hair : Judith Roynette Stylisme : Franรงois Marchot


références (publications dans des magazines, publicités etc.) qui crédibilisent le mannequin et lui servent lors des futurs castings. Dans le cas de peu d’expérience d’un modèle, il est souvent complété par des épreuves réalisées pendant des tests et constituant le book pré-cité.

Chaque photo est issue de cadrages différents, de tenues différentes, de thèmes différents, de séances différentes, voire de photographes différents. Le book photo est à adapter en fonction du casting (il est même possible de constituer plusieurs book : mode / lingerie / visage…) et à composer avec des doubles : certains recruteurs peuvent être amenés à vous demander une photo lors du casting.

Le book est généralement doublé, voir triplé ou quadruplé, par ce que l’on appelle des copies de book, qui sont constituées par des photocopies couleurs reliées que les agences envoient pendant les périodes de collections aux différents organisateurs de défilés.

Le book, book-photo ou encore pressbook à proprement parler est constitué dans un deuxième temps par les parutions (gages de succès) obtenues par le mannequin lors de sa carrière. Ce sont ces

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regroupant tous les différents tests réalisés par le mannequin ainsi que les publications et parutions. Un photographe ne peut donc pas “faire un book” à un mannequin. Bien que cela soit un abus de langage, nous utilisons également ce terme par souci de clarté.

Cette tendance tend à disparaître avec l’apparition des nouvelles technologies car les agences disposent de plus en plus d’un site web pour effectuer la promotion de leur fichier de mannequins. Il n’est pourtant pas rare de croiser encore pendant la période des collections, des coursiers poussant des diables remplis de plusieurs dizaines de kilos de books empilés les uns sur les autres ! LE COMPOSITE, UN RESUME DU BOOK C’est la carte de visite commerciale du mannequin, carte cartonnée recto-verso généralement de format 21 par 15 (format A5). Le composite (ou compcard en anglais) peut comporter deux ou quatre pages de plus ou moins bonne qualité d’impression. Elle indique généralement pour les mannequins leurs mensurations et taille en unités françaises et anglaises, la solution de contact (numéro de l’agence ou téléphone personnel pour les indépendants), et présente un résumé des meilleures photos du book. •

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C’est un moyen pratique de laisser une trace de son passage lors d’un casting, mais le composite n’est vraiment utile que dans le cas d’une activité soutenue. Inutile de vous ruiner donc dans l’acquisition de composites onéreux ! LES AUTRES BOOKS Dans le désordre nous citerons : - Le book du photographe qui, dans le même esprit, présente le best-of de son œuvre. - Le book d’agence, en général très imposant, que l’on trouve à l’entrée de chaque officine. - Le book du comédien : un book comédien représente la personne de manière la plus naturelle possible et avec un maquillage “invisible”, mais on réalise également des photos qui montrent l’expressivité du comédien. Le noir et blanc est souvent apprécié pour son coté artistique mais aussi son coté neutre. •

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http://evalesalon.4ormat.com

Eva Lesalon

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R ub ri q ue d’E v a

Dans un deuxième temps, idéalement pour un comédien, c’est de présenter une cassette démo de ses capacités. Ensuite, il n’a besoin que d’un composite ou de quelques photos pour laisser une trace. Seuls les comédiens exerçant la double activité de modèle et de comédien ont besoin d’un véritable book. Quant aux figurants, deux photographies (un portrait et une en pied) suffisent largement ! *Source : La bible du casting par Maya “DevenirArtiste” ©


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Le m até r ie l Paul Pierron Rédacteur Matériel

Du lourd : Le vaisseau amiral de chez Pentax Après plusieurs années d’attente, le moyen

format numérique version Pentax est arrivé en France au début de l’année 2011. Le 645D de Pentax est un moyen format atypique, construit pour le studio, lieu de prédilection des moyens for-mats, le 645D est également taillé pour l’extérieur. La facilité de prise en mains, les nombreux raccourcis, le superbe viseur et l’autofocus performant participent à une utilisation sans soucis dans de nombreuses conditions lumineu-ses. Le rendu des images est à la hauteur des attentes : - dynamique impressionnante et rendu des matières et des détails sont, de source sûre, remarquables.

Bien sûr, il y a quelques points noirs, notamment la lenteur d’écriture des images sur les cartes SD (Pourquoi n’avoir pas intégré un emplacement CF en plus du format SD ?), pire le boîtier n’est pas compatible avec les cartes SDXC plus rapides... Le Pentax 645D est très à l’aise en extérieur avec une excellente gestion du bruit électronique jusqu’à 1600 ISO et une fabrication haut de gamme tout temps. Le Pentax 645D présente un rapport qualité/prix très alléchant pour qui souhaite s’initier au moyen format numérique. À 10 000 euros nu, le 645D est le moyen format le moins cher du marché. Certes, les optiques optimisées pour le numérique ne sont pas nombreuses, seul le 55 mm f/2,8 WR est disponible actuelle-ment. Les anciennes optiques Pentax 645N argentiques sont compatibles. •

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Malgré tout, il reste au 645D à trouver sa place sur le marché, il s’attaque directement aux reflex 24x36 Canon et Nikon pour le reportage. En face, le 645D tente de s’introduire dans les studios pour concurrencer les autres moyens for-mats.

Toutefois, avec un dos inamovible et une définition de 40 Mpx “seulement”, le 645D se coupe également des marchés de la reproduction d’oeuvre d’art où les 50, 60 voir 80 Mpx sont demandés.

Le 645D est un vrai concentré des technologies Pentax avec un vrai autofocus,

CARACTERISTIQUES

une cellule d’exposition complète, un antipoussière, une interface agréable et personnalisable, un bel écran LCD 920 000 points…

Capteur : Capteur CCD avec filtre couleur primaire, 44x33 mm, 40 Mpx (photodiode 6x6 μm). Conversion A/N sur 14 bits. Monture : Baïonnette PENTAX 645AF2, objectifs compatibles baïon-nettes PENTAX 645AF2, 645AF et 645A Optique livrée : en kit avec D-FA 645 55mm f/2.8 AL [IF] SDM AW Stabilisation : non Antipoussière : oui Viseur :Type Prisme de verre trapézoïdal. Verre de visée Natural Bright Matte. Couverture Environ 98% Grossissement Environ 0.62 x (D-FA645 55mm f/2.8 à l’infini), environ 0.85 x (FA645 75mm f/2.8 à l’infini) Correction dioptrique de -3.5 à +2.0 Visée écran LCD : non Écran : 7,6 cm, 920 000 points Mise au point : Autofocus SAFOX IX+ à détection de phase TTL, 11 points AF Modes autofocus : AF simple et AF continu Mesures d’exposition : Mesure TTL 77 zones. Multizone, pondérée centrale ou spot. Correc62

tion de l’exposition sur -/+ 5 IL. Modes d’exposition : Programme, Sv, Tv, Av, TAv, M, Bulb, Synchro X, User Vitesse d’obturation : Plan focal à contrôle électronique vertical Vitesses d’obturation Auto et manuel : de 1/4000 à 30 sec (1/3 IL ou 1/2 IL), bulb Motorisation : 1/8000 à 30 s par incréments d’1/3 ou 1/2 IL, pose B, pose T (télécommande ML-L3, disponible en option, requise), X250 Sensibilité ISO : ISO Auto, de 200 à 1000, sensibilité étendue : de 100 à 1600 (1/3, 1/2 ou 1 IL) Mémoire : 2 emplacements SD/SDHC Format image : Raw (PEF ou DNG), JPeg, Raw + JPeg (5440 x 7264 pixels) Alimentation : Batterie Lithium-ion D-LI90 rechargeable. Connexion : Prises mini-HDMI, AV compatible NTSC et PAL, USB 2.0 mini-B, Prise télécommande filaire, entrée alimentation DC, prise synchro X Dimensions : 156 × 117 × 119 mm Masse : 1480 g avec 2 cartes mémoire


Avec le NEX-7, Sony semble répondre à toutes les attentes des photographes experts : capteur APS-C à 24 MPx, boîtier compact et silencieux, écran incli-nable, viseur électronique précis, mode vidéo HDTV 1080, rafale à 10 i/s, flash intégré, griffe accessoire.

Les réglages s’effectueront sur l’écran LCD les mo-lettes n’étant pas gravées, il sera sans doute difficile de savoir dans quelle configuration se trouve l’appa-reil avant de l’allumer. Le nouveau NEX dispose d’un flash intégré de nom-bre guide 6 et d’une griffe compatible avec les flas-hes de reportage de la marque ou compatibles (le flash intégré ne pilote pas les flashs distants sans fil). Le NEX-7 dispose également d’un écran LCD de 7,5 cm capable d’afficher 921 600 points (VGA 640x480 pixels). Celui-ci est monté sur deux charnières horizontales qui permettent d’incliner l’écran vers le bas ou vers le haut pour faciliter les cadrages en hauteur ou au ras du sol. L’écran permet d’afficher un histogramme d’exposition, un horizon virtuel et une grille de cadrage.

L’arrivée de capteur APS-C à 24,3 Mpx relance l’éternel débat sur la définition des images et des besoins des photographes qui n’est pas prêt de s’achever. Si le capteur permet d’obtenir des images à 24,3 Mpx, sans faire de compromis sur la qualité des images et la réactivité de l’appareil, pourquoi se priver ? Si les fichiers deviennent de plus en plus volumineux, nos machines le sont également et les disques durs de plus en plus volumineux. Une image en 24 millions de pixels permet d’être plus libre au niveau du recadra-ge donc une plus grande souplesse au niveau de l’utilisation. Sur cet appareil, Sony propose une plage de sensibilité ISO qui s’étend de 100 à 16000 ISO. Le NEX-7 dispose d’un obturateur qui autorise un premier rideau électronique (silencieux) alors que le second rideau reste mécanique (bruyant). Cela permet de di-minuer le bruit au déclenchement.

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L’ h y b r i d e u l t i m e e t p a r f a i t ? : l e S o n y N E X - 7

Il est possible d’activer le premier rideau mécanique dans les menus, pour améliorer le bokeh de l’image. L’élément qui fait la différence du NEX-7 par rapport à la concurrence est l’intégration d’un viseur électronique de qualité. On retrouve donc la dalle Oled XGA qui permet d’affi-cher 2 359 296 points, soit une définition en 1024x768 pixels, et une couverture de champ de 100%. L’affi-chage est donc précis et fluide dans des conditions lumineuses classiques. La dynamique est remarquable et seules les transitions entre deux ambiances lumineuses contrastées sont un peu lentes. En basse lumiè-re, l’affichage conserve une bonne fluidité, mais l’image devient très granuleuse avec beaucoup de pixels colorés. •

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Toutefois, le gain vidéo permet de discerner des détails qu’il serait impossible de voir dans un vi-seur optique. Aucune évolution du côté du système autofocus ou l’on retrouvera le système à 25 collimateurs en mode automatique. Sony annonce des algorithmes plus performants. Il est possible de sélection-ner manuellement une zone de mise au point sur l’ensemble du cadre (spot flexible). La mesure d’exposi-tion s’effectue sur 49

à la caden-ce de 50 images pleines (50p) avec un débit de 28 Mbps. Il est également possible d’enregistrer en 50i en 24 Mbps. Un mode cinéma à 24 i/s est également présent. Le son est enregistré en stéréo (2 micros sur l’avant du boîtier) et une prise mini-jack est également présente pour relier un micro. Par contre, la sortie casque n’est pas au programme. Toujours au niveau de la connectique, le NEX-7 propose une sortie HDMI (mini C) ainsi qu’une sortie USB 2. Le compact est capable d’aligner jusqu’à 10 images par seconde. Cette rapidité est mise à profit pour les modes panorama et 3D (Par un simple balayage, le NEX-7 compose des images panoramiques en 12416x1856 pixels et des images en 3D 7512x1080 pixels ).

zones avec une large plage de correction sur +/-5 IL. Le bracketing est toutefois limi-té à 3 vues. Les modes D-Range Optimizer, qui permettent de recouvrer des détails dans les zones den-ses, sont une nouvelle fois au rendez vous. Le NEX7 est capable d’enregistrer en HDTV 1080

L’autonomie est annoncée pour 430 vues en Live View et 350 vues avec le viseur (norme CIPA, 50% des photos réalisées avec le Flash). Pour le moment, le NEX-7 est proposé en deux versions : - nu à 1200 euros - avec un 18-55 f/3,5-5,6 OSS à 1350 euros Il sera disponible mi-novembre.

Le petit frère : Fujifilm X10 le même succès que le X100 ? Le Fujifilm X100, qui a fait le buzz dès sa sortie, a amener nombre de personnes à s’interroger sur une future déclinaison dans un autre format. Le voile est levé avec l’annonce de l’arrivée du X10 Le X10 est un mini X100 qui en reprend l’essentiel du look et de l’esprit, mais sur un capteur 2/3 de pouce CMOS inversé de 12 Mpix. Le X10 fait l’im-passe sur la focale fixe et fait place à un zoom ma-nuel 4x, équivalent 28-112 mm. L’optique est •

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Mais c’est surtout sa luminosité que l’on retiendra avec une ouverture maximale oscillant entre f/2 en grand-angle glissant

à f/2.8 en télé bénéficiant d’une stabilisation opti-que. Le capteur 2/3 de pouce EXR CMOS est annoncé pour une plage de sensibilité énorme allant de 100 à 12 800 ISO. La fonction AUTO ISO limitant la plage à 100-3200 ISO. De part sa taille, le capteur vient positionner le X10 entre les compacts pros et les micro 4/3. La possibilité de photographier en RAW renforce ce positionnement

“compact expert”. Il est important de noter que les compacts experts utilisent tous des capteurs CCD, le CMOS BSI du X10 pourrait lui donner l’avantage, mais cela reste à vérifier. L’autofocus, quant à lui, est un modèle à détection de contraste sur 49 points. La visée hybride qui a fait le succès du X100 n’est pas au rendez-vous, mais on trouve tout de même un vi-seur optique. Espérons que celui-ci ne sera pas une fois de plus un trou de serrure à l’instar des autres compacts experts. Pour les vidéastes, le X10 sait enregistrer les vidéos en 1080 p (avec un son sté-réo ?), l’écran enfin est un 7,1 cm capable d’afficher 460 000 points, non orientable.

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cons-truite selon une formule à 11 éléments répartis en 9 groupes, et comprend 3 lentilles asphériques et 2 lentilles extra basse dispersion.

Comme le X100, le X10 séduit par son look rétro remis au goût du jour (un flash pop-up ainsi qu’une griffe porte accessoire sont au rendez-vous et on dispose de deux molettes pour effectuer les régla-ges). Le X10 pourrait être un best off, tout dépendra de la qualité de son capteur, et de son prix, encore incon-nu pour le moment.

L’ e x t r a t e r r e s t r e : RICOH module GXR A12 pour LEICA M

Lancé en 2009, le système GXR s’enrichit d’un module destiné à rece-voir les optiques en monture M. D’origine Leica, mais aussi Konica, Voigtländer ou Zeiss. Ricoh parle d’un nouveau capteur CMOS doté d’un réseau de micro-lentilles (capteur 12 Mpix du Fuji X100 ?).

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Dépourvu de filtre passe-bas, le module permettra deux vitesses d’obturations maximales : 1/4000 s via un obturateur mécanique, ou 1/8000 s par obturation électronique. Le module sera commercialisé à compter du 9 septembre.

Argentique : Le Fuji GF 670 W C’est suffisamment rare pour que l’on parle de la sortie d’un nouveau boîtier argentique : en l’occur-rence un moyen-format, le Fujifilm GF670W.

remplacer par un bloc optique vissé sur le boitier. Il est donc équipé d’un objectif de 55mm f/4.5, ce qui offrira en moyen format un grand angle.

Le communiqué de Fuji présente ce nouveau venu en ces termes : « Idéal pour les photographes de paysage, profes-sionnels ou amateurs avertis, le GF670W Profes-sionnel est un boitier équipé d’un objectif grand an-gle Fujinon EBC 55 mm destiné à produire des images aux formats 6 × 6 et 6 × 7 et utilisant des films argentiques 120 ou 220. Doté d’un télémètre couplé à l’objectif de 55 mm de l’exposition automatique à priorité à l’ouverture AE et d’un mode d’exposition manuel, le GF670W Professionnel produit des ima-ges en grand angle de grande qualité et d’une gran-de netteté. L’appareil est particulièrement adapté pour la prise de vues de paysages. Idéal pour les assoiffés d’aventure et les passionnés de nature, le GF670W Professionnel, moyen format grand angle, est étonnamment compact. » En fait, le Fuji GF670W est une déclinaison du Voig-tländer Bessa III 667 (voir shooting mag n°21) dont on aurait ôté la trappe, le soufflet et le 80mm pour les •

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Caractéristiques de l’appareil L’appareil : type télémétrique à focale fixe double format 6x6, 6x7 Objectif : EBC FUJINON f:4.5/55mm, 10 éléments en 8 groupes. Mise au point manuelle et MAP mini 0.70m. Viseur : télémètre avec cadres collimatés à correc-tion automatique de parallaxe. Correction dioptrique. Sensibilité : ISO 25 à 3200 Alimentation : une pile CR2 Film : 120 ou 220 Taille : 178 x 109 x 138 (64 mm fermé) Poids : 1.1 kg Prix : 2500 euros


L’Olympus XZ-1 bénéficie du savoir-faire de la marque en terme d’optique et dispose d’un zoom optique 4x 28-112 mm à la généreuse ouverture f/1,8-2,5. En outre, le compact intègre un capteur CCD 10 Mpx relativement performant (il équipe déjà les autres compacts experts) qui devrait assurer une bonne qualité d’image. Le reste des spécifications est également intéressant avec un écran Oled (610 000 points), un connecteur pour brancher différents accessoires (micro stéréo, viseur électronique...) ainsi qu’un mode vidéo HDTV 720p.

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www.pixeleditionphoto.fr

Paul-André Pierron

Le m até r ie l

Question / réponses : Marion D : Bonjour Paul, je te contacte pour un petit conseil : je voudrais investir dans un compact. Je n’ai pas un gros budget (environ 400€) et je débute dans la photographie. J’ai eu un coup de coeur pour l’Olympus XZ-1 mais avant d’en faire l’acquisition j’aurai voulu avoir un avis. Shooting : Je ne peux que te féliciter de ton choix judicieux, un excellent appareil expert. Mon seul conseil sera qu’il faudra travailler en RAW avec lui pour en tirer le meilleur parti, le XZ-1 donne en effet des Jpegs trop lissés dès 400 isos. Tu peux foncer c’est une vrai valeur sûre du niveau des canon G12, Nikon P7000, Panasonic LX5 et Samsung EX1.

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Shooting mag fait peau neuve. Location des espaces de publicité :

Format A4

Format A6

Format A6

1 parution

3 parutions

25 euros

40 euros

1 parution - 50 euros 3 parutions - 100 euros

Format A5 1 parution - 25 euros 3 parutions - 55 euros

Pour toutes informations compémentaires ,

shooting.annonceur@gmail.com ou sur le site internet

www.magshooting.com •

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SHOOTING mag - Octobre 2011

Jeu n e T a l en t Eva Lesalon Directrice et Rédactrice en chef

Fanny Dussol P h o t o g r a p h e - h t t p : / / w w w. f a n n y d u s s o l . c o m Chers amis lecteurs, je vous ai habitué, avec cette rubrique jeune talent, à découvrir de jeunes artistes de moins de 20 ans à l’avenir très prometteur. Ce mois-ci est une exception car ma découverte a bien dépassé le stade de l’adolescence ! En effet, Fanny a 25 ans mais j’ai de très bons arguments pour vous présenter son travail ! Tout d’abord, cela fait tout juste un an qu’elle pratique (donc jeune photographe) et ensuite ses photos sont parfaites ! N’est ce pas deux bonnes raisons ? Il aurait été dommage de rater cela ! - Bonjour Fanny,

Photographe c’est ton métier ou bien est-ce un hobby pour toi ? C’est mon métier depuis presque un an. Je travaille à Paris pour des agences de mannequins et comédiens ainsi que pour de jeunes créateurs de mode. Et quand je retourne chez moi, à Montpellier, je réalise des photos plus traditionnelles, par exemple des commandes de mariages, famille, grossesses, etc. C’est aussi un hobby car je réalise des séries personnelles avec un thème en particulier. J’ai besoin de m’évader ! - Parle-moi un peu de ton parcours. Ma grand-mère paternelle m’avait offert un appareil argentique compact avec flash •

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SHOOTING mag - Octobre 2011

quand j’avais 6 ans. Je faisais n’importe quoi avec mais ça me plaisait bien. C’est à partir de 16 ans que la photo devint plus sérieuse car j’envisageais d’en faire mon métier. L’année dernière j’ai obtenu un diplôme de praticien photographe dans une école d’art privée. - Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ? L’envie de voler un instant d’une seconde à une personne tout simplement et la garder en image pour longtemps, que cela soit son sourire, son côté malice, son regard, sa douceur, etc.

quatre heures selon mon inspiration et les imprévus. En studio, c’est maximum deux heures accompagnées d’une musique du style rock et gospel. - Comment sélectionnes-tu tes modèles ? Par coup de cœur et les modèles qui deviennent mes muses que je photographie souvent ont une ressemblance avec ma personnalité, mon caractère et/ou mon univers. - Quel matériel utilises-tu ? J’ai un boitier Canon 5D Mark II avec un 24-105mm et 50mm.

- As-tu un photographe de prédilection ? De grands photographes de mode comme Paolo Roversi et Peter Lindbergh. J’aime également Larry Clarck pour son côté réaliste et à la fois subtile et brut. - Quel type de photos aimes ou aimeraistu faire ? J’aime la mode mais encore plus le portrait. On peut faire ressortir tellement de choses dans le regard. En ce moment, je suis en train de faire évoluer progressivement les personnages que j’attribue à mes modèles car jusqu’ici, elles étaient très femmesenfants. Je souhaiterais les rendre dans le futur davantage “femmes fatales”.

- D’après toi, quelles sont les qualités qui sont demandées pour être un bon photographe ? La communication et la complicité entre le photographe et la modèle sont importantes pour réaliser de bonnes images. Etre à l’écoute du modèle. Etre aussi observateur, patient, perfectionniste et sensible. - Serais-tu prête à travailler gratuitement en échange de publicité ? Oui, on a tous besoin à un moment donné de collaborer avec les personnes que l’on souhaite pour pouvoir étoffer à nouveau son book.

- Comment se passe une séance photo avec toi ?

- Comment gères-tu ton activité de photographe vis-à-vis de tes proches ?

Tout d’abord pas mal de mails échangés sur le thème, le choix du lieu, etc. Quand le shooting est à l’extérieur, je préviens les modèles de prendre toujours une paire de baskets en plus car je les fais beaucoup marcher. En extérieur, je n’ai pas d’horaire limite. Cela peut prendre une heure comme

C’est difficile car cela me prend 80% de mon temps. Mon père me dit que je ne sors jamais, que je ne profite pas assez de ma jeunesse alors qu’il a du mal à comprendre que je suis épanouie comme cela... Sinon mes amis me soutiennent à fond.

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Oui énormément. En pleine période d’adolescence, j’étais très timide, réservée, introvertie... C’est la photographie qui m’a donné envie de m’approcher des personnes, de communiquer avec elles. Aujourd’hui, j’ai évolué, je suis devenue plus sociable et altruiste, du coup je me sens mieux dans ma peau et dans ma tête ! - As-tu un coup de gueule, un message à faire passer, quelque chose qui te tient à cœur ? Aujourd’hui, tout le monde est créatif avec le numérique autant en photo qu’en vidéo. Je trouve cela super, je découvre souvent sur le net des jeunes de 17 ans parfois plus talentueux que certains professionnels.

Ensuite il y a être créatif personnellement et l’être pour les autres. Si on en fait son métier il ne faut pas oublier ces contraintes : l’exigence du client, les charges, continuer à être sans arrêt “tendance” pour éviter les flops dans sa carrière photographique, etc. Une dernière chose, je remercie Alain Bouthier qui fait partie de la PEM Médiation, un homme formidable que je n’oublierai jamais. - Si subitement, comme par magie, le monde de la photographie venait à disparaître de la surface de la Terre, que ferais-tu pour pallier à ce manque ?

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- La photographie est-elle pour toi une sorte de thérapie ?

Je pense que je serai guitariste dans un groupe de rock, une passion que j’ai dû abandonner car la photographie me prenait trop de temps.

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- Comment te vois-tu dans dix ans ? Je me vois travaillant dans deux types de métiers : l’un dans le social et l’autre photographique, mariée avec deux enfants, habitant dans une maison dans la région de l’ Hérault. - Merci,

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http://www.fannydussol.com

Fanny Dussol

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Jeu n e T a l en t


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C ar n et s P ho to s

Florent Vassogne Rédacteur & Correcteur

modèles : Marine et Chloé

Chapitre XI Au-delà du réel Lors du second chapitre des Carnets, il y a longtemps, bien longtemps, j’avais évoqué de manière fugitive la question douloureuse de la retouche photographique et de sa place dans le flot d’images qui nous émerveillent chaque jour. Je voudrais aujourd’hui m’attarder plus particulièrement sur l’une des catégories de retouches chère à mon cœur : les retouches que j’avais qualifiées de « féériques ». Loin des simples recadrages ou modifications de la colorimétrie (retouches primaires), loin des retouches cosmétiques de confort indissociables de toute photo de mode (soupir…), les retouches féériques nous invitent à dépasser la réalité pour entrer dans un monde improbable, impossible, qui emprunte autant aux rêves

qu’à la fantaisie. Beaucoup de photographes dénigreront sans doute vos travaux, vous taxant au mieux de « graphiste du dimanche », de « bidouilleur d’image », au pire de « photoshopeur fou » ou autre vocable amical. Aucun d’entre eux, par contre, n’osera avouer publiquement qu’il passe autant de temps que vous, si ce n’est davantage, à retoucher ses photos de mode pour leur donner cet aspect fade, lisse et hélas universel dont raffole les magazines. Oublions ces critiques peu constructives, et souvent teintées de jalousie pour s’échapper de cette réalité et lui offrir de nouveaux visages. L’idée n’est certainement pas de viser la célébrité avec une •

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couverture de magazine mais plutôt d’offrir au spectateur un chemin de traverse, une passerelle vers un autre monde, quelques instants délicieux d’égarement au pays des songes. Comment aborder ce type de travail photographique ? Deux options s’offrent à vous. La première, certainement la plus « simple » mais la plus contraignante aussi, consiste à scénariser vos clichés, à les croquer sur le papier en amont de la prise de vue. Tout y est organisé, prévu,

modèle : Marine

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construit. L’improvisation y tient peu de place et la mise en scène demande souvent accessoires, décors particuliers et autre éléments propres à suggérer l’univers féérique des songes (ou des cauchemars). S’il aboutit, le résultat peut être grandiose. La seconde solution consiste, plus modestement, à créer une banque d’images au sein de laquelle vous serez libre de piocher des éléments (détails, textures, effets, etc) pour habiller les photos que vous souhaitez soustraire à la réalité.


SHOOTING mag - Octobre 2011 modèles :Marine et Chloé

modèles : Maya et Marion

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modèle : Marine

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http://www.efelo.book.fr

Florent Vassogne

C ar n et s P ho to s

modèle : Chloé

Ici encore, l’anticipation est possible dans la mesure où vous pouvez « penser » votre image en amont mais à la différence de la première méthode, ses aspects féériques ou irréels ne seront ajoutés qu’en postproduction. Certes, de tels shootings apparaissent du coup moins « magiques » lors de la prise de vue… mais bien plus aisés à mettre en place au final. De simples photos peuvent parfois se dévoiler d’une manière inattendue après avoir été revisitées à travers le filtre des songes et de la rêverie. Je ne vous cacherai pas que cette voie est synonyme de longues heures passées avec votre logiciel de retouche préféré… Mais quelques grammes de rêverie dans notre monde de brutes valent bien un petit sacrifice !

modèle : Marine

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Reportage du Mois Eva Lesalon Directrice et Rédactrice en chef

Bertrand Noël P h o t o g r a p h e - h t t p : / / w w w. b e r t r a n d n o e l . c o m - Photographe c’est ton métier ou bien est-ce un hobby pour toi ? C’est mon métier depuis bientôt trois ans en tant qu’indépendant mais je pratique la photographie depuis une dizaine d’années maintenant. J’ai découvert la photo lors de ma dernière année de lycée, ce qui m’a motivé l’année suivante pour m’installer à Paris et étudier l’image de manière générale. - Parle-moi un peu de ton parcours. Comme je le disais, j’ai commencé à m’intéresser à la photographie alors que j’étais encore lycéen. Je pratiquais le noir et blanc argentique à l’époque et développais mes photos dans un petit labo qu’un ami et moi avions monté après être tombés •

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par hasard sur un agrandisseur très peu cher dans une brocante. Je prenais principalement des photos de mes amis et de paysages. Lorsque je suis arrivé à Paris, j’ai dû trouver un travail pour financer mes études et j’ai naturellement cherché un emploi en rapport avec la photographie. Je me suis ainsi retrouvé photographe salarié à devoir effectuer des centaines de portraits par jour lors de croisières dinatoires sur la Seine. Cette expérience a été très formatrice pour moi dans mon rapport à la photographie et surtout dans mon rapport à l’autre, le boîtier en main. J’y ai appris les bases de la photographie et du développement. Toute la chaîne de production était argentique et on passait d’un poste à l’autre.


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Ainsi, j’effectuais la prise de vue et devait ensuite développer les photos dans la cale du bateau. Il fallait évidemment préparer les chimies au préalable. En parallèle de ce travail ainsi que de mes études de cinéma que je venais de commencer, je continuais à pratiquer assidûment en cherchant le ou les genres photographiques qui me correspondaient. C’est au travers des films que je me suis véritablement passionné pour la photographie et plus précisément la mise en scène, le cadre et la lumière. Ces trois éléments, particulièrement dans les films expressionnistes, m’ont beaucoup influencé et participent encore largement à la manière dont j’ambitionne de construire mes images et nourrir mon travail à l’avenir. - Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ? J’ai déjà commencé à répondre mais je vais essayer de développer sans trop me répéter. Le cinéma a été un vrai déclencheur, tout ce qui m’attirait dans les films se trouvaient être en rapport direct avec la photographie. Plus j’avançais dans mes études de cinéma plus mon désir photographique se renforçait. L’esthétique d’un film est pour moi primordiale, le cinéma de Fritz Lang, d’Andreï Tarkovski ou d’Alfred Hitchcock m’ont vraiment beaucoup marqué. Bien qu’ayant fait des études de cinéma je n’ai jamais voulu devenir réalisateur ou travailler dans ce milieu. Lorsqu’une idée naît dans ma tête, j’ai le besoin de la réaliser au plus vite sans quoi d’autres idées viennent très vite la remplacer. La photographie m’offre l’opportunité de mettre en œuvre rapidement, tout en

profitant des différents aspects du cinéma qui me fascinent et surtout en gardant une parfaite indépendance. Ce que je veux dire par là, c’est que la photographie me permet de maîtriser mes images de leur naissance en tant qu’idée, à leur matérialisation, sans devoir déléguer à un moment ou à un autre une partie du travail. Etant très perfectionniste, voir maniaque, rester une unité de production est pour moi essentiel. Je fais l’editing, développe et retouche d’ailleurs toutes mes images seul, sans exception. Je trouve la photographie et le cinéma très complémentaires au delà de leur histoire commune. Au fil du temps, j’ai remarqué que j’appréhendais le cinéma de manière photographique et la photographie de façon cinématographique. - As-tu un photographe de prédilection ? De nombreux photographes m’ont fasciné au fil de mon parcours. Chaque •

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Pratiquant la photographie de rue en noir et blanc à mes débuts j’ai, comme

d’attraction peu commune, oscillant entre la reconnaissance de scènes prises sur le vif et d’autres qui sont le fruit d’une scénographie, d’une chorégraphie extrêmement élaborées. Je suis en admiration devant son travail, tant plastique qu’intellectuel. Ce photographe contemporain est important car il renouvelle le mode de fabrication de la photographie documentaire et amène le spectateur à remettre en cause et à modifier sa perception de la réalité. - Quel type de photos aimes ou aimeraistu faire ?

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photographe que j’ai pu affectionner et que j’affectionne toujours d’ailleurs correspond à une période de ma vie, à une recherche et à une pratique qui sont propres à cette époque.

Depuis quelques années, la majeure partie de mes photos sont soit du portrait, soit de l’architecture. Ces deux genres photographiques m’apportent l’équilibre dont j’ai besoin d’un point de vue humain.

beaucoup, été admiratif du travail d’Henri Cartier-Bresson puis Willy Ronis, Robert Capa, Wynn Bullock, Francesca Woodman, Alexandre Rodtchenko, Paolo Roversi, Weegee, Gregory Crewdson et beaucoup d’autres. Aujourd’hui, je citerai Erwin Olaf dont les séries Rain, Hope, Grief & Fall m’ont stupéfait tant le travail plastique m’a paru obsessionnel. Mais le photographe dont le travail m’inspire le plus depuis des années est Jeff Wall, à tel point que j’ai choisi son travail comme sujet de mémoire pour ma deuxième année de Master de cinéma. Les œuvres de Jeff Wall exercent une force

D’un côté, je suis amené à aller à la rencontre de l’autre et créer l’image par le biais d’un échange, parfois même en faisant appel à une petite équipe comprenant une maquilleuse et une styliste. De l’autre côté, je suis seul dans la rue, musique dans les oreilles, à la recherche de lignes, de graphismes. Lorsque je tombe sur quelque chose qui m’intéresse, j’y reviens alors avec le matériel approprié à l’heure la plus adaptée en termes de lumière. De cet équilibre est née dans le temps une approche photographique qui se situe aujourd’hui entre la réalité et la performance. Ma passion pour l’architecture et l’espace urbain, en parallèle de mon intérêt pour le portrait, m’ont ainsi conduit à mettre en relation l’homme à son espace. Une relation dont j’explore autant les dimensions réelles que fictives. En effet, la dissociation jusqu’alors établie dans mon travail, entre la photographie •

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des choses spontanément et instinctivement le jour de la prise de vue. On ne peut jamais prévoir la réussite d’une image, trop de paramètres sont à prendre en compte. En revanche on peut favoriser la création en s’émancipant le plus possible de la technique. C’est justement lorsque les sensibilités de chacun peuvent s’exprimer que la magie opère. S’il s’agit d’un “shooting express” comme je les appelle, où il ne m’est pas possible de rencontrer les personnes photographiées au préalable, j’essaye simplement d’être le plus naturel et détendu possible. Je favorise la discussion et l’échange et fais en sorte de “déguiser” le lieu de prise de vue en terrasse de café !

- Comment sélectionnes-tu tes modèles ? d’architecture et la photographie de portrait, s’est petit à petit effacée. Mon travail actuel cherche à organiser le réel. Je cherche à représenter quelque chose par le biais du corps, à créer une figuration en me servant de l’espace comme contexte. Je considère également la force esthétique de cet espace ainsi que son appropriation. J’ai le désir de faire participer le « regardeur », qu’il puisse dire sa version. - Comment se passe une séance photo avec toi ? Je suis quelqu’un de très perfectionniste et prépare toujours mes séances à l’avance dans les moindres détails. Pour cela, je m’entretiens longuement avec le/ la modèle lorsque cela est possible ainsi qu’avec l’équipe lorsqu’il y en a une, afin de discuter des différents aspects techniques. Lorsque tout est organisé en amont, chacun est serein et on peut alors proposer •

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Le plus souvent, c’est le fruit d’une rencontre. J’ai une très bonne mémoire visuelle et sais me rappeler des visages qui m’ont marqué lorsqu’ils répondent à une recherche précise mais j’aime avant tout qu’il y ait une personnalité derrière. - Quel matériel utilises-tu ? Je travaille avec un Nikon D700 et différents objectifs dont les plus utilisés sont le 35mm/2,8, le 60mm/2,8 et le 85mm/1,4. En ce qui concerne la lumière, je travaille principalement en mono-source avec un flash Profoto Acute B600/R. - Comment gères-tu ton activité de photographe vis-à-vis de tes proches ? Le plus difficile est de les faire poser devant l’objectif !


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- As-tu un coup de gueule, un message à faire passer, quelque chose qui te tient à cœur ? Mes protestations, je préfère les faire en images ou en musique (mon autre passion). Ce sont les moyens d’expression avec lesquels je me sens le plus à l’aise. Plusieurs sujets m’interpellent, dont un depuis de nombreuses années et qui reste malheureusement d’actualité. Il s’agit de la Crise, qu’elle soit financière, sanitaire ou individuelle. Ce thème, d’une manière générale m’a inspiré plusieurs séries que j’ai eu l’opportunité d’exposer lors de la Nuit Blanche 2008 à Paris avec le collectif AIM (Collectif fondé avec Laetitia Laguzet : écrivain-vidéaste-photographe) dont on peut lire le communiqué de presse ici : http://w w w.s cr ib d.com/ f u l l / 2 0 4 7 6 6 4 8 ? a c c e s s _ ke y = ke y - 2 h h btze0c601jdcf2on1 •

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h t t p : / / w w w. b e r t r a n d n o e l . c o m

Bertrand Noël

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Reportage du Mois

- Si subitement, comme par magie, le monde de la photographie venait à disparaître de la surface de la Terre, que ferais-tu pour pallier à ce manque ? De la musique pour les films et des films pour la musique. J’aime la convergence des arts. - Comment te vois-tu dans dix ans ? Toujours aussi passionné avec, je l’espère, un univers artistique (tout juste en germe) qui aura pris place dans une certaine continuité, plus abouti, et en parfaite adéquation avec ce que je suis.


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Ph o t o s c o p e Sophia Mézières Rédactrice Astrologue Consiel

AUTOUR DU ZODIAQUE ASTROLOGIE ET LANGAGE DES COULEURS - O c t o b re 2 0 11

Bélier

du 20 Mars au 20 Avril : Votre ciel astral de ce mois-ci vous réserve de belles surprises pour les plaisirs et projets. Les victoires de l’esprit, avec Uranus/ Mercure, vous donneront de belles satisfactions et vos facultés d’invention seront mobilisées pour vous dépasser, sauf pour le 3ème décan, qui connaîtra de nouvelles frustrations avec un Saturne capricieux. Dans votre vie active il va y avoir du sport. En effet, vous posséderez la combativité d’un challenger. Les verts et marrons glacés sauront vous donner du peps pour la bonne marche de vos démarches.

Taureau

du 20 Avril au 20 Mai : Jupiter dans votre signe est plutôt positif pour régler vos tracasseries du quotidien.

C’est une période de réalisation et de concrétisation de vos envies. Evitez toutefois les excès en tout genre, car le rythme semble s’emballer et vous risquez d’être sur le pied de guerre, déclarant les hostilités à tout va. Vous l’aurez compris, vos états d’âmes seront agités et auront besoin de pimenter votre vie. Évitez de porter les rouges et noirs mais préférez les bleus, roses et toutes les couleurs vives.

Gémeaux

du 21 Mai au 21 Juin : Vous laisserez parler votre cœur, amis Gémeaux, et la tendresse sera une voie remplie de promesses. Vous donnerez dans le romantisme où les coups de tête seront à l’ordre du jour. Vous saurez transformer les énergies que vous offre la planète Mars en efficacité. Vous saurez idéaliser vos amours afin qu’ils durent toujours et vous •

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posséderez un esprit pénétrant, plein de ressources. Vous ferez parler de vous et vous entendrez résonner vos impulsions. Vos amours auront revêtu l’habit rouge de la passion.

Cancer

du 21 Juin au 22 Juillet : Ce mois-ci, vous aurez l’esprit en mode amusement, car les planètes qui se trouvent en signe d’Eau, seront stimulantes. Il peut y avoir des résultats qui ne seront pas à la hauteur de vos attentes ou qui se feront attendre. Quoi qu’il en soit, ditesvous que c’est au travers du dialogue que vous parviendrez à vos fins. Les aspects de Mercure apportent de la polyvalence dans vos activités professionnelles. Les rouges, noirs et marrons seront vos couleurs tout au long du mois. Abusez-en au gré de vos envies.

Lion

du 23 Juillet au 23 Août :

Arrêtez de vouloir tout contrôler amis Lion et laissez parler votre cœur, car avec la planète Mars dans votre signe, vous serez exaltés. Vous devez veiller à canaliser les énergies à bon escient, car l’accent sera mis sur vos actions. Il peut y avoir des palpitations de cœur et votre enthousiasme sera en mode bousculade. Pourvu que l’on n’empiète pas sur votre espace vital et tout se passera bien dans le meilleur des mondes. Si vous voulez harmoniser vos chances de réussite, portez des couleurs qui vous mettront en valeur, tel que les roses et bleus.

Vierge

du 23 Août au 22 Septembre : •

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Au feu de la passion, vous pouvez risquer de vous brûler les ailes... Mais rester de glace est-ce vraiment une solution ? Non amis Vierge, Cupidon décoche sa flèche. A vous de l’attraper. Ouvrez l’œil, le bon, sur tout ce qui pourrait faire chavirer votre cœur. L’union des contraires tente de créer ici un équilibre statique, le meilleur des mondes. Vos dons d’analyse feront de vous un collaborateur hors pair, précis et méthodique. Côté couleur ce mois-ci, le ciel astral vous invite à user des gris argents et des marrons.

Balance

du 23 Septembre au 23 Octobre :

Joyeux anniversaire, amis Balance, le Soleil dans votre signe saura éclairer vos talents créatifs et artistiques. Vous aimez la vie facile et tout ce qui procure la vie joyeuse et confortable. Vous rechercherez l’harmonie du beau et du raffiné. Ce mois-ci, vous aurez tendance à ménager la chèvre et le chou et vous risquez d’être dans l’indécision. Quoi qu’il en soit, vous vous laisserez glisser sur les nuages du bonheur. Vénus/Neptune vous placera sur le registre du romantisme. Les bluets et lilas, seront vos couleurs vibratoires à porter.

Scorpion

du 23 Octobre au 22 Novembre :

Votre ténacité n’aura d’égale que votre entêtement, parfois aveugle, qui vous fera rejeter les conseils de prudence et de sagesse. Soyez davantage à l’écoute de votre entourage proche. Votre destin est de dominer, mais certaines forces passionnelles qui bouillonnent dans le plus profond de votre nature, n’ont pas libre


Sagitaire

du 22 Novembre au 21Décembre :

Votre désir irrésistible de changer de milieu et d’atmosphère vous fera apprécier toute modification dans votre existence. Vous préférerez la vie mouvementée afin de vous sentir libre. La dualité de votre nature traduit une tendance paradoxale. Evitez de laisser traîner des situations qui ne font que vous retarder dans vos choix. Car vous serez sur tous les fronts et vous devrez garder le cap sur vos horizons. Vos tendances du mois auront un parfum d’aventure mêlé à un soupçon de romantisme. Les verts et marrons seront vos complices.

Capricorne du 22 Décembre au 20 Janvier :

Lorsque Pluton, justicier du Zodiaque, se connecte avec Mercure, l’esprit sera rapide et dense. Vous serez concentrés et vous excellerez à percer des secrets. Le temps est venu pour vous de ralentir votre rythme, de prendre une pose, afin de trouver à l’intérieur de vous la clé du bonheur. Vous devrez rétablir certaines vérités du cœur et effectuer un petit bilan pour ne pas vous tromper sur les chemins de l’amour. Sortez de la vie en noir et blanc, habillez votre cœur de couleurs vives, qui sauront mettre en valeur vos potentialités de ressources.

Verseau

du 20 Janvier au 10 Février :

La planète Neptune dans votre signe se fait rêveuse et vous rechercherez une illumination spirituelle. Durant la première moitié du mois, vous laisserez vos états d’âmes voguer au gré des vents en laissant votre sentimentalisme et votre romantisme s’exprimer. Il y a vraiment des jours pour rêver et d’autres pour concrétiser. On peut dire que pour vous, cette première quinzaine sera en mode échappée belle. Toutefois, vous devrez évitez de vous envoler trop haut car l’action vous sera demandée durant la seconde moitié. Les bleus profonds vous siéront à merveille.

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arbitre, vous devez canaliser ce surplus d’énergie. Vous serez tiraillés entre une tendance à gravir les sommets vers la conquête scientifique et vers la gloire et de l’autre, vos pulsions soudaines. Portez les mauves agrémentés d’or.

Poisson

du 18 Février au 20 Mars :

Une pose douceur semble flotter sur votre quotidien. Vous serez dans un climat plaisant où vos amitiés et vos amours vous apporteront satisfaction. Vénus/Mercure vous regarderont d’un œil complice, sous un panorama plutôt agréable. Votre ciel astral mettra l’accent sur une relance d’échange. Profitez-en pour débloquer ce qui pourrait coincer. Le temps est venu d’arrondir les angles ou d’opter pour un créneau mieux adapté. Les rouges et bleus vous berceront de leurs hautes vibrations.

Ce Photoscope vous est proposé par Sophia Mézières Astrologue Conseil Diplômée.

(R)reproduction interdite (C) copyright. Cet Horoscope vous est proposé par Sophia Mézières Astrologue Conseil à Besançon (S)http://sophia-mezieres.over-blog.com

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CONCOURS SHOOTING MAG

Théme du mois : Autoportrait Félix Barjou - 22 ans http://www.facebook.com/thecatphotoo

Merci aux participants et rendez-vous au prochain concours... alors c’est quoi comme théme pour le mois prochain ? •

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CONCOURS NOVEMBRE 2011 Thème du mois : Couleurs d’automne Pour participer au concours : * Une photographie par participant format 1200x1600 en 72dpi * Chaque participant doit signer sa photo par une signature discrète. * Faire parvenir son nom, prénom, site internet et mail * Date d’envoi : du 01 au 15 du mois en cours. * Les votes seront ouverts du 15 jusqu’au 25 du mois en cours. * Le jury Shooting vote du 25 au 30 du mois parmi les 5 photos ayant reçues le plus de votes. * Envoi de votre photographie uniquement sur l’e-mail : shooting.olivier@gmail.com

La photo doit être jointe à un e-mail contentant le texte suivant : « Suite à ma participation au concours de Shooting, je confirme que j’accepte avec plaisir d’offrir à Shooting Mag les droits sur la photo jointe à ce message pour la publication sur le site www. magshooting.com ainsi que dans le Shooting Mag. J’attire votre attention sur le faite que cette cession, même si elle est faite gratuitement, est strictement réservée à Shooting Magasine et limitée à l’usage convenu. Aucune cession des fichiers ne pourra intervenir à un tiers sans mon accord. La photo est également protégée par le droit d’auteur et notamment par le droit moral dont est titulaire chaque photographe, et en vertu duquel son nom doit être apposé de façon visible sur ou à proximité de la photographie. » Merci de votre compréhension. Shooting n’étant pas responsable des photographies soumises au concours.

Merci, l’équipe de Shooting Mag.

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2 nouvelles rubriques ANNONCES & EXPOSITIONS Avec 8 500 fans et 4 000 lecteurs mensuels, nous touchons de plus en plus de monde dans le milieu de la photographie. Nous mettons en place deux nouvelles rubriques, Annonces et Expositions.

Vous désirez passer une annonce ou désirez faire connaitre une exposition. Le coût de l’annonce (5 lignes max.) est de 3 €.

Pour toutes informations compémentaires ,

shooting.rubriques@gmail.com ou sur le site internet

www.magshooting.com •

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Si vous souhaitez être publié(e) dans le magazine, n’hésitez pas à nous envoyer votre candidature Avec : - vos coordonnées - votre présentation ( sous forme autobiographique en quelques lignes) - 4 photos format web - le ou les liens de votre ou vos sites Nous étudierons chaque dossier avec le plus grand intérêt. Votre candidature est à envoyer à : magshooting@gmail.com avec en objet : Candidature pour Publication Merci, l’équipe de Shooting Mag. •

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Prochaine parution : 01 Novembre 2011 N’oubliez pas notre blog : www.magshooting.com


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