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Résumé
Ryder, Garrett, Kenzo, et Diesel… Les Vipères.
Ils dirigent cette ville et tous ses habitants. Les marchés qu’ils passent sont aussi sordides que leur entreprise, et leur réputation suffit à mettre un homme à genoux et à le forcer à implorer leur pitié. Mieux vaut ne pas les chercher. C’est pourtant ce que mon père a fait. Ce vieil homme s’est endetté auprès d’eux et m’a vendue pour éponger ses dettes.
Oui, vendue.
Je leur appartiens désormais.
Je suis à eux dans tous les sens du terme. Mais je n’ai jamais été douce et docile. Ces hommes, ils me regardent avec envie. Leurs mains couvertes de cicatrices et maculées de sang m’enserrent. Ils veulent tout ce que je suis, tout ce que j’ai à donner, et ne s’arrêteront pas avant de l’avoir obtenu. Ils peuvent posséder mon corps, mais jamais ils n’auront mon cœur.
Les Vipères ? Je vais leur faire regretter le jour où ils m’ont enlevée.
Moi aussi, je sais mordre.
Avertissement : ce livre contient des scènes et des références d’abus/agression que certains lecteurs pourraient trouver choquantes. Il contient également des scènes de sexe et de violence. C’est un livre sombre.
Chapitre un
DIESEL
« Tu comprends ce que ça signifie, hein, Rob ? » murmure Ryder en redressant son costume alors qu’il n’est même pas froissé. Cet enfoiré s’habille toujours comme s’il s’apprêtait à défiler sur un podium. Mais son regard froid et calculateur vous fait savoir qu’il n’est pas seulement beau gosse.
Je lui ai dit un jour que je pouvais entailler son visage s’il voulait, et qu’avec des cicatrices les autres le prendraient plus au sérieux. Je ne sais pas pourquoi il a refusé.
Moi, je suis couvert du sang de Rob, tout comme Garrett d’ailleurs. Ses poings tatoués et marqués de cicatrices saignent à cause des coups qu’il a assénés à notre malheureux hôte. Mâchant les chips de ce type, je regarde avec jubilation Garrett le frapper brutalement avant de reculer d’un pas. Ce n’est pas un hasard si on l’appelle Mad Dog quand il est dans le ring : on ne le voit pas arriver malgré son imposante carrure. J’en sais quelque chose, je me suis battu plusieurs fois contre lui. C’était le bon temps, même si je me suis brisé quelques os.
Je cligne des paupières et me retourne vers l’homme assis face à Ryder. L’œil de Rob est boursouflé, sa lèvre est fendue, et sa joue est déjà couverte d’hématomes. Et ce ne sont que les blessures apparentes. Je sais que des cloques se forment sous sa chemise, là où Ryder m’a laissé m’amuser.
Kenzo est adossé au mur en face de moi, en train de faire rouler ses dés entre ses doigts comme toujours. Son visage, semblable à celui de Ryder, fixe l’homme d’un regard noir, attendant que quelque chose d’intéressant se passe. C’est Kenzo qui a attiré notre attention sur cet homme, après tout. Mais Rob ne regarde que Ryder. Parfait. Laissons-le penser que Ryder est
seul à prendre les décisions, ça nous arrange. Qu’il soit le visage de notre… « entreprise ».
Elle me fait bien marrer, cette putain d’entreprise. On a bien quelques activités légales, mais je n’ai rien à y faire. J’ai été jugé trop fou pour m’occuper des employés après que j’ai brûlé les yeux de l’un d’entre eux pour m’avoir traité d’ordure.
« Rob, écoute-moi bien, je n’aime pas me répéter », grogne Ryder, alors Garrett attrape les cheveux grisonnants et courts de Rob et tire violemment sa tête en arrière. Une lame apparaît dans sa main, qu’il presse contre la gorge tremblante de l’homme. De la sueur perle sur son visage tandis qu’il pousse un hurlement, et je me demande si Ryder va me laisser le tuer.
Ça fait plus de deux jours que je n’ai tué personne, et je commence à m’impatienter.
« Oui, oui, je comprends, prenez-la ! » hurle-t-il.
Quel connard. Ce raté est capable de vendre sa propre fille pour régler ses dettes envers nous. J’imagine que quand on n’a pas l’argent pour payer, et que la seule option c’est qu’on vous l’arrache de votre chair… on devient vite prêt à tout.
Cette ville est à nous, il ne nous échappera jamais. Il le sait, c’est écrit dans la défaite dans ses yeux marron. Je me demande si sa fille est plus belle que lui. De toute façon, elle sera bientôt à nous. Habituellement nous n’échangeons rien pour de la chair, du moins, de la chair vivante, mais mieux vaut ne pas faire la fine bouche.
Une dette est une dette, et elle doit être payée ou les autres vont penser qu’on se ramollit.
Ryder se penche en arrière, un sourire en coin sur ses lèvres de beau gosse. Roulant des yeux, je m’avance de l’obscurité, et c’est à ce moment que Rob se met à pleurer. Il sait ce que je suis : la mort. Ryder est peut-être la figure de proue, Garrett est peut-être l’homme de main, le muscle, et Kenzo celui qui négocie, mais moi…
Je suis la putain de Faucheuse.
« Prenez-la ! » hurle-t-il en se débattant dans l’étreinte de Garrett, dont le visage se crispe de dégoût. Moi ? J’éclate de rire.
Je me penche face à son visage, et le laisse contempler la folie dans mon regard. Mes doigts me démangent d’attraper mon briquet, pour brûler sa maison et lui avec jusqu’à ce que j’entende ses hurlements. Putain, je peux
presque savourer sa peur, sentir les flammes me lécher — ma queue durcir dans mon pantalon rien qu’en y pensant.
« Dis-moi, quand je la cramerai, tu t’en foutras toujours autant ? » J’éclate de rire.
Garrett se fend d’un large sourire, dévoilant des dents parfaitement blanches. Ce connard est presque aussi taré que moi, peut-être à cause d’un coup qu’il a reçu sur son énorme tête. Je lui décoche un sourire en coin. « Je me demande si elle saigne aussi bien que toi…
– Ça suffit, lâche Ryder, alors je m’éloigne, faisant ce qu’on me dit. Où est-elle ?
– Elle… Elle est proprio d’un bar au sud de la ville, le Roxers. » Il tremble et pleure comme une mauviette. De grosses larmes ruissellent le long de son visage.
Je me demande si elle pleurera elle aussi. Ça rend les choses tellement plus agréables. Je réalise alors que je suis en train de me caresser la queue par-dessus mon jean, et Kenzo me regarde fixement. Je m’arrête et lui lance un clin d’œil.
« Rob, si on n’est pas satisfait d’elle comme paiement, on reviendra, tu peux parier là-dessus », ajoute Kenzo sur un ton résolu, mettant fin à ce marché. Il sait ce que signifie l’expression sur mon visage.
Je veux du sang.
« Vous allez la tuer ? sanglote pathétiquement Rob.
– En as-tu vraiment quelque chose à faire ? réplique Ryder en levant un sourcil dans sa direction. Tu viens juste de vendre ta fille pour couvrir ta dette sans même essayer de nous en empêcher.
– Je… Je suis un père de merde, mais elle mérite mieux que des monstres comme vous, rugit-il, me montrant pour la première fois qu’il a des couilles.
« T’entends ça, Ry ? On est des monstres, dis-je en riant si fort que je me claque la cuisse. Je t’avais dit que ce costume ne trompe personne, mec. »
Comme toujours, Ryder ignore mes accès de folie. « On fera ce qu’on veut avec elle. La baiser. La torturer. La frapper. La tuer. Je veux que ce soit bien clair », dit Ryder en se levant et en reboutonnant son costume bleu. D’habitude, il ramène aussi en arrière ses cheveux toujours impeccables. Il adresse un sourire de businessman à Rob.
« On reste en contact. » Il se retourne et commence à partir.
Kenzo se relève du mur, enfonçant ses dés dans sa poche. « On se reverra. »
Je me mets à rire encore plus bruyamment lorsque Garrett relâche le cou de Rob et tapote amicalement sa joue avec la lame. Moi ? Je m’approche à nouveau de son visage. Je veux qu’il regarde dans les yeux de l’homme qui s’apprête à malmener sa fille. Quand j’en aurai fini avec elle, il n’y aura même plus de quoi l’enterrer. « Je vais la faire crier, et peut-être même que je vais l’enregistrer pour que tu l’entendes.
— Diesel », appelle Ryder depuis l’embrasure de la porte de cette baraque pourrie à deux étages dans laquelle on se trouve.
Je me penche et presse mes lèvres contre l’oreille de l’homme. « Je te dirai si elle jouit avant ou après que je lui ai tranché la gorge », je murmure avant de me jeter sur lui et de lui arracher le lobe d’oreille avec les dents.
Il hurle tandis que je ris aux éclats. Je crache la chair et le sang sur sa poitrine avant de me tourner et de partir en sifflotant. Un goût de fer envahit ma bouche et le sang coule le long de mon menton.
« T’es vraiment taré, marmonne Garrett.
– Toi aussi, frangin, maintenant allons chercher notre nouveau jouet ! » dis-je, soudainement de bonne humeur en pensant à la séance de torture qui nous attend.
Rob aurait dû se méfier. Toute la ville le devrait…
Quand on joue avec les Vipères, on se fait mordre.
Cette pauvre gamine n’a aucune idée de ce qui va lui arriver.
Chapitre deux
ROXY
« Ça va, ça va, j’ai compris. Tu es le plus beau papillon de tous les papillons. » Je secoue la tête, m’efforçant de garder mon sérieux. J’agrippe l’épaule de Henry et le pousse pour l’aider à grimper dans le taxi. « À demain, Henry. Essaye de ne pas t’étouffer avec ton vomi. » J’éclate de rire en claquant la porte. Je me dirige à l’avant de la voiture, tends un peu d’argent au chauffeur et lui donne l’adresse de Henry.
En tant qu’habitué, il est là tous les soirs. Je lui ai demandé une fois pourquoi il buvait. Franchement, je ne m’attendais pas à ce qu’il réponde. La fille de ce pauvre connard est morte il y a quelques années. Assassinée. Depuis, il noie son chagrin dans l’alcool, et je fais en sorte qu’il rentre bien chez lui. C’est peut-être un ivrogne, mais je le trouve touchant. Je peux voir la douleur dans ses yeux, et tout père qui, comme lui, est aussi attaché à sa fille, ne peut être qu’un homme bien. Mais peut-être que je pense ça à cause de la relation de merde que j’ai avec mon père.
Je me retourne vers le bar et souris en regardant sa façade. Il n’y a pas grand-chose à voir, mais ça m’appartient. Roxers, écrit en lettres LED rouge vif, pend au-dessus de la porte qui a connu de meilleurs jours. C’est vrai qu’il a tout l’air d’un vieux bar décrépit, mais c’est un sacré endroit pour boire un coup. L’extérieur ressemble à une espèce de vieille cabane, faite de bois et de briques dépareillées. Il a une terrasse couverte enroulée autour de lui, où les clients viennent fumer, avec des emplacements pour les vélos juste devant. Les deux portes battantes ne sont pas verrouillées pour le moment, et les vitres crasseuses vous empêchent de voir à l’intérieur.
On en a de tous les genres ici : camionneurs, motards, criminels. Tout le monde est le bienvenu. Il n’y a qu’une seule règle : ne pas casser les putains
de meubles. C’est une vieille règle, mise en place avant même que j’en sois la propriétaire. J’ai simplement perpétué la tradition. Comme le parking plein de sable est vide, à l’exception de ma muscle car déglinguée que j’ai gagnée lors d’un pari, je rentre à l’intérieur et retourne la pancarte pour que tout le monde sache qu’on est fermé.
Il est tôt, c’est presque l’heure du lever de soleil. J’imagine que posséder un bar fait de moi une créature nocturne. C’est vrai que j’ai toujours préféré la nuit et tout le fun qui va avec. Je soupire, ramène mes cheveux argentés en arrière et les attache en queue de cheval avant de me mettre à fermer le bar. J’ai renvoyé Travis chez lui tout à l’heure, sa grand-mère est malade et a besoin de son aide, ce qui veut dire que je dois me taper tout le nettoyage seule maintenant. J’attrape une des chaises dépareillées et la pose sur la table avant de ramasser et d’empiler autant de verres que possible.
Je me dirige au fond du bar, derrière le billard et les jeux de fléchettes, et grimpe les escaliers sur la gauche. Je pousse la porte de la cuisine d’un coup de hanche et rince les verres avant de les mettre au lave-vaisselle. J’éteins la lumière de la cuisine et retourne dans le bar pour passer la serpillière, sachant pourtant que le sol restera si collant que personne ne voudrait y marcher pieds nus, mais c’est une habitude.
Sur ma gauche se trouve le vieux comptoir, un cadeau, dont le dessus est fait en capsules de bières serties dans la résine. Il n’y a pas de bouteilles dessus pour le moment, et les divers tabourets qui le bordent sont vides. Les vieilles étagères en bois regorgent de tous les alcools imaginables et de fûts qui n’attendent qu’à être remplis. Je me suis déjà occupée de la caisse enregistreuse et de ranger le bar pendant que Henry se prenait pour un papillon. Il n’y a donc plus grand chose à faire avant que je puisse m’effondrer dans le lit. Merde, je dois trouver un nouveau barman. C’est dur d’en dénicher un avec de l’expérience et qui tiendra le coup ici. Soit ils parlent trop, soit ils finissent par fréquenter les mauvaises personnes. Croyez-moi, ces gars-là ne se trouvent pas sur un site d’emploi.
Le dernier en date s’est retrouvé en taule pour meurtre. Ouais, c’est ce genre d’endroit. Même si je dois dire que ce vieux con me manque, parce qu’il avait toujours de mauvaises mains au poker. Je m’arrête net une fois passé la porte battante, qui se referme derrière moi.
Là, dans mon bar, se trouvent quatre hommes massifs. Des tatouages recouvrent leurs poings et leurs cous, et l’un d’eux a même le crâne rasé. Des types peu recommandables, c’est certain, mais ça ne change pas de
d’habitude pour un lieu comme celui-là. Ils sont habillés tout en noir, et je plisse les yeux pour les jauger rapidement.
« On est fermé », leur dis-je en espérant qu’ils comprennent.
Quelle conne, j’ai oublié de verrouiller la porte. Voilà ce que ça fait que de servir des pintes et d’interrompre des bagarres pendant quatorze jours d’affilée. J’ai désespérément besoin d’un jour de repos, et voilà que des enfoirés débarquent ici comme s’ils étaient chez eux.
L’un d’eux fait craquer ses doigts tandis que tous me sourient en coin.
S’ils pensent que ça me fait peur, ils devraient me regarder de plus près. Je bois des bières avec des types qui leur feraient se pisser dessus, et je tiens généralement mieux l’alcool qu’eux.
Tout le monde connaît le Roxers, et tout le monde sait qui je suis… Et qu’il ne faut pas m’emmerder. On ne m’appelle pas Swinger 1 pour rien, et ce n’est pas parce que je vais à des soirées échangistes. Je me glisse doucement vers le bar et passe ma main sous le comptoir. Je sens sous mes doigts le bois lisse de ma chère batte de baseball, la cogneuse à salopards. « J’ai dit qu’on était fermé. Vous feriez mieux de partir, les gars.
– Sinon quoi ? » me défie l’un d’eux avant de s’avancer vers moi. Ce salopard a les paupières barrées d’une cicatrice. « Tu vas appeler à l’aide ? » Il éclate de rire et les autres se joignent à lui.
Roulant des yeux, je sors ma batte de baseball et la pose sur mon épaule. « Non, je vais vous briser les rotules et vous foutre à la porte comme les ordures que vous êtes. Dernier avertissement : on est fermé. »
Ils s’échangent à nouveau des regards. « Est-ce que cette gonzesse est sérieuse ?
– Gonzesse ? dis-je d’un ton sec, grave et menaçant, tout en en faisant un pas vers eux. Tu viens de me traiter de gonzesse ? »
Ils m’ignorent, évidemment, alors j’empoigne ma batte. Ce connard se la prendra en premier. Personne ne m’insulte dans mon propre bar, c’est tout bonnement impoli.
Je m’avance et, alors qu’ils se disputent encore sur la meilleure façon de me mettre la main dessus, je swingue et laisse la batte de baseball lancée à pleine puissance frapper les genoux de cet enfoiré. Il s’effondre au sol, et un cri jaillit de sa gorge tandis que je lui décoche un sourire en coin du haut de mon mètre soixante-dix — enfin, mon mètre soixante-quinze avec mes bottes de motard. « T’as toujours envie me traiter de gonzesse maintenant ?
– Attrapez-la, bordel ! » lâche-t-il le souffle coupé, alors je lui envoie un coup de pied dans les couilles, et il s’écroule en arrière en poussant un hurlement. Je me tourne vers les autres et esquive leurs mains qui tentent de me saisir.
Je swingue ma batte de baseball, frappe l’un d’eux en plein dans les bijoux de famille, et il s’écroule comme une masse sur les rotules. Alors je lève mon genou et lui fracasse le nez, qui éclate dans un craquement assourdissant. Putain, maintenant il y a du sang sur mon sol. Je viens juste de passer la serpillière !
Furieuse, je swingue comme une possédée tandis que les deux autres types esquivent et plongent en essayant de rester hors de portée de ma batte. L’un d’eux s’écroule sur un tabouret qui se brise sous sa carrure de colosse. Je me fige, plisse les yeux d’un air menaçant, et il essaye de se sauver à reculons.
« Tu viens vraiment de casser mon tabouret ? » dis-je, bouillonnante. Il déglutit et je me jette sur lui en poussant un cri de guerre digne de Braveheart. Je lui assène un coup de batte et il pousse un grognement. Il serre ses poings, et alors que je m’agenouille pour lui démolir le crâne, il me frappe en pleine mâchoire. Ma tête est projetée sur le côté et ma bouche se met à pisser le sang.
Une folie meurtrière m’envahit.
Je me retourne doucement, le fusille du regard, et il comprend qu’il n’aurait pas dû faire ça. Au même moment, des bras m’entourent par derrière, me soulevant sur mes pieds. Balançant la tête en arrière, je cogne le menton de ce salopard, puis lui écrase le pied, lui envoie un coup de coude dans les couilles, et me glisse hors de son étreinte pendant qu’il gémit de douleur.
J’ai tout appris de Miss Congeniality.
J’aligne ma batte avec sa tête, swingue, et le frappe en plein visage. Il vole à travers la pièce sous la puissance du coup et s’écrase sur le sol en faisant presque vibrer le bâtiment. Il ne se relève pas. Plus qu’un. Je me retourne vers le type qui a cassé mon tabouret. Alors qu’il est en train de se relever, je lui balaie les pieds d’une jambe et abats ma batte sur sa colonne vertébrale.
Il s’écroule sur le ventre et je lui assène un coup de batte sur l’arrière du crâne. Sifflotant, je regarde autour de moi et aperçois le premier type en
train de lutter pour se relever. Je lui balance ma batte, qui fait comme son nom le suggère : elle cogne le salopard. Il tombe K.O.
Traversant le désordre et les corps, je ramasse ma batte et l’essuie sur sa chemise avant de la poser sur une table voisine. Les mains sur les hanches, je soupire à la vue qui s’offre à moi. Bordel, comment je vais les sortir de là maintenant ?
Résignée, j’attrape le col de l’un d’entre d’eux et commence à le tirer, mais ce connard est trop lourd, alors je choisis de bouger le plus léger en premier. Je me penche, passe mes mains sous ses épaules et pousse des grognements en le traînant jusqu’à la porte.
Celle-ci s’ouvre brusquement.
Je relève la tête, souffle les cheveux de mon visage et laisse retomber le type. Travis se tient là, bouche bée. Il porte encore ce tee-shirt noir Roxers, rentré dans son jean bleu, et ses inséparables bottes. Son corps d’une minceur trompeuse tremble de froid. Il repousse ses cheveux bleus de son visage et m’observe d’un air interrogateur. « Bon Dieu, Roxy, qu’est-ce qui s’est passé ?
– Celui-là m’a traitée de gonzesse, celui-là a cassé les meubles, et je n’aimais pas la tronche des deux autres. » Je hausse les épaules en essuyant du bras la sueur dans mes sourcils. « Qu’est-ce que tu fous là ?
– J’ai oublié mes clefs, murmure-t-il en contemplant mon chef-d’œuvre.
– Parfait, tu vas pouvoir m’aider à foutre ces connards dehors », dis-je en lui lançant un grand sourire. Il secoue la tête.
« On ne s’ennuie jamais avec toi, bébé. » Il laisse tomber son sac et vient vers moi. Avec son aide, ça ne prend que cinq minutes de les mettre dans la ruelle derrière le bar. Je m’essuie les mains, retourne à l’intérieur, en m’assurant cette fois-ci de bien verrouiller la porte, et appelle la police. Je vais leur dire ce qui s’est passé et où j’ai déposé les types. Aucun doute, en entendant les sirènes, ces quatre-là prendront leurs jambes à leur cou… S’ils se réveillent.
Travis lève un doigt, me montrant ses clefs tandis que je suis appuyée sur le comptoir. « Ça va aller ? » articule-t-il silencieusement.
Je hoche la tête et lui fais signe de partir, quand quelqu’un répond enfin. Je leur transmets les informations nécessaires avant de raccrocher, ignorant les questions qu’ils me posent. « Bien sûr, dis à ta grand-mère que je lui passe le bonjour. Je vais prendre une douche et dormir.
– À demain, bébé », dit-il avec un rire amusé tout en s’en allant.
Je ferme à clef derrière lui, pousse le verrou et accroche la chaîne, avant de passer devant le comptoir et d’éteindre les lumières. J’active l’alarme, me dirige vers le couloir, passe devant le bureau et les toilettes, et monte les escaliers à l’arrière, jusqu’à l’appartement au-dessus du bar où je vis depuis que j’ai dix-sept ans.
J’ai vraiment besoin d’un jour de repos.
Chapitre trois
RYDER
Je passe en revue la journée de demain sur mon agenda quand je reçois un coup de fil. Puis, l’appel terminé, je repose le téléphone sur mon bureau, lève la tête et plisse les yeux en direction de Garrett, qui tripote ses articulations, assis sur le siège face à moi. « Tes hommes sont en garde à vue. »
Ça attire son attention. Il retire ses bottes crottées de mon bureau et je fronce les sourcils à la vue de la saleté qu’il laisse derrière lui. « Quoi ? » gronde-t-il.
Je m’appuie sur le dossier de ma chaise et joins le bout de mes doigts tendus. « Il semblerait que la fille de Rob a réussi à prendre le dessus sur eux. Elle leur a mis une raclée et les a fait arrêter. »
Il cligne des yeux, le regard fixe l’espace d’un instant. « Tu te fous de moi ? Une petite gamine qui fout une raclée à mes hommes ? Bordel de merde, à quatre de mes hommes ?
– Oui, je rétorque en haussant un sourcil.
– Putain.
– Exactement. » Je secoue la tête. « Si tu veux que les choses soient bien faites, tu dois les faire toi-même. Va libérer tes hommes. Demain aprèsmidi, nous irons… » Je soulève le bout de papier avec les informations sur la fille. « …rendre une petite visite à Roxxane. »
Garrett acquiesce et quitte la pièce en jurant pour aller exécuter mes ordres. Je me penche, balaie du revers de la main la terre qu’il a laissée sur le bureau et replonge dans mon agenda, mais je ne peux m’empêcher de repenser à cet appel. On a dû l’aider, c’est sûr. Peu importe, nous irons la chercher nous-même. Personne n’échappe à notre étreinte.
La porte de mon bureau s’ouvre brusquement. Je soupire et m’adosse à ma chaise. Pourquoi faut-il que personne ne frappe jamais ? Kenzo s’avance jusqu’à moi, ses pouces glissant sur son téléphone avec une impressionnante dextérité pour un homme d’une telle carrure. « Je viens de t’envoyer les infos sur la fille. J’en ai rassemblé autant que j’ai pu. J’ai aussi posé quelques questions à droite à gauche », murmure-t-il en relevant la tête.
Mon portable sonne, mais je l’ignore pour le moment. « Et ?
– On dirait bien que la fille de Rob est une vraie légende. Son nom est Roxy, et comme Rob l’a dit, elle est la proprio de ce vieux bar sordide à l’autre bout de la ville. On dirait même qu’une palanquée d’enfoirés ont peur d’elle, et que beaucoup la respectent même. Elle ne va pas être une proie facile.
– Ce qui vaut le coup est rarement facile à obtenir. » Je soupire en prenant mon téléphone et en y faisant défiler ses renseignements. Vingtquatre ans, un mètre soixante-dix. Les cheveux gris, les yeux marron. Son historique de crédit est troublant, et il y a des documents scellés datant de ses dix-sept ans. Je vais devoir demander à Garrett de quoi il s’agit. Je jette un œil à ses données bancaires et à toutes les autres informations que Kenzo a rassemblées, scrollant jusqu’à ce que je tombe sur sa photo à la toute fin. Mon cœur se met à cogner et mon sang afflue dans ma queue, qui durcit dans mon pantalon. « Exactement, dit Kenzo en s’esclaffant. Pourquoi estce que tu crois que je ne te l’ai pas juste envoyée par message ? Je voulais voir ta tronche. Je parie que tu ne t’attendais pas à ce que la fille de Rob soit si sexy.
– Absolument pas », je murmure, distrait. Sexy est un euphémisme. Elle est à couper le souffle. Des yeux sombres et charbonneux, bordés d’un trait d’eye-liner. Des lèvres rouges et pulpeuses. Des pommettes et des sourcils hauts et arqués. Des cheveux courts, jusqu’aux épaules, d’une couleur argentée artificielle qui s’accorde avec son teint pâle. Son décolleté attire mon regard vers le débardeur AC/DC qu’elle portait quand la photo a été prise.
Éblouissante.
Je ne parviens même plus à parler en regardant sa photo. Je la pousse loin de moi. C’est plus facile comme ça, parce qu’elle attire facilement l’attention. Je cligne des yeux et croise le regard rieur de Kenzo qui se recoiffe discrètement. « Je sais, frangin, mais je me la réserve. »
Je plisse les yeux en le fixant. « Garde les yeux sur l’objectif.
– Oh, ils le sont, ne t’inquiète pas, et Roxy est l’objectif », réplique-t-il. Je soupire. À chaque fois que Kenzo se met quelque chose en tête, il l’obtient. Pas besoin de parier sur ce qu’il prévoit de faire à Roxxane.
Cependant, elle est un moyen pour arriver à une fin, un message pour rappeler qu’on ne doit pas nous faire chier. Certains d’entre nous doivent rester pragmatiques, et comme d’habitude, c’est à moi de l’être. « Demain, Kenzo, pense avec ta tête, pas avec ta bite. Du moins jusqu’à ce qu’on la ramène ici.
– Et après ? grogne-t-il.
– Après tu pourras faire ce que tu veux avec elle. Elle est à nous, après tout. Mais si j’étais toi, j’essayerais de la tenir loin de Diesel », dis-je en riant.
Il arbore lui aussi un large sourire sur les lèvres, un sourire à faire peur. « C’est sûr, c’est exactement son genre de fille. La pauvre serait brûlée vive avant même d’avoir franchi la porte.
– Sans aucun doute, dis-je en hochant la tête. Mais je pense qu’il s’amuserait avec elle d’abord.
– Je me demande si Garrett ferait pareil, songe Kenzo, rendant l’atmosphère encore plus noire.
– Peut-être, si elle joue à la demoiselle en détresse. Il les adore.
Seulement, cette fois, il ne la laissera peut-être pas le détruire. » Je soupire. Kenzo acquiesce, serrant les poings en se souvenant de la façon dont nous avons failli perdre notre frère. Ça ne se reproduira pas, c’est pourquoi je resterai pragmatique quand bien même les autres penseront avec leurs bites. La fille est peut-être attirante, mais ça ne vaut pas le coup de perdre ma famille pour elle. Je peux avoir de jolies nanas quand je veux, et je n’ai même pas besoin de les payer pour les baiser.
« Je vais garder un œil sur lui, dis-je à Kenzo pour l’apaiser. On a une réunion demain matin avec la Triade au sujet de notre traité. J’ai besoin de toi et de Garrett avec moi.
– Et Diesel ? demande Kenzo avec sérieux.
– Pas encore. Je veux qu’il les effraie, pas qu’il les tue. J’espère qu’on pourra résoudre le problème rapidement. Ils bloquent nos livraisons en ce moment même, et ça entraîne des répercussions sur toute l’entreprise. Je n’aime pas ça.
– Compris, patron. » Kenzo hoche la tête. « N’oublie pas de dormir. Tu commences à faire ton âge, vieil homme, me taquine-t-il en se retournant pour partir.
– Surveille ton langage, petit frère. Je peux encore te botter le cul si je veux », le préviens-je, mais ma menace n’a pour effet que de le faire rire.
Secouant la tête, je me retourne vers la photo sur mon téléphone, mon pouce juste sous sa bouche. Elle sera un problème, j’en suis sûr. Mais un Vipères ne revient jamais sur un accord. Roxxane est à nous maintenant. Espérons juste qu’elle ne nous cause pas trop de soucis ; ce serait une honte de devoir tuer une si belle femme. Je pose mon téléphone sur le bureau, me lève et m’étire. Kenzo a raison. J’ai besoin de dormir. Ça fait deux jours que je n’ai pas fermé l’œil, et je veux être en forme pour la réunion de demain. Des plans d’affaires vrombissant dans ma tête, j’empoche mon téléphone et quitte mon bureau. Les basses de la musique de Diesel me parviennent jusque dans le couloir, alors je me dirige dans ma chambre plutôt que dans le salon.
Demain est un nouveau jour. Nous venons pour toi, Roxxane.
Chapitre quatre
ROXY
Il est trop tôt, bordel. Ma tête me fait un mal de chien quand mon alarme se met à sonner pour la énième fois. Je balance ce réveil à la con à travers la chambre, puis enfouis mon visage dans l’oreiller, remarquant au passage les taches de maquillage que je n’ai pas pris la peine d’enlever hier soir quand je me suis écroulée dans le lit après un shot de Jack.
Mais le réveil sonne encore une fois, et à cause de mon cerveau à moitié endormi, il est désormais à l’autre bout de la pièce. Je glisse hors du lit, rampe jusqu’au réveil et le cogne sur le sol, grognant quand il vole en éclats. Au moins le bruit s’arrête. Je m’affale sur le dos, vêtue seulement d’une culotte et d’un débardeur, délibérant intérieurement pour savoir si je dois ou non appeler Travis pour qu’il vienne m’aider à organiser la journée et s’occuper du service du soir.
Il a déjà du mal à gérer les choses de son côté, alors je dois me débrouiller. Ma décision prise, je me lève et allume la radio. Du rock retentit des enceintes tandis que je me dirige vers la douche. Tout en me déshabillant, j’ouvre le robinet et attends que l’eau chauffe. Je fronce les sourcils, jette un coup d’œil au fouillis inextricable que sont mes cheveux et hausse les épaules avant de les relever en chignon. Pas question de laver ce nid à rats, ça prend trop de temps. C’est pour ça que le shampooing sec est le meilleur ami des filles.
Je prends une douche rapide, frottant ma peau recouverte de tatouages. Ça me rappelle que j’en ai un autre de prévu dans la semaine avec Zeke, pour finir les roses sur ma cuisse et le motif mandala. La manche de mon bras gauche est terminée. Ça a pris quatre séances et j’ai passé huit heures assise. Mais ça en valait la peine, non pas que la douleur me dérange. Je
dois même admettre que j’aime ça. Surtout quand c’est un beau mâle qui me tatoue.
Je coupe l’eau, sors de la douche et m’enroule dans une serviette moelleuse avant de me brosser les dents et de m’hydrater la peau. Je parviens quand même à brosser mes cheveux, et pour une fois ils daignent rester droits et lisses après que je les ai shampouinés comme une dingue au shampooing sec. Je prends plus de temps pour me maquiller. J’applique mon rouge à lèvres signature, puis mon eye-liner et mon fard à paupières noirs pour faire ressortir mes yeux marron. Certains me considèrent comme le cliché parfait d’une rockeuse. Putain, ils n’ont pas tort, j’ai même les piercings qui vont avec les tatouages et le maquillage.
Au départ, c’était une forme de rébellion, un moyen d’emmerder mon connard de père avant de m’enfuir. Et puis j’ai appris à aimer ce style. Et maintenant… Maintenant c’est juste moi. Mais arrêtons de déterrer les fantômes de mon passé juste avant le petit-déjeuner. Je laisse tomber la serviette sur le sol et retourne dans la chambre pour m’habiller. J’enfile un soutien-gorge avec fermeture sur le devant et une culotte assortie. Mon seul vice… eh bien, ça et les merchs de groupes de musique.
Je passe un tee-shirt de la tournée des The Killers et le noue sur le côté, avant d’enfiler un short noir déchiré et mes fidèles bottes de motard à talons hauts. Je me regarde une dernière fois dans le miroir, attrape mes clefs et sors, verrouillant la porte derrière moi. Je descends les escaliers d’un pas lourd et allume les lumières du bar.
Je traverse la cuisine et inspecte la ruelle de derrière, mais on dirait que les connards d’hier soir se sont fait ramasser. Je me demande qui ils étaient, mais après tout ce n’est pas la première fois qu’on me saute dessus. Ni la dernière, je parie. Je laisse la porte de derrière déverrouillée pour Cook et retourne dans la salle du bar.
Je mets en route le juke-box et commence à remettre tout en ordre, furieuse de devoir jeter le tabouret cassé dans la ruelle. Il n’y a qu’une putain de règle ici. Me sauter dessus, je peux comprendre, mais casser mes meubles ? Ça fait chier, bordel.
Pile à l’heure, j’entends le grondement caractéristique de la moto de Cook qui se gare derrière le bar, et je souris. Je sais que lui au moins va me nourrir… Pas comme Truck, qui travaille le week-end. Ce connard est plus glacial qu’un serpent, même avec moi, qui pourtant paie ses factures et emploie son cul d’ex-taulard.
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LONDON
: J. AND W. RIDER.
Transcriber’s Notes
Minor punctuation errors were fixed.
Obsolete, variant, and dialect spellings have largely been retained as originally published, with the following exceptions:
Page 54: changed try do to try to do.
Page 61: changed unanouncedto unannounced.
Page 73: changed movable to moveable.
Page 78: changed unusally to unusually.
Page 89: changed give to given.
Page 99: changed téte àtête to tête-à-tête.
Page 102: changed ill-usuage to ill-usage.
Page 106: changed we to me.
Page 107: changed leafles to leafless.
Page 124: changed landady to landlady.
Page 132: changed delighfulto delightful.
Page 133: changed Madamoiselle to Mademoiselle.
Page 141: changed now to know.
Page 141: changed Whose to Who's.
Page 148: changed decrepidto decrepit.
Page 150: changed bister to bistre.
Page 151: changed bandedto branded.
Page 153: changed their to there.
Page 154: changed forefiner to forefinger.
Page 190: changed nosiest to noisiest.
Page 213: changed tabe to table.
Page 256: changed curaçoa to curaçao.
Page 265: changed Worthto Wörth.
Page 331: changed trowsers to trousers.
Page 337: changed glacing to glancing.
Page 342: changed live to life.
Page 345: changed quite to quiet.
Page 349: changed rotton to rotten.
Page 350: changed concidence to coincidence.
*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK THE CLOVEN FOOT
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