Horeca Magazine #251 Juillet 2024

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La cuisine végétale - Inspirational Chef Program

Philippe Vanheule The Mastercooks of Belgium
Xavier Vercaemst Flow Hospitality Group
Heike Dedecker Mirabel Fresh & Fruity
Laurence Haegeman De Vijf Seizoenen
NR 251 JUILLET 2024

Mytico Where performance meets design

Hillewaert bv

‘t Walletje 74, 8300 Knokke-Heist, BelgiĂ« +32 (0)50 55 12 51- info@fksbenelux.com

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Une certaine vision de L’EQUILIBRE


 DANS LA CUISINE VEGETALE

→ Loin d’ĂȘtre une simple mode, la cuisine vĂ©gĂ©tale est une tendance qui ne fera que croĂźtre 
. Au sein de We’re Smart World, Frank Fol milite depuis toujours pour mettre en avant les fruits et les lĂ©gumes. «Je n’ai jamais Ă©tĂ© contre la viande ou le poisson, mais je souhaitais simplement inverser les rĂŽles et hisser les lĂ©gumes Ă  un niveau gastronomique ». Si son concept fait tant succĂšs n’est-ce pas qu’il est Ă©quilibrĂ©, sans tomber dans l’excĂšs ou le rejet de certains produits ?

→ Question de ramener un peu de ce bel Ă©quilibre dans nos assiettes, c’est Laurence Haegeman (De Vijf Seizoenen Ă  Brakel), fan de lĂ©gumes et passionnĂ©e par tout ce qui pousse, qui a concoctĂ© pour notre rubrique Taste trois dĂ©licieux plats de lĂ©gumes qui fleurent bon l’étĂ©

→ Pour Heike Dedecker, les jus de fruits purs et naturels de Mirabel Fresh & Fruity constituent une alternative idĂ©ale aux boissons alcoolisĂ©es lors d’un repas gastronomique. En constante progression, l’offre de boissons non alcoolisĂ©es de qualitĂ© n’apporte-t-elle pas l’équilibre parfait Ă  une carte des vins bien Ă©toffĂ©e ?


 AU SEIN DE L’EQUIPE

→ Lors de l’AG du 3 juin dernier, Philippe Vanheule, ancien chef Ă©toilĂ© et depuis toujours membre de l’association, a Ă©tĂ© nommĂ© nouveau prĂ©sident des Mastercooks of Belgium

Ses premiĂšres paroles, douces Ă  nos oreilles, sont pour le rassemblement et le partage. Il se targue d’avoir Ă©tĂ© Ă  l’époque, l’un des premiers Ă  distribuer les pourboires Ă  l’ensemble du personnel de la cuisine et de la salle.

→ Pour Xavier Vercaemst, propriĂ©taire du Flow Hospitality Group et l’un des hĂŽteliers ‘leaders’ de la cĂŽte belge, le secteur de l’hĂŽtellerie a largement Ă©voluĂ©. Aujourd’hui le client vient Ă  la cĂŽte pour vivre une expĂ©rience. Du cĂŽtĂ© du personnel aussi. Si vous pouvez lui proposer un travail adaptĂ© Ă  sa vie personnelle et comprendre qu’en dehors du travail, ce dernier a aussi une vie sociale, il sera satisfait. »

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JEUNES & BRILLANTS

32 Philippe Vanheule, nouveau président de The Mastercooks of Belgium

36 Inspirational Chef Program

40 Terrasses du Larzac

42 Des vins pour l’étĂ©

JURIDIQUE

45 Les actes notariĂ©s peuvent dĂ©sormais ĂȘtre signĂ©s numĂ©riquement !

PEOPLE

46 Il Made in Italy e la dieta mediterranea

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48 The Magic Cask

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SALLES À LOUER

La

Nous dirigeons-nous tous de plus en plus vers le vĂ©gĂ©tal ? Les chiffres sont en tout cas Ă  la hausse, et avec We’Re Smart World, le chef des lĂ©gumes par excellence Frank Fol prĂŽne la cuisine vĂ©gĂ©tale pure depuis plus de 30 ans, et avec succĂšs. « La cuisine vĂ©gĂ©tale n’est pas une mode gastronomique, ni une tendance qui va se dissiper », affirme-t-il.

Une Ă©tude menĂ©e par iVOX Ă  la demande de ProVeg Belgique, l’asbl gantoise qui soutient les start-ups dans le monde entier, rĂ©vĂšle que la consommation de viande en Belgique perd du terrain. Un Belge sur 3 dĂ©clare dĂ©jĂ  manger vĂ©gĂ©tarien au moins une fois par semaine, et le nombre de Belges consommant quotidiennement de la viande ou du poisson, continue Ă©galement Ă  diminuer. 68% des Belges se considĂšrent encore comme de vĂ©ritables omnivores. Le pourcentage de (presque) vĂ©gĂ©tariens et vĂ©gĂ©taliens reste faible, mais en 2 ans, il est toutefois passĂ© de 5 Ă  8%. Le nombre de flexitariens aussi est en augmentation ; 28% des Belges mangent au moins 1 fois vĂ©gĂ©tarien par semaine. En 2020, ils Ă©taient 25% et en 2016 Ă  peine 13%.

Il est frappant de constater que ce sont surtout les femmes et les jeunes qui mangent le moins de viande et veulent franchir le pas. Parmi les Belges de moins de 35 ans, seuls 58% mangent encore quotidiennement de la viande et du poisson. 4 ‘carnivores’ sur 10 souhaitent manger moins de viande Ă  l’avenir. 8% des Belges qui se disent encore aujourd’hui ‘carnivores’ souhaitent devenir vĂ©gĂ©tariens ou vĂ©gĂ©taliens Ă  l’avenir.

Les principaux obstacles Ă  une consommation plus frĂ©quente de lĂ©gumes sont le goĂ»t, le prix et des compĂ©tences culinaires insuffisantes. Apparemment, surtout chez les jeunes, la perception qu’une alimentation vĂ©gĂ©tarienne est plus chĂšre que la viande persiste.

Les substituts de viande et de produits laitiers gagnent en popularitĂ©. 2/3 des Belges consomment dĂ©jĂ  occasionnellement des substituts de viande. Les substituts qui ressemblent Ă  la viande sont actuellement les plus apprĂ©ciĂ©s. Mais Ă©galement le tofu, le tempeh, le seitan et surtout la pĂąte Ă  tartiner sont davantage consommĂ©s qu’en 2020.

La proportion de Belges qui considĂšrent qu’une alimentation vĂ©gĂ©tarienne et vĂ©gĂ©talienne est saine, a augmentĂ© comparĂ© aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. 47% des femmes et 46% des jeunes estiment que l’alimentation vĂ©gĂ©tarienne est plus saine.

Le chef qui prĂŽne l’utilisation des lĂ©gumes depuis la fin des annĂ©es 80 est Frank Fol, connu entre autres pour son ancien restaurant Sire Pinnock Ă  Louvain, l’émission tĂ©lĂ©visĂ©e Mond Fol et le livre Le Chef des LĂ©gumes. Il a Ă©galement occupĂ© la fonction de PrĂ©sident des Mastercooks of Belgium pendant quelques annĂ©es et a fait Ɠuvre de pionnier en introduisant chez nous

les Jeunes Restaurateurs d’Europe (aujourd’hui Jeunes Restaurateurs), dont il a ensuite Ă©tĂ© le prĂ©sident europĂ©en pendant cinq ans.

Depuis quelques dĂ©cennies dĂ©jĂ , Frank Fol milite pour l’utilisation de produits d’origine vĂ©gĂ©tale et avec We’re Smart World, une organisation marketing dont il est le prĂ©sident et le propriĂ©taire Ă  100%, il est devenu une rĂ©fĂ©rence incontestable dans le monde culinaire des fruits et lĂ©gumes. Le concept consiste Ă  reconnaitre et Ă  promouvoir des chefs, des restaurants et des organisations qui placent les fruits et les lĂ©gumes au centre de l’alimentation.

Dans le guide culinaire et gastronomique We’re Smart Green Guide, lancĂ© en 2017, figurent les meilleurs restaurants de lĂ©gumes au monde, rĂ©pertoriĂ©s de cinq Ă  un radis. Les We’re Smart Awards rĂ©compensent chaque annĂ©e les meilleurs restaurants et organisations de lĂ©gumes et Ă  la We’Re Smart Academy les meilleurs chefs de lĂ©gumes du monde partagent leurs connaissances avec quiconque s’intĂ©resse Ă  une alimentation saine et Ă©cologique. L’organisation compte 1.870 membres, rĂ©partis dans une cinquantaine de pays et figurant tous dans le We’re Smart Green Guide.

« Je suis un missionnaire de la cuisine vĂ©gĂ©talienne depuis plus de 30 ans, explique-t-il. Je n’ai jamais Ă©tĂ© contre la viande ou le poisson, mais je souhaitais simplement inverser les rĂŽles, et hisser les lĂ©gumes Ă  un niveau gastronomique. Les lĂ©gumes mĂ©ritent plus que le rĂŽle secondaire qu’ils ont trĂšs longtemps occupĂ© dans les cuisines traditionnelles flamande et française. Au dĂ©but, j’étais affreusement

seul Ă  avoir cette vision, mais au fil du temps, d’autres chefs m’ont rejoint, et ces derniĂšres annĂ©es, la cuisine vĂ©gĂ©tale a pris de l’ampleur, notamment parce que la crise climatique a stimulĂ© la demande de plats savoureux et inventifs dans lesquels les produits vĂ©gĂ©taux occupent une place centrale. La cuisine purement vĂ©gĂ©tale est donc de plus en plus considĂ©rĂ©e comme une cuisine Ă  part entiĂšre, mĂȘme par Michelin.

En tant que chef, vous pouvez faire preuve d’une crĂ©ativitĂ© infinie avec les ingrĂ©dients vĂ©gĂ©taux. Pensez Ă  saumurer, acidifier, lyophiliser, souffler, injecter, fermenter, etc. Sur notre site web, nous avons rassemblĂ© 65 techniques culinaires pour prĂ©parer les fruits et lĂ©gumes, ce qui ne reprĂ©sente qu’une fraction de toutes les techniques utilisĂ©es dans le monde. Mais les chefs n’apprennent pas suffisamment ces techniques lors de leur formation. »

Est-ce un plaidoyer en faveur d’un changement de mentalitĂ© dans les Ă©coles hĂŽteliĂšres ?

« Nous avons des Ă©coles hĂŽteliĂšres fantastiques, mais nous constatons que les cours peinent Ă  suivre le rythme des innovations sur le terrain. Dans les Ă©coles hĂŽteliĂšres, la cuisine classique reste reine ; on continue Ă  ne jurer que par la viande et le poisson. Il n’y a rien de mal Ă  cela, mais lĂ  oĂč de plus en plus de chefs rĂ©ussissent Ă  concilier tradition et innovation, les Ă©coles hĂŽteliĂšres restent Ă  la traĂźne. Initier une nouvelle gĂ©nĂ©ration Ă  la cuisine vĂ©gĂ©tale ne doit bien sĂ»r pas se faire au dĂ©triment de nos traditions culinaires. Au contraire, elles peuvent aller de pair. Aux Pays-Bas, une Ă©cole hĂŽteliĂšre propose dĂ©jĂ  une formation en cuisine vĂ©gĂ©tale. En fait, cet honneur aurait dĂ» ĂȘtre rĂ©servĂ© Ă  notre pays. »

Comment la tendance du vĂ©gĂ©tal va-t-elle se poursuivre Ă  l’avenir ?

« Notre pays compte proportionnellement le plus grand nombre de restaurants affichant 5 radis, et se situe donc Ă  la premiĂšre place. Au total, nous avons 166 membres en Flandre, 40 Ă  Bruxelles et 35 en Wallonie. Au niveau europĂ©en, nous tournons dĂ©jĂ  Ă  plein rĂ©gime, tandis que des destinations lointaines comme le Japon, le PĂ©rou, Singapour, etc. suscitent de plus en plus d’intĂ©rĂȘt. D’ailleurs, la meilleure cheffe de lĂ©gumes du monde vient du Japon. »

Comment voyez-vous l’avenir du vĂ©ganisme et a-t-il sa place dans la (haute) gastronomie ?

« La cuisine vĂ©gĂ©tale n’est certainement pas une mode gastronomique, une tendance qui va disparaĂźtre. Dans la gastronomie de 2024, vous devez ĂȘtre capable de convaincre les consommateurs avec des saveurs, et les lĂ©gumes sont l’ingrĂ©dient idĂ©al pour cela. Chez Vrijmoed** Ă  Gand, par exemple, 50 % des clients en moyenne mangent vĂ©gĂ©tal Ă  100 %, et on voit aussi de plus en plus de chefs ‘traditionnels’ passer aux lĂ©gumes. Je suis Ă©galement contactĂ© quotidiennement par de nouveaux membres potentiels ; surtout aux Pays-Bas, la demande ‘explose’. Les consommateurs sont donc tout Ă  fait prĂȘts. Il y a deux ans, 8 % des consommateurs mangeaient moins de viande, et ce chiffre va encore augmenter.

OĂč se situe notre pays en matiĂšre de cuisine vĂ©gĂ©talienne ?

« Le vĂ©ganisme reprĂ©sente actuellement une ‘part de marché’ de 3 % en Belgique, et cette part va continuer d’augmenter, tout comme celle des flexitariens. Je prĂ©fĂšre parler de ‘pur vĂ©gĂ©tal’ plutĂŽt que de vĂ©ganisme, parce que cela dĂ©crit mieux de quoi il s’agit. Par rapport aux gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, les jeunes d’aujourd’hui sont nettement plus ouverts. Je tiens toutefois Ă  mettre en garde contre les contrefaçons disponibles sur le marchĂ©. Mais, et tous les observateurs de tendances sont d’accord sur ce point, la demande d’alternatives saines va de toute façon augmenter, selon Frank Fol, dont les plats peuvent Ă©galement ĂȘtre dĂ©gustĂ©s Ă  bord des trains Eurostar, si vous voyagez en classe Premium.

Pour plus d’info, surfez sur www.weresmartword.com et www.proveg.com

Heike Dedecker

Mirabel Fresh & Fruity

Heike Dedecker est la propriétaire du Restaurant Marcus* à Deerlijk. Son mari, le chef Gilles Joye, propose une cuisine légÚre et fraßche, base parfaite pour la passion de Heike, Mirabel Fresh & Fruity : des jus concentrés purs et naturels qui constituent une excellente alternative aux boissons alcoolisées.

Heike Dedecker : « Nous travaillions depuis un certain temps avec les jus concentrĂ©s de Mirabel lorsque nous avons appris que la sociĂ©tĂ© Ă©tait Ă  remettre en 2022. Nous n’avons pas hĂ©sitĂ© car nous pensions que de si beaux produits ne pouvaient pas disparaĂźtre. Pour moi, c’est de l’amour et de la passion Ă  l’état pur. (rires) Je suis amoureuse de Mirabel, c’est un produit qui vous rend heureux.

J’étais convaincue que les alternatives Ă  l’alcool allaient connaĂźtre une progression constante. Des alternatives que vous pouvez boire avec un repas gastronomique. Depuis 10 ans, je constate qu’à chaque table, au moins une personne ne boit pas d’alcool. Or, les personnes qui ne boivent pas d’alcool ont un choix limitĂ© et sont agrĂ©ablement surprises de dĂ©couvrir un goĂ»t exceptionnel et frais.

J’étais convaincue que les alternatives Ă  l’alcool allaient connaĂźtre une progression constante.

En attendant, nous avons donnĂ© Ă  Mirabel notre touche personnelle. Comme au restaurant, nous travaillons avec des produits naturels et sans colorants, exhausteurs de goĂ»t ni conservateurs ajoutĂ©s. Il s’agit donc d’un produit trĂšs sain. Nous ne le diluons pas non plus, la bouteille contient 100% de produit. Nous

servons donc le produit de base. À l’utilisateur d’y ajouter de l’eau plate ou gazeuse, mais aussi un tonic, un crodino, un jus de pomme... si vous souhaitez vous orienter vers un mocktail. Mais nous les utilisons Ă©galement comme arĂŽmes pour pimper le gin tonic, le cava ou le champagne.

Toutes les saveurs de Mirabel peuvent ĂȘtre utilisĂ©es aussi bien froides que chaudes. Les possibilitĂ©s sont infinies. Gilles essaie de nombreuses combinaisons, mais chacun peut facilement concocter sa propre recette. Il utilise Mirabel avec le poisson et dans les desserts. Il est parfait dans les glaces, les mousses, les bavarois, les coulis, mais aussi dans la vinaigrette pour les salades ou dans les yaourts au granola. Je me rĂ©jouis aussi quand les gens me disent qu’ils ajoutent Mirabel Ă  leur bouteille d’eau quotidienne pour la rendre plus agrĂ©able Ă  boire !

LES ARÔMES

Heike : « Il existe actuellement 13 arĂŽmes diffĂ©rents. Nous sommes constamment Ă  la recherche de nouvelles combinaisons et nous parvenons parfois Ă  des rĂ©sultats surprenants. Nous jouons constamment avec le produit. Certains arĂŽmes se consomment tout au long de l’annĂ©e, d’autres prĂ©sentent un caractĂšre saisonnier. Nous sommes ravis de pouvoir proposer une telle variĂ©tĂ© Ă  nos clients. Certains sont des arĂŽmes typiques de l’hiver, d’autres apportent une note de fraĂźcheur l’étĂ©.

Nous ne proposons le poire-canneberge qu’en hiver, c’est une base parfaite pour le vin chaud. Le pomme-cannelle est ‘mon’ prĂ©fĂ©rĂ© durant cette saison ; surtout chaud, il est dĂ©licieux. Mais, l’étĂ©, bien sĂ»r, il cĂšde sa place aux arĂŽmes estivaux. Le pastĂšque-canneberge est un incontournable de l’étĂ©, mais Gilles a Ă©galement imaginĂ© de nouveaux arĂŽmes trĂšs frais : ananas-agrumes-menthe, orange-zeste de citron et a retravaillĂ© le fraise-gingembre. Il veille aussi scrupuleusement Ă  la qualitĂ©. Pour l’instant, nous parvenons Ă  produire tous les sirops avec notre propre Ă©quipe du restaurant Marcus et du traiteur Marcus. Nous aimerions Ă©tendre la production, mais le restaurant et le service-traiteur restent prioritaires.

Pour l’automne, nous prĂ©voyons un nouvel arĂŽme Ă  base de cassis pour remplacer le cassis classique dans le Kir Royal. Nous utilisons dĂ©jĂ  l’orange sanguine ou le citron-framboise, mais ces arĂŽmes sont un peu trop acidulĂ©s, donc nous cherchons toujours l’équilibre parfait.

OÙ ?

Heike : « En deux ans d’existence, nous comptons 24 points de vente et en cherchons activement

de nouveaux (large sourire). Nous en sommes au tout dĂ©but, nous voulons grandir car nous savons que Mirabel a du potentiel. Les particuliers peuvent l’acheter sur la boutique en ligne ou dans nos points de vente. Les ventes Ă  l’Horeca se font par l’intermĂ©diaire des cavistes Wineboxers Ă  Kluisbergen, WercoWines Ă  Ostende et Wijnen Lambrechts Ă  Sint-Martens-Latem. Pour la Wallonie, nous sommes encore Ă  la recherche de points de vente.

RESTAURANT MARCUS

Kleine Klijtstraat 30, 8540 Deerlijk www.mirabelfreshandfruity.com

« Les mĂȘmes rĂšgles pour tous »

AprĂšs avoir dĂ©butĂ© comme Ă©tudiant Ă  l’hĂŽtel Excelsior Ă  Middelkerke, Xavier Vercaemst est aujourd’hui propriĂ©taire du Flow Hospitality Group, qui exploite, sous les marques C-Hotels, Upstairs, Rosa et Westbay, 10 hĂŽtels cĂŽtiers et quelque 650 chambres d’hĂŽtel, devenant ainsi l’un des hĂŽteliers ‘leaders’ de la cĂŽte belge. Un portrait.

La question Ă©vidente est la suivante : qu’est-ce qui fait un bon hĂŽtelier ?

« En tant qu’hĂŽtelier, vous devez ĂȘtre bien conscient que vous travaillez dans le secteur des services, explique Xavier Vercaemst. En effet : It’s all about hospitality
 En rĂ©alitĂ©, nous ne vendons pas un produit, nous vendons une expĂ©rience, du check-in au paiement de la note, en passant par le check-out. Notre hĂŽte en a-t-il eu pour son argent ? Vous devez constamment vous poser cette question.

Autrefois, l’hĂŽtellerie (cĂŽtiĂšre) avait essentiellement une valeur fonctionnelle (Ă©levĂ©e) : manger, boire et dormir, et cela s’arrĂȘtait souvent lĂ . En 2024, le client a cependant des attentes totalement diffĂ©rentes et il vient Ă  la cĂŽte pour vivre une expĂ©rience. Nous nous distinguons sur le marchĂ© en misant sur des hĂŽtels concept. Nous ne fonctionnons pas sur la base de scĂ©narios Ă©laborĂ©s dans lesquels la standardisation est la norme, mais nous nous appuyons sur le ressenti (hĂŽtelier) que nous voulons donner Ă  nos clients. C’est ainsi qu’est nĂ© notre dernier projet, le destination hotel SILT sur la plage de Middelkerke. J’ose dire que le SILT, oĂč chaque chambre dispose d’un balcon, possĂšde la situation la plus unique de Belgique. Vous ĂȘtes littĂ©ralement les pieds dans l’eau et la vue vous procure un sentiment de ‘Dubai light’.

Aviez-vous l’ambition Ă  l’époque de vous lancer dans l’hĂŽtellerie ?

« En rĂ©alitĂ©, non, parce qu’aprĂšs mes Ă©tudes secondaires Ă  Melle, je me suis inscrit Ă  la Hogeschool de Leuven, en gestion d’entreprise, avec option marketing. L’hĂŽtel Burlington Ă  Ostende Ă©tait notre maison de famille et, lorsque l’un des membres du personnel est tombĂ© malade et a dĂ» ĂȘtre remplacĂ©, j’ai rejoint l’aventure Ă  la demande de ma mĂšre. Au dĂ©but, je ne voulais pas travailler dans l’Horeca parce qu’on n’a pas beaucoup de temps libre et qu’il faut aussi travailler le week-end, mais j’ai vite compris que cela ne posait pas de problĂšme si l’on s’entoure des bonnes personnes. Et si, comme j’ai pu en faire l’expĂ©rience par la suite en tant qu’exploitant, vous faites en sorte que votre hĂŽtel offre un bon rapport qualitĂ©-prix, les clients rĂ©pondront prĂ©sents de toute façon. Aujourd’hui, je considĂšre l’hĂŽtellerie comme un secteur trĂšs plaisant. »

Que pensez-vous des problÚmes actuels de personnel ?

« Dans l’ensemble, cela ne va pas si mal, probablement parce que nous avons toujours optĂ© pour une approche familiale que les travailleurs apprĂ©cient. En raison de la forte croissance, de 50 % les deux derniĂšres annĂ©es, nous avons dĂ» Ă©tendre plusieurs dĂ©partements, notamment les dĂ©partements HR, sales & marketing, etc., si bien que nous employons actuellement quelque 130 personnes. En tant qu’employeur, vous pouvez Ă©galement miser sur

Burlington

« J’ose dire que le SILT possĂšde la situation la plus unique de Belgique »

des formes d’emploi plus flexibles, et la rĂ©gion compte aussi plusieurs bonnes Ă©coles hĂŽteliĂšres (Spermalie Ă  Bruges, Coxyde) avec lesquelles nous collaborons pour recruter des stagiaires, surtout pour l’hĂŽtel Andromeda, le restaurant HAUT et la brasserie de l’hĂŽtel Burlington Ă  Ostende.

En fait, vous devez proposer un travail adaptĂ© au travailleur et comprendre qu’en dehors du travail, ce dernier a aussi une vie sociale. Si vous pouvez crĂ©er ces conditions en tant qu’employeur, votre personnel sera satisfait. Nous ne sommes donc pas l’une des ces lĂ©gendaires ‘boĂźtes antisociales’. Nous voulons Ă©viter Ă  tout prix que nos travailleurs aient l’impression de n’ĂȘtre rien de plus qu’un numĂ©ro. »

Quels sont les dĂ©fis auxquels l’hĂŽtellerie cĂŽtiĂšre peut s’attendre ?

« Nous avons la chance d’avoir trouvĂ© les bons investisseurs assez rapidement, il y a maintenant une vingtaine d’annĂ©es. De ce fait, nous

avons connu une croissance rapide et nous continuons Ă  travailler avec les mĂȘmes personnes. L’art consiste Ă©galement Ă  dĂ©velopper une vision Ă  trĂšs long terme (sur au moins 15 ans) et Ă  se rendre compte que l’on ne peut pas ‘faire fortune rapidement’ dans l’hĂŽtellerie ; du reste, l’hĂŽtellerie, en elle-mĂȘme, occupe relativement peu de personnes. Nous nous focaliserons quoi qu’il en soit toujours sur ce secteur, mĂȘme si nous avons quelques ‘distractions’ comme notre magasin de truffes Signorini Tartufi Ă  cĂŽtĂ© de l’hĂŽtel Andromeda ».

La concurrence déloyale ne constitue-t-elle pas le plus grand problÚme en 2024 ?

« C’est le moins que l’on puisse dire... Alors qu’autrefois les agences immobiliĂšres traditionnelles rĂ©gnaient en maĂźtre avec des locations Ă  la semaine ou au mois, le marchĂ© est aujourd’hui inondĂ© de diverses plateformes de location qui copient le service hĂŽtelier, notamment en proposant des supplĂ©ments tels que des box petit-dĂ©jeuner, des massages, etc. mais n’assument guĂšre de responsabilitĂ© sur le plan des permis, des normes de sĂ©curitĂ© ou des impĂŽts.

Les investisseurs achĂštent parfois des blocs d’appartements complets et se lancent ensuite sur le marchĂ© de la location. En fait, ils obtiennent directement leurs permis et, par l’abondance des demandes, ils ne sont que peu ou pas contrĂŽlĂ©s. ConsĂ©quence : les prix de l’immobilier augmentent, les habitants ne trouvent plus de logements (abordables) et le tissu social disparaĂźt Ă  vue d’Ɠil. Des plateformes telles que booking.com encouragent cette Ă©volution. Il suffit de regarder ce qui se passe dans des destinations telles que Majorque, Venise et, plus prĂšs de chez nous, Amsterdam. »

Quelle est la situation Ă  Ostende ?

« À Ostende, oĂč l’offre hĂŽteliĂšre est actuellement de 2.000 chambres, non moins de 2.000 unitĂ©s airb&b sont venues s’y ajouter en cinq ans. Tous les hĂŽteliers classiques commencent Ă  s’insurger contre cette concurrence dĂ©loyale, et c’est bien normal. Personnellement, je ne vais pas monter aux barricades, car je suis conscient que les airb&b attirent des clients supplĂ©mentaires vers une destination, et qu’ils consomment Ă©galement dans les Ă©tablissements Horeca locaux, mais une rĂ©glementation Ă©quilibrĂ©e est le moins que l’on puisse attendre des pouvoirs publics, afin que tout le monde puisse travailler Ă  armes Ă©gales. »

N’y a-t-il rien à faire ?

« Imposer des conditions de domiciliation et introduire des restrictions sur le nombre d’unitĂ©s proposĂ©es Ă  la location est plus que nĂ©cessaire. À Bruges, on a dĂ©jĂ  mis fin Ă  ces pratiques en instaurant une domiciliation obligatoire, tandis qu’à Ostende, en revanche, on laisse faire. Dommage ».

Quels sont les projets en cours dans un avenir proche ?

« L’hĂŽtel de 113 chambres faisant partie du SKY project (2 tours) Ă  proximitĂ© directe de la gare d’Ostende sera inaugurĂ© Ă  PĂąques, en 2025. Le nom du nouvel hĂŽtel sera annoncĂ© en septembre. Je peux dĂ©jĂ  dire qu’il s’agira d’un concept fantastique, mais diffĂ©rent du SILT ».

Vous restez focalisĂ© sur la cĂŽte belge ou vous envisagez de vous Ă©tendre Ă  l’étranger ?

« Le marchĂ© de la cĂŽte belge est celui que nous connaissons le mieux et nous allons continuer Ă  nous concentrer sur celui-ci dans un premier temps. Ostende est Ă©galement devenue une destination de city trip – ‘12 mois sur 12’, une ville qui mise aussi de plus en plus sur les Ă©vĂ©nements et l’expĂ©rience sous tous ses aspects (shopping, Horeca, etc.), ce qui gĂ©nĂšre des visiteurs supplĂ©mentaires. Cela se reflĂšte Ă©galement dans le taux d’occupation moyen de nos hĂŽtels. Dans les communes pĂ©riphĂ©riques, en revanche, vous voyez le taux d’occupation des hĂŽtels diminuer pendant la saison hivernale.

Nous avons Ă©galement connu une croissance trĂšs rapide ces derniĂšres annĂ©es, avec l’ouverture des hĂŽtels ROSA et SILT, la rĂ©novation de l’HĂŽtel Burlington et le doublement de la capacitĂ© de l’HĂŽtel Continental Ă  La Panne. L’annĂ©e prochaine, l’accent sera mis sur la conception et l’inauguration de l’hĂŽtel dans le SkyDistrict et sur l’optimisation des hĂŽtels lancĂ©s.

Continental
Helios
Continental
« Un prix correct pour le vigneron »
Ruben Struyve
Sommelier of the Year 2024

La quatorziĂšme Ă©dition du ‘Sommelier of the Year’ a Ă©tĂ© remportĂ©e par Ruben Struyve, un Flamand de 21 ans originaire de Zwevezele en Flandre occidentale qui a dĂ©butĂ© en tant que stagiaire, et est ensuite passĂ© second sommelier au restaurant bi-Ă©toilĂ© La Table de Maxime Ă  Our (Paliseul) dans la province de Luxembourg. C’est la troisiĂšme annĂ©e consĂ©cutive que ce restaurant remporte le titre, puisque l’an dernier l’honneur Ă©tait revenu Ă  l’actuel premier sommelier de la maison, FrĂ©dĂ©ric Cabut, tandis qu’en 2022, c’est Yentl Quintelier qui avait remportĂ© le titre. PlutĂŽt exceptionnel quand mĂȘme


L’élection du ‘Sommelier of the Year’ n’est pas un concours au sens propre du terme, mais une reconnaissance de l’implication quotidienne et du professionnalisme du meilleur sommelier.

L’organisation est aux mains de Home & Table by Meyhui, Foodprint et du Club Prosper MontagnĂ©.

Au dĂ©but du mois de fĂ©vrier, les 32 finalistes (3 par province) ont passĂ© un test de sommellerie, mettant Ă  l’épreuve leurs

connaissances en matiĂšre d’accords metsvins et de sĂ©lection de vins et de verres. On leur a prĂ©sentĂ© une assiette de trois fromages et ils ont dĂ» suggĂ©rer le meilleur pairing avec le verre correspondant.

« Malgré son jeune ùge, Ruben Struyve a su impressionner le jury par ses connaissances et ses capacités de communication », déclare le président Baudouin Meyhui à propos de la décision du jury.

« C’est une reconnaissance que j’apprĂ©cie Ă©normĂ©ment, dĂ©clare Ruben Struyve. Cela reprĂ©sente Ă©galement beaucoup pour les personnes avec lesquelles je travaille et, bien sĂ»r, pour les clients du restaurant. »

Ruben Struyve est entrĂ© Ă  l’école hĂŽteliĂšre

Ter Duinen de Coxyde dĂšs la troisiĂšme secondaire. Il y avait d’abord optĂ© pour la section ‘HĂŽtellerie’.

« Cette section vous donne un aperçu de tout ce qui a trait Ă  l’Horeca, explique-til. J’y ai notamment dĂ©couvert les bases de la cuisine française et les nombreuses dĂ©coupes en salle, mais Ă©galement le concept ‘hospitality’, les diffĂ©rentes tĂąches de la gestion d’un hĂŽtel et les principales rĂ©gions viticoles. Ce dernier point m’a particuliĂšrement intĂ©ressĂ©, raison pour laquelle j’ai suivi une 7e annĂ©e supplĂ©mentaire de connaissance des boissons aprĂšs ma 6e, pour tout apprendre sur les diffĂ©rentes boissons du monde entier, comme par exemple le processus de distillation du pisco, ou la façon de prĂ©parer le cafĂ©, la meilleure façon de servir le thĂ©, etc.

Malheureusement, les nombreux voyages de dĂ©couverte (du vin) ont dĂ» ĂȘtre annulĂ©s en raison de la crise Covid, mais mĂȘme aprĂšs ma 7e annĂ©e, je ne suis pas restĂ© inactif et j’ai commencĂ© Ă  voyager pendant mes jours de congĂ© pour continuer Ă  voir, Ă  goĂ»ter et Ă  dĂ©couvrir autant que possible.

Par ailleurs, j’ai Ă©galement commencĂ© Ă  suivre des cours du soir, tels que le WSET 1 - 2 - 3 ‘Awards in Wines’. Actuellement, je suis au niveau 4 du ‘Diploma in Wines’,

que je combine avec d’autres cours tels que le ‘Introductory Sake Professional Course’ (dispensĂ© par Jonas Kellens) et la formation initiale de ‘Tea Sommelier’ » (dispensĂ© par Ann Vansteenkiste) ».

Qui vous a appris le plus sur le vin ? « À Ter Duinen, c’est surtout Ief Vanhonnacker qui m’a le plus appris sur le monde du vin. Il nous a surtout enseignĂ© les bases, et je me sers encore de ces connaissances acquises chaque jour. Je lui en serai Ă©ternellement reconnaissant. FrĂ©deric Cabut, le premier sommelier de La Table de Maxime, qui a dĂ©jĂ  acquis une grande expĂ©rience dans le monde de la sommellerie, est une autre source d’inspiration. Pour lui, la qualitĂ© est primordiale, et c’est pourquoi nous donnons le meilleur de nous-mĂȘmes chaque jour pour offrir au client une expĂ©rience inoubliable. »

Quelle est votre philosophie en matiĂšre de vin, et de quoi tenez-vous compte lors de la composition de votre carte des vins ? « Je pense qu’il est avant tout important

que le vigneron reçoive un prix correct. Cela lui permet, en termes de budget, de donner le meilleur de lui-mĂȘme, d’innover, d’utiliser de nouvelles techniques, et donc de produire un meilleur vin. Dans cette optique, nous avons choisi de nous concentrer sur un nombre restreint de

nĂ©gociants en vins, avec lesquels nous avons nouĂ© d’excellentes relations. L’objectif est de rĂ©duire au maximum la chaĂźne commerciale et de s’assurer de la situation du viticulteur. »

Privilégiez-vous les vins du monde ou plutÎt les vins européens ?

« Personnellement, je trouve la diversitĂ© des pays trĂšs intĂ©ressante. C’est pourquoi nous travaillons par le biais de deux sĂ©lections de vins, Ă  savoir ‘ElĂ©gance’, par laquelle nous visons les diffĂ©rentes rĂ©gions françaises, et ‘DĂ©couverte’, avec laquelle nous partons Ă  la recherche de nouveaux goĂ»ts et de cĂ©pages issus de rĂ©gions moins connues ou mĂȘme trĂšs locales, comme par exemple le cĂ©page 100% albillo mayor de Ribera del Duero en Espagne.

Des vins innovants de Hongrie, des Ăźles Canaries, d’Afrique du Sud et de Nouvelle-ZĂ©lande figurent Ă©galement dans cette sĂ©lection. Nous accordons Ă©galement une attention particuliĂšre aux vignerons qui travaillent avec des vins naturels biologiques et/ou biodynamiques, mĂȘme si nous ne les recherchons pas spĂ©cifiquement. Les vins belges prennent

Ă©galement de plus en plus d’ampleur sur notre carte des vins, avec des noms tels que ChĂąteau de Bousval, Domaine de la Falize, Clos d’Opleeuw, etc. Nous constatons Ă©galement que nos clients apprĂ©cient de goĂ»ter des vins plus rĂ©gionaux, gĂ©nĂ©ralement au verre. C’est ainsi qu’à l’apĂ©ritif, nous proposons un vin mousseux biodynamique Ă©laborĂ© de maniĂšre artisanale par le Domaine W de Tubize, et avec l’entrĂ©e d’asperges de Malines, nous servons le Vin du Pays de Herve, un vin de

la région de LiÚge. Au total, notre carte des vins compte quelque 900 références ».

Allez-vous participer à d’autres concours, et comment envisagez-vous l’avenir ?

« Fin mars, j’ai participĂ© au concours Jeune RĂŽtisseur & Jeune Sommelier, un concours en deux parties organisĂ© au niveau national et international par La Chaine des RĂŽtisseurs. J’ai remportĂ© l’argent au concours Jeune Sommelier, organisĂ© Ă  la Hogeschool VIVES Ă  Bruges, et je me prĂ©pare dĂšs Ă  prĂ©sent pour l’édition 2025. J’aimerais Ă©largir mes connaissances en voyageant vers de nouvelles destinations telles que Londres, l’Australie ou la Nouvelle-ZĂ©lande, autant d’endroits oĂč je pourrais travailler dans diffĂ©rents restaurants, tout en apprenant le plus possible de toutes ces cultures diffĂ©rentes. Avec, qui sait, l’ambition d’évoluer vers le poste de responsable de salle, voire de crĂ©er mon propre Ă©tablissement en Belgique ou Ă  l’étranger.

Pour plus d’infos, surfez sur www.maximecollard.be et www.sommelieroftheyear.eu

LAISSEZ VOS MAINS S'EXPRIMER

Quel que soit le défi, vos mains peuvent le relever.

Sous-effectif en cuisine. TĂąches dĂ©licates nĂ©cessitant un vĂ©ritable savoir-faire. Grande quantitĂ© de plats Ă  prĂ©parer et Ă  servir. Vos mains sont constamment Ă  l'Ɠuvre pour relever tous les dĂ©fis. Dans ce genre de situations, vous devez pouvoir compter sur les meilleurs ingrĂ©dients, par exemple la crĂšme Debic 35%. Une qualitĂ© parfaite et un rĂ©sultat final constant. Toujours.

Debic. Fait pour les mains de pros.

Laurence Haegeman

De Vijf Seizoenen

Laurence Haegeman est aux fourneaux du restaurant De Vijf Seizoenen Ă  Brakel avec son frĂšre Jonas. Tous deux ont grandi dans le restaurant de leurs parents et avec les sages leçons de lĂ©gumes de grand-mĂšre et grand-pĂšre Haegeman. Jonas, qui a quatre ans de plus que sa sƓur, est dĂ©jĂ  Mastercook, tandis que Laurence vient de passer Young Master. Pour ce Taste, Laurence a imaginĂ© trois plats de lĂ©gumes qui fleurent bon l’étĂ©.

Laurence Haegeman : « J'ai grandi dans le restaurant de mes parents et petite fille dĂ©jĂ  la cuisine me fascinait. J'ai suivi mon frĂšre Ă  l'Ă©cole hĂŽteliĂšre ter Duinen Ă  Coxyde et, ensuite un peu plus prĂšs de chez moi, Ă  l'Ă©cole hĂŽteliĂšre Stella Matutina Ă  Michelbeke. À Coxyde, j'ai dĂ©couvert la rĂ©alitĂ© de la cuisine ‘adulte’, tandis que Michelbeke Ă©tait un peu plus ‘convivial’. Mon frĂšre a ensuite travaillĂ© dans diffĂ©rents restaurants, quant Ă  moi, j'ai tout de suite voulu commencer dans le bistrot de mes parents. »

MISER SUR LES LÉGUMES

de saveurs. Le menu est Ă©laborĂ© Ă  partir des lĂ©gumes du moment proposĂ©s par les agriculteurs et producteurs locaux, que l’on complĂšte ensuite par de la viande et du poisson. Nous ne sommes pas un restaurant vĂ©gĂ©tarien ! La transition a Ă©tĂ© trĂšs lente (rires), il nous a fallu deux ans. Nous remarquons que de plus en plus de gens optent pour le menu de lĂ©gumes. »

Tout le monde se donne Ă  fond pour l'autre et c'est une vraie force.

Laurence : « Nos grands-parents Haegeman nous ont toujours sensibilisĂ©s Ă  l’importance d'une alimentation saine et locale. Ils Ă©taient Ă©galement passionnĂ©s par la macrobiotique. Mes parents avaient une cuisine de bistrot classique, mais Jonas et moi avons trouvĂ© trĂšs inspirant de travailler avec des lĂ©gumes, car ils rĂ©unissent tant d'odeurs et

« Jonas et moi sommes propriĂ©taires depuis 2013. Le fait qu'un frĂšre et une sƓur reprennent le restaurant de leurs parents n'est pas si Ă©vident. Mais nous avons une bonne rĂ©partition des tĂąches : Jonas s'occupe du cĂŽtĂ© chaud, moi du cĂŽtĂ© froid. Lorsque nous Ă©laborons le menu, nous mettons nos idĂ©es sur la table, nous travaillons ensemble et nous goĂ»tons aussi ensemble. Jonas est trĂšs crĂ©atif, moi un peu plus rĂ©aliste, mais nous nous complĂ©tons trĂšs bien. Pendant le service, nous sommes une machine bien huilĂ©e. En cuisine, nous travaillons actuellement Ă  quatre, mais une cinquiĂšme personne serait la bienvenue. Je suis maman d’une petite fille depuis dĂ©cembre - un rĂȘve devenu rĂ©alitĂ© - et j'aurais bien besoin d'un coup de main supplĂ©mentaire pour avoir plus de temps Ă  lui consacrer. Mais trouver une personne motivĂ©e n’est vraiment pas facile. Nous recherchons quelqu'un qui a la mĂȘme passion que nous pour le mĂ©tier, une formation hĂŽteliĂšre n'est pas indispensable. »

TASTE

« Il est vrai que je suis particuliĂšrement gĂątĂ©e du fait que nous sommes un restaurant familial trĂšs uni. Tout le monde se donne Ă  fond pour l'autre et c'est une vraie force. Ma mĂšre et ma belle-sƓur accueillent et servent les clients, mon pĂšre est sommelier. (rires) Et il est aussi notre boulanger ! Un hobby incontrĂŽlable : faire du pain au levain. Il a sa propre petite boulangerie au fond du parking. Nous nous entendons trĂšs bien, nous avons la mĂȘme vision et nous sommes tous trĂšs passionnĂ©s. (rires) Mon mari est arboriculteur,

donc rien Ă  voir avec l’Horeca, mais il aime manger. Et, une fois sortis du restaurant, nous parlons tous d'autres choses passionnantes ! »

YOUNG MASTER

DE VIJF SEIZOENEN

Laurence et Jonas Haegeman Kasteelstraat 5, 9660 Brakel www.devijfseizoenen.be

Laurence : « Jonas Ă©tait dĂ©jĂ  Mastercook et je l'ai suivi. Je pense qu'il est important d’ĂȘtre un exemple pour les Ă©tudiants et les jeunes chefs. (RĂ©flechit) Il y a encore peu de femmes parmi les Mastercooks, j'espĂšre ĂȘtre un exemple dans ce domaine Ă©galement. En tant que Young Master, nous devrions peut-ĂȘtre communiquer davantage, Ă©changer des idĂ©es, crĂ©er des quatre mains en dehors des Masters, faire simplement ‘ce qu’on aime’ et en prĂ©senter le rĂ©sultat Ă  la Belgique culinaire ! »

TASTE

TARTARE DE BETTERAVE ROSE et kimchi de radis

(Ingrédients pour 4 personnes)

Tartare de betterave rose

4 petites (400 g) betteraves chioggia 1 échalote

Poivre et sel

Huile d’olive Ciboulette

Faites cuire les betteraves jusqu’à ce qu’elles soient tendres et laissez-les refroidir dans le jus de cuisson. Retirez la peau et coupez en tranches de 1 cm. DĂ©posez les tranches sur un gril et faites sĂ©cher pendant 2 heures dans un four Ă  90°C. Laissez refroidir et hachez en tartare. Pour le goĂ»t, ajoutez une Ă©chalote, de la ciboulette ciselĂ©e, poivre et sel et de l’huile d’olive.

Kimchi de radis

250 g de radis fermentés

2 cc de sucre

2 cc de Sriracha

1,5 cc de gingembre rùpé

4 gousses d’ail

1 cc de sauce de poisson

1 cc de sauce soja

Sel

Pour les radis fermentés :

Lavez les radis et plongez-les dans un bocal rempli d’eau et ajoutez du sel Ă  raison de 2% du poids total. Fermez le bocal et laissez fermenter les radis pendant 2 semaines. AĂ©rez tous les 2 jours en dĂ©vissant lĂ©gĂšrement le couvercle du bocal.

Pour le kimchi de radis :

Coupez les radis fermentĂ©s en tranches et mĂ©langez avec le sucre, le Sriracha, le gingembre, l’ail, la sauce de poisson et la sauce soja.

Émulsion fumĂ©e

3 Ɠufs

1 cs de moutarde

3 ct de vinaigre de pomme

1 citron

150 ml d’huile fumĂ©e

450 ml d’huile de pĂ©pins de raisin

Poivre et sel

MĂ©langez les Ɠufs, la moutarde, le vinaigre, versez dessus l’huile fumĂ©e mĂ©langĂ©e Ă  l’huile de pĂ©pins de raisin et mixez lentement de bas en haut jusqu’à obtention d’une Ă©mulsion.

Assaisonnez de quelques gouttes de jus de citron, de poivre et de sel.

Finition

4 radis blancs

4 radis rouges

Huile d’olive

Fleurs de ciboulette

Lavez les radis, coupez-les en tranches fines et dĂ©posezles dans de l’eau glacĂ©e. Formez un tartare Ă  l’aide d’un anneau (diamĂštre 80 mm). DĂ©posez dessus une cuillĂšre Ă  soupe d’émulsion fumĂ©e et dessus les tranches de radis.

MĂ©langez ensuite une cuillĂšre Ă  soupe de jus de kimchi avec une cuillĂšre Ă  soupe d’huile d’olive et garnissez-en le pourtour du tartare.

Finalisez avec les fleurs de ciboulette.

TASTE

TOMATE FUMÉE et pastùque, mousseline de tomate

(Ingrédients pour 4 personnes)

Tomate fumée

2 tomates San Marzano / 1 gousse d’ail / 1 cs d’huile de pĂ©pins de raisin / 1 cc de sucre / 1 cc de poudre de paprika fumĂ©e / une pointe de couteau de piment d’Espelette

Émondez les tomates, coupez-les en 2 et dĂ©posez-les sur le gril. Pressez une gousse d’ail et mĂ©langez-la avec l’huile de pĂ©pins de raisin, le sucre, la poudre de paprika fumĂ©e et le piment d’Espelette. Badigeonnez les tomates de ce mĂ©lange et sĂ©chez-les pendant 2 heures Ă  90°C. Eteignez ensuite le four et rĂ©chauffez une cuillĂšre Ă  l’aide d’un bec Bunsen jusqu’à ce qu’elle soit brulante, placez-la au four et parsemez-la de farine fumĂ©e, fermez le four et faites fumer pendant une heure.

Gel d’agrumes

200 ml de jus de citron vert / 250 ml de jus de citron / 200 ml de jus d’orange / 150 ml de vinaigre de riz / 600 ml d’eau de sucre / 15 g d’agar agar / 15 g de gellane

Mixez tous les ingrĂ©dients, portez Ă  Ă©bullition, dĂ©versez dans un plat et mettez au rĂ©frigĂ©rateur. Une fois refroidi, mixez jusqu’à obtention d’un gel lisse et versez dans un flacon pulvĂ©risateur.

Huile de tagetes

500 ml d’huile de pĂ©pins de raisin / 150 g de feuilles de tagĂštes

Mixez les tagetes et l’huile pendant 5 minutes, passez au tamis fin et mettez au rĂ©frigĂ©rateur.

Mousseline de tomate

300 g de pommes de terre / 70 ml de lait / 30 g de beurre / 1 tomate (en petits cubes) / 1 cs d’huile d’olive / 1 cs de purĂ©e de tomate / 1 cs de vinaigre de pomme (sucrĂ©) / ail, origan, poivre et sel selon le goĂ»t

Faites cuire les pommes de terre, écrasez-les en purée. Ajoutez le lait et le beurre.

Faites cuire l’ail et les cubes de tomate dans de l’huile d’olive et ajoutez la purĂ©e de tomate et le vinaigre de pomme. Incorporez la prĂ©paration dans la purĂ©e de pommes de terre et rectifiez le goĂ»t avec de l’origan, du poivre et du sel.

Sauce de jus de carottes fermenté

4 dl de bouillon clair de tomate / 2 dl de jus de carotte fermenté / 50 g de beurre / vinaigre de pomme

Faites réduire au 2/3 le bouillon clair de tomate avec le jus de carotte fermenté, ajoutez le beurre et quelques gouttes de vinaigre de pomme et fouettez pour obtenir une mousse.

PastĂšque

250 g de pastĂšque

DĂ©taillez la pastĂšque en cubes de 1 cm. DĂ©posezles sur du papier cuisine. RĂ©chauffez une poĂȘle et faites-y cuire les cubes dans une huile vĂ©gĂ©tale.

Finition

fleurs et feuilles de tagÚtes citronnées / fleurs de fenouil / fleurs de souci

DĂ©posez une cuillĂšre Ă  soupe de mousseline de tomate au centre de l’assiette. Disposez dessus les cubes de pastĂšque et recouvrez d’une tomate sĂ©chĂ©e.

PulvĂ©risez quelques pointes de gel d’agrumes et finalisez avec les fleurs, une cuillĂšre Ă  cafĂ© d’huile de tagĂštes et une cuillĂšre Ă  soupe de sauce de jus de carotte fermentĂ©.

TASTE

SORBET À L’ANGÉLIQUE et mousse de cĂ©leri-rave

(Ingrédients pour 4 personnes)

Sorbet Ă  l’angĂ©lique

200 ml d’eau

50 g de sucre

50 g de glucose

Jus d’un citron

1,5 de pomme Granny Smith

50 g de feuilles d’angĂ©lique

3 feuilles d’épinard

Portez l’eau, le sucre, le glucose et le jus de citron Ă  Ă©bullition et laissez refroidir. Emincez la Granny Smith, l’angĂ©lique et les Ă©pinards, versez le tout dans un Pacojet et mettez au congĂ©lateur.

Cake de citron vert

2 Ɠufs

100 g de sucre

100 g de farine fermentante

100 g de beurre

Zeste d’un citron vert

Jus d’1/2 citron vert

Mélangez tous les ingrédients. Faites-les cuire pendant 10 minutes dans un four préchauffé à 180°C.

Mousse de céleri-rave

œ cĂ©leri-rave

Jus d’un citron

Lait d’amande

90 g de jaunes d’Ɠufs

65 g de miel

25 g de sucre

150 g de crÚme de céleri-rave

150 ml de crĂšme

Pour la crĂšme de cĂ©leri-rave, pelez le cĂ©leri-rave, coupez-le en cubes, recouvrez de lait d’amande et faites bouillir pendant 30 minutes Ă  feu doux.

Sortez le cĂ©leri-rave de son jus de cuisson et mixez jusqu’à obtention d’une crĂšme onctueuse.

Battez les jaunes d’Ɠufs avec le miel et le sucre en ruban.

Portez 200 ml de lait d’amande avec la crĂšme de cĂ©lerirave et la crĂšme Ă  Ă©bullition, versez cette prĂ©paration sur le ruban et faites chauffer jusqu’à 85°C, laissez refroidir, tamisez et versez dans un siphon.

Brunoise de pomme-céleri

1 pomme

1 céleri

150 g de sirop de sucre

50 g de jus de citron

Coupez la pomme et le céleri en brunoise et versez dans un sac sous vide. Ajoutez le sirop de sucre et le jus de citron et mettez sous-vide. Faites cuire à la vapeur pendant 10 minutes à 85°C.

Finition

Feuilles d’oseille

Poudre de livĂšche (livĂšche, 4 min. Ă  1000 W au micro-ondes, refroidir et mixer en poudre)

DĂ©posez le cake au centre de l’assiette. DĂ©posez dessus une cuillĂšre de brunoise de pomme-cĂ©leri et dessus une quenelle de sorbet. PulvĂ©risez la mousse de cĂ©leri sur le sommet et finalisez avec la poudre de livĂšche et les feuilles d’oseille.

« La nĂ©cessitĂ© d’une nouvelle CCT s’impose »
Philippe

Vanheule

nouveau président de

Lors de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du 3 juin dernier, organisĂ©e Ă  l’Excellis Experience Center Ă  Evere, Philippe Vanheule a Ă©tĂ© Ă©lu nouveau prĂ©sident de The Mastercooks of Belgium, succĂ©dant ainsi Ă  CĂ©dric Poncelet.

Tous les trois ans, The Mastercooks of Belgium Ă©lisent un nouveau Conseil d’Administration. Pour la premiĂšre fois, les votes ont pu ĂȘtre effectuĂ©s en ligne. Parmi les membres du Conseil d’administration, Philippe Vanheule a Ă©tĂ© Ă©lu nouveau prĂ©sident Ă  l’unanimitĂ©. A ses cĂŽtĂ©s, Daniel Molmans conserve sa fonction de secrĂ©taire-gĂ©nĂ©ral et trĂ©sorier. Les vice-prĂ©sidents sont toujours Patrick Meirsman pour Bruxelles, BenoĂźt Bourivain pour la Wallonie et Geert Gheysels pour la Flandre.

L’ancien chef Ă©toilĂ©, originaire de Flandre occidentale Philippe Vanheule, connu pour son restaurant Hof ter Eycken Ă  Ninove et aujourd’hui retraitĂ©, a 50 ans d’expĂ©rience dans l’Horeca Ă  son actif. Il aide Ă  prĂ©sent ses fils Mathijs et Thomas qui exploitent le B&B Sett Ă  Horebeke, en leur prodiguant des conseils pour certaines recettes. C’est ainsi qu’il marine encore de temps en temps le saumon et qu’il prĂ©pare pour eux des tourtes et des pĂątĂ©s de gibier. Son Ă©pouse Marita prĂȘte Ă©galement main forte et est encore trĂšs active.

L’annĂ©e derniĂšre, Philippe Vanheule (membre de l’association depuis ses 27 ans) avait dĂ©jĂ  rejoint le Conseil d’administration ; de quelle maniĂšre compte-t-il, en tant que prĂ©sident, diriger les Mastercooks au cours des 3 prochaines annĂ©es ?

« J’ai la ferme intention de tout mettre en Ɠuvre pour amĂ©liorer la communication avec les membres, jeunes et moins jeunes, de les Ă©couter davantage, et de rĂ©tablir le rĂŽle de nos vice-prĂ©sidents, des membres du Conseil d’Administration et des responsables provinciaux. L’union fait la force est peut-ĂȘtre un clichĂ©, mais il est toujours d’actualitĂ© en 2024. Nous devons regarder dans la mĂȘme direction, et c’est pourquoi je prĂ©fĂšre ne pas parler de ‘je’, en tant que prĂ©sident des Mastercooks, mais de ‘nous’, en tant que comitĂ©, tout en sachant que nous agissons Ă  partir de trois rĂ©gions Ă©gales du pays, Ă  savoir la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.

J’ai Ă©galement l’intention de mobiliser davantage de ressources nationales et internationales et de dĂ©velopper une vision Ă  long terme avec nos Young Masters ; une fois qu’ils seront devenus membres, nous devons peut-ĂȘtre aussi assurer un suivi plus Ă©troit.

Compte tenu des problĂšmes actuels de personnel, je veux Ă©galement dĂ©velopper un modĂšle pour attirer Ă  nouveau les jeunes vers la profession. Je voudrais aussi plaider pour un respect mutuel entre les jeunes et les moins jeunes. Les anciens connaissent le chemin, et c’est Ă  eux que revient la tĂąche de mettre les jeunes sur la bonne voie. Bref, il s’agit en fait d’ĂȘtre ‘ouvert’ Ă  l’autre. »

Quels sont les grands défis à court terme ?

« Le manque de personnel est et reste actuellement la problĂ©matique la plus importante. Les salaires ne sont par exemple pas proportionnels au travail que l’on doit effectuer dans l’Horeca. On a officiellement relevĂ© les barĂšmes salariaux, notamment pour lutter contre le travail au noir, mais ce n’est pas suffisant. »

Philippe Vanheule souhaite Ă©galement se pencher sur le systĂšme de pourboires dans notre pays. L’addition numĂ©rique est devenue la norme dans l’Horeca belge, mais cela prive souvent le personnel de salle d’un pourboire ; c’est d’autant plus dommage que le pourboire est exempt de TVA, puisqu’il s’agit d’un petit don sans aucun service ou produit en retour. Certains restaurants travaillent dĂ©sormais par le biais d’une suggestion de pourboire apparaissant sur le terminal de paiement, mais une partie de ces pourboires doit ĂȘtre reversĂ©e au fisc.

« Nous devons revoir le systĂšme de pourboires et viser l’exonĂ©ration fiscale des pourboires payĂ©s numĂ©riquement », affirme-t-il. À l’époque, j’ai Ă©tĂ© l’un des premiers Ă  distribuer des pourboires Ă  l’ensemble du personnel de la cuisine et de la salle.

Les impĂŽts devraient Ă©galement diminuer, tout comme le nombre de contrĂŽles et de contributions de toutes sortes. Parfois, en tant que restaurateur, on ne sait plus Ă  quel saint se vouer. C’est aussi pour cela que je plaide en faveur d’une nouvelle

CCT, Ă  Ă©laborer sĂ©rieusement en concertation avec toutes les parties concernĂ©es comme les fĂ©dĂ©rations de l’Horeca, UNIZO, les syndicats, etc.

Quel rĂŽle les Ă©coles hĂŽteliĂšres devraient-elles jouer Ă  l’avenir ? « Je souhaiterais en tout cas plaider pour une politique diffĂ©rente de stages, en donnant aux Ă©coles hĂŽteliĂšres plus de pouvoir et de droit de dĂ©cision et aussi plus de libertĂ©. Les stages sont de trop courte durĂ©e Ă  mon avis, et il devrait y avoir plus d’opportunitĂ©s de stages Ă  l’étranger avec des dĂ©lais plus longs comme par le passĂ©. »

Au cours de l’AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale, 10 nouveaux membres ont Ă©galement Ă©tĂ© intronisĂ©s, notamment 3 nouveaux Mastercooks, Ă  savoir Tanguy De Turck (Le Vieux ChĂąteau), Stefaan Lauwereins (VLASS) et Wouter Van Hoof (Hoeve Roesbeek). Sept nouveaux Jeunes MaĂźtres ont Ă©galement pu revĂȘtir pour la premiĂšre fois leur veste de chef avec le logo de l’association, Ă  savoir Pieter Cooman (Wingerd), Jonathan Van Geyseleer (Oltra), Dylan De Meyere (restaurant Herbert Robbrecht), Stijn Havermans (Au Vieux Port), Bram Simons (restaurant Emiel), Baptiste Tieberghien (Lin’eau) et Floris Van Der Veken (Hof van Cleve). Les Young Masters ont moins de 38 ans, et c’est la raison pour laquelle le Young Master David Grosdent est Ă©galement devenu Mastercook cette annĂ©e.

Pour plus d’informations, consultez www.mastercooks.be

Inspirational Chef Program

un voyage créatif et authentique dans la haute gastronomie

CĂŽtĂ© Sud de la magnifique Ăźle de TĂ©nĂ©rife, sur la Costa Adeje, se trouve un vĂ©ritable coin de paradis que nous devons Ă  deux Belges : Laurenz et son cousin Alexander Deceuninck. Ils sont les propriĂ©taires de l’hĂŽtel ‘Royal Hideaway Corales’ qui est gĂ©rĂ© au quotidien par la chaĂźne ‘Barcelo’. MalgrĂ© cette appartenance Ă  un grand groupe, l’origine et la prĂ©sence rĂ©guliĂšre de ses propriĂ©taires apportent une touche trĂšs authentique Ă  l’expĂ©rience proposĂ©e dans cet hĂŽtel de luxe en forme de paquebot terrestre de 5 Ă©tages. A l’image par exemple de ces jardins d’inspiration volcanique qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par un architecte belge : Erik De Waele.

UN DES MEILLEURS HÔTELS GASTRONOMIQUES

D’ESPAGNE

Ce lieu est une vĂ©ritable ode Ă  la gastronomie Ă  laquelle les propriĂ©taires accordent une importance particuliĂšre. Le site de l’hĂŽtel compte plusieurs restaurants. L’offre est trĂšs diversifiĂ©e mais la qualitĂ© est au rendez-vous partout. Le ‘Royal Hideaway Corales’ a d’ailleurs Ă©tĂ© reconnu comme l’un des meilleurs hĂŽtels gastronomiques d’Espagne, titre qu’il a reçu du ‘CondĂ© Nast Traveler’, le magazine international spĂ©cialisĂ© dans le tourisme de luxe.

Les rĂ©jouissances gustatives dĂ©marrent dĂ©jĂ  avec le petit dĂ©jeuner classĂ© parmi les meilleurs petits dĂ©jeuners d’hĂŽtel en Espagne. Fruits frais, viennoiseries, prĂ©paration de pancakes, gaufres et Ɠufs en live cooking show mais aussi de nombreux produits locaux qui nous permettent de dĂ©couvrir les spĂ©cialitĂ©s des Canaries comme le fromage fumĂ© ou encore l’incontournable sauce Mojo.

Si vous souhaitez manger italien, ‘Il Bocconcino’ et son chef passionnĂ© Niki Pavanelli ont tout pour sĂ©duire. Un restaurant gastronomique raffinĂ© qui vous prĂ©pare une carbonara dans les rĂšgles de l’art. CĂŽtĂ© restaurants Ă©toilĂ©s, vous avez ‘San Hî’ qui propose une cuisine signĂ©e par le chef natif de l’üle Adrian Bosch entre saveurs japonaises et saveurs pĂ©ruviennes. Ou encore le fantastique 2 Ă©toiles ‘El Rincon de Juan Carlos’ tenu par les frĂšres Juan Carlos et Jonathan Padron sur le rooftop de l’hĂŽtel. Ils rĂ©alisent une cuisine d’auteur exceptionnelle mettant en vedette les produits locaux innovants. Last but not least, les clients de l’hĂŽtel ont la possibilitĂ© de rĂ©server un chef afin qu’il cuisine un repas gastronomique en chambre de maniĂšre privĂ©e.

DÉVELOPPER UN ESPACE DE CRÉATIVITÉ GASTRONOMIQUE À TÉNÉRIFE

Le concept ‘inspirational chef program’ a Ă©tĂ© créé il y a six ans. L’idĂ©e est de faire venir un grand chef de renommĂ©e internationale et lui faire dĂ©couvrir les spĂ©cialitĂ©s des Canaries pendant plusieurs jours. Son sĂ©jour se termine par un grand dĂźner gastronomique en collaboration avec les chefs des restaurants Ă©toilĂ©s de l’hĂŽtel. Un dĂźner oĂč le chef conserve sa personnalitĂ© en cuisine bien Ă©videmment mais oĂč il est Ă©galement invitĂ© Ă  ĂȘtre encore plus crĂ©atif en intĂ©grant des produits dĂ©couverts pendant son sĂ©jour sur place. Le ‘Corales’ est donc devenu petit Ă  petit un espace d’inspiration et de crĂ©ativitĂ© Ă  travers la dĂ©couverte, la dĂ©gustation et

le partage. Tim Boury, l’un de nos deux chefs Belges trois Ă©toiles Michelin, a d’ailleurs participĂ© au programme en 2019.

UNE DIXIÈME

ÉDITION AVEC LE CHEF JOAN ROCA DU CÉLÈBRE RESTAURANT CATALAN : ‘EL CELLER DE CAN ROCA’

L’invitĂ© pour cette dixiĂšme Ă©dition en Mai 2024 Ă©tait le chef Joan Roca dont le restaurant a Ă©tĂ© classĂ© deux fois meilleur restaurant du monde. Pendant plusieurs jours, les chefs des restaurants de l’HĂŽtel et quelques journalistes dont moi-mĂȘme ont accompagnĂ© Joan Roca dans sa dĂ©couverte des produits locaux de TĂ©nĂ©rife. Une visite passionnante Ă  ‘La Finca La Calabacera-EcologĂ­a Gourmet’, une ferme qui collabore avec l’hĂŽtel en fournissant des produits bio et de saison Ă  ses restaurants. Et des dĂ©gustations Ă  la ‘cave Altos de Trevejos’ oĂč se trouvent les meilleurs vins de Tenerife.

Je dois dire que j’ai Ă©tĂ© rĂ©ellement bouleversĂ©e par ma rencontre avec Joan Roca. Ce grand chef de 60 ans est trĂšs facile d’accĂšs et semble passionnĂ© par la gastronomie comme au premier jour. Sa conception de la cuisine permet une expĂ©rience trĂšs complĂšte car c’est un parfait mĂ©lange entre tradition en hommage Ă  la cuisine catalane de ses parents et modernitĂ© grĂące Ă  son attrait pour les techniques innovantes comme la distillation ou la cuisson au parfum. Le chef est approchĂ© rĂ©guliĂšrement pour dĂ©velopper de nouveaux concepts ou faire de la consultance mais a toujours choisi de concentrer son Ă©nergie pour son restaurant qu’il tient avec ses deux frĂšres. Il puise sa crĂ©ativitĂ© dans l’authenticitĂ© que reprĂ©sente ‘El Celler de can Roca’ Ă  100 mĂštres du restaurant de ses parents et Ă  100 mĂštres de la maison oĂč il a vu le jour au cƓur de sa ville.

UN DÎNER 5 ÉTOILES DE GRANDE ENVERGURE

Le grand dĂźner Ă  6 mains avait lieu sur le rooftop de l’hĂŽtel. Un plaisir dĂ©jĂ  de voir les deux brigades fonctionner ensemble de maniĂšre aussi fluide. Le menu alternait les plats des frĂšres Padron et ceux de Joan Roca dans une harmonie rĂ©jouissante qui classe cette expĂ©rience gastronomique parmi les plus incroyables que j’ai pu vivre jusqu’à prĂ©sent. Joan Roca n’a pas manquĂ© d’utiliser les bananes de l’üle en proposant une surprenante ‘banane carbonara’. Il a aussi proposĂ© une brioche de porc noir des Canaries façon Wellington. Un nougat au foie, noisettes et cacao et un plat terre mer avec les dĂ©licieuses crevettes des Canaries. Du cĂŽtĂ© des frĂšres, mes voisins de table qui les suivent depuis leur dĂ©but Ă©taient ravis de retrouver leurs raviolis de parmesan et leur soupe de lentille, un plat signature qu’ils ne proposaient plus depuis un moment. Des prĂ©parations Ă  la forte personnalitĂ© Ă©galement comme le cou

d’agneau aux algues ou encore le millefeuille de maĂŻs Ă  la crĂšme au beurre grillĂ©. Les Ă©pouses des frĂšres, toutes deux sommeliĂšres, ont proposĂ© un accompagnement vins trĂšs audacieux et ce fut une occasion de dĂ©couvrir plusieurs vins des Canaries.

Pour clĂŽturer le sĂ©jour, le programme prĂ©voit toujours un talk d’inspiration dĂ©diĂ© Ă  tous les travailleurs Horeca de l’üle. Devant une salle pleine Ă  craquer, Joan Roca s’est montrĂ© d’une gĂ©nĂ©rositĂ© aussi grande que sa cuisine. Il a partagĂ© des anecdotes sur son parcours sans langue de bois et fait toujours preuve d’une curiositĂ© sans faille tournĂ©e vers le futur et ce qu’il pourrait apporter Ă  la gastronomie.

Terrasses du Larzac

dix

ans d’appellation

Les 5 et 6 juillet derniers, l’AOP Terrasses du Larzac a organisĂ© sa 21e Circulade, une promenade de sept kilomĂštres dans les vignes, ponctuĂ©e de dĂ©gustations des vins d’une cinquantaine de producteurs. L’occasion de revenir sur cette appellation qui monte.

Haut plateau calcaire qui s’étend entre Millau et LodĂšve, le Causse du Larzac se termine en terrasses Ă  une cinquantaine de kilomĂštres au nord-est de Montpellier. L’appellation, qui n’est donc pas sur le plateau du Larzac mais bien sur ses contreforts, couvre 32 communes dont les plus connues sont Montpeyroux, Aniane, JonquiĂšres ou Arboras.

MĂȘme s’il fait toujours quelques degrĂ©s de moins que sur la cĂŽte, le climat est typiquement mĂ©diterranĂ©en avec des automnes pluvieux et des Ă©tĂ©s trĂšs secs, voire arides. Deux vents dominent : la

Tramontane (qui chasse les nuages) et le Marin (qui les attire
).

En AOC Coteaux du Languedoc depuis 1985, ‘Terrasses du Larzac’ devient en 2004 une dĂ©nomination de l’appellation rĂ©gionale et est enfin reconnue Ă  part entiĂšre par l’INAO le 26 juin 2014. L’AOP couvre aujourd’hui 32 communes avec 700 hectares cultivĂ©s par 90 caves particuliĂšres, auxquelles s’ajoutent 3 caves coopĂ©ratives et 3 nĂ©gociants. La taille moyenne des vignobles est de 17 hectares, la majoritĂ© d’entre eux sont en agriculture bio ou en biodynamie.

UN COLLECTIF AVANT TOUT

Rassemblant des vignerons ancrĂ©s dans une histoire familiale et locale, l’appellation compte pour moitiĂ© des nĂ©o-vignerons en reconversion professionnelle et de nouveaux arrivĂ©s dans l’appellation depuis 2014. Ce vĂ©ritable collectif, jeune et dynamique, prĂ©sidĂ© par SĂ©bastien Fillon (Clos du Serres) s’est choisi pour slogan : « On vient pour la nature, on reste pour les hommes », et ce n’est pas une phrase en l’air. Il suffit de participer Ă  leurs dĂ©gustations pour la vivre, ou de circuler dans le vignoble pour apprĂ©cier les diffĂ©rents terroirs : galets roulĂ©s, marnes, grĂšs, schistes
 et surtout les ruffes rouges que l’on trouve surtout autour du lac de Salagou, une roche composĂ©e de grĂšs fin et contenant de l’oxyde de fer.

Mais cette crĂ©ativitĂ© se traduit surtout dans les vins et leur grande diversitĂ©. Actuellement, seuls les vins rouges sont reconnus dans l’AOP (les blancs d’ici deux ans environ), et cas unique dans le Languedoc, le cahier des charges de l’AOP impose l’assemblage de trois cĂ©pages (dont deux principaux) dans chaque vin qui, en outre, doit ĂȘtre Ă©levĂ© au moins un an avant d’ĂȘtre mis sur le marchĂ©, mais pas forcĂ©ment en barrique.

Syrah, grenache, mourvĂšdre et carignan noir sont les cĂ©pages principaux, cinsault, counoise lledoner-pellut, le marrastel et terret noir peuvent ĂȘtre incorporĂ©s accessoirement. Cette large variĂ©tĂ© de cĂ©pages donne des vins souples, aux tanins fins, avec beaucoup de fraĂźcheur et une belle structure, des vins qui trouveront aisĂ©ment place sur les tables des restaurants, que ce soit pour un lunch ou un menu 5 services.

DOMAINES À SUIVRE

Me rendant rĂ©guliĂšrement dans cette rĂ©gion, j’ai pu constater l’évolution des vins vers plus de lĂ©gĂšretĂ©, avec une remarquable aciditĂ© (ce n’est pas un vilain mot) qui soutient le vin jusqu’à la derniĂšre goutte. Le lendemain de la Circulade, j’ai Ă©galement pu redĂ©guster Ă  l’aveugle 56 vins rouges des Terrasses du Larzac en compagnie de Ben Bernheim. Voici une sĂ©lection de huit vins qui peuvent ĂȘtre commandĂ©s en ligne si non disponibles en Belgique.

‱ Mas Cal Demoura, Les Combariolles 2022 : une valeur sĂ»re et indĂ©modable, une des locomotives de l’appellation et un de mes vins prĂ©fĂ©rĂ©s aux notes de framboise, de fraise et de garrigue. Un vin pur, net et de haut vol (94/100)

‱ Mas de la SĂ©ranne, Le Clos des Immortelles 2022 : Ă©pices, douceur et Ă©lĂ©gance pour ce rouge emblĂ©matique du domaine qui allie 4 cĂ©pages (92/100)

‱ Clos du Serres, Les Maros 2022 : suave et soyeux, fruitĂ© et gourmand, Ă©quilibrĂ© et fin, un vin taillĂ© pour la table. Un millĂ©sime Ă  carafer (91/100)

‱ Domaine de Joncas, Le Canyon 2022 : un vin frais et charnu. Fruits rouges au nez et en bouche. Top (91/100)

‱ Clos Maia 2022 : la nouvelle gĂ©nĂ©ration des TDL, fruits rouges et fraĂźcheur. Une majoritĂ© de grenache et plein de vieux cĂ©pages oubliĂ©s. TrĂšs agrĂ©able (90/100)

‱ Domaine Magdalena et Virgile Joly, CuvĂ©e CybĂšle : fraicheur et nervositĂ© pour ce vin poivrĂ© et riche en arĂŽmes de violette (89/100)

‱ Domaine Flo Busch, Pointe du jour 2022 : Florian Busch et Paola Ponsiche ont créé ce domaine en 2018, l’exemple-type du renouveau de l’appellation. Un vin non filtrĂ©, juteux et complexe, avec une aciditĂ© soutenue mais des tanins encore Ă  fondre (89/100)

‱ Mas Origine, Du bout des doigts 2021 : un style trĂšs moderne, tout en fraĂźcheur, un vin aux notes de petits fruits rouges et noirs (cassis), de buis. Gourmand. TrĂšs belle Ă©tiquette aussi (88/100)

Des vins pour l ete

Rosés et rouges à boire frais

Des rosĂ©s, bien sĂ»r, Ă  la couleur pĂąle (c’est encore la tendance) mais aussi d’autres Ă  la robe plus soutenue et marquĂ©s par une certaine vinositĂ©. A l’apĂ©ritif et Ă  table, ils se complĂštent parfaitement. Pour les rouges, on optera pour les moins tanniques et Ă  boire un peu frais. En espĂ©rant une mĂ©tĂ©o vraiment estivale !

C’est une tendance nĂ©e voici une quinzaine d’annĂ©es. Ce sont les CĂŽtes de Provence qui l’ont initiĂ©e : des rosĂ©s trĂšs clairs, pĂąles, parfois diaphanes. « Aussi diaphane qu’une blonde californienne, un rosĂ© Barbie » affirment mĂȘme, ironiquement, certains. Ils seraient synonymes d’élĂ©gance, de finesse, de lĂ©gĂšretĂ©. Certains consommateurs n’hĂ©sitent pas Ă  trancher : plus il est clair, meilleur il est ! D’autres estiment par contre qu’un rosĂ© trĂšs clair donne le plus souvent un vin standardisĂ©, aseptisĂ©. D’autres rĂ©gions, et mĂȘme d’autres pays, ont suivi le mouvement. « Son intensitĂ© colorante a chutĂ© de moitiĂ© en dix ans », estime Gilles Masson, le directeur du Centre de recherche et d’expĂ©rimentation sur le vin rosĂ© installĂ© Ă  Vidauban en Provence. Un grand nĂ©gociant languedocien, GĂ©rard Bertrand, propose mĂȘme un ‘Gris Blanc’, plus blanc que rosé  Heureusement, il existe des irrĂ©ductibles qui produisent encore des rosĂ©s plus colorĂ©s, plus intenses, plus denses en couleur. On les retrouve dans des appellations comme Bordeaux avec son Clairet, Tavel, Bandol et Collioure (mais pas toujours), Les Riceys en Champagne, Cigales en Espagne, Cerasuolo d’Abruzzo en Italie. L’Association Internationale des RosĂ©s de Terroir, nĂ©e en 2021, promeut la valorisation de ces vins rosĂ©s offrant de la couleur et un potentiel de garde de quelques annĂ©es. Le Cru rhodanien Tavel est Ă  l’initiative de ce groupement de producteurs français et italiens.

TAVEL,

‘LA’ RÉFÉRENCE FRANÇAISE DES ROSÉS À LA COULEUR

INTENSE ET VINEUX

Sur un peu moins de 1.000 hectares, le ’meilleur rosĂ© de France’ est Ă©galement la seule appellation rhodanienne Ă  ne produire que du rosĂ©. Un rosĂ© chaleureux, gĂ©nĂ©reux, soleil provençal oblige. Ainsi, le ChĂąteau d’Aqueria, l’une des stars de l’appellation. PropriĂ©tĂ© depuis 2022 de la famille Guigal, le cĂ©lĂšbre producteur-nĂ©gociant de la VallĂ©e du RhĂŽne, ce vaste Domaine dispose d’une centaine d’hectares (incluant Ă©galement des vignes Ă  Lirac). Sur un terroir sablonneux, les cĂ©pages noirs et blancs (majoritĂ© de grenache noir complĂ©tĂ© de syrah, clairette, mourvĂšdre, bourboulenc et cinsault), donnent un rosĂ© Ă  la couleur soutenue, aux notes de fraises confiturĂ©es, de fruits des bois. PuretĂ©, ampleur, longueur caractĂ©risent ce Tavel. (DistribuĂ© par La Maison des Vins Ă  Mons, Magnus Ă  Deurne, De Clercq Ă  Kortrijk).

Autre vedette de l’appellation, le Domaine de la MordorĂ©e, en culture biodynamique. AprĂšs le dĂ©cĂšs inopinĂ© de Christophe Delorme, son Ă©pouse Madeleine et sa fille Ambre, perpĂ©tuent son Ɠuvre. Car cela en est une. La cuvĂ©e ‘La Reine des Bois’ (grenache, syrah, clairette et cinsault) affirme sa gĂ©nĂ©rositĂ©, son Ă©lĂ©gance, sa vinositĂ©, sa sensualitĂ© mĂȘme. De plus, son aptitude au vieillissement est surprenante : cinq Ă  dix ans sans problĂšme. Un domaine rhodanien incontournable. (DistribuĂ© par Carpe Uvam Ă  Dworp, Le Clos du Culot Ă  Wavre, BleuzĂ© Ă  Roosdaal, Wine Idea Ă  Braine L’Alleud).

Pour accompagner le Tavel : Rougets grillĂ©s sur un lit de tapenade, cuisine indienne (tikka massala, curry), noisettes d’agneau grillĂ©es au romarin, yakitori de poulet, langoustine rĂŽtie au beurre de gingembre.

LE CLAIRET, ‘L’AUTRE’ ROSÉ DE BORDEAUX

Le ‘French Claret’, c’était le nom donnĂ© par les Anglais aux rouges de Bordeaux qui avaient, au 15Ăš siĂšcle, une couleur plutĂŽt de rosĂ© soutenu. Aujourd’hui, il cĂŽtoie le classique rosĂ© dans cette rĂ©gion mais a maintenu une couleur assez dense. Cette particularitĂ© est liĂ©e Ă  une intensitĂ© en bouche qui le rend hors tendance actuelle pour un vin ‘rosé’. Mais quelle bombe de fruit ! On le boit vers 10-12°.

Par exemple, ce ChĂąteau Lauduc ‘Clairet’. MajoritĂ© de merlot (75%) pour 25% de cabernet-sauvignon. La robe est donc assez foncĂ©e, la bouche est gourmande avec ses Ă©vocations de fruits rouges, de confiture de fraise. Vineux, voluptueux mĂȘme. (DistribuĂ© par Mouchart Ă  Bruxelles).

Pour accompagner le Bordeaux

Clairet :

Tartare de poisson (thon, saumon), tajine de poulet, tarte Ă  la tomate, nems de crevettes

LE PINOT NOIR D’ALSACE : ROSÉ SOUTENU OU ROUGE ?

Cela dĂ©pend du producteur. Certains aujourd’hui vinifient ce cĂ©page en rouge avec mĂȘme un Ă©levage en barriques. Mais la plupart prĂ©servent sa dĂ©licatesse en lui imposant une macĂ©ration assez courte. C’est le cas de celui de la Cave de Turckheim en agriculture biologique. Sa robe rouge clair anticipe des Ă©vocations fruitĂ©es (fruits Ă  noyau comme la cerise et noirs comme la myrtille). Soyeux, souple, assez lĂ©ger en alcool (12°5 pour le millĂ©sime 2022), la bouche est charmeuse. On l’apprĂ©cie vers 12°. (DistribuĂ© par Sobelvin Ă  LiĂšge)

Pour accompagner le Pinot noir d’Alsace :

Tarte Ă  l’oignon, quiche au saumon, taboulĂ© de la mer, charcuteries fumĂ©es, salade de fruits rouges, clafoutis aux cerises

NOUVELLE TENDANCE : DES ROUGES PARTIELLEMENT DÉSALCOOLISÉS ET (RELATIVEMENT) FAIBLES EN ALCOOL, À BOIRE FRAIS

rĂ©ducteurs. C’est un vin qui concilie accessibilitĂ© et joue la carte dĂ©complexĂ©e », ose le nĂ©gociant de Tain L’Hermitage. De plus, par souci Ă©cologique, la capsule de ce vin est remplacĂ©e par une ‘bandule’, contraction de bandelette et de capsule. Et l’étiquette, toujours Ă©crite en braille, est ‘thermochromique’ : le mot ‘frais’ apparaĂźt lorsque la bouteille est plongĂ©e dans de l’eau Ă  moins de 12°. (DistribuĂ© par Young Charly Ă  Aartselaar)

Peu tanique, ce vin peut accompagner autant la viande que le poisson, toute cuisine estivale et d’inspiration asiatique

Important producteur et nĂ©gociant en VallĂ©e du RhĂŽne, Roussillon et Australie, Michel Chapoutier aime innover. Il vient de commercialiser un ‘Rouge Clair’ en dĂ©nomination ‘Vin de France’ qui offre une totale libertĂ© d’élaboration. Ce premier essai, un 2023, est issu de grenache (80%) et de syrah (20%). Il est vinifiĂ© Ă  basse tempĂ©rature afin d’obtenir un rouge peu tannique. Il est aussi partiellement dĂ©salcoolisĂ© et titre 12,5° vol. alc. Il est conseillĂ© de le boire entre 10 et 12°. « DĂšs lors que le vin rouge est Ă©laborĂ© pour ĂȘtre mis au frais, voire servi sur glace, tous les repĂšres changent et le vin peut dĂšs lors s’affranchir de codes

UN ROSÉ ITALIEN DE CARACTÈRE, LE CERASUOLO D’ABRUZZO

Pour cette appellation d’origine contrĂŽlĂ©e (DOC), les vignes sont plantĂ©es jusqu’ Ă  250 mĂštres d’altitude sur un sol gĂ©nĂ©ralement calcaire. Sa couleur est assez marquĂ©e, d’un rouge cerise (cerasuolo se traduit par cerise en français.) Le cĂ©page montepulciano donne Ă  ce rosĂ© de gastronomie, sa typicitĂ©. Quelques importateurs de vins italiens en prĂ©sentent sur leur tarif : Toby Vins (Frentano), Licata Vini (Villa Medora), Vino-online (Arenile), Italvin (Nestore Bosco).

Il accompagne traditionnellement dans cette rĂ©gion les pĂątes (spaghetti, bucatini) avec une sauce amatriciana composĂ©e de guanciale (joue de porc), tomate, ail, piment et pecorino romano rĂąpĂ©. Il convient aussi avec un lĂ©gume difficile pour le vin, l’artichaut.

EN ESPAGNE, LE ‘TINTO DE VERANO’ TIENT LA VEDETTE

Originaire d’Andalousie, sans doute de Cordoue, le ‘rouge de l’été’ est une vieille tradition. Il s’agit d’un vin rouge fruitĂ© (Ă  l’origine du Valdepeñas) associĂ© Ă  de la limonade pĂ©tillante au citron Ă  part Ă©gale. On peut ajouter dans le verre (type long drink) glaçons et tranches de citron.

Michel Chapoutier

JURIDIQUE

[ Solange Tastenoye ]

Nouveau : les actes notariés

La numĂ©risation se poursuit, y compris dans la profession notariale. En principe, les actes notariĂ©s sont toujours signĂ©s dans l’étude du notaire, en prĂ©sence de toutes les parties concernĂ©es. Depuis peu, il n’est plus nĂ©cessaire de procĂ©der de la sorte. Qu’est-ce que cela signifie concrĂštement ?

CONCLUSION D’UN CONTRAT

On pense souvent que de rĂ©diger seul un contrat valable est impossible et nĂ©cessite obligatoirement l’intervention d’un notaire ou d’un avocat, qu’il est Ă©galement nĂ©cessaire de le rĂ©diger par Ă©crit de maniĂšre ‘officielle’, sur du papier dĂ©cent, ou Ă©ventuellement complĂ©tĂ© sur un PC ! Or, rien n’est moins vrai ! Si vous arrivez Ă  un accord avec quelqu’un et que vous souhaitez consigner cet accord immĂ©diatement, une simple feuille de papier suffit, Ă  condition qu’elle soit datĂ©e et signĂ©e par les parties concernĂ©es. Vous prĂ©fĂ©rez signer avec une simple initiale ? Sachez que ce contrat est Ă©galement valable. En bas de page, Ă  la fin de l’accord, vous pouvez Ă©galement ajouter la mention « lu et approuvĂ© ».

ALLEZ QUAND MÊME CHEZ LE NOTAIRE !

Il est vrai que certains contrats requiùrent toutefois l’intervention d’un notaire. Il en est ainsi pour l’acquisition ou la vente d’un immeuble commercial, d’une habitation, d’un terrain, bref pour l’achat et la vente de biens immobiliers.

NOUVEAU : LA SIGNATURE NUMÉRIQUE !

Parapher personnellement plusieurs pages et signer un acte notariĂ© n’a plus systĂ©matiquement lieu d’ĂȘtre depuis peu. Une nouvelle loi ‘portant dispositions en matiĂšre de digitalisation de la justice et dispositions diverses Ibis’ du 27 mars 2024, change la donne. Les nouveautĂ©s sont applicables depuis le 8 avril 2024.

Depuis lors, il est possible de travailler avec son propre notaire et de suivre ensemble la prĂ©sentation de l’acte par vidĂ©oconfĂ©rence. La signature peut ensuite se faire via Itsme ou via eID. Il est Ă©galement possible que toutes les parties concernĂ©es par l’acte se rĂ©unissent chez un seul notaire et y signent l’acte numĂ©riquement.

Attention !

Cette signature numĂ©rique n’est pas acceptĂ©e pour tous les actes. Elle sera ainsi impossible pour un testament par exemple, ceux-ci devant continuer d’ĂȘtre signĂ©s Ă  la main !

Si une partie concernĂ©e ne parvient pas Ă  signer Ă©lectroniquement, elle peut donner procuration Ă  un collaborateur de l’étude notariale pour qu’il signe l’acte numĂ©rique Ă  sa place. Ou encore, tout peut se faire, comme avant, sur papier !

CONSERVER UNE COPIE ?

Chaque partie concernĂ©e reçoit un exemplaire de l’acte conclu. Il peut s’agir d’une copie papier, mais depuis quelque temps, il est Ă©galement possible d’enregistrer l’acte dans Izimi, le coffre-fort numĂ©rique.

Le notariat belge propose ce ‘coffre-fort’ Ă  chaque citoyen. Il s’agit d’un coffre-fort dans lequel vous pouvez stocker tous vos documents importants et ce service est entiĂšrement gratuit ! DĂšs que vous crĂ©ez un compte sur Izimi, vous pouvez organiser et stocker tous vos documents selon votre propre modĂšle.

Il Made in Italy e la dieta mediterranea

16-17/06/2024 - Excellis

“Il Made in Italy e la dieta mediterranea”, Ă©vĂ©nement organisĂ© par l’Associazione Cuochi Italiani in Belgio (FIC) chez Excellis les 16 et 17/6 a rencontrĂ© pour sa deuxiĂšme Ă©dition un formidable engouement.

Cet Ă©vĂ©nement organisĂ© sous le Haut Patronage de l’Ambassade d’Italie Ă  Bruxelles visait Ă  promouvoir les traditions culinaires italiennes et la connaissance des produits alimentaires et vinicoles en tant que trait distinctif de l’identitĂ© et de la culture italiennes.

Pour les nombreux chefs, pizzaĂŻolos, pĂątissiers, restaurateurs, distributeurs, dĂ©taillants, sommeliers prĂ©sents, l’évĂ©nement fut une occasion unique de s’immerger dans la culture culinaire italienne et de vivre une expĂ©rience gustative sans prĂ©cĂ©dent.

THE MAGIC CASK

Importateur de vins hors France, Master of Wine et curieux de nature, Christophe Heynen lance avec Etienne Bouillon (Lambicool et Belgian Owl) une nouvelle gamme d’eaux-de-vie de vin intitulĂ©e The Magic Cask.

« Etienne Bouillon est Ă  l’origine de ce projet, » explique Christophe, « il m’a proposĂ© en 2013 de distiller mes vins et ce fut une excellente idĂ©e. J’ai choisi pour cela des vins aromatiques de type muscat, mais aussi des vins rouges. Dix ans plus tard, les

premiĂšres bouteilles, numĂ©rotĂ©es et signĂ©es Ă  la main, sortent : 300 bouteilles pour le premier lot, 3000 pour les deux suivants. Les rĂ©actions sont trĂšs positives, les gens sont curieux, mais les quantitĂ©s Ă©tant limitĂ©es, elles seront plutĂŽt pour les colis de fin d’annĂ©e ou pour les restaurants. »

Chaque cuvĂ©e a Ă©tĂ© distillĂ©e deux fois dans les alambics de Lambicool, et a vieilli dans des barriques d’origines diffĂ©rentes : Belgian Owl (whisky), Bourgogne (fine), Cognac, Jerez, Por-

to, etc. Non filtrĂ©es et sans ajout, les cuvĂ©es The Magic Cask reflĂštent la volontĂ© de prĂ©server la quintessence mĂȘme de l’eau-de-vie, mettant en valeur l’influence raffinĂ©e des fĂ»ts et permettant Ă  leurs qualitĂ©s intrinsĂšques de s’exprimer pleinement, sans compromis. Une rĂ©ussite.

Prix : 50 à 85€. Infos : gustoworld.com

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Horeca Magazine #251 Juillet 2024 by Services Pro - Issuu