Mémoire de Philosophie - Habiter avec l'existant: L'homme et la nature - BTS Design d'espace

L'Homme et la nature

HABITER AVEC L'EXISTANT

INTRODUCTION

INTRODUCTION

Habiter, par définition, désigne l'acton d”occuper habituellement un lieu”1, mais depuis de nombreuses décennies, ce terme est sujet à nombreux requestionnements philosophiques sans en percevoir une finalité. Les notions pour définir cette action, qui nous paraît banale, sont pourtant très complexe. Le philosophe Martin Heidegger est notamment l’un de ceux qui a durant sa vie entière, essayer de définir au mieux ce terme pour en arriver à la conclusion qu’habiter c’est avant tout être. Habiter renvoie au rapport que l’homme entretient avec les lieux de son existence, mais aussi à la relation qu’il établit avec cette habitation terrestre de l’être. “L’homme habite la terre et en l’habitant laisse la terre être comme terre”2 Cette notion de relation que l’homme entretient avec son environnement a donc été mon point de départ et j’ai décidé d’aborder le thème l’art d’habiter à travers la relation qu’entretiennent l’homme et la nature. Ici encore, aborder cet aspect est très complexe et relever de nombreux positionnements vis-à-vis de la nature et de sa définition.

Malgré tout j’ai trouvé que c'était un thème intéressant à aborder tant par sa complexité que le paradoxe qui s’est créé lors de mon étude. Car habiter, l’action de construire des logements a eu pour but premier de protéger l’homme de la nature, élément hostile et incontrôlable qui devient pourtant aujourd’hui une ressource vitale pour l’homme urbain.

1: https://www.cnrtl.fr/definition/habiter 2: Heidegger, Essais et Conférences, "Batir Habiter Penser"

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Introduction

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La relation Homme-Nature

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La nature "naturelle"

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La nature "artificielle"

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Conclusion

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Un autre rapport à la nature: Les indigènes d'Amazonie

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Vivre en ville: une nature sous contrĂ´le social

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INTRODUCTION

Habiter, c'est se protéger de la nature et ce n’est pas d’actualité. A la préhistoire, période pendant laquelle les hommes et la nature entretenaient un rapport particulier, n'était en réalité pas plus différent que notre relation actuelle.

En effet, malgré leur mode de vie assez primitif, ils étaient pourtant obligés d’habiter des cavernes pour se protéger des intempéries. De même pour les animaux. Malgré toute la nature était resté un élément omniprésent dans la vie de l’homme, on pourrait même dire un élément habituel.

Au fil des années, où l’homme gagnait en savoir, cette nature qui était pourtant si commune et devenu un élément craint et fuit par de nombreux hommes. Si l’on s’en réfère au dualisme entretenu par la culture et la nature, c’est tout à fait compréhensible. L’homme est par définition un être naturel possédant des tendances innées dont le but premier est la conservation de son espèce, autrement dit sa survie. La nature par définition est "l’ensemble de la réalité matérielle considérée comme indépendante de l'activité et de l'histoire humaines"3. Autrement dit, hostile et incontrôlable et c’est pour cela qu’elle effraie autant les hommes qui encourent le besoin de s’en protéger. Leur savoir leur a permis au fil du temps, d'élaborer des habitats de plus en plus résistants aux intempéries coupant ainsi toute relation entre l’homme et la nature que je qualifierais de naturelle.

3:https://www.cnrtl.fr/definition/nature

INTRODUCTION

01 Introduction Cette rupture soudain a pourtant laissé une marque importante, d’autant plus qu'aujourd'hui, ensevelis sous une masse étouffante de bâtiments, les architectes cherchent par tous les moyens à intégrer la nature au sein même de leurs bâtiments. Cette option devient essentielle et primordiale dans la conception architecturale.

A l’heure où la question de l’environnement est au coeur de l’actualité, des projets mettant en valeur une végétation de plus en plus abondante sont de plus en plus nombreux à voir le jour. Qu’il s’agisse de toitures ou de murs végétalisés, les nouvelles technologies permettent la mise en place de végétation là où elle n’a pas lieu d’être. La nature ne devient alors qu’un artifice créé de toute pièce mais contribue en partie au bien-être de l’homme, car la nature est une nécessité vitale pour l’homme qu’elle soit naturelle ou artificielle. Habiter la nature ou habiter avec la nature? et quelle nature? Autant de questionnements qui ont pu nourri mon étude et grâce auxquelles j’ai pu développer mon thème autour de trois axes. Tout d’abord en désignant avec des termes précis le rapport entretenu entre homme et nature, à travers les cultures et les siècles, pour ensuite développer l’idée d'habiter une nature spontanée. Le cas actuel clora mon étude avec l’image d’un nature totalement artificielle soumise au contrôle de l’homme.

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La Chute de l'homme par Lucas Cranach, illustration du XVIièmehttp://edu.mnhn.fr/mod/ page/view.php?id=1408

LA RELATION HOMME -NATURE

Il est assez courant d’évoquer les rapports de l’homme à la nature, bien que les termes demeurent ambivalents du fait qu’au cours du temps et sous des latitudes différentes, la nature a été apprécié différemment.

Il faudrait d’abord passer par un travail de définition autant pour l’homme que pour la nature.

LA RELATION HOMME -NATURE

02 La relation Homme-Nature

“Être appartenant à l'espèce animale la plus développée”4, l’homme est considéré autant comme un être naturel qu’un être de culture, ce qui ne rend complexe à classer. En effet, en tant qu'être vivant, il participe à la nature. Ils possèdent, tous comme les animaux, des caractéristiques innées lui permettant de suivre dans la nature. Mais en tant qu’être parlant, il participe aussi à la culture, ce qui lui permet de développer des connaissances et une compréhension du monde qui l’entoure. La nature est plus complexe à définir. Quand nous abordons le concept « nature », il faut savoir que nous nous situons alors selon une vision occidentale du monde qui oppose la nature aux hommes et aux œuvres humaines, autrement dit la nature à la culture. Philippe Descola5 le souligne: « Le concept de nature est une invention de l’Occident. ». Dans d’autres sociétés, celles des peuples premiers dit primitifs, ce concept n’existe pas car plantes et animaux sont inclus dans la sphère globale dont eux-mêmes font partie. En résumé, la nature est une entité évolutive extérieure à l’homme qui tire sa définition selon un certain nombre de paramètres, notamment la culture et la religion.

4: https://www.cnrtl.fr/definition/homme 5:*est un anthropologue français. Ses recherches de terrain en Amazonie équatorienne, auprès des Jivaros Achuar, ont fait de lui une des grandes figures américanistes de l'anthropologie.

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6: http://eco-psychologie.com/la-relation-homme-nature/ 7: Conférences HABITER LA NATURE, Lieu Unique à Nantes, 7-9 février 2020

LA RELATION HOMME -NATURE

LA RELATION HOMME -NATURE

Dans tous les cas, les rapports des hommes à la nature dépendent de la définition que ces derniers en donnent et de la représentation qu’ils en font. La nature implique toujours pour nous, hommes, une mise en ordre du monde à tel point que l’analogie entre nature et ordre social paraît presque naturelle. Elle est donc toujours représentée à partir des perceptions et des projections humaines. Par ailleurs, la perception, par définition est une “opération psychologique complexe par laquelle l’esprit, en organisant les données sensorielles, se forme une représentation des objets extérieurs et prend connaissance du réel”. Pour le philosophe Merleau-Ponty est première, non pas la chose mais la perception de la chose, autrement dit une dimension ou le surgissement du réel est indissociable de son expression à travers l'illusion qu’on lui a donnée.

L’expérience n’est pas une relation entre un sujet et un objet mais un moment où ils surgissent de concert, tant bien que leurs différences sont effacées. En oubliant l’implication nécessaire du sujet dans ‘expérience, autrement dit en ne voyant pas que derrière tout “donné” se cache aussi une certaine construction subjective, le réalisme prête au réel ses propres présupposés, plus ces derniers sont niés, plus nos illusions subjectives conservent sur nous leur pouvoir.

En fait, la nature n’existe pas de manière isolée, en tant qu’objet face à nous sujet. Elle est le terme d’un couple indissociable: natureculture. “La nature ne se laissant saisir d’abord qu'à travers notre perception étant donc un ensemble de significations pour la conscience qui la vise, son existence en soi ne saurait avoir de sens déterminé”6. Pourtant, la philosophe Catherine Larrère, lors de sa conférence Qu’est ce que la nature?7, a démontré que certes, la nature est une perception mais qu’elle n’est considérée comme nature que si et seulement si l’homme n’y intervient pas. Du moins c’est ce que nous dit John Stuart Hill lorsqu'il énonce “Tout ce qui arrive sans l’intervention de l’homme ou sans son intervention volontaire ou intentionnelle” comme définition de nature.

En outre, la nature n’est nature que par la représentation que l’homme s’en fait mais n’est comme telle que si et seulement si l’intervention physique de l’homme n’y intervient pas. En résume, pour étudier la relation qu’entretient l’homme avec la nature, il faut s’intéresser aux diverses cultures dont pourrait faire partie l’être humain. Dans l’hindouisme, par exemple, l’humain fait partie des cycles du vivant, dans la conception chinoise, il fait partie de la nature, ce qui n’empêche pas que la nature puisse se trouver à son service.

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LA NATURE NATURELLE Tribus Jivaros Achuar

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Si on reprend les propos de Descola dans son livre Par delà nature et culture, la nature n’est nature que par la représentation de certains hommes et non tous. En effet il pose l'idée que la nature n’est pas universelle, tous les peuples ne se voient pas dans la nature, ou ne la définisse pas comme tel. On en revient au propos précédent qui énonçait que l’occident était le seul à distinguer nature et culture.

Les indigènes d’amazonie en sont le parfait exemple, qui sont aujourd’hui menacés depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau président du Brésil,Jair Bolsonaro, en 2018. Il voudrait, en effet, les déloger de leurs réserves pour exploiter les ressources immenses de l’Amazonie, comme la réserve de Raposa Serra do Sol, qui abrite environ 17 000 indigènes. Lors de sa campagne présidentielle, en 2017, il avait déjà énoncé les propos suivants: “On ne peut pas laisser l’indigène dans une réserve comme si c’était un animal dans un zoo”.

Dans les années 1950, Claude Lévi-Strauss mettait déjà en garde contre la disparition des tribus et la fin de la diversité humaine. Certaines de ces tribus vivent dans leur milieu d’origine depuis des milliers d’années. Elles montrent qu’un autre rapport à la nature est possible. Philippe Descola a passé trois ans avec l’une de ces tribus, les Jivaros Achuar.

Cette population amazonienne de 18 000 individus vit sur la frontière entre l’Équateur et le Pérou.

Cette population n’a ni chef, ni hiérarchie, ni culte, c’est leur lien spécial avec la nature qui les structure.

LA NATURE NATURELLE

03 La nature "naturelle"

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LA NATURE NATURELLE

Philippe Descola est l’un des anthropologues qui a bouleversé la pensée des années 1970 et la manière dont sont perçues les populations dites “primitives”. Il remet en cause l’opposition que fait l'anthropologie occidentale entre nature et culture, entre humains et non-humains. Philippe Descola classe les Achuar dans la catégorie des “animistes”8. Pour ces Indiens d'Amazonie, il n'existe pas de frontière entre le monde humain et la nature. Philippe Descola le découvre en observant minutieusement comment les Achuar considèrent les animaux, les plantes ou la pluie et comment ils s'adressent à eux. Les animaux, les végétaux, les météores ont une âme (wakan), comme les hommes. Pour les Achuars, à l’origine, tous les êtres avaient une apparence humaine.

Les Amérindiens voient "les populations animales et végétales comme formant un ensemble social … c’est avec lui qu’on a le plus de rapports lorsqu’on vit dans la forêt", selon l'anthropologue. Les mythes Achuar disent entre autres choses comment à l'origine tous les êtres avaient une apparence humaine, celle des personnes complètes (penke aents). Perdant celle-ci dans les circonstances du mythe, plantes et animaux n'en gardent pas moins, pour les Achuar, une sociabilité ordonnée selon les mêmes règles que celles qui régissent leur propre vie sociale

"L’espoir qu’on peut nourrir d’entretenir avec les non-humains des rapports de nature différente, il est aussi porté par l’expérience que les historiens, les anthropologues nous donnent de populations qui ont vécu, sinon en harmonie avec la nature - parce que c’est une notion qui n’a guère de sens - qui ont réussi à stabiliser des formes d’interaction avec la nature qui n’aboutissaient pas à la destruction des ressources qu’ils utilisaient."

PHILIPPE DESCOLA

Les Achuar habitent des maisons de forme ovale dont le toit est formé de palmes imperméables superposées pour les protéger des pluies abondantes dans cette région, sans parois externes, les maisons sont situées au milieu d'une clairière et entourées de jardins délimités par des rangées de bananiers.9 8: https://www.cnrtl.fr/definition/animisme Système de pensée qui considère que la nature est animée et que chaque chose y est gouvernée par une entité spirituelle ou âme 9: https://fr.wikipedia.org/wiki/Achuar

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LA NATURE NATURELLE

Le rapport particulier qu’entretiennent ces populations avec la nature est d’autant plus intéressant que la façon dont il considère les végétaux et les animaux comme leur égale.

Ici homme et nature sont en totale symbiose et aucun rapport de hiérarchie et mise en place.

La nature a autant de droits que l’homme et de ce fait peut se développer librement. Je qualifierais donc cette nature de naturelle.

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LA NATURE ARTIFICIELLE

La conception occidentale s’articule autrement. Elle établit un lien d’extériorité entre l’homme et la nature, même si la philosophie grecque antique place ce dernier au centre de la nature, il se « pense » par rapport à elle. La Bible parle de création et non de nature, ce dieu créateur, qui nous a conçus à son image, nous offre la possibilité de maîtriser la nature par la technique grâce à laquelle nous soumettons les autres espèces et les ressources à nos besoins. Cette conception occidentale sera étendue aux autres continents à partir des grandes découvertes qui provoquent un élargissement du monde et un besoin de classification.

La ville de Letchworth, première cité jardin de Howard.

Source : thehouseshop.com Source: https://demainlaville.coWm/la-cite-jardin-une-recetteencore-dactualite/

04 La nature "artificielle"

A notre époque, les hommes produisent un cadre scientifique qui permet de comprendre le fonctionnement de la nature pour l’exploiter plus efficacement. De nouveaux termes font leur apparition: ecologie, biodiversité… afin de sensibiliser l’homme à la relation qu’ils entretiennent avec la nature L’intégrer sans pour autant la dénaturer, c’est l’un des enjeux de l’époque.

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LA NATURE ARTIFICIELLE

Car en effet, l’homme occidental, après des années à avoir rejeté la nature, se trouve démuni. Durant des siècles, nous étions convaincus de notre supériorité vis-à-vis de la nature sans nous rendre compte que nous avions un besoin essentiel de la nature ou du moins de la relation avec la nature. La nature nous apporte une certaine altérité et nous réintègre dans le cycle naturel (se reconnecter aux saisons par ex…). La nature a souvent été perçue comme hostile, mais elle nous permet de vivre avec ce qui n’est pas nous et retrouver notre propre identité avec le rapport aux autres.

Pour François Terrasson10, la nature est « ce qui résiste à la volonté de l’homme », du moins selon la vision occidentale. C’est l’altérité à l’état pur. Fondamentalement, la nature est autre, elle a sa propre logique. Les organismes, les écosystèmes s’autorégulent sans autre finalité que de se maintenir et de se reproduire.

Ils obéissent à leurs propres nécessités.

Andy Fisher va dans le même sens et précise :

« Nature, dans ce sens, est le monde tout entier de l’altérité et la nature humaine est l’altérité que nous expérimentons en nous-mêmes. » Autrement dit, la nature, processus vivant qui naît, se déploie et meurt, échappe complètement à l’emprise humaine. Elle est ce que nous rencontrons à l’extérieur de nous tout autant que ce que nous rencontrons à l’intérieur : notre nature humaine, notre nature profonde.

10: http://eco-psychologie.com/la-relation-homme-nature/ est un écrivain et naturaliste français. Chercheur et maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle où il était entré en 1967, il s’intéressait tout particulièrement au rapport qu’entretient l’homme avec la nature (la géonomie) sous l’angle philosophique, scientifique, politique et agricole

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Elle est l’altérité qui interagit constamment avec nous, qui façonne notre être jour après jour en lui permettant d’échapper au monde clos que nous risquons à tout moment d’édifier. Francis Hallé (écrivain et botaniste) l’appelle de ses vœux:

« J’aimerais préserver l’altérité des arbres comme l’une des plus précieuses ressources parmi celles qui nous aident à vivre, dans un monde submergé par l’humain. » Louis Espinassous11 confirme cette nécessité

LA NATURE ARTIFICIELLE

« Nous avons besoin de l’autre non-humain – animal, végétal, ruisseau, montagnes et cosmos – que nous n’avons pas fait, qui n’est pas nous, pour nous sentir à notre juste place, pour nous sentir pleinement nous-mêmes, à la fois autres, radicalement humains, différents, et appartenant aussi à l’animal, au vivant et au cosmos. »

11: http://eco-psychologie.com/la-relation-homme-nature/ est un éducateur, biologiste, ethnologue, romancier, conteur et aujourd'hui berger, travaillant plus particulièrement dans l'éducation-nature. Il est connu, entre autres, pour ses livres pour la jeunesse et ses ouvrages sur l'animation nature.

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LA NATURE ARTIFICIELLE

Homme et femme, transats et parasols jaunes, Suède, 1991 Source: https://www.maisonapart.com/edito/autour-de-l-habitat/urbanisme-ville/villes-reveesvilles-durables--3486.php

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LA NATURE ARTIFICIELLE

Longtemps considéré comme antithèse de la nature, la ville serait aujourd’hui son nouveau lieu d’expression à travers l'agriculture urbaine, les parcs urbains par exemple. La ville serait donc le territoire d’expérimentation et de développement de la nature?

Ce n’est pas si simple. Il faudrait d’abord s’interroger sur le rapport entre ville et nature, qui reviendrait à notre étude de la relation de l’homme avec la nature, car la ville n’est qu’un rassemblement d'être humain sur un même territoire. Pour ensuite s'intéresser aux différentes formes de la nature en ville.

En regardant le plus près, on remarque que le fonctionnement même de la ville ne peut se concevoir sans la mise à contribution de ressources énergétiques et matérielles dont l’essentiel est produit en dehors du territoire de la ville. La ville, sans son extérieur, la nature, ne pourrait donc fonctionner normalement.

D’ailleurs cette extériorité à la ville devient essentielle pour les individus qui y habitent. Les limites qui déterminent le territoire de la ville dépassent le cadre du bâti à proprement dit, les allers-retours incessants des habitants entre ville et campagne en sont la preuve. Ils y cherchent calme et sérénité augmentant par la même occasion la surface d’interaction entre la ville et la nature. En tant qu’entité fondamentalement sociale, la ville concentre l’essentiel des acteurs, réseaux, inventions et enjeux humains de la société, malgré tout, elle montre une dépendance à la nature importante (matière, énergie…).

Cette dépendance est d’autant intéressante qu’elle joue un rôle dans le rapport de la ville à la nature D’une part, car même si cette nature ne se situe pas dans la ville, elle y est étroitement liée. De plus, le fait qu’elle soit invisible aux yeux des citadins n'enlève rien à sa réalité écologique et sociale. D’autre part, car la délocalisation de ces espaces de ressources en dehors de la ville a permis de libérer de l’espace au sein de ce territoire permettant d’y installer des espaces verts en vue d'améliorer la qualité de vie des citadins.

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LA NATURE ARTIFICIELLE

Malheureusement peut-on vraiment considérer ces espaces comme un apport d’une nature dite naturelle? N’est-ce pas plutôt un système poussant à domestiquer la nature, qui est pourtant par définition une entité évolutive extérieure à l’homme? Si l’on s'intéresse aux différents traits de la nature en ville, sous l’ère capitaliste, les premières installations de la nature en ville sont apparu sous forme de parcs et jardins en réponse à la demande d’hygiène des habitants. Je citerai les utopies de cités-jardins de Howard. Par la suite, la nature est intégrée en tant qu'élément décoratif pour devenir ensuite un élément de biodiversité avec notamment le développement des écoquartiers. Cette évolution montre que la nature en ville ne constitue pas seulement un cadre de vie, mais un nouveau rapport au monde en créant un nouvel imaginaire de réconciliation avec la nature. Malgré tout, le but principal de l’apport de la nature en ville reste avant tout un stratagème de développement, d’attractivités des villes plus qu'à l'expression de la nature pour elle-même.

Cela dit, cette volonté de réintroduire la nature en ville pour des raisons aussi bien esthétiques qu’écologiques contribue à brouiller les frontières entre la ville et la nature, le social et le naturel. Nous serions aujourd’hui dans une sorte de grand mélange où nature et société se confondent. Cependant cette nature, bien que nature est une nature dépendante des hommes et donc ne peut être considérée comme nature . La nature en ville, celle qui se situe dans et autour de la ville, se compose de deux facettes. Une nature dite bienveillante qui vise à rendre la ville agréable pour ces citadins et qui se composent essentiellement d'éléments végétaux comme les jardins et les parcs. Cette nature va de pair avec une nature totalement différente qui peut se montrer menaçante, je parle en effet des intempéries, cs espèces qui montrent un autre aspect bien concret de la nature et que l’on essaye par tous les moyens de gommer. La nature en ville n’est donc qu’une nature amputée d’une partie de ses composants, c’est une nature artificielle soumise à un contrôle sociale.

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LA NATURE ARTIFICIELLE

LA NATURE ARTIFICIELLE

La nature en ville est une nature instituée, porteuse de services écosystémique, c’est une nature structurante, qui permet de modéliser et d'améliorer la ville mais ce n’est pas la nature. On pourrait même affirmer que chaque ville à sa nature et qu’il existe autant de nature qu’il ya de ville, car chacun d’entres elles, va l’éduquer à sa façon selon ses besoins et ceux de ses habitants. La question n’est plus d’étudier le rapport de la ville et de la nature, mais plutôt de la ville avec sa nature.

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CONCLUSION

05 Conclusion

CONCLUSION

La relation qu’entretiennent l’homme et la nature est très complexe. Elle dépend de la définition que l’on donne de chacun des deux termes mais aussi au rapport à la culture. En effet, cette idée que la distinction forte entre culture et nature n'est pas universelle et qu'elle nous semble l'être simplement parce que c'est celle de la civilisation occidentale depuis la Renaissance. Chez les indigènes d’Amazonie, par exemple, il n'existe pas de frontière entre le monde humain et la nature, Ils considèrent que chaque animal, chaque végétal possède une âme tout comme les hommes, et ils s’adressent à eux comme tel. La nature avec laquelle ils sont en harmonie est une nature dite naturelle, qui n’a subi aucune intervention humaine, Homme et nature vivent en parfaite symbiose sans hiérarchie. Nous, les occidentaux, avons toujours considéré la nature comme étant inférieure à nous.

La conception occidentale établit un lien d’extériorité entre l’homme et la nature alors que la nature nous est pourtant nécessaire. En effet, elle apporte à chaque individu une certaine altérité, il nous est essentiellement de vivre avec ce qui n’est pas nous, ce qui est non-humain, contribuant à nos rapports avec les autres afin de trouver notre propre place, notre propre identité au sein de ce monde.

C’est pourquoi, aujourd’hui, les villes cherchent par tous les moyens à intégrer au sein de leur territoire des espaces de “nature” qui viendrait recréer ses liens anciennement coupés. Jardins, parcs urbains mais aussi toits et murs végétaux par manque de places, les idées ne manquent pas. Malheureusement cette nature répond beaucoup plus précisément à la volonté d’aménagement humaine. Une telle nature est donc produite par l’homme pour ensuite être domestiqué afin de n'exporter que les caractéristiques de la nature qui valoriserait la ville. Le terme de nature n’a donc plus sa place pour désigner ce phénomène de verdissement qui influence les villes depuis quelques années. Malgré tout, ne trouvant pas d’autres termes approprier, la notion de “nature “ persiste. Cela dit, on devrait parler de la ville et sa nature plutôt qu’employer le terme de nature de façon générale.

Pourtant depuis quelques années, on note une amélioration dans la façon de réintroduire la nature dans la ville, non pas encadrée mais une nature plus spontanée.

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Sitographie/ Bibliographie Sitographie https://www.cnrtl.fr/definition/habiter https://www.cnrtl.fr/definition/nature https://www.cnrtl.fr/definition/homme https://www.cnrtl.fr/definition/animisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9rindiens https://fr.wikipedia.org/wiki/Achuar https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/homme-homme-naturemedaille-or-cnrs-philippe-descola-41426/ https://www.franceculture.fr/ecologie-et-environnement/indiens-damazonie-unautre-rapport-a-la-nature http://edu.mnhn.fr/mod/page/view.php?id=1408 http://eco-psychologie.com/la-relation-homme-nature/

Bibliographie Alain Caillé, Philippe Chanial, Anne-Marie Fixot, Hervé Marchal (dir.), « La possibilité d'une ville conviviale », Revue du MAUSS, n° 54, 2019 Jean-François Daures, Architecture végétale, 2011

Conférences Qu'est ce que la nature? Catherine Larrère Habiter la terre n’est pas une mince affaire !, Conférence de Thierry Paquot Par-delà nature et culture ?, Entretien avec Philippe Descola, animé par Olivier Dekens

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