D'UN
NATURALISTE.
89
qu'ils étoient tous plongeurs. D'autres à deux pas d u drapeau chanceloient, et au lieu de l a c o n q u ê t e de l'étendard, alloient cacher leur honte en plongeant au fond de l'eau , et reparoissant plus l o i n , sembloient y laisser jusqu'au souvenir de leur inaptitude. I l y en eut u n cependant plus heureux
que les autres; tremblant
d'abord,
mais ne se pressant pas, i l atteignit l'objet de tant de peines , le détacha d u cable , le lança dans l'espace fier de sa victoire , et plongea noblement dans l ' e a u , puis reparut avec le signe de son triomphe au m i l i e u
d'applaudissemens
universels , et d'une musique
guerrière q u i
célébra son adresse. O n termina l a fêle par u n combat naval et une descente , enfin par une prise de place, dont on fit la fiction pour exercer les troupes. U n de mes p ê c h e u r s h a b i t u é s m'apporta pour dessiner plusieurs poissons de mer au nombre desquels se trouvoient, le crapaud (1), le congre (2), l'orphie (3). Dans l'estomac d u premier (1) Scorpœna horrida, L i n n é . Ce poisson a la tête aussi volumineuse que le corps. ( T o m e Ier., pl. 4, fig. 2). (2) M u r æ n a conger,
L i n n é . Poisson
apode et
anguilliforme. (5) Ce poisson appelé aiguillette en Bretagne, est aussi n o m m é bélone. On le p ê c h e depuis mars jusqu'en