Des cavaliers internationaux de haut niveau
CHEZ NOS ÉLEVEURS
L’élevage des Bergeries, d’un continent à l’autre…
© M.A.
Philippe Jadot élève ses chevaux dans l’ancienne ferme familiale. Avec LAZY QUEEN DES BERGERIES et MADISON DES BERGERIES
Quand nous rencontrons Philippe Jadot, éleveur à Grandhan près de Durbuy, il est encore sous l’émotion de son voyage à Wellington en Floride, où sa jument SBS COLERAINE DES BERGERIES (Canturo x Oberon du Moulin), montée par la cavalière australienne Amy Graham, s’est illustrée en février 2020 dans le cadre des CSIO4*/CSIO5*. Avec un total de 4 points dans la Coupe des Nations, une troisième place pour l’Australie et de belles places d’honneur, la fille de Canturo a montré tout son potentiel.
D
« Ce qui veut dire quand j’appelle le champion de La Baule, par exemple, c’est plus facile, il me dit oui car j’ai sympathisé avec la plupart des cavaliers pour lesquels j’ai travaillé. Par exemple avec Marlon Modolo Zanotelli, qui est la star brésilienne du moment, on échange des messages. Quand il a gagné les jeux Panaméricains, je l’ai félicité et il m’a répondu : « merci beaucoup, je t’invite très rapidement pour fêter ça, tu as une part de la médaille ». Parce que je lui ai permis de s’installer en Belgique, dans le Limbourg. J’ai aussi organisé la venue de son Papa. »
« Avec Amy Graham, on a eu pendant plusieurs années un cheval ensemble Cali des Bergeries (SBS par Baloubet du Rouet) avec lequel elle a eu pas mal de résultats en 3 et 4*. Et ensuite avec Coleraine, c’était très particulier. Un jour elle m’a appelé et m’a demandé : « Connais-tu un bon cheval pour sauter un jour de bonnes épreuves ? ». Je lui ai répondu : « Accessoirement, j’ai une bonne jument, tu ne veux pas faire quelque chose avec elle ? » Elle m’a dit ok, je lui ai envoyé des vidéos de COLERAINE. Quand elle a l’a eue, pendant les deux premiers mois elle a été particulièrement dubitative ! Mais comme Amy est très gentille, elle ne me l’a pas dit... Au bout de deux mois, la jument avait tout à fait changé de comportement. Et donc, c’est parti comme ça... »
Une ferme dédiée au cheval de trait ardennais Philippe Jadot a conçu sa maison et son élevage dans les bâtiments de la ferme de ses parents. « A l’endroit de mon habitation, il y avait précédemment des étables et des écuries. Mes parents étaient agriculteurs et mon papa était en outre éleveur de chevaux de trait ardennais. Durant des années, il a été juge de chevaux de trait ardennais. C’est donc venu naturellement. Lors de l’Expo Universelle de Bruxelles en 1958, notre jument ardennaise, Sibelle de Grand’han, fut même sacrée Championne, une récompense suprême. »
© Filippo Gabitti
Philippe Jadot voyage régulièrement pour assister aux performances de ses chevaux : « Je pars souvent avec ma fille, Marine, on va un peu partout, c’est gai. Généralement un éleveur ne conserve pas son cheval jusqu’à un tel niveau, on a de la chance. Mais la cavalière de Coleraine, Amy Graham, est également contente d’avoir un cheval qui la ramène dans le Global et en 5*. Avoir à la fois une très bonne jument et une très bonne cavalière, c’est une grande chance. »
« Durant ma carrière de consultant, j’ai aidé beaucoup de grands cavaliers à s’établir en Belgique. Dans notre pays il faut obtenir la carte professionnelle, qui permet de s’établir comme indépendant. Avant c’était une matière fédérale, c’est devenu une compétence régionale. Il faut démontrer un intérêt économique. A ce moment-là, les cavaliers obtiennent un permis pour deux ans, comme indépendant en Belgique. Dans la mesure où ils payent leurs lois sociales, la TVA, etc., ce permis est renouvelé. J’arrivais à les aider et à démontrer l’intérêt économique. Certains cavaliers rentrent un petit dossier de 4 pages, avec moi c’est l’équivalent d’un mémoire universitaire, avec par exemple des attestations d’éleveurs qui vont collaborer avec eux s’ils obtiennent la carte professionnelle. Parmi les cavaliers internationaux que j’ai aidé à s’installer en Belgique et à régulariser leur situation professionnelle figurent Bernardo Alves, Marlon Modolo Zanotelli, Cassio Rivetti, Kara Chad, Jaime Gueirra, Pedro Junqueira Muylaert, le vainqueur du GP de La Baule, et plusieurs autres. »
« Certains grands cavaliers sont donc devenus des amis et continent à passer un petit coup de fil pour me demander conseil pour tel ou tel problème administratif ou fiscal… Ils peuvent me rappeler tout le long de leur parcours professionnel, on reste en contact, je continue à leur rendre service. »
e nombreux cavaliers internationaux se retrouvent chaque année en Floride pour une tournée hivernale, de janvier à mars, rassemblant des CSI2, CSI3, CSI4, CSI5, Coupe des Nations et étapes de Coupe du Monde. Dans un décor paradisiaque, entre les palmiers, Wellington est une ville dotée de magnifiques propriétés équestres. Ici, le cheval est roi. Des centaines d’écuries sont réparties en différents quartiers. « C’est la première fois que j’allais à Wellington », raconte Philippe Jadot. « C’est une ville qui vit pour et par le cheval, dédiée à l’équitation, avec de nombreuses écuries privées et professionnelles, et accueillant régulièrement de beaux concours, 4 ou 5 étoiles. Il y avait 15 à 20 pistes, c’est incroyable, ça tourne partout. Ma cavalière ayant une entraîneuse américaine, Julie Ulrich, nous avons pu visiter les écuries 5* dont les entrées sont contrôlées par des gardiens. C’est impressionnant, ce fut une expérience extraordinaire. C’est la même chose que nos circuits mais en plus grand et en mieux, avec beaucoup de types de chevaux et une importance particulière donnée aux chevaux de « hunter ». Le concept est très particulier : l’aspect immobilier très développé. Il y a une habitude aux Etats-Unis : la classe aisée descend en Floride durant l’hiver, par exemple des gens habitent à Boston et descendent l’hiver à Palm Beach.»
Comment notre éleveur a-t-il réussi à collaborer avec des cavaliers de haut niveau ? Il faut savoir que Philippe Jadot est consultant indépendant (Consult and Management Int). Il a aidé de nombreux cavaliers étrangers à obtenir une carte professionnelle en Belgique.
COLERAINE DES BERGERIES en qualif pour les JO
Le cheval de sport belge
2
Septembre 2020