Le cheval de sport belge - Janvier/Février 2022

Le cheval de sport belge

Les conditions sanitaires auxquelles nous avons été confrontés ces deux dernières années furent pénibles pour bon nombre d’entre nous. Nous ne pouvons évoquer ce contexte sans souhaiter un rétablissement complet à notre ami Jacques Fraselle, vice-président de notre conseil d’administration, qui aura payé un lourd tribut à cette pandémie en affrontant courageusement de longues souffrances physiques et morales.

Malgré toutes ces difficultés, l’équipe SBS est restée soudée pour affronter et surmonter tous les problèmes liés aux vagues successives de la Covid-19, ainsi qu’à l’épidémie de rhinopneumonie. Alors que nous étions prêts à mettre en place notre International Selection Show, en 2020 nous avons dû, en dernière minute, l’organiser à huis clos et en 2021, y renoncer purement et simplement. Outre ces événements extérieurs, le fonctionnement du

bureau fut régulièrement perturbé par des adaptations diverses, comme l’organisation du télétravail et les absences pour raison médicale.

Qu’à cela ne tienne puisque les succès remportés aux J.O. de Tokyo ont concrétisé les compétences de nos éleveurs en matière de croisements ! ALL-IN (Kashmir van Schuttershof x Andiamo) et Peder Fredricson ont décroché l’argent en obstacle individuel et l’or en équipe pour la Suède, tandis que DON JUAN VAN DE DONKHOEVE (Bamako de Muze x Heartbreaker) et Jessica Springsteen remportaient une médaille d’argent en équipe pour les USA.

Au niveau des concours d’élevage, nous sommes parvenus à mettre sur pied le concours de Libramont qui remporta un franc succès tant nos éleveurs étaient impatients de pouvoir sortir leurs produits ; quant à notre soutien à l’organisation du concours de Ghlin mis en place avec brio par l’AHECS, il fut couronné d’un podium largement constitué de produits issus de notre studbook !

Autre point positif par rapport à toutes les contraintes sanitaires : afin de ne pas perdre totalement une année d’activités équestres, les propriétaires de jeunes juments les ont consacrées à l’élevage et par conséquent, nous enregistrons une progression sensible,

Au sommaire :

de l’ordre de 25%, des déclarations de naissance.

Osons espérer que le contexte sanitaire d’aujourd’hui ne se dégradera pas davantage afin que, comme prévu, nous puissions mettre en place l’International Selection Show 2022, ainsi que la vente en live et en ligne qui y sera associée.

Pour cette année 2022, l’expression consacrée « Bonne Santé » aura encore beaucoup plus de sens qu’à l’accoutumée ! Je vous souhaite à toutes et tous, à vos proches et ceux qui vous sont chers, mes meilleurs vœux de santé, de bonheur, et plein succès dans vos entreprises.

Marcel Poulain, Président

Les membres du Studbook SBS vont recevoir en ce début d’année une invitation à s’acquitter de leur cotisation pour 2022. Votre soutien, à travers cette souscription, reste indispensable pour continuer à recevoir par la Poste notre bimestriel « Le cheval de sport belge/Het belgisch sportpaard » et pour garantir la pérennité et l’indépendance de notre ASBL.

Depuis juillet 2020, la rédaction de notre périodique s’est enrichie par l’apport de nouveaux collaborateurs spécialistes en la matière, puisqu’ils sont eux-mêmes vétérinaires ou éleveurs. Exclusivement consacré à l’élevage, notre magazine va à la rencontre de nos membres, relate le parcours des éleveurs que nous visitons et qui ont déjà une longue et belle histoire à nous raconter, et vous donne des conseils à la fois techniques, vétérinaires et administratifs.

Le renouvellement de votre cotisation en ce début d’année vous permettra de continuer à recevoir ce périodique sans qu’il y ait interruption. Il permettra aussi à notre ASBL de poursuivre son travail, dont la mise en ligne des archives du magazine sur notre site www.sbsnet.be, où vous trouverez bien d’autres

informations : comment déclarer une naissance et obtenir un passeport ; les résultats en direct des SBS en concours et l’annonce des concours à venir ; le pedigree, le palmarès et la production de tous les SBS ; la liste des étalons approuvés et le formulaire d’inscription à l’expertise de mars 2022 ; la procédure de demande de label ; les dernières news de nos éleveurs et des performances de leurs produits ; etc. Début 2022, l’onglet « Chevaux à vendre » est appelé à se développer : tous nos membres - qui peuvent déjà annoncer leurs ventes sur notre site, sans frais et sans commission bénéficieront également d’une promotion sur notre Page Facebook. Après la nouvelle application SireCloud®, le Studbook SBS poursuit sa transition numérique et continue d’informer constamment ses éleveurs par l’envoi de newsletters et autres courriers réguliers. Dans ce contexte stimulant et prometteur, votre cotisation a toute son importance. Pour continuer à vous servir, nous avons besoin de votre appui !

Cotisation annuelle (HTVA 6%) : 80 € (Belgique) – 95 € (Europe) 150 US $ (reste du monde).

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• CHEZ NOS ELEVEURS

David Dehez : la passion de faire naître et le sens du commerce p. 2-3

• VU DE FLANDRE

Lieve Blindeman : grandir, c’est s’affranchir ! p. 4-5

• VISITE D’ELEVAGES

Le SBS à la rencontre de Daniel Maillart et Patrick Donnay P. 6-7

• LE CONSEIL VETERINAIRE

Les avortements chez la jument p. 8

• SECURITE

La prévention des incendies dans les installations équestres p. 9

• ELEVAGE

Le travail à la longe (IV) : la variation de rythme et le saut p. 10

NEWS FROM USA

•

SBS North-America 2021 : un baby-boom de qualité p. 11

• OBSTACLE

Hortus d’Hoogpoort : « Je crois en son potentiel et je ne suis pas le seul ! » p. 12

Merci Cento Lano ! ULCHIN VAN DE DWERSE HAGEN (alias Cento Lano) a bénéficié d’une émouvante cérémonie d’adieu le 20 novembre 2021 à Prague. Né chez Jos Ceulemans 2860 Sint-Katelijne-Waver, Ulchin van de Dwerse Hagen est un fils de l’étalon éponyme Cento Lano (par Cento) et de Mystery van de Dwerse Hagen, elle-même descendante du SF Eoghan du Mervaux. Partenaire du Tchèque Ondrej Zvara depuis ses débuts internationaux en 2012, le SBS a gravi les échelons jusqu’au plus haut niveau.

C’est dans la ferme de ses parents que David Dehez nous reçoit, dans le village de Bougnimont près de LibramontChevigny. La passion des chevaux est une histoire de famille : son père, son grandpère et son arrière-grand-père faisaient du commerce de chevaux de loisirs, toutes races. Son père était en outre éleveur de chevaux par-arabes, à robe palomino, en parallèle à son exploitation agricole et à son élevage bovin. En collaboration avec l’une de ses soeurs Cindy et avec sa compagne, la cavalière Sarah Toussaint, David Dehez a repris la ferme familiale et développé un nouvel élevage : les Ecuries Dehez.

« Je suis devenu passionné par le cheval assez tardivement. J’ai toujours monté mais j’étais moins passionné que l’une de mes sœurs qui en a fait son métier. Mon père avait prévu un manège dans son exploitation agricole et Cindy l’a réalisé : elle gère le Centre équestre du Thiers du Mont, du nom de l’élevage paternel. J’ai suivi ma sœur, j’ai commencé à monter en dressage puis en obstacle. A 16 ans,

j’aimais beaucoup le jumping et j’avais de très bons résultats en dressage. Je voulais devenir cavalier pro, je travaillais des chevaux. J’avais 22 ans quand Cindy et moi avons racheté les infrastructures de notre père et j’ai débuté le commerce de chevaux de loisir, puis de sport. »

« A la base j’étais plus marchand de chevaux qu’éleveur », poursuit David Dehez. « J’ai travaillé des chevaux avec ma compagne Sarah Toussaint, qui faisait de la compétition. Elle avait plus d’expérience et de talent en piste, j’ai arrêté de vouloir devenir cavalier pro et je me suis concentré sur la vente et l’achat de jeunes chevaux de qualité. J’ai visé la qualité avant tout. Ma première génération de poulains en tant que naisseur correspond à la lettre F du SBS, c’était en 2011, j’avais 27 ans. »

20 à 25 poulains chaque année

« Quand je regardais l’activité d’élevage de mon père, je pensais que l’élevage n’était pas rentable. Être éleveur, c’est beaucoup de travail mais il faut miser sur la qualité pour commencer à avoir une certaine rentabilité. La passion de faire naître m’est venue et les très bonnes juments qui faisaient partie de mon écurie de commerce, sous la selle de Sarah, m’ont permis de concevoir mes premiers produits, via le transfert d’embryons. Mon élevage a évolué progressivement, aujourd’hui je fais naître 20 à 25 poulains par an ».

« Plusieurs cas de figure sont possibles. J’utilise pour l’élevage mes bonnes juments de sport qui ne peuvent plus concourir suite à une blessure. Je me mets aussi en quête des mères de chevaux exceptionnels. J’ai par exemple été acheter Baccara car elle est la mère de notre cheval Chacco Star, ce crack qui me donnait des frissons chaque fois que je le voyais sauter. Elle provient en outre d’une bonne souche. J’ai eu aussi accès à des lignes maternelles très prisées via Luc Henry, entre autres. Aujourd’hui je suis obligé de faire une sélection encore plus exigeante car j’en ai trop. Je me concentre sur le meilleur et sur ce qui me tient à cœur. »

Des souches renommées

Quand on lui demande de citer ses souches les plus importantes, l’éleveur commence par la souche de la Hart. « Cette souche est pour moi sous-exploitée, Umbra van Reigersdonk a transmis à ses produits des qualités incroyables, à l’instar de Dark de la Hart (étalon approuvé SBS, 1.60m), Inpulsion de la Hart (1.60m), Energie de la Hart E.O. (1.45m), Sniper de la Hart Z (1.45m), Caleta de la Hart (1.50m), Bliss de la Hart (1.45m) et le fameux D’Umbra de la Hart Z (2017, Dominator 2000 Z x Nonstop, étalon approuvé SBS). Il y a aussi la jument SBS Elite Obstacle Best de la Hart (2007, Kashmir van Schuttershof x Nonstop) avec qui j’élève maintenant. Elle a évolué en concours avec Sarah puis s’est blessée. C’est la meilleure jument de mon

écurie, elle est exceptionnelle. C’est avec elle et l’étalon admis SBS Cœur de Cachas D.S. que je me suis fait connaître. J’en ai deux filles : Arka de la Hart Z par Arko III (1.45m) et la très prometteuse Jalys de la Hart DS (Cœur de Cachas D.S.). »

David Dehez cite ensuite Baccara (alias Brookline, Hannover, 2006, Balou du Rouet x Contender) qu’il a croisée avec Intouchable et Cicero, et qui part cet hiver pour bénéficier de la technique de fécondation in vitro ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection).

Puis il y a Uschi (Holsteiner, 2004, Casall x Capitol-I), sœur de Discovery qui a sauté 1.60m en Coupe du Monde. « C’est une jument avec qui Sarah a fait de la compétition jusqu’à 1.50m puis qui s’est blessée. J’en ai eu plusieurs produits : Fuji D.S. du Pachis (Albatros du Pachis, 1.45m), Gin Fizz D.S. (Balou du Rouet, 1.50m) qui vient d’intégrer l’écurie de Pius Schwizer, Houston D.S. (Cœur de Cachas, 1.45m). Uschi a donné ses premiers produits via l’ICSI. Sont nés en 2021 une magnifique pouliche par Chacco Blue et un mâle par Comme Il Faut ».

Une autre souche importante utilisée par notre éleveur est celle de Roosakker, connue mondialement : « Nous avons eu Estrella Hero Z (fille d’Electra van’t Roosakker), sœur de Kassander van’t Roosakker, qui a engendré Arabella D.S. Hero Z (Arac du Seigneur). Arabella nous a donné plusieurs produits. »

David Dehez en famille, avec sa compagne Sarah Toussaint

L’étalon admis SBS CŒUR DE CACHAS (Cachas x Quo Vados-I) à Lanaken en 2018, sous la selle de Sarah Toussaint

Sarah Toussaint et BALOU’S RAMONA (Balou du Rouet X Contender) au CSI3* de Lummen en 2015

© Catherine Winand © Catherine Winand

Il y a aussi la jument SBS Elite Obstacle Ayade de Septon (2006, Wandor van de Mispelaere x Albion du Chêne Brûlé). « Elle a fait une grande carrière en 5* sous la selle de Kevin Staut. En copropriété avec Luc Henry on a gardé sa fille Ebbadya Hero R.O. (SBS, 2010, par Erco van’t Roosakker) jusqu’à ses 7 ans puis on l’a vendue, et j’ai encore une fille d’Ebbadya : Kashba Queen Hero Z, née en 2016. Je travaille sur cette souche, je fais avec elle des transferts d’embryons. Plusieurs produits de Kashba sont nés, dont une pouliche de 2019 (par Chacfly) qui présente des aptitudes au saut en liberté hors du commun. J’ai aussi une magnifique pouliche d’Ebbadya par Chacco Blue, née en 2021 ».

Notre éleveur ne peut énumérer toutes ses juments poulinières mais cite encore Athina (Holsteiner, 2008, par Cristo), Balou’s Ramona (Hann, 2006, par Balou du Rouet) avec qui Sarah Toussaint a évolué jusqu’au 1.45m, et Urikane A.C. (SBS, 2004, par Kashmir van Schut tershof), mère de Forman de Virton (SBS, 2011, par Aragorn van Schuttershof) qui évolue aux USA sur 1.50m. « Première génération de mon activité d’éleveur, Forman a été conçu en collaboration avec l’Elevage de Virton ».

Le métier d’étalonnier

Désormais, David Dehez utilise pour son élevage l’affiche D.S., pour David et Sarah. « J’ai investi dans les chevaux et dans les terres, j’ai encore un projet de nouvelles infrastructures à Remagne. J’ai créé en 2010 la SPRL Ecuries Dehez, qui est maintenant destinée à l’élevage, puis récemment on a créé la société Dehez Stables, consacrée au commerce. C’est beaucoup de travail, l’équipe compte sept personnes : deux grooms (Madisson et Melissa), un palefrenier (Grégory), deux cavaliers (Gaëtan Goffin et Constance Adam), Sarah et moi, sans compter les prestataires indépendants. »

Notre éleveur exerce également le métier d’étalonnier: « Cœur de Chachas a fort marqué mon élevage, il a ramené des qualités de respect et de galop, il a bien marqué ses produits. Citons Helium D.S. et Houston D.S., tous deux élevés par moi-même, qui performent réguliè rement en CSI. J’ai repris cette activité d’étalonnier de façon profession nelle avec l’arrivée de D’Umbra de la Hart Z (Dominator Z x Nonstop), un étalon prometteur qui pour sa première

saison a sailli plus de cent juments en 2021 ! En 2022 nous allons développer cette activité de façon encore professionnelle, nous attendons beaucoup de ces deux étalons. »

Un conseil à donner aux autres naisseurs ? « Suivre son instinct. Ne pas avoir peur d’investir. Être patient mais sans être obstiné ». Pour le choix de ses croise ments, David Dehez fonctionne au coup de cœur : « Mon vétérinaire s’arrache les cheveux car je me décide parfois en dernière minute. Je ne crains pas d’utiliser de jeunes étalons plutôt qu’un étalon fabriqué. Je mise sur la qualité

intrinsèque du cheval, pas seulement sur sa lignée. Je ne suis pas le plus grand connaisseur des souches mais je regarde surtout le cheval, je l’observe à l’obstacle. Je juge mes produits sur le saut en liberté vers 3 ans, et je les vends souvent avant 6 ou 7 ans. Le fait d’être à la fois éleveur et marchand me permet d’avoir deux regards différents : je comprends mieux les éleveurs car je connais le coût de production d’un cheval, les pertes, etc… Et je suis plus objectif sur les chevaux de mon propre élevage grâce à ma casquette de marchand ».

Christine Rasir

David Dehez fait naître une vingtaine de produits chaque année

Pour sa première saison, D’UMBRA DE LA HART Z (Dominator 2000 Z x Nonstop) a déjà sailli une centaine de juments

Une pouliche née en juillet 2021, par Chacco Blue et Ebbadya Hero R.O.

Une pouliche de mars 2021 par Cœur de Cachas D.S. et Tina de Thieusies R.O.+

© Catherine Winand

© Catherine Winand

© Catherine Winand

© Julien Counet

© Catherine Winand

Lieve Blindeman : grandir c’est s’affranchir !

Nous avons rencontré Lieve Blindeman sur ses terres à Hofstade, une commune rurale près d’Alost en Flandre Orientale. Rencontre avec une femme passionnée par son travail et ses chevaux.

Lieve Blindeman nous apprend que le nom de son élevage se réfère au terri toire « Duyversputten », situé derrière la ferme qu’elle exploite avec son époux Patrick Van Eetvelde. Nous la rencon trons fin novembre, lors d’une journée maussade, où les averses de neige et de pluie se succèdent. Les chevaux et le bétail Blanc-Bleu-Belge se partagent une grande écurie lumineuse et aérée, où ils ont chacun leur “division”. Notre éleveuse est devenue une incontour nable du grand concours d’élevage pour poneys et chevaux de sport de Libramont, où elle est à chaque reprise présente avec bon nombre de ses produits. Les beaux résultats de ses poneys de sport s’y sont succédé. Mais comment son élevage a-t-il évolué à travers les années?

Passion poney

Lieve est arrivée dans la vie de son mari avec deux chevaux, issus de l’élevage de ses parents, alors que Patrick avait quelques poneys. « C’est la ponette Lady qui est à la base de notre élevage de poneys de sport. Nous l’avons fait saillir par des étalons “grande taille”, tels que Dieu Merci van T&L, Deauville van T&L, Bentley, etc. Ceci fut un succès. Mon objectif reste la production de poneys de sport avec une certaine plus-value. En croisant un étalon “cheval” avec une jument “poney”, j’obtiens des produits qui ont un meilleur galop et plus de moyens que si j’utilisais des étalons “poney” pour mes ponettes. En même temps, je garde les excellents réflexes et la dynamique typique aux poneys. Notre élevage a donné de très bons poneys de sport dont Clinton et Heartbreaker ont signé la paternité. Lorsque je commande du sperme d’un étalon “cheval” chez la famille Dekens, on me demande chaque fois s’il est de nouveau destiné à une ponette …. », raconte Lieve avec humour.

Les opportunités « poney » du Studbook SBS

Notre éleveuse apprécie tout parti culièrement le travail du Studbook SBS en ce qui concerne les poneys. « Au SBS, les poneys sont les bienvenus et mes croisements entre poneys et étalons de grande taille y furent appréciés. Il suffit de regarder de plus près le circuit sportif international, pour remarquer la présence de poneys qui ont un grand étalon comme père. L’apparence est très importante pour moi car je veux produire des beaux poneys et chevaux. Ce sont d’ailleurs les plus remarqués dans les concours modèle et allures. Avant d’être débourrée, chaque jument donne d’abord le jour à un poulain. En général, nous faisons saillir chaque année 3 à 5 ponettes. »

Une confirmation de qualité

Chaque année, Libramont est resté le rendez-vous phare sur le calendrier de Lieve Blindeman. Ses produits y sont très remarqués. Citons par exemple IRON MAN VAN DUYVERSPUTTEN (p. Dieu Merci van T&L et Lady). « Pour l’instant il saute 1m10 avec son jeune cavalier en Angleterre et sa proprié taire m’a carrément demandé si je ne pouvais pas lui fournir un cheval avec les mêmes qualités », nous apprend Lieve Blindeman. Iron Man s’est classé 3e chez les poneys de 3 ans à Libramont en 2017. Même histoire plus ou moins pour ICE CUBE VAN DUYVERSPUTTEN (p. Houston), 2ème du podium des poneys de 3 ans à Libramont la même année. Lui-aussi fut vendu en Angleterre. Nous demandons à notre éleveuse si elle est au courant d’une pénurie en matière de poneys de sport. « La pénurie est un fait et la demande émanant de l’étranger est énorme. Les bons cavaliers des pays voisins sont vraiment à la recherche de bons poneys élevés en Belgique. Notre pays s’est construit une excellente réputation en la matière. »

De bonnes expériences avec le transfert d’embryons

Lieve Blindeman nous avait confié il y a quelques années qu’elle aimerait bien utiliser le procédé du transfert

d’embryons (E.T.) sur ses meilleures grandes juments et utiliser ses autres juments comme porteuses. Projet qui s’est concrétisé depuis. « Mes expériences avec le transfert d’embryons sont positives. Les juments porteuses sont nos propres juments, c’est ce que je voulais absolument. Il n’y a qu’une jument avec laquelle je me suis rendue à la faculté vétérinaire d’Utrecht (NL) et ce fut également une aventure qui s’est bien terminée. »

Un bel exemple de réussite E.T. est le poulain PELLEGRINO VAN DUYVERS PUTTEN (p. Chacco Blue et Vibelle par Vigo d’Arsouilles), né cette année. La ligne maternelle de la mère affiche l’inoubliable jument Ta Belle de Sombeke. Sont également nés par E.T. en 2020: OREO VAN DUYVERSPUTTEN (Dominator Z x Atlantic VDL) et sa soeur utérine OLIVIA VAN DUYVERSPUTTEN (Orac d’Hamwyck x Atlantic VDL).

Ecrire une belle histoire On continue sur le transfert d’embryons avec la jument Quelle Belle van Duyvers putten Z (p. Quality Time x Diarado), la mère par E.T. de PLUS BEAU VAN DUYVERSPUTTEN (p. Pégase van ’t Ruytershof). Le beau mâle partage un box avec une jument porteuse de l’élevage Van Eetveld-Blindeman. Quelle Belle de son côté a donné le jour cette année à PEANUTS VAN DUYVERSPUTTEN (p. Toulon).

L’histoire de Quelle Belle, que son éleveuse appelle tendrement “Belleke”, est particulièrement belle. « Son père est l’étalon Quality Time (p. Quantum de Quidam de Revel). Sa mère est ma jument Granada (p. Diarado et Amouage Black Z par Air Jordan Z). Granada était également spéciale pour moi car je l’ai montée en dressage pendant quelques années. A l’obstacle elle était très respec tueuse et rapide. La mère de Granada est une fille d’Air Jordan Z et sautait 1.50m à 8 ans aux USA. Granada s’est blessée et se consacre uniquement à l’élevage. Pas question pour moi de bannir les bonnes origines à cause d’une blessure dans le sport. Je tiens à garder cette excellente poulinière aux origines précieuses pour mon élevage. »

Les grandes juments Van Duyversputten sont également débourrées après leur premier poulain. Le saut en liberté s’apprend à la maison car l’écurie dispose d’un paddock et de l’espace nécessaire.

Un fils de Toulon très

prometteur

Lieve Blindeman tient à nous présenter Peanuts van Duyversputten (p. Toulon) et sa mère Quelle Belle van Duyvers putten Z qui restent à l’extérieur, malgré les intempéries hivernales. « Voilà un poulain en qui je crois vraiment et duquel j’attends pas mal de belles choses », confie l’éleveuse pendant la balade à travers

© Nathalie

Geerlandt

© Ph. Parrein

Lieve Blindeman et OILILY VAN DUYVERSPUTTEN, 1ère place au concours des poneys d’1 an à Libramont 2021

Lieve Blindeman avec son troupeau de jeunes poneys. Au premier plan, la sœur d’OILILY VAN DUYVERSPUTTEN

champs. La jument Quelle Belle mérite son nom, mais c’est surtout la confiance en son éleveuse qui est frappante. « Elle a 3 ans maintenant, et je vois qu’elle va encore grandir après son premier poulain. » En liberté, Peanuts s’estime assez grand pour entreprendre un énorme galop en solitaire, ce qui ne fait que confirmer ses belles allures. De retour à l’écurie, nous constatons que les chevaux disposent de boxes très spacieux. La ferme fournit la plus grande partie des fourrages d’excellente qualité. Nous visitons encore une petite troupe de jeunes poneys en prairie. Parmi eux, la soeur d’OILILY VAN DUYVERSPUTTEN (p. Dexter Leam Pondi), gagnante des poneys d’1 an à Libramont cette année.

Merci Lady

Cette ponette avec laquelle les époux Blindeman ont écrit le premier chapitre de leur élevage n’est plus, mais elle leur a donné une progéniture considérable et de qualité. Un bel exemple est son fils JUST IN TIME VAN DUYVERSPUTTEN p. Lavallino Ter Klomp (p. Clearway), un des jeunes étalons très prometteurs à l’époque. Une vidéo sur Youtube le montre en pleine action dans le saut en liberté et sous la selle. Just in Time consolide tout ce que Lieve Blindeman voulait pour son élevage: un bel extérieur, des réflexes “poney” et les moyens “cheval”. Lady est également un bel exemple d’une poulinière poney qui a fait carrière dans l’élevage grâce aux chances que le Studbook SBS lui a données.

Patricia Borgenon

DUYVERSPUTTEN,

Duo de choc ! La jument Quelle Belle van Duyversputten Z et son poulain Peanuts par Toulon

© PhotoEvenement

© Ph. Parrein

C’est sous un soleil éclatant que plusieurs membres du Studbook SBS - Marc-Antoine Baudoux, Marc Mabille, Isabelle Popeler, Patrick Mahieu, Christine Rasir et Carl Toppet-Hoegarsse retrouvent un samedi d’octobre pour aller à la rencontre de deux éleveurs. Même s’ils sont tous deux établis dans la province du Hainaut, le programme est chargé et les kilomètres défilent...

Daniel Maillart et Patrick Donnay : la passion et l’intuition

L’élevage d’Esquelmes

Nous prenons la direction de Pecq à la recherche des installations de Daniel Maillart : l’élevage d’Esquelmes, du nom du village local où les lapins sont plus nombreux que les habitants dans la rue de la Garenne...

Tout a vraiment commencé en 1993. Certains avaient conseillé à Daniel Maillart de chercher une jument pur-sang pour croiser avec Major de la Cour qui repro duisait particulièrement bien avec du pur-sang. Il trouve une jument pur-sang âgée de 4 ans nommée Petite Helena XX, qu’il croise avec Major et dont il aura plusieurs produits.

Cavalier lui-même, Daniel accompagne ses filles qui montaient des poneys et partaient se balader dans les Ardennes.

Petite Helena XX était très agréable à monter car infatigable, volontaire et coopérative. Mais cette jument l’incite surtout à se lancer à fond dans l’élevage. Sa première pouliche nommée Queenie d’Esquelmes sera croisée notamment avec Darco et Carthago avec lequel elle produira Cérès d’Esquelmes qui elle-même produira de nombreux chevaux internationaux. Plus récemment croisée avec Chin Chin, Queenie donnera une pouliche nommée Beezie que Daniel nous présente dans ses pâtures : Beezie d’Esquelmes E.O. est suitée d’une pouliche, Paola, fille de Dollar du Rouet.

Daniel termine la visite en nous présentant Kylie d’Esquelmes (une jument issue de Kelly d’Esquelmes x Dominator),

suitée d’une pouliche de Quabri de l’Isle, Prudence d’Esquelmes.

Il a accumulé dans la lignée maternelle de Petite Helena XX plusieurs étalons admis : Conrad d’Esquelmes (Argentine), Diabolo d’Esquelmes admis aux USA et vendu à Ronda Stavisky (notre vétéri naire US représentante du SBS), Jagger 22, fils de Diabolo, également parti chez Ronda aux USA, Dominator, Dollar du Rouet et Hapilly du Seigneur, un fils d’Ally d’Esquelmes et étalon admis SBS en 2018.

Parmi les descendants de Petite Helena XX, on trouve aussi Ultra Chique vd Axelhoeve, étalon approuvé AES, et Grand Rêve R, un fils de Nabab de Rêve, étalon approuvé SBS.

Beaucoup d’autres chevaux issus de Petite Helena XX ont tourné en compé tition internationale, comme Oxford d’Esquelmes, Fasole du Seigneur, U-Two d’Esquelmes, Esperanza, Carlton... Citons aussi Bashka de Mortinsart E.O. (1.55m) et Alizée de Mortinsart E.O. (1.60m), filles de Touarès d’Esquelmes ; Candidate du Marquet qui évolue sur 1.45m au Canada, fille de Kelly d’Esquelmes ; Fair Play d’Esquelmes qui participe actuellement à des épreuves jusqu’à 1.50m sous la selle de Jérôme Hurel ; et Uchingo d’Esquelmes (1.60m) qui a remporté le Grand Prix CSI3 de Lisbonne en 2015.

Daniel Maillart n’est pas sans raison le président du jury lors de l’International Selection Show du SBS !

Daniel Maillart et OUT OF CHINA D’ESQUELMES (Dollard du Rouet x Chin Chin) KYLIE D’ESQUELMES et sa fille PRUDENCE D’ESQUELMES, par Quabri de l’Isle

Daniel Maillart et KYLIE D’ESQUELMES (Dominator 2000 Z x Inshallah de Muze)

Daniel et Louise Maillart nous présentent la jument Elite Obstacle BEEZIE D’ESQUELEMES (Chin Chin x Major de la Cour) et sa fille PAOLA D’ESQUELMES R.O. par Dollar du Rouet

Nous reprenons la route pour prendre la direction d’Henripont, dans cette région vallonée que les Brainois appellent les petites Ardennes à cause des vallées encaissées typiques de ce village. Nous sommes à l’élevage de Pont-Rihen (anagramme d’Henripont !), appartenant à Patrick Donnay.

Patrick a commencé sa carrière à Couvin dans la ligue Sud où son papa était chef de piste. Notre éleveur a débuté avec une jument importée par Marcel Fort, appelée Fidji des Champs (Pluriel x Grand Veneur), que Patrick a montée avant de la mettre à l’élevage. Fidji, qui est à la base de l’élevage de la Tour Vidal (Excalibur, Sisley, Sire...), lui donnera notamment Bijou du Pont-Rihen (fils de Radco d’Houtveld, montée par Charlotte Delhalle et exporté aux USA) et Glamour du Pont-Rihen (fille d’Ugano). Dans ses prairies, l’éleveur nous présente Glamour, pleine de Chacco White et suitée d’une pouliche par Ogano. Patrick est particulièrement chanceux car il n’a fait naitre que des pouliches en cette année 2021 !

Sa seconde souche est une fille de Laurier de l’Héribus rachetée chez Yves Vilain qui a produit de bons chevaux en la croisant avec Gangster

que Patrick nous présente en prairie. Sa quatrième jument est une Darco venant de chez Guido Bruyninx. Elle a produit un premier poulain par Kannan, Ikann du Pont-Rihen, qui vient de faire les 7 ans à Lanaken sous la selle de François Bossu. Cette jument lui a aussi donné en 2016 une pouliche par Boyfriend du Seigneur : Khala du Pont-Rihen. Notre éleveur a déjà mis plusieurs bons chevaux en route, sous la selle entre autres de François Bossu et Claire Vanderheyde.

Pendant notre visite, un bouc castré nous suit partout : il semble se plaire au milieu des chevaux et a imposé sa présence en l’élevage du Pont-Rihen !

Nous clôturons ce reportage sur le terrain avec la conviction que nous devons persévérer, afin de faire connaitre nos petits et grands éleveurs aux lecteurs de ce journal...

Dr Vét. Patrick Mahieu

de Longchamps, Emerald, Nixon et Junior du Seigneur. Sa troisième jument s’appelle Birdy du Houssoit, fille de Rexar, suitée d’une pouliche de Cashpaid

IKANN DU PONT-RIHEN (Kannan x Darco) évolue sous la selle de François Bossu sur 1.40m (World Breeding Championships - Zangerheide 2021)

GLAMOUR DU PONT-RIHEN (Ugano Sitte x Pluriel) et sa pouliche PLANCHA DU PONT-RIHEN (par Ogano Sitte)

Patrick Donnay et une pouliche de l’année : PEARL DU PONT-RIHEN (Cashpaid J&F x Rexar du Houssoit)

Patrick Donnay et LURACINE DU PONT-RIHEN (Emerald van’t Ruytershof x Gangster de Longchamps)

Les avortements chez la jument

Félicitations, votre jument est gestante ! Pour 2022, vous attendez donc un magni fique poulain. Vous avez passé de nombreux coups de téléphone, vous avez visionné des dizaines de vidéos d’étalons, vous avez hésité et enfin choisi, vous avez investi du temps et de l’argent… Mais cela en valait la peine, votre belle jument est gestante ! Un futur champion, c’est certain ! Malheureu sement, pour 10 % d’entre vous, le rêve va s’arrêter là… brutalement ! Votre jument vient d’avorter. Quelle déception…

Qu’est-ce qu’un avortement ?

La gestation chez la jument, pour rappel, est en moyenne de 11 mois (320-365 jours). Par définition, un avortement est l’expulsion d’un fœtus mort ou non viable entre 40 et 300 jours de gestation. On parlera de mortalité embryonnaire avant le 40ème jour et de « prématurité » pour un poulinage entre 300 et 320 jours de gestation.

« Je n’ai pas vu ma jument avorter ! » Attention, un avortement peut se produire sans aucun symptôme ni signe précurseur, surtout en début de gestation. Ainsi, l’avortement d’une jument gestante de 5 mois, fin octobre en praire, pourra passer tout à fait inaperçu ! Pour rappel, à 8 mois de gestation, le fœtus ne pèse que 8 kilos.

Par contre, plus on avance dans la gestation, plus il y aura des signes extérieurs : écoulements vulvaires ou sur les cuisses et/ou gonflement prématuré de la mamelle plus de 6 semaines avant la date du terme. Evidemment, plus la gestation est avancée, plus il y aura des conséquences pour la jument.

Les avortements infectieux (microbes)

Comme pour toutes les pathologies infectieuses, on distinguera les pathologies bactériennes, mycosiques et enfin virales. Les bactéries sont responsables des avortements infectieux dans près de 80 % des cas. Et même si les bactéries peuvent atteindre le placenta par voie hématogène (par le sang), dans la plupart des cas, ce sont des bactéries de l’environnement qui « remontent » au placenta à travers le col utérin par contamination vulvaire ou vaginale. On parle alors de placentite ascendante. Dès lors, chaque éleveur doit être attentif à la conformation vulvaire de ses juments. Une mauvaise conformation vulvaire ou une jument qui « prend de l’air » sont des facteurs favorisant un avortement bactérien et doivent être corrigés par une chirurgie vulvaire correctrice (vulvoplastie).

Les bactéries fréquemment rencontrées sont les strep tocoques et les colibacilles, mais la leptospirose peut aussi provoquer des avortements.

Bien que rares, les mycoses (aspergillus) peuvent également provoquer des avortements chez la jument.

Et enfin les virus ! Même si l’artérite virale équine et l’anémie infectieuse équine peuvent provoquer des avortements, c’est surtout l’herpès virus équin (EHV) ou rhinopneumonie qui est à l’origine de la plupart des avortements viraux.

Souvent il s’agit d’un avortement en fin de gestation (9-11ème mois) sans signes prémonitoires. Notons que dans certains cas, le poulain peut naître à terme et vivant, mais présentant des difficultés pour respirer, pour boire, pour se mettre debout et il finira par mourir dans la plupart des cas. On parle dans ce cas de poulains dysmatures.

Rappelons encore une fois qu’un vaccin existe, que notre Royaume a été touché par une grosse épidémie de rhino pneumonie en 2021 et que dans un élevage non vacciné, près de 80 % des juments peuvent avorter, contre seulement 10 à 15% lors de vaccination de l’ensemble du cheptel... Vaccinez contre la rhinopneumonie !

Les avortements NON infectieux (30% des avortements)

Enfin signalons que certaines plantes ou médicaments peuvent induire des avortements non infectieux. Parlez-en à votre vétérinaire…

Que faire quand ma jument a avorté ?

Lorsqu’une jument avorte, comme tout bon éleveur, vous devez avoir une vision globale de votre élevage et penser aux autres poulinières encore gestantes ! Vous devez donc en priorité isoler la jument franchement avortée car pour rappel, les causes infectieuses repré sentent 50% des avortements.

Faites ensuite appel à votre vétérinaire qui, avec votre accord, pourra essayer de trouver la cause de l’avor tement. Pour ce faire, une prise de sang de la jument peut être réalisée, les enveloppes fœtales et l’avorton seront envoyés pour analyse dans des sacs plastiques solides et idéalement étanches. Cette étape de recherche de la cause de l’avortement est importante car elle permettra peut-être de protéger le reste de votre élevage !

En cas d’avortement, votre vétérinaire déterminera le traitement idéal pour votre jument. Ce choix sera motivé par le stade de la gestation, l’examen général de votre jument, les séquelles sur l’appareil génital… La priorité étant d’éviter l’apparition de nouveaux cas dans votre élevage, en attendant les résultats des analyses en cours, il est recommandé de désinfecter le box, le matériel et d’effectuer ainsi un vide sanitaire.

Que faire en matière de prévention ?

Quelles sont les causes d’avortement ?

Comme souvent, les origines sont multiples. On distin guera les causes infectieuses (près d’un avortement sur deux) et les causes non infectieuses (25 à 30% des avortements). Malheureusement pour certains avorte ments, la cause restera indéterminée…

Dans les causes non infectieuses, la torsion du cordon ombilical est une des pathologies les plus fréquentes. Principalement en fin de gestation, un cordon tordu sur lui-même de nombreuses fois ou autour d’un membre du poulain, provoque une diminution ou un arrêt de la circulation sanguine et donc la mort du fœtus.

De plus, parmi les causes non infectieuses les plus marquantes, il faut parler des gestations gémellaires (jumeaux). Pour la plupart des espèces, la gestation gémellaire n’est pas un problème. Malheureusement, la jument fait exception à cette règle. L’utérus de la jument ne permet pas la mise en place de suffisamment de placenta pour permettre le développement et la nutrition de deux poulains. Dans la plupart des cas, les conséquences d’une gestation gémellaire sont catastro phiques… La période d’avortement se situe alors vers les 7ème et 9ème mois de gestation.

Quelles sont les précautions à prendre pour éviter un avortement ? Il est primordial de maintenir votre jument gestante dans un bon état corporel. En effet, si votre jument est trop maigre, la région ano-vulvaire pourrait être enfoncée et permettre une contamination bactérienne du vagin de la jument. Soyez donc attentif à la quantité et à la qualité de votre alimentation. Et évidemment, vaccinez vos juments gestantes contre la rhinopneumonie !

Un peu de bon sens !

Avec un peu d’expérience, de nombreux étalonniers vous diront que lorsque le gel arrive, les avortements aussi. Alors non, le gel n’est pas un agent d’avortement. Mais souvent, par une belle journée d’hiver froide et lumineuse, certains éleveurs ont envie de faire profiter de la prairie à leurs juments gestantes. On lâche la jument à l’entrée de la prairie sans vérifier si le sol est praticable... La jument se réjouit de galoper après quelques semaines de box ankylosantes… Elle s’élance, galope et finit par tomber lourdement sur le sol gelé… Quelques jours plus tard, elle avortera. Le gel ne fait pas avorter mais les chutes, oui ! A bon entendeur…

Bibliographie

“Le cheval : reproduction et élevage”, par Peter Rossdale.

“Manuel de reproduction équine”, Editions Maloine.

“Maladies des chevaux”, Avef.

“Maladies infectieuses et reproduction chez le cheval”, Bruyas JF.

“Principales causes d’avortement chez la jument”, Equipédia, IFCE.

Notons que les juments peuvent aussi souffrir d’une fibrose de l’endomètre (muqueuse de l’utérus), ce qui peut diminuer les échanges placentaires et amener fréquemment à un avortement.

La prévention des incendies dans les installations équestres

Récemment, un de nos membres a été frappé par un des pires cauchemars de chaque propriétaire de cheval : un incendie dans ses installations aux conséquences désastreuses. Tout d’abord, nous tenons à lui souhaiter beaucoup de courage au lendemain de cette tragédie. Cependant, en espérant que cela ne se produise pas chez d’autres personnes, nous avons analysé les causes les plus courantes et retenu quelques conseils de prévention.

• Electricité

Les problèmes d’électricité sont une des principales causes d’incendie dans les écuries : vérifiez régulièrement l’état de l’installation et faites-la entretenir par un professionnel.

La prévention contre les rongeurs est également d’une grande importance, car ils peuvent endommager l’isolation des fils avec leurs dents, entraînant un courtcircuit.

Tout le monde connaît également la vieille bouilloire qui est dans l’écurie pour la préparation du mash ! Ne la laissez pas en permanence dans la prise pour éviter la surchauffe.

• Foin et paille

Il est préférable de stocker ces fourrages et d’autres matériaux inflammables (tracteur / autres véhicules agricoles) dans un bâtiment séparé ou de les garder isolés des chevaux par un mur

résistant au feu. Assurez-vous de faire attention à la distance entre le foin / paille et l’éclairage car de nombreux luminaires génèrent également de la chaleur.

Ce n’est pas seulement sous forme sèche que le foin et la paille peuvent causer des problèmes : le foin mal emballé peut s’enflammer spontanément en raison de bactéries qui aiment la chaleur et dégagent à leur tour de la chaleur. Si la température du ballot est supérieure à 65 °C, vous devez immédiatement le retirer de l’écurie ou de l’entreposage.

Cependant, si la température est supérieure à 80 °C, il est préférable de contacter les pompiers, car l’exposition à de l’oxygène supplémentaire peut suffire à provoquer l’incendie.

La prévention consiste à fournir des conduits de ventilation suffisants dans votre stockage et à vérifier la tempé rature. La teneur en humidité dans les balles de foin ne doit pas dépasser 18% à 22%.

• Interdiction de fumer, feux ouverts et feux d’artifice

Compte tenu de l’abondance de matériaux hautement inflammables avec lesquels nous travaillons, les mégots de cigarettes et toutes formes de feu et d’étincelles (meule, machine à souder) à proximité sont à exclure. Gardez les couloirs de votre écurie exempts de foin résiduel, car il peut être un combustible idéal pour le feu. Retirez régulièrement les toiles d’araignées de la grange : celles-ci sont très inflam mables et leurs fils peuvent assurer une propagation beaucoup plus rapide du feu !

• Détection rapide d’un incendie et mesures préventives en cas d’évacuation

Les détecteurs de fumée ordinaires distribués sur le marché pour une utili sation en intérieur provoquent souvent des alarmes inutiles en raison de la poussière présente dans les écuries. C’est pourquoi il est préférable de penser aux détecteurs de chaleur / fumée combinés. Il existe même désormais des modèles qui peuvent vous avertir sur votre smartphone via le WIFI si celui-ci est disponible à proximité de l’écurie. Si vous êtes confronté à un petit incendie, les extincteurs peuvent être utiles avec une préférence pour un enrouleur d’incendie ou un long tuyau d’eau. Les matériaux les plus inflam mables dans l’écurie sont le foin et la paille et l’eau peut immédiatement réduire les températures élevées, à condition d’être disponible en quantité suffisante. Un extincteur est souvent vide après environ 25 secondes !

• Quelques éléments supplémentaires à prendre en compte en cas d’évacuation

- Déterminez à l’avance un endroit sûr, à une distance considérable du feu, pour le refuge d’urgence de vos animaux.

- Gardez vos couloirs libres (brouettes et autres équipements). Assurez-vous que les écuries peuvent être ouvertes rapidement et facilement. Déterminez plusieurs trajets de manière à ce qu’elles ne puissent pas être bloquées.

- Gardez à l’esprit que les chevaux consi dèrent leur écurie comme un endroit sûr. Souvent, lors d’un incendie, toutes les écuries sont ouvertes pour libérer les chevaux de l’origine du feu, mais

en raison de tout le chaos, les animaux paniquent et retournent parfois à leur écurie « sûre ». Il est préférable de guider les chevaux en main vers un endroit sûr éloigné du feu. Une forme de relais est la plus efficace. Les personnes présentes se placent en ligne et les chevaux sont transmis des uns aux autres: une distance plus courte doit être parcourue et de cette façon davantage de chevaux peuvent être sauvés en peu de temps.

- Les pompiers ne sont généralement pas cavaliers et souvent, ne savent pas comment utiliser un licol. Au lieu de perdre un temps précieux à chercher des licols et des cordes, il est préférable de transformer une corde avec une boucle ou quelque chose de similaire en un licol improvisé pour déplacer les chevaux.

- Ce n’est pas le feu mais l’inhalation de la fumée qui fait le plus de victimes dans un incendie, tant chez l’homme que chez l’animal. Respirer de l’air chaud peut brûler les voies respira toires et les fines particules de suie peuvent provoquer une inflammation de la trachée et des poumons. En outre, la fumée contient deux ingrédients toxiques : le monoxyde de carbone et le cyanure, qui désactivent l’apport d’oxygène aux organes et au métabo lisme. Couvrez vos narines et votre bouche avec un chiffon humide pour éviter d’inhaler la fumée et consultez un médecin après avoir inhalé la fumée.

Dr Vétérinaire Jan Sterkx

© Dirk Caremans

© Dirk Caremans

Si vous avez bien mis en application les trois articles précédents, votre cheval réalise facilement « l’exercice du carré » dans n’importe quelle piste, il est connecté et HEUREUX sur son cercle et vous êtes de bons amis. Sa souplesse, sa force et son organisation BIOMECANIQUE s’améliorent chaque jour et vous êtes de plus en plus satisfait de vous. L’heure est venue de passer à un autre exercice qui demande de votre part suffisamment de TACT et de SENSIBILITE...

Exercice de variation de rythme

Il se pratique aux trois allures mais il vaut mieux le commencer au trot car cette allure est symétrique et l’impulsion est facile à maintenir.

Installez votre cheval sur un cercle au trot dans une impulsion et un rythme normaux. Observez bien la vitesse de mouvement de ses jambes.

A l’aide de votre chambrière et de vos appels de langue, mais surtout de la propulsion de votre corps vers le cheval, incitez-le à augmenter le TEMPO de ses jambes et en même temps l’AMPLITUDE de ses foulées durant deux tours.

Durant les deux tours suivants, appliquez-vous à l’exercice inverse : diminuer le tempo et l’amplitude en diminuant les aides propulsives et surtout le mouvement de votre propre corps.

Votre objectif est d’induire EXACTEMENT le rythme que vous avez prémédité, à 1 kilomètre/heure près !

Si vous êtes perfectionniste, vous serez déçu de vos premières tentatives. Le cheval sensible aura tendance à se mettre en désordre et le cheval plus froid ne montrera pas beaucoup de variations d’allures.

Insistez car c’est à ce moment que votre TACT EQUESTRE va se développer et que vous allez apprendre à DOSER. Si vous pouvez vous contenter de peu lors de la première séance, il faut devenir exigeant et l’on doit rapidement réaliser de très grandes TRANSITIONS d’allures.

C’est l’exercice par excellence pour rendre le cheval et le longeur intelligents et sensibles. Une fois encore, cet exercice est lui aussi très bénéfique sous la selle et tous les cavaliers de jeunes chevaux devraient le pratiquer tous les jours.

En effet, l’équitation de saut d’obstacles n’est rien d’autre qu’ouvrir et refermer les foulées. Si le cheval ne l’apprend pas sur le plat, et si sa biomécanique n’y est pas préparée progressivement, il ne faut pas s’étonner qu’il n’arrive pas à le réaliser dans le parcours d’obs tacles. De nombreux chevaux ratent leur carrière car ce travail de base n’est pas fait.

In fine, le cheval doit être capable de passer d’un tout petit tempo à des foulées très grandes en peu de temps et en restant calme et relâché. Votre objectif est alors atteint.

Plusieurs lecteurs m’interrogent sur les ENRÊNEMENTS. Durant ma carrière, je les ai tous employés et expéri mentés. Depuis dix ans, je les ai tous abandonnés car je les trouve inutiles lorsque le travail est bien mené. Certains sont même très nuisibles comme les rênes fixes ou les élastiques latéraux car ils ne rendent jamais et si le cheval veut tendre le bout du nez vers le bas, il est puni car il bute sur l’enrênement. Je pense cependant que le GOGUE est un enrênement intéressant dans la mesure où il n’agit que quand le cheval redresse l’encolure. La martingale fixe, chère à notre ami NECO PESSOA, joue un peu le même rôle en agissant sur la muserolle au lieu du mors, ce qui est intéressant.

Le saut à la longe

Si tout ce travail décrit plus haut est plus agréable à réaliser pour le cheval sans le poids du cavalier, il en est de même du travail à l’obstacle.

Le saut à la longe est un exercice très intéressant car d’une part, le saut en cercle constitue un excellent exercice de renforcement, mais en plus le cheval est obligé de respecter un tempo et un élan que l’on ne peut pas forcément obtenir durant le saut en liberté.

Avant d’aborder le saut à la longe, il faut que le cheval soit bien « routiné » aux exercices précédents, c’està-dire que, si vous êtes adroit, il doit avoir une dizaine de séances de longe derrière lui.

Le dispositif de saut doit être mis en place avec beaucoup de minutie et de précision, afin que le doute ne s’installe jamais dans la tête du cheval. Sa confiance

Le travail à la longe (IV)

en vous doit être absolue et vous n’avez pas le droit de le tromper ou de le faire douter.

Comme dans tous les systèmes d’éducation, nous commencerons par des choses très simples, c’est-à-dire par le franchissement d’une barre au sol.

L’initiation à l’obstacle sous la selle n’est pas autre : tant que l’on n’est pas capable de franchir une barre au sol en restant bien droit, calme, relâché et sans que l’allure varie, il est inutile d’envisager de sauter un obstacle, si petit soit-il. Dans le cas contraire, le stress et la destruction physique commencent.

Installez votre obstacle contre un mur ou une clôture sécurisée et encadrez bien le chandelier extérieur avec deux barres obliques et/ou des soubassements d’obs tacles. Dans l’idéal, le chandelier intérieur devrait être télescopique mais si l’on n’en dispose pas, on peut utiliser un petit chandelier ou même un tonneau.

VUE DE PROFIL

N’exagérez pas le nombre de sauts et contentez-vous de 5 à 10 sauts à chaque main.

Si tout se passe bien, vous pouvez monter l’obstacle à 80 cm. Lors des séances suivantes, vous pourrez passer à un petit oxer et plus tard, installer des soubassements divers, un bidet, ... Ces exercices deviennent très vite un jeu pour le cheval... et pour vous-même.

Tant que tout se passe bien, vous pouvez continuer à évoluer dans la difficulté, mais dès qu’un problème surgit (mauvais saut, grosse faute, refus, précipitation, ...), il faut immédiatement diminuer ses exigences et revenir à des choses plus faciles pour réinstaller la confiance. Ne brisez jamais la confiance que le cheval vous accorde !

Un exercice de saut très appréciable à la longe est le franchissement d’une combinaison constituée de 2 ou 3 « IN AND OUT » distants de 3 m à 3,5 m et précédés d’une barre au sol à 3 mètres.

Très important, les deux barres obliques disposées « en oreille » doivent absolument être jointives afin que la longe qui va glisser dessus ne s’y coince pas !

VUE EN PLAN

Mettre « du pied » à tous les obstacles est IMPERATIF car cela aide le cheval à placer sa battue, de même que les barres de réglage. Celui qui saute des obstacles sans pied en espérant obtenir une « bonne saute » qui fera sauter le cheval de façon plus spectaculaire est un sot qui doit changer de métier...

Un cheval n’apprend rien en se faisant mal ou en ne comprenant pas. Le but du saut à la longe est de faire le plein de confiance et d’apprendre au cheval à faire le BON GESTE. Le but du saut en liberté est le même. L’objectif des parcours de 4 et 5 ans est le même aussi. Jamais il ne faut mettre de pression sur les chevaux et si une faute survient, ce n’est pas grave, le cheval apprend son métier.

Dans l’exercice de saut à la longe, deux variantes existent : soit sauter en restant rigoureusement sur le cercle, soit sauter en ligne droite en appliquant ainsi ce que l’on a appris dans « l’exercice du carré ».

Une fois le dispositif mis en place, faites passer le cheval à longe et au trot, entre les chandeliers sans aucune barre à sauter afin qu’il se familiarise avec le matériel en place. Après quelques tours aux deux mains, placez une barre au sol et franchissez-la au trot ; votre objectif est que le cheval la franchisse sans état d’âme et sans varier ni son rythme, ni son attitude longue et relâchée. Tant que ceci n’est pas acquis, inutile de penser à monter les barres.

Une fois cet objectif atteint, montez le dispositif suivant constitué d’un petit vertical à 30-40 cm de haut, muni d’une barre de pied (toujours !) et précédé d’une barre de réglage posée à 2,8 m (jusqu’à 3,2 m).

2 barres en contact 2,8 à 3,2 m

Franchissez ce dispositif au trot avec une bonne impulsion. Votre objectif est que le cheval franchisse l’obstacle sans ralentir ni accélérer son allure et en gardant une bonne activité du jarret.

Au début, les bons chevaux font de très bons sauts avec du style et de la marge ; vous constaterez cependant qu’au fil des sauts, son attitude deviendra plus « écono mique », le spectacle disparaîtra et vous serez peut-être un peu déçu. Il n’y a pas de quoi car lorsque la confiance s’installe, le spectacle diminue...

Il existe encore une multitude d’exercices à réaliser à la longe avec un cheval mais je crois que nous avons maintenant fait le tour des bases élémentaires.

A quel âge commencer le travail à la longe ?

Avant de conclure, je me dois de réponde à plusieurs questions qui me sont posées par nos lecteurs.

La première concerne l’âge auquel on doit commencer le travail à la longe. Je pense qu’il faut attendre l’âge de 2 ans avant d’entreprendre un travail à la longe, sans toutefois entrer dans des séances trop longues ou des exercices trop durs ; il doit absolument se poursuivre durant toutes les années suivantes, même quand le cheval est confirmé en concours de haut niveau, car cela permet de l’entretenir sans abîmer son dos. Il est évident que le travail à la longe constitue 50% du débourrage auquel le cheval est confronté à 3 ou 4 ans.

Daniel Boudrenghien

un baby-boom de qualité

Nous l’avions annoncé précédemment et nous ne nous étions pas trompés : 2021 aura été témoin d’une hausse du taux de naissances pour les SBS Outre-Atlantique ! Un baby-boom attendu, « grâce » si on peut le dire, à la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt cavaliers et chevaux l’an dernier. En effet, nombreux éleveurs et cavaliers avaient pris la décision d’octroyer à leurs meilleurs étalons et juments de compétition un « break élevage » lors de l’interruption mondiale des compétitions équestres survenue au printemps 2020.

Pas moins d’une septantaine de poulains ont été inscrits au SBS en 2021, soit une augmentation de près de 30% par rapport au total de poulains enregistré en 2020. Cette augmentation significative, nous la devons bien sûr à nos fidèles et fervents éleveurs qui nous soutiennent et nous font confiance depuis de nombreuses années déjà, mais aussi à de nombreux nouveaux éleveurs et cavaliers, qu’ils débutent leur propre élevage ou que leur réputation ne soit plus à faire.

Nos « anciens », les toujours fidèles au poste : Cypress Head Sport Horses

(Donna Belcher, FL), Avenir Farm (Donna Harrington, KY) Hurley Equestrian (Courtney Hurley, CA), Exquisite Sport Horses (Charlotte Simmons, FL) mais aussi MK Sporthorses (Kristina Photakis, GA), Entropy Farm (Rachel Kane, IL), LL Showjumpers (Lori Larrabee, PA), Lone Star Sporthorses (Leeanna Baugh, TX), … Parmi nos nouveaux éleveurs saluons Woodloch Stables (Ingvill Ramberg, MN), ainsi que l’institution Spruce Meadows située à Calgary, Canada ou bien encore Oakland Stables (GA), élevage de l’athlète irlandais Kenny Darragh 17ème mondial du ranking FEI, rien que ça !

Pas question cependant de privilégier la quantité aux dépens de la qualité, que du contraire, et le choix des lignées n’a pas été laissé au hasard, tant côté paternel que maternel. Cette année encore, les éleveurs ont fait appel à des « valeurs sûres » telles que MYLORD CARTHAGO (Carthago x Jalisco B), EMERALD VAN’T RUYTERSHOF (Diamant de Semilly x Carthago), CHACCO BLUE (Chambertin x Contender), JAGUAR VAN PAEMEL (Cicero Z Van Paemel x Sandro), DIABOLO D’ESQUELMES (Chin Chin x Carthago) dont la renommée n’est plus à faire.

Cependant, de nombreux autres étalons tout aussi talentueux, approuvés il y a peu par le SBS, ont également été bien solli cités en 2020, notamment FAUSTINO DE

TILI (Berlin x Darco) étalon qui tourne en Grand Prix CSI4* et CSI5* sous la selle de Kristen Vanderveen (USA) qui a été sélec tionné pour quatre poulains 2021. ICE MAN DU HOUSSOIT (Hunter’s Scendro x Ugano Sitte) acheté en 2020 par Spruce Meadows, Canada, signe également ses premières saillies Outre-Atlantique la même année. La palme de l’étalon le plus demandé par nos éleveurs US revient à CASQUINO (Cash and Carry x Quinar). L’étalon allemand a notamment tourné au niveau international sur 1.55m, sous la selle de Jan Vermeiren (BEL), Edwina Tops-Alexander (AUS) ainsi que Daniel Deusser (GER), avec lequel il a d’ailleurs remporté la médaille d’argent lors de la finale des 7 ans du World Championship de Lanaken.

Une belle progression à noter cette année également du côté des poulains qui seront plutôt destinés au dressage. Ils sont en effet bien plus nombreux qu’a l’accoutumée et également issus d’étalons ou de lignées d’étalons de niveaux Grand Prix tels que DONARWEISS GGF (De Niro x Hohenstein I), REDWINE (Rotspon x Matcho X), DANCINO CH (Danciano x Redwine), … Une belle avancée, d’autant plus qu’aux USA l’une des disciplines les plus répandues est le hunter, combinant l’obstacle et le dressage, d’où le fait que peu d’éleveurs prennent le parti d’utiliser des souches « 100% dressage ».

En bref, du beau monde côté paternel. Bien entendu, les lignées maternelles ne sont pas en reste et sont également composées des meilleures souches afin de produire des poulains et pouliches d’une grande qualité, tant en capacités physiques qu’en tempérament. Cette année « pause » qu’a été 2020 aura eu au moins quelques avantages pour certains. De fait, les éleveurs ont eu un panel large de nouvelles possibilités inédites, en termes de choix de juments disponibles à la reproduction notamment et la « récolte » 2021 aura été plus que fructueuse. Passion, savoir-faire, patience et opportunités : le combo gagnant pour un futur remarquable !

Morgane Libotte

Avenue Prince de Liège 103 bte 4 5100 NAMUR (Jambes) - Belgique

Tel. : +32 81 330 660 (9 à 12 h de préférence) Fax : +32 81 330 666

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op eenvoudige aanvraag.

Bulletin d’Information édité par la Société Royale “Le cheval de sport belge” asbl Studbook SBS

FAUSTINO DE TILI

DONARWEISS GGF

CASQUINO en compagnie de sa propriétaire Ronda Stavisky ©

PHANTOM R en compagnie de son éleveuse

Ronda Stavisky

ICE MAN DU HOUSSOIT

11 Le cheval de sport belge Janvier/Février 2022

HORTUS D’HOOGPOORT

« Je crois en son potentiel et je ne suis pas le seul ! »

HORTUS D’HOOGPOORT (Diamant de Semilly x Acorado), né en 2012 chez Patrick Dalle à Asse, a fait preuve d’une belle régularité cette année et nous a montré ses qualités et ses moyens dès son premier ranking. Du haut de ses 8 ans, il a accumulé les parcours sans faute et exemplaires en Grand Prix. Ce 21 novembre, il s’est classé 5ème du GP 1.45m au CSI2* de Lier (BEL), sous la selle de Marine Scauflaire ! Une belle performance qui nous donne l’occasion d’interviewer son éleveur.

« Cet étalon est un fils du célèbre DIAMANT DE SEMILLY et de la jument Elite Obstacle VESTALE D’HOOGPOORT (par Acorado) que j’ai fait naître », explique Patrick Dalle qui nous raconte les choix qu’il a effectué pour son élevage. : « Je suis à moitié français, j’ai participé à de nombreux concours hippiques en France et je suis allé dans différents élevages en Normandie pour chercher de bonnes

souches. C’est ainsi que j’ai acheté ASHLY DE BAUGY alors qu’elle n’avait que 3 ans.

Ashly m’a donné de très bons produits, dont Vestale d’Hoogpoort E.O. et CHIPIE D’HOO GPOORT R.O. (par Calvaro), championne de Belgique des 3 ans à Gesves en 2011.

Pour le choix du père, Diamant de Semilly s’imposait car la mère n’est pas très grande mais elle a beaucoup de sang, Diamant pouvait ramener de la force et je ne me suis pas trompé. Cet étalon a besoin de juments qui ont de l’énergie, sinon les résultats sont un peu lourds ».

L’éleveur poursuit : « Je préfère travailler mes chevaux tranquillement, sans les presser, et j’ai procédé de la même manière avec Hortus. Je ne fais pas le cycle classique. Je commence à les sortir un peu à 4 et 5 ans, en régional, je prends le temps. Même si le cheval fait 4 points, ça m’est égal, il doit apprendre son métier. A 6 ans, je les sors en international pour qu’ils découvrent d’autres pistes et apprennent le métier autrement. Hortus a été monté par divers cavaliers puis par ma nièce, Louise Dalle. Marine Scauflaire a commencé à concourir

avec lui en 2020. Il a facilement franchi les étapes : les 6 ans, les 7 ans. Même pour son premier concours international, il était dans le chrono. Il a fait plusieurs bons résultats à l’étranger en GP 2*. Tout cela, c’est grâce au très bon travail de Marine Scauflaire, elle y est pour beaucoup».

Une carrière de reproducteur

« Je compte garder Hortus étalon », annonce Patrick Dalle, « car son rôle de reproducteur n’entache nullement sa carrière sportive. Il a été prélevé pour la première fois cette année, 8 poulains vont naître en 2022 et il reste très brave, facile. Il n’y a pas d’influence sur son compor tement et comme ses résultats sportifs sont très bons, je sais qu’il y aura de la demande pour les saillies… »

L’âge idéal pour les J.O. 2024

Hortus d’Hoogpoort est-il à vendre ? « Bonne question ! », répond son naisseur et propriétaire. « Au départ non, je refuse. J’ai déjà décliné des sommes importantes. Mais je pense que dans les années à venir, les propositions seront telles que je serai obligé d’accepter. Il a l’âge idéal pour les J.O. de Paris 2024 : il ne sera ni trop jeune, ni trop vieux. A ce stade, les propositions deviennent impos sibles à refuser. Ce ne sont évidemment que des suppositions, il faut que le cheval continue à évoluer. Je crois en son potentiel… et je ne suis pas le seul. » Encore un SBS à suivre attentivement !

Ch. Rasir

Un mental de guerrier

En parallèle à sa carrière sportive, l’étalon de Patrick Dalle va poursuivre son rôle de reproducteur

Patrick Dalle a inscrit ses premiers produits SBS en 1991

HORTUS D’HOOGPOORT

(Diamant de Semilly x Acorado) au Championnat de Belgique des 7 ans à Opglabbeek sous la selle de Marine Scauflaire

HORTUS D’HOGGPOORT (Diamant de Semilly x Acorado) et Marine Scauflaire au concours Jump’Est de Rosières-aux-Salines en mai 2021