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Tous droits réservés - Les Echos 20126/3/2012P.4France

Les « cadres sup » femmes gagnent 8 % de moins que les hommes Selon différentes études, les écarts salariaux entre hommes et femmes en France s’inscrivent dans la moyenne européenne.

En dépit de la multiplication des lois, la France peine à montrer l’exemple en matière d’égalité salariale entre hommes et femmes. Selon un rapport de la Commission européenne publiévendredi,l’écartderémunération hommes-femmes y atteignait 16 %en2010.C’estàpeinemieuxque la moyenne européenne (16,4 %), avec de forts écarts entre pays, de 2 % en Pologne à 27 % en Slovaquie. La France se classe derrière l’Italie (6 %) ou la Suède mais devant l’Angleterre (19 %) et l’Allemagne (23 %), où les difficultés à faire garder ses enfants poussent plus de femmes à opter pour un temps partiel. La Commissiondéploreaussiquesil’écarttendà s’éroder en Europe, il s’est un peu recreusé en France, au Portugal et dans des pays de l’Est. Il faut noter que cet écart est « brut », et non à poste et temps de travail égaux. Il traduit donc aussi, mais en partie seule-

ment, des différences de carrière, subiesounon :lesfemmestravaillent plus dans des secteurs moins rémunérateurs (santé, éducation, etc.), ont des parcours plus hachés (congés maternité et parentaux) et sont plus en temps partiel. Dans le ventre mou de l’Europe

Le cabinet de conseil Mercer dévoile de son côté ce matin une étude menée auprès de 264.000 cadres de 5.000 entreprises en Europe. Il en ressort qu’en France les femmes cadres supérieurs gagnent, à poste de même niveau hiérarchique, 8 % de moins que les hommes (voir graphique). C’est un écart inférieur à celui constaté en Allemagne (10 %) et en Espagne, similaire à celui mesuré en Suède, mais plus marqué qu’au Royaume-Uni (6 %) et en Italie. L’étude pointe aussi que ces écarts salariaux s’accentuent, partout, à l’échelon des cadres dirigeants (membres du comité exécutif). Il atteint alors 14 % en France, ce qui place là aussi l’Hexagone dans le ventre mou des grands pays euro-

péens. Cet écart s’explique en partie, analyse Mercer, par la plus forte propension des femmes dirigeantes à occuper les fonctions support (RH, communication), moins rémunérées. Mercer a aussi mesuré la part de femmes parmi les cadres supérieurs. Ce classement est dominé par les pays de l’Est, avec de 35 % à 40 % de femmes, et témoigne d’une certaine homogénéité en Europe de l’Ouest et du Nord, avec de 25 % à 30 % de femmes (28 % en France), sauf en Allemagne (20 %). Ces faibles proportions rappellent l’importance du plafond de verre dans la carrière des femmes, a fortiori mères. Constatant que seuls 13,7 % des administrateurs des grandes entreprises européennes sont des femmes, Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, a lancé hier des consultations sur l’instauration de quotas dans les conseils d’administration. Le projet risque de diviser les Etats membres mais certains, dont la France, ont déjà adopté ce type de mesures. DEREK PERROTTE


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