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Etab=MK1, Timbre=H452, TimbreDansAdresse=Faux, Version=W2000/Charte7, VersionTravail=W2000/Charte7

Direction de la Diffusion et de l'Action Régionale Département Insee Info Service Division Communication Externe Bureau de presse

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Dossier suivi par : Bureau de presse Tél. : 01 41 17 57 57 Fax : 01 41 17 68 95 Mél : bureauͲdeͲpresse@insee.fr

Paris, le 07 mars 2012 N° 048/DG75ͲH452/

SOUS EMBARGO JUSQU’AU 8 MARS À 00h00

Nouveauté dans la collection Insee Références : « Femmes et hommes Ͳ Regards sur la Parité », édition 2012 L’Insee fait le point sur la situation des femmes et des hommes dans la société française : démographie, famille, santé, éducation, activité, revenus, loisirs, pouvoir… À l’occasion du 8 mars, journée internationale des femmes, trois contributions sont mises à disposition : Ͳ L’édition 2012 de l’ouvrage Regards sur la parité, avec en particulier un retour sur les deux dernières décennies et deux dossiers sur les inégalités entre les sexes au moment de la retraite et sur la répartition des tâches domestiques entre les femmes et les hommes. Ͳ Des données nationales et régionales sur insee.fr - Des publications régionales

« Femmes et hommes Ͳ Regards sur la Parité », édition 2012 I. Quels changements dans la vie des femmes et des hommes depuis vingt ans ? 1. Comment les histoires de vie féminines et masculines se différencientͲelles actuellement ? L’espérance de vie des femmes est aujourd’hui de 85 ans, et celles des hommes de 78 ans. Entre 1990 et 2010, les hommes ont gagné 5 années de vie, les femmes, 4 années. Les hommes ont légèrement réduit leur retard, notamment grâce au recul des morts violentes (accidents, suicides). Malgré cela, les femmes vivent toujours presque 7 ans de plus que les hommes. Les femmes franchissent les principales étapes de la vie familiale plus tôt que les hommes. En 2008, à 20 ans, la moitié d'entre elles ont quitté le foyer parental, contre 22 ans pour les hommes. Ces âges ont peu varié depuis 1990. En revanche, l’âge auquel la moitié des jeunes vit en couple a augmenté d’un an et demi (24 ans et demi pour les femmes et 27 ans pour les hommes en 2008). Plus tardives, les unions sont aussi plus fragiles. Le nombre de familles monoparentales a connu une progression très vive (+70 % entre 1990 et 2010). Cependant, sur les 20 dernières années, la durée de vie passée en couple n’a pas changé, autour de 37Ͳ38 ans. Le report des âges de mise en couple et la fragilisation des unions, qui ont réduit la durée de vie en couple de plus de deux ans avant 60 ans ont été compensés par les gains d'espérance de vie, qui ont augmenté la durée que l'on passe en couple après 60 ans. Les deux effets se compensent. C'est le nombre d'années passées à vivre seul dans son logement qui augmente : + 3,6 ans entre 1990 et 2008 pour les hommes et + 3,2 ans pour les femmes, principalement avant 60 ans. Avec les modes de vie de 2008, un homme passe ainsi 10 ans de sa vie seul dans son logement (les deux tiers avant 60 ans), et une femme 15 ans (les deux tiers après 60 ans).

SOUS EMBARGO JUSQU’AU 8 MARS À 00h00

18 bd Adolphe Pinard - 75675 PARIS CEDEX 14 - FRANCE - www.insee.fr Tél. standard : 01.41.17.50.50 - N° SIRET : 120 027 016 00019 - Code APE : 84.11Z - Service Insee Contact : 09 72 72 4000 - (tarification "appel local") RÉPUBLIQUE FRANÇAISE


2. Activité, emploi et salaires, la parité progresse mais parfois lentement Les femmes sont de plus en plus présentes sur le marché du travail avec un taux d’activité (15Ͳ64 ans) qui passe de 59 % en 1990 à 66% en 2010. Pour les hommes, ce taux passe de 76 à 75 %. Les femmes restent par ailleurs plus exposées au chômage, mais l'écart avec les hommes diminue nettement. Elles interrompent par ailleurs plus fréquemment que les hommes leurs carrières, notamment pour s'occuper de leurs enfants. En 2010, 18 % des femmes de 30 à 35 ans sont inactives (au sens de l’activité professionnelle), contre 4 % des hommes. L'emploi féminin est par ailleurs très marqué par le temps partiel. En 2010, 31 % des femmes salariées travaillent à temps partiel, contre 7 % de leurs collègues masculins. Avec un temps partiel souvent subi, les femmes restent trois fois plus souvent en sousͲemploi que les hommes. De plus en plus qualifiées, les femmes représentent aujourd'hui 39 % des cadres contre 30 % il y a vingt ans. L’emploi non qualifié est également plus féminin : 62 % de femmes aujourd'hui contre 56 % en 1990. Mais le marché du travail reste très clivé selon le sexe et depuis vingt ans, la mixité a progressé lentement, surtout dans les métiers les moins qualifiés. L'emploi dans les services s’est ainsi féminisé (1990 : 51 % de femmes, 2010 : 55 %). L'emploi industriel est devenu quant à lui de plus en plus masculin (1990 : 31 % de femmes, 2010 : 28 %). En matière de revenu salarial, l’écart entre femmes et hommes s’est quelque peu réduit, en passant de 29 % en 1991 à 25 % en 2009.

II. Qualité de vie : les femmes sont globalement plus désavantagées que les hommes En 2010, 13% des femmes de 18 ans et plus ont des conditions de vie matérielles difficiles contre 11% des hommes. Ceci est lié en partie à leur situation familiale. Elles sont notamment plus souvent à la tête de familles monoparentales, ou seules après 60 ans. Les femmes sont par ailleurs légèrement plus exposées que les hommes à l’insécurité physique en général ; elle le sont deux fois plus aux violences intra ménages (2, 5 % contre 1,3 % en 2009 ou 2010). Si la moitié des hommes comme des femmes s’accordent à dire que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur par leur employeur, ces dernières déclarent bénéficier de moins de promotions au sein de leur entreprise. Les femmes disposent également de 30 minutes de moins de temps de loisir que les hommes en moyenne et consacrent davantage de temps aux activités domestiques. Par ailleurs, bien qu’ayant fortement progressé ces dernières années, la part des femmes élues reste encore aujourd’hui nettement minoritaire à l’Assemblée Nationale (19 %), comme au Sénat (22 %). Les femmes ont une espérance de vie plus grande que celle des hommes, y compris en bonne santé. Elle peuvent espérer aujourd’hui vivre en bonne santé 1 an et 7 mois de plus que les hommes et sept années de plus au total. Avec 42% de titulaires du baccalauréat, les femmes sont plus diplômées que les hommes (39%). Si elles sont moins nombreuses à se trouver en grande difficulté face à l’écrit (11 % contre 14 % en 2004), la situation est inverse en calcul (16 % contre 11 %). Malgré cela, avec une moyenne de 7 sur une échelle de 0 à 10, le niveau de satisfaction dans la vie exprimé par les femmes est comparable à celui des hommes.

III. Inégalités entre femmes et hommes au moment de la retraite 1. Les pensions des femmes sont inférieures à celles des hommes et vont le demeurer En 2008, le montant moyen de la pension de droit propre s’élève à 833 € pour les femmes et représente 48% de la pension des hommes (1743 €). Les écarts de pension se réduisent au fil des générations mais persisteront à l’avenir. Ces écarts reflètent les différences de situation sur le marché du travail. Les femmes sont certes de plus en plus nombreuses sur le marché du travail, mais leur taux d’activité reste inférieur à celui des hommes, notamment parce qu’elles interrompent plus souvent leur activité pour élever leurs enfants. Par ailleurs, près de 30% d’entre elles travaillent à temps partiel et les salaires en équivalent temps plein des femmes demeurent inférieurs à ceux des hommes (20 % dans le secteur privé et environ 15% dans le secteur public). La persistance des écarts sur le marché du travail est également liée à la dissymétrie des rôles conjugaux et parentaux. Le temps qu’une femme consacre au total à son activité professionnelle entre 15 et 60 ans ne représente en moyenne que 67 % de celui d’un homme.

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2. Le système de retraite compense davantage les écarts de durée que les écarts de salaire La pension d’un assuré dépend principalement de sa durée d’assurance (plus faible pour les femmes) et de son salaire de référence (également plus faible). Mais le système de retraite inclut néanmoins des dispositifs de redistribution qui réduisent ces disparités. Les femmes bénéficient en particulier de droits familiaux liés aux enfants : majoration de durée d’assurance, assurance vieillesse des parents au foyer, etc. Ces droits compensent au moins en partie les écarts de durée. Pour les générations futures de retraitées, avec la montée de l’activité féminine, la durée d’assurance des femmes progressera et, avec les droits familiaux, rejoindra celle des hommes. En revanche, les écarts de salaire demeurent importants aujourd’hui et risquent fort de persister. 3. Les écarts de niveau de vie entre hommes et femmes retraités sont aujourd’hui limités Malgré des écarts importants de pension, le niveau de vie des femmes âgées (65 ans et plus) vivant seules n’est inférieur que de 10 à 20 % à celui des hommes et des femmes vivant en couple. Pour les veuves, les pensions de réversion permettent de maintenir, en moyenne, le niveau de vie antérieur au décès de l’époux. Les femmes divorcées ou célibataires à la retraite, plus diplômées que les autres femmes de leur génération, ont quant à elles en moyenne un niveau de vie comparable aux couples. À l’avenir, avec l’amélioration relative des pensions féminines, la situation des veuves deviendrait plus favorable que celle des retraitées célibataires ou divorcées. Avec la fragilisation des parcours conjugaux, le nombre de retraitées célibataires ou divorcées augmentera au fil des générations. Parmi elles, les femmes issues de catégories modestes ou peu diplômées pourraient être de plus en plus nombreuses. Des disparités croissantes pourraient être alors observées parmi les femmes retraitées vivant seules, selon qu’elles aient connu ou non des unions stables.

IV. En 25 ans, moins de tâches domestiques pour les femmes, l’écart avec les hommes se réduit L’écart de temps consacré aux tâches domestiques entre les femmes et les hommes s’est réduit de 40 % en 25 ans. En moyenne, il passe de 3 heures en 1986 à 1 heure et 48 minutes en 2010. Cette réduction est essentiellement liée à la diminution du temps passé par les femmes aux tâches domestiques, et non à l’augmentation du temps masculin consacré à ces activités. La répartition entre activité domestique et activité professionnelle demeure en effet très inégale entre les sexes. Le temps que les hommes consacrent aux tâches domestiques n’a pas évolué en 25 ans (2h par jour environ). Les femmes effectuent quant à elle en moyenne 4h de tâches domestiques quotidienne. La durée consacrée par les femmes à ces activités a diminué de 20 % (soit 1 heure) en 25 ans. Parmi ces différentes tâches (ménage, soins aux enfants, jardinage, bricolage, etc.), la baisse porte principalement sur le ménage et la cuisine. Les hommes passent un peu moins d’une demiͲheure par jour à s’occuper de leurs enfants, les femmes une heure. En 2010, les pères consacrent 9 minutes de plus par jour en moyenne à s’occuper de leurs enfants qu’en 1999. Toutefois, l’écart entre les pères et les mères reste stable car les mères y consacrent aussi plus de temps. Les tâches ménagères sont aussi peu appréciées par les hommes que par les femmes. Ils les classent selon le même degré de pénibilité et ce classement n’a pas changé depuis 1999. Plus les activités sont jugées comme des corvées, plus les écarts de participation entre les hommes et les femmes sont importants. Ainsi, 66 % des femmes et seulement 14 % des hommes participent à l’activité « repassage » jugée comme la plus déplaisante pour les deux sexes.

V. Les autres travaux abordés dans l’ouvrage 1. 62 % des bénéficiaires d’un CLCA à taux plein retravaillent quelques mois après être sortis du dispositif Le troisième dossier analyse les trajectoires professionnels des bénéficiaires du complément de libre choix d’activité (CLCA) à taux plein, prestation familiale versée aux parents qui ne travaillent plus pour s’occuper de leurs jeunes enfants.

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 8 MARS À 00h00 2. 38 fiches thématiques Les fiches thématiques complètent ces analyses et fournissent les chiffres essentiels, commentés et illustrés. Elles mettent en évidence, selon les thèmes, la persistance ou la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes.

Pour aller plus loin sur Insee.fr

À l’occasion du 8 mars, journée internationale des femmes, l’Insee actualise sur son site internet un grand nombre de tableaux statistiques. Retrouver sur Insee.fr :

x L’ensemble des données nationales mises à jour sur la page dédiée : 8 mars 2012 : Journée internationale des femmes

x Des données locales mises à jour dans la rubrique « Région » : Ͳ Aquitaine : Regards sur les hommes et les femmes en Aquitaine Contact : Michèle Charpentier Ͳ 05.57.95.03.89

Ͳ HauteͲNormandie : Situation comparée des femmes et des hommes en HauteͲNormandie Contact : Brigitte Bertan Ͳ 02.35.52.49.75

Ͳ NordͲPasͲdeͲCalais : Femmes et hommes Ͳ regards sur la parité Contact : Laurence Hanquez Ͳ 03.2062.88.96

Ͳ PoitouͲCharentes : Femmes en PoitouͲCharentes : 25 années d’évolution Contact : Nathalie Dupas Ͳ 05.49.30.00.30

Ͳ Réunion : La parité entre les femmes et les hommes à La Réunion Contact : MarieͲChristine Ehrhard Ͳ 02.62.48.89.51

Ͳ RhônesͲAlpes : La parité hommesͲfemmes en RhôneͲAlpes Contact Ͳ Sylvie Galha Ͳ 04.78.63.26.96

Des publications régionales x

Regards sur la parité en Auvergne Insee Auvergne Repères n°30 Ͳ Contact : Anna Mespoulhès Ͳ 04.73.19.78.65

x

Centre : L'égalité FemmesͲHommes, un objectif encore d'actualité Insee Centre Flash n°53 Ͳ Contact : Martine Blouin Ͳ 02.38.69.53.58

x

FrancheͲComté : Homme, femme : à chacun son métier InfoWeb n°84 Ͳ Contact : Annie Jobard Ͳ 03.8141.61.60

x

Les Franciliennes salariées : plus souvent à temps partiel et moins bien rémunérées que les hommes Ͳ ÎleͲ

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Hommes et femmes en LanguedocͲRoussillon : des écarts qui se réduisent, mais des clivages encores marqués Ͳ Repère Chiffres n°2 Ͳ Contact : JeanͲFrançois Gamba Ͳ 04.67.15.70.67

x

Vers la parité professionnelle : quarante ans d’évolution en Limousin

deͲFrance faitsͲetͲchiffres n°281 Ͳ Contact : Eric Bonnefoi Ͳ 01.30.96.90.51

x

Publication électronique ͲMars 2012 Ͳ Contact : Nathalie Garrigues Ͳ 05.55.45.20.42

Les Lorraines dans le monde du travail : la création d’entreprise, une opportunité Économie Lorraine n°279 Ͳ Contact : Brigitte Vienneaux Ͳ 03.83.91.85.45

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ProvenceͲAlpesͲCôte d’Azur : La palette des métiers exercés par les femmes est beaucoup plus réduite que celle des hommes Ͳ Synthèse Flash n°33 Ͳ Contact : Hélène Pigassou Ͳ 04.91.17.59.11 Écarts de salaires entre hommes et femmes dans les Pays de la Loire Informations statistiques n°447 Ͳ Contact : Clémence Culy Ͳ 02.40.41.76.15

COMMENT SE PROCURER REGARDS SUR LA PARITE 2012 ? Pour les journalistes : Ce document est disponible au Bureau de presse de l’Insee : Ͳ Tél. 01 41 17 57 57 ou bureauͲdeͲpresse@insee.fr Pour vos lecteurs : > Cet ouvrage est en ligne gratuitement sur internet : www.insee.fr Ͳ rubrique Publications et services > L’ouvrage peut être commandé en ligne sur internet : www.insee.fr Ͳ Acheter les publications Réf. : N° 048/DG75-H452/ du 07 mars 2012

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DOSSIER DE PRESSE

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Paris, le 7 mars 2012 N° 056/DG75ͲH452/

« Femmes et hommes Ͳ Regards sur la Parité », édition 2012 Sommaire du dossier de presse

x Fiche 1 : Quels changements depuis vingt ans dans la vie des hommes et des femmes ? x Fiche 2 : Qualité de vie des hommes et des femmes x Fiche 3 : Inégalités entre hommes et femmes au moment de la retraite en France x Fiche 4 : En 25 ans, moins de tâches domestiques pour les femmes, l’écart de situation avec les hommes se réduit Sommaire de l’ouvrage

18 bd Adolphe Pinard - 75675 PARIS CEDEX 14 - FRANCE - www.insee.fr Tél. standard : 01.41.17.50.50 - N° SIRET : 120 027 016 00019 - Code APE : 84.11Z - Service Insee Contact : 09 72 72 4000 - (tarification "appel local")

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE


SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 Quels changements depuis vingt ans dans la vie des hommes et des femmes ? Valérie Albouy, Catherine Beaumel, Pascale BreuilͲGenier, Fabienne Daguet, Zohor Djider Alice Mainguené1 1. Les âges de la vie x À partir du début des années 1990, l’écart d'espérance de vie entre hommes et femmes se réduit L'espérance de vie des femmes est aujourd'hui de 85 ans et celle des hommes de 78 ans. Les femmes vivent donc 7 ans de plus en moyenne que les hommes. Après avoir augmenté depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, cet écart se réduit depuis le début des années 1990. Entre 1990 et 2010, les hommes ont gagné 5 années de vie, les femmes, 4 années. Ce rattrapage s’explique principalement par une baisse de la mortalité masculine aux âges jeunes (recul des décès dus aux accidents et, dans une moindre mesure, aux suicides). En 2010, les taux de mortalité des hommes restent cependant trois fois supérieurs à ceux des femmes autour de 20 ans, et deux fois supérieurs entre 35 et 60 ans. Mais les hommes et les femmes ont principalement gagné des années de vie après 60 ans (+3 ans entre 1990 et 2010), notamment grâce à la baisse marquée de la mortalité liée aux maladies cardioͲvasculaires. Les hommes ont également commencé à bénéficier de la baisse de la mortalité liée aux tumeurs, baisse que connaissaient déjà les femmes. x Stabilité de l’âge de départ du foyer parental et mise en couple plus tardive Les femmes franchissent les principales étapes de la vie familiale plus tôt que les hommes. Elles quittent le foyer parental en moyenne deux ans plus tôt que les hommes. Les âges de départ du foyer parental ont par ailleurs peu varié depuis 1990. En revanche, par rapport à 1990, hommes et femmes s'installent plus tard en couple. L’âge où la moitié des jeunes vit en couple a augmenté d’un an et demi pour les deux sexes : 24 ans et demi pour les femmes et 27 ans pour les hommes en 2008. De même, l’âge médian à la naissance des enfants a augmenté de deux ans. Plus tardives, les unions sont aussi plus fragiles. Le nombre de familles monoparentales a connu une progression très vive depuis 1990 : + 70 % entre 1990 et 2008. Les hommes vivent plus souvent que les femmes avec des enfants dont ils sont beauxͲparents. En 2006, parmi les hommes vivant avec au moins un enfant mineur, 7 % sont beauxͲparents d’au moins un enfant, contre 2 % des femmes. x Les années de vie gagnées sont principalement des années vécues seul(e) La durée de vie en couple est restée stable, autour de 37Ͳ38 ans en 1990 et en 2008 : le report des âges de mise en couple et la fragilisation des unions sont compensés par l'allongement de la vie. Ce dernier augmente la durée de vie en couple après 60 ans. Le nombre d'années passées à vivre seul augmente : + 3,6 ans entre 1990 et 2008 pour les hommes et + 3,2 ans pour les femmes, principalement avant 60 ans. Avec les modes de vie de 2008, un homme passe 10 ans de sa vie seul dans son logement (les deux tiers avant 60 ans), et une femme 15 ans (les deux tiers après 60 ans). * Valérie Albouy, Pascale Breuil, Alice Mainguené, Zohor Djider, Insee

Femmes et Hommes Ͳ Regards sur la parité 2012 07/03/12


SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 90

en années 80

15 ans (+ 3 ans)

seul

70

5 ans (+1 an)

10 ans (+4 ans) 1 an

parent isolé

60

en couple (37-38 ans)

50

40

30

6 ans

autre (colocation, structures collectives…)

5 ans (+1 an)

20

10

22 ans

enfant

24 ans

0

Femmes

Hommes

Espérance de vie selon la situation familiale Champ : France. Lecture : si les hommes connaissaient, à chaque âge, la répartition par situation familiale et les conditions de mortalité de 2008, ils passeraient en moyenne 10 ans de leur vie seuls dans leur logement. Source : Insee, recensements de la population 1990 (sondage au quart) et 2008 (exploitations complémentaires), statistiques de l'état civil et estimations de population (calcul des auteurs).

2. À l'école : les filles creusent l'écart Les filles réussissent mieux aujourd'hui à l'école que les garçons. Elles ont de meilleurs résultats, font des scolarités plus longues, redoublent moins, et sortent plus diplômées du système éducatif. Depuis 20 ans, les écarts se creusent entre les filles et les garçons, notamment sur le niveau de diplôme en sortie du système éducatif. Les jeunes femmes étaient déjà plus nombreuses à être diplômées du supérieur en 1991 mais en vingt ans, l'écart s'est considérablement amplifié ; il est de plus de 10 points aujourd'hui. En 1991, la proportion de femmes de 25 à 29 ans diplômées du supérieur était de 22 % ; elle est 48 % en 2010. Dans le même temps, la proportion d'hommes de 25 à 29 ans détenant un diplôme du supérieur est passée de 20 % à 37 %. L'écart est donc passé de 2 points en 1991 (22% contre 20%) à 11 points aujourd'hui (48% contre 37%). 3. Des femmes de plus en plus présentes sur le marché du travail x Davantage de femmes sur le marché du travail, parmi les cadres mais aussi parmi l'emploi non qualifié L’écart de taux d’activité entre hommes et femmes était de 18 points en 1990, avec un taux d’activité de 76% pour les hommes et de 59 % pour les femmes. En 2010, cet écart est de 9 points, le taux d’activité des femmes étant de 66 % et celui des hommes de 75 %. Les femmes sont donc de plus en plus présentes sur le marché du travail, avec une évolution à double tranchant. De plus en plus qualifiées, les femmes représentent aujourd'hui 39 % des cadres contre 30 % il y a vingt ans. Parallèlement, la structure de l'emploi non qualifié, qui regroupe un salarié sur cinq, a changé. De plus en plus tertiaire, cet emploi est également plus féminin qu'il y a 20 ans. Il est occupé à 62 % par des femmes aujourd'hui, contre 56 % en 1990. Le marché du travail reste par ailleurs très clivé selon le sexe. Peu de métiers approchent la parité, et la mixité a progressé lentement depuis vingt ans, surtout dans les métiers les moins qualifiés. Ce clivage que l’on

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 retrouve au niveau des grands secteurs d'activité s'est renforcé depuis 20 ans. L'emploi dans les services est devenu de plus en plus féminin (55 % de femmes en 2010, 51 % en 1990). L'emploi industriel est devenu lui de plus en plus masculin (28 % de femmes en 2010 contre 31% en 1990). x Un emploi féminin marqué par l'importance du temps partiel et la fréquence des interruptions de carrière Les femmes se portent de plus en plus sur le marché du travail, se rapprochant des comportements d'activité des hommes, mais elles s'interrompent plus fréquemment que les hommes, notamment pour s'occuper de leurs enfants. Les écarts de taux d'activité entre hommes et femmes restent donc importants aux âges où les personnes ont de jeunes enfants à charge. En 2010, entre 30 et 35 ans, par exemple, 18 % des femmes sont inactives (au sens de l’activité professionnelle), contre 4 % des hommes. L'emploi féminin est par ailleurs très marqué par le temps partiel. La proportion d'emplois à temps partiel a augmenté entre 1990 et 2010, passant de 12 % à 17 %. Cette augmentation est concentrée dans les années 1990, où les emplois à temps partiel bénéficiaient d'abattements de charge spécifiques. Elle va de pair avec le développement de certains emplois du tertiaire. En 2010, 31 % des femmes salariées travaillent à temps partiel, contre 7 % de leurs collègues masculins. Cette proportion est passé de 24 à 31% entre 1990 et 2010. L'importance du temps partiel dans l'emploi féminin s'explique par leurs contraintes de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Elle est aussi liée aux types d'emplois qu'elles occupent car le recours au temps partiel est fréquent dans les métiers peu qualifiés du tertiaire, exercés surtout par des femmes. Avec ce temps partiel, souvent subi, les femmes et les hommes qui occupent ces postes sont en sousͲemploi. En 2010, 9 % de femmes étaient en sousͲemploi, contre seulement 3 % des hommes. x Les femmes restent surexposées au chômage, mais l'écart avec les hommes diminue nettement Avec des taux de chômage respectifs de 6,2 % et 10,2 %, l’écart de taux de chômage entre hommes et femmes s’établissait à 4 points en 1990. Il est de moins d’un point en 2010. Ce constat est encore plus marqué chez les plus jeunes. En effet, chez les 20Ͳ24 ans et les 25Ͳ29 ans, les écarts de taux de chômage entre hommes et femmes, qui se situaient dans une fourchette de 4 à 5 points en défaveur des femmes en 1990, sont presque nuls en 2010. x Un écart de revenu salarial de 29 % en 1991 et de 25 % en 2009 Les femmes ont des revenus inférieurs à ceux des hommes. Pour les non salariés, l’écart est de 27%. L'écart de revenu salarial (total des salaires perçus sur une année) pour les salariés est de 25%. Cet écart provient principalement de salaires horaires plus faibles. Le salaire à temps de travail égal (en équivalent temps plein) des femmes est en effet inférieur à celui des hommes de20 % dans le privé et d’environ 15 % dans le public. Il s'explique également par un nombre de jours travaillés inférieur sur l’année et par le temps partiel. Cet écart salarial entre homme et femmes a légèrement diminué au cours des vingt dernières années. Il s'est réduit au tout début des années 1990, dans le prolongement d'une longue tendance remontant aux années 1950. Il est ensuite resté stable entre 1995 et 2008. L’écart a de nouveau un peu diminué en 2009 avec la crise, car la baisse des rémunérations variables a davantage concerné les hommes.

Femmes et Hommes Ͳ Regards sur la parité 2012 07/03/12


SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 Qualité de vie des hommes et des femmes Valérie Albouy, Michel Duée, Pascal Godefroy

Si l’on parcourt les principales dimensions de l’existence qui façonnent la qualité de vie, les femmes sont globalement plus souvent désavantagées que les hommes. Elles sont plus exposées à des conditions de vie matérielles difficiles. Par ailleurs, elles disposent de moins de temps de loisir et consacrent davantage de temps que les hommes aux activités domestiques. En termes de représentation politique, les femmes restent très minoritaires au Parlement. Enfin, elles sont un peu plus souvent victimes de violences physiques que les hommes. À l'inverse, elles ont une espérance de vie plus grande (y compris en bonne santé), ce qui explique qu’elles vivent plus souvent seules. Plus diplômées, elles sont également moins nombreuses à se trouver en difficulté face à l’écrit que les hommes. Cela étant, s’agissant de la satisfaction dans la vie, notion qui renvoie au bienͲêtre ressenti des personnes, on n’observe pas d’écart entre les hommes et les femmes ; sur une échelle de 0 à 10, ils déclarent en moyenne une satisfaction dans la vie de 7. • Les femmes sont davantage exposées à des conditions de vie matérielles difficiles En 2010, parmi l'ensemble des personnes de 18 ans et plus, 13 % des femmes vivent dans un ménage pauvre en conditions de vie, contre 11 % des hommes. Ceci est lié pour partie à une situation moins favorable sur le marché du travail, dont les répercutions se font sentir jusqu'à la retraite. Elles sont également plus souvent que les hommes à la tête de familles monoparentales, et seules aux âges élevés. • Les femmes disposent de moins de temps de loisir En 2010, les hommes bénéficient en moyenne de 5h14 de temps libre (loisirs et temps de sociabilité) par jour, soit une demiͲheure de plus que les femmes. Les différences sont particulièrement nettes pour les jeux et Internet (+ 16 minutes pour les hommes), la télévision (+ 13 minutes) et le sport (+ 8 minutes). Les femmes consacrent en revanche plus de temps aux relations avec la famille et les amis (+ 7 minutes). Les femmes passent aussi un peu plus de temps (+ 12 minutes) aux activités productives (emploi et travail domestique). Mais la répartition entre les deux activités est très différente chez les hommes et les femmes : ces dernières consacrent plus de temps aux activités domestiques. • Les femmes restent largement minoritaires à l’Assemblée nationale comme au Sénat Aux élections législatives, la part des femmes parmi les élus est passée de 1% à 19% entre 1958 et 2007. La part des femmes élues au Sénat a progressé sur la dernière décennie : 11 % en 2001, 17 % en 2004, 22 % en 2008 et en 2011. Les femmes restent cependant nettement minoritaires à l’Assemblée nationale comme au Sénat. • Les femmes sont un peu plus souvent victimes de violences physiques Les femmes sont plus souvent victimes que les hommes de violences à l'intérieur de leur ménage (violences physiques ou sexuelles : 2,5 % contre 1,3 % en 2009 ou 2010), ou de violences sexuelles hors de leur ménage (1,0 % contre 0,3 %). Ces violences concernent surtout les jeunes femmes. 2 % des femmes de 20 à 30 ans déclarent avoir été victimes d’au moins un acte de violence sexuelle hors ménage au cours des deux dernières années, contre 1 % pour les femmes de 30 à 59 ans et 0,1 % pour celles de 60 ans ou plus. Le sentiment d’insécurité est également nettement plus répandu chez les femmes que chez les hommes. En 2011, 14 % des femmes se sentent souvent ou de temps en temps en insécurité dans leur quartier, contre 7 % des hommes. L’écart atteint même 10 points pour les personnes de moins de 30 ans (18 % pour les femmes contre 8 % pour les hommes).

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 • Le manque de reconnaissance au travail concerne autant les hommes que les femmes Lorsqu'ils ont un emploi, hommes et femmes ne font pas face aux mêmes pénibilités au travail. Les hommes travaillent davantage sur des postes physiquement exigeants (par exemple de nuit, ou exposés à des produits toxiques) tandis que les femmes sont plus exposées aux pénibilités liées à des tâches répétitives. Il y a en revanche peu d'écarts entre hommes et femmes pour ce qui concerne la pression ressentie au travail, les difficultés avec les collègues ou un public lorsqu'ils sont concernés. Près d'une personne en emploi sur deux pense que son employeur ne reconnaît pas son travail à sa juste valeur, et ce manque de reconnaissance concerne autant les hommes que les femmes. Mais les femmes déclarent davantage ne pas avoir de possibilités de promotion au sein de leur entreprise. À l'inverse... • Les femmes ont une espérance de vie plus grande, y compris en bonne santé Les femmes ont une espérance de vie plus grande que les hommes, y compris pour le total des années « en bonne santé ». Elles peuvent espérer aujourd'hui vivre en bonne santé 1 an et 7 mois de plus que les hommes et 7 années de plus au total. En 2010, l'espérance de vie en bonne santé est ainsi de 64,2 ans pour les femmes et 62,4 ans pour les homme. L'espérance de vie globale des femmes est de 85 ans contre 78 ans pour les hommes. En revanche, puisqu'elles vivent plus longtemps que les hommes en moyenne, les femmes sont davantage confrontées aux pathologies liées au vieillissement. Elles ont également une perception moins bonne de leur état de santé. À âge donné, les femmes se déclarent en moins bonne santé que les hommes. • Plus diplômées, les femmes sont moins nombreuses à se trouver en difficulté face à l’écrit Dans l'ensemble de la population, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir eu le baccalauréat (ou équivalent). En 2010, 42 % des femmes sont titulaires du baccalauréat contre 39 % des hommes. De fait, elles ont commencé à avoir de meilleures scolarités que les hommes dans les années 1970, ce qui a progressivement réduit dans l’ensemble de la population l’écart de niveau d’éducation entre hommes et femmes, jusqu’alors à l’avantage des premiers. Les femmes sont un peu moins souvent en difficulté face à l’écrit que les hommes. En 2004, 11 % des femmes de 18 à 65 ans ont des difficultés graves ou assez fortes dans les domaines fondamentaux de l’écrit (écriture, lecture, compréhension d’un texte, etc.) contre 14 % des hommes. En revanche, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir de sévères difficultés en calcul (16 % contre 11 %). Malgré cela... • En moyenne, hommes et femmes ont un niveau de satisfaction de leur vie comparable Malgré des écarts de situations objectives dans la plupart des facteurs qui jouent sur la qualité de vie, hommes et femmes déclarent en moyenne le même niveau de satisfaction global de leur vie. Sur une échelle de 0 à 10, ils déclarent en moyenne une satisfaction dans la vie de 7.

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 Inégalités entre hommes et femmes au moment de la retraite en France Carole Bonnet et JeanͲMichel Hourriez, Ined, avec la collaboration de Marion Bachelet, Insee.

En dépit de la progression de l’activité féminine et de droits familiaux liés aux enfants, les niveaux de pension de droit propre des femmes sont très inférieurs à ceux des hommes. Même si l’écart se réduit progressivement, il devrait persister pour les générations de femmes actuellement actives. L’acquisition de droits individuels à la retraite a toujours été et devrait demeurer plus difficile pour les femmes, compte tenu de leur moindre présence sur le marché du travail et de leurs salaires plus faibles, en raison notamment de leur implication plus importante dans les tâches domestiques et les soins aux enfants. Pour autant, les femmes qui sont aujourd’hui à la retraite disposent d’un niveau de vie comparable aux hommes puisqu’elles sont soit mariées soit veuves, auquel cas elles bénéficient de pensions de réversion. Cependant, à l’avenir, le rôle protecteur des pensions de réversion et de la vie en couple va s’affaiblir avec la fragilisation des parcours matrimoniaux et conjugaux. I. Les pensions des femmes sont inférieures à celles des hommes et vont le demeurer x En 2008, le montant moyen de la pension de droit propre s’élève à 833 € pour les femmes contre 1743 € pour les hommes Dans les générations actuellement à la retraite (nées avant 1944), les écarts de pension entre hommes et femmes sont importants. En moyenne, la pension de droit propre (c’estͲàͲdire hors réversion) des femmes ne représente que 48 % de celle des hommes. x Les écarts de pension se réduisent au fil des générations mais vont persister Le ratio rapportant la pension moyenne de droit propre des femmes à celle des hommes progresse au fil des générations : de 44 % pour la génération 1924Ͳ1928 à 56 % pour la génération 1939Ͳ1943. Dans les générations futures de retraités, ce ratio poursuivra sa progression sans atteindre la parité. Selon les dernières projections, il progresserait d’abord rapidement, atteignant 70 % pour les générations nées dans les années 1950, puis plus lentement, atteignant 80 % pour les générations nées dans les années 1970. x Les écarts de pension reflètent les écarts sur le marché du travail, et ces derniers ne se réduisent plus Trois facteurs : taux d’activité, durée du travail et salaire

Le taux d’activité des femmes est inférieur à celui des hommes L’activité féminine continue de progresser. À tout âge, le taux d’activité des femmes tend à s’accroître au fil des générations. Toutefois, pour les femmes de 25 à 45 ans, cette progression s’est fortement ralentie avec la persistance des interruptions d’activité liées aux naissances. Les femmes travaillent plus souvent à temps partiel L’emploi à temps partiel est devenu plus fréquent. Au début des années 1980, 15 % des femmes étaient à temps partiel. Depuis près de quinze ans, cette part s’est stabilisée autour de 30 %. Les salaires des femmes demeurent inférieurs à ceux des hommes Enfin, les écarts salariaux ont pratiquement cessé de se réduire depuis le milieu des années 1990. Les salaires des femmes sont actuellement inférieurs de 20 % à ceux des hommes dans le secteur privé (en équivalent temps plein) et d'environ 15% dans le secteur public. La répartition des activités professionnelles et domestiques au sein du couple reste

dissymétrique La persistance des écarts sur le marché du travail est liée à la dissymétrie des rôles conjugaux et parentaux. Le temps qu’une femme consacre au total à son activité professionnelle entre 15 et 60 ans ne représente en moyenne que 67 % de celui d’un homme.

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 II. Le système de retraite compense davantage les écarts de durée que les écarts de salaire La pension d’un assuré dépend principalement de sa durée d’assurance et de son salaire de référence. Or, les femmes ont à la fois des durées d'assurance plus faibles que les hommes (activité plus réduite) et des salaires plus faibles (temps partiel et écarts de salaire horaire). x Les droits familiaux liés aux enfants compensent en partie les écarts de durée d’assurance Le système de retraite inclut néanmoins des dispositifs de redistribution qui réduisent les disparités entre hommes et femmes. Les femmes bénéficient en particulier de droits familiaux liés aux enfants : majoration de durée d’assurance, assurance vieillesse des parents au foyer, etc. Ces droits majorent leur durée d’assurance et compensent au moins en partie les écarts de durée. x Les écarts de salaire vont devenir la cause principale des écarts de pension Pour les générations futures de retraitées, avec la montée de l’activité féminine, la durée d’assurance des femmes progressera, et les écarts de durée d’assurance entre hommes et femmes devraient disparaître Ͳ voire s’inverser Ͳ grâce aux droits familiaux. En revanche, les écarts de salaire Ͳ intégrant les effets du temps partiel Ͳ ne sont pas ou peu compensés et vont persister à l’avenir. Ils deviendront ainsi la cause principale des écarts de pension entre hommes et femmes. x À l’avenir, les femmes partiraient à la retraite au même âge que les hommes Aujourd’hui, en raison d’une durée d’assurance insuffisante, les femmes attendent plus souvent l’âge du taux plein pour liquider leur pension. Elles partent à la retraite en moyenne plus tard que les hommes : 61,8 ans pour les femmes contre 61,4 ans pour les hommes en 2009 au régime général. À l’avenir (auͲdelà de 2020), en raison de la progression de la durée d’assurance des femmes, les femmes partiraient à la retraite en moyenne au même âge que les hommes, voire plus tôt. III. Les écarts de niveau de vie entre hommes et femmes retraités sont aujourd’hui limités x Malgré des pensions faibles, les femmes seules à la retraite ont un niveau de vie proche de celui des couples de retraités Malgré les écarts importants de pension de droit propre entre hommes et femmes, le niveau de vie des femmes âgées (65 ans et plus) vivant seules, qu’elles soient veuves, célibataires ou divorcées, n’est inférieur que de 10 à 20 % à celui des hommes et des femmes vivant en couple. Pour les veuves, les pensions de réversion jouent un rôle important. Les pensions de réversion permettent de maintenir, en moyenne, le niveau de vie antérieur au décès de l’époux. Les femmes divorcées ou célibataires à la retraite ont aujourd’hui en moyenne un niveau de vie comparable aux couples parce qu’elles sont plus diplômées que les autres femmes de leur génération. x À l’avenir, la situation des veuves deviendrait plus favorable que celle des retraitées célibataires ou divorcées Le niveau de vie des veuves devrait augmenter relativement aux couples, grâce à l’amélioration relative des pensions féminines au fil des générations. Les veuves cumuleront notamment pensions de droit propre plus élevées et pensions de réversion. Le nombre de retraitées célibataires ou divorcées augmentera au fil des générations, avec la fragilisation des parcours conjugaux (recul du mariage, montée de la cohabitation hors mariage, du PACS, augmentation des divorces et des ruptures). Leur niveau de vie pourrait se dégrader par rapport à celui des couples. Parmi elles, les femmes issues de catégories modestes ou peu diplômées pourraient être de plus en plus nombreuses. Au total, des disparités croissantes pourraient être observées parmi les femmes retraitées vivant seules, selon qu’elles aient connu ou non des unions stables.

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 En 25 ans, moins de tâches domestiques pour les femmes, l’écart de situation avec les hommes se réduit Layla Ricroch, Insee Depuis vingtͲcinq ans, l’écart de temps consacré aux tâches domestiques par les hommes et les femmes s’est réduit, pour l’essentiel du fait de la diminution du temps passé par les femmes aux tâches domestiques, et non d’une augmentation du temps masculin. Cette réduction vient principalement du cœur des tâches domestiques que sont les tâches ménagères : ménage, cuisine, linge et courses. D’autre part, le temps passé par les pères à s’occuper de leurs enfants a augmenté durant les dix dernières années, mais les femmes s’en occupent plus également, si bien que l’écart hommesͲfemmes reste inchangé. En général, les tâches ménagères ne sont pas très appréciées par les personnes qui les effectuent, et plus les activités sont considérées comme des corvées par ceux qui les font, plus l’écart de participation entre les hommes et les femmes est important. Le dossier présente l’évolution du partage des tâches domestiques entre les sexes, en utilisant les enquêtes Emploi du temps 1986, 1999 et 2010. Le champ de l’étude correspond aux personnes de 15 à 60 ans qui ne sont ni étudiantes, ni retraitées. x L'écart de temps consacré aux tâches domestiques se réduit car les femmes y consacrent une heure de moins par jour qu'il y a 25 ans L’écart du temps passé à effectuer des tâches domestiques entre les hommes et les femmes s’est réduit de 40 % en 25 ans : 3 heures en 1986 contre 1 heure et 48 minutes en 2010. Cette baisse de l'écart provient pour l'essentiel d'une baisse du temps passé par les femmes aux tâches domestiques. En 2010, les femmes consacrent en moyenne quatre heures par jour aux tâches domestiques, soit une demiͲheure de moins qu’en 1999 et une heure de moins qu’en 1986. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse. Les normes sociales liées au travail domestique ont pu évoluer. Les foyers sont de mieux en mieux équipés en électroménager et, du fait de la montée de l'emploi féminin, les ménages pourraient davantage externaliser certains services. Cependant, si le recours à certains services augmente effectivement (livraison de plats préparés), le recours à d’autres sont restés stables (aide ménagère rémunérée). Ce recul du temps passé aux tâches domestiques s'observe aussi nettement pour les femmes au foyer.

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 x

Le temps que les hommes consacrent aux tâches domestiques est resté le même

En 2010, les hommes effectuent 2 heures et 13 minutes de tâches domestiques en moyenne par jour (contre 4h01 pour les femmes), soit une durée équivalente à celles effectuées en 1999 (2h13) et 1986 (2h07). Pourtant, en 25 ans, leur durée moyenne de travail professionnel s’est écourtée de 32 minutes, en particulier sous l’effet de la montée du chômage et du passage aux 35 heures. x

Pour les femmes, la baisse concerne surtout les tâches ménagères

Parmi les différentes tâches domestiques (tâches ménagères, soin aux enfants, activités de semiͲloisirs comme le jardinage ou le bricolage), la baisse pour les femmes porte principalement sur les tâches ménagères. Durant la dernière décennie, la diminution du temps accordé aux tâches domestiques se constate tout au long de la journée. Elle est encore plus marquée les matinées des jours de weekͲend. La cuisine et le ménage sont alors moins souvent faits. Hormis les mères de familles nombreuses, le temps libre de la plupart des femmes a augmenté.

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Statut quo des inégalités entre pères et mères pour les activités parentales

Lorsqu’ils vivent avec leurs enfants, les hommes passent un peu moins d’une demiͲheure par jour à s’en occuper, contre une heure pour les femmes. Ils leur consacrent en moyenne 9 minutes de plus par jour qu’en 1999, mais l’écart hommes femmes reste stable car les mères leur consacrent aussi plus de temps. Cet écart reste plus marqué pour les soins de base aux enfants (16 minutes pour les pères contre 46 pour les mères) que pour les jeux et l’instruction (10 minutes pour les pères, 15 pour les mères). x Plus les activités sont des corvées, plus ce sont les femmes qui les font Les tâches ménagères sont aussi peu appréciées par les hommes que par les femmes. Plus de 4 personnes sur 10 qui ont fait du repassage dans la semaine précédant l’enquête jugent que c'est une corvée. Viennent ensuite le ménage courant et la vaisselle, considérés comme des corvées par 30 % des personnes qui les font. Faire les courses et la cuisine de tous les jours sont des activités jugées moins pénibles. Les hommes et les femmes classent selon le même degré de pénibilité les différentes tâches. Ils les classent également dans le même ordre qu'en 1999. Globalement, si l’on excepte la cuisine de tous les jours, plus les activités sont considérées comme des corvées, plus les écarts de participation sont importants entre les hommes et les femmes. Ainsi 66 % des femmes et seulement 14 % des hommes participent ainsi à l’activité "repassage", considérée comme la plus déplaisante pour les deux sexes.

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 Une majorité des bénéficiaires d’un CLCA à taux plein retravaillent quelques mois après être sortis du dispositif Solveig Vanovermeir, Drees Le complément de libre choix d’activité (CLCA) à taux plein est une prestation familiale versée aux parents qui ne travaillent plus pour s’occuper de leurs jeunes enfants. Si la plupart des bénéficiaires travaillaient juste avant d’entrer dans le dispositif et retravaillent quelques mois après leur sortie, la proportion de personnes occupant un emploi passe, malgré tout, de 72 % à 62 %. Le retour à l’emploi est plus fréquent quand les personnes bénéficiaires sont diplômées ou qu’elles ont peu d’enfants. Il est en revanche moins fréquent lorque l'emploi occupé antérieurement était précaire. Retravailler à l’issue d’un CLCA à taux plein est également plus courant lorsque l’interruption d’activité s’est faite dans le cadre un congé parental d’éducation. Enfin, le temps partiel est plus fréquent après un CLCA qu’avant. x 98 % de femmes, généralement moins diplômées que la moyenne des mères Le Complément de libre choix d’activité (CLCA) à taux plein est une prestation forfaitaire ; il n’est pas soumis à conditions de ressources mais le bénéficiaire doit remplir certaines conditions quant à son activité professionnelle antérieure. La durée de perception du CLCA diffère très nettement selon le nombre d’enfants : limitée à six mois pour le premier enfant, la prestation peut être perçue jusqu’aux trois ans du plus jeune enfant à partir de deux enfants. Bien qu’il ne leur soit pas exclusivement destiné, 98 % des bénéficiaires du CLCA à taux plein sont des femmes. Les bénéficiaires sont plutôt moins diplômés que la moyenne des mères : 20 % sont au moins titulaires d’un diplôme supérieur à bac + 2 contre 27 % de l’ensemble des mères de jeunes enfants. Plus les enfants sont nombreux, moins les qualifications sont élevées. x 62 % des bénéficiaires retravaillent quelques mois après leur sortie du dispositif Juste avant leur entrée dans le CLCA, 72 % des bénéficiaires travaillaient alors que 28 % avaient déjà cessé leur activité auparavant. L’éloignement initial du marché du travail est plus important pour les parents de familles nombreuses et pour les peu diplômés. Six à neuf mois après leur sortie du CLCA (entre août et octobre 2009), 62 % des bénéficiaires d’un CLCA à taux plein retravaillent. Parmi les 38 % qui ne reprennent pas d’activité professionnelle, plus des deux tiers se déclarent au chômage ou à la recherche d’un emploi.

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SOUS EMBARGO JUSQU’AU 08 MARS À 00H00 La proportion de bénéficiaires retravaillant après le CLCA diminue sensiblement avec le nombre d’enfants. La part des parents d’un premier enfant qui travaillent passe de 83 % avant le CLCA à 80 % après la sortie soit un recul de 3 points. Ce recul est de 8 points pour les parents de deux enfants (70 % travaillaient avant, 61 % après) et de 16 points pour les parents de trois enfants ou plus (65 % travaillent avant, 49 % après). x Les facteurs clés du retour à l’emploi : la situation initiale d’emploi et le congé parental Le retour à l’emploi après un CLCA à taux plein augmente avec le niveau de qualification du bénéficiaire (de 51 % pour les personnes sans le baccalauréat à 78 % pour ceux qui ont un diplôme supérieur à bac+2). Il est moins important pour ceux qui avaient déjà cessé de travailler avant d’entrer dans le CLCA (44 % contre 73 % de ceux qui ont cessé de travailler juste avant l’entrée). Les bénéficiaires qui occupaient un emploi « stable » avant leur entrée retravaillent plus souvent quelques mois après leur sortie : 68 % en CDI contre 46 % en CDD et 38 % de ceux qui avaient un contrat plus précaire (intérim, stage rémunéré ou emploi aidé). Le congé parental d’éducation est un dispositif du droit du travail qui permet à certains parents de suspendre leur contrat de travail pour s’occuper de leurs enfants en ayant une garantie de retour à l’emploi auprès de leur employeur initial. Ceux qui bénéficient d’un tel congé, en plus du CLCA, retravaillent effectivement plus souvent après : 69 % contre 42 %. x Plus de temps partiel après le CLCA à taux plein Alors que 31 % des bénéficiaires travaillaient à temps partiel avant leur entrée dans le dispositif, ils sont 41 % dans ce cas quelques mois après leur sortie du dispositif. Avant leur entrée, alors qu’ils n’avaient pas d’enfant, 16 % des bénéficiaires parents d’un premier enfant étaient à temps partiel contre 32 % à la sortie du CLCA. En plus d'un retour à l’emploi bien moins important, le temps partiel, pourtant initialement plus élevé, augmente également très sensiblement à partir du deuxième enfant : + 8 points pour les parents de deux enfants et + 7 points pour les parents de trois enfants ou plus.

Femmes et Hommes Ͳ Regard sur la parité 2012 07/03/12


Édition 2012

Femmes et Hommes

Regards sur la parité

Vue d’ensemble Les âges de la vie : vingt ans d’évolutions Activité, emploi, salaires et retraites : la convergence des situations entre hommes et femmes s’opère, mais parfois bien lentement Qualité de vie des hommes et des femmes

9 19 27

Dossiers Inégalités entre hommes et femmes au moment de la retraite en France Une majorité de bénéficiaires de CLCA à taux plein retravaillent quelques mois après être sortis du dispositif En 25 ans, moins de tâches domestiques pour les femmes, l’écart de situation avec les hommes se réduit

39 53 67

Fiches thématiques 1. Population, santé 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6

Démographie Couples Ménages et familles Immigrés Santé et recours aux soins Contraception et IVG

82 84 86 88 90 92

2. Éducation, formation 2.1 2.2 2.3 2.4

Scolarisation et orientation Enseignement supérieur Diplômes Formation des adultes

96 98 100 102


3. Travail, emploi 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9

Population active Population active occupée Chômage Temps de travail Conditions de travail et pénibilité Métiers Être salarié du privé Être salarié du public Travailler à son compte

106 108 110 112 114 116 118 120 122

4. Revenus, niveaux de vie 4.1 4.2 4.3 4.4

Salaires Retraites Allocations chômage et minima sociaux Niveaux de vie et pauvreté

126 128 130 132

5. Conditions de vie 5.1 5.2 5.3 5.4 5.5 5.6

Articuler emploi et famille Modes de garde Personnes âgées et dépendance Cadre de vie, insécurité et condamnations Culture et loisirs Vie associative

136 138 140 142 144 146

6. Pouvoir 6.1 Fonctions d’encadrement 6.2 Représentation politique

150 152

7. Cadrage européen 7.1 7.2 7.3 7.4 7.5 7.6 7.7

Population et famille Santé Éducation Emploi, chômage, pauvreté Articuler emploi et famille Personnes âgées Représentation politique

156 158 160 162 164 166 168

Annexes Quelques dates dans l’histoire des femmes Organismes cités dans l’ouvrage

173 181


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