BT PA 23 nov 2011

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Installations classées : vers un desserrement de l’étau ? L'ÉTAT DES LIEUX DES RÉGLEMENTATIONS

Il existe cinq niveaux de classement :

FRANÇAISES ACTUELLES

Non classé (NC) Toutes les activités de l'établissement sont en dessous des seuils de classement de la nomenclature. L'établissement n'est pas une installation classée. Il relève de la police du maire. En élevage, c'est le Règlement Sanitaire Départemental (RSD) qui s'applique.

En France, la réglementation des installations classées est principalement basée sur le Code de l'Environnement (Livre V), et le décret 77-1133 du 21 septembre 1977. C'est une réglementation qui n'est pas spécifique à l'agriculture. Elle concerne toutes les activités humaines susceptibles d'avoir un impact sur l'environnement, et également toutes les substances (toxiques, corrosives, comburantes etc…) potentiellement dangereuses ou polluantes. L'ensemble de ces éléments est classé dans une nomenclature représentant des centaines de rubriques. L'agriculture n'apparaît qu'à travers 4 rubriques (bovins, porcs, lapins, volailles).

Déclaration (D) L'installation classée doit faire l'objet d'une déclaration au Préfet avant sa mise en service. On considère alors que le risque est acceptable moyennant des prescriptions standards au niveau national, appelées "arrêtés types". Déclaration avec contrôle (DC) L'installation classée doit faire l'objet d'une déclaration au Préfet avant sa mise en service, mais elle fait, en plus, l'objet d'un contrôle périodique (Code de l'Environnement, partie réglementaire, livre V art. R512-56 à R512-66 et R514-5) effectué par un organisme agréé par le Ministère du Développement Durable. Enregistrement (E)

Quelques exemples de rubriques des installations classées : • Stockage de chiffons usagés ou souillés > 50 tonnes : autorisation • Oxygène > 2 tonnes : déclaration. Si > 200 tonnes : autorisation • Bois, papier, carton > 1 000 m3 : déclaration. Si > 20 000 m3 : autorisation • Poudre, explosifs > 500 kg : déclaration. Si > 2 tonnes : autorisation • Bière, jus de fruits > 2 000 l/j : déclaration. > 20 000 l/j : autorisation Le régime de classement est défini en fonction du seuil indiqué dans la nomenclature des installations classées. Le régime de classement est le critère déterminant pour l'application effective de la loi puisque c'est lui qui détermine le cadre juridique, technique et financier dans lequel l'installation peut être créée ou peut continuer à fonctionner.

Ce régime (créé récemment) est un régime d'Autorisation simplifié : le dossier est quasi identique à une étude d'impact et un arrêté préfectoral, mais sans enquête publique. Il ne passe pas au CODERST. C'est le Préfet qui signe simplement l'arrêté après avis des Inspecteurs des Installations Classées Autorisation (A) L'installation classée dépassant ce seuil d'activité doit, préalablement à sa mise en service, faire une demande d'autorisation avant toute mise en service, démontrant l'acceptabilité du risque (étude d'impact et enquête publique). Le Préfet peut autoriser ou refuser le fonctionnement. Dans l'affirmative, un arrêté préfectoral d'autorisation est élaboré au cas par cas. Autorisation avec servitudes (AS) Ce régime ne concerne pas l'élevage. Il correspond à peu de chose près aux installations "Seveso seuil haut" au sens de la directive européenne "Seveso II". Ces installations présentent des risques technologiques. La démarche est la même que pour l'autorisation mais des servitudes d'utilité publique sont ajoutées dans le but d'empêcher les tiers de s'installer à proximité de ces activités à risque.

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APPLICATION DES SEUILS À L'ÉLEVAGE EN FRANCE RSD

Seuils

Règles (**)

INSTALLATIONS CLASSEES Déclaration

Autorisation > 100

Vaches laitières et / ou mixtes(*)

< 50

50 à 100

Vaches allaitantes

< 100

100

Veaux de boucherie – bovins à l’engraissement

< 50

50 à 400

> 400

Porcs animaux équivalent

< 50

50 à 450

> 450

Volailles animaux équivalents

< 5 000

5 000 à 30 000

> 30 000

Lapins de plus de 30 jours

< 2 000

2 000 à 6 000

> 6 000

2 mois

4 mois ou plus en fonction capacités agro

Idem Déclaration

Dossier déclaration en préfecture

Enquête publique et arrêté préfectoral

Stockages étanche fumier, lisier, eaux blanches et vertes

Procédure

(*) Mixtes : concerne les troupeaux composés de vaches laitières et allaitantes. (**) A ces règles, s’ajoutent des distances d’implantation à respecter avec les tiers (ex : 100 m d’une habitation en installations classées), d’autres distances pour les épandages… Les toits doivent avoir des gouttières… etc…

LA RÉGLEMENTATION EUROPÉENNE La directive 96/61/CE du Conseil du 24 septembre 1996 relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution (directive dite « IPPC » pour Integrated Pollution Prevention and Control) a pour objet d’imposer une approche globale de l’environnement pour la délivrance des autorisations des grandes installations industrielles.

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Sur le principe, la réglementation européenne suit la logique française (à moins que ce ne soit l'inverse…). Elle n'est pas spécifique à l'agriculture et concerne toutes les activités humaines susceptibles d'avoir un impact sur l'environnement. L'ensemble de ces éléments est également classé dans une nomenclature représentant des centaines de rubriques. Mais ce n'est que sur le principe… Les rubriques européennes concernant l'agriculture ne sont pas sur les mêmes seuils. Il n'existe pas de régime de déclaration, et en matière d'autorisation, l'annexe 1 de la Directive précise les éléments suivants : Rubrique 6.6 - Installations destinées à l'élevage intensif de volailles ou de porcs disposant de plus de : a) 40 000 emplacements pour la volaille b) 2 000 emplacements pour porcs de production (de plus de 30 kg), ou c) 750 emplacements pour truies


La comparaison avec la réglementation française est résumée ainsi : Seuils français ICPE autorisation

Seuils français ICPE déclaration

Seuils européens IPPC autorisation

150 porcs charcutiers

450 porcs charcutiers

2 000 porcs charcutiers

50 truies

150 truies

750 truies

5 000 volailles

30 000 volailles

40 000 volailles

50 vaches laitières ou mixtes

100 vaches laitières ou mixtes

Néant

50 bovins engrais

400 bovins engrais

Néant

100 vaches allaitantes

Néant

Néant

Force est de constater qu'il n'existe aucun seuil européen en matière de production bovine, et que les élevages de porcs ou volailles français font une course avec handicap par rapport à leurs voisins européens. Cette distorsion de concurrence est dénoncée depuis de nombreuses années par la Profession. Dans le cadre de la préparation de la Loi de Modernisation Agricole, la demande d'une harmonisation des seuils ICPE nationaux avec les seuils IPPC européens a été réitérée. Mais cela n'a pu aboutir.

UNE PREMIÈRE ÉVOLUTION RÉCENTE : SIMPLIFICATION DES REGROUPEMENTS

b- Par ailleurs, l’augmentation globale des animaux ne devra pas dépasser 5 % (une marge laissée pour des raisons techniques de conception des bâtiments d’élevage). c- L’augmentation d’effectifs sur le site d’accueil doit être inférieure à deux fois le seuil d’autorisations (soit 900 porcs et 200 vaches laitières au maximum). d- L’effectif du site ne devra pas dépasser les seuils européens (2 000 porcs, 750 truies, 40 000 volailles). Néanmoins, si le Préfet estime, après avis de l’Inspection des Installations Classées, que le projet de regroupement est de nature à entraîner une modification substantielle de l’installation, il pourra demander à l’exploitant de déposer une nouvelle demande d’autorisation. Donc tout restera question d'interprétation…

D'ÉLEVAGES Un décret permettant la simplification des regroupements d’élevages de bovins, porcs et volailles a été publié au Journal Officiel du 18 janvier dernier. Ce texte, prévu par l’article 28 de la Loi de Modernisation de l’Agriculture (LMA), permet d’exonérer, d’études d’impact et d’enquêtes publiques les regroupements et les modernisations d’élevages déjà soumis à la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Cette décision doit permettre aux exploitations françaises de gagner en compétitivité mais il ne doit en résulter aucune modification substantielle du plan d’épandage. Jusqu’à présent, pour se rapprocher, deux élevages, déjà soumis à autorisation au titre des ICPE, devaient relancer de longues démarches administratives. Désormais, « le pétitionnaire soumet au Préfet un dossier démontrant que le regroupement ou la modernisation n’entraîne ni pollution de l’environnement ni nuisances pour le voisinage qui ne soient maîtrisées », précise le décret.

Quatre grandes conditions sont nécessaires pour bénéficier de cette simplification : a- L’effectif final du site d’accueil doit être inférieur à deux fois son effectif initial.

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VERS UN POSSIBLE ALLÈGEMENT POUR LES ÉLEVEURS LAITIERS AVANT FIN

2011 Compte tenu des enjeux liés à la suppression des quotas laitiers, le seuil d’autorisations pourrait passer de 100 à 150 vaches laitières avant la fin de l'année.

Les élevages laitiers, comprenant entre 100 et 150 vaches, seraient soumis à déclaration avec obligation de faire effectuer un contrôle périodique par un organisme tiers indépendant tous les 5 ans. Il est également question d'un régime d’enregistrements pour les élevages comprenant entre 150 et 200 vaches, afin d’avoir des procédures d’évaluation environnementale adaptées, sans enquête publique.

Relèvement des seuils ICPE : les hypothèses

En revanche, il y a peu d'espoir d'un relèvement des seuils dans les filières porcs et volailles, compte tenu en partie de la foire d'empoigne entre les lobbys agricoles et environnementaux en Bretagne, sur fond de polémique concernant les algues vertes.

Contact : Damien Charon - 05 45 24 49 09 damien.charon@charente.chambagri.fr

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Energies renouvelables : des tarifs en baisse pour le photovoltaïque et en hausse pour le biogaz

LE PHOTOVOLTAÏQUE CONTRAINT PAR DES CIBLES ANNUELLES ET DES TARIFS EN BAISSE Après 3 mois de moratoire, un nouvel arrêté réglementant le développement du photovoltaïque a été publié le 5 mars 2011. Il inquiète fortement les professionnels du secteur comme les porteurs de projets. Malgré les interventions des Chambres d’Agriculture et la formulation de propositions, ces dernières n’ont pas été retenues par le Gouvernement.

l'objectif n’est pas atteint, les tarifs d’achat baisseront moins rapidement. En suivant la cible annuelle, la trajectoire tendancielle de baisse des tarifs d‘achats est de 10 % par an. Le photovoltaïque sur les toitures non-résidentielles n’est pas privilégié avec une cible de développement annuelle de 200 MW et des seuils de puissance revus à la baisse pour bénéficier des tarifs de rachats. Ainsi, les projets de puissance supérieure à 100 kWc seront désormais soumis à appels d’offres et représentent plus de la moitié de cette cible annuelle de 200 MW. Pour les bâtiments agricoles, seules les installations « intégration au bâti » d’une puissance crête inférieure à 9 kW pourront bénéficier d’un tarif bonifié à 35 c€. Aux vues de la surface correspondante (environ 70 m²) et des critères associés (bâtiments « clos et couverts », installation dans le plan de la toiture), il s’agit maintenant d’un créneau de niche. Les installations « intégration simplifiée au bâti », moins contraignantes et plus adaptées aux bâtiments agricoles existants, émargent entre 29 et 30 c€ suivant la puissance, dans la limite des 100 kW. Le photovoltaïque au sol garde une cible de développement élevée (150 à 200 MW) mais sera soumis à la procédure d’appels d’offres avec des critères environnementaux « afin de préserver la biodiversité et les usages agricoles » en choisissant des « espaces à faible valeur concurrentielle ». Le projet d’arrêté ne précise pas la composition des comités de validation des projets, dans lesquels les Chambres d’Agriculture auraient une place légitime pour veiller sur l’accès au foncier agricole.

PRÉCISIONS SUR LES NOUVELLES MODALITÉS ET TARIFS POUR LE

Le tableau suivant présente les tarifs de rachat :

PHOTOVOLTAÏQUE Le développement d’une filière photovoltaïque française, dynamique et ancrée dans les territoires, n’aura sûrement pas lieu avec un objectif de développement annuel fixé à 500 MW et des tarifs en baisse générale de 20 %. Les industriels font remarquer que, même si l’activité pour 2011 sera maintenue avec une partie des projets en attente, la baisse des tarifs obligera les porteurs de projets à se tourner vers des produits à bas coût, principalement importés. Plusieurs entreprises du secteur ont annoncé la destruction de 25 000 emplois avec le cadre réglementaire actuel. Les tarifs d’achats seront, en outre, ajustés par arrêté chaque trimestre en fonction du volume de projets déposés au cours du trimestre précédent. Ainsi, les tarifs d’achats baisseront plus fortement si l'objectif annuel cible est dépassé. Inversement, si

Tarif d’achat jusqu’au 30 juin 2011

Type d'installation Intégration au bâti Résidentiel

Autres bâtiments

Intégration simplifiée au bâti Intégration au bâti Intégration simplifiée au bâti

Tout type d'installation

0-9 kW

46,4 c€/kWh

9-36 kW

40,6 c€/kWh

0-36 kW

30,35 c€/kWh

36-100 kW

28,85 c€/kWh

0-9 kW

35,2 c€/kWh

0-36 kW

30,35 c€/kWh

36-100 kW

28,85 c€/kWh

0-12 NW

12,00c€/kWh

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Les modalités des appels d’offres ne sont pas détaillées dans l’arrêté. Il a été simplement précisé dans une note que des cahiers des charges seraient élaborés avec les acteurs de la filière d’ici à cet été. Par ailleurs, le porteur de projet devra désormais justifier de la faisabilité économique de son projets par une attestation bancaire spécifiant qu’il bénéficie de fonds propres suffisants (0,6 € / Wc) ou d’une offre de prêt. La fourniture d’éléments attestant l’impact environnemental du projet est également envisagée, avec à terme une obligation de recyclage des panneaux et la fourniture d’un bilan Carbone.

tion. Il a été soumis à une consultation publique depuis le 2 mars 2011. Le texte doit être publié d’ici à la fin du mois d’avril, comme l’a annoncé Nicolas SARKOZY lors du Salon de l’Agriculture.

PEU D’ESPOIR DE RATTRAPAGE POUR LES PROJETS EN ATTENTE Le Gouvernement n’a pas laissé entendre qu’un régime de transition serait mis en place pour les projets, ayant pâti d’un retard d’ERDF dans le renvoi de leur Proposition Technique et Financière (PTF). L’arrêté d’abrogation précise que les projets qui satisfont aux dispositions des articles 3 et 4 du décret du 9 décembre 2010 seront les seuls à bénéficier des anciens tarifs de l’arrêté du 31 août 2010. Autrement dit, les projets n’ayant pas renvoyé leur PTF signée avant le 2 décembre 2010 ou ne pouvant prétendre à un raccordement de l’installation au plus tard 18 mois à compter de la signature de leur PTF devraient déposer un nouveau dossier.

LA COGÉNÉRATION DU BIOGAZ DEVRAIT BÉNÉFICIER DES TARIFS DE RACHATS À LA HAUSSE Un projet d’arrêté fixant les tarifs d’achat de l’électricité issue de la cogénération du biogaz est actuellement en cours de prépara-

Une revalorisation attendue des tarifs de rachats de l’électricité Le projet d’arrêté relève les tarifs de rachats en différenciant des catégories selon la puissance des installations. La différenciation progressive met en valeur l’adéquation des tarifs de rachats avec la taille et donc la rentabilité des installations. En effet, les économies d’échelles, permises par les projets industriels, entraînent des écarts d’investissement rapportés à la puissance de l’ordre de 40 % (8 000 €/kW pour 150 kW et 5 000 €/kW pour 1 000 à 2 000 kW) et des écarts importants sur les charges de fonctionnement des unités. En conséquence, la dégressivité faible des tarifs proposés (16 % entre 150 kW et 2 000 kW) semble plus avantageuse pour les projets industriels (supérieurs à 1 000 MW) que pour les projets agricoles à la ferme (inférieurs à 150 kW).

Le tableau suivant présente les tarifs de rachats du projet d’arrêté : Puissance électrique installée

Tarif de base (c€/kWh)

Prime à l’efficacité énergétique max

Prime aux effluents d’élevage P max

Tarif maximal (c€/kWh)

< 150 kW

13,5

4,00

2,60

20,10

< 300 kW

12,8

4,00

1,50

18,30

< 500 kW

12,3

4,00

0,90

17,20

< 1000 kW

11,8

4,00

0,00

15,80

> 2000 kW

11,3

4,00

0,00

15,30

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UN NOUVEAU CALCUL PRÉVU POUR LA PRIME À L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE La prime à l’efficacité énergétique serait accessible pour une efficacité énergétique minimale de 35 % et maximale à partir de 70 %. Dans le projet proposé, la valorisation de la chaleur pour le fonctionnement des digesteurs ne serait pas comptabilisée dans le calcul. La prime maximale à l’efficacité énergétique serait donc plus difficilement atteignable par les petites unités, qui ont souvent besoin de chauffer plus les digesteurs et qui ont des besoins saisonniers de chaleur pour leurs bâtiments.

La prime aux effluents d’élevage reprendrait le principe de différenciation selon la taille des installations. Elle serait accessible à partir d’une proportion de 20 % d’effluents dans le tonnage d’approvisionnement de l’installation et maximale pour une proportion de 60 %. Les Pouvoirs Publics ont affiché une réelle volonté de développer des projets de méthanisation au sein des exploitations agricoles. Pour aller en ce sens, il est important, pour les Chambres d’Agriculture, que la construction des tarifs intègre mieux le faible pouvoir méthanogène des sous-produits agricoles, ainsi que la difficulté à valoriser l’ensemble de l’excédent de chaleur pour les petites et moyennes unités. Des demandes d’évolution du projet d’arrêté en faveur des petites unités de méthanisation ont donc été formulées. Dans un communiqué de presse du 23 février 2011, le Gouvernement a annoncé des tarifs de rachats pour le biogaz compris entre 5 et 10 c€ par kWh selon le débit d’injection dans le réseau. Les projets de textes n’ont toutefois pas encore été divulgués.

Contact : Damien Charon - 05 45 24 49 09 damien.charon@charente.chambagri.fr

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La logette : conseils et réglages

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Bureau d’études en bâtiments de la Chambre d’Agriculture de la Charente

UN ACCOMPAGNEMENT SUR DES PROJETS TRÈS DIVERS : TÉMOIGNAGE DU CONSEILLER BÂTIMENT

Fin 2008, Roland VILNEAU m’a contacté pour le réaménagement d’une grange existante en local de stockage (bouteilles, cartons, palette etc…), avec pose d’une centrale photovoltaïque en toiture. Un dossier de permis de construire a été réalisé, avec une demande de subvention pour le projet photovoltaïque. Après bien des péripéties, la production d’électricité a pu commencer fin 2010. Pendant ce temps, Roland VILNEAU a poursuivi sa réflexion. Comme il réalise de la vente directe de produits fermiers, il a décidé d’étoffer son activité en créant dans ce bâtiment un lieu pouvant servir de salle de réception, avec également construction d’une cuisine. Un nouveau permis de construire est nécessaire (agrandissement et changement de destination des locaux), et est en cours de réalisation. Ce local recevant du public, il est obligatoire de compléter des fiches sécurité et notice d’accessibilité ERP, après avoir pris contact avec les services de la sécurité civile. Il faut bien étudier les accès pour les personnes handicapées, le dimensionnement des sanitaires. Pour la partie cuisine, il a été nécessaire de contacter les services hygiène pour l’aménagement des circuits des denrées, la gestion du personnel, le local froid, etc … Une demande d’assainissement non collectif est également obligatoire pour le traitement des eaux usées.

L'avis de Roland VILNEAU : « Pourquoi ai-je fait appel aux services de la CA ? • pour en tant qu’élu faire appel en premier lieu aux compétences de cette structure, c'est une question de principe. • Permettre au technicien de la CA de s’exprimer pleinement, et avoir son avis.

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- S’entourer des compétences des agents de la Chambre d'Agriculture, afin d’être dans la légalité de toutes les lois et règlements divers à respecter pour la réalisation de ce genre de construction destiné à l’accueil du public. » La Chambre d’Agriculture poursuit son activité de Bureau d’Etude en Bâtiments, avec Jacques MOUNIER. Ses compétences multiples lui permettent de répondre à toutes vos questions et étudier tous projets : • Conseil en bâtiments • Elevage • Viticole • Photovoltaïque • Habitat rural • Accueil et vente à la ferme… • Esquisses et devis • Permis de construire • Dossiers de financement • Consultation d’entreprises • Dossiers installation classée • Déclaration • Autorisation avec étude d’impact Contact : Jacques Mounier - 05 45 24 49 58 jacques.mounier@charente.chambagri.fr


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Compostage du fumier : approche générale L'Institut de l'Elevage, en partenariat avec l'IFIP et l'ITAVI, a édité un guide des Bonnes Pratiques Environnementales d'Elevage. Ce document de 300 pages détaille en 65 fiches des techniques de gestion nutritionnelle, de réductions d'émissions d'ammoniac, d'économies d'eau ou d'énergie, de stockage de déjections etc.., pour les filières bovine, porcine et avicole. Nous reproduisons ci-après l'une des fiches, sur le compostage du fumier.

PRINCIPE DE LA TECHNIQUE La technique du compostage consiste à dégrader la matière organique présente dans les fumiers à l’aide de micro-organismes qui se développent préférentiellement en milieu aéré et humide. En effet, le compostage est un processus d’oxydation biologique aérobie et contrôlée de matières organiques (animales ou végétales) produisant du dioxyde de carbone, de la chaleur et de l’eau dégagée sous forme de vapeur. Cette dégradation aboutit à la formation d’un produit riche en matière organique, plus stable et correctement hygiénisé : le compost.

MISE EN PLACE Le compost est formé grâce à une accélération de la dégradation de la matière organique, dans des conditions favorables au développement de micro-organismes. L’apport d’oxygène est nécessaire à ces conditions et est accéléré le plus souvent par retournement ou ventilation forcée du tas.

Le compost fin doit s’émietter correctement (éviter le « beurre noir »). Il faut contrôler régulièrement la température avec un thermomètre. Les périodes de compostage peuvent durer jusqu’à 6 mois, mais elles dépendent de l’origine du produit composté et peuvent être raccourcies par une agitation fréquente et une aération des andains. Dans le cas d’un compostage avec retournement des andains, le chantier débute par la mise en andain du fumier. Cela consiste à benner successivement les remorques sans les tasser les unes contre les autres. Le tas ne doit pas dépasser la hauteur d’homme (1.80 m maxi), sur 3 à 3.5 m de large. On veillera à prévoir un couloir de circulation de 4 à 5 m de chaque côté du tas. A noter que contrairement aux fumiers de porcs et bovins, le fumier de volailles est la plupart du temps plutôt sec (55 à 80 % de MAS). Il sera donc nécessaire de l’humidifier pour le ramener à un taux de MS compris entre 40 et 50 %. Deux retournements minimum avec un délai de 10 jours à 3 semaines entre chaque retournement sont nécessaires pour maintenir l’air au cœur du tas. Il faut ensuite attendre 3 semaines au minimum après le dernier retournement pour l’épandage.

Deux types de matériel permettent de retourner les andains mis à composter : •

Le retourneur d’andains

Cet appareil enjambe l’andain. Attelé au tracteur (qui roule à côté de l’andain), il est soit tracté (un tracteur à vitesse rampante est nécessaire), soit autopropulsé par des moteurs hydrauliques (le tracteur est au point mort, poussé par le retourneur).

Le produit doit monter en température et se maintenir au minimum à 55°C pendant 15 jours ou à 50°C pendant 6 semaines.

Selon la marque, le retourneur est équipé d’un ou deux rotors, qui passent dans le tas pour le déchiqueter, le broyer et l’aérer. Les rotors attaquent l’andain et le rejettent en arrière en le reconstituant grâce à des panneaux déflecteurs qui assurent la régularité du tas. Les caractéristiques techniques diffèrent selon les modèles.

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INTÉRÊT DU PRODUIT Le compost est un produit facile à épandre, et de meilleure qualité agronomique que le fumier brut. En effet, il est riche en matière organique stable (abaissement du rapport C/N de 12 à 9 pour un fumier de porcs en litière raclée et de 20 à 10 pour un fumier de porcs en litière accumulée), en phosphore et en potasse. Il permet une libération lente de l’azote. Malgré les pertes, le produit final est généralement plus concentré en azote que le fumier brut, du fait de la réduction de volume.

Les épandeurs classiques utilisés à pose fixe

Cette technique a tendance à être de moins en moins utilisée car elle est très exigeante en temps de main-d’œuvre. Le produit à composter est repris avec la fourche du tracteur et chargé dans l’épandeur, qui va ensuite vidanger sur place et reformer l’andain. L’aération du fumier est assurée par le passage au travers des hérissons de l’épandeur. Sur le strict plan de l’organisation du travail et du temps de maind’œuvre, l’utilisation d’un épandeur à fumier pour aérer les andains paraît assez vite rédhibitoire dans la mesure où lors des séquences de retournements, l’éleveur a l’impression de vider une nouvelle fois son bâtiment. Par ailleurs, la forme de l’andain obtenu peur varier selon le modèle d’épandeur qui a tendance à faire un tas assez large de forme tabulaire. Enfin, il semble qu’un andain brassé à l’épandeur foisonne moins que l’andain brassé au retourneur.

Le compost est également plus concentré en phosphore et en potasse que le fumier brut (multiplication des teneurs en acide phosphorique et en potasse par 2 ou 3). Seule l’exportation du compost induit donc un abattement de phosphore.

Tableau de comparaison des compositions moyennes d’un compost de fumier de bovins et d’un fumier de bovins en litière accumulée (source : Institut de l’Elevage)

Compost de Fumier de bovins fumier de bovins litière accumulée % matière sèche

33

22

% matière organique

21

18

Azote N

8

4à6

Phosphore P2O5

5

2à4

Potasse K2O

14

6à8

Une période de forte pluviométrie peut perturber le processus de compostage. La protection du tas peut donc s’avérer utile. Le compostage des effluents (solides ou liquides) peut être réalisé au siège de l’exploitation sur une aire bétonnée étanche avec récupération des jus (humidification des andains ou épandage). Ceci est obligatoire s’il y a risque d’écoulement de jus et/ou incorporation de liquides : purin, lisier… Ce procédé peut également être mis en œuvre au champ pour les fumiers de volailles, de bovins et de porcs stockés au minimum deux mois sous les animaux ou en fumière (circulaire du 24/05/1996). Il est alors interdit d’ajouter des effluents liquides au fumier composté. Le terrain doit être plat et peu filtrant, le lieu doit changer chaque année (temps de retour minimum tous les 3 ans), tout en restant à proximité des parcelles d’épandage.

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Le produit final est également désodorisé et hygiénisé.


COÛT DE LA MISE EN PLACE DE CETTE

de grandeur ou légèrement inférieur à celui du chantier de compostage :

TECHNIQUE

• 1.4 ct d’€/kg de porcs charcutier produit, pour un élevage de 550 place d’engraissement,

L’investissement pour un retourneur d’andains (de l’ordre de 42 000 € pour un retourneur de 4 m) peut être réalisé en CUMA, il faudra alors prévoir le coût de l’adhésion qui correspond à la participation au capital. A prévoir également un tracteur de puissance suffisante pour tracter cet équipement.

• 7 €/t de fumier brut/an pour un bâtiment de volailles de chair de 1 000 m²

Le chantier de compostage comprend le curage des bâtiments, la mise en andains, 2 retournements et l’épandage du compost. Le coût de revient de ce chantier est évidemment variable selon la production, la taille du chantier et l’éloignement des parcelles.

A titre indicatif : • Pour un élevage de porcs charcutiers de 550 places, le coût de revient se situe entre 1 et 2 ct d’€/kg de porc charcutier produits. • Pour un élevage de volailles de chair de 1 000 m², le chantier de compostage coûte entre 7.9 et 9.9 €/t de fumiers produits/an (8.8 € en moyenne). • Pour un élevage bovin produisant 15 t de fumiers/UGB/an, le coût de revient du chantier de compostage se situe entre 46 et 58 €/UGB/an (51 €/UGB/an en moyenne).

42 à 60 €/UGB/an pour un élevage bovin.

APPLICABILITÉ Le processus est relativement simple et peut être appliqué à petite échelle mais il nécessite un contrôle pour éviter les processus anaérobies qui pourraient conduire à une gêne due à l’odeur. La fabrication de compost est soumise à la réglementation des Installations Classées : • production de 0 à 1 tonne/jour de compost : RSD (Règlement sanitaire départemental). • production de 1 à 10 tonnes/jour de compost : ICD (Installations classées soumise à déclaration). • Production supérieure à 10 tonnes/jour de compost : ICA (Installations classées soumise à autorisation). Les pratiques de compostage doivent être enregistrées.

Ces prix comprennent : • Les charges fixes (le prix d’achat du matériel neuf (HT), l’amortissement économique dont la durée dépend du type de matériel, la valorisation du capital immobilisé, l’assurance et le logement pour certains matériels (automoteurs…). • Les charges variables (frais d’entretien et de réparation, consommables, carburant au prix de 0.7 €/L HT (prix moyen de 2008)). • La main-d’œuvre comptabilisée à 13.39 €/h (sur la base de la classification niveau 1 échelon 2 de la convention polyculture élevage = salaire brut, 13ème mois et charges sociales patronales). Même si le chantier de compostage implique un coût supplémentaire lié essentiellement au retournement des andains, il permet un gain de temps et de consommation d’énergie à l’épandage en réduisant les volumes à épandre. Ainsi pour les fumiers de porcs et de bovins, on peut s’attendre à une réduction de volume allant jusqu’à 50 %.

FACTEURS INCITATIFS Le compost est un produit désodorisé et hygiénisé tant en ce qui concerne les germes pathogènes que les graines adventices. Il permet donc : • D’augmenter les surfaces épandables en réduisant les distances d’épandage par rapport au tiers (10 m). • De réduire les risques sanitaires sur prairie ainsi que les problèmes d’appétence pour les animaux. En réduisant les volumes à épandre, le compostage permet de gagner du temps et de réduire les coûts de transport. Le compost est enfin un produit homogène et permet une bonne répartition des éléments fertilisants, de façon régulière et à faible dose. Contact : Damien Charon - 05 45 24 49 09 damien.charon@charente.chambagri.fr

Le coût de revient des chantiers de fumiers traditionnels (curage des bâtiments puis épandage direct ou stockage et reprise du fumier pour épandage) est par conséquent du même ordre

BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23 - 15


Toutes filières - Toutes filières - Toutes filières - Toutes filières - Toutes filières - Toutes filières - Toutes filières

Une journée prairies et élevage

La filière élevage vient de traverser une année économique et climatique 2010 difficile. Les éleveurs doivent trouver des solutions pour sécuriser leurs systèmes et les rendre moins vulnérables à tous ces changements. La maîtrise du système fourrager est une des clefs de réussite dans cette quête de l’adaptation. Chaque jour, vous vous posez des questions sur la meilleure manière de conduire votre exploitation.

Les Chambres d’Agriculture de Poitou-Charentes et l’INRA s’associent pour organiser la : 1ère Journée Régionale Prairies et Variétés Fourragères : Pour plus de SECURITE ET d’ECONOMIES Le mardi 14 juin 2011 Au Lycée Agricole de Venours (86) et à l’INRA A cette occasion, les thèmes suivants seront abordés : - Intérêts de la sélection fourragère : Christian HUYGHE, Président de la Section Plantes Fourragères et à Gazon du CTPS - Choix des espèces et variétés sur vos systèmes fourragers : Julien GREFFIER, GNIS - Les prairies dans mon élevage : témoignage de Thierry MORINEAU, éleveur laitier dans le St Maixentais (79) Nbre de VL : 68 Quota : 357 000 L Nbre ha maïs : 25 ha Nbre ha d'herbe : 31 ha L’après-midi, des ateliers techniques tournants auront lieu autour d'une plateforme fourragère de l'INRA sur les sujets suivants : - Les légumineuses - Les mélanges - Le sursemis - L’implantation des prairies - Quelles prairies pour le pâturage ? - Quelles prairies pour réaliser des stocks ? Ces ateliers seront animés par : • Barenbrug, • le GNIS, • Jouffray-Drillaud, • RAGT, • Semences Vertes et Semental Zelder Cette journée est ouverte à tous. Venez nombreux…

Contact : Sabrina Peyrille - 05 45 84 09 28 sabrina.peyrille@charente.chambagri.fr

16 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23


Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait

Résultats technico-économiques des fermes de référence du réseau bovins lait Poitou-Charentes

MÉTHODOLOGIE DES RÉFÉRENCES ÉTABLIES Les repères présentés sont les résultats moyens et les écarts observés dans la cinquantaine de fermes du Réseau Bovins Lait de Poitou-Charentes, sur des campagnes comptables clôturées entre le 30 Septembre 2009 et le 31 Mars 2010. Les données concernant les cultures correspondent à la récolte 2009. Les exploitations sont classées en fonction de leur système fourrager. • Les exploitations laitières « silos fermés » : élevages avec une période de pâturage exclusif pendant une partie du printemps. • Les exploitations laitières « maïs herbe » : élevages avec un système fourrager basé sur le maïs et l’herbe pâturée. Le pâturage représente plus de 25 % de la ration des vaches laitières en pleine pousse de l’herbe. Cependant, il reste toujours une part d’ensilage dans la ration. • Les exploitations laitières « maxi stocks » : élevages avec un système fourrager basé sur les fourrages stockés, principalement le maïs. Le pâturage des vaches en lactation est souvent inexistant ou limité à un parcours.

Caractéristiques de la campagne 2009-2010

frais et sec. La suite de l’année a été plutôt sèche, avec des pluies variables en termes de quantité et de localisation. L’été 2009 a été assez chaud, d’où les difficultés pour mener à bien le maïs dans des zones un peu « limites ». Les qualités d’herbe au printemps ont été très bonnes. Les cultures font d’excellents rendements, tant sur les cultures d’hiver que sur les cultures de printemps, ce qui a permis de compenser en partie des prix bas. Le prix du lait a été très bas en moyenne sur l’année, avec un prix de base en dessous de 270 €/1 000L entre avril et septembre 2009. Le prix payé en moyenne dans le Réseau Bovin Lait de Poitou-Charentes est de 281 €/1 000L. Au niveau des charges, les engrais utilisés sur cette campagne sont essentiellement ceux achetés en été 2008, au moment où ils atteignaient des prix record. Les charges sur les cultures fourragères sont donc fortement impactées par ces achats. Par contre, les carburants sont revenus à des prix plus normaux. Au final, les revenus de l’année sont très fortement pénalisés par cette hausse des engrais et surtout par la baisse du prix du lait. En moyenne, les revenus sont divisés par 2, voire par 4 pour le système « maxi stock ». Contact : Anne-Laure Veysset - 05 45 24 49 36 anne-laure.veysset@charente.chambagri.fr

La campagne 2009 est caractérisée par un début de printemps

EXPLOITATIONS LAITIÈRES SYSTÈME «SILOS FERMÉS» :

Caractéristiques structurelles

BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23 - 17


Marge brute de l’atelier lait*

Résultat global de l’exploitation

18 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23


EXPLOITATIONS LAITIÈRES SYSTÈME «MAÏS HERBE» :

Caractéristiques structurelles

Marge brute de l’atelier lait

BULLETIN ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23 - 19


Résultat global de l’exploitation

EXPLOITATIONS LAITIÈRES SYSTÈME «MAÏS STOCKS» : Caractéristiques structurelles

20 - Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 23


Marge brute de l’atelier lait *

Résultat global de l’exploitation

BULLETIN ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23 - 21


Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait

Coût de production des élevages laitiers du Poitou-Charentes et des groupes lait charentais La volatilité des prix des matières premières et les récentes fluctuations sur le prix du lait rendent indispensables la bonne connaissance du coût de production. La comparaison de ce coût est un paramètre clé pour analyser la compétitivité des exploitations Poitou-Charentes. 3 groupes lait, animés par des techniciens Chambre d’Agriculture sont constitués en Charente. Ils sont répartis par zone géographique. Tout d’abord le groupe « Charlim » situé dans le Confolentais, puis le groupe « Centre » et le groupe « Sud Charente ». 3 journées sont consacrées chaque hiver au calcul du coût de production, à son analyse et à la recherche de marges de progrès.

On compare ci-dessous les résultats « coûts de production » des fermes de références avec ceux des groupes lait charentais. Même s’il est intéressant de comparer ces résultats, il convient de rester prudent quant à leur extrapolation tout d’abord puisque les fermes de références sont des fermes « optimisées » avec de très bon niveaux techniques qui ne représentent pas les résultats moyens des élevages laitiers du Poitou-Charentes et aussi parce que plusieurs systèmes de conduite sont souvent représentés au sein d’un même groupe lait.

Structure des exploitations Groupes lait

Fermes de références

Charlim

Centre

Sud

Silos fermés

Maïs-herbe

Maxi-stocks

Quota

494 443

497 855

574 208

320 000

570 000

751 000

Lait vendu

475 002

447 536

507 981

289 000

554 000

660 000

SAU

110

110

117

84

117

203

Cultures de vente

15

55.4

44

17

41

131

SFP lait

95

54.6

73

67

76

72

Part maïs/SFP

26%

37%

34%

10%

31%

46%

Chargement (UGB/ha SAU)

1.23

1.62

2

1.1

1.5

1.9

Marge brute en €/1000 litres Groupes lait

Fermes de référence

(€/1000L)

Charlim

Centre

Sud

Silos fermés

Maïs-herbe

Maxi-stocks

Produit lait

296

274

300

282

282

278

Viande

19

22

29

39

33

30

SFP

4

8

13

10

5

8

Total produit (hors primes)

319

304

342

331

320

316

Coût CC

69

86

98

56

70

85

Coût SFP

32

34

48

21

31

32

Frais élevage

41

49

46

37

29

35

Total charges op.

142

169

191

114

130

152

MB hors primes

177

136

150

217

190

164

22 - Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 23


Coût de production et marge nette en €/1 000 litres (€/1000L)

Charlim

Centre

Sud

Silos fermés

Maïs-herbe

Maxi-stocks

Mécanisation

43

46

43

33

36

43

Amort. Matériel

33

39

42

42

35

37

Entretien bât

23

10

5

15

10

12

Amort. bât

9

36

30

23

27

33

Salaires et MSA

10

25

21

15

7

8

Foncier

14

18

20

11

13

11

Frais généraux

20

27

27

31

21

21

Frais financiers

13

18

14

9

12

19

Total charges struct.

165

219

201

179

161

199

Coût de prod. Avant rémun.

307

388

392

293

291

351

MN hors primes PAC

12

-84

-51

38

29

-35

Résultat global de l’exploitation Groupes lait

Fermes de références

Charlim

Centre

Sud

silos fermés

maïs-herbe

maxi-stocks

214 207

249 260

273 797

147 000

260 000

418 000

Charges op./PB

38%

41%

41%

29%

36%

39%

Charges de structure/PB

34%

38%

37%

38%

34%

36%

EBE/PB

28%

24.6%

22%

33%

30%

25%

15 068

9 024

10 869

15 000

14 000

7 000

Produit global

Revenu Disponible /UMO

CONCLUSION L’année 2009, caractérisée par un prix du lait payé aux producteurs très faible, ne permet pas au système « maxi-stocks » de dégager une marge nette positive. Ce sont les systèmes fourragers dits « silos fermés » qui obtiennent la marge nette la plus élevée. En ce qui concerne les groupes lait, seul le groupe «Charlim», dont les exploitations sont basées sur l’herbe, présente une marge nette positive.

Les groupes lait « Centre » et « Sud » n’arrivent pas à dégager de marges nettes positives, leurs systèmes fourragers étant comparable à un système intermédiaire entre « maïs herbe » et « maxi stock ». Dans bien des cas, c’est la sous réalisation du quota en 2009, pour des raisons d’économies, qui n’a pas permis de diluer les charges de structures encore élevées du fait des investissement récents. Cependant, les systèmes « maxistocks » possèdent bien souvent d’autres ateliers de production qui permettent au global de dégager un revenu. Les résultats devraient être meilleurs pour l’année comptable 2010 avec la remontée progressive du prix du lait.

Contacts : Anne-Laure Veysset - 05 45 24 49 36 - anne-laure.veysset@charente.chambagri.fr Harmony Boutin - 05 45 84 09 28 - harmony.boutin@charente.chambagri.fr Marie Billot - 05 45 24 49 61 - marie.billot@charente.chambgri.fr

BULLETIN ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23 - 23


Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande

L’impact économique de l’augmentation du prix des matières premières en vaches allaitantes L’application de l'évolution de la conjoncture de début 2011 sur les données moyennes des exploitations bovins viande des réseaux d’élevage montre une augmentation du coût de production de 13 à 15 € pour 100 Kg vif en système naisseur et naisseur engraisseur. Cela représente une augmentation de charge allant de 4 800 à 8 000 € suivant les systèmes, dont un tiers est imputable aux aliments. Les hypothèses de hausse 2011/2010 qui ont été appliquées pour ces résultats sont :

PLUSIEURS RECOMMANDATIONS PRATIQUES PEUVENT ÊTRE FAITES POUR LES MOIS À VENIR

:

Réduire la distribution de concentrés aux vaches allaitantes qui ont vêlé en automne Cela veut dire une diminution de 1 voire 1,5 kg de concentrés pour les multipares. Il faut des vaches en bon état en fin d'automne, avec du fourrage en quantité suffisante et de bonne qualité, ainsi que des surfaces à pâturer suffisantes. En contre partie pendant l'hiver, il peut être accepté une perte d’état corporel de 0,2 points, et une croissance des veaux pénalisée de 10 kg. Le pâturage du printemps doit permettre une reprise rapide de l’état corporel et stimuler la production laitière.

24 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23

+ 12 % pour les aliments concentrés achetés + 6 % pour les engrais + 20 % pour l’énergie + 1.5 % pour les autres postes

Pas de concentré pour les femelles qui vêlent en fin d’hiver Il faut accepter une perte d’un point sur l’état corporel soit 50 kg sur une vache de 750 kg. Au printemps, la reproduction ne pose pas de problème dans la mesure où l’herbe disponible permet une reprise de poids rapide.

Attention aux femelles mises à la reproduction Pour une bonne reproduction, c’est la catégorie à ne pas pénaliser en complémentation. Toutefois, en leur distribuant les bons fourrages et avec des analyses précises de fourrages, le calage de la ration peut permettre de réaliser des économies de concentrés (jusqu’à 1 kg de moins).


Avec une mélangeuse, réduire la part des concentrés dans le mélange La mélangeuse permet une meilleure valorisation de vos fourrages, notamment en ensilage d’herbe ou enrubannage.

Le bon usage du maïs ensilage Attention aux excès. Les vaches doivent pouvoir ingérer assez de fourrages grossiers (foin ou paille).

Faire confiance à la croissance compensatrice des génisses d’élevage Après 450 kg, les génisses acceptent des fluctuations de croissance. La réduction de 1 kg de céréales va se traduire sur 4 mois d’hiver par 10 à 20 kg de poids vifs en moins. Ce poids sera vite récupéré au printemps. Par contre, il faut être attentif à l’équilibre de votre ration notamment sur la protéine.

Pas d’économie sur les minéraux Sur la période hivernale, il faut conserver l’utilisation des CMV à hauteur de 80 g selon les dosages.

Anticiper pour prévoir une mise à l’herbe précoce Pour avoir de l’herbe précoce, il faut prévoir un apport azoté tôt (entre le 10 et le 20 mars). Les vaches peuvent aller au pâturage dès que l’herbe atteint la hauteur de la cheville.

Gérer la complémentation des broutards au pré selon la pousse de l’herbe Les écarts sont plus visibles sur la seconde partie du printemps. La gestion du pâturage peut permettre d’énormes économies de concentrés (paddocks).

Grille d’évaluation de l’état corporel des vaches allaitantes

Contact : Sylvie Enée - 05 45 84 09 28 sylvie.enee@charente.chambagri.fr

BULLETIN ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23 - 25


Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande

Déclaration Prime au Maintien du Troupeau de Vaches Allaitantes (PMTVA) à réaliser dès le mois de mars La période de dépôt des demandes de Primes au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA) s’étend jusqu’au 16 mai 2011.

Vous n’avez pas à déclarer un effectif de vaches et génisses. Celui-ci sera automatiquement calculé à la fin de la période de détention en fonction des critères d’éligibilité des animaux.

Depuis le 1er mars, il est possible d’effectuer cette demande par internet. Elle s’effectue via le site www.telepac.agriculture.gouv.fr.

Les critères de recevabilité de la PMTVA sont inchangés par rapport à 2010 : avoir un minimum de 3 animaux éligibles, un ratio de productivité de 0,4 veau / vache, et une durée de détention des veaux de 60 jours minimum….

Pour la réaliser, vous devez vous munir, lors de votre première connexion, de votre code personnel Télépac 2011. Ce code figure en haut à gauche du courrier "Notification des droits à paiement unique 2010 (DPU)" reçu en début d'année. Quelques rappels : la période de détention obligatoire des animaux est de 6 mois et débute à la date d’arrivée de votre demande à la DDT.

Il est fortement conseillé de participer au système d’échanges de droits à titre temporaire, que vous disposiez d’un nombre de droits à primes suffisant, excédentaire ou inférieur au nombre de femelles éligibles. Contact : Nathalie Augas - 05 45 84 09 28 nathalie.augas@charente.chambagri.fr

26 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23


ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins

Valoriser les prairies en élevage ovin

LA PLUPART DES SYSTÈMES OVINS

achetés ou produits, fourrages achetés, cultures fourragères principales ou dérobées, etc.

SONT HERBAGERS

On obtient ainsi l’énergie valorisée, mesurée en Unités Fourragères par hectare de prairie. Il faut la distinguer de l’énergie produite, la valorisation finale tenant compte de l’ensemble des pertes : gaspillage au pâturage, pertes à la récolte et à la conservation, refus à la distribution, etc.

La valorisation des prairies est un des principaux moyens de maîtrise des coûts de production. Malgré des niveaux d’intensification très différents, la plupart des systèmes des réseaux ovins viande de la région Ouest (Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes) sont herbagers, particulièrement les spécialisés ovins. C’est à dire que les prairies constituent l’essentiel de leurs ressources fourragères : le maïs ensilage, les autres cultures fourragères, les coproduits et les surfaces additionnelles (dérobées…) demeurent marginaux.

Energie valorisée par hectare de prairie (UF/ha) = Besoins théroriques des brebis — Energie apportée par les autres ressources alimentaires

COMMENT ESTIMER L’ÉNERGIE VALORISÉE

ADAPTER LE CHARGEMENT

?

Les besoins théoriques des brebis sont fonction de leur gabarit, de leur mode d’élevage (temps passé en bergerie ou au pâturage), du mode de reproduction (si forte accélération), de la productivité pondérale et du mode de finition des agneaux (finition plus rapide en bergerie). De ces besoins théoriques sont déduits tous les apports alimentaires provenant d’autres sources : concentrés

Comme le montre le graphe ci-dessous, la valorisation des prairies est souvent liée au chargement. Ainsi pour les élevages les plus extensifs (chargement < 1,1 UGB/ha SFP), la valorisation des prairies est en moyenne de l’ordre de 2 000 UF/ha, contre 4 000 UF/ha pour les plus intensifs (chargement > 1,4 UGB/ ha).

Autonomie alimentaire et UF valorisées/ha d’herbe selon le chargement (tous élevages spécialisés) (source : Réseau Ovin Ouest)

céréales maïs ensilage prairies UF valorisées/ha d’herbe

BULLETIN ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23 - 27


Mais attention, un chargement trop élevé par rapport au potentiel des prairies se traduit par une dégradation de l’autonomie alimentaire, mesurée par la part des ressources produites dans la couverture des besoins théoriques. Au sein des fermes de références spécialisées de l’Ouest, l’autonomie alimentaire totale des élevages extensifs, cultures autoconsommées comprises, est de 83 %, dont 72 % assurés par les prairies. Elle est un peu plus faible pour les plus intensifs, à 75 %, dont seulement 58 % assurés par les prairies, avec une place plus importante du maïs ensilage et des cultures prélevées.

VALORISATION DES PRAIRIES : UNE DES COMPOSANTES DES RÉSULTATS ÉCONOMIQUES L’importance de la valorisation des prairies et de l’autonomie alimentaire dans les résultats économiques est illustrée par le tableau ci-dessous, où les élevages spécialisés sont triés par Excédent Brut d’Exploitation par hectare croissant. Les meilleurs EBE correspondent à des productivités numériques plus élevées et à des chargements très légèrement supérieurs, mais aussi aux meilleures valorisations des surfaces en herbe, qui permettent de maîtriser la consommation de concentré.

Résultats moyens des élevages spécialisés triés selon l’EBE/ha de SAU (source : Réseau Ovin Ouest)

EBE

Marge brute

UGB /ha SFP

PN / brebis

Kg de Concentré

Unités N / ha herbe

UF valorisées / ha herbe

/brebis

/kg produit

1,05

178

9.3

10

2 563

1.21

1,17

178

8.2

23

2 934

1.34

1,27

170

7.4

27

3 391

/brebis

/ha

/brebis

/ha

Tiers inf

27

173

46

358

1.22

Tiers méd

46

307

70

579

Tiers sup

88

555

91

861

Vous pouvez vous procurer cette plaquette auprès du service Productions Animales de la Chambre d’Agriculture de la Charente. Vous trouverez à l’intérieur les témoignages d’éleveurs du Réseau de Références de la région Ouest (Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes). Eleveurs qui apportent leur témoignage sur l’utilisation des différentes techniques mises en place dans leurs élevages afin de valoriser au maximum leurs prairies.

Contact : Nathalie Augas - 05 45 84 09 28 nathalie.augas@charente.chambagri.fr

28 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23


ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins - ovins

2010 : nouvelle donne pour les systèmes ovins en Poitou-Charente Dans le cadre du bilan de santé de la PAC, 2010 est une année cruciale pour l’élevage ovin, avec la mise en place de la nouvelle aide ovine et la revalorisation des DPU.

AIDES À LA HAUSSE ET PRIX STABILISÉS L’année 2010 est celle de la mise en place de la nouvelle aide ovine. Cette nouvelle aide est confortée par une nette revalorisation des DPU, qui peut aller jusqu’à 150 % dans les systèmes les plus herbagers. Ce rééquilibrage des aides s’effectue de plus dans une conjoncture plutôt favorable en matière de viande ovine, la réduction des cheptels dans les principaux pays exportateurs limitant la pression sur le marché français.

Impact du bilan de santé sur les DPU pour quelques cas-types (avant modulation) Source : Réseau d’Elevage ovin de l’Ouest

Cette revalorisation des aides prend place dans une conjoncture plutôt favorable : après deux années de nette augmentation, les prix ont encore un peu progressé en 2010, mais de façon plus différenciée. Ainsi la hausse a pu dépasser 10 % voire 15 % en fin d’été et début d’automne, mais certains mois du premier semestre ont vu des baisses assez sensibles. D’où un impact assez variable selon les systèmes, pouvant aller d’une progression du prix moyen de plus de 3 %, à une baisse de près de 2 %. Malgré la flambée des prix des céréales, observée dès l’été, le prix moyen annuel des aliments est en baisse par rapport à 2009. Cette baisse est cependant d’une ampleur nettement inférieure à celle enregistrée sur le prix des engrais (campagne végétale). Pour ces intrants, comme pour les carburants, il est probable que les voyants seront au rouge pour l’année 2011, ce qui incite à améliorer toujours davantage l’efficacité des systèmes, en conciliant productivité et maîtrise des charges. Impact pour quelques systèmes représentatifs de Poitou-Charentes. L’actualisation annuelle des « cas-types » des Réseaux d’Elevage ovins permet d’estimer l’impact de la nouvelle conjoncture sur le revenu potentiel des élevages, selon la conduite de l’atelier et les productions associées. Ces chiffres ne représentent pas un revenu moyen, mais plutôt un revenu « espérable », lorsque la structure et les performances sont satisfaisantes. Parmi les cas-types du Réseau d’Elevage ovin de l’Ouest, quelques systèmes spécialisés ou mixtes, plus représentatifs de Poitou-Charentes, sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Structures et résultats 2010 de quelques systèmes Système UTA SAU Brebis Autres productions % primes/PB % EBE/PB EBE système EBE/brebis Revenu système Revenu/UTA Revenu/brebis

(source : Réseau d’Elevage Ovin de l’Ouest)

Spécialisé intensif Spécialisé extensif Des ovins et des bovins viande Des ovins et des cultures 1.5 1.5 2 1 85 ha 140 ha 113 ha 100 ha 700 860 500 350 15 ha céréales 18 ha céréales 50 vêlages - 21 taurillons - 10 ha céréales 63 ha cultures 29 % 38 % 29 % 23 % 36 % 38 % 34 % 37 w% 53 780 € 63 500 € 62 510 € 57 680 € 77 € 74 € 33 910 € 42 470 € 34 700 € 37 810 € 22 610 € 28 240 € 17 350 € 37 810 € 48 € 49 €

BULLETIN ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 23 - 29


LES SYSTÈMES HERBAGERS FAVORISÉS PAR LE BILAN DE SANTÉ DE LA PAC

une moindre mesure, aux systèmes mixtes. Ainsi avec 500 brebis et 50 vaches en système naisseur-engraisseur, la progression du revenu est de l’ordre de 30 %, après 3 années consécutives de baisse.

Alors que les revenus par unité de main-d’œuvre des systèmes spécialisés intensif et extensif étaient très proches jusqu’en 2008, un certain écart s’est creusé à la faveur du bilan de santé de la PAC, principalement sous l’effet des « DPU herbe ».

En systèmes Ovins-Cultures, les résultats économiques continuent à jouer les « montagnes russes ». Pour 350 brebis et 63 hectares de cultures, le revenu repasse nettement au-dessus de la barre des 30 000 €, comme en 2007, après être descendu à 15 000 € en 2009.

L’amélioration de la conjoncture ovine profite également, dans

Contact : Nathalie Augas - 05 45 84 09 28 nathalie.augas@charente.chambagri.fr

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