Coronavirus, COVID 19 : guerre ou paix ? Salomé Mulongo, Naturopathe et nutrithérapeute
On ne parle que de lui, le coronavirus, et de sa maladie, le COVID 19. Tout le monde est au front. Certains sont même en guerre. Et dans cette guerre, comment repérer l’ennemi et avec qui faire alliance ? Petit tour des troupes sur le terrain.
Le virus, ennemi ou ami ?
alors avancer à nouveau avec son environnement et partager ensuite cette immunité avec sa descendance.
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Et si le virus n’était alors rien d’autre qu’un messager ou un facteur. Viendrait-il à l’idée d’une personne saine et équilibrée de tuer le facteur parce que les nouvelles sont mauvaises ? Partir en guerre contre les virus, bactéries et champignons, équivaudrait à partir en guerre contre nous-mêmes et contre notre évolution. En outre, le virus une fois présent, en l’occurrence la petite couronne, ne peut plus être éradiqué. Il faudra donc faire avec. Partir en guerre contre elle semble donc peine perdue et contreproductif. Et si nous écoutions ce qu’elle a à nous dire, cette petite couronne, et mettions en place ce qu’il faut pour vivre en harmonie avec elle et avec les autres messagers présents partout dans notre environnement ! Et si on voyait l’immunité, non pas comme un système de guerre contre des ennemis potentiels mais comme un hymne à l’unité qu’il nous faut sans cesse chercher et stabiliser.
eaucoup l’ont oublié, mais nous sommes des êtres de virus, de bactéries et de champignons avant d’être des êtres de cellules. Nous sommes, en effet, composés de plus de microorganismes (dix fois plus) que de cellules. Les virus, présents depuis des milliards d’années, sont en réalité des organismes non vivants porteurs d’un message (ARN ou ADN) pour leurs hôtes qui va amener ces derniers à devoir fournir une réponse immunitaire. En d’autres mots, à s’adapter. Avec les bactéries, ils participent donc à notre évolution et on peut dire, en quelque sorte, qu’ils font l’homme et la femme que nous sommes aujourd’hui. Si on suit les lois de la nature qui, restons humbles, nous est bien supérieur, une immunité de groupe est obtenue. L’Humain peut
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Coronavirus, COVID 19, guerre ou paix ?
La maladie, ennemie ou amie ? Pour beaucoup, la santé est l’absence de maladies. D’ailleurs de ces dernières, on dit volontiers qu’elles nous « frappent » ou nous « tombent » dessus, comme si elles venaient d’office de l’extérieur. Comme si elles étaient la faute à pas de chance. Et si la maladie était, pour paraphraser Jung, « l’effort que fait le corps pour revenir à l’équilibre ? » Et si, toujours selon lui, « les crises, les bouleversements et la maladie ne surgissaient pas par hasard ? Et s’ils nous servaient d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie ? » En d’autres termes, et si la maladie était ce voyant lumineux pour nous dire STOP. Viendrait-il à l’idée du garagiste honnête et sérieux, à qui vous laissez votre voiture parce que le témoin lumineux du niveau d’huile s’est allumé, de se contenter pour toute réparation d’enlever purement et simplement ce témoin lumineux et vous facturer cet acte comme une réparation ?
Médecine conventionnelle, ennemie ou amie ? La réaction première de la personne « malade » est de se tourner, toujours et encore, vers l’extérieur pour trouver un remède, un spécialiste et même, dans le cas qui nous préoccupe, une autorité politique pour nous sauver de cette maladie, le COVID 19 ou de son virus qui, de toute évidence, reste l’ennemi à abattre. Chacun, à sa manière, livrera les armes nécessaires (puisqu’on est en guerre !) pour combattre l’ennemi et supprimer les voyants lumineux, comme un mauvais garagiste. Les médecins prescriront un remède chimique : un antiviral pour lutter contre la petite couronne, ou un antibiotique pour lutter contre la bactérie Pétrovella, ou un anti-thrombotique chimique, ou... Et la liste s’allonge au fur et à mesure des découvertes. Et les autorités politiques prodigueront un couvre-feu (car on est toujours en guerre, ne l’oubliez pas).
Coronavirus, COVID 19, guerre ou paix ?
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Naturopathie, ennemie ou amie ?
La mort : ennemie ou amie ?
Évidemment, en tant que naturopathe, j’aimerais tellement pouvoir vous dire que la naturopathie est plus amie que ne l’est la médecine conventionnelle. Mais c’est :
J’ai longtemps hésité à écrire ce paragraphe, parce que le sujet est difficile à aborder sans heurter et que mon partage est intime et personnel. Il se peut aussi qu’en lisant ces lignes, la colère monte, surtout si vous avez perdu un proche. C’est légitime. Mon intention n’est pas de provoquer. Loin de là. Elle est juste d’offrir une piste de réflexion. La mienne. J’espère juste que vous pourrez accueillir mes mots (accueillir n’est pas accepter) et vous laisser nourrir.
1. Encore entrer dans une histoire de petite guéguerre stérile et inutile entre médecine conventionnelle et médecine non-conventionnelle 2. Fermer les yeux sur notre tendance à nous, naturopathes, à glisser doucement vers la pente de l’allopathie « au naturel » en proposant une plante, un bourgeon ou une huile essentielle antiviral, anti-bactérien, anti-inflammatoire, antithrombotique... (et je suis la première à être tombée dans le panneau. J’ai ramené pour ma famille des huiles essentielles antivirales et antibactériennes !) 3. Oublier qu’à côté ou, plus exactement, au-dessus de nous adeptes de la médecine conventionnelle et de la médecine non-conventionnelle, existe un médecin bien supérieur à tous : notre corps.
Le corps, ennemi ou ami ? Notre corps, il est vrai, est magnifiquement programmé pour maintenir l’homéostasie1 . Il y a canicule ? Des petits capteurs de la peau et du cerveau vont déclencher une réaction en chaîne pour le refroidir. Un genou égratigné ? Les cellules, programmées pour se réparer, se renouveler et se cicatriser font tout ce travail sans la moindre aide extérieure. Notre corps détient cette connaissance qui dépasse de loin toutes les connaissances médicales conventionnelles et non-conventionnelles. Et s’il était notre premier médecin ? À condition, bien sûr, d’écouter les messages que lui aussi nous envoie.
Bien sûr, dès le moment où on laisse le corps et la nature (re)prendre la main, tout de suite arrive à l’esprit la question « Oui, mais à quel prix ? ». La question est légitime. Et la réponse est dure et cinglante. Au prix de dizaines, peut-être de centaines de milliers de morts. Si la question du prix à payer est posée, c’est sans doute parce que nous avons une vision bien étriquée de l’être humain qui le réduit à une enveloppe, un être de chair, d’os et d’organes forcément voué à mourir un jour que l’on espère le plus lointain possible. Et cela fait peur. A force d’avoir vendu notre corps à la science qui l’a trituré dans tous les sens et nous a laissé croire, à coups de bistouris et de scalpels que nous pouvions être invincibles, presqu’immortels, à force d’avoir vendu notre corps à Big Pharma et à l’industrie cosmétique qui nous ont promis le corps de rêve et le bonheur qui va avec à coups de pilules magiques, de vaccins, de crèmes et d’onguents, à force... nous avons fini par croire effectivement que nous n’étions que cela, une machine, si possible indestructible. Nous avons oublié que nous étions bien plus qu’une enveloppe physique, bien plus qu’une matière. Nous avons aussi une conscience spirituelle (certains diront un corps de lumière ou énergétique ou divin, peu importe le nom), un corps mental (celui qui permet de penser, mémoriser, analyser...) et un corps émotionnel (celui qui nous permet de désirer, sentir...). La mort n’est finalement rien d’autre que l’âme, les pensées, les émotions qui se dévêtissent d’un vieux manteau trop étriqué qui ne leur sied plus. Le corps physique ne sera plus mais il restera du mort, à ceux qui lui survivent, toute son âme, son énergie, ses pensées, ses désirs, ses émotions qui souvent permettront à ces derniers de se relever et d’être plus forts encore. Nous avons oublié cela.
1 Tendance de l’organisme à maintenir ou à ramener les différentes constantes physiologiques (température, débit sanguin, tension artérielle, etc.) à des degrés qui ne s’écartent pas de la normale.
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Coronavirus, COVID 19, guerre ou paix ?
Si la question du prix à payer est posée, c’est parce que des chiffres balancés comme ça bruts sans mise en perspective et de surcroît accompagnés d’un compteur qui semble s’affoler sans qu’on ne puisse rien n’y faire, sont juste anxiogènes, alarmistes et inacceptables. 6400 décès2 en Belgique en commençant à rédiger cet article, 6.490 le jour du bouclage. Et parmi ces 6.490 des proches dont un membre de notre famille. Si ces chiffres sont si anxiogènes, c’est probablement aussi que nous avons oublié les millions de morts que nous avons fabriqués nous-mêmes par nos propres choix et nos modes de vie. Les maladies dites de civilisation (un comble !) font chaque année des millions de morts dans le monde. Ainsi en 2019 on comptait 9 millions de morts par cancer dans le monde dont 1,2 million pour la seule Union Européenne. Près de 2,8 millions de personnes décèdent chaque année pour cause de surpoids ou d’obésité. Le diabète tue 5 millions de personnes par an, soit 14.000 morts par jour ou 1 mort toutes les 7 secondes3 . Toujours causés par nos choix mais si lointains aussi, chaque jour plus de 25.000 personnes meurent de faim dans le monde, soit près de 9 millions de morts dont 3 millions d’enfants4 chaque année. Sans compter la sixième extinction massive de la biodiversité dont le rythme est précipité par nos modes de vie et dont nous sommes à la fois la cause et la victime. Nous ignorons souvent ces chiffres. Et personne osera nous dire que parmi ces 6400 décès, il en est certainement une majorité dont nous sommes responsables également. Personne ne le dira pas que c’est inadmissible de dire cela à quelqu’un qui vient de perdre un proche et qui souffre. Mais le taire, c’est 2 3 4
Chiffres au 23/04/20 Chiffres de l’ONG Santé Diabète, France Chiffres de la FAO en 2015
continuer à laisser croire que nous n’y pouvons rien, que c’est la faute à pas de chance. Le taire, c’est nous laisser croire encore une fois que la solution vient de l’extérieur. Si la question du prix à payer est posée, c’est que nous avons oublié à quel point la nature allait toujours dans le sens de la vie. De l’espèce. Au prix, nous venons de le voir, de dizaines et peut-être des centaines de milliers de morts qui seront, on l’a vu aussi, insupportables pour les familles et les proches touchés sauf si le chemin a déjà été fait d’un autre regard sur la mort. La nature est bienveillante aussi. Elle ne nous envoie que ce qu’elle pense que nous sommes capables de supporter. La mort est souvent l’occasion d’une nouvelle naissance. Chaque mort est un bouleversement que nous pouvons transformer. Chaque mort nous rappelle aussi à quel point la vie est précieuse. C’est parce que la mort existe que la vie est si précieuse. La nôtre, celle de nos proches et celles de tous les êtres qui nous entourent quel que soit leur règne (minéral, végétal et animal). En outre, les lois de la Nature sont si simples : une alimentation vivante, énergétique, biologique, locale et de saison (loin des aliments raffinés, industrialisés, toxiques, morts et pro-inflammatoires), une bonne oxygénation (par de vraies respirations en conscience et en profondeur, de l’activité physique), un sommeil réparateur, des cellules qui baignent dans un milieu propre, à défaut d’être parfait, du soleil, des pensées et des émotions fluides qui vont dans le sens de l’amour et de la vie, une reconnexion à l’Univers et à ses lois... Nous avons ce choix.
Coronavirus, COVID 19, guerre ou paix ?
Mais alors il est où, l’ennemi ? Peut-être qu’il n’y en a pas, si ce n’est nous-même, lorsque nous oublions les Lois de la Nature. Plus nous apprenons à vivre avec notre environnement, plus nous faisons un avec lui, moins les corrections du corps (de tous nos corps) seront importantes et moins douloureuses elles seront. Chérir la vie et le vivant devrait être notre mission de vie à chacun, pour se protéger, protéger les siens, notre espèce et les autres. Et par respect pour tous nos morts et en leur mémoire aussi. Notre éveil à nos différents corps (spirituel, mental, émotionnel et phyisques) devrait être notre quête absolue, afin de maintenir le lien avec les disparus et de retrouver notre Unité. La mort physique d’un proche sera bien plus légère et notre stress face à la mort aussi. Alors seulement nos choix et modes de vie seront bien plus alignés parce que mus par un désir d’aller dans le sens de la vie, de l’amour, de la gratitude. Plutôt qu’une guerre aussi entre les différentes médecines, construisons des ponts et apportons à l’autre ce qu’il lui manque. La médecine conventionnelle est
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quasi absente et donc assez mauvaise en matière de prévention, là où les médecines non-conventionnelles ont plusieurs longueurs d’avance et sont souvent très performantes. Les médecines non-conventionnelles sont souvent inefficaces et inadaptées pour répondre à l’urgence et au lésionnel, domaines dans lesquelles les médecines conventionnelles excellent et avancent toujours à pas de géant. Cherchons les points de rencontre les plus probables et le plus probants entre les deux : tout ce qui relève du fonctionnel, c’est-à-dire la majorité des maladies dites de civilisation qui génèrent ces millions de morts par an sur la planète. Des collaborations sont possibles et souhaitables à plusieurs titres. Elles permettraient de maximiser l’efficacité d’un traitement classique qui ne sera pas bousillé par une hygiène de vie et alimentaire déplorable ou des carences ou excès de nutriments. Elles pourraient aussi diminuer les effets secondaires d’un traitement et, enfin, et non des moindres, rendre les personnes qui consultent plus responsables et autonomes sur le chemin de la santé. Que ce soit l’une ou l’autre, conventionnelle ou non, il faudra rester humbles à côté des Lois de la Nature et face aux capacités extraordinaires du corps. Et si vous avez une âme de guerrier et souhaitez aller au front, battez-vous pour que soit inscrit en lettres capitales au-dessus de notre propre Constitution « Nul n’est censé ignorer les Lois de Mère Nature ».
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