Rapport financier

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NOTE DU TRESORIER A L’ASSEMBLEE GENERALE Pour maintenir la séparation des comptes entre Reporters sans frontières et Reporters sans frontières International et conserver les modalités de présentation précédemment adoptées, seules les données relatives à la première entité, sur laquelle l'assemblée générale est appelée à se prononcer, sont détaillées dans ce rapport. Néanmoins, les comptes de Reporters sans frontières International, dont le budget (total des charges) s'établit en 2017 à 64 K€ (soit en baisse par rapport à l’exercice précédent où il s’établissait à 69 K€), sont disponibles sur simple demande.

Situation générale de Reporters sans frontières L’exercice 2017 a été marqué principalement par 3 éléments significatifs : § L’augmentation des charges liées aux ressources humaines (salaires et autres charges) qui s’élèvent à 2 577 K€ contre 1 969 K€ lors de l’exercice précédent et représentent 45% des charges d’exploitation de l’exercice : cette forte augmentation est principalement le résultat du renforcement de l’ensemble des équipes suite à la réorganisation de la structure mise en place début 2017. 5 postes permanents ont été crées ainsi que 7 postes en renfort sur l’exercice (contrats CDD dont 3 ayant concernés le projet Forbidden Stories) : la masse salariale brute ainsi que les charges afférentes a ainsi connu une augmentation de 386 K€. § La poursuite de la mise en œuvre de deux partenariats d’ampleur avec l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (Sida). § Le premier a pris fin au 31 décembre 2017 et portait sur l’accès à l’information en ligne et la défense des acteurs de cette sphère dans les pays cibles du projet, pour un montant de 15 500 KSEK (équivalant à 1

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742 K€ au taux de conversion à la date de signature du contrat). Au titre de 2017, le projet contribue à hauteur de 490 K€ des recettes. § le second a débuté au 1er janvier 2017 et ce pour 48 mois. Il vise à soutenir Reporters sans frontières dans ses activités de fond et ses nouvelles orientations stratégiques, pour un montant de 42 800 KSEK (équivalant à 4 447 K€ au taux de conversion à la date de signature du contrat). Au titre de 2017, le projet contribue à hauteur de 1 090 K€ des recettes.

Au titre de 2017, ces deux contrats représentent 1,6 M€ de recettes et 28 % du total des ressources (contre 1,1 M€ de recettes et 21 % des ressources en 2016). § Le net recul du résultat de la collecte (hors recettes liées au prix) de 2017, qui s’élève à 468 K€ contre 987 K€ sur l’exercice précédent, soit un poids de 8% des ressources annuelles contre près de 20% sur l’exercice précédent. Cette diminution s’explique principalement par : § la baisse du montant des legs encaissés : - 222 K€ sur l’exercice, § la baisse du montant recettes liées au mécénat d’entreprise, aux ventes aux enchères et autres événements de collecte : - 437 K€ sur l’exercice.

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Grands agrégats Le total des produits d’exploitation s'est élevé en 2017 à 5 843 K€ et le total des charges d’exploitation à 5 920 K€, soit un résultat d’exploitation de - 76 K€ (vs un résultat d’exploitation de 408 K€ pour l’exercice précédent). Le résultat de l’exercice 2017 est une perte de 149 K€ (bénéfice de 389 K€ l’année précédente). Après affectation de cette perte, le compte de réserve pour projet associatif s’élèvera à 2 124 K€ euros contre 2 273 K€ au 31 décembre 2016. Pour mémoire, à ces éléments comptables, certifiés dans le rapport du commissaire aux comptes, s'ajoutent les données issues de l'exécution budgétaire, présentées dans le souci d’une meilleure compréhension du rôle de chaque département. L’établissement des comptes reporting repose sur les mêmes méthodes budgétaires que les années précédentes, soit les mêmes principes de retraitement des données comptables, principalement : - présentation de la commission de régie publicitaire en moins du chiffre d’affaires, - présentation des charges financières relatives aux locaux sur la ligne « locaux » et non dans le résultat financier, - non prise en compte des 50 K€ refacturés à RSF International, car neutralisés par une charge équivalente. En 2017, les produits d’exploitation atteignent donc 5 676 K€ alors que le total des charges d’exploitation s’élève à 5 752 K€.

Explication de la composition des produits et des charges Évolution des postes de produits Au total, les ressources propres (ie les activités commerciales) atteignent cette année 1 587 K€ contre 1 505 K€ en 2016. Pour analyser cette augmentation, il convient en premier lieu de retraiter les écritures de variation de stock et de reprise de provision qui venaient impacter positivement les recettes à hauteur de 3


29 K€ en 2017 et à hauteur de 42 K€ en 2016 (à noter que l’impact sur le résultat est quant à lui nul puisque les stocks sont entièrement dépréciés). Ce retraitement effectué, les ressources propres s’élèvent à 1 558 K€ en 2017 contre 1 463 K€ en 2016, soit une augmentation de 6 % sur l’exercice (soit 95 K€), et représentent 28 % des ressources totales (stable vs 2016). Cette légère hausse du chiffre d’affaires réalisé s’explique par : -

un nombre d’exemplaires vendus au titre des albums mis en vente en 2017 stable. La moyenne des ventes des 3 albums 2017 sur les réseaux Presstalis et Interforum s’est établie à 41 204 ex. contre 41 274 ex. pour l’exercice précédent. En revanche, les ventes à l’étranger ont progressé de 25 K€ notamment du fait du nouveau partenariat conclu avec l’AMP (premier distributeur de presse en Belgique) sur l’exercice. A l’étranger, les deux pays où les ventes de l’album sont les plus significatives sont la Belgique et l’Espagne.

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une opération de financement participatif (crowdfunding) réalisée autour de l’album Yann Artus Bertrand pour 21 K€ et l’augmentation des autres produits à hauteur de 8 K€.

Concernant les publications, les ventes cumulées (hors ventes directes et étranger) des trois albums de RSF se sont établies à environ 124 000 exemplaires sur l’exercice 2017, soit un chiffre stable par rapport à l’exercice précédent. A noter le très bon résultat de l’album Pesquet sorti en août 2017 qui a dépassé les 60 000 exemplaires vendus (palier qui n’avait pas été atteint récemment mais en mai 2010 avec l’album Magnum : les albums JM Périer et CAPA en 2015 et National Geographic en 2014 avaient eux dépassé le palier des 50 000 exemplaires vendus). Les recettes publicitaires (CA net après commission de régie) ont donc diminué de 185 K€ en 2016 à 170 K€ en 2017, soit une diminution de 9 % sur l’exercice et 15 K€.

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Les recettes liées au mécénat d’entreprise sont en forte régression sur l’exercice : le total des produits comptabilisés à ce titre s’élève à 6 K€ contre 443 K€ en 2016, soit une diminution de 437 K€. Cette baisse s’explique par la conclusion d’opérations significatives ayant impacté l’exercice 2016 et n’ayant pas été reconduites en 2017 : -

un mécénat de 240 K€ avec BNP Paribas

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deux ventes aux enchères ayant généré 153 K€ de recettes

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une émission de télévision ayant généré 50 K€ de recettes.

Les dons issus de la générosité du public (dons et cotisations) sont eux en hausse, passant de 304 K€ en 2016 à 356 K€ en 2017, soit une augmentation de 17%. 18 K€ de legs ont été comptabilisés sur l’exercice (contre 240 K€ au cours de l’exercice précédent). Enfin, il est important de noter que le bureau RSF USA a contribué au titre de l’exercice 2017 aux ressources du département à hauteur de 88 K€. Pour mémoire, le bureau n’avait pas contribué en 2016 et avait versé une contribution de 177 K€ en 2015. La part du mécénat et de la collecte dans les produits s’élève ainsi à 8 % du total des produits d’exploitation en 2017 (inclus la collecte auprès du grand public en France et à l’étranger, les cotisations, le mécénat d’entreprise, les legs ainsi que les partenariats financiers autours du prix annuel de Reporters sans frontières), soit un revenu en nette baisse par rapport à l’année 2016 (19 %). Les subventions publiques représentent cette année 54 % des ressources d’exploitation de l’association, tandis qu’elles en concentraient 44 % en 2016. En valeur, le montant des subventions publiques reçues et reconnues en produits sur l’exercice s’établit à 3 073 K€ contre 2 320 K€ en 2016, soit une augmentation de 752 K€. Cette augmentation s’explique principalement par : - l’augmentation des recettes constatées au titre des projets Sida pour 472 K€ (1 581 K€ en 2017 vs 1 109 K€ en 2016), - l’augmentation des recettes constatées au titre du projet AFD pour 198 K€

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(539 K€ en 2017 vs 341 K€ en 2016). Les recettes issues des fondations représentent cette année 9,3 % des ressources d’exploitation de l’association, tandis qu’elles en concentraient 7,6 % en 2016. Le montant des produits reconnus s’élève à 526 K€ au titre de 2017, soit un chiffre en hausse par rapport à 2016 (394 K€). Enfin, si les espaces publicitaires offerts sont toujours traités en dehors du budget de l’association, il ne faut pas oublier qu’ils représentent un appui considérable et ont atteint sur l’exercice 2017 214 K€ pour leur partie valorisable (contre 947 K€ en 2016).

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Évolution des postes de charges Les charges de personnel sont en nette augmentation à 2 577 K€ vs 1 969 K€ en 2016, soit une augmentation de 608 K€ liée principalement aux créations de poste (permanents ou de renfort). Le poids de la masse salariale globale (salaires, taxes et indemnités et coûts afférents) s’élève à 46 % des charges d’exploitation de l’association en 2017 (et 41 % en 2016). Les postes salaires bruts et charges sociales sont en hausse de 387 K€. En outre, la dotation pour provision congés payés (et charges afférentes) est en hausse de 15 K€ par rapport à 2016. A noter également par rapport à 2016 : -

une augmentation de taxe sur les salaires de 46 K€ (hors régul. années antérieures),

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une augmentation des charges liées à la formation professionnelle de 26 K€ (dont 9 K€ au titre d’une formation pour une journaliste qui a été entièrement remboursée par un média français).

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une augmentation des charges liées au recours au personnel intérimaire : + 12 K€ et une perte constatée sur IJSS non recouvrées de 9 K€.

Les charges imputables au département des programmes (anciennement département de la recherche) s’élèvent à 855 K€, représentent 15 % des charges d’exploitation (vs 12% en 2016) et sont principalement composées : -

des piges versées au réseau de correspondants pour 107 K€ (hors radio Erena) contre 112 K€ en 2016,

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des coûts de traduction, en forte hausse, puisqu’ils s’établissent à 102 K€ contre 74 K€ en 2016,

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de prestations de service (dont impressions) pour 257 K€ contre 195 K€ en 2016, dont 57 K€ concernant la mise en place d’un système de PME (Planning Monitoring & Evaluation), 17 K€ la mise en place du site internet du projet Freedom Voices (projet incubé par RSF entre septembre et décembre 2017) et 12 K€ d’achat de VPN. Il s’agit également des

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prestations de services relatives à la cyber sécurité (dont les honoraires des formateurs) et concernant l’opération Collateral Freedom. -

des coûts liés aux déplacements et missions pour 272 K€, contre 133 K€ en 2016. Dans cette rubrique apparaissent notamment les coûts liés à l’organisation des formations dispensées sur les thèmes de la sécurité physique, de la cybersécurité, du journalisme, de la couverture des échéances électorales. La forte hausse sur l’exercice s’explique par la réalisation de 2 réunions de correspondants (pour les zones Afrique et Amériques s’étant tenues respectivement à Paris et à Bogota) ainsi que par la réalisation de la mission de lancement du bureau de Taipei en août 2017,

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d’honoraires liés aux audits et évaluations de projets financés par des bailleurs de fonds à hauteur de 72 K€ contre 25 K€ l’année précédente.

Les charges imputables aux coûts des bureaux s’élèvent à 339 K€ (vs 187 K€ en 2016), représentent 6 % des charges d’exploitation, soit un niveau en légère hausse par rapport à 2016 (4%), et sont composées principalement des coûts liés aux bureaux de Rio (99 K€), de Tunis (81 K€), de Londres (61 K€) et de Taipei (51 K€). Les charges relatives à l’assistance sont également en nette hausse et s’élèvent à 582 K€ (+126 K€). Elles représentent 10 % des charges d’exploitation vs 9 % en 2016 et sont composées : -

pour 416 K€ des bourses d’assistance vs 312 K€ en 2016,

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pour 158 K€ de charges imputables au projet Radio Erena (vs 144 K€ en 2016).

Les charges relatives au poste communication/sensibilisation s’élèvent à 156 K€ contre 171 K€ pour l’année précédente, représentent 3% des charges d’exploitation et sont principalement composées de : -

72 K€ de coûts liés aux campagnes et opérations contre 48 K€ en 2016,

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63 K€ de charges imputables à l’organisation du prix RSF (vs 51 K€ en 2016),

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9 K€ de charges imputables à la refonte et à la maintenance du site Internet de l’organisation (vs 48 K€ en 2016).

Les charges relatives au poste activité commerciale s’élèvent à 731 K€ contre 842 K€ en 2016, représentent 13% (17% l’année précédente) des charges d’exploitation et sont principalement composées : -

pour 590 K€ des coûts liés à la conception et à la fabrication des albums, soit un montant en nette augmentation par rapport à 2016 (512 K€ soit + 79 K€) : cette augmentation s’explique principalement par l’impact de la sous-traitance en année pleine de la rédaction en chef et du suivi de production des albums (+30 K€ en 2017 vs 2016) ainsi que par la réalisation d’achat de papier complémentaire en vue d’une réimpression de l’album Pesquet non totalement consommée.

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pour 49 K€ du coût des espaces publicitaires achetés pour promouvoir l’album, en baisse de 57 K€,

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pour 29 K€ de la charge liée à la variation de stock et à la dotation pour dépréciation du stock (charge annulée en totalité par la comptabilisation de la production stockée et la reprise de provision concernant les exemplaires écoulés des anciens albums). L’année dernière, l’impact de ces écritures était de 42 K€.

Les charges relatives au poste mécénat sont en nette diminution et s’élèvent à 56 K€ (contre 138 K€ en 2016), soit 1 % des charges d’exploitation (vs 3% en 2016) et sont principalement composées des coûts de collecte auprès du grand public (ie d’impression/routage de mailings ainsi que de coût de collecte en ligne) qui s’élèvent à 53 K€ (montant stable vs 2016). En 2016, des charges complémentaires avaient résulté à hauteur de : -

34 K€ des coûts de collecte concernant la conclusion d’accord de mécénat autour de l’album Jazz ,

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44 K€ des coûts d’organisation de 2 ventes aux enchères.

Les charges liées aux locaux (charges financières de remboursement de l’emprunt, dotations aux amortissements des locaux et des aménagements et

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charges de copropriétés) sont en baisse à 206 K€ vs 217K€ en 2016. Ces charges représentent ainsi 4 % des charges d’exploitation au titre de l’exercice 2017, soit un poids stable par rapport à l’année précédente. A noter que le taux de l’emprunt contracté en 2007 pour financer l’achat des locaux a été renégocié en 2015 (le taux renégocié est de 2,30 % vs 4,30 % négocié en 2007 soit une économie sur les intérêts restant à payer de 254 K€). Le montant des frais généraux, hors locaux, s’établit à 267 K€ (soit 5 % du total des charges d’exploitation de l’exercice, % et montant stable vs 2016). Ce poste est principalement composé de : -

prestations de service pour 19 K€,

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honoraires CAC (hors vérification de projets) pour 20 K€,

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d’autres honoraires pour 73 K€ vs 42 K€ en 2016 : cette hausse significative s’expliquant principalement par le projet RSF Demain (19 K€ d’honoraires), le recours à une société d’expertise comptable dans le cadre de missions ponctuelles pour 12 K€, les honoraires d’un cabinet de recrutement pour 5 K€.

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charges de télécommunication et d’affranchissement (part non directement imputable aux albums) pour 77 K€ (téléphone, Internet et machine à affranchir) contre 67 K€ en 2016 : l’augmentation étant imputable aux frais postaux,

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frais de repas et de déplacement pour 66 K€ contre 30 K€ en 2016,

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frais bancaires et de Western Union pour 23 K€,

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dotations aux amortissements non liées aux locaux acquis en 2007 pour 12 K€ en 2017,

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produits divers s’élevant à 87 K€ (contre 21 K€ en 2016) dont 31 K€ de produits sur exercices antérieurs et 17 K€ de reprise de provision d’exploitation.

Enfin, il est à noter que le montant de la cotisation d’équilibre versée à Reporters sans frontières International s’établit, au titre de l’année 2017, à 10 K€ (hors les 50 K€ de refacturation) vs 19 K€ en 2016 et couvre :

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les charges de déplacement des représentants des sections et bureaux pour

assister au conseil international qui a eu lieu en septembre 2017 ou à divers groupes de travail, -

les coûts liés à l’organisation du Conseil international.

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En conclusion et en guise de perspectives pour 2018, soulignons la présentation d’un résultat déficitaire après trois exercices successifs largement bénéficiaires. L’organisation va continuer à travailler en 2018 : - à l’amélioration de son organisation et de son efficacité interne qui va passer par le recrutement d’un DG adjoint en charge des programmes, d’une personne dédiée au PME et à la sélection d’un outil informatique dédié lui permettant de mieux mesurer l’impact de ses actions, - à son développement international (ouverture d’un bureau en Afrique prévue au 2eme semestre 2018), - à la diversification de ses ressources qui reste une priorité et notamment via les recettes provenant du mécénat et des legs & donations.

Matthieu Porte Trésorier de Reporters sans frontières

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