JE ùE SIUIS BIEN AMUSE

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Retour à Par is : le temps des farces Mon père avait interrogé mes professeurs grenoblois depuis Vienne et on lui avait fait mes éloges. Il ignorait que Pierre Catala et Hubert Thierry étaient des intimes qui ne m’auraient trahi pour rien au monde en dépit de mes piètres performances estudiantines, ma paresse au travail et le temps perdu dans les bras des jeunes filles. Avec l’assentiment de Maman, toujours partante lorsqu’il s’agit de faire plaisir à son «adorable» fiston, mon père décide que Jacky peut retourner vivre à Paris. Grâce, une fois de plus, à ses appuis, il a obtenu de la rue Saint-Guillaume et de la faculté que je puisse continuer mes études de Science politique et de droit à Paris, où les diplômes sont soi-disant plus respectés que ceux de la province… Il me propose d’habiter boulevard Jules Sandeau et de me débrouiller pour trouver des locataires afin d’occuper les trois chambres devenues disponibles. Le produit que j’en retirerais, à défaut d’aucun autre subside, devant me permettre de survivre. Je n’eu aucun mal à « meubler » tout l’espace, avec deux frères dans une chambre, un Anglais dans l’autre et un ami dans la troisième. Ayant persuadé mes « colocs » qu’une « bonne à tout faire » serait la bienvenue et une économie de sueur et d’argent pour tout le monde, je dénichai sans peine une Croate accorte et libérée qui bénéficia de la chambre « de bonne » au sixième étage en échange d’émoluments très modiques. Elle nous rendit alors tous les services possibles, tous les services qu’une femme bien faite peut rendre à cinq jeunes hommes intelligents et bien montés... Nous nous retrouvions avec elle le soir

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