TOPO_55 _ EXTRAIT

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TOUSÉGAUX?

LE MÉRITE, c’est plus facile pour les riches

Vivre dans un monde SANS VOITURES

Le pouvoir du FAIT DIVERS

Purée, je galère à trouver un stage.

Ouais, c’est pas toujours évident.

Ah ça, si j’étais né dans une famille aisée, ça serait plus simple.

Tu crois qu’AngelinaaccepteraitJolie de m’adopter ?

Mec, t’es trop vieux pour ça, t’as l’âge de voter.

Ça veut rien dire ! D’ailleurs, on vote de plus en p lus jeune. Bientôt, ça sera à 16 ans, tu le savais ?

Aucun rapport, mais OK .

Franchement, je ferais pas tache dans la famille Jolie.

J’ai une certaine classe.

Tu trouves pas ?

T’as pas besoin de ça pour décrocher un stage ! Quand on veut, on peut !

Blablabla…

Encore un sermon stérile et idiot sur la méritocratie…

Ouais, t’as raison, désolé…

Il faudrait faire une espèce d’expo immersive sur la recherche de stage quand t’as zéro réseau.

Ou mieux : un jeu vidéo dont le but est de trouver un stage sans posséder de privilèges.

Et on appellerait ça comment ?

« All by Myself ».

C’est à Céline Dion que tu devrais demander de t’adopter.

Chiche.

Dessin de couverture : Raphaelle Macaron 55 #

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TÉMOIGNAGES Des histoires… d’adoption

Entre quête des origines ou désir d’oubli, traumatisme ou non-sujet, discrimination et questions gênantes : comment vit-on après une adoption ?

22 WTF Islamophobie, un mal, un mot

En France, certains débats sémantiques cachent mal des dénis systémiques.

24

ÇA INFUSE

Le vote à 16 ans

À partir de quand doit-on participer à construire son avenir ?

34

36

38

On mérite mieux que la méritocratie

Présenté comme le plus juste des systèmes, c’est un arbre en toc qui cache la forêt des inégalités.

50 Disons-le avec des chiffres

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J’ai pas de réseau

Une excellente lettre de motivation vaut rarement un bon carnet d’adresses. Chercher un stage, c’est se confronter à une injustice.

76

Les inégalités dans la balance

Pourquoi face à la justice certains ne font pas le poids ?

Pauvres clichés

Quand les médias montrent la pauvreté, ils dévoilent surtout leurs œillères et leurs biais.

86

C’est la classe

La mode est une histoire de création mais aussi… de distinction.

94

96

CASH SEXE À nos amours

Est-ce qu’embrasser, c’est tromper ? La fidélité, ça se discute.

104

SANS CLICHÉ

Mauvaise pente

Faute de neige, les sports d’hiver glissent tout schuss vers l’absurde.

106 ET SI ON LE FAISAIT ? Un monde sans voitures

Marche arrière toute !

Tracer une autre route est encore possible.

116

SANS FILTRE

Zohran Mamdani

Contrepied du trumpisme, le candidat démocrate à la mairie de New York épate.

118

LA QUESTION DU MOMENT Faits divers ou faits de société ?

Il y a les faits qui font diversion et ceux qui nous éclairent, comment les distinguer ?

132

Les expos immersives

De plus en plus souvent, pour nous séduire, l’art se fait spectacle et ça cartonne !

142

Céline Dion

Comment la superstar s’est fait une place dans les cœurs français.

146

Jeu de société

On joue pour se distraire mais, parfois, ce qu’on vit dans les jeux vidéo nous enrichit dans le monde réel.

130 Jamais trop d’art

Et aussi

156 TOPO coulisses

158 Chut…

160 #Moi

AGATHE 19 ans

MAËL 22 ans

ISABELLE 20 ans

MARCUS 22 ans

adoption

ELLA 23 ans

Agathe, 19 ans, suit à Grenoble (38) une licence en sciences humaines appliquées.

Je sais que c’est une chance, parce que j’ai des amis qui ont été adoptés dans le même orphelinat que moi, et eux ont subi beaucoup plus de racisme, même en primaire.

Moi, je n’ai vraiment pas souffert de ça jusqu’aux études supérieures.

J’ai été adoptée au Viêt Nam quand j’avais 3 mois.

Je suis arrivée en Savoie dans une station de ski en dessous de Val-Thorens. J’ai grandi à la montagne.

Dans mon village, on est quatre enfants à avoir été adoptés au Viêt Nam. D’autres viennent du Kazakhstan, d’Ukraine.

mon grand frère a été adopté au Cambodge… en tout, Il y a eu une quinzaine d’adoptions dans la vallée.

On a donc été très bien accueillis.

je les ai connus grâce à nos parents, qui étaient logés dans les mêmes hôtels lors de l’adoption, et qui ont voulu se revoir pour échanger sur la manière dont on évoluait en grandissant.

On est aussi retournés au Viêt Nam ensemble quand j’avais 4 ans, puis quand j’avais 7 ans.

On se rejoignait en vacances entre familles d’adoptants.

Là-bas, il y avait plein d’enfants qui me regardaient trop mal parce que j’étais riche avec des parents blancs.

Au Viêt Nam, on me prend pour une Vietnamienne, mais je ne parle pas la langue et je connais mal la culture.

Trop asiatique en Europe, trop européenne en Asie. Peu de choses me raccrochent vraiment au Viêt Nam.

Si j’y retourne un jour, ce sera vraiment en tant que touriste.

Hélène Laffitte-Reynaert, historienne, spécialiste des questions liées à l’enfance, l’adoption et les migrations :

« L’expression “Trop asiatique en Europe, trop européenne en Asie” résume la question identitaire dans l’adoption internationale. La quête identitaire de la personne adoptée peut se traduire parfois par une difficulté à se reconnaître dans le miroir du milieu social, culturel et même familial qui l’accueille. »

Mes parents biologiques ne m’intéressent pas, je n’ai jamais voulu savoir qui ils étaient.

Quand je dis que je suis adoptée, les personnes sont très embarrassées et me posent plein de questions.

J’ai écouté beaucoup de podcasts sur l’adoption. Certaines se passent bien, d’autres mal. Il y a souvent peu de juste milieu. on ne montre pas des familles qui vivent des hauts et des bas. Il y a toujours l’idée que, parce qu’il y a une adoption, c’est merveilleux, alors que pour moi, c’est basique.

Ce serait très gênant de les rencontrer. Mes parents m’ont toujours dit qu’ils m’aideraient si je souhaitais les retrouver, mais qu’ils ne voulaient pas que je sois déçue, parce que c’est compliqué.

Ah, mais que c’est beau l’adoption ! Ça va, tu travailles bien à l’école ?

Ça ne t’a pas donné envie de devenir délinquante ?

Tu es une personne bien parce que tu as été adoptée par des Français.

Est-ce que tu as eu envie de devenir sage-femme puisque tu as été adoptée ?

Être adoptée ne m’apporte pas grand-chose de plus dans la vie, c’est juste ma norme.

Ma famille, c’est mon frère, mes parents, c’est comme des liens du sang, ça ne diffère en rien d’une famille biologique.

Agressions physiques, dégradations de lieux de culte, insultes racistes : en 2025, les actes visant la communauté musulmane ont augmenté de 75 % par rapport à l’année précédente. Même devant ces chiffres clairs du ministère de l’Intérieur, certains n’hésitent pas à user d’arguments fallacieux pour récuser l’usage même du terme « islamophobie ».

n avril 2025, Aboubakar Cissé, un musulman de 22 ans, était assassiné dans une mosquée du Gard. Cinquante-sept coups de couteau : une agression d’une extrême violence accompagnée de propos islamophobes sans ambiguïté. Alors que la communauté musulmane, saisie d’effroi, craignait pour sa sécurité, la séquence médiatique et politique allait – par endroits – se focaliser sur ce débat sémantique particulièrement indécent vu le contexte : la pertinence ou non du mot « islamophobie ».

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et celui des Outre-Mer, Manuel Valls, ont refusé d’utiliser ce terme. Arguant d’une « connotation idéologique notamment […] vis-à-vis des Frères musulmans » , ou que le mot aurait été « inventé

il y a plus de trente ans par les mollahs iraniens » Deux arguments erronés. Les travaux de plusieurs chercheurs attestent que le terme a été utilisé pour la première fois en 1910 par des anthropologues français. Comment expliquer qu’une telle fake news soit répétée jusqu’au sommet de l’État ?

La définition, par la Commission nationale consultative des droits de l’homme, est

pourtant claire depuis 2019 : l’islamophobie est une « attitude d’hostilité systématique envers les musulmans, les personnes perçues comme telles et/ou envers l’islam »

Cela n’a pas empêché, en juillet dernier, des figures du Parti socialiste de publier une tribune

dans l’hebdomadaire de centre-droit Marianne en réaction à la création, au sein de leur parti, d’un secrétariat national à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie. Selon eux, le mot « islamophobie » serait « détourné pour remettre en cause les fondements mêmes de notre pacte républicain » et permettrait d’assimiler « la critique d’une religion à du racisme » .

Mais qui décide du sens des mots ?

Et sur quels critères la normalité d’un terme est-elle établie ?

Sans rentrer dans de complexes considérations linguistiques, on peut considérer que c’est l’usage qui l’emporte. « Islamophobie » est bel et bien utilisé depuis des années. Non seulement dans le champ de la recherche, mais aussi à l’échelle d’institutions internationales comme l’ONU ou l’Union européenne. Surtout, les militants antiracistes et les personnes concernées s’en servent pour qualifier les préjugés, discriminations et agressions qui visent les personnes musulmanes ou perçues comme telles.

Alors pourquoi certains refusent-ils toujours de prononcer ce mot ? De quoi cette pseudo-polémique à répétition est-elle le nom ? Difficile de ne pas voir dans cette posture les signes d’un enracinement de l’islamophobie et d’une tolérance, voire d’une indifférence face à elle. Les réactions politiques qui ont suivi le meurtre d’Aboubakar Cissé n’en sont qu’une énième illustration. Le ministre de l’Intérieur a mis deux jours (une éternité en temps politique) à se rendre sur les lieux.

Et encore, il n’est allé ni à la mosquée ni à la marche blanche organisée au moment de son déplacement, mais à la sous-préfecture d’Alès. Bruno Retailleau n’a pas réussi non plus à retenir le nom d’Aboubakar Cissé, qu’il a appelé « l ’individu » sur le plateau de BFM-TV. Dans le même temps, une polémique est née suite à la demande d’une minute de silence à l’Assemblée nationale en hommage au jeune Malien, à laquelle certains députés de droite et d’extrême droite ont même refusé de participer. Autant de « détails » qui trahissent – a minima – une banalisation

de l’islamophobie dans certaines sphères politiques, mais aussi médiatiques, où les musulmans sont quotidiennement des cibles et des boucs émissaires.

Souvenons-nous de la vague de haine islamophobe dont l’humoriste Merwane Benlazar a fait l’objet en février dernier suite à sa première

apparition dans l’émission « C à vous ». Son tort ? Le port d’une barbe et d’un bonnet court qualifiés de « look salafiste ». France 5 avait alors fait le choix de ne pas le faire revenir à l’antenne après l’exhumation d’anciens tweets dont le sens avait été déformé.

Pour ce qui est de la liberté de critiquer l’islam – au même titre que toutes les religions –, elle ne se discute pas. La mémoire des victimes des attentats de Charlie Hebdo nous oblige en la matière. Toutefois, elle est trop souvent instrumentalisée pour attaquer les personnes musulmanes. Les fervents détracteurs du mot « islamophobie » glissent bien trop facilement de la critique de l’islam à la stigmatisation pure et simple des musulmans. Comment pourrait-il en être autrement dans un pays où le ministre de l’Intérieur en exercice, Bruno Retailleau, se permet dans une réunion publique de s’exclamer : « À bas le voile » ?

Le fait que certaines figures médiatiques et politiques dépensent plus d’énergie à réfuter l’usage d’un mot qu’à combattre ce qu’il désigne est une preuve de plus que ce mot est nécessaire. Refuser de nommer les choses c’est refuser de les voir.

Le vote à 16 ans

Par Claire Rainfroy et Loïc Guyon

ZOOSCOPIE

Un scientifique a trouvé la recette pour CRÉER DES CHATS À DOMICILE, avec des ingrédients disponibles dans toutes les cuisines. Les chats maison ainsi créés ne sont pas aussi parfaits que les chats des professionnels, mais ils fonctionnent quand même assez bien.

Avant d’être vous, l’ensemble des particules qui composent votre corps existait depuis l’apparition des particules. Il est donc statistiquement très probable que LE NEZ de l’un d’entre vous soit constitué des PARTICULES DES FESSES d’un singe préhistorique.

Le zoo de Saint-Fié a si peu d’argent qu’il déguise des chiens en animaux.

Le zoo de Saint-Bredin-en-Bresse excite ses animaux en les abreuvant de boisson énergétique.

Le zoo de Mareil-sur-Carne enduit ses animaux de crème solaire en été. En hiver, les plus frileux ont droit à une petite écharpe.

TECHNOPHONIE

D’ici quelques années, tout le monde aura une VOIX DE SYNTHÈSE. On assortira sa voix à sa tenue, à son humeur, à l’ambiance du moment. Il y aura des voix à la mode. Il sera très incorrect de parler avec une voix naturelle, un peu comme aujourd’hui de péter en public.

VIDÉ À LA DEMANDE

Afin de satisfaire tout le monde, il sera désormais possible sur la plupart des plateformes de vidéo à la demande de choisir non seulement la langue dans laquelle les personnages des films s’expriment mais aussi leur COULEUR DE PEAU.

Égaux ? Bien sûr que non. Certains naissent riches, d’autres pas. Les uns tombent malades quand leurs voisins ne craignent rien. On est gros ou mince, homme ou femme, d’une couleur ou d’une autre, et rien de tout ça n’est aussi anodin qu’on voudrait le croire. Pourtant, la France, elle, nous en fait la promesse : au-delà de nos différences, en droits et en devoirs, nous sommes, à ses yeux, tous les mêmes. La réalité n’est pas d’accord. Que reste-t-il aujourd’hui de l’idéal d’égalité ?

Par Martine Abat et Alexandre Franc
Par Émilie Valentin et Pochep Couleurs : Stéphane Chesneau

MINCE, JE CROYAIS QU’IL M’EN RESTAIT…

AH, LES GENS DE TOPO, BONJOUR, DITES, VOUS N’AURIEZ PAS UN PEU DE MONNAIE ?

C’EST POUR LE DISTRIB’, S’IL VOUS PLAÎT.

MOI, SI JE N’AI PAS MON CAFÉ DU MATIN…

MAIS ENFIN, PLUS PERSONNE N’A DE MONNAIE.

EN TOUT CAS, C’EST CE QUE TOUT LE MONDE DIT QUAND QUELQU’UN FAIT LA MANCHE…

MAIS LES GENS SONT MÉFIANTS CAR ILS ONT PEUR QU’IL ACCÈDE À LEURS COMPTES, HA HA !

DÉSOLÉ, PAS DE MONNAIE.

TOUT À FAIT ! J’AI MÊME LU UN ARTICLE SUR UN SDF QUI FAIT LA MANCHE AVEC UN QR CODE À CAUSE DE ÇA. SI ON N’A PAS DE MONNAIE, ON PEUT LUI FAIRE UN VIREMENT.

C’EST UN ANCIEN BANQUIER, CE SDF ?

HEU... JE NE SAIS PAS, POURQUOI ?

BEN, IL A L’AIR TRÈS ORGANISÉ. IL FAISAIT QUOI AVANT D’ÊTRE SDF ?

CE N’ÉTAIT PAS DIT DANS L’ARTICLE… ET SINON, VOUS ? DE LA MONNAIE ?

CLASSIQUE ! DÈS QU’ON PARLE DE PERSONNES PAUVRES DANS LES MÉDIAS, ÇA DEVIENT LEUR IDENTITÉ !

Entre 2020 et 2024, les marques de mode se sont emballées pour un phénomène appelé «« quiet luxury »», soit luxe discret.

Des chemises en cuir extra-fin, des joggings en cachemire, des t-shirts en soie pure…

Une expression qui désignait la tendance consistant à imaginer des produits simplissimes, mais taillés dans des matières nobles et vendus à des prix stratosphériques.

Par Valentin Pérez et Alice Wietzel

À nos amours

Un monde sans voitures

Cher Zohran,

Tu n’as pas vraiment le profil pour le job qui te tend les bras. À y regarder de plus près, tu n’as pas le profil pour grand-chose dans les États-Unis tels que Donald Trump se les imagine, lui qui s’applique à les plonger dans l’obscurité.

Le président américain méprise ce qui ne sert pas son ego et ne rapporte pas de dollars, quitte à promouvoir le pire. Son immense pouvoir le rend dangereux. Il joue avec les traités, les lois et la guerre comme si le monde était une téléréalité. Les dirigeants européens se taisent : Trump prend ça pour un chèque en blanc et continue de tout éteindre, une lumière après l’autre.

Alors, Zohran, soyons honnêtes : tu tombes sacrément bien ! Ta candidature à la mairie de New York (la ville la plus peuplée du pays) et tes grandes chances de l’emporter (au moment où j’écris ces lignes), c’est un sachet entier de poil à gratter dans la chemise de Donald. Tu représentes tout ce qu’il exècre. La justice, l’espérance et les convictions.

Tu es allé à la rencontre de tous ceux que Trump déteste, des plus vulnérables aux grands bourgeois épris de justice. Et comme, au début, tu n’avais pas de millions à dépenser, tu as misé sur la clarté de tes idées : partager la richesse, aider les mères célibataires et les étudiants, plafonner les loyers, baisser le prix des transports. Bref, rendre la vie moins pénible aux petites gens en mettant le portefeuille sans fond des plus riches à contribution. Basique, non ? Sauf qu’à notre époque, le mot « partager » est devenu un synonyme de résistance.

En France, ton prénom, ton nom et ton visage sont apparus sur nos écrans au début de l’été, quand tu as déjoué les pronostics au sein de ton parti, les Démocrates, la gauche américaine. Tu as remporté la primaire (où les électeurs d’un camp choisissent leur candidat) en terrassant Andrew Cuomo, ancien gouverneur embourbé dans un panier de scandales.

Faits divers ou faits de société

Ils ont plutôt mauvaise presse et, pourtant, ils font souvent les gros titres. Dans leurs colonnes, les chiens écrasés côtoient les féminicides. Dès les années 1990, le plus célèbre des sociologues français, Pierre Bourdieu, les qualifiait de « faits de diversion ». Alors, les faits divers ne sont-ils qu’une ribambelle d’événements que certains politiques se plaisent à exploiter pour servir leurs agendas et détourner l’attention ?

Ou sont-ils un miroir qui en dit long sur la société dans laquelle nous vivons ?

27 Novembre 2023

Ce N’est pas une bagarre qui a mal tourné. Ce soNt N N des personnes qui ont agressé gratuitement d’autres personnes qui étaient là pour se retrouver.

olivier Véran, alors porte-parole du gouVerNemeNt erNemeNt

quelques jours plus tôt, thomas, 16 ans, a été tué à coups de Couteau lors d’une bagarre uelques outeau en marge d’une fête, à Crépol, dans la drôme. drôme.

Vous n’en pouvez plus de ces baNdes des Violentes ? nous noN plus. iolentes ? no

Ce qui a coûté la vie à thomas N’est ni un fait divers ni une simple rixe en marge d’uN bal de Village. N

C’est uN drame qui nous fait Courir le risque ourir d’uN basCulement N ulement de Notre soCiété N Ciété si Nous ne sommes N pas à la hauteur.

La question du moment

le 2 avril 2024, samara, 13 ans, est rouée de Coups devant son Collège, à montpellier (34). oups ontpellier deux jours plus tard, shemseddine, 15 ans, meurt tabassé devaNt son établissement sColaire deva t à viry-Châtillon (91). marine le pen réagit. v l en

4 avril 2024

la folie meurtrière n’a donC plus de limites… C quaNd le gouVerNemeNt prendra-t-il enfiN la mesure

uaN VerNeme t de Cet ensauVagement qui roNge la soCiété ? et ro ge la so iété ?

Ces drames Ne sont plus des faits diVers, mais des faits de soCiété. des faits atroces daNs Ciété. daN une soCiété qui sombre Chaque jour davaNtage iété jour davaNtage dans la barbarie… le défi qui nous est lanCé e qui nous est lan é tieNt eN un mot : autorité. Nt e

marine le pen, présidente du rassemblemeNt natioNal arine rassembleme t natio al

mais c’est quoi, exaCtement, un fait de soCiété ? ais exa tement, et en quoi se distiNgue-t-il du fait divers ? t disti gue-t-il

Dessin: Lionel Serre

Trois notes de Céline Dion (p. 142) suffisent à nous transporter sur le Titanic. Le jeu vidéo (p. 146), lui, nous plonge dans d’autres réalités. Peut-être un peu jaloux, les musées (p. 132) veulent suivre le courant. Mais, en art comme sur l’historique paquebot, à trop s’immerger, on risque de se noyer.

PARIS, ÉTÉ 2025. SOUS LA MAJESTUEUSE VERRIÈRE DU GRAND PALAIS, L’EXPOSITION « EUPHORIA » PROPOSE UNE SÉRIE D'ŒUVRES GONFLABLES SIGNÉES PAR QUELQUES GRANDS NOMS DE L’ART CONTEMPORAIN.

On peut s’allonger sur un matelas qui se gonfle et se dégonfle (« The Me That Becomes Through You », d’Alex Schweder)…

Entrer dans une maison remplie de ballons (« Half The Air In a Given Space », de Martin Creed)…

Ou plonger dans une piscine de balles noires environnée de projections vidéo (« Hyperstellar », d'Hyperstudio, Quiet Ensemble & Roman Hill)...

ORGANISÉE PAR LA SOCIÉTÉ D’ÉVÉNEMENTIEL LUX ENTERTAINMENT, « EUPHORIA » OFFRE UN EXEMPLE SPECTACULAIRE D’UN PHÉNOMÈNE EN PLEIN ESSOR : L’EXPOSITION IMMERSIVE.

Jeu de société

Les gamers plongent dans le réel

S’ils permettent de s’immerger dans une quantité infinie de mondes virtuels, les jeux vidéo placent aussi parfois les joueurs aux manettes de situations difficiles et bien concrètes, comme la dépression ou l’exil.

Par Olivier Bénis et Clara Hervé

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ISSN : 2495-0297

EAN : 9782487108073

Dépôt légal : novembre 2025

Le tirage abonnés de cette revue contient un ex-libris signé Elisa Lipizzi.

Numéro 55

Hiver 2025-2026

Papier intérieur : Italie, 100 % PEFC, impact sur l’eau : 0,022 kg/tonne

Papier couverture : Espagne, 83 % PEFC, impact sur l’eau : 0,04 kg/tonne

Taux de fibres recyclées : 0 %

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TOPO_55 _ EXTRAIT by La Revue Dessinée, TOPO - Issuu