MAHOUT #4 / Delirio de grandeza / 2016

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No 4 - 2016

Revista de creaciĂłn interdisciplinar y multicultural Revue de crĂŠation interdisciplinaire et multiculturelle


Illustration couverture : Anne Dancausse

Photographie : Morgane Ng Tat Chung


Sommaire 2

Photographie/Fotografia Le Grand edito! Photomontage/Fotomontaje

9

Poême/Poema* Grandeza y delirio

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Texte/Texto* ¿Ya sólo hay delirio?

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Photomontage/Fotomontaje* Dolce & Maraya

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Photomontage/Fotomontaje* Prrrrrada

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Texte/Texto* Une petite mine

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BD/Comics* Aéro

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Poésie/Poesia* Fricsou

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Texte/Texto* Héroe y Antihéroe

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Texte/Texto* Egologie collective

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Illustration/ Ilustración

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Poésie/Poesia* Ivre du claquement des ailes

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Texte/Texto & Photo/Foto* Même les nuages passent

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Texte/Texto* Residuo

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Photomontage/Fotomontaje

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Texte/Texto* Folies caucasiennes

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Tableau/Pintura

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Texte/Texto* Est-ce une raison pour me taire?

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Texte/Texto* ¿Cuál de los rostros?

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Collage* La folle lit des grandes heures Texte & Photo/Texto & Foto* Quand Uyuni rechargera nos batteries... Tableau/Pintura* On line Texte & Photo/Texto & Foto* Hong Kong, la fourmilière sous l'orage électrique Photomontage/Fotomontaje

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Texte/Texto* Le paradigme Chuck Noris Illustration* Archi-Mégalo Photomontage/Fotomontaje* El nacimiento de Venus & Poésie/Poesia* Delirio de grandeza Auteurs/Autores & Remerciements/Agradecimientos Photographie/Fotografia

Revista de confrontación fértil… y afán creativo!

35 37 40

Texte/Texto & Poésie/Poesia

41 43

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¡El Gran editorial!

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3

Sommaire/Indice

4

34

IndicE

42 44

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EDITO

Folie et grandeur... duo indocile!

A

vant tout, un furtif nuage d’interprétations ou d’évocations pouvant être contenues dans ce couple de mots pas sages :

Folie : Délire (du latin delirare, s’écarter du sillon) / Maladie altérant les facultés mentales du sujet et son sens des réalités / Propos, idée, projet, comportement contraire au bon sens, aux normes sociales, à la raison, ou considéré comme tel / Extravagance, conduite qui, affranchie des convenances, s’accompagne de gaieté, d’insouciance / Rêve, illusion, toute puissance de l’imagination.

o

g

F lie des randeurs : D’être, de faire ou d’avoir quelque chose / Conviction délirante qu’un sujet se fait de sa propre importance ou de son pouvoir d’agir / Mégalomanie / Ambition démesurée / Vivre au dessus de son train de vie.

Grandeur : Caractère de ce qui est grand par ses dimensions, dépasse la norme ou la mesure, est important par la quantité, le nombre, la portée / Éclat prestigieux qui résulte de la puissance, l’autorité, la gloire  / Grandeurs : pouvoir, dignités, honneurs / Domaine moral et intellectuel  : haut degré d’élévation, de noblesse, grandeur morale, spirituelle, grandeur d’une idée, d’un idéal, d’une cause / Grandeur d’âme : magnanimité  / Dans l’art : caractère noble, élevé, puissant.

F

olie et grandeur, donc deux mots qui dépassent, que l’étroitesse des normes et de l’existant risque d’étouffer! Deux mots qui débordent des cadres, visent les limites ou les explosent...celles du raisonnable, de l’attendu ou du déjà-vu..dans un éclat de rire vital et magnifique...ou un funeste sourire d’ogre dément.

M

ais d’abord, l’éclat de rire! La folie des grandeurs moteur-sanslequel-certaines-choses-pourtant-essentielles-ou-géniales-nepourraient-se-faire. La conjugaison de l’insouciance ou de la prise de liberté, et de l’ambition explosive, au service du meilleur. La part de folie nécessaire, qui affranchit du consensus souvent médiocre ou paresseux, du bon sens circonspect et frileux, et de la peur de voir au-delà, d’être debout, de prendre le contre-pied (de soi-même et de son confort ankylosant, des autres et des «tu dois!» qu’ils incarnent)... pour viser la grandeur pour notre vie et ses oeuvres. Alors dépassement-créateur, de quoi? D’expériences et découvertes de territoires insoupçonnés (géographiques, interpersonnels, artistiques, imaginaires, existentiels, sensibles, conceptuels, politiques...); du courage de résister ou de dire non quand la résignation serait commode; de formes sans précédents, pour exprimer le monde et comment on le vit ou le ressent; d’apprentissages et de nouvelles possibilités de compréhension de ce qui (phénomènes sociaux et naturels) nous entoure et nous constitue; de modes infiniment plus justes, égalitaires (en droit et en fait) et soutenables de vivre ensemble, sur et avec cette planète; de valeurs à notre mesure et de nouvelles façons d’être, de devenir, ou de transmettre; d’angles d’approche du réel encore inexplorés et de clowneries plus marrantes que jamais... 4 / M A HOUT #4 / 2016

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Et où est la grandeur? L’originalité ou la nouveauté serait grande et bonne en elle-même? On peut pourtant produire de belles saletés novatrices et profondément néfastes! Les exemples trépignent et se bousculent à travers l’Histoire. Non la grandeur tiendrait ici dans la force qu’il faut à un être ou à un collectif pour se détacher du champ des contraintes et du donné, et créer quelque chose de singulier (acte, oeuvre, idée, solution, objet, valeur, mode d’organisation collective...) susceptible d’enrichir le monde et non de l’appauvrir, dans la fidélité à soi-même, dans la recherche de ce qui nous fait entrer en résonnance et poursuivre dans l’élan...Et si nous étions chacun la mesure de notre propre grandeur? Ici donc, la folie comme condition d’existence et d’expérimentation de grandeurs créatrices!

E

ffectivement, dans un tout autre registre, difficile d’ignorer certaines facettes moins rejouissantes de cette folie des grandeurs, ambition démesurée ou course effrénée vers toujours plus, vie au-dessus de ses moyens... Même si parfois le comique l’emporte, par certaines façons bien hystériques d’extra-vaguer, ou face au décalage si criant entre celui qui délire (sa situation ou ses possibilités réelles) et ce qu’il convoite, fébrile, ou s’imagine mordicus! Mais disons-le, c’est plus souvent moins drôle, cette histoire d’ogre inarêttable (individu ou groupe humain), qui peut en entraîner tant d’autres dans sa chute vers les grandeurs destructrices. Dictatures et mégalomanies à grande échelle, idéologies et violences, expansions territoriales et colonisations, capitalisme financier, quête insatiable de profit et injustices criantes, endettement massif et crashs boursiers, fanatismes religieux, pollution et bousillage de nature...longue est la liste!

E

t quelque part, la frontière entre folie émancipatrice visant les grandeurs éclatantes et folie aveugle menant au pire pourrait aussi paraître bien ténue (une cause juste au départ pouvant même en venir à légitimer des actes dignes de ce contre quoi elle s’était dressée!). «Le problème avec la folie des grandeurs, c’est qu’on ne sait pas où finit la grandeur et où commence la folie...» murmure rêveur le père de Mafalda (Quino). C’est sans doute l’ambivalence de tout élan ou force indocile, ils peuvent engendrer du réel...mais lequel?

F

idèle à lui-même, depuis ses quatre coins du monde, le Mahout aborde la question sous une multitude d’angles et de formes, et le parcours foisonnant que trace ces collaborations nous invite à les explorer, l’oeil ouvert et la pensée curieuse. Alors soyons fous, grande et bonne lecture de ce Mahout#4!! Rachel Meunier Revista de confrontación fértil… y afán creativo!

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EDITO

' indocil! ' DELIRIO Y GRANDEZA... duo !

A

ntes de nada, una fugaz nube de interpretaciones o evocaciones posiblemente contenidas en esta pareja de palabras poco convencionales : DeLIRIO : Grandeza : Del latín de-lirare, salir del surco al labrar la tierra / EnfermeCaracterística de lo que es grande por su dad que altera las facultades mentales del sujeto y su sentitamaño, que excede la norma o la medido de la realidad / Palabras, idea, proyecto, comportamiento da, que es importante por la cantidad, la contrario al sentido común, a las normas sociales, a la razón, magnitud o el alcance / Resplandor prestio considerado como tal / Extravagancia, conducta que, libegioso que resulta del poder, la autoridad, rada de los convencionalismos, se acompaña de alegría, de la gloria / Majestad : poder, dignidades, despreocupación / Sueño, ilusión, omnipotencia de la imahonores / Dominio moral e intelectual ginación. : alto grado de elevación, de nobleza, excelencia moral, espiritual, grandeza DELIRI DE RANDEZA : de una idea, de un ideal, de una causa / De ser, de hacer o de tener algo / Convicción delirante que Grandeza de espíritu : magnanimidad / En uno puede hacerse de su propia importancia o potencia el arte : carácter noble, elevado, potente. (muy superior a la que realmente le corresponde) / Megalomanía / Ambición desmesurada / Vivir por encima de sus posibilidades. elirio y grandeza, dos palabras que sobrepasan, ¡que la estrechez de las normas y de lo existente podría ahogar! Dos palabras que se salen del marco, que apuntan a los límites o los revientan…aquellos de lo razonable, de lo esperado o del «ya visto»…en una carcajada vital y magnífica…o en una funesta sonrisa de ogro demente.

O G

d p

ero primero, ¡la carcajada! El delirio de grandeza motor-sin-el-cual-algunas-cosas-sin-embargo-esenciales-o-geniales-no-podrían-realizarse. La unión de la despreocupación o de la toma de libertad, y del anhelo explosivo, al servicio de lo mejor. La cuota de locura necesaria, que libera del consenso a menudo mediocre o perezoso, del sentido común circunspecto y friolero, y del miedo de ver más allá, de estar de pie, a contra-pié (de uno mismo y de sus anquilosantes comodidades, de los otros y de los «¡tienes que!» que encarnan)…para apuntar a la grandeza en nuestra vida y sus obras. Entonces superación-creadora, ¿de qué? De experiencias y descubrimientos de territorios insospechados (geográficos, interpersonales, artísticos, imaginarios, existenciales, sensibles, conceptuales, políticos...); de la valentía de resistir o de decir que no cuando la resignación sería cómoda; de formas sin precedente, para expresar el mundo y cómo lo vivimos o lo sentimos; de aprendizajes y nuevas posibilidades de comprensión de lo que (fenómenos sociales y naturales) nos rodea y nos constituye; de modos infinitamente más justos, igualitarios (de derecho y de hecho) y sostenibles de vivir juntos en y con este planeta; de valores a nuestra medida y de nuevas formas de ser, de llegar a ser o de transmitir; de perspectivas aún inexploradas 6 / M A HOUT #4 / 2016

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sobre lo real, y de payasadas más chistosas que nunca... ¿Y dónde está la grandeza? ¿La originalidad o la novedad serían grandes y buenas en sí mismas? Sin embargo sabemos producir buenas guarradas innovadoras y profundamente nefastas, los ejemplos se amontonan a lo largo de la Historia. No, la grandeza radicaría aquí en la fuerza necesaria de un ser o de un colectivo para desprenderse del campo de las obligaciones y de lo dado, y crear algo singular (acto, obra, idea, cosa, valor, forma de organización colectiva...) susceptible de enriquecer el mundo y no empobrecerlo, en la fidelidad a uno mismo, en la búsqueda de lo que nos hace entrar en resonancia y seguir en el ímpetu… ¿Y si fuéramos cada uno la medida de nuestra propia grandeza? ¡He aquí la locura o el delirio como condición de existencia y de experimentación de grandezas creadoras!

D

e hecho, en un registro completamente diferente, es difícil ignorar algunas facetas menos alegres de este delirio de grandeza, ambición desmesurada o carrera desenfrenada hacia el todavía más, vida por encima de sus posibilidades... ¡Aunque a veces lo cómico pueda ganar, por ciertas formas bien histéricas de extraviarse, o frente al desfase tan patente entre el que delira (su situación o sus posibilidades reales) y lo que codicia febrilmente, o lo que se imagina firmemente! Pero hay que admitir que más a menudo suele ser menos gracioso, esta historia de ogro imparable (sea individuo o grupo humano), que puede arrastrar a tantos otros en su caída hacia las grandezas destructoras. Dictaduras y megalomanías a gran escala, ideologías y violencias, expansiones territoriales y colonizaciones, capitalismo financiero, búsqueda insaciable del lucro e injusticias flagrantes, endeudamiento masivo y cracks bursátiles, fanatismos religiosos, contaminación y destrucción de naturaleza…¡larga es la lista!

Y

finalmente, la frontera entre locura emancipadora apuntando a las grandezas brillantes y delirio ciego llevando a lo peor podría también parecer bien tenue (¡ya que una causa inicialmente justa puede incluso llegar a legitimar actos dignos de aquello en contra de lo que se había sublevado!). «El problema con el delirio de grandeza, es que no se sabe dónde termina la grandeza y dónde empieza el delirio...» murmura soñador el padre de Mafalda (Quino). Quizás sea la ambivalencia de todo ímpetu o fuerza indócil, pueden generar realidad...¿pero cuál?

F

iel a sí mismo, desde sus cuatro rincones del mundo, el Mahout aborda la pregunta bajo una multitud de perspectivas, y el prolífico recorrido que trazan estos aportes nos invita a explorarlos, ¡con los ojos abiertos y la mente curiosa! Entonces, volvámonos locos, ¡¡Gran y buena lectura de este Mahout#4!! Rachel Meunier Revista de confrontación fértil… y afán creativo!

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a z e d n

Gra y

o i r eli

d

Hoy he urbanizado con metas mi desolado futuro He soplado al viento frases, suspiros, gruñidos: no borres mi castillo en el aire. Y si se cae solo, seco en otoño no te rías, veleta insoportable Tuya es la culpa y tuya es el ansia que me ronda, como la sombra que no tienes Tuyas estas malas artes, rozándose en mi estómago incandescente Mío es sin duda, ese movimiento hacia la nada hacia el éxito Retorciéndome las manos, llenaré de inquietud el futuro de otros mañana Para pisar fuerte esas metas de hormigón

Paula Otero Hermida Noviembre 2014 Photomontage : Christine Dancausse

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¿Ya sólo hay delirio? “Surgirá un nuevo orden y sus hombres serán los sacerdotes del hombre, y cada hombre será su propio sacerdote.” Walt Whitman

«

cambiar y guiar la vida de otros

Delirios de grandeza hay muchos. Delirio es pretender que te amen más que a nada ni a nadie. Delirio es quererlo todo, con poco esfuerzo. Estos son delirios comunes, cotidianos, en ellos nos movemos, son las turbias aguas del anhelo que se basa en un yo que querríamos más bello, más profundo, más capaz. Producen consecuencias por lo general inocuas para el resto, aunque devastadoras para nuestra paz, si es que la paz alguna vez nos llegó o pudo ser un poco nuestra. Sin pesimismo, hay a quien sí llegó la paz, quien la hizo suya por dentro. La cuestión es ¿lo conseguí? ¿Lo conseguiste?

Siendo esa la cuestión fundamental, siempre, estas líneas quieren hablar de otro tema, hacia un delirio que es también más común de lo que nos gustaría y muchas veces devastador para todos, para todas. Apelando a que nadie, ahora mientras escribo esto, puede rebatirme, sentencio: no hay mayor delirio de grandeza que aquel referido a cambiar y guiar la vida de otros. Quizás muchos lo hayamos sentido, quizás no tantos. Se trata de pensar, creer firmemente que los demás están mal, que podemos hacer algo por ellos en una vía hacia la salvación colectiva. Se pone en este acérrimo empeño la voluntad, las creencias, las fuerzas del día a día.

Tanta capacidad de sacrificio, el pilar de piedra moral, y no obstante tan fácilmente desviable, por otro lado. Demasiado difícil diferenciar lo que concebimos como interés de los demás y lo que es nuestro interés. ¿Les hemos preguntado? No. Creemos haberles escuchado y creemos saber lo que piensan, pero no hay pregunta clara y respuesta cristalina. Son nuestros pensamientos, sólo eso. Ahí comienza el delirio y muere la grandeza.

»

En cualquier caso, de lo que hablamos, la salvación ajena, es un gran delirio, es la gran apuesta. Se echa en sus hombros el enorme peso del bienestar de los demás, la responsabilidad más grande concebida. Un peso terrible, que sólo la firme creencia de hacer el bien, apuntalada y cimentada en sabe dios qué, o sabe dios qué dios, puede sostener. Hacemos el bien, eso es lo que está bien, para mí, para los demás. Se nos ocurrirán grandes deliriadores de este estilo. No quiero mencionar a ninguno, siempre protagonistas, ocupan hasta nuestras ganas de escribir sinsentidos, como ahora. Seguimos perfilando este delirio de grandeza. Aún siendo muy propio, y seguramente mucho más común de lo que pensamos (quién no ha caído en la tentación de sentirse elegido), muchas veces es secreto, de tan propio. No siempre sale afuera, porque para que se exteriorice con éxito hace falta algo más. Alguien más. Alguien que quiera admirar la grandeza, supuesta o real. Yo soy grande, tú lo crees así y me sigues. Ahora sí está todo. Si lo real es una visión compartida, el delirio se va quedando tan sólo en grandeza.

«

Hasta aquí hemos hablado de este gran delirio concreto, el delirio por excelencia, un delirio que va mucho más allá de creerse el/la mejor músico, de soñar con el Nobel (de cualquier cosa) a escondidas. La salvación ajena de quienes no sabemos si quieren ser salvados, es otra dimensión, enorme.

Grandes (Deliriadores)

»

Pero describirlo no es el objetivo. El objetivo es responder a la siguiente pregunta: ¿este delirio de grandeza máximo puede hoy día exteriorizarse en serio, salir, funcionar, hacerse real, más allá de los fascismos y borreguismos de siempre? ¿Dónde están los/las Grandes (Deliriadores) en nuestros días, esas personas fijadas en llevar los destinos hacia otros lugares? ¿Dónde están esas personas a las que, si las seguimos, borramos del delirio para tangibilizar la grandeza? Walt Whitman recomendaba que fuésemos nuestro propio sacerdote, nuestro propio guía espiritual. Hay quien lo intenta, y en ese intento, la grandeza va cayendo, capa a capa, a nuestros pies. Espíritu crítico le llaman, quizás demasiado, quizás simplemente no hay a quien admirar. El mundo está lleno de libros de liderazgo, métodos, pasos, confabulaciones íntimas para poder llevar a los otros a donde consideramos que tienen que llegar, para que otros, mejores, más preparados que en el pasado, nos lleven. Intentemos pensar en quiénes son nuestros referentes, personas a las que admiramos, en algo, siempre

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asumiendo el relativismo y la ausencia de vocación totalizadora de quienes queremos ser nuestro propio sacerdote, bien, con sus pegas, pero intentémoslo: alguien a quien admiramos. No sigas leyendo, piensa en quién o quiénes podrían ser tus referentes, un/una líder a quien seguirías o hubieses seguido. Ah, si no me equivoco (ojalá sí), si no es un familiar tuyo cercano, será alguien que esté muerto. Muerto hace tiempo incluso. Gandhi, Mandela, La Pasionaria, Violeta Parra, quién sabe. ¿Somos incapaces de admirar o ya no tenemos a quién? ¿Es el delirio de grandeza algo masivo y corrosivo hoy día (se ha muerto la humildad) o no hay nadie siquiera que dentro de su delirio, sea capaz de tangibilizarlo, de sacarlo al mundo mereciéndose que le sigan? Sería esta la formulación de la pregunta, que no es fundamental, pero sí es la que lanzo, tras farragosa introducción.

«

¿Somos incapaces de admirar o ya no tenemos a quién?

»

Quizás en nuestro sacerdocio particular dirigido a nosotros mismos, los que no queremos ser borregos (aunque quizás lo seamos), hemos perdido la capacidad de ver que hay otros que tienen más razón, más capacidad, más… Entre tanta ponderación de intereses, nuestros ojos están más entrenados, más que antes, ante las incoherencias, vemos a las personas algo más tal y como son, personas al fin y al cabo, y no podemos ya admirarlas. Quizás hemos perdido la capacidad de ver grandeza en los otros. Esto no tiene porqué ser una lacra. Quizás nos proteja de deliriadores/as que sólo encuentran la grandeza en su delirio. Quizás así se repartan más los méritos en vez de acumularse tontamente en una única persona. Quizás así salga del mercado el principal espoleador de este gran delirio de grandeza: la necesidad de reconocimiento ajeno, la necesidad de reconocimiento sin fin. O quizás estemos en un mundo de protolíderes insatisfechos, que tienen esa necesidad de reconocimiento pero nadie que la satisfaga, nadie que admire. Quizás no haya grandeza, pero el delirio, tan repartido, quizás reparta su peso, sus responsabilidades, sus posibilidades de hacerse real. Quizás un delirio así sea menos terrible. Hasta aquí suponiendo que quizás somos incapaces de admirar, suponiendo que no será tan terrible. Y sin embargo, había otra cuestión pendiente. ¿Somos incapaces de admirar o ya no tenemos a quién? Qué ocurre con, “no tenemos a quién”. No se trata entonces de nuestros ojos, que se han vuelto más exigentes. Es que la talla moral, humana, global, del que deliró en su grandeza y luego ya no deliraba porque era grande, es menguante con los tiempos, y ahora es ya insignificante. Tanta gente, “tanta gente preparada”, y hemos llegado a esta situación. En verdad está francamente mal la pregunta, esta pregunta: ¿Somos incapaces de admirar o ya no tenemos a quién? No son sentencias opuestas, se aprecia el camino dialéctico hacia la nada en esta pregunta. Quizás no tengamos a quién, porque no somos ya capaces de admirar a otro. Quizás al ser incapaces de admirar al otro, nos hemos convertido en seres imposibles de admirar. Nuestros delirios carecen de grandeza, y son siempre interiores. Pocos consiguen sacarlos y que les sigan, y quienes lo consiguen son para nosotros poco menos que imbéciles. Sólo hay delirio a nuestros ojos. Sería bonito pensar, en cambio, que no es que seamos incapaces de admirar, o que ya no tengamos a quién. Podría ser que, conscientemente, no se quiera ya ser admirado o admirada. Que se quiera que llegue la hora de la grandeza anónima, un lugar donde el delirio de grandeza muere por definición. Un lugar donde sólo queda un esfuerzo en plural, diluye la posibilidad de que se tangibilice un yo enorme. Muere así el delirio que se entretiene en imaginarlo dorado. Es hermoso. Pensar en esa muerte es hermoso.

«

suponiendo que será tan terrible

no

»

«

que llegue la hora de la grandeza anónima

»

Paula Otero Hermida

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Photomontage : Nadia María García Porras Dolce & Maraya 2015

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Photomontage : Nadia María García Porras Prrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrada 2006

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Une pet i te m i ne Ce ne devait être que quelques démangeaisons du cuir chevelu: un mal récurrent et bien ordinaire que j’avais coutume de mettre sur le compte de l’anxiété et du manque de sommeil. Une nuit cependant, des fumerolles orangées s’échappèrent curieusement à plusieurs reprises de l’apex de mon crâne, inquiétant celle qui partageait mon lit au point de lui faire prendre la poudre d’escampette, et me poussant à consulter. Je passai les examens d’usage et trouvai un médecin préoccupé. Chose rarissime, il ne s’assit pas à son bureau, mais vint à mes côtés poser une main chaleureuse sur mon épaule: — Écoutez, dit-il manifestement embarrassé, vous avez vraiment quelque chose. — Je me disais aussi. — Le scanner de votre crâne révèle des restes d’ossements humains. — Dans un crâne, ma foi... — Je ne plaisante pas. Il y aussi des squelettes d’animaux. — Ça... — Mais pas que. On devine aussi des gravats, morceaux de tuiles, tuyaux cassés, de vieux fils, des restes de toile de jute, des sacs en plastique, des mégots, etc., au milieu de concrétions diverses, stalactites, stalagmites... et de l’eau. Beaucoup d’eau. Peut-être même une nappe souterraine. C’est... comment dire... vaste ! — Par exemple ! — Votre cas nécessiterait d’effectuer des examens beaucoup plus approfondis. Il y a probablement beaucoup de choses à sortir : bonnes et mauvaises. Le problème, vous vous en doutez, c’est que personne n’a réellement envie d’aller là-dedans, ni n’en a l’expérience. La providence voulut néanmoins que je rencontre un audacieux puisatier quelques semaines plus tard. Durant plus de trois heures, encordé et alimenté artificiellement en oxygène, le brave homme plongea donc dans mon crâne pour y prendre moult photos et renseignements. Il en ressortit avec un sourire victorieux qui faillit me glacer le sang. Mais il n’y avait aucune ironie en lui, et sitôt passé le compte-rendu de ses observations, il me proposa quelque chose qui s’avéra aller bien au-delà du diagnostic: un vrai business plan. De guerre lasse, je me laissai convaincre. Ils œuvrèrent, lui et son équipe, pendant les longs mois qui suivirent. Déblayèrent ma cavité, la sculptèrent, y installèrent la lumière, des rampes, des escaliers, une nacelle en son centre, une caisse, des bureaux, un parking... Élaborèrent avec un paléontologue véreux une légende sur la base de mon histoire, formèrent des guides, des hôtesses, vendirent l’excursion aux promoteurs de voyages de la région, créèrent des produits dérivés vantés par une mascotte grandeur nature, créature velue haute de 2 mètres, aux canines acérées, supposée avoir semé la terreur sur le site puis s’être réfugiée dans le gouffre un siècle durant... Le succès dépassa leurs espérances et les visites durent être traduites en cinq langues. Mais mes prurits n’en eurent cure. Tim Catinat Extrait de ‘Échos’ de Tim Catinat, c 2015 Les éditions du wagonnet - http://catinat.net 1 4 / M A HOUT #4 / 2016

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Aéro : Tim Catinat

Oh papa, t’as vu l’avion ?

Oh papa, t’as vu l’avion ?

? EncoreEtleçui-là Rio-Genève ?

papa, On Oh arrive bientôt, t’as vu l’avion ? ? à la maison, au fait

? EncoreEtleçui-là Rio-Genève ?

Oui, ce doit être le Rio-Genève...

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Plutôt AhBuenos ça, onAires diraitle Reykjavik-Tokyo Moscou là... !

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Sûrement Nairobi-Londres !

Oui oui, pédale... On arrive bientôt, à la maison, au fait ?

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fRICSOU

J’ai sept ans, je suis dans la cour des grands. Je lis Pif Gadget, le Quand tu Journal de Mickey. Et je marches sur des œufs, ne comprends pas pense à serrer les pans pourquoi il n’existe de ton manteau à compter pas de Donald Magazine. dans ta tête chacun des sous

Les billes ne servent pas qu’à jouer aux billes.

qui s’accumulent, qui prennent forme entre les zéros de ton Il y a toute Les une économie. mini-billes compte en banque, qui Les billes en terre servent à rien ; mettent du temps et en c’est dommage valent un coup, les prennent pour j’en ai pas agates, trois coups, mal. les spéciales, faire de toi... dix coups.

La valeur des billes n’est Les que partiellement porcelaines, proportionnelle à leur par lunettes rareté. L’essentiel des exemple. Les billes en équilibre stratégies spéculatives plates ne sont sur le bec pas des vraies repose sur ce décalage billes, elles servent entre prix institutionnalisé juste à être foutues dans des Un autre homme. et quantité de billes Tu n’as jamais aimé les aquariums. disponibles sur Les femmes, ni avoir froid, tu le marché. calots sais que ton corps n’a pas chapeau haut de forme, canne en bois sec

l’étoffe des héros mais ta mise en condition n’empêche pas les dividendes. Garde le menton baissé, la folie des grandeurs est aplatie quelque part sur le macadam. rouge bavant autour des traits ronds Je dois

aussi avoir quelques spider.

Pffft, des billes pâquerettes, c’est vraiment n’importe quoi. Heureusement que de mon temps ça n’existait pas.

Et tu ne t’arrêtes pas ava d’avoir épuisé un ce nombre d’heures p que le temps c’est, que ta vie c’est, parc tu n’as pas de mai mais que tu connai rues comme ta poche.

Les revendre. Sac Une vieille, à la noir, o récré. On a trouvé bien b des billes à tirage les bi limité quand elle est rem morte dans son grenier.

Si les dessinateu On achète de Picsou ne s des magazines à pas leurs b.d. côté de la boulangerie. parce qu’ils ont On achète des magazines à la station de les avo Américain, service. En Belgique publiées.

je ne sais plus trop.

et trois petites plumes sur le croupion

Elles ont toutes un nom, danois, on dit : librairie. une origine, une brésilien année de production. J’aurais pu leur faire prendre pas mal de Tu comptes, En fait valeur en les par contre, tu aimes on ne joue pas désignant par leur trop avec les compter. Et ça pousse appellation.

calots. Il y a conflit entre leur valeur d’échange et leur valeur d’usage.

bille en ga

Les loupes. On appelait ça déjà des loupes ?

sous tes pas, le chiffres des vies qui composent une sorte de modeste contribution à une autre humanité possible.

La redingote de Picsou est lie-de-vin dans le éditions danoise des années 90.

Il y a en réalité quatre Picsou.

ré su l’a trop ça lu co qua la

Alors qu’il Tu n’es pas On ne y a Mickey fou. Tu as toujours dit pas ours Parade, Super L’intérêt été petit. Tu n’as blanc, ni tigre Picsou géant. intense, ni scorpion limité des billes jamais ouvert de compte Rahan. Placid et ni œil de chat. comme monnaie en banque, tu as perdu la Muzo poche. Pourtant elles foi quand tu avais cinq existent déjà. provient du fait ans et tu ne parles jamais qu’elles ne permettent Deux Balthazar, à quelqu’un de plus pas d’obtenir autre billes peuven ou Omer. Ce riche que toi. rouler. Mais chose que des billes n’est pas Jamais. s’étalant l’une vaut plu sur le marché. Oncle, son bien auque l’autre si prénom delà de la l’échange. redingote

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Quand tes chaussures ont des La redingote de la ruée vers l’or trous, tu les apportes et celle que Picsou porte La chez un cordonnier qui aime maintenant ont été plupart des considérées comme différentes, les indigents et chez qui tu bandes-dessinées et conformément à l’idée qu’elle de Picsou sont travailles parfois. Quand il fait est "en daim", les coloristes des italiennes republications de Retour au trop froid ou quand tu es Les ozone en réalité. Klondike l’ont dès lors ç’aurait été une colorée en marron assez propre. Parce que le bonne opération. clair. Elles coûtent pas cher cuir, celui qu’on cire, pas Une bille ant Principe. et je suis sûr qu’elles géante de 100mm. valu un bon Il faut vraiment être Les billes les celui qui tanne le cœur des ertain auraient paquet de coups. stupide pour acheter Je te prête anciens taulards, ça plus prisées sont ça. Exactement la bille parce une porcelaine que n’importe quel te connaît. celles avec parce clampin peut te et toucherai lesquelles il est choper en deux50% sur tes gains ce que trois coups. plus difficile réalisés grâce ison de jouer. Des à elle. (Je rêve billes d’art en is les

Les es servent priorité à agner des billes.

de me baigner dans une piscine de billes comme Picsou.)

c de cuir ou en skaï, bosselé par illes qui le mplissent.

urs signent . c’est t honte oir .

Avec une bonne stratégie, à chaque récré la plus-value peut produire du profit.

verre tchèque. Mes fesses.

Par la suite, comme cette origine à la Je demandais redingote avait été écartée par la charité. Récupérais lui-même, Don Rosa a montré dans son histoire Le Milliardaire des les billes de terre landes perdues une autre version de Une usagées. Avec une seule l’origine du vêtement : Picsou se le araignée c’est bille de terre qu’on serait fait offrir par un marchand dix billes de terre. m’avait donnée je écossais en 1902, en échange d’un Potentiellement dix pardessus chic ; le marchand, se pouvais gagner une disant que ledit pardessus aurait araignées si on sait araignée. fait bien dans son étalage, offrit bien viser. alors 5 livres sterling à Picsou Les pour qu’il accepte de coloristes Ma préférée faire l’échange. n’ont pas les Les bleu profond est une bille de idées au clair sur sont mes les couleurs de la terre rouge orangé préférées. C’est-à-dire, redingote de dont une partie est plus généralement, Picsou. creusée. Elle vaut un

(un peu de sable entre les billes)

Des billes en forme de cœur, ils font maintenant. Comme si avec ça on pouvait tirer.

coup mais je pense que c’est la première de ma collection.

Logiquement, chronologiquement.

Ce n’est pas entre deux joueurs de bille que se forme une association d’échange, mais, par exemple, entre un joueur de bille et un collectionneur d’images malabar.

Miss

entre des personnes Tick n’a différentes et qui ne pas de sont pas égales, et nom dont l’une des Un très deux se fera grand nombre de truander. publications de toutes

Les

nationalités ont utilisé

la colorisation publications Merde. manchettes rouges, espagnoles ont Tu as marché dedans. redingote bleue. Très longtemps utilisé une rarement redingote redingote rouge avec Tu sais que ce n’est pas rouge, manchettes et les manchettes col bleus. éservé aux minus, le pas de trop fuchsia ou violettes. ur l’asphalte souillée, tu sais que Mon sac à billes fait la autre qui tombe de son automobile taille d’une brique, p noire avec sa femme trop blanche, d’un lingot. J’ai du ui arrive aussi, tu sais que ce qui te Tu crois mal à le fermer oncerne n’est pas limitatif, et que qu’il t’as vu et parce qu’il y en and tu le bousculeras en plongeant a déjà trop. qu’il va te dénoncer ? a main dans sa poche poitrine, tu Tu crois qu’il a gardé sentiras battre son cœur sous son âme d’enfant et Je ne l’oseille, mais tu auras du mal suis pas qu’il va pleurer ses ton oncle. Certaines à ne pas lui marcher un peu billets comme des billes Répond publications Comme Picsou. sur le pied, pour le perdues à la cour américaines et un grand nt si c’était de nombre de scandinaves souiller aussi. de récré ? s ont présenté un Picsou à en faisant l’injustice de redingote rouge et us sauter son sou manchettes et col verts, fétiche d’une vendre plus cher on colorisation qui ne s’est main les billes que jamais imposée dans à l’autre l’on achète. d’autres pays.

es es

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M A H O U T #4 / 2016 / 17


Je les dédommage Mes en Malabars. Eux ils limiers Le bouton disent que les sont sur le de col de la redingote images sont de Balthazar Picsou a parfois terrain. numérotées. Mais été oublié par les dessinateurs. c’est du grand Quand il est présent, il est arrivé qu’il soit colorié d’une tirage, les couleur différente du reste de malabars.

des produits pour leur brillance et leurs reflets nacrés. Elle a joué sur le contraste de teintes très vives tout en sélectionnant la transparence.

la redingote (parfois la même que le col et les manchettes, ou parfois d’une couleur totalement originale).

J’étais plutôt dur en affaires mais comme je visais bien, j’avais réussi Quand une à me faire convention respecter.

est passée, c’est la rompre qui est une injustice.

Un certain nombre de dessinateurs avaient tendance à encrer le col de Picsou et ses manchettes avec de l’encre de Chine. Cette version réduisait les possibilités des coloristes, qui firent donc alternativement redingote rouge/manchettes et col noirs et redingote bleue/manchettes et col noirs (suivant les cases). Ni

J’ai souvent rêvé de me baigner dans une baignoire de billets.

Mais quand j’ouvre le sac et Faisons verse les billes dans un accord la baignoire, j’ai l’impression que je ne réussirai jamais à ce qu’elle soit Le propre pleine.

Tu m’as ///////// /////////// dit que tu //////////////// m’échangerais une pépite contre //////////////////// dix billes de terre. ///////////////////// Alors ce n’est pas //////////////////// maintenant qu’il ////////////////// faut reculer. //////////////

Il est possible qu’en réalité, Balthazar Picsou possède plusieurs redingotes de couleurs différentes mais coupées selon le même modèle, peut-être parce qu’il le trouve confortable.

de la bille (Je suis comme valeur nu.) est d’être aussi une chose Il y en //////// nécessaire à avait qu’on ///////////// m’avait offertes; /////////////////// la vie.

////////////////////// d’autres que j’avais rackettées. //////////////////// Si l’on J’essaie voulait ////////////////// truander de ne pas mieux valait ////////////// penser au nombre rester discret. //////////////// de baignoires qu’il faudrait vider pour Tout ce remplir une qui n’est pas piscine.

Un lot spécial filles. Rose, flashy, plus petit.

au fait qu’une piscine, c’est tout petit par rapport à un coffre.

(Et en fait j’ai un petit peu mal au cul.)

injuste est juste

Personne ne voudra de toi si tu n’es pas une bille.

Ma meilleure copine m’a dit qu’il n’était pas possible de nager dans une piscine remplie de billes. Mais c’est la même qui m’a raconté qu’il n’y avait plus d’animal dans les fossiles.

(par exemple mon huître)

Mais fossile des trottoirs, je finirais sûrement noyé dans une baignoire de cancrelats ou chien de garde d’une époque qui croyait que les animaux avec des grands yeux et des bouches exagérément souriantes suffisaient à mener les enfants en bateau.

Texte et bulles : Julien Le Gallo & Aliette Griz Source : http://fr.picsou.wikia.com/wiki/ Redingote_de_Balthazar_Picsou Source : http://fr.picsou.wikia.com/wiki/Redingote_de_Balthazar_Picsou 1 8 / M A HOUT #4 / 2016

Son sac de flouze fait la taille d’une brique, d’un lingot. J’ai du mal à le fermer parce qu’il y en a déjà trop.

C’est vraiment trop con, les filles.

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HÉROE

Y

ANTIHÉROE

Héroe es quien sacrifica su ego, y hasta su vida, por el bien de los demás. En la literatura existe “El mito del héroe”, una estructura conceptual basada en esa transformación de una persona ordinaria en extraordinaria. También se le dice “anti-héroe” a la creación de un personaje heroico, pero con imperfecciones; más cercano a lo que sucede en la realidad. Pero también es un anti-héroe, en su concepción negativa, el personaje con delirio de grandeza. Porque esos seres sacrifican el bien de los demás por su ego. Prevalece el egoísmo como una fuerza interior muy poderosa, hija de la codicia, la mediocridad, el complejo de inferioridad y la necesidad de poder. El proceso de transformación del hombre, de animal en ser humano, aún está en marcha. Es un proceso lento y lleno de avances y retrocesos. Las crisis económicas, las guerras, las epidemias, han sacado a flote toda la miseria antihumana, pero también la humanidad más noble y generosa. El delirio de grandeza de un hombre o de una nación, motivado por

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codicia, religión, racismo o soberbia nacionalista, es un acto genocida contra la reafirmación y avance de la condición humana. Es deber de todos los artistas luchar por fomentar la cultura de la solidaridad humana; que es luchar contra el culto a la personalidad, el fascismo, el imperialismo y todas las formas de violencia y segregación contra la mujer, las diferencias religiosas, sexuales, económicas… El hombre es ser humano por la utilidad del trabajo en comunidad. La moral colectiva debe prevalecer por encima de la moral individualista, pero sin menoscabar las diferencias individuales. Esa lucha por una cultura de la solidaridad humana es también una lucha contra la injusticia social, contra la hegemonía económica, informativa, tecnológica, cultural, militar, religiosa… El delirio de grandeza es fruto de esa hegemonía del poder, y es un atentado a la Humanidad. Ernesto Padrón

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Egologie Collective

I

l y a Noël, et puis les cadeaux. Noël à Cuba, quoi de plus fou?! Soleil et révolution... Quoi de plus grand?!!

Les filles reçoivent un château Playmobil. La maman et le papa passent deux heures à le monter, là par-terre. Et puis, ils jouent. Ils redeviennent enfants, là par-terre, tandis que les enfants se servent un bol de chocolat chaud puis se lavent les mains. Soudain, une petite voix fuse: «Quand je serai grande, je veux être chanteuse, princesse ou ambassadrice.» L’aînée. Huit ans. «Si on imaginait qu’on était des princesses? On dirait qu’on emménage dans un château !» propose-t-elle.

Super! Entrée dans les rôles. Elles parcourent des miles et, les genoux écorchés, arrivent au château. Mince, le petit frère a mis ses chevaux, ses indiens et ses pirates dans le château. L’aînée s’énerve. «Ils doivent partir, tous.» «Pourquoi ?» demande le petit garçon qui a trois ans. «Parce que». Et voilà la grande qui empoigne les indiens, les pirates, les animaux, et qui les envoie valser de l’autre côté de la pièce. Le petit garçon pleure. La maman observe. C’est la deuxième petite fille, de 6 ans, qui réagit la première : «On pourrait pas tous vivre ensemble dans le château ?» Le petit frère arrête de pleurer. «Non!» crie l’aînée. «J’ai une grande famille, moi. Et mon prince va bien finir par arriver. On aura beaucoup d’enfants, et ces enfants aussi auront beaucoup d’enfants. Il n’y a pas de place pour les animaux ou pour les moches.» «Les indiens et les pirates sont moches?» demande la maman. «Non, pas moches, mais ils n’ont rien à faire dans un château.» «Et toi, pourquoi tu as le droit, alors?» demande celle du milieu. L’aînée est catégorique : «Parce que j’ai une belle robe, une belle coiffure. Parce que je suis une princesse, et que je suis riche.» «Si on est pas riche, on peut pas vivre dans un château?», demande celle du milieu. L’aînée répond avec un sourire et une caresse : «Mais toi aussi sœurette tu es une princesse. Toi, tu as le droit. Mais, lui, c’est un garçon. Les garçons ne jouent pas aux princesses. Et les indiens et les pirates ne sont pas des princes.» Le petit garçon regarde la maman puis choisit le Playmobil rastaman. «Je peux être ton prince, si tu veux», dit le petit frère. L’aînée craque. La maman ne peut s’empêcher de conclure avec une petite morale : «Si on joue tous ensemble, on jouera plus tranquille» assure-t-elle avec un grand sourire. Ils emménagent tous dans le château, animaux, princesses, pirates et indiens. Chacun se répartit le territoire, chacun joue dans son coin. Mais très vite, on regarde de l’autre côté.

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«Elle en a plus que moi!» «Pourquoi elle a un lit et moi pas ?» «Je veux aussi un chapeau!!» «Je suis la plus grande, j’ai droit à ceci et cela.» «Moi j’ai besoin d’un habit rose, pas elle.» La maman propose de fabriquer de nouveaux lits, de nouveaux chapeaux, de nouvelles robes roses. Mais cela ne suffit pas. Le petit frère veut exactement

le même lit que sa sœur. Il fait la révolution. Il étend son bras et s’empare des possessions de ses sœurs. Tout pour lui. Il accapare le château pour lui tout seul, et il décapite les princesses. La maman essaie de calmer le jeu : « Robespierre, arrête de semer la terreur !» «On est pas en 1789 !» hurle Luna en s’en prenant aux pirates et aux indiens. «Rendez-moi ma princesse !» hurle celle du milieu. Mais il est trop tard. Chaos dans le château. Ce dernier a perdu ses escaliers et son allée centrale, son horloge dorée et ses jardins fleuris. Les indiens jonchent le sol les yeux ouverts, aux côtés des princesses sans tête et des pirates sans

jambes. Les animaux semblent ne plus pouvoir tenir sur leurs pattes. Les filles regardent leur mère, qui respire un grand coup et explique que maintenant, ils ne pourront plus jouer. Silence glacial. Le petit frère baisse la tête. «Pardon.» Il reconstruit, avec l’aide de sa maman et de ses sœurs. Les personnages se retrouvent «capités», les animaux se redressent fièrement, le jardin refleurit. Ils se répartissent équitablement les chevaux, les pièces et les jardins. Et ainsi, pendant deux heures, ils jouent, heureux, chacun ayant sa place et droit à l’initiative, chacun faisant des concessions afin qu’on lui en fasse. Alors, folie des grandeurs ou grandeur de la folie ? L’humain ne transcende-t-il pas sa nature mégalomane et égoïste, qui seule permet le processus d’«individualisation», pour se diriger vers une symbiose ? La coopération des égos n’est-elle pas si nécessaire à la vie que celle des cellules à la création d’un corps ? Dans individu, ne peut-on pas aussi se risquer à entendre indivisible ? Il semble que les «grands rêves» soient des merveilleux accélérateurs

de pensée et d’action. C’est pourquoi il faut savoir en mesurer les conséquences prévisibles, surtout sur les autres. Prenez la folie des grandeurs comme une extension de la volonté de pouvoir sur les autres et elle se révèle dangereuse, pernicieuse. Mais tant qu’elle, à l’image de la liberté, n’affecte pas les autres, elle a tout lieu d’exister. Et plus encore si, de l’union de ces folies «mégalocentriques», surgit le bonheur collectif.

Laura Cazador

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Tableau : Evan Sohun


Ivre du claquement des ailes

jà, Dé oi l igne A m terne t ind be s r L’é rir e la ba ce u mo ris à vora s e, Je temp apt d u a d s’ le! nde possib o m Le oi l’im lie m A é p imites s t n l e o vol eaux, ies sag a r v M bar de les tant s de petite e, ou anc r é p tem La poix! une urs ale sure v s e Me la m e l t s on ersel v bat i m un peau ur o c a e Dr érat e des d u fé pro ce per el à la e sé ré pen e du a é M um eux t nan ussiér e v la f po s, end éons t n h J’e pant ment dieux e s c e n es d ri g sd Le dent tence s des r exi u u e p s i e L me es m s o è s h es, p vre les s œu ent s cho oires s e f e m l M urif nt mé o oue s e b l é sec , et bre e! et ierre m o é yss le s la p se n od s a o r ,m mb J’e mière léger u la l danse be s m Et la to brisé r n su éla s s des chi re fran ux, i a ie gin af Ima désir t, cur ins et enten nf o c p Ar cimes t les les loren a? p Ex ter ê r ’ar im u Q n s aile Rie s e . e ou nt d êtr ut- suis f ueme e P je laq que du c on e ib Ivr o u aq is, a M e r viv n? Rachel Meunier sino Revista de confrontación fértil… y afán creativo!

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Même les nuages passent I

l était une fois un petit village de mille et quelques âmes, auquel on accédait par une route pleine de sinuosités, bordée d’une végétation dense et chevelue, parfois hirsute. Pour y parvenir, on roulait sans vue, guettant chaque signe d’une arrivée prochaine, empruntant des virages vallonnés qui nous bousculaient un peu dans les marges de l’espace. Les palmiers géants avaient des aspects quichottesques. Longs, fins et effilés, on cheminait avec eux dans un horizon immédiat mais plein. Certains étaient pelés comme des moines, d’autres ressemblaient à ces décorations joyeuses dont on couronne les gâteaux d’anniversaire, sans les couleurs chatoyantes. Mais tous ressemblaient à de grands insectes travestis, qui veillent immobiles, à l’abri des conquêtes ou des occupations. Le village surgissait soudain encaissé dans une vallée que des montagnes aux lignes merveilleuses ceignaient de part en part. On aurait dit des chapeaux de feutre, ramassés sur euxmêmes qu’une paresse légendaire aurait déposés là, à tout jamais, dans un mouvement ultime fait de lenteur, d’enchantement et de mollesse. Là. Mais où ? Sur une île, à l’arrière de la locomotive-monde qui fonçait toujours plus furieuse, vers l’incertain, l’éphémère et le jamais-plus. Là, dans ce village nain, éternellement présent, silencieux et sourd, comme dans le calme profond des racines.

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L’étrangère était arrivée, les aiguilles de sa montre s’étaient étrangement arrêtées dans leur course sur le quatre. Quatre heures, c’était le moment de la journée où les villages appesantis de l’île convoitaient la nuit, désireux de solutionner la fatigue nonchalante du jour dans le grand ventre de la fête. Elle n’était pas revenue sur l’île depuis six ans et elle était pressée de rattraper le temps perdu, de revoir certaines personnes qu’elle avait côtoyées et même aimées, de savoir ce qu’ils étaient devenus, s’ils s’étaient mariés, s’ils avaient des enfants, s’ils avaient réalisé une partie de leurs rêves et il lui tardait de réanimer toutes ces impressions depuis longtemps figées dans sa mémoire, comme autant d’images désincarnées. Les dominos seuls claquaient dans les airs, dans un premier embrun de rhum, tandis que l’étrangère défaisait son sac dans l’une des maisons orangesanguine et bleu-corail de ce décor fruité et vitalisant. Une fois installée, elle voulut retourner là où elle avait séjourné presque tous les weekends lors de son séjour prolongé sur l’île, oui! cela faisait déjà six ans ! Ses émotions jaillissaient en elle par saccade, comme l’eau d’une vanne qu’on ouvrait et fermait. Son cœur battait au fur et à mesure de ses pas, alors que les souvenirs revenaient, plus précis et plus nets, et avec eux, une forme de crainte mêlée d’impatience. Quand elle

arriva, sa vue se brouilla. Elle écarquilla les yeux et resta inerte un moment. La maison n’existait plus. A sa place, il y avait une espèce de grande fabrique étrange, noire et métallique sur le fronton de laquelle on pouvait lire une inscription dans une langue qu’elle ne déchiffrait pas. Elle fut prise d’une inquiétude terrible à l’idée de ne pas savoir ce qu’il avait pu arriver à la maison, à la famille, à la grandmère qui l’avait tant gâtée, avec ses batidos de goyaves et ses délicatesses. Elle voulut regarder par la petite lucarne du bâtiment pour voir ce qu’il pouvait y avoir à l’intérieur, et ne vit rien qu’une énorme machine complexe, à la géométrie spectaculaire et torturée, occupant toute la salle. Elle chercha alors à s’enquérir du sort des anciens habitants, mais, voyant qu’elle était étrangère, l’homme qu’elle avait interpellé marmotta vaguement que les temps changent et que même les nuages passent. Avant de retourner dans sa casa, elle résolut de passer par le Parque central, au cœur du village, et d’appeler d’un téléphone public les deux ou trois numéros qu’elle avait gardés de ses anciens contacts pour tenter de renouer des liens que le temps avait fini par délier. Arrivée sur la place, son ébahissement fut entier. Elle fut abasourdie de voir que la casa de la musica avait été intégralement reconstruite, à la façon d’une véritable boîte de nuit moderne. Ce n’était plus l’ancienne bâtisse en bois à ciel Revue de confrontation fertile… et d’élan créatif !


ouvert qu’elle avait connue, mais une grande cage close sur elle-même, en béton armé brut, qui n’avait ni âme ni cachet. Elle trembla de stupeur quand elle s’aperçut, en tournant la tête, que la salle de danse de la maison de la culture, où tous les après-midis, à l’époque où elle avait vécu là, des groupes de danseurs répétaient des shows combinés de salsa et de rumba, avait été transformée en un casino avec une enseigne sur le toit qui indiquait La cueva del oro. Effarée, elle recula devant ces deux édifices jumeaux et courut jusqu’au premier téléphone public qu’elle rencontra. Tous les numéros qu’elle avait ne fonctionnaient plus. On ne lui disait pas que le mobile était éteint ou en-dehors de la zone de couverture, mais que les lignes n’existaient plus et qu’il fallait contacter Blueline, Telecell ou Ameriphone pour toute demande d’informations. Elle crut tomber dans un cauchemar en comprenant peu à peu ce qu’elle était en train de découvrir. Quand la nuit tomba et qu’il était suffisamment tard pour sortir, elle rejoignit le Parque central sûre qu’elle y rencontrerait quelquesunes de ses anciennes connaissances. Yordani peut-être, le professeur de danse. José le petit-fils de la mamita, magicien pour une association défendant l’accès de tous à la culture et préconisant la sauvegarde de celleci dans ses originalités. Fidel, le musicien de trova, guitariste, joueur de maracas et chan-

teur de canciones protestas ou romanticas. Et en effet, elle tomba sur José, qui n’avait pas vraiment changé physiquement et sur sa sœur, Maria-Dulce qui sortait avec l’un des managers du casino. Les embrassades furent longues et les questions déferlèrent. José travaillait dans la fabrique de café dont la production était passée aux mains de grands investisseurs étrangers. C’était cet imposant édifice sombre et mystérieux de tout à l’heure avec sa bête humaine endormie. Ni Cubita ni El Arriero n’existaient plus désormais. Ils avaient été rebaptisés en empruntant les grands noms des marques de café européennes qui avaient racheté à l’État insulaire tous les droits sur la production et le commerce du produit. Pour José, le café avait subi des dommages substantiels. On le coupait avec des grains bâtards pour le vendre à de meilleurs prix dans les grands supermarchés de l’extérieur. Son salaire avait certes augmenté, par rapport au temps où il était magicien, mais au final, il travaillait non plus pour l’émerveillement des autres, mais pour une grande puissance impersonnelle. « Le plus froid de tous les monstres froids ». La musique du Parque avait pris elle aussi d’autres couleurs et d’autres sonorités. Ce n’était plus le roulis de la boîte à rythme, le reggaetón national ou régional d’antan qui scandait le mouvement de la foule s’amassant peu à peu, ce n’était plus la bachata ro-

mantique ou urbaine qui roucoulait en trois temps entraînant spontanément le corps de gauche à droite puis de droite à gauche. Ce n’était plus. C’était plutôt de la musique Pop, de la musique rock, de la musique techno, de la musique tectonique, de la musique anglaise, américaine, croate, yankee, bridée, bradée, bardée de néoglicismes Esperanto, la nouvelle langue du tout-monde, de plus en plus à la mode, notamment du fait de son assimilation progressive dans les produits culturels tels que la musique, les journaux, les films ou les shows télévisés. Tout avait changé, même la couleur des nuages à cause de la pollution due à toutes les usines qui s’établissaient au fur et à mesure des mois qui passaient. C’était un village de mogotes et de puros à la saveur de miel et de vanille, un village sans stress et sans animosités. C’était un village de terre et d’eau, de café, d’air et de feu. C’était un village. Aujourd’hui, la matière véhiculée avait la consistance d’une monnaie-papier et la forme métallique et glacée des molosses industriels. C’était un village aux accentuations fortes, ça devenait une Babel aux langues plurielles dont l’esprit ne nous habite plus, mais qui nous envahissent superficiellement. C’était un village. C’est aujourd’hui un maillon du grand corps terrestre dont la tête s’amenuise au fur et à mesure du temps qui passe et des nuages aussi. Emeline Carment

Photographies : Los Mogotes - Rachel Meunier Viñales, à la tombée du jour - Lucile Bichet Revista de confrontación fértil… y afán creativo!

M A H O U T #4 / 2016 / 25


RESIDUO

Para Tania, Sadhu y Gabriel

¡Oye chico! ¿Sabes cuántos años tengo?

Tengo ciento sesenta y ocho años. Es porque yo cuento los días y las noches. Si vivimos los dos, ¿por qué debería contar solamente los días? Así que yo tengo lo que tengo. Me alegro de que se detuviera a escucharme. La gente no se escucha más, sabes. Viven paseando por la oscuridad, con miedo de los otros. Pero cuando se llega a la edad que tengo, se comienzan a entender las mentiras que nos han contado. Para ellos, ¡lo que hacemos no vale nada! ¡Mira tú!, hace algún tiempo nosotros casi fuimos a la guerra. Esto en mil novecientos cincuenta y tantos, los Estados Unidos estaban en aquella Guerra de Corea y nuestro presidente les apoyó. Yo estaba en el ejército, soldado, y cargábamos la mochila y todo para llegar en avión. Seríamos los primeros, y luego más gente vendría. Teníamos miedo, pero se canceló todo en el último minuto. Pero si yo hubiera ido, imagínese cuánto pudo haber pasado. Viví cosas tan hermosas, cosas que podría haberme perdido. ¿Ahora imagínate si muero allí, luchando sin saber siquiera en nombre de quién? Por eso yo digo que no se preocupan por nosotros. El Collor cortó la mitad de mi sueldo. ¡Oiga!, yo trabajo toda mi vida, ¿y me lo quitan todo? Fernando Henrique me abatió tres veces el salario, y luego vino Lula, Dilma... Estos también me están absorbiendo todo. No me gusta el Partido de los Trabajadores, que ya ha perdido su esencia, pero vea, hace un tiempo si tú pasases por acá verías algo que no podía permitirse. Eran personas muy delgadas, que vivían desplazadas, asentándose en barrancos, en las inundaciones, en las márgenes de los ríos. Ahora, mira estas viviendas. Todas bien construidas, con asfalto, agua, refrigerador. No es que ya no haya más cosa fea por ahí, hay y mucho. Pero es muy diferente ahora. Las diferencias regionales y entre el campo/ciudad eran aún más sorprendentes. Y aunque se viviese en un centro importante, para la persona, comprar algo, como una radio, se necesitaba mucho dinero. La Tele era para los ricos. Escuchar música era sólo en pocas oportuni2 6 / M A HOUT #4 / 2016

dades. Tendría que reunirse en la casa de un amigo si quisiese escuchar las noticias. Actualmente en cualquier teléfono celular viejo suena la radio. Hoy, Brasil es una prominente nación mundial. Incluso los más pobres cada vez más tienen acceso a las tecnologías. ¡Mira!, en mi tiempo hablar por una pantalla, viendo a una persona en el otro lado del mundo, era algo lejano, cosa para el futuro distante. ¡Ahí va!, todos en el autobús viendo la pequeña pantalla y hablándose ahorita. Ustedes viven una cosa muy diferente, distinta, que casi no entiendo. Mi manera de pensar es distinta. Y como la gente no se escucha uno al otro, ellos no lo saben. No viven la historia, no saben el tiempo, son engañados. Y vea esto, todos siguen como manada. Y se habla de hacer algo diferente, no les gustan. Esta estructura, que sigue estando basada en un conservadurismo individualista, afecta la forma en que la gente piensa. Las cosas se ponen difíciles, el sujeto actúa de manera grosera con usted y la gente hasta se pelea de forma infundada. Todo porque no se quieren oír, ellos no quieren ver que su problema es también el problema de todos. (Si oyesen alrededor, ellos entenderían que el poder, para existir, debe llevarse a cabo para el bien y para el mal; que se necesita tener pobres para haber ricos y oprimidos para haber opresores). Brasil creció, no se puede negar. Todavía, hay personas que quieren volver al pasado, porque no saben, aún no saben. Hoy hay cosas que nunca pensé que podrían existir un día y vea como estamos. Tenemos hasta una idea de lo que viene, pero nadie sabe qué va a pasar. Tengo esperanza de que algunos de ustedes estén construyendo cosas muy hermosas que yo realmente querría ver. Pero no viviré para ver esto. El problema es que mientras tanto, en nuestros delirios de grandeza, gente como tú y como yo seremos arrastrados de un lado a otro, perdiendo piezas y convirtiéndonos en residuo.

Kauê Avanzi Revue de confrontation fertile… et d’élan créatif !


Photomontage : Christine Dancausse

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M A H O U T #4 / 2016 / 27


Folies caucasiennes Erevan, 3h du matin. Nous arrivons en Arménie. Un douanier tamponne avec détermination nos passeports. Un paysage de montagne. Nous ne sommes pas surpris, l’Arménie est un petit pays niché dans les montagnes, suspendu pour 90% de son territoire à plus de 1000 m d’altitude. Le lendemain, par une promenade ensoleillée dans Erevan, nous nous attardons sur les marches de la « Cascade ». Fierté de la ville, cet immense escalier-monument en béton bordé d’œuvres d’art, fait face au Mont Ararat, flanqué sur sa gauche de son petit frère, le « Petit Ararat ». Et soudain, nous reconnaissons le dessin du tampon de la veille. Le Mont Ararat, vu depuis la capitale arménienne, depuis la Cascade. Emblème de l’Arménie, la montagne biblique de l’Arche de Noé surplombe majestueusement la ville d’Erevan et la pleine de l’Araxe mais elle est située en Turquie et n’a pas été sur le territoire d’une Arménie indépendante depuis près de dix siècles. L’Arménie est un des rares pays dont le symbole national soit un paysage, mais surtout le seul qui ait choisi un paysage hors de son territoire. Ces premières impressions préfigurent une étonnante omniprésence lors de nos deux mois dans le Caucase de références dans le discours populaire et politique à un territoire identitaire infiniment plus étendu que ses frontières modernes. Comme ailleurs dans le monde, les ancêtres des Etats actuels occupèrent à certaines périodes de leur Histoire des territoires bien plus vastes, mais dans cette région la fréquence des références à une grandeur passée nous a maintes fois surpris. Quelle folie de lier à ce point son identité actuelle à des territoires si vastes et sur lesquels d’autres peuples et Etats se sont construits depuis!

Quelques semaines plus tard, en revenant du site de Qobustan en Azerbaïdjan qui renferme des pétroglyphes millénaires, nous cheminons sur une route déserte, accompagnés de trois guides du musée, et d’un troupeau de vaches. Ils sont jeunes, sympathiques et prolixes. Ils ont tous fait des études supérieures en Histoire. Ils abordent le sujet compliqué de la province azerbaïdjanaise du Haut-Karabagh occupée par les forces arméniennes depuis vingt ans. Sans surprise, ils considèrent cette région comme une partie intégrante de leur pays, mais le discours glisse rapidement vers d’autres territoires. L’une d’entre eux, dont la famille a autrefois vécu à Erevan, clame sans nuance que toute la région du lac de Sevan et la capitale arménienne sont également des territoires azerbaïdjanais « volés », ce qu’aucun de ses camarades ne conteste. Ces discours personnels de jeunes étudiants font échos aux discours développés par les Etats. Retour en Arménie. Le Matenadaran, grande bibliothèque publique, construite comme une immense cathédrale sur les hauteurs d’Erevan recèle d’incroyables manuscrits. Lieu de mémoire par excellence, elle expose les trésors de la culture écrite arménienne qui a joué, avec sa religion, le christianisme monophysite, un rôle central dans le maintien d’une identité nationale au fil des occupations quasi-ininterrompues pendant près de deux millénaires. Ce lieu clef de la psyché arménienne arbore fièrement sur ses murs d’immenses cartes centrées sur le vaste royaume d’Arménie du 1er siècle avant JC, conquis par Tigrane II, qui s’étend de la mer Caspienne à la Méditerranée. Même si ce continuum géographique entre les deux mers n’aura duré que 30 ans, il nous a semblé au cœur du discours des Arméniens sur leur histoire, et ils sont nombreux à porter le nom du grand conquérant. Les mots choisis par les Etats et les institutions publiques pèsent aussi de tout leur poids. Le terme de « Grande Arménie » faisant référence au Royaume d’Arménie des premiers siècles avant JC dont l’apogée fut le règne de Tigrane est utilisé à l’envi, toujours rappelé dans les explications historiques accompagnant musées et monuments, même lorsque cela ne nous semblait pas essentiel à la contextualisation. Ce terme illustre bien l’espace immense dans lequel s’ancre l’identité territoriale arménienne.

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A Bakou, le musée national du tapis, fondé par l’ancien président autocratique d’Azerbaïdjan, utilise lui le terme d’ « Azerbaïdjan du sud » pour parler de la province du nord-ouest de l’Iran. C’est assez subtil comme procédé. En Iran, cette province septentrionale s’appelle bien « Azerbaïdjan ». Or l’omission constante dans ce musée du nom de l’actuel pays qui englobe cette région, l’Iran, nous semble en soi un geste d’exaltation nationale extra-territoriale. Et cette omission concerne aussi bien des tapis anciens, qui pourraient en effet venir d’une région vaguement historique d’ « Azerbaïdjan du Sud » que des tapis contemporains… Si cette succession de moments ont peu à peu produit le sentiment d’être dans une région malade de son identité, atteinte d’une folie des grandeurs, c’est aussi parce que les discours sont souvent sans connexion avec le réel. Bien sûr, il y a des tensions concrètes (conflit territorial au Haut-Karabagh où malgré un cessez-le-feu des soldats arméniens et azerbaïdjanais continuent de mourir ; frontière Arménie-Turquie fermée depuis 1994). Mais le discours porte bien au-delà des espaces de confrontation, ne leur faisant même qu’une part mineure. Il n’est pas à l’ordre du jour pour l’Arménie de recréer la Grande Arménie ni même de « récupérer » le mont Ararat et l’Azerbaïdjan n’a pas de velléités irrédentistes sur ses voisins.

A l’inverse, la volonté de grandeur de la Russie, ressentie par tous dans cette région, s’accompagne elle d’actions et s’ancre bien dans le réel (occupation de l’Ossétie du Sud en Géorgie, garde-frontières russes surveillant la frontière arménienne, pressions fortes pour une union douanière englobant le Caucase, etc). Ce contraste souligne sans doute d’avantage la folie de ces « petits pays » du Caucase, qui sont dans une « obsession discursive » qu’ils sont bien loin de traduire en actions, réelles ou même potentielles. Par ailleurs, le projet de « redonner à la Russie sa grandeur et son prestige passés » omniprésent dans la communication du pouvoir russe cette dernière décennie participe aussi peut être à entretenir dans le Caucase ces discours où l’identité actuelle est largement construite en référence à une grandeur passée. Paradoxalement, c’est l’ancien Président de la Géorgie Saakachvili qui, en faisant de l’identité de son pays un objet actuel, susceptible d’évolution (rapprochement avec l’OTAN et l’Union Européenne, lutte anti-corruption féroce) est considéré par une partie importante de sa population comme ayant fait preuve de folie des grandeurs en suscitant l’ire de son voisin russe… Juste avant de quitter le Caucase, en chemin vers la gare de Tbilissi, nous nous étonnons une fois encore de ces bâtiments publics flambant neufs, tout en verre, conçus pour refléter la nouvelle politique de transparence de l’Etat géorgien, et on se dit que finalement ce sentiment répété d’être au milieu d’une folie des grandeurs identitaire a peut-être aussi été alimenté par l’urbanisme démesuré des capitales, des immenses tours de Bakou qui remplacent en un clin d’œil des quartiers entiers, à l’immense mise en scène créée par la « Cascade » d’Erevan… Judith et Pierrick Judéaux

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M A H O U T #4 / 2016 / 29


Tableau : Juan Pablo Garbarino


Est-ce une raison pour me taire ? ble que ton t qu'il me sem es c' i, to à t en ais est-ce s fait mieux, m dresser directem ai 'a ur m j'a e d si s as et p m is vé. Je ne sa Si je me per totalement ache as p t es n' e g ouvra me taire ? avec une une raison pour intermédiaire, ns sa t, en em ct latin. ues. Mais dire is plutôt qu'en ue tu m'expliq ça q an fr nc o lairer d en s e ai nc er re J'aim e préfé si vite, pour éc D t, t. en en vi m ui le q p re m si dénude la et leur lumiè infinie franchise, oiles lointaines quand la nuit se ét ns s ie le m it s o d le r te le n bril chapeau. Bien sûr o , je te tire mon le ou pour faire el ire b d a à m n e rie d Là ux pour e. le vert des ye nte est si proch ans le bon sens d ei t tr l'é en ul ue co q s it re sa n d'eau pour es et les riviè chair. Quand o toujours assez toi que les fleuv nt à o ce ns râ so g is t o es p c' Bien sûr ! Ainsi les océans. Bravo et s tiples siettes. er m r ue ig irr des formes mul finir dans nos as t ris p en a uv t so ar L' et u. ir 'un bea s'ébattre, grand , la peinture. D ité le goût du re an tu p um ul l'h sc à la é a, nn do e logique éâtre, le ciném Bien sûr, tu as tu as organisé un la danse, le th ns , so ue iq es d us ur m to la au Je recon: le chant, ître l'harmonie, créer à l'infini. e na d it fa té ili as ib tu ss o s, p usiciens la limites. probable chao pourtant aux m as imposer de p se is ne la à ui q lle le re b tu implaca pension na patte, cette pro ux prévoir nais bien là ta pouvais-tu mie ne e, vi a m e d e jamais le à une second petit conseil, si b un em ss n, re tio ité éa cr rn te ta prochaine c², pense à ne Toi pour qui l’é ndre que E=m tes actes ? Pour re e p d m es co nc e d ue le éq aucun morles cons ître un juif capab eaux. Sans qu' na rc o ire m fa à en t és en up m niment e co tu tiens vrai e route vers l'infi possibilité d'êtr un la e m es m m o o C at x é. oup évitera pas donner au atteindre. On à nouveau déc s e ai êm m ja i-m ra lu ur re o êt qu'on ne p uand même. ceau ne puisse ité de l'univers ais brûlés vifs q m ém s tr nt ex ce e tr no in au s ort re dans les petit. Une e milliers de m étudié ton œuv d s nt o ne ui ai q nt ns ce ie s g lo omme ainsi quelque ulu faire de l'h it croire les théo o vo d is n ra l'o au si , tu , ue q nt ème cohére r cette création, Juste une remar en faire un syst e". Pour réussi ur o ag p im ls n ai to ét d "à s , oir nier ton ble moindre e à même pouv e, qui te ressem m ch m o ro p l'h it t so an te eurs ! ris o un être qui folie des grand libre arbitre. Aut lle le ue Q ité ! an ur um re l'h er dit "Quelle tu as donné à résultat, on se le ir vo A e. existenc ce en soi !". x me les Quelle confian tout cela, tu peu eu p un er ng ostal, ra u par courrier p s idées pour ar o te e) et ss re ns io ad at n o lic p l'as fait pour tu connais m Quant à tes ex sée. Comme tu l, (j'imagine que en ai p m e ar d p n r o ni si is ve e parole. sm faire par pandre la bonn ement par tran ré ct is ire ra d ur o is p ra je re , fé insi t un petit mais je pré tant d'autres. A ants ne fassen ré et éc et m m s o ue ah lq M iter que que Moïse, Jésus, r, je pourrais év ire sp e aux enfers. 'in m is sa Et si tu escente définitiv d e un ire vo atoire séjour au purg Bref,

r sur moi. tu peux compte

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Pierre Gravagna

M A H O U T #4 / 2016 / 31


¿Cuál de los rostros?

No supo cuál cara ponerse ese día. Ninguna le parecía bien. Y ese era un día muy especial. Tenía que convencerlos de que ella era la candidata perfecta para esa tarea. La de recibir a los nuevos candidatos de la reina. Desde sus quince años, cuando descubrió, por azar, que no siempre debía llevar la misma cara, aprendió de a poco a elegir la adecuada para cada ocasión. Claro que eso siempre y cuando se tratara de desconocidos. Entre los íntimos tuvo que conformarse con su cara de nacimiento que no está mal pero hay mejores. Lo que más la tortura, a sus 26 años, es que el día que conozca al hombre de su vida deberá hacerlo con su cara natal. ¿De qué otra manera incorporarlo sino en su familia? Esto la desespera porque con caras más bellas conseguiría a los mejores hombres. A veces piensa en partir a tierras lejanas y allí comenzar una vida con la mejor de sus caras y nunca más volver. Pero ahora debe concentrarse en esta decisión. Esta tarde tiene que acudir a la entrevista. Si consigue este puesto podrá pasearse sin restricciones por los salones del palacio, asistir a las mejores fiestas, vivir en habitaciones fastuosas. Sabe que una vez que cumpla con su misión y elija al candidato, la considerarán imprescindible y la querrán para otras tareas tan o más glamorosas. Ella nació para el glamour. Es una injusticia haber nacido en una familia común, entre seres comunes y sin ambiciones. Ella está destinada a otra cosa. Curiosamente, la decisión sobre el candidato no le preocupa. Sabe que tiene una inteligencia y una intuición extraordinarias y que será clarísimo cuando aparezca el hombre correcto. Por supuesto que la decisión final no será de ella. Ella debe seleccionar a tres finalistas y hacer recomendaciones. Luego, un comité formado por ciudadanos nobles ilustres debe elegir al finalista. A ella le da lo mismo quién se convierta en rey. Él sabrá siempre que está en deuda con ella. Y ella sabrá usar eso en su ventaja. ¿Por qué contratar a una plebeya para semejante responsabilidad? Caprichos de la reina viuda. Una mujer, joven y del pueblo. Se enfrenta a su mazo de naipes. Porque es en forma de naipes donde le fue revelada su capacidad de cambiar de rostro. Y en esos 52 naipes aparecen sus 52 posibles rostros. Nunca se animó a hacer un recuento de cuántos de ellos usó. Sabe que una minoría. ¿Por qué? Porque algunos se han probado exitosos y prefirió usarlos de nuevo. No todos son bellos. Los hay hasta monstruosos. Algunas veces los pasó rápida y violentamente pero alcanzó a ver un párpado caído, un labio leporino y un lunar peludo. Sabe perfectamente que esta vez debe quedarse con una cara que refleje inteligencia e iniciativa. Porque también hay algunas que transmiten un letargo inexplicable o una neblina de ignorancia. Esas le han prestado servicios en otras circunstancias. Sin duda a veces conviene ocultar la inteligencia. El peligro mayor, si se decide por una hermosa, es enamorar al candidato. Eso podría costarle el puesto y quizás la cabeza. La jueza anterior terminó muy mal, aunque nadie le quiso ni pudo contar los detalles. O peor, enamorarse y no ser correspondida. Porque ninguna mujer (y ningún hombre) fea, se permitiría enamorarse de un hombre bello. Por lo menos no ella que es una mujer racional y resoluta. Es decir que colocarse un rostro anodino, vulgar o incluso de facciones irregulares, le aseguran que ni una pizca de su libido se proyectará hacia esos varones quienes, sin duda, serán cuando menos hermosos. Decidido. Tomará a esta mujer de cabello opaco, labios delgados y apretados, mirada penetrante y nariz prominente. El éxito está asegurado. Con la carta elegida apretada en la mano comienza su camino. Debe alejarse lo suficiente como para que nadie la conozca antes de hacer el cambio. No olvida llevarse el mazo entero y esconderlo en lo más íntimo de sus ropas. La única forma de asegurarse que podría volver a la carta número 1, su rostro natal. Siempre hay un pequeño y breve confort al volver a ese viejo rostro joven. María Silvina Persino

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Collage : Elea Gravagna

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Quand

Uyuni

rechargera

nos

batteries

Une réflexion en cours de voyage, en passant par un lieu qui concentre différentes versions de notre thème, dans ce qu’il est et ce qu’il pourrait devenir… Le salar d’Uyuni, d’une superficie de 12 500 km², est le plus grand désert de sel au monde. Il s’étend à plus de 3600m d’altitude sur un horizon infini… Une sensation de plénitude rarement ressentie. Une «folie des grandeurs» à l’état pur. Une nature immaculée qui pourrait bientôt changer de visage… Sous cette gigantesque croûte de sel, des experts ont en effet décelé la présence d’énormes quantités de lithium, métal alcalin précieux aux batteries électriques. Le salar renfermerait la moitié des réserves mondiales de ce nouvel or blanc argenté, de quoi nourrir des ambitions économiques démesurées... Le site est protégé, mais le gouvernement bolivien prêt à négocier. Exploiter cet immense gisement nécessiterait des installations non moins colossales, et bien difficiles à imaginer sur ces quelques clichés du géant de sel… Les grandeurs naturelles ne peuventelles pas continuer à faire les folles en paix ? Catherine Tonero

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On line - Luis Enrique Supervielle - 2014 - Aguada de acrĂ­lico y tinta sobre papel, 27, 5 x 21, 6 cm


Hong Kong

la fourmilière sous l’orage électrique

A

ussitôt descendu du tramway qui sillonne les basses rues de Hong Kong, on est comme pris dans un tourbillon. Les passants marchent vite, ils semblent devoir arriver quelque part rapidement pour y faire quelque chose d’indispensable. Rupture avec la tranquillité du sud de Taïwan où je viens de passer trois mois. Plus agités, les hongkongais nagent à contrecourant, boivent la tasse: tout sauf mettre un pied sur la rive et regarder les autres s’éloigner. La ville, mégalopole tentaculaire recroquevillée sur elle-même, n’accorde que peu de place au farniente. Tout espace doit servir, et chaque zone vacante sera réassignée. La façon dont les rues passent les unes pardessus les autres rend l’utilisation du GPS impossible. Traboules futuristes, les escalators mènent de places en centres commerciaux, de bars en épiceries. Les boutiques ne répondent pas à la demande de l’homme du commun: le luxe est omniprésent, à tel point qu’il cesse d’être exceptionnel pour constituer la normalité. Sans même le remarquer, les nouveaux arrivants ne tardent pas à rentrer dans le moule. Les voitures puissantes, les montres compliquées que l’on considérait d’un air narquois deviennent des centres d’intérêt.

L

an Kwai Fong (蘭桂坊) est un quartier qui s’anime la nuit. Passé 23h, les dizaines de bars qui jalonnent ses rues vomissent des hordes de fêtards éméchés. Après une semaine à pédaler dans la finance, les ambitieux n’ont plus qu’une obsession: remettre leur cerveau à zéro. La musique est partout et elle est identique. Les échoppes ne vendent aucun aliment solide. Sur le trottoir, des hommes en âge d’avoir payé leur emprunt immobilier braillent, une fille à chaque bras. De cette folie, il est difficile de s’échapper. Les plages de l’île de Lamma ne sont qu’à une heure de ferry mais l’imposante centrale à charbon installée à côté cache le soleil. Sur le retour, on peut voir les collines vertes qui bordent la ville, grignotées par des barres d’immeubles. Hong Kong semble prête à déborder. Le dimanche est le jour de repos pour le personnel de maison. Bonnes, nounous et femmes de ménage philippines investissent alors les gares et les stations de métros. Tout lieu de passage où elles se réunissent avec leur famille et leurs amis est animé par de grands pique-niques s’étirant jusqu’au soir. Assis en vrac sur des nappes, ils profitent du temps libre pour ne rien faire. Les visages sont détendus, contrastant avec la foulée pressée des hommes et des femmes en costume qui passent. Les affaires ne s’arrêtent pas le dimanche. Samuel Kahn

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Photomontage : Christine Dancausse

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Le paradigme Chuck Noris

L

a folie des grandeurs ronge bien des humains, et nous ne nous attarderons pas ici à en chercher les causes. Moins encore, nous nous autoriserons à en juger les effets. Nous n’apporterons aucune solution, ni aucun remède. Ce qui nous préoccupera sera d’en mesurer les avantages relatifs. Et nous ferons aussi le recensement non exhaustif des inconvénients possibles à cet état. Certains individus nourrissent pour euxmêmes des desseins supérieurs aux buts habituels d’une vie humaine. Ils assument individuellement des objectifs et des comportements qui dépassent les attentes communément admises. Ils embrassent un destin exceptionnel. Et vous-même, lecteurs, peut-être êtesvous touchés par ce mal pénétrant ? Ne cédez pas à l’angoisse, ni aux errements d’une vie sans grandeur, et voyez tout d’abord tous les avantages de la situation.

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Avantages de la folie des grandeurs Tout d’abord, votre personne devient « la mesure de toute chose », selon le concept cher à Chuck Noris. Ainsi, quand il entre dans l’eau, Chuck Noris n’est pas mouillé : c’est l’eau qui se chucknorise. Votre nom devient ainsi un verbe, ou même un adjectif : le style s’adapte aux grands noms et c’est ainsi que les Napoléon donnent leur prénom roturier aux meubles de grandmère. Vous croyez d’une foi inébranlable en une transcendance, un système magique, quelque chose qui vous dépasse et vous place au centre de cette cosmologie. Jeanne d’Arc entend des voix : c’est forcément Dieu qui lui parle et qui la désigne comme un être providentiel. Bref, c’est la marque des fous : ils ont confiance en eux. Conséquence directe de cette disposition, vous êtes un victorieux. Vous réussissez par folie, là où la raison fait échouer les autres. Une citation illustre cette attitude : « Il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait. » Ainsi, parmi les outils utiles aux faiseurs de miracles, vous bénéficiez de l’aplanissement rhétorique des difficultés. Vous êtes tellement sûr de la faisabilité des folles entreprises que suscitent en vous votre pathologie, que vous parvenez à en convaincre les autres. Christophe Colomb n’atteindra jamais les Indes, mais il persuade par sa faconde la couronne portugaise et il obtient les caravelles. Enfin, par la grâce de votre folie, vous n’avez pas à vous conformer aux objectifs qu’assignent les conventions sociales et les attentes des autres humains. Le monde tourne autour de vous, vous ne tournez autour de personne. Vous pouvez briser les protocoles, vous créez vos propres cérémonies. En tant qu’être exceptionnel, vous n’êtes pas attaché à ce que prisent les autres, vous vous débarrassez facilement des sentiments humains habituels. Vous sacrifiez aisément ce qui pour les autres a l’apparence du bonheur, mais qui pour vous n’est qu’une variable : pour les princes, le mariage est un moyen de parvenir à des fins supérieures. Certes, vous vous écartez de l’amitié véritable, des sentiments banals d’affection dans la famille ou entre époux, du soutien rassurant d’une communauté. Mais vos proches bénéficient d’une vraie gloire par rayonnement : vos amours sont royaux, vos amis sont une cour, vos enfants une dynastie !

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Les inconvénients de la folie des grandeurs vite balayés Parmi les inconvénients, on pourrait considérer que la folie des grandeurs exige des sacrifices importants de la part de ses affidés. Les horizons sublimes vers lesquels on marche triomphant sont plus difficiles à atteindre et le chemin des fous de grandeurs est généralement très pentu et parsemé de chutes. Car plus l’ambition est grande, plus l’échec est certain. D’un autre côté, si l’échec est plus probable, il est aussi plus grandiose. Tout le monde se souvient de Waterloo. Quels que soient les sacrifices auxquels les autres consentent pour votre folie, vos défaites seront mémorables et glorifiées. Car les autres humains ont cette tendance étrange à s’accommoder, mieux de suivre, voire d’aduler, les êtres comme vous, même lorsque vos délires les emmènent dans des boucheries programmées : qu’on pense à la Bérézina, aux millions de morts qu’entraînent immanquablement les guerres menées par les grands conquérants. Fort heureusement, vous trouvez toujours sur votre route des agneaux dociles pour participer à vos carnages ! Je voudrais finir cet article par une anecdote. L’ami d’un de mes amis se prenait pour Dieu. C’est une histoire vraie. Cet ami d’ami donc pensait que sa Volonté était faite, sur terre comme au ciel. Si par exemple une feuille tombait d’un arbre, c’était par sa Volonté. Et les amis de cet ami d’ami Lui disaient : « Tu n’es pas Dieu, c’est un symptôme… » Et Il répondait : « C’est Moi qui t’ai fait dire cela ». Un jour, cet ami d’ami a été arrêté sur l’autoroute par la maréchaussée. Il roulait de nuit tout phare éteint. A l’agent de police qui Le sermonnait, Il répondit : « Je vois ». La police n’ayant pas été convaincue de son essence divine, l’ami d’ami fut placé en psychiatrie dans l’établissement le plus proche. Depuis, paraît-il, il suit un traitement et il a repris une vie normale. Et mon ami est allé le voir et lui a demandé comment ça allait. Et l’ami d’ami lui a répondu : « C’était tellement bien d’être Dieu ».

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C’est pourquoi, si vous êtes touché par la folie des grandeurs, pensez-y : vous avez peut-être une chance inouïe d’échapper à cette alternative entre le stress et l’ennui qui caractérise tant de vies humaines. On pèche par grandeur, est-ce à dire qu’on est vertueux par petitesse ? Les humbles témoignent parfois d’une étroite méchanceté. Leurs atermoiements et leurs génuflexions conduisent aussi à des injustices. Bien des catastrophes trouvent leur origine dans leurs couardises. Et d’ailleurs, sont-ils moins fous ? Rien n’est moins sûr. C’est pourquoi, quelles que soient les aspirations qui nous habitent, fussent-elles trop grandes à leurs yeux, acceptons-en la folie et mettons-les au service d’une cause noble. Car si nous sommes tous fous, autant que ce soit par grandeur.

Nicolas Jacquard

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Magnolios de lirios No era un palacio muy lujoso pero el magnolio florecido que llenaba el centro del patio de acceso le entregaba un resplandor eólico y una paz fosforescítrica. Fue una noche en Peralillo, en el viaje que hizo la francesa a la zona del vino, pues era época de vendimia. Las noches de Marzo muestran el mejor mármol del palacio que se ve sólo con ojos entintados. Tras una breve deliberación deliramos llevárnoslo a Santiago. Rescatamos unos paisanos en las tinajas y tomando el edificio al hombro lo llevamos a la capital. Una vez en la ciudad lo dejamos a los pies de Lucía, allí luciría mientras terminábamos el último viaje a Alerce. Llegamos sobre la fecha del viaje de regreso de la francesa, con la madera suficiente para empacar el palacio, este conocería el mundo. Se nos habían adelantado, la policía acordonaba el lugar, Horst Paullman, el magnate de los supermercados, había comprado el edificio y construiría uno allí. Del magnolio sólo supimos que se vendería en el pasillo 45. Pedro Zuñiga

La folie des grandeurs Tout tient dans un mouchoir de poche

Une poche trouée L’air s’incruste Sans savoir où aller. Un papier qui s’échappe Et agonise sur le sol, Un faux pas qui dérape. Un sourire oublié Sur un comptoir de bar, Des mots refoulés. Une poche trouée Au coin d’une rue, Sombre. Tout ne tient à Rien. Rien est peut-être Tout. Tout tient dans un mouchoir de poche…

La folie des grandeurs ? La folie est chose trop belle pour la confier aux grands de ce monde. Elle ne fut inventée que pour enfermer ceux qui ont compris ce que signifiait la grandeur d’âme. Folie et grandeur : Un et un font « d’eux » la plus grande des erreurs. Les hommes étaient déjà fous, ils sont passés à un « grand » supérieur. Rêver d’être grand : Quel manque d’ambition ! Christophe Peroua

Sandrine Davin Illustration : Romain Armand 4 0 / M A HOUT #4 / 2016

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ARCHI - MÉGALO ... ARCHI - MÉGALO ...

? Mais qui aura la plus grande ? Mais qui aura la plus grande ?


Photomontage : Nadia María García Porras El nacimiento de Venus 2012

Orasal Do Nacimiento Bacallao Souchay

Endurece la mirada de la noche al verme con bufanda de sol arribe. Se vendan las estrellas, su canto. Su canto en llanto de lirios estruja mi lengua en las fraguas de otoño. -Quiero el sol, el ámbar de la paz. La luna en mí aterra las mozuelas.

4 2 / M A HOUT #4 / 2016

Los senos de ángeles son más bellos, rabiarán al galope de verjas inciertas. Cuidan los rostros, fecundan el alma. Despacio me llaman: -Esta es la hora en pasos de espinas, torrentes dolores, bellotas mentiras. ¿Qué canto darle a la noche? Crea la sonrisa en medio del llanto. La música marina, hado de grandeza, delirio de flores, acera del arte. Ramas de pino púrpura, me cobijan los peces. -Quiero el sol, quiero la luna, el ámbar de la paz. La noche en mí ama la palabra.

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AUTEURS / COLLABORATEURS * AUTORES / COLABORADORES Aliette Griz*Belgique*Communication*Auteur*Poésie*http://aliette�griz.org/ Anne Dancausse*France*Dessinatrice*Tatoueuse Catherine Tonero*Belgique*Journaliste radio*Danse*Globe-trotteuse Christine Dancausse*France*Réalisatrice Films documentaires*Photographe Christophe Peroua*France*Auteur-compositeurinterprète*Poésie*Ecrivain libertaire*Education populaire Eléa Gravagna*France*Assistante Production*Série télé*Cinéma Emeline Carment*France*Professeure*Lettres*Voyage*Langues *Philosophie*Danse Ernesto Padrón Blanco*Cuba*Scénariste et réalisateur de cinéma*Graphisme*Dessin et illustration Evan Sohun*Ile Maurice*Artiste peintre et illustrateur Juan Pablo Garbarino*Argentine*Communication sociale Judith & Pierrick Judéaux*terriens, parisiens de passage*Passion des cartes, d’Afrique d’Asie Centrale et d’ailleurs*(Géo) politique*Voyage*Bonne bouffe et rencontres Julien Le Gallo*Montreuil (France)*Musique*Philosophie*Poésie*A lire: Neuf.0, feat. Anne Versailles et Aliette Griz (MaelstrÖm) Kauê Avanzi*Brésil*Géographie*Educateur*Poésie*Musique Laura Cazador*Entre La Havane (Cuba) et Genève (Suisse)*Cinéaste indépendante et journaliste*Maman de trois enfants

Luis Enrique Supervielle*Cuba*Artiste plasticien María Silvina Persino*Buenos Aires, Argentine*Professeure*Littérature *Cinéma*Culture*Droits humains*Actrice Morgane Ng Tat Chung*Entre Maurice et la Réunion*Prof *Photographe*Rédactrice Nadia María García Porras*Cuba*Artiste plasticienne*Musique *Poésie*Folie! Nicolas Jacquard*Ile Maurice*Fou des grandeurs*Communication digitale*Délirant de la chanson Orasal Do Nacimento Bacallao Souchay*Cuba*Marketing International*Poète*Auteur Paula Otero Hermida*Nacida y criada en Galicia, residente en el Levante español*Ciencias Políticas/Tercer sector-ONG (Responsabilidad Social y Empleo para Colectivos Vulnerables)/Investigación en materias sociales Pedro Zuñiga*Chili*#cuatro_pillanes Pierre Gravagna*France*Journalisme*Auteur*Poésie Rachel Meunier*Ile Maurice*Services essentiels (eau, énergie...) et développement*Voyage*Philosophie Romain Armand*France*Architecte Sandrine Davin*France*Santé, Gériatrie*Amoureuse des mots Samuel Kahn*France*Journaliste Tim Catinat*France*homme debout*http://catinat.net

REMERCIEMENTS * AGRADECIMIENTOS Grands remerciements!! A tous les artisans-collaborateurs de ce Mahout#4, et tout spécialement à Romain Armand pour le montage graphique, à Fabrice Tennant et à l'équipe créative d'Oxo pour leur collaboration graphique (notamment logo, idée de couverture, pied de page), à Giulia de Orozco pour son soutien initial au montage, à Eva Palmero et Tao Gil Gómez pour leur relecture en espagnol...fabrication collective et inspirante!

¡¡Grandes agradecimientos!! A todo los artesanos-colaboradores de este Mahout#4, y especialmente a Romain Armand por el montaje gráfico, a Fabrice Tennant y al equipo creativo de Oxo por sus aportes gráficos (entre otros : logotipo, idea de portada, pie de página), a Giulia de Orozco por su apoyo inicial al montaje, a Eva Palmero y Tao Gil Gómez por la revisión en español...¡fabricación colectiva e inspirante!

Depuis 2008, Mahout est une revue de création et réflexion interdisciplinaire et multiculturelle, franco-hispanophone, artisanale et indépendante. Le projet rassemble plus de 160 collaborateurs à travers le monde et continue de grandir! * Desde 2008, Mahout es una revista de creación y reflexión interdisciplinar y multicultural, franco-hispanohablante, artesanal e independiente. El proyecto reúne más de 160 colaboradores por el mundo ¡y sigue creciendo! Numéros déjà publiés et en ligne (thèmes : création/risque/invisible/folie des grandeurs) * Números ya publicados y en línea (temas : creación/ riesgo/invisible/delirio de grandeza) : https://issuu.com/revista-mahout Nous suivre et échanger via FB * Para seguirnos e intercambiar via FB : https://www.facebook.com/revistamahout/ Contact * Contacto : revue.mahout@gmail.com Photographie : Morgane Ng Tat Chung



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