Magazine MIRACLES (Re)tombe en amour avec ta vie

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Que dirais-tu d’avoir une coach?

Que dirais-tu d’avoir le soutien d’une professionnelle pour t’aider à prendre les meilleures décisions dans tous les volets de ta vie?

De te faire poser des questions puissantes qui t’aideront à prendre conscience des obstacles qui t’empêchent d’avancer et d’atteindre tes objectifs? De travailler en collaboration avec une personne profondément convaincue que tu as tout en toi pour réussir, et qui t’aidera à tirer le meilleur parti de tes forces et de tes valeurs intrinsèques? Ça te parle?

Les solutions qui émergeront de nos rencontres de coaching seront les meilleures pour toi… tout simplement parce qu’elles viendront de toi!

Fannie est une coach hors pair. Tout au long de mon accompagnement, elle a fait preuve d’écoute, de douceur et de courage pour me challenger avec bienveillance et me soutenir dans mon développement et dans l’atteinte de mes objectifs.

-Marie-Ève

COACH ET FORMATRICE
Fannie Dagenais

(RE)TOMBE EN AMOUR AVEC TA VIE

Photo : © Avril Franco

(Re)tomber en amour avec sa vie

L’ÉDITO DE MADELEINE

FONDATRICE DE MIRACLES, LA GRANDE RETRAITE ET DU MAGAZINE MIRACLES

Ça doit bien faire dix ans que le sujet me fascine : pourquoi avons-nous tout pour être heureuses, sans pourtant l’être pleinement? Je l’observe partout autour de moi : nous sommes belles, en bonne santé, nous avons des enfants merveilleux, un conjoint pas-parfait-mais-presque, une carrière stimulante… Malgré tout, le sentiment de bonheur véritable ne vient que par brefs instants.

Pourquoi est-il si difficile de simplement être heureuse?

Vraiment heureuse?

C’est pour trouver réponse à cette question que j’ai commencé à étudier le bouddhisme, la méditation, le yoga et les neurosciences, il y a maintenant quinze ans. Il en résulte que j’ai trois pistes de réflexion pour nous :

1. La vie va juste trop vite. Il y a trop de stimulations, de responsabilités, de pression : ça déborde; 2. On a besoin d’outils pour calmer, gérer et réguler notre hamster mental; 3. On n’écoute pas assez notre intuition. Souvent, on connaît les réponses, mais on choisit de les ignorer.

Je m’y suis plongée, moi, dans la méditation, la pleine conscience et la reprogrammation du cerveau. Et oui, j’ai vu les effets positifs sur mon niveau de bonheur. C’est pour cela que j’ai commencé à partager avec vous mes découvertes en guidant des retraites de méditation, en écrivant des livres, en créant une application de méditation et ultimement, en fondant MIRACLES, la Grande Retraite, puis ce magazine.

Pour qu’on ait un espace pour se rassembler, se retrouver, échanger et se connecter à qui on est vraiment. Un lieu nourrissant, pour s’inspirer et s’équiper afin de mieux naviguer les vagues du quotidien, ensemble.

En attendant de vous rencontrer en personne dans l’une ou l’autre de mes retraites, je vous souhaite une très belle lecture de ce magazine. J’y ai rassemblé la crème de la crème des intervenants dans le domaine du bien-être, qui partagent avec vous leur approche et pistes de réflexion. Parce qu’ensemble, nous parviendrons à (re)tomber en amour avec notre vie.

Suivez-moi au madeleinearcand.com et retraitemiracles.com

REPROGRAMMEZ

Anick

Jean-Pierre Beaudoin

Madeleine

2025-2026 | Tout le contenu ©MIRACLES, la Grande Retraite Miracles est imprimé sur du papier fait de fibres vierges sans chlore élémentaire. Il est certifié Forest Stewardship Council® (FSC®) et Sourçage certifié Sustainable Forestry Initiative® (SFI®), garant des forêts intactes.

ÉQUIPE MIRACLES

Idéatrice et productrice

Madeleine Arcand

Éditrice en chef Ariane Arpin-Delorme

Conception graphique Ariane Noël

Révision

Daniel Rodrigue

Photographe couverture Emilie Villeneuve

COLLABORATEURS

Madeleine Arcand

Fondatrice de Miracles et auteure

Ariane Arpin-Delorme Journaliste et auteure

Jean-Pierre Beaudoin

Coach de haute performance

Martin Bilodeau

Conférencier international et auteur

Isabelle Cyr

Experte en yogathérapie hormonale

Fannie Dagenais

Coach spécialisée en leadership

France Gauthier

Auteure et conférencière

Bhaskar Goswami

Yogipreneur et fondateur de BODHI

Anick Lapratte

Auteure et conférencière internationale

Sandra Léveillé

Créatrice de l’Atelier de mes pensées

Ilka Marcenay Praticienne en chamanisme

Maxime Morin

Fondatrice de Rose Boreal et auteure

Lyne St-Roch Maître en yoga et auteure

Pour ne pas alourdir le texte, le masculin est utilisé comme générique et désigne donc aussi bien les femmes que les

Se ressourcer dans le silence

C’est au centre du silence que la conscience du cœur peut s’épanouir. Ce qu’elle contient? D’abord, l’amour, une source d’énergie transformatrice et nourrissante, toujours accessible si nous nous donnons l’opportunité de la découvrir. Ensuite, une sagesse à la fois humble et immense qui peut ouvrir grandes les portes sur notre nature véritable, celle de l’Être.

L’Être se fait ressentir en tant qu’état, un champ vibratoire silencieux ou un espace de conscience toujours présent et libre. Aspirer à s’ouvrir à l’essence de l’Être, c’est choisir d’écouter et de devenir le silence, source de potentialité. Sur le chemin de l’ouverture, cette aspiration à faire ce choix se manifeste parfois comme une étincelle, une intuition provenant des profondeurs de notre âme. Un murmure qui cherche à se faire entendre lorsque nous sommes absorbés par nos préoccupations, mais qui persiste à se frayer un chemin à travers le bruit de notre égo et le tumulte de notre mental. Pour finalement être perçu comme une invitation à nous poser, écouter, méditer et nous immerger dans ce silence régénérateur.

La sagesse d’éveiller notre for intérieur se révèle aussi, parfois, comme une évidence, une intuition profonde qui s’impose. Une urgence à d’abord être avant de faire et d’avoir. En réalité, le spectre de l’Être est toujours là, telle une toile blanche sur laquelle nous pouvons écrire notre histoire. Pourtant, par habitude et conditionnement, nous ne nous identifions qu’à ce que nous pensons être, tel notre égo, notre personnalité, nos

étiquettes, nos différents rôles et notre tempérament. Ce qui est inscrit dans notre système nerveux façonne nos schémas de pensée et nous avons tendance à percevoir la vie qu’à travers ce bagage que nous portons.

S’ÉVEILLER OU SE RÉVEILLER GRÂCE AU SILENCE

Méditer et écouter le silence à l’intérieur, est une invitation à nous réveiller du pilote automatique. C’est prendre une pause en sortant du carrousel de nos pensées, afin de nous éveiller à notre nature véritable, à la liberté et à la joie d’être, tout simplement. Sans tension, avoir accès à la détente spontanée d’être Soi et nous abandonner au processus de transformation, soutenu par le feu sacré du cœur. Nous ne pouvons forcer ce processus. Chacun et chacune devons cultiver le désir de nous poser dans notre ermitage interne et entrer dans la zone du silence qui permet de prendre une distance reposante de notre corps physique, énergétique, mental, émotionnel et intellectuel. Une assise prolongée et régulière dans le siège de la conscience nous enseigne ce que nous avons à connaître de nous-mêmes. La stabilité du corps, le fait de nous assoir avec une douce attention sur l’infini en soi, le silence, procure la stabilité du cœur et lui permet de s’ouvrir.

Lorsque nous sommes devant l’agitation, il peut être tentant de nous lever et d’arrêter le processus de méditation, celui qui nous relie à notre être. Nous sommes munis aujourd’hui d’une multitude de possibilités de fuite envers notre souffrance et nos inconforts.

Ces distractions nous éloignent de nous-mêmes et nous maintiennent dans l’illusion que nous irons mieux si nous nous affairons ou possédons encore plus. « Faire pour avoir vaut mieux à nos yeux qu’être », cette croyance est si ancrée dans nos modes de vie! S’établir dans le champ de l’être, naviguer sur la voie du cœur et écouter le silence, sont des actes intentionnels qui nous redonnent notre équilibre.

Le yoga nous enseigne à amener l’intuition dans le repos et la détente, pour enfin s’apaiser dans l’action. C’est « être dans le faire », sans trop focaliser sur les fruits de nos actions. Ainsi, lorsque nous prenons connaissance de l’existence en nous de quelque chose qui dépasse ce monde, nous pouvons garder un certain calme et une paix, sans être définis par l’extérieur. Bien au centre de la sérénité, nous ne nous situons plus par rapport à la réussite ou à l’échec, à la reconnaissance ou l’ignorance, à l’abandon ou au rejet, mais par rapport au sentiment d’unité en soi. Nous pouvons alors, tout en restant actifs avec nos responsabilités quotidiennes, rester bien ancrés et être libres.

Peu importe ce que la vie nous présente, il y a toujours au cœur de soi cette possibilité de demeurer dans ce noyau serein, qui permet alors de regarder à travers un cœur ouvert les mouvements de la vie et les différents états qui passent. Si ces états causent de la turbulence, de la souffrance, de l’attachement, de l’aversion ou de la peur, nous avons alors la possibilité de rester témoins et ouverts, nous pouvons respirer et nous détendre dans la stabilité du cœur ouvert. Tout passe!

Le silence est aussi un grand allié de la santé mentale. Offrons-nous donc des plages de silence au quotidien. Laissons le silence reprendre son rôle d’enseignant et de soignant. Ayons confiance en son potentiel pacificateur. Soyons des êtres de silence et d’amour.

Voici une méditation que j’ai créée à la suite d’une expérience d’un état de profond silence, que j’ai aussi partagée dans mon livre La Voie du Cœur - Yoga pour une santé globale. Durant la pandémie, j’ai ressenti que nous avions grandement besoin de retrouver un équilibre intérieur, et peut-être de changer de paradigme en cessant de nous identifier qu’à « l’avoir, à la performance et au faire », pour commencer à ÊTRE.

MÉDITATION

Osez le silence

Dans une assise confortable, prenez le temps de vous poser et détendez-vous. Puis commencez à observer votre respiration, laissez-la vous guider vers votre intériorité.

Sans forcer, portez votre attention à tous les sons qui viennent à vos oreilles. Laissez-les venir sans réagir.

Prenez ensuite conscience du silence, l’arrière-plan silencieux dans lequel les sons voyagent. Laissez-les être tels qu’ils se présentent en remarquant les sons qui apparaissent et disparaissent dans le silence.

Maintenant, portez doucement attention aux bruits à l’intérieur de vous. Observez la trame narrative intérieure sans l’alimenter. Cette écoute se fait sans juger. Les pensées se manifestent alors dans un espace plus vaste, celui du silence.

Laissez les silences intérieur et extérieur fusionner. Devenez ce silence. Ressentez l’effet unifié du silence. Contemplez, appréciez et imprégnez-vous des bienfaits de cette pause nourissante.

Joignez les mains au cœur et ouvrez les yeux.

Bonne méditation! Lyne

L’écriture intuitive

AUTEURE, ARTISTE ET CRÉATRICE DE L’ATELIER DE MES PENSÉES

Êtes-vous plutôt tenté de vous tourner vers l’extérieur pour trouver des réponses à vos questionnements? Dans plusieurs circonstances, consulter les gens autour de soi ou des experts est d’une aide précieuse et parfois même, nécessaire. Mais souvent, nous semblons fonctionner ainsi par simple automatisme. Avant d’agir, il est intéressant de se poser ces questions : « ai-je pris le temps de porter un regard à l’intérieur de moi? Ai-je sondé mon intuition pour comprendre ce que je vis? » L’écriture intuitive est l’une des pratiques introspectives qui donne accès à de précieuses réponses : des solutions intrinsèques ne demandant qu’à se révéler pour notre bien-être…

UNE PRATIQUE D’AUTHENTICITÉ

L’écriture intuitive se définit comme le fait de s’exprimer par écrit, afin d’accéder à nos pensées les plus profondes, à notre inconscient et à ce que nous sommes réellement. Elle consiste à oublier l’acte d’écrire proprement dit pour arriver à se reconnecter à soi-même. Cette activité méditative est davantage un état « d’être » que « de savoir-faire ».

J’aime cette analogie pour expliquer la pratique de l’écriture intuitive : c’est comme entreprendre une démarche avec un thérapeute. Toutefois, ce dernier n’est pas une personne, mais bien votre intuition et votre âme qui dévoilent leur guidance par écrit. On doit quand même d’abord exposer ce que l’on ressent, écrire nos émotions vécues et nos préoccupations actuelles. De cette façon, on libère le corps mental et émotionnel, pour ensuite être plus disposé à entendre les messages qui proviennent du soi profond.

Bien sûr, c’est un processus qui s’assimile tranquillement. Il faut apprendre à entrer dans cette zone de vérité et de vulnérabilité. On se doit d’être entièrement honnête dans ses écrits. C’est la clé! Par contre, ce n’est pas évident de coucher ses réflexions les plus profondes sur les pages d’un cahier. Cela demande un certain lâcher-prise. Il est nécessaire de le faire sans jugement et rester simplement dans l’observation. Je suggère de formuler clairement cette intention positive dès le début de la pratique pour être en état d’ouverture et de réceptivité.

OUVRIR L’ACCÈS VERS SES RICHESSES INTÉRIEURES

Pour être dans cet état, il est important de bien préparer le contexte pour avoir accès à la richesse du contenu. Une écriture intuitive nécessite une disposition d’esprit calme pour arriver à être ouvert, ancré et aligné.

VOICI QUELQUES IDÉES POUR VOUS AIDER

À Y PARVENIR :

Choisissez le bon moment. Il faut idéalement être seul et veiller à ne pas être interrompu. Pour ma part, le meilleur moment est souvent le soir, lorsque mes enfants sont couchés. Pour d’autres, le matin sera préférable.

Trouvez un refuge paisible. Dénichez votre petit coin confortable préféré, où il vous sera facile de vous recueillir. De mon côté, j’aime bien m’installer au salon. Je m’assure que les rideaux soient bien fermés et les lumières tamisées.

Ajoutez des éléments qui rehaussent votre bien-être et élèvent vos énergies. Cela peut consister à allumer une bougie, diffuser des huiles essentielles, piger une carte de pensée avant de commencer, faire jouer une musique zen, vous préparer une tisane ou pratiquer des respirations profondes. Tout cela aide à se créer un rituel. Répéter ces mêmes gestes à chacune de vos pratiques vous permettra de créer plus facilement et plus profondément cette connexion à vous-même.

Assurez-vous d’avoir tout l’espace nécessaire dans votre carnet et vos meilleurs crayons en main.

C’est un must! En pleine session d’écriture, arriver à la fin de son journal, coupe brusquement le flot. Puis, il n’est pas toujours facile de reprendre par la suite.

Notez la date. Ceci est facultatif mais intéressant. Pour ma part, j’aime bien relire mes écrits au fil du temps. Parfois, les positionner dans le temps m’aide à comprendre certaines choses et à faire une rétrospective plus claire du chemin parcouru.

Mot clé : patience. Lors des premières minutes de vos séances, vos pensées risquent d’être plus rationnelles, dans un état de contrôle. Continuez tout simplement à écrire. Au fil de la pratique, vous allez constater que vos écrits vont commencer à s’approfondir et vous percevrez plus clairement le message derrière l’exercice.

À la fin, vous arriverez à ressentir les bienfaits d’avoir relâché les émotions mais surtout, vous comprendrez mieux ce qui vous arrive. Vous aurez de meilleures pistes pour aller de l’avant. Surtout, ne me croyez pas, faites-en plutôt

l’expérience! Mais rappelez-vous, vous devrez persévérer, sans vous décourager. Tout comme dans le développement d’une nouvelle relation interpersonnelle, cette connexion à soi se bâtit et s’approfondit avec le temps.

Récolter ses bienfaits

Par l’écriture intuitive, vous nourrirez un véritable lien avec vous-même. Ce temps passé à simplement écrire a le potentiel de faire grandir votre amour-propre. Telle une main tendue vers votre cœur et une oreille bienveillante à l’écoute de votre conscience. S’accorder ce temps sera un cadeau précieux que vous vous offrirez. Vous récolterez beaucoup de bienfaits à vivre en cohérence avec votre âme.

Comme j’aime à dire : « On ne s’écoutera jamais assez… »

Alors allez-y, écoutez-vous! Les réponses se trouvent juste là, à l’intérieur de vous!

Photo : © Coconut
Lullaby

NEUROSCIENCES

Reprogrammez votre cerveau pour une vie meilleure

Je me souviens d’un moment où tout semblait s’écrouler autour de moi. Comme une grande tempête de vie où tout allait de travers, où mes émotions étaient à fleur de peau et où j’avais l’impression d’être enfermée dans un cercle vicieux d’épuisement et de doute. Vous connaissez? Si vous avez traversé les grands vents de la vie, vous savez aussi que les épreuves apportent également de formidables cadeaux. Dans mon cas, ce fut la découverte de la puissance insoupçonnée de mon cerveau.

C’est lors de mes diverses formations en neurosciences que j’ai découvert à quel point le cerveau est une pure merveille. Il est à la fois notre plus grand allié et notre pire ennemi. Ce petit organe, niché entre nos deux oreilles, joue un rôle crucial dans chacun des aspects de notre vie. Il porte en lui les clés de notre bien-être, de nos réussites et même de nos blocages.

Pourtant, malgré le rôle majeur qu’il joue dans notre vie, on en connaît souvent bien peu sur son réel fonctionnement et ses infinies possibilités.

LE CERVEAU, CET ÉCRIN DE POSSIBILITÉS

Le cerveau commence à se développer bien avant notre naissance. Déjà, dans la vie intra-utérine se forment des milliards de neurones qui agissent en tant que messagers électriques. À la naissance, les neurones impliqués dans la survie sont déjà interreliés, créant ainsi des circuits neuronaux. Grâce à ces derniers, un bébé peut respirer, bouger, téter, pleurer, digérer… Bref, tout ce qu’il faut pour veiller à sa survie.

Toutefois, une autre partie du cerveau demeure largement inexplorée à la naissance : le « cerveau social ». Celui-ci, contrairement au cerveau de survie, permet aux neurones

de se connecter entre eux principalement après la naissance, en fonction des expériences de vie. Autrement dit, tout ce que vous avez fait, ce que vous avez dit, ce que vous avez entendu, ce que vous avez vu, ce que vous avez goûté et ressenti a contribué à créer de nouveaux chemins neuronaux dans cette partie du cerveau. Et c’est là que tout devient intéressant…

Imaginez une forêt vierge. Chaque fois que vous vivez une expérience, c’est comme si vous traciez un sentier dans cette même forêt. Si vous empruntez ce sentier régulièrement, il devient plus épuré et facile à emprunter. Mais si vous ne le foulez pas, il disparaît lentement, envahi par la nature. Votre cerveau fonctionne exactement de la même façon. Plus vous répétez une pensée, une émotion ou une action, plus le chemin neuronal correspondant s’active et devient puissant. Ce qui veut dire que ces dernières sont déclenchées automatiquement, comme un programme par défaut souvent inconscient.

Ce qui est d’autant plus fascinant, c’est que ces chemins ne sont pas gravés dans le marbre. Le cerveau est malléable, un concept que les neuroscientifiques appellent neuroplasticité. Donc, peu importe votre passé, ou les automatismes que vous avez développés, vous pouvez toujours créer de nouveaux chemins neuronaux. Vous pouvez « reprogrammer » votre cerveau!

C’est une pensée à la fois forte et libératrice. Imaginez que vous avez un chemin neuronal associé à la peur de parler en public. Chaque fois que vous vous retrouvez devant une foule, votre cerveau active ce chemin, provoquant des mains moites, une voix tremblante ou une envie irrépressible de fuir. Mais si vous dites « stop »

NEUROSCIENCES

et que vous commencez à vous exercer à parler devant les gens dans des contextes plus petits et sécurisants, vous pourrez créer un nouveau chemin neuronal de prise de parole associé à la confiance et au plaisir de communiquer. N’est-ce pas merveilleux?

L’ÉMOTION : UN PUISSANT CATALYSEUR

Il y a deux éléments essentiels pour renforcer de nouveaux chemins neuronaux « heureux » que l’on souhaite voir basculer en automatisme : la répétition et l’émotion. La répétition, nous l’avons vu, agit comme un muscle que l’on renforce à chaque utilisation. Mais l’émotion est encore plus puissante. Lorsque vous vivez une expérience intense, que ce soit une grande joie ou une profonde tristesse, votre cerveau reçoit le signal que ce que vous êtes en train d’expérimenter est « important » et l’enregistre alors comme une priorité. C’est entre autres pour cette raison que les moments extrêmement difficiles, ou remplis de bonheur, deviennent des souvenirs gravés à jamais dans notre mémoire.

Alors, comment utiliser cela à votre avantage? Chaque fois que vous souhaitez ancrer une nouvelle habitude ou un nouvel état d’esprit, faites-le avec émotion. Célébrez vos victoires, même les plus petites. Dites un grand « youhou » lorsque vous atteignez un objectif. Créez des moments de joie autour de vos nouvelles habitudes, car c’est ainsi que votre cerveau les considérera comme essentielles et qu’elles deviendront des réflexes.

LE COCKTAIL DU SUPER-HÉROS

Avancer vers une vie meilleure et faire de votre cerveau un allié est certainement ce que je vous souhaite de tout mon cœur. Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille et il y aura assurément encore des hauts et des bas. Pas de panique, il est important que vous sachiez que le cerveau est conçu pour pouvoir gérer votre stress. D’ailleurs, lorsque nous traversons une épreuve, notre cerveau libère un cocktail neurochimique que j’appelle le « cocktail du super héros ». Ce mélange d’adrénaline, de dopamine, de cortisol et d’autres neurotransmetteurs nous fournit l’énergie et la motivation nécessaires afin d’affronter la tempête. Mais ce cocktail, aussi stimulant soit-il, n’est pas illimité. Si nous ne prenons pas le temps de nous reposer, les stocks finissent par s’épuiser, laissant place à des carences qui peuvent avoir des conséquences physiques et émotionnelles graves comme le stress chronique, la fatigue intense, ou la dépression.

C’est pourquoi il est capital de bien prendre soin de soi tous les jours, et encore plus en période de turbulences. Ces pauses ne doivent pas être compliquées. Parfois, il suffit de quelques minutes de méditation, d’une promenade en nature, d’un peu d’exercice ou même d’un bon fou rire avec un proche. L’important, c’est de permettre à votre cerveau de se reposer et de se régénérer pour mieux vous servir par la suite.

ET VOUS?

Quand avez-vous pris le temps de vous offrir une vraie pause? À quand remonte la dernière fois où vous avez pris le temps de vous observer, de réfléchir à vos automatismes et de choisir consciemment une nouvelle direction? Peut-être qu’aujourd’hui est le bon moment pour vous y mettre.

Prenez une profonde inspiration, écoutez vos pensées et demandez-vous : « Est-ce que cela me rapproche de mes rêves ou m’en éloigne? ». Si la réponse ne vous convient pas, souvenez-vous : vous avez le pouvoir de briser des automatismes négatifs en disant « Stop! » et en redirigeant votre cerveau vers des pensées plus agréables et bénéfiques pour vous. Comment fait-on cela? En fixant une intention claire et en la répétant avec émotion. Par exemple, si vous vous surprenez à penser : « Je n’y arriverai jamais », dites « Stop! » et remplacez cette pensée par : « Je suis capable de relever ce défi ». Dites-le avec conviction, enthousiasme et célébrez ce moment comme une petite victoire.

Votre cerveau peut devenir votre meilleur allié, si vous avez le courage de reprendre les rênes et de le diriger.

Alors, oserez-vous mettre de côté ce qui ne vous sert plus et avancer avec confiance vers vos rêves? Parce que la vie est belle et vous méritez d’en faire une mélodie qui résonne avec vos aspirations les plus profondes.

Prendre soin de soi

PAR BHASKAR GOSWAMI, YOGIPRENEUR ET FONDATEUR DE BODHI AVEC LA COLLABORATION DE MADELEINE ARCAND PSYCHOLOGIE

Alors que je travaillais comme ingénieur dans une grande entreprise, je côtoyais plusieurs personnes qui portaient leur hyperperformance – et donc leur stress – comme un insigne d’honneur. Je me souviens d’avoir joué à celui qui pouvait « rester au travail le plus longtemps », ou qui avait l’air « le plus occupé ». Pour faire une pause de cette pression incessante, je me tournais vers des formes de divertissement qui ne m’apportaient rien de bon. Et je n’étais pas le seul. On n’a qu’à consulter les statistiques sur l’escalade de l’épuisement professionnel, de l’insomnie, de la dépression ou de l’anxiété pour comprendre que le cercle « performance à tout prix + divertissement vide de sens » en est un très vicieux.

Alors, comment pouvons-nous prendre soin de nous, au cœur de cette société qui valorise la vitesse, la performance et le paraître? Voici quelques pistes de réflexion.

1. VOUS AVEZ REÇU LE PLUS PRÉCIEUX DES PRIVILÈGES : CELUI D’EXISTER.

Mais pas seulement de vivre comme n’importe quel être vivant : vous êtes né en tant qu’être humain, doté d’une conscience, d’une sensibilité et d’une capacité infinie à apprendre, à aimer et à créer. Avez-vous pleinement pris connaissance de cette chance inestimable?

Profitez-vous véritablement de cette vie qui vous a été offerte pour explorer, ressentir, grandir et vous émerveiller?

Chaque jour est une page blanche, une opportunité d’écrire une histoire qui vous ressemble et de faire de votre passage sur cette terre une aventure riche de sens. Pourtant, il est si facile de s’égarer dans la routine, de remettre à plus tard les rêves qui nous animent, de laisser le temps filer sans pleinement le savourer.

Rappelez-vous que ce cadeau qu’est la vie est aussi fragile qu’il est précieux. En un simple souffle, tout peut basculer. Alors, plutôt que d’attendre un moment idéal qui ne viendra peut-être jamais, posez-vous chaque matin cette question essentielle : « Que dois-je faire aujourd’hui pour vivre, aimer et mourir sans regret? ». Prenez le temps de clarifier votre réponse, d’affiner votre vision de ce qui compte réellement pour vous. Puis engagez-vous à poser des actions en accord avec cette vérité intérieure.

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PSYCHOLOGIE

2. FAIRE LE BIEN AUTOUR DE SOI EST L’UNE DES PLUS GRANDES

SOURCES DE BIEN-ÊTRE.

C’est une loi immuable de la nature : chaque action empreinte de générosité et de bienveillance apporte un profond sentiment de satisfaction intérieure. Avant même d’agir, une chaleur subtile, presque instinctive, se fait sentir, comme une résonance naturelle avec ce qu’il y a de meilleur en nous.

Ayez confiance en votre propre bonté, car elle est une boussole inestimable qui peut orienter chacune de vos décisions. Lorsque vous laissez votre cœur guider vos gestes, l’authenticité qui en découle est palpable et contagieuse. Il n’est pas nécessaire d’accomplir de grandes choses pour ressentir cet élan positif : un simple sourire, une parole encourageante, une attention sincère peuvent illuminer la journée de quelqu’un et, par ricochet, enrichir la vôtre.

3. VOUS ÊTES BIEN PLUS QU’UN SIMPLE SPECTATEUR DE VOTRE EXISTENCE : VOUS ÊTES UN ÊTRE CONSCIENT, DOTÉ D’UNE INTELLIGENCE, D’UNE SENSIBILITÉ ET SURTOUT DU LIBRE ARBITRE, PROFITEZ-EN! À chaque instant, vous avez la capacité de choisir, d’agir et de façonner votre réalité. Vous n’êtes pas une victime impuissante, condamnée à subir passivement les circonstances extérieures ou les conditionnements du passé. Votre vie ne se résume pas à une série d’événements sur lesquels vous n’avez aucun contrôle. Elle représente plutôt le reflet de vos décisions, de votre volonté et de votre engagement envers vous-même.

Prenez un moment pour y réfléchir : vous avez le pouvoir de choisir comment prendre soin de votre corps, en lui offrant le repos, la nutrition et l’exercice dont il a besoin pour fonctionner de manière optimale. Vous pouvez cultiver votre esprit, l’enrichir de connaissances, d’expériences et de réflexions qui vous élèvent plutôt que de vous enfermer dans la passivité ou la confusion. Vous pouvez gérer votre énergie en évitant ce qui l’épuise inutilement et en investissant dans ce qui la régénère. Vous pouvez aussi apprendre à écouter, comprendre et équilibrer vos émotions afin qu’elles deviennent des alliées plutôt que des obstacles.

Ce pouvoir est entre vos mains. Mais encore faut-il l’assumer pleinement. Revendiquer cette liberté, c’est cesser d’attendre que les choses changent d’elles-mêmes ou que le monde extérieur vous apporte des solutions toutes faites. C’est comprendre que chaque choix, même le plus anodin, peut influencer le cours de votre vie. Une simple habitude, une décision apparemment insignifiante aujourd’hui, peut avoir un effet majeur demain.

4. MAÎTRISEZ VOS MATINS, MAÎTRISEZ VOTRE VIE.

Si les aléas du quotidien échappent souvent à notre contrôle, une chose demeure entre nos mains : la manière dont nous commençons chaque journée. Le matin est un moment privilégié, un espace encore vierge où tout est possible avant que le tumulte du monde extérieur ne vienne s’imposer à nous. Plutôt que de le laisser filer dans la précipitation ou l’inertie, pourquoi ne pas en faire un rituel sacré, un véritable acte d’amour envers soi-même?

PSYCHOLOGIE

Imaginez l’influence que pourrait avoir une heure entièrement dédiée à votre bien-être avant que la journée ne vous entraîne dans son rythme effréné. Une heure pour éveiller doucement votre corps à travers le mouvement, que ce soit une séance de yoga, une marche en nature ou quelques étirements conscients. Une heure pour nourrir votre esprit en pratiquant la respiration profonde, la méditation ou encore la journalisation (journaling), ce puissant outil d’introspection qui permet de clarifier ses pensées, d’apaiser ses émotions et de poser ses intentions.

Ce moment de calme et de recentrage est une véritable fondation sur laquelle repose le reste de votre journée. Il vous permet de commencer avec une énergie positive, un esprit clair et un cœur apaisé, plutôt que d’être happé par le stress dès le réveil. Plus encore, il vous rappelle que vous êtes maître de votre temps et de votre état d’esprit, et non l’inverse.

Comment arriver à trouver cette heure précieuse? La réponse est simple : en redéfinissant vos priorités. Peut-être en réduisant le temps passé devant les écrans en soirée, en éteignant votre téléphone plus tôt, en sacrifiant une heure de défilement automatique sur Netflix ou les réseaux sociaux. Car en réalité, il ne s’agit pas de manquer de temps, mais de choisir comment l’investir.

Alors, posez-vous la question : que pouvez-vous faire dès demain pour honorer ce moment avec vous-même et en tirer le meilleur?

5. ENTOUREZ-VOUS DE GUIDES, DE MENTORS ET D’INSPIRATIONS.

En effet, le chemin vers une vie épanouie et équilibrée n’est pas un parcours solitaire. Bien au contraire, ceux qui réussissent à s’élever, à progresser et à se transformer sont souvent ceux qui savent s’entourer des bonnes personnes. Peu importe votre domaine de prédilection ou les objectifs que vous poursuivez, avoir un mentor ou des figures inspirantes est une clé précieuse pour accélérer votre évolution.

Observez les grands athlètes : qu’ils soient débutants ou champions du monde, ils ont tous un entraîneur, un guide qui les aide à repousser leurs limites, à affiner leur technique et à se surpasser. Pourquoi en serait-il autrement dans la vie de tous les jours? Un mentor peut être une personne réelle avec qui vous échangez directement, mais aussi un auteur dont vous lisez les œuvres, un conférencier dont les paroles résonnent en vous, ou encore une personnalité inspirante que vous suivez sur les réseaux sociaux.

Alors, posez-vous cette question essentielle : qui vous inspire réellement? Qui vous pousse à devenir une meilleure version de vous-même? À qui aimeriez-vous ressembler, non pas en termes d’apparence ou de possessions matérielles, mais en termes de sagesse, d’attitude et de philosophie de vie? Faites l’inventaire des personnes qui influencent votre manière de penser et d’agir. Sont-elles sources de motivation, d’apprentissage et d’énergie positive? Ou, au contraire, vous distraient-elles sans réellement vous nourrir?

En fin de compte, prendre soin de soi n’est ni un luxe ni une option, mais une nécessité pour mener une vie équilibrée et épanouie. Dans un monde qui valorise la performance et l’apparence, il est primordial de se recentrer sur l’essentiel : notre bien-être physique, mental et émotionnel. En cultivant des habitudes saines et en accordant du temps à ce qui nous fait grandir, nous devenons non seulement plus résilients, mais aussi inspirants et aidants pour les autres.

Cœur à cœur avec Sophie Grégoire Trudeau

PROPOS RECUEILLIS PAR MADELEINE ARCAND

Depuis plus de vingt ans, Sophie Grégoire Trudeau s’investit avec passion dans des causes essentielles : la santé mentale, l’éducation émotionnelle, l’égalité des sexes, l’estime de soi et l’importance de l’activité physique, en particulier chez les jeunes filles. En 2024, elle publie Entre nous - Mieux se connaître, mieux s’aimer, un livre profond et éclairant qui explore de nombreux aspects du bien-être. Elle y aborde notamment l’impact du lien d’attachement dans l’enfance sur notre vie, les défis du passage à l’âge adulte dans une société axée sur la performance, la quête de sens, la connaissance de soi et son influence sur nos relations, ainsi que la gestion des traumatismes.

Au fil des pages, elle partage non seulement ses réflexions et expériences personnelles, mais aussi les enseignements d’experts de renom qu’elle a eu le privilège d’interviewer. Son approche, à la fois authentique et accessible, fait d’Entre nous bien plus qu’un simple livre : c’est une invitation à mieux se comprendre et à cultiver un rapport plus authentique avec soi-même. J’ai eu envie de vous faire découvrir quelques-unes des précieuses réflexions contenues dans cet ouvrage, en espérant qu’elles vous inspireront autant que moi.

ENTRE NOUS

Bien qu’elle ait assumé, depuis 2008, le rôle officieux de « première dame » du Canada, elle ne s’y est jamais entièrement identifiée. Elle l’a toujours perçu – tout comme celui d’épouse de Justin Trudeau – comme un travail à responsabilités parmi tant d’autres.

« Il est vrai que j’ai eu la chance de vivre des expériences extraordinaires et de rencontrer des personnes qui le sont tout autant, mais ce qui m’a toujours importé, c’était d’être au service de l’autre et d’utiliser ma voix pour faire connaître des réalités qui nous concernent tous et faire valoir des causes qui nous permettent d’évoluer en tant qu’individu et société.

Mais au final, j’élève trois enfants et je veux être présente pour eux dans leur quotidien. Je les aime plus que tout et je veux les préparer le mieux possible afin qu’ils prennent leur envol avec aisance un jour (ça arrive plus vite que je

ne le voudrais!). Je souhaite qu’ils se nourrissent de mes actions et qu’ils comprennent que ce que l’on définit comme la “ célébrité ” est un piège dangereux pour l’égo. Ce n’est pas, à mon sens, une manière saine de s’ancrer en soi et dans la vie », confie-t-elle.

Selon elle, la vie oscille constamment entre pression, obstacles et expansion. C’est le rythme du monde naturel. Elle a le sentiment d’être plongée dans une alternance d’expériences hors de l’ordinaire et d’épreuves plus terre à terre. Ce qui rend Entre nous si captivant, c’est aussi l’impressionnante brochette d’experts qui y ont contribué. On passe habilement de la théorie aux récits personnels de Sophie : son enfance, son adolescence, son passage à l’âge adulte, sa maternité, sa vie de couple. Ce mélange entre dimension intime et réflexion approfondie crée une lecture immersive dont il est difficile de se détacher.

UN ENGAGEMENT SINCÈRE ET UNE VULNÉRABILITÉ ASSUMÉE

Il y a vingt-deux ans, Sophie Grégoire Trudeau a pris la parole sur un sujet alors rarement abordé en public : la boulimie. À l’époque, elle commence sa carrière comme animatrice à la télévision, puis à la radio. Ce n’était pas un sujet dont on parlait ouvertement, et elle a longtemps hésité avant de se confier, craignant que cela ne compromette ses contrats.

« Cet envol n’est pas nouveau. Partager une part de moimême dans ce livre est simplement une continuité de presque toutes les entrevues que j’ai menées depuis deux décennies. Bien sûr, il y a des moments où l’on ose déployer ses ailes davantage. Je vais avoir cinquante ans cette année, mais j’ai toujours eu cette candeur », confie-t-elle. Pour Sophie, il n’existe pas de communication authentique sans une part de vulnérabilité. Elle rejette toute forme de superficialité et privilégie une approche sincère et honnête.

UNE RENCONTRE DÉTERMINANTE

AVEC LE DR GABOR MATÉ

Médecin canadien et auteur à succès, Gabor Maté s’intéresse particulièrement au développement de l’enfant, aux traumatismes et à leurs impacts sur la santé physique et

Photo : © Maude Chauvin

mentale. Ses recherches portent notamment sur les maladies auto-immunes, le cancer, le TDAH et les dépendances.

Grande admiratrice de son travail, Sophie a pris contact avec lui il y a quelques années, avant une conférence qu’il devait donner à Ottawa. Elle avait lu In the Realm of Hungry Ghosts, son ouvrage sur les compulsions, et hésitait pourtant à le déranger, consciente de sa notoriété. « Mais je me suis dit : c’est son travail, son expertise, sa passion. J’ai osé, et il m’a répondu : “Bien sûr, je connais très bien ton travail.” J’en ai eu les larmes aux yeux! », raconte Sophie.

Lorsqu’ils se sont rencontrés en personne, il lui a immédiatement demandé sur quoi elle travaillait. « Sur un livre. » a-t-elle répondu. Elle a sorti son plan, il l’a parcouru en silence pendant quelques minutes, avant de lui dire : « Je pense comprendre ce que tu veux faire. Je vais t’aider. »

Depuis, Sophie considère Gabor Maté comme un mentor et un ami. Il lui a ouvert les portes du monde scientifique et lui a permis de collaborer avec certains des plus grands experts du domaine. Grâce à ces rencontres bienveillantes, elle dit avoir progressivement laissé de côté son syndrome de l’imposteur et cette culpabilité qu’elle portait en tant que femme, celle de ne jamais se sentir à la hauteur.

UN LIVRE POUR MIEUX SE COMPRENDRE

L’objectif premier d’Entre nous est d’aider les lecteurs à mieux se connaître et à acquérir des outils pour y parvenir. Lorsque le livre est devenu un succès quasi instantané, Sophie s’est interrogée : « Que dit ce succès sur nous?

Une soif d’authenticité? Un besoin profond de connexion sincère avec l’autre? »

Lors du Congrès de la santé intégrative de Saint-Hyacinthe de 2025, où elle a pris la parole devant des centaines de professionnels de la santé, elle a mesuré à quel point les gens traversent une profonde détresse émotionnelle. Elle en est encore plus convaincue :

« Nous avons un besoin urgent de comprendre nos émotions, d’apaiser notre système nerveux et de restaurer notre confiance en la vie et en l’autre. On ne peut plus dissocier notre santé mentale de notre santé physique. »

QUELQUES ESSENTIELS DU LIVRE ENTRE NOUS

LA PARENTALITÉ ET L’IMPACT

DES ÉCRANS

Sophie met en lumière une réalité préoccupante : l’exposition excessive aux écrans fait grimper les niveaux de cortisol chez les enfants, perturbant leur équilibre naturel et les rendant plus enclins à l’ennui et à l’agitation. « On vit dans une société de surconsommation et de surinformation, qui maintient notre système nerveux en état d’alerte quasi permanent », souligne-t-elle. Le système nerveux sympathique, activé par le stress, accélère la respiration, augmente la fréquence cardiaque et dilate les pupilles. L’amygdale, quant à elle, fonctionne comme un système d’alarme, interprétant chaque stimulus pour dicter une réaction comportementale.

« Lorsqu’on est stressé, notre système est toujours en train de sonner. Peu importe que la menace soit réelle ou non, tant qu’on y croit, l’alarme continue de retentir »

Notre mode de vie nous rend physiquement et mentalement malades. Les adolescents, particulièrement surexposés aux stimuli, se retrouvent en permanence en état d’alerte. Pour y faire face, leur corps enclenche des mécanismes de défense : se battre, se sauver, ou figer. Mais lorsque ceux-ci ne suffisent plus, il s’effondre. Comme l’explique Gabor Maté dans The Myth of Normal, il n’est pas normal que nous nous soyons aussi bien adaptés au stress de la société moderne. Pour Sophie, il est urgent de :

1. Dédramatiser ce que l’on considère comme pathologique et comprendre les racines de notre souffrance;

2. Réduire la suractivation de notre système nerveux d’alarme.

Il existe de nombreuses habitudes simples permettant de retrouver un état d’équilibre et d’éviter l’épuisement. Entre nous propose justement des clés pour renouer avec notre bien-être et mieux naviguer dans ce monde effréné.

APPRIVOISER LA SOUFFRANCE

Dans son livre, Sophie Grégoire Trudeau invite à ne plus fuir la souffrance, qu’elle soit individuelle ou collective, mais plutôt à en comprendre les mécanismes sous-jacents. Trop souvent, nous cherchons à l’endormir, à la masquer sous une avalanche de stimulations, alors qu’elle mérite d’être reconnue et traversée.

« La souffrance fait partie intégrante de l’expérience humaine. Lorsqu’on refuse de l’affronter, de la comprendre ou de la gérer, elle peut engendrer des tensions dans le corps et rigidifier nos schémas de pensée, jusqu’à se cristalliser en traumatismes. Pourtant, à la base, ni la souffrance ni les émotions ne sont dangereuses. C’est lorsqu’on commence à se refermer sur soi-même et à croire que cette douleur définit notre identité que cela devient problématique. »

Gabor Maté enseigne que si chacun possède une personnalité unique, celle-ci est aussi façonnée par des mécanismes de protection et des comportements d’adaptation, développés pour être aimés, vus et acceptés. Ces stratégies nous ont probablement été utiles à un moment donné, mais il est essentiel de reconnaître lorsqu’elles ne nous servent plus et, au contraire, nous limitent.

« J’aimerais partager un exercice avec vous : la voix du super-égo. Mon super-égo, par exemple, me répète souvent : “Tu ne seras jamais assez bonne”. Alors, je m’assois et je lui parle : “Je sais que tu es là pour me protéger depuis mon enfance. En me répétant ces paroles, tu me permettais de valider ma douleur et ma souffrance. J’essayais de porter et résoudre les tensions entre mes parents, par exemple. Merci pour ce rôle que tu as joué. Mais aujourd’hui, je suis une femme adulte. Je connais mieux ma valeur et je n’ai plus besoin de toi. Ta mission est terminée.” C’est incroyablement libérateur de dire au revoir à cette voix critique, souvent porteuse de doute, de haine ou d’autodestruction », confie Sophie.

MIEUX COMPRENDRE LE

STRESS

Refouler nos émotions ne fait que les amplifier et, par ricochet, perturber nos relations avec les autres. Dans Entre nous, la psychologue Modupe Akinola propose un changement de perspective : au lieu de lutter contre le stress, pourquoi ne pas apprendre à dialoguer avec lui? Mais comment fait-on, concrètement?

« Imaginez que votre enfant se blesse. Il est en sécurité, mais la nouvelle vous secoue. Votre cœur s’emballe, vos mains tremblent, la sueur perle sur votre front… Ce qui importe alors, c’est de reconnaître ce qui se passe en vous : la peur, l’inquiétude, le stress. C’est ce qu’on appelle la méthode CPR : Catch, Pause, Repair. On commence par attraper l’émotion avant qu’elle nous envahisse. Puis, on marque une pause en fermant les yeux et en prenant quinze respirations profondes, le temps de calmer son système nerveux. Plus on répète cet exercice, plus il devient efficace », explique Sophie.

L’ART DE S’AUTORÉGULER

Depuis dix ans, Sophie pratique et enseigne le Yoga Nidra, une discipline qui a profondément transformé son rapport au stress. Elle affirme qu’aujourd’hui, elle parvient à gérer plusieurs situations stressantes, simplement parce qu’elle sait les reconnaître et les réguler. « Plus j’apprends à me connaître, plus je suis capable de répondre aux stresseurs de la vie sans exploser ni perdre le contrôle. C’est toute la différence entre être réactif et être proactif. »

Elle fait un parallèle avec l’attitude que l’on adopte face à un enfant inquiet : « Lorsque nous parlons à un enfant anxieux, nous ne le brusquons pas, nous ralentissons et adoucissons notre ton. Or, le stress est souvent le signe d’une relation dysfonctionnelle avec le moment présent. Cette prise de conscience a été une révélation pour moi : au fond, il n’y a rien sans la lenteur de l’amour. Et je ne parle pas seulement d’amour romantique, mais aussi de connexion, de présence à soi et aux autres. Je suis convaincue, et la recherche démontre aussi que l’autorégulation et la connaissance de soi sont à la source d’une société dont les citoyens sont davantage en harmonie. »

En lisant Entre nous, j’ai eu l’impression d’échanger avec une amie qui partage, sans filtre, ses réflexions, ses défis et ses découvertes. Sophie Grégoire Trudeau nous pousse à mieux nous connaître, à apprivoiser nos émotions et à voir la vulnérabilité comme une force. Son livre m’a fait réfléchir, m’a touchée et m’a donné envie d’être plus à l’écoute de moi-même et des autres. C’est une lecture qui fait du bien, qui rassure et qui rappelle qu’on marche tous le même chemin, à notre façon.

*Sophie Grégoire Trudeau sera l’invitée d’honneur de MIRACLES, la Grande Retraite, la plus importante retraite bien-être au Québec, du 13 au 15 juin 2025, à Mont-Tremblant.

Entre nous - Mieux se connaître, mieux s’aimer

Sophie Grégoire Trudeau KO Éditions, 2024

SPIRITUALITÉ

Outils

d’éveil

PAR FRANCE GAUTHIER

AUTEURE ET CONFÉRENCIÈRE

On le sent, on le perçoit, on l’appréhende ou on l’espère avec impatience. Une chose est certaine, un grand éveil des consciences est nécessaire sur notre planète. Afin de participer au mieux-être de l’humanité, nous devons mettre à contribution tous nos talents naturels et uniques. Ça vous semble idéaliste, voire utopiste? Il ne semble pourtant pas y avoir d’autre voie pour que l’humain puisse continuer à évoluer sur cette Terre.

La question légitime qui vient avec cette affirmation semble être souvent la même : « Comment faire une différence à mon échelle? »

C’est là qu’entrent en ligne de compte les nombreux outils d’éveil. En rejetant la religion catholique dans les dernières décennies, d’autres options de guidance ont émergé. Certains passent par la méditation et le yoga. D’autres par le retour aux traditions et croyances autochtones. D’autres, encore, se tournent vers les enseignements spirituels issus du bouddhisme ou de l’hindouisme. Toutes ces options ont en commun de ramener du sens au centre de soi-même, à son Être, afin de revenir à l’origine de l’être humain.

LA MÉDITATION

Par mon expérience, la pratique de la méditation a notamment préparé un terreau fertile à l’éclosion de mon essence, qui est toujours en cours d’ailleurs. Toutefois, lorsque j’ai commencé à pratiquer l’écriture inspirée en 2007, comme outil de connexion au Soi, c’est à ce moment que j’ai réellement commencé à goûter à la grandeur de mon Être. Cet outil universel et accessible à tous permet, avec un peu de pratique et de lâcherprise, de déjouer le mental pour donner accès à la partie de soi qui détient la connaissance. C’est aussi ce qu’on nomme la perceptivité dans mon livre : L’approche Connexion - Les 17 voies de l’Intuition (co-écrit avec Pierre Lessard).

La méditation pratiquée sur une base régulière ouvre la voie vers l’union à soi. C’est aussi la définition même du mot « yoga », un terme en sanskrit qui signifie « union ». Du moins, c’est l’intention placée derrière ces pratiques, sans attente de quelconques performances, si ce n’est que de créer avec le temps un mieux-être durable.

Photo

SPIRITUALITÉ

En ajoutant l’écriture inspirée après la période allouée à la méditation, on rejoint deux exercices puissants qui ouvrent le champ de tous les possibles. L’avantage de combiner les deux est que la méditation a le pouvoir de changer notre état d’être. En élevant ainsi sa fréquence, on peut plus directement avoir accès à son esprit. Si on se permet ensuite d’écrire tout ce qui vient, sans filtre ni jugement, le résultat peut changer son état d’être.

L’ÉCRITURE INSPIRÉE

La technique a fait ses preuves. J’enseigne l’écriture inspirée comme outil d’éveil depuis 2011. Des milliers de personnes ont vu leur vie se transformer par cette simple pratique qui ne demande rien d’autre qu’une discipline à ajouter à sa routine de méditation ou d’intériorisation, peu importe le moment de la journée. Et quelques minutes suffisent pour recevoir en inspiration une direction à suivre pour sa journée, sa semaine, son mois… sa vie!

Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à de grandes révélations tous les jours! Parfois, il s’agit d’un simple mot d’encouragement ou un rappel d’appliquer un enseignement dans sa vie. À d’autres moment, dans le flot des mots, on récolte des perles de sagesse, ou on perçoit une orientation claire envers un choix difficile à faire. Ou bien, on obtient une piste à explorer pour surmonter un défi. Les possibilités de réponses sont infinies!

L’INTUITION

Il y aussi la voie rapide, celle de dialoguer directement avec son esprit pour obtenir l’information utile à notre élévation de conscience. Dans mon cas, l’écriture inspirée a mis la table pour créer cette relation intime avec mon esprit, en créant ce que je nomme « les avantages collatéraux » de cette pratique. On peut débuter avec cette forme de communication privilégiée

avec l’esprit en étant de plus en plus présent à nos inspirations, qui se manifestent notamment par des idées soudaines, des flashs spontanés, des images mentales inattendues, des voix intérieures...

LE CORPS

Puis, il y a la voie du corps, celle qui nous parle constamment, entre autres par le biais de sensations physiques ou d’émotions. Savoir écouter son corps permet d’établir une ligne de communication directe avec le subtil par ce qu’on nomme la « sensitivité », une autre des dix-sept voies de l’intuition. L’immense gamme de perceptions générées par le corps, qu’elles soient positives ou déstabilisantes, voire percutantes, est toujours une formidable messagère. Qu’est-ce que cette sensation, cette émotion, essaie de me transmettre comme message?

Vous êtes déjà sur le chemin de l’éveil.
Vous avancez avec confiance vers votre propre voie et exprimez vos talents naturels au service de l’humanité.

Changez votre réalité grâce aux mots

Ils se bousculent dans votre tête dès que vous ouvrez l’œil et ce, jusqu’au moment de trouver le sommeil. Pensez-vous que « les mots » que vous choisissez ont un pouvoir sur ce qui vous arrive, sur la façon dont vous vous sentez vraiment et sur comment vous percevez la vie? Certainement. Ce que vous vous dites à vous-même et les mots que vous utilisez pour analyser les situations, créent les émotions que vous ressentez. De ces dernières découlent vos réactions et donc, comment vous expérimentez votre vie.

Les maîtres spirituels affirment depuis longtemps que les mots ont le pouvoir de créer… ou de détruire. Qu’ils représentent bien plus qu’un simple moyen de communication. Il devient donc primordial de bien les choisir afin qu’ils transforment notre réalité.

Changez vos paroles, transformez votre vie!

Quels sont les questionnements qui vous reviennent toujours à l’esprit? Comment vous parlez-vous intérieurement? Quels sont les mots qui font partie de votre vocabulaire? Par exemple, vous apprenez que vous êtes gravement malade. Si vous vous demandez : « Pourquoi ça n’arrive qu’à moi? », sentez-vous la vibration négative que vous émettez? On peut imaginer que vous baissez les bras et courbez le dos, pourtant ce ne sont que des mots! Mais si vous vous demandez : « Qu’est-ce que j’ai à apprendre de cette situation et comment pourrait-elle me faire grandir? », vous voyez déjà que cette formulation est plus positive et que vous vous retrouvez déjà dans l’action, prêt à trouver des solutions. Et naturellement (ou presque), les opportunités viendront vers vous, comme votre état d’esprit davantage disposé à les accueillir.

Nous n’utilisons qu’un très faible pourcentage de tous les mots que nous retrouvons dans un dictionnaire. Imaginez les nombreuses nuances que nous pourrions apporter à notre langage… Les bons mots utilisés au bon moment et le ton approprié ont le pouvoir de complètement changer le cours d’une situation. Par contre, un mauvais choix de mots peut faire éclater une dispute ou créer de l’incompréhension. Si vous changez votre vocabulaire habituel en prenant soin de choisir des mots à vibration émotionnelle positive, vous changerez instantanément votre posture, votre ressenti et votre manière d’aborder les situations.

Notre choix de mots façonne nos expériences. Si vous vous répétez continuellement que votre vie est « plate », que votre job est « ennuyant », que vous êtes « né pour un petit pain », ne soyez pas surpris que votre vie ne soit pas si palpitante et que votre emploi ne soit pas si stimulant. En fait, les mots évoqués créent une réaction biochimique dans le corps.

Le discours que vous utilisez, que ce soit par les questions ou les mots eux-mêmes, joue un rôle crucial sur le sens que vous donnez aux situations et aux émotions que ces dernières créent en vous. Quand vous vous sentez négatif, observez le langage que vous utilisez et changez-le rapidement. Vous pourrez ainsi changer votre état d’esprit instantanément.

En somme, créez votre état d’esprit et votre univers en prenant soin de bien choisir les mots que vous employez, ils ont définitivement un pouvoir sur votre réalité.

Photo : © Coconut
Lullaby

MÉDITATION

La méditation dans un monde en perpétuelle agitation

ÉCHANGE ENTRE MADELEINE ARCAND

PROFESSEURE DE MÉDITATION ET AUTEURE ET PASCAL AUCLAIR

MAÎTRE DE MÉDITATION ET COFONDATEUR DE VOIE BORÉALE

Vous avez déjà essayé de méditer? De simplement vous asseoir, de respirer, d’être présent, tout en laissant de côté les pensées, les distractions et l’agitation mentale? Si la réponse est oui, alors vous savez sans doute qu’en théorie, c’est incroyablement simple. Mais qu’en pratique c’est une autre histoire! C’est cette belle contradiction que j’ai voulu explorer avec Pascal Auclair, maître de méditation. En effet, pourquoi est-ce si difficile de méditer quand on connaît tous les bienfaits qu’apporte cette pratique millénaire? Et, au-delà de la difficulté de s’y mettre, quel est le véritable but de cette pratique? Clarté mentale, joie intérieure, contentement…? Et si la méditation était véritablement la clé pour vivre une vie plus nourrissante? Voyons ce qu’en pense celui qui s’assoit sur son coussin depuis plus de trente ans.

Madeleine : Ma toute première question pour toi - et je crois que c’est celle qui brûle les lèvres de bien des lecteursc’est : comment se fait-il que ce soit aussi dur de méditer? S’asseoir, s’arrêter un moment, respirer, c’est si simple et pourtant si difficile à faire!

Pascal : En partie, je dirais que c’est qu’on est mû par une sorte d’agitation. Puis de s’arrêter et de ne rien faire, ça va un peu à contre-courant d’un mouvement naturel. Il y a une sorte de momentum en nous, de prolifération mentale.

Madeleine : Et il y a l’effet des hormones, non? C’est donc aussi physiologique?

Pascal : Exact : c’est mental et physique. On vit là-dedans, on se connaît ainsi et on s’identifie à ça. Tu sais, même à l’époque de Bouddha, il y a 2500 ans, les gens disaient exactement ce que tu dis, soit que c’était « difficile » de méditer. Ils affirmaient : « Ce que vous proposez est comme une sorte d’abysse, comme de tomber dans l’oubli ». C’est fou, car à l’époque, il n’y avait pas toute la technologie, puis la notion d’efficacité et de productivité qu’on a aujourd’hui. Mais pourtant, c’était aussi exigeant de s’asseoir sur son coussin.

C’est quand même bizarre de s’arrêter et de respirer, alors qu’on est plutôt dans l’accumulation des expériences, des objets, des projets, des idées… Et là, on essaye autre chose. Il y a un petit côté inconfortable et confrontant. La méditation et la contemplation sont à développer et à cultiver. Ça nécessite de l’exploration et de la recherche, puis de quitter sa zone de confort qui est l’éparpillement.

Madeleine : Je crois que pour débuter une pratique, ou pour en poursuivre une quelle qu’elle soit, on doit savoir pourquoi on le fait. C’est comme aller au gym, ou se brosser les dents. Si on le fait, c’est qu’on en connaît les bienfaits. Rappelle-nous Pascal, la méditation, ça sert à quoi? « What’s in it for me? »

Pascal : Il y a plusieurs choses « in it for you and for all of us ». Pour moi, je dirais que la clarté est l’élément principal. Une sorte de compréhension de qui je suis, de mes intentions, de

MÉDITATION

ce qui se passe et de mes valeurs. Une lucidité sur le monde. Pour moi, c’est la valeur la plus importante.

Madeleine : Oui, la clarté de qui je suis, parce qu’il y a beaucoup de gens qui arrivent à un moment de leur vie et se disent : « Je ne sais même plus ce que j’aime et ce que je veux ». S’ajoute à cela la clarté de l’esprit. Quand celui-ci se calme, que le sable se dépose au fond du lac, on voit plus clair. On sait davantage quelles décisions prendre et quelles actions poser.

Pascal : Puis de cette clarté naît la compassion. Tu sais, la compassion, l’acceptation et la joie, ce sont des superpuissances. Par la méditation, on peut découvrir des sources de bonheur qui viennent de l’intérieur. Ça ne dépend pas du regard de l’autre, de l’objet sur lequel on pose la main ou pas, ou bien de la météo à l’extérieur. Ça vient de l’intérieur!

Madeleine : Donc Pascal, par la pratique de la méditation, on peut développer notre joie?

Pascal : En fait, on développe le contentement. Et c’est lui qui amène la joie. Quand on développe une qualité de présence, tout à coup ce qui est là apparaît comme « assez ». Je l’ai vécu dans plein de contextes, même en milieu carcéral alors que je guidais des détenus. Lorsque l’on s’assoit de façon présente, on peut simplement écouter le son de la pluie et vivre une joie profonde, un contentement total.

Madeleine : Que dirais-tu aux gens qui te répondent : « Oui mais Pascal, j’ai trois enfants, j’ai une grosse job et je suis brûlé. Le contentement de la pluie, on repassera! »

Pascal : Bien, cette agitation-là, très superficielle, ne sert en fait à rien. Ça induit plus de doute, plus d’affolement et plus de stress. Cet état, c’est la non-méditation. C’est normal de vivre cet état, mais s’en rendre compte est le début d’une belle réflexion. Le mental peut toujours nous dire : « Y’a ça, puis y’a ça, puis y’a d’autres choses, puis qu’est-ce qui s’en vient? Et comment ça va tourner? » Mais je peux m’attraper et revenir vers l’instant présent. Donc je descends l’escalier, je suis là tout simplement qui descend. L’instant d’après, je

suis à la photocopieuse, je peux tout abandonner pendant quelques secondes. Ces petits instants de présence sont rafraîchissants.

Moi, j’étais disons, fidèle à mes problèmes. J’y pensais constamment, je ne les laissais jamais aller. Mais à travers l’attitude méditative, j’ai pu apprendre à laisser aller davantage, lâcher prise et donc, à toucher au contentement. La méditation ne règle bien sûr pas tout, mais on peut trouver des petites poches d’air, de liberté, en étant juste là avec la respiration. Et après ce bref instant de présence, je peux retourner à la situation irrésolue et la percevoir avec un peu plus d’ouverture, de clarté et de compassion.

Madeleine : C’est quoi la prescription Pascal? On médite quand, comment et combien de temps?

Pascal : Je dirais d’ajouter cinq minutes à ce que vous faites déjà. Si vous ne méditez pas encore, commencez avec cinq minutes, ou même trois, je suis négociable! Et on fait quoi pendant ces précieuses minutes? Eh bien, il y a deux formes de pratique. La formelle et l’informelle. La formelle, c’est de ne pas faire autre chose.

Madeleine : J’aime ça en anglais, ils disent : none doing.

Pascal : Exact. On n’est pas dans le faire, on n’est pas dans l’avoir, on est juste dans l’être. Pendant un moment, je ne suis pas en train de régler des problèmes ou de répondre à mes courriels. Ce que je fais, c’est juste être en présence. Et ressentir ce qu’il y a à vivre. Donc, on s’assoit, on ferme les yeux, on respire, on ressent. Assis, couché, les yeux ouverts ou fermés, ça n’a pas d’importance.

Madeleine : Mais là, les pensées vont venir. Qu’est-ce qu’on en fait?

Pascal : L’idée, ce serait juste de se mettre en communication avec son essence. Par exemple, on peut penser à nos cinq sens. Donc commencer par être là, sentir ses pieds, son corps, ses mains... La respiration est là et se fait toute seule. Il y a la vue, ce que je vois. Chez moi, j’entends l’horloge, puis je sens à nouveau ma respiration. Il y a un moment

où je vais peut-être sentir que je suis un peu mal à l’aise de faire ça, ou que je suis plutôt bien. On accepte ce qui est là, tout simplement. C’est juste de rencontrer les choses telles qu’elles sont. Il y a une prise de pleine conscience.

Ensuite, il y a la méditation informelle. Quand je vais me préparer quelque chose à manger, je peux choisir de le faire en pleine conscience, ne serait-ce que quelques instants. Par exemple, au lieu d’ouvrir le frigo machinalement, je peux le faire de manière consciente, en prêtant attention à chaque geste. De l’extérieur, rien ne change, personne ne le remarque. Mais moi, je sais que j’ouvre la porte, que mes doigts touchent le verre froid d’un pot. Je ressens la texture, la température, le poids. Je le prends, je le pose sur le comptoir,

je le relâche, et j’expérimente pleinement ce moment, sans me projeter dans la suite des étapes ; la recette, la vaisselle, ou les autres tâches à venir.

Se dire : « Pendant au moins deux minutes, je vais cuisiner en présence », c’est une façon d’ancrer son attention dans l’instant. Et peu à peu, on découvre quelque chose de particulier, d’indéfinissable peut-être, mais fascinant. C’est la présence qui s’installe.

Madeleine : Merci Pascal, tu m’apaises et me rappelles que la présence, c’est tout simple, mais ô combien vital.

Voie Boréale est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de rendre la méditation accessible à tous, en offrant des retraites et des cours de méditation à prix abordables. C’est un véritable espace de soutien, où des personnes, parfois marginalisées, peuvent se déposer et pratiquer.

Photo : © Avril Franco

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PENSÉE À MÉDITER

La non-résistance

PAR SANDRA LÉVEILLÉ L’ATELIER DE MES PENSÉES

ÉQUILIBRE HORMONAL

Yogathérapie hormonale : une méthode naturelle pour mieux vivre la périménopause et la ménopause
PAR

ISABELLE

CYR

EXPERTE EN YOGA ADAPTÉ ET YOGATHÉRAPIE HORMONALE

Lorsqu’on demande aux femmes si elles ont hâte de vivre la ménopause, la réponse unanime est souvent : « Oh que non! ». Dans notre société, cette transition est entourée d’images négatives : on dépeint la femme ménopausée comme aigrie, dépassée et alourdie par le temps. Tristement, les femmes de cinquante ans et plus, rayonnantes et bien dans leur vie, sont rarement mises de l’avant dans la sphère publique et médiatique. Résultat? La périménopause et la ménopause nous effraient, nous amenant à nous accrocher à une jeunesse éphémère.

Pourtant, ces étapes de la vie peuvent être abordées différemment. La périménopause et la ménopause, bien que marquées par des bouleversements hormonaux, ne doivent pas nécessairement être synonymes de mal-être. La yogathérapie hormonale, développée dans les années 1990 par la psychologue d’origine brésilienne Dinah Rodrigues, offre une méthode naturelle et holistique afin d’atténuer les déséquilibres hormonaux et donc, les symptômes qui y sont associés. En combinant postures de yoga, techniques de respiration et travail énergétique, cette pratique vise à activer et équilibrer la production d’hormones féminines, contribuant à soulager certains symptômes tels que les bouffées de chaleur, l’insomnie, les sautes d’humeur, les brouillards mentaux, ou encore la prise de poids.

UNE APPROCHE NATURELLE ET GLOBALE

Cette méthode holistique agit sur le corps dans sa globalité. Elle cible les glandes endocrines clés telles que les ovaires, les surrénales, la thyroïde et l’hypophyse. La yogathérapie hormonale mise sur la capacité du corps à s’autoréguler. Bien que cette discipline ne promette pas de miracles, elle s’avère particulièrement efficace pendant la périménopause, lorsque le système endocrinien produit encore des hormones, mais de manière irrégulière.

Comment fonctionne la yogathérapie hormonale?

La méthode repose sur deux axes complémentaires : le travail physique et le travail énergétique.

LE TRAVAIL PHYSIQUE

Les postures dynamiques associées à des respirations spécifiques permettent de masser et de stimuler certaines glandes endocrines. Par exemple, des exercices peuvent cibler les ovaires ou la thyroïde. Cependant, l’hypophyse, située au centre du crâne, ne peut être activée physiquement. C’est là qu’intervient le travail énergétique, complétant cette approche.

LE TRAVAIL ÉNERGÉTIQUE

La dimension énergétique de la yogathérapie hormonale s’appuie sur des principes issus des traditions ayurvédiques et tibétaines. Elle consiste à diriger l’énergie vitale, ou prana, vers les glandes endocrines grâce à des techniques spécifiques. Selon la médecine ayurvédique et la médecine chinoise, cette énergie circule dans des canaux appelés nadis (ou méridiens en médecine chinoise) et se canalise dans des centres d’énergie appelés chakras. Les chakras jouent un rôle essentiel dans la transformation et la distribution de l’énergie vitale. Dans le contexte de la yogathérapie hormonale, l’accent est mis sur quatre des sept chakras principaux : le chakra racine, qui influence les glandes surrénales et agit comme un réservoir d’énergie vital; le chakra sacré, en lien direct avec les ovaires et la fertilité; le chakra de la gorge, qui régit la thyroïde et participe à la régulation métabolique; ainsi que le chakra du troisième œil, qui contrôle l’hypophyse et dirige l’ensemble du système endocrinien. En combinant postures, respirations et techniques de direction du prana, la yogathérapie hormonale permet de revitaliser ces centres d’énergie (chakras) et de stimuler les glandes associées.

L’IMPORTANCE DE GÉRER LE STRESS

Le stress chronique représente un obstacle majeur à l’équilibre hormonal. Il puise dans les réserves d’énergie vitale, intensifie les symptômes liés aux déséquilibres hormonaux et affaiblit le corps. Lorsqu’il n’est pas géré, il peut non seulement exacerber ces manifestations, mais également limiter l’efficacité des approches naturelles comme la yogathérapie hormonale. Il est donc crucial de faire de la gestion du stress une priorité. En plus d’agir sur les glandes endocrines, le protocole de la yogathérapie hormonale intègre des techniques spécifiques visant à favoriser la détente et à rétablir une certaine sérénité au quotidien.

UNE MÉTHODE ADAPTÉE À TOUTES

LES

ÉTAPES DE LA VIE HORMONALE

Bien que la yogathérapie hormonale soit particulièrement bénéfique pour les femmes en périménopause, elle peut également être pratiquée par des femmes ménopausées depuis plusieurs années. Dans ce cas, une pratique plus assidue est nécessaire pour obtenir des résultats significatifs. Pour les déséquilibres hormonaux sévères, cette méthode peut être utilisée comme un complément à d’autres approches, mais elle peut ne pas suffire à elle seule.

COMMENT INTÉGRER CETTE PRATIQUE

AU

QUOTIDIEN?

Le protocole de la yogathérapie hormonale est conçu pour être simple et accessible. Une fois la séquence maîtrisée, la séance complète dure environ trente minutes. Pour obtenir des résultats optimaux, il est conseillé de pratiquer entre trois et six fois par semaine pendant les quatre premiers mois, puis de réduire à deux séances hebdomadaires pour en maintenir les bienfaits. Le matin est le moment idéal pour cette pratique, comme cette dernière permet de commencer la journée avec énergie et vitalité.

UNE INVITATION À DÉCOUVRIR

La yogathérapie hormonale constitue une approche globale, naturelle et puissante pour accompagner les femmes dans une transition souvent redoutée. En travaillant à la fois sur le corps physique et énergétique, cette méthode propose des outils concrets pour mieux traverser la périménopause et la ménopause. Elle invite à dépasser l’image négative d’une femme amère, désenchantée et mal dans sa peau. Elle encourage à embrasser pleinement cette étape avec vitalité et confiance, incarnant une féminité rayonnante et épanouie, bien dans son âge, bien dans son corps et sa tête et bien dans sa vie.

Pour découvrir les bases de cette pratique, je propose une séance incluant l’apprentissage de la technique de direction d’énergie, le pranayama fondamental de la méthode, ainsi que quelques postures de yoga.

Il suffit de scanner le code QR pour accéder à cette introduction pratique à la yogathérapie hormonale.

Photo : © Ariane Lamontagne

Transformer vos embûches en opportunités

Symboliquement, la vie peut être envisagée comme un voyage entre deux rives : celle de la naissance et celle de la mort. Entre ces deux moments, une aventure fascinante s’offre à nous. Ce parcours est jalonné d’embûches, de découvertes, d’épreuves et de joies, nous conduisant à explorer toutes les facettes de notre être. C’est à travers ces expériences que notre identité se forge, que notre conscience s’épanouit et que le sens de notre vie se révèle.

UN HÉROS SOMMEILLE EN VOUS

Ce parcours de vie se composera sans doute de quelques passages houleux : la maladie, la perte d’un emploi, les difficultés financières, etc. Lorsque ce genre d’épreuves difficiles surviennent, nous avons tendance à les percevoir comme des obstacles. Parfois, elles nous découragent au point de nous faire perdre le goût de vivre. Pourtant, il existe une autre manière de les appréhender, une approche ayant le pouvoir de transformer notre existence et de raviver notre flamme intérieure. Selon la pensée héroïque*, les épreuves représentent des invitations à manifester notre grandeur. Elles nous incitent à libérer nos forces vives et à révéler nos potentiels cachés.

En exprimant nos qualités uniques et en cultivant nos talents, nous donnons naissance à une vie authentique, conforme à nos idéaux. De cette manière, notre existence devient plus vivante et passionnante, chaque changement devenant une étape de plus dans la quête de notre ESSENCE.

Devant chaque nouvelle situation, nous nous retrouvons à la croisée des chemins. C’est comme si un Y se dessinait devant nous. Face à ce choix, nous optons pour la direction qui correspond à notre état d’esprit. À l’issue de ce chemin intérieur, une énergie brute se manifeste, déterminant le « personnage » que nous allons incarner face à cette épreuve. Cette énergie psychique alimente les attributs d’un archétype inconscient. Ainsi, devant chaque défi de l’existence, nous nous transformerons soit en victime, soit en héros.

Les archétypes sont des forces agissant à partir de notre inconscient. Elles influencent nos comportements, nos rêves et nos interactions avec le monde. Ces forces nous offrent des modes de perception et de compréhension face aux expériences de la vie. Bien souvent, ce sont nos archétypes intérieurs qui orientent nos actions, sans que nous en soyons pleinement conscients. Ces archétypes se manifestent au fil de notre parcours de vie, selon la manière dont nous réagissons aux situations. Parmi les archétypes principaux, on retrouve le sauveur, l’artiste, le guerrier, le sage, l’enfant, l’amoureux, le persécuteur et, plus spécifiquement dans notre contexte, la victime et le héros.

Voici quelques caractéristiques de ces deux archétypes.

LA VICTIME (RESTER DANS L’IMPUISSANCE) :

• se sent incapable d’affronter la situation et hésite à répondre à l’appel;

• justifie son inaction par des expériences passées ou des peurs irrationnelles;

• cherche quelqu’un à blâmer, et si elle ne trouve pas de coupable, accusera la société dans son ensemble;

• s’identifie à ses blessures, échecs et erreurs;

• se plaint constamment et a tendance à dramatiser les événements pour attirer l’attention;

• excelle dans la création de scénarios catastrophiques.

LE HÉROS (ASSUMER SON POUVOIR) :

• est conscient de ses forces intérieures, il a confiance en ses capacités à aborder les défis de la vie;

• affronte les changements sans se laisser abattre, parfois même avec enthousiasme;

• prend la responsabilité de sa vie, de ses choix et de ses actions;

• sollicite de l’aide au sein de ses relations, plutôt que de rendre les autres comme des spectateurs impuissants de son malheur;

• adopte toujours une posture active, en quête de solutions.

LE COURAGE LÉGENDAIRE

Dans toutes les civilisations, les mythes relatent l’origine du monde, le sens de la vie et la place de l’être humain dans l’univers. À l’instar des films de super-héros ou autres récits fantastiques, ces mythes dépeignent les scénarios essentiels de l’existence, notamment la lutte entre le bien et le mal. À travers la vie de personnages légendaires, ces récits nous offrent des modèles qui nous inspirent et nous guident lorsque ce sera notre tour de relever ces défis.

Les mythes et leurs archétypes traduisent en réalité les constantes de la nature humaine. Ils nous aident à nous libérer des habitudes de vie superficielles et à nous transformer en un être authentique : celui qui, au lieu de fuir ou de se cacher, regarde le dragon dans les yeux. Celui que l’on désigne dans toutes les cultures sous le nom de HÉROS.

COMMENT DEVENIR LE HÉROS DE SA PROPRE VIE?

Pour répondre à cette question, je citerai Joseph Campbell, auteur du succès de librairie Le héros aux mille et un visages, qui propose une définition surprenante du héros :

« Le héros est celui, homme ou femme, capable de traverser le cycle d’épreuves auquel il fait face, en développant, au fil du temps, la capacité de se libérer de ce qui, en lui, est artificiel et superficiel. Parallèlement, ses qualités intrinsèques émergent, lui permettant de vivre un destin. »

Si, comme moi, vous ressentez un frisson à la lecture de ces mots et si votre colonne vertébrale se redresse légèrement, sachez que ce héros sommeille en vous. Il attend simplement que vous l’invitiez à se manifester. Pourquoi ne pas l’appeler à se surpasser, à rencontrer ses parcelles d’ombres et à suivre les élans de son cœur? C’est là la seule manière de vivre, car elle permet d’évoluer jusqu’à libérer son plein potentiel.

Chacun de nous détient la possibilité de prendre conscience des rôles qu’il joue. Nous pouvons éveiller en nous le courage nécessaire pour bien choisir les rôles que nous souhaitons incarner dans cette grande aventure héroïque qu’est notre existence.

Comme le disait le magicien Gandalf, en présence d’un choix crucial à faire dans le célèbre film Le Seigneur des anneaux : « Tout ce que nous avons à décider, c’est ce que nous faisons du temps qui nous est imparti. » Cette sagesse nous rappelle l’importance de nos décisions et notre responsabilité envers le destin.

*La pensée héroïque est un concept qui se réfère à un ensemble de traits, de comportements et de motivations associés à la figure du héros. Ce concept est connu en psychologie archétypale et psychologie narrative. Il a été popularisé par plusieurs auteurs modernes, dont Carl Gustav Jung, un des pères de la psychologie moderne.

p a c h a l e g r i a . c o m

R E T R A I T E S R E S S O U R Ç A N T E S

S e m a i n e s t h é m a t i q u e s p o u r

v o u s r e s s o u r c e r e t v i v r e d e s

e x p é r i e n c e s u n i q u e s .

Q u e v o u s p r é v o y e z r e s t e r u n e

n u i t , q u e l q u e s j o u r s , s e m a i n e s

o u m o i s , n o u s a v o n s u n e

o p t i o n p o u r v o u s !

P l u s i e u r s a c t i v i t é s s o n t

o f f e r t e s d a n s l a r é g i o n : s u r f ,

s n o r k e l i n g , e x c u r s i o n s e n

b a t e a u , c i r q u e , h u t t e d e

s u d a t i o n e t b e a u c o u p p l u s

F a i t e s l a r e n c o n t r e d e g e n s d e

p a r t o u t d a n s l e m o n d e q u i a s p i r e n t

La force des éléments de la nature

PAR

Imaginez un monde où chaque individu se perçoit comme une médecine précieuse pour son entourage et la planète. Cela signifie cultiver le meilleur de soi-même et le partager pour le bien commun. En reconnaissant que chacun porte en lui une médecine unique – une qualité, une énergie, une force intérieure –, nous comprenons que cette richesse individuelle est non seulement valable, mais essentielle pour bâtir un monde meilleur.

C’est en osant partager cette part de nous-mêmes, cette lumière, que nous semons des graines de transformation pour ainsi contribuer à un changement positif, en nous et autour de nous.

Changer le monde peut sembler une tâche écrasante, mais lorsque chacun commence par embrasser son propre potentiel et le met au service des autres, cela crée un effet d’entraînement puissant. Une simple action, aussi modeste soit-elle, a des répercussions sur tout ce qui est vivant, car nous sommes tous liés les uns aux autres par la toile de la vie.

Ces médecines se retrouvent également dans tous les aspects de la nature : les règnes animal et végétal ainsi que les minéraux et les éléments fondamentaux que sont l’eau, le feu, l’air et la terre.

Notre corps physique est une merveilleuse création façonnée par ces éléments et chacun est porteur d’une sagesse ancienne et d’une vibration unique. L’eau nous purifie et nous relie au flux de la vie; le feu transmute et apporte la lumière; l’air, porteur de souffle et d’inspiration, nous unit à l’esprit; la terre nous ancre, nous nourrit.

En prenant conscience de cette interdépendance sacrée, nous pouvons développer une gratitude profonde pour ces médecines et faire appel à elles au besoin. Bâtir une relation avec les esprits de la nature nous rappelle que nous faisons partie intégrante de ce Grand Tout, et que chaque jour passé sur cette Terre-Mère est un cadeau à chérir!

Alors acceptons de reconnaître la valeur unique que nous portons en nous et osons partager cette lumière. Ainsi, nous deviendrons non seulement la médecine de notre propre vie, mais également celle du monde entier.

PSYCHOLOGIE

Leader de sa vie : quitter le pilote automatique

Sur une échelle de un à dix, où se situe votre indice de bonheur? Avez-vous l’impression de vivre la vie que vous avez choisie ou d’être sur le pilote automatique? Les choix que vous avez faits dans le passé sont-ils encore appropriés et vous permettent-ils de vous réaliser pleinement?

ÊTES-VOUS LEADER DE VOTRE VIE?

Ce n’est pas seulement au travail que l’on peut faire preuve de leadership. Chacun a le pouvoir d’influencer positivement le cours de sa propre vie. C’est ce qu’on appelle le leadership personnel. Vous l’exercez chaque fois que vous faites un choix réfléchi et conscient concernant votre vie. Mais comment vous assurer de faire les choix qui vous apporteront davantage de bonheur et de satisfaction? En vous reconnectant à qui vous êtes vraiment! Cela semble simple, mais on sait que ce n’est pas toujours évident de prendre le temps de le faire au milieu du tourbillon quotidien.

À quand remonte la dernière fois où vous avez pris le temps de vous demander ce dont vous aviez vraiment besoin? Quelles sont les valeurs les plus significatives pour vous à cette étape précise de votre vie? Quelles sont vos forces et comment pouvez-vous les utiliser à leur plein potentiel afin d’obtenir ce que vous désirez vraiment? Les réponses à ces questions devraient guider vos choix au quotidien. Et plus vous serez à l’écoute de vous-même, plus les choix à faire vous sembleront évidents.

CONNAISSEZ-VOUS VOS VALEURS ET VOS CONTRE-VALEURS?

Vos valeurs représentent ce à quoi vous aspirez profondément. Sources de motivation, elles sont des ancrages présents dans toutes les sphères de votre vie. Si l’amitié est l’une de vos valeurs profondes, par exemple, vous aurez tendance à cultiver les amitiés partout où vous passez. Avoir une vie alignée sur ses valeurs est un gage de bonheur puisqu’on a alors le sentiment de remplir sa mission personnelle et sociale. La connaissance de vos valeurs peut vous aider à prendre de meilleures décisions pour votre vie présente et future. Il est pertinent de revisiter vos valeurs au bout de quelques années, comme celles-ci peuvent évoluer dans votre échelle de priorités.

Les contre-valeurs représentent ce que vous redoutez le plus, ce à quoi vous essayez d’échapper. Il peut s’agir d’un type de situation ou d’un sentiment que vous ne pouvez pas supporter, comme l’injustice ou la colère. Vos contre-valeurs influencent aussi vos comportements. Il est utile de les connaître pour comprendre ce qui motive vos actions, mais aussi pour vous aider à faire de meilleurs choix. En somme, une connaissance plus juste de vos valeurs et de vos contre-valeurs peut vous apporter un éclairage précieux vous permettant d’adopter un style de vie mieux adapté à vos besoins et vos aspirations.

Photo : © Ariane Lamontagne

POUR DÉBUTER VOTRE RÉFLEXION, JE VOUS INVITE À RÉFLÉCHIR AUX QUESTIONS SUIVANTES :

1. Quelles conditions pourriez-vous mettre en place pour que vos valeurs les plus importantes puissent davantage êtes mises de l’avant?

2. Quelles situations ou émotions souhaitez-vous éviter à tout prix?

3. Quels seraient les choix à faire pour que vous soyez moins souvent confronté à vos contre-valeurs?

MISEZ-VOUS SUR VOS FORCES POUR ÊTRE LA MEILLEURE VERSION DE VOUS-MÊME

Fermez les yeux un instant et pensez à un moment où vous avez réalisé quelque chose dont vous êtes fier. Un moment où vous vous sentiez vraiment bien, où vous débordiez d’énergie et où vous vous sentiez sur votre X. Vous étiez probablement dans votre « zone de génie! ». Vous vous retrouvez dans cette zone lorsque vos plus grandes forces sont sollicitées, ce qui renforce par le fait même votre estime de soi, votre plaisir et votre épanouissement.

Chaque être humain détient des forces qui le caractérisent, qui font partie de sa singularité. Elles s’expriment de façon naturelle, spontanément et sans effort. Aucune force n’est plus valable qu’une autre. La psychologie positive vous invite à mieux connaître et cultiver vos forces, plutôt que de vous concentrer sur vos faiblesses. C’est ainsi que vous obtiendrez le plus haut taux de succès et de plaisir, avec le moins grand niveau d’effort. Au contraire, le fait de s’acharner à essayer de relever des défis qui sollicitent constamment vos faiblesses vous demande beaucoup d’efforts pour très peu de résultats.

Une meilleure connaissance de vos forces peut vous aider à faire des choix dans votre vie personnelle et professionnelle pour vous assurer de vous retrouver le plus souvent possible dans votre « zone de génie! ». Connaissez-vous vos plus grandes forces? Pour les identifier, il peut être intéressant de demander l’avis de personnes qui vous connaissent bien.

ÊTES-VOUS À L’ÉCOUTE DE VOS ÉMOTIONS ?

Les émotions ont parfois mauvaise presse. Le fait de ressentir une émotion nous amène effectivement à être en mesure de pencher pour une option plutôt qu’une autre, et à passer à l’action. Il existe une fausse croyance selon laquelle il est possible de contrôler ses émotions. Les émotions sont des réactions soudaines qui se produisent dans le corps en réaction à un stimulus. On ne peut les empêcher! Par contre, il est possible d’exercer un certain contrôle sur la façon d’agir après avoir ressenti une émotion. La capacité à s’adapter aux circonstances en tenant compte de ses propres émotions et de celles d’autrui fait référence à ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle. Cette habileté serait un facteur prédictif de réussite dans la vie personnelle et professionnelle.

Les personnes qui ont développé ce type d’intelligence détiennent :

• une plus grande capacité à reconnaître leurs émotions afin de s’adapter aux situations dans lesquelles elles se retrouvent;

• une habileté plus forte à reconnaître les émotions d’autrui afin de s’adapter efficacement dans leurs relations sociales et professionnelles.

COMMENT DÉVELOPPER VOTRE INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE ?

Vos émotions vous transmettent des informations importantes qui peuvent vous aider à prendre de bonnes décisions. Vous ressentez une grande joie ou un sentiment d’accomplissement? Quel besoin aviez-vous qui a été comblé? Quelle valeur importante pour vous a été nourrie? Utilisez cette information pour recréer des situations qui vous feront ressentir du bonheur.

Vous ressentez de la colère ou de la tristesse? Bien qu’il soit tentant de les refouler, il est important d’accueillir les émotions désagréables, car elles vous apportent aussi de précieuses informations. Prenez le temps de comprendre quel besoin non comblé ou quelle valeur bafouée se cache derrière cette émotion. Vous pourrez utiliser cette information pour décider du geste à poser pour rétablir la situation. Vos valeurs, vos forces et vos émotions représentent des outils précieux pour quitter le pilote automatique et redevenir le leader de votre vie. Utilisez-les comme une boussole qui saura vous guider vers une vie qui vous permettra de vous réaliser pleinement!

POUR UNE MEILLEURE GESTION DES ÉMOTIONS

1 SE DONNER PLUS D’ESPACE

RESSENTIR

• SON DISCOURS INTÉRIEUR AGIR CONSCIEMMENT 2 3 4

COMPRENDRE

• SON BESOIN/VALEUR

On respire, on s’ancre dans le moment présent... on se donne le temps de se calmer

Quelles émotions je ressens?

Comment ça se traduit dans mon corps?

Quel besoin se cache derrière cette émotion?

Quel est mon discours intérieur?

Quelles émotions ça génère chez moi?

Comment je modifie mon discours intérieur?

Comment j’agis?

RÉFÉRENCES

GOLEMAN, Daniel. L’intelligence émotionnelle, tome 1, Accepter ses émotions pour développer son intelligence émotionnelle, Éditions Robert Lafont, 1997.

NAVARE-AGA, Isabelle. Je suis comme je suis : connaissez-vous vraiment vos valeurs personnelles? Les Éditions de l’Homme, 2015.

DUBREUIL, Philippe, Jacques FOREST et François COURCY. Nos forces et celles des autres : comment en optimiser l’usage au travail? Revue Gestion, 2012.

Ralentir pour retrouver l’équilibre

Ralentir est mon sujet préféré… Probablement parce qu’il représente aussi mon plus grand défi. Chaque jour, je m’oblige à m’arrêter, à respirer et à ralentir le rythme. Mais soyons honnêtes : ce n’est pas naturel pour moi. Enthousiaste, passionnée et créative, j’ai le goût de dire oui à tout. Et bien souvent, je me prends en flagrant délit de trop : trop d’engagements, trop de projets ou trop de responsabilités.

Ce besoin de ralentir est né de mes propres expériences, des moments où je me suis retrouvée submergée et à bout de souffle, incapable de répondre à toutes les sollicitations que je m’imposais. Mais j’ai aussi appris qu’en choisissant de ralentir, on ouvre la porte à une vie plus alignée et harmonieuse, où l’essentiel reprend sa place.

POURQUOI RALENTIR EST ESSENTIEL

Nous vivons dans une société où tout doit aller vite. Nous célébrons la productivité, la performance et l’efficacité, souvent au détriment de notre bien-être. Mais à quel prix? À force de courir dans toutes les directions, nous perdons de vue ce qui est vraiment important.

Ralentir, c’est plus qu’un simple changement de rythme. C’est une déclaration d’intention : choisir de prendre soin de soi, de savourer le présent et de se reconnecter à ses véritables priorités. Cela ne signifie pas de tout abandonner, ou de renoncer à ses rêves. Au contraire, ralentir peut permettre d’y voir plus clair et de mieux orienter ses efforts vers ce qui compte vraiment.

Imaginez votre journée comme un jardin. Si vous essayez de planter toutes les graines en même temps, de tout arroser à la fois et de tout récolter d’un coup, vous finirez par épuiser vos ressources sans vraiment rien cultiver. Ralentir, c’est apprendre à semer, à arroser et à récolter au bon moment, en respectant le rythme de la nature… et le sien.

L’ÉQUILIBRE INTÉRIEUR : COMPRENDRE SON ÉCOSYSTÈME

Notre bien-être peut se comparer à un écosystème. Chaque aspect de notre vie – santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle – est interrelié. Lorsque l’une de ces sphères est négligée, c’est tout l’écosystème qui se retrouve en déséquilibre.

Prenez un moment pour réfléchir à votre propre équilibre. Comment allez-vous physiquement? Vous sentez-vous en forme ou constamment fatigué? Et mentalement, êtes-vous serein ou submergé par le stress? Émotionnellement, ressentez-vous de la joie ou un sentiment d’apathie?

L’idée n’est pas de rechercher un équilibre parfait – car la vie est en perpétuel mouvement – mais de prendre conscience des zones de débalancement. Ce premier pas est essentiel pour commencer à apporter les ajustements nécessaires.

QUELQUES PISTES POUR

NOURRIR VOTRE ÉCOSYSTÈME :

• Santé physique : intégrez des habitudes simples comme boire un verre d’eau au réveil, marcher vingt minutes par jour ou cuisiner des repas maison.

• Santé mentale : prenez cinq minutes chaque matin pour méditer ou noter vos pensées dans un journal.

• Santé émotionnelle : accordez-vous le droit de ressentir sans juger. Si une émotion difficile surgit, prenez le temps de l’accueillir plutôt que de la repousser.

• Santé spirituelle : prenez un moment pour contempler la nature, réciter une affirmation positive ou simplement respirer en pleine conscience.

FAIRE DE LA PLACE À L’ESSENTIEL

Nous accumulons tous des choses inutiles! Pas seulement des objets, mais aussi des croyances limitantes, des attentes irréalistes ou des engagements qui ne nous apportent pas de valeur. Ralentir, c’est aussi faire le tri dans sa vie.

COMMENCEZ PAR VOUS POSER CES QUESTIONS :

• Quelles activités ou relations me drainent au lieu de me nourrir?

• Quels sont mes engagements les plus importants?

• Quelles croyances limitantes m’empêchent de vivre pleinement?

Ce processus n’est pas toujours facile. Il peut être difficile de dire non ou de renoncer à certaines choses. Mais chaque fois que vous faites de la place dans votre vie, vous ouvrez la porte à des expériences davantage en lien avec vos valeurs.

Par exemple, au lieu de remplir votre week-end avec des tâches interminables, pourquoi ne pas consacrer une après-midi à faire quelque chose qui vous apaise : lire un livre, cuisiner pour le plaisir, ou simplement ne rien faire?

UNE PRATIQUE

QUOTIDIENNE

Ralentir n’est pas une destination que l’on atteint une fois pour toutes. C’est un choix que l’on renouvelle chaque jour. Parfois, ce sera facile. D’autres fois, cela demandera plus d’efforts, surtout lorsque le monde autour de vous semble tourner à toute vitesse.

VOICI QUELQUES PRATIQUES SIMPLES POUR INTÉGRER LA LENTEUR DANS VOTRE QUOTIDIEN :

1. Respirez consciemment : prenez quelques secondes pour respirer profondément. Inspirez par le nez, expirez par la bouche et laissez votre corps se détendre.

2. Déconnectez-vous : chaque jour, réservez un moment sans écrans : pas de téléphone, ni d’ordinateur et sans télévision. Profitez-en pour être présent avec vous-même ou envers vos proches.

3. Savourer les repas : prenez le temps de manger lentement, en appréciant chaque bouchée. C’est un geste simple, mais puissant pour vous ancrer dans le moment présent.

4. Notez vos pensées : écrire dans un journal peut vous aider à clarifier vos émotions et à recentrer vos priorités.

LES

DÉFIS DU RALENTISSEMENT

Ralentir n’est pas toujours confortable. Parfois, cela signifie de confronter des vérités que nous avons évitées ou bien, d’accepter que nous ne pouvons pas tout faire en même temps. Mais c’est précisément dans ces moments d’inconfort que la transformation se produit.

Il peut aussi être difficile de résister à la pression sociale. Nous vivons au sein d’une culture où être « occupé » est vu comme une réussite. Dire que vous prenez du temps pour vous peut parfois être perçu comme de la paresse. Mais souvenez-vous : vous n’avez pas à vous justifier. Ralentir est un acte de courage et de bienveillance envers soi-même.

MON MESSAGE POUR VOUS

Ralentir, c’est apprendre à vivre pleinement. Ce n’est pas un luxe réservé à quelques-uns, mais une nécessité pour chacun d’entre nous. C’est un acte d’amour envers soi-même, une manière de retrouver la paix intérieure et de réapprendre à savourer la vie.

Si vous vous sentez submergé, prenez une grande inspiration. Faites une pause. Offrez-vous un moment de calme, même s’il ne dure que quelques minutes. Et souvenez-vous : il n’est jamais trop tard pour ralentir et choisir une vie plus alignée avec vos aspirations.

Quand le patrimoine est au service du mieux-être

Vivez une retraite dans un havre de paix au cœur du Vieux-Québec.

Une invitation à ralentir et à se ressourcer dans un lieu qui cultive le soin depuis près de 400 ans.

Photo : © Ariel Tarr

PAIN D’ÉPEAUTRE OU DE SEIGLE AU LEVAIN

DONNE 1 PAIN | PRÉPARATION 4 H 30 + PRÉPARATION DU LEVAIN | CUISSON 1 H 15

PRÉVOIR 1 JOURNÉE ENTRE L’ENSEMENCEMENT, LE FRAISAGE, LES TOURS, LA DIVISION ET LA CUISSON, ET 5 JOURS MINIMUM SI VOUS RÉALISEZ VOTRE PROPRE LEVAIN-CHEF.

Faire son propre pain est un véritable plaisir. Prendre son temps pour laisser la pâte lever et humer l’odeur réconfortante qui se répand dans la maison est une expérience sans pareille. Avec une recette au levain, chaque pain est unique, car on travaille avec des ingrédients vivants. Bien que le processus puisse sembler complexe, avec de la pratique et de la patience, le résultat est tout simplement délicieux. Le plus gratifiant est de partager ce pain maison avec ceux qu’on aime.

Fait intéressant, l’épeautre, une variété de blé ancien, contient beaucoup moins de gluten que le blé classique et est beaucoup plus nutritif. Il possède des arômes de fruits secs toastés. Le seigle, lui, est cultivé dans les régions nordiques trop froides pour le blé. De plus, la fermentation au levain permet d’éliminer une bonne partie du gluten, ce qui rend ce pain d’autant plus digeste, tout en offrant une texture aérienne et une belle croûte croquante.

INGRÉDIENTS

400 ml (1 2⁄3 tasse) d’eau (tiède s’il ne fait pas assez chaud)

150 g de levain rafraîchi (obtenu à partir d’un levain-chef acheté en boulangerie ou réalisé soi-même voir p. 42)

9 g de sel de mer

500 g de farine d’épeautre ou de seigle

Un peu d’huile de coco (pour le moule)

Une poignée de graines, au choix (facultatif)

PRÉPARATION

Étape de l’ensemencement (pour obtenir un levain rafraîchi), Au moment de commencer, il faut que le levainchef soit à son point maximal de fermentation.

Voici deux options d’ensemencement en fonction du temps disponible devant soi :

Fermentation en 3 heures : utiliser 50 g de levain-chef et ajouter 50 ml (10 c. à café) d’eau tiède et 50 g de farine.

Fermentation en 7 à 8 heures : utiliser 15 g de levain-chef et ajouter 70 ml (5 c. à soupe) d’eau tiède et 70 g de farine.

Lorsque le levain-chef a fermenté à son maximum en fonction de l’option choisie, le levain rafraîchi peut alors servir à réaliser le pain.

Réalisation du pain : Dans un grand bol, verser l’eau, ajouter le levain rafraîchi, le sel et la farine. Avec les mains, mélanger et hydrater la farine. Recouvrir d’un linge humide et réserver 30 minutes (si la température ambiante est de 24 °C ou plus, placer le bol près d’un radiateur).

Réaliser un premier tour : Avec les mains, soulever la pâte par en dessous et amener chaque bord vers l’extérieur, puis vers le côté opposé pour replier la pâte sur elle-même.

Répéter de 6 à 8 fois. La pâte sera un peu collante. Mouiller légèrement les mains au besoin. Recouvrir d’un linge humide et réserver au chaud (par exemple près du radiateur) 1 heure.

Réaliser un second tour : Refaire les étapes du premier tour et remettre la pâte dans le bol. Recouvrir et réserver au chaud 1 heure 30 minutes.

Avec un peu d’huile de coco, huiler un moule à pain et y verser la pâte. Si désiré, ajouter des graines sur le dessus et appuyer légèrement avec les mains mouillées pour qu’elles soient bien en contact avec la pâte. Recouvrir d’un linge humide et laisser reposer 1 heure 30 minutes.

Préchauffer le four à 250 °C (480 °F) et y déposer un plat rempli d’eau (qui permettra d’obtenir une mie plus moelleuse).

Cuire le pain 20 minutes. Baisser la température du four à 200 °C (400 °F) et poursuivre la cuisson 20 minutes. Retirer le plat d’eau du four. Démouler le pain et le placer directement sur la grille pour le cuire encore 15 minutes.

Sortir le pain du four, le déposer sur une grille et le laisser refroidir au moins 45 minutes avant de le trancher et de le déguster.

*Méthode pour réaliser son levain-chef

Jour 1 : Dans un récipient propre, mélanger 25 g de farine d’épeautre ou de farine de seigle et 25 g d’eau tiède. Poser un couvercle non hermétique ou couvrir d’une pellicule de plastique percée de trous. Conserver dans un endroit tempéré (minimum 24 °C).

Jour 2 : Mélanger à la préparation de la veille 50 g de farine (prendre la même farine que le jour 1) et 50 g d’eau. Couvrir et laisser fermenter.

Jour 3 : Enlever la moitié de la préparation et la jeter. Dans le mélange restant, ajouter 200 g de farine et 200 g d’eau. Couvrir et laisser fermenter.

2 ou 3 jours suivants : Répéter l’étape du jour 3 (en veillant bien à retirer la moitié de la préparation chaque jour) jusqu’à ce que le levain fasse des bulles et dégage une bonne odeur aigrelette (de type yogourt ou choucroute crue).

Le levain-chef est prêt.

Photo : © Mathieu Dumontier
Photo : © Ariel Tarr

GRAVLAX DE SAUMON

PORTIONS 4 À 6 | PRÉPARATION 10 MIN | MACÉRATION 36 À 48 H

Le gravlax est LA spécialité culinaire des pays nordiques que je préfère. Il est fait de filets de saumon crus longuement marinés dans un mélange de sucre, de sel, de poivre et d’aneth. Le sel cuit le poisson alors que le sucre le fermente et fait ressortir les arômes. La chair devient fondante et parfumée, c’est juste capoté-bon ! Pour la petite histoire, le mot suédois gravlax signifie « enterrer le saumon ». En effet, afin de survivre à l’hiver, les pêcheurs du Moyen Âge salaient, puis enterraient le saumon dans les berges du fjord, à l’écart des marées.

INGRÉDIENTS

500 g de filet de saumon frais

2 c. à soupe de cassonade

1 ½ c. à soupe de gros sel de mer

1 c. à café de poivre rose légèrement concassé

1 c. à café de baies de genièvre légèrement concassées

Le zeste de 1 citron

3 c. à soupe de gin québécois

½ betterave crue, râpée

1 bouquet d’aneth, haché

GARNITURE

Baies roses

Aneth haché

Citron en tranches fines

PRÉPARATION

Retirer la peau et les arêtes du poisson. Déposer le saumon dans un contenant en verre légèrement plus grand que sa taille et ajouter le reste des ingrédients. Mélanger avec les mains pour bien imprégner le poisson, puis l’envelopper d’une pellicule de plastique. Fermer hermétiquement et réfrigérer de 36 à 48 heures.

Sortir le saumon, le rincer sous l’eau froide puis l’essuyer avec du papier absorbant. Découper le filet en tranches fines.

Disposer les tranches sur un plat de présentation et décorer à l’aide des garnitures.

Servir avec des blinis de sarrasin ou du pain de seigle, un peu de crème épaisse et un tour de moulin de poivre noir.

GRANOLA HYGGE

DONNE 2 GROS POTS MASON DE 1 L (4 TASSES)

PRÉPARATION 15 MIN | CUISSON 15 À 18 MIN

Le granola, c’est la base pour démarrer ma journée : c’est à la fois nutritif, réconfortant, croquant et sucré. Sur un yogourt, dans une boisson végétale, ou même sur une crème de coco glacée, on ne se lasse jamais de cette préparation totalement hygge.

INGRÉDIENTS SEC

185 g (2 tasses) de flocons d’avoine

185 g (2 tasses) de flocons d’épeautre

130 g (1 tasse) de noix en morceaux (amandes, pacanes ou noisettes)

45 g (½ tasse) de copeaux de noix de coco séchés

115 g (¾ tasse) de graines, au choix (graines de citrouille, de tournesol, de chanvre, de chia)

1 c. à soupe de cannelle moulue

Une pincée de sel

60 g (½ tasse) de fruits séchés, au choix (canneberges, raisins, baies de goji)

60 g (½ tasse) de pépites de chocolat mi-sucré ou noir

INGRÉDIENTS HUMIDES

4 c. à soupe d’huile de coco fondue

4 c. à soupe de sirop d’érable

4 c. à soupe de beurre de noix, au choix (amandes, arachides, noix de cajou)

PRÉPARATION

Préchauffer le four à 180 °C (350 °F). Tapisser une plaque de papier parchemin ou d’un tapis de cuisson.

Dans un grand bol, mélanger les flocons d’avoine et d’épeautre, les noix, la noix de coco, les graines, la cannelle et le sel. Ajouter les ingrédients humides, un à la fois, en mélangeant avec les mains après chaque addition.

Étaler la préparation sur la plaque. Cuire au four de 15 à 18 minutes en mélangeant à mi-cuisson (pour homogénéiser la torréfaction). Laisser refroidir.

Incorporer les fruits séchés et le chocolat au mélange refroidi. Déposer le granola dans deux pots Mason et fermer.

Recettes tirées du livre :

À go, on mange slow - Recettes de saison inspirées des pays scandinaves

Madeleine Arcand et Maxime Morin Éditions de l’Homme, 2023

Photo : © Ariel Tarr

Dix clés pour (re)tomber en amour avec sa vie

Avez-vous déjà pris un moment pour vous demander si vous étiez réellement en amour avec votre vie? Avec tous les aspects de votre quotidien? Parce qu’avec le tourbillon des obligations, le stress qui s’accumule et les imprévus qui s’invitent à tout moment, il est normal de ressentir un certain désenchantement, voire de se perdre en chemin…

Mais bonne nouvelle : (re)trouver cette connexion profonde avec votre existence n’a rien d’un rêve inaccessible. Il suffit d’un brin d’intention, d’un soupçon de courage et de quelques ajustements bienveillants pour y arriver. Je vous invite ici dans un parcours en dix étapes pour vous aider à recréer une vie qui vous ressemble, qui vous nourrit et qui vous fait vibrer. Prenez une grande inspiration, laissez-vous guider… et peut-être tomberez-vous à nouveau sous le charme de votre propre vie.

1. FAIRE CE QU’ON AIME, AIMER CE QU’ON FAIT

Nous passons en moyenne huit heures par jour à travailler. Si cette activité ne nous passionne pas, elle peut rapidement devenir une source d’insatisfaction profonde. Prenez le temps d’identifier ce qui vous fait vibrer et explorez divers moyens d’intégrer ces passions à votre quotidien. Dans la philosophie bouddhiste, le travail aligné avec le dharma, ou notre chemin de vie, est essentiel. De plus, pratiquez la pleine conscience dans vos tâches quotidiennes afin de leur redonner davantage de sens.

2. S’ACCORDER PLUS DE VALEUR

Êtes-vous toujours en train de donner sans jamais recharger vos batteries? Une coupe vide ne peut pas étancher la soif des autres. Débutez en reconnaissant votre valeur. Puis, placez-vous en haut de votre liste de priorités. Enfin, apprenez à vous nourrir intérieurement afin de pouvoir être présent pour les autres.

3. APPRENDRE À SE CONNAÎTRE

Pour réellement se connaître, il faut savoir s’arrêter pour écouter sa voix intérieure. Offrez-vous des moments de pause pour vous connecter à vos désirs, vos besoins et vos émotions. Cette introspection est la base d’une vie en lien avec vos aspirations profondes. La pratique de la méditation permet une exploration profonde de notre esprit. En observant nos pensées et nos émotions sans jugement, nous découvrons notre véritable essence, qui nous sommes profondément.

Photo : © Nastasia Dusapin

4. COMPRENDRE L’ÉGO

L’égo peut être à la fois un moteur et un frein. Dans la philosophie bouddhiste, l’égo est perçu comme une illusion qui nous éloigne de notre nature profonde, une construction mentale qui nous conduit à croire en une identité factice. Cette perception de soi est considérée comme l’une des causes principales de la souffrance, car elle nous lie à un sentiment de séparation et de désir incessant. Apprenez à reconnaître la présence de l’égo et à cultiver l’humilité et la compassion pour vivre une vie plus harmonieuse.

5. SE RENDRE COMPTE DE SES RUMINATIONS

Saviez-vous que nous avons en moyenne 60 000 pensées par jour, dont 90 % seraient les mêmes que la veille? Ces ruminations influencent nos réactions et peuvent nous maintenir dans des schémas négatifs. Prenez conscience de ce dialogue interne pour reprendre le contrôle de vos pensées. Le bouddhisme invite à observer nos pensées comme des nuages qui passent dans le ciel, en pratiquant le détachement et en comprenant leur impermanence.

6. GÉRER SES ÉMOTIONS

Nos émotions créent notre réalité. En se laissant envahir par elles, nous perdons la possibilité d’agir avec conscience plutôt que de réagir de façon automatique. En cultivant la pleine conscience et en accueillant nos émotions avec bienveillance, nous pouvons les vivre sans qu’elles prennent toute la place. Ainsi, elles deviennent des messagers plutôt que des obstacles. Que peuvent-elles nous enseigner?

7. S’EXPRIMER À L’AIDE DE LA COMMUNICATION NON VIOLENTE (CNV)

La communication non violente, développée par le Dr Marshall Rosenberg, permet de partager ses besoins sans mettre l’autre sur la défensive et ainsi provoquer des conflits.

VOICI LES 5 ÉTAPES CLÉS :

• Décrire la situation sans jugement (énoncer les faits).

• Identifier vos sentiments face à cette situation, soit comment vous vous sentez réellement.

• Découvrir le besoin qui reste insatisfait (ex. : sécurité, reconnaissance).

• Énoncer une demande claire avec empathie, sans accuser l’autre.

• Écouter ensuite la réponse de l’autre avec bienveillance.

8.

COMPRENDRE LE CYCLE DU STRESS

Pour réagir de manière adaptée au stress, il est primordial de comprendre son fonctionnement :

• Un événement stressant survient.

• Le corps réagit par des sensations physiques et une activation hormonale. Nous nous retrouvons alors devant trois choix : se battre, se sauver ou figer. C’est notre signal d’alarme. Celui qui nous indique qu’un stresseur est présent.

• Nous agissons la plupart du temps en « mode réaction », souvent non approprié (se fâcher, crier, se sauver, chercher à avoir raison, etc.). Nous réagissons avec impulsivité et habitude, plutôt que de prendre un instant pour réfléchir à la bonne réaction et donc, agir (réagir vs agir).

Pour rompre ce cycle, appliquez la méthode PEAR :

• Prenez un moment : respirez dès l’apparition des symptômes physiques (cœur qui bat, ventre qui se serre, mains moites, etc.).

• Examinez : identifiez vos sensations et émotions. Comment cette situation vous fait-elle vous sentir?

• Acceptez : reconnaissez la situation telle qu’elle est, sans l’aggraver avec des penséesintrusives.

• Répondez : décider d’agir en pleine conscience et présence, plutôt que de réagir impulsivement. Cette réponse sera sans doute bien mieux adaptée à la situation et pourrait briser le cycle du stress.

9. MORDRE DANS LA VIE À PLEINES DENTS

Nous sommes des étoiles filantes. La vie passe vite. Un claquement de doigts et c’est fini. C’est pour cela qu’il faut mordre dans la vie, plutôt que de simplement surfer sur elle. Petit truc : demandez-vous de quoi vous allez vous souvenir sur votre lit de mort? C’est ÇA qui est important dans la vie.

10. PASSER À L’ACTION

Just do it! Vous avez des rêves, des envies? Go! Vous en avez assez de certaines situations? Mettez-y un terme! On ne se le répétera jamais assez : « On a juste une vie! »

• Faites le ménage dans votre vie : relations, travail, habitudes, etc.

• Exprimez vos besoins sans violence afin de faire changer les choses autour de vous.

• Pratiquez la méditation avec des objectifs accessibles. La régularité prime sur la perfection.

(Re)tomber en amour avec tous les aspects de sa vie, ce n’est pas une question d’avoir plus, mais d’être plus.

C’est oser ralentir, se connecter, s’écouter vraiment et faire de la place à ce qui nous fait vibrer. C’est choisir, à chaque instant, de revenir à l’essentiel : ce qui compte vraiment pour nous, ce qui nous apaise, ce qui est totalement en lien avec nos valeurs profondes. Se réapproprier sa vie, c’est un doux mélange de volonté et de bienveillance envers soi-même, une aventure qui commence dès qu’on décide de se regarder avec authenticité et amour. C’est un chemin accessible à tous, pour autant qu’on ait le courage de l’entreprendre.

Surmonter de « vraies » épreuves avec Josée-Anne Sarazin-Côté

J’aime les gens. Je m’intéresse à toutes vos histoires, vos blessures, vos envies, vos défis. Ce qui vous rend joyeux, comme ce qui vous garde éveillé la nuit. Je trouve ça passionnant de découvrir combien on a tous des parcours différents, en ayant pour objectif commun le bonheur. Cette année, la personne qui m’a le plus inspirée par son parcours de vie se nomme Josée-Anne. Elle était à la tête de la communauté Ouitch, offrait des formations, des ateliers, écrivait des livres à succès. Puis, un jour, Josée-Anne reçoit la nouvelle que personne ne veut avoir : elle est atteinte d’une maladie dégénérative et incurable. Entretien avec une fille qui vit toute une épreuve, en nous enseignant au passage quelques grandes leçons de vie.

Madeleine : Josée-Anne, je te connais depuis mon aventure avec Rose Buddha. Nous avons commencé à offrir des formations en ligne au même moment. Puis, de mon côté, j’écrivais À go, on ralentit tandis que toi, tu écrivais Plus de bonheur, moins du reste. Tu offrais des cours en ligne et tu œuvrais dans l’astrologie à fond, et ce, avec énormément de succès.

Un jour, j’ai entendu dire que tu étais malade. On te voyait de moins en moins sur les réseaux sociaux. Quelques mois plus tard, j’ai appris que tu souffrais de la sclérose en plaques. Raconte-nous ce qui s’est passé à la suite de la tombée du diagnostic.

Josée-Anne : Au départ, on se dit toujours que ce genre de situation n’arrive qu’aux autres. C’est comme si on avait l’impression que les probabilités sont si minimes que ça ne peut nous atteindre. J’habitais encore au Costa Rica quand j’ai reçu le diagnostic. C’était un moment bien particulier, comme je n’étais pas chez moi, entourée de mon réseau de soutien habituel. En plus, l’environnement dans lequel je gravitais était très New Age. Les gens se maintenaient

souvent dans un état d’esprit détaché alors que lorsque tu dois affronter une épreuve de ce genre, ce dont tu as besoin, ce sont des gens sur qui tu peux vraiment compter. Des personnes qui sont là pour toi, peu importe ce qui arrive.

Ainsi, comme mon environnement au Costa Rica était plutôt superficiel, la première année fut assez lourde et difficile. J’ai plongé dans la dépression. J’étais extrêmement en colère, je me sentais coupable et j’en voulais aussi aux autres. Je ressentais ce sentiment de grande injustice et de profonde tristesse.

Dans mon cas, la sclérose en plaques a une forme particulière, dite progressive, et il n’y a pas de traitement curatif. En ce qui me concerne, la maladie m’a mené à certains handicaps. Et ça ne fera qu’empirer. On ne sait pas combien de temps je vais rester autonome, ou pire, combien de temps il me reste à vivre. À 33 ans, un médecin du Costa Rica m’a dit que je devais rentrer au Canada pour « mettre mes affaires en ordre ».

Madeleine : C’est-à-dire qu’il te conseillait de préparer ta mort? Faire ton testament ou choisir la musique pour tes funérailles? C’est incroyable de devoir vivre ça, surtout si jeune...

Josée-Anne : Exactement, ce fut tout un choc. La sclérose en plaques se manifeste souvent chez les femmes autour de la trentaine. Par contre, le type de sclérose dont je suis atteint est plus rare et se déclenche en général davantage dans la cinquantaine ou la soixantaine. Il arrive parfois que la maladie progresse lentement, pendant des années, voire des décennies avant qu’une personne se retrouve en fauteuil roulant. Mais pour moi, le tout a dégringolé en moins de trois ans. Je suis passée d’un état relativement

autonome à une situation où j’ai dû me retrouver en fauteuil roulant, perdant également la vue petit à petit. Quand les symptômes ont commencé, c’était déjà brutal!

Madeleine : Donc, ce diagnostic tombe, tu es au Costa Rica, mais rapidement ta santé se dégrade. Pour finir par devoir revenir au Québec. Comment as-tu géré tout ça? Puis, comment vis-tu au quotidien avec cette épreuve?

Josée-Anne : Ce qui m’a aidée, c’est ma foi. Je suis chrétienne. Honnêtement, si je suis ici aujourd’hui, j’estime que c’est grâce à la présence de Dieu dans ma vie. Je lui remets toute ma paix, ma confiance et mon lâcherprise. C’est vraiment ce qui m’a soutenue. Je crois qu’on ne peut pas traverser une épreuve comme celle-ci, toute seule. Mais je comprends que pour d’autres, cela peut prendre d’autres formes au niveau de la spiritualité, de la religion, ou du soutien des proches. L’important, c’est de ne pas être seul. À la suite de l’annonce de mon diagnostic, et même à mon retour au Québec, je me sentais très isolée. J’étais remplie de frustration et je n’arrivais pas à profiter de la vie. Puis, quand Dieu est entré dans mon quotidien et que j’ai retrouvé un véritable réseau de soutien, tout a changé. Il est rare aujourd’hui que la colère refasse surface. C’est certain qu’il y a encore des irritants, comme c’est choquant d’être prisonnière d’un corps qui ne répond pas comme j’aimerais. Mais ce sentiment ne dure jamais très longtemps et le sourire revient rapidement.

Madeleine : C’est fascinant comme auparavant, tu gravitais à fond dans le monde de l’astrologie. Et maintenant, ton chemin spirituel t’a menée vers la foi chrétienne. C’est un grand changement! Comment ton parcours spirituel t’a-t-il conduit de Saturne en Bélier à Jésus?

Josée-Anne : (Rires). C’est une drôle de transition! En fait, tout ce que je pratiquais en astrologie, en méditation et en spiritualité m’a préparée à ce chemin. Quand je suis tombée malade, tout ce qui faisait partie de mon univers spirituel n’a en fait plus répondu à mes besoins. Ça ne m’apportait que du vide, et pire, ça me faisait mal. De savoir que Mercure est en rétrograde me passait 400 000 pieds au-dessus de la tête! On me disait que la sclérose en plaques est souvent liée aux personnes qui veulent tout contrôler dans leur vie. Ou encore que si je ne guérissais pas, c’était parce que je ne le voulais pas vraiment, que j’aimais l’attention que ma maladie m’apportait…

Madeleine : On entend souvent ce genre de jugements dans le milieu du bien-être, du type « Tu as créé ta maladie », ou « Tu peux guérir toi-même avec des pratiques spirituelles », ou encore : « Ce n’est pas pour rien que tu vis cette situation, tu as des choses à apprendre ». Et ça peut être très violent à entendre lorsque l’on est malade.

Josée-Anne : Quand tu le vis, ce sont les pires phrases à entendre. Alors, j’ai fait le choix de me détacher de tout cet univers-là. Ce dont j’avais besoin à ce moment-là, c’était du réconfort, de la paix et d’arriver à croire que tout irait bien, même si je ne percevais pas de guérison immédiate.

Un soir, pendant que je priais sans vraiment savoir à qui je m’adressais, une voix intérieure m’a dit : « Prie à Jésus ». Au début, c’était étrange pour moi, car je n’avais pas grandi au sein d’une famille croyante. Mais je me suis dit : « Pourquoi ne pas essayer? ». J’ai commencé par : « Allô Jésus, c’est Josée-Anne ». Ce jour-là, je suis devenue chrétienne. Il n’y avait aucun retour en arrière possible.

Madeleine : C’est tellement beau! Pour toi, la méditation a donc ouvert la voie à la prière.

Josée-Anne : La méditation m’a préparée à cette étape. Aujourd’hui, la prière est devenue un outil fondamental de ma transformation.

Madeleine : Dans le milieu du bien-être, on parle régulièrement du concept du « cadeau mal emballé », soit le fait que derrière chaque épreuve se retrouve souvent du positif. Je suis la première à essayer de vivre selon ce principe, mais je trouve que c’est plus facile à intégrer lorsqu’il s’agit par exemple d’une offre d’emploi manquée ou de la fin d’une relation. Mais quand c’est une épreuve significative, soit la perte d’un enfant, ou comme toi, de la santé, c’est difficile de trouver un sens.

Josée-Anne : Selon moi, les épreuves que l’on vit arrivent pour en retirer quelque chose. Apprendre afin de mieux servir et de faire une plus grande différence auprès des gens. Je peux voir mon impact lors de mes partages avec ma communauté. Auparavant, je croyais que j’arrivais à toucher les gens, mais jamais comme maintenant. Tranquillement, je comprends que Dieu « utilise » ma sclérose en plaques pour apporter du beau quelque part, même si c’est très dur à vivre pour moi.

Madeleine : Un autre concept à la mode est de manifester ses désirs et de les lancer dans l’univers. De prendre le contrôle sur sa destinée. Tandis que la prière consiste davantage à s’en remettre à plus grand…

Josée-Anne : En fait, on ne contrôle tellement rien! Alors, c’est libérateur de dire : « Seigneur, comme ma vie est tellement difficile, j’aimerais que tu la rendes plus douce ». Ce n’est pas : « Je manifeste que je suis guérie ». J’ai plutôt confiance en Dieu et en son plan. Et ça, c’est très libérateur, contrairement à la manifestation qui nous met tout sur les épaules. Et lorsque ça ne se passe pas comme on le souhaite, on se blâme soi-même : « Je n’ai pas assez médité, ou clairement manifesté mes intentions… ». Cela peut devenir dangereux.

Madeleine : Tu as subi une greffe de cellules souches au Mexique. D’ailleurs, il faut mentionner que tu as amassé par sociofinancement un montant de 90 000 $. Les gens ont été derrière toi, car ils ont donné afin de récolter

les fonds nécessaires pour subir cette opération. Que représentait l’espoir de cette opération-là?

Josée-Anne : Le but premier était d’arrêter la maladie. Pas nécessairement que mon état s’améliore, mais au moins qu’il ne s’aggrave pas. Ça fait maintenant trois mois que je suis revenue du Mexique, et mes symptômes ont diminué. Je n’utilise plus mon fauteuil roulant dans la maison. Je me déplace avec un déambulateur et je suis en mesure de faire de petites marches autour de la maison. Ma vue s’est quand même un peu bonifiée et ma tête tremble beaucoup moins. C’est encourageant!

Madeleine : Est-ce que ces bienfaits peuvent perdurer et continuer à s’améliorer?

Josée-Anne : Oui, la rémission dure environ dix-huit mois. Cela signifie qu’il me reste encore du temps pendant lequel mon état peut continuer à s’améliorer. Ensuite, c’est un processus à vie. C’est quelque chose qu’on fait une seule fois.

« En gros, l’opération consistait à éliminer mon système immunitaire pour m’en greffer un nouveau. Ce dernier ne connaît pas la sclérose. »

Madeleine : C’est incroyable! Mais pourquoi avoir dû aller aussi loin afin de pouvoir profiter de cette opération? Est-ce que ce traitement est non disponible au Canada?

Josée-Anne : Je n’étais pas admissible au Québec. Peut-être parce que je n’étais pas assez malade ou que je n’avais pas la bonne forme de sclérose. C’est pour cette raison que j’ai dû me tourner vers le privé.

Madeleine : Qu’est-ce que cette épreuve t’a appris sur toi-même? Qu’est-ce que cette expérience a changé chez toi?

Josée-Anne : J’ai surtout appris à développer ma patience, parce que je n’avais pas le choix. Aussi, j’ai pratiqué ma présence et l’art du contentement, de précieux apprentissages. Concrètement, entre le début de la maladie et aujourd’hui, il est évident que j’ai perdu en autonomie. Pourtant, même si je ne peux plus faire grand-chose, j’apprécie profondément mes journées et les petits bonheurs simples. Je ne les néglige jamais! Avant la maladie, je n’avais pas du tout cette perception de la vie.

« On se fait du souci pour tout et pour rien, on se fâche pour des niaiseries. On gâche nos vies avec des choses futiles, c’est fou! »

Mais c’est souvent quand on vit une épreuve majeure, un accident de voiture ou un cancer, que tout change. Avec le recul, on remercie la vie d’avoir traversé cette épreuve afin de réaliser ce qui est essentiel.

Madeleine : Qu’est-ce que tu aimerais nous partager afin de nous aider à ouvrir nos yeux au bonheur dès aujourd’hui, sans attendre d’être confrontés à une grande épreuve?

Josée-Anne : Je prie tellement pour que vous n’ayez pas à vivre une grosse épreuve. Je prie pour que les gens s’ouvrent les yeux avant qu’il ne soit trop tard. La vie peut être tellement belle, selon l’attention que nous lui portons et notre attitude. Pour ma part, je suis presque toujours dans un état de gratitude et c’est ce qui fait toute la différence. Ce petit changement de perception est à la portée de tout le monde.

Madeleine : C’est tellement vrai! Mais comment arriver à faire ce changement?

Josée-Anne : Il s’agit d’apprendre à être dans le présent. Cela ne sert à rien de se projeter des années dans l’avenir. Il faut apprendre à revenir à l’instant présent et à apprécier chaque instant. Lorsque je suis dans la pleine conscience, je commence à vraiment ressentir tous ces petits cadeaux de la vie. Parce que quand on court à toute vitesse, pris dans le tourbillon du quotidien, on ne les voit plus. Ces petites choses, qui peuvent sembler futiles, deviennent d’une richesse infinie. Certains me trouveront naïve de me réjouir d’un oiseau qui chante ou d’un feu de cheminée...

Mais pourquoi pas? Si c’est ça qui me rend heureuse, alors pourquoi ne pas savourer ce bonheur-là? Avant, il me fallait vivre des événements plus grands pour ressentir cette émotion. Maintenant, même un petit oiseau qui vole me comble de joie.

Madeleine : Je te souhaite vraiment toutes les améliorations que tu espères, et même celles que Dieu a peut-être prévues pour toi. Merci beaucoup pour ce beau partage. C’est un véritable cadeau de te lire. On comprend encore plus l’importance de profiter des petites choses de la vie : des repas en famille, des sourires de nos enfants, de la beauté de la nature… Merci de nous le rappeler, on en a tous besoin.

ACTE I

(Re)trouver sa voie

PAR MADELEINE ARCAND FONDATRICE DE MIRACLES, LA GRANDE RETRAITE

À la fin de ce voyage ensemble, je vous laisse en compagnie de Portia Nelson. Dans les années 70, elle publie Autobiographie en cinq actes, un poème qui m’accompagne depuis des années et dont la sagesse ne cesse de m’inspirer.

Je marche le long d’une rue

Il y a un grand trou dans le trottoir

Je tombe dedans

Je suis perdu

Je ne sais pas quoi faire

Ça me prend une éternité pour m’en sortir.

ACTE II

Je déambule le long de la même rue

Il y a un grand trou dans le trottoir

Je fais semblant de ne pas le voir

Je tombe dedans encore une fois

Je ne peux pas croire que je me retrouve dans le même pétrin

Mais ce n’est pas de ma faute

Ça me prend encore un bon moment avant de m’en sortir.

ACTE III

Je redescends la même rue

Il y a toujours un grand trou dans le trottoir

J’ai conscience qu’il est là

Je tombe dedans quand même, par habitude

Je vois clair

Je sais où je suis

C’est de ma faute

Je me sors de là aussitôt.

ACTE IV

Je marche le long de la même rue

Il y a un trou dans le trottoir

Je le contourne.

ACTE V

Je prends une autre rue.

Que « l’autre rue » vous ouvre la voie à plus de calme, de paix, de joie et surtout, à (re)tomber en amour avec votre vie.

Photo

Périménopause - Ménopause et si une pensée pouvait éclairer la voie ?

Programme en ligne

complète

Présentée par Isabelle Cyr

S’inspirer une vie pleine de sens

L’art comme portail spirituel

Il y a un avant et un après l’éveil spirituel. Pour Jeanne Beaudry, cette transformation s’est manifestée à travers l’enfantement à domicile – une expérience puissante qui a changé sa vie.

Aujourd’hui, sa mission est d’aider les femmes à se reconnecter à leur nature intérieure grâce à ses œuvres vibratoires. Son service signature, SOUL FLOW, propose des créations personnalisées et des expériences transformatrices adaptées à votre cheminement.

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