Écrire un palimpseste architectural Une coopérative brassicole à Chirac
sous la direction de Jean - Marc Priam Projet de fin d’études - ICI & MAINTENANT Rémi ALBERT
palimpseste
(n.m.)
Objet dont l’état présent peut laisser supposer et apparaître des traces de versions antérieures.
Soutenu devant :
David HAMERMAN, architecte, maître de conférences ENSA Montpellier Anne SASSUS, architecte, maître de conférences ENSA Toulouse Caroline LECOMTE, architecte-ingénieur structure bois Stéphane BOSC, maître de conférences ENSA Montpellier
Remerciements
MERCI à Jean-Marc Priam pour son suivi éclairé qui m’a permis de faire évoluer le projet tout au long du semestre.
MERCI à Charlotte Brochiero pour son aide constante ainsi que pour le soutien et l’équilibre qu’elle m’a apporté.
MERCI à Damien et Cory pour toute la disponibilité et l’écoute dont ils ont fait preuve ainsi que pour leurs conseils avisés qui m’ont guidé lors de la réalisation cette maquette de PFE.
Un grand MERCI à Alain de la brasserie de la Déjantée, à Jean-Philippe de l’Hopulus et à Julien Barousse pour les entretiens qu’ils ont bien voulu m’accorder, ayant ainsi permis d’enrichir ce projet.
Et un grand MERCI à tout les autres qui m’ont aidé d’une quelconque façon à tous les moments de ma scolarité dans cette école. Ils ont façonné, parfois inconsciemment, un parcours des plus mémorables dans ce lieu qui m’a presque autant appris que les cours les plus intéressants.
4
Sommaire
Analyse de territoire I. II. III.
LA LOZÈRE
Les paysages
Le territoire rural
Aborder le projet Annexes
LE PROGRAMME
Le houblon
Le brassage
Lieux d’humains et de machines
LES INTENTIONS BOURGS-SUR-COLAGNE
GLOSSAIRE ENTRETIENS
Le climat Démographie et activités
Une commune, deux villages Constats
LE DÉJÀ-LÀ
Situation Mémoire d’une Lozère industrielle L’évolution du bâtiment
Le béal
La toiture
Le bancel
FAIRE AVEC LE DÉJÀ-LÀ
Un relevé
Une intervention par la soustraction et le réemploi
Déconstruction
ANNEXES ET INSPIRATIONS
Alain de «la Déjantée»
Jean-Philippe de «l’Hopulus»
Julien de «les fleurs du brasseur»
MATÉRIAUTHÈQUE BIBLIOGRAPHIE
5
6
Avant-propos
Au fil de l’eau
Au fil de l’eau, au ban du lit Sous peupliers et noisetiers Galets et rochers sous la pluie Bordent les lauzes affaissées
Toiture de bois effondrée, par les nuages remplacée, Se fait par leurs larmes mouiller Sous le vénérable corps polymorphe De pierre, de béton et de métal Traverse, dissimulé, le béal Avant qu’au Rioulong il ne se greffe
Sur les murs enduits réchauffés par le soleil Ou sur le squelette des fenêtres vermeil Dorent de petits reptiles au lourd sommeil Adossée aux restanques délaissées La bâtisse, tournée vers la vide prairie Regarde vers le village caché Par la voie ferrée suivant d’un talus le pli La bâtisse aux couleurs de l’oubli Attend avec langueur le réveil et le bruit Des machines depuis trop longtemps assoupies
7
8
Analyse de territoire
9
Département rattaché à l’Occitanie, la Lozère est partagée entre des paysages de vallées profondes parcourues par des rivières, des rus capricieux et des paysages de montagnes, de causses et de garrigues. Lieu de naissance de nombreuses sources, le département est celui qui fait notamment naître le Tarn, le Lot et l’Allier. Il est ainsi parcouru par des rivières qui ont creusé au fil des millénaires de profondes vallées arborées. La Lozère est divisée en 5 grandes zones géologiques que sont la Margeride, l’Aubrac, les Cévennes, la région des Causses et la vallée du Lot. Chacune de ces régions possède ses propres paysages, traduits par une grande diversité géologique mais également de faune et de flore, comme en témoignent les parcs naturels régionaux de l’Aubrac, des Grands Causses et le parc national des Cévennes.
10 LA LOZÈRE
L ’ A u Les
brac
Haut plateau granitique balayé par les vents, les pluies et la neige, l’Aubrac et un pays où l’élevage bovin et ancré et où les burons affleurent offrant un abri contre le rude climat de la région.
L e s Céven n e s
Au croisement des quatre autres grandes régions de la Lozère, la large vallée du Lot concentre une grande partie de la population de la Lozère avec notamment Mende, capitale Lozérienne.
À l’instar de l’Aubrac, ces plateaux calcaires arides délimités par des régions de schistes sont des lieux rudes où le climat, avec ses vents et ses pluies, sculpta un paysage reconnaissable entre mille.
Recouvertes de profondes vallées et de montagnes, les Cévennes offrent une grande diversité de paysages et de géologie. Ces nombreux reliefs donnant naissance à divers micro-climats, la faune et la flore de Cévennes sont d’une grande diversité.
L a
Haut plateau granitique balayé par les vents, les pluies et la neige, l’Aubrac et un pays où l’élevage bovin et ancré et où les burons affleurent offrant un abri contre le rude climat de la région. e 11
L a v allée du L o t L e s grands C a u s s e s
Margerid
paysages
12
Evolutioon démographique de Bourgs-sur-Colagne
1990
L’agriculture, l’exploitation forestière et le tourisme représentent aujourd’hui le plus gros de l’économie en Lozère 11 . Le département, bien que faiblement peuplé, possède l’un des taux de chômage les plus bas de France.
Secteurs d’activités à Bourgs-sur-Colagne (2018)
1982
2018
64% 9%
8%
1975
Le tourisme, motivé par les paysages uniques cités ci-dessus, est essentiellement tourné vers le biome de la Lozère avec des pôle d’attraction tels que les parcs naturels. Ces derniers abritent de nombreuses activités sportives comme du canyoning, des randonnées équestres ou autres loisirs de plein air.
1999 1100 550 0
6%
2013
4%
42%
5% 8%
9% 30%
9% 11%
Secteur public
12% 2 200 1650 1968
2008
Le tourisme vert y est donc très développé, de nombreux gîtes s’étendent ainsi sur l’ensemble sur territoire. Les savoirs-faire traditionnels ou culturels sont alors mis en avant, donnant lieu à des circuits touristiques ainsi qu’à des lieux dédiés comme le chemin Urbain V ou le musée vivant de la Filature des Calquières.
Ces territoires ruraux ont subi au cours du siècle dernier de profonds changements liés à l’exode rural et, plus tard, à de nouvelles manières de vivre induites par l’activité néo-rurale. Avec une densité moyenne de 15 habitants/km2, la Lozère est l’un des département les moins denses de France 6
Evolutioon démographique de Bourgs-sur-Colagne
1975
1982
1990
1999
64%
68% 9%
5%
14% 8%
9% 30%
9% 11%
12% 1968
Population par type d’activité à Bourgs-surColagne (2018)
Secteurs d’activités en Lozère (2018)
Agriculture Agriculture
Industrie Industrie
Actifs ayant un emploi
Construction Construction
Commerces, transports, services divers Commerces, transports, services divers
Secteur public
Chômeurs Agriculture Agriculture
Secteurs d’activités à Bourgs-sur-Colagne (2018)
Secteur public
Secteurs d’activités en Lozère (2018)
Retraités Industrie Industrie
Elèves, étudiants et stagiaires non rémunérés Construction Construction services divers
Autres inactifs Commerces, transports, services divers
Commerces, transports,
42% 9% 8% 30% 11% 2 200 1650 1968 1975 1982 1100 550 0
Evolutioon démographique
Secteur public
42%
LA LOZÈRE
Le territoire rural
13
Appartenant à la zone géologique de la vallée du Lot, sur les contreforts de l’Aubrac à une moyenne de 670 mètres d’altitude, Bourgssur-Colagne est le premier village à la sortie de l’autoroute A75 avant Marvejols. La commune s’étend sur plus de 3,3 km le long de la départementale D809 (données Géoportail) et est traversé par une voie ferrée qui n’est plus que rarement utilisée par des trains de marchandises.
Bourgs-sur-Colagne est doté d’une histoire riche, il abrite ainsi le monastère ayant reçu pendant un temps le futur pape Urbain V. Plus tard, il sera en première ligne lors de la guerre de religions opposant catholiques et protestants, Marvejols servant de bastion à ces derniers. Lors de la révolution industrielle, sous l’influence économique de Marvejols, l’industrie textile se développe et l’une des filatures d’Émile Roujon, chef d’entreprise de Marvejols, voit le jour à Chirac.
Au cours du siècle dernier, la vie au village change drastiquement. Le coeur de village est peu à peu délaissé et de nouvelles constructions pavillonnaires, dans les hauteurs de la commune, font leur apparitions à l’aube des années 1960 jusqu’à la formation du tissu épars caractéristique de nombreuses campagnes 3
BOURGS-SUR-COLAGNE Situation
14
Les Salces
Les Hermaux
St-Germain du Teil
B o urgs-sur-Colagne
Antrenas Palhers St Bonnet de Chirac 15
Grèzes
Les Salelles Chanac
Esclanèdes
A7 5
Montrodas Marvejols
Si, auparavant, la population vivait de principalement de l’agriculture et de l’élevage, cela n’est plus tout à fait le cas depuis la révolution industrielle. En effet, à Bourgs-sur-Colagne, en seulement dix ans, le nombre d’agriculteurs exploitants a été divisé par quatre. Population vieillissante, fermeture des commerces, le village est devenu l’une des portes d’entrée de la Lozère avec le passage de l’A75 depuis 1994. Bourgs-sur-Colagne devient alors comme une aire d’autoroute, où l’on passe et on s’arrête parfois, perdant de son attractivité et du dynamisme qui l’animait autrefois au profit de Marvejols ou Mende, plus densément peuplées.
Population par type d’activité, Bourgs-sur-Colagne
Agriculteurs exploitants
Artisans, commerçants, chefs d’entreprise
Cadres et professions intellectuelles supérieures
Professions intermédiaires
Employés Ouvriers Retraités
Sans activité professionnelle
2008 39
2018 10 63 51 259 348 182 471 252
61
≈
- 1,8 % - 0,8 % - 1,3 % - 4 % + 0,7 % + 4,8 % + 2,7 %
- 0,3 % 40 248 293 202 576 309
Source
Insee 16 Démographie BOURGS-SUR-COLAGNE
:
68% 9%
5%
14% 8%
Actifs ayant un emploi
Population par type d’activité à Bourgs-surColagne (2018) Secteurs d’activités à Bourgs-sur-Colagne (2018)
Population par type d’activité, Lozère, 2018 nombre d’hab.
9% 30%
12%
9% 11%
Secteur public
Évolution démographique de Bourgs-sur-Colagne
Secteurs d’activités en Lozère (2018)
Chômeurs Agriculture Agriculture
Retraités Industrie Industrie
Elèves, étudiants et stagiaires non rémunérés Construction Construction
Evolutioon démographique de Bourgs-sur-Colagne
Secteur public
Autres inactifs Commerces, transports, services divers Commerces, transports, services divers
Evolutioon démographique Secteurs 42% 9% 8% 30% 11% 2 200 1650 1968 1975 1982 1100 550 0
2200 1650 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2018 1100 550 0
année Source
Insee Source
Insee 17
:
:
Sous influence des montagnes alentours et de la mer Méditerranée, le climat lozérien connaît de nombreuses et très fortes précipitations tout au long de l’année. La région connait également de grands écarts de température au fil des saisons. En effet, si les températures moyennes hiver sont assez faibles (1°C au mois de janvier), les journées d’étés peuvent se montrer assez chaudes avec un record à 33°C. Bourgs-sur-Colagne est principalement soumis aux vents qui suivent la rivière dans l’axe Nord-Sud du village, les vents les plus violents et fréquents provenant du Nord.
18 BOURGS-SUR-COLAGNE Le
climat
100 300 500
Diagramme climatique
19
0 Truc de Saint Bonnet
m Truc de la Fare 942m 630m 883m 620m
SOLEIL D’HIVER VENT MARIN MISTRAL TRAMONTANE SOLEIL D’HIVER
Une commune, deux villages
Commune rurale affichant quelques 2100 habitants, Bourgs-sur-Colagne n’a pas toujours été. Qualifiée de commune nouvelle d’un point de vue administratif, elle est le résultat du regroupement de deux villages construits au bord de la Colagne, Chirac et Le-Monastier-PinMoriès le 1er janvier 2016.
Aujourd’hui, Bourgs-sur-Colagne ne compte plus dans ses équipements et dans ses services, d’espaces de convivialité vraiment importants. En dépit de la fusion des deux communes en 2016, il ne reste sur les quelques bars et restaurants des deux villages plus que « le P’tit Marché », restaurant du Monastier très populaire lorsqu’il est ouvert.
Pour les habitants vivant du côté de Chirac, cette vie de village n’est accessible quasiment qu’en voiture, puisque le seul moyen de relier les deux centres serait de longer, à pieds, la route départementale pendant une vingtaine de minutes.
Bar et restaurant
BOURGS-SUR-COLAGNE
20
Truc de la Fare 942m
883m 21
LeMonastier-Pin Moriès
Truc de Saint Bonnet
Ch
irac 0 100 300 500 m
Du côté de Chirac, les services de proximité et les quelques lieux de convivialité qui existaient autrefois sont aujourd’hui fermés. A l’inverse, au Monastier, on observe une concentration, dans la même rue, à quelques dizaines de mètres de distance les uns des autres, la présence de la boulangerie, du bar et du restaurant. Si, sur le papier, Bourgs-sur-Colagne possède un bar, deux boulangeries et un restaurant, pour ce village nouvellement regroupé, on peut dire que la répartition est assez déséquilibrée. Le centre de Chirac, à une époque témoin d’une vie de village, est aujourd’hui devenu un lieu quasi exclusivement résidentiel dépendant du centre-bourg du Monastier. Les commerces ne sont plus accessibles à pieds, et aucun lieu permettant la rencontre, les échanges entre habitants ne se trouve au sein de cette partie du village si ce n’est un petit marché hebdomadaire.
Dans un village comme celui-ci, on peut alors entendre la difficulté de pérenniser des lieux comme des bars et des restaurants si ces espaces ne sont que lieux de réception, plusieurs y ont d’ailleurs fermé. Afin de pallier à cela, une des solutions pourrait être de coupler le lieu de convivialité avec un espace de production : l’activité ne dépendrait donc plus seulement de sa propre attractivité et pourrait s’aider du commerce d’une production locale.
Constats BOURGS-SUR-COLAGNE
22
23
Mémoire d’une Lozère industrielle
Cachée par une haie de frênes, d’érables et peu à peu recouverte de lierre, se trouve l’une des anciennes filatures de Chirac. Cheminée effondrée, carreaux cassés, volets barricadés, la bâtisse à l’abandon présente malgré tout une situation intéressante. Son orientation NordSud, ses grands volumes, sa vue directe sur un grand pré et son accès privilégié au Rioulong (affluant de la Colagne) en font un endroit bucolique. Le bâtiment, aujourd’hui divisé entre deux propriétaires, n’est plus un site de production.
À l’origine du cadastre, le bâtiment est décrit comme un moulin appartenant à la famille Laurens. En 1876, il devient une filature, l’existant est alors agrandi. En 1886, la filature est vendue à Jules Roujon, déjà propriétaire de deux autres usines à Marvejols. L’entreprise est spécialisée dans la confection d’étoffes pour les ordres religieux en tous genre. L’usine Vachery ferme ses portes en 1925 et reste ainsi abandonnée jusqu’en 1950. Cette année là, la société Kipar-Métal investira les
Emplacement du projet
lieux pour y fabriquer du mobilier tubulaire à destination du secteur public (hôpitaux, écoles, armée …). Durant cette période d’occupation, le bâtiment se transforme encore plus et l’aile Est du bâtiment est coiffée d’une structure en acier qui accueille les ateliers. En 1990, un incendie détruit une partie de la structure et le bâtiment restera abandonné pendant une vingtaine d’années avant d’être racheté par des particuliers. Entre 2015 et 2018, le nouveau propriétaire fera reconstruire, par dessus l’endroit de l’incendie, un nouveau hangar 13
LE DÉJÀ-LÀ
24
Le premier corps de bâtiment est une longue construction en moellons de calcaire surmonté d’une lucarne et d’une toiture en bois traditionnelle. La seconde partie est constituée d’un premier niveau semienterré, lui aussi en pierres, et surmonté d’une structure métallique couverte de tôles ondulées.
25
La cour de la filature est bordée au Sud par un long volume d’entrepôts, créant un rapport de ruelle intéressant avec le bâtiment à l’écriture industrielle.
LE DÉJÀ-LÀ
26
Au nord du bâtiment au style traditionnel se trouve un appentis couvert de fausses lauzes en goudron. Le rachat par le propriétaire actuel a été autorisé à la condition d’en détruire la partie gênant la visibilité des automobilistes.
27
Le béal alimentant originellement la filature en énergie est capté en amont de la rivière. En arrivant dans le bâtiment, il se sépare en deux flux distincts. Une fois la filature traversée, le béal rejoint la rivière là où, auparavant, une écluse lui permettait de rejoindre un moulin en aval.
LE DÉJÀ-LÀ
28
Les toitures au sein du projet sont toutes différentes. Depuis la charpente en fermettes traditionnelles de maison en passant par des poutre treillis métalliques ou une charpente de hangar toute neuve.
29
L’évolution du bâtiment
L’histoire chargée de ce bâtiment l’a amené à évoluer de nombreuses fois pour convenir aux besoins des différents occupants.
Moulin à l’origine du cadastre
Première filature : Laurens
Rachat par Émile Roujon
Source : Musée des 2 Alberts
de la filature
LE DÉJÀ-LÀ
1829
1925
1886 1876
30
Fermeture
Reprise par Kipar-Métal
Incendie et abandon du site
Construction d’un nouveau hangar
31
1950
2010-15 1990 1979
32
II.Aborder le projet
33
34
L’objectif de ce projet de fin d’études est donc de réinvestir l’ancien site industriel de Vachery à Chirac en y redonnant une cohérence architecturale pour y ramener de la vie et de l’activité. On vient utiliser l’eau du béal pour alimenter une brasserie qui elle-même alimentera un bar : nouveau lieu de vie et de lien dans une partie du village qui n’en comptait plus. De plus, la brasserie est couplée à une petite exploitation agricole houblonnière alimentant le projet et quelques brasseries alentours en matières premières.
Aujourd’hui, il existe deux petites brasseries artisanales aux abords directs de Bourgs-sur-Colagne, il s’agit des brasseries du Trébatut aux Salces et la Bestià à Chanac. Ces deux brasseries, limitées dans leurs volumes de production pourraient bénéficier d’un lieu commun de brassage où ils ne seraient pas limités par leur matériel.
Si la boisson de céréales fermentées est un produit très ancien (-11000 av. J-C.), la bière ne connaît sa forme actuelle que depuis six siècles. En effet, c’est avec la Révolution Industrielle et la pasteurisation que la bière, brassée alors par les moines, peut réellement se démocratiser 2
Au niveau de la Lozère, on retrouve des témoignages de production de bière à Mende ainsi qu’à Marvejols au cours du XIXe siècle. À Marvejols, on peut retrouver les traces de la brasserie Julien, en activité de 1860 à 1885 environ. À partir de cette date, ce lieu devient un atelier de tissage puis un immeuble d’habitation. Malgré sa fermeture, l’endroit reste l’un des marqueurs de la ville puisque le quartier, anciennement impasse de l’abbé Born, fut rebaptisé quartier de la brasserie.
LE PROGRAMME
Les Salces
MINUTES DEVOITURE
15
Brasserie du Trébatut
Les Hermaux St-Germain du Teil
B ourgs-sur-Colagne
Antrenas Palhers St Bonnet de Chirac
Montrodas Marvejols
Grèzes
Brasserie la Bèstia
Les Salelles
Chanac
Esclanèdes
35
Le houblon
Le houblon est une plante grimpante nécessitant beaucoup d’eau pour être cultivée. Poussant sur des ficelles montant, selon les variétés, jusqu’à 8 mètres de haut le houblon est supporté par des structures de poteaux haubanés et ancrés sur 4 cotés.
Cette mise en œuvre particulière pousse ainsi les agriculteurs à réfléchir à des structures les plus optimisées possibles pour avoir le moins de poteaux possible dans le champs et capable de supporter le poids des plantes.
Lors de la récolte, la liane de houblon est ramassée intégralement (sauf le pied) puis passe au travers d’une trieuse qui, par un système de courroie puis de soufflerie sépare les lianes des fleurs de houblon contenant la lupuline qui n’est autre que la substance recherchée dans le brassage.
Cette dernière sera utilisable dès lors que le houblon sera séché puis compressé en pellets (granulés). Une fois passé dans la pelletiseuse, le houblon sera conditionné dans des emballages sous vide puis stocké en chambre froide.
LE PROGRAMME
Récolte Tri Séchage 36
Le brassage
À l’origine, la bière est le produit issu de la fermentation des sucres contenus par des céréales et aromatisé par des plantes. Aujourd’hui, la bière est faite plus particulièrement de malt, graines germées puis séchées (2) , d’orge (et/ou de blé) et de houblon. Chaque ingrédient vient apporter des caractéristiques à la bière et ce profil organoleptique (caractérisant les différents paramètres du goût) permet ainsi de reconnaitre des bières entre elles. Ici, le fait de travailler avec une eau (3) et du houblon (5) locaux permettrait de donner une valeur ajoutée à un produit déjà prisé. Lors du brassage, la première étape est celle de l’empâtage (4) , où l’eau, le malt et le houblon sont mélangés à haute température. Dans un second temps, le moût (jus sucré issu de l’empâtage) est très vite refroidi et filtré (6) avant l’ajout de levures (7) qui permettront la fermentation (8) . La bière sera ensuite gardée (9) au repos avant d’être mise en bouteille (10) où, selon le cas on ajoutera du sucre pour une refermentation en bouteille (11)
37
Conditionnement Stockage
Lieux d’humains et de machines
Problématique propre aux espaces agricoles et industriels, l’échelle d’un projet n’est pas seulement générée par le corps humain mais aussi par les outils que ces lieux abritent. Depuis le tracteur qui conditionne les dimensions des portes en passant par le transpalette qui nécessite de grandes surfaces pour être manœuvré avec aisance, les réponses architecturales actuelles à ces questions sont tournées vers ce qui a toujours été le premier souci de l’agriculteur : l’économie. Economie de temps, d’argent, de moyens... Dans l’architecture agricole, cette économie se traduit souvent dans la forme par des hangars métalliques, en panneaux sandwichs ou simplement par des bacs acier posés sur une structure légère avec des hauteurs sous plafonds généralement surdimensionnées pour permettre, plus tard, l’achat de plus gros engins.
Le souci est donc de trouver comment rester dans l’économie tout en générant une architecture de qualité. Le principe même du réemploi parait alors juste dans ces questions d’économies et pourrait être une réponse intéressante.
L’architecture de réemploi est, selon moi, une forme de vernaculaire : les deux font avec le déjà-là. L’architecture vernaculaire est née d’un souci d’économie et de moyens qui a rendu obligatoire l’utilisation de ressources locales adaptées à un territoire particulier. Le réemploi, pour les mêmes raisons a toujours existé. Il est en effet plus simple et moins cher d’aller prendre des moellons de pierres déjà existant dans une vieille bâtisse plutôt que d’aller en tailler de nouveaux à la carrière. De plus, il traite d’autres questions importantes, telles que la matière générée par un chantier, sur lesquelles nous reviendrons plus tard.
LE PROGRAMME
38
39
Béal (n.m.) : Petit canal d’amenée d’eau ou d’irrigation.
Circulant à travers tout le projet, le béal est un élément paysager puissant qui rattache les espaces entre eux. Il était auparavant utilisé pour fournir de l’énergie à la filature. Aujourd’hui enfoui, son parcours entre/dans les bâtiments est dissimulé et son ancien usage oublié par beaucoup. Le révéler et le réutiliser devient un acte fort permettant de séparer physiquement des espaces tout en maintenant une forme de continuité grâce à ce sillon d’eau qui parcourt le projet.
Le
LES INTENTIONS
béal
40
Intentions
41
Existant
Bancel (n.m) : Terrasse agricole à flanc de montagne ou de colline, généralement soutenue par un mur en pierres sèches. Équivalent lozérien de la restanque.
Le mur de soutènement comme une façade. Comme pour le buron 1 , où les plis du paysages déterminent sa forme, le bâtiment, adossé à une série de bancels, vient s’inscrire dans un paysage de murs et de terrasses. L’existant est légèrement détaché de ces murs et entouré de couloirs hauts et très étroits formés par sa proximité avec les murs de soutènement. Le projet quant à lui devient un bancel dans sa partie agricole. La façade et le mur paysager se rejoignent pour ne former qu’une seule entité qui, de l’extérieur, se perçoit de manière massive. Ce mur devient support pour des volumes légers suspendus qui abritent les espaces de vestiaire et de réunion, venant comme des espaces de transition avant des lieux de travail.
Dans la cacophonie visuelle du bâtiment, le projet se pose la question de ce qui est essentiel au bâtiment actuel. Les espaces actuels, dans leur trop grande différence et proximité, s’asphyxient entre eux. Mis à part l’espace devant la façade sud, le site est coincé entre de hauts bancels et/ou de jeunes arbres denses qui poussent dessus.
Aucune possibilité de recul n’est permise. Pour cela, la cour agricole vient comme un espace de respiration dans un lieu saturé.
LES INTENTIONS
Le bancel
42
Intentions Intentions
Existant Existant 43
Parmi les différents langages utilisés au sein du bâtiment, celui qui interroge le plus est celui de la morphologie. Les toitures en particulier ignorent les formes les unes des autres pour créer un épanelage assez complexe. Dans une recherche de cohérence entre les volumes, la toiture est réfléchie, dans l’ancienne partie industrielle, comme une extension de la couverture la plus ancienne possédant sa propre matérialité.
Ainsi même si les matériaux sont différents, les deux batîments entrent en dialogue par la continuité (interrompue par le béal) de leur forme.
Cette pente permet également de ramener plus simplement l’eau au béal.
La
LES INTENTIONS
toiture
44
Existant Intentions
45
L’ancienne filature de Vachery est un bâtiment très complexe, un palimpseste qui a été effacé bien des fois avant que l’on ne réécrive dessus avec des parpaings des IPN, des fermes en bois et des bacs acier. Dans le but d’ancrer au mieux le projet dans la réalité du site, j’ai établi un relevé le plus exhaustif possible des matériaux et des éléments qui constituent les bâtiments actuels.
L’usine, sur chacune de ses parties, possède des matérialités différentes. Pour les zones les plus anciennes, il s’agit de murs de calcaire enduits à la chaux et au sable. La couverture est de lauze et sa structure en bois.
Le bâtiment voisin est de métal et de béton sur un socle de vieilles pierres.
Les hangars au nord sont eux aussi différents l’un de l’autre : l’un de parpaings et d’IPN et l’autre de bois et de bac acier.
Lors de la visite du site, en observant la charpente neuve du hangar abritant des voitures anciennes, je me suis dis «quel dommage !». Quel dommage cette charpente, si peu en accord avec le reste des bâtiments de l’ensemble du site. Qu’est-ce qu’il serait dommage de l’enlever et de ne rien en faire….
Un relevé FAIRE AVEC LE DÉJÀ-LÀ
46
47
Une intervention par la soustraction et le réemploi
Si l’existant, généré par une accumulation de strates construites, déconstruites et réécrites, fabrique de mauvais espaces, il ne s’agit plus de savoir quoi construire pour améliorer mais plutôt : que retirer pour mieux réparer ces espaces ? Que garder pour ne pas les dénaturer ?
48
En comprenant ce que l’on ne veut pas conserver dans le bâtiment actuel, on en dégage la matière avec laquelle on peut construire. Si certains matériaux (déchets inertes) s’y prêtent mieux comme des poutres, des menuiseries ou encore du mobilier, la maçonnerie béton elle aussi peut avoir une seconde vie. Il ne s’agit par contre plus ici de réemploi mais de recyclage 16 : la matière est concassée pour pouvoir reformuler un béton structurel à partir des gravats récupérés. Concevoir dans le réemploi commence donc par une chose : savoir ce qui est à dispositon, savoir ce que l’on déconstruit. (voir annexes)
Gravats pierre 91,35 m 3
Bac acier 452,5 m2
Tôle ondulée 296,31 m2
Acier (détail en annexes)
Gravats béton 224,82 m 3
Bois (détail en annexes)
Lauzes 22,64 m2
FAIRE AVEC LE DÉJÀ-LÀ
Déconstructions
Conservé 49
50
Le réemploi pourrait être aujourd’hui un enjeu important dans la lutte environnementale. Le secteur de la construction est le premier générateur de déchets en France et dans le monde. Plastiques d’emballage, éléments cassés, erreurs humaines... sont autant de raisons pour jeter des éléments jugés inappropriés sur un chantier. De plus, il n’existe que très peu de ressourceries en France qui récupèrent les matériaux de construction issus d’un chantier ou d’une démolition
Les moyens techniques sont toujours plus développés et les modes de vie, de consommation et de construction ont changé. Ainsi, on ne construit plus que très peu soi-même, là où la construction était auparavant un acte communautaire, surtout en milieu rural. Les technologies développées depuis la révolution industrielle ont, quant à elle, permis de créer des matériaux très résistants mais dont la réversibilité est quasi nulle. Il devient alors difficile de réutiliser certains matériaux une fois mis en œuvre, soit pour des raisons normatives, soit pour des raisons de détérioration qui empêchent leur réemploi.
Éléments déconstruits par zone du projet
FAIRE AVEC LE DÉJÀ-LÀ
Béton
43
6
49
51 m3
N
Béton
m3
m3
m3
Pierre Total Charpente métallique
Béton 32 m3 Béton Pierre Pierre
Total Total 123 m3 36 m3 87 m3 60 m3 49 m3 11 m3 51
Béton
Charpente métallique Charpente bois
RÉFÉRENCES ET INSPIRATIONS
Référence de traitement des ouvertures
Référence du traitement par la soustraction
Générale assemblée d’architectes/Brasserie de la Senne/Brussel/2020
Référence de programme
BAST/Bureaux-T10/Toulouse/2018
Collectif Encore/Maison/Labastide Villefranche/2016
52
Référence réemploi et passerelle
Référence écriture
Référence réemploi de l’existant
Raumlaborberlin/Marathon Camp/Graz/2012
TED’A ARQUITECTES/Montuïri/Maison/2015
53
TYPE/Maison/Devon/2020
54
III. Annexes
55
56
bancel béal buron déchet palimpseste
épannelage recyclage réemploi réutilisation
(n.m.) (n.m.) (n.m.) (n.m.) (n.m.)
(n.m.) (n.m.) (n.m.) (n.f.)
Terrasse agricole à flanc de montagne ou de colline, généralement soutenue par un mur en pierres sèches. Équivalent lozérien de la restanque.
Petit canal d’amenée d’eau ou d’irrigation
Cabane vernaculaire en pierre et en lauzes traditionnelle de l’Aubrac, s’incsrivant généralement dans un pli topographique. Que l’on ne peut plus utiliser Silhouette simplifiée de bâtiments constituant un ensemble
Objet dont l’état présent peut laisser supposer et apparaître des traces de versions antérieures. Revalorisation de la matière issue de la destruction ou de la transformation d’un déchet.
Nouvelle utilisation d’un matériau
Utilisation d’un objet ou d’une matière dans une nouvelle fonction, un nouvel usage.
GLOSSAIRE
57 MATÉRIAUTHÈQUE
Entretien à la brasserie la Déjantée
R : Alain bonjour, merci de me recevoir dans la brasserie La Déjantée, ici à Pernes-lesfontaines. Est ce que vous pourriez présentez votre activité et comment est née la brasserie la Déjantée ?
A : Cela fait 5 ans qu’on existe, c’est parti d’un projet de Yan qui a un bar à bière et qui a décidé de pourquoi pas produire la bière qu’il allait vendre dans le bar. On est partis à trois associés et on a commencé plutôt petit parce qu’on faisait des brassins de 2 hectos et demi. Le marché de la bière artisanale il y a 5 ans il était encore en pleine évolution, on est donc rapidement passé sur une machine 5 hectos pour atteindre un rythme de croisière autour de 250/300 hectos par ans. Ce qui nous permet d’en vivre à une personne et demi. On a donc une unité de brassage de 5 hectolitres et 40 hectos en cuves en permanence répartis sur 8 cuves différentes.
R : Quelles sont les machines que vous utilisez ?
A : On à une unité de production semi-automatisé, composée d’une cuve d’empâtage et une cuve de filtre, la cuve d’empâtage servant aussi de cuve d’ébullition. Tout ça est géré par un petit ordinateur qui gère les montées en température, nous on joue juste avec des manettes pour les transférer, on appelle ça du semiautomatique. Après on a des cuves de fermentation cylindro-coniques qui font aussi cuve de garde. Cylindroconique car ça permet à la bière de décanter et de retrouver tout ce qui est en suspension dans la bière au fond de la cuve et ce sont des cuves qui prennent un peu de volume car elle ont une double paroi car elles sont refroidies par du glycol. On a une grosse machine qui gère le glycol et garde la bière à basse température car il faut savoir que la garde de la bière se fait entre 1 et 3°.
R : Une fois la bière mise en bouteille y’a t’il des conditions optimales de stockage ?
A : Alors oui tout à fait, pour le stockage de la bière théoriquement on dirait le faire à peu près à température constante. Il y a deux types de bières différentes, nos cuves sont étanches
donc notre bière est carbonée pendant la fermentation, c’est à dire que les levures transformant le sucre en alcool dégagent du CO2 et comme la cuve est étanche le CO2 se retrouve « coincé » dans la bière et ensuite quand on met la bière en bouteille elle est carbonée, elle est finie à ce moment là. Ensuite on doit juste la stocker dans des conditions correctes, il faut pas que ce soit en plein cagnard et pas à 2°. Donc il faut une pièce plutôt tempérée, il faut donc un système de climatisation réversible donc en plein été on met un peu froid et en plein hiver on met un peu chaud. Mais beaucoup de gens travaille avec des cuves non étanches, c’est à dire qu’ils vont mettre de la bière plate en bouteille et ils vont rajouter un peu de sucre ce qui va permettre au levures de recommencer à travailler et de recréer du CO2, c’est ce qu’on appelle de la refermentation en bouteille et là par contre il faut des conditions de stockage particulières. Il faut que les bières soient à 24/25° en permanence, la température ne doit jamais varier. Nous on a pas ce problème là, on peut donc stocker la bière où on veut.
58
ENTRETIENS
R : Au niveau du stockage quelle capacité avez vous ?
A : Quand on à une micro-brasserie ou une brasserie artisanale on a un numéro de d’entrepositaire agrée, ce qui signifie que toute la bière doit être entreposée dans ce lieu là. Nous on a environ 20 m2 de stockage. Par mois on sort une bière de chaque gamme, donc à peu près 20 hectos, et pour les stocker en permanence ces 20 m2 nous suffisent.
R : Est ce que aujourd’hui le choix des malts qui est proposé par les grandes malteries vous bride dans la création de votre bière ou préférez vous jouer avec le houblon dans vos recettes ?
A : On peut jouer avec les deux, le malt et le houblon, c’est vrai que les micro-brasserie ont plus tendance à jouer avec le houblon mais on peut jouer aussi avec les malts ce qu’on a fait nous. La base des bières européennes c’est le pils et nous on a joué avec des pale ales, on essai avec des malts qu’on appelle spéciaux, c’est des malts très torréfié comme munich, cara… On peut jouer avec tout les malts, les grosses malteries
proposent ce genre de malt. Il y a plus de choix et plus d’imagination à avoir dans le houblon que dans le malt.
R : Donc si demain on vous propose un malt sur mesure vous ne seriez pas intéressés ?
A : Non je ne pense pas. Nous on serait plus intéressés par du houblon sur mesure. Il faut savoir que le problème du malt c’est le rendement, nous on en utilise pas beaucoup, on utilise peut être 10 tonnes par an mais pour faire dix tonnes de malt il faut un nombre de céréales hallucinant. Pour faire un malt sur mesure c’est très compliqué et il faut que ce soit rentable pour la personne qui le fait. On voit des houblonnières se créer et rester, on voit des malteries se créer et disparaître.
R : Aujourd’hui il existe une petite malterie qui existe en RhôneAlpes, il y a une petite malterie qui fonctionne je crois en Ardèche, est ce que ça pourrait être quelque chose qui pourrait se pérenniser ?
A : Oui tout à fait, nous on a été contacté en Ardèche par les
Malteurs-Echos qui ont fermés il y a 2 ans. On y est allé, on a visité c’était génial mais ça a disparu. Pour être viable une malterie je pense que ça doit être super compliqué parce que le problème de la malterie c’est la surface. Ils ont des surfaces immenses pour faire germer le malt, et ils ont des fours d’une très grande taille, il faut des silos de stockage … Pour faire beaucoup de malt et en vivre, pour moi c’est de l’industriel ou en tout cas du semi industriel. Malterie-Echos c’était le cas, ils avaient des bâtiments incroyable en Ardèche mais ça n’a pas duré.
R : Que faîtes vous de la maîsche et de la drêche une fois filtrées ? Est ce que vous essayer de les revaloriser ?
A : Nous, on les a toujours revalorisé. Au début ça partait à un élevage de cochon plutôt haut de gamme, et maintenant ça part à quelqu’un qui a des chevaux et des ânes. On a essayé de revalorisé cette matière avec un boulanger qui fait une baguette à la drêche et nous sommes en train de voir avec un biscuitier pour faire des crackers à la drêche. Il
59
y aussi quelqu’un qui après avoir fait sécher la drêche, s’en sert pour fourrer des coussins zens. La revalorisation est quelque chose qui se voit de plus en plus. En 15 jours j’ai été contacté 3 fois par des entreprises qui veulent revaloriser la drêche.
R : Est qu’il y a d’autre sous produits issus de la bière qui sont produit ou peuvent être réutilisés ?
A : Non. On a la drêche, ensuite il y a la bière, ce qui peut se passer c’est que la bière devienne non-consommable, et nous on revalorise ça aussi, on travaille avec un distillateur en Ardèche et on distille notre bière pour obtenir un eau de vie. On peut imaginer aussi réutiliser les levures mais c’est pas à l’échelle de la brasserie, nous on sort 5 litres de levures par semaine quand on vide une cuve donc ça serait pas rentable. Alors que pour la drêche on en produit beaucoup plus, environ 180 litres, de quoi nourrir 3 bêtes.
R : Est ce que la levure peut être l’un des facteurs avec lequel joue
0,10mm 0,03 pt
R=0 V=0 B=0
Stylo 153
les brasseries ?
A : Alors oui tout à fait, il faudrait s’équiper et faire des formation mais on pourrait réutiliser nos levures et avoir, au bout d’un moment, notre propre souche. À la fin de l’embouteillage, au fond de la cuve cylindro-conique il reste les levures, on pourrait les sécher, les compter, il faudrait un petit labo avec un microscope et on pourrait les réutiliser pour ensemencer le brassin d’après. Sur la matière première utilisée ça serait assez rentable pour nous parce que, pour la bière, le plus cher, c’est d’abord le houblon puis c’est la levure avant le malt, donc c’est quand même intéressant de pouvoir réduire ces coûts là.
R : En termes d’espace qu’est ce qui aujourd’hui manquerait à la Déjantée ?
A : Il nous manque de la surface au sol pour qu’on puisse tourner plus facilement autour des cuves, c’est une pièce de stockage d’au moins 50/60m2 bien fermée et isolée et un lieux pour entreposer tout ce qui est matière première (bouteilles, étiquettes, cartons…) sur place. On à un stock de 80 m2 à carpentras,
ça veut dire qu’a chaque fois que j’ai besoin de quelque chose je dois prendre le camion ce qui n’est pas très pratique. Pour être tranquille il nous faudrait 300 m2.
0,01mm 0,03 pt R=133 V=133 B=133 Stylo 3
0,15mm 0,28 pt R=106 V=106 B=106 Stylo 81
0,1mm 0,28 pt R=0 V=0 B=0 Stylo 153
60
ENTRETIENS
Entretien au brewpub l’Hopulus
R : Merci de me recevoir dans ton établissement, pourrais-tu te présenter, présenter l’Hopulus, ce que c’est, ce que ça représente et la démarche qu’il y a derrière ?
JP : Oui, bien sûr. Le point fondamental de l’Hopulus, c’est à dire du brewpub, c’est l’interactivité fabricant du client, du consommateur. Ça a toujours été un fantasme pour moi de pouvoir fabriquer de la bière mais aussi de la vendre sur place, puisque le contact avec le client et partager sa passion c’est vachement plus plaisant dans le contexte brewpub que dans le contexte -ça c’est personneld’une brasserie bouteille ou d’une brasserie fût où là, à part en faisant des festivals, des concours ou des expositions tu rencontres pas trop les consommateurs. Après ce genre de brasserie ont leurs retours sur les ventes et l’appréciation de leur bière sur les réseaux mais pouvoir échanger en direct c’est un valeur ajoutée énorme et je pense que dans l’autre sens -pour le client- aussi, d’avoir le fabricant, quel qu’il soit, quelle que soit sa personnalité, c’est toujours un plus de pouvoir échanger sur le produit en direct.
R : Quel est ton parcours qui t’as amené au brewpub ?
JP : Je suis arrivé dans la restauration mais finalement sans y être formé puisque mon cursus c’est d’abord celui d’un scientifique, tourné vers l’agroalimentaire - j’ai un diplôme d’ingénieur en industrie agroalimentaire. Paradoxalement je voulais pas travailler en industrie parce que dans ce contexte on est loin du produit, on cherche à optimiser, c’est très bien, c’est intéressant , il y à toute une gestion une logistique de production qu’on cherche à améliorer au quotidien, mais on est pas au contact avec le produit et encore moins avec le client. J’ai donc voulu acquérir ces bases là mais pour après l’intégrer à un contexte et un concept artisanal.
R : En parlant de la partie artisanale, pour toi, qu’est ce qui est le plus important dans la confection d’une bière ? Sur quel paramètre aimes-tu jouer ?
JP : L’idée et ce qui -tant mieuxcorrespond à la demande et au marché c’est d’avoir justement des recettes tournantes et de s’amuser
en continu à créer des nouvelles choses ou à essayer des nouvelles choses du moins. Finalement mon bagage de théorie dans mon cursus d’ingénieur il m’a donné ce confort là, ce savoirfaire pour avoir un peu de recul et aujourd’hui j’ai de petits outils, ce sont des brassins de 500 litres, mais qui me permettent de faire ce jeu avec les clients.
R : Est ce que tu penses que cela fonctionnerait si tu étais en dehors de Montpellier ou sur une ville plus petite ?
JP : Non, l’emplacement il est crucial. Pour que les gens viennent sur place il faut quand même être bien situé, il faut bien regardé ça et ça reste le point principal, avant même ce que tu vas pouvoir vendre à proposer autour du produit. L’emplacement c’est le truc n°1
61
R : Mettons que tu veuilles aller dans un endroit où il y à moins de monde, peut être que la mise en bouteille ou l’élargissement de l’activité sont cruciales pour
maintenir un projet de cette envergure et de cette nature ?
JP : Oui bien sûr, ça permet au projet d’être plus viable financièrement mais ça permet aussi dans un même temps de communiquer finalement car diffuser son produit c’est communiquer, le faire connaître ou le vendre à des gens qui vont eux même le faire connaître. Ils vont le partager et c’est ça qui est bien. La bière on peut la boire seul mais la plupart du temps c’est une consommation qui se fait dans un lieu social : entre amis, en famille, entre collègues … Après oui on peut avoir un projet de consolation sur place qui est viable même si on est pas dans une grande ville, même si on est pas dans un quartier central mais il faut quand même bien analyser les flux les possibilité parce que aujourd’hui ça reste compliqué avec l’alcool en France, avec la réglementation, les gens font attention à la réglementation pour aussi leur santé.
R : Au niveau des ingrédients que tu utilises, houblons, levures,
malt … quelle importance tu y accordes et quelle est la plus value que tu aimerais donner à tes bières ?
JP : Déjà la qualité des matières premières est importante, on peut pas faire du bon avec du mauvais. Avec le recul que j’avais -parce que j’ai travaillé 8 ans dans un bon pub à Paris- j’avais pu essayer différents fournisseurs et j’ai pu amener à l’Hopulus ce bagage de potentiel de matière qui m’offre un large choix et me permet de varier les recettes au quotidien.
R : Au niveau du houblon que tu utilises, quelle quantité utilises tu et est-ce toujours le même ?
JP : J’aime changer et il faut changer puisque l’interêt du brewpub c’est justement d’avoir cette plaque tournante. On fonctionne en ardoise d’ailleurs, on ne fait pas de carte parce que l’interêt c’est de changer les recettes. Il faut quand même donner des repères aux clients et quand on voit qu’ils aiment bien des produits il faut quand même les remettre de temps en temps pour avoir des produits « phares » . Donc
pour répondre à ta question sur les houblons -mais c’est valable pour les malts et autres, il faut avoir des fournisseurs fixes mais il faut chercher des fois des produits que moi-même je ne connais pas. C’est ça qui est rigolo, c’est que j’essaye et j’essaye avec les clients.
R : Selon toi est ce que l’apport d’une eau de source locale est un plus dans le brassage ?
JP : Alors c’est sûr que l’eau de ville est beaucoup plus dure, à Montpellier qui plus est puisqu’on a un calcaire et une salinité qui sont très forts et ça se ressent sur le produit finit : on a une bière plutôt dure. il y a des avantages aussi, pour la fermentation, les apports pour la levure et sont cycle de vie et aussi pour la stabilité physique de la bière puisque finalement une eau de ville c’est quand même bien. Après une eau de source ça amène une douceur, une fraîcheur, une légèreté qui peut aussi être appréciable dans un produit où ont a déjà beaucoup de matière puisque artisanal donc les deux sont bons après c’est une question de possibilité. Quand on est en ville on à pas d’autre choix que
62 ENTRETIENS
de se fournir avec l’eau de la ville. Si j’étais à proximité d’une eau de source, je la privilégierai parce que, indépendamment de la physique -tant pis on aura une tenue de mousse un peu moins bonne, une physique moins stable - mais au moins, pour l’éthique et l’interêt du projet global, oui, travailler avec une eau de source locale c’est quand même beaucoup plus cohérent quand on s’installe en campagne.
R : Avec une eau un peu acide quel type de bière est ce que ça te donnerait ?
JP : Sur le sujet du pH de toute les manière il faut le corriger et là on est contraint au processus de la bière et aux besoins des enzymes dans un premier temps, mais aussi des levures dans un second temps. Donc sur le pH il n’y a pas de secret il faut l’ajuster quoi qu’il arrive. Que l’on parte d’une eau de ville où d’une eau de source on est obligé de l’ajuster. Par contre encore une fois la valeur ajouté serait l’apport en ions. Mais les eaux de sources sont variées aussi, il faudrait demander une analyse de l’eau au réseau.
R : Aimerais tu travailler avec ta propre levure ?
JP : C’est un fantasme ça. Évidement. Comme tout brasseur je pense, puisqu’on a accès de toute façon aujourd’hui, avec l’offre qui s’est intensifié avec le marché artisanal, à plein de souches de levures mais ceci dit ça reste un fantasme de pouvoir développer sa souche avec ses co-produits qu’on va rechercher, ses arômes secondaires aussi qu’on va vouloir développer pour créer son identité. Après on a déjà d’autre levier, par l’eau comme on l’a dit mais les malts et les houblons et tous les additifs possible qui sont autorisés dans la bière comme les fruits et les épices… Il y a plein de leviers mais celui de la levure il reste très intéressant.
R : Comment vois-tu ton bar ou ta brasserie idéale ? L’Hopulus étant déjà un bar très bien mais comment, si tu le voulais, l’améliorerais tu ? Qu’ajouterais-tu ou modifierais-tu ?
JP : Je vais peut être décevoir sur ma réponse parce que moi mais ambitions elles sont modestes et j’ai jamais eu envie d’avoir une popularité énorme ou d’aller je ne
sais quelle récompense à grande échelle. Mon objectif à toujours été d’être proche du produit et proche du client donc finalement l’Hopulus ça me va très, très bien. Même si il y a des possibilités, on y réfléchi avec mon associé de développer un petit peu, là en l’état des choses ça me convient parfaitement de vivre ce quotidien assez simple finalement, de partager uniquement les recettes sur place.
R : En terme d’infrastructure tu n’aurais donc pas voulus plus ?
63
JP : Le local aurait permit plus de potentiel de production, et notamment aussi la possibilité de mettre en bouteille ou en fût on y aurait réfléchit mais ce n’est vraiment pas ce qui m’intéresse à la base. Justement l’interêt du brewpub c’est de se passer des étapes qui moi me plaisent moins c’est à dire, la mise en bouteille et la mise en bouteille et la mise en marché qui demandent des compétences de commercial que je n’ai pas et que je n’ai même pas spécialement envie d’avoir. Moi je suis fabricant, c’est déjà bien et je fais ce que je sais faire. Je crois qu’on aime bien aussi ce bar pour
64
ça, parce que c’est simple, on cherche pas à briller, on cherche pas à se faire connaître au-delà de la ville et encore moins à l’échelle du pays, on reste une petite entité, un bar de quartier avec une clientèle en grande partie de clients fixes qui viennent et reviennent. Ça serait paradoxale d’essayer de développer la bouteille, les fûts à grande échelle. Changer cette dimension peut être que financièrement ça serait intéressant, peut être que commercialement ça serait une expérience positive mais l’expérience sur place y perdait de son charme et de son authenticité.
R : Merci beaucoup pour tes réponses et ton temps.
0,01mm 0,03 pt 33 33 33 0,10mm 0,03 pt 0 0 0 0,10mm 0,28 pt 0 0 0 0,01mm 0,03 pt 33 33 33 0,10mm 0,03 pt 0 0 0 0,01mm R=133 V 0,10mm 0,28 pt 0 0 0 0,01mm 0,03 pt 33 33 33 0,10mm 0,03 pt 0 0 0 0,01mm 0,03 pt R=133 V=133 B=133 0,10mm 0,28 pt 0 0 0 0,01mm 0,03 pt 33 33 33 0,10mm 0,03 pt 0 0 0 0,01mm 0,03 pt R=133 V=133 B=133 0,10mm 0,28 pt 0 0 0 0,01mm 0,03 pt 33 33 33 0,10mm 0,03 pt 0 0 0 0,01mm 0,03 pt R=133 V=133 B=133
0,15mm 0,28 pt R=106 V=106 B=106 0,10mm 0,28 pt 0 0 0
ENTRETIENS
Entretien avec Julien Barousse producteur de houblon
R : Julien, Bonjour et merci de bien vouloir m’accorder cet entretien. Est ce que vous pourriez vous présenter et présenter votre exploitation.
J : Alors je cultive du houblon bio sur deux hectares à côté de St-Gaudens à une heure au sud de Toulouse. Deux hectares qui représentent à peu près 6000 plans de houblons sur 36 rangs de 185 m et une dizaine de variété. Le houblon ça pousse sur des ficelles qui sont soutenues par des structures de 6 mètres de haut. J’ai démarré mon activité début 2020, j’entame ma troisième saison, je suis donc encore jeune novice de la culture du houblon.
R : Pour les structures tutrices on est à 6 mètres systématiquement ?
J : Il n’y a pas vraiment de règle en fait, je n’ai pas assez de retour bibliographique et la culture du houblon en France est assez minoritaire : 500 hectares pour toutes la France alors qu’a titre de comparaison, en Haute-Garonne il y a 600 hectares de verger. C’est donc réellement peu et traditionnellement on cultive sur des structures plutôt de huit mètres. En Alsace ils ont
des variétés qui montent très haut, souvent sur 8 mètres et aux États-Unis ils sont plutôt sur des structure de 6 mètres il me semble. Je suis partis sur de poteaux de 6 mètres parce que je ne cultive pas les variétés alsaciennes qui montent très haut. Cette plantation sur ficelle est faite pour que la plante monte très haut et que surtout elle fasse une floraison assez importante. Dans tout les cas c’est une plante qui grimpe, si la structure avais été plus petite (3 ou 4 mètres), le houblon aurait voulu continuer à pousser et il serait aller à l’horizontale même si il peut pas vraiment puisqu’il serait retombé et on aurait perdu de zone qui aurait pu être en fleur.
R : En termes de champs, quels sont les dimensions entre les rangé pour que le tracteur puisse passé notamment.
J : D’un point de vue architectural c’est très intéressant. En fait il n’y à pas de règle dans les structures. Moi, ma structure est atypique en France, c’est une structure en IPN avec un rang de houblon sous chaque rang de poteaux et j’ai deux rang entre chaque rangée de poteaux. C’est une
structure avec ode câble verticaux qui passent au sommet de chaque poteau. Les efforts sont repris des quatre côté avec des ancres et des câbles contrairement aux vignes ou c’est palissé et c’est ancres qui prennent sur le rang seulement. Moi donc c’est les quatre côtés mais en Alsace ils ont des structures haubanées comme des ponts. Ils ont des poteaux plus haut que les câbles horizontaux qui soutiennent les ficelles et ça fait un peut comme le pont de San-Francisco, il y a des câbles qui reprennent les efforts depuis le sommet de poteaux vers les autres câbles pour aider à soutenir. Ce système de haubanage leur permet d’augmenter les distances entre les poteaux et ils peuvent avoir trois ou quatre rangs de houblons entre les rangs de poteaux, ça permet d’avoir des rangs avec moins de structures verticales, ce qui est plus pratique pour travailler. Il y a vraiment des formes différentes de houblonnières, y’à les flamands, les alsaciens, les allemands … Après ça reste en général un champs rectangulaire avec de poteaux penchés sur les quatre côtés et des ancres qui travaillent sur les quatre côtés.
65
R : Au niveau des installations nécessaires à la récolte, qu’est ce qui est important ? Un local phyto, des machines ?
J : Pour la récolte j’ai un hangar agricole classique, pas de normes sanitaires particulières parce qu’on est sur des produits agricoles comme pour le maïs où on ne va pas se préoccuper de normes de propreté ou d’hygiène particulières. J’utilise un système de récolte artisanal qui n’est pas vraiment le système de récolte traditionnelle. Il s’agit donc d’une remorque avec un tracteur avec des gens dans la remorques qui tirent les lianes avec des crochets métalliques pour les cordes cassent en hauteur mais habituellement dans les houblonnières traditionnelles d’Alsace, ils ont un tracteur avec une remorque dont l’essieu peu bouger et ils peuvent donc incliner la remorque pour qu’elle roule sous le rang de houblon et que eux roulent sur l’inter-rang. La remorque est donc en décalage par rapport au tracteur grâce au fait que l’essieu à l’arrière, peut tourner. Ils ont un bras arracheur
qui est une sorte de rampe - fixée sur le côté du tracteur - qui va couper la liane de houblon en bas et la bloque. Comme la liane est bloquée et le tracteur continu d’avancer, elle finit par casser en haut du câble et tomber dans la remorque sui se situe sous le rang de houblon. Avec ce principe il n’y a qu’une personne qui travaille et moi avec mon système il faut trois personnes qui travaillent.
R : Et pour ce qui est de la récolte de la fleur est-ce que cela se fait manuellement ?
J : Non, on a ce qu’on appelle une cueilleuse trieuse, dans laquelle on fait passer lianes par lianes le houblon avec la ficelle. De là ça va séparer les fleurs et les feuilles de la liane, puis par un système de soufflerie et par gravité les feuilles et la fleur vont être séparer. C’est donc la première étape pour récupérer la fleur de cette liane, ensuite on à la partie séchage autrement ce serait trop humide pour être stocké. Chez moi on fais sécher le houblon dans un séchoir verticale qui est alsacien sur trois niveau mais il y a des séchoirs horizontaux autoconstruits qui existent ou même des séchoirs à tapis avec une ventilation
continue un peu plus sophistiqués.
R : Une fois le houblon séché, y’a t’il besoin d’observer des conditions de stockage particulières ?
J : Maintenant les brasseurs n’aiment pas trop travailler avec des fleurs séchées entières, ils demandent d’avoir un conditionnement sous forme de granulés qui sont des fleurs broyées et compressées comme des pellets de bois. Une fois passé dans la machine qui va « tresser » ces pellets on utilise une cloche sous vide pour faire des paquets de 5kg de houblons avant de les stocker en chambre froides entre 0° et 5°.
R : Pour le houblon vous avez beaucoup de besoin phytosanitaires ?
J : Sur cette partie effectivement, le houblon comme la vigne est plutôt sujet au mildiou il faut donc faire des traitements assez fréquents. Pas mal de cuivre en bio du coup. Après il y a les problèmes de pucerons où ont fait aussi pas mal de traitements, les problèmes de champignons et les problèmes d’enherbement pour ce qui ont de l’enherbement dans la
66
ENTRETIENS
houblonnière qui nécessite là une gestion mécanique.
R : Est ce que le houblon ça marche bien ?
J : Alors moi c’est un peu tôt pour dire. Ça a été assez chaotique mes deux premières années, là je finis mon installation cet hiver. Ça sera donc cette année ma première vraie saison, l’année dernière j’ai très peu récolté, j’ai pas fait les choses au bon moment et dans l’ordre ça a donc été un peu catastrophique mais ça m’a permis de voir le cycle complet de production. Je pourrais donc dire cette année si « ça marche » ou pas. Je sais que mes collègue qui se sont installés avant moi ça a l’air de bien marché en continu mais ici je suis seul dans le sud-ouest dans la région Occitanie. C’est une terre argileuse qui est pas trop propice au houblon donc c’est encore un peu pari mais le houblon est une plante assez résistante et vivace donc je ne me fais pas trop de soucis. Cette culture nécessite un endroit où il n’y a pas trop de vent pour éviter l’arrachement des hautes structures et la dégradation du feuillage. Et il faut aussi pas mal d’eau , le houblon
0,15mm 0,28 pt
R=106 V=106 B=106
Stylo 81
c’est une plante qui a des racines profondes mais qui monte à 6 mètres en quelques mois et qui a un gros feuillage et a donc besoin d’eau en quantité pour fonctionner.
R : Merci beaucoup pour toutes ces réponses qui vont beaucoup m’aider dans la rédaction de ma plaquette.
0,1mm 0,28 pt R=0 V=0 B=0
Stylo 153
R=133 0,10 R=10
0,10mm 0,28 pt R=0 V=0 B=0 Stylo 153
À 0,01
67
BIBLIOGRAPHIE
Livres
1. ALLAIN,C. L’Aubrac par monts et par burons. NPL, 2007. ISBN 978-2-354-14-013-7
2. KAYSER-BRILL,N. Bluffants breuvages. NOURITURFU, 2020. ISBN 978-2-490698-37-0
Publications académiques et revues Sites internets
3. DA FONSÉCA,J,L. Villes et villages de Lozère, Protection du paysage bâti. ENSAM 1981
4. ISSELMANE,K. MONTZAMIR,S. PRIAM,JM. Architectures industrielles en Gévaudan et Cévennes. ENSACF, 1993
5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Lozère_%28département%29
6. https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/densite-de-population
7. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aubrac
8. https://fr.wikipedia.org/wiki/Margeride
9. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourgs_sur_Colagne
10. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chirac_%28Lozère%29
11. https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=DEP-48
12. https://www.bourgssurcolagne.fr
13. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA48901262
14. http://lespritdulot.org/industries-anciennesxnolinkx/brasseries-boissons-lozere/
15. https://www.hopenhoublon.fr
Conférences
16. BASCH,N. Le réemploi et le recyclage des matériaux dans la ville. Sorbonne. octobre.2018. https://www.youtube.com/watch?v=G1Ju-5f3NQg
17. SYLLA,J-H. Pour le réemploie des matériaux dans la construction. Clermont-Ferrand. 2022 https://www.youtube.com/watch?v=KT5kLifoxD8
68
69