Réflexion de pensée sur l’escalade et la verticalité

Rémi FLORENT

DNMADE2 Réflexion de pensée sur l’escalade et la verticalité :

L’escalade est un sport qui permet de conquérir un espace inaccessible pour l’humain dans son quotidien.

Cette pratique sportive permet à l’humain de quitter le sol et d’entrer dans l’espace du ciel, de la verticalité et de la hauteur. Ce sport est directement lié à un espace défini et hostile que l’humain tente de pénétrer.

Il en découle plein de questionnements et de méthodes quant à son appropriation par l’humain, et ce depuis toujours. Dans ce mémoire, je vais remettre en question la spatialité dans le monde de l’escalade et de ce qu’elle induit.

Pour ce faire, je vais traiter des nombreuses facettes induites par l’espace que l’escalade conquiert.

Afin de commencer mon argumentaire, je traiterai de la verticalité dans plusieurs domaines comme l’architecture, la technologie, la religion, les symboles de pouvoir, et enfin le sport.

La première notion induit de nombreuses questions : que représente la verticalité pour l’humain ?

Quelles en sont les représentations érigées par l’humain ? Comment l’humain s’approprie-t-il cette notion afin de la conquérir ?

Cette recherche de la verticalité induit indéniablement des risques, nous verrons donc les dangers présents lors de la conquête de la verticalité dans l’escalade. Nous verrons ensuite les phobies et les peurs que ces différents dangers provoquent chez certains humains. Il sera question de traiter de l’acrophobie, appeler à tort le vertige ainsi que de l’influence de l’escalade sur celle-ci. Et de comment l’escalade nous permet de contrôler nos émotions et nos peurs.

Nous ferons un parallèle rapide sur la psychiatrie et notamment les bienfaits de l’escalade dans le traitement des troubles mentaux et dans le renforcement de la psychologie en général.

Et finalement, nous verrons la dimension physique de l’escalade. Ainsi que la manière dont notre corps est sollicité en fonction des différents types de murs d’escalade et des bienfaits physiques de ce sport sur notre corps. Ainsi que de la possible utilisation de ce sport dans la rééducation.

L’humain est par définition voué à vivre sur le sol. En tant qu’être humain, nous vivons sur un plan en « 2D ». En effet, l’Homme est un animal terrestre, qui vit sur un seul et même plan, dans lequel il peut seulement se déplacer de gauche à droite, devant et derrière. L’Homme est donc un animal qui vit sur un seul plan, contrairement à d’autres, comme l’oiseau, qui lui vit dans un espace en 3 dimensions que l’on appelle le ciel. En effet, les oiseaux et les insectes peuvent eux se déplacer dans la hauteur et donc dans toutes les directions gauche, droite, devant, derrière, haut et bas. C’est également le cas pour les animaux fouisseurs qui eux peuvent également se déplacer sur 3 dimensions, mais cette fois-ci sous le sol, c’est-à-dire dans la profondeur. L’escalade et l’alpinisme en général sont dans ce sens une discipline extraordinaire pour l’humain étant donné que ces pratiques sportives sont le seul et unique moyen pour l’humain de se rendre dans l’espace du ciel de façon naturelle et de ses propres moyens physiques. De par la pratique de l’escalade, l’humain entre dans la hauteur du monde, ce qui lui permet d’obtenir un nouveau point de vue sur le monde qu’il connaît. L’escalade lui permet de découvrir de nouvelles choses et de nouvelles façons de voir le monde qui l’entoure par ses propres moyens.

L’humain possède d’autres moyens d’entrer dans la verticalité et la hauteur du monde. En effet, il peut momentanément se déplacer dans la verticalité grâce à de nombreux moyens de transport plus ou moins physiques et plus ou moins technologiques et techniques comme le parachute, les aérodynes,

les aéronefs et les fusées. Ces moyens de transport ne permettent cependant que le passage de l’être humain dans le ciel, et ils nécessitent d’importants moyens techniques et technologiques pour y parvenir. Malgré tout, ces moyens de transport aérien démontrent la volonté de l’Homme de conquérir la verticalité et notamment la fusée qui elle, a pour seul et unique but la conquête de la verticalité globale et de ce qui s’en suit, c’est-à-dire l’espace.

Une autre forme de développement technique et technologique engendré par l’homme afin d’appréhender la verticalité fut l’architecture. Cette forme d’art possède la particularité de permettre à l’homme cette fois-ci d’intégrer de façon durable, dans le temps, la verticalité. La hauteur fut rapidement un facteur majeur au cœur de l’architecture, en effet pour différentes raisons, les civilisations anciennes ont cherché à construire toujours plus haut ou d’un point toujours plus en hauteur. On peut lister différentes raisons : par exemple au Moyen Âge l’utilisation de la motte castrale était très courante afin d’élever le niveau du sol avant d’y construire un château, cela permettait de renforcer la défense du château qui avait régulièrement des fossés entourant la motte et des palissades ce qui engendrait une plus grande difficulté pour les assaillants de prendre les lieux.

De plus, nous avions l’utilisation de tour de guet qui permettait encore une fois en s’élevant d’obtenir une meilleure visibilité des alentours et donc de garantir une meilleure défense. La hauteur était donc au cœur des stratégies militaires. D’ailleurs, c’est encore actuellement le cas à notre ère, les pays s’espionnent en utilisant des satellites ou des ballons métrologiques ou bien encore des drones. La hauteur a toujours été et restera toujours un facteur très important au niveau militaire. Et cela est dû au fait que l’Homme ne puisse pas facilement accéder à cette hauteur. Celui qui arrive donc le plus à apprivoiser la verticalité obtient forcément un avantage sur son ennemi. On a également comme exemple de hauteur dans l’architecture ancienne, les pyramides qui elles aussi étaient construites le plus haut possible dans un but religieux afin de se rapprocher le plus possible du ciel qui était considéré comme divin et comme un lien entre le monde terrestre et l’au-delà. Nous reparlerons par la suite de la dimension religieuse dans la verticalité. Mais pour l’instant, j’aimerais faire le lien avec l’architecture actuelle. En effet, ce n’est pas seulement dans l’architecture ancienne que la verticalité est importante. À notre ère, nous n’avons plus d’intérêt à construire des architectures hautes pour nous défendre étant donné que nous possédons des moyens technologiques d’atteindre des hauteurs beaucoup plus importantes et de façon très aisée (technologie dont nous avons parlé en amont).

Maintenant, nous allons voir une facette qui est aussi bien présente dans le passé que de nos jours et dont je n’ai pas encore parlé, cette facette de l’architecture de la hauteur est le pouvoir politique et économique que celle-ci induit. En effet encore actuellement et à toutes les époques la hauteur a toujours été synonyme de pouvoir et de richesse. À notre ère on retrouve comme symbole absolu de cette démonstration le Burj Khalifa qui en 2008 est devenu la plus haute structure humaine jamais construite. Cette tour atteint 828 mètres au niveau de son point le plus haut. Cette construction est une démonstration de richesse et de puissance pure et dure, en effet elle aura coûté 1,5 milliard de dollars. On retrouve cette facette de pouvoir et de richesse associée à la hauteur également dans l’architecture romaine avec les colonnes triomphales et commémoratives. En effet, ces colonnes étaient érigées afin de promouvoir un exploit politique ou en l’honneur d’un personnage important politiquement ou économiquement à l’époque. D’ailleurs, on peut également remarquer que la plupart des sites touristiques les plus connus dans le monde prônent la hauteur et la verticalité. En effet, la tour Eiffel, la tour de Pise, la tour de Tokyo, le Grand Canyon, les chutes du Niagara, le Parthénon, le Taj Mahal… Tous ces monuments sont particulièrement hauts et grands, ce qui fait partie de leur popularité.

Pour résumer, la hauteur et l’architecture sont de pair. La verticalité dans l’architecture est aussi bien synonyme de pouvoir, que de richesse, de connotation religieuse, de stratégies militaires, et elle provoque de façon générale une fascination chez les humains.

Nous allons faire le lien entre la verticalité et la religion et nous développerons les symboles religieux qui représentent ce lien. Nous commencerons en traitant le symbole de la pyramide. Ce symbole est très présent dans le monde religieux et notamment dans la représentation du lien entre la terre et le ciel. La pyramide au temps des Égyptiens était un symbole d’immortalité pour la dépouille du Pharaon qu’elle abrite, c’est aussi un symbole solaire. En effet, les premières pyramides ne représentaient pas encore parfaitement l’idée de la descente des rayons du soleil sur la terre, mais elles deviendront, par la suite, un symbole clair de la descente du soleil sur la terre, notamment grâce à leurs surfaces lisses et blanches qui renvoyaient la lumière du soleil. La forme de la pyramide en elle-même était un symbole d’ascension de par sa hauteur et sa pointe dirigée vers le ciel. La pyramide servait de lien direct entre le ciel et la terre et l’on peut le voir notamment dans la pyramide de Djoser dans laquelle nous avons retrouvé un gigantesque escalier dirigé vers le haut de la pyramide et provenant de la salle contenant la dépouille du Pharaon. Cet escalier et la pyramide en elle-même serviraient de passerelle entre la terre ou gis, la dépouille du Pharaon et le royaume du dieu-soleil. La pyramide fut une représentation qui perdura dans le temps et dans l’espace étant donné que cette représentation architecturale sera retrouvée dans les quatre coins du monde. En effet, on retrouve des pyramides érigées comme des lieux de culte chez les Étrusques, les Mexicains, les Indiens et les Thaïlandais.

Cette forme géométrique aura une place importante dans l’architecture religieuse et dans la symbolique religieuse également. Nous parlerons maintenant des Ziggourats, ce sont des édifices religieux mésopotamiens constitués d’un empilement de plusieurs terrasses hautes supportant un temple à leur sommet. Étymologiquement le mot ziggourat pourrait être traduit par « la très haute ».

Ce type d’édifice recherche de nouveau la hauteur et la verticalité tout comme les pyramides. La raison de cette recherche de la hauteur fait l’objet de plusieurs spéculations. La première spéculation serait fonctionnelle : cet édifice permettrait de se mettre à l’abri de la chaleur et des moustiques. On retrouve également la théorie de l’utilisation des Ziggourats afin de permettre l’observation du Ciel, par des « astronomes » qui au temps mésopotamien étaient des prêtres. Ce qui nous permet de faire le lien avec la religion : les Ziggourats pourraient être des constructions funéraires tout comme les pyramides égyptiennes, ou bien un symbole du cosmos ou de la terre en miniature, ou encore la représentation d’un trône divin. La piste de l’édifice religieux est renforcée par plusieurs choses : tout d’abord les Ziggourats sont situées dans un espace sacré, elles sont dédiées à une divinité, et elles portent un nom cérémonial en sumérien comme les autres temples mésopotamiens, débutant par le terme É, signifiant « maison », car un temple était considéré comme étant la résidence d'une divinité à cette époque. L’interprétation de la Ziggourat en tant que temple est donc admise et cette recherche de la verticalité et de la hauteur servirait à permettre à la divinité de descendre rejoindre son temple.

Dans cette interprétation on permet à la divinité de descendre sur terre, contrairement à la pyramide qui elle permet de faire monter l’homme une fois mort vers la divinité. Dans les deux cas, on peut voir que dans la religion la verticalité notamment dans l’architecture religieuse est un symbole de passerelle entre le monde terrestre et humain et celui de la divinité.

On retrouve la verticalité dans la religion en dehors de l’architecture religieuse, en effet on retrouve la verticalité notamment dans les symboles religieux avec la croix qui représente la crucifixion du Christ et donc l’élévation du corps sur la croix, corps qui se retrouve au-dessus du sol et suspendu à ce symbole. Mais on retrouve la verticalité dans d’autres symboles d’autre religion, comme le symbole de l’Étoile et du croissant qui est largement reconnu comme l’un des symboles de l’Islam ou des pays et

populations musulmanes, bien que cette religion interdise l'usage de symboles pour la désigner. Dans ce symbole l’étoile représente la planète Vénus et la déesse Ishtar, déesse de l’amour et de la guerre et la lune symbolise Sîn le père d’Ishtar et de Shamash (le soleil). L’étoile et la lune sont donc des représentations directes de divinité et de déesse que l’on associe à des astres et au ciel, et donc à la verticalité.

L’Étoile de David, symbole associé au judaïsme, est liée à la verticalité de par sa forme en étoile, mais aussi, car cette étoile est composée de deux triangles, un tourné vers le haut et la hauteur et l’autre tourné vers le bas et la profondeur, les deux domaines que l’homme ne peut pas pénétrer de façon aisée.

Pour en finir avec la religion en général, je dirais que la verticalité est aux cœurs mêmes des croyances de ces religions et notamment dans les espaces divins. Effectivement, pour les religions actuelles (christianisme, judaïsme et l’islam) l’espace censé contenir les divinités et l’espace censé accueillir les défunts, se trouve en hauteur « dans le ciel », ces espaces se situent dans l’au-delà, ils surplombent l’ici-bas. On retrouve également l’espace du mal dans la verticalité, seulement cet espace se trouve cette fois-ci dans la profondeur de notre monde et notamment avec la représentation de l’espace souvent appelé « l’enfer » qui vient s’opposer avec la hauteur de l’espace du bien souvent appelé « paradis ». De plus, les espaces divins en hauteur concernent bien d’autres religions actuelles et passées comme dans la mythologie grecque qui rassemble un ensemble d’histoires et de légendes concernant les dieux, on retrouve le mont Olympe qui serait selon la légende le mont sur lequel les dieux vivaient. Or il s’avère que le mont Olympe est la plus haute montagne de Grèce avec un sommet culminant à 2917 mètres. Le mont Olympe lieu de vie des dieux était donc déjà un lieu situé en hauteur et même sur le point le plus haut en Grèce. Tout ceci revient à prouver que la verticalité et la hauteur possèdent une place importante et prépondérante dans l’ensemble de la religion au sens large.

La verticalité est aussi encrée dans la politique et tout comme pour la religion de nombreuses représentations nous le prouvent. Comme représentation, nous trouvons par exemple la dimension de la hauteur dans la hiérarchie d’une entreprise par exemple. En effet, le parton est représenté au sommet de la hiérarchie et le reste des employés sont répartis dans des sous-catégories, classées de plus en plus basses, en fonction du pouvoir décisionnaire et exécutif que leur emploi leur octroie.

Donc plus nous possédons de pouvoir au sein d’une organisation plus nous sommes élevés dans celle-ci. La hauteur représente donc le pouvoir que l’on possède. Mais cet exemple ne se limite pas aux entreprises. Par exemple, dans un arbre généalogique le plus important est l’ancêtre le plus vieux, car c’est celui-ci à qui nous devons le plus de respect et c’est celui-ci même qui est placé au sommet de l’arbre généalogique. Encore une fois, la personne la plus importante se situe tout en haut de la représentation. On retrouve cela également dans l’expression « être à la tête de quelque chose ».

Lorsque l’on dit que le président est à la tête du pays, cela revient à dire que la personne qui contrôle et possède le pouvoir politique et donc exécutif se situe au niveau de la tête de notre pays. Il se situe donc en haut et contrôle le pays de par le pouvoir qui lui est accordé. D’ailleurs dans cette expression on remarque que l’on associe le pouvoir à la tête, ce qui est assez sensé étant donné que la tête d’un corps est la partie qui réfléchit, traite les informations et prend les décisions. La tête permet de voir, goûter, sentir, entendre, parler, et de décider. C’est elle qui est au plus haut de notre corps et c’est elle qui le dirige, tout comme le président est à la tête du pays ou qu’un patron est à la tête de son entreprise et qu’ils dirigent tous deux l’organisation dont ils sont responsables. On retrouve également la dimension de hauteur dans l’expression « bas peuple » et « la haute ». C’est deux expressions prouvent réellement que la hauteur est associée à la richesse et au pouvoir. Le « bas peuple » désigne l’ensemble des gens au bas de l’échelle sociale, au statut social en dessous de celui des autres classes, en général caractérisées par le manque de richesses et de ressources. Lorsque l’on

est du « bas peuple », on ne possède pas de pouvoir et pas de richesse contrairement à « la haute » qui est un diminutif de la haute société. La haute société désigne une catégorie sociale élevée, réputée éduquée, mais surtout aisée, par opposition aux classes ouvrières et aux paysans. On voit une fois de plus que la hauteur et que la verticalité est présente dans la politique et le classement des populations. D’ailleurs, on parle « d’échelle sociale », où l’on classe par rang de hauteur les personnes. Échelle dont la partie haute est réservée aux personnes dont on estime la richesse et l’importance décisionnaire dans la société assez élevée. De plus, de nombreux film et animation traitent de ce sujet de hauteur associée à la richesse et à l’importance dans une société.

On retrouve régulièrement des œuvres montrant des dystopies ou les villes se retrouvent tellement denses et hautes que les riches vivent en haut des tours immenses qui composent la ville, et ont la possibilité de voir le soleil et de respirer de l’air pur. Contrairement aux pauvres qui eux se retrouvent en bas au niveau du sol, bloqués au bas-fond de la ville où ni lumière ni air frais et pur ne peut descendre. Dans ces œuvres, nous pouvons citer : l’animation nommée « Arcane », le film « Le cinquième élément ». Ces deux œuvres représentent parfaitement ce que j’ai voulu illustrer : les riches vivent en hauteur loin de tout problème et dans des logements spacieux où ils ne manquent de rien et les pauvres vivent en bas dans des logements insalubres et minuscules où les déchets produits par les riches jonchent les rues.

Pour terminer avec le sujet de la verticalité, on peut conclure qu’elle est présente dans notre quotidien et englobe notre société. C’est une notion fondamentale que l’Homme côtoie de jour en jour et qui représente quelque chose de positif dans de nombreux domaines. Il est donc logique que l’être humain veuille conquérir cette verticalité. Et pour en revenir à l’escalade, cette discipline permet d’entrer dans la verticalité de par ces propres moyens, ce qui forcément nous attire et nous donne envie de la pratiquer.

Seulement, voilà, l’escalade induit des risques, étant donné que l’on essaye de conquérir un milieu qui nous est totalement hostile. Pour appuyer ces propos, je peux citer le nombre de morts en escalade durant l’année 2012 qui s’élevait à sept, ce qui reste peu, mais toujours plus que zéro. L’escalade reste un sport dans lequel on rentre dans un espace hostile qui ne pardonne pas et peut donner la mort.

Cependant, cela fait longtemps que l’Homme a appris à dompter ce milieu hostile et à en contrer les risques par le développement de systèmes techniques permettant d’assurer une sécurité face au danger que provoquent l’escalade et sa pratique.

Malgré les inventions techniques permettant la sécurité des usagers pratiquant l’escalade, ce sport reste un sport qui peut provoquer la peur. Entrer dans un espace hostile, même assuré et de façon sécurisé reste toujours apeurant. D'autant plus que l’escalade fait face à une grande phobie appelée « l’acrophobie ». Cette phobie est aussi appelée à tort « le vertige » et elle consiste à avoir la peur du vide. Il s’agit d’une peur irrationnelle par rapport aux dangers réels présents, interprétés par la personne phobique. Cette phobie courante se manifeste lorsqu’une personne se retrouve face au vide ou en hauteur. Elle peut être amplifiée si aucune protection entre le vide et la personne n’est présente.

Cette phobie entraîne plusieurs symptômes : sensation de vertige (illusion de mouvement de ce qui nous entoure ou une sensation de déplacement de soi-même dans l'espace), tremblements, sensation d’être attiré par le vide, impression d’une perte de l’équilibre, ou bien encore des bouffées de chaleur et des potentielles crises d’angoisse. L’escalade de par sa pratique confronte les personnes atteintes de cette phobie à leur peur, mais cela n’est pas forcément négatif. En effet, une des solutions permettant d’apprivoiser cette peur peut être de passer par l’escalade en lui-même. Les personnes souffrant de cette phobie peuvent lors de la pratique de l’escalade apprendre à gérer leurs émotions et leur phobie petit à petit en essayant de dompter étape par étape les blocages psychologiques

engendrés par la phobie. L’escalade possède des bienfaits psychologiques, ce sport permet de combattre l’acrophobie, mais aussi de développer sa compétitivité, sa réflexion et il permet de réduire le stress et de développer sa confiance en soi. Pour appuyer cela, je peux citer un premier extrait d’article : « L’escalade apporte les mêmes bienfaits que toute activité physique. Sur le moment, elle fait produire au grimpeur de l’endorphine, une hormone qui réduit le stress et la tension. L’escalade mobilise également le cerveau et l’esprit. Pour atteindre le sommet, il faut visualiser au moins une partie de son trajet, anticiper la façon d’agripper une prise ou encore comprendre comment répartir son poids entre les différents appuis. Et rester concentré ! ». Je peux également citer cet extrait « De nombreuses études scientifiques ont prouvé que l’activité physique pouvait réduire le stress chez un individu. Cependant, l’activité d’escalade possède un atout supplémentaire. Des études menées à l’université de l’Indiana ont prouvé que les grimpeurs très impliqués dans l’activité peuvent entrer dans un état secondaire. Cet état peut conduire à l’euphorie, et même bloquer la douleur. De plus, lorsque l’activité est pratiquée en extérieur, les avantages se multiplient. Le plein air est connu pour ses effets bénéfiques sur le stress. ». D’après ces extraits d’articles, on peut voir que l’escalade à de nombreux bienfaits sur notre psychologie. De plus, l’escalade est aussi utilisée dans le traitement psychiatrique. Effectivement, de nombreuses études ont montré que l'escalade peut considérablement atténuer les symptômes d'anxiété et de dépression. L'exercice physique, en général, est bon pour améliorer la santé mentale ; il semble cependant que l'escalade soit particulièrement efficace. La gratification immédiate après avoir terminé une ascension et les mesures claires de progrès agissent comme d'énormes facteurs de motivation dans ce sport. Le développement est incroyablement tangible et rapide, ce qui n'est souvent pas le cas pour de nombreux sports et activités. De plus, au-delà de nos frontières, l’escalade thérapeutique semble assez développée en Autriche, notamment pour le traitement des affections psychiques. Dans les cliniques psychiatriques, il n’est pas rare de recueillir le témoignage de soignants qui voient des patients très dépressifs arriver à sortir de leur chambre pour aller grimper. Selon Alexis Zajetz, psychothérapeute et fondateur de l’Institut d’Escalade thérapeutique à Thalgau, ce phénomène s’explique probablement par le fait que « l’escalade n’est pas identifiée comme une thérapie, ils n’ont pas à s’assoir et à parler – ils grimpent, c’est tout. ». Eva-Maria Stelzer, une chercheuse américaine de l’Université d’Arizona et Katharina Luttenberger, une chercheuse allemande de l’université d’Erlangen-Nuremberg se sont d’ailleurs penchées sur la question et ont mis en évidence que la dimension sociale, mentale et physique de la pratique du bloc constituerait une forme de psychothérapie très bénéfique pour traiter la dépression chez les adultes. Le fait de pouvoir adapter la pratique à ses capacités, contrairement à d’autres sports comme le tennis où il faut un certain niveau (au minimum, ne pas rater la balle) pour se faire plaisir, joue certainement sur les mécanismes de gestion de la frustration, tandis que les encouragements des pairs permettent de dépasser les moments de doute et de se lancer dans des blocs nouveaux ou plus difficiles.

L’escalade permet aussi le traitement de problème moteur et physique, de nombreux centres de soin et de rééducation utilisent l’escalade, car cette pratique sportive offre une grande panoplie de mouvements et sollicite énormément de muscles. Cette discipline travaille, la coordination et la précision, ce qui en fait un sport très complet et adapté pour la rééducation de la motricité globale et de la motricité fine.

En lien avec la rééducation dont nous venons de parler, j’aimerais finir en parlant de la dimension physique de l’escalade. En effet, l’escalade possède de très nombreux avantages dans le développement physique. L'escalade fait travailler la plupart des principaux muscles et tendons du corps. Les jambes, les bras, les doigts, les épaules et le torse doivent travailler en étroite coordination les uns avec les autres pour effectuer des manœuvres complexes. De nombreux groupes musculaires

sont engagés en même temps, il en résulte un entraînement complet du corps unique, sans la monotonie et l'ennui qui peut être ressenti dans une salle de sport ordinaire. L’escalade permet aussi d’améliorer considérablement l'équilibre ainsi que la coordination œil-main-pied. L'équilibre est la base de nombreuses techniques d'escalade, car les grimpeurs doivent répartir efficacement leur poids dans de nombreuses positions inhabituelles. Et pour finir, la pratique de l’escalade renforce la flexibilité. Notamment, pour atteindre des prises plus ou moins hautes avec nos pieds, cela nécessite de la souplesse.

On peut catégoriser les surfaces de grimpe à l’escalade en trois groupes. La première serait la paroi classique et verticale qui engage aussi bien souplesse, équilibre et puissance musculaire. Le deuxième type de paroi est appelé de la « dalle », cela désigne les murs dont la surface est comparable à une forte pente. Dans ce genre de mur, on sollicite généralement plus l’équilibre et la souplesse que la puissance musculaire, car nous pouvons nous coller au mur et tenir en équilibre seulement avec des prises de pieds. Et finalement, il existe un dernier type de mur et de paroi que l’on appelle le « dévers » et qui consiste en une paroi inclinée sous forme de toit plus ou moins perpendiculaire au sol. Cette dernière typologie de paroi sollicite cette fois-ci majoritairement la puissance musculaire et le placement.

Et je terminerai en disant que pour ma part c’est dans cette typologie qu’est le dévers que je pense que le grimpeur peut appréhender de façon la plus pure la verticalité et l’espace de la hauteur.

Effectivement, dans le dévers, il n’est pas rare de devoir effectuer ce que l’on appelle un "jeté". Cela consiste tout simplement à se jeter d’une prise à une autre. Lors de ce mouvement, la personne se retrouve donc totalement dans le vide et il perd tout contact avec la surface 2D sur laquelle l’humain est perpétuellement attaché. Une personne en plein "jeté" lâche momentanément la paroi qui le rattache au plan sur lequel l’humain vie pour entrer totalement dans la dimension en 3D du ciel et de la hauteur. Et tout cela grâce à ses propres capacités physiques et sans aucune intervention technologique extérieure.

Pour conclure ce mémoire, je dirais que la verticalité est au cœur même de notre monde. L’humain sera à jamais fasciné par la verticalité et la hauteur, car cet espace ne lui est pas accessible de façon naturelle. De plus, la verticalité représente et incarne énormément de symboles dans notre société et continuera à l’être dans le futur. Cette fascination pour la verticalité et l’espace qu’est la hauteur fait de l’escalade un sport très intéressant et qui fascinera toujours l’humain. De plus, tous les bienfaits qu’apporte ce sport à l’humain fait que celui-ci cherchera toujours à grimper et s’élever physiquement et psychologiquement par la pratique de cette activité sportive. C’est donc pour cela que l’on peut conclure que les salles d’escalades sont des lieux importants dans un quartier et même plus largement à l’échelle d’une ville.

Source : https://planetgrimpe.com/escalade-sur-ordonnance-quand-le-sport-devient-un-outil-therapeutique/ https://blog.mdpi.com/2022/12/30/benefits-climbing/ https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2015-2-page-100.htm https://www.guichetdusavoir.org/question/voir/133578 https://fr.wikipedia.org/wiki/Ziggurat https://fr.wikipedia.org/wiki/Ishtar https://www.bfmtv.com/societe/religions/judaisme-christianisme-islam-a-quoi-ressemble-leur-paradis_AN201911020042.html https://fr.wikipedia.org/wiki/Mont_Olympe https://fr.wikipedia.org/wiki/Arcane_(série_télévisée) https://dystopie.net/cinquieme-element-besson/ https://www.upmm.be/Image/accidentologiedessportsdemontagne.pdf https://www.leblogdusport.fr/quels-sont-les-bienfaits-de-lescalade/ https://www.la-clinique-e-sante.com/blog/phobies/conseils-surmonter-acrophobie#:~:text=sur%20le%20moment-,L %27acrophobie%20c%27est%20quoi%20%3F,au%20vide%20ou%20en%20hauteur. https://mutuelleratp.fr/sante-et-bien-etre/lescalade-un-sport-aux-multiples-facettes/#:~:text=L%27escalade%20apporte %20les%20mêmes,le%20stress%20et%20la%20tension.