NV 47 : Élections : du vote à la mobilisation

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Trimestriel : juillet - août - septembre 2018 - n°47 - Editeur resp. : Olivier Geerkens - Relie-F asbl - Avenue Henri Jaspar 127 - 1060 Bruxelles - N°d'agréation : P201054

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n o i t a s i l i b n o o i t m a s a i l l i à b o e t m o v a l u à d : e ÉÉlelecctitoionns s : du vot

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Plusieurs tendances dans un même mouvement !


Conseil d'Admin istration

OJ

Une publication de

Relie-F asbl Avenue Henri Jaspar 127 1060 Bruxelles Tél.    : 02 513 54 94 Fax    : 02 513 55 95 info@relie-f.be www.relie-f.be Parution trimestrielle 1700 exemplaires Imprimé par  www.impribeau.be Éditeur responsable Olivier Geerkans Ont participé à ce numéro Alice Dehaeseleer Delphine Demanche Clara Estebanez Ana Etxaburu Marc Fanuel Olivier Geerkens Sophie Jacqmin Patrick Jacquemin Olivier Leblanc Déborah Lorenzino Maxime Michiels Marjorie Van Herp Photos : pixabay.com Cover : Pixabay

Arc-en-Ciel Thibaut DE RADIG Asmae UES Coralie HERRY Audrey MATHIEU BAO-Jeunesse Marie LECOCQ Georges NIHOU CEF L Coraline HANSSEN Logan VERHOEVE CHEFF N Jean-Louis VERB RUGGEN COALA Erol TEPELI Olivier GEERKE Coordination-C NS RH Vanessa VERMEIR Ana ETXABURU EN DéFI Jeunes Emeline CORNET Laurent KATZ écolo j Déborah LORENZ Adrien VOLANT INO Empreintes Olivier MARTEN Etienne CLÉDA S FCJMP Hugo ROEGIERS Olivier LEBLAN FEF C Pierre EVRARD Ma xim e MIC Jeunes cdH HIELS Joachim WATHELE Éloïse MOUTEQUIN T Quinoa Laurence ROBIN Séverine DE LAVE LEYE SPJ Irè ne GA RL Yan AN n GABEL DA SVI Cristel LAMERE Victor SCHELLEN UEJB S Pierre DE HANS Nathan AZIZOLLL CU YFU Bruxelles-W TTER LAH OSS allonie Kevin SILBER Rostand TCHUILI EU Darie HOFMAN

Edito

Ça sent la rentrée !

C’est Alice qui me l’a dit au téléphone ce matin. Sur le moment, je n’y ai pas prêté attention mais en y réfléchissant, j’ai humé l’air environnant en me demandant quelle odeur pouvait avoir la rentrée… Pas celle de la lavande de Provence, ni celle des embruns de bord de mer. Pas plus celle d’un poulet rôti ni celle de flyers fraîchement imprimés… (Quoique…) Alors ? Comment Alice a-t-elle construit cette image ? Grâce à une foule de petits détails que je me suis mis à guetter. Ouvrez l’œil, vous aussi, et vous en découvrirez. Dans les rues, le nombre de personnes au teint hâlé a augmenté. Comme si, soudainement, nous avions ensemble accepté l’idée que l’étranger à la peau différente était une richesse plutôt qu’une menace. Dans les magasins, parents et enfants s’attardent ensemble dans certains rayons particulièrement fournis. En tendant l’oreille, vous constaterez qu’ils se parlent et échangent des points de vue en argumentant avec ce qui leur paraît comme primordial. Les prémisses du débat… Les boîtes mail, elles, semblaient s’être abandonnées aux spams et avertissements de Facebook. À présent, les messages des collègues et des pouvoirs subsidiants se font plus nombreux et insistants. Bientôt, ils rythmeront à nouveau nos journées. Nous participerons alors, plus ou moins consciemment, à accélérer ce rythme. Les vacances seront alors bien terminées. Le calendrier m’a également ouvert les yeux en tournant la double page d’été : septembre et octobre s’affichaient devant moi avec une date entourée, le 14 octobre. Des élections qui devraient me permettre d’influencer les politiques communales et provinciales… pour autant que je prenne le temps de prendre position en connaissance de cause.

Imprimé sur du papier certifié FSC

Enfin, un dernier élément m’a confirmé que c’était la rentrée : dans ma boîte aux lettres trônait le Nouvelles Vagues et ses actualités, petites et grandes, qui me le rappelaient avec insistance. J’y trouverai sans aucun doute de bonnes idées pour définir ma position… et aider les jeunes qui m’entourent à construire la leur. Bonne rentrée !

Olivier GEERKENS Président

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« Quand le monde entier est silencieux, une seule voix peut faire la différence. » Malala Yousafzai

Sommaire P4 Les Actus • Asmae asbl : Les rencontres interculturelles, un projet - en images - sur la durée • DéFI Jeunes asbl : Une dizaine de positions cohérentes sur l’environnement et la mobilité • Empreintes asbl : 20 % de voitures en moins aux abords des écoles, c’est possible ! • Coordination-CRH asbl : La Coordo s’agrandit !

P6 Proust Maxime Michiels - Fédération des Étudiant-e-s francophones

P8 Le dossier • Avant de voter : je m’informe • Le 14 octobre : je vote • Et après ? Je me mobilise • Quelques exemples de mobilisations

P17 Focus OJ « FROM LA TERRE… » L’Académie Citoyenne de BAO-J s’offre un festival

P19 Relie-F

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L e s A ctus Des nouvelles des membres de Relie-F Asmae asbl : Les rencontres interculturelles, un projet - en images - sur la durée

DéFI Jeunes asbl : Une dizaine de positions cohérentes sur l’environnement et la mobilité

L’envie de voyager combinée à un projet social, les jeunes en sont de plus en plus friands. Mais pas dans n’importe quelles conditions. Chez Asmae, se rendre chez l’un de nos partenaires en Afrique (Maroc, Togo, Égypte, Sénégal) s’inscrit dans un processus où le jeune sera sensibilisé et conscientisé aux problématiques Nord-Sud, pour finalement s’engager dans une réelle réflexion aux enjeux de développement mais surtout une réflexion sur la rencontre de l’autre puisqu’il s’agit d’une aventure humaine dont on revient certainement changé (et avec des milliers de souvenirs). Découvrez sur notre chaîne Youtube (Asmae asbl) les étapes de décision, de formation et de rencontre interculturelle entreprises par nos jeunes, leurs pensées, leurs témoignages. Contact : martin@asmae.org Clara ESTEBANEZ

Dans le cadre de sa seconde année thématique, DéFI Jeunes s’est penché sur l’environnement et la mobilité afin de faire face aux enjeux de demain. Pendant une année, ces deux thèmes étroitement liés ont été approfondis, discutés, passés au crible à travers diverses activités et rencontres avec des acteurs politiques et experts dans ces domaines. Le samedi 30 juin, une université d’été a clôturé cette riche et passionnante année. À cette occasion, six DéFI jeunes ont présenté une synthèse des travaux menés et des propositions de positionnement ont été soumises à nos membres. Après des débats animés et des amendements déposés, une dizaine de positions a été adoptée. L’ensemble des idées portées et défendues par DéFI Jeunes sont disponibles sur www.defijeunes.be. Déborah LORENZINO

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Les A ct u s Empreintes asbl : 20 % de voitures en moins aux abords des écoles, c’est possible !

Coordination-CRH asbl : La Coordo s’agrandit ! Dans sa démarche d’éducation au développement durable et à la citoyenneté mondiale et planétaire, la Coordination-CRH a engagé Giulietta D’Ugo comme assistante de projets éco-citoyens. Elle aura pour mission d’accompagner les membres dans la mise en place de projets environnementaux et/ou citoyens en réponse à leurs besoins et leurs souhaits : gestion de l’énergie et des déchets, bruit, santé, alimentation durable, responsabilité citoyenne, etc. Elle en assurera le suivi administratif et logistique et s’occupera de la rédaction des demandes de subsides. Elle sera également garante du respect des lois et réglementations en lien avec le tourisme social, l’environnement, l’urbanisme, les marchés publics... Toute l’équipe de la Coordo lui souhaite la bienvenue ! Ana ETXBURU

C’est ce qu’ont démontré 27 écoles primaires de Wallonie et de Bruxelles en participant au défi « Émile, le serpent mobile » du 14 au 25 mai. Durant deux semaines, près de 4000 élèves se sont mobilisés pour se rendre à l’école en utilisant, autant que possible, les modes de transport actifs (marche, vélo, transports en commun, covoiturage). Des comptages avant, pendant et après le défi ont permis de constater des résultats impressionnants dans certaines écoles et une baisse moyenne de 64 % à 46 % de l’usage de la voiture durant le défi ! En cette période de la Semaine de la mobilité, c’est plutôt encourageant. Pour en savoir plus sur les résultats de ce défi : empreintes.be/emile-mai-2018/ Patrick JACQUEMIN

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Proust

Nom : Michiels Prénom : Maxime Organisation : FEF (Fédération des Étudiant-e-s Francophones) Fonction : président

Mon job au quotidien c’est...

Mon héros...

D’être le porte-voix des étudiant-e-s, de faire état de leurs conditions d’étude et de vie auprès des mondes politique et médiatique. Mon job, c’est aussi de beaucoup me prendre la tête pour trouver des solutions, avec mon équipe, aux divers casse-tête qui se posent à la FEF, au quotidien.

Beaucoup de personnes m’ont inspiré dans la vie, des célèbres et des moins connues, difficile de les citer toutes…

Mes traits de caractère... Je suis fonceur, perfectionniste, combatif et plutôt marrant. Si si, je vous jure !

Mon occupation préférée... Regarder des films, écouter de la musique, voyager et pratiquer des sports de combat (d’où le tempérament combatif ?). Je passe énormément de temps à lire de nombreux livres qui parlent de politique, de sociologie, etc. afin de toujours mieux comprendre le monde qui m’entoure.

Ce que j’apprécie le plus dans la vie... Voir des jeunes et des étudiant-e-s s’engager et lutter pour construire un monde meilleur !

Ce que je déteste le plus dans la vie... Constater, chaque matin, que la société dans laquelle je vis est toujours aussi inégalitaire et violente et que, de surcroît, la résolution de cela n’est que rarement une priorité pour le monde politique.

Ce que j’aime écouter comme musique... J’ai commencé à écouter du rock, quand j’étais plus jeune, et je suis passé au rap depuis mon adolescence. J’aime particulièrement cette musique car elle donne la parole à la révolte quotidienne des gens, elle permet à ceux et celles à qui on ne donne pas la parole de la prendre. « Le système est un arbre et le rap est sécateur » - Gaël Faye.

Mon plus grand rêve... C’est de me réveiller, heureux, dans un monde où chaque jeune peut s’émanciper et dont l’égalité entre tou-te-s est un fondement sociétal. 6


Les élections : du vote à la mobilisation

« Si vous pensez que vous êtes trop petit pour changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique dans votre chambre et vous verrez lequel des deux empêche l’autre de dormir » (Dalaï Lama)


Avant de voter : je m’informe Malgré (ou à cause de) l’abondance de flyers et programmes électoraux, pas évident de faire un choix à l’approche des élections. Heureusement, certaines initiatives nous permettent d’y voir plus clair. Zoom sur six d’entre elles… Make Your Own Choice, #NoMoreBlindVotes

Le portail officiel de la Wallonie

Donner accès à l’information pour permettre un vote éclairé et sensé, voilà l’objectif de « Make Yout Own Choice ». Ce site web permet au visiteur de comparer les programmes des candidats. Mis en place par des jeunes pour des jeunes, cet outil est basé sur la bonne volonté des candidats qui doivent venir y inscrire leur programme. Si lors de ses débuts la plateforme était payante pour les candidats, tout y est à présent gratuit. Une initiative à suivre de près…

Sur le site electionslocales.wallonie.be, vous trouverez l’ensemble des informations officielles liées aux élections. Qui peut voter, comment, de quelle manière donner une procuration, comment se rendre au bureau de vote, etc. Vous saurez tout sur les élections du 14 octobre. L’équivalent pour Bruxelles est disponible à l’adresse elections2018.brussels.

QuellePosition.be, le spécialiste Jeunesse

Cette plateforme aide le citoyen à demander l’accès à des informations légalement publiques détenues par les autorités publiques. Concrètement, vous adressez un message et la plateforme le transmet à l’autorité compétente. Vous serez averti de la réponse ou de l’expiration du délai de réponse. Toute réponse est automatiquement publiée sur le site afin d’en faire profiter tout le monde.

Comment ne pas parler de l’initiative de Relie-F dans un dossier consacré aux élections ? QuellePosition.be regroupe les propositions des partis au sujet de 24 thématiques Jeunesse. Prêt de locaux, système APE, inclusion, numérique, environnement… Tout y passe ! L’idéal quand on travaille dans le secteur. www.communales2018.be, les élections en vidéos Lancé par les 12 télévisions locales de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce site a pour but de donner un accès facile à tous les reportages et toutes les émissions liés aux élections. Le visiteur a la possibilité de trier les reportages par code postal. Le top pour trouver toute l’info au même endroit à l’approche des élections locales.

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Transparencia.be, le droit à l’information

Elections.InforJeunes.be : mode d’emploi des élections Infor Jeunes propose une plateforme dans le but de répondre à toute question qu’un jeune peut se poser à l’approche des élections : quand voter ? Pourquoi ? comment ? Pour qui ? Le site propose également une brochure « Je vote : mode d’emploi » ainsi qu’un dossier pédagogique pour aller plus loin.


Le Dossier

Le 14 octobre, je vote La campagne électorale est lancée, l’échéance approche ! Ce 14 octobre 2018 seront renouvelées toutes les assemblées communales et provinciales en Belgique. Pas moins de 589 communes et dix provinces verront de nouvelles recrues s’installer dans les conseils et collèges suite aux élections locales. Comment les élire ? Puis-je voter ? Où dois-je me rendre ? Pour qui voter ? Autant de questions qui méritent qu’on s’y attarde : après tout, les élections locales, ce n’est que tous les six ans !

Est-ce que je peux voter ? Le vote est obligatoire en Belgique, même s’il ne l’est pas pour tout le monde aux mêmes conditions ! Voici comment s’y retrouver.

Élections communales : trois cas de figure

Je suis belge (peu importe si c’est par naissance ou naturalisation) J’ai 18 ans accomplis le jour du vote Je suis domicilié dans une commune belge (c’est-à-dire que j’y habite et que je suis inscrit au registre de sa population)

Je possède la nationalité d’un pays membre de l’Union Européenne Je suis inscrit au registre de population de ma commune ou au registre des étrangers de ma commune au plus tard le 1er août 2018 (année des élections) J’ai 18 ans accomplis le jour du vote Je me suis inscrit sur la liste des électeurs de ma commune

Je possède la nationalité d’un pays hors de l’Union Européenne Je suis inscrit au registre de population de ma commune ou au registre des étrangers de ma commune au plus tard le 1er août 2018 (année des élections) J’ai 18 ans accomplis le jour du vote Je sais prouver que ma résidence principale se situe en Belgique depuis cinq années ininterrompues, et ce dans le cadre d’un séjour légal Je n’ai pas fait l’objet en Belgique d’une condamnation ou d’une décision qui m’exclut des droits électoraux de façon définitive ou le jour des élections J’ai déclaré, lors de ma demande pour voter, que je m’engageais à respecter la Constitution, les lois du peuple belge et la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales

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Élections provinciales : un cas de figure Je suis belge (peu importe si c’est par naissance ou par naturalisation) J’ai 18 ans accomplis le jour du vote Je suis domicilié dans une commune belge (c’est-à-dire que j’y habite et que je suis inscrit au registre de sa population)

Mais au fait, je vais voter pour qui ? Je réponds à toutes les conditions pour participer aux scrutins (ensemble des opérations éléctorales) locaux. Reste donc à savoir pour qui est-ce que je suis appelé à voter. Avant toute chose, il est important de garder en tête que le système politique belge est basé sur trois pouvoirs.

Pouvoir législatif

Pouvoir exécutif

Pouvoir judiciaire

Il vote les textes législatifs (lois, décrets, etc.) et contrôle le pouvoir exécutif. Génériquement, on parle ici du « parlement ».

Il exécute les décisions prises par le pouvoir législatif et peut proposer des textes législatifs au parlement. Génériquement, on parle alors du « gouvernement ».

Il s’occupe de faire respecter les lois, décrets, etc. Il est résolument indépendant des deux autres pouvoirs.

De façon générale, c’est pour le pouvoir législatif (parlement) que nous votons. C’est ensuite ce même pouvoir législatif qui choisit parmi ses élus ceux qui feront partie du pouvoir exécutif (gouvernement). Lorsque nous votons pour les communes, nous élisons donc les membres du conseil communal – soit le parlement de la commune. On les appelle les « conseillers », au nombre de 7 à 55 selon la taille de la commune. Ceux-ci choisissent alors les membres du collège – gouvernement de la commune, qui regroupe les échevins et le bourgmestre.

Côté provinces, le principe est le même ! Ainsi, nous votons pour les membres du conseil provincial, qu’on appelle les conseillers provinciaux et qui peuvent être entre 31 et 56 selon la taille de la province. Ils choisissent alors les membres du gouvernement provincial, appelé « collège », qui sont quatre ou cinq. Petite particularité, le gouverneur de la province, ce qu’on peut considérer comme l’équivalent du bourgmestre pour une commune, est nommé par le gouvernement de la Région concernée, avec approbation du Conseil des Ministres au niveau fédéral.

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Le Dossier Et concrètement, ça se passe comment le vote ? Élections communales et provinciales, ça devient limpide ! Mais concrètement, comment faire pour voter ? Début octobre, soit au moins une quinzaine de jours avant les élections, chaque commune envoie à ses électeurs une convocation. Celle-ci, personnalisée, indique où se rendre et les horaires pendant lesquels les bureaux de vote sont ouverts. Les élections ont toujours lieu un dimanche : cette année, cela tombe donc bien le 14 octobre ! Muni de cette convocation, il faut alors se rendre dans son bureau de vote, en possession de sa carte d’identité (ou d’un document de séjour légal) ; on y reçoit alors deux bulletins de vote, l’un pour les communes et l’autre pour les provinces (ou de cartes magnétiques si le vote se fait de façon électronique). Rendez-vous alors dans l’isoloir ! Là, il est proposé de voter parmi plusieurs listes de candidats, une liste correspondant souvent à un parti politique. On peut alors décider... Soit de voter « tête de liste » : sans choisir un candidat précis, je choisis alors de voter pour la liste dans son ensemble. Soit de voter « tête de liste » et pour des candidats précis : dans ce cas, le choix « tête de liste » ne compte pas. Soit de voter pour un ou plusieurs candidats d’une même liste. Attention cependant à ne pas cocher les noms de candidats de listes différentes (c’est ce qu’on appelle le panachage) ou de raturer le bulletin de vote : dans ces cas, le vote n’est pas validé !

Ensuite ? Il ne reste plus qu’à insérer le bulletin de vote dans l’urne prévue à cet effet et à récupérer la convocation estampillée ! Fini ? Non ! Il s’agit à présent d’attendre les résultats des élections et de savoir qui dirigera ma commune et ma province. Mais ça, c’est une autre histoire !

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Et après ? Je me mobilise ! Les jeux sont faits, les élus sont en place, nous avons donné notre avis en allant voter. À ce stade, on pourrait considérer qu’on a fait tout ce qu’on a pu pour influencer la politique et qu’il faut maintenant laisser faire ceux pour qui on a voté. Pourtant, tout est loin d’être terminé. Nous pouvons à tout moment exercer notre pouvoir citoyen, la commune étant l’échelon de pouvoirs le plus proche des habitants. Si un besoin se fait sentir, si on constate des problèmes, des injustices, des situations qui nécessitent un changement, à nous d’agir. Pour ce faire, nous pouvons, hors cadre électoral, nous mobiliser. Les stratégies d’engagement

La résistance directe : faire CONTRE

Il existe plusieurs manières de se mobiliser et d’espérer changer une situation qui pose problème.

Lorsque nos demandes restent sans réponse et/ou que la situation ne peut être réglée en autonomie, on peut agir en résistance et tenter de bloquer certains processus ou de montrer notre désapprobation.

Le dialogue : faire AVEC Il s’agit de dialoguer avec les destinataires pour trouver un terrain d’entente et des pistes de solution.

Par exemple, il peut s’agir de bloquer un sommet européen ou de détourner de la publicité.

Par exemple, adresser une demande à un bourgmestre, organiser des rencontres et potentiellement des négociations pour modifier la situation qui pose problème.

On fait CONTRE.

On fait AVEC le pouvoir en place.

L’autonomie : faire SANS Lorsque nos demandes ne sont pas entendues et que la situation problématique n’est pas réglée par qui de droit, on peut se mobiliser en autonomie. Il s’agit de faire sans ceux qui devraient faire.

Faire avec, faire sans, faire contre, oui, mais comment ? De nombreuses associations se spécialisent dans la mobilisation et développent différentes méthodes d’action. En effet, se mobiliser, cela demande une certaine préparation, une réflexion préalable et une méthodologie qui optimisera le déroulement de la mobilisation afin que nos buts soient atteints le plus efficacement possible et ce, sans (trop d’)écueils.

Par exemple, c’est le choix des personnes qui hébergent des migrants. On fait SANS.

Voici un exemple de méthodologie à appliquer.

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Le Dossier 1

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Besoin/Injustice

Lorsqu’on est face à un besoin/une injustice, on souhaite atteindre un but ultime, une vision parfaite et souvent inatteignable d’une situation. Il s’agit de fixer une finalité. Notre finalité est à la base de notre action et servira de fil rouge tout au long du processus de mobilisation. C’est sur cette base que nos objectifs pourront être déclinés.

On ne se mobilise pas pour le plaisir. S’engager pour une cause découle d’un besoin, d’une injustice vécue ou observée, d’une situation qui demande à être changée, modifiée, solutionnée ou supprimée.

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Destinataire(s)

Lorsqu’on se mobilise pour une cause, on cherche à atteindre une personne, un groupe, une instance… Ce peut être une instance politique, un groupement particulier, une institution, ou même le grand public. Il est important de définir quel sera notre destinataire car cela permettra de choisir un moyen d’action approprié.

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Objectif(s)

Lorsque la cause est identifiée et la finalité définie, nous avons notre fil rouge. Dès lors, il convient de se fixer des objectifs concrets et opérationnels. À ce stade, mieux vaut ne pas viser trop grand et rester raisonnables car nous devrons être en mesure d’atteindre nos objectifs, même si notre finalité reste hors d’atteinte.

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Moyens d’action

Il existe différents moyens pour atteindre nos objectifs en termes de mobilisation. Sensibilisation, interpellation politique, actions non violentes, désobéissance civile, etc. Ce dossier vous donnera quelques exemples de moyens d’action.

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Finalité

Préparation de l’action

Pour qu’une mobilisation soit couronnée de succès et soit bien vécue par les participants, il faut la préparer dans le détail. Penser à la communication, la logistique, les ressources nécessaires et l’aspect psychologique de l’action. Il faut également penser aux risques et anticiper les obstacles potentiels au bon déroulement de la mobilisation. Certaines organisations se spécialisent dans ce domaine et peuvent apporter une expertise en la matière.

Évaluation

Au terme de la mobilisation, il est important de regarder derrière soi et d’évaluer notre action. Qu’est-ce qui s’est bien ou mal passé ? Qu’est-ce qui a manqué ? Qu’est-ce que nous avons/n’avons pas obtenu, etc.

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Action

C’est le jour J, le moment M, au cœur de l’action. C’est là que notre pouvoir de citoyen s’exerce.

Cela permet de se perfectionner, mais aussi d’envisager des perspectives et de nouveaux objectifs pour approcher notre finalité. À ce stade, même si la mobilisation semble être un échec, il faut pouvoir se réjouir du travail accompli et de l’impact, si petit soit-il, de la mobilisation.

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Quelques exemples de mobilisation Exemple n°1 : la Fédération des Étudiant-e-s Francophone et les fausses universités Le combat de la FEF contre les fausses universités a démarré en 2017. Ces écoles dispensent un enseignement supérieur sans que leurs diplômes ne soient homologués par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Des étudiants se retrouvent donc à payer des sommes astronomiques pour une éducation qui ne délivre pas de titre officiel. En 2013, le décret paysage avait déjà tenté de cadrer ces écoles en leur interdisant de porter le nom « d’université », « haute école » ou encore « école supérieure ». Mais cette mesure n’a pas été suffisante : de nombreux étudiants, surtout étrangers, se lancent toujours dans ce type de cursus sans en connaître les errements.

En été 2017, le président de la FEF, Maxime Mori, tire la sonnette d’alarme et lance une campagne de sensibilisation. Sa proposition ? Établir un cadastre de ces établissements, élargir la liste des termes protégés et procurer une information claire sur le sujet aux ambassades belges. En mars, la FEF parvient à être entendue par la Commission de l’Enseignement supérieur du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et elle a eu gain de cause : en juin dernier, cette même Commission a approuvé à l’unanimité la proposition de décret visant à lutter contre ces fausses universités. Chapeau, la FEF !

Exemple n°2 : la mobilisation jusque dans les locaux des mouvements de Jeunesse ! Héberger chez soi des personnes migrantes pour leur permettre de se reposer et les protéger : un pari fou ? Non, une réalité depuis maintenant un an au parc Maximilien, près de la Gare du Nord à Bruxelles ! Comme de nombreux acteurs de la société civile, les mouvements de Jeunesse ont aussi pris part à cette mobilisation citoyenne, mise en œuvre par la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés, en lançant un appel à leurs unités : des locaux vides ou inoccupés pendant l’été ou les week-ends, un peu d’organisation et l’hébergement se met en place ! Rencontre avec Margaux, ancienne cheffe scoute, dont les locaux seront utilisés fin juillet pour loger dix personnes. Relie-F : Comment est née cette idée de mettre vos locaux à disposition pendant les vacances pour héberger des personnes du parc Maximilien ? Margaux : C’est une amie qui m’a lancée sur cette voie, après avoir elle-même participé à l’organisation d’un hébergement de ce genre dans les locaux d’une université. Elle disait que c’était une chouette expérience ! Après, nos locaux étaient disponibles et on savait que nos fédérations étaient sensibles à la question. Notre commune est petite, et là aussi, on savait que la solidarité citoyenne était déjà bien ancrée et que beaucoup de gens hébergeaient chez eux. Mes chefs d’unité accueillent depuis long-

Source : BX1

temps, moi-même je le fais régulièrement dans ma colocation. Du coup, pourquoi pas ? On a obtenu l’accord de la paroisse à qui appartiennent les locaux et on a lancé la mobilisation. La machine était en route ! Relie-F : Concrètement, quelle est cette machine ? Margaux : Concrètement, nos locaux pourront accueillir une dizaine de personnes, autant la journée que la nuit si elles le désirent. On s’est organisé avec des parents, des anciens chefs, des animateurs, des voisins aussi, pour être présents au maximum et proposer des activités. Par exemple, on a été à la ludothèque de la commune chercher des jeux de société. Les repas aussi se prépareront

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Le Dossier ensemble et d’anciens animateurs ont déjà prévu des veillées. Relie-F : Pourquoi as-tu décidé de te mobiliser de cette façon ? Margaux : De façon générale, je suis sensible aux questions migratoires ; je suis en effet étudiante en droit, et notamment en droits des étrangers. Les événements des mois de mai et de juin ont rendu cette mobilisation toujours plus nécessaire : la mort de la petite Mawda, le refus des pays européens de voir accoster l’Aquarius, les propos récurrents de Théo Francken… Tout cela fait qu’il n’est plus possible de rester les bras croisés, et ce d’autant plus vu les valeurs que l’on défend dans les mouvements de Jeunesse. Relie-F : À ce stade du projet, que retires-tu (déjà) de positif de cette expérience ? Quels sont les obstacles rencontrés jusqu’ici ?

Margaux : Le principal obstacle concerne la publicité qu’on peut faire de ce projet. Va-t-on avoir le soutien de la commune ? Risque-t-on de voir la police débarquer, quand bien même il s’agit d’une propriété privée ? Comment vont réagir les voisins ? L’ambiance actuelle n’est pas forcément rassurante et nous ne voulons pas mettre les personnes logées en danger. La logistique est un peu stressante évidemment, mais on se dit que c’est normal pour une première fois. Mais nous serons vite rodés ! Après, le positif l’emporte déjà sur chaque inquiétude : c’est un projet intergénérationnel, qui rassemble des gens de toute la commune. Le bouche-à-oreille a fonctionné du tonnerre et nous avons du soutien partout, notamment des parents des animés. Du coup, nous n’avons plus qu’une hâte : que les « invités » arrivent !

Exemple n°3 : Kévin se mobilise dans son école pour faire entendre la voix des élèves, en partenariat avec le CEF Kevin était délégué dans son école. Il y avait des tensions avec la direction qui n’était et n’est toujours pas du tout à l’écoute des élèves. Kevin cherchait une façon de se faire entendre. Il a donc cherché à fédérer les délégués de son école et a demandé l’aide du CEF pour tenter de faire entendre la voix des élèves dans son école. Si la mobilisation engendrée n’a pas eu gain de cause, Kévin retire du positif de cette expérience qui a aiguisé son côté « CRACS », pour reprendre ses mots. Kevin : « Cela peut paraître un peu cliché mais au départ, je me suis engagé par envie de faire entendre ma voix, je déteste avoir le sentiment de subir les événements et de ne pouvoir rien n’y faire. La relation unilatérale entre prof et élèves m’a trop longtemps frustré.

Disons que la direction apprécie sa position confortable et voit souvent d’un très mauvais œil qu’on vienne la bousculer. Parler de syndicat des élèves a suffi à leur faire hérisser le poil. Faut croire que l’idée de créer des CRACS ne leur plaît qu’en théorie.

Dans mon école, on a mis en place un mouvement de groupe, tous les délégués ont été mis à contribution pour qu’une section locale du syndicat des élèves puisse voir le jour. Un document reprenant des passages important du CIDE a été signé par tous, de la première secondaire à la rhéto. À rajouter à cela une soixantaine d’inscriptions en moins d’une journée pour marquer le coup !

Une confrontation pas toujours courtoise s’est prolongée jusqu’au cabinet de l’échevine qui, malheureusement, a donné gain de cause à la direction quant à l’acceptation ou non de ce mouvement.

On avait prévu que cela se passe en toute diplomatie mais face aux incessants refus de la direction, on a décidé d’agir quoi qu’ils nous en coûte. Une manière de montrer qu’on est capable de s’organiser par nous-mêmes et de porter un projet concret.

Quand on veut, on peut faire bouger les choses. Ce statut de réceptacle passif qui semble être assigné à l’élève peut être brisé. Il faut avoir le courage de faire entendre d’exprimer ses idées. Au fond, c’est ça, devenir un vrai CRACS. »

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Exemple n°4 : écolo j et la mobilisation environnementale Guillaume Henon, co-président d’écolo j Bruxelles, est actif dans la mobilisation contre le TTIP/CETA. Il répond à nos questions à ce sujet. Relie-F : Pour quelle «cause» es-tu engagé ? Pourquoi est-ce qu’elle te tient à cœur ? Guillaume : Pour les causes environnementales, de décroissance ainsi que de paix. Après c’est un peu de tout, le domaine carcéral m’intéresse pas mal ces derniers temps notamment. En résumé, je lutte contre le système actuel qui prône une croissance absolue Relie-F : Comment as-tu décidé de t’engager concrètement ? Guillaume : En agissant à mon échelle via ma consommation (nourriture/vêtements/...), en agissant de manière plus large en communiquant autour de moi et dans mes cercles sociaux et enfin via des événements de plus grande ampleur pour toucher et ainsi agir au niveau le plus large possible (pétition/manifestation/désobéissance civile/...) Relie-F : Pourquoi as-tu décidé de militer/t’engager de cette façon ?

Relie-F : À quels obstacles t’es-tu heurté ? Guillaume : Aux obstacles sociaux (famille, amis...), l’obstacle de l’État et son mode d’action répressif. Enfin, l’obstacle du temps car l’engagement est chronophage Relie-F : Que retires-tu de positif dans cet engagement jusqu’ici ? Guillaume : De belles rencontres, beaucoup de connaissances dans les domaines pour lesquels je suis engagé, un certain recul par rapport à notre société, un objectif de vie. Relie-F : Souhaites-tu ajouter quelque chose à ce sujet ? Guillaume : Il est grand temps que la sphère politique s’engage car elle se perd à essayer de se conformer et de respecter le jeu de notre société néfaste à l’être humain.

Guillaume : Parce que les 7 milliards que nous sommes ne sont pas heureux à la hauteur de ce qu’ils devraient être. De même, je pense que beaucoup de projets sont effectués sans nous représenter. Le militantisme permet aussi de mettre en lumière certaines zones obscures de notre société, le tout nécessitant moins de monde mais un plus grand engagement de leur part, ce dont je suis adepte. Le déclic m’est venu lors de mes années de secondaires lorsque je me suis retrouvé hors du cadre du système éducatif, celui-ci m’a permis de me rendre compte que bien d’autres problèmes existaient aussi dans de nombreux autres domaines. Je m’engage via ces différents modes d’actions car il s’agit de tous les moyens accessibles à ma portée en respectant mes valeurs (non-violence, etc.)

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Focus O J « FROM LA TERRE… » L’Académie Citoyenne de BAO-J s’offre un festival Que disent les jeunes quand on leur donne la parole ? Que filment les jeunes quand on leur tend la caméra ? De quoi s’inquiètent les jeunes quand ils parlent de prévention ? Que dénoncent les jeunes quand on leur demande de susciter le débat ? C’est tout l’enjeu de FESTIPREV, le festival international du film de prévention, citoyenneté et Jeunesse. BAO-J prend le large : cap sur La Rochelle ! Un festival d’humanité Au départ, pour notre Groupe de Participation des Jeunes, ce n’était qu’un projet comme les autres : s’intéresser à une question d’actualité, réaliser une capsule vidéo de sensibilisation, monter un dossier pédagogique, et envoyer le tout dans nos écoles pour le rendre accessible à d’autres jeunes. C’est comme ça qu’ils fonctionnent depuis maintenant plus de trois ans. Interpellés par la vague des migrants dont les médias ne parlent qu’en termes de problèmes, questionnés par les messages contradictoires invitant à les aider mais poursuivant ceux qui les aident, choqués par la violence des images de presse, ils ont cherché comment rendre un peu de dignité humaine à ces hommes, ces femmes, ces enfants de la migration, ces « étoiles de mer », échouées sur des plages qui ne devraient accueillir que des vacanciers. Que répondre à un jeune qui vous demande comment il peut choisir entre le respect des hommes et le respect des lois ? Pourquoi, dans un pays qui a ratifié la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, emprisonne-t-on les enfants dans des centres fermés ? Le projet est né de cela. Parce qu’on ne pouvait pas laisser ces questions sans réponse. Parce que « pendant que le Titanic des migrants coule, c’est l’humanité tout entière qui sombre ! » Hissez les

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voiles ! Dix-huit nœuds, quatre cents tonneaux, espérons que ça suffira pour atteindre l’objectif : élaborer un projet d’accueil et d’intégration de jeunes migrants. Tiens bon la vague et tiens bon le vent… Un festival d’émotions Un subside « projets jeunes » et six mois de travail plus loin, voilà notre film en boîte. « From la Terre… ». Il ne parle aucune langue pour pouvoir les parler toutes. Il est muet parce qu’on ne donne pas la parole à des migrants. Il est en noir et blanc parce que la migration vous fait perdre vos couleurs pour longtemps. Il a masqué ses personnages parce les migrants n’ont pas d’identité. Et si on inscrivait ce film à un festival international ? Comme ça, pour voir ? Et si ce film, parmi 117 autres, était sélectionné pour l’édition 2018 du festival ? Et si nous étions invités à La Rochelle pour aller le présenter et le défendre, devant un jury jeune d’abord, présentation argumentée suivie d’un débat, devant un jury pro ensuite, et au grand public enfin ? Et si nos directeurs d’école nous autorisaient à nous absenter deux jours pour pouvoir vivre cette expérience unique ? Nous serions même capables de trouver des sponsors privés pour nous aider un


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peu à financer le déplacement. La réalité parfois dépasse la fiction ! Larguez les amarres ! Nos sacs sont plein d’espoir : pas celui de rafler un oscar (on ne se la pète pas à ce point-là), mais celui de participer à un vrai festival, de jouer le jeu en votant aussi pour les films des autres et d’aller voir ce que les jeunes du monde expriment quand on leur donne la parole. Et l’accueil a suscité un raz-demarée d’émotions. Choisis pour passer en avant-première dès la soirée d’inauguration du festival, on en a pris plein la longue-vue pendant trois jours ! « From la Terre… » a tour à tour questionné (« Qu’est-ce que c’est une Organisation de Jeunesse en Belgique ? »), enthousiasmé (« Merci d’avoir fait ce film ! »), mais aussi intéressé grandement les organisateurs et encadrants du festival, étonnés par la dimension citoyenne que l’on atteint dans nos Organisations de Jeunesse belges, bien au-delà d’un message exclusivement préventif. Donner la parole aux jeunes nous semble essentiel, mais que fait-on ensuite de cette parole qu’on leur a donnée ? Quelle réponse une école française qui dénonce le harcèlement moral, l’homophobie, l’addiction aux réseaux sociaux ou l’hygiène déplorable de ses toilettes peut-elle attendre ? Une aide de l’État ? Une mobilisation des ressources internes ? Une prise de conscience des autorités ? Ou simplement la satisfaction d’avoir pu exprimer, dénoncer, interpeller, susciter le débat. Pour la CIDE, cela s’appelle « le droit de dire non ». Pour certains jeunes, ça ressemble à une bouteille à la mer. C’est fondamental, mais est-ce suffisant ?

Le FESTIPREV, c’est 1800 jeunes réalisateurs, près de 5000 spectateurs et des dizaines de bénévoles. Pour nous, c’est un prix de la citoyenneté partagé, le plaisir d’avoir navigué en haute mer et une extraordinaire expérience collective. Est-ce qu’on reviendra l’année prochaine ? Dès que le vent soufflera, on repartira, au moins comme bénévoles, histoire de rendre l’accueil formidable qu’on a reçu ! Un festival de projets Après une telle aventure, le plus difficile est de ne pas perdre la boussole. La nôtre indique la suite de la croisière : boucler le dossier pédagogique et assurer la diffusion du projet. Puisque nous avons la chance d’être soutenus par la CFWB, des activités concrètes d’accueil et d’intégration de jeunes migrants vont être compilées et mises à la disposition de tout enseignant, animateur, éducateur ou encadrant Jeunesse. Gardons le cap ! Le film ne représente que l’étape de sensibilisation d’un dossier pédagogique complet qui s’appelle « Étoiles de mer : migrants, mi-citoyens ? », bientôt prêt à remplir ses cales de bienveillance, d’empathie, de respect et de dignité, bientôt prêt à prendre la mer, non plus celle qui noie les migrants, juste celle qu’on voit danser le long des golfes clairs… Sophie JACQMIN Académie Citoyenne BAO-J

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Relie-F

- Fédération pluraliste et alternative qui relie des organisations de Jeunesse - regroupe dix-neuf associations de Jeunesse reconnues aux identités contrastées et riches de diversité, les unes étant des organisations de conviction politique ou philosophique, les autres étant des organisations exerçant des métiers très variés et proposant des activités que sous-tendent des projets de société spécifiques et différents.

Relie-F est une fédération d’associations pluraliste et alternative qui favorise le développement de dynamiques d’échange et de collaboration en dehors de toute logique de piliarisation. A travers cette richesse et cette diversité, les organisations membres se reconnaissent dans un réseau qui favorise l’émergence d’une parole « citoyenne » commune ou multiforme permettant le respect de la variété des convictions démocratiques qui les animent.

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Favoriser l'expression d'une parole sur les politiques de jeunesse en Communauté française.

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Soutenir ses membres et le développement de leurs actions avec les jeunes.

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Apporter un accompagnement soutenir les actions menées.

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Représenter ses membres auprès de la société et des pouvoirs publics.

pédagogique

permettant

de

info@relie-f.be | www.relie-f.be Plusieurs tendances dans un même mouvement ! les

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Union des Etudiants Juifs de Belgique www.uejb.org Arc-en-Ciel www.arc-en-ciel.be BAO-Jeunesse www.bao-j.be

Relie-F asbl

Fédération des Etudiant·e·s Francophones www.fef.be

Avenue Henri Jaspar 127 1060 Bruxelles Tél. : 02 513 54 94 Fax : 02 513 55 95

Fédération des Centres de Jeunes en Milieu Populaire www.fcjmp.be

Clos des Quatre Vents 21 1332 Genval Tél. : 02 654 26 54

Empreintes asbl

info@relie-f.be

www.empreintes.be

www.relie-f.be

écolo j www.ecoloj.be Coordination-CRH

Relie-F soutient les dynamiques développées par les organisations de jeunesse membres et contribue à valoriser leur travail auprès de la société civile et des pouvoirs publics.

www.coordination-crh.be Centre d'Organisation et d'Animation de Loisirs Actifs www.coala.be Service Protestant de la Jeunesse

Relie-F propose un accompagnement pédagogique (organisation de formations, diffusion d'informations vulgarisées) et la mise en réseau des membres dans des buts de partenariats et d'échanges d'informations.

www.spj.be Les Jeunes cdH www.jeunescdh.be Asmae www.asmae.org

ORGANISATIONS DE JEUNESSE.be

DéFI Jeunes

Plate-forme associative des Organisations de Jeunesse

www.defijeunes.be Comité des Elèves Francophones www.lecef.org

Avec le soutien de :

Service Volontaire International www.servicevolontaire.org YFU Bruxelles-Wallonie www.yfu-belgique.be Quinoa www.quinoa.be Crible asbl www.cribleasbl.be Cercles Homosexuels Estudiantins Francophones Fédérés www.lescheff.be

les


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