











































Avec la crise sanitaire, le débat sur la gratuité est revenu en force dans le débat politique que ce soit en matière de soins de santé ou de mobilité.
Le sous-investissement public a débouché sur une difficile gestion de la pandémie où le débat s’est déplacé du vrai problème — soigner les gens au mieux — au problème créé par une calamiteuse imprévoyance — éviter la saturation des hôpitaux.
La question se pose en culture de la même manière qu’en ces autres domaines. Le monde culturel a été gravement touché par la pandémie, même si le secteur du patrimoine a sans doute payé un tribut moins important que celui des arts de la scène.
Les gens retournent au musée, c’est heureux !
Plus que jamais, partout dans le monde, de nouveaux musées sont nombreux à ouvrir leurs portes : du projet Humbold à Berlin au fantastique musée subaquatique à Marseille, du musée Munch à Oslo à celui consacré à la musique afro-américaine à Nashville.
Tout cela coûte de l’argent, mais le retour sur investissement reste indéniable. Bruxelles a ainsi fait le pari de Kanal comme les Hauts-de-France ont fait le pari du Louvre-Lens où l’accès gratuit aux collections permanentes décidé pour la première année de lancement a été maintenu depuis près de 10 ans.
Par ces temps où la précarité monte en puissance, la gratuité peut être un outil et même engendrer le succès. Comme celle du premier dimanche du mois le permet en Wallonie et à Bruxelles dans plus de 150 musées. Une condition : que les publics et (surtout les non-publics) le sachent… Ce qui nécessite un investissement en promotion et en animations, ce qu’Arts & Publics vous propose tout au long de l’année et au fil de ces pages.
À quel prix ? Oui, c’est vrai, la gratuité a un coût pour la collectivité ! La santé, l’enseignement, les transports, la culture sont des biens collectifs précieux. Pour paraphraser Abraham Lincoln, si tout cela coûte cher, essayons le contraire : l’insuffisance de lits d’hôpitaux, l’ignorance de nos générations futures, la mobilité bloquée, une culture réservée aux élites. À y réfléchir, n’est-ce pas la route malheureuse prise depuis des dizaines d’années ?
La gratuité existe donc. En tout cas le premier dimanche du mois dans les musées. Profitez-en !
Bonne lecture et bonnes visites.
Dermine
Repenser
Metzger
pour la
Quand le
est
1
150 musées gratuits
dimanche du mois.
Ça se passait au Pass, c’est désormais au SPARKOH ! à Frameries que l’on peut découvrir « Geo’Dynamic », la nouvelle exposition consacrée aux phénomènes météorologiques. À Bruxelles, c’est sur le site de Tour & Taxis que l’administration bruxelloise de l’environnement propose l’exposition « Belexpo ». Elle traite des dérèglements climatiques, de la pollution, des embouteillages, du manque d’espaces verts ou encore du gaspillage des ressources. Points communs de ces deux expositions ? Elles sont interactives et permettent au public d’appréhender l’impact de l’activité humaine sur l’environnement, le climat et la biodiversité.
« La météo est un des sujets favoris, c’est aussi le mot le plus recherché sur les moteurs de recherche », souligne Chris Viceroy, directrice de ce qui était encore le Parc d’aventures scientifiques et de société (Pass)… quelques semaines avant que le nouveau nom du lieu soit dévoilé (lire ci-contre). « Les gens suivent les infos, mais ils ne comprennent pas toujours comment arrivent les phénomènes incroyables tels que les inondations que l’on vient de subir. Pourquoi tout à coup un volcan se réveille. Pourquoi un tsunami va dévaster une ville et pourquoi, à d’autres moments, il va être suivi d’autres phénomènes… ». Depuis le 1er juillet et pendant cinq ans au moins, l’expo « Geo’Dynamic » montre ce qui provoque les phénomènes météorologiques et quelle est l’influence du comportement humain sur ceux-ci. L’idée est d’embarquer le visiteur dans un périple à la découverte des phénomènes géophysiques et naturels sur la terre, mais aussi en dessous, pour mieux appréhender la météo et ses dérives. Des dispo sitifs monumentaux reproduisent des chutes de neige, des grands vents, des tornades, des tsunamis… « On essaye aussi de montrer que la science crée de la poésie, que les phéno mènes que l’on a autour de soi restent quelque chose de mer veilleux et d’incroyable et que la science est extrêmement fascinante et peut ouvrir des portes à des millions de choses. L’idée est aussi de faire rêver tout en amusant. »
Le Pass a demandé à ses visiteurs et visiteuses ce qu’ils et elles aimeraient comprendre des phénomènes naturels. Des
dizaines de questions ont été posées aux concepteurs de « Geo’Dynamic » et certaines d’entre elles étaient boulever santes. « Ces questions confirment l’inquiétude des jeunes face aux enjeux climatiques en cours », souligne la muséo graphe Caroline Vrammout. « Il est difficile d’y répondre avec certitude, en témoignent les multiples scénarios émis par la communauté scientifique pour 2050 ou 2100, tant certains mécanismes de cause à effet sont encore méconnus, tant ce futur dépendra de nos actions d’aujourd’hui. »
Si l’expo a été élaborée avant les tragiques inondations esti vales, ses concepteurs soulignaient alors qu’il est urgent de
En parlant des musées de Verviers, nous profitons de l’occasion pour rendre hommage à Jean-François Istasse, longtemps échevin de la Culture de Verviers et ancien Président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Jean-François nous a quittés cet été. Il fut un des fervents soutiens de l’instauration de la gratuité des musées le premier dimanche du mois et un précieux soutien d’Arts&Publics dès ses débuts. On se souviendra de sa présence à la Fête de la Gratuité organisée en mai 2013 au musée de Verviers passant son après-midi à présenter au public une œuvre du musée qu’il appréciait particulièrement. Ce petit mot est peu de chose pour le remercier.
En plein centre-ville de l’ancienne cité lainière, le Musée des beaux-arts et de la céramique et le Musée d’archéologie et de folklore se situent dans deux des rues parmi les plus sinistrées en juillet dernier. « Avant les inondations, les deux bâtiments classés étaient déjà dans un tel état que la Ville voulait investir dans un lieu plus adapté », note JeanFrançois Chefneux, échevin, notamment, de la culture, des musées et du patrimoine public. « Les musées n’étaient pas accessibles aux personnes à mobilité réduite et les réserves ne répondaient pas aux normes de conservation. Depuis plus de 20 ans, l’idée était de donner un lieu plus moderne aux très belles collections communales. On était à un point de basculement avec le projet de pôle muséal à l’Hôtel de Biolley, propriété de la Fondation Roi Baudouin à la suite d’une donation anonyme. L’idée était de l’affecter à la valorisation du patrimoine et d’y réunir les archives de la Ville. Avant les inondations, le collège avait décidé à l’unanimité de réactiver la mission d’architecture mise en route. En parallèle, on doit reprendre la procédure de certificat du patrimoine qui a changé en 20 ans. La collection de peintures est une des plus belles de la Fédération WallonieBruxelles et elle mérite un écrin à la hauteur de sa valeur. On a perdu des joyaux, comme le violon de Henri Vieuxtemps, célèbre violoniste et compositeur verviétois et le Bethléem verviétois (ndlr : un petit théâtre de marionnettes racontant la Nativité) est en grande partie détruit. Verviers déjà sinistrée économiquement avant les inondations, doublement sinistrée par celles-ci, le serait triplement si elle ne bénéficiait pas de projets rendant la ville attractive. La culture, le patrimoine et l’esthétisme ont un rôle essentiel à jouer pour redessiner une ville de demain. »
prendre conscience que la terre ne nous appartient pas et qu’il ne reste que très peu de temps pour agir. Sans réduc tion des gaz à effet de serre et autres pollutions, la migration climatique va probablement croître jusqu’en 2050-2100, puis s’accélérer. Le Climatdôme, un des dispositifs monumentaux de « Geo’Dynamic », illustre l’influence du comportement humain sur le climat et montre que l’activité humaine accé lère les changements climatiques actuels à un rythme encore jamais observé. Comme l’explique Chris Viceroy, « c’est un monde virtuel, qui n’existe pas, mais qui va montrer que, plus il y aura de personnes dans le dôme, plus la température va monter, les glaciers vont commencer à fondre et acidifier l’océan. Plus on est nombreux, plus les conditions météorolo giques vont devenir extrêmes ».
À Tour & Taxis, dans le BEL, le bâtiment passif qui abrite l’administration régionale de l’environnement et de l’éner gie, depuis mai 2018, « Belexpo » invite les jeunes de 10 à 14 ans, leurs enseignants et leurs familles à réfléchir de manière ludique et positive aux questions de dérèglements clima tiques, de pollution, d’embouteillages, de manque d’espaces verts, de gaspillage… La question centrale est « comment sera-t-il encore possible de bien vivre ensemble en ville demain ? » « Belexpo » est le fruit d’un travail de réflexion et de conception mené par Bruxelles Environnement avec
l’entreprise Tempora et l’association GoodPlanet. « Cela nous permet de joindre trois expertises, souligne son coordinateur, Christophe Vermonden. L’expertise thématique de Bruxelles Environnement et les grands objectifs de sensibilisation, l’expertise technique et muséale de Tempora, qui permet d’améliorer l’expérience de visite, et l’expertise de GoodPla net, spécialisée dans la sensibilisation des enfants. Elle fournit les animateurs qui ne sont pas des gardiens de musée, mais des coaches climat. »
Dès l’entrée, les jeunes visiteurs reçoivent un bracelet connec té qui leur permet de relever 10 défis pour changer la ville et devenir des héros et héroïnes climatiques. Chaque fois qu’une mission est accomplie, le logo correspondant se colorie sur l’écran du bracelet. Les défis prennent la forme de quizz sur les bonnes attitudes à adopter pour réduire les nuisances en ville, pour faire pousser des légumes dans un potager, pour réduire son empreinte écologique en consommant malin, pour améliorer son logement, pour monter une cantine sco laire ou élaborer un projet de quartier… mais portent aussi sur les réalités chiffrées des produits consommés. À l’issue de la visite, les jeunes rencontrent Clim’Avatar, le guide virtuel qui les a suivis discrètement jusqu’alors. De retour en classe ou à la maison, chacun et chacune reçoit un bilan de visite qui récapitule les résultats obtenus.
CAROLINE DUNSKIClim’Avatar est le petit nouveau de « Belexpo ». Il a entamé sa collaboration le 5 septembre dernier.
Quelle est votre mission essentielle ?
Les véritables héros climatiques sont les visiteurs de l’exposition. Moi, je ne suis que leur adjuvant, je circule très discrètement d’îlot en îlot pendant toute l’exposition. Comme je suis une intelligence artificielle, via le bracelet qu’ils portent, je me nourris de leurs exploits et des don nées qu’ils fournissent en faisant des choix pour la ville de demain. En fin de parcours, je peux me présenter à eux dans toute ma splendeur et révéler les résultats, les enga gements et la ville dont on peut rêver.
À la fin de leur visite, j’invite les enfants à voter pour des projets présentés par quatre jeunes qui ont également visité « Belexpo ». Il y a deux types de projets : un voyage scolaire original — à vélo, à la ferme, déconnecté dans un tipi ou un stage de cuisine avec un chef — et la cité rêvée de demain, dans laquelle les habitants produisent leur nourriture dans les parcs, sur les toits et les trottoirs, celle qui produit sa propre énergie, la ville 100 % verte, jusqu’aux rails de tram et aux trottoirs, enfin, celle où tout est fabriqué, recyclé, réparé…
Et ajoutez-y la punchline « Des émotions scientifiquement prouvées ». « Déjà bien avant la crise sanitaire, le mot Pass renvoyait aux pass d’accès et était mis à toutes les sauces, explique Chris Viceroy. Avec le coronavirus, le mot est galvaudé et plus que jamais associé au pass sanitaire, ce qui est encore plus négatif pour nous et pose problème au niveau du référencement. C’està-dire que dans les moteurs de recherche on ne nous trouve pas. De plus, l’ancien nom était peu significatif de ce qui était fait à Frameries. Le nouveau nom a été inventé pour montrer que c’est un musée des sciences dans lequel on éprouve toute une série d’émotions. “Spark”, en anglais, c’est l’étincelle. Celle du savoir, de la découverte scientifique, mais aussi l’étincelle dans les yeux du visiteur. Et “oh”, c’est la marque de l’étonnement, de l’émerveillement, du plaisir. Notre plus gros vecteur de trafic, c’est le bouche-à-oreille. Les gens qui sont venus, ils adorent et en parlent, mais ceux qui sont hors de la zone de chalandise ne prennent pas toujours le pli d’aller jusqu’à Frameries pour le découvrir. L’objectif de ce lieu de loisir incontournable est de com prendre, tout en s’amusant, que dans tout il y a de la science. L’idée est de rendre les sciences et les technologies amusantes, passionnantes et accessibles, pour emmener les jeunes vers des filières scientifiques et créer des vocations, parce qu’il y a une vraie pénurie de ces métiers. »
monographique perdure. Mais il est loin le temps où un artiste et ses seules œuvres suffisaient à attirer les foules. Aujourd’hui, le défi majeur
des écrins solos est de se réinventer à coup d’expos temporaires, de transversalité thématique, d’exploration de nouvelles dimensions autour d’un artiste et de son travail. Pour continuer à briller post-mortem.
Qualifié de rebelle, fantasque, exalté, Antoine Wiertz a aussi été très malin. Fort de sa notoriété modelée dans la première moitié du XIXe siècle, le peintre-sculpteur dinantais va dès 1830 proposer à l’État belge un fameux deal : « En échange du legs de mes tableaux, construisez-moi à vos frais une maison-atelier qui sera reconvertie en musée à ma mort ». Charles Rogier, alors ministre de l’Intérieur, officialise l’accord vers 1832. Depuis, l’œuvre de Wiertz (mort en 1865) et son repaire artistique de la rue Vautier à Ixelles, aussi démesuré que fascinant, sont à charge de l’État et gérés par les Musées des Beaux-arts de Belgique.
Près de 200 ans plus tard, le sanctuaire Wiertz est toujours vivant, tout comme la formule du musée monographique autour de grandes figures de notre patrimoine artistique. Mais tellement de paramètres — économiques, sociétaux, artistiques… — ont changé qu’il est légitime de s’interroger sur la viabilité de ces musées voués à un artiste et à son œuvre. Artistiquement différentes les unes des autres (de Constantin Meunier à Magritte en passant par Félicien Rops ou Jean-Michel Folon), les expériences muséales monogra phiques ont pourtant en commun autant de caractéristiques que de défis à relever.
« La notoriété de l’artiste est évidemment un curseur majeur », souligne Michel Draguet. Le directeur des Musées royaux des beaux-arts ayant dans son écurie les musées Ma gritte, Wiertz et Meunier, parle en connaisseur. « Cela se tra duit en chiffres de fréquentation. Là où l’auteur de L’Empire des Lumières draine en temps normal (hors Covid) 350 000 visiteurs par an (dont 70 % de touristes), les deux autres pla fonnent à, respectivement 8 000 et 3 000 entrées… gratuites. Et, si l’on se réfère au Van Gogh Museum d’Amsterdam, ce sont trois millions de visiteurs. Ceci dit, ces résultats doivent évidemment être mis en rapport avec les moyens déployés pour les faire connaître et les valoriser, car la notoriété est un moteur à perpétuellement entretenir. Or, dans le cas des ateliers-musées confidentiels de Wiertz et de Meunier qui viennent de rouvrir, nous manquons de moyens pour mieux les faire fonctionner et rayonner1 . »
Outre des moyens insuffisants, l’ADN monographique de certains musées concentrés sur un nom, une œuvre les pré
À condition d’être envisagé « ouvert », « transversal », « en dia logue interdisciplinaire », « proche et local », l’angle monogra phique semble pouvoir espérer un avenir « décloisonné ». Y a-t-il pour autant encore des prétendants à l’aventure monographique ? On sait qu’un certain Chat et son maître Geluck piaffent d’obte nir leur musée griffé. Mais à part eux ? Michel Draguet entrevoit quelques pistes. « Dans l’absolu, deux musées monographiques devront tôt ou tard se réaliser, prophétise le boss des Beaux-Arts. À partir de l’œuvre de Pierre Alechinsky, élargie à celle de Christian Dotremont, devrait se créer un musée consacré au mou vement CoBrA. Marcel Broodthaers, figure de l’Art conceptuel, me semble aussi un futur jalon incontournable. »
Mais un musée mono, ça ne s’improvise pas ex nihilo. Draguet poursuit : « Si j’ai pu créer le musée Magritte en 2009, c’est parce que dès la fin des seventies Philippe Roberts-Jones a constitué un noyau important d’œuvres de Magritte. Mon rôle est à mon tour d’essayer d’agréger de nouveaux noyaux d’œuvres. Fernand Khnopff et Léon Spilliaert, disposant chacun d’une salle au Musée des beaux-arts, auraient leur intérêt, mais leur monter un musée serait difficile. »
Et puis, il n’y a pas que les arts plastiques. Grâce aux nouvelles technologies élargissant sans cesse le champ des expé riences immersives, pourquoi ne pas concevoir des musées d’écrivains tels Maeterlinck, Simenon… ? Façon « La Villa du Temps retrouvé », l’inventif musée consacré à Marcel Proust et son imaginaire à Cabourg.
1. Tout le monde ne partage pas le point de vue de Michel Draguet sur la gestion de ces deux petits musées (Wiertz et Meunier). Ainsi une pétition signée par plus de 3 000 personnes (toujours sur change.org) a mis en cause ses choix : fermeture le week-end et le temps de midi, absence de promotion. Au vu de ses propos tenus ici, il est clair qu’il a d’autres projets pour ces lieux que le respect des collections qu’ils abritent. La rédaction.
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dispose à un mauvais réflexe : entretenir un univers artistique cloisonné. Or « la clé de leur avenir réside dans leur capacité à s’ouvrir, sortir du carcan », assure la muséographe Delphine Dumont. « Tous les musées de ce type sont face à des enjeux de l’ordre de la transversalité, de mélange de domaines, d’expériences, de décloisonnement entre les disciplines.
Être spécialiste d’un artiste et de son œuvre ne suffit plus.
La tendance d’avenir est à croiser les regards. Certains l’ont déjà bien compris, en enchaînant des expos temporaires en dialogue avec leur collection monographique permanente. Tel le musée Rops qui ne craint pas de confronter le travail de l’inclassable et sulfureux artiste namurois du XIXe à l’époque contemporaine ou à d’autres époques. L’expo temporaire consacrée à d’autres figures d’une même “famille d’esprit artistique” ou en dialogue contrasté est vraiment un outil à exploiter, aux risques limités, pour surprendre les publics. Ce à côté de quoi passent totalement les parcours permanents. Mais il est vrai qu’en Belgique ces derniers restent souvent en place pendant 50 ans ! » Dur, mais lucide.
À la Fondation Folon, lovée dans le domaine Solvay à La Hulpe, l’équipe est pleinement consciente qu’expo temporaire et décloisonnement sont des leviers de survie et de notoriété indispensables. « Jean-Michel Folon ne peut être réduit au cliché d’un artiste-poète rêvant en couleurs pastel. En tant que musée monographique, il nous appartient de rectifier cette image tronquée. En effet, Folon était un citoyen libre porteur de valeurs très modernes et d’engagements (pacifistes et environnementaux) inscrits de manière transversale dans son œuvre foisonnante et multiple », précise Stéphanie Angelroth, fidèle directrice de la ferme-musée devenue depuis 20 ans la Fondation Folon, créée par l’artiste lui-même.
« Notre rôle est de transmettre l’ensemble de ces facettes. Un bon moyen, entre autres, est de les faire ressortir grâce à des expos temporaires consacrées à d’autres artistes avec lesquels Folon était en connexion, tels que le dessinateur Topor ou le sculpteur Pol Bury. Et d’autres qu’il appréciait. Là, on travaille avec le Musée Tomi Ungerer de Strasbourg à une expo qui accueillera chez nous le travail de ce dessinateur,
tandis que nous leur fournirons les œuvres nécessaires pour monter simultanément chez eux une expo Folon, de mars à fin juin 2022. Ce double événement mettra en lumière la convergence entre ces deux créateurs ayant partagé les mêmes valeurs et combats. Décloisonner, confronter, permet de montrer la richesse et la cohérence des dimensions de l’artiste et de son œuvre. »
La muséologue Delphine Dumont y ajoute la dimension des nouvelles attentes des publics. « Les visiteurs acteurs aspirent clairement à plus de transversalité, de réflexion, de confrontation entre les arts, ou entre l’art et d’autres disciplines. Les gens veulent une offre renouvelée qui les surprenne, en rupture avec le didactique basique “bio + chronologie”. Dans ce sens, toute expérience temporaire bien pensée peut s’avérer un bel outil de fidélisation, de redynamisation capable de faire revenir les publics là où le parcours permanent n’y arrive plus. Une autre solution pourrait être de glisser vers des expos semi-permanentes. Se dire, sortons du parcours unique dépassé pour en imaginer plusieurs comme autant de portes d’entrée différentes dans une offre monographique. Et, tous les deux ans, modifier la proposition. C’est le rêve, mais la réalité économique n’y est pas. »
Au-delà des enjeux de mise en scène d’un musée mono, son lieu d’implantation peut influencer son pouvoir d’attraction et sa viabilité. Implanté en plein centre-ville, le Musée Magritte jouit d’une visibilité et d’une accessibilité dont sont privés ses vieux frères monographiques Wiertz et Meunier, historiquement figés dans leurs ateliers-musées d’Ixelles. Alors que ces lieux possèdent une identité et une atmosphère folles. L’équation peut se compliquer encore si on se retrouve excentré, isolé en pleine nature et uniquement accessible par véhicule motorisé, ce qui est le cas de la Fondation Folon. Pourtant, le musée de La Hulpe affichait en 2019 une confortable fréquentation de 50 000 visiteurs, dont 15 000 jeunes. « On a transformé ce handicap potentiel en atout. Le fait d’être implanté au cœur du magnifique domaine Solvay offre la possibilité de combiner l’offre du musée et son écrin
de verdure, explique la directrice Stéphanie Angelroth. Outre quelques sculptures disséminées dans le parc, on y a régulièrement organisé des expos en plein air (Alechinsky, Pol Bury…) et des visites avec des guides nature combinées à des visites de nos collections. Mais c’est sûr, si nous étions en plein Bruxelles, notre fréquentation doublerait, voire triplerait. »
En temps normal du moins, car le Covid a modifié la réalité des chiffres. Depuis mars 2020, le tourisme business et international s’est écroulé, les visiteurs étrangers se font rares alors qu’ils sont essentiels pour des musées monographiques comme Magritte, Tintin/Hergé, Rops, etc. Et, même hors beaux-arts, pour des musées monothématiques tels que le Train World de Schaerbeek ou celui de la fraise à Wépion : « Pour la plupart des “monos”, la nouvelle clé d’avenir est d’attirer les publics plus locaux, de construire une offre de proximité », préconise l’experte en muséographie Delphine Dumont.
Il est vrai que le Covid a relancé l’appétence des Belges pour le tourisme proche et la redécouverte de leur patrimoine. Du coup, bien des structures sont en quête de formules intégrant la dimension « locale » pour relancer leur offre muséale monothématique. « Concernant Wiertz, on travaille à un partenariat avec les institutions européennes toutes proches afin de revaloriser la maison de l’artiste qui doit être restaurée, ainsi que son jardin. L’idée est de replacer ce type de lieu dans la vie du quartier avec une activité plus locale, explique Michel Draguet, le directeur des Musées des beauxarts. Le Musée Meunier se situe lui dans un quartier ixellois où se développent pas mal de galeries d’art. Cet ateliermusée pourrait devenir un lieu en situation d’accueillir des artistes contemporains et être en dialogue artistique avec les galeries voisines. » Évidemment, les idées fusent, mais se heurtent toujours à l’éternel casse-tête : l’argent nécessaire pour pérenniser tout patrimoine artistique. Le même écueil que l’habile Antoine Wiertz avait contourné de la plus belle des façons il y a près de 200 ans. Mais l’État est-il encore la providence du monde culturel ?
FERNAND LETIST © FERNAND LETIST © ERIC-DANHIER54 œuvres rares vous sont présentées sous le
des émotions grâce à la vision collective du comité des spectateurs et spectatrices d’art.27. Avec les œuvres de :
Josef Albers, Larry Bell, Eduardo Chillida, Burgoyne Diller, Jean Fautrier, Sam Francis, Alan Green, George Grosz, Nigel Hall, Ellsworth Kelly, Ronald Kitaj, Edwina Leapman, Roy Lichtenstein, Henri Michaux, Joan Miro, Robert Motherwell, David Nash, Ben Nicholson, Yuko Shiraishi, Jesús Rafael Soto, Bart Van Der Leck, John Zinsser.
Enfin rouvert au public, avec « Art sur Toile » et en collaboration avec les opérateurs culturels montois, le Plaza, de son petit nom usuel, renoue avec l’habitude de fixer quatre ou cinq rendez-vous par saison avec son public amateur d’art.
Appelez-le désormais « Plaza Arthouse Cinema ». Rénové après des mois de fermeture pour cause de travaux, le cinéma installé en plein centre de Mons est enfin accessible à son public qui n’attendait que ça. « Le cinéma a fait peau neuve, c’était donc le moment idéal pour changer son nom et son identité graphique avec quelque chose de plus moderne, explique Samuël Tubez, programmateur. Le bâtiment est tout neuf, la direction a changé et l’équipe a presque entièrement été renouvelée et rajeunie. Pour marquer ce nouveau départ, nous avons décidé de changer ou plutôt d’upgrader le nom en ajoutant “Arthouse Cinema”. Mais le nom principal qui doit être sur toutes les lèvres est et restera toujours Plaza, tout simplement. En termes de programmation, l’ADN reste
le même. Nous restons un cinéma d’art et essai, qui propose des films en version originale sous-titrée. Nous souhaitons créer davantage de ponts entre les différentes institutions culturelles montoises, comme les musées ou MARS — Mons Arts de la scène. »
Cette volonté se traduit dans le rendez-vous « Art sur Toile », organisé en collaboration avec le Centre du film sur l’art, créé en 1980 par le cinéaste Henri Storck, alors désireux de défendre le documentaire sur les artistes et la création artis tique. Ce rendez-vous se tient quatre ou cinq fois par saison, le dimanche à 16 h 30 ou 17 h, et propose de découvrir, par le biais d’une œuvre filmée, des artistes, disciplines et formes d’expressions artistiques d’hier et d’aujourd’hui. La projec tion est suivie d’un drink sous forme d’apéro. « La synergie est le mot d’ordre de ce rendez-vous qui sera régulièrement lié aux évènements du secteur culturel local, ce qui peut par exemple créer un “ciné-musée” : un ticket duo, compre nant la visite guidée de l’exposition et la projection du film, est proposé en collaboration avec le partenaire culturel. Un intervenant en provenance de l’équipe muséale peut égale ment prendre la parole devant les spectateurs de la salle de cinéma », souligne Samuël Tubez.
En guise de premier rendez-vous, le 9 janvier prochain, le « ciné-musée Botero » est programmé en collaboration avec le pôle muséal de la Ville de Mons. Une visite guidée de l’expo « Fernando Botero, au-delà des formes » précédera la projec tion de Botero, le film, un documentaire réalisé par Don Millar. La première rétrospective consacrée au peintre et sculpteur colombien dans un musée belge rassemble des œuvres em pruntées à de prestigieux musées, mais aussi des dessins et sculptures appartenant à des collections privées internatio nales. Avec le cinéaste canadien, dans la chronique poétique d’une vie inspirante et un regard en coulisse sur le pouvoir d’une vision artistique unique, nous suivons la trajectoire d’un peintre autodidacte d’abord inconnu, qui se propulse au sommet du monde de l’art. Le film réunit l’homme et son art pour capturer l’essence de Botero : la résolution tranquille et la force de caractère qui lui ont permis de vaincre la pauvreté, des décennies de critiques acerbes et la mort tragique de son fils de quatre ans. À voir au musée comme au ciné, donc.
CAROLINE DUNSKI« Fernando Botero, au-delà des formes », au BAM (8 rue Neuve, 7000 Mons), jusqu’au 30 janvier 2022.
Diplômé en économie,
d’État pour
Cinquantenaire
(Charleroi,
Deux raisons ont motivé ce choix. La première, de nature familiale, concerne directement mon arrière-grand-père, Fernand Mayence. Professeur d’archéologie à l’Université de Louvain, il était aussi l’un des conservateurs du Musée Art & Histoire. Il entreprit de nombreuses fouilles, notamment en Grèce et en Syrie d’où il ramena l’exceptionnelle mosaïque de chasse d’Apamée, pièce incontournable du musée. Réaliser cet entretien dans la salle éponyme est un clin d’œil à ce per sonnage familial que je n’ai jamais rencontré. La seconde rai son est plus pragmatique : ce musée est symptomatique du manque d’ambition pour les musées fédéraux en Belgique. Ses collections splendides n’ont rien à envier aux grands mu sées à l’étranger, mais elles souffrent d’un manque flagrant de valorisation. Aussi, il me paraissait intéressant d’attirer l’attention sur toutes les perspectives (liées au bicentenaire de notre pays) qui lui sont réservées.
Je reconnais visiter les musées en tant qu’« usager non ini tié ». Enfant, mes visites dans les musées se limitaient aux sorties familiales principalement concentrées pendant nos vacances. J’en conserve d’ailleurs quelques souvenirs dou loureux. Aujourd’hui, j’aime aller dans les musées. Ce sont des lieux qui permettent de s’extraire de l’agitation propre au milieu urbain et à nos rythmes de vie soutenus. Ils offrent une parenthèse, un autre rapport au temps. Étant chargé des mu sées fédéraux, je suis heureux de visiter ces lieux, de rencon trer des conservateurs passionnés. J’adore me mettre dans la position d’apprenant. Une position d’humilité et d’écoute.
Quels sont les artistes ou les courants pour lesquels vous ressentez une affection particulière ?
Je citerai deux mouvements qui sont étroitement liés à deux moments de ma vie. Le premier est indéniablement le sur réalisme porté par Magritte et Delvaux. Je garde en effet de mon enfance des souvenirs de tableaux de Magritte, de pommes, de pipes ou de chapeaux. Des éléments qui parlent assurément à un jeune public en raison de leur caractère direct et très accessible. Aussi, Magritte a un lien assez fort avec la région de Charleroi. Il a grandi à Châtelet et l’on peut découvrir de nombreuses passerelles ou clins d’œil entre cette région et son œuvre. Je garde également de très beaux souvenirs de tableaux de Delvaux exposés dans son musée à Saint-Idesbald, lieu que nous visitions chaque été avec ma grand-mère. Le deuxième courant que j’affectionne profon dément est le groupe CoBrA. C’est mon épouse, romaniste, qui m’a fait découvrir ces artistes : Alechinsky, Dotremont…
Il faut d’abord comprendre que la politique scientifique est un ensemble hétéroclite qui réunit des musées fédéraux 1 , mais aussi des instituts scientifiques tels l’IRPA, l’IRM, l’Observa
toire… Soit des compétences résiduelles qui « attendent » d’être communautarisées si l’on en croit certains partis qui tendent vers cette séparation. Or, en rencontrant les pro fessionnels du secteur, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait conserver cette politique au niveau fédéral pour plusieurs raisons. Tout d’abord, si les collections devaient être divisées, elles auraient moins d’importance et de valeur que le tout qu’elles forment. Ensuite parce que des collections conservées dans leur ensemble gagnent en matière de visi bilité et de rayonnement international. Enfin, parce que ces structures, y compris les musées, sont aussi des instituts de recherche qui nourrissent les prises de décisions politiques à l’échelle fédérale. Avant de prendre toute autre disposition, il fallait trancher cette question.
Nous avons d’abord travaillé sur l’organisation proprement dite de ces institutions, dont une majorité n’a pas de direc teur nommé. Nous sommes également dans la finalisation d’un nouveau contrat de gestion entre l’entité fédérale et les différents musées. Aussi, nous allons sélectionner quelques grands dossiers que nous souhaitons mettre en place le plus rapidement possible. Parmi eux, il y a la question de la resti tution des objets spoliés en Afrique. Nous sommes pionniers et très fiers de cette décision sur la scène internationale. Autre dossier « phare », l’avenir du Cinquantenaire. L’infrastructure est vétuste. Pourtant, nous avons de réels arguments : un site exceptionnel et des collections incroyables. Nous devons don ner une impulsion très forte à ce site, tout en l’accompagnant
d’une réflexion sur l’identité belge. Nous avons d’ailleurs mis en place un comité de réflexion chapeauté par Paul Dujardin (ancien directeur de Bozar) pour réfléchir à l’avenir du lieu.
Pour conclure, l’avenir du Musée d’art moderne, fermé depuis 2011, est-il à l’ordre du jour ?
C’est un débat passionné. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’inaccessibilité de ces collections. Et pourtant, lorsqu’elles étaient présentées, les chiffres de fréquentation de ces espaces (étages -4 à -8) étaient très faibles. À présent, ces œuvres circulent et sont présentées dans des accrochages temporaires et collectifs (« Be Modern », par exemple, ou encore, plus récemment, « Carta Canta ») ou au sein du Musée Magritte.
Nous devons entamer une réflexion sur l’avenir des collec tions. On doit repenser la présentation en imaginant des approches thématiques et déstructurées d’un point de vue chronologique, en favorisant des rotations et des accro chages interdisciplinaires. Les expositions doivent être plus inclusives, plus en lien avec des thématiques sociétales qui les rendront également plus attractives, notamment pour des publics moins initiés.
PROPOS RECUEILLIS PAR LUCIA D’HAINAUT1. Les musées fédéraux les plus connus sont les Musées royaux des beaux-arts de Belgique (MRBAB) incluant le Musée Magritte, les Musées Art & Histoire (Cinquantenaire, MIM, Porte de Hal) , la KBRBibliothèque royale, l’IRPA - Institut royal du patrimoine artistique, le Musée des sciences naturelles et l’Africa Museum à Tervuren.
Physique de gendre idéal et rhétorique irréprochable, Tho mas Dermine est né à Charleroi en 1986. Il a poursuivi de brillantes études à la Solvay Brussels School, complétées d’un cursus en sciences politiques à l’ULB. Bénéficiaire d’une bourse, il continue sa formation sur les bancs de l’Université de Harvard (Boston). Il y collaborera notamment avec le Pr. J. Liebman, conseiller du président Obama. Après plusieurs années de travail à l’étranger (notamment chez McKinsey et Kamet Ventures), Thomas Dermine revient à Charleroi en 2017. Il travaille alors sur le plan Catch, visant à accélérer la création d’emplois à la suite de plusieurs restructurations. En 2019, il devient directeur de l’Institut Émile Vandervelde, le centre d’études du PS. Dans ce cadre, il participe active ment aux négociations pour la formation du gouvernement fédéral. Lors de la formation du gouvernement De Croo, le 1er octobre 2020, Thomas Dermine est nommé secrétaire d’État à la Relance et aux Investissements stratégiques, chargé de la Politique scientifique, adjoint au ministre de l’Économie et du Travail Pierre-Yves Dermagne.
MUSÉE ART & HISTOIRE (KMKG MRAH)
de Baere (41 ans), directeur général de l’Autoworld. « Il avait des voitures anciennes comme des Ford T et des Rolls Royce de 1920, mais aussi des véhicules de son époque que les gens préféraient lui donner ou lui vendre à bas prix plutôt que de les envoyer à la casse. En 35 ans, sa collection comptait plus d’un millier de véhicules qu’il avait installés dans un immense hangar circulaire à Gand. »
Depuis quelques années, l’Autoworld s’est complètement métamorphosé. Multipliant les expositions à thème, développant des espaces permanents, il accueille aussi des manifestations privées. Aux manettes, Sébastien de Baere, qui a fait de ce trentenaire un petit bijou dédié à l’automobile.
Installé sur le site du Cinquantenaire à Bruxelles, l’Autoworld est ouvert au public sept jours sur sept. Il compte une col lection permanente d’environ 300 véhicules, héritée d’une sélection de la collection de Ghislain Mahy. « Ghislain Mahy était un amoureux des voitures. Il a commencé à les accumu ler après la Seconde Guerre mondiale », souligne Sébastien
Cela fait dix ans que Sébastien de Baere est aux manœuvres. « Lorsque j’ai pris la tête de ce musée, à l’initiative d’Herman De Croo qui en est toujours le président, j’ai décidé de le gérer comme une entreprise », se souvient-il. « Malgré des res sources modestes, nous avons développé un plan stratégique prévoyant de rafraîchir les lieux et d’y organiser entre six et douze expositions à thème sur l’année en faisant appel à des collections privées et de constructeurs. »
Parmi les plus récentes expos, celles consacrées aux 100 ans de Citroën, aux 70 ans de Porsche, ou encore de Ferrari, aux 100 ans du carrossier Zagato, aux 40 ans de la BMW M1… « Il y a toujours quelque chose à fêter », sourit ce spécialiste de l’événementiel. « Nous organisons aussi des manifestations récurrentes comme la Love Bugs Parade, un rallye de Vespa et bien sûr une grande exposition à thème tous les deux ans avec une immense scénographie. En 2019-2020, nous avons rendu hommage aux voitures britanniques avec l’exposition “So British”, pour laquelle nous avons reconstitué une am biance londonienne. Parmi les précédentes grandes expos, je peux citer “American Dream Cars” où les voitures étaient installées dans un décor de drive-in, et “Italian Car Passion”, la crème des voitures italiennes ».
Les projets ne manquent pas. « Nous avons créé des espaces et des animations pour enfants, car ils adorent aussi les voi tures. En janvier prochain, en partenariat avec Moulinsart, nous inaugurerons une zone Tintin. Elle sera permanente pour attirer un public plus international, des touristes qui ne sont pas des fans purs et durs de l’automobile.
Parmi les thématiques à venir, après le centenaire du cir cuit de Francorchamps, nous ferons, cet hiver, la chasse aux chevaux-vapeur avec une belle palette de Super Cars. L’an prochain, nous prévoyons une grande expo scénarisée sur l’histoire de la voiture électrique. »
Un lieu qui accueille aussi des événements en dehors des heures d’ouverture du musée. « Nous louons notre mezza nine pour des événements qui ne sont pas forcément liés à l’automobile. C’est non seulement important au niveau financier, mais ça permet aussi de nous faire connaître auprès d’un public qui ne serait jamais venu au musée. Cela donne parfois envie aux participants de revenir en famille. Il ne faut pas oublier que nous sommes une ASBL, que nous louons les lieux à la Régie des bâtiments et qu’il y a les salaires d’une trentaine de personnes à payer. »
Ces dix dernières années, Autoworld est passé de 60 000 à 180 000 visiteurs annuels (hors période Covid). Cela notam ment grâce à ses expos thématiques qui font venir et revenir les passionnés.
JULIEN SEMNINCKXEn tête à tête avec Hadja Lahbib dans un ancien wagon de train immobile, on n’a pourtant pas l’impression de faire du surplace. Les mots filent à toute vapeur et les impressions défilent dès qu’il s’agit d’expériences muséales comme celle du Train World.
Pourquoi avoir spontanément choisi le Train World pour notre rendez-vous ?
Parce que j’ai eu la chance de le voir naître en 2015, que j’aime les trains, que je suis de Schaerbeek… De plus, c’est une formidable réussite dans un lieu chargé d’histoire, mis au service des patrimoine et savoir-faire ferro viaires qui ont fait rayonner la Bel gique jusqu’en Chine. La SNCB a réveillé tout un stock d’engins et d’éléments de vie du rail pour en faire une source de fierté, de découverte portée par une pédagogie bien pensée et une scénographie extraordinaire, ludique, intergénérationnelle.
François Schuiten, « inventeur » du projet, a toujours parlé d’un « opéra du train » plutôt que d’un musée. Train World a su créer son imaginaire propre, son atmosphère incompa rable et un mode de transmission des savoirs tournés vers l’avenir en jonglant avec sciences, technologies, patrimoine et objets historiques.
Je change sans cesse, car j’adore découvrir. Un jour, j’irai à
l’Africa Museum de Tervuren pour aussi profiter du parc. Un autre, je m’immergerai à la Fondation Boghossian dans une expo « Sciences et Arts », mariant les deux univers à travers les artistes inspirés par la science et inversement. Magique ! Mais vous me croiserez aussi au Musée des beaux-arts, au musée du Cinquantenaire, au Musée Tchantchès à Liège ou à Marseille, au MUCEM que j’adore.
Votre attraction vers l’univers muséal vous est venue tôt ?
Ce n’est pas un hasard si je suis devenue une journaliste cultu relle. Ayant d’abord grandi à Bruxelles du côté de De Brouc kère, de grands édifices comme la Monnaie, les Beaux-Arts m’ont toujours attirée et impressionnée par leur majestuo sité intimidante et un côté élitiste donnant l’impression aux couches populaires, d’où je viens, de ne pas être légitimes pour pousser leurs portes. J’ai donc voulu les ouvrir. J’adore les musées pour m’y balader et m’y perdre. J’aime ce qu’a dit le nouveau directeur du Musée d’art et d’histoire du Cin quantenaire Bruno Verbergt : « un musée doit être comme un parc ». Un lieu de balade où assouvir son envie de se pro mener, de voir, de méditer, de contempler. Inversement, tout parc devrait comporter ce type de lieu.
… Un dialogue entre les œuvres, les collections, les artistes, source d’étincelles de redécouverte et d’autres points de vue. C’est le cas avec l’expo Alechinsky, aux œuvres mises en communication avec celles d’aborigènes australiens. Je me souviens aussi de la magnifique performance en 2018 de l’actrice Babetida Sadjo au Musée des beaux-arts, posant nue
Que ce soit à travers « Tout le Baz’Art » sur la RTBF, « Quai des Belges » sur Arte, son dernier documentaire sur Adamo ou une myriade d’interventions ponctuelles en radio, Hadja Lahbib n’a jamais cessé d’œuvrer à la valorisation du patrimoine culturel belge. Mais, au-delà de son implication dévouée, notre audiovisuel en fait-il assez pour amener le public vers nos musées ? « Actuellement, la question est davantage : comment les musées peuvent-ils eux-mêmes communiquer leurs savoirs et leurs contenus directement vers leurs publics en intégrant les nouveaux médias et le digital, rectifie la journaliste. Les outils sont là : podcasts, Instagram, Tik Tok et autres réseaux sociaux. Le temps est au do it yourself ! À tourner soi-même des capsules de contenus plutôt que d’attendre que les médias traditionnels mainstream les mettent en vitrine. »
Télés et radios ne restent pas pour autant les bras ballants. Encore moins depuis que la pandémie de Covid au long cours a relancé les Belges en quête de loisirs de proximité à la (re) découverte de leur patrimoine. Via son plan Restart de soutien à la visibilité de la culture et ses séquences dans les JT, la RTBF a multiplié les séquences régulières vantant l’attrait (oublié) de bien des lieux muséaux du royaume.
Hadja Lahbib envisage aussi la candidature de Bruxelles, capitale européenne de la culture 2030 comme le creuset idéal offert aux musées pour mettre en lumière de manière moderne et dynamique des activités, des œuvres, des lieux parfois méconnus du grand public, belge et international. Le Cinquantenaire en est un bon exemple. « C’est fou le savoir-faire artistique et patrimonial unique en Europe que ce méga-site abrite ! Il est plus que temps de le revaloriser avec l’implication participative de tous, acteurs culturels, citoyens, médias, pouvoirs publics… », s’enthousiasme Hadja Lahbib en efficace « chargée d’impulsions ».
devant un tableau de Jordaens en récitant un poème pour dénoncer l’absence des femmes modèles noires dans la pein ture du XIXe. C’était d’une force incroyable, et le tableau en arrière-plan prenait une tout autre dimension. On jetait un autre regard… Là repose la faculté des musées à renouve ler leurs offres, leurs approches, leurs scénographies. Toute œuvre peut être redécouverte autrement.
Comme réalisatrice de documentaires, l’univers muséal est-il dans votre viseur ?
Cela se pourrait. La problématique de la restitution des œuvres d’art et, au-delà, de la mémoire coloniale m’inté resse. On ne peut pas visiter aujourd’hui des musées comme celui du Cinquantenaire, de Tervuren ou le Neues Museum de Berlin, qui abrite le buste de Néfertiti, sans se poser des ques tions. En voyant toutes ces collections fantastiques dissémi nées dans nos musées européens, examiner la légitimité de leur restitution s’impose. Ce débat figure également au pro gramme de notre projet de candidature de Bruxelles comme capitale européenne de la culture 2030.
Justement, en quoi consiste concrètement votre nouvelle fonction de « chargée de mission », en duo avec Jan Goossens, ex-directeur artistique du KVS, de la candidature de Bruxelles, capitale européenne de la culture 2030 ?
Notre mission est de préparer un projet solide qui permette à
Bruxelles de décrocher ce statut. La candidature sera déposée pour 2024. Jan et moi en sommes les « chargés de mission » pour fixer des directions. Perso, je me sens surtout « chargée d’impulsions ». On est dans la créativité avec le secteur de la culture comme moteur pour initier un vrai projet de ville marqué aussi par un aspect urbanistique et architectural important.
Quelle place aura le secteur muséal bruxellois dans ce projet ?
On veut s’appuyer sur deux pôles partenaires principaux : les sites de Kanal et du Cinquantenaire. Kanal est un projet au potentiel extraordinaire, où tout est encore à écrire. Cette structure doit devenir un espace de forum, de dialogue citoyen, d’échanges socioartistiques plutôt qu’un espace muséal figé. Le défi de Kanal sera aussi d’être en écho avec la population locale et en résonance avec la ville, en plus d’atti rer des touristes.
D’autre part, il y a toute la réflexion autour du Cinquantenaire au profil actuel confus et aux richesses peu visibles. On veut réveiller ce trésor de notre patrimoine dans la perspective de 2030 et en quelque sorte boucler une boucle historique puisqu’à cette date la Belgique fêtera ses 200 ans et que le Cinquantenaire avait lui été créé pour marquer les 50 ans de l’État belge. Pour revitaliser ce site, il faut repenser son offre muséale tout autant que son environnement urbain. Par exemple, ce tunnel autoroutier qui le coupe souterrainement
en deux, va-t-on le boucher ? Va-t-on le réaménager ? On met tout à plat. Pour évoquer son identité et ses fonctions repensées, on parle d’agora, de lieu d’échanges et de savoirs, également de « laboratoire » capable de se saisir de tous les défis actuels, climatiques, environnementaux, démo cratiques. Ce site pourrait être le lieu idéal d’une réflexion décloisonnée.
Toutes les structures sont les bienvenues dans le projet. La Fondation Boghossian est déjà dans la réflexion. On veut créer des opportunités et que les différents acteurs saisissent cette chance énorme de participer à cette impulsion collec tive, de s’inscrire dans cette dynamique, que l’on va s’effor cer de faire exister au-delà de 2030. Tout en l’amorçant dès aujourd’hui sous forme de biennales, alternant une année de réflexion participative avec des acteurs culturels et citoyens puis une année de festival d’événements pour que la candi dature résonne de manière concrète dans l’esprit des gens et du secteur culturel. On recevra la réponse à notre candidature en 2025, ensuite on aura cinq ans pour concrétiser le projet qui ne se résumera pas à un événement festif pendant seule ment un an. Pour les musées, c’est une opportunité unique de se repenser, se renouveler, de créer un maillage avec d’autres secteurs.
PROPOS RECUEILLIS PAR FERNAND LETISTDe nombreuses initiatives ont été prises ces dernières années pour développer l’accessibilité des bâtiments publics et notamment des musées, tant au niveau du contenu des expositions que de la mobilité interne.
Visiter un musée lorsque l’on souffre d’une déficience phy sique, sensorielle ou mentale n’est pas toujours aisé, surtout que chaque type de handicap a ses propres besoins. Mais il suffit parfois de peu pour que les choses bougent, notam ment grâce au travail d’associations telles que Access-i, créée en 2010 à Namur.
« Qu’il s’agisse d’une infrastructure sportive ou touristique, d’un parc, d’un circuit vélo ou d’un événement, explique Maureen Macoir, responsable de la communication de l’ASBL, il est important que le public soit informé du niveau d’acces sibilité d’un lieu avant de s’y rendre.
Sur notre site (www.access-i.be), les visiteurs peuvent consulter la fiche informative des lieux certifiés, reprenant les points forts et les points d’attention par type de handicap. Ce qui permet à chacun de préparer sa visite et de prendre toutes dispositions utiles.
D’autre part, nous sensibilisons les gestionnaires à améliorer l’accessibilité de leur structure et envoyons à ceux qui le dé sirent un cahier de recommandations spécifiques à leur activité.
Cela va de l’aménagement de places de parking dédiées à l’adaptation du contenu de l’exposition en textes FALC, c’està-dire “facile à lire et à comprendre”. Nos recommandations peuvent également porter sur le réglage de la lumière pour les malvoyants, l’adaptation de la taille des caractères des panneaux explicatifs, le développement de contenus en au diodescription ou encore sur la mise en place de visites spé cifiques avec toucher des œuvres ou en langue des signes. »
Partenaire officiel du Commissariat général au tourisme (CGT) et de l’Agence pour une vie de qualité (AVIQ), Access-i a déjà audité et certifié plus de 500 lieux en Wallonie et à Bruxelles, dont une vingtaine de musées offrant en outre la gratuité le 1er dimanche du mois. Une nouvelle vague de certification sera connue d’ici la fin de cette année. Voici trois exemples de musées certifiés.
Passons tout d’abord à table avec le Musée de la gourman dise à Hermalle-sous-Huy (Engis) qui présente plus de 1 200 objets, meubles et tableaux relatifs à la cuisine, à la gastrono mie et au tabac, de l’Antiquité à nos jours. Il se distingue par la mise à disposition d’une personne de référence pour ac cueillir et accompagner les personnes à besoins spécifiques. L’accueil des personnes handicapées a toujours été au centre des préoccupations de l’équipe, et pour cause, l’initiateur du musée, Charles-Xavier Ménage, décédé en juillet 2020, se déplaçait lui-même en fauteuil roulant.
« Nous avons suivi deux formations sur le handicap organi sées par l’ASBL Musées et Société qui nous a menés à adapter certains dispositifs du musée, explique Nicole Hanot, l’ac tuelle conservatrice. Le plus souvent, ce sont des choses qui ne demandent pas de grandes dépenses, comme marquer le bord des marches avec de la peinture jaune, remplacer les poignées de porte pivotantes par des poignées fixes pour que le visiteur ne doive pas les manipuler, créer un plan facile à appréhender, ajouter des rampes, etc.
Le contact avec les personnes handicapées est toujours ex trêmement chaleureux, mais nous devons toutefois déplorer une baisse de fréquentation, sans doute due à la crise de la Covid-19. » (musee-gourmandise.be)
Autre style avec le Musée de la fraise à Wépion, qui accueille quelque 5 000 personnes par an, dont 10 % de visiteurs souf frant d’un handicap et 30 à 40 % de personnes à mobilité réduite (PMR). « Ce qui comprend également les personnes âgées ou avec de jeunes enfants, s’empresse de préciser Ben Schraverus, le conservateur du lieu. Nous avons tout d’abord réaménagé, avec l’aide de la Ville de Namur, le trottoir pour qu’il soit accessible aux PMR, avant de collaborer avec Accessi pour répondre au mieux aux différents besoins.
La lisibilité des panneaux a ainsi été améliorée et ceux-ci ont été traduits en quatre autres langues. Nous espérons bientôt
Clémence Mathieu, directrice du Musée international du carnaval et du masque © FRÉDÉRIC RAEVENSy ajouter l’italien, et peut-être le chinois ou le japonais. Notre vidéo d’introduction n’avait pas de sous-titres, nous l’avons remplacée par des tablettes permettant de voyager dans les collections du musée. Nous n’avons pas de formation en langue des signes, mais un papier et un crayon permettent le plus souvent d’avoir une communication aisée.
Des visites spécifiques permettent de toucher divers objets, comme les caissettes à fraises, cela permet de prendre conscience des dimensions, du poids et des matières. Tout cela s’est fait sans grandes dépenses et nous permet surtout de bien véhiculer le propos du musée. »
Successivement « Ostel » du comte Philippe II de Lalaing au XVIe siècle, siège d’une congrégation d’Augustins et collège communal, le bâtiment qui abrite le Musée international du carnaval et du masque connût de nombreuses vies avant d’abriter depuis 1975 quelque 12 000 masques et costumes ainsi que des instruments de musique, des marionnettes ou des affiches.
Offrant une belle confrontation entre les traditions masquées des cinq continents, le musée a également initié en 2020 une
campagne de numérisation 3D dans le cadre du plan Pep’s de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cinquante photos de masques sont désormais présentées sur le site numeriques. be de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Nous recevons très souvent des groupes de PMR ou de mal voyants, commente Clémence Mathieu, directrice du musée, et l’un de nos guides a été formé pour les accompagner dans leur visite où chaque niveau est accessible par ascenseur.
Dans nos expositions permanentes, des pas fluorescents col lés sur le sol permettent de progresser facilement. Une nou velle section dédiée au Carnaval de Binche, ouverte en 2018, est quant à elle entièrement sensorielle, avec un costume de Gilles dont les éléments peuvent être touchés, avec des odeurs à humer, des sons…
Depuis début septembre, nous proposons également un nou vel audioguide, sous la forme d’une tablette avec casque, sur la thématique des “Masques aux cinq coins du monde”, avec des podcasts, des vidéos avec le son du rituel présenté. Notre équipe pédagogique est véritablement mobilisée autour de cette problématique, d’autres éléments sont en cours de développement ».
MARC VANELAtteinte de dystrophie musculaire, Laetitia Mercier (35 ans) se déplace chez elle avec une tribune et à l’extérieur avec un fauteuil roulant, mais toujours avec l’aide d’une personne. Que ce soit pour faire ses courses, aller au restaurant ou visiter un musée.
« Dans tous ces cas, explique-t-elle, les deux principaux problèmes sont le parking proche du lieu à visiter (les places sont souvent prises, trop serrées, avec du gra vier, etc.) et les toilettes. Toutes les pathologies vous le diront : c’est toujours la première question posée quand on arrive dans un musée. J’ai besoin de deux personnes pour me soulever, sans cela, pas de toilette…
Ensuite, quand l’ascenseur n’est pas en panne, le pro blème est souvent la hauteur à laquelle les œuvres sont exposées, car on ne voit pas grand-chose quand on est assis. De plus, contrairement à certains PMR actifs, je ne peux pas me déplacer toute seule en fauteuil plus de dix ou quinze mètres, je n’en ai pas la force, je dois avoir une assistance. »
Des solutions existent, mais elles ont évidemment un coût. « Une rampe d’accès coûte environ 8 500 €, précise la jeune femme, idem pour un lève-personne. Et il n’y a pas vraiment d’aides publiques, ces adaptations doivent être financées sur fonds propres ou avec des dons. Pas facile. »
© MUSÉE LNominé aux Victoires de la musique en 2021, le Bruxellois Noé Preszow est un dévoreur de livres et de poésie. D’où l’évidence de l’amener à la Bibliotheca Wittockiana, QG de la reliure et des bouquins précieux.
« Je n’ai pas vraiment beaucoup dormi depuis deux-trois nuits. J’ai écrit. Beaucoup ». Un après-midi de morne météo aoûtienne, Noé Preszow (dites Prechov), 27 ans depuis le 13 septembre, est dans le hall de la Bibliotheca Wittockiana. Les yeux un peu rouges, mais la parole vaillante dans ce musée des arts du livre et de la reliure à l’architecture bru taliste. Contraste évident entre cet étonnant bâtiment de béton, installé dans une rue tranquille de Woluwe-SaintPierre, et la préciosité de certains objets en vitrine. Notre visite prend place entre deux expos temporaires 1 , mais le lieu présente toujours des pièces uniques. Notamment ces « livres objets » qui évoquent volontiers des créations fol dingues. Par exemple, ce prototype signé Jephan de Villiers
où le créateur belge colle sa marque de fabrique — de petits personnages de bois potentiellement inquiétants — sur un livre. « A priori, je n’ai pas forcément un grand amour pour le livre-objet », explique Noé Preszow, quand même curieux de ce qui est exposé. D’abord, il botte un peu en touche, comme visiteur ultra-fidèle de… Pêle-Mêle, le plus fameux des vendeurs de bouquins d’occasion de Bruxelles : « Quand je suis dans le coin, je peux même passer chaque jour, à celui du centre-ville ou à l’autre de la chaussée de Waterloo. C’est ma seconde maison. Ce qui ne veut pas dire que je vais forcément acheter à chaque visite, mais je re garde les rayons et me laisse tenter par certains noms, cer taines couvertures ». En voyant ici, protégé par une vitrine, un ouvrage précieux d’Henri Michaux, Noé nuance son pro pos : « Ce n’est pas tout à fait vrai, parce que je suis attentif à certaines éditions, et d’ailleurs, ma seule visite dans ce lieu s’est faite lorsque je suis venu voir l’expo consacrée à Michaux, en 2016. Il y a des éditeurs qui me touchent plus que d’autres, par exemple Fata Morgana, qui a entre autres publié un très bel objet sur Antonin Artaud. J’aime aussi des livres comme ceux d’Anna Akhmatova — poétesse russe morte en 1966 —, dont au Bruit du temps ».
Ma première rencontre avec Noé a lieu à l’automne 2020, lorsqu’il échange des mots (courtois) avec Dick Annegarn. D’une poche preszowienne dépasse alors un livre consacré à une autre poétesse russe, Marina Tsvetaïeva (1892-1941), qui, sous pression stalinienne, finira par se pendre. Sans vouloir psychologiser à outrance, l’attirance en littérature de Noé pour l’est de l’Europe tient sans doute à une partie de ses racines familiales, sises entre Pologne, Moldavie et Grèce.
Comme le terme poésie ne cesse de revenir dans la conversa tion aoûtienne, on demande à Noé d’en préciser la pesanteur, la gravité, la nature profonde. « En fait ce que j’aime dans la poésie, c’est la musique qu’elle dégage. C’est pour cela qu’il y a des textes qui me laissent totalement indifférent. Le poète qui me parle le plus dans ce qui se fait depuis un demi-siècle, c’est William Cliff. Un mélange de maîtrise et de nouveauté. Quand je l’ai rencontré, il m’a dit que la poésie devait être criante de vérité. Et cela amène toujours une forme de culpa bilité, de honte. Je me retrouvais vraiment là-dedans ». Pas un hasard si ce jour-là d’été, Preszow se trimballe un livre signé de cet écrivain belge (Gembloux, 1940). Le chanteur a grandi chez des parents nourris de bouquins : « C’est la seule chose matérielle qui survivait aux déménagements. Mais ils ne m’ont jamais mis un livre en main. C’est pour cela que je me suis mis à lire ». Fils d’une productrice à la RTBF et d’un père réalisateur de documentaires — travaillant aussi dans le socio-psy —, Noé n’oublie pas avoir reçu, à l’âge de treize ans, les œuvres de Rimbaud, qui précèdent la découverte de Sylvia Path et « quelques crises existentielles liées à Artaud. À seize ans, je pensais que j’étais lui ».
Loin de l’agitation d’Artaud, dans l’agréable décor feutré de la Bibliotheca Wittockiana, on visite une pièce particulière. Pendant l’année, on peut y suivre des cours de reliure et de décoration de livres. On y trouve des machines qui a priori semblent un rien barbares, genre ustensiles de torture moye nâgeuse. Non, il s’agit juste de presses et autres instruments de manipulation de livres, finalisant de nouvelles reliures
pour les vieux ouvrages. Noé, volontiers impatient, regarde les machines antédiluviennes du lieu, et ramène d’emblée un lien personnel : « En rhéto, pour mon TFE, j’avais fait un travail titré “La poésie est-elle condamnée à la marge ?”… c’est d’ailleurs le seul prix que j’ai reçu de ma vie. La personne qui m’a donné la récompense m’avait dit “j’espère que la poésie n’est pas condamnée à la marge”. Et je lui avais répondu que moi j’espérais que oui ». Vient alors l’idée de faire relier le TFE. Pas par le genre de reliure que l’on trouve dans les magasins de photocopies du boulevard Général Jacques, mais de l’authentique vintage, soignée et produite à un seul exemplaire. Fabriqué par un artisan spécialisé, proche de l’appart que Noé partageait alors avec son père. Mais y a-t-il vraiment des hasards ? Lorsque la guide de la Bibliotheca propose de détailler l’historique des machines, Noé et moi-même marquons un petit coup de mou face aux détails de la technologie employée. Surtout lui, indice d’un jeune homme dont on sent l’impatience endémique, le désir de bien consumer le temps, d’avancer après toute cette année et demie extrêmement compliquée because Covid. Où la France — via des tonnes d’articles positifs et la nomination aux Victoires de la Musique — semble davantage prendre le tempo de son talent que la Belgique. Jusqu’ici tout au moins.
On ne verra donc qu’une partie des bataillons de 5 000 ouvrages, exposés au public de la Bibliotheca et enfermés dans ses réserves privées. Mais le volume de lecture que cela peut
représenter — quelques décennies ? — ramène à la boulimie littéraire de Preszow. Pas seulement aux piles de bouquins qui peuvent se trouver aux côtés du lit du jeune barbu qui aime les chemises à carreaux (…), mais aussi eu égard aux 300 chansons composées depuis l’adolescence. « Pour moi, la poésie, c’est de ne pas dire aux lecteurs/lectrices ce qu’ils savent déjà. Cela revient à exprimer ce que tout le monde sent et non pas ce que tout le monde sait. Mais je fais de la chanson que l’on peut siffloter dans la rue, c’est ce que j’aime. On n’écrit pas des chansons comme on écrit sur Twitter ». L’heure de visite de Wittockiana passe par la salle de lecture du premier étage. Paisible elle aussi et baignée d’une jolie lumière en cet après-midi : en dehors de deux employés du lieu à leur bureau, une jeune femme consulte certains ouvrages à disposition. Assez vite, Noé s’éclipse, moyennement à l’aise à l’idée d’être photographié dans un lieu public. Ce qui ne l’empêche pas de profiter des soldes d’été de la bibliothèque, ravi d’acheter pour la modique somme d’un euro le poster de l’expo Henri Michaux, visitée sur place, cinq années auparavant. La boucle littéraire semble donc, provisoirement, bouclée.
1. « Geneviève Asse —Une fenêtre sur le livre », jusqu’au 30 janvier 2022 https://wittockiana.org.
© PHILIPPE CORNETWTC III - Boulevard Simon Bolivar 30 bte 7 1000 Bruxelles www.belspo.be
La POLITIQUE SCIENTIFIQUE FEDERALE (BELSPO) se positionne comme l’un des principaux acteurs de la recherche scientifique en Belgique. Elle centralise de nombreux programmes de recherche prestigieux et gère également dix Établissements scientifiques fédéraux qui en plus d’être de grandes institutions muséales sont des pôles d’excellence en matière de recherche: les Archives générales du Royaume (AGR), la Bibliothèque royale de Belgique (KBR), l’Institut royal d’Aéronomie spatiale de Belgique (IASB), l’Institut royal météorologique de Belgique (IRM), l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA), l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC), les Musées royaux d’Art et d’Histoire (MRAH), les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB) et l’Observatoire royal de Belgique (ORB).
La Politique scientifique fédérale a donc pour mission principale d’optimaliser et de fortifier le fonctionnement de l’Espace belge, européen et international de la recherche. En ce sens, elle coordonne l’effort de recherche mené par l’ensemble des pouvoirs publics du pays.
Forte de ses 10 Établissements scientifiques fédéraux et de ses nombreux programmes de recherche, BELSPO rassemble une multitude d’expertises dans des domaines aussi variés que l’astronomie, l’astrophysique, la météorologie, l’histoire, l’art, la paléontologie, la minéralogie, la gravimétrie, la climatologie, l’anthropologie, les sciences de la terre, l’archivistique, la conservation, la restauration, l’écologie aquatique et terrestre, la cartographie, la biologie moléculaire, etc. La Politique scientifique fédérale constitue dès lors un atout majeur pour le gouvernement fédéral qui grâce à ces diverses données peut prendre des décisions éclairées dans toutes les matières politiques fédérales.
Cette diversité culturelle et scientifique, qui caractérise BELSPO, est valorisée dans le cadre de « Science & Culture au Palais ». Une exposition annuelle a lieu au Palais Royal de Bruxelles et met en scène, autour d’un thème fédérateur, des objets et des oeuvres d’art de grande valeur.
.... BELSPO, c’est également la gestion de la contribution de la Belgique à l’Agence spatiale européenne Participation cruciale et stratégique pour notre pays permettant à de nombreuses entreprises de se développer de manière pointue dans ce secteur. BELSPO représente aussi le réseau BELNET, le partenaire IT de la recherche...
Favoriser le développement de leurs collections constitue l’une des missions fondamentales des musées. Il s’agit d’un processus irréversible. Absorbée dans une collection publique, l’œuvre commence une nouvelle vie : elle devient inaliénable, imprescriptible et insaisissable. En pratique, nous distinguons trois grands types d’acquisition : les achats, les donations et les legs.
État de fait : nos musées souffrent d’un manque criant de moyens financiers. Périodes de vaches maigres et disettes budgétaires y sont légion. Néanmoins, et parce que cela fait partie de leurs missions, les musées tentent — sur fonds propres ou avec l’aide de mécé nats — d’enrichir, comme il se doit et comme ils peuvent, leurs collections. De nombreux cas de figure existent. Les propositions d’achat peuvent provenir d’un artiste, d’une galerie d’art ou d’une salle de ventes venant démarcher activement une institution. Assez régulièrement, ce sont les conservateurs qui prospectent, surveillant l’apparition
de pièces très spécifiques sur le marché. Conservateur et responsable des collections au Musée des beaux-arts de Liège — La Boverie, Grégory Desauvage confirme : « Les opportunités d’achat peuvent se présenter de manières très différentes. Quelquefois, nous pouvons réaliser une excellente transaction via une rencontre… Il faut rester ouvert et garder à l’esprit qu’il n’y a pas de règles en la matière. »
Directrice Collection et Recherche aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Inga Rossi-Schrimpf pointe d’emblée les difficultés budgétaires : « Nous ne recevons pas de budget d’acquisition. Dès lors, les achats que nous effectuons, assez rares, sont réalisables grâce aux recettes propres ou à une politique de mécénat et de partenariat, notamment via les Amis des musées. Parmi nos dernières acquisitions réalisées en 2020, nous pouvons citer une œuvre de Chéri Samba, une autre d’Agnès Guillaume. En 2019, avec l’aide de la Fondation Goldwasser, nous avons pu acheter une œuvre d’Emmanuel Van der Auwera. » Son de cloche assez analogue du côté de Liège : « Chaque année, nous disposons d’un budget fixe dé dié à l’achat d’œuvres. Le montant reste confidentiel, mais est réduit à portion congrue. Nous ne pouvons pas faire l’acqui
La donation permet à une personne (le donateur) de transmettre sans contrepartie et irrévocablement la pro priété d’un patrimoine (peinture, sculpture, mobilier…) à
Notons encore que de nombreux musées en Belgique profitent de mises en dépôt de grandes collections. Une quantité importante d’œuvres appartenant à la Fédération Wallonie-Bruxelles sont conservées dans les musées et institutions partenaires : la quasi totalité des photographies au Musée de la photographie à Charleroi, 75 % des gravures au Centre de la gravure et de l’image imprimée à La Louvière, 70 % des tapisseries et des œuvres sur tissu au Centre de la tapisserie et des arts du tissu à Tournai, 25 % des sculptures (principalement monumentales) au Musée en plein air du Sart-Tilman à Liège. Sans oublier le Musée de l’orfèvrerie du château de Seneffe, le Musée des beaux-arts — La Boverie à Liège et le Musée des beaux-arts de Mons (BAM) qui accueillent également de nombreuses œuvres de cette collection.
sition d’œuvres d’artistes stars reconnus à l’international. » (Grégory Desauvage) CHÉRI SAMBA © MRBAB AGNÈS GUILLAUME © DOMINIQUE PROVOST. MRBABMusique, cinéma, art, scènes Rendez-vous chaque jour dans Le Soir et chaque mercredi dans le MAD. Au sommaire : interviews, critiques, nouveautés, coups de coeur de la rédaction. Pour savoir tout ce qui vaut la peine d’être découvert !
La dation d’œuvres d’art est un cas de figure très spé cifique. C’est la remise d’un bien en échange d’une créance. Ici, une manière de payer des droits de suc cession. Au décès de l’entrepreneur Fernand Gillion, Roland et Anne-Marie Gillion-Crowet décident de payer les frais de succession — 25 millions d’euros ! — via la dation de sa collection Art nouveau, l’une des plus importantes du genre, à la Région bruxelloise. Cette dernière l’a mise en dépôt aux Musées royaux des beaux-arts, qui lui réservait un écrin sur mesure, le Musée Fin-de-siècle.
une autre personne (le donataire) qui l’accepte. De nom breuses collections se sont historiquement construites sur des donations. Parmi leurs plus généreux donateurs, les Musées royaux des beaux-arts peuvent compter Pierre Ale chinsky. L’artiste a réalisé quatre donations qui atteignent aujourd’hui quelque 270 œuvres. Le Musée des beaux-arts de Liège — La Boverie est aussi, régulièrement, contacté par des propriétaires désireux de faire une donation. « Dans ce cas, nous donnons un rendez-vous sur place chez l’habitant, nous faisons une sélection. Il y a des choses qui méritent d’être intégrées, d’autres non. Dans certains cas, nous réorientons vers un autre musée. Une pièce en lien avec l’histoire de la ville aura préférentiellement sa place au Musée Grand Curtius, par exemple. » (Grégory Desauvage)
Le legs est la transmission à titre gratuit d’un ou plusieurs biens d’une personne défunte. L’acte aura été défini du vi vant de la personne par testament chez un notaire, mais ne prendra effet qu’à son décès. Dans ce cas, si la pièce léguée ne peut, pour des motifs de pertinence, être présentée dans l’institution légataire, elle pourra être mise en dépôt dans une autre structure. Fort heureusement, Grégory Desau vage souligne que les propriétaires à l’initiative de legs ou de donations ont généralement l’intelligence de bien orienter leurs choix.
Quelquefois, les musées doivent se résoudre à refuser des donations ou des legs. Grégory Desauvage justifie ces déci sions : « Les musées ont pour mission la conservation patri moniale. En d’autres termes, dans l’absolu, il faudrait idéa lement tout accepter. Mais ce n’est malheureusement pas possible. Nous avons des réserves et des lieux d’accrochage limités. Les refus sont inévitables. Quand nous sommes en présence d’une œuvre de moindre qualité (technique, esthétique ou historique), nous la refusons en appuyant notre décision et en réorientant la personne concernée vers d’autres institutions, le cas échéant. »
Lors des donations, il est courant que les donateurs aient des exigences qu’ils exprimeront de manière informelle aux conservateurs. Le plus souvent, il s’agit de valoriser — sans trop attendre — les pièces visées en organisant une exposition sur mesure. Une donation complémentaire de
l’artiste a ainsi été à l’origine de l’exposition « Alechinsky — Carta Canta ». Une certitude : au-delà de la relation de confiance qui s’installe, il y a souvent entre donateur et donataire une volonté partagée de valoriser et de pré senter au grand public des œuvres qui viennent de faire leur joyeuse entrée. Début 2021, la Boverie accueillait avec bonheur la donation de Vink. Le bédéiste liégeois d’origine vietnamienne a offert de très nombreuses planches qui ne tarderont pas à être mises à l’honneur. « Nous avons reçu 170 planches — un panel représentatif et dans un parfait état — de cet artiste. C’est très intéressant. Non seulement cela vient enrichir un fonds BD qui doit être nourri, mais cela nous donne aussi une certaine exclusivité concernant cet artiste puisque cette donation représente près de ¾ de sa production. Avec cette riche collection, nous pouvons en visager l’organisation d’une exposition monographique. » (Grégory Desauvage)
Chaque introduction d’une nouvelle œuvre en collection publique s’accompagne d’une commission consultative qui évalue la pertinence de l’acquisition. Les comités de valida tion tentent d’objectiver au maximum la prise de décision. Est-ce opportun de faire rentrer cette œuvre ? Qu’apportet-elle à la collection ? Vient-elle combler une lacune ou une période peu nourrie ? A-t-elle une portée particulière d’un point de vue esthétique ou historique ? Toutes les institutions reconnaissent choisir avec le plus grand soin les œuvres qui entrent dans les collections. L’objectif étant de sélectionner celles qui ont du sens et qui pourront faire l’objet d’une valorisation sur le long terme. C’est un devoir de l’institution vis-à-vis de la pièce.
Le plus souvent, les musées tentent de combler leurs lacunes. Une politique qui n’est pas toujours réalisable :
Inga Rossi-Schrimpf pense notamment aux œuvres d’art du début du XXe siècle, vendues à des prix très élevés. « Les lacunes dans nos collections sont étroitement liées aux po
litiques d’acquisition. Après la Seconde Guerre mondiale, le musée n’a pas collectionné les écoles étrangères modernes (les grands courants français ou allemands, par exemple). La mode était alors à la valorisation de l’art belge… La col lection ne s’est ouverte aux artistes étrangers qu’à partir des années 60-70. » Parmi les artistes contemporains que les Musées royaux des beaux-arts souhaiteraient voir entrer, on peut citer Michaël Borremans et Francis Alÿs… À Liège, s’il est permis de rêver, ce sont des artistes de la scène internationale qui manquent à l’appel : Lucian Freud, Anselm Kiefer, Yan Pei-Ming, Luc Tuymans... On place ça là. Qui sait ? Un collectionneur, futur donateur, pourrait se manifester ?
LUCIA D’HAINAUT ZOLAMIAN MARIE © LA BOVERIE VINK © LA BOVERIEAu confluent de la Meuse et de la Sambre, Namur. Longtemps sousestimée sur la carte géoculturelle belge, la ville affiche à présent un dynamisme insoupçonné. Au Musée Rops — qui jouit de la plus évidente notoriété — sont venues s’ajouter de nouvelles structures renforçant l’attractivité d’un secteur qui a longtemps souffert de sa position régionale, décentralisée. Constat qui appartient au passé.
Avec le Delta, les Bateliers pôle muséal, le TreM. a et le Phare (Andenne), Namur et ses alentours concentrent des institu tions muséales de toute première qualité. Résultat ? La capi tale wallonne se place au rang des destinations touristiques immanquables… En matière de développement culturel, on est loin, très loin de la lenteur qui colle à la peau des Namu rois. Néanmoins, comme l’escargot — emblème local — on recommandera chaleureusement à tous les amoureux d’art et de culture d’y prendre leur temps.
Longtemps, le Musée Rops a polarisé le gros de l’attention. À juste titre : ses collections sont fabuleuses et la personna lité éponyme sulfureuse à souhait. Depuis quelques années, le musée multiplie les synergies avec les autres institutions namuroises. Marie-Françoise Degembe, directrice faisant fonction du Service des musées et du patrimoine culturel de la province de Namur, nous explique : « Il y a six ans, nous avons créé une plateforme de tous les musées namurois et avons constaté que les cœurs de nos collections respectives étaient complémentaires : l’archéologie et l’antiquité à l’îlot des Bateliers, le Moyen-Âge au TreM.a, le XVIIIe siècle à l’Hôtel
de Groesbeeck-de-Croix, le XIXe siècle au Musée Rops et enfin les aspects les plus contemporains au Delta. » Vu sous cet angle, Namur offre un panorama complet, mais égale ment très attractif, de l’histoire de l’art. Chaque lieu, à taille humaine, aborde son sujet de manière spécifique. La situa tion géographique des différents espaces offre l’occasion de prendre l’air, de faire une promenade avant d’aborder, en toute décontraction, le parcours suivant.
La directrice insiste sur la volonté partagée de créer des par tenariats, de travailler en connexion les uns avec les autres. « Ces synergies sont très stimulantes intellectuellement et créent plus d’attractivité que si l’on réalisait les choses séparément. »
Ne dites plus « Musée des arts anciens du Namurois », mais TreM.a ! Acronyme qui rappelle la conservation du Trésor d’Oignies, entre autres. Exit la réputation poussiéreuse que le musée s’est longtemps coltinée ! Le TreM.a relève tous les enjeux propres aux musées du XXIe siècle : développement numérique, médiation des publics, espaces d’accueil qui
donnent véritablement envie de s’y poser et d’y revenir…
En outre, les pièces présentées, aussi séculaires soient-elles, reflètent des préoccupations universelles et intemporelles : la vie, la mort, l’amour… Autant d’objets qui nous offrent d’autres clés de lecture, une autre compréhension de notre propre réalité.
Sur le pont depuis deux ans et demi, Julien Devos endosse les fonctions de conservateur et de coordinateur. Armé de son enthousiasme aussi imparable que contagieux, il accom pagne quotidiennement le musée à relever les défis énoncés dans le nouveau décret muséal propre à la réforme des mu sées, à savoir accroître leur visibilité et améliorer leur accessi bilité : « L’un des enjeux est de faire entrer dans ce musée des gens qui n’y seraient pas forcément entrés. Le plus difficile est de passer le pas de la porte. Une fois à l’intérieur, ils se rendent compte que ce que nous présentons n’est pas figé, que l’accrochage est perpétuellement en mouvement. »
Pour attirer ce public non initié, le musée mise énormément sur la médiation et les dispositifs numériques à la pointe…
Et c’est sans doute le point fort de Julien Devos : réussir à s’entourer de jeunes commissaires qui changent les pratiques
et insufflent dans la structure une vision très moderne de ce qui peut se faire en termes d’outils numériques et digitaux.
« Pour la dernière exposition qui réunissait des pièces du Musée d’Ixelles, nous avons déployé de grands moyens pour rendre le parcours attractif. Les visiteurs pouvaient découvrir, tout au long de leur promenade picturale, des “Le saviezvous ?”, des vidéos, des QR codes renvoyant à du contenu en ligne… Tous ces outils qui accompagnaient la visite étaient imaginés en direction du jeune public que nous voulons intéresser en priorité. Ces dispositifs ont très bien fonctionné. Mais nous avons également pu tirer d’autres enseignements : nous avons assez clairement observé que les visiteurs plus âgés regardaient, aussi religieusement que les jeunes, les vidéos du début à la fin. » Julien Devos reconnaît également que le renouveau de son musée est étroitement lié à l’éner gie et l’engagement d’Isabelle Paul, aux manœuvres de la médiation. L’accent est mis sur le caractère inclusif. « Isabelle Paul réalise un travail remarquable en direction des publics les plus fragilisés (que ce soit en raison d’un manque de moyens financiers ou simplement parce qu’ils n’y sont pas habitués). Elle parvient à aborder ce public, entre en relation avec eux avec le bon angle d’approche. Dans cette perspec tive, nous déployons des alliances avec d’autres structures
EN CHANTIER !Grâce au mécénat de la Fondation Roi Baudouin, le Musée Rops va pouvoir étendre ses activités à la maison voisine. De gros travaux sont programmés. Objectifs ? Ouvrir des espaces permettant de développer la médiation à des tination de tous les publics et réorganiser l’agencement des réserves et des bureaux.
Des travaux sont également réalisés du côté du TreM.a : l’étage supérieur va profiter d’une cure de jouvence. « Il y avait trop de pièces exposées et leur visibilité n’était pas toujours cohérente. Les gens se perdaient… Nous voulons alléger le parcours en n’exposant que des pièces qui ont un véritable intérêt. Nous allons mettre en réserve une trentaine de pièces, ce qui nous permettra de mieux valoriser les autres », explique Julien Devos. Ouverture du nouvel espace prévue en février. L’étape suivante concerne l’agrandissement du musée. La phase finale du concours d’architecture a été lancée. L’annonce du bureau sélectionné aura lieu en février. À suivre…
namuroises (entre autres le Delta, le Musée Rops…). » Le musée réserve également un accueil tout à fait particulier aux migrants qui découvrent ici plus qu’un musée : une culture qu’ils ont envie d’assimiler. « Dans le cadre d’une médiation, nous avions travaillé avec ce public très spécifique de manière tout aussi singulière. Chacun était invité à raconter une histoire à partir d’une œuvre. Certains ont choisi la représentation d’un bateau pour expliquer leur traversée. Cette activité leur a permis d’extérioriser certaines choses. Ils sont entrés en résonance avec le public. Je suis convaincu que l’on gagne un public quand on entre en résonance avec lui, quand on parvient à échanger des émotions », conclut Julien Devos.
Implantation sur mesure offrant toutes les perspectives d’un musée moderne, le Phare (Andenne) héberge une bibliothèque, l’office du tourisme mais aussi, et surtout, l’EMA, acronyme d’« Espace muséal d’Andenne ». Ce dernier fusionne deux institutions : le Musée de la céramique d’Andenne et une structure liée aux vestiges archéologiques découverts lors des fouilles de la grotte Scladina. Soit de très riches collections préhistoriques exhumées depuis 1978.
Aux commandes l’EMA, Mélanie Cornelis partage son enthousiasme euphorique face à cette architecture qui répond spécifiquement aux contraintes et besoins d’un musée, avec entre autres des espaces d’expositions temporaires et de magnifiques salles dédiées à la médiation proposant une large offre d’activités.
Débordante de projets, la directrice nous confie également ses perspectives en matière de programmation. « Nous avons complètement repensé la nature de nos expositions temporaires au printemps dernier. Auparavant, nous avions
des expositions thématiques très “classiques”. Nous alternions : une fois la Préhistoire, une fois la céramique. Et ainsi de suite… » Mais, ça, c’était avant… En décembre prochain, l’EMA inaugurera « Mammouths ! Steppe by steppe”. Cette exposition marquera le coup d’envoi d’une nouvelle politique d’expositions, explorant des sujets beaucoup plus ancrés dans la société et en lien avec les préoccupations de notre temps. « Nous partirons de nos collections, des pièces de la Préhistoire, pour les mettre dans une perspective plus large qui abordera l’écologie, l’impact de l’homme sur la disparition des autres espèces… » Une vision transdisciplinaire qui rompt radicalement avec toutes les expositions imaginées précédemment.
Comme toutes crises, celle liée au coronavirus a apporté son lot d’enseignements. « Le Covid nous a obligés à être créatifs ! Les restrictions en place et le cumul des contraintes ont rendu quasiment impossibles les visites de groupes scolaires. Dès lors, nous avons engagé une réflexion et un travail important visant l’extrascolaire et les visiteurs adultes. Pour ces derniers qui ont envie de vivre une expérience au musée, nous avons lancé deux programmes. Un soir par mois, nous organisons un atelier de céramique. Nous avons également mis en place un cours de yoga dans les espaces muséaux. Nous essayons par tous les moyens de diversifier la “porte d’entrée” dans le musée, que ce soit par un processus créatif ou une activité sportive. » Mélanie Cornelis est plus déterminée que jamais ! Elle veut faire de son musée un lieu de vie. Un endroit auquel le public est habitué dès son plus jeune âge. « Nous souhaitons développer des activités le mercredi après-midi. J’ai envie que l’on vienne au musée avec la même facilité et la même fréquence que dans une bibliothèque. On montre sa carte d’abonnement et on participe à l’un ou l’autre atelier. » Autre originalité initiée cet été : faire venir les enfants pour qu’ils dorment, une nuit compète, au musée. Initiative très appréciée qui n’attend qu’à être renouvelée et pérennisée.
« Le fait que l’on soit dans un bâtiment multifonctionnel — avec l’office du tourisme et la bibliothèque — nourrit notre volonté de déconstruire l’idée que l’on vient au musée uniquement pour une visite “classique”. Nous souhaitons que notre musée soit un lieu de vie, un lieu de rendez-vous, avec la programmation la plus hétérogène possible. » (Mélanie Cornelis) L’objectif est très clair : offrir aux visiteurs des expériences qui sortent du cadre !
« En raison des mesures sanitaires liées à la pandémie, nous avons perdu une bonne partie du public étranger, mais également des groupes accompagnés. En contrepartie, nous avons gagné un public de visiteurs belges néerlandophones. Forts de ce constat, nous avons renforcé les dispositifs de médiation en néerlandais. » (Julien Devos, conservateur-coordinateur du TreM.a)
LUCIA D’HAINAUTLe Guggenheim de Bilbao, la Tour Luma à Arles, le Louvre d’Abu Dhabi, la Tate Modern à Londres… Certains musées se veulent aussi exceptionnels par le contenant que leur contenu. L’élément phare, c’est le musée, l’œuvre même de l’architecte qui l’a conçu : soit de toutes pièces, soit en transformant un lieu existant. Rencontre avec Francis Metzger…
« Un certain nombre de bâtiments abritant un musée ont été, dès le départ, décidés comme tels. On dispose d’une collec tion et on veut la mettre en valeur. Dès lors, on demande à un architecte de construire un réceptacle pour l’accueillir », explique Francis Metzger, architecte bruxellois de renom mée internationale, spécialisé dans la restauration de bâti ments remarquables (maisons Saint-Cyr, Delune, Autrique, Bibliothèque Solvay…). « Si notre métier consiste à mettre en place l’identité d’une architecture dans un lieu prédéfini à un moment donné, la fonction muséale impose des critères spé cifiques, soit des impératifs nombreux et complexes. Il y a les endroits que le visiteur voit, mais aussi beaucoup de lieux et de pièces qui ne lui sont pas accessibles : tout le back-office, les espaces de stockage des œuvres, les locaux techniques, la sécurité… Ces endroits peuvent parfois prendre des dimen sions que l’on n’imagine pas. Dans la réalisation du musée, l’architecte doit avant tout mettre en place un parcours qui va induire une scénographie des collections ; au cœur de la création, il y a aussi la façon de faire entrer la lumière et de composer l’éclairage… »
Il existe des musées d’exception, tellement iconiques, que le lieu créé par l’architecte devient plus important que les pièces exposées. Une tendance plutôt récente, qui ne cesse d’inspirer des projets de plus en plus fous.
Francis Metzger énumère quelques-uns de ces musées qui se révèlent exceptionnels par l’œuvre qu’en a faite l’architecte. « Je pense tout d’abord au Guggenheim de Bilbao. Peu de personnes peuvent citer ne fût-ce que trois œuvres qui s’y nichent, mais beaucoup connaissent le bâtiment en soi. Il est
tellement particulier, tellement contemporain. Son image est tellement forte et sculpturale que c’est une œuvre d’art en elle-même. Bilbao s’est cousu des lettres de noblesse simple ment par le fait d’avoir érigé une œuvre muséale iconique. » La plus-value n’est pas que culturelle. « Le musée, inauguré en 1997, attire un public tellement important qu’il va rapi dement rentabiliser le prix de sa construction. Et cela, quel qu’en ait été le coût. L’impact économique pour la ville et ses alentours est également énorme. »
Le Guggenheim du Pays basque a initié la création d’autres espaces muséaux remarquables. C’est notamment le cas de
la tour Luma, à Arles. Sa conception a été confiée à Frank Gerhy, le même architecte ayant construit le Guggenheim de Bilbao. Dédié à l’art contemporain, cet édifice de dix étages vient d’ouvrir au public après sept années de construction.
« Réputée internationalement pour ses fameuses Rencontres de la photographie, la ville d’Arles risque de devenir plus célèbre encore et identifiée par la simple force de ce bâti ment », souligne Francis Metzger. « D’autres musées, récem ment construits, se veulent des écrins exceptionnels. Je pense notamment au Louvre, de Jean Nouvel, à Abu Dhabi. Toujours dans la même ville, il y a le musée national Zayed de Norman Foster qui est en cours de construction. À chaque fois, il s’agit de musées dont le bâtiment est au moins tout aussi impor tant que ce qu’il contient. »
Outre ces musées construits de toutes pièces, une autre démarche consiste à plutôt transformer, recycler un bâti ment ancien en musée. « Il faut alors se glisser dans des volumes préexistants et les réinventer », s’enthousiasme Francis Metzger. « Cela demande d’être très créatif et peut mener à des résultats particulièrement intéressants. Ainsi, la Tate Modern à Londres est un musée d’art contemporain réalisé en réhabilitant une ancienne centrale électrique. Cette tendance ne cesse de s’amplifier, car les villes sont de plus en plus bâties et on y trouve forcément moins de terrains à construire. Si on peut réinventer, c’est tellement plus intelli gent et écologique que de démolir pour tout reconstruire. En 1999, avec Luc Deleuze, j’avais déjà défendu ce principe dans notre ouvrage La Ville recyclée »
Lorsqu’ils sont en chantier, pour transformation ou rénova tion, les musées sont normalement fermés au public. Mais, là aussi, de nouvelles pratiques surgissent. « En juin dernier, j’étais invité à Barcelone comme membre du jury de l’AADIPA, un concours européen d’intervention sur le patrimoine », indique l’architecte bruxellois. « Parmi les 300 projets sélec tionnés, tous plus qualitatifs les uns que les autres, nous avons notamment retenu la Casa Batlló de Gaudí qui se trouve justement à Barcelone. Il s’agit d’un ensemble de logements,
construit entre 1904 et 1906, transformé au fil du temps en musée et dont la restauration vient de s’achever. Une res tauration méticuleuse, fidèle, entreprise avec soin et rigueur. Les architectes ont décidé de travailler par zone et de ne pas fermer les lieux au public. Ceux-ci m’ont confié que les lieux n’ont jamais eu autant de visiteurs que durant cette période, car le public venait aussi pour voir les travaux en cours. »
Et Francis Metzger de concéder : « C’est vrai que cela a un côté exceptionnel, qu’on prend plaisir à voir un chantier. C’est une expérience fabuleuse. Comme architecte, je dispose évidem ment de ce privilège. Et effectivement, pourquoi ne pas en faire également profiter un public un peu averti ? J’y réfléchis pour certains de mes projets… »
Quels seraient ces chantiers, susceptibles de s’ouvrir au pu blic ? « Cela pourrait notamment se faire pour la restauration des Serres de Laeken où j’envisage de travailler par quartier, comme des morceaux de pizza. Je songe aussi au chantier de l’Aegidium, à Saint-Gilles, dont la taille peut accueillir l’un ou l’autre groupe. Il y a aussi, éventuellement, l’hôtel Astoria. Pas pour l’instant, car on est dans le gros œuvre avec des grues dans tous les sens. Mais peut-être plus tard. On peut réfléchir à des visites-conférences via des associations spécia lisées en architecture. Cela valoriserait les artisans à l’œuvre : cela, sans les gêner et que ce soit trop intrusif. »
© NAOTAKE MURAYAMAArchitecte belge contemporain, de réputation mondiale, Francis Metzger a notamment orchestré la réhabilitation de la Villa Empain, une œuvre remarquable de style Art déco, construite entre 1931 et 1934 par l’architecte Michel Polak. « Racheté par la Fondation Boghossian qui souhai tait y établir un musée d’art contemporain, le bâtiment était dans un état de déliquescence épouvantable. À tel point qu’il en avait perdu son identité. Pour l’architecte, l’enjeu était double : reconquérir l’identité de l’œuvre et en même temps lui donner un contenu programmatique dans un lieu qui n’était pas destiné à cela. Cela a posé mille questions et problèmes lors de la rénovation, qui s’étalera de 2006 à 2010. » Et de sourire des réactions du public : « Quand tout est fini, chacun trouve cela merveil leux. Les lieux semblent tellement naturels qu’on nous demande souvent, avec beaucoup de naïveté et de culot, ce qu’on y a fait. C’est frustrant, car il y a tout un travail derrière, mais aussi réjouissant, car cela veut dire qu’on a respecté l’œuvre et l’esprit que souhaitait lui donner son concepteur initial. »
La Villa Empain accueille la Fondation Boghossian — Centre d’art et de dialogue entre les cultures d’Orient et d’Occident. Elle se situe au 67 de l’avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles. Elle est ouverte aux visites du mardi au dimanche, de 11 h à 18 h. Chaque premier mercredi du mois, la visite est gratuite de 13 h à 17 h (dont une visite guidée, sur inscription, à 15 h 30).
© JULIEN SEMNINCKXEt de conclure : « En ouvrant ainsi certains chantiers au public, on susciterait sans doute des vocations, un nouvel attrait vers certains métiers tombés en désuétude, des mé tiers exceptionnels opérés par des passionnés, animés d’un attachement particulier à l’objet de leur travail et capables de miracles. »
JULIEN SEMNINCKXUNE COLLECTION DU MONDE LE MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT, UN VOYAGE ENTRE ART, CULTURE ET NATURE.
ROYAL MUSEUM OF MARIEMONT, A JOURNEY THROUGH ART, CULTURE AND NATURE.
Pluraliste, « Curieuse Belgique » concentre quelque 80 anecdotes dont la seule constante est le caractère insolite ou a achant. Autant d’histoires improbables, de faits-divers scandaleux, de confessions abracadabrantes se ra achant à un élément de notre environnement : un détail architectural, une œuvre d’art, une particularité naturelle, un souvenir d’épisode folklorique…
Auteure : Gwennaëlle Gribaumont
Pour remporter l’un des 30 exemplaires de ce livre, à paraître en novembre prochain, il vous suffit d’envoyer vos coordonnées (nom + prénom et adresse postale en Belgique) par e-mail à : info@artsetpublics.be*
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Le 6 janvier 2002 à 11 h, pour la première fois en Belgique, un musée offrait l’accès gratuit à ses visiteurs le premier dimanche du mois, pour quelques heures. Ce musée, c’est le Centre de la gravure et de l’image imprimée à La Louvière (Hainaut). Le 2 janvier 2022, à peu près aux mêmes heures, ils seront 154 sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles à accueillir leurs visiteurs gratuitement.
Entre ces deux dates, la gratuité des musées a fait son chemin. En 2003, la gratuité du matin au Centre de la gravure est élargie à toute la journée. 12 musées wallons lui emboîtent le pas en 2006 : les musées de la Ville de Tournai, ceux de la Ville de Liège, le musée de l’Université de Louvain-laNeuve (aujourd’hui, Musée L) instaurent le remboursement du ticket d’entrée le premier dimanche du mois. En 2012, un cap majeur est franchi : la gratuité de bonne volonté s’institutionnalise. Le 3 mai, un décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles étend la gratuité à l’ensemble des musées subsidiés. Quelques semaines avant, l’ASBL Arts&Publics, chargée d’accompagner la mesure et de la promouvoir auprès du grand public, voit le jour. En mars prochain, cela fera 10 ans. D’un peu moins de 50 en 2013 à 100 en 2017, le réseau des musées gratuits réunit plus de 150 lieux, dont la moitié de leur propre volonté.
Pour cette année anniversaire, ou plutôt « à anniversaires » (les 20 ans du premier des premiers dimanches et les 10 ans de la gratuité dans les musées), il fallait au moins douze cerises sur le gâteau pour douze dimanches de fête. Finalement, nous ferons bien mieux, puisque 22 musées en Région bruxelloise et dans les cinq provinces wallonnes ont répondu présents, avec beaucoup
d’enthousiasme, pour organiser un Dimanche + que gratuit, associant la liberté d’accès et de visites des collections et expositions permanentes et temporaires à un programme d’activités et d’animations exclusives.
« J’ai dix ans, ça fait bientôt vingt ans que j’ai dix ans… », les paroles de la chanson, quelque peu réécrites, sonnent bien. La gratuité des musées est encore jeune, d’autant plus que, malgré les années, elle reste une nouveauté pour une bonne partie de la population, notamment la plus précarisée qui devrait pourtant être la première à en profiter.
Pour marquer ces dix et vingt ans, nous avons voulu nous adresser aux enfants et aux adolescents en « imposant » un élément « jeunes publics » dans le programme de ces journées ou après-midis dominicales. Ainsi, chaque musée qui accueillera un Dimanche + que gratuit en 2022 proposera (à son libre choix) une activité ou un support spécifiquement pour eux.
LAURENT VAN BRUSSELLe dimanche 7 novembre, dès 11 h, le Musée L vous ouvre gratuitement les portes de son exposition temporaire « MAGMA », Triennale d’art contemporain. Inspirés par les écrits de I. Calvino, de Z. Bauman, ainsi que de J. Butler, R. Braidotti et D. Haraway, les commissaires proposent un projet qui reprend le thème de la fluidité sous différents aspects. Et si cette identité fluide devenait source de stabilité et de nouveaux fondements ? Et si cette fluidité était une force et non pas une faiblesse ? En sélectionnant des artistes qui privilégient les nouveaux modes de récits, les commissaires, Muriel Andrin, professeure à l’ULB en Art du spectacle, écriture et analyse cinématographiques, et Adrien Grimmeau, directeur de l’ISELP, interrogent le rôle du corps et l’ensemble de nos sens en privilégiant l’immersion physique dans le parcours d’exposition. Par ailleurs, entre 14 h et 17 h, les bénévoles des Amis du Musée L vous réservent un accueil privilégié. Aux quatre coins du musée, ils viendront à votre rencontre pour vous présenter leurs coups de cœur, partager avec vous quelques-unes de leurs œuvres préférées… Un moment de dialogue passionnant en toute complicité !
Musée L – Musée universitaire de Louvain Place des Sciences, 3, bte L6. 07.01 1348 Louvain-la-Neuve
Horaire : de 11 h à 17 h
Les normes sanitaires en vigueur à cette date seront appliquées. Pour la participation au dimanche gratuit, même si ce n’est pas obligatoire, il est conseillé de réserver votre visite à l’avance, par tranche horaire.
Tél. : +32 10 47
E-mail : info@museel.be Site web : https://museel.be
Musée, Bruxelles-Ville MARS [06.03]
BPS 22, Charleroi Musée de la Rubanerie cominoise, Comines
AVRIL [03.04]
Fourneau Saint-Michel, Musée de plein air et Musée du fer, Saint-Hubert MAI [01.05]
La Fonderie – Musée bruxellois des industries et du travail, Molenbeek-Saint-Jean JUIN [05.06]
Musée Rops , Namur - Musée du Petit Format, Viroinval JUILLET [03.07]
Pôle muséal Les Bateliers, Musée des Arts décoratifs, Namur AOÛT [07.08] Musée Wellington, Waterloo
SEPTEMBRE [04.09]
Musée gaumais , Virton
OCTOBRE [02.10]
Musée international du carnaval et du masque, Binche Musée royal de Mariemont, Morlanwelz Musée de l’Imprimerie, Thuin
NOVEMBRE [06.11] Musée Hergé, Louvain-la-Neuve
DÉCEMBRE [04.12]
Archéoforum, Liège Musée de la vie wallonne, Liège
Musée des beaux-arts et de la céramique, Verviers Musée d’archéologie et defolklore, Verviers
Le 1er dimanche du mois tombe un 5 décembre, veille de Saint-Nicolas. Le Musef profite de l’occasion pour faire découvrir les traditions et jouets liés à cette belle fête du patrimoine culturel belge. Comment préparait-on la venue de Saint-Nicolas ? Quels cadeaux ramenait-il aux enfants sages ? Quels étaient les jouets de nos aïeuls ? Tout au long de l’après-midi, une visite animée dans le musée vous permettra de trouver les réponses à ces questions. Pendant une heure, vous admirerez et écouterez l’histoire des jouets exposés (certains sortiront exceptionnellement du local de réserves…), vous manipulerez des jeux. Le Grand Saint viendra également à la rencontre des enfants et des familles pour leur faire partager quelques bons souvenirs, mais aussi, et surtout une surprenante friandise !
Outre le parcours muséal permanent « Vie frontalière », l’exposition itinérante de l’association Territoires de la Mémoire « Triangle rouge » dédiée à l’action de tous les résistants à toutes les formes de tentatives liberticides sera également accessible gratuitement.
Musef – Musée de Folklore vie Frontalière 3-5 rue des Brasseurs 7700 Mouscron
Horaire : de 14 h à 18 h
L’animation est adaptée au public familial et aux jeunes visiteurs à partir de 3 ans. Pour que l’accueil soit des plus agréables, il est demandé de réserver et de choisir l’un des départs de visite suivants : 14 h, 15 h 15 ou 16 h 30. Les places sont limitées à 30 personnes par groupe.
Les normes sanitaires en vigueur à cette date seront appliquées.
Tél. : 056/860.466
E-mail : musee.accueil@mouscron.be Site web : www.musee-mouscron.be
Musée de la Médecine - Campus Erasme
13H00 > 16H00
808, route de Lennik - 1070 Bruxelles
www.museemedecine.be
02 555 34 31
Musée de la Ville de Bruxelles (Maison du Roi)
10H00 > 17H00
Grand-Place - 1000 Bruxelles
02 279 43 50
www.brusselscitymuseum.brussels
Musée de l’Église Orthodoxe
12H00 > 13H00
36, avenue de Stalingrad - 1000 Bruxelles
www.orthodoxia.be
Musée du Slip de Bruxelles
11H00 > 18H00
123, rue Haute - 1000 Bruxelles
02 502 52 77
02 503 88
attitudeartgallery.com/slip-museum
Musée Mode & Dentelle
10H00 > 17H00
12, rue de la Violette - 1000 Bruxelles
www.fashionandlacemuseum.brussels
Musée national de la Résistance
02 213 44 50
Fermé jusqu’en 2022 pour cause de rénovation.
14, rue Van Lint - 1070 Anderlecht
www.mjb-jmb.org
Musée Juif de Belgique
02 512 19 63
10H00 > 17H00 (expos permanentes et parfois temporaires)
21, rue des Minimes - 1000 Bruxelles
www.mjb-jmb.org
Parlamentarium
02 512 19 63
10H00 > 18H00 (dernière entrée à 17H30)
Bâtiment Willy Brandt, 100, place du Luxembourg - 1050 Bruxelles
02 283 22 22
Parc Monumento
11H00 > 18H00
www.europarl.europa.eu/parlamentarium
8, square Camille Paulsen - 1070 Bruxelles
www.monumento.brussels
0470 57 40 62
L’entrée au musée BELvue est gratuite tous les mercredis aprèsmidi de 14H00 à 17H00
www.belvue.be
Centre d’Art contemporain du Luxembourg belge (CACLB)
14H30 > 18H00 (d’avril à novembre)
Site de Montauban - 6743 Buzenol
063 22 99 85
BPS 22 - Musée d’art de la Province de Hainaut
10H00 > 18H00
www.caclb.be
Musée de la Rubanerie Cominoise
10H30 > 12H00 (visite guidée à 10h30)
3, rue des Arts - 7780 Comines-Warneton
www.larubanerie.be
Maison du Patrimoine Médiéval Mosan
056 58 77 68
14H00 > 18H00 (fermé le 1er dimanche de janvier)
15, rue du Moulin - 1357 Hélécine
www.helecine-map.be
019 65 69 90
10H00 > 18H00 (d’avril à octobre) et 10H00 > 17H00 (de novembre à mars)
? 16, place du Bailliage - 5500 Bouvignes-sur-Meuse (Dinant)
082 22 36 16 www.mpmm.be
Maison de Monsieur Sax
9H00 > 18H00
? 37, rue Sax - 5500 Dinant
Musée du Train miniature
081 21 39 39
http://sax.dinant.be
14H00 > 18H00 (de mai à septembre et vacances scolaires)
122 B, rue de France - 5544 Heer-Agimont
tmhm02.skyblog.com
Maison des Megalithes de Weris
10H00 > 17H30
082 21 98 28
13H00 > 17H00
45, place Licourt - 4040 Herstal
04 256 87 90
www.herstal.be
14H00 > 17H00 (d’avril à octobre) et 14H00 > 18H00 (juillet et août)
? 65, avenue de Beaufort - 4500 Huy (Ben-Ahin)
www.huy.be Fort et Mémorial
085 21 13 78
10H00 > 18H00 (d’avril à octobre) – Gratuit le 21.07
? 7, place Arsene Soreil - 6940 Durbuy 086 21 02 19
www.megalithes-weris.be
Durbuy History & Museum (DHAM)
13H00 > 18H00 (hors vacances scolaires) | 11H00 > 18H00 (du 8.07 au 16.08) Fermé pendant les montages et démontages d’expo
? 21, rue du Comte Théodule d’Ursel - 6940 Durbuy
IKOB – Musée d’Art Contemporain
13H00 > 18H00
086 43 47 95
? 12B, Rotenberg - 4700 Eupen 087 56 01 10 www.ikob.be
10H00 > 17H00 (de décembre à avril) et 10H00 > 18H00 (de mai à novembre)
? 128, rue de la Grotte - 4400 Flémalle 04 275 49 75 www.prehisto.museum.be Centre wallon d’art contemporain - La Châtaigneraie 14H00 > 18H00 (fermé pendant les montages et démontages d’expo)
? 19, chaussée de Ramioul - 4400 Flémalle 04 275 33 30 www.cwac.be
? 22, Boulevard Solvay - 6000 Charleroi
071 27 29 71
www.bps22.be Le Bois du Cazier , 1 site/2 musées Musée de l’Industrie - Musée du Verre
10H00 > 18H00 (fermé du 6 au 13 janvier inclus)
80, rue du Cazier - 6001 Charleroi (Marcinelle)
www.leboisducazier.be
Musée de la Photographie
071 88 08 56
10H00 > 18H00 (collection permanente uniquement)
11, avenue Paul Pastur - 6032 Charleroi (Mont-sur-Marchienne)
071 43 58 10
www.museephoto.be
Musée des Beaux-Arts
12H00 > 18H00 (fermé pour cause de déménagement : réouverture en 2021)
Anciennes écuries de la caserne Defeld, boulevard Mayence - 6000
071 86 11 35/36
Maison de la Poterie
www.charleroi-museum.be
8H30 > 12H30 et 13h30 > 17H30 (fermé pendant les vacances d’hiver)
4, rue Général Jacques - 6200 Bouffioulx
Sur réservation, uniquement pour les groupes
? Base J. Offenberg, accès musée via le Corps de Garde, rue de Chaumont5620 Florennes 02 442 63 44 www.museespitfire-florennes.be
Musée archéologique de la Haute-Meuse - La Vieille Ferme 13H30 > 17H30 (d’avril à décembre)
? 1, rue du Prieuré - 5530 Godinne 082 61 25 33 www.yvoir.be
Musée Héritage 1 : Histoire de la Terre et de l’Homme 10H00 > 18H00
? Ruelle de l’Agent, à côté du 66, rue du Pilori - 5353 Goesnes 0475 68 44 94 http://museeheritagedegoesnes.eklablog.com
071 39 51 77
www.chatelet-anime.jimdo.com/maison-de-la-poterie
Musée du Pays d’Ourthe-Amblève
13H00 > 17H00 (fermé les 1ers dimanches de décembre et de janvier)
1, place Leblanc - 4170 Comblain-au-Pont
www.musee-ourthe-ambleve.be
04 369 99 76
Musée Héritage 2 : La Grande Guerre 10H00 > 18H00
? 72/a, chemin de Tahier - 5353 Goesnes 0475 68 44 94
Musée Héritage 3 : Ecole en Héritage 10H00 > 18H00 ou sur rendez-vous
? Ruelle de l’Agent, à côté du 66, rue du Pilori - 5353 Goesnes 0475 68 44 94
Chaussée de Napoléon - 4500 Huy
085 21 53 34
www.huy.be Musée communal
14H00 > 17H00 (toute l’année) et 14H00 > 18H00 (juillet et août)
? 20, rue Vankeerberghen - 4500 Huy
Toute l’année sur demande
19, rue du Centre - 4500 Huy
La Forge-Musée
085 23 24 35
www.huy.be Musée de la vie tihangeoise
085 21 41 38
14H00 > 17H00 d’avril à novembre
www.huy.be
14, rue Basse - 1460 Ittre
067 64 87 74
www.ittre.be Musée Marthe Donas (MIMDo)
11H00 > 17H00 (expo permanente gratuite le jeudi et le samedi de 13H00 à 17H00)
? Espace Bauthier - 36, rue de la Montagne - 1460 Ittre
www.museemarthedonas.be
0471 21 63 88
Keramis - Centre de la Céramique de la Fédération WallonieBruxelles
10H00 > 18H00
? 1, place des Fours Bouteilles - 7100 La Louvière
064 23 60 70
www.keramis.be Centre de la Gravure et de l’Image imprimée
10H00 > 18H00
? 10, rue des Amours - 7100 La Louvière 064 27 87 27
www.centredelagravure.be Bois-du-Luc, Musée de la Mine et du Développement durable
10H00 > 18H00 (d’avril à septembre) - Visite guidée à 15H00 (sur réservation) - Fermé pendant les vacances d’hiver
2b, rue Saint-Patrice - 7110 Houdeng-Aimeries (La Louvière)
064 28 20 00
www.ecomuseeboisduluc.be Musée Ianchelevici de la Louvière – Mill
14H00 > 18H00
? 21, place Communale - 7100 La Louvière
www.lemill.be
064 28 25 30
Les musées gratuits le dernier mercredi du mois à Anvers. Dix musées d’Anvers sont pour leur part gratuits le dernier mercredi du mois, de 10H00 à 17H00. La plupart des sites internet bénéficient d’une version française.
Letterenhuis www.letterenhuis.be ■ Maison Rubens www.rubenshuis.be ■ Maagdenhuismuseum www.maagdenhuismuseum.be ■ MAS www.mas. be ■ Middelheim : Musée de sculptures en plein air dans le parc Middelheim www.middelheimmuseum. be ■ Musée Mayer van den Bergh www. museummayervandenbergh.be ■ Musée PlantinMoretus www.museumplantinmoretus.be ■ Red Star Line Museum www.redstarline.be ■ Rockoxhuis www. rockoxhuis.be ■ Vleeshuis www.museumvleeshuis.be
14H00 > 18H30
Place Alix du Rosoit - 7860 Lessines
www.notredamealarose.be
068 33 24 03
Musée archéologique de Logne
14H00>18H30 (d’avril à novembre) et 13H00 > 18H30 (juillet et août)
? 1, rue de la Bouverie - 4190 Vieuxville
www.chateau-logne.be
14H00 > 18H00 (fermé de mars 2020 à l’automne 2021 pour rénovation)
1, place Communale - 6800 Libramont
www.museedesceltes.be
10H00 > 13H00 et 14H00 > 17H00
22, Quai Van Beneden - 4020 Liège
www.aquarium-museum.uliege.be
13H00 > 17H00
? Place Saint-Lambert - 4000 Liège
www.archeoforumdeliege.be
061 22 49 76
Musée Hergé
086 21 20 33
14H00 > 18H00 (d’avril à octobre)
? 31, rue Edouard Mouzin - 7020 Nimy (Mons)
https://museedenimy.blogspot.com
Salle Saint-Georges
14H00 > 20H00
? Grand-Place - 7000 Mons
10H30 > 18H00 (dernière entrée à 17H30)
? 26, rue du Labrador - 1348 Louvain-la-Neuve
www.museeherge.com
Musée L
11H00 > 17H00
010 48 84 21
04 366 50 21
04 250 93 70
10H00 > 18H00 (expos permanentes et parfois les temporaires)
? Parc de la Boverie - 4020 Liège
04 238 55 01
www.laboverie.com
10H00 > 18H00 (expos permanentes et parfois les temporaires)
Fermé le dimanche en juillet et août
22, place Xavier Neujean - 4000 Liège
www.citemiroir.be
10H00 > 18H00
136, Féronstrée - 4000 Liège
04 230 70 50
04 221 68 17
Maison de la Métallurgie et de l’Industrie
14H00 > 18H00 d’avril à octobre
17, bd. Raymond Poincaré - 4020 Liège
www.mmil.ulg.ac.be
Mulum - Musée du luminaire
10H00 > 17H00
2, rue Mère Dieu - 4000 Liège
www.lesmuseesdeliege.be
Musée d’Ansembourg
www.grandcurtius.be
04 342 65 63
04 223 75 37
10H00 > 18H00 (fermé temporairement)
114, Féronstrée - 4000 Liège
www.lesmuseesdeliege.be Musée Grétry
10H00 > 18H00
04 221 94 02
34, rue des Récollets - 4020 Liège
04 343 16 10
www.lesmuseesdeliege.be Musée des Transports en commun de Wallonie
14H00 > 18H00 (de mars à novembre)
9, rue Richard Heintz - 4020 Liège
www.musee-transports.be Musée de la Vie wallonne
9H30 > 18H00
Cour des Mineurs - 4000 Liège
04 361 94 19
04 279 20 31
www.provincedeliege.be Musée en Plein Air du Sart-Tilman
Du lever au coucher du soleil
Quartier Agora - L’Agora, 1 - 4000 Liège
www.museepla.ulg.ac.be
Trinkhall Museum
10H00 > 18H00
Parc d’Avroy - 4000 Liège
Maison de la Science (ULiège)
14H00 > 18H00 (toute l’année) et 13H30
22, quai Édouard
0479 35 89 17
04 366
et
20
Accès gratuit tous les jours, du lundi au samedi Musée Wittert (ULiège)
10H00 > 16H30 du lundi au vendredi et 10h00 > 13h00 le samedi
7, place du Vingt
www.wittert.uliege.be
065 40 52 06
www.sallesaintgeorges.mons.be
SILEX’S - Minières néolithiques de Silex de Spiennes
10H00 > 16H00 (d’avril à novembre)
? Rue du Point du jour - 7032 Spiennes
www.silexs.mons.be
Trésor de Sainte-Waudru
12H00 > 18H00
065 40 53 48
04
065 33 55 80
? 3, place des Sciences - 1348 Louvain-la-Neuve
010 47 48 41 www.museel.be
10H00 > 18H00 (de mars à novembre) et 10H00 > 17H00 (de novembre à mars)
? 10, Place du Châtelet - 4960 Malmédy 080 79 96 68 www.malmundarium.be
FAM - Famenne & Art Museum
14H00 > 18H00 - fermé le week-end en décembre, janvier et février
? 17, rue du Commerce - 6900 Marche-en-Famenne 084 32 70 60 www.famenneartmuseum.be
Anciens Abattoirs
12H00 > 18H00
? 17, rue de la Trouille - 7000 Mons 065 56 20 34 www.abattoirs. mons.be
10H00 > 16H00
? 1, rue Claude de Bettignies - 7000 Mons 065 40 53 80 www.artotheque.mons.be
BAM (Beaux-Arts Mons) 10H00 > 18H00
? 8, rue Neuve - 7000 Mons 065 40 53 30 www.bam.mons.be Beffroi
10H00 > 18H00 (dernière montée à 17H00)
? Place du Chapitre - 7000 Mons
www.tresorsaintewaudru.mons.be
Musée royal de Mariemont
10H00 > 17H00 d’octobre à mars/10H00 > 18H00 d’avril à septembre
? 100, chaussée de Mariemont - 7140 Morlanwelz
www.musee-mariemont.be
Musée de Folklore Vie Frontalière (Musef)
14H00 > 18H00
5, rue des Brasseurs - 7700 Mouscron
www.musee-mouscron.be
Musee des arts decoratifs de Namur
064 21 21 93
056 86 04 66
13H00 > 18H00 (ouvert partiellement en fonction des expos temporaires)
3, Rue Joseph Saintraint , 5000 Namur
www.namur.be
Musée Africain de Namur - Musafrica
081 24 87 20
14H00 > 17H00 (fermé pour rénovation, mais la bibliothèque reste accessible)
1, rue du 1er Lancier - 5000 Namur
www.musafrica.net
081 23 13 83
10H00 > 17H00 (temporairement fermé)
21, rue du Pont - 5000 Namur
081 23 16 31
www.lasan.be
TreM.a - Musée des Arts anciens du Namurois - Trésor d’Oignies
? Rue des Clercs - Rampe du Château - 7000 Mons
065 40 52 99 www.beffroi.mons.be
Magasin de papier
Horaires variables selon les expositions ? 26, rue de la Clé - 7000 Mons 065 40 53 25 www.magasindepapier.mons.be
Musée du Doudou
10H00 > 18H00
10H00 > 18H00
Hôtel de Gaiffier d’Hestroy - 24, rue de Fer - 5000 Namur
www.museedesartsanciens.be Musée Félicien Rops
> 18H00
081 77 67 54
12, rue Fumal - 5000 Namur
14H00 > 18H00
? Jardin du Mayeur, Grand-Place - 7000 Mons
065 40 53 18 www.museedudoudou.mons.be
Mons Mémorial Museum
10H00 > 18H00 (dernière entrée à 17H00)
Boulevard Dolez - 7000 Mons
065 40 53 20
www.monsmemorialmuseum.mons.be
MUMONS
14H00 > 17H00
? Place du Parc 24, 7000 Mons
Mundaneum
065 37 22 15
www.mumons.be
11H00 > 18H00 (rez-de-chaussée gratuit en permanence)
76, rue de Nimy - 7000 Mons
065 31 53 43
www.mundaneum.org Musée de la Route
10H30 > 12H30 d’avril à octobre (ou sur rendez-vous)
? Casemates 3, 4 et 5, place Nervienne
www.museedelaroute.be
0496 893 311 ou 0474 951 946
Muséum régional des Sciences naturelles
10H00 > 18H00 (fermé pour rénovation)
7, rue des Gaillers - 7000 Mons
065 40 11 40
www.environnement.wallonie.be/museum-mons
Maison Van Gogh
10H00 > 16H00
3, rue du Pavillon - 7033 Cuesmes (Mons)
www.maisonvangogh.mons.be
065 35 56 1
www.museerops.be Seigneurie d’Anhaive
081 77 67 55
1, Place Jean de Flandre - 5100 Namur-Jambes
www.anhaive.be
081 32 23 30
Le Delta - Espace culturel de la Province de Namur
> 18H00
18, avenue Fernand Golenvaux - 5000 Namur
www.ledelta.be
081 776 773
Les musées gratuits le 1er dimanche du mois dans l’Eurométropole à Lille-Kortrijk-Tournai à Kortrijk : Texture - Musée de la Lys et du Lin - Noordstraat 28 www. texturekortrijk.be ■ Kortrijk 1302 - Un jour, sept siècles Begijnhofpark www.kortrijk1302.be ■ À Lille : Palais des Beaux-Arts - Place de la République www.pba-lille. fr ■ À Roubaix : La Piscine - 23, rue de l’Espérance www.roubaix-lapiscine.com ■ À Tourcoing : MUba Eugène Leroy - 2, rue Paul Doumer www.muba-tourcoing.fr
■ Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains - 22, rue du Fresnoy - 59202 Tourcoing www.lefresnoy.net ■ À Villeneuve d’Ascq : LaM - 1, allée du Musée www. musee-lam.fr
Musée du Frère Mutien-Marie
9H30 > 18H00
117, rue Fond de Malonne - 5020 Malonne
www.sanctuaire-frere-mutien.be
Musée de la Fraise
11H00 > 18H00
1037, chaussée de Dinant - 5100 Wépion
www.museedelafraise.eu
Musée communal
9H30 > 12H00 et 14H00 > 17H00
27, rue de Bruxelles - 1400 Nivelles
www.musee-nivelles.be
MAgMa - Musée du Marbre
13H00 > 18H00
22, Grand-Rue - 6470 Rance
www.museedumarbre.com
081 44 51 67
Maison de l’Imprimerie
13H00 > 18H00
? 1b, rue Verte - 6530 Thuin 071 59 59 70 ou 0477 548 658 www.maison-imprimerie.net
Musée des arts de la Marionnette
14H00 > 18H00
081 46 20 07
? 47, rue Saint-Martin - 7500 Tournai 069 88 91 40 www.maisondelamarionnette.be
Musée d’Archéologie 14H00 > 17H00 (de novembre à mars) | 9H30 > 12H30 et 13H30 > 17H30 (d’avril à octobre)
? 8, rue des Carmes - 7500 Tournai 069 22 16 72 www.tournai.be
Musée gaumais
> 12H00 et 14H00 > 18H00 (de mars à décembre)
38-40, rue d’Arlon - 6760 Virton
www.museesgaumais.be
063 57 03 15
14H00 > 17H00
31, rue du Collège - 4600 Visé
043 74 85 63
067 88 22 80
Musée des Beaux-Arts 14H00 > 17H00 (de novembre à mars) | 9H30 > 12H30 et 13H30 > 17H30 (d’avril à octobre)
? Enclos Saint-Martin - 7500 Tournai 069 33 24 31 www.tournai.be
060 41 20 48
Espace muséal émile Verhaeren
15H00 > 17H30 d’avril à octobre
23, rue E. Verhaeren - 7387 Roisin (Honnelles)
www.emileverhaerenroisin.be
Château de Seneffe - Musée de l’Orfèvrerie
065 75 90 21
Musée de Folklore et des Imaginaires (MuFim) 14H00 > 17H00 (de novembre à mars) | 9H30 > 12H30 et 13H30 > 17H30 (d’avril à octobre)
? 32-36, Réduit des Sions - 7500 Tournai 069 22 40 69 www.tournai.be
Musée d’Histoire Naturelle et Vivarium 14H00 > 17H00 (de novembre à mars) | 9H30 > 12H30 et 13H30 > 17H30 (d’avril à octobre)
? Cour d’honneur de l’Hôtel de Ville de Tournai 069 33 23 43 www.tournai.be
Musée des Arts Décoratifs (Musée de la Porcelaine) Ouvert uniquement sur demande
? 50, rue Saint-Martin - 7500 Tournai 069 33 23 53 www.tournai.be
TAMAT - Musée de la Tapisserie et des arts du Tissu
10H00 > 18H00 ( expo permanente « Faste et Intimité », parcs et jardins uniquement)
7-9, rue Lucien Plasman - 7180 Seneffe
www.chateaudeseneffe.be
Musée de la Foire et de la Mémoire
14H00 > 18H00
1A, Onzième Rue - 7330 Saint-Ghislain
www.foire-memoire.be
Fourneau Saint-Michel, 1 site/2 musées
Musée de plein air - Musée du fer
064 55 69 13
14H00 > 17H00 (de novembre à mars) | 9H30 > 12H30 et 13H30 > 17H30 (d’avril à octobre)
? 9, place Reine Astrid - 7500 Tournai 069 23 42 85 www.tamat.be
Musée royal d’Armes et d’Histoire militaire 14H00 > 17H00 (de novembre à mars) | 9H30 > 12H30 et 13H30 > 17H30 (d’avril à octobre)
? 59-61, rue Roc Saint-Nicaise - 7500 Tournai 069 21 19 66 www.tournai.be
065 76 19 80
Trésor de la Cathédrale 13H00 > 17H00 (de novembre à mars) | 13H00 > 18H00 (d’avril à octobre)
? 1, place de l’Evêché - 7500 Tournai 069 45 26 50 www.cathedrale-tournai.be
9H30 > 17H00 (de mars à novembre) et 9H30 > 17H30 (juillet et août)
4, rue du Fourneau Saint-Michel - 6870 Saint-Hubert
www.fourneausaintmichel.be
La Villa Royale, 1 site/2 musées
Musée de la Ville d’Eaux - Musée spadois du Cheval
14H00 > 18H00 (de mars à novembre)
77, avenue Reine Astrid - 4900 Spa
www.spavillaroyale.be
084 21 08 90
Musée d’Archéologie, d’Art et d’Histoire de Tubize - Musée «de la Porte» 14H00 > 18H00
? 64, rue de Bruxelles - 1480 Tubize 02 355 55 39 www.museedelaporte.be
087 77 44 86
Les musées gratuits le 1er mercredi du mois à Bruxelles et en Wallonie : Bastogne Barracks à 14H00 (toute l’année, visites guidées uniquement) www.bastogne-barracks.be ■ Musée de la Porte de Hal de 13H00 à 17H00 (temporairement non gratuit) www.kmkg-mrah.be ■ Musée des Instruments de Musique (MIM) de 13H00 à 17H00 (temporairement non gratuit) www.mim.be ■ Musée des Sciences naturelles de 13H00 à 17H00 (temporairement non gratuit) www.sciencesnaturelles.be ■ Musée Art & Histoire (KMKG) de 13H00 à 17H00 (temporairement non gratuit) www.kmkg-mrah.be ■ Musées royaux des Beaux-Arts (Musée Oldmasters, Musée Magritte, Musée Fin-de-siècle, Musée Modern) de 13H00 à 17H00 www.fine-arts-museum. be ■ Musée Royal de l’Armée et d’Histoire militaire de 13H00 à 17H00 www.klm-mra.be ■ Fondation Boghossian - Villa Empain de 11H00 à 18H00 www.villaempain.com
Musée d’Archéologie et de Folklore 13H00 > 17H00 (gratuit tous les mercredis et dimanches)
? 42, rue des Raines - 4800 Verviers 087 33 16 95 www.musees.verviers.be
Musée des Beaux-Arts et de la Céramique
13H00 > 17H00 (gratuit tous les mercredis et dimanches)
? 17, rue Renier - 4800 Verviers 087 33 16 95 www.musees.verviers.be
Écomusée du Viroin
13H30 > 17H00
? 63, rue Eugène Defraire - 5670 Treignes (Viroinval)
www.ecomuseeduviroin.be
Musée du Malgré-Tout
10H30 > 18H00
? 28, rue de la Gare - 5670 Treignes (Viroinval)
www.museedumalgretout.be
Musée du Petit Format
www.museedevise.be
Musée de la Compagnie royale des anciens arbalétriers visétois
14H00 > 17H30 (sauf en janvier et février)
46, rue Haute - 4600 Visé
0485 55 19 25
9H30 > 18H00 (de juin à septembre) et 10H00 > 17H00 (d’octobre à mai)
218, chaussée de Bruxelles - 1410 Waterloo
www.waterloo-tourisme.com
www.arbaletriers.be
02 352 09 10
10H00 > 17H00 (d’octobre à mars) et 9H30 > 18H00 (d’avril à septembre)
Accès gratuit réservé au public belge
147, chaussée de Bruxelles - 1410 Waterloo
www.museewellington.be
Hexapoda - Insectarium Jean Leclercq
12H00 > 18H00
02 357 28 60
060 39 96 24
060 39 02 43
14H00 > 18H00 (fermé le 1er dimanche de l’année)
6, rue Bassidaine - 5670 Nismes (Viroinval)
www.museedupetitformat.be
060 73 01 69
45E, rue de Grand d’Axhe - 4300 Waremme
www. www.hexapoda.be
019 32 49 30
Les horaires indiqués sont ceux pratiqués le premier dimanche du mois. Si vous envisagez de visiter un musée présent dans la liste, il est prudent de consulter leurs horaires. En raison du contexte sanitaire, les visites se font a priori sur réservation. Rendez-vous sur le site internet de chaque lieu afin de prendre connaissance de ses conditions d’accueil.
Regards sur les musées est une édition de l’ASBL Arts&Publics, en collaboration avec le journal Le Soir.
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Rédaction : Philippe Cornet, Lucia D’Hainaut, Caroline Dunski, Fernand Letist, Julien Semninckx, Marc Vanel, Laurent Van Brussel
Corrections et relecture maquette : Isabelle Greivelding
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