Janvier 2016 / Espaces

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OÙ FAIRE DU FAT BIKE AU QUÉBEC?

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Sommaire JANVIER 2016

04 En ligne à espaces.ca 06 Espace libre 08 TOUS AZIMUTS. L’actualité du plein air 13 E NTREVUE. Les chemins de l’or bleu : ils ont pagayé le Canada! 15 É VÉNEMENTS SPORTIFS. Des défis de course sous zéro! 17 E NTREVUE. Louis-Étienne Prévost : le roi des marcheurs 20 CARTE. Où faire du fat bike au Québec? 22 DESTINATIONS. Dix activités en famille pour la relâche 24 CAMP DE BASE. Chacun cherche son chalet ! 28 DESTINATIONS. Au cœur de l’hiver autochtone 31 R EPORTAGE. Monts Groulx : un massif à partager… avec les motoneigistes? 36 TOUT BEAU TOUT NEUF 40 T EST. Manteaux isolés 2016 : tout nouveaux, tout chauds 42 ÉQUIPEMENT. Du style jusqu’au bout des planches 46 T ONIK. L’entraînement vu par la science : décupler son VO2 max et son PAM en 14 jours • Activer sa graisse brune pour maigrir et vaincre le froid • Aliments ou pilules: suppléments alimentaires ou mets qui font l’affaire? 57 HORS FRONTIÈRES. Le Kenya entre ciel et terre

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62 C hienne de vie! Une chronique canine signée Chaï, un auteur qui a du mordant

espaces.ca janvier 2016

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UN HIVER EN VERT ET BLANC Dans une vidéo récemment diffusée sur YouTube*, l'as-skieur français Candide Thovex dévale les pentes des Alpes à folle allure, ponctuant sa descente de 720, de backflips et autres sauts périlleux. Le hic, c'est qu'il réalise toutes ces prouesses sur de l'herbe bien verte, des champs aux foins bien longs et sur des tapis de feuilles bien mortes. Une vidéo prémonitoire? Au moment d'écrire ces lignes – à la mi-décembre –, la moitié de la population du Québec a encore les deux pieds sur la pelouse, sur un sol encore mou et nullement durci par le froid. Bien sûr, il y a des précédents: 1954, 1997-98 (l'hiver de la crise du verglas)... Cette année toutefois, ces bouffées de chaleur qui n'en finissent plus prennent un tout autre sens, alors que 195 États du globe ont reconnu que la planète avait bel et bien des poussées de fièvre, et alors même que les météorologues ont enregistré les plus hautes températures jamais recensées dans l'histoire de leur profession. Même si ce n'est pas demain la veille qu'on fera de la planche à voile en janvier sur le lac Saint-Jean, il reste qu'on ne peut plus envisager nos hivers comme avant et ne se concentrer que sur une seule activité: l'heure est à la diversité. Les chutes de neige sont infimes? On sort ses raquettes et on s'enfonce dans les bois. Elles se font rares mais le froid est mordant? On s'adonne à la marche nordique ou on prend part à un défi de course à pied sur neige. Un mètre de flocons tombe d'un coup? Sus aux pentes de ski aux aurores, pour être le premier à profiter de la neige folle.

Au fil de nos hivers hoqueteux, une activité se démarque cependant et continue de gagner en popularité, dans un Québec naturellement vélophile: le fat bike, ou vélo des neiges. Avec ses pneus surdimensionnés, cette bécane aux allures balourdes se faufile presque partout avec finesse et compose fort bien avec les humeurs du climat: que les sentiers soient neigeux, raides, boueux ou qu'ils se liquéfient en giboulée, ses pneus joufflus s'en accommodent toujours bien. Dans cette première édition 2016 d'ESPACES, nous vous présentons donc une carte d'une quarantaine de sites québécois où on pratique le fat bike, parfois gratuitement, toujours agréablement (p. 20). Mais comme nous nous sommes frottés au vortex polaire l'hiver dernier, nous vous suggérons d'excellents modèles de manteaux isolés (p. 40), et nous vous donnons de surprenants conseils pour développer votre résistance corporelle au froid (p. 48). Nous vous convions aussi à découvrir des activités à pratiquer en compagnie de ceux qui savent mieux que quiconque composer avec nos hivers: les peuples autochtones (p. 28). Enfin, nous concluons par deux articles sur le Kenya, dont un qui vous mènera jusqu'au deuxième plus haut sommet africain, là où subsiste un semblant de glacier, et où on a souvent droit à des chutes de neige. Un décembre plutôt vert au Québec et un peu blanc en Afrique? Souhaitons que ce ne soit pas là un signe des temps. *Voir notre statut Facebook du 9 décembre. Gary Lawrence Rédacteur en chef

COLLABORATEUR DU MOIS Avec sa conjointe Janick Lemieux, notre nouveau collaborateur Pierre Bouchard sillonne présentement l’Afrique à vélo, à la rencontre des peuples nomades. Parti du cap Nord (Norvège) en juin 2014, ce cycloaventurier compte rallier le cap des Aiguilles (Afrique du Sud) avant de remonter vers le nord par la côte ouest africaine. Au terme de leur périple de trois ans, lui et sa comparse auront avalé la bagatelle de 35 000 km. Suivez leurs aventures dans les prochaines éditions d’Espaces et d’Espaces+, ainsi que sur le site de leur expédition, nomadesxnomades.com.

PHOTO DE LA PAGE COUVERTURE : © Adam Clark / Aurora Photos

Janvier 2016 :: Vol 21 :: No 3

ÉDITEUR : Stéphane Corbeil (scorbeil@groupeserdy.com)

DESIGN : Sève création www.seve.ca

RÉDACTEUR EN CHEF : Gary Lawrence (glawrence@groupeserdy.com)

RÉVISION : Isabelle Dowd, Diane Hébert, Louise Richer

JOURNALISTE, ADJOINT À LA RÉDACTION : Antoine Stab (astab@groupeserdy.com) JOURNALISTE À LA RECHERCHE : Aude Garachon (agarachon@groupeserdy.com) COLLABORATEURS: Xavier Bonacorsi, Pierre Bouchard, Evelyne Deblock, Frédérique Sauvée, Stéphane Tellier, Nathalie Rivard, Guillaume Roy.

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Richard Gamache, Directeur des ventes (rgamache@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 402 Jonathan Marcotte, Conseiller aux ventes Publications (jmarcotte@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 426 Marie-Annick Lambert, conseillère aux ventes (malambert@groupeserdy.com) / 514 970-8508 Joannie Armstrong, Conseillère aux ventes Publications (jarmstrong@groupeserdy.com) / 450 672-0052 poste 400 Jérôme Lebel, Coordonnateur aux ventes jlebel@groupeserdy.com / 450 672-0052 poste 272

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janvier 2016 espaces.ca

MAGAZINE ESPACES

619 rue Le Breton, Longueuil (Québec) J4G 1R9 info@espaces.ca www.espaces.ca

Tirage : 70 000 exemplaires distribués là où sont les amateurs de plein air. Le magazine ESPACES est la publication plein air ayant le plus grand tirage au Québec. Il est publié six fois par année par Espaces inc., une division de Serdy Media.

PROPOSITIONS D’ARTICLES. ESPACES accueille avec plaisir et attention toute proposition d’articles et de photographies. Communiquez avec le rédacteur en chef pour en discuter. Le matériel non sollicité sera retourné si accompagné d’une enveloppe affranchie. ESPACES n’est pas responsable des textes, photographies ou autre matériel envoyés à son attention. Si vous ne conservez pas le magazine ESPACES pour vos archives personnelles, veuillez vous assurer de le transmettre à un ami ou de le recycler. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement partagées par l’éditeur. Certaines activités présentées dans ESPACES comportent des risques importants de blessures pour ceux et celles qui les pratiquent. ESPACES et ses journalistes, collaborateurs, photographes et les autres membres de l’équipe ne recommandent pas la pratique de ces activités aux personnes qui n’en maîtrisent pas les techniques et qui n'ont pas les habiletés requises. ESPACES n’est pas responsable des informations contenues dans les publicités. Toute reproduction du matériel publié dans ESPACES est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. La forme masculine utilisée dans cette publication désigne aussi bien les femmes que les hommes. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec 2015. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada 2015.


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PAR ANTOINE STAB ET GARY LAWRENCE

S’ENTRAÎNER PEUT FAIRE MANGER PLUS… En interrogeant des sportifs sur leurs habitudes alimentaires après un entraînement, des chercheurs de l’Université de Zürich, en Suisse, ont découvert que ces derniers s’offraient souvent des gâteries culinaires en guise de récompense posteffort, parfois même des sucreries, voire de la malbouffe. Les résultats de leur étude, parus dans The Journal of Physical Activity and Health, dévoilent ainsi que ceux qui s’échinent à se faire suer se permettent d’ingérer jusqu’à 44 % plus de dessert et 32 % moins de légumes que s’ils s’étaient contentés de demeurer inactifs. Les auteurs de l’étude conseillent donc aux sportifs de pratiquer une activité physique qui leur procure en soi du plaisir, sans qu’ils ressentent le besoin de s’offrir une gratification par la suite. Et contrairement au sucre, les endorphines (les hormones du bien-être sportif) ne font pas grossir!

© Shutterstock

ET PLUS MAL!

STRAVA ET LES 40 VOLEURS

© Shutterstock

Dans l’univers des applications de sport, Strava jouit d’une place à part auprès des cyclistes et des coureurs. Outil de mesure et d’enregistrement d’informations (temps, itinéraire, calories dépensées...), c’est aussi un réseau social de partage et de comparaison des données GPS. Avec cinq millions de séances enregistrées chaque semaine, et ce, partout dans le monde, c’est l’une des applis les plus populaires qui soient dans le milieu. Or, des esprits mal intentionnés ont trouvé un autre usage à cet outil. Certains voleurs se serviraient ainsi de Strava pour localiser le lieu de résidence de ses utilisateurs, et donc l’emplacement de leur vélo, surtout les plus chers. Au Royaume-Uni, la police a pu établir une corrélation entre l’augmentation du nombre de vols de vélos haut de gamme et l’affichage d’informations personnelles — et donc critiques — en ligne. Moralité : si vous utilisez Strava ou des applications du même genre, soyez vigilants et vérifiez vos paramètres de confidentialité!

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CIAO BYE

Photo : Christoffer Sjostrom – Salomon

Laval - Montréal (rue Ste-Catherine et boul. St-Laurent) - St-Hubert / lacordee.com


TOUS

AZIMUTS

PAR ANTOINE STAB ET GARY LAWRENCE

COLUMBIA : TEST GRANDEUR NATURE Dans la série « job de rêve », Columbia a frappé fort. Non content d’avoir embauché deux accros de plein air pour tester la résistance de ses produits, le manufacturier a choisi de les envoyer jouer dehors plutôt que de les enfermer dans un laboratoire. Lauren Steele et Zach Doleac, les deux chanceux sélectionnés parmi des centaines de candidats, sont donc devenus les « directors of toughness » de Columbia. Depuis l’automne dernier, l’ultramarathonienne et l’ancien cadre de K2 Skis voyagent ainsi partout dans le monde pour évaluer la solidité et la résistance des nouveaux produits de la marque. Évidemment, la démarche a été entreprise à des fins de marketing pour faire parler différemment de Columbia et la rendre cool aux yeux du grand public; mais l’idée est, avouonsle, plutôt bonne! On peut suivre les « tests d’endurance » de Lauren et Zach sur leur blogue (blog.columbia.com/directors-oftoughness) de même qu’à l’adresse columbia.com/testedtough

LA RÉSURRECTION HORS-PISTE DU MONT ALTA Fermée en 2012 après 61 ans d’activité, la station de ski Mont Alta, dans les Laurentides, rouvre ses pentes aux skieurs cette saison. Mais pour avoir la chance de goûter aux joies de la neige fraîche, il faudra transpirer un peu et atteindre le sommet avec des skis munis de peaux d’ascension : le vieux télésiège démantelé n’a pas été remplacé, et il n’y a aucune autre remontée mécanique. Mieux : les pistes ne sont pas damées, et le domaine skiable est devenu 100 % hors-piste, sans enneigement artificiel. Sur les 27 pistes et sous-bois de cette station de 180 m de dénivelé, on ne trouve donc que de la neige naturelle, voire de la poudreuse, si Dame Nature s’en mêle. Une rareté au Québec, et une preuve de plus que le hors-piste gagne du terrain, comme nous vous le soulignions dans la précédente édition d’Espaces. Un refuge chauffé avec toilettes, mais sans service de restauration, est installé au pied de la montagne, et la boutique Roc & Ride (rocnride.com) offre la location d’équipement. L’accès journalier coûte 12 $ (42 $ pour la saison), uniquement la fin de semaine. mont-alta.com 10

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Tout récemment, Ski Morin Heights s’est dotée d’une piste d’entraînement de ski de fond de haut niveau. Longue de 5 km et damée par un opérateur professionnel, elle offre une dénivellation de 150 mètres, avec des pentes très difficiles. De quoi rassasier les athlètes du club Fondeurs-Laurentides (fondeurslaurentides.ca), qui compte 850 membres et qui est l’un des meilleurs au Québec. Grâce à cette infrastructure, les promoteurs espèrent pouvoir organiser des compétitions provinciales dans cette vénérable station de ski des Laurentides. La piste ne sera cependant pas réservée qu’à l’élite . « Les adeptes de ski de pas de patin et de style classique pourront aussi s’exécuter en toute sécurité ! », assure Martin Giroux, directeur de la station. Info : mssi.ca

© FGagnon

© Courtoisie

SKI MORIN HEIGHTS VOIT HAUT POUR LE SKI DE FOND !

L’UTHC DANS LA COUR DES GRANDS C’est officiel depuis novembre dernier : l’Ultra-Trail Harricana du Canada (UTHC) fait désormais partie de l’Ultra-Trail World Tour (UTWT), un regroupement des courses en sentier les plus prestigieuses au monde. L’UTHC suit donc les traces de l’UltraTrail du Mont-Blanc (France), la Diagonale des Fous (La Réunion), le Marathon des Sables (Maroc) et de quinze autres épreuves. C’est là une belle reconnaissance pour Sébastien Côté, son équipe et la région de Charlevoix, où se déroule la course tous les ans, vers la fin de septembre. « C’est comme si on entrait dans la NHL ou la NFL!, affirme le fondateur et président de l’UTHC. On tenait à y adhérer [à l’UTWT] pour l’échange culturel que cela va nous apporter et le rayonnement de la communauté de coureurs du Canada et du Québec à l’étranger. » Les organisateurs s’attendent à un plus grand nombre de coureurs internationaux de haut calibre dans les prochaines éditions. Devenue incontournable au Québec, cette épreuve, qui marquera sa sixième édition en 2016, serait-elle en passe de l’être également en Amérique du Nord et dans le monde? Sébastien Côté reste serein et prudent. « La formule va rester la même : mêmes distances, même nombre d’inscription, pas de loterie, pas d’augmentation des prix. Mais on commence déjà à en ressentir les effets, avec une vitesse d’inscription trois fois plus rapide que les années précédentes. On peut commencer à penser à des choses encore plus folles! » L’avenir est plein de promesses. Information et inscriptions : harricana.info



LA VITRINE DU LIVRE

PAR ANTOINE STAB ET GARY LAWRENCE

LE SOULIER NE FAIT PAS LE COUREUR

© RunRepeat

Si l’habit ne fait pas le moine, il en va de même pour les souliers de course et les coureurs. C’est du moins ce que tend à démontrer le site danois runrepeat.com : en compilant pendant un an les commentaires et avis d’environ 135 000 consommateurs sur 391 modèles et 24 marques, on s’est aperçu que le prix payé pour un soulier de course ne rimait pas tou-jours avec qualité. Dans de nombreux cas, plus le prix était élevé, moins le soulier recueillait d’avis positifs auprès des coureurs. Ainsi, les 10 souliers les plus chers (prix moyen de 181 $) sont cotés 8,1 % moins bien que les 10 moins chers (prix moyen de 61 $). Grandes gagnantes de ce palmarès : les marques Skechers et Vibram FiveFingers, qui offrent les meilleurs rapports qualité/prix, avec de bonnes notes et des prix parmi les plus abordables sur le marché.

C’est un ouvrage unique que signe ici Emmanuel Daigle, conférencier, formateur, chroniqueur et surtout guide de haute montagne : dans Haute Altitude – Du trek à l’expédition, il donne de précieux conseils sur tous les aspects essentiels à la préparation d’une expédition au-delà de 2500 m en montagne. De la planification à l’entraînement en passant par l’équipement, l’organisation, les aspects médicaux et la nutrition, son livre est un concentré d’expériences personnelles vécues sur le terrain et d’ouvrages scientifiques vulgarisés et résumés par l’auteur. Approuvé par deux médecins, ponctué de fort jolis clichés, il a pour but de donner à quiconque les outils nécessaires pour bien réussir son trek, quel qu’il soit. Haute altitude – Du trek à l'expédition, Emmanuel Daigle, Vélo Québec Éditions, Montréal, 2015, 192 p., 35 $ ou 26,50 $ en format numérique. « Grand Trail est le premier "beau livre" consacré au trail », assurent les auteurs Frédéric et Alexis Berg. On peut facilement les croire en tournant les pages : c’est un ouvrage de haut calibre, une cohabitation subtile entre des photos puissantes et des textes inspirants, dont plusieurs portraits sensibles et tendres d’athlètes professionnels… Un livre qui sait aussi se mettre à hauteur d’homme, avec de nombreuses photos de coureurs anonymes, captés dans leur quotidien ou alors qu’ils évoluent dans des décors naturels grandioses. Si le trail était une religion, ce livre serait sa bible, rien de moins ! Grand Trail, Frédéric et Alexis Berg, Édition La Plage, Paris, 2015, 80 $

TOURISME SAINT-DONAT

Pour préparer votre randonnée, communiquez avec le personnel du bureau d’information touristique. 12

janvier 2016 espaces.ca

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Les chemins de l’or bleu

Ils ont pagayé le Canada © Courtoisie Les chemins de l'or bleu

PAR ANTOINE STAB

L’an dernier, huit canoteurs québécois ont parcouru les rivières et cours d’eau du Canada, pendant 175 jours et sur 7000 km, entre Montréal et Inuvik (Territoires du NordOuest). Entrevue avec deux membres de l’expédition : Martin Trahan et Frédéric Dufresne. Après 175 jours en nature, comment s’est passé votre retour à la civilisation? Martin Trahan : Se réadapter à la vie urbaine n’est pas si simple. Les gens croient que j’étais content de retrouver mon lit, mais pas vraiment! En expé, je ressentais un certain confort sur mon matelas de sol, la forêt était devenue ma maison. Maintenant, le rêve est terminé : il y a à la fois de la fierté et du vide. Ce blues est quand même compensé par tous les messages d’amour et de félicitations que l’on a reçus. Des inconnus nous disent être inspirés par ce que l’on a fait; deux adolescents m’ont même écrit pour me dire que leur début d’été avait été sombre, mais qu’ils s’étaient raccrochés à nous. Frédéric Dufresne : Ce blues m’est aussi rentré dedans. Quand je réalise que je passe trop de temps à l’intérieur, je sors dehors pour m’asseoir sur mon balcon, je regarde les nuages et ça va mieux. Je ressens beaucoup plus le stress de la ville, et je suis plus facilement irritable; être dans une voiture m’est insupportable. Le choc a été dur!

Retournons donc à l’expédition… Quel bilan en faites-vous? M. T. : Positif, évidemment! Beaucoup d’efforts et de sacrifices pour en arriver là. Je suis extrêmement fier de l’équipe, de ce que l’on a accompli. C’est un rêve que je caressais depuis longtemps, un rêve plus grand que nature. Je n’étais ni un athlète ni un expert du canot, et je me suis nourri du doute dans le regard des autres pour me motiver. Je suis fier de m’être accroché à ce rêve. Qu’est-ce qui a fait de cette expé un succès? M. T. : Je l’évalue de plusieurs manières. D’abord, le simple fait d’avoir mis la pagaie à l’eau le premier jour, le 25 avril 2015, était un succès, parce que personne n’y croyait et que cela semblait impossible. Ce fut aussi un succès parce que bien que l’on ne se connaissait pas ou peu au départ, on a créé une bonne dynamique d’équipe. Des conflits aussi, mais cela aurait pu être pire. Enfin, nous sommes allés presque au bout de l’itinéraire : les glaces nous ont arrêtés à environ 100 km d’Inuvik, à une journée et demie de canot. On aurait préféré s’y rendre, mais symboliquement, on a quand même terminé. Plus que l’objectif final, le but était de passer une longue période de temps dans la nature. C’est assez exceptionnel! Frédéric, vous vous êtes joint à l’expédition à mi-chemin pour remplacer Pénélope, qui a dû la quitter en raison de maux de dos. Comment s’intègre-t-on à une bande qui a déjà vécu trois mois d’aventure? F. D. : Je me suis posé plein de questions avant. C’était un beau défi d’adaptation. La première impression était étrange, car je ne connaissais personne, à part Martin. En fait, je suis arrivé comme une bonne nouvelle : j’avais le ravitaillement, des chips et de la bière! En plus, l’expé n’aurait pas pu continuer sans une sixième personne : j’étais donc celui qui allait leur permettre de la poursuivre. Finalement, espaces.ca janvier 2016

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F. D. : Il y a aussi des endroits moins intéressants. Mais le fait de pagayer à long terme t’oblige à avoir une approche plus zen et à te demander ce que tu peux quand même en retirer. Finalement, ces sections ne sont pas intéressantes, mais autrement satisfaisantes. Cela fait partie de la richesse fluviale du Canada et offre une expérience toujours nouvelle. Au cours de votre expé, vous avez aussi fait 200 km de portage. Vous semblez pourtant les avoir appréciés? M. T. : Oui! De vrais défis physiques. Ça permettait de rompre avec le fait d’être tout le temps sur l’eau. On se sentait plus explorateurs ou coureurs des bois lors de ces passages!

© Courtoisie Les chemins de l'or bleu

F. D. : Le Grand Portage de Pigeon River, au Manitoba, fait 13,6 km. Ren-du au bout, tu es gonflé à bloc d’endorphines. C’est ce dont tu te rappelles le plus, car tu en as bavé! Ce sont aussi des passages symboliques et historiques. Le Grand Portage, c’est aussi la sortie des Grands Lacs : chaque portage marque la fin d’une section, comme un chapitre dans un livre… cheminsdelorbleu.com En 2015, d’autres expéditions ont également eu comme cadre les eaux du Canada et d’Amérique du Nord. Découvrez-les sur Espaces+

c’est plutôt la routine — le réveil à 5 h du matin et les dix heures de canot par jour — qui a été le plus difficile! M. T. : Pour ma part, ce que je retiens de l’arrivée de Frédéric, c’est qu’il nous a soulagés d’un stress énorme!

© Courtoisie Les chemins de l'or bleu

Quels liens avez-vous tissés avec toutes les rivières sur lesquelles vous avez PAGAYÉ? M. T. : Chaque rivière a sa personnalité propre, chaque section a sa couleur, son ambiance… On a pu découvrir la diversité de tous ces cours et plans d’eau : la remontée de courant de la rivière des Outaouais; les Grands Lacs, qui sont des mers intérieures, où les couchers de soleil sont incroyables, mais où les vents sont très forts; les eaux frontalières qui amènent à passer la douane en canot dans une zone infestée de tiques; la descente de courants en remontant vers le nord, avec la température qui diminue; les ours et les aurores boréales; le fleuve Mackenzie, le 13262-pub espaces_hiver2016_Mise en page 1 15-12-14 09:02 Page1 début de la fin, le dernier cours d’eau…

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COURSES À PIED DEMI-MARATHON HYPOTHERMIQUE // PLUSIEURS VILLES, DATES VARIÉES Cette course annuelle, organisée par Le Coin des coureurs, est l’une des doyennes canadiennes des courses sur route d’hiver. Au Québec, elle se déroulera à Montréal, le 14 février prochain. Inscription : hypothermichalf.com ou dans les boutiques Le Coin des Coureurs. WINTERMAN MARATHON // OTTAWA, 14 FÉVRIER Profitez d’un week-end au festival Winterlude pour participer à cette course qui propose des circuits de 3K, 5K, 10K, 21K, un marathon à relais et un marathon. Le parcours forme une boucle de 5 km le long de la rivière des Outaouais, avec vue superbe sur la ville d’Ottawa au retour. Comme la course est accréditée, vous pouvez même en profiter pour essayer de vous qualifier pour les marathons de Boston et de New York. Inscription : somersault.ca/eventwinterman.htm espaces.ca janvier 2016

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DEMI-MARATHON DES GLACES // L’ANGE-GARDIEN, 21 FÉVRIER Première course de l’année du circuit des Courses gourmandes, ce demi-marathon se déroule en Montérégie et inclut un lunch post-course mettant à l’honneur des producteurs locaux. Des distances de 1K, 5K, 10K et 21K sont prévues, et il y a même un service de garde pendant la course, ainsi qu’une navette aller-retour au départ de Montréal. Inscription : lescoursesgourmandes.ca LA CHOCOCOURSE // MONTRÉAL, 19 MARS Amateurs de chocolat et de course à pied, combinez vos deux passions en participant à ce 5 km dans les rues de Montréal, où des montagnes de chocolat vous attendent à chaque kilomètre et à l’arrivée. Organisée par les Courses Gourmandes, en collaboration avec Cacao Barry, c’est la course la plus chocolatée de l’hiver! Faites vite, car les places s’envolent rapidement. Inscription : lescoursesgourmandes.ca

COURSES DE TRAIL TRAIL DE LA NUIT POLAIRE // LÉVIS, SECTEUR SAINT-JEAN-CHRYSOSTOME, 23 JANVIER Cette course de soir à la lampe frontale est présentée par The North Face. Elle se déroule à moins de 25 minutes du centre-ville de Québec, sur les pistes du Club de ski de fond La Balade. Quatre parcours de 1K, 5K, 10K et 15K sont proposés alors qu’après la course, goûter, vin chaud, chocolat chaud et guimauves vous attendent près du feu. Inscription : vertleraid.com.

Les défis caritatifs de l’hiver DÉFI HIVERNAL DE LA FONDATION SANTÉ SUD DE LANAUDIÈRE // 31 JANVIER Mascouche Course à pied, ski de fond et raquette

AU PROFIT DE… la Fondation Santé Sud Lanaudière (effetpapillon.ca) mondefihivernal.com

DOUBLE DÉFI DES DEUX MARIO // 3 AU 7 FÉVRIER Lac Saint-Jean Ski ou raquette, traversée du lac pendant 3 jours

AU PROFIT DE… la fondation Sur la pointe des pieds et les enfants atteints du cancer pointedespieds.com

DÉFI LEUCAN // 7 FÉVRIER Longueuil Raquette, patin et ski de fond

AU PROFIT DE… Leucan (leucan.qc.ca/) et des enfants atteints du cancer defihivernal.com

PENTATHLON DES NEIGES // 20 FÉVRIER

Québec Vélo, course à pied, ski de fond, patin et raquette AU PROFIT DE… À l’école, moi j’bouge (moijbouge.com) pour favoriser l’accessibilité à l’activité physique des jeunes de la grande région de Québec et de Chaudière Appalaches. pentathlondesneiges.com

DEMI-MARATHON DES GLACES // 21 FÉVRIER L’Ange-Gardien Course à pied

AU PROFIT DE… Fibrose kystique Québec (fibrosekystiquequebec.com) lescoursesgourmandes.ca

COURSES À OBSTACLES L’ABOMINABLE COURSE DES NEIGES // VAUDREUIL-DORION, 23 JANVIER Préparez-vous à un 5,5 km intense sur des sentiers déneigés où vous devrez affronter des yétis et surmonter plusieurs obstacles, comme grimper à un câble, tirer un traîneau ou ramper dans le trou du yéti. Pour les familles, une version 3K est aussi offerte. Inscription : abominablecourse.com POLAR HERO // OTTAWA, 30 JANVIER // MONTRÉAL, 20 FÉVRIER // QUÉBEC, 19 MARS Cette course, la plus hot au Canada, exige des participants qu’ils parcourent 5 km parsemés de 25 obstacles pour être consacrés « Héros polaire ». On peut participer individuellement, en équipe ou en famille, et une Course des oursons de 1K est même prévue pour les tout-petits. Plaisir garanti, et peut-être même quelques batailles de boules de neige en prime ! Inscription : polarherorace.com

COURSES EN RAQUETTES TRAPPEUR FOU // DENHOLM, ENTRE DÉCEMBRE ET FÉVRIER C’est la plus vieille série de courses de raquettes de l’Est du Canada. Les quatre parcours de 5K et 10K ont lieu près de Wakefield, en matinée ou en soirée, et ils sont suivis d’un repas chaud (lasagne ou chili). Inscription : www.madtrappersnowshoe.com ABOMINABLE MARATHON // BOISCHATEL, 12 MARS © Running Room

Seul véritable marathon de raquettes au Canada, son parcours de 42 km est aussi offert en demi-abominable-marathon de 21,5 km. Des parcours de 15K, 10K et 5K sont également proposés en mode marche ou course, alors qu’on peut aussi prendre part à des défis en fat bike ou à des trails nocturnes sur neige damée, à la lueur des lampes frontales et flambeaux. Inscription : www.coursesmammouth.com

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janvier 2016 espaces.ca


LE ROI DES MARCHEURS © Louis-Étienne Prévost

LOUIS-ÉTIENNE PRÉVOST PAR ANTOINE STAB

PAR ANTOINE STAB

LE QUÉBÉCOIS LOUIS-ÉTIENNE PRÉVOST, 61 ANS, FAIT PARTIE D’UN CLUB TRÈS FERMÉ, CELUI DES ULTRAMARCHEURS QUI RÉUSSISSENT À COMPLÉTER TROIS CÉLÈBRES SENTIERS : L’APPALACHIAN TRAIL, LA PACIFIC CREST TRAIL ET LA CONTINENTAL DIVIDE TRAIL. ENTRE 2002 ET 2014, CET ANCIEN AVIRONNEUR A PARCOURU À PIED PLUS DE 12 700 KILOMÈTRES À TRAVERS LES ÉTATS-UNIS . EN SEPTEMBRE DERNIER, QUARANTE ANS APRÈS SA PARTICIPATION AUX JEUX OLYMPIQUES DE MONTRÉAL, IL EST DEVENU « TRIPLE CROWNER » DE LA RANDONNÉE, RENCONTRE. Vous êtes à la fois athlète olympique et Triple Couronne, qu’est-ce qui vous rend le plus fier? Louis-Étienne Prévost : Mon point de référence, c’est ma participation aux JO. Quand ils m’ont remis la plaque pour la Triple Couronne, j’étais très émotif, mais tout bien réfléchi, j’avoue que cet honneur arrive en deuxième place dans ma vie. Cela dit, ce sont deux choses différentes : les JO et leurs entraînements sont plus exigeants physiquement, mais le soir, on est dans un environnement réconfortant avec un lit douillet et une douche chaude; une longue randonnée, ça demande paradoxalement de la persévérance et de la flexibilité. Il faut à la fois savoir s’entêter et s’adapter à l’environnement où on évolue. Être humble et être capable de revoir ses plans.

Qu’est-ce qui vous a poussé à compléter la Triple Couronne? L.-É. P. : En 2002, je n’avais aucune idée de l’existence de ce défi. Je voulais marcher l’Appalachian Trail (AT) pour me récompenser d’avoir obtenu mon MBA. Je voulais aussi expérimenter un autre défi physique que les JO, voir ce dont j’étais capable, partir et tenir pendant les 2200 milles du sentier.

Quels plaisirs avez-vous alors ressentis? L.-É. P. : Outre le défi physique, il y avait la rencontre de nouvelles personnes, des cultures et des sous-cultures américaines. Mais ce qui me motivait aussi, c’était évidemment d’être dans la nature et admirer sa grandeur. Les paysages spectaculaires, on les absorbe par osmose. Cela nous ramène à notre juste dimension. On réalise qu’on n’est qu’une petite chose dans l’univers.

Ne peut-on apprécier la nature autrement? L.-É. P. : Certainement, mais la longue randonnée amène une forme de compréhension unique de la nature, car il n’y a que l’effort en arrière-plan pour faire réaliser ce qu’on voit. Pierre Foglia compare les études aux toilettes : il faut s’asseoir et forcer! De la même manière, il y a des endroits spectaculaires que la majorité des gens ne verront jamais, car ils ne sont accessibles qu’après trois ou quatre jours de marche et demandent donc un effort supplémentaire.

Marcher vous a-t-il vraiment changé? L.-É. P. : Oui, mais pas immédiatement. Contrairement à ce que l’on pense, le Saint-Esprit ne descend pas sur toi en te donnant une nouvelle vision de la vie. Moi, c’est arrivé plus tard. Il a fallu que la poussière retombe, qu’il ne reste que l’essence des choses. Je suis devenu plus tolérant dans certains cas, moins dans d’autres : je ne supporte plus la bullshit de la politique dans mon travail de haut fonctionnaire. Cela a fait un peu peur à mes patrons!

Quels moments forts retenez-vous de ces 12 700 km? L.-É. P. : Sur la Continental Divide Trail (CDT), je me suis retrouvé plusieurs fois sur le territoire des grizzlys. Par moments, sur le sentier, je voyais leurs impressionnantes empreintes, qui semblaient assez récentes; je me mettais alors à chanter de ma plus mauvaise voix. C’est dans ce genre de contexte que tu réalises que tu n’es pas au sommet de la chaîne alimentaire! espaces.ca janvier 2016

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Aussi, avant de m’attaquer à l’AT, je venais de rencontrer quelqu’un : celle qui est devenue ma conjointe a marché plusieurs semaines avec moi, et elle avait la mâchoire qui décrochait souvent tellement elle était impressionnée. Et le simple fait de voir ce plaisir sur son visage faisait mon bonheur! Quand elle est repartie, ça a créé un vide. Mon objectif final a alors changé : je voulais terminer au plus vite pour la rejoindre.

Avec vos 15 ans d’expérience de marcheur, comment jugez-vous l’évolution de la longue randonnée, ces dernières années? L.-É. P. : L’équipement s’est beaucoup amélioré avec l’avènement de l’ultraléger. Mais le changement le plus important, c’est l’augmentation de la fréquentation sur les sentiers. À cause de l’effet Wild [le livre de Cheryl Strayed, paru en 2012 et porté au grand écran par Jean-Marc Vallée, où l’auteure raconte sa randonnée sur la Pacific Crest Trail], la Pacific Crest Trail Association a été obligée d’imposer une limite de 50 personnes par jour. En 2009, 2000 randonneurs partaient chaque année; aujourd’hui, ils sont 5000. Cette augmentation est aussi visible sur les autres sentiers, comme l’Appalachian Trail. Mais curieusement, le taux d’accomplissement est resté le même, autour de 25 %.

En terminant, quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent se lancer dans une longue randonnée? L.-É. P. : Bien faire ses devoirs et se poser beaucoup de questions sur l’équipement avant de partir. Je suis un planificateur : quand j’ai commencé à faire sérieusement de la rando, je voulais savoir dans quoi je m’embarquais. Il fallait que j’essaie mon matériel, et j’ai marché quatre jours sur l’AT avec des randonneurs expérimentés, pour leur parler et récolter des infos. Mais il faut aussi savoir maîtriser les éléments de base de la survie en pleine nature : la technologie, c’est bien, mais si ton GPS te lâche au milieu de nulle part et que tu ne sais pas comment faire un feu, tu risques de passer un mauvais quart d’heure.

Pacific Crest Trail Wash.

Continental Divide Trail

Appalachian Trail Maine

Mont.

Vt.

Ore. N.Y.

Wyo.

LES SENTIERS DE LA TRIPLE COURONNE

Penn. Calif.

N.J. Md.

Va.

Colo. N.M.

N.H. Mass. Conn.

N.C.

Tenn. Ga.

Mexique

PACIFIC CREST TRAIL // 2660 milles / 4280 km

parc natIonal du bIc

CONTINENTAL DIVIDE TRAIL // 3100 milles / 4989 km APPALACHIAN TRAIL // 2200 milles / 3540 km Total : 7960 miles / 12 809 km C’EST PLUS QUE LA DISTANCE MONTRÉAL-USHUAÏA, EN TERRE DE FEU (ARGENTINE), À L’EXTRÊME SUD DU CONTINENT AMÉRICAIN. 22 États traversés 300 000 mètres de dénivelé positif 250 personnes ont reçu la plaque honorifique de « Triple Crowner », remise par l’American Long Distance Hiking Association – West

Imprégnez-vous d’une ambIance unIque Vivez la tranquillité, la caresse du vent marin, la beauté des paysages et les odeurs de la mer, tout en profitant d’une variété d’hébergements et d’activités. À partir de

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* Taxes et tarification d’accès en sus.

parcsquebec.com/bic | 1 800 665-6527

1972 Photo: Mathieu Dupuis

YourTe

Eric Ryback est la première personne à avoir parcouru la totalité des trois sentiers : l’Appalachian Trail en 1969, la Pacific Crest Trail en 1970 et la Continental Divide Trail en 1972.

2005 Matthew Hazley est le premier à réaliser la Triple Couronne en une seule saison et 239 jours de marche.


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CHIBOUGAMAU ROBERVAL

RECHERCHE : AUDE GARACHON ET ANTOINE STAB SOURCE : VÉLO QUÉBEC (VELO.QC.CA)

1 Forêt récréative de Val-d’Or

Entre 10 et 30 km • Tous niveaux 2 $/jour, 25 $/saison Location : boutique Vélo Cyclo-Pro de Val-d’Or ville.valdor.qc.ca

2 Mont Chalco, Chibougamau

Environ 8 km • Débutant à intermédiaire Accès gratuit Pas de location montchalco.ca

3 Mont Bellevue, Sherbrooke

Environ 3 km • Facile Accès gratuit Pas de location parcsnaturelsquebec.org

9 Aux 4 Sommets, Saint-AlphonseRodriguez

4 Parc de la Gorge de Coaticook

11 Mont Tremblant

13 Parc national d’Oka

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janvier 2016 espaces.ca

SHAWINIGAN

12 Sentiers de l’Abbaye d’Oka

6 La Courvalloise, Drummondville

10 km • Facile et intermédiaire Accès gratuit victoriaville.ca/page/632/mont-arthabaska.aspx

15

Environ 50 km • De facile à extrême Accès gratuit Location : 6 boutiques, dont une qui loue des fat bikes électriques (Sport e-Bike, sport-e-bike.com) velomonttremblant.com

3 km (boucle) • Facile et intermédiaire Accès : 10 $/jour Location : 25 $/2 h centrenationalbromont.com

7 Mont Arthabaska, Victoriaville

1

Plus de 20 km • Intermédiaire et avancé Accès : 13 $/demi-journée, 24 $/jour Pas de location kinadapt.com

15 km • Débutant à avancé Accès : 3 $ Location : boutique Aérosport (aerosport.ca) à l’abbaye ou au village; 33 $/2 h, 40 $/demijournée, 60 $/jour facebook.com/sentiersabbayeoka

13 km (raquettes), 5 km (singletracks) • Facile et intermédiaire Gratuit, inscription obligatoire, samedi et dimanche seulement (9 h à 16 h) Location : boutique Vélovision (velovision.ca), 30 $/demi-journée, 50 $/jour reseauxpleinair.com

VAL-D'OR

Plus de 20 km • Tous niveaux Accès : 9 $/jour, 39 $/saison, 69 $/an Location : 20 $/demi-journée, 40 $/jour aux4sommets.com

10 Kinadapt, Rawdon

5 Centre national de cyclisme de Bromont

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8 Parc des Écarts, Lévis

7 à 8 km • Intermédiaire et avancé Accès gratuit à partir du stationnement de la rue Dunant Pas de location destinationsherbrooke.com 10 km, partagés avec la raquette • Intermédiaire et avancé Accès : 4 $/jour (9 h à 16 h), 22 $/saison Location : 40 $/demi-journée, 50 $/jour, 60 $/jour pour un fatbike électrique. gorgedecoaticook.qc.ca

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85 km • Tous niveaux Accès : 8,5 $/jour Location : 19 $/h, 38 $/4 h, 54,25 $/jour (centre de services Le Littoral) sepaq.com/pq/oka

14 Énergie CMB, Trois-Rivières 11,5 km • Débutant à avancé Accès : 6 $/jour, 50 $/saison Pas de location energiecmb.com/velo.aspx

9

MONT-TREMBLANT 11 16

OTTAWA

10

MONTRÉAL 12

13


GASPÉ

Retrouvez la liste complète des sites et événements pour pratiquer le fat bike au Québec, sur la tablette Espaces+ ou sur espaces.ca.

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SAGUENAY RIVIÈRE-DU-LOUP

19 Vallée Bras-du-Nord, Saint-Raymond

16 km • Facile Accès : 7,80 $/jour, 39,20 $/saison Location : 35 $/2 h, 45 $/demi-journée, 65 $/journée pc.gc.ca/fra/pn-np/qc/mauricie

Environ 30 km (secteurs Shannahan et SaintRaymond) • Débutant et intermédiaire Accès : 13,05 $/jour, 103,50 $/an Location : 43,05 $/demi-journée (après 13 h), 63,06 $/jour valleebrasdunord.com

16 Parc de la Gatineau, Chelsea

20 Tobo-Ski, Saint-Félicien

Plus de 10 km • Intermédiaire et difficile (sentiers de raquette 64, 65, 66 et 67) Accès : 7 $/journée, 50 $/saison Location : boutique Greg Christie’s (gregchristies. com), 35 $/demi-journée, 50 $/jour ccn-ncc.gc.ca/endroits-a-visiter/parc-de-la-gatineau

17 18

15 Parc national du Canada de la Mauricie, Shawinigan

17 Mont-Sainte-Anne, Beaupré

QUÉBEC

26 km • Tous niveaux Accès : 11 $/jour (10 h 30 à 16 h) Location : boutique Sports Alpins, environ 55 $/jour mont-sainte-anne.com

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18 Sentiers du Moulin, Lac-Beauport

TROIS-RIVIÈRES 14 VICTORIAVILLE

Plus de 12 km • Intermédiaire Accès : 9 $/journée Location : 40 $/demi-journée, 65 $/journée sentiersdumoulin.com

34 km • Intermédiaire Accès : 10 $/journée Location : environ 30 $/demi-journée toboski.com

21 Dam-en-Terre, Alma

8 km • Facile et intermédiaire Accès gratuit Location : Équinox Aventure (equinoxaventure.ca), 16 $/h, 36 $/demi-journée Forfait 2 jours et 1 nuit, 40 km, niveau intermédiaire, 220 $/pers. damenterre.qc.ca

22 Centre de ski Mont-Béchervaise

4 km • Débutant et intermédiaire Accès gratuit Location: à la boutique du centre, 45 $/jour, 30 $/demi-journée, 20 $/h montbechervaise.ca

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SHERBROOKE 3 5

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espaces.ca janvier 2016

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RELÂCHE

© Sylvain Perreault - Station du Mont Gleason

activités en famille pour la relâche PAR FRÉDÉRIQUE SAUVÉE

Offrez-vous une fin de semaine de glisse en famille au parc régional de Val-d’Irène.

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Incluant : • Deux jours de remontée mécanique pour deux adultes et leurs enfants • Deux nuitées d’hébergement • Un cours familial privé de 1 h 30 à l’école de glisse • Accès à la garderie

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239 $ plus taxes par nuit.

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janvier 2016 espaces.ca

Sitôt sortis du temps des Fêtes qu’il est déjà temps de penser à la relâche. Voici une liste de dix activités à faire au Québec, où vous piocherez bien deux ou trois idées pour occuper toute la tribu.

1.

Apprendre à skier au mont Gleason (Centre-du-Québec)

Ce n’est pas parce qu’on est bon skieur qu’on fait un bon professeur! C’est pourquoi la Station du Mont Gleason, à Tingwick, a mis en place une nouvelle méthode d’apprentissage aux abords de sa pente-école. Celle-ci se base sur quatre ateliers ludiques permettant d’assurer confiance et plaisir aux petits skieurs et planchistes. Après le terrain plat, on se dirige vers la mini-demi-lune, puis la zone de virages inclinés. Et en route pour les Jeux olympiques de 2036! Tarif : 8,27 $/5 ans et moins, 25 $/6 à 12 ans, 32 $/adulte. montgleason.ca

Ski de fond et raquette gratuits pour les enfants

2. dans les parcs nationaux (activités multirégionales)

Pour plusieurs, la nouvelle est passée sous le radar, mais depuis quelques mois, l’entrée dans les parcs nationaux du Québec est désormais gratuite pour les jeunes de 17 ans et moins accompagnés d’un adulte. Mieux : la majorité des équipements pour enfants (traîneaux, raquettes, skis de fond, patins, etc.) est prêtée tout aussi gratuitement dans les centres de location de la SÉPAQ. Quelques suggestions pour s’éclater avec sa smala : les parcs du Mont-Orford ou de la Jacques-Cartier en raquettes, et le parc d’Oka en ski de fond. Tarif : 8,50 $/adulte. sepaq.com

3.

Descente en luge au Domaine du Radar (Chaudière-Appalaches)

Une luge autrichienne + 2,3 km de descente = trois bonnes heures de rigolade et une équation parfaite à réaliser avec les marmots au Domaine du Radar. Située à 1 h 15 min au sud de Québec, cette ancienne base de surveillance militaire reconvertie en base de plein air propose de dévaler la pente du mont Sainte-Marguerite (678 mètres), point culminant de


la région. Au programme : quatre descentes accessibles à toutes les générations (location de casques sur place) avec remontées en autobus. Sentiers de raquettes, restaurant et hébergement disponibles. Tarif : 3 $/de 5 à 9 ans, 27 $/de 10 à 13 ans, 30 $/14 ans et plus. Réservation obligatoire. domaineduradar.com

6.

Tyrolienne des neiges au 4. Tyroparc (Laurentides)

Par un jour ensoleillé et pas trop froid, emmenez vos ados (et préados) faire le plein d’adrénaline au parc d’aventures en montagne Tyroparc, dans la belle région de Sainte-Agathedes-Monts. Après vous être échauffés en raquettes sur un sentier d’approche d’un kilomètre, dans la forêt du mont Sainte-Catherine, enfilez votre baudrier et élancez-vous sur deux tyroliennes de 750 et 900 mètres de longueur. Sensations grisantes garanties à plus de 100 mètres du sol, avec vue à couper le souffle sur les Laurentides. Tarif : 45 $/moins de 16 ans, 60 $/adulte. tyroparc.com

Pêche blanche au parc de la 5. Rivière-des-Mille-Îles (Laval)

Ni papa ni maman n’ont touché à une ligne de pêche de leur vie? Du moins, pas à travers de la glace? Cap sur cette activité de pêche blanche guidée, idéale pour s’initier en famille. Aiguillés par un animateur du parc, jeunes et moins jeunes se familiarisent avec les différentes espèces de poissons qui peuplent la rivière, apprennent à poser la brimbale (que les enfants rapportent ensuite avec eux) et à préparer leur prise avant de la déguster. Permis de pêche nécessaire pour les adultes. Les 27 et 28 février, sur réservation. Tarif : 10 $/de 6 à 12 ans, 15 $/adulte, 40 $/famille. parc-mille-iles.qc.ca

Initiation à l’escalade de glace à la chute Montmorency (région de Québec)

Après cette sortie d’initiation de sept heures, vos ados n’auront même plus la force de pianoter sur leur téléphone cellulaire à la fin de la journée! Proposée par Aventurex aux 14 ans et plus, cette activité permet de goûter aux plaisirs d’une ascension technique sur les parois glacées de l’impressionnante chute Montmorency. En prime : une belle certification en escalade de glace et rocher de niveau 1, à accrocher dans la chambre! Tarif : à partir de 99 $/pers. Sur réservation. aventurex.net

Glissade et patinoire géante

7. au Village Mammouth (Montréal) Vivre les plaisirs d’un après-ski… en plein cœur de Montréal. C’est l’objectif festif du Village Mammouth, qui occupe tout l’hiver l’esplanade Sun Life, au pied du Stade olympique. Pour l’occasion, une glissade de 24 mètres de long et une patinoire réfrigérée de la taille de celle du Centre Bell sont accessibles du jeudi au dimanche, pour 3 $ la journée, par activité et par personne. Location de patins sur place. parcolympique.ca

8.

Équitation au parc de la gorge de Coaticook (Cantons-de-l’Est)

Écouter le craquement des sabots de votre cheval sur la neige et son souffle dans l’air glacial : une expérience originale à vivre dès cet hiver au cours d’une excursion d’une heure, sur les sentiers du centre équestre du parc. Réservée aux 10 ans et plus, cette activité peut être jumelée à une randonnée en ski joëring (ski nordique tracté par un cheval) et être combinée à d’autres activités offertes au parc, dont le camping d’hiver, le fat bike, la glissade ou le Yukigassen, un

sport d’équipe regroupant hockey, jeu du drapeau et ballonchasseur, les 20 et 21 février (donc avant la relâche). Tarif : 46 $/pers. Sur réservation. gorgedecoaticook.qc.ca

9.

Sur les traces des animaux de la forêt Montmorency (région de Québec)

Lieu de plein air consacré à la recherche et à l’enseignement, la forêt Montmorency se donne tout naturellement la mission d’initier les jeunes (et leurs parents) à la découverte de la faune et à son observation hivernale. Cet atelier donné sous forme d’une randonnée guidée en raquettes permet d’apprendre à pister les traces d’animaux dans la neige et à identifier les espèces couramment rencontrées comme le lièvre d’Amérique, le porc-épic ou encore le lynx et l’orignal. Tarif : 16,57 $/personne, 50 $/famille. Réservation obligatoire. foretmontmorency.ca

Du ski de fond au milieu des cerfs

10. du parc Oméga (Outaouais)

Ça, c’est une belle promesse pour motiver les bouts de chou! Le parc Oméga, à 1 h 30 min de Montréal et à 1 h de Gatineau, est ouvert tout l’hiver et permet aux visiteurs de chausser raquettes et skis de fond sur ses sentiers pédestres. Apportez des carottes pour les cerfs de Virginie, qui vous attendent à coup sûr au détour d’un virage du sentier de la Colonisation. Hébergement et restauration sur place. Tarif : 9 $/2 à 5 ans, 14 $/6 à 15 ans et 23 $/adulte. parcomega.ca

2 PISTES DE 2,3 KM AVEC REMONTÉE EN AUTOBUS

Venez découvrir la luge autrichienne au Domaine du Radar de Saint-Sylvestre, une ancienne base militaire datant de la guerre froide.


PAR FRÉDÉRIQUE SAUVÉE

QU'ON SOIT EN COUPLE, EN GROUPE OU EN FAMILLE RECOMPOSÉE, IL EST PARFOIS DIFFICILE DE CONTENTER TOUT LE MONDE LORS D’UNE ESCAPADE HIVERNALE D’UNE OU DE PLUSIEURS NUITÉES. VOICI DES IDÉES DE NIDS DOUILLETS POUR TOUT TYPE DE GROUPE.

À deux, c’est mieux CHALETS-YOURTES, Mauricie

Où ça : Parc de l’île Melville, à deux minutes du centre-ville de Shawinigan Idéal pour nous : Si votre truc à vous deux, c’est de passer la nuit seuls au beau milieu de la forêt, choisissez l’île Banane et ses chalets-yourtes ! Tout beaux, tout neufs et tout ronds, ces hébergements en bois, en forme de yourte mais dotés du confort d’un chalet, plairont aux couples à la recherche des simples plaisirs de la nature. Au programme : ski alpin (6 pistes), ski de fond (15 km de sentiers) et raquette (12 km) à la station de plein air Val-Mauricie (à 3 min. en voiture). Pratico-pratique : aire ouverte avec lit double et cuisinette, salle de bain fermée. À partir de 124 $/nuit (deux nuits min.). ilemelville.com

AUBERGE DE L’ABBAYE D’OKA, Laurentides Où ça : à Oka, tiens ! Idéal pour nous : Le plaisir du fat bike en journée, le confort d’une auberge pas comme les autres en soirée. L’Abbaye d’Oka ouvre les portes de l’ancienne demeure des Pères Cisterciens au grand public. Les chambres sont modernes et bien aménagées, avec un excellent réseau de sentiers qui part au pied de la réception. Une vraie bénédiction. 24

janvier 2016 espaces.ca

Au programme : 35 km de sentiers de fat bike variés, gratuits et accessibles à tous (location de vélos sur place) et secteur hors-piste pour le ski Hok sur place. Pratico-pratique : chambres doubles, déjeuner continental inclus. 85 $/nuit avec salle de bain commune, 105 $/nuit avec salle de bain privée. magasin-abbayeoka.com

Les 4 mousquetaires GRANGE CANADIENNE, Saguenay

Où ça : pourvoirie du Cap au Leste Idéal pour nous : Que vous soyez une gang d’amis ou un couple avec enfants, tout le monde sera comblé dans cette grange en bois rénovée et toute mignonne. Le tour du propriétaire est vite fait : un espace de vie et une chambre au rez-de-chaussée, une aire ouverte avec deux lits douillets à l’étage. Que demander de plus ? Au programme : raquette (77 km de sentiers), ski nordique (71 km) et zone de ski Hok au parc national des Monts-Valin (30 min. de route). Pratico-pratique : salle de bain privée, foyer, cuisinette. 176 $/nuit pour quatre personnes. capauleste.com

© Parc national du Bic | Mathieu Dupuis | Sepaq

Chacun cherche son chalet !


CABANES D’ICI, Lanaudière

VILLAGE DES BÂTISSEURS, Laurentides

Où ça : Chalets Lanaudière, près de Rawdon Idéal pour nous : Les tiny houses font de plus en plus parler d'elles: après celles du Domaine Floravie, au Bic (Bas-SaintLaurent), voici quatre nouvelles « petites maisons », celles du domaine Chalets Lanaudière, installées dans le secteur des yourtes. Ce mini-village chaleureux propose des cabanes intimes de quatre à six personnes nommées Les Racines, L’Écorce, Le Sous-Bois ou encore La Cime. Et ça sent encore la bonne odeur de bois frais ! Au programme : raquette (5 km de sentiers), ski de randonnée (20 km), patinoire, glissades et géocache sur place. Pratico-pratique : cabanes sur un ou deux étages, literie, cuisine complète, poêle à bois, chauffage et électricité. Toilettes à l’extérieur. À partir de 145 $/nuit pour quatre pers. (deux nuitées min.). chaletslanaudiere.ca

Où ça : parc régional de la Montagne du Diable Idéal pour nous : Voici un chalet de type refuge, parfait pour les familles avec plusieurs enfants. Ils adoreront dormir dans les lits à étage répartis dans les deux ou trois chambres fermées, ou bien sur les matelas disposés dans la mezzanine. Une promiscuité amusante qui se partage également au moment des repas pris sur la grande table centrale. Les chalets sont tous situés au départ des sentiers du parc, et à moins de trois minutes à pied du stationnement. Au programme : raquette (50 km de sentiers), ski de fond (42 km), ski nordique (55 km) et deux zones de hors-piste pour ski Hok (en location sur place). Pratico-pratique : électricité, toilettes au compost (intérieures dans la plupart des chalets), chauffage et cuisson avec poêle à bois. Chalets jusqu’à 9 pers., à louer dans son intégralité ou à partager. 150 $/nuit pour 6 pers., 27 $ par adulte additionnel. montagnedudiable.com

CHALET DE L’ABBÉ, Bas-Saint-Laurent

VILLA ECO, Région de Québec

Famille recomposée

Où ça : parc national du Bic Idéal pour nous : Ce soir, dormez chez l’Abbé Louis-Georges Lamontagne, personnage historique de la région du Bic. Le chalet qui porte son nom est un bâtiment restauré qui a su garder un charme rustique en plein cœur du parc. Il est accessible en raquettes et en skis nordiques seulement (à 4 km du stationnement) et offre une vue imprenable sur la baie des Cochons prise par les glaces. Au programme : raquette (25 km de sentiers), ski nordique (20 km), géocache et trottinette des neiges (en location sur place). Pratico-pratique : électricité, foyer, pas d’eau courante en hiver, transport des bagages disponible. A partir de 127 $/nuit pour 4 à 6 pers (deux nuits min.). sepaq.com

En famille

Où ça : Vallée-Bras-du Nord, Portneuf Idéal pour nous : Voici un camp de base de rêve qui plaira à toute la tribu. Avec ses quatre chambres et lieux de vie grand confort répartis sur deux étages, ce chalet possède une vue imprenable sur les montagnes des alentours, depuis sa galerie extérieure. Au pas de la porte, on chausse raquettes ou skis de rando et on file sur les sentiers. Au programme : raquette (100 km de sentiers), ski hors-piste et ski Hok, fat bike (en location sur place). Pratico-pratique : jusqu’à 10 pers., foyer, cuisine équipée, salle de bain, salle de remisage et séchage de l’équipement plein air, literie, serviette et bois de chauffage inclus. 698 $/nuit pour 8 pers. (deux nuits min.). villaeco.ca

KIAMIGLOOS, Laurentides

PRESBYTÈRE DU BOOTLEGGER, Charlevoix

Où ça : parc régional de Kiamika Idéal pour nous : Ce parc régional des Hautes-Laurentides ne cesse d’innover en matière de logis insolites. Pour les clans de 4 à 6 personnes, les Kiamigloos sont deux cabanes en bois minimalistes en forme d’igloos, nichées en plein cœur de la forêt boréale. Blanc dehors, blanc dedans, on se croirait vraiment dans l’habitat traditionnel inuit, le confort et la chaleur en prime ! Au programme : raquette et ski nordique hors-piste, excursions en traîneau à chien sur place. Pratico-pratique : cuisinette, poêle, eau et électricité. Location de literie et transport des bagages disponible. À partir de 152 $/nuit. reservoirkiamika.org

Où ça : Sainte-Agnès de La Malbaie Idéal pour nous : Lieu de rassemblement tout indiqué pour une famille nombreuse ou une gang d’amis, l’ancien presbytère du Bootlegger propose 12 chambres modernes et ultra confortables à louer individuellement ou par étage. Deux grandes aires ouvertes avec cuisine et salon commun permettent de se sentir comme à la maison et de préparer tous ensemble le souper après une journée passée à jouer dehors. Au programme : raquette (20 km de sentiers), ski de randonnée (140 km) et ski alpin (14 pistes et trois sous-bois) à la station du Mont Grand-Fonds (à 30 km de route). Pratico-pratique : chambres avec un ou deux lits doubles, salle de bain privée ou partagée, petit-déjeuner mis à disposition. À partir de 150 $/nuit pour deux personnes. maisondubootlegger.com

Rustique

Comme à la maison

Grand Confort

Photo: ©Vaude

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CHRONIQUE EN DIRECT DU NUNAVIK

Présentée par

venture boréale chez les Inuit Mieux connu sous son pseudonyme de Grand Nord du Québec, le Nunavik, cette terre encore chaste où l’hiver est roi plus de la moitié de l’année, se laisse mieux apprivoiser en traîneau, tiré par une meute de huskies, tous aussi ravis que leurs passagers. C’est dans le silence de ce désert blanc qu’est la toundra que la nature des Inuit se révèle à son meilleur. Et, avec un peu de chance, les aurores boréales se laissent aussi prendre au jeu le soir venu… lus près qu’on ne le croit, le Nunavik reste pourtant une destination exotique encore peu explorée par le commun des Québécois. À deux heures à peine de Montréal en avion, c’est un tout autre univers qui attend les visiteurs privilégiés de mettre les pieds sur cette immense région nordique qui, à elle seule, recouvre les deux tiers de notre belle province. Ce n’est donc pas étonnant qu’on ait l’impression que c’est si loin, alors que c’est bien ici, au Québec. Mais pour peu qu’on puisse s’y sentir dépaysé lors d’une première visite, les Inuit, d’une chaleur qui fait contraste avec le climat arctique dans lequel ils survivent depuis la nuit des temps, auront vite fait de briser la glace et mettre à l’aise même les plus timides d’entre nous.

Une escapade qUi a dU chien !

Autrefois nomades, les Inuit sont naturellement attirés par la toundra, où ils s’évadent aussi souvent qu’ils le peuvent, laissant derrière eux le quotidien du village. Les voyageurs sont donc les bienvenus, étant l’excuse parfaite pour partir à l’aventure. Bien que la plupart des Inuit se déplacent aujourd’hui en motoneige, certains puristes élèvent encore des chiens de traîneau, ces fidèles compagnons à quatre pattes qui, eux aussi, ne demandent pas mieux que d’aller se balader. Bien contents de se dégourdir, ces derniers ne se font pas prier pour tirer leur lot, hurlant d’enthousiasme jusqu’au départ tant attendu. Assis auprès du maître musheur, à ras du sol, avec pour seule musique le halètement de ces gros toutous et le crissement entraînant des patins du traîneau sur la neige, on les laisserait bien nous emporter jusqu’au bout du monde. En fait, on a déjà l’impression d’y être… Loin de la cohue de la ville, on comprend vite le bonheur qu’éprouvent les Inuit à parcourir ces vastes étendues encore chastes et on se laisse transporter avec délice.

© Pierre Dunnigan

P


© Heiko Wittenborn

Un gîte de neige doUillet

Si l’on a du temps devant soi, autant en profiter pour passer la nuit dehors. Les Inuit sauront confectionner un abri avec l’élément le plus présent dans leur milieu en cette saison : la neige, bien sûr, dans laquelle ils découperont autant de blocs qu’il n’en faut pour édifier la preuve de leur ingéniosité, qu’ils partageront volontiers avec qui veut bien les aider à bâtir leur propre maison blanche. Mais attention, la construction d’iglou n’est pas une simple affaire et certes plus compliquée que l’assemblage de blocs LEGO. Il faut faire preuve de patience, une qualité dont les Inuit ne font pas défaut. Une fois l’iglou érigé, l’heure du thé vient sonner, accompagné de la traditionnelle bannique confectionnée par les femmes et de quelques bouchées de viande ou de poisson bien crus, que les Inuit partageront volontiers avec ceux qui oseront goûter à ce met traditionnel des plus rassasiant. Alors que le soir tombe et qu’on se faufile sous leur toit en dôme, c’est au tour des femmes de révéler leurs talents avec quelques chants de gorge, un art ancestral tout à fait saisissant qu’elles se feront un plaisir de vous apprendre pour bien rigoler. Et bien sûr, on a droit à quelques histoires avant de s’endormir. Le matelas de peau qui recouvre le plancher de neige de l’iglou, servant d’isolant, n’est peut-être pas le confort d’un hôtel cinq étoiles, mais pourquoi se contenter de si peu lorsque des milliers d’autres brillent dans le firmament ? D’autant plus que, le jour se faisant plus discret l’hiver, le ciel a tout le loisir de se distraire de la danse émouvante des aurores boréales, qui se donnent alors en spectacle sur cette scène au grand air, parées de robes vertes des plus éblouissantes, doublées de crinoline violette, dont plusieurs ne peuvent qu’en rêver.

© Isabelle Dubois

Un crépUscUle haUt en coUleUrs

poUr partir à l’aventUre en compagnie des inUit : Aventures Inuit 514 457-3319 ou 1 855 657-3319 sans frais www.aventuresinuit.com

Le savIez-vous ? • Le mot «Inuit», que ceux-ci préfèrent au nom péjoratif d’esquimau qui leur avait été donné par les amérindiens, signifie «des gens, des êtres humains» dans leur langue. En inuktitut, «Inuit» est déjà au pluriel, son singulier étant «Inuk», c’est pourquoi l’accorder avec un « s », tel que le prescrit l’Office de la langue française, est ici superflu.

© Heiko Wittenborn

• Nunavik est le nom qu’ont donné les Inuit à l’étendue de cette région du Québec qui est la leur, une appellation qui veut tout simplement dire «une grande terre» en inuktitut, à ne pas confondre avec Nunavut, un territoire du Canada, à l’extérieur de la province. • Contrairement aux amérindiens qui harnachent leurs chiens au traîneau en tandem, tous reliés à la même ligne de trait, les Inuit, eux, les arrangent en éventail avec chacun leur ligne par mesure de sécurité, puisqu’ils voyagent plus souvent qu’autrement sur des surfaces d’eau gelée.


DESTINATIONS

Au cœur de l’hiver autochtone PAR NATHALIE RIVARD

© Shutterstock

Au Québec, le tourisme autochtone a de plus en plus la cote, y compris l’hiver, y compris sous de (très) froides latitudes. Survol de quelques expériences aisément accessibles ou… réservées à certains privilégiés.

K

we! Kuei! Key! Kuey! Autant de variantes pour dire « bonjour! » dans l’une ou l’autre des langues parlées par les autochtones du Québec.

Premiers habitants de notre belle province, ceux-ci sont en fait les véritables peuples fondateurs de notre coin de pays, raconte l’historien Serge Bouchard dans l’excellent documentaire Québékoisie, de Mélanie Carrier et Olivier Higgins. 28

janvier 2016 espaces.ca

Cette fois, ceux qui nous avaient donné le magnifique film Asiemut sont repartis à la rencontre des Premières Nations, le long de la route 138, entre Québec et Natashquan. Leur plus récent film sert même de référence dans la plupart des cégeps et universités du Québec pour parler des questions identitaires, dit fièrement Mélanie Carrier.


Justement, le tourisme autochtone du Québec est de mieux en mieux structuré et de plus en plus accessible. Il compte maintenant près de 195 entreprises, qui accueillent environ 816 000 visiteurs annuellement, dont 70 % proviennent du Québec. À l’heure où les Québécois non autochtones se tournent toujours plus vers le reste du monde, il est paradoxal de voir que ceux-ci ne connaissent que trop peu ces peuples qui partagent le territoire qu’ils habitent. Raison de plus pour aller au-devant de leurs cultures fascinantes et de leurs modes de vie rythmés par les saisons; après tout, c’est en écoutant les histoires des autres que l’on peut écrire la sienne, rappelle Olivier Higgins. C’est dans cet esprit que Sébastien Desnoyers Picard, de Tourisme Autochtone Québec, nous propose ici quelques expériences axées sur le contact humain et la découverte qui, espérons-le, seront aussi mémorables pour vous qu’elles l’ont été pour lui. Séjour chez les Atikamekw de Manawan À 80 km de Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière, les Atikamekw partagent leur mode de vie ancestral et authentique durant pipon, leur façon de désigner l’hiver. Équipés de vêtements chauds qui leur sont prêtés, ceux qui leur rendent visite doivent d’abord effectuer 40 minutes de motoneige pour rejoindre la presqu’île isolée de Matakan, qui sert encore aujourd’hui de lieu de transmission de la culture atikamekw. Une fois sur place, ils passent ensuite deux nuits au cœur de la nature, où ils dorment sur du sapinage dans un véritable tipi, bien au chaud dans leur sac de couchage.

l’alimentation des Inuits; et des nuitées de camp en camp, façon nomade, entrecoupées de contes et légendes inuits. Réservées aux aventuriers en bonne forme physique, ces expériences hors du commun exigent aussi une grande capacité à affronter des températures très froides et des vents fort costauds. Elles ne sont pas à la portée de toutes les bourses et elles demandent aussi une grande flexibilité d’horaire, car on ne sait jamais si l’avion utilisé pour se rendre sur place pourra décoller, en raison de la météo, ou s’il sera réquisitionné pour une urgence médicale, ce qui peut rallonger les séjours. C’est toutefois un maigre prix à payer pour avoir droit aux rencontres uniques avec les Inuits, à la beauté de la voûte céleste et ses milliers d’étoiles, et au spectacle majestueux des éventuelles aurores boréales — qu’on a de fortes chances de voir. Tarifs : 4799 $ tout inclus, au départ de Montréal, avec Voyages FCNQ (www.fcnqvoyages.com); sinon vol et forfait séparés via Aventures Inuit (www.aventuresinuit.ca). Info : www.nunavikparks.ca Pour d’autres suggestions d’activités : www.tourismeautochtone.com

Lors de ce séjour, le partage et la participation active sont au cœur de l’expérience. On apprend notamment à cuire la banique traditionnelle, on déguste des viandes sauvages comme l’orignal et l’ours, et on découvre comment poser les filets de pêche sous la glace ou cueillir des plantes médicinales. Il se pourrait même qu’un guide demande la permission, si l’occasion se présente, de chasser un orignal ou un castor pour qu’il puisse nourrir sa famille. Une occasion tout indiquée pour se familiariser avec la conception atikamekw du développement durable, et ce à quoi peut servir chaque partie de l’animal, des griffes aux bois. Chaque soir, autour d’un grand feu de camp, l’heure est ensuite à l’analyse des constellations d’étoiles et aux fascinantes histoires et légendes atikamekw. Les participants retournent par la suite chez eux, riches de leurs nouvelles expériences, qui pourront même leur être utiles lors de leurs prochains séjours en forêt. Tarifs : à partir de 400 $ pour les adultes, au moins 50 % de rabais pour les enfants de 12 ans et moins. www.voyageamerindiens.com Traîneau à chiens zen chez Manitou Mushers À Sainte-Thècle, en Mauricie, deux Métis algonquins, Anne-Marie et Maxime, proposent des aventures très singulières en traîneau à chiens. Chez Manitou Mushers, on ne trouve pas de chiens attachés à des niches avec des cordes de trois pieds : ici, les braves bêtes sont respectées et jouissent d’une vie hors du commun basée sur le respect et la compréhension de l’animal. Spécialiste en comportement canin, Anne-Marie montre comment elle et les siens entraînent leurs chiens. Ici, de petits groupes prennent part à des séjours d’une demijournée et plus, avec possibilité de dormir dans un gîte rustique ou sous un tipi construit par le grand-père d’Anne-Marie. On y vient pour se ressourcer et en apprendre un peu plus sur la spiritualité autochtone et les herbes médicinales, mais aussi pour faire du yoga : les deux meneurs de chiens (mushers) sont également yogis. Il est même possible de suivre une formation pour initier son propre chien au traîneau. Tarifs : à partir de 189 $ pour une demi-journée. www.manitoumushers.ca Expédition avec les Inuits à Kuururjuaq

© Parcs Nunavik

Envie d’un séjour privilégié en compagnie de guides inuits? Ceux du parc national Kuururjuaq, au Nunavik, convient les visiteurs à expérimenter le mode de vie nomade de leurs ancêtres. Au programme : de 10 à 20 km de ski ou de raquette par jour; de la pêche traditionnelle sur glace en quête du très combatif omble chevalier, avec pour seul équipement un bout de bois et du fil à pêche; de la chasse au lagopède — un oiseau nordique à la base de espaces.ca janvier 2016

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LA VITRINE DES PARTENAIRES Xact Nutrition FRUIT2 (44 $/boîte de 24) Ce n’est pas parce que le temps est glacial dehors qu’on est obligé de consommer des mets surgelés! Les barres énergétiques FRUIT2 se consomment à des températures aussi basses que –33 °C! Disponibles en saveur de fraise, d’orange ou d’abricot, elles sont offertes chez votre spécialiste de course à pied ou de vélo. Mieux : obtenez 10 % de rabais avec le code NRGHIVER10 à xactnutrition.com.

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Cet hiver, marchez, courez et partez en randonnée en toute sécurité sur la glace et sur la neige, avec les nouveaux crampons Spike, de Life-Sports GearTM. Conçus pour les amateurs de sports hivernaux, les Spike sont incontournables pour leur polyvalence, leur durabilité et leur performance sur tout type de terrain. Le harnais ergonomique et léger s’enfile facilement et les crampons assurent une traction fiable en tout temps. Un sac de transport compact est fourni.

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Peak Performance

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Coupe-vent, imperméable et dotée d’une excellente respirabilité, cette veste est idéale pour le ski freeride. Fabriquée en Gore-Tex® 3-layer C-Knit, un tout nouveau tissu plus doux, plus souple et plus efficace contre le temps très froid, sa coupe décontractée permet une grande liberté de mouvement. La veste intègre également une foule de petits détails qui font la différence, de la capuche jusqu’à la jupe pare-neige.

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PAR GUILLAUME ROY

MONTS GROULX :

© J.-F. Lagarde

UN MASSIF À PARTAGER… AVEC LES MOTONEIGISTES ?

Considéré comme un îlot arctique en pleine forêt boréale, le massif des monts Groulx abrite des écosystèmes anciens et une flore arctique alpine fragile. Depuis quelques années, ce paradis de la poudreuse est cependant convoité par un nombre croissant d'adeptes de motoneige de montagne. Sports motorisés et conservation de la biodiversité sont-ils compatibles ?

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En mars dernier, Emily Hughes et quatre amis sont partis du New Hampshire pour aller skier dans les monts Groulx. Même s’il fallait compter près de 18 heures de route pour s’y rendre, c’était le prix à payer pour vivre une aventure de ski hors-piste en autonomie complète. Les cinq premiers jours, le séjour de ski se déroule à merveille. La neige est abondante et les paysages, spectaculaires. Équipés d’une tente prospecteur et d’un petit poêle à bois, la bande d’Emily profite pleinement de l’immersion dans la nature et des descentes dans la poudreuse. Le sixième jour, un vacarme vient soudain briser le silence des montagnes, alors que trois motoneigistes font irruption dans un secteur qui leur est interdit. « Disons que ça nous a fait sortir de notre bulle de nature sauvage; en un aprèsmidi, ils avaient fait des traces dans tout le secteur ou nous skiions !», explique la randonneuse, qui est aussi directrice de la promotion pour l’école de plein air Kroka,

à Marlow, au New Hampshire. Le groupe de skieurs est reparti avec un goût amer de son expérience. CONFLIT D’USAGE EN VUE

Depuis 30 ans, la Société des Amis des monts Groulx, un regroupement d’adeptes de randonnée et de ski hors-piste, lutte pour la conservation et la mise en valeur du massif montagneux. Ceux-ci ont notamment fait modifier les plans de coupe de la papetière Kruger pour ne pas nuire aux paysages et aux activités touristiques; avec le temps, ils ont aussi produit des cartes topographiques pour les randonneurs et aménagé des sentiers d’accès dans les montagnes. Deux fois par année, ils organisent également les grandes corvées des monts Groulx, qui regroupent jusqu’à une centaine de personnes, afin d’entretenir les sentiers et faire connaître ce « trésor » aux randonneurs.

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Nous ne voulons pas développer le tourisme de masse dans ce massif, c’est une terre d’aventure et d’autonomie , explique Martine CotTE, une Amie des monts Groulx.

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Michel Denis, le président du regroupement, s’est pour sa part construit un camp au pied des montagnes, où il vit désormais à l’année. Guide de montagne à la retraite, il a travaillé pendant 30 ans à faire découvrir ces « Rocheuses de l’Est » aux randonneurs des quatre coins du globe, et qui demeurent méconnues d'une majorité de Québécois. « L’arrivée des motoneiges de montagne crée un conflit d’usage avec les randonneurs, qui sont en quête de silence et de découvertes, dit-il. Nous ne sommes pas contre les motoneiges, mais elles doivent demeurer hors de la réserve de biodiversité ». Depuis 2009, la partie ouest du massif des monts Groulx fait en effet partie de la réserve de biodiversité de Uapishka. La pratique de la motoneige n’est pas proscrite dans ce type de réserve, mais pour protéger une flore arctique alpine

plus de 50 % des ventes. Selon Pierre Lavoie, président de l’Association des motoneigistes du Nord, près de 1 000 motoneiges sont passées dans la réserve de biodiversité, l’hiver dernier. Située à plus de 300 km au nord de Baie-Comeau, celle-ci est cependant trop éloignée pour que la réglementation soit respectée… sans entraîner des coûts élevés. Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Changements climatiques (MDDELCC) a donc misé sur la concertation avec les motoneigistes pour trouver un terrain d’entente. UN LABORATOIRE DE PRATIQUES DURABLES

La réserve de biodiversité Uapishka fait partie de la réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka (RMBMU), qui regroupe aussi bien les Innus de Pessamit, les communautés locales et les groupes environnementaux que l’industrie de l’aluminium, les forestières, Hydro-Québec et les autres acteurs socio-économiques des lieux.

particulièrement sensible – dont cinq espèces endémiques –, elle a cependant été interdite au-delà de 800 mètres, sur les sommets dénudés du massif montagneux. Certains motoneigistes, qui avaient pris l’habitude d’aller aux monts Groulx avant la réglementation, ont cependant continué à visiter les champs de neige au-delà de la limite des arbres. Puis, leur nombre s’est mis à augmenter avec l’arrivée des motoneiges de montagne, ces machines équipées de chenilles 50 % plus longues que celles des motoneiges traditionnelles, et parfois dotées de crampons de 7,5 cm qui peuvent creuser des sillons de plus de 1,50 m dans la neige. Et si on doit compter deux jours de ski pour atteindre les premiers champs de neige des monts Groulx, un motoneigiste peut s’y rendre en moins d’une heure. Depuis 2013, la popularité de la motoneige de montagne connaît une hausse vertigineuse, au Québec, et les motoneiges hors-piste y représentent maintenant

C’est en quelque sorte un « laboratoire de pratiques durables sur le territoire », dit Jean-Philippe Messier, directeur général de la RMBMU. Sous l’égide du MDDELCC, le RMBMU coordonne le comité de gestion de la réserve de biodiversité Uapishka, qui vise à mettre en valeur et à conserver cette aire protégée de 1 382 km2, laquelle couvre près du tiers du massif des monts Groulx. Pour gérer le conflit d’usage, ce comité a créé un groupe de travail sur l’encadrement de l'utilisation de la motoneige dans la réserve de biodiversité. Mais les Amis des monts Groulx ont décidé de ne pas y prendre part. « Nous ne voulons pas participer aux discussions pour savoir où passeront les motoneiges de montagne à l’intérieur de la réserve, car elles sont incompatibles avec l’objectif de préservation de la biodiversité », estime Michel Denis. Comme l’accès aux montagnes se fait à partir de la route 389, les motoneigistes plaident que le secteur hors de la réserve est trop éloigné, car leurs motoneiges ont une autonomie limitée. Plus éloigné et isolé, ce secteur est aussi considéré comme moins sécuritaire. « Les montagnes sont là pour être partagées, on ne peut pas les réserver pour 150 randonneurs », croit Pierre Lavoie. espaces.ca janvier 2016

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Faute de sentier alternatif pour accéder à l’arrière-pays, le groupe de travail a finalement adopté un protocole. Résultat : les motoneigistes doivent obligatoirement être guidés tout en respectant les corridors d’accès d’un kilomètre de large, ainsi que les conditions de sécurité établies. En principe, ce protocole restreint les rencontres entre les skieurs et les motoneigistes, mais en pratique, il n’est pas respecté, ce qui inquiète de plus en plus les skieurs… ainsi que des acteurs clés de l’industrie de la motoneige.

© J.-F. Lagarde

UN PROTOCOLE IGNORÉ

« L'hiver dernier, je suis allé dans les monts Groulx et j’ai trouvé ça terrible: il y avait des traces de chenilles partout, et il n’y avait plus rien à faire pour les skieurs dans certains secteurs; il existe pourtant plein d’endroits sympas, un peu plus loin, où les skieurs ne vont pas », dit Pierre Challier, propriétaire d'Expéditions Nord Québec, une entreprise qui organise des expéditions de motoneige. Selon lui, les motoneigistes qui ne respectent pas les règles mettent en danger la pratique de la motoneige dans la réserve de biodiversité, alors que celle-ci apporte d'importantes retombées économiques dans la région. « On compte beaucoup sur ce protocole pour structurer une offre professionnelle et limiter le nombre d’électrons libres », dit pour sa part Karine Otis, directrice du développement et de la structuration pour Tourisme Côte-Nord. « Il existe un minimum de règles de civisme à faire comprendre à plusieurs adeptes de la motoneige hors-piste », ajoute Christophe Dandurand, vice-président de l’Association des motoneigistes du Québec. Celui-ci croit que le gouvernement instaurera des règles contraignantes, si la tendance se maintient. « Une activité touristique ne doit pas se développer au détriment d’une autre, et surtout pas à l’encontre de la réglementation en cours », renchérit Serge Côté, président de l’Association touristique de Fermont, ville située à près de 200 km au nord des monts Groulx, et où tout le monde possède au moins une motoneige. Selon lui, on devrait encourager les organismes et les autorités en place à développer des accès pour la motoneige hors de la réserve de biodiversité. Une idée que partagent aussi les Amis des monts Groulx : « Pourquoi donner accès aux motoneiges dans la réserve, alors que les deux-tiers des monts Groulx se trouvent hors de la zone protégée ? », se demande Michel Denis.

© J.-F. Lagarde

À moyen terme, d’autres sentiers devront être développés pour séparer les usagers afin de minimiser les conflits et améliorer la sécurité, soutient Jean-Philippe Messier. Avec un terrain de jeu de 5 000 km2 (c’est-à-dire la superficie du massif des monts Groulx, soit dix fois celle de l’île de Montréal), « il y a de la place en masse pour que tout le monde ne se marche pas sur les pieds ! », dit-il.

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Pour convaincre les motoneigistes de délaisser la réserve de biodiversité, le RMBMU mise sur la concertation afin de définir le meilleur scénario cartographique. Mais il faudra trouver des fonds pour financer l’aménagement d'un sentier alternatif, si loin de la civilisation. « Si des sentiers sont nés un peu partout au Québec avec l’aide des gouvernements, pourquoi pas ici ? », croit cependant Jean-Philippe Messier. D’ici là, Michel Denis s’inquiète de la suite des choses : selon lui, jamais le MDDELCC n’aurait dû ouvrir cette brèche. « Plus l’achalandage augmente, dit-il, plus il sera difficile de sortir les motoneiges de la réserve de biodiversité ».


LA PETITE HISTOIRE DE LA RÉSERVE DE BIODIVERSITÉ DES MONTS GROULX Au cours des prochaines semaines, une importante annonce pourrait cependant changer la donne, car le Refuge le Prospecteur – l’un des deux refuges du massif –, deviendrait la station de recherche Uapishka. Financée par le gouvernement et des partenaires privés, celle-ci servira aussi de base de sauvetage, d’accueil récréotouristique, de lieu d’hébergement ainsi que de camp de base pour la pratique d’activités traditionnelles pour les Innus de Pessamit. Ce pied-à-terre gouvernemental devrait aussi faciliter la mise en place et le respect du protocole au cours des prochaines années, d’autant plus que la majorité des motoneigistes en visite logeaient au Refuge le Prospecteur. C’est le Centre de contrôle environnemental du Québec qui fera respecter le protocole sur le terrain. Comme c’est le premier conflit d’usage à surgir dans une réserve de biodiversité – un concept récent au Québec –, le MDDELCC doit mettre en place des méthodes de gestion pour gérer ces situations, explique Dominic Boisjoli, qui note que ce statut assure la protection de la biodiversité du massif des monts Groulx en interdisant les activités industrielles d’exploitation des ressources.

Le concept de réserve de biodiversité a été adopté en 2002 par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, ancêtre de l’actuel MDDELCC. But du concept : protéger la biodiversité en soustrayant un territoire aux activités industrielles, tout en y permettant la pratique de loisirs ainsi que les activités sportives et de villégiature. « Ces activités sont autorisées à condition qu’elles ne nuisent pas à la protection de la biodiversité », explique Dominic Boisjoly, responsable de la planification du réseau d’aires protégées de la Côte-Nord et de la Gaspésie, au MDDELCC. C’est en 2009 que les premières réserves de biodiversité ont obtenu un statut de protection permanent, au Québec. Pour le MDDELCC, « la création de la réserve de biodiversité Uapishka vise la protection d’un massif montagneux où la succession végétale s’étend de la forêt boréale à la toundra. De plus, les sommets des monts Groulx peuvent être comparés à un îlot arctique en pleine forêt boréale. On y retrouve des espèces menacées, vulnérables et susceptibles de le devenir, ainsi que des espèces rares, sous ces latitudes. Les paysages grandioses de ces montagnes expliquent aussi le choix de ce site. » Pour mesurer les impacts de la pratique de la motoneige et de la randonnée pédestre dans la zone des sommets de la réserve de biodiversité Uapishka, un programme de suivi écologique a été mis sur pied par le MDDELCC. À l’été 2015, 17 placettes d’inventaire – des sites ciblés repérables par GPS – ont ainsi été installées là où des impacts étaient appréhendés. Depuis, huit placettes ont été affectées par les activités dans le parc, soit quatre par la motoneige, et quatre autres par la randonnée pédestre. L’émission des autorisations de circuler en motoneige est conditionnelle au respect du protocole et aux résultats du programme de suivi des impacts.

© Christophe Dandurand

L’EXEMPLE DU PARC NATIONAL DES MONTS-VALIN

C'est ce type de motoneige qu'on peut croiser dans le massif des Monts Groulx.

Le cas du parc des Monts-Valin démontre qu’il est possible de segmenter l'utilisation du territoire, de concert avec les motoneigistes. Il y a quelques années, un sentier de motoneige de 15 km traversait ce parc national. « L’achalandage augmentait chaque année, ce qui créait des conflits d’usage et bloquait nos ambitions de développement », souligne François Guillot, le directeur du parc. Pendant près de cinq ans, le conflit s’est poursuivi malgré plusieurs rencontres pour trouver un terrain d’entente. Puis, en 2009, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs a finalement pris la décision d’interdire les motoneiges dans les parcs. Des sommes ont alors été investies pour produire un plan de mise en valeur de la motoneige et développer des sentiers alternatifs. « Les motoneigistes ont accepté et le dossier a été réglé pour de bon», conclut François Guillot.

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PAR XAVIER BONACORSI

TOUT BEAU TOUT NEUF

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Chaleur infernale pour froid hivernal

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Visière solaire visionnaire

Avis aux skieurs de fond qui pestent contre leur visière solaire : grâce à leur traitement anti-buée intégré qui ne s’atténue pas avec le temps, les lentilles de la visière Sniper ne s’embuent pas facilement, même lors d’efforts intenses. Les biathlètes apprécieront particulièrement son système pivotant qui permet de soulever la visière (comme un masque de soudeur) lors des étapes de tir. Et comme cette visière ne repose pas sur le nez, l’air circule aisément, réduisant davantage les risques de la voir s'embuer. La Sniper se vend équipée d'une lentille photochromatique, qui s’ajuste à la densité de la lumière, ou avec trois lentilles Spectron, à densité fixe. Si, au début, on se sent un peu intimidé par sa taille (qui rappelle une lunette de ski alpin), on ne peut plus s’en passer dès lors qu’on l’essaie ! JULBO Sniper avec lentille photochromatique Zebra (165 $) 3 lentilles Spectron interchangeables (135 $) www.julbo-canada.ca

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Veste « doudou » pour grands actifs The North Face présente trois nouveaux sacs de couchage d’hiver : les Inferno (–18 ºC/–29 ºC/–40 ºC), qui sont conçus pour les escapades et expéditions où le froid intense mord à souhait. L’isolant en duvet 800 ProDown MC, qui résiste à l’eau, est maintenu en place par un ensemble de cloisons trapézoïdales. La coupe, plus large que dans un sac de couchage standard, permet de jouir d'un confort accru très apprécié, surtout lorsqu’on dort tout habillé. Pour leur part, les sections du dos, du capuchon et des pieds sont recouvertes d’un tissu imper-respirant Neovent Air, qui favorise l’évacuation de l’humidité. Les Inferno sont enfin dotés d'une pochette intérieure très pratique, ils sont livrés avec un sac de compression et de rangement, et ils sont garantis à vie.

La recette magique de la veste Uberlayer réside dans sa conception multicouches : un revêtement extérieur en nylon hautement respirant, un isolant Polartec Alpha résistant à l’eau mais aussi très compressible, et une doublure intérieure en filet de polyester. Le résultat est surprenant : la veste se montre très respirante lors d’activités intenses et elle garde bien au chaud lors des moments de repos, en plus de bénéficier d'un très bon effet coupe-vent. Son capuchon ajustable, avec visière renforcée, peut recouvrir un casque, tandis que sa poche gauche, lorsqu’inversée, sert de sac pour la ranger. Indéniablement, cette veste est des plus versatiles, et son confort est tel qu’elle se transforme bien vite en véritable et inséparable « doudou » !

THE NORTH FACE Inferno –18 ºC (620 $) –29 ºC (720 $) –40 ºC à (870 $) www.thenorthface.com

OUTDOOR RESEARCH Uberlayer Hooded Jacket Femme et homme (325 $) www.outdoorresearch.com


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Chaussure d’hiver à traction intégrale

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Un pantalon design pour la haute montagne

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Réservoir d’hydratation pour faire fi des frissons

Avec son Anima3, Icebug nous offre une chaussure de course parfaitement adaptée aux conditions hivernales. Celle-ci comporte une membrane hydrofuge – plutôt que 100 % imperméable – pour une très grande respirabilité; une semelle composée de mousse à cellules fermées qui assure le maintien de sa légèreté, en n’absorbant presque aucune molécule d’eau; et, bien sûr, la technologie BUGrip : 19 crampons dynamiques en carbure d’acier qui s’adaptent individuellement à la pression, pour garantir une traction difficile à imaginer avant de l’avoir vécue. On se sent pratiquement comme un super héros prêt à courir au plafond ! Bref, cette chaussure très légère et solide peut s’attaquer aux sols les plus glissants, de la glace pure à l’asphalte sec.

Avec ses 3 couches de Gore-Tex Pro et de GoreTex extensible – pour une très grande liberté de mouvement –, le pantalon Nordwand Pro HS offre une robustesse, une résistance à l’abrasion et un confort exceptionnels. Ses caractéristiques principales ? Une coupe optimisée pour les mouvements d’escalade; une ceinture très haute dotée du système Coolmax de régulation de l’humidité; des guêtres pare-neige avec crochets de fixation; et des bretelles amovibles ainsi que des boucles d’attache pour y fixer le manteau Nordwand. D’abord conçu pour l’escalade de glace, les expéditions et l’alpinisme, ce pantalon peut évidemment convenir au ski hors-piste ou au ski alpin. Et il tombe si bien qu’il fera aussi fureur lors des après-ski !

ICEBUG Anima3 BUGrip (200 $) www.icebug.com

www.mammut.ch

MAMMUT Nordwand Pro HS Pants (695 $)

Bien s’hydrater lors de longues sorties est toujours primordial, même lorsque la température chute brusquement et intensément. Formé d'une pochette isolée conçue pour un réservoir de 2 litres (inclus), le IceSleeve permet justement de retarder significativement la congélation de vos précieux fluides d'hydratation. Recouvert d’une matière isolante, il est aussi doté – comme tous les réservoirs Nathan – d'un mécanisme à dégagement rapide facilitant grandement le nettoyage. La trousse comporte également une brosse de nettoyage ainsi qu’un couvercle de valve. En prime, le IceSleeve convient à tous les sacs et vestes d’hydratation, dont la Vapour Air, à laquelle il se marie parfaitement ! NATHAN Réservoir d’hydratation Icesleeve (90 $) Veste d’hydratation Vapour Air (200 $) www.nathansports.com espaces.ca janvier 2016

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PAR XAVIER BONACORSI

TOUT NOUVEAUX, TOUT CHAUDS

MANTEAUX ISOLÉS 2016

Maintenant que l’hiver est installé pour de bon, mieux vaut bien s’emmitoufler. Autant en profiter pour innover : voici donc une sélection de nouveaux modèles de manteaux isolés dignes d’être enfilés cette année.

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Gonflé à bloc contre le froid En utilisant l’air comme matière isolante, NuDown propose une nouvelle technologie qui permet aux amateurs de plein air d’ajuster le degré d’isolation de leur manteau. Quand la température chute, il suffit de donner quelques coups de pompe pour gonfler les chambres à air insérées aux sections avant et arrière du Squaw Peak, ce qui permettrait de disposer d’une fourchette d’ajustement d’environ 22 °C. Exit le multicouche et plus besoin de compter sur des systèmes de ventilation : il suffit de gonfler ou de dégonfler son manteau! Pour optimiser l’isolation, les manches, le collet et le capuchon contiennent du PrimaLoft Gold, une microfibre très compressible qui conserve ses propriétés isolantes, même lorsqu’elle est mouillée. Mais ce manteau est-il vraiment efficace? Les doutes s’estompent dès les premières utilisations : il est très confortable, répond fort bien aux mouvements, et on sent vraiment que son pouvoir isolant se manifeste lorsqu’on gonfle ses chambres à air. NuDown — qui signifie « nouveau duvet » — demeure pour l’instant la seule entreprise de vêtements de plein air à tirer directement profit de l’idée que l’air (sec et immobile) est l’un des meilleurs isolants thermiques, et il s’agit indéniablement d’une technologie à surveiller. Pour l’instant, les modèles NuDown sont uniquement disponibles en ligne; les frais de livraison au Canada (et de retour le cas échéant) sont inclus. NUDOWN Squaw Peak pour femmes et hommes (650 $ US) www.nudown.com Réflecteur Recco intégré Pompe se rangeant dans la poche Capuchon ajustable, amovible et compatible avec les casques Coutures scellées et glissières hydrorésistantes

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Look urbain, multiusage certain Malgré des apparences citadines, le Roldal de Norrona n’a rien à envier aux plus performants des modèles freeride sur le marché : isolant PrimaLoft Silver, manchons de poignets, jupette anti-neige, filet d’aération et membrane Gore-Tex 2 plis plaquée sur le tissu intérieur et offrant ainsi une protection souple et légère. Un modèle minimaliste et élégant, parfaitement adapté à un large éventail d’activités. NORRONA Roldal Gore-Tex PrimaLoft (pour femmes et hommes (720 $) www.norrona.com Coupe longue pour une protection accrue Essuie-lunettes intégré Capuchon anti-intempéries Boutons-pression (scellants) pour pantalon dédié 40

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Coupe classique à haute performance Ceux qui aiment les coupes sobres sans pour autant se priver des dernières technologies apprécieront le Whitemount, nouveau manteau signé Salomon. Les manches préformées et les panneaux spacieux aux épaules suivent les mouvements les plus amples, sans déformer le manteau ou imposer des inconforts; l’isolant PrimaLoft et l’étoffe en Gore-Tex procurent légèreté, chaleur et imperméabilité; alors que le panneau arrière allongé couvre bien le bas du dos. Bref, le Whitemount est un manteau de ski de haute qualité, prêt à affronter toutes les conditions. SALOMON Whitemount GTX MF pour femmes et hommes (675 $) www.salomon.com Capuchon amovible doté d’aimants pour éviter les déplacements dans le dos Boutons-pression pour relier un pantalon compatible Poche interne avec lingette pour lunettes de ski Manchettes avec ouverture pour le pouce


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Modèle freeride pour journées glaciales Grâce à son isolant PrimaLoft Down Blend, sa membrane extensible ultrarespirante Defender et sa coupe longue, le Blackcomb d’Eider est conçu pour affronter les pires éléments. Avec ses coutures scellées, sa capuche intérieure amovible, sa jupette extensible et un soufflet d’aisance au col, il protège autant du froid qu’il est confortable. Qu’ils soient cinglés par le vent dans un télésiège ou qu’ils descendent à fond de train dans la poudreuse, les plus exigeants des freeriders l’apprécieront.

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L’élégance sur les pentes ou en ville Le nouveau Downhill de Mountain Hardwear est idéal pour celles qui désirent un parka tout-aller. Sa coupe sophistiquée et son motif matelassé conviennent parfaitement à un cadre urbain; son isolant Q.Shield résiste à l’humidité; sa jupe pare-neige, ses poignets articulés et ses nombreuses autres caractéristiques permettent de survivre en toute élégance aux pires affronts météorologiques.

EIDER Blackcomb pour femmes et hommes (500 $) www.eider.com

Soufflet d’aisance au col Capuchon ajustable et compatible avec un casque Poche intérieure avec essuie-lunettes intégré Coutures thermosoudées

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Pour le ski (très) actif Avec 80 grammes d’isolant PrimaLoft au corps et 65 grammes dans ses manches préformées, le nouveau Epic de Helly Hansen est tout indiqué pour les descentes actives par temps froid. Lors d’efforts très intenses, ou lorsque le mercure monte, son système de ventilation mécanique H2Flow permet d’évacuer le trop-plein de chaleur. Entre autres caractéristiques de ce manteau imper-respirant et très ajusté, spécialement conçu pour les skieurs très actifs, soulignons la jupette extensible, les coutures scellées, les glissières étanches et le capuchon amovible, ajustable et compatible avec les casques. HELLY HANSEN Epic pour hommes seulement (500 $) www.hellyhansen.com

MOUNTAIN HARDWEAR Parka Downhill pour femmes seulement (400 $) www.mountainhardwear.ca

Tissu extensible 4 directions, avec traitement déperlant Réflecteur Recco intégré Manches et coudes préformés Système de ventilation mécanique H²Flow

Nombreuses poches imperméables doublées en laine polaire Protège-menton en tricot polaire Réflecteur Recco intégré Poche intérieure en mailles extensibles avec essuie-lunettes

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///É QUIPEMENT

DU STYLE... JUSQU’AU BOUT DES PLANCHES!

PAR FRÉDÉRIQUE SAUVÉE

MESDAMES LES PLANCHISTES ET MESSIEURS LES SKIEURS, VOUS AIMERIEZ DÉVALER LES PISTES AVEC STYLE? VOICI DEUX PANOPLIES QUI FERONT TOURNER LES TÊTES AVANT MÊME VOS PREMIERS VIRAGES.

PLANCHISTES SAC À DOS | Burton En plus de ses multiples poches et de ses attaches pour la planche et la pelle de sécurité, le Rider’s Backpack, de Burton (23 litres), arbore un motif léopard qui a du mordant. Idéal pour celles qui n’ont pas peur de grimper dans la poudreuse en quête d’un paradis de glisse vierge… 100 $ | burton.com

PLANCHE | Rossignol Ce qui distingue la planche Diva Magtek, de Rossignol, ce sont les technologies propres à cette marque, dont les carres ondulées MagneTraction, pour un meilleur contrôle sur les surfaces glacées, ainsi que la cambrure AmpTeck Freestyle, qui offre plus de maniabilité sur tous les terrains. La nouveauté? Le Lite-Frame, une bande d’uréthane qui absorbe les chocs et améliore la jouabilité. Une belle polyvalence, en piste comme en sous-bois. 499 $ | rossignol.com

PANTALON | Roxy

GANTS | Kombi Les gants isolés The Spooky, de Kombi, habillent vos mains de chaleur et de douceur, alors que la paume en cuir et la coquille extérieure imperméable les gardent au sec chaque fois que vous les posez sur la neige pour vous relever.

Afficher un look urbain tout en glissant sur les pistes? C’est l’effet que produit le pantalon de snowboard Wood Run, de Roxy. Sa texture jean, ses poches avant/arrière et sa coupe féminine confirment son allure de ville, alors que son tissu imperméable, sa glissière d’aération aux cuisses et ses empiècements matelassés aux genoux en rehaussent la performance technique 180 $ | roxy.com

40 $ | kombicanada.com

LUNETTES | Dragon Voyez à 180 degrés avec les lunettes X1S Whiteout, de Dragon, dessinées pour épouser la morphologie féminine. En plus du champ de vision optimal que procure leur monture sphérique sans cadre, leur lentille antibuée haut de gamme s'adapte à toutes les conditions de luminosité. 230 $ | dragonalliance.com 42

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Tuque | Orage

MANTEAU | The North Face

Le bonnet Angel, d’Orage, ajoute une petite touche montagnarde au look de la planchiste, avec ses mailles tricotées et son pompon. En plus, il est tout doux et garde les oreilles bien au chaud.

Pelez-vous comme un oignon au fil des efforts en revêtant le manteau trois-en-un Gala Triclimate, signé The North Face. Composé d’une coquille imperméable et d’une doublure isolée amovible, il compte aussi une glissière qui réunit ses deux pièces, dont la coupe respecte la liberté de mouvement.

35 $ | orage.com

350 $ | thenorthface.com


SKIS | Dynastar Avec un ratio de 50 % sur piste et 50 % hors-piste, les skis tout-terrain Powertrack 84, de Dynastar, sont conçus pour les skieurs intermédiaires ou avancés. Ils présentent un cambre inversé (rocker) modéré qui facilite leur flottaison, leur équilibre et leur contrôle dans des conditions variables. Sous le pied, le cambre traditionnel offre aussi une bonne prise de carres pour les terrains plus fermes. Pour aller là où la poudreuse vous appelle! 749 $ | fixations incluses; dynastar.com

MANTEAU | Helly Hansen Quand la technique s’allie au style, il en résulte un mariage d’enfer sur les pentes! Le manteau Fall Line, de Helly Hansen, s’adresse aux sportifs polyvalents, qui aiment autant skier sur piste que dans les sous-bois. Son étoffe extensible imper-respirante garde le corps au chaud et libre de ses mouvements, tandis que le capuchon est assez grand pour recouvrir un casque. Plusieurs éléments ont également été conçus pour le ski de haute route, comme le système de réflecteur RECCO et le bord pare-neige, très utile en cas de descente dans la poudreuse jusqu’aux cuisses. On peut toujours rêver, non?

SKIEURS CASQUE | Louis Garneau En quête d’un casque de ski ou de fat bike, cet hiver? Pas de casse-tête pour le choix: le casque tout-en-un Ghost, de Louis Garneau, vous accompagnera sur tous vos terrains de jeu. Parce que monter une pente en vélo des neiges vous fait transpirer davantage que dévaler une piste de ski, ce casque est équipé d’un dispositif d’ajustement de ventilation qui se règle d’une seule main. C’est d’ailleurs l’un des tout premiers casques à avoir obtenu une certification à la fois pour les sports de glisse et pour le vélo hivernal. Pas de compromis! 100 $ | louisgarneau.com

365 $ | hellyhansen.com

BOTTES | Lange Les bottes XC-120, de Lange, ont été conçues pour le confort du skieur aguerri qui recherche la polyvalence durant l’ascension (mode ski ou marche avec le système Power V-Lock 2, qui offre une amplitude de mouvement du pied jusqu’à 20 degrés), ainsi qu’une combinaison de performance et de légèreté pour la descente. 550 $ | lange-boots.com

SAC À DOS | Vaude Légèreté et confort sont les maîtres mots du sac à dos Updraft, de Vaude (26 L). On y range sa coquille souple, ses peaux d’ascension et son équipement d’avalanche dans le compartiment principal et dans le rabat de la poche extérieure; les skis, eux, sont fixés sur les côtés. Les matériaux légers, ainsi que la forme qui épouse à merveille le dos lui confèrent de bons atouts pour les longues randonnées alpines. Et si vous n’aviez pas révisé le b.a.-ba de la sécurité en montagne avant de partir, un panneau d’information intégré au sac permet de pallier aux urgences. Une brillante idée! 140 $ | vaude.com

PANTALON | Salomon Impossible de vous rater sur les pentes avec ce pantalon Iceglory, de Salomon, qui s’agence à merveille avec le manteau Fall Line proposé ci-dessus. En plus de donner une allure de gentleman-skieur à son détenteur, ce pantalon imper-respirant possède trois couches isolantes qui le gardent bien au sec, même dans la poudreuse. Les bretelles et la ceinture ajustable permettent aussi de serrer ou desserrer le pantalon en fonction des kilos que vous aurez gagnés (ou perdus) au temps des Fêtes. 250 $ | salomon.com

GANTS | Level Pourquoi le culte de la chaleur devrait-il être l’apanage des femmes? Pour les hommes dont les mains gèlent durant les longues remontées mécaniques, les mitaines Alaska, de Level, agissent comme un petit four... sans besoin de recharge ni de piles au lithium. Jumelée à des paumes en cuir, la technologie Thermoplus 5000, intégrant plusieurs couches d’isolant Primaloft, crée confort et réconfort jusqu’à –25 °C. Une attache au poignet permet aussi d’éviter de perdre sa mitaine en se tirant l’égoportrait dans le télésiège. Pas bête! 170 $ | levelgloves.com espaces.ca janvier 2016

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L’ENTRAÎNEMENT, VU PAR LA SCIENCE

DÉCUPLER SON VO2 MAX ET SON PAM EN 14 JOURS PAR XAVIER BONACORSI

SPORT : TOUS LES SPORTS D’ENDURANCE NIVEAU : INITIÉ À ÉLITE

T

DÉBUTANT

ous ceux qui s’entraînent assidûment pour améliorer leur performance en endurance connaissent depuis longtemps les bienfaits des séances d’entraînement par intervalles (EPI). De telles séances sont généralement intégrées à des programmes d’entraînement complets, et il peut s’écouler des semaines avant que des effets significatifs en résultent. Pour les plus pressés, l’EPI à haute intensité — High-Intensity Interval Training (HIIT) — peut donner des résultats plus rapidement. La formule, en plus d’être l’une des plus efficaces pour améliorer le VO2 max1, a le mérite d’augmenter la capacité anaérobie2.

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INITIÉ

AVANCÉ

ÉLITE

Déterminer les valeurs optimales des composantes des séances (intensité, durée et nombre des fractions d’effort, ainsi que durée des périodes de repos) n’est toutefois pas si simple, car chacune agit sur l’un ou l’autre des déterminants de la performance3 de façon indépendante. Il existe donc une infinité de programmes; choisir le saint auquel se vouer peut demander une bonne dose de foi! LE TEMPS DE REPOS PEUT FAIRE TOUTE UNE DIFFÉRENCE D’ordinaire, le temps de repos entre les fractions d’efforts (les répétitions) est plutôt court : de 30 secondes à 5 minutes. Des chercheurs de l’Université de Barcelone ont découvert que des périodes de repos très longues (allant jusqu’à 12 minutes) entre des répétitions supramaximales pouvaient donner des résultats substantiels en très peu de temps. En effet, lors de leur étude, les participants ont amélioré leur VO2 max de 11 % et leur PAM4 de 10 % en seulement une séance par jour, durant 14 jours consécutifs*. PROTOCOLE SUR ERGOCYCLE DE 14 SÉANCES EN 14 JOURS Les séances ont lieu sur ergocycle en position assise, avec une résistance ajustée selon la masse corporelle (0,075 kg par kilo de poids). Chacune des fractions d’effort doit être effectuée à intensité la plus élevée possible, soit l’effort supramaximal. Autrement dit, il faut pédaler comme si on tentait d’échapper à trente grizzlis enragés en train de courir derrière soi! Une bicyclette fixe (home trainer) ou un cardiovélo (spinning) peuvent très bien se substituer à un ergocycle si on n’y a pas accès; il suffit alors de déterminer la résistance appropriée à un effort maximal avec une bonne cadence (160 à 175 tours/minute).


À NE PAS PRENDRE À LA LÉGÈRE Des efforts maximaux sont considérablement exigeants et peuvent s’avérer dangereux. Avant de se lancer, il faut s’assurer de bien se familiariser avec l’équipement et l’effort, et ne présenter aucune faiblesse cardiaque ou respiratoire. Dans le doute, mieux vaut obtenir l’aval d’un médecin. On l’aura compris : ce programme d’entraînement n’est pas fait pour tout le monde. En plus des efforts à intensité maximale, les périodes de repos de 12 minutes entre les répétitions en décourageront plusieurs. Mais ceux qui tenteront l’expérience ne seront pas déçus, surtout si une amélioration rapide est visée, tant en aérobie qu’en anaérobie. Comme on dit : « No pain, no gain! »

LE PLAN

Séances 1 à 3 : Séances 4 et 5 : Séances 6 et 7 : Séances 8 et 9 : Séances 10 et 11 : Séances 12 à 14 :

2 répétitions de 15 s et 2 répétitions de 30 s 3 répétitions de 15 s et 3 répétitions de 30 s 4 répétitions de 15 s et 4 répétitions de 30 s 5 répétitions de 15 s et 5 répétitions de 30 s 6 répétitions de 15 s et 6 répétitions de 30 s 7 répétitions de 15 s et 7 répétitions de 30 s

45 s de repos entre les efforts de 15 s 12 min de repos entre les efforts de 30 s Prochaine chronique : La musculation en famille… dès l’âge de 5 ans!

RAPPEL VO2 max : volume maximal de consommation d’oxygène lors d’un effort. Souvent « la » référence pour mesurer la condition physique en endurance. 1

Capacité anaérobie : quantité totale d’énergie pouvant être fournie par les voies métaboliques qui n’utilisent pas d’oxygène pour la libérer. Une bonne capacité anaérobie est requise lors d’efforts intenses et courts (30 s à 2 min). 2

Déterminants de la performance : qualités ou aptitudes physiques (VO2 max, PAM, efficacité de la gestuelle…) qui déterminent la performance. 3

PAM : puissance aérobie maximale, c’est-à-dire la puissance développée lors d’un exercice où la consommation d’oxygène atteint son maximum, c’est-à-dire à VO2 max. 4

* De tels résultats sont attendus chez des sportifs ayant des VO2 max et PAM « normaux ». Les athlètes d’élite ayant déjà une condition physique de très haut niveau peuvent aussi bénéficier de ce plan, mais en moindre importance. Référence A short training program for the rapid improvement of both aerobic and anaerobic metabolism, www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10985604 espaces.ca janvier 2016

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ACTIVER SA GRAISSE BRUNE POUR MAIGRIR ET VAINCRE LE FROID

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PAR FRÉDÉRIQUE SAUVÉE

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rûler des calories tout en améliorant sa résistance au froid, c'est le principe génial de la graisse brune ! Cette masse de tissus adipeux transforme les lipides en source de chaleur, au lieu de les stocker. En dormant dans une pièce à 19 degrés, les adultes pourraient même développer leur propre réserve et… devenir plus résistants au froid. On s'y met quand ?

GUIDE DES ITINÉRAIRES DE RANDONNÉE ALPINE DES CHIC-CHOCS Avec ses 52 photos et 11 cartes, il ouvre les portes d’un extraordinaire terrain de jeu québécois : l’arrière-pays des Chic-Chocs. Un territoire rempli de descentes gorgées de poudreuse, de couloirs abruptes et de sous-bois athlétiques, dans un environnement vierge et pur. Retrouvez-y toutes l’informations essentielles relatives aux procédures d’urgence, à la météo et au respect de la faune environnante. Disponible dans les librairies et chez votre détaillant d’équipement de plein air.

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Maisons et bureaux surchauffés, journées entières passées à l’intérieur, peur d’attraper la grippe : notre mode de vie sédentaire, en hiver, réduit de façon significative notre résistance au froid. Pire : cette tendance à l’hibernation est encore plus nocive lorsqu’elle est cumulée à une alimentation trop riche et trop grasse. Pendant des millions d’années, l’homme et ses ancêtres ont pourtant combattu le froid et la faim en hiver; aujourd’hui, il prend au contraire du poids en saison hivernale. Un système de compensation qui conduit à des phénomènes de surpoids difficiles à freiner. Mais voici que les résultats d’une étude québécoise*, menée en 2012 aux facultés de médecine de l’Université Laval et de l’Université de Sherbrooke, pourraient changer la donne : selon celle-ci, le corps est capable de renverser la tendance, à condition de développer de la « bonne graisse ».


GRAISSE BRUNE : MODE D’EMPLOI

Recouverts d’une combinaison refroidissante réglée pour abaisser la température de leur corps de 3,8 degrés, six hommes âgés de 24 à 42 ans ont ainsi fait l’objet d’une étude sur la production de chaleur par l’organisme, aussi appelée thermogénèse. Le responsable de l’étude, le professeur Denis Richard, s’est particulièrement penché sur l’activation de la graisse brune, un tissu adipeux brun qui possède la caractéristique, s'il est exposé au froid, de brûler une quantité significative de calories stockées dans d’autres graisses du corps, à la manière de mini-usines thermiques qui se serviraient surtout des lipides et des sucres comme combustibles.

Localisée dans le cou, au-dessus des clavicules et près de la colonne vertébrale et du cœur, cette graisse brune est invisible à l’œil nu et serait bien plus présente chez les jeunes femmes minces que chez les personnes obèses ou diabétiques, qui n’en possèdent pas ou très peu. « Bien qu'elle soit nettement inférieure à celle induite par l'activité physique, la thermogénèse liée à l'activation de la graisse brune augmente tout de même le métabolisme de façon notable», souligne le professeur Richard, dans un article paru dans Le Fil, journal communautaire de l'Université Laval. Son étude prouve ainsi que plus l’activité de cette graisse augmente, moins le corps est porté à frissonner.

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Cette « bonne graisse » est très présente chez les nourrissons, les petits mammifères et les animaux qui hibernent, et elle permet de maintenir la température de leur corps. Jusqu’à tout récemment, on croyait que ce tissu disparaissait après l’âge d’un an, explique le professeur Richard dans son étude. Il semble toutefois en subsister suffisamment – environ 200 g par personne en moyenne – chez les jeunes adultes pour influencer fortement leur métabolisme lors d’une exposition au froid.

* Résultats de l’étude menée par la collaboration COLosSUS parus dans The Journal of Clinical Investigation en 2012 : http://www.jci.org/articles/view/60433 ** Résultats de l’étude du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases en 2013 : http://press.endocrine.org/doi/full/10.1210/jc.2012-4213

«Nous ne recommandons pas aux gens de s'exposer volontairement au froid pour activer leur graisse brune », poursuit le professeur. Mais ce spécialiste de l’obésité croit néanmoins que cette « chaudière métabolique », qui brûle des calories et qui permet de mieux contrôler les niveaux de sucre dans le sang (glycémie), pourrait être mise à contribution pour lutter contre le surpoids.

DES SOLUTIONS VIVIFIANTES

Au lieu de s’exposer au froid, ne serait-il pas plus simple de changer ses habitudes de vie pour aider son corps à mieux le combattre ? C’est ce que suggère une autre étude**, menée cette fois par Francesco S. Celi et ses collègues du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases de Bethesda, au Maryland. Selon eux, en abaissant la température de la chambre à coucher à 19 degrés ou moins, on pourrait doubler en un mois notre volume de graisse brune. Du coup, on augmenterait notre dépense énergétique pendant la nuit ainsi que notre résistance au froid, tout en favorisant une meilleure qualité du sommeil. Il est aussi de notoriété publique que pour que le corps soit à même de combattre le froid, il doit absorber assez de nourriture, surtout lors de longues expositions à de basses températures. Mais oubliez les raclettes, fondues et autres plats rassasiants, et privilégiez plutôt des apports conséquents en protéines pour créer de la chaleur, en soutien aux mini-chaudières de nos cellules – avant vos randonnées hivernales, par exemple. Du reste, il est primordial de sortir s’aérer autant que possible, de prendre une marche le midi et de se dépenser dehors la fin de semaine. En plus de permettre de profiter de l’hiver, ceci permet au corps de réapprendre à combattre le froid et à se réchauffer par lui-même. Pour ce faire, inutile de trop se couvrir : mieux vaut utiliser le système multicouches, voire apprendre à avoir un peu froid au début d’une activité, en prévision du moment où le corps, avec sa fameuse graisse brune, brûlera les lipides stockés pour le réchauffer. Enfin, dans le même esprit, il est également important de ne pas surchauffer sa maison (autour de 21 degrés en hiver) ni son milieu de travail. Apportez donc un exemplaire de cet article à votre patron pour l’inciter à baisser le thermostat de vos bureaux ! espaces.ca janvier 2016

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ALIMENTS OU PILULES? Le marché des suppléments alimentaires ne cesse de croître : on souhaite toujours mieux performer, toujours plus rapidement. Mais une petite pilule peut-elle vraiment faire la différence ? Et si certains aliments étaient aussi efficaces ? PAR EVELYNE DEBLOCK, M.SC. DT.P. NUTRITIONNISTE DU SPORT NO / OXYDE NITRIQUE Il existe une variété de suppléments pre-workout qui prétendent favoriser la vasodilatation et de meilleures performances pendant l’exercice. Toutefois, ces produits contiennent souvent d’autres ingrédients, comme des stimulants, dont la dose est rarement précisée et qui varie d’un produit à l’autre. On ne connaît pas leurs effets à long terme, ni leur synergie; les risques potentiels qui y sont associés ne valent pas leur coût et certains aliments seraient tout aussi performants, tout en étant plus sécuritaires. Ainsi, le monoxyde d’azote (ou oxyde nitrique – NO) dilate les vaisseaux sanguins, améliore le passage du sang oxygéné vers les muscles à l’effort, augmente la respiration des mitochondries pour la production d’énergie et améliore l’échange de calcium pour la contraction musculaire. Avec ces effets bénéfiques sur la circulation sanguine et la contraction musculaire, les muscles consomment donc moins d’oxygène pour effectuer le même effort, et ils sont donc plus efficaces et performants. Selon certaines études, des doses de 5 mmol (300 à 400 mg) de nitrates, consommées 5 à 6 jours précédant une compétition, et moins de 2 h 30 min avant l’effort, permettraient d’atteindre une concentration maximum de nitrites dans le sang et d’améliorer la performance de 0,9 à 2 %.

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Pour obtenir la même dose sans avoir recours aux suppléments, on peut manger 50 g d’épinards crus (environ 1 t hachés), 4 betteraves moyennes (environ 200 g) ou boire 2 tasses (500 mL) de jus de betteraves fermentées (Biotta Juices®). Le corps peut aussi produire de l’oxyde nitrique à partir d’autres ingrédients. La citrulline est un acide aminé qui est converti en arginine, un précurseur de l’oxyde nitrique. Non seulement la citrulline entraîne moins d’effets secondaires que l’arginine, mais elle serait plus efficace pour augmenter les taux d’arginine qu’un supplément d’arginine seul.

POUR 1 PORTION • 2 t (500 ml) morceaux de melon d’eau • 1 c soupe (15 ml) miel • 1 c soupe (15 ml) feuille de menthe • ¾ t (175 g) yogourt grec nature 0 % mg • Cannelle au goût PAR PORTION de 500 ml (2 tasses) : 190 kcal, 28 g glucides, 20 g protéines, 0 g lipides

La citrulline est naturellement présente dans toutes les parties du melon d’eau, y compris les semences, la chair et la pelure, et plus fortement dans les variétés à chair orange. Une portion de 120 g de melon d’eau (environ 10 boules) fournit environ 150 mg de citrulline. Toutefois, pour favoriser la performance, il faudrait environ 6 g de citrulline dans l’heure précédant l’exercice.

PROTÉINES Saviez-vous que les protéines tirent leur nom d’un mot grec qui signifie « de première importance »? Les protéines sont indispensables à l’organisme, et une certaine quantité est essentielle au développement musculaire, mais notre consommation moyenne en protéines excède régulièrement de 2 à 3 fois l’apport recommandé.

À lui seul, le jus de melon d’eau contient 2,33 g de citrulline par litre, de sorte qu’il faudrait en boire 2,5 l pour bénéficier d’une dose suffisante. En attendant de voir apparaître des jus de melon concentrés, on peut se concocter une boisson d’hydratation maison en versant des morceaux de melon d’eau dans un mélangeur et les réduire en jus. Après un entraînement difficile, on peut aussi essayer ce smoothie récupérateur:

Cela signifie-t-il que les suppléments de protéines n’ont pas leur place dans l’alimentation ? Non, mais bien que certains de ces suppléments soient modifiés pour en accélérer l’absorption, il n’en résultera pas nécessairement des bénéfices supplémentaires, tant que l’apport alimentaire en protéines ne sera pas optimal. Néanmoins, un tel supplément peut entraîner un apport protéique de qualité, lorsque le moment est opportun pour favoriser la récupération musculaire.


Les protéines de haute qualité, comme le lactosérum (appelé aussi whey), sont riches en acides aminés essentiels et sont efficaces pour le maintien, la réparation et la synthèse des protéines du muscle. La whey ne coagule pas sous l’action des enzymes de l’estomac, est rapidement libérée par l’estomac et est ainsi définie comme une protéine rapide, puisque les acides aminés sont absorbés très rapidement. Après l’entraînement, il suffit de combiner une source de glucides à index glycémique élevé à au moins 10 g de protéines pour en accélérer l’absorption. Si l’on souhaite remplacer notre whey par des aliments, on peut donc manger au choix 1 t de fromage avec des dattes séchées, 1 yogourt grec sucré, du fromage cottage avec des raisins et des morceaux d’ananas avec des haricots de soya rôtis. En résumé, les aliments seront toujours plus sécuritaires que les suppléments commerciaux, mais ces derniers demeurent une option envisageable sous certaines conditions. Si vous décidez d’en consommer, demandez l’avis d’un professionnel de la santé. Recherchez aussi les logos NSF et Informed Choice, dont les produits ont fait l’objet d’un contrôle de la qualité et sont exempts de substances illégales.

TABLEAU 1 COMPARAISON DE LA CONCENTRATION EN GLUCIDES, OSMOLALITÉ ET PH DE CERTAINES BOISSONS1. BOISSON

GLUCIDES (g/100g)

OSMOLALITÉ (mmol/kg)

pH

Gatorade à l’orange

6,0

297

3

Powerade à l’orange

8,2

346

3,5

Coca-Cola

10,6

493

2,4

Red Bull

11,3

601

3,3

Jus d’orange dilué 1:1

5,5

282

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boisson sportive La boisson sportive est le produit le plus fréquemment utilisé par les gens actifs, pour éviter ou retarder l’épuisement du glycogène et minimiser les risques de déshydratation. Afin d’améliorer une performance de plus d’une heure, faciliter l’absorption des nutriments et optimiser la tolérance digestive, la boisson sportive idéale devrait fournir une faible concentration en sucre (4 % à 8 % de glucides ou 40 g à 80 g par litre), une concentration en sodium avoisinant les 500 mg par litre, ainsi qu’une faible osmolalité (la concentration en particules par kilogramme de liquide).

BOISSON ÉNERGÉTIQUE NATURELLE À L’ÉRABLE (JAIMELERABLE.CA) POUR 2 PORTION (1 L)

L’osmolalité des boissons commerciales varie entre 157 et 690 mmol/kg, mais elle devrait idéalement être inférieure à l’osmolalité du sang, soit moins de 300 mmol/kg; de plus, le pH de ces mêmes boissons est d’environ 3 à 4, ce qui peut favoriser l’érosion des dents.

• 875 ml (3 ½ tasses) d’eau froide • 60 ml (¼ tasse) de jus d’orange • 60 ml (¼ tasse) de sirop d’érable pur • 30 ml (2 c à soupe) de jus de lime • 1 ml (¼ c à thé) de sel

L’osmolalité et le pH sont malheureusement des données absentes des étiquettes des boissons commerciales, mais les boissons maison auraient une osmolalité et un pH inférieurs à ceux des boissons commerciales. À choisir, on n’hésite donc pas et on se prépare un mélange maison :

PAR PORTION de 500 ml (2 tasses) : 130 kcal, 32 g glucides, 241 mg sodium, 168 mg potassium

Références 1. Mettler S. et al., Osmolality and pH of sport and other drinks available in Switzerland, Schweizerische Zeitschrift für «Sportmedizin und Sporttraumatologie» 54 (3), 92–95, 2006. 2. Giannesini B, et al Citrulline malate supplementation increases muscle efficiency in rat skeletal muscle, Eur. J. Pharmacol. (2011) 3. Rimando AM, Perkins-Veazie PM Determination of citrulline in watermelon rind . J Chromatogr A. (2005) 4. Tarazona-Diaz, M., Alacid, F., Carrasco, M. et coll. Watermelon Juice: Potential Functional Drink

for Sore Muscle Relief in Athletes. Journal of Agricultural and Food Chemistry 2013;61:7522-7528 5. Bond H., Morton L. & Braakhuis A. J. Dietary nitrate supplementation improves rowing performance in well-trained rowers, International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, 2012;22:251-256 6. Corre, W.J. et Breimer, T. Nitrate and nitrite in vegetables. Centre for Agricultural Publishing and Documentation, Wageningen (1979). 7. Examine.com (citrulline, whey) [Consulté le 6 octobre 2015.]

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La télé qu’on mange des yeux! noUvELLE ProGrAMMATIon, voyez un extrait : zeste.tv/programmation

FÉLIPÉ

VÉzIna,

LE PIMP DE LA SAUCISSE

CHEF rESPonSAbLE

noUvELLE SAISon • Lundi 18 h 30, en rappel samedi 11 h

LES MEnUS ZESTE SIGnÉS

CaROLInE Mc Cann

noUvEAUTÉ • Mardi 18 h 30, en rappel samedi 8 h 30

RaChEL KhOO :

noUvEAUTÉ • Mardi 18 h, en rappel dimanche 9 h

GLObE COOKER

SaVEuRS PaCIFIquE

Mon CArnET DE rECETTES AUToUr DU MonDE

noUvELLE SAISon Vendredi 18 h, en rappel samedi 9 h 30

noUvELLE SAISon Vendredi 22 h, en rappel samedi 14 h

noUvEAUTÉ Mercredi 18 h, en rappel samedi 17 h 30


La chaîne télé Évasion est fière de vous présenter sa toute nouvelle section complètement dédiée au contenu voyage, vacance et aventure! Évasion inspire avec ses animateurs passionnés et ses images spectaculaires. Pour visionner des extraits: evasion.tv/programmation

1 FAMILLE, 1 VR : BOONDOCKING EN CALIFORNIE NOUVEAUTÉ • Jeudi 20 h, en rappel dimanche 11 h Suivez la famille de nomades Dagenais-Desjardins dans son périple en VR. Un mode de voyage en toute liberté qui vous fera découvrir les plus beaux sites de la Côte Ouest américaine.

À VOS RISQUES ET PÉRILS

blogue e l z e v Sui mission : de l ’é v/sebastien n.t

evasio

COUPS DE FOOD NOUVEAUTÉ • Lundi 22 h, en rappel dimanche 14 h Visitez les quartiers les plus dangereux des États-Unis en compagnie d’Hugo Girard, homme fort du Québec qui ne recule devant rien pour interagir avec ceux qui habitent les endroits les plus chauds de la planète.

LA NOUVELLE SAISON SE POURSUIT Mercredi 20 h, en rappel samedi 10 h En compagnie du foodie Sébastien Benoit, une personnalité partage avec passion son carnet d’adresses gourmandes pour notre plus grand bonheur!


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UNIS POUR SURVIVRE

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NOUVEAUTÉ • Mardi 22 h, en rappel samedi 18 h

LES ROUTES MYTHIQUES

NOUVEAUTÉ • Jeudi 23 h, en rappel dimanche 23 h

GATOR BOYS : AU SECOURS DES ALLIGATORS 3

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NOUVELLE SAISON • Mardi 19 h, en rappel samedi 14 h

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Deux survivalistes, Cody Lundin et Dave Canterbury, unissent leurs efforts pour affronter un environnement hostile et présentent des techniques de survie, réalisées avec un minimum de matériel.

Les Gator Boys sont de retour en Floride avec de petits nouveaux sur l’équipe et des appels à l’aide tous les jours. L’équipe de lutteurs d’alligators s’investit à fond dans la restauration du vieux wrestling pit, tout en répondant aux appels pour sauver les alligators. En prime, la rivalité entre des gator girls crée des étincelles!

TRIP FLIP : VACANCES GRATUITES NOUVELLE SAISON • Vendredi 20h30, en rappel samedi 9h30

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Désertes ou touristiques, récentes ou anciennes, célèbres ou oubliées, certaines routes sont mythiques. De l’Inde au Canada, découvrez des itinéraires qui ont marqué l’histoire. Au fil du voyage, nous partirons à la rencontre de ceux qui vivent et travaillent sur ces routes et qui continuent de les faire vivre. Le fêtard professionnel Bert Kreischer réussit à convaincre deux personnes de s’embarquer spontanément dans l’aventure de leur vie et entraîne les voyageurs en dehors des sentiers battus. Partez à la découverte de l’Alaska, de la Californie, d’Hawaï, des Alpes suisses, du Costa Rica et bien d’autres.


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ULTIMATE AIRPORT DUBAI

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NOUVELLE SAISON • Lundi 20 h, en rappel dimanche 16 h

NOUVEAUTÉ • Vendredi 20 h, en rappel samedi 9 h

BEAR GRYLLS : UNE VIRÉE EN ENFER 7

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NOUVEAUTÉ • Mardi 21 h, en rappel dimanche 15 h

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Attendez-vous à des situations consternantes, des événements inexplicables et des incidents incroyables dans cette deuxième saison de Ultimate Airport Dubaï.

Bear Grylls recrée les situations terribles vécues par des gens ordinaires qui ont connu l’enfer dans les lieux les plus inhospitaliers de la planète. L’aventurier de l’extrême recueille trois témoignages de survivants ayant déjoué la mort et nous explique les techniques de survie à mettre en oeuvre si vous deviez un jour être confronté à ce type de scénario.

BIKINIS ET BORDS DE MER

LE CUISINIER REBELLE PREND L’AIR EN SUISSE NOUVELLE SAISON • Jeudi 22 h, dès le 4 février

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Péchés gourmands, manèges à sensations fortes, points d’intérêt inusités et kilomètres de plages sublimes, Bikini et bords de mer vous offre un accès illimité aux destinations les plus chaudes, pour comprendre ce qui fait de ces terrains de jeu les destinations estivales les plus courues. Toujours en quête d’inspiration, le Cuisinier Rebelle Antoine Sicotte part à la découverte de nouvelles saveurs en Suisse. Suivez le rocker, cuisinier et animateur excentrique dans cette nouvelle saison!


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e Kenya entre ciel et terre AU PAYS DES SAFARIS, IL Y A BIEN PLUS À VOIR ET À FAIRE QUE D’OBSERVER PETITES ET GROSSES BÊTES, ASSIS DANS UN LAND ROVER. LA PREUVE EN DEUX RÉCITS, L'UN AÉRIEN ET À HAUTEUR D'HOMME, L'AUTRE BIEN ANCRÉ DANS LES FASCINANTES HAUTEURS DU KENYA.

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Tourisme viable sous les bons auspices des Maasais PAR STÉPHANE TELLIER, EXPERT VOYAGE CHEZ ÉVASION

« KARIBU! » DÈS QUE CE MOT SWAHILI SORT DE LA BOUCHE DE MON GUIDE, JE NE PEUX M’EMPÊCHER DE SOURIRE. QUELLE MAGNIFIQUE FAÇON DE DIRE « BIENVENUE! » À UN QUÉBÉCOIS!

V

oilà à peine cinq minutes que j’ai posé le pied dans ce pays, et même la température m’accueille dignement : seule souffle une brise fraîche en cette soirée de novembre, mois-charnière entre les hautes saisons touristiques.

En effet, le « berceau de l’humanité » vit deux périodes de migration : celle des gnous, entre la Tanzanie et le Kenya, de juillet à octobre; et celle des snowbirds à la recherche de la clémence du climat, de décembre à mars. La grande période de la migration est terminée depuis des semaines et déjà, les discussions vont bon train sur le retour des animaux dans la région kenyane du Maasai Mara, l’immense parc qui partage sa frontière avec la Tanzanie. Novembre amène son lot de pluies, et c’est justement ce qui fait fuir les touristes, mais pas les animaux, qui retournent tranquillement vers leur lieu de pâturage habituel. Tant mieux pour moi! Pour l’heure, mon guide m’emmène visiter un village maasai, en route pour le camp où je dormirai ce soir, plus au nord. Lorsque débute la danse de bienvenue, je ne sens aucun malaise, que de la fierté qui émane de la performance qui s’entame au centre du village. Les visages et la couleur des habillements me fascinent; les mouvements des Maasais, eux, sont carrément hypnotiques. 58

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Attiré comme un aimant par la scène qui se déroule devant moi, je me surprends à baragouiner quelques mots de la langue locale sur un sujet culturellement universel : la météo. Au loin, des nuages grisâtres s’approchent; la visite s’accélère en prévision de la douche qui s’en vient. Malgré cela, un cercle se forme aux abords du village, où est déposé tout l’artisanat créé localement. Sculptures, bracelets, ceintures brodées et bijoux sont éparpillés sur le sol, mais au lieu de voir naître une rivalité entre ceux qui vendent ces souvenirs, personne ne semble vouloir se disputer l’argent du tourisme : ici, le profit des ventes de l’artisanat est distribué entre les femmes du village, pour permettre à chacune d’améliorer les conditions de vie de sa famille. Alors que les premières gouttes tombent, mon guide me fait comprendre qu’il est temps de partir : direction Mara North Conservancy, une réserve privée de 30 000 hectares située au nord-ouest de la réserve Maasai Mara. Créée en 2009, cette société à but non lucratif réunit plus de 800 propriétaires fonciers maasais impliqués dans le développement touristique de la région. Elle a été formée par de fervents protecteurs de l’environnement pour contrer les grands groupes touristiques qui cherchent le profit avant le bien-être des communautés locales. Je prends réellement conscience de l’ampleur de ce projet de conservation une fois arrivé au camp Karen Blixen, où je dormirai le soir même, qui est partenaire du Mara North Conservancy, avec onze autres camps. « Pour nous, il est primordial de faire en sorte que les clients vivent une véritable expérience de safari, avec une très faible densité de véhicules », m’explique Tina, la gérante du camp Karen Blixen. Bien que je sois emballé par son projet et par la beauté du camp, c’est encore la fierté des Maasais qui retient mon attention. On sent qu’ils sont fiers de veiller sur nous et de faire en sorte que notre séjour soit réussi.


Tandis que la soirée m’entoure doucement, le son de la rivière Mara berce mes pensées vers le confort de ma tente. Il est tôt, mais on vient de m’annoncer que le réveil est prévu pour 4 h le matin; le lendemain, je n’offre aucune résistance : je pars survoler le Maasai Mara en montgolfière! Il fait encore nuit lorsque notre véhicule emprunte la piste qui relie le camp Karen Blixen, près du village de Talek, au Mara North Conservancy, à 1 h 30 min de là. L’objectif est d’assister au lever du soleil, à 500 m au-dessus du sol. À peine 15 minutes après notre arrivée, le pilote s’active aux commandes, alors que ceux qui sont restés au sol prennent des allures de fourmis, à travers ma lentille. Puis, j’aperçois bientôt les premiers rayons de soleil percer le ciel nuageux. Et pendant une fraction de seconde, j’arrête littéralement de respirer devant le sublime tableau que m’offre la nature. Au loin, j’aperçois la Tanzanie, tandis que sous mes pieds, les zèbres des plaines s’ébattent. Tout est si calme dans la nacelle, on n’entend que les déclics de nos appareils photo, les coups de flamme du brûleur et les commentaires du pilote, qui oriente notre regard. J’ai l’impression d’observer le royaume animal sans brusquer son quotidien. L’atterrissage se fait non sans un petit soubresaut. C’est bien tant mieux : mon estomac vide s’éveille et me ramène sur terre. Au petit déjeuner qui s’ensuit, le silence qui s’installe entre les passagers de la montgolfière est magique. Tous se laissent imprégner par ce moment privilégié; dans notre tête, nous sommes toujours un peu là-haut, et nous le demeurerons quelques heures…

BON À SAVOIR Meilleure période pour visiter le Maasai Mara : de décembre à mars, climat sec et chaud, températures entre 28 ºC et 32 ºC. Safaris: toute l’année, mais la saison des pluies s'étend d'avril à juin. Malaria: pas de risques dans le Maasai Mara, ni dans la plupart du territoire kenyan. Info : maranorth.com, karenblixencamp.com, maraballooning.com, magicalkenya.fr

Mont Kenya : trek et safari au domaine des dieux

PAR PIERRE BOUCHARD

VOILÀ DES HEURES QUE NOUS AVANÇONS À TÂTONS SUR LE SENTIER, NOYÉ DANS LE BROUILLARD, DÉTREMPÉ PAR UNE ÉNIÈME AVERSE. LES TOUFFES D’HERBE DRUE RUISSELLENT DE GOUTTELETTES ET TRANSFORMENT PRESQUE NOTRE ENTREPRISE EN ASCENSION AMPHIBIE. Soudain, en intégrant une vaste auge glaciaire, nous émergeons des nuages et découvrons un jardin complètement surréaliste, presque givré, que domine un conglomérat de pics incisifs drapés de neige fraîche et de glace immémoriale. Wow! Souffle et jambes coupés, nous avons! Avec tout notre attirail et nos provisions suspendus à nos épaules, nous remontons le cours du torrent Liki, au cœur de ce sanctuaire primordial, l’éden afro-alpin du mont Kenya. Envoûtant et dépaysant, l’endroit forme un drôle de couloir naturel parsemé de séneçons et de lobélies, ces étranges rosettes coriaces et palmiers rabougris qu’on ne trouve qu’ici, sur le Kili et dans les parages des cimes des « montagnes de la Lune », la chaîne du Rwenzori. Sur la voie de Sirimon, ma partenaire Janick Lemieux, mon pote Steve Bellemare et moi cheminons vers la pointe Lenana (4985 mètres), troisième sommet de ce magnifique volcan éteint qu’est le mont Kenya, sans guide ni porteur. Contrairement aux pics Batian (5199 mètres) et Nelion (5188 mètres), l’ascension de la pointe Lenana ne requiert ni aptitudes particulières ni équipement technique. Pour les tribus d’origine bantoue établies sur les plateaux à sa base, le mont Kenya, deuxième point culminant d’Afrique, est un lieu sacré. Ainsi, les Kikuyu, Kamba et Embu de la région voyaient en son sommet déchiqueté et immaculé la demeure du dieu créateur Ngai. On se serait même inspiré des noms par lesquels ils le désignaient pour baptiser la colonie britannique en 1920, puis la République en 1963 : Kirinyaga (Kikuyu), Kiinyaa (Kamba) et Kirenia (Embu), d’où... Kenya! Des pasteurs nomades, les Maasais, fréquentaient les hautes savanes au nord et à l’ouest du vieux volcan, Ol Doinyo Keri, alias le mont Kenya, d’où auraient surgi leurs premiers ancêtres. Il n’est donc pas surprenant que les gardiens du parc national, qui englobe toute la montagne au-delà des 3200 mètres — ainsi que franges moins élevées bordant certains chemins d’accès —, rapportent régulièrement avoir rencontré des aînés de ces tribus, en sandales et enveloppés de couvertures, errant aux étages supérieurs du mont Kenya en quête d’intimité, d’un tête-à-tête avec des aïeux vénérables ou, qui sait, Ngai lui-même...

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Après une balade en matatu (minibus), puis une autre en boda boda (motocyclettes-taxis) jusqu’au hameau de Sirimon, nous arrivons à l’entrée du parc national (2650 mètres), point de départ de ce trek aller-retour d’une soixantaine de kilomètres. Chacun de nous défraie alors les 255 $ US pour le forfait de base : 4 jours, avec droits de camping — c’est plus que les 80 $ US du passeport Golden Eagle, qui donne accès aux parcs nationaux des États-Unis pendant un an, mais plus abordable que le prix d’une ascension du Kilimandjaro!

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De l’autre côté de la guérite, notre safari commence sur la piste carrossable qui relie le camp Old Moses (3400 mètres) et gravit les arpents d’une forêt luxuriante que fréquentent éléphants, lions, buffles, léopards, zèbres et autres babouins.

SUITE DE LA PAGE 59

En route vers le camp Shipton (4200 mètres), nous croisons une tourbière lumineuse qui occupe la cuvette d’un cirque, puis nous délaissons bientôt les arbres pour grimper vers la vallée du torrent Liki… avant de pénétrer dans l’enceinte sacrée du vieux volcan. Notre plan consiste à passer le troisième jour à nous acclimater autour du camp Shipton, puis à tenter le sommet au petit matin afin de l’atteindre au lever du soleil : une prescription d’usage pour ce genre de safari vertical. À notre réveil, nous émergeons un peu tard au milieu d’un tableau où s’entremêlent avec maestria le minéral et le végétal. Trop bien installés dans le domaine des dieux, trop excités peut-être, nous nous lançons avec empressement vers les parois enneigées… et nous atteignons le sommet en fin d’avant-midi, en même temps que les nuages. Pas plus grave : comme dans tout bon trip, trek ou safari, en route vers le domaine des dieux ou pas, c’est la réalisation du parcours qui importe et non la destination, n’est-ce pas?

© Pierre Bouchard

QUATRE VOIES POUR UN SOMMET journaliste aventurier

SICILE le soleil

de la Méditerranée

AVEC BRUNO BEAUFILS

GUATEMALA tierra maya

AVEC UGO MONTICONE ET JULIE CORBEIL

Que ce soit pour atteindre l’un des sommets du mont Kenya ou effectuer une traversée en boucle, on utilise et combine quatre voies principales, toutes dotées de refuges, loges privées et aires de camping. Accessibles depuis la Ring Road, route asphaltée ceinturant la base du mont en 300 bornes, il s’agit des sentiers de Sirimon, Burguret, Naro Moru et Chogoria. S’ajoutent à ces voies d’accès quelques autres moins bien entretenues et qui nécessitent l’aval des autorités du parc pour être utilisées. La voie de Sirimon, celle que nous avons empruntée, s’élance depuis les plateaux nord-ouest à la base de la montagne, près de Timau. C’est la plus sèche et la plus giboyeuse. Nous y avons croisé zèbres, céphalophes (ou duikers), damans du Cap, primates et… plusieurs bouses d’éléphant! Quant à la route de Burguret, également sur les flancs nordouest, elle s’étire dans une forêt de bambous géants, et la végétation recouvre ses droits sur de nombreux tronçons. Un guide s’apprécie ici…

Présenté par

EN TOURNÉE dans une salle près de chez vous ! 514 521.1002 / 1 800 558.1002

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janvier 2016 espaces.ca annonceur : Les Grands Explorateurs

La voie de Naro Moru, via la station météo, la vallée de Teleki et le camp Mackinder, passe par les pentes ouest du volcan. C’est le sentier le plus fréquenté, abrupt et court. Avoir un lift jusqu’à la « Met Station » (3050 mètres) en fait une voie express! Enfin, la plus panoramique et la plus longue façon de grimper débute sur le côté est du mont et franchit la dramatique Gorges Valley - un canyon, en fait. Compter plusieurs jours et prévoir une tente. Info : kws.go.ke



PAR CHAÏ

© Jean-Pierre Deslex

TRADUIT DU DIALECTE CANIN PAR NATHALIE RIVARD

ARF! SALUT! MOI, C’EST CHAÏ! JE SUIS UN BORDER COLLIE D’UN AN ET J’ADORE JOUER DANS LA NATURE AVEC MA MAÎTRESSE. MA MISSION : TESTER DES ACTIVITÉS, DE L’ÉQUIPEMENT ET DES DESTINATIONS OÙ MES AMIS ET MOI SOMMES LES BIENVENUS. VOUS ALLEZ VOIR, J’AI DU PIF POUR DÉNICHER LES TRUCS CANINS LES PLUS COOLS À FAIRE PARTOUT AU QUÉBEC ET DANS LES ENVIRONS. Aujourd’hui, je vous jappe un brin de randonnée d’hiver, que ce soit à pied ou en raquettes – on s’entend que les raquettes, c’est pour les humains –, puis de deux activités super chouettes, le ski attelé (ski joëring) et le canicross. Plaisir garanti, autant pour vous que pour vos maîtres! Je vous glisse aussi un mot sur mon souhait le plus cher: la réalisation du projet-pilote de la Sépaq, qui pourrait bientôt me donner accès aux plus beaux terrains de jeux du Québec.

RANDO HIVERNALE

Dans le meilleur des mondes, je gambade dans les prés sans laisse, mais lorsque celleci est obligatoire, je préfère enfiler un système de harnais comme celui des chiens de traîneau : ça permet à votre maître d’avoir les mains libres et de bénéficier de votre force de traction. Moi, j’adore ça, et je dépense deux fois plus d’énergie sans me blesser, car le poids est bien réparti sur tous les gros muscles de mon dos. C’est comme une séance de boot camp pour chiens, où je me transforme en véritable Chaïzenegger ! Comme tous ces efforts donnent soif, même en hiver, je trimballe toujours de l’eau dans un sac à dos spécialement conçu pour moi, ou alors je demande à ma maîtresse d’apporter une bouteille d’eau, idéalement avec un bol pliable. Si vous avez le poil ras ou que vous êtes du type frileux, pensez aussi à apporter un manteau pour chiens actifs : il y en a maintenant de beaux modèles dans lesquels vous n’aurez pas l’air de la chienne à Jacques. Enfin, si vous n’avez pas le goût de partir gambader seul dans les bois, notez que FouBraque (foubraque.com) organise en février une randonnée au mont Chocolat, 62

janvier 2016 espaces.ca

dans le parc régional du Massif du Sud, avec collations au sommet. D’accord, le chocolat, c’est pour les humains, mais si vous leur faites des yeux de biche, vous devriez pouvoir vous délecter de foie séché. En ce qui me concerne, ça marche presque à tout coups.

SKI ATTELÉ (SKI JOËRING)

C’est pas mal le summum pour aller vite, car ici on utilise un harnais de chien de traîneau, tandis que votre maître, lui, chausse ses skis de fond ; il glisse donc très vite et risque d’avoir des émotions fortes si vous y mettez du chien. C’est plus facile de le tracter et vous pouvez vraiment courir rapidement. Geneviève Baril, de Sirius Sports Canins, peut enseigner quelques rudiments, tant aux participants canins qu’humains, au Club de golf Les Cèdres, à Bromont (siriussportscanins.com). Si vous sentez vibrer votre fibre compétitive, consultez plutôt le calendrier des courses de Sports Canins Attelés du Québec (SCAQ, fqsca.com/courses.html) ou celui de Sirius Sports Canins. Pour voir les meilleurs coureurs en action – avouez que les huskies sont de vrais demi-dieux –, et même vous mesurer à eux, rendezvous à la 4e Internationale de chiens de traîneau de Valcartier, les 16 et 17 janvier, où le ski attelé (ski joëring) et le canicross seront aussi à l’honneur (valcartier.com).

CANICROSS

Puisqu’on vient d’en parler, le canicross, c’est une course à pied tractée où votre maître et vous faites équipe. Bon, disons que vous n’avez pas vraiment le choix, car


vous êtes attachés l’un à l’autre : c’est le temps de prouver que vous êtes vraiment le meilleur ami de l’homme. Pour une meilleure traction dans la neige, votre humain peut aussi porter des miniraquettes de course ou des crampons de type Yaktrax, sans danger pour nous, les quadrupèdes. L’avantage, en hiver, c’est qu’on finit la randonnée moins sale, parce qu’il n’y a pas de bouette. Vous pouvez même participer à des courses comme le Canicross Circuit nordique, le 30 janvier (siriussportscanins.com) ou à celles de SCAQ (fqsca.com/courses.html). BIENTÔT DU TOUTOURISME DANS LES PARCS NATIONAUX ? Mon rêve deviendra-t-il réalité sous peu ? Si ce que j’ai entendu à travers les branches s’avère, la Sépaq annoncera cet hiver un projet-pilote pour permettre l’accès aux chiens dans un ou plusieurs de ses parcs. Pour le moment, c’est top secret, et malgré mes yeux attendrissants, on n’a pas voulu m’en dire plus. Je m’en remets donc à mes fantasmes les plus fous, où je m’imagine en train d’explorer la crème des parcs du Québec avec ma maîtresse et mes amis canidés. Je me vois même aller camper, comme je peux déjà le faire dans les parcs des États-Unis et de l’Ontario. Avouez que ce serait vraiment chouette qu’on développe ce marché de niche ! Pour l’heure, j’aime particulièrement les tentes Huttopia, que j’ai eu la chance d’essayer l’été dernier à l’Espace de villégiature Huttopia de Sutton (canada.huttopia. com). L’expérience de la cohabitation entre humains, faune et chiens s’y déroule en totale harmonie. En fait, quand on est bien élevé et respectueux de la nature comme moi, et qu’on applique les principes du « sans traces », cette cohabitation est non seulement possible, mais souhaitable. Ça évite l’obligation de nous faire garder pendant que nos maîtres profitent à fond du grand air, alors que tout le monde sait que les vrais G.O., ceux qui font bouger la famille, c’est nous ! Il faut bien sûr rappeler à votre maître qu’il doit toujours ramasser vos selles, en pleine nature comme dans la ruelle ; s’assurer aussi que vous êtes polis lorsque vous croisez d’autres randonneurs à deux ou à quatre pattes ; et enfin, voir à ce que vous soyez toujours tenus en laisse dans les sentiers. Qui sait, peut-être qu’un jour, un ami de la Sépaq qui adore les bêtes pourra nous proposer des sentiers où courir en toute liberté ? Ce serait au poil. Mais allons-y une étape et un rêve à la fois : mon but premier, c’est d’y avoir accès. Soyez cependant certain que dès que j’aurai des nouvelles concrètes à ce sujet, j’agiterai la queue en conséquence.

TESTÉ ET APPROUVÉ PAR CHAÏ (sur une échelle de 1 à 3

).

Singletrack Pack (90 $) – Sac à dos d’hydratation minimaliste, avec deux bouteilles d’eau pliables, et assez d’espace pour ranger des collations et un bol pliable, comme le Bivy Bowl (24,95 $). ruffwear.com Équipement de canicross, de skijoring et de randonnée (environ 150 $ l’ensemble) – Incluant ceinture pour humain, corde benji et harnais pour chiens de traîneau. nahaksports.com Laisse Roamer (35 $) – Peut être portée autour de la taille et attachée à un harnais ou à un sac à dos d’hydratation. ruffwear.com Summit Parka (80 $ US) – À enfiler lors des journées froides. hurtta.com ou en ligne sur eurodesigns.com

Snow Palm fusion peuvent être trouvés chez votre détaillant local ou à wigwam.com/espaces.

SNOW PALM FUSION est tricoté avec la technologie Fusion brevetée de Wigwam offrant la gestion maximale de l'humidité et l'élimination des points chauds. C'est une chaussette et sous-chaussette en une qui utilise la laine de mérinos pour le plein confort, la douceur, la chaleur et la maîtrise des odeurs.


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