Espaces - mars 2017

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reportage Où s’en vont nos parcs nationaux ?

bucket list 13 activités d’entre-deux saisons

GRAVEL BIKES

SPÉCIAL ÉVEIL DU PRINTEMPS

plein air     aventure     découverte

Flots d’idées Pourquoi y a-t-il peu d’aventurières ?

OÙ FONDER UNE FAMILLE DANS LES BOIS ? // SITES DE RENCONTRE EN PLEIN AIR // ORGASME ET ­PERFORMANCE SPORTIVE

X L’ISLANDE EN RANDO X LA CROATIE À VÉLO

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CROSSTREK 2017 • IIHS 2017 MEILLEUR CHOIX SÉCURITÉ 2 • IIHS PRÉVENTION SUPÉRIEURE DES COLLISIONS FRONTALES3 • ALG MEILLEURE VOITURE COMPACTE4 FORESTER 2017 • AJAC MEILLEUR VÉHICULE UTILITAIRE COMPACT • IIHS 2017 MEILLEUR CHOIX SÉCURITÉ 2 • IIHS PRÉVENTION SUPÉRIEURE DES COLLISIONS FRONTALES3

Association des concessionnaires Subaru du Québec | quebecsubaru.ca

*À l’achat à partir de 26 785 $ (taxes en sus) pour la Crosstrek 2.0i Tourisme 2017 (HX1 TP) à transmission manuelle / 27 785 $ (taxes en sus) pour la Forester 2.5i 2017 (HJ1 X0) à transmission manuelle. Les frais de transport et de préparation (1 675 $ / 1 675 $), la surcharge sur le climatiseur (100 $ / 100 $) et les droits spécifiques sur les pneus neufs (15 $ / 15 $) sont inclus. Les offres ne sont pas applicables aux modèles illustrés. Financement à l’achat ou à la location également offert. Le concessionnaire peut vendre à prix moindre. Photo à titre indicatif seulement. Les spécifications techniques peuvent changer sans préavis. 1. EyeSight ® est un système d’aide à la conduite susceptible de ne pas fonctionner de manière optimale dans certaines conditions. EyeSight ® n’est pas conçu pour se substituer à la vigilance et à l’attention du conducteur sur la route. Le système pourrait ne pas réagir dans toutes les situations. Il incombe en tout temps au conducteur d’adopter une conduite sécuritaire et prudente. L’efficacité du système dépend de nombreux facteurs, tels que l’entretien du véhicule ainsi que les conditions météorologiques et routières. Enfin, malgré toutes les technologies sophistiquées en place, un conducteur doté d’une bonne vision, qui est attentif à la route sera toujours le meilleur gage de sécurité sur la route. Consultez le Manuel du propriétaire pour les détails de fonctionnement et les limites. Visitez votre concessionnaire Subaru participant pour tous les détails. 2. Pour évaluer la résistance aux impacts, l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) attribue à chaque véhicule une cote « Bonne », « Acceptable », « Moyenne » ou « Faible » selon sa performance dans cinq essais. Pour recevoir la mention Meilleur choix sécurité 2017, un véhicule doit obtenir une cote « Bonne » aux essais de collision frontale à faible chevauchement, de collision frontale à chevauchement modéré et de collision latérale, aux essais de résistance de toit et d’efficacité des appuie-tête. Le véhicule doit offrir, en équipement optionnel, un système de freinage d’urgence autonome (Subaru EyeSight ®) en plus d’obtenir une évaluation « Avancée » ou « Supérieure » en matière de prévention des collisions frontales. Le véhicule doit aussi s’équiper de phares spécifiques ayant obtenu une cote « Acceptable » ou « Bonne » à l’évaluation des éclairages avant. Pour plus de détails, rendez-vous au www.iihs.org. 3. L’IIHS accorde aux modèles équipés de série ou en option d’un système de prévention des collisions frontales une note « De base », « Avancée » ou « Supérieure » en fonction de la disponibilité d’un dispositif de freinage autonome (freinage automatique) et de l’efficacité d’un tel système dans des essais à 12 mi/h (19 km/h) et 25 mi/h (40 km/h). 4. ALG est la référence de l’industrie en matière de valeurs résiduelles et de données de dépréciation, www.alg.com.


mars_2017

espaces vue d’ensemble

Volume 22 No 4

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L’ISLANDE en mode critique [dans tous les sens du terme]

photo du sommaire © Xavier Bonacorsi Islande

espaces à la une reportage Où s’en vont nos parcs nationaux ?

bucket list 13 activités d’entre-deux saisons

GRAVEL 13 BIKES

SPÉCIAL ÉVEIL DU PRINTEMPS

plein air

aventure

découverte

Flots d’idées Pourquoi y a-t-il peu d’aventurières ?

OÙ FONDER UNE FAMILLE DANS LES BOIS ? // SITES DE RENCONTRE EN PLEIN AIR // ORGASME ET PERFORMANCE SPORTIVE

X L’ISLANDE EN RANDO X LA CROATIE À VÉLO ES_mars_2017.indd 1

MARS 2017 17-02-21 18:45

© Gkopov58, shutterstock.com Un couple saute dans l’eau claire d’un lac de montagne.

14 ACTIVITÉS

24 ENTREVUE

13 trouvailles pour vivre le printemps à fond

Hélène Dumais : coureuse d’exception

38 RÉCIT

16 SPÉCIAL ÉVEIL DU PRINTEMPS

26 ÉQUIPEMENT

40 FLOTS D’IDÉES

28 GUIDE D’ACHAT

41 REPORTAGE

34 TONIK

48 DESTINATIONS

Où fonder une famille dans les bois ? Les sites de rencontre : Y’a de l’amour dans le plein air Dehors, les demandes en mariage ! De l’art de rester féminine dans les bois L’entraînement vu par la science : l’orgasme (masculin) nuit-il à la performance (sportive) ?

Sans domicile fixe… sur un canot mobile

Tout beau tout neuf : les nouveautés du printemps Où sont les femmes aventurières ? Vélo : les meilleurs gravel bikes sur le marché

L’avenir des parcs nationaux du Québec

Les boissons sportives : en as-tu vraiment besoin ? Fatbike printanier à Jasper Croatie : mater la côte dalmate à vélo 36

TÉMOIGNAGE

Du canot d’eau vive au rafting

54 CHIENNE DE VIE

Les gentils coups de griffe de Chaï, notre chroniqueur canin


espaces 6 espace libre par gary LAWRENCE RÉDACTEUR EN CHEF

PASCAL GIRARD

Quand la sève monte…

collaboratEUR du mois Nuka De Jocas-McRae est intervenant en culture et loisirs à Montréal, mais il est surtout connu pour avoir fait partie du Défi Go Fetch, cette remarquable expédition en kayak de 7350 km entre Montréal et le Yucatan, et qui s’est conclue en 2016. De cet exploit, il a rapporté des tonnes de souvenirs, qu’il partage avec nous dans la présente parution, et qu’il partagera encore dans les prochaines.

VOLUME 22 NO 4

IL Y A UNE DIZAINE D’ANNÉES, JE SUIS PARTI À LA CHASSE AUX SOUS-BOIS DANS LES CENTRES DE SKI DU QUÉBEC, LORS D’UN HIVER PARTICULIÈREMENT MOCHE. LES CHUTES DE NEIGE AVAIENT ÉTÉ FAMÉLIQUES ET LES SOUS-BOIS ÉTAIENT À PEINE RECOUVERTS D’UN MINCE FILET NEIGEUX.

P

uis, autour du 10 avril, j’ai mis le cap sur Chaudière-Appalaches et le Bas-Saint-Laurent... pour frapper la pire tempête de l’année. Un pactole éphémère tombé sur des forêts déjà bourgeonnantes, véritable chant du cygne hivernal. Que nous réserve l’hiver qui s’achève et qui fut particulièrement en dents de scie ? Nul ne peut le dire : au Québec, c’est bien connu, il ne faut jamais présumer de la durée de la saison hivernale, souvent tardive, ni de l’éclosion du printemps, pas toujours hâtif. C’est donc pour parer à toute éventualité que la présente mouture d’Espaces vous est livrée... à cheval entre les deux saisons. Dans le volet printanier de notre bucket list 2017, nous traitons ainsi de vélo de route – mais aussi de ski –, de rafting sur des rivières gonflées à bloc – mais aussi de raquette dans des érablières aux arbres gorgés de sève. Nous randonnons entre feu et glace en Islande, ce pays où certains habitants, réputés pour leur affabilité, sont en train de développer des réflexes de touristite aiguë, devant la popularité galopante de leur île.

ÉDITEUR

Stéphane Corbeil [ scorbeil@groupeserdy.com ]

RÉDACTEUR EN CHEF Gary Lawrence [ glawrence@groupeserdy.com ] MAGAZINE ESPACES 619, rue Le Breton, Longueuil (Québec) J4G 1R9 info@espaces.ca | espaces.ca TIRAGE 70 000 exemplaires distribués là où sont les amateurs de plein air. Le magazine ESPACES est la publication de plein air ayant le plus grand tirage au Québec. Il est publié six fois par année par Espaces inc., une division de Serdy Média.

JOURNALISTE

Antoine Stab [ astab@groupeserdy.com]

COLLABORATEURS

Xavier Bonacorsi, Nuka De Jocas-McRae, Evelyne Deblock, Mélanie Gagné, Pascal Girard, Mylène Paquette, Nathalie Rivard, Guillaume Roy, Frédérique Sauvée, Jennifer Smith Nelson

DIRECTION ARTISTIQUE Patrice Francœur RÉVISION

Isabelle Dowd, Hélène Pâquet

Puisque les routes québécoises sont ce qu’elles sont, nous présentons également 13 gravel bikes capables de s’accommoder du bitume dans tous ses états, qu’il soit lisse, fissuré ou couvert de la garnotte qui traîne encore sur les accotements, en cette période de l’année.

à deux, compte tenu de leur isolement, de leur localisation et de leur aménagement. Pour trouver l’âme sœur avec qui partager sa couche en ces lieux tantôt inspirants, tantôt émoustillants, notre journaliste – célibataire de son état –

Au Québec, c’est bien connu, il ne faut jamais présumer de la durée de la saison hivernale, souvent tardive, ni de l’éclosion du printemps, pas toujours hâtif. Nous avons également voulu précipiter l’arrivée de la prochaine saison en préparant un dossier spécial sur l’éveil du printemps, celui qu’on sent dans les boisés et dans les phéromones qui commencent à circuler dans les airs. Car tandis que la sève monte, monte, monte dans les troncs d’arbre, le même phénomène se produit chez les pleinairistes – mais aussi chez les humains en général. Nous avons donc sélectionné plu­ sieurs sites propices au rapprochement

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Richard Gamache, Directeur des ventes [rgamache@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 402

Julie Nonnon, Conseillère aux ventes Publications [jnonnon@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 426

Jerôme Lebel, Coordonnateur aux ventes [jlebel@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 272

Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec 2017. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada 2017.

nous fait aussi part des hauts et des bas (des bas, surtout) des sites de rencontre qu’il fréquente assidûment depuis plusieurs mois. Enfin, toujours sur le terrain des relations à deux, notre expert en entraînement se penche sur un épineux sujet : l’orgasme masculin nuit-il à la performance sportive ? Car on a beau vouloir se reproduire, encore faut-il le faire au moment opportun, qu’on ait ou non en tête le printemps qui bourgeonne. e

ESPACES est ouvert à toute proposition d’article et de photos. Communiquez par courriel avec le rédacteur en chef. ESPACES n’est pas responsable des textes, photos ou autre matériel envoyés à son attention. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne sont pas nécessairement partagées par l’éditeur. Certaines activités présentées dans ESPACES comportent des risques de blessure pour ceux et celles qui les pratiquent. ESPACES et ses journalistes, collaborateurs, photographes et les autres membres de l’équipe ne recommandent pas la pratique de ces activités aux personnes qui n’en maîtrisent pas les techniques et qui n’ont pas les habiletés requises. ESPACES n’est pas responsable des informations contenues dans les publicités. Toute reproduction du matériel publié dans ESPACES est interdite sans l’autorisation de l’éditeur.


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8 VILLES PLEIN AIR OÙ DÉMÉNAGER EN 2017

Avec l’accès gratuit dans tous les parcs nationaux canadiens cette année, pourquoi ne pas découvrir notre vaste pays d’un océan à l’autre ?

Propices à la pratique du plein air et de l’aventure, ces 8 villes nord-américaines forment d’excellents camps de base pour aller jouer dehors, et ce toute l’année.

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Le légendaire sorcier se serait-il réincarné en chat ?

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Avec des vagues de calibre international hors du commun.

REJOIGNEZ ESPACES SUR FACEBOOK ! Suivez notre page Facebook pour y retrouver tous les jours des articles exclusifs au web, des vidéos inspirantes, des GIFS amusants... et toute l’actualité du plein air. Nous sommes également présents sur Instagram. Venez y admirer nos plus belles photos !

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• 7 activités de mi-saison • L’ascension à ski dans la peau • L’Alaska en train, l’aventure d’une vie ! • 60 secondes de bobsleigh à Lake Placid • 16 courses à pied inusitées dans le monde • Vivre du plein air à l’étranger • Vidéo : lumière sur le kayak nocturne • 3 timelapses surréelles du Québec

SUR VOTRE TABLETTE ET VOTRE ORDINATEUR Le magazine Espaces est offert intégralement sur votre tablette iPad ou Android. Toujours gratuit, peu importe où vous êtes !


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Les légendaires vélos de montagne Intense sont arrivés ! Ces engins de qualité supérieure sont conçus pour des passionnés comme vous qui souhaitent attaquer les sentiers… intensément. Et en devenant propriétaire d’un vélo Intense, profitez gratuitement d’un service d’entretien d’élite durant deux ans : pas d’attente, mécanicien attitré à votre vélo, divers réglages et mises au point et nettoyage complet de votre monture pour qu’elle soit toujours rutilante sur les sentiers. Visitez mec.ca/velointense


espaces espaces 10 tous azimuts par l’équipe d’Espaces

Pour une deuxième année, la Bourse Osez l’aventure ! revient, en partenariat avec Mountain Hardwear, Karavaniers et Espaces, toujours dans le but d’encourager un aventurier ou un groupe d’aventuriers du Québec à réaliser le défi de leur choix. D’une valeur de 15 000 $, cette bourse est divisée cette année en deux catégories : la Bourse Frédéric Dion « pour les aventures extrêmes » et la Bourse Karavaniers « pour l’aventure voyage, culture et découverte ». Chacune est dotée de 7500 $ (5000 $ en argent et 2500 $ en équipement). Les critères de sélection ? « L’originalité est le facteur qui va faire toute la différence, explique Frédéric Dion. Il faut faire rêver et inspirer les gens; l’aventure ne doit pas être centrée sur soi, mais ouverte sur le monde ». Du côté de Karavaniers, on reste plus discret sur ce qui fera pencher la balance : « Ce qui vient me chercher, ce n’est pas l’exploit physique, mais l’humain et la découverte, confie Richard Rémy, fondateur du voyagiste. Je laisserai les candidats s’inspirer de cette citation de Théodore Monod : “Jusqu’au 19e siècle, les scientifiques étaient des aventuriers (...), l’exploration de la planète n’était pas terminée. Maintenant, il faut plutôt chercher à savoir comment le monde qui nous entoure fonctionne, et surtout comment l’humain va se conduire à l’égard de cette petite boule si fragile tournant dans l’univers”.  » Pour la première bourse Frédéric Dion, offerte l’an dernier, 81 candidatures avaient été reçues. Sept finalistes avaient été sélectionnés, et c’est Normand Piché qui l’avait remportée pour son projet où il voulait être le premier Nord-Américain à relier les cinq continents à la nage, un exploit complété en novembre 2016. « Normand est le parfait exemple de ce que l’on cherchait : une aventure unique en son genre, ambitieuse, mais qui pouvait se formuler très simplement et clairement, en seulement 10 mots ! », confie Frédéric Dion. Cette année, la date limite de dépôt des candidatures est le 12 avril 2017, à 23 h 59. Le 26 avril, le jury dévoilera les finalistes retenus, alors que les deux projets gagnants seront annoncés le 9 mai. Plus de détails sur fredericdion.com

COURTOISIE : FRÉDÉRIC DION

Bourse Osez l’aventure ! de Frédéric Dion saison 2

S

Tous les candidats à la Bourse Osez l’aventure ! pourront participer gratuitement à la Classe de maîtres, le 7 mai. Cette journée de rencontres, de réseautage et de conférences mettra en vedette plusieurs aventuriers québécois, dont notre chroniqueuse Mylène Paquette, Sébastien Lapierre (premier Canadien à avoir joint le pôle Sud à skis en solitaire et en autonomie), Normand Piché et Patrick Charlebois (sept marathons sur sept continents en sept jours). L’événement est aussi ouvert au public, sur inscription (150 $ + taxes).

[A. S.]

© BARRONS-NOUS

Hikster : mission plein air Pas moins de 850 lieux de randonnée et de raquette du Québec, recensés sur une seule application mobile gratuite : c’est le pari un peu fou qu’a réalisé Hikster, au début de 2017. Téléchargée plus de 4700 fois (au moment de mettre sous presse), l’appli permet de trouver en un seul clic n’importe quel sentier de randonnée ou de raquette au Québec. Dès le printemps, le service sera étendu à tout le nord-est des États-Unis, grâce au rachat du site Alexhike.com. L’application complète le service de planification de randonnée déjà proposé gratuitement sur hikster.com. Les prochains défis des concepteurs d’Hikster, dont Espaces est partenaire : agrandir le réseau de sentiers répertoriés et mettre en place le mode hors-ligne, qui permettra d’avoir accès aux données (cartes, description des sentiers, services sur place, attraits aux alentours) en tout temps, même au fond des bois, toujours gratuitement. Pour y arriver, Hikster fait appel à la générosité et à la participation du public pour soutenir son projet : pour chaque 5 $ versés, un kilomètre de sentier sera ajouté dans la région choisie par le donateur. Grâce à cette campagne de sociofinancement, on espère ainsi récolter 10 000 $. laruchequebec.com/projet/hikster-mission-plein-air et hikster.com [F. S.]

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La piqûre épique du vélo Dans Epic Bike Rides of the World, Lonely Planet a regroupé 200 des meilleurs endroits et itinéraires de vélo dans le monde. On se prend ainsi à rêver de la Pacific Coast Highway, en Oregon; de la Old Ghost Road à vélo de montagne, en Nouvelle-Zélande ; du mont Ventoux, en France ; ou de bikepacker les steppes de Mongolie. Fort bien illustré, l’ouvrage forme aussi un guide pratique pour passer du rêve à la réalité : à quelle période rouler, où se loger, quoi apporter... Bref, un guide parfait pour les passionnés de voyage à vélo, qui traînera longtemps sur les tables basses des cyclophiles ! Epic Bike Rides of the World, Lonely Planet (en anglais seulement), 332 pages, 50 $.

[A. S.]


PHOTO / ERICK LAMONTAGNE

AETHER | ARIEL AG T té et approuvé. Amélioré. Pour les longues randonnées comme le Sentier International des Appalaches dans le Parc National de la Gaspésie, les sacs Aether/ Ariel AG™ ont un calibre inégalé. Cette saison, nous avons élevé la barre en combinant la technologie Anti-Gravité, l’ajustement sur mesure et des caractéristiques innovantes pour créer un sac plus performant et confortable afin de transporter de lourdes charges sur plusieurs jours.

Distance : 107.6 km

Durée : 5-6 jours

Dénivelé : 1507.6 m

Sentier International des Appalaches, QC

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© ROSSIGNOL

espaces 12 tous azimuts par l’équipe d’Espaces

Connecté… jusqu’au bout des spatules La technologie a envahi toutes les sphères de nos vies et le plein air n’y échappe pas. Dernier exemple en date : le fabricant de skis Rossignol, qui a récemment présenté un projet de « skis connectés ». Ceux-ci seront dotés de capteurs intégrés aux spatules, qui enregistreront les données des descentes – vitesse, dénivelé, distance parcourue –, ainsi que la pression exercée lors d’un virage, l’angulation des skis, l’explosivité dans les changements de carres... Autant de renseignements qui pourront ensuite être affichés, grâce à une appli, sur un téléphone intelligent. Les skis sont aussi munis de DEL qui afficheront ces données en temps réel pendant la descente. En espérant que les skieurs n’oublient pas de regarder surtout la piste ! [rossignol.com] [A. S.]

Souriez : vous êtes filmé ! La Station touristique Stoneham a récemment lancé une initiative originale pour ses skieurs et planchistes : des vidéos gratuites de leurs exploits, sur les pistes et en temps (presque) réel ! En s’associant à la jeune entreprise Kool Replay, la station du nord de Québec a installé des caméras permanentes à quelques endroits stratégiques de la montagne (quatre dans le parc à neige et deux sur la pente-école). En téléchargeant l’application mobile du même nom, les utilisateurs reçoivent instantanément une vidéo de leur performance lorsqu’ils skient aux endroits indiqués. À quand des caméras en haut de La Laurentienne ou du Monstre, ou dans le bar Le Quatre-Foyers, pour immortaliser les après-skis vraiment animés ? Comment ça fonctionne? • Le skieur télécharge l’application mobile gratuite Kool Replay. • Une fois à la montagne, il consulte les endroits où se trouvent les caméras. • Il skie ensuite dans ces zones en prenant soin de réaliser ses meilleures prouesses et en s’assurant d’avoir son cellulaire en poche (en fonction, bien sûr). • Quelques secondes plus tard, il reçoit automatiquement la vidéo de sa performance sur son cellulaire. • À répéter autant de fois qu’on le veut ! [ski-stoneham.com] [F. S.]

Quand Patagonia rachète ses vêtements usagés Après le programme de recyclage Clothes the loop, qui permet d’obtenir un bon d’achat en remettant ses vieux vêtements à The North Face (voir Espaces de janvier 2017), Patagonia lance un programme de rachat de ses propres vêtements usagés, en échange (ici aussi) de bons d’achat. Déjà ardent détracteur de la surconsommation et promoteur acharné de la réutilisation avec son programme Worn Wear, Patagonia réparera et nettoiera les vêtements récupérés grâce à des machines spéciales fonctionnant sans eau, avant de revendre le tout chez certains détaillants et sur une plateforme en ligne. Une autre belle initiative de cette entreprise, plus avantgardiste que jamais. [patagonia.com]

© SKI STONEHAM

MEC+Équiterre = MÉquiterre Jusqu’au 21 mars, MEC invite les Québécois à publier leurs photos d’hiver sur Instagram avec le mot-clic #notrehiver. Pour chaque photo publiée, MEC versera 2 $ à Équiterre (jusqu’à concurrence de 10 000 $) afin de soutenir la lutte aux changements climatiques. [mec.ca] [G.L.]


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13 trouvailles

MIKE POCHWAT

espaces 14 activités par l’équipe d’espaces

pour vivre

le printemps à  fond Une année, 52 semaines, 52 idées pour que 2017 soit à 100 % plein air. Voici le deuxième des quatre volets de notre bucket list annuelle. LA TÊTE DANS LE VERT TENDRE EN OUTAOUAIS

SE POUDRER LE NEZ EN GASPÉSIE

Hiver tardif

Vous n’avez pas eu tout votre saoul de poudreuse cet hiver ? Qu’à cela ne tienne, il en reste encore à profusion dans la réserve magique des Chic-Chocs. Alors que la végétation reprend du terrain au sud du Québec, là-bas, ils essuient les dernières tempêtes de la saison jusqu’à la fin avril, parfois la mi-mai. Tous à vos peaux de phoque !

On commence à bien la connaître, cette activité portée par le plaisir enfantin de grimper et de jouer dans les arbres. Mais au parc Arbraska Laflèche, on peut s’adonner à Printemps l’hébertisme aérien toute l’année, et ainsi avoir la chance hâtif d’admirer de près le bourgeonnement de la canopée, au printemps. En prime, l’entrée de la caverne Laflèche, la plus grande du Bouclier canadien, est située à deux pas. Un voyage historique de plus de 13 000 ans, une découverte souterraine des stalagmites et des stalactites de glace... jusqu’à ce qu’ils fondent. [arbraska.com/fr/lafleche]

[sepaq.com/rf/mat] et [chicchocs.com]

ÉCLOSIONS DE VERDURE DANS L’OUEST… DE MONTRÉAL

ALLONGER LE PAS EN RAQUETTE Cet hiver, un nouveau joujou a fait son apparition sur les présentoirs des boutiques de plein air du Québec : la raquette à pas glissé, fabriquée par l’entreprise québécoise Faber. Sorte de miniski à armature tubulaire, ses huit tamis à ailes de traction mordent dans la neige en montée; en descente, la forme spéciale des tamis lui permet de glisser modérément. Le parc régional de la rivière Gentilly [rivieregentilly.com] en a fait l’acquisition, mais elle est également offerte en location chez La Cordée [lacordee.com] et à La Vie Sportive [viesportive.com], notamment. [fabersnowshoes.com]

Envie de découvrir quel arbre bourgeonne le premier au printemps ? Cap sur l’arboretum Morgan, une réserve forestière méconnue de l’Ouestde-l’Île de Montréal, où la plupart des essences indigènes d’arbres du Québec sont représentées. Propriété de l’Université McGill, le site se visite en ski de fond, en raquette ou à pied, 363 jours par année. Les toutous sont également les bienvenus, à condition que leur maître soit membre et qu’ils ne lèvent pas la papatte n’importe où. [morganarboretum.org]

ÉCLABOUSSURES FESTIVES AU MASSIF

EN ROUTE VERS LE GRAVEL BIKE

MONTAGNES RUSSES ALPINES

L’histoire nous enseigne que les Vikings ont débarqué à Terre-Neuve, mais pas au Québec. Pourtant, au mont Saint-Sauveur, ce peuple nordique est à l’honneur avec une attraction quatre saisons qui porte leur nom, sorte de luge montée sur rails. À bord de ces toboggans lâchés sur un circuit incliné et tout en courbes, vous atteindrez facilement (et en toute sécurité) des vitesses élevées. Sensations fortes garanties... que les Vikings n’auraient pas dédaignées ! [parcaquatique.com]

JIMMY VIGNEUX

Par-delà les neiges

COURTOISIE MASSIF

ÉRIC MARCHAND

Voilà un événement parfait pour faire le lien entre la fin de l’hiver et le début du printemps, uniquement le 15 avril. Comme dans d’autres stations de ski, le défi consiste à traverser entièrement un bassin d’eau en ski ou en planche, déguisé ou pas. Mais par la suite, on profite ici d’un après-ski à saveur de reggae. Prendre cependant note que la loi légalisant l’usage du cannabis à des fins récréatives n’a pas encore été adoptée... [lemassif.com/evenements/splash]

À tous les impatients du vélo de route qui ont des fourmis dans les jambes et que le fatbike hivernal n’a pas rassasiés, mars et avril seront des mois de libération, selon la région du Québec et... les humeurs de la météo. Puisque les routes seront certainement encore marquées par l’hiver, mieux vaut alors opter pour un polyvalent gravel bike (lire notre guide d’achat, en page 28). Quel itinéraire choisir ? En voici trois dans le sud du Québec : le circuit des îles de Berthier (Lanaudière), un réseau de 80 kilomètres à cheval sur le fleuve; les rangs et routes de La Petite-Nation et de la Lièvre (Outaouais) et leurs 14 circuits cyclables [petitenationlievre.qc.ca] ; et la route Frelighsburg-Sutton (Cantonsde-l’Est), pour se stimuler davantage le mollet sur des routes lisses.


JIMMY VIGNEUX

GONFLÉ À BLOC SUR DES RAPIDES Le Québec compte pas moins de 4500 rivières, dont certaines sont secouées par des vagues et des rapides hors du commun. Si les crues abondantes du printemps peuvent rendre les cours d’eau très techniques en kayak, les descendre en raft est plus accessible et... tout à fait exaltant (voir notre texte en page 36) ! Outre les réputées rivières Rouge, Jacques-Cartier (section Tewksbury), Haute-Gatineau et Mattawin (rapide des Cinq), d’autres sites moins connus demeurent tout aussi intéressants. Pour découvrir lesquels, rendez-vous sur espaces.ca !

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ATTAQUEZ LES SENTIERS DU BON PIED IMPERMÉABLE

SOIGNER SA CHUTE… D’EAU

Ceux qui craignent de chevaucher des rivières printanières peuvent toujours suivre leur cours en raquette – ou en bottes, selon l’état des sentiers. À cet égard, le parc régional des Sept-Chutes, dans Lanaudière, mérite le détour. Au départ du centre d’accueil, vous longerez la tumultueuse rivière Noire pour arriver au bas de la chute Le Voile de la Mariée (60 m). Le sentier mène ensuite vers le petit lac Guy et le lac Rémi. Enfin, pour prendre de la hauteur, poussez la marche vers les crêtes rocheuses du mont Brassard (650 m). [parcsregionaux.org/parc-regional-des-sept-chutes]

Randos gourmandes

RAQUETTEURS EN HERBE... BORÉALE

À Saint-Fulgence (Saguenay–Lac-Saint-Jean), Herboreal propose des excursions en raquettes pour aller cueillir des herbes boréales hivernales, en compagnie d’un herboriste, avant de concocter une tisane ou un onguent bio. Écorce de mélèze, conifère, cèdre blanc et genévrier n’auront plus de secrets pour vous ! Jusqu’au 31 mars, sur réservation (5 personnes minimum), 20 $. [herboreal.ca]

CABANE ET PAIN DE SUCRE Après les abus à la cabane à sucre, une petite randonnée digestive est de mise. Au Bistreau d’érable, à Sainte-Luciede-Beauregard (ChaudièreAppalaches), on fait les deux et on peut parcourir l’érablière en raquettes, puis tenter l’ascension du bien nommé mont Sugar Loaf (650 m) pour jouir d’une belle vue sur les collines appalachiennes. [bistreauderable.com]

AURORES BORÉALES DANS LE QUÉBEC AUSTRAL

Souvent associées aux lointaines latitudes, les aurores boréales apparaissent pourtant un peu partout au Québec. Avec février, septembre et octobre, mars est l’un des mois les plus propices à leur L’AFFAIRE EST observation, notamment CHOCOLAT À à Saint-Michel-dePÂQUES Bellechasse (ChaudièreMalgré les Appalaches), au parc apparences, national du Bic Plein air l’un des points (Bas-Saint-Laurent), nocturne culminants du à Saint-David-deparc régional Falardeau et La Baie du Massif du (Saguenay–Lac-SaintSud (ChaudièreJean), ou encore dans Appalaches), le mont la réserve faunique des Chocolat (717 m), demeure Laurentides et au parc du très accessible. La récompense Mont-Mégantic (Cantonsau sommet : deux percées de-l’Est), première réserve à travers la pinède offrant de ciel étoilé au monde. Une une vue imprenable sur les chasse aux aurores boréales contreforts des Appalaches. fructueuse passe d’ailleurs Un bon site pour s’offrir une par l’absence de pollution fondue chocolatée, à l’aide d’un lumineuse, un ciel dégagé et réchaud ! une lune timide. [massifdusud.com]

[facebook.com/AuroraQuebec]

RESPIRANTE

ADHÉRENTE


espaces 16 éveil du printemps par gary lawrence

Où fonder une famille au Québec?

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2

COURTOISIE CANOPÉE LIT

SEPAQ, MATHIEU CHARLAND

Recherche Antoine Stab et Frédérique Sauvée

4

MARIANNE CÔTÉ

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7

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COURTOISIE PARC DU MONT-CITADELLE

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PARC KIAMIKA

CAROLINE DOSTIE

COURTOISIE KAYAK CAFÉ

COURTOISIE CHIMO REFUGE

Vous caressez le rêve d’avoir des rejetons, mais l’idée de les concevoir dans votre 2 ½ de Brossard ou de Charlesbourg vous laisse mou ? Durcissez le ton envers vous-même et considérez cette liste de sites ­isolés, propices au rapprochement. en rut vers de nouvelles aventures !


SEPAQ / MAHIEU DUPUIS

9 EXPériences intimes [photo 1] Bien qu’ils ne soient pas appropriés pour un séjour en famille, les chalets EXP de la Sépaq sont taillés sur mesure pour en fonder une : le cadre est agréable, épuré, contemporain et relativement confortable, et les grandes surfaces vitrées permettent de se sentir un peu en nature tout en faisant la bête à deux dos. Au mont Mégantic, le chalet EXP est même doté d’un puits de lumière – ce qui permet d’avoir des étoiles plein les yeux, à défaut d’en avoir plein la tête, si votre partenaire a la migraine. [sepaq.com/pq/meg] Bulle, exhibe-moi [photo 2] Faites exulter l’exhibitionniste en vous et reproduisez-vous sous le regard hagard d’un chevreuil, d’une chouette ou d’un carcajou, dans les sphères translucides de Canopée-Lit ou du Village Windigo. Quelques mois plus tard, l’expression « être en balloune » n’aura jamais été aussi appropriée. Pour plus d’intimité lors d’une partie de jambes en l’air, Les Pieds sur terre dispose d’une nouvelle bulle dotée d’une moins grande surface translucide qui est aussi rattachée à une cabane en bois rond séparée – au cas où les choses tourneraient mal. canopee-lit.com / lewindigo.com / hebergementlespiedssurterre.com

On se pelote dans la roulotte [photo 4] Devenez le bossu de votre dame et minouchez votre manouche sans tourner les coins ronds, dans la roulotte gitane du Rond Coin, mignonne comme tout et

décorée avec goût. Grands Tziganes et « Gromanichels » s’abstenir, cependant : le lit est plutôt étroit et assez petit. Et se recroqueviller pour se reproduire, ça ne fait pas des enfants forts. [rondcoin.ca]

Mon condo au Canada [photo 6] Ce lit king qui descend du plafond formerait-il l’autel sur lequel se consomme Tout baigne à Carleton l’amour ? On peut le penser en le faisant Monter à bord d’une chaloupe. Pagayer descendre à mesure que tombent les sous la pleine lune avec sa tendre chemises. Quoi qu’il en soit, l’espace moitié jusqu’à sa yourte, érigée sur une contemporain de la Zoobox de Vertendre incite à la tendresse et aux prouesses, plateforme flottante, à quelques dans un cadre digne d’un encablures du rivage. Admirer condo sur le Plateau. En la voûte céleste depuis la prime, on a aménagé un terrasse. Pénétrer à l’inFaites exulter mini-parcours d’escatérieur. Se prélasser l’exhibitionniste en lade sur l’un des murs dans le grand lit, vous et reproduisez-vous intérieurs, pour pratimoelleux à souhait. Répéter les deux sous le regard hagard d’un quer son doigté et sa chevreuil, d’une chouette poigne, voire essayer dernières étapes à ou d’un carcajou. de nouvelles positions volonté. [aux4vents.ca] inédites. [vertendre.com] Yourtes becs plus ultra [photo 8] L’ancien centre de ski MontShak à couples Citadelle, devenu une mini-base de plein Ces luxueux lofts sur pilotis, aussi stylés air, compte plusieurs yourtes sur pilotis qu’épurés, se louent tout équipés avec et aménagées comme de petits condos, cuisine, douche et lit king. En terrasse, ils avec cuisinette (pour se préparer à comptent même un bain à remous avec passer à la casserole), télé à écran plat vue sur les boisés, pour faire monter la (pour visionner des DVD coquins), température intérieure et lubrifier les artidouche (pour des ablutions pré ou post- culations. Érigés droit en face de la forêt de ébats), foyer et grand lit confortable Sutton, non loin des pentes de ski, ces lofts (pour... enfin). [montcitadelle.com] sont tout indiqués pour inciter leurs occupants à se glisser jusque sous les draps. Un chalet au pays des cris [photo 9] Gare aux voisins cependant, car à moins L’érection de cette cabane rustique, dans d’être voyeur ou adepte d’échangisme, ils le parc national d’Aiguebelle, permet sont assez rapprochés. [kabinsutton.com] d’expérimenter la quintessence de la

À considérer BAS-SAINT-LAURENT Les microroulottes du Domaine Floravie, au Bic [domainefloravie.com] CANTONS-DE-L’EST Les pods d’Au diable vert, à Glen Sutton [audiablevert.com]

nuitée au fond des bois. Isolée à souhait (dans le bois, pas entre ses murs), elle permet de crier à gorge déployée tout l’amour qu’on éprouve pour l’autre – idéalement bien étendu devant un feu de foyer, sur une peau d’ours (non fournie). Attention tout de même pour ne pas réveiller ceux qui sont en hibernation dans un proche rayon. [sepaq.com/pq/aig]

Les Alvéok du parc régional Kiamika [photo 7] [reservoirkiamika.org]

Le wagon de berger de Kayak Café, au bord de la rivière Rouge [photo 5] [kayak-cafe.com]

 Où fonder une famille au Québec ?  Y’a de l’amour dans le plein air  Dis-moi oui !  De l’art de rester féminine dans les bois

Cubes rustiques ludiques Impossible de se faire mettre en boîte à l’intérieur des microcubes minimalistes de Repère boréal. Avec leur longue fenêtre verticale, partiellement ouverte sur le ciel, ainsi que leur lit moelleux, ils permettent de communier avec la nature et avec l’autre. Pour relaxer avant ou après, un sauna sec en forme de tonneau et un bain à remous sont à la disposition des occupants. La douche froide sous les épinettes n’est cependant pas recommandée avant les ébats, pour éviter toute forme de constriction musculaire – ou autre. [repereboreal.com] Pour un nichoir d’un soir Indubitablement taillés sur mesure pour accueillir de drôles de moineaux ou de doux tourtereaux, les nichoirs géants du parc nature Pointe-aux-Outardes sont construits avec des matériaux inspirés de ceux qu’utilisent les oiseaux pour aménager leur nid. Pas de boue ni de salive comme liant, mais de très grosses brindilles entrelacées en forme ovale. Ne reste plus qu’à déposer ses propres plumes (un sac de couchage double en duvet) et à apporter son huile de rein pour prendre son pied sans piaffer. [parcnature.com] e

également

LAURENTIDES Le Kübe de Chimo refuges [photo 3] [chimorefuges.com]

ÉVEIL DU PRINTEMPS

SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN Les yourtes d’Alfred le voisin d’Oscar, avec vue sur le Saguenay [alfredoscar.com]

UN PEU PARTOUT Les maisons dans les arbres de Cap-Jaseux [capjaseux.com], de Kabania [kabania.ca], du Village perché [vacances-petitchaletperche.com], des Refuges perchés [refugesperches.com] et des Toits du monde [lestoitesdumonde.ca].

MARS_2017_espaces.ca


espaces 18 éveil du printemps par antoine stab

Y’a de l’amour dans le plein air du canot? j’adore

et la rando ?

Après le travail, Internet est le deuxième endroit où trouver l’âme soeur. Notre journaliste, célibataire de son état, nous raconte ses expériences – aussi modestes que subjectives – sur les sites de rencontre. RencontreSportive.com En bon amateur de sport et de plein air, j’ai commencé mon périple numérique par la recherche de l’âme sœur sur RencontreSportive.com, un site québécois pur sucre d’érable, fondé il y a 15 ans. En l’utilisant, on me promettait d’accéder au « VRAI plus grand réseau d’adeptes de sports et plein air ». Vérification faite, environ 55 000 personnes y sont inscrites (soit 26 000 femmes et 28 000 hommes). Tout y est pour trouver la perle rare. Recherche par région, âge, taille, orientation sexuelle... mais surtout par sport pratiqué. Tous ceux-ci (environ une soixantaine) y sont représentés, des sports de glisse aux sports aquatiques en passant par les sports collectifs, la course, le vélo, la grimpe ou ceux qui permettent de s’envoyer en l’air, comme le kitesurf. Sur ce site, vous trouverez donc très certainement un ou une partenaire pour pratiquer votre activité favorite. De quoi impressionner votre aspirant par votre technique ou votre aisance ! Dans mon cas, j’ai fait tout l’inverse. J’ai accepté de tâter du slackline, cette sangle élastique aussi rebondissante qu’une trampoline, alors que j’ai un sens de l’équilibre plutôt précaire. Je ne sais pas si la stabilité sur corde raide a un quelconque pouvoir de séduction sur la gent féminine, mais vraisemblablement, mes exploits acrobatiques n’ont pas impressionné mon accompagnatrice du jour. Quoi qu’il en soit, entamer une relation sur une note tendue ne me plaisait guère. [ rencontresportive.com ] Tinder Une amie bien intentionnée m’a conseillé Tinder. Très longtemps, j’ai résisté. Tout cela m’apparaissait comme une immense foire à bestiaux numériques. Un soir, des collègues se sont emparées de mon téléphone et elles y ont créé mon profil, à mon insu. Véridique ! C’est le genre de chose qui arrive encore, même à notre époque de cellulaires déverrouillables par empreinte digitale.


J’ai donc commencé à « jouer à Tinder ». Au début, une photo apparaît sur l’écran. Un coup de pouce vers la droite pour aimer, un autre vers la gauche pour refuser. C’est aussi simple que ça. Faites votre choix, en espérant que les personnes qui vous plaisent fassent de même. Si c’est le cas, c’est un match, et une conversation peut s’entamer. Je dis bien « peut », car ce n’est pas toujours le cas. Certains oublient ou collectionnent les matchs comme d’autres les pièces de monnaie, les Pokémon ou les égoportraits au sommet d’une montagne. Toutes les conversations que j’ai eues sur Tinder ont été charmantes et distrayantes. On se prête au jeu des questions-réponses, au small talk sur le travail, de nos passions, nos activités sportives... le tout saupoudré de quelques blagues. Et c’est tout ! Dans mon cas, ça n’est jamais allé plus loin. Aucune rencontre dans la vraie vie. Plusieurs fois, c’est passé proche. J’avais ainsi prévu aller faire une randonnée avec une fille, au mont Saint-Hilaire. Tout s’annonçait bien, nous avions des intérêts communs pour le plein air, et son profil indiquait qu’elle était « fille des bois ». Nous étions faits pour nous entendre, ou du moins pour nous rencontrer ! La randonnée ne s’annonçait pas très intense, mais elle m’aurait permis de marcher et de discuter en même temps, sans craindre d’être (trop) essoufflé. Tout était planifié : le jour, l’heure, le point de rencontre. Une chance que celui-ci était en bas de chez moi, car la fille ne s’est jamais manifestée. Six mois plus tard, j’attends toujours son message pour me dire qu’elle aura du retard... Cela m’amène à trois conclusions : 1. Mon expérience avec Tinder est, à mon sens, symptomatique du plus gros problème de ce genre d’applications : la surabondance de profils rend l’utilisateur ultrasélectif ou l’utilisatrice ultrasélective, voire malpoli ou malpolie. Je te zappe aussi vite que je t’ai parlé ou rencontré – pour ceux qui y arrivent ! Après tout, on ne se connaît pas ! 2. Mesdemoiselles, ne l’oubliez jamais : sur Tinder, à moins de tomber sur un Don Juan ou un mâle alpha, c’est vous qui détenez le pouvoir ! 3. Il paraît que la vue au sommet du mont Saint-Hilaire vaut le coup. Quelqu’un peut-il m’envoyer une photo ?

ÉVEIL DU PRINTEMPS

 Où fonder une famille au Québec ?  Y’a de l’amour dans le plein air  Dis-moi oui !  De l’art de rester féminine dans les bois

la rando...

...je suis présentement en pleine rando #not

[ Application gratuite, téléchargeable sur Apple et Android : gotinder.com ]

Happn Happn repose sur le même principe que Tinder : tu me plais, j’aime ta photo, et vice versa. Petite subtilité : c’est une application géolocalisée. Les profils qui te sont proposés sont ceux que tu es amené à croiser dans la vie de tous les jours : dans la rue, au resto, dans une boutique (de plein air)... et donc possiblement sur un sentier en pleine forêt. L’arbre qui cache le grand amour... Ça, c’est pour la théorie. En pratique, c’est un peu plus compliqué. Parce que sur les sentiers, c’est rarement la foule (et c’est tant mieux), à moins de randonner sur l’Acropole des Draveurs lors de la fête du Travail (j’ai testé, je vous le déconseille). Vous me direz : il ne suffit parfois que d’une seule rencontre. Certes, et je n’ai peut-être pas poussé la recherche assez loin et longtemps, ou dans les zones à haute densité de pleinairistes. En vérité, la grande majorité des profils, je les ai croisés alors que j’étais confortablement installé dans mon sofa. Un genre de couchsurfing amoureux. J’ai aussi croisé certains d’entre eux en voiture, sur le pont Jacques-Cartier ou sur l’autoroute. Moi qui attendais que la nature m’offre plus qu’une balade en sentier, c’est raté. Le chemin de l’amour serait-il pavé d’asphalte ? [ Application gratuite téléchargeable sur Apple et Android : happn.com ]  e MARS_2017_espaces.ca


espaces 20 éveil du printemps Propos recueillis par l’équipe d’Espaces

dis-moi oui ! Parfois, l’aventure en plein air devient l’aventure d’une vie. Voici six histoires de demandes en mariage qui ont eu lieu sur terre, les pieds dans la neige ou les orteils dans le sable. Faire le grand saut

Les feux de l’amour

« Nous nous sommes littéralement envoyés en l’air, juste avant sa demande en mariage ! À l’époque, mon futur mari m’avait emmenée faire mon premier saut en parachute au-dessus de la magnifique île de South Padre, au Texas, où nous vivons. Il a sauté avec la bague dans sa poche, et il a fait sa demande sur la plage, juste au moment de l’atterrissage. Je n’aurais pu imaginer mieux! Le mariage s’est déroulé au même endroit, sous une douce brise du sud. Et tout de suite après la cérémonie, nous avons sorti nos voiles... » Marilys Lacroix Samson Copropriétaire d’une école de kitesurf, South Padre Island, Texas [prokitesouthpadre.com]

« Durant les vacances de Noël 2016, un client australien, Max, voulait demander sa petite amie Kacie en mariage, sous les aurores boréales. Comme ils ne séjournaient que trois nuitées au Boréale Lodge, tout le personnel était au courant de son projet. Malheureusement, les deux premières nuits, le ciel était nuageux. Le troisième soir, Max était très anxieux, mais il tentait de garder son sang-froid. Comme les autres soirs, nous avons secrètement placé une bouteille de champagne dans la cave à vin, et nous sommes allés nous coucher. Puis, les aurores boréales sont finalement apparues dans le ciel, et Max a pu faire sa demande… Cette histoire restera longtemps dans les annales du Lodge! » David Pharand, Chef guide chez Boréale Biking [borealebiking.ca] Carcross, Yukon

Ciel, mon mari ! « En janvier 2012, j’ai fait un premier voyage avec mon futur mari, Mario, lors d’une expédition vers le sommet de l’Alma Negra (6110 m), en Argentine. En cours de route, à 3500 m, nous avons alors échangé notre premier baiser. Deux ans plus tard, lors d’une expé sur l’Aconcagua (6982 m), une tempête nous a empêchés de gagner le sommet, la veille de l’ascension finale. Nous avons tout de même tenté notre chance dans la neige épaisse, mais avant de rebrousser chemin, à 6500 m, Mario m’a prise à part du groupe, alors que nous étions au milieu d’un décor féérique, entourés de plusieurs pics qui dépassaient les nuages. Il voulait faire sa demande au sommet, il avait acheté une bague avant notre départ et il avait rédigé un touchant discours. Mais la fatigue et l’émotion lui ont coupé la voix. Il m’a tendu la bague sans dire un mot. Il avait les yeux pleins d’eau. J’ai compris et j’ai dit oui au cœur de l’un des plus beaux paysages du monde! » France Lemire, Abitibi-Témiscamingue

PROKITESOUTHPADRE.COM

Slalom amoureux « Dan et moi sommes des passionnés de ski et de planche. L’an dernier, lors d’un week-end entre amis à Big White, il avait prévu faire sa demande sur un pic, mais il a dû changer ses plans à cause du brouillard. Il s’est arrêté sur le côté de la piste et a prétendu vouloir prendre une photo, puisque le ciel était dégagé. Il a tendu l’appareil photo à un de ses amis, tandis que j’attendais la pose. Il s’est alors mis à genoux et m’a tendu une boîte ouverte, avec une bague à l’intérieur. Une demande faite au milieu des montagnes, avec seulement quelques amis. Toute simple, mais parfaite ! » Charlotte Macquoy, Colombie-Britannique

D’appel en rappel « J’ai fait ma demande par téléphone satellite depuis le sommet du Tocllaraju, au Pérou, à 6034 m d’altitude. Avant de partir, j’avais dit au client que j’accompagnais que je passerais à l’acte si on réussissait le sommet. Un très bon moyen pour motiver quelqu’un dans des situations difficiles ! Je me suis par la suite marié dehors, en mars, au pied d’un site d’escalade de glace, souliers d’alpinisme aux pieds. Et c’est mon fils qui nous a apporté les alliances... en descendant en rappel! » Dominic Asselin Guide et fondateur d’Attitude Montagne [attitudemontagne.com] Courir après une fille « En mai 2014, mon copain et moi avons couru notre premier marathon, celui d’Ottawa. À la fin de la course, alors qu’il avait déjà terminé, il est revenu finir les 20 derniers mètres avec moi. Sur la ligne d’arrivée, je pleurais de fatigue. Il a commencé à me parler, s’est mis à genoux sur la ligne et m’a dit qu’il voulait passer le reste de sa vie avec moi. J’ai alors réalisé que nos familles et amis étaient présents... tout comme CBC et CTV, qui filmaient le tout ! » Sophie Bernard Lapointe, Longueuil


ÉVEIL DU PRINTEMPS

BENJAMIN COMBS, UNSPLASH

 Où fonder une famille au Québec ?   Y’a de l’amour dans le plein air  Dis-moi oui !  De l’art de rester féminine dans les bois

de l’art de rester féminine dans les bois Ne jamais négliger votre hygiène quotidienne, surtout après une journée de plein air salissante et transpirante. Adopter une routine personnelle avec nettoyage des dents, des aisselles et des parties intimes. 2. Utiliser un shampoing sec pour garder la tête fraîche. Il limite l’excès de sébum et donne une sensation de légèreté pour celles qui ne supportent pas de ne pas se laver les cheveux tous les jours. On peut en trouver sous forme d’aérosol dans toutes les pharmacies pour quelques dollars. 3. Garder des vêtements propres pour le jour du retour à la civilisation. Ils permettent de se sentir fraîche et présentable si on doit prendre les transports en commun avant de pouvoir se doucher. 4. S’il n’y a qu’un seul produit d’hygiène à apporter en expédition, c’est bien le dentifrice. Il permet de rafraîchir son haleine à tout moment de la journée et on peut aussi l’appliquer sur un bout de serviette au cas où on aurait oublié sa brosse à dents. 5. Dormir en tenue de sport (T-shirt et pantalon de jogging) plutôt qu’en pyjama à nounours. Prévoir une tenue à enfiler le soir venu, pour rester présentable si jamais on croise quelqu’un en allant aux toilettes en pleine nuit. 6. Privilégier les pantalons de randonnée amples en fibres naturelles (bambou ou laine de mérinos) pour éviter les infections bactériennes. Les leggings moulants en matières synthétiques ou en coton sont vivement déconseillés, car non respirants. 7. Délaisser les lingettes avec alcool qui tuent autant les bonnes que les mauvaises bactéries. Préférer une serviette ou une débarbouillette en fibre naturelle imbibée d’eau et de savon doux et biodégradable. 8. Laver ses sous-vêtements aussi souvent que nécessaire, en fonction de sa tolérance aux odeurs. 9. Bien se désaltérer en journée puis arrêter de boire après le souper pour éviter de devoir se soulager plusieurs fois pendant la nuit. 10. En période de règles, penser à utiliser une DivaCup, une coupe menstruelle en silicone qui évite d’utiliser des tampons ou serviettes hygiéniques. En plus d’être réutilisable, la DivaCup est légère, pas chère, plutôt facile à utiliser et elle peut être portée jusqu’à 12 h d’affilée. Mieux vaut toutefois s’exercer quelques fois avant de partir à l’aventure...

R

Que vous partiez en week-end rando au fond des bois avec votre nouvelle flamme ou bien en expé de plusieurs jours avec des compagnons célibataires et attirants, voici dix conseils pour garder votre féminité et votre toilette irréprochable en toutes circonstances ! [Par Frédérique Sauvée]

À lire en complément : le chapitre consacré à l’hygiène des femmes dans l’ouvrage Comment chier dans les bois de Kathleen Meyer (Édimontagne, Servoz, 2002).

1.

pourl af emmeact i ve14+

Spor t i vePl us Bouc her vi l l e

582,Ch,deTour ai ne 4506557007

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4881boul .desFor ges 81 98404227

Spor t i vePl us Laval Spor t i vePl us Québec Bout i queAt el i er St Cl et

1 962,boul .LeCor busi er 4509348791 31 86,Chemi nSt eFoy 41 861 48799 297,Ci t édesJ eunes 4504563530

www. spor t i vepl us. com MARS_2017_espaces.ca


espaces 22 tonik_entraînement par Xavier Bonacorsi

SHUTTERSTOCK

l’entraînement vu par la science

L’orgasme (masculin) nuit-il à la performance (sportive)? PETITS PRÉLIMINAIRES Désolé Mesdames, cet article ne s’intéresse qu’à l’orgasme du (véritable) sexe faible, celui dont on dit depuis des millénaires qu’il nuit à la performance sportive. Je vous encourage néanmoins à poursuivre la lecture : vous y trouverez des arguments à servir à votre homme lorsqu’il vous tournera le dos, prétextant qu’il doit garder ses forces pour une compétition importante le lendemain... Quant aux effets de l’orgasme féminin sur la performance sportive, la communauté scientifique s’est très peu penchée sur la question. Il faut croire que les femmes n’ont simplement jamais eu l’idée de mettre en cause cet aspect de leur intimité pour expliquer des contre-performances et ainsi se déresponsabiliser !

450 000

C’EST LE NOMBRE DE CONDOMS DISTRIBUÉS LORS DE JEUX OLYMPIQUES DE RIO, L’ÉTÉ DERNIER. SOIT UNE MOYENNE DE 42 CONDOMS PAR ATHLÈTE.

L’abstinence sexuelle avant la compétition est une pratique qui nous vient d’aussi loin que de la Grèce et la Rome antique. Les athlètes de l’époque étaient reconnus pour leur infaillible maîtrise de soi et leur grande discipline. On dit que certains allaient même jusqu’à se soumettre à l’infibulation masculine, une mutilation génitale visant à complètement

enrayer toute possibilité de rapports sexuels. Si on a aujourd’hui lâché du lest quant à cette rigueur spartiate, il n’en demeure pas moins que l’abstinence sexuelle est toujours considérée par plusieurs comme l’un des gages de l’optimisation de la performance sportive. Une conviction qui repose en partie sur le précepte que la frustration sexuelle

augmenterait l’agressivité, ce mode du comportement qui contribuerait grandement au désir de vaincre. Mais qu’en dit la science? Lorsque mis sous microscope, la performance de l’endurance aérobie et de la force musculaire, le rythme cardiaque et la pression arté-


sports ➜ ✓ niveaux➜ ✓

tous les sports débutant

initié

avancé

élite

dépenses caloriques (individu de 57 kg) (30 min) 240

Badminton (général)

135

Ski de fond

240

Canoë Kayak

150

Marche en raquettes

240

Marche (7,24 km/h)

150

Course d’orientation

270

Rafting

150

Course (8,37 km/h)

270

Danse (rapide, ballet, twist)

180

Jogging (dans la nature)

270

Escrime

180

Cyclisme (22,50 -25,60 km/h)

300

Randonnée

180

Saut à la corde

300

Ski alpin

180

Escalade (monter)

330

Natation (général)

180

Course (10,8 km/h)

330

Marche athlétique

195

Natation (crawl)

330

Patinage sur glace

210

Cyclisme (25,75 - 30,6 km/h)

360

240

Course (12 km/h)

375

240

Cyclisme (> 32,20 km/h)

495

O R IN

AJU STE M E

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Basketball Cyclisme (19 - 22,4 km/h)

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« Women weaken legs » Il n’y a pas que Mickey, l’entraîneur de Rocky Balboa, qui croit que « les femmes affaiblissent les jambes  ». Mohamed Ali, sans doute le plus célèbre des abstinents, disait se priver de sexe jusqu’à six semaines avant tout combat important. Bien qu’il n’y ait aucune évidence scientifique qui en corrobore la validité, on observe que plusieurs athlètes de sport de combat se soumettent à la

ETÉ

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Chez toi ou chez moi ? Si les opinions et les hypothèses abondent sur le sujet chez les athlètes et les entraîneurs, la science nous démontre qu’il s’agit davantage de dogmes (fondés sur des expériences personnelles ou de simples croyances transmises de génération en génération) qui sont aujourd’hui dépassés. Casey Stengel, le légendaire directeur général des Yankees de New York dans les années 50, résume bien le tout : « Ce n’est pas le sexe qui amoche nos gars, c’est le fait qu’ils passent leurs nuits à courir la galipote ! » Même les organisateurs des Jeux olympiques ont emboîté le pas : ils distribuent, depuis déjà plusieurs années, des montagnes de condoms durant les compétitions. À Rio, l’été dernier, on parlait de 450 000 petits sachets – soit une moyenne de 42 condoms par athlète –, pour 15 jours de « jeux » ! Si on est loin de l’ascétisme des sportifs du berceau de l’olympisme, cette effervescence sexuelle qui semble animer les coulisses des villages olympiques n’empêche pas les records d’être continuellement battus. Il faut seulement s’assurer de succomber aux plaisirs de l’amour tôt dans la soirée, pour ensuite aller passer une bonne nuit et bénéficier d’un sommeil véritablement réparateur... e

Escalade (en rappel)

L

Le mot clé ici est « lendemain ». Bien qu’en moyenne, la dépense énergétique lors de l’acte amoureux ne soit que d’environ 25 à 50 calories, soit l’équivalent de monter deux étages par les escaliers – on n’épuise donc pas ses réserves énergétiques à batifoler ! –, les études indiquent que l’homme s’étant départi de son fluide séminal a besoin d’une certaine période de repos et de régénération afin de se retrouver au sommet de sa forme physique. Certaines études parlent d’une période minimale de récupération de 2 heures, tandis que la plupart s’entendent sur des chiffres plus conservateurs, allant de 10 à 12 heures. Il est toutefois de mise de mentionner que plusieurs de ces études furent réalisées en laboratoire, généralement sur des ergocycles, tapis roulants ou exerciseurs. Certains argueront donc que ces environnements sont bien différents des réalités de compétition sur le terrain, ou des sports d’équipe ou de combat. On peut donc concéder qu’il subsiste ici une légère ambiguïté... sur laquelle les apôtres de l’abstinence s’accrochent comme à une bouée de sauvetage.

frustration sexuelle en pensant (entre autres) augmenter leur agressivité. En revanche, plusieurs autres athlètes (surtout de sport d’endurance) parlent des bienfaits que leur procure une vie sexuelle équilibrée, même la veille d’une épreuve importante. Sur le plan psychologique, ses effets relaxants contribueraient à diminuer le stress précompétition et à améliorer la concentration. Les observations scientifiques sont d’ailleurs formelles : la satisfaction sexuelle est directement liée à une meilleure qualité de vie, tandis qu’une abstinence prolongée augmente les risques de dépression.

121

LAIN

rielle, ainsi que les niveaux de certaines composantes biochimiques (testostérone, cortisol, glucose...) ne présentent aucune différence significative à la suite d’un orgasme. La conclusion scientifique est donc claire : étreindre sa conjointe jusqu’aux vertiges de l’extase ultime n’aurait aucun effet négatif sur la performance athlétique le lendemain.

Relation sexuelle

TRÔL

E HYDROFU

GE

BR

www.wigwam.com

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espaces 24 entrevue par antoine stab

d u m a i s

COUREUSE D’EXCEPTION

LIZ BARNEY (4)

h é l è n e


SHUTTERSTOCK

A

venturière, coureuse en sentier, athlète d’endurance, coach, massothérapeute, conférencière. C’est peu dire que la vie d’Hélène Dumais, Québécoise de 36 ans expatriée à Washington, tourne autour du sport et du dépassement de soi. En 2016, elle a atteint les sommets en devenant la première femme à traverser les monts Ko’olau à Hawaï par ses crêtes. Comment définiriez-vous votre pratique de l’aventure ? Je porte plusieurs casquettes. En 2014, je me suis fait connaître en accomplissant 26 courses à obstacles au Canada, aux États-Unis et en France, et en montant 18 fois sur le podium. Dès lors, on m’a associée à ce sport, mais je fais plus que ça : de la course en sentier et des courses d’endurance en pleine autonomie, qui s’apparentent à de petites expéditions. Au fond de mon cœur, je sens que je suis une aventurière et je ne ferais que ça si je pouvais, mais c’est très complexe et cela prend beaucoup de temps et de ressources.

Quel type de sport vous correspond le plus ? Les événements d’ultradistance en pleine autonomie. Je viens d’en terminer un en Angleterre, la Spine Race (268 miles, environ 430 km). Cela requiert des capacités athlétiques, mais aussi mentales et logistiques, de même que certaines aptitudes, comme savoir s’orienter. Car même si un parcours existe, il n’est pas marqué sur le terrain. On doit se diriger avec un GPS, une carte et une boussole. Vous dites avoir été peu sportive durant votre enfance. Quel a été le déclic? J’ai commencé à courir à 23 ans. Aupa­ ravant, j’étais plus artiste que sportive, même si j’étais tout de même physiquement active. Je faisais du chant, de la danse, du théâtre... J’aimais aussi le plein air et

la randonnée, notamment sur le GR 20 pouvoir en parler si ça peut en inspirer (200 km en Corse) et le GR 10 (870 km d’autres, montrer aux femmes qu’elles dans les Pyrénées, en France). La piqûre sont capables de réaliser quelque chose est venue grâce à mon copain de l’époque, de plus grand qu’elles. Les gens sont faciun joueur de soccer semi-­professionnel. lement pris dans des blocages psycholoIl m’a incitée à venir courir sur le mont giques. Historiquement, on pensait qu’une Royal. Je l’ai suivi dans les petits sentiers, femme avait besoin de l’aide physique et ça m’a plu. De fil en aiguille, je me d’un homme. Aujourd’hui, les choses suis inscrite à un 10 km, et je évoluent. J’apporte ma contril’ai gagné ! Cela a nourri bution. Je suis quelqu’un mon envie de contide très ordinaire, mais J’ai commencé à courir nuer. J’ai augmenté capable d’accomplir ce à 23 ans. Aupa­ravant, j’étais genre de choses ! les distances, tout en plus artiste que sportive, réalisant de bonnes performances. même si j’étais tout de même Les courses d’endurance durent plusieurs jours. physiquement active. Comment gérez-vous la Vous avez réalisé toutes fatigue ? sortes de défis. Quel est celui qui vous rend le plus fière ? C’est toute une logistique! C’est difficile, car c’est toujours Manquer de sommeil s’appale dernier qui reste en mémoire. J’en ai rente à un état d’ébriété. Au-delà de 48 à quand même plusieurs qui me viennent à 72 heures d’éveil, les gens ont besoin de l’esprit, à commencer par mon expédition dormir, sinon leur système disjoncte. Il ne à Hawaï. Ce n’était pas une course orga- faut pas non plus demeurer endormi trop nisée, et il a fallu monter le projet de toutes longtemps, sinon on ne repart plus. Il faut pièces : un an de travail avec deux parte- donc faire des mini-siestes de 30 minutes naires. Ce fut tout un défi aussi sur place. à 1 heure. Il faut aussi de l’entraînement, J’ai une nouvelle fois repoussé mes limites non pas pour devenir meilleur, mais pour en parcourant des crêtes de falaises de s’habituer à ce qu’on va expérimenter, aux plus de 400 mètres de haut... alors que j’ai sensations qu’on va ressentir. le vertige ! Il a fallu gérer la météo, avec des orages qui rendaient l’escalade impossible. Comment s’y prépare-t-on? Au début du projet, je pensais franchir les C’est surtout un mode de vie. Tu dois 80 mètres du parcours en 10 heures ; ça constamment entraîner ton système à m’a pris 6 jours et demi ! Mais j’ai telle- endurer physiologiquement et mécament aimé l’expérience que j’ai le goût niquement ce stress. Donc, ça en prend de récidiver; cette fois-ci, en 4 jours et en tous les jours! J’ai un permis de conduire, solitaire. Je suis aussi fière d’avoir réalisé mais je suis toujours en train de courir, la Survival Run, au Nicaragua (80 km, soit 10 heures par semaine en moyenne. 24 h dans la jungle d’une île volcanique). Je fais aussi de l’entraînement musculaire Aucune femme ne l’avait terminée aupa- de 2 à 3 fois par semaine. Mais tout autour, ravant en 4 ans d’existence. j’utilise mes pieds pour me déplacer, pour aller et revenir au gym, pour faire Vous avez réalisé beaucoup de premières fémimon épicerie avec mon sac à dos... La vie nines. Est-ce une fierté supplémentaire ? est un terrain de jeu et j’essaie d’utiliser Je l’utilise plus pour les médias, mais chaque possibilité pour la tourner à mon personnellement, je m’en fous ! J’aime avantage.

“ ”

Quel plaisir trouvez-vous dans ces longues épreuves ? C’est instinctif. J’aime l’aspect très primaire de la course : utiliser uniquement son corps pour se déplacer. Je suis autonome pour trouver mon chemin. J’aime bouger, voyager, explorer, ainsi que la vitesse du mouvement. Certains peuvent dire que ce que je fais est extrême; je ne trouve pas. Pour moi, ce qui est extrême, c’est de passer 12 heures devant un ordinateur pour résoudre un problème.  e

CV en bref 2008 Ultimate XC Val-David, 13 km. 1re place. 2010 Ultimate XC Mont-Tremblant, 58 km. 3e place. 2014 Participation à 26 courses à obstacles avec 18 podiums, dont 4 premières places. En nomination comme « Meilleure athlète féminine en course à obstacles 2014 » par le magazine Mud Run Guide. 2015 Première femme à compléter la Cross Florida Individual Time Trial, une course de 400 km en autonomie complète. 2016 Première et seule femme à terminer la Survival Run Nicaragua. 2017 Spine Race, 430 km en totale autonomie. Palmarès complet sur helenedumaisathlete.com Suivez-la aussi sur Facebook facebook.com/helenedumais.athlete.adventurer

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espaces 26 tout beau tout neuf par xavier bonacorsi

Thermarest Couette double en duvet Vela HD et drap coupleur Depuis quelques années, les sacs de couchage doubles gagnent en popularité. En plus de profiter de la chaleur de son colocataire nocturne, on dispose ainsi de plus d’espace intérieur tout en diminuant le volume et le poids à transporter. C’est le cas de la couette double Vela HD, de Thermarest, qui est bourrée de duvet hydrophobe 650 et qui est dotée d’un pourtour élastique au pied. Son périmètre est pourvu d’un rabat pour conserver la chaleur, mais aussi d’attaches conçues pour s’arrimer aux œillets du drap coupleur Synergy, ou de tout autre drap-housse (« drap contour ») de Thermarest. On peut aussi relier les œillets d’attache inclus directement aux matelas de sol ou à un drap-housse ordinaire. Selon le fabricant, la cote de confort de la Vela HD est de 7 °C pour les femmes et 2 °C pour les hommes. Nos essais (couple homme-femme) confirment un confort parfait à 5 °C. La nuit sous la tente propose maintenant de nombreuses et nouvelles possibilités! | Couette double en duvet Vela HD (330 $) ; Drap coupleur Synergy (50 $) | thermarest.com dormir collé-collé

Salewa Ultra Train GTX Conçue en partenariat avec Michelin, la semelle de ces superbes chaussures de course en sentiers les rend tout à fait originales. Aussi adaptées à la randonnée, elles comportent des crampons dont le design a été inspiré de celui des pneus de vélo de montagne. Le matériau hyper absorbant des semelles procure un grand confort, une forte adhérence (même sur les surfaces mouillées) et une impressionnante stabilité sur les sentiers irréguliers. Avec en plus une membrane Gore-Tex, une construction solide et un faible poids (335 g), les Ultra Train GTX sont un excellent choix pour la randonnée rapide et la course en montagne. Et on les apprécie encore plus sur des sentiers qui présentent des passages techniques. | 199 $ (femme et homme) | salewa.com

Des trail-runners chaussés en Michelin

Réparer et (re)zipper!

Fix N’Zip Curseurs de rechange Les fermetures-éclair sont des composantes-clé de (presque) toutes les pièces d’équipement de plein air. On en trouve partout : vêtements, tentes, sacs à dos, sacs de couchage... Il est donc inévitable qu’un jour ou l’autre, on soit confronté à un problème de « glissement ». C’est ici qu’interviennent les curseurs de rechange Fix N Zip, de vrais petits bijoux très faciles à installer, qui s’adaptent aux différents types de dents des glissières et qui sont offerts en trois formats. Un ou deux Fix N’Zip dans sa trousse de secours peut littéralement sauver la mise lors de sorties en plein air : si on peut survivre à une poche de veste qui ne ferme plus, il n’en va pas de même d’une porte de tente dans une forêt infestée de moustiques, ou d’un sac de couchage en plein hiver... qui doivent toujours être 100 % fonctionnels. | Prix variés en fonction des grandeurs et quantités | fixnzip.com


Dôme diffuseur pour lampe frontale

Petzl PETZL Noctilight Petzl, le grand spécialiste des lampes frontales, vient de lancer le Noctilight. Cet étui de protection avec dôme de diffusion permet de transformer toute lampe frontale (compatible) en lanterne, et il en résulte une lumière diffuse agréable. On peut poser le Noctilight à plat sur une table, le fixer à sa ceinture ou le suspendre au plafond de sa tente grâce au cordon intégré. Enfin, une ouverture dans le dôme laisse le bouton de contrôle toujours accessible. Bref, voilà un accessoire parfait pour éclairer uniformément l’ensemble d’un espace restreint. | 26 $ | petzl.com

Fourre-tout imperméable et impeccable

Chaussettes garanties à vie

Darn Tough Socks chaussettes de sport De nos jours, les chaussettes pour le sport et les activités de plein air sont très sophistiquées et d’une grande qualité. Alors qu’est-ce que les Darn Tough offrent de plus que les autres modèles ? Fabriquées aux États-Unis, elles comportent une garantie à vie inconditionnelle, qui précise que : « si vos chaussettes ne sont pas les plus confortables, les plus durables et les mieux ajustées que vous ayez jamais possédées, retournez-les-nous et nous vous en enverrons une nouvelle paire, sans aucune condition. » Tout un argument de vente ! Il suffit de télécharger le formulaire en ligne et de retourner les chaussettes pour en recevoir de nouvelles. Et elles sont aussi très confortables ! Course (22 $) ; Ski (30 $) ; Randonnée (30 $) | darntough.com

Mountain Hardwear Scrambler RT 35 Outdry La simplicité et la légèreté font de ce sac à rabat déroulable (roll-top) un choix tout indiqué pour les sorties d’une journée, lorsque la pluie est au programme. Fabriqué avec une membrane Outdry, le compartiment principal du Scrambler RT est entièrement imperméable. On y trouve les poches latérales habituelles, des attaches pour piolets ou bâtons, des pochettes à la ceinture, une large pochette avant extensible et une autre à l’arrière pour glisser un sac d’hydratation, les deux avec drain pour bien évacuer l’eau. Il comporte de plus une suspension HardWave, pour s’adapter à toutes les morphologies, et un « panneau à vagues » qui optimise la ventilation. Qui a dit que minimalisme et efficacité étaient incompatibles ? | 170 $ | mountainhardwear.ca MARS_2017_espaces.ca


espaces 28 guide d’achat par antoine stab

mais tout d’abord... Qu’est-ce qu’un Gravel bike ? Aussi appelé gravel road, c’est un vélo avec lequel on peut rouler autant sur la route asphaltée que sur les chemins plus cahoteux, comme ceux en criblure de pierre, en terre battue ou en gravelle – d’où le nom. À première vue, il ressemble à un vélo de route, mais il est équipé de pneus plus larges (jusqu’à 45 mm) et sa géométrie diffère. La distance entre les deux roues (empattement) est plus courte, ce qui donne une conduite vive et sportive. Avec une colonne de direction plus haute, on a une position plus relevée, plus confortable, et on profite davantage du paysage. Le cadre est généralement en aluminium ou en carbone.

13 gravel

Qu’est-ce qu’un Cyclocross ? Conçu pour la course (généralement des circuits), ce vélo est taillé sur mesure pour la performance et il est facilement manœuvrable à basse vitesse, pour passer des virages très serrés. Même si certains manufacturiers mélangent les termes, un cyclocross compte des différences très marquées par rapport au gravel bike : un empattement plus long pour plus de stabilité, un jeu de direction très bas qui ajoute de la vivacité dans la conduite, et une position très courbée et agressive.

bikes

Qu’est-ce qu’un Vélo de cyclotourisme ou d’aventure ?

Avec l’état souvent pathétique des routes québécoises, l’achat d’un gravel bike s’avère de plus en plus indiqué dans la Belle Province. Plusieurs acheteurs de boutiques nous livrent leurs suggestions 2017 pour ces vélos « couteaux suisses », performants aussi bien sur l’asphalte que sur les sentiers de gravelle.

COLIN MEAGHER, DEVINCI

qui tiennent la route

Fait pour voyager et rouler sur des longues distances, ce vélo dispose d’une géométrie très allongée, la plus longue de toutes les catégories de bécanes. Il demeure ainsi très stable, même s’il croule sous des sacoches bien remplies, déposées sur les porte-bagages avant et arrière. Sa colonne de direction est très haute pour procurer un maximum de confort, éliminer les tensions du corps et donner beaucoup de visibilité aux cyclistes voyageurs. Le cadre est souvent en acier, bien que certains modèles soient en aluminium, mais ils ne sont jamais en carbone, qui est trop fragile pour ce type d’usage et difficile à réparer en cas de bris. La mécanique est simplifiée pour faciliter les éventuelles réparations. Attention : les fabricants ont parfois des façons toutes personnelles de nommer et de catégoriser leurs produits. Il est donc important d’analyser la géométrie en fonction de ses besoins et de sa façon de rouler.


lacordee.com

les choix de... David Tringle

acheteur senior de vélos pour La Cordée (montréal)

Salsa Warbird Carbon Rival

3900 $

monté en SRAM Rival 22

salsacycles.com

« Salsa est une entreprise enracinée dans l’aventure, qui développe des gravel bikes depuis le premier jour. Le Warbird Carbon Rival a été spécialement développé pour la course, très populaire aux États-Unis : de longues distances (160 km), des virages pas très serrés et une chaussée souvent de piètre qualité. / La position se rapproche de celle d’un vélo de route, mais avec un empattement plus long, pour favoriser la stabilité. / Détail intéressant : son guidon comporte une angulation vers l’extérieur. C’est très bien pensé et ça donne plus de confort. / C’est un vélo haut de gamme, pour les initiés, mais il n’y a aucune contre-indication pour se le procurer comme premier vélo de route. »

Kona Rove ST

1500 $

1900 $ monté en SRAM Rival 1, plateau 11 vitesses

les choix de...

Yannick Guimond

velolashop.com

momentumvelo.com

« Ce vélo ne fait pas tout à fait partie des gravel bikes, et il n’a d’ailleurs pas été développé comme tel. C’est davantage un vélo de cyclotourisme léger, ou un cyclocross utilitaire. Mais quand on compare sa géométrie avec celle d’autres marques, il peut avoir sa place : celle-ci est adaptée aux longues randonnées, et son guidon est plus large sur le dessus. Ce n’est pas le meilleur choix pour la course, mais c’est tout à fait envisageable pour du vélo de loisir. On peut d’ailleurs facilement y intégrer des sacoches, et son cadre en acier le rend enfin facilement réparable. »

propriétaire de Momentum Solutions Vélo (Montréal)

monté en SRAM X7 marinbikes.com

1300 $

monté en Shimano Claris

specialized.com

konaworld.com

le choix de...

Joël Chiasson

copropriétaire de la boutique Centre du vélo La Shop (Gatineau)

1280 $ (Spark 4)

monté en Shimano Claris

opusbike.com

Marin Gestalt II

Specialized Diverge A1

Opus Spark

« Marin est basée en Californie, là ou s’est développée l’essence même du gravel road. Le Gestalt II est, de loin, l’un des vélos les plus abordables de sa catégorie ! Un vélo en aluminium très travaillé, avec un très bon empattement court, joueur, facile à diriger. À cela, on peut ajouter légèreté, confort et une très bonne homogénéité des matériaux. »

« Je le recommande aux nouveaux cyclistes, ceux qui veulent découvrir sereinement le vélo de route ou qui rouleront entre 500 et 2000 km par an. La fourche en carbone offre un bon confort, alors que sa géométrie, qui rappelle celle des vélos d’aventure, met en confiance. Il fait preuve d’une bonne maniabilité, et le tube supérieur, plus haut, permet de disposer d’une meilleure vue périphérique. »

« La série Spark se décline en quatre modèles, mais avec les mêmes caractéristiques : un cadre en aluminium, une géométrie similaire et une fourche en carbone. Fait pour l’aventure, le Spark est aussi avant-gardiste, car il adopte un standard que l’on retrouve habituellement sur les vélos de montagne : les axes de roue qui traversent la fourche sont vissés directement dans le cadre et assurent un meilleur contrôle et une meilleure rigidité de l’ensemble. Avec le Spark 1 (2100 $), on a toutefois quelque chose de plus léger, de plus raffiné, avec des passages de vitesse plus faciles. » MARS_2017_espaces.ca


lessardbicycles.com

espaces 30 guide d’achat

les choix de...

François Gariépy

copropriétaire de Lessard Bicycles (Québec)

Scott Addict CX 20 « Très appréciée comme marque dans le milieu de la course, Scott produit des vélos aussi efficaces sur la route qu’en sentier et en cyclocross. L’Addict CX est totalement consacré à la course. Le prix est assez conséquent : on est ici dans le haut de gamme avancé. Cela peut jouer en sa défaveur, mais il n’en demeure pas moins un très bon vélo, fait surtout pour la grimpe : très léger, avec un empattement plus court, une géométrie plus compressée que celle d’un vélo de route, pour une meilleure maniabilité à faible vitesse. En plus, visuellement, il attire l’attention ! » 4900 $

monté en Shimano Ultegra

scott-sports.com

Garneau Garibaldi G2  « Un vélo qui revient pour une deuxième année, plus léger de 600 g, avec un prix abaissé de 100 $. C’est un vélo de type « lone wolf » (loup solitaire), pour des cyclistes qui veulent rouler, seuls, pas en peloton, sans avoir l’envie de garder une vitesse élevée et constante. / Le Garibaldi a la géométrie d’un vélo de route, mais avec des pneus plus larges, ce qui le rend plus lourd, plus maniable et avec une meilleure assise. / Avec Dream Factory (dreamfactory.louisgarneau.com), on peut aussi personnaliser son vélo, en choisissant par exemple la couleur de la peinture. Moi, j’ai fait ajouter l’image de la mascotte du groupe Iron Maiden sur le mien ! »

1650 $

monté en Shimano Tiagra 4700

garneau.com

lafbike.com

les choix de...

Martin Alarie-Lessard

conseiller à la boutique Laferté Bicycles (Trois-Rivières)

Norco Search Carbon « Je qualifierais ce vélo de passif-agressif : compact, rigide, nerveux, mais très confortable. Son jeu de direction est plus court que celui de ses concurrents, tandis que l’angle de fourche, plus ferme, donne une position sportive, légèrement sur le dessus de la roue avant. / La conduite est toutefois très agréable, surtout pour les cyclistes qui auraient une appréhension des vélos de route. Avec ses pneus cramponnés, ce Norco sera performant sur toutes les surfaces, autant l’asphalte que les petits ou gros graviers. » 3500 $ (Shimano 105) / 4800 $ Shimano Ultegra

norco.com

felt V85 « Un beau modèle, et un très bon rapport qualité/prix. Sa position très relevée, quasiment avec un dos droit, rappelle celle des vélos de cyclotourisme, grâce à un empattement et un tube supérieur plus longs. Son guidon hors du commun, très large, permet une assise très confortable. Et on n’y éprouve pas le sentiment de nervosité que l’on retrouve habituellement sur un vélo de route. En fait, le V85 est la réponse aux cyclistes qui tenaient mordicus à avoir un vélo de cyclocross, mais qui se retrouvaient avec une machine trop agressive. Il est davantage conçu pour un public néophyte, celui qui ne sait pas qu’il a besoin d’un vélo de route et qui recherche un minimum de confort. »

1800 $

monté en Shimano 150

feltbicycles.com


PHOTO | CHARLES-DAVID ROBITAILLE

LAROUTELIBRE La série Hatchet 2017 Le Hatchet fait preuve de légèreté en montée et de rapidité en descente, ne fait qu’une bouchée des singletracks techniques, et a du cœur — et des poumons — à revendre! Qu’attendez-vous? Laissez-vous tenter par la route libre! devinci.com/laroutelibre


espaces 32 guide d’achat

primeauvelo.com

les choix de...

Bruno Cipelletti

conseiller vélo chez Primeau Vélo (Brossard et Laval)

Giant Liv Invite CoMax 2017 « La collection Liv est conçue pour les femmes, avec un équivalent masculin, les Anyroad. Dans les deux cas, ce sont des vélos qui tiennent toutes leurs promesses : ils sont très bons, polyvalents et forment un excellent rapport qualité/prix, surtout pour un vélo en carbone. Leur vélocité est très bonne et on peut rouler de longues heures, le plaisir étant décuplé grâce au confort du carbone. La position est agréable, très stable, et les 10 vitesses du dérailleur Tiagra offrent beaucoup de possibilités pour attaquer tous les terrains. Il deviendra aussi un très bon vélo de route si on change les pneus. » 1850 $

monté en Shimano Tiagra

giant-bicycles.com

Trek Domane SLR7 Disque « C’est un gravel bike de très haute performance, une vraie bête de course ! Il est épatant sur les routes du Québec, pour de longues sorties de plusieurs heures. Sa construction est faite pour performer et résister aux célèbres pavés de l’épreuve cycliste Paris-Roubaix, en France. Le confort est maximal grâce à plusieurs innovations brevetées qui permettent une grande absorption des chocs. Son confort est inégalé, sans aucune perte d’efficacité dans le pédalage. Évidemment, ce n’est pas un vélo pour le grand public, mais plutôt pour les coureurs de gravel qui veulent aller vite. »

8500 $

monté en Shimano Ultegra

trekbikes.com

cyclesstonge.com

les choix de...

Alex Prescott

gérant de la boutique Cycles St-Onge (Granby)

Devinci Hatchet « Le Hatchet est un vélo très réactif, avec une conduite très sportive. Sa colonne de direction assez longue permet une position confortable, sans nuire à la performance sur asphalte. Il constitue un choix d’autant plus intéressant que Devinci est un manufacturier québécois, et qu’on n’a donc pas à supporter l’actuel taux de change du dollar américain, désavantageux pour nous. Le Hatchet est offert en plusieurs déclinaisons, avec cadre en aluminium ou en carbone. » 1400 $ (modèle S, avec cadre en aluminium, fourche en carbone et Shimano Sora 3000

devinci.com

Cervélo C3 « Un vélo haut de gamme de conception canadienne, très performant, monté avec le système électronique de changement de vitesse Di2 de Shimano. Je le considère comme un vélo polyvalent, un deux-en-un : il forme à la fois un très bon gravel bike et un vélo de route tout aussi efficace, si on change les pneus. Les axes sont surdimensionnés et vissés au lieu d’être dotés de déclenches rapides conventionnelles, ce qui entraîne plus de rigidité en torsion. »

5950 $

monté en Shimano Di2

cervelo.com


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Cette offre se termine le 1er octobre 2017


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espaces 34 tonik_nutrition par Evelyne Deblock, M. Sc., Dt.P., nutritionniste du sport

LES BOISSONS SPORTIVES

EN AS-TU VRAIMENT BESOIN ? MÉLANGE MAISON À choisir entre une boisson commerciale ou naturelle, on n’hésite pas et on se prépare un MÉLANGE MAISON BOISSON ÉNERGÉTIQUE NATURELLE Pour 1 portion (500 ml) 15 ml (1 c. à soupe) de sirop d’érable 250 ml (1 tasse) d’eau de coco 250 ml (1 tasse) d’eau froide 1 ml (¼ c. à thé) de sel Information nutritionnelle par portion de 500 ml (2 tasses) : 95 kcal / 26 g de glucides / 640 mg de sodium / 415 mg de potassium.

Tout comme c’est le cas pour les autres suppléments de nutrition sportive, les boissons énergisantes sont de plus en plus nombreuses et variées sur le marché. Au-delà de leurs couleurs attirantes et des publicités d’athlètes populaires qui en consomment, savez-vous seulement ce qu’elles contiennent ? Et surtout, sont-elles bien nécessaires ? Qu’est-ce qu’une boisson énergétique? C’est une boisson spécialement conçue pour fournir de l’énergie sous forme de sucres et remplacer les minéraux (sodium, potassium, etc.) évacués par la sueur, tout en assurant une bonne réhydratation lorsque l’effort perdure pendant plus d’une heure. Que devrait contenir une boisson énergétique? Afin de répondre aux besoins pour lesquels elle a été conçue, elle devrait idéalement fournir environ 30 g de sucre par

bouteille de 500 ml (4 à 8 % de glucides), ce qui correspond à ce dont le corps a besoin en glucides lors d’un exercice de plus d’une heure. Un apport moindre de glucides pourrait ne pas suffire lors d’une longue sortie, tandis qu’un surplus pourrait quant à lui causer des troubles digestifs. Les minéraux sont aussi utiles lors d’un effort important. Le sodium favorise l’absorption et la rétention des liquides, en plus d’améliorer la saveur de la boisson. Au moins 300 mg de sodium par heure d’effort seraient nécessaires,

et on recommande plus de 300 mg de potassium pour remplacer la quantité perdue dans la sueur. Certains minéraux, tels que le magnésium et le zinc, peuvent aussi être utiles, tout comme les vitamines du groupe B et les antioxydants, mais ces valeurs sont rarement indiquées sur l’étiquette des produits. Cela dit, une faible osmolalité (concentration en particules par kilogramme de liquide) favoriserait une meilleure absorption des nutriments. L’osmolalité des boissons commerciales varie entre 157 et 690 mmol/kg, mais devrait idéalement être inférieure à l’osmolalité du sang, soit moins de 300 mmol/kg. Ainsi, il n’est pas toujours souhaitable que l’on trouve une grande quantité d’ingrédients dans une boisson énergétique.


Trois produits : trois besoins « Je sue beaucoup à l’entraînement. »

« Je souffre souvent de troubles digestifs lors de l’entraînement. »

« Je vais faire une épreuve d’ultraendurance. »

Boisson suggérée

Garneau® – Breuvage de performance LG1

Skratch Labs® – Exercise Hydration Mix

Pro Circuit® – X1

Valeur nutritive

100 kcal, 25 g de glucides, dont 23 g de sucre, 700 mg de sodium, 100 mg de potassium, 330 % de la VQ en vitamine C, 20 % de la VQ en calcium, 51 % de la VQ en magnésium.

80 kcal, 21 g de glucides, dont 20 g de sucre, 360 mg de sodium et 40 mg de potassium, 10 % de la VQ en magnésium.

170 kcal, 43 g de glucides, dont 15 g de sucre, 290 mg de sodium, 95 mg de potassium et 50 mg de magnésium.

Ingrédients

Fructose, dextrose, maltodextrine, mélange d’électrolytes (citrate de sodium, citrate de potassium, citrate de magnésium, ascorbate de calcium), acide citrique, acide ascorbique (vitamine C), arômes et colorants naturels.

Sucre de canne, dextrose, citrate de sodium, acide citrique, jus de citron, jus de lime, citrate de magnésium (magnésium), citrate de calcium (calcium), citrate de potassium (potassium), acide ascorbique (vitamine C).

Maltodextrine, fructose, dextrose, arôme naturel et artificiel, chlorure de sodium, citrate de potassium, acide malique, acide ascorbique.

La boisson LG1 serait idéale pour faire le plein d’électrolytes et pour fournir de l’énergie rapidement lors d’entraînements intenses, ou lors de températures chaudes et humides, car elle contient beaucoup de sodium, de vitamine C et de magnésium.

Les boissons Skratch Labs® sont uniquement composées d’ingrédients naturels, sans glucides fermentescibles risquant de favoriser des gaz et des ballonnements, et de suffisamment de sel pour bien absorber les nutriments nécessaires à la performance. Toutefois, pour combler les besoins en glucides, il faudra prendre au moins 1 ½ mesure.

La boisson X1 de Pro Circuit contient un mélange de glucides simples et complexes, ce qui permet d’avoir une source d’énergie rapide, constante et de longue durée, idéale pour de longues sorties de plus de deux heures. De plus, les électrolytes sont en quantité suffisante pour réduire les risques de crampes et de fatigue musculaire.

garneau.com

skratchlabs.com

procircuit.ca

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Boisson énergétique ≠ boisson santé Qu’on se le dise : une boisson énergétique n’est rien de moins que du bonbon liquide. La consommation régulière de ces boissons en dehors d’une activité sportive est associée à des risques plus élevés d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de caries dentaires. L’Organisation mondiale de la santé recommande de ne pas consommer plus de 10 % de l’apport énergétique quotidien sous forme de sucres libres, soit tous les sucres ajoutés dans les aliments par les manufacturiers ou par nous-mêmes, dans nos recettes. Ces 10 % équivalent à environ 50 g par jour, soit 12 cuillerées à thé de sucre. Une bouteille de 500 ml de boisson énergétique en contient déjà l’équivalent de 7 cuillerées à thé, soit environ 30 g de sucre. De plus,

le pH de ces boissons est d’environ 3 à 4, un niveau d’acidité suffisant pour favoriser l’érosion des dents. Enfin, certains colorants artificiels contenus dans ces boissons sont associés à des risques de cancer, de réaction allergique ou d’hyperactivité. En résumé, qu’est-ce qu’on boit à l’entraînement? Le but premier d’une boisson énergétique est d’hydrater le corps et de fournir l’énergie nécessaire pour performer longtemps. On n’a donc pas besoin de ces boissons en dehors d’une activité physique ni lorsqu’on bouge moins d’une heure. Pour s’hydrater, rien de mieux que de l’eau. Sans sucre. Sans additifs. Sans colorant. Sans rien ! e

SI LE CÔTÉ PRATIQUE PREND LE DESSUS, ALORS ON CHOISIT UNE BOISSON COMMERCIALE QUI FOURNIRA, POUR UN BIDON DE 500 ML :  @

30 g de glucides 300 mg de sodium @ 300 mg de potassium @ magnésium (un peu), vitamine C, vitamine E, zinc et/ou vitamines du groupe B @

Les références Mettler S. et coll., Osmolality and pH of Sport and Other Drinks Available in Switzerland, Schweizerische Zeitschrift für « Sportmedizin und Sporttraumatologie », 54 (3), 92–95, 2006. Thomas DT, Erdman KA, Burke LM. Position of Dietitians of Canada, the Academy of Nutrition and Dietetics and the American College of Sports Medicine (ACSM): Nutrition and Athletic Performance, J Acad Nutr Diet. 2016 Mar; 116(3): 501-28.

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espaces 36 Témoignage par Pascal Girard, canoteur d’eau vive converti

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Pourquoi je me suis réconcilié avec Rafteur Le Québec est une terre promise de rivières, et les pagayeurs comme moi sont plus que choyés d’avoir accès à autant de diversité. Il n’est donc pas étonnant que la communauté québécoise d’adeptes d’eau vive soit bien présente et bien vivante.


N LE CÉISTE PRATIQUE LE C1 (SOLO) OU LE C2 (DUO) DANS UN KAYAK OU UNE EMBARCATION QUI LUI RESSEMBLE. IL S’Y AGENOUILLE ET UTILISE UNE PAGAIE SIMPLE, COMME EN CANOT.

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UN TROU EST UN ROULEAU PROFOND PROVOQUÉ PAR UNE DÉNIVELLATION SOUDAINE DU LIT DE LA RIVIÈRE.

ous pourrions comparer cette communauté à une famille de trois frères : Canoteur, Kayakiste et Céiste. À première vue, celle-ci ressemble à toute famille normalement constituée, où prévalent la taquinerie et une saine rivalité entre ses membres. Le grand frère Canoteur préfère ainsi ne pas trop suivre son petit frère Kayakiste. Il le juge trop téméraire et trop occupé à se faire rincer les sinus dans d’énormes trous, préférant le pick-up au Subaru. De son côté, Kayakiste juge que son frère Canoteur occupe le quart de son temps à nager et à vider son embarcation plutôt qu’à peaufiner sa sacro-sainte technique. Céiste, qui porte la jupette, manie la pagaie simple et est en constante génuflexion dans les entrailles d’un C1, ne sachant trop sur quel pied danser. En fait, il ne danse pas vraiment puisqu’il passe son temps à se plaindre de douleurs aux genoux. Mais en bon frère du milieu, il demeure le médiateur, parcourant autant les rivières avec l’aîné qu’avec le benjamin. Malgré ces différences entre frangins, le respect règne au sein de cette famille, grâce à l’amour commun et inconditionnel que tous vouent aux rivières. Il n’est donc pas rare de retrouver tout ce beau monde lors des réunions de famille, communément appelées festivals d’eau vive, en train de partager quelques vagues à surf ainsi qu’une bière... ou trois. Mais cette grande famille compte un quatrième frère, qu’on oublie trop souvent. Plus gros, plus lent, un peu balourd, il fréquente généralement des gens qui connaissent peu les rivières d’eau vive. C’est le pauvre Rafteur, souvent snobé par ses trois frères. Je le confesse : je suis le premier à me rendre coupable de cette même condescendance. Pourtant, c’est Rafteur qui m’a introduit à l’eau vive, alors que j’avais 13 ans, lors d’une sortie sur la rivière Rouge. Cette entrée en matière dans le monde des rapides m’a transformé et 30 ans plus tard, je sillonne toujours les rivières. Mon histoire n’est pas unique : nombreux sont ceux qui ont eu la piqûre des rivières grâce à Rafteur. Malgré cela, celui-ci demeure toujours le mouton noir de la famille. Mais pourquoi donc, me direz-vous ? Après discussion avec quelques confrères de la Guilde des pagayeurs, voici déjà trois raisons.

– Ce n’est pas mon genre, mais je Premièrement, nous comparons souvent Rafteur à un animateur de tout-in- respecte ton choix. clus : c’est lui qui passe son temps à divertir – Pas certain que j’ai envie d’exposer des vacanciers qui hurlent à chaque vague mes enfants à ce truc-là... et qui sont convaincus d’avoir été recyclés Pauvre Rafteur, toujours victime de dans un trou pendant plus d’une minute. préjugés. Car telles furent les réactions de Deuxièmement, nous estimons que mes amis canoteurs d’eau vive à la suite manœuvrer une grosse balloune dans un de mon achat. Comprenez-moi bien : je suis toujours labyrinthe de roches et de vagues n’est pas très gracieux et ne nécessite que peu de follement épris de mon canot. D’ailleurs, technique. Comme si Rafteur empruntait je considère qu’il n’existe pas d’embarcation plus sexy qu’un canot d’eau vive. En un parcours de motocross en minibus. Enfin, la majorité d’entre nous ne revanche, j’aime beaucoup tous les avanconnaît pas grand-chose à l’univers gon­ tages des rafts. flable de Rafteur... Entre autres choses, le succès d’une Mais depuis peu, j’ai changé d’avis et descente en raft dépend bien plus du je me suis réconcilié avec lui. capitaine que des matelots, et grâce à cette Après 25 jours de descente en famille hiérarchie, le raft ne s’est pas mérité le sur le fleuve Colorado, dans le Grand surnom de « bateau du divorce », comme c’est le cas du canot. Canyon, mes préjugés sont En outre, à bord d’une tombés (à l’eau). J’ai rapitelle embarcation, il dement découvert que n’est pas nécessaire le raft n’était pas une de se préoccuper grosse embarcation Si le raft est plus lent dans de l’habileté de fade et idiote. Au les rapides, grimper chaque ses partenaires, contraire, elle est vague et vivre chaque remous comme c’est le cas excitante, drôleau même moment, ensemble, dans un tandem. ment confortable est exhilarant. Un raft équipé de et constitue une solides pagayeurs formidable façon devient un 4 X 4 doté d’explorer. d’un turbo. Au surplus, il Chaque jour, cette île est facile de remonter à son flottante nous permettait en bord si on se fait éjecter, surtout dans effet de nous lever à notre guise pour aller choisir une collation à l’arrière, nous un raft autovideur. Peut-être que je me fais vieux, peutcoucher pour nous reposer ou nous tenir debout pour admirer le décor ambiant. être que c’est dû à mon statut de père, D’être libres, quoi ! Tel Tom Sawyer sur le mais ça m’est tout à fait égal : on s’amuse Mississippi, nous progressions en nous bigrement en famille. Et je peux même laissant porter par le courant, sur de faire découvrir certaines des plus belles longues sections de plat. Une sensation et sections d’eau vive à des amis qui ne un agrément que je n’avais jamais vécus pagaient pas. en rivière. J’ai ainsi été ravi de voir mon amie Si le raft est plus lent dans les rapides, Carole, une pagayeuse aguerrie, adhérer grimper chaque vague et vivre chaque à la même idée et initier ses amis lors du remous au même moment, ensemble, festival d’eau vive de la Haute-Gatineau, est exhilarant. Une belle ligne réussie dans son tout nouveau raft. dans les rapides majeurs se termine par Rafteur n’est pas le vilain petit canard d’énormes sourires et de solides claques de la famille, mais plutôt un missiondans les mains. Nous n’étions pas qu’une naire qui apporte la bonne nouvelle famille, mais une équipe bien soudée, et le des rivières à plusieurs non-pagayeurs. raft nous unissait davantage. Éventuellement, ces derniers auront eux Cette aventure sur le fleuve Colorado aussi la piqûre et ils partageront cette joie a été pour moi un moment de réconci- à leur tour... Ça ne peut être que bon pour liation avec Rafteur et depuis, je désire la sauvegarde de nos rivières. passer plus de temps avec lui. Je me suis Alors ce printemps, n’oubliez surtout donc procuré un AIRE 130E. pas de saluer bien bas votre frère Rafteur, – Tu me niaises ? si vous le croisez au détour d’un rapide : – Tu te fais vieux ? il mérite bien plus que des railleries.  e

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espaces 38 récit par Nuka De Jocas-McCrae

Sans domicile fixe sur un canot mobile Quelques mois après leur retour, l’équipe du Défi Go Fetch nous relate cert­ains ­ des moments les plus marquants de son expédition en kayak. Premier volet d’une série palpitante de récits sur l’eau.

ur l’eau, on parle de tout et de rien ; un genre de remue-méninges en continu. Souvent, ce sont les questions des curieux que l’on rencontre sur notre chemin qui génèrent notre blabla quotidien. En bien ou en mal, les questions concernent souvent l’apparence. Évidemment, l’apparence : trois longs kayaks blancs, autant de gars puants et rougis par le soleil, deux tentes déployées et abîmées par le temps, par les vents. De la bouffe à l’odeur alléchante sur notre petit brûleur de camping; des gars qui ne sont vraisemblablement pas des gens de la place. L’image que l’on projette de nousmêmes est souvent celle de trois clochards en mission. Nous avons peu d’argent. Nous nous sommes départis de toute chose superflue, et nos kayaks sont nos baluchons.

DÉFI GO FETCH

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pouliche –, Bill prit la décision de quitter sa petite grâce et profiter du cadeau que lui avait fait un voisin : un vieux canot en aluminium. Direction : plein sud. Cette décision fut son salut. Déjà, après deux mois de progression en canot, il avait cessé de prendre une grande partie des médicaments qu’on lui prescrivait. Il ne lui en restait presque plus au moment où nous l’avons quitté. De toute manière, il n’en avait plus du tout envie. Il se proclamait sans-abri ; difficile de le contredire. Après plus d’un an de kayak et à près Quelques années plus tôt, Bill avait de 1000 km de notre destination finale, perdu sa mère, la seule femme, famille et l’image de Bill me revenait souvent à amie dans sa vie. L’année suivante, il perdit l’esprit. Un personnage coloré avec sa fameuse mascotte, Twilight Sparkle, de sa maison et tous ses biens après son émission fétiche. un incendie. Et dans les jours Notre attention aussi était qui suivirent, il réalisa centrée, en bien ou en mal, une fois pour toutes que sur l’apparence. Bill posséles soixante années Tant qu’à être un sansqu’il avait passées à abri, je vais aller quelque dait de l’équipement bien plus précaire que le nôtre, regarder la télévision, part où son portefeuille ne conteà rester cloîtré chez il fait chaud ! nait que 65 $ et il avait vécu lui, sans expériences et plus de drames ces dernières sans éducation, à collecannées qu’il s’en trouve dans un tionner des maladies chroépisode de Game of Thrones. niques comme des étampes et à être un « mama’s boy » – comme il le disait Mais nous partagions quelque chose lui-même – constituaient la seule vie qu’il en commun : nous vivions tous sous la même nuit étoilée, à l’aventure. avait vécue. À cette différence près que notre Du moins, jusque là. Sans télévision à sa disposition pour mission était de vivre, et celle de Bill, de regarder son émission favorite – Ma petite survivre.  e

Nous dormons sous un pont, sur une rampe de bateau, ou encore dans un parc. Dans la ville ou la campagne, un peu toujours à la merci des gens. Une invitation sous un toit et un bon repas chaud sont des cadeaux du ciel... C’était durant une progression de nuit, sous les étoiles de la Caroline du Sud, que notre propre personnification du clochard s’est vue interrompue. Entre le point A et le point B, nous avons fait la connaissance de Bill, un bonhomme de 65 ans seul dans son canot. Bill avait quitté la Virginie quelques mois plus tôt à bord de son vaisseau, avec l’intention de rejoindre la Floride. En fait, ce qui le préoccupait, c’était de rejoindre un endroit chaud avant le début de l’hiver. « Tant qu’à être un sans-abri, je vais aller quelque part où il fait chaud ! » nous avait-il expliqué.

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la vitrine des partenaires ALTITUDE SPORTS | T-shirts Ether et Ensa (60 $) Fruits d’une première collaboration entre Arc’teryx et Altitude Sports, les T-shirts Ether (pour hommes) et Ensa (pour femmes) rendent les amateurs de course nocturne plus visibles, grâce à leurs détails réfléchissants. Fabriqués en polyester Helius™ durable et léger, ils évacuent l’humidité efficacement et procurent un confort optimal lors d’activités intenses. Tous deux sont offerts en exclusivité et en édition limitée chez Altitude Sports. altitude-sports.com

DEVINCI | Hatchet Carbon 105 (3499 $) Avec son look épuré et son poids plume, le Hatchet fait preuve de légèreté en montée, de rapidité en descente, et ne fait qu’une bouchée des singletracks techniques, en plus d’avoir du cœur — et des poumons — à revendre. Un vélo de performance synonyme de vitesse, de stabilité et de maniabilité, aussi à l’aise sur le bitume que sur le gravier. devinci.com/laroutelibre

HELLY HANSEN | Veste Odin 9 Worlds (500 $) Née de l’expérience et de l’expertise des professionnels de la montagne, cette veste est la plus performante conçue par Helly Hansen à ce jour. Imperméable, respirante et coupevent, elle assure une protection et un confort sans faille, quelles que soient les conditions météorologiques. Et elle ne demande qu’à être portée dans les coins les plus reculés de la planète ! hellyhansen.ca

LA SPORTIVA | La Sportiva Bushido (155 $) Neutre et stable, la chaussure de course en sentiers Bushido est dotée d’une semelle très agressive, particulièrement performante sur les terrains techniques. Et avec son dénivelé de 6 mm, elle protège qui la porte en tout temps. Elle est offerte en versions pour hommes ou pour femmes. sportiva.com MARS_2017_espaces.ca


espaces 40 flots d’idées par mylène paquette

OÙ SONT LES FEMMES (AVENTURIÈRES)?

On me présente souvent comme étant « la première femme » d’Amérique du Nord à avoir traversé l’Atlantique Nord à la rame. Merci pour les présentations, mais permettez-moi de corriger l’énoncé.

MYLÈNE PAQUETTE

est navigatrice, communicatrice, animatrice... et plein d’autres choses. En 2013, elle est devenue la première aventurière des Amériques à traverser l’Atlantique Nord, à la rame et en solitaire.

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u risque de décevoir certains messieurs, je suis la première « personne des Amériques » à avoir réalisé cette aventure, et ce, tous sexes confondus ! C’est d’autant plus révélateur que le bassin que les Amériques couvrent est beaucoup plus vaste que celui de l’Amérique du Nord, et qu’en tenant compte de cette différence, mais aussi en considérant les nombreux essais qui n’ont pas porté leurs fruits, je passe donc devant beaucoup plus de gens que ça pourrait déranger. Je ressens constamment le besoin de corriger ces présentations erronées à mon sujet, non pas parce que j’ai besoin de vanter mes prouesses, mais parce que je sens que j’en ai le devoir. Au nom de toutes les femmes qui n’ont pas de tribune pour parler haut et fort, je mentionne l’erreur pour dire que

je suis passée devant les hommes, et qu’avant d’être une femme, je suis d’abord une personne, au même titre que bon nombre de femmes qui sont tout autant des pionnières et qui sont peut-être oubliées dans leurs milieux respectifs. Je sens aussi que j’ai le devoir de corriger la mention au nom des trois hommes originaires du même continent que le mien, qui ont laissé leur vie sur l’océan en tentant de le traverser de la même façon que je l’ai fait. Même si le grand public ne connaît pas leur histoire et le destin tragique qui les attendait, j’aime à penser que ces hommes, qui m’ont précédée par leurs tentatives, ont sûrement rêvé tout aussi fort à cette victoire, et qu’en utilisant le mot « personnes », nous sommes du même clan. Mais pourquoi donc donner tant d’importance à mon genre ? Est-ce si rare de voir une femme partir à l’aventure ? En interrogeant Google pour connaître les aventurières du Québec, j’entre les termes « femme », « aventure » et « Québec » et... j’atterris sur des sites d’hôtesses et de libertinage ! Bon... en peaufinant mon vocabulaire, je déniche enfin plusieurs sources de fierté québécoise au féminin : l’alpiniste Sylvie Fréchette, la skieuse Mélanie Bernier, la cinéaste d’aventure Caroline Côté, sans oublier MarieAndrée Fortin, qui se trouve encore dans le Nord sur ses skis de fond. En faisant la même recherche au masculin, je me bute cette fois-ci à un obstacle imprévisible : une multitude d’articles sur Arthur L’aventurier, ce héros des gamins de 5 à 8 ans... La comparaison est digne de mention : chez les femmes aventurières, on me propose du libertinage ; chez les hommes, des contes d’aventures merveilleuses pour enfants. Heureusement, après ce petit détour, j’ai aisément trouvé nos célèbres Fred Dion, Normand Piché, Gabriel Filippi et autres Sébastien Lapierre. Loin d’être scientifiques, mes recherches démontrent

tout de même que, là où certains soutiennent qu’il y a autant de femmes que d’hommes qui vouent leur vie à l’aventure, force est de constater que leur couverture médiatique est moindre, à tout le moins. Une réalité qui semble aussi le lot du sport professionnel : la couverture de la Ligue nationale de hockey féminine est quasi inexistante, et il n’y avait que trop peu de spectateurs dans les gradins, lors de la dernière Coupe du monde de soccer féminin. Le travail des femmes serait-il moins spectaculaire ? Je n’en crois rien. Heureusement, certains hommes contribuent à changer les mentalités. Aux Jeux olympiques de Rio, lorsqu’un reporter de la BBC a demandé au joueur de tennis Andy Murray comment il se sentait par rapport au fait d’être la « première personne » à avoir gagné deux médailles d’or olympiques au tennis, l’athlète a rappelé que « Venus et Serena [Williams] en ont gagné au moins quatre chacune »... Cette anecdote justifie une fois de plus l’existence de la Journée internationale de la femme, le 8 mars de chaque année, pour que jamais nous ne puissions oublier les femmes qui marquent le monde par leur détermination. Après tout, si les gens mettent encore autant l’accent sur mon genre, c’est peut-être parce qu’il y a moins d’aventurières que d’aventuriers, certes, mais aussi parce que nous avons besoin de plus de modèles féminins qui repoussent les limites de l’impossible, peu importe le créneau, peu importe la mission... Sans doute ma traversée vient-elle donner de l’espoir aux femmes qui fournissent tant d’efforts au quotidien. Et mettre l’accent sur mon genre vient peut-être réveiller le monde de possibilités qui se cache au fond de toute femme prête à se faire raconter mon histoire... Chères lectrices, le monde est à vous !  e


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espaces 41 reportage par guillaume roy

De l’avenir des

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Ces dernières années, on a vu apparaître une offre de plus en plus luxueuse, confortable et sécuritaire dans les parcs nationaux du Québec. Mais que reste-t-il aux aventuriers en quête d’autonomie, habitués de sortir des sentiers battus ? Tour d’horizon, ici et ailleurs.

SÉPAQ / JEAN-FRANÇOIS BERGERON

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parcs nationaux

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espaces 42 reportage

Plus d’autonomie qu’on le pense dans les parcs Contrairement à ce qu’on est porté à croire, il est possible de vivre bien des aventures autonomes dans les parcs de la Sépaq et ailleurs. Même si certains parc nationaux semblent fermés l’hiver (Hautes-Gorges, Plaisance, Lac-Témiscouata, Pointe-Taillon, Opémican...) parce qu’ils n’offrent alors pas de services, ils demeurent ouverts à l’année, et leurs sentiers sont accessibles... pourvu qu’on paie la tarification d’accès exigée. Du reste, il est peut-être interdit de faire du camping sauvage en dehors des emplacements déterminés dans les réserves fauniques, mais il est possible de s’y adonner simplement en en faisant la demande auprès de la direction, qui émettra un droit d’accès si le lieu choisi est adéquat. Cette pratique, méconnue du public, est surtout utilisée par les scouts ou par l’armée ; or, elle peut faire le bonheur des aventuriers en quête d’autonomie. Par ailleurs, en dehors du réseau de la Sépaq, toute une gamme d’entreprises offrent des séjours avec différents degrés d’autonomie au Québec. Les parcs régionaux, qui prennent de l’ampleur dans le paysage québécois, font partie du lot. Par exemple, on peut faire de la randonnée ou camper gratuitement — à certains endroits, du moins — dans le parc régional des Appalaches (ChaudièreAppalaches), ou faire une descente de canot-camping gratuite dans le parc régional des GrandesRivières (Lac-Saint-Jean). Il y a aussi moyen d’explorer des secteurs de ski hors piste dans le parc régional Val David–Val Morin. Enfin, près des centres urbains, l’accès au territoire et les activités autonomes sont certes plus restreints. Mais quelques heures de route suffisent pour accéder aux terres de la Couronne...où l’aventure n’a pas de limites.

T

arifs trop élevés, sentiers suraménagés, manque de choix pour circuler et camper en autonomie : Elisabeth Koch déserte les sentiers québécois, et plus particulièrement ceux de la Sépaq, depuis quelques années. À l’instar de plusieurs mordus du plein air, cette Autrichienne d’origine préfère s’adonner à la randonnée ou au ski hors piste au sud de la frontière, dans les Adirondacks, les White Mountains et les Green Mountains, où on lui offre plus de liberté à moindre coût. « La Sépaq vise une clientèle plus aisée, avec des produits comme les tentes Huttopia ou l’Auberge de montagne des Chics-Chocs », constate la jeune femme qui vit dans la région de Québec. Elle cite en exemple le sentier naturel menant à l’Acropole des Draveurs, dans le parc national des Hautes-Gorges-de-laRivière-Malbaie, transformé en un large sentier en criblure de pierre. Une décision prise pour accueillir plus de visiteurs qui désirent marcher côte à côte ou les familles avec poussettes, explique-t-on à la Sépaq. « On surprotège, on met des barrières pour ne pas tomber et on dénature ainsi le paysage, renchérit Elisabeth Koch. On semble oublier que l’accessibilité pour tous rend l’environnement moins intéressant pour ceux qui veulent explorer les parcs en autonomie. »

Julie Vachon-Joanette, une autre passionnée qui consomme du plein air presque toutes les fins de semaine, trouve elle aussi difficilement son compte dans les parcs québécois. « Je ne crois plus faire partie de la clientèle ciblée par la Sépaq, car il est très difficile de circuler en autonomie. En plus, il faut payer le gros prix pour tous les services », dit la jeune femme, qui habite près du parc national d’Oka. Elle doit ainsi débourser près de 30 $ pour y faire du ski de fond, étant donné qu’il faut payer le stationnement (7,83 $), l’accès au parc (8,50 $) et l’accès aux sentiers (14,57 $). Une somme démesurée pour 35 km de sentiers, estime cette dernière. Il faut dire que le tarif d’entrée a plus que doublé, et ce, en quelques années seulement, passant de 3,50 $ à 8,50 $. Plusieurs

se demandent si cette augmentation sert à financer les hébergements de luxe, l’aménagement excessif de sentiers ou encore les coûteux centres d’interprétation. Tarifs élevés : un mal nécessaire ? L’augmentation du tarif d’entrée est-elle la meilleure stratégie pour faciliter l’accès au territoire ? « Peut-être pas, mais elle a été développée pour qu’on puisse se payer un réseau intéressant, répond John MacKay, p.-d. g. de la Sépaq. Ça nous permet de promouvoir de manière active la conservation et les activités de découverte de la nature. » Pendant que les prix augmentaient, la fréquentation s’est mise à chuter – si bien que de 2010-2011 à 2014-2015, le nombre de jours de visite est passé de 6,4

QUI SONT LES RANDONNEURS QUÉBÉCOIS ?

Âge moyen : 47 ans 48 % font de la randonnée 5 fois et moins par année 24 % en font 10 fois ou plus 40 % des adultes ont fait de la randonnée au cours des 12 derniers mois 66 % marchent moins de 2 heures La majorité parcourt entre 2 et 5 km Dépense principale : l’équipement et les vêtements

à 5,8 millions dans le réseau de la Sépaq, soit une baisse de 9,4 %. Pour renouveler la clientèle qui se fait vieillissante, la Sépaq a ajusté le tir en 2015 en lançant sa stratégie famille. Celle-ci permet aux jeunes de moins de 18 ans d’avoir accès gratuitement aux sentiers et à plusieurs activités. Résultat : de 2014-2015 à 20152016, l’achalandage a crû de 8 % dans le réseau et de 18 % dans les parcs, alors que plusieurs prédisaient l’hécatombe.

« Les gens réalisent qu’on offre une valeur ajoutée et qu’ils en ont pour leur argent, ajoute John MacKay. Nous avons un très beau réseau qui se compare avantageusement au réseau canadien. » Mais pour gérer ces 27 parcs nationaux (dont un parc marin) et 15 réserves fauniques, la Sépaq doit s’autofinancer : dans son budget annuel de 114 millions de dollars, à peine 18,6 millions pro­viennent du gouvernement. Il faut donc aller chercher des revenus auprès des utilisateurs – du moins, jusqu’à ce que le gouvernement en décide autrement. « Le but de la Sépaq n’est pas de faire de l’argent : il y a plein de produits qui ne sont pas rentables, mais on doit compenser ailleurs », explique le p.-d. g. Faute de rentabilité, certains ser­vices peuvent disparaître. En 2005, la destruction d’un refuge en bordure du parc national de la Gaspésie, au sommet du


L’Acropole des draveurs

mont Logan, avait soulevé la colère des adeptes de ski hors piste. Ce refuge, offert en location par la Sépaq, était en fait propriété de la Ligue navale du Canada (succursale Cap-Chat) et se trouvait sur un terrain appartenant à Radio-Canada, dans une enclave du parc. En raison du piètre état de l’endroit au début des années 2000, personne n’avait voulu assumer les coûts de rénovation, et il a été détruit... À l’époque, la grogne avait été exacerbée par la décision de la Sépaq d’investir dans l’Auberge de montagne des Chics-Chocs, un établissement rustico-chic où il en coûte près de 300 $ par nuit par personne, l’hiver (et 245 $ l’été). Combien de refuges auraient pu être construits avec cet argent ? Ce virage luxueux est-il rentable  ? «  Pas encore, répond John MacKay. À l’auberge, la fréquentation augmente, mais les coûts d’exploitation sont énormes. Nous n’avons pas encore atteint un niveau de rentabilité », admet l’homme, qui souhaite remédier à la situation. Pour ce gestionnaire en poste depuis environ un an, la stratégie d’investissement dans les infrastructures « de luxe » tire à sa fin. Il note tout de même que les gens aiment le confort et les voyages en VR. Pour suivre la tendance, 132 sites de

camping rustiques ont été convertis en sites comprenant deux services, dans les parcs nationaux, en 2014 et en 2015. Après la tendance « de luxe », on note maintenant une tendance forte vers la randonnée à la dure, qu’on sent venir des États-Unis, note John MacKay. C’est pourquoi la Sépaq investira 14,6 millions de dollars dans sa stratégie nature et aventure, et 14,8 millions pour la stratégie hivernale, au cours des quatre prochaines années. Pendant ce temps, dans les autres provinces… Pour prolonger la saison de camping et attirer de nouveaux visiteurs, Parcs Ontario a également pris le virage du plein air « de luxe » en offrant davantage de tentes clés en main et de chalets aménagés. Les prix sont aussi plus élevés qu’au Québec, car il faut débourser entre 11,25 $ et 20 $ (incluant le stationnement) pour accéder aux parcs provinciaux, et au minimum 36,50 $ pour un terrain de camping. En Nouvelle-Écosse, il n’y a aucun tarif d’entrée dans les parcs, et la location d’un terrain de camping sauvage coûte seulement 20  $. Au NouveauBrunswick, le tarif d’entrée varie de 0 à 13 $, et on trouve une très belle offre de

ANTOINE STAB

La peur du risque Et si la notion du risque avait changé ? C’est ce que croit Yan Goyette, guide d’aventure basé au Saguenay. « Notre société semble être de plus en plus intolérante au risque, peu importe les probabilités. Du coup, les parcs et les pourvoyeurs de services suivent ce mouvement », dit-il. Les symptômes d’une société allergique au risque se transmettent même dans certaines cours d’école, où il est interdit de grimper sur une butte de neige par crainte d’accident, s’indigne Pierre Gaudreault, directeur général d’Aventure Écotourisme Québec (AEQ). « La peur du risque empêche parfois l’épanouissement d’une société », estime ce dernier. Pourquoi tout le monde est-il aussi craintif ? Parce que personne n’est à l’abri d’une poursuite. Et avec le nombre de demêlés judiciaires qui s’accumulent, le droit prend plus de place et les entreprises deviennent plus frileuses, soutient Patrice Deslauriers, professeur de droit spécialisé en responsabilité civile à l’Université de Montréal. En 2003, une poursuite qui a fait école a été intentée contre la Sépaq : un visiteur a reçu une roche sur la tête lors d’une randonnée dans le parc national de l’ÎleBonaventure-et-du-Rocher-Percé. Résultat ? La société d’État a dû débourser 400 000 $ au plaignant, car le juge a estimé que ce dernier avait été mal renseigné au sujet des risques encourus dans le parc. Depuis cette décision, le sentier est fermé au public. La responsabilité civile pose aussi problème lorsque vient le temps d’offrir des activités autoguidées, dit John MacKay. Et c’est pourquoi on ne trouve pas de via ferrata offerte en autonomie au Québec, alors que cette pratique est fréquente en Europe. En outre, contrairement au reste du Canada, les entreprises québécoises n’ont pas le droit de limiter leur responsabilité, même si elles font signer un formulaire d’acceptation des risques, précise Patrice Deslauriers. Pour offrir des activités plus risquées, l’AEQ a donc mis sur pied un programme de gestion des risques qui permet aux producteurs d’accéder à des primes d’assurance à un prix raisonnable. Comment ? En assurant un suivi professionnel des programmes de sécurité de tous ses membres, explique Pierre Gaudreault. refuges modestes. Aucune de ces deux provinces n’a mis au point une offre de glamping (camping de luxe). Les chiens en laisse sont aussi les bienvenus dans tous les parcs provinciaux, sauf au Québec, où la Sépaq vient tout juste de mettre sur pied, l’été dernier, un projet-pilote dans trois parcs nationaux. Regard vers l’avenir Lui-même adepte de séjours en autonomie à ses heures, le p.-d. g. de la Sépaq garde d’excellents souvenirs des périples qu’il a faits sur les rivières du Québec. Il souhaite maintenant améliorer le réseau de canot-camping. Avec plus de 80 % de la population qui vit dans les villes, John MacKay désire aussi s’impliquer auprès des jeunes défavorisés, qui n’ont jamais eu l’occasion d’aller jouer dans la nature. Pour leur ouvrir de nouveaux horizons,

il a instauré un partenariat entre la Sépaq et l’Office municipal d’habitation de Québec. Fin juillet, on a ainsi fait découvrir le parc national de la Jacques-Cartier à 50 jeunes démunis. Au programme : descente en mini-rafting ou en rabaska, randonnée pédestre et pique-nique. « Toutes des activités qui graveront des souvenirs indélébiles chez les jeunes urbains, habitués à passer la majeure partie de leur temps à l’intérieur », lance l’homme, qui souhaite que ce projet-pilote fasse des petits partout au Québec. « On veut que les Québécois connectent avec la nature pour bâtir une meilleure société », ajoute-t-il. Dans leur cas, l’encadrement était nécessaire pour apprécier pleinement leur journée hors de leur zone de confort. Au final, l’aventure semble avant tout être un état d’esprit, accessible à ceux qui ont l’audace de partir. Reste à trouver la destination qui convient.   e MARS_2017_espaces.ca


espaces 44 destination par Xavier Bonacorsi et Mélanie Gagné

L’Islande en mode critique (dans tous les sens du terme) Depuis quelques années, l’Islande atteint des sommets de popularité touristique inégalés – avec raison, vu la splendeur des lieux. Mais les hordes de visiteurs qui envahissent l’île ne sont pas sans entraîner des conséquences fâcheuses, ont constaté notre journaliste et sa conjointe, après un séjour de trois semaines en autonomie.


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XAVIER BONACORSI

n 2010, l’éruption du volcan Eyjafjallajökull, qui a paralysé le trafic aérien européen durant des semaines, a littéralement mis à l’avant-plan médiatique ce petit pays de glace et de feu. Une fois les cendres retombées, les grands manitous de la promotion touristique islandaise ont su tirer profit de cette visibilité pour promouvoir les splendides attraits de leur pays, alors encore méconnus du grand public. Depuis, l’achalandage en Islande ne cesse de croître d’année en année : de 500 000 qu’il était en 2010, le nombre de visiteurs a frisé les 1,3 million en 2015... alors que le pays ne compte que 330 000 habitants. Si l’idée de visiter l’Islande nous titillait depuis un certain temps, la profusion d’images et de récits de voyage des dernières années nous a convaincus qu’il était temps d’y aller avant qu’il ne soit trop tard. Le vélo a d’abord été envisagé : l’idée de pédaler 1440 km présentait un certain charme. Mais après avoir consulté les statistiques météorologiques, nous nous sommes dit que contre le vent et sous la pluie, mieux valait marcher que mouliner! En juillet dernier, c’est donc avec nos sacs à dos remplis à ras bord de victuailles lyophilisées, de combustible et de tout le nécessaire pour affronter une météo imprévisible et des écarts de températures pouvant aller de -5 °C la nuit à 25 °C le jour que nous avons traversé l’Islande du nord au sud. Pas moins de 300 kilomètres à pied, en autonomie, le tout en 18 jours et en trois segments. Afin de voir et de vivre divers paysages et types de terrain, d’éviter quelques rivières infranchissables et de nous ravitailler, nous avons choisi un itinéraire découpé en trois segments. Le transport par autocar, très efficace, nous a facilement permis de passer de l’un à l’autre. 1- Ásbyrgi - Dettifoss - Reykjahlíð (Mývatn) Les trois premiers jours, nous avons longé le canyon Jökulsárgljúfur et la rivière Jökulsá á Fjöllum, dans la section nord du parc national du Vatnajökull. Chose étonnante, nous n’avons croisé que quelques randonneurs sur ce sentier pourtant officiel, et ponctué de magnifiques chutes et de spectaculaires formations rocheuses. Le fait de devoir légèrement s’éloigner de la route circulaire (route no 1, qui fait le tour de l’île), pour accéder à ce sentier, est sans doute l’une des principales raisons de sa faible fréquentation. Un atout qui fut cependant bien apprécié des randonneurs quelque peu « sauvages » que nous sommes. Une fois sortis du parc, en route vers Reykjahlíð, nous avons croisé une rivière d’eau thermale chaude et bienfaisante, tout près de

Krafla. Nous nous y sommes laissé réconforter une partie de l’après-midi, sous le regard insouciant de quelques moutons nomades. Et pour l’une des trop rares fois lors de cette traversée, le soleil était au rendez-vous. Ce fut un moment mémorable : la veille au soir, nous faisions fondre de la neige pour boire et cuisiner ! 2- Varmahlíð - Hveravellir - Gullfoss Ce segment relativement plat, qui traverse les Hautes Terres, nous a confrontés aux plus grands défis du voyage. Le vent incessant, la pluie persistante et une température qui ne décrochait pas des 5 °C ont mis à rude épreuve notre équipement et, parfois même notre entrain. Dans la portion menant à Hveravellir, nous improvisions notre itinéraire avec des cartes qui n’indiquaient pas les sentiers aux mêmes endroits... De larges et puissantes rivières nous ont fait rebrousser chemin à quelques reprises. Une fois arrivés à Hveravellir, oasis géothermale située au cœur des Hautes Terres, nous pensions faire le plein de denrées. Mais hormis des biscuits et du chocolat, il n’y avait là rien à ajouter dans nos sacs. La beauté des lieux et le dépaysement nous ont toutefois (presque) fait oublier la faim, qui allait nous tenailler jusqu’à Gullfoss... 3- Landmannalaugar - Þórsmörk - Skógar Le trek du Laugavegur, de Landman­ nalaugar à Þórsmörk (55 km + 28 km jusqu’à Skógar), est le plus populaire d’Islande. Et pour cause : les paysages sont époustouflants. En été, les randonneurs y sont omniprésents et il faut se préparer à croiser de nombreux groupes, pas discrets dans le partage de leur contemplation et de leur enthousiasme... Il ne faut pas pour autant se priver d’aller admirer cette région unique par crainte de ne pas s’y sentir bien petit dans l’univers, car on arrive toujours à s’écarter du « boulevard » pour apprécier toute la quiétude de ces grands espaces... sauf pour dormir. En effet, avec tout cet achalandage, on comprend que la pratique du camping soit limitée aux endroits désignés par la ITA (Icelandic Touring Association). Avec toutes les conséquences fâcheuses que peuvent y entraîner la surfréquentation... Réparties caustiques et paiement sans fil Tout au long de notre périple, les rencontres avec les insulaires ont toujours été des plus agréables. Nos seules frictions ont impliqué des employés de l’ITA sur le Laugavegur. En effet, après avoir manifesté notre insatisfaction devant une augmentation (non annoncée) de 20 % du tarif d’un camping, la MARS_2017_espaces.ca


espaces 46 destination

perceptrice, le terminal de paiement électronique (TPE) bien en mains devant la porte de notre tente, nous a tout bonnement lancé : « Well, you have to work more to make more money » ! De plus, après nous être plaints à un autre employé au sujet de toilettes fermées par manque d’effectifs pour les nettoyer, nous avons eu droit à : « Well, there are too many people here, can’t you see ? ». Ce n’est pas tout. Lors de la montée vers un col enneigé à l’année, nous avons dépassé un randonneur solitaire chaussé... de simples sandales ouvertes! Il disait néanmoins être « ok ». Une fois rendus au col, où se trouve une hutte de montagne exploitée par l’ITA, nous avons signalé l’état de notre Sandal Man en

précisant qu’il faudrait peut-être aviser les responsables des secours. Le jeune employé nous a répondu du tac au tac : « He’s stupid, not me ! »... et aucun avis ne fut transmis. Après avoir trouvé un coin à l’abri du vent et de la pluie, nous avons préparé une soupe pour nous réchauffer et reprendre des forces. Une heure plus tard, Sandal Man est arrivé en titubant avec un seul désir en tête : entrer à l’intérieur pour se réchauffer et épargner quelques orteils. Mais le jeune employé lui a bloqué l’accès en lui montrant son TPE : avant d’entrer dans une hutte de montagne en Islande, il faut débourser 500 couronnes (environ 6 $), peu importe son état de santé ! L’esprit de montagne auquel nous

XAVIER BONACROSI (4)

LÉGENDES Page précédente : Le trek du Laugavegur, près du mont Hrafntinnusker. [1] Vue sur la rivière Jökulsá á Fjöllum, dans le parc national du Vatnajökull. [2] Les fumerolles et le bain thermal naturel de Hveravellir, dans les Hautes Terres. [3] Le trek du Laugavegur offre des paysages à couper le souffle. [4] Passer à gué les rivières islandaises est un plaisir qu’il ne faut pas prendre à la légère : deux randonneurs français ont perdu pied dans l’une d’elles et se sont fatalement fait emporter sous la glace.

S’éloigner de la route circulaire Beaucoup de gens qui visitent l’Islande s’en tiennent aux attractions qui jouxtent la route no 1, qui fait grosso modo le tour de l’île en passant par les villes et villages les plus importants. Plusieurs touristes louent une voiture et parcourent les 1332 kilomètres de cette route en une semaine ou deux, en faisant de très courts arrêts aux sites importants répertoriés. Une façon simple et efficace de « voir » l’Islande, qui ne permet toutefois pas de « vivre » l’Islande. Pour découvrir plus en profondeur l’âme de cette île, il faut s’éloigner des lieux plus aisément accessibles, qui sont en train de s’attrappe-touristiser. N’hésitez pas à vous éloigner de la route ; mais de grâce, faites-le avec vos jambes... et ne laissez pas de traces !

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avons été habitués dans les Rocheuses et les Alpes en a pris pour son rhume et nous nous sommes demandé si cette attitude impassible était propre au tempérament viking. Peut-être s’est-elle forgée à la suite d’une trop grande exposition aux champs magnétiques des TPE ? Quand un si petit pays voit tripler en quelques années la quantité de touristes qui le visitent, il est difficile de suivre le rythme d’un sain développement à long terme. Si les Islandais semblent bien gérer la situation, leurs efforts pour nourrir, loger et divertir ces hordes d’âmes en quête d’aventure ont commencé à laisser des traces dans le paysage. Ce qui frappe d’abord, c’est la quantité d’options motorisées pour découvrir l’île. On trouve bien sûr des voitures de location pour arpenter les routes asphaltées, mais aussi d’énormes VUS et des véhicules surdimensionnés, les super trucks. Ces monstres motorisés, exploités par des voyagistes, transportent ceux qui le désirent vers les zones les plus inacces-


sibles du pays, même sur les calottes des glaciers. Ça donne froid dans le dos... On trouve en Islande une excellente série de cartes qui couvrent l’ensemble de l’île. Publiées par Mál og menning, elles sont essentielles à quiconque s’aventure hors des sentiers battus. On y découvre tout un réseau de sentiers off-road qui font la joie des randonneurs... et des

conducteurs de véhicules tout-terrain. À quelques reprises, notre émerveillement devant un paysage gagné après deux ou trois jours de randonnée intense fut entaché par l’apparition (et le bruit) d’un super truck. Cette grande accessibilité contribue indéniablement à la popularité de l’Islande comme destination d’aventure. Mais à quel prix ?  e

Pour randonner en plus de 20 % lors de Islande, il faut se notre passage. Dans Praticomunir d’un équipement les campings, il faut pratique capable de résister à la s’attendre à débourser entre pluie et au vent, mais aussi 20 $ et 25 $ par personne. de bottillons en néoprène ou de En revanche, le transport aérien est sandales avec chaussettes en néoprène pour abordable : en haute saison, nous avons les passages à gué. payé 600 $ pour un vol direct allerComme il est interdit d’apporter du retour de Montréal. En hiver, on peut même combustible à réchaud en avion, on doit s’en s’imprégner d’aurores boréales pour moins procurer sur place. Avant de vous en acheter de 300 $ aller-retour ! (de trois à cinq fois plus cher qu’ici), allez [fr.wowair.ca] fouiller dans les étagères « à donner » des Les différents services de transport par plus grands campings de l’île. De nombreux autocar sont très efficaces, mais les prix randonneurs ayant terminé leur périple y varient beaucoup d’un à l’autre. STRÆTÓ, le laissent combustible, nourriture, bottes, service public officiel, est le plus abordable équipement varié... Le détour en vaut la et couvre presque toute l’île. [straeto.is] peine. Par ailleurs, on trouve très peu de À lire pour ne pas randonner idiot : nourriture déshydratée sur place, et elle est Walking and Trekking in Iceland, de Paddy offerte à prix prohibitif. Mieux vaut apporter Dillon, aux éditions Cicerone. Cet auteur un maximum de sachets. compte plusieurs dizaines de guides à son En Islande, tout coûte cher : l’inflation actif. Ses ouvrages comportent des cartes est galopante. Plusieurs des prix affichés très précises, des descriptions concises, dans notre guide de voyage (Lonely et proposent souvent des itinéraires peu Planet 2016) avaient été majorés de fréquentés. À découvrir. [cicerone.co.uk]

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Le parc national Jasper n’est pas seulement le plus vaste des Rocheuses, c’est aussi un lieu de choix pour la pratique du fatbike, qu’on soit novice ou pas. En ce lumineux mois de mars, le temps est anormalement doux, dans le parc national Jasper, et mes collègues et moi nous interrogeons à savoir si nos grosses bécanes à pneus obèses seront aussi efficaces sans neige. Eh non, pas un flocon au sol. Je ne croyais même pas que c’était possible, sous des latitudes aussi boréales. J’avoue que j’aurais bien aimé découvrir ce parc pleinement revêtu de ses atours hivernaux : pins empanachés de neige, cascades gelées, lacs figés sous leur chape de glace... Ce sera pour une autre fois. Avec ou sans neige, l’endroit est réputé pour son réseau de sentiers de toutes sortes. Jadis empruntés par la faune, aujourd’hui transformés en sentiers multifonctionnels, on y croise adeptes de marche nordique, raquetteurs et cyclistes des neiges – dont nous. En compagnie de notre guide, Greg Van Tighem, fatbiker compulsif, nous attaquons le secteur Old Fort Point, idéal pour les néophytes que nous sommes, puisque les dénivelés sont doux et que les sentiers et routes de terre sont bien compacts. En l’espèce, qu’importe si nous roulons sur des plaques de neige ou de glace isolées, de la terre battue ou du sable : nos pneus surdimensionnés et légèrement dégonflés mordront bien assez toute surface. Après quelques instructions de base, nous nous enfonçons bientôt dans une étroite piste singletrack

Fatbike printanier à Jasper

ciels, damés par Parcs Canada mais aussi par les raquetteurs et marcheurs nordiques. Mais officieusejalonnée d’arbres. Même sans ment, les possibilités sont innombrables – neige, nos fatbikes se comportent partisurtout lorsque les plans d’eau sont gelés, formant culièrement bien lorsqu’ils roulent sur des rochers et des racines. Chaque fois, je rebondis sur ma autant de vastes pistes. De retour en selle, nous recommençons à mouliner. selle et chaque fois, je rigole à l’idée que je pourrais être désarçonnée. Fort heureusement, « les pneus absorbent Bientôt, un autre splendide décor s’invite devant nous : bien les chocs, comme des amorles eaux fraîchement dégelées de tisseurs », fait remarquer à juste la rivière Athabasca, avec comme titre Greg. toile de fond les pics enneigés Pratico-pratique Pendant un certain temps, des Rocheuses. Tout est calme et Essai gratuit de fatbikes à la boutique nous suivons la Old Lodge Road, volupté, et le seul bruit qui vient Freewheel Cycle (freewheeljasper. qui longe la rivière Athabasca. percer le silence est le bruisseAprès avoir brièvement dérapé ment des eaux gonflées par la com). Location offerte chez Jasper sur quelque plaque de glace – on fonte des neiges. Source for Sports (jaspersports.com). finit par oublier qu’il en reste – et Nous rentrons bientôt au traversé un vieux pont en acier, Jasper Park Lodge, où nous À faire aussi dans le parc nous marquons une pause pour séjournons, pour attendre la Marche nordique : 6 sentiers (30 km) admirer le paysage : il est d’une tombée de la nuit et profiter de réelle splendeur. la voûte céleste ; c’est ici qu’on Raquette : 14 sentiers (40 km) Surnommé le « doux géant » trouve la deuxième plus grande Ski de fond : 10 sentiers (70 km) des Rocheuses, le parc national réserve de ciel étoilé au monde. Divers : patin, escalade de glace, Jasper s’étend sur 11  000 km2 Comme quoi le parc national camping d’hiver, safaris photo de joliesse sauvage. En tout, Jasper a beau être immense, le hivernaux, activités d’interprétation, 22 km y sont consacrés au vélo ciel au-dessus de nos têtes l’est etc. [pc.gc.ca/jasper] d’hiver, divisés en 5 sentiers offiencore plus...  e



espaces 50 destination par antoine stab (texte et photos)

CROATIE M AT E R L A C Ô T E D A L M AT E À V É L O

ZAGREB

zadar

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ile d’hvar dubrovnik


Désormais bien connue des voyageurs, la Croatie est réputée pour son ravissant littoral adriatique, la côte dalmate. Sous son vernis de destination phare de la Méditerranée, cette région recèle encore quelques trésors méconnus, pour qui prend la peine de faire un pas de côté ou un tour de roue de vélo. AVEC LA GRANDE DIVERSITÉ de ses paysages, la Dalmatie forme sans aucun doute l’une des plus belles régions méditerranéennes. Un coin de pays qui gagne à être découvert à vélo, afin de le savourer à petites doses et d’en absorber toute la joliesse lentement, mais sûrement. Parcourir la Dalmatie sur deux roues, c’est s’écarter des villes trop fréquentées, prendre le temps de sillonner les campagnes et les villages endormis à vitesse raisonnable et humaine, s’arrêter au bord du chemin pour acheter des figues qui sèchent sur de minuscules étals. C’est aussi s’éloigner des stations balnéaires fêtardes comme Hvar, pour retrouver la quiétude de l’intérieur de l’île et respirer à pleins poumons l’odeur enivrante des champs de lavande, de romarin et de bruyère... et bien d’autres choses encore. Pendant plus de deux semaines, j’ai sillonné ce pays sur deux roues, de Zagreb à Dubrovnik. J’en rapporte toute une galerie d’images de carte postale, dont voici quelques morceaux choisis.

Île d’Hvar

Du vélo pour tous les calibres Le littoral dalmate, très bien préservé, est parfait pour ceux qui adorent rouler le long de la mer. Il ne présente pas de grosses difficultés, les contours de la côte étant relativement plats. Ceux qui veulent un peu plus de défi n’ont qu’à se tourner vers les îles : la région en compte plus d’un millier. Il y a de tout : du simple rocher aux grandes îles où les villes cachent les fantômes d’empires disparus, et dont il ne reste plus que murailles, tourelles ou autres vestiges d’un passé révolu. Ces îles sont desservies toute l’année par des traversiers : il est donc facile de s’y rendre à vélo pour aller se mesurer à des itinéraires souvent accidentés et pentus. À cet égard, le meilleur exemple demeure l’île de Bracˇ, sur laquelle on peut faire une ascension d’une vingtaine de kilomètres vers Vidova Gora, la crête la plus élevée de l’île. De ce sommet, perché à 778 m, on jouit d’une vue imprenable sur Bol et la célèbre plage Zlatni Rat, en forme de pointe de flèche. Idéal pour se remettre d’une ascension éprouvante et se rafraîchir en cas de trop forte chaleur...

Dubrovnik, l’incontournable Surnommée à juste titre « la perle de l’Adriatique  », Dubrovnik enchaîne les superlatifs. Unique, sublime, merveilleuse, inoubliable, étourdissante. La vieille ville, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, est entièrement entourée d’épaisses fortifications médiévales. On peut en faire le tour à pied, sur les remparts, et admirer les tuiles rouges des toits, l’architecture baroque des palais des notables, les églises et monastères moyenâgeux... j’y ai même vu un terrain de basket à l’étroit, raboté dans les coins ! Comme ses édifices, Dubrovnik est baroque (du portugais barroco, qui signifie « perle irrégulière ») et imparfaite parce que sa forteresse résiste difficilement au tourisme de masse. En effet, de nombreux touristes débarquent des bateaux de croisière pour s’engouffrer dans les ruelles exiguës. L’une des façons de fuir la foule est d’aller pagayer en kayak ou en planche à pagaie (SUP) sur l’Adriatique. La compagnie Adriatic Kayak Tours (adriatickayaktours.com) propose notamment plusieurs excursions guidées d’une journée ou d’une demi-journée. Zadar, la musicale Moins connue que Dubrovnik et surtout moins fréquentée, la ville de Zadar ne manque pourtant pas de charme. Cette petite presqu’île, longue de 4 km et large de 500 m, a une histoire riche d’un millénaire et a vu passer une multitude de peuples et d’influences : les Slaves, les Vénitiens, les Français, les AustroHongrois, les Yougoslaves. Aujourd’hui la ville est vivante, dynamique et tournée vers la mer. On y trouve entre autres une création architecturale unique au monde : un orgue marin. En frappant les marches de pierre du front de mer, les vagues s’engouffrent dans un système de tuyaux et de soufflets qui émettent une mélodie aussi harmonieuse qu’hypnotique. À quelques mètres de là, une autre originalité retient l’attention : le Salut au soleil, un disque de 22 mètres de diamètre composé de panneaux qui emmagasinent

l’énergie du soleil le jour, pour produire un magnifique jeu de lumière évoluant au son de l’orgue marin. Ston, la salée Petite ville de 549 habitants située à 50 km au nord-ouest de Dubrovnik, Ston n’a rien à envier à cette dernière, du moins pour ce qui est de ses fortifications monumentales : des murs entourent la ville sur 900 mètres et un rempart de 5 km serpente la colline jusqu’à la ville voisine, Mali Ston. Cette grande muraille, la plus grande d’Europe, fut construite par la République de Raguse (ancienne Cité-État, aujour­ d’hui Dubrovnik) pour sécuriser la région, réputée pour ses marais salants et source de convoitise, notamment de la part de l’Empire ottoman. Aujourd’hui, on peut marcher sur les remparts sans crainte d’attaque extérieure, mais encore faut-il pouvoir avaler les nombreuses marches et le dénivelé sans s’époumoner  ! Certains coureurs n’hésitent pas à s’y mesurer à l’occasion du Ston Wall Marathon [ston-wall-marathon.com], organisé chaque année à la fin de septembre (le 24 pour l’édition 2017). Les parcs nationaux, paradis calcaires Parmi les huit parcs nationaux que comptent la Croatie, plusieurs sortent du lot. Il y a d’abord l’incontournable parc des lacs de Plitvice, à mi-chemin entre Zagreb et Zadar. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979, ce parc est un trésor aquatique, composé de 16 lacs émeraude et turquoise à l’eau cristalline, reliés entre eux par un enchaînement de 92 cascades et chutes d’eau. Lui aussi victime de son succès, ce parc voit défiler un million de visiteurs par année, ce qui entraîne parfois de véritables embouteillages sur les sentiers ou les passerelles de bois surplombant les zones humides. Il faut alors s’efforcer de faire quelques kilomètres de plus à pied pour trouver la paix, tandis que la foule des grands jours attend longuement en file indienne que le bus ou le bateau arrivent et les ramènent au stationnement... Le parc national de la Krka, autre merveille aquatique, s’est constitué autour MARS_2017_espaces.ca


espaces 52 destination

Pratico-pratique

[croatia.hr]

QUAND L’été est très prisé des touristes, attirés par les journées ensoleillées et la douceur de la mer. Privilégiez plutôt septembre ou le début d’octobre; les températures y sont encore très agréables et il y a moins de monde. COMMENT Le voyagiste québécois Sur la Route organise des périples de 16 jours en Croatie, entre la fin de septembre et le début d’octobre. Groupes de 8 à 16 cyclistes, hébergement en hôtel 3 ou 4 étoiles, transferts terrestres et transport des bagages compris. Service d’un guide professionnel du vélo, dépannage mécanique et véhicule de soutien. [surlaroute.ca] FORMALITÉS Le visa n’est pas exigé pour les Canadiens qui séjournent en Croatie pendant moins de 3 mois. Seul un passeport canadien (valide 6 mois après la date de retour du voyage) est exigé. TRANSPORT DU VÉLO Air Transat : 30 $ par vol (airtransat.ca) ; Air Canada : le vélo compte pour un bagage enregistré (maximum 32 kg) + 56,50 $ de frais de manutention [aircanada.ca] ; Air France : 175 $ (aller-retour); il faut toutefois informer la ligne aérienne au moins 48 h avant le départ [airfrance.ca].  LANGUE Le croate; l’italien et l’allemand sont aussi parlés par les Croates qui traitent avec les touristes, plus que l’anglais MONNAIE Bien qu’elle soit membre de l’Union européenne depuis 2013, la Croatie ne fait pas partie de la zone euro et a gardé sa monnaie, la kuna (kn). Le taux de change est d’environ 1 $ CAD pour 5 kn. POURBOIRE Le service est compris, mais il est d’usage d’arrondir la note à la dizaine supérieure.


du bassin de la rivière du mĂŞme nom. Encore ici, les grandes vedettes du parc sont ses chutes d’eau, notamment la chute Skradisnski Buk, l’une des merveilles naturelles les plus connues de la Croatie. Cette chute spectaculaire est nĂŠe d’un phĂŠnomène karstique : les eaux ont creusĂŠ un chemin dans le travertin et une accumulation de couches vĂŠgĂŠtales (mousses et algues) et de calcium a formĂŠ, au fil des annĂŠes, une cascade spectaculaire prĂŠsentant 17  marches  et longue de 800 mètres. Au pied de la dernière chute d’eau, dans le lac tout en bas, de nombreux visiteurs viennent se baigner. Encore ici, pour retrouver la quiĂŠtude de la nature, il faut s’Êcarter et emprunter une sĂŠrie de pontons de bois et de chemins qui serpentent les ĂŠtangs poissonneux vert ĂŠmeraude. Au nord de Zadar, le parc national de Paklenica fait partie du massif du Velebit, barrière spectaculaire entre la Croatie continentale et l’Adriatique. On y observe des phĂŠnomènes gĂŠomorphologiques fort impressionnants : des affleurements rochers composĂŠs de calcaire et de dolomites, un dĂŠdale de 95 km2 de crevasses, de gorges, de fosses et de grottes. Pas ĂŠtonnant que ce parc et ses 400 sites de grimpe soient l’un des lieux d’escalade les plus prisĂŠs d’Europe. MalgrĂŠ sa petite superficie, il abrite ĂŠgalement plus de 150 km de sentiers de randonnĂŠe, dont certains sont sinueux et ardus. Les stigmates de la guerre En 1991, la guerre de Bosnie-HerzĂŠgovine ĂŠclate entre Serbes, Bosniaques et Croates. Un conflit qui durera jusqu’en 1995. La Croatie fut durement frappĂŠe, notamment Dubrovnik qui a essuyĂŠ les bombardements de l’armĂŠe serbe pendant plusieurs mois : Ă l’Êpoque, 68 % des 824 bâtiments de la vieille ville ont ĂŠtĂŠ touchĂŠs par des obus. Quelque 25 annĂŠes plus tard, il ne reste plus beaucoup de traces matĂŠrielles des combats, Ă part quelques maisons toujours abandonnĂŠes dans les campagnes de l’arrière-pays, avec des impacts de balle apparents sur les murs. Il reste toutefois des zones de la Croatie oĂš subsistent des mines antipersonnel et antichars, principalement LĂŠgende [de gauche Ă droite, ligne par ligne] Skradisnski Buk, parc national Krka Guitariste Ă Trogir Maison abandonnĂŠe de l’arrière-pays Nin, au nord-ouest de Zadar Zadar et son orgue marin ĂŽle d’Hvar Salut au soleil Ă Zadar

dans les territoires frontaliers avec la Bosnie-HerzĂŠgovine et la Serbie. Il faut donc demeurer vigilant en excursion (en randonnĂŠe ou Ă vĂŠlo) et ne pas quitter les sentiers balisĂŠs, notamment dans les parcs (Paklenica et lacs de Plitivice). Le poids de l’histoire pèse surtout dans les esprits de certains Croates et le sujet des relations avec les Serbes est toujours sensible. Gastronomie dalmatienne Après une bonne journĂŠe Ă pĂŠdaler, que peut-on se mettre sous la dent en Dalmatie ? L’influence italienne se fait sentir dans les plats servis dans les restaurants (risottos, poissons grillĂŠs, calmars frits...) et dans la dĂŠgustation du cafĂŠ sur les terrasses ensoleillĂŠes. L’huile d’olive est ĂŠvidemment prĂŠsente sur toutes les tables de ce pays mĂŠditerranĂŠen. Mais il ne faudrait pas rĂŠduire la cuisine du littoral croate Ă un copier-coller de l’Italie en moins cher. Le pays possède de nombreuses spĂŠcialitĂŠs locales, notamment le brodet, un ragoĂťt de diffĂŠrents poissons cuits dans du vin blanc et servi avec de la polenta. Le poulpe, très prĂŠsent dans les eaux de l’Adriatique, est cuisinĂŠ dans une peka, une cloche de fonte que l’on place dans la cheminĂŠe et que l’on recouvre de braise, oĂš on le laisse mijoter avec des pommes de terre pendant des heures. Le fromage de Pag (paĹĄki sir), fait de lait de brebis, est produit sur l’Île du mĂŞme nom, au nord de Zadar. Une terre spectaculaire, Ă l’allure lunaire, rocailleuse et battue par les vents de l’Adriatique. Les brebis, forcĂŠment robustes, se nourrissent de plantes aromatiques et d’herbes salĂŠes, donnant ainsi un goĂťt prononcĂŠ au fromage. Ă€ dĂŠguster avec une figue sĂŠchĂŠe! Les becs sucrĂŠs seront ĂŠgalement bien servis avec des crèmes glacĂŠes (sladoled) dignes des meilleures gelato italiennes. La Croatie est enfin rĂŠputĂŠe pour ses eaux-de-vie (rakja), qui se dĂŠclinent en plusieurs saveurs, telle que le raisin pour la loza ou les herbes aromatiques pour la travarica. Ă€ consommer avec modĂŠration toutefois, surtout si vous prenez le vĂŠlo ensuite : sur les routes, le taux d’alcoolĂŠmie autorisĂŠ est 0,5 g/l, mais c’est tolĂŠrance zĂŠro pour les moins de 25 ans. De toute manière, en Croatie, il est inutile de lever abondamment le coude : les dĂŠcors naturels, Ă eux seuls, sont bien assez enivrants...  e

Vot re proch a in voyag e vĂŠ lo dĂŠ b ute e n Croat i e

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L’auteur Êtait l’invitÊ de Sur La Route [surlaroute.ca]

Dubrovnik... et son terrain de basket !

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espaces 54 chienne de vie !

chienne de vie !

SHUTTERSTOCK

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Je suis un border collie de deux ans et j’adore tester des activités, des destinations et de l’équipement pour chiens. ddd par chaï, le border collie Traduit du dialecte canin par Nathalie Rivard

Arf ! Tu passes un bel hiver ? Moi, je suis devenu un vrai cabot de campagne : j’ai couru ma vie derrière une motoneige dans un champ avec mon père et ma mère, fait le clown sur mon lac gelé, attrapé des centaines de balles de neige au vol… la grosse vie sale, quoi ! Il reste encore de belles semaines pour profiter des sports d’hiver, mais je truffe déjà que le printemps veut faire sa niche. Alors, je te propose des activités à cheval entre les deux saisons, de l’équipement pour profiter du printemps, ainsi qu’une technique qui pourrait te sauver la vie. Pour ne pas ressembler à « Ramboue » C’est le printemps et la neige commence à fondre, ce qui rend nos promenades en nature plus épiques. Si tu es comme moi, l’appel du trou d’eau ou de la boue

est plus fort que jamais, au grand dam des humains. Comment faire pour garder un peu de Rex appeal sans avoir des allures de malabar ? Et surtout, comment t’organiser pour que l’on ne te laisse pas à la maison pour cause de pattes toutes sales, dans l’auto ? Je te donne trois trucs à proposer à tes humains. 1. Enfile une combinaison une-pièce de style Slush Combat Suit (voir la section « Testé par Chaï »). Ça ressemble à une combi de parachutiste ou à une chienne de garage, et

Où gambader en mars et en avril ?

ça te permettra de courir dans les bois en restant presque tout au sec. Si, après ta balade, tu as un rendezvous galant au Hot Dog Café, tu n’auras qu’à dézipper le tout – ce qui pourrait aussi émoustiller ton invité(e) – pour t’éviter une soirée sur le tapis d’entrée. 2. Installe un hamac pour sièges d’auto sur la banquette arrière de la voiture pour ne pas laisser trop de traces de ton passage. C’est mieux que les protège-sièges, car il couvre une plus grande surface, est lavable

Cani-rando — dans les parcs qui acceptent les chiens avec ou sans laisse. Fatbike en formule bikejoring — si tu possèdes un harnais de canicross, tu peux l’attacher au guidon d’un fatbike et courir dans les sentiers enneigés et boueux.

et s’ajuste en quelques coups de patte. Si tu dois partager ton espace à l’arrière avec un humain, tu le déclippes à l’avant pour le transformer en simple housse. 3. Enfin, traîne avec toi une serviette ultra-absorbante, qui aidera à sécher tes pattes avant de monter dans l’auto ou d’entrer à la maison, mais qui fera aussi office de « sèchepoils » après la pluie. De quoi te faire une mise en plis qui décoiffe! Si, malgré tout cela, tu reviens avec un style de rasta avec des poils en

Cani-jogging dans ta ville — si tu n’as pas toujours le temps d’aller en campagne, mars et avril sont de bons mois pour faire du jogging avec ton humain. Comme il ne fait pas encore trop chaud, une balade pour explorer les plus beaux arbres ou les bornesfontaines de ton quartier te permettra de travailler ton « beach body » pour l’arrivée prochaine de l’été.

Pour des idées d’endroits où tu es le bienvenu avec ton humain : [partoutavecmonchien.com] ou [baliseqc.ca], qui vient d’être racheté par Hikster.com.


La méthode de Heimlich pourrait te sauver la vie, surtout si tu es loin dans le bois ou de ton vétérinaire. forme de dreadlocks boueux, il ne te restera plus plus qu’à prendre une douche ou un bain. Sur ce, je te souhaite boue-coup de plaisir ! Deux fois plus de week-ends pour te balader au mont Ham Tu te souviens du projet pilote au parc régional du Mont-Ham, dont je t’ai parlé l’an dernier, et qui nous permettait l’accès à tout le parc pendant trois week-ends  ? Non seulement tu as désormais droit à six week-ends, mais désormais, tu peux même camper avec tes humains, avec ton propre équipement ou en louant une tente de prospecteur. Note bien les dates suivantes à ton calendrier : du 24 au 27 mars, du 5 au 8 mai, du 14 au 17 juillet, du 8 au 11 septembre et du 17 au 20 novembre (le premier week-end était en janvier). [montham.ca]

Heimlich ta vie ! Que faire si tu t’étouffes et que tu ne peux plus respirer ? La méthode de Heimlich pourrait te sauver la vie, surtout si tu es loin dans le bois ou de ton vétérinaire. Il y a quelques années, mon humaine – qui a suivi des cours de premiers soins – a sauvé la vie de ma grande sœur bouvier bernois, qui s’était étouffée avec un bout de branche coincé dans sa gorge. D’instinct, elle a adapté cette technique au chien, ce qui a permis d’éjecter le corps étranger en deux essais, permettant ainsi à ma sœur de recommencer à respirer. Wa-Ouf ! Voici les étapes qu’un humain doit suivre pour réaliser la manœuvre de Heimlich sur un chien : 1. Il ouvre tout d’abord ta gueule et il y met les doigts pour vérifier s’il y a quelque chose qui bloque ta gorge; si oui, il l’enlève ;

2. Il laisses tes pattes avant au sol et il soulève tes pattes arrière pour essayer de faire tomber l’objet ; 3. Avec la paume de sa main, il donne 4 à 5 claques vigoureuses dans le dos, entre les omoplates. Attention de ne pas mettre trop de pression pour ne pas casser une côte ou perforer un poumon !

4. Si et SEULEMENT si les trois premières étapes ne fonctionnent pas, il applique la méthode de Heimlich (voir le graphique et la vidéo à espaces.ca). Il est important de souligner que la méthode préconisée n’est pas la même pour un petit roquet que pour un gros molosse.   e

Testé et approuvé par Chaï Loft Hammock pour voitures, de Kurgo Après avoir essayé les housses pour siège, j’ai testé la version hamac, qui permet de garder la voiture de mon humaine bien plus propre quand je reviens un peu sale de mes randonnées. Mieux : je dispose ainsi d’une plus grande surface pour prendre mes aises et roupiller, en plus de m’éviter de tomber entre les sièges lors d’une manœuvre brusque. Se transforme aussi en couvre-siège au besoin. environ 80 $ | kurgo.com Slush Combat Suit, de Hurtta Parfaite pour jouer dans la boue et la gadoue au printemps, cette combinaison s’enfile facilement et couvre presque tout mon corps, sauf mes pattes, ma queue et ma tête. Comme elle est zippée sous le poitrail, je demeure bien au sec. Assure-toi que ton humain prenne bien toutes les mesures, car si elle est mal ajustée, cela entravera tes mouvements. environ 115 $ | hurtta.com/global_en/slush-combat-suit

Harnais de voiture Impact, de Kurgo Savais-tu que, lors d’une collision, tu peux te blesser et devenir un projectile dangereux si tu n’es pas attaché? Des tests réalisés il y a quelques années par un organisme indépendant ont démontré que la plupart des harnais de voiture ne tenaient pas la route, côté sécurité. Kurgo a donc développé l’Impact, une nouvelle génération de harnais plus solides et dont les sangles bien ajustées te permettront, à toi et à ton humain, de voyager l’esprit en paix. environ 90 $ | kurgo.com MARS_2017_espaces.ca



TECHNOPHILE Surveiller sa maison à distance

gens du pays La Nouvelle-Orléans, la belle créole du nord

EXPLORAVORE Que rapporter des marchés caribéens ?

Mars ����

SHANGHAI MÉGAPOLE FUTURISTE

+

DESTINATIONS  5 VILLES ALTERNATIVES D’EUROPE LA BAROUDEUSE PARTIR EN SOLO POUR VOYAGER EN DUO


Pour les vrais amateurs de pêche !

MORDU DE LA PÊCHE NOUVEAUX ÉPISODES

MARDI 19H

Dès le 4 avril


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» passeport // gary lawrence, rédacteur en chef

ÉDITEUR Stéphane Corbeil [scorbeil@groupeserdy.com] RÉDACTEUR EN CHEF Gary Lawrence [glawrence@groupeserdy.com] JOURNALISTE Antoine Stab [astab@groupeserdy.com] COLLABORATEURS Émilie Folie-Boivin, Anick-Marie Bouchard, Maxime Johnson, Catherine Lefebvre, Carolyne Parent, Frédérique Sauvée DIRECTION ARTISTIQUE Patrice Francœur RÉVISION Isabelle Dowd, Hélène Pâquet PUBLICITÉ Richard Gamache, Directeur des ventes [rgamache@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 402 Julie Nonnon, Conseillère aux ventes Publications [jnonnon@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 426 Jerôme Lebel, Coordonnateur aux ventes [jlebel@groupeserdy.com] 450 672-0052, poste 272 EN COUVERTURE © ssguy, shutterstock.com Pudong, le quartier des affaires de Shanghai. MAGAZINE ÉVASION 619, rue Le Breton, Longueuil (Québec) J4G 1R9 info@espaces.ca espaces.ca

TIRAGE 70 000 exemplaires distribués là où sont les amateurs de plein air et de voyage. Le magazine Évasion est publié six fois par année par Serdy Média.

Souffler le chaud et le froid Voici venu le temps béni par les uns (ceux qui ne jurent que par le vert tendre) et honni par les autres (ceux qui ne se lassent jamais du blanc laiteux) : celui de l’antichambre du printemps. Au cours de cette période mi-figue, mi-raisin, il est parfois ardu de combler ses envies de bougeotte, quand on vit au Québec. Raison de plus pour filer vers d’autres ailleurs, ne fut-ce qu’en rêve, en attendant l’été. Dans cette dernière mouture d’Évasion, nous gardons d’abord un pied dans les destinations d’hiver en vous présentant un florilège de produits à rapporter des marchés caribéens, en plus de vous parler d’une réserve naturelle qui est en train de donner aux Bahamiens le goût de redécouvrir des produits

de la ferme du temps jadis. Par le truchement des Gens du pays qui y vivent, nous faisons également un crochet à la Nouvelle-Orléans, qu’il est encore temps de découvrir au printemps, avant que la touffeur estivale ne s’y installe. De l’autre pied, nous enjambons l’Atlantique pour découvrir des villes d’Europe connues de certains initiés, mais qui évoluent dans l’ombre de cités plus notoires : c’est le cas de Nantes, Leipzig, Naxos, Anvers et Belfast, où nous atterrissons tout en douceur. Tant qu’à avoir fait le grand saut, nous allongeons le pas bien plus à l’Est, jusqu’à Shanghai, désormais desservie en vol direct et sans escale au départ de Montréal. Enfin, pour ne pas hésiter à mettre le cap sur l’une ou

l’autre de ces destinations, notre baroudeuse AnickMarie Bouchard insiste sur les bienfaits du voyage en solo : c’est ainsi, assure-t-elle, qu’on fait les rencontres les plus intéressantes. Et en voyage, les rencontres sont aussi importantes, sinon plus, que la destination elle-même...

dans ce numéro Reportage :: Eleuthera, de la réserve à la table [ ]

Gens du Pays :: La Nouvelle-­ Orléans, la belle créole du Nord [ ] Exploravore :: Que rapporter des marchés caribéens ? [x] Destinations :: Cinq villes ­alternatives d’Europe [x]

Vol direct :: Shanghai Express [ ] La baroudeuse :: Partir en solo pour voyager en duo [x]

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» quoi de neuf sur terre ?

Alors que l’hiver s’achève (et qu’il ne vient donc pas), des adeptes de Game of Thrones ont créé un bar éphémère (pop-up bar) dans le sous-sol du Daylight Robbery Bar, à Édimbourg. Baptisé The Blood & Wine, l’endroit était décoré d’objets et d’illustrations inspirés de la célèbre série télévisée, et sa carte était entièrement composée de boissons tirées de l’œuvre de George R.R. Martin. On pouvait notamment y goûter une vodka concoctée par l’acteur qui incarne Ser Gregor Clegane, alias La Montagne, ainsi que le vin de feu de Myr, un mélange de vin blanc, de poudre de chili et de serpentaire (en anglais : dragon pepper). Même si ce bar éphémère est maintenant fermé, que Tyrion Lannister se rassure : il devrait rouvrir à temps pour le Festival international d’Édimbourg, en août prochain. [daylightrobberybar.co.uk]

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Tandis que le prix des hôtels cubains grimpe en flèche devant l’affluence des touristes états-uniens, un premier établissement cinq étoiles verra bientôt le jour sur la Isla Grande. Exploité conjointement par la société d’État cubaine Gaviota (comme tous les hôtels du pays) et le groupe européen d’hôtellerie de luxe Kempinski, le Gran Hotel Manzana La Habana comptera 246 chambres et ouvrira ses portes au printemps. Un petit ron añejo 15 ans d’âge pour souligner le tout ? [kempinski.com]

En Islande, de plus en plus de touristes sont surpris à louvoyer sur les routes. La raison ? Ils sont tout simplement éblouis. Non pas par les phares des voitures arrivant en sens inverse, mais par... la splendeur des aurores boréales. Avant que pareille distraction cause un accident, les autorités policières ont avisé les automobilistes étrangers de garder les deux yeux sur la route... et les mains bien agrippées au volant.

Par les temps qui courent, les idéateurs d’A3, une filiale de l’avionneur Airbus, planchent sur un projet de module pour avions qui pourrait s’adapter aux besoins des transporteurs aériens. Qu’on ait besoin d’aménager rapidement un lounge, un espace de jeu pour enfants, un dortoir des airs ou une suite de luxe pour de richissimes clients, les modules amovibles Transpose (c’est leur nom provisoire) s’inséreraient dans la carlingue des gros porteurs, de la même manière qu’on charge certains avions-cargos. L’avion modulable serait-il l’avion du futur?

4  ÉVASION_janvier 2017

[airbus-sv.com]


MIKAEL BUCK

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Une entreprise californienne, Brewbudz, est en train de concevoir des capsules de café au cannabis qui seront compatibles avec certaines cafetières, dont celles de marque Keurig. Chaque capsule contiendra 10 mg de THC pour usage récréatif, et jusqu’à 50 mg pour usage thérapeutique. Compostables, ces capsules se décomposeront entièrement en cinq semaines, mais on ignore combien de temps dureront les effets de ces « pots de café » sur ses utilisateurs... [brewbudz.us]

En janvier dernier, un drôle de véhicule a sillonné les rues de Londres. Baptisé K9 (en anglais : kay-nine, comme dans « canine », la pognez-vous?), ce traditionnel bus rouge à impériale empruntait un itinéraire taillé sur mesure pour la clientèle canidée. Entre autres arrêts, on comptait Buckingham Palace (où habitent les célèbres corgis de la Reine) ; le 10 Downing Street, où plusieurs chiens ont séjourné à titre de meilleur ami du premier ministre ; le Kennel Club, organisme de protection des chiens-chiens; et bien sûr une pause-pipi à Hyde Park. Les tournées proposées par le K9, réservées aux chiens et à leur maître, devraient être offertes ce printemps dans d’autres villes de Grande-Bretagne. [morethandoggyssentials.com]

En juillet prochain, des taxis-drones pourraient bien être déployés à Dubaï. Fabriqués par le manufacturier chinois EHang et présentement à l’essai, ces drones à la forme ovoïde peuvent transporter un passager et ses bagages (100 kg maximum), sont capables d’atteindre 160 km/h, ont une autonomie de 50 km et seront téléguidés ou fonctionneront à partir d’un itinéraire préétabli que l’occupant choisira sur un écran tactile. Ne reste plus qu’à convaincre les usagers de monter à bord d’un avion sans pilote Made in China... Y a-t-il des volontaires dans la salle?

EHANG

SHUTTERSTOCK

L’Office du tourisme de Québec lance Le P’tit chanceux, un bracelet connecté destiné aux 12 ans et moins, qui donne droit à l’accès gratuit à certains attraits touristiques et à des surprises. En tout, 18 établissements hôteliers et 14 sites offriront des avantages à ceux qui porteront ce bracelet lors de leur visite dans la Vieille Capitale. [quebecregion.com]


» technophile // maxime johnson GARDER SA MAISON À L’ŒIL EN VOYAGE 3,99 $/mois (et plus) | manything.com |

Au lieu de vendre son vieux téléphone intelligent pour une bouchée de pain, on peut envisager de se procurer l’application mobile Manything, qui permet de transformer un iPhone ou un appareil Android en véritable caméra de surveillance. Les fonctionnalités disponibles sont aussi avancées que celles offertes sur les caméras spécialisées modernes, comme le suivi en direct partout dans le monde ou la détection du mouvement et du bruit pour activer l’enregistrement d’une vidéo. L’application est aussi compatible avec le service de domotique IFTTT, qui permet de relier la caméra à d’autres périphériques, comme une alarme qui pourrait s’activer lorsqu’un mouvement est détecté. Manything est une application gratuite pour ceux qui souhaitent seulement regarder les images en direct, sur un appareil mobile ou sur un ordinateur, mais l’enregistrement vidéo nécessite un abonnement payant, offert à partir de 3,99 $ par mois. À considérer pour qui craint un cambriolage en partant en voyage.

DES VIDÉOS STABLES ET RÉUSSIES 770 $ (à partir de) | dji.com/fr/osmo |

Difficile de réussir des vidéos parfaitement stables, en voyage, avec un téléphone intelligent. Sauf si on s’est procuré le Osmo, du manufacturier chinois DJI, qui profite de technologies développées pour les drones. La caméra du Osmo, posée au bout d’un petit manche, se stabilise en trois axes à l’aide d’un mécanisme complexe, ce qui permet d’obtenir des images fluides et d’une qualité impressionnante. Le DJI Osmo dispose aussi d’autres fonctionnalités, comme la possibilité d’obtenir des photos panoramiques à 360 degrés et la prise de photos avec une longue exposition sans trépied – fort pratique pour réussir, par exemple, le cliché d’une ville la nuit ou capter des traînées de lumière sur une photo prise sur l’autoroute. Différents modèles de DJI Osmo sont vendus à partir de 770 $, et certains accessoires permettent de rendre l’appareil encore plus polyvalent, comme de le fixer, par exemple, à un vélo, une voiture ou une perche télescopique.

À PROPOS DE L’AUTEUR Journaliste indépendant spécialisé dans les nouvelles technologies, grand voyageur et maniaque des programmes de fidélisation, Maxime Johnson com­bine ses passions professionnelles et personnelles à R ­ adio-Canada, pour le journal Métro et avec Évasion. 6  ÉVASION_MARS 2017­

CROISIÈRES TECHNOLOGIQUES | princess.com |

Princess Cruises souhaite réinventer l’expérience en mer avec Ocean Medallion, un petit bracelet connecté qui permettra prochainement aux vacanciers d’avoir accès à leurs informations personnelles sur des écrans placés partout dans le navire, mais aussi de déverrouiller la porte de leur chambre et de régler leurs achats sans avoir besoin de leur portefeuille. Grâce à une application mobile, les croisiéristes pourront aussi commander des consommations et se les faire livrer où ils se trouveront, en plus de garder l’œil sur les autres membres de la famille, sur le paquebot. Bonne nouvelle pour ceux qui voient ici poindre le spectre de 1984 : le bracelet Ocean sera évidemment optionnel. Il sera offert gratuitement à bord du Regal Princess dès novembre 2017. Enfin, détail intéressant : il résistera à l’eau et pourra être porté comme une montre, en pendentif ou être simplement rangé dans une poche.


» reportage // catherine lefebvre

Eleuthera,

de la réserve à la table

AUX BAHAMAS, UNE RÉSERVE ÉCOLOGIQUE A PERMIS AUTANT DE PRÉSERVER LES PLANTES ENDÉMIQUES DE L’ÎLE D’ELEUTHERA QUE D’ENCOURAGER LES BAHAMIENS À LES RÉINTÉGRER À LEUR GASTRONOMIE. À Governor’s Harbour, la capitale de la mince et longue île d’Eleuthera, le Leon Levy Native Plant Preserve a vu le jour, il y a plus de 10 ans, grâce au Bahamas National Trust et à la Fondation Leon Levy, du nom de ce célèbre homme d’affaires et philanthrope de Wall Street. Aménagée afin de conserver les espèces endémiques d’Eleuthera, cette réserve nous invite à découvrir une pléthore de plantes et de fleurs bahamiennes, mais tant la faune que les migrations humaines y trouvent aussi leur place. La visite s’entame dans les mangroves, nimbée d’une agréable fraîcheur. Le petit chemin entre les palétuviers mène au jardin médicinal, où chaque plante pousse aux côtés de ses complices possédant sensiblement les mêmes propriétés : gastro-intestinales, dermatologiques, circulatoires... Dans le lot, plusieurs plantes sont endémiques, qu’elles soient originaires des Bahamas ou qu’elles ne poussent qu’à Eleuthera. Dans tout l’archipel, on compte 89 plantes du genre, dont 5 exclusivement ici. Au surplus, un jardin entier est consacré aux plantes exotiques comestibles. Eleuthera et les Bahamas sont d’ailleurs mondialement réputées pour leurs succulents ananas, même s’ils sont originaires d’Amérique du Sud. À l’époque des Lucayens (les autochtones bahamiens), les Bahamas comptaient aussi des prunes de pigeon et de coton,

ainsi que des figues de Barbarie, originaires des Amériques, en plus de tous les autres fruits et légumes – avocats, corossols, sapotilles, etc. – qu’ils rapportaient des autres îles et d’Amérique centrale, lors de leurs nombreux voyages en canot. Puis, les colonisateurs ont contribué à la diversité alimentaire en plantant des bananiers d’Afrique et des agrumes d’Asie, par exemple. Depuis, les temps ont bien changé. « À la suite de leur indépendance, en 1964, les Bahamas ont commencé à dépendre des importations étrangères pour plusieurs denrées : plus personne ne voulait être agriculteur », explique le botaniste Ethan H. Freid, qui a mis en place la réserve. Eleuthera n’y a pas échappé, et même si les gens y ont toujours cultivé divers fruits et légumes, la plupart sont toujours importés. Depuis quelques années cependant, l’agriculture locale revient en force, grâce aux

CATHERINE LEFEBVRE NUTRITIONNISTE ET RÉDACTRICE VOYAGES

Catherine est l’auteure de plusieurs ouvrages, dont Sucre, vérités et conséquences. Elle est aussi adepte de yoga pas trop chaud et de vélo de route sans trop de côtes. touristes fortunés du nord de l’île, qui adorent le concept de la ferme à la table et qui l’exigent bien souvent au restaurant. Ainsi, les légumes verts feuillus sont très prisés et ils doivent être cultivés localement, car ils

ont une très courte durée de conservation. « De plus, des Bahamiens aisés embauchent désormais des Haïtiens pour travailler dans les champs, et les grandes connaissances agricoles de ces nouveaux venus ont contribué à la mise en place de nouvelles habitudes dans la communauté », ajoute Ethan H. Freid. Pour répondre à cette demande grandissante, petites et grandes fermes d’Eleuthera cultivent donc davantage les terres locales : Eleuthera Island Organics écoule ainsi ses produits au marché public de Gregory Town, et Island Farms transforme ses propres produits, en plus d’exploiter un café où il fait bon flâner. Enfin, comme partout ailleurs dans les Caraïbes, les colonisateurs ont presque tout rasé sur leur passage pour y planter de la canne à sucre, du café ou du coton, à leur arrivée. Même les habitants y passaient. Les Lucayens, qui vivaient paisiblement, ont alors vu leur communauté anéantie en une seule génération, surtout à cause de l’esclavage et des maladies venues d’Europe. Le Leon Levy Nature Plant Preserve consacre donc une bonne partie de son espace à leur histoire. Cela en fait un lieu précieux pour la conservation de la biodiversité bahamienne, certes, mais aussi pour la protection de ses communautés des Premières Nations, celles qui laissent encore des traces dans l’ambiance – et désormais sur les tables – d’Eleuthera.  [levypreserve.org]


» gens du pays // propos recueillis par frédérique sauvée

La Nouvelle-Orléans, la belle créole du Nord 29,95° N, 90,07° O

Douze ans après Katrina, la Nouvelle-Orléans a bel et bien pansé ses plaies. Presque plus de cicatrices aujourd’hui, mais une ambiance encore plus festive qu’avant 2005 et… une population bien décidée à faire rayonner la cuisine, la musique et la joie de vivre légendaires de la belle NoLa. MATTHEW ET MELANIE KING

Hôtes du B&B La Belle Esplanade

« Pourquoi aimons-nous tant notre ville ? Parce que nous l’avons choisie ! Comme tant d’autres exilés climatiques après l’évacuation de la ville lors de l’ouragan Katrina, nous avions le choix entre déménager ou revenir. Nous avons préféré faire partie d’un gigantesque projet de reconstruction communautaire. Ce sont cette fierté et cette solidarité citoyennes qui nous font aimer encore plus la Nouvelle-Orléans. Nous aimons également NoLa parce qu’elle est certainement la ville la plus unique des États-Unis.

On dit que c’est la ville caribéenne la plus nordique. Elle possède ses propres traditions, comme le Mardi gras et ses parades auxquelles tous les habitants de la ville participent, ses jazz funerals et tant d’autres célébrations. La contrepartie de cet esprit festif qui prévaut toute l’année, c’est que l’économie de la ville repose uniquement sur le tourisme. Pour 380 000 habitants, NoLa a reçu 10 millions de visiteurs en 2016. C’est plus que l’État d’Hawaii au complet ! Grâce au tourisme, nous bénéficions d’un nombre incalculable d’excellents restaurants, d’hébergement de grande qualité et bien d’autres avantages. Mais il me semble que

nous n’avons pas assez appris de nos erreurs du passé... » Mes adresses La terrasse du bar sur le toit de l’hôtel Ponchartrain et sa vue sur le Mississippi et le centre-ville, qui ont inspiré Tennessee Williams pour Un tramway nommé Désir. [thepontchartrainhotel.com]

Le Candelight Lounge, pour écouter un concert de jazz au milieu de vrais amateurs du genre. [925 North Robertson St.] Esplanade Avenue, surnommée l’allée des millionnaires, une superbe artère ombragée aux maisons créoles colorées. Rafraîchissante en été !

PAUL NEVSKI

Auteur, conférencier et propriétaire de la maison de la Laura Plantation

« Ce que j’aime le plus de la Nouvelle-Orléans depuis que j’y ai emménagé, il y a plus de 20 ans, ce sont ses habitants. En raison de sa situation géographique incertaine – entre un fleuve intempestif, le Mississippi, un lac et des marécages infestés de moustiques – et de sa précarité économique, ses habitants ont toujours eu le sens de l’entraide et affichent une grande joie de vivre, comme pour combattre l’adversité et la fatalité. Cette ville vous tend un miroir dans lequel votre âme se révèle et se retrouve à travers la cuisine et la musique, deux arts indissociables à la NouvelleOrléans, qui nous permettent de passer avec le sourire au travers des durs mois de chaleur humide et d’ouragans en été. » Mes adresses Le club The Spotted Cat, l’une des meilleures adresses du Faubourg Marigny, le VRAI quartier pour écouter du jazz et découvrir les nouveaux talents. [spottedcatmusicclub.com]

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St. Claude Avenue et ses coffee houses, le St. Roch Market et une multitude de bars et de restaurants underground, accessibles grâce à une nouvelle 8  ÉVASION_MARS 2017


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ligne de tramway depuis Canal Street. Le Voodoo Spiritual Temple et sa prêtresse Miriam, qui vous initiera à la spiritualité vaudoue, à son histoire et à ses rites ancestraux. [voodoospiritualtemple.org]

comme le French Quarter Festival et ses cinq scènes au beau milieu du quartier historique. La Nouvelle-Orléans a plus de 5 pelures qu’un oignon. C’est impossible de s’ennuyer ici. »

RICARDO FREDRICKS

Mes adresses (Pascal) Bacchanal et The Three Muses, deux adresses où se produit le duo devant les résidents du quartier. [bacchanalwine.com]

PAT GARIN

Chef cuisinier pour l’équipe de football des Saints

ville, selon qu’ils soient tenus par un chef créole ou cajun. » Mes adresses La New Orleans School of Cooking, au cœur du French Quarter, là où j’enseigne des recettes traditionnelles lors d’ateliers-dégustations.

[3musesnola.com]

La librairie de l’Arcadie, où s’empilent quantité de livres usagés (dont le quart en français) mais également de vieilles cartes de la NouvelleOrléans datant de l’époque des plantations. [714 Orleans St.]

CHRIS GRANGER

« Je suis né et j’ai grandi dans l’historique French Quarter. C’est là qu’a été fondée la ville, que la population a grandi et que les gens ont façonné leur amour pour la cuisine créole. Le terme “créole” fait référence, chez nous, à l’identité des descendants de colons français du 18e siècle, nés sur le sol de la Louisiane et installés en ville, le plus souvent dans le French Quarter. Il s’oppose au terme “cajun” qui qualifie les descendants des déportés acadiens qui ont trouvé refuge dans les bayous autour de la ville. Aujourd’hui encore, la cuisine louisianaise incarne ces différences, entre raffinement urbain et rusticité rurale. Un gumbo (ragoût de viande ou de crustacés) créole est préparé à base d’un roux clair au beurre alors que la version cajun est plus foncée en raison du gras de bacon utilisé. Même chose pour le jambalaya ou le po boy, des spécialités centenaires qui seront préparées de façon différente dans chacun des 800 restaurants de la

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JOYCE BRACEY

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À CONSULTER neworleanscvb.com

[neworleansschoolofcooking.com]

Le restaurant Muriel’s, qui offre la possibilité de faire une promenade digestive le long du Mississippi après le repas. [tableaufrenchquarter.com]

The Gumbo Shop, le meilleur restaurant du French Quarter pour déguster un vrai gumbo créole. [gumboshop.com]

RAPHAEL BAS ET PASCAL VALCASARA Guitariste et trompettiste du duo Harmonouche

« Pour des jazzmen, habiter à la Nouvelle-Orléans, c’est comme

habiter à Rio de Janeiro pour des joueurs de soccer, dit Raphaël. Je suis arrivé à la Nouvelle-Orléans trois mois avant l’ouragan Katrina, et j’ai décidé de rester et d’aider à reconstruire cette ville qui n’était pourtant pas encore la mienne, car j’étais inspiré par les gens que je voyais autour de moi. J’ai fondé un groupe de jazz avec plusieurs musiciens qui souhaitaient redonner sa superbe à cette formidable cité mélomane. Aujourd’hui, la scène artistique est bouillonnante et présente des concerts 365 jours par an (sauf les jours d’ouragan !), des festivals réputés dans le monde entier, dont certains sont gratuits,

The Fly, un coin de verdure niché dans un coude du Mississippi et où les gens rencontrent leurs amis, jouent au frisbee et dégustent un crawfish boil, une sorte de barbecue d’écrevisses typique de la Louisiane. [Exposition Drive]  Canal Street Beignets de la Nouvelle-Orléans Balcons en fer forgé Maison typique de NoLa Poupée vaudou The Spotted Cat Music Club Gumbo créole

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» exploravore // carolyne parent

AUX BONS MARCHÉS...

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Caribéens

D’ÎLE EN ÎLE, REMPLISSONS NOS VALISES DE PRODUITS DU CRU. AINSI, UNE FOIS DE RETOUR À LA MAISON, NOUS POURRONS REVIVRE NOS VACANCES À VOLONTÉ, AU GRÉ DES SAVEURS D’AILLEURS. POUR UNE TOURNÉE GOURMANDE DES CARAÏBES, C’EST PAR ICI ! Mon garde-manger pourrait facilement concurrencer un dépanneur exotique. Présentement s’y trouvent stockés de la vanille mexicaine, un pot de confiture aux fraises et au champagne rapporté d’Australie, un fond d’huile aromatisée au homard des Îlesde-la-Madeleine, des grains de poivre du Sarawak (Bornéo), du gomasio japonais pour assaisonner le riz, alouette! J’ai aussi un reste de thé mauricien à la cardamome, passé date depuis au moins 300 ans, mais que je ne jetterais pour rien au monde. Son odeur me transporte illico au bord de la mer, à Flic-en-Flac, là où je l’ai acheté; c’est ma madeleine à moi. Évidemment, il se trouvera toujours un rabat-joie pour remarquer qu’il ne vaut pas la peine de magasiner à l’étranger puisque, mondialisation et cybermagasinage aidant, on trouve de tout partout aujourd’hui. C’est juste, mais sans les souvenirs ni les émotions qui viennent avec l’achat in situ. En achetant les produits qu’on aime sur place, on établit aussi un contact humain avec les habitants. On contribue 10  ÉVASION_MARS 2017

également à soutenir une petite entreprise et, parfois même, toute une famille. Année internationale du tourisme durable ou pas, c’est plus que souhaitable. Alors, allons donc au marché !

Jamaïque

Cultivée à quelque 2200 mètres d’altitude dans le massif des montagnes Bleues, la variété de café Jamaica Blue Mountain est l’une des plus appréciées au monde. Pour les cyclistes et randonneurs, quel beau prétexte à la visite de l’une des plantations de la région, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO! Par ailleurs, dans tous les villages, l’odeur de viande grillée sur charbon de bois dans un ancien baril de pétrole fait saliver les carnivores. Il s’agit bien sûr du poulet à la jerk, une marinade préparée avec du quatre-épices (alias toutépice ou piment de la Jamaïque). On peut se procurer l’épice comme la sauce dans toutes les épiceries de l’Île, ya mon!

Haïti

En Ayiti, s’il est un plat connu comme Mawu dans le rite vaudou, c’est bien le riz djon djon, du nom du champignon

noir qui colore et parfume ce bon plat national. À Port-auPrince, on débusque la « truffe » haïtienne, vendue séchée, au magnifique Marché en fer. Toujours dans la capitale, on visitera la très belle distillerie Barbancourt et ses installations d’époque, où on se procurera sa meilleure bouteille de rhum brun agricole, la Réserve du domaine 15 ans. À noter, le rhum z’habitant fleure bon la canne à sucre et non la mélasse industrielle. C’est l’ingrédient clé du ti-ponch, le cocktail créole par excellence !

Saint-Martin / Sint Maarten

Le 11 novembre, jour anniversaire de saint Martin, le patron des mendiants, est une fête populaire du côté néerlandais de l’île. À cette occasion, les insulaires trinquent au Guavaberry, une liqueur aigre-douce à base de rhum et d’une petite baie du terroir. Le meilleur endroit pour y goûter est le très beau marché public de Marigot, situé en bordure de la baie du chef-lieu français. Et santé/proost ! Au même endroit, les amateurs de miel et de confitures à base de goyave, de fruit de la passion

et autre abricot-pays sont bien servis. Enfin, Grand-Case est le haut lieu gastronomique de l’île, et pour rapporter le souvenir d’une langouste grillée à point, cap sur un des lolos de bord de plage !

L’archipel de la Guadeloupe

Je l’avoue, j’ai un gros faible pour la Gwadloup, sa gastronomie, son rhum agricole, son poulet boukané, ses fêtes populaires (dont celle des cuisinières, le 12 août cette année) et ses marchés. Je me souviens qu’à celui de la Darse, à Pointe-à-Pitre, on vend un curieux délice : des touloulous, des crabes de terre, ficelés comme Houdini dans son coffrefort. À défaut de pouvoir en rapporter, il faut y goûter dans un matété, un plat de riz. Toujours à Pointe-à-Pitre, le très odorant marché aux épices Saint-Antoine propose le fameux mélange colombo, dont la recette est originaire de la capitale du Sri Lanka et qui sert à parfumer les caris. Au marché nocturne du Gosier, l’artisanat est roi le vendredi soir, mais pour mettre la main sur les plus belles nappes de madras, qui


ensoleillent la table, cap sur une mercerie. Emblématique de l’archipel, puisque les femmes, autrefois, s’en faisaient une coiffe, une têt, ce tissu à carreaux tient son nom de la ville indienne de Madras (Chennai). Appelés à remplacer les Africains après l’abolition de l’esclavage, Sri Lankais et Indiens ont emporté dans leurs bagages leurs traditions, qui se sont métissées aux coutumes locales. D’où la grande richesse culturelle de cet archipel !

La Grenade

Rien à déclarer ?

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Le saviez-vous ? La muscade fut le catalyseur des explorations outremer des Néerlandais, des Portugais et des Anglais. La course aux épices mena ces derniers jusqu’à la Grenade, qui en est l’un des principaux producteurs mondiaux. Là-bas, on en met d’ailleurs partout, même dans la crème glacée ! Quant au macis, la « dentelle » rouge qui enveloppe la noix de muscade, elle est utilisée pour rehausser les plats de poisson, apprend-on à la Dougaldston Spice Estate, une plantation jolie comme tout. À St. George’s, la très photogénique capitale, le marché maraîcher s’installe tous les matins, sauf le dimanche, messe oblige, à Market Square. Abrités par des parasols, les étals débordent de fruits et légumes exotiques, dont des calices séchés d’oseille de Guinée. C’est le bissap malien, le karkadeh égyptien, le té de Jamaica mexicain, appelé ici roselle. On en tire une délicieuse infusion qu’on sert glacée ou chaude, et qui fait aussi un excellent kir tropical !

« Oui, Monsieur le douanier! » Voilà ce qu’il faut toujours répondre lorsqu’on rapporte des denrées alimentaires au pays. Car peu importe qu’il soit permis d’importer du café jamaïcain ou un ananas guadeloupéen, nous sommes tenus de les déclarer. Une omission à cet égard peut entraîner une amende pouvant atteindre 1300 $... En sus de l’amende, les produits sont confisqués lorsque leur importation est interdite. SARI, le Système automatisé de référence à l’importation de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, précise quels sont les produits approuvés pour importation, en fonction de leur provenance. [inspection.gc.ca]

À PROPOS DE L’AUTEURE... ET DE SES BOUQUINS Carolyne Parent a visité plus de 100 pays. Elle a publié trois ouvrages alliant récits et recettes des quatre coins de la planète, dont Ambiances d’Asie, lauréat d’un Gourmand World Cookbook Award, et Ambiances des Caraïbes. ÉVASION_MARS 2017 11


» destinations // émilie folie-boivin INAUGURÉ EN 2012 POUR SOULIGNER LE CENTENAIRE DE LA TRAGÉDIE DU TITANIC, LE TITANIC BELFAST FORME À LA FOIS UN MONUMENT COMMÉMORATIF ET UN MUSÉE. IL EST SITUÉ SUR LE SITE DE L'ANCIEN CHANTIER OÙ A ÉTÉ CONSTRUIT CE GÉANT DES MERS, À BELFAST. [titanicbelfast.com]

Vous avez aimé… … PARIS ?

… DUBLIN?

… SANTORIN ?

… BERLIN ?

NANTES

BELFAST

NAXOS

LEIPZIG

VOUS AIMEREZ

Sur la liste de vos destinations de rêve (sur laquelle vous avez déjà coché Paris), ajoutez tout de suite Nantes, une ville qui fait (littéralement) de ses rêves une réalité. Il y a 25 ans à peine, elle était déprimée au possible, mais elle est devenue un attirant terrain de jeu pour les arts visuels, la musique, l’architecture et les créateurs en tout genre. Ses manèges sont aux antipodes des parcs d’attractions américains, gommeux comme de la barbe à papa : ici, la charpente des Machines de l’île et du flyé Carrousel des mondes marins est érigée à même l’imagination sans borne de l’être humain. Ce n’est pas tout : le design des immeubles à condos et celui des écoles est doublé d’œuvres d’art sonores et visuelles. L’ancien chantier naval abandonné, qui attirait autrefois la racaille, est aujourd’hui un terreau de création tellement fertile que les gens qui le fuyaient il y a dix ans s’y ruent pour un bain d’art contemporain et un spectacle électro sous les effluves des grillades émanant du Hangar à bananes. L’art et l’amélioration des transports alternatifs sont à la base de la transformation de Nantes : les affaires n’ont jamais été aussi bonnes depuis que les voitures sont interdites au centre-ville. Merci au vélo, au tram et aux bonnes vieilles chaussures ! Une métamorphose si extrême que c’est un défi de savoir tout ce qu’il s’y passe, tellement ça bouge. En cas de doute, on baisse les yeux et on se laisse guider par la ligne verte tracée au sol. Elle mène aux installations et projets culturels de la ville; une longue balade qui permet de constater que tout ce que la ville touche devient de l’art. Paris est peut-être la ville des amoureux, mais Nantes sait rendre ses visiteurs fous d’amour. [nantes-tourisme.com]

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VOUS APPRÉCIEREZ

Pétillante et animée par le souffle de sa faune estudiantine (et les vapeurs de stout), Dublin est un incontournable de l’Irlande. Mais Belfast, sa voisine d’Irlande du Nord, a présentement le vent en poupe. On a tendance à l’oublier, puisqu’il n’y a pas si longtemps qu’elle est sortie du violent épisode des Troubles – ce grand conflit entre protestants et catholiques, sur fond de ségrégation confessionnelle –, dont on peut toujours voir les cicatrices lors d’une visite en taxi noir, et ainsi découvrir l’histoire à travers 300 fresques, un peu partout dans la ville. Mais Belfast a les bras grands ouverts, prête à accueillir les voyageurs avec sa vibrante scène gastronomique, artistique et musicale. Au premier coup d’œil, Belfast a l’air un peu maussade, une impression qui nous quitte une fois qu’on entre dans un pub (ça semble cliché, mais c’est la vérité !). Elle a toujours les pieds dans la gloire de son passé, dont les vestiges côtoient la modernité : c’est ici que fut construit l’insubmersible Titanic, dont l’ancien quai et le musée interactif voisinent les studios où on tourne Game of Thrones. Car l’impétueuse sérieculte s’est installée au pays et profite de ses nombreux paysages pour camper son royaume. Et les lieux de création artistique viennent rappeler cette volonté qu’elle a de se sentir jeune à nouveau. Belfast est aussi la porte d’entrée (ou d’arrivée) de la Causeway Coastal Route, l’un des plus jolis itinéraires panoramiques côtiers d’Europe. On peut s’arrêter au gré de ses envies pour une balade en forêt, manger des algues séchées ou voir les paysages surréels de sa sublime côte. Dans ta face, Dublin. [belfast.com]

VOUS FLANCHEREZ POUR Même si la horde de touristes qui débarquent au port chaque jour n’arrivera jamais à éclipser la spectaculaire beauté de Santorin, il est fort possible qu’on ait envie d’être ailleurs, à la fin d’une journée passée à jouer du coude. Et c’est à Naxos que les voyageurs viennent se reposer de toute cette agitation. Moins fréquentée, la plus grande île de la trentaine de Cyclades est considérée comme la « vraie île ». Elle a tout pour elle : elle est la plus grande, la plus verdoyante, la moins rocailleuse et elle sait combler (presque) tous les appétits. Des plages secrètes et intimes, des endroits où entreprendre une randonnée (vaut mieux éviter les cuisants mois d’été au risque de griller comme de la viande à giros) et une cuisine pratiquement 100 % locale. Naxos est ainsi la seule île à pratiquer une agriculture durable avec ses pommes de terres réputées, ses raisins, ses figues, ses fromages, ses viandes et son huile d’olive. On peut aussi y voir de jolis exemples d’architecture médiévale, boire des cocktails à base de liqueur artisanale (l’agrumé kitron), faire de la plongée sousmarine à l’un des plus beaux sites de la Grèce, emprunter un labyrinthe de rues immaculées et rencontrer des habitants serviables et généreux. Bref, on y passe la semaine sans jamais s’ennuyer et, surtout, sans vraiment se ruiner.

VOUS PRENDREZ LE TRAIN POUR Le coût de la vie moins élevé qu’ailleurs en Europe et les vols à bas tarifs ont alimenté la popularité de la festive Berlin. Alors, évidemment, lorsque la capitale allemande a perdu de sa spontanéité au profit de plaisirs plus manufacturés, c’est Leipzig qui a repris le flambeau, et qui attire aujourd’hui créatifs et universitaires. Ces dernières années, cette ville a prouvé qu’il y a de l’espoir pour les anciens fleurons de l’industrie automobile en faillite. Polluée et désolée il n’y a pas si longtemps, cette ville d’un demi-million d’habitants se démarque aujourd’hui par la place qu’elle accorde à la culture. C’est aussi dans le lieu d’origine de Jean-Sébastien Bach que le plus innovant en musique techno et house est créé, de nos jours. Les parcs et les canaux côtoient les immeubles à l’abandon, il y a toujours un spectacle live où s’arrêter, et les bonnes tables sont à prix doux. Véritable laboratoire d’exploration artistique, on s’y arrête sans hésiter... surtout qu’elle est à une toute petite heure en train de la grande Berlin. [leipzig.travel]

[naxos.gr]

À PROPOS DE L’AUTEURE Journaliste indépendante ayant la bougeotte, Émilie Folie-Boivin est toujours partante pour troquer le confort de son bureau contre celui (relatif)de la classe économique. Elle adore s’approcher trop près de la lave, pédaler dans les mégalopoles et s’égarer pour mieux retrouver le nord. Elle collabore notamment au Devoir, à Urbania et à Nouveau Projet.


[1] … BRUXELLES ?

VOUS SEREZ RETOURNÉ PAR

ANVERS

En tant que plaque tournante de nombreuses organisations nationales, et vu son statut de capitale de l’Europe, Bruxelles a un petit côté sérieux et « fonfon » qui rend Anvers, surnommée « capitale du cool », une option fort attirante pour le voyageur qui souhaite dénouer sa cravate. Dès la sortie de la gare – classée comme l’une des plus belles du monde – la ville flamande fait bonne impression. Véritable carte de mode, elle forme un carrefour important des plus grands créateurs qui l’ont mise sur la carte. En constante ébullition créative, les fashionistas, artistes, amateurs de design et étudiants s’y ruent pour sa scène d’avant-garde, comme des mouches devant la lumière. Brocantes, boutiques-concepts extravagantes, galeries d’art, architecture éclatée : le contemporain côtoie audacieusement l’ancien, dans cette ville industrielle ouverte sur la mer. Évidemment, on est assuré de très bien se régaler et de festoyer grâce à une vie nocturne dégourdie. Pour éviter de se ruiner en guenilles et de payer les frais pour un excès de bagages, on s’arrête aussi contempler la Grande Place, qui a des airs de famille avec celle de Bruxelles, et où on flâne à l’Eilandje, un populaire quartier portuaire. Les mains – et la carte de crédit – dans les poches.

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[visitantwerpen.be]

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[2] [1] Naxos

[2] Nantes [3] Anvers

[4] Leipzig

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Belfast

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» vol direct // gary lawrence DEPUIS LE 16 FÉVRIER DERNIER, AIR CANADA RELIE QUOTIDIENNEMENT MONTRÉAL À SHANGHAI, EN VOL DIRECT ET SANS ESCALE. [AIRCANADA.CA]

Shanghai Express 31,23° N, 121,47° E

Folle mégapole aux allures futuristes, Shanghai personnifie la Chine de demain, plus que tout autre ville de l’empire du Milieu. Suggestions de choses à voir et à faire, du connu au méconnu, lors d’une visite-éclair.

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ABONDER POUR LE BUND Au 19e s., Shanghai s’incline au terme de la guerre de l’Opium, et elle doit laisser Britanniques, Français et États-Uniens s’établir sur son territoire : c’est le début des concessions étrangères, qui amèneront progressivement la ville à s’enrichir énormément. Ultime symbole de cette période d’opulence occidentale, le Bund forme une admirable promenade piétonnière bordée d’une enfilade d’immeubles cossus, construits de 1906 à 1940, qu’ils soient néogothiques ou néoclassiques. Totalement revampé pour Expo 2010, le Bund (ou Zhongshan Lu)

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permet d’observer le quotidien des Shanghaiens, mais il offre aussi une vue imprenable sur Pudong, de l’autre côté du fleuve Huangpu.

décapsuleur; la tour Jin Mao, vertigineuse pagode postmoderne; et la Shanghai Tower, deuxième plus haut gratte-ciel du monde (632 m).

PUDONG SANS CHÔMEURS En 1990, le communisme est mis entre parenthèses à Shanghai, lors de la création de la ZES (zone économique spéciale) de Pudong. Aujourd’hui, ce quartier financier gratte de plus en plus haut le ciel, avec son bouquet de tours futuristes : la Perle de l’Orient, tout droit sortie de 2001, l’odyssée de l’espace ; le Centre mondial des finances, au sommet troué comme un

LE VIEUX SHANGHAI, VAILLE QUE VAILLE Il ne reste plus grand chose du Vieux Shanghai et de ses shikumen, ces habitations traditionnelles qui ont, pour la plupart, croulé sous le pilon de la modernité et d’un développement immobilier effréné, dans cette ville de 24 millions d’âmes. Même la première adresse shanghaienne de Mao Zedong a disparu pour faire place au Centre Jing An

Kerry, vaste complexe résidentiel et commercial. Pour un aperçu de ce que fut jadis la Perle de l’Orient, on peut encore flâner au temple des Nuages blancs (239, Dajing Lu) ou au ravissant jardin Yu (173, Yuyuan Lao Jie), qui date de la dynastie Ming, avant de baguenauder dans le splendide (mais touristique) quartier du bazar environnant. Dans Xintiandi, le quartier voisin, on a rénové avec brio plusieurs shikumen pour en faire une agréable zone piétonnière, et le parc Fuxing semble figé à l’époque des concessions. Enfin, au temple du Bouddha de Jade (170, Anyuan Lu), les dévots prient et brûlent de l’encens comme ils le faisaient il y a 1000 ans, alors que dans la Concession française, les nombreuses maisons basses bordées de platanes nous font remonter un siècle en arrière.

LE MARCHÉ AUX MARIAGES Le samedi et le dimanche, de midi à 17 h, le parc du Peuple, dans Huangpu, abrite un étrange


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marché, celui du mariage. À cette occasion, des parents viennent vanter les mérites de leur enfant célibataire à l’aide d’une petite annonce où sont notamment déclinés l’âge, le signe du zodiaque, les diplômes, le revenu annuel et les traits de personnalité de leur grand rejeton. Résultat : les parents se rencontrent souvent avant même que leurs enfants ne fassent connaissance... Si on ne sait pas à quel point ce « marché aux rencontres » fonctionne mieux que Tinder ou EliteSingles, une chose est sûre : pas moins de 2000 parents y convergent toujours chaque week-end. ART DÉCO AVEC OU SANS CONCESSION Si Tel Aviv et Casablanca comptent d’innombrables immeubles Art déco, Shanghai n’est vraiment pas en reste. On le croit aisément en déambulant dans les rues Changshu, Huaihai, Donghu et Xinle, dans la Concession française. Quelques incontournables : le Gascogne, bel exemple de Streamline Modern (dans l’allée du 1200, Huaihai Zhong Lu), le cinéma Cathay (870, Huaihai Zhong Lu) et le hall d’entrée de

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[2] la Grosvernor House, à l’hôtel Jinjiang [jinjianghotels.com]. FINES TABLES DÉLECTABLES Shanghai brille par la variété et la qualité des fines cuisines régionales qui y sont représentées. Et avec la richesse sans cesse croissante d’une partie de sa population, elle déploie un large éventail d’éminentes tables, que ce soit dans un décor digne de Tintin et le Lotus bleu ou assez décoiffant pour figurer dans Wallpaper. Des exemples? Hakkasan [hakkasan.comd] propose une brillante cuisine chinoise contemporaine; M on the Bund [m-restaurantgroup.com/mbund] allie plats européens et moyenorientauxs dans un décor fastueux; et Jean Georges, chef triplement étoilé Michelin, déballe sa gastronomie française mâtinée d’Asie au Three on the Bund [threeonthebund.com]. Dans un registre plus traditionnel, les fameux et goûteux crabes poilus de

Pudong Crabes poilus [2] Le Bund [3] Jardin Yuyuan [4] Le temple du Bouddha de jade [5] Le Maglev [page de gauche] [1]

SHANGHAI À TOUTE VITESSE C’est à Shanghai que circule le train le plus rapide du monde, le Maglev, qui atteint... 431 km/h, entre l’aéroport de Pudong et la station de métro Longyang Rd. Sa particularité ? Il fonctionne par sustentation magnétique – aussi bien dire qu’il flotte dans les airs. Mieux : s’il disposait d’une assez longue ligne droite, il pourrait dépasser les 550 km/h. Une expérience à ne pas manquer. [smtdc.com]

À LIRE

Le guide Time Out [timeoutshanghai.com] ainsi que les sites [shanghaiist.com] et [smartshanghai.com].

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Shanghai font saliver au Xin Guang (512, Tianjin Lu) et au Wangbaohe (555, Jiujiang Lu), qui aura bientôt 275 ans. Pour leur part, les xiaolongbao (dumplings en soupe, spécialité de Shanghai) sont succulents au Jia Jia Tangbao (Huanghe Lu, près de Nanjing Xilu). LE SHANGHAI DÉLURÉ AU M50 Aménagé au début des années 2000 dans une ancienne zone industrielle, ce quartier abrite plus de 140 ateliers d’artistes, espaces de design et galeries d’art où s’épanouit l’avant-garde artistique contemporaine de Shanghai. Tous sont répartis dans une trentaine de bâtiments qui datent des années 30 à 90, et l’ensemble comprend également agences de pubs, études d’architectes, studios de cinéma et autres entreprises créatives provenant de Chine et d’une vingtaine de pays, dont le Canada. [m50.com.cn]

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Partir en solo pour voyager en duo « Je ne veux pas partir seule, je n’aime pas la solitude! » Combien de fois m’a-t-on répété une affirmation semblable après mes conférences sur le voyage en solo au féminin ? Baroudeuse chevronnée et extravertie, j’ai toujours pu faire de belles rencontres lors de mes aventures, mais je peux comprendre que ce ne soit pas donné à tout le monde. Heureusement, tout comme on le fait pour vaincre la timidité ou pour se faire des amis, provoquer des rencontres est un art auquel on peut s’exercer. À vous de trouver votre style! Avant le départ, entrez en contact avec des habitués de la région du monde que vous comptez explorer. Ces passionnés vous donneront non seulement des tuyaux qui vous éviteront de faire des erreurs de débutante, mais ils pourront faire jouer leur réseau local à votre profit. C’est ainsi que ma copine Myriam a préparé son voyage en Haïti, alors que ses proches lui déconseillaient cette destination sans réellement la connaître. Je lui ai présenté des amies qui ont vécu là-bas et qui lui ont d’abord 16  ÉVASION_MARS 2017

offert des conseils pratiques avant de partager leurs carnets d’adresses. Les réseaux sociaux – à commencer par Facebook et Twitter – ainsi que les forums d’entraide entre voyageurs sont des mines d’or pour qui sait creuser un peu. On peut aussi y dénicher des compagnons de voyage si tel est notre désir. Osez lancer un appel à l’aide! Pour ma part, j’ai toujours préféré rencontrer d’autres voyageurs sur place, en séjournant dans des auberges de jeunesse ou en participant à des activités qui y sont organisées. J’essaie de trouver le café ou le bar où se réunissent plus fréquemment les globe-trotters et les polyglottes. Nombre de ces événements sont répertoriés sur les groupes locaux de couchsurfing et permettent de briser la glace rapidement. Autre repaire sous-estimé de voyageurs ouverts aux rencontres : les tours de ville guidés, parfois gratuits ! À

ANICK-MARIE BOUCHARD

GLOBESTOPPEUSE ET AUTEURE

Globe-trotteuse devant l’Éternel, elle a parcouru plus de 150 000 km en autostop. Elle cosigne La Bible du grand voyageur, chez Lonely Planet.

Londres, Édimbourg, Stockholm et Sarajevo, j’y ai croisé des personnes en phase avec mon rythme de croisière et prêtes à passer quelques jours en ma compagnie... Mais la stratégie la plus efficace consiste sans doute à adopter des façons de voyager qui rapprochent naturellement les gens. Je pense notamment à l’autostop, qui favorise des rencontres assez brèves et très diversifiées. Parfois qualifiés de « tourisme intime », le covoiturage et l’hébergement chez l’habitant, qu’ils soient gratuits ou payants, nous mettent aussi en lien avec des personnes désireuses de jouer le jeu de la rencontre. Organiser son voyage de cette façon peut suffire à briser la glace pour les voyageurs plus timides ou moins entreprenants. De même, les transports doux et lents, comme la marche et le vélo, sont des vecteurs de rencontre impressionnants. J’ai

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» la baroudeuse // anick-marie bouchard


QUELQUES SITES À TENTER couchsurfing.com • voyageforum.com • routard.com/comm_bourse_d_equipiers.asp • compagnon-de-voyage.net

Mais la stratégie la plus efficace consiste sans doute à adopter des façons de voyager qui rapprochent naturellement les gens pu en faire l’expérience sur la route de Saint-Paul, en Turquie : ma solitude de marcheuse se dissolvait dès qu’un village était en vue. Je peux dire la même chose du vélo, qui mène sur des routes moins fréquentées et, paradoxalement, plus hospitalières. Combien de fois m’a-t-on bombardée de questions, alors que j’étais sur mon engin roulant, au Kazakhstan, pour ensuite m’inviter à manger avec toute la famille ?

Même les transports en commun favorisent les échanges. Si la fibre festive des trains russes, où la vodka coule à flots, est bien connue, j’ai aussi souvent fait l’expérience des bus turcs, plus sages mais fort conviviaux. Autour d’un verre de thé et de biscuits sucrés, les conditions sont réunies pour aborder mes voisines de siège et échanger sur le pays, la vie et notre destination. Si, malgré toutes ces pistes,

vous doutez toujours de votre capacité à tisser des liens, il n’y a pas de honte à se joindre à un groupe pour de premières tentatives en terre inconnue. Dans ce contexte plus sécurisé, Myriam a rencontré des membres de la diaspora haïtienne en visite sur leur île natale. Ceux-ci lui ont ouvert les portes de leurs parents et amis pour la suite de son voyage, une astuce qui lui a permis de trouver des ancrages

locaux et de combler le fossé culturel. Au-delà de toutes ces stratégies pour ne pas souffrir de solitude lors de vos pérégrinations, sachez que l’échange se déploie dans toute sa splendeur quand on lui en laisse le temps. Les relations enrichissantes ne fleurissent pas sous l’urgence et la pression. Ralentir son rythme de voyage est donc un premier pas et... un premier appel à la rencontre.

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