360° montpellier juin 14

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360° ° DÉCOUVERTES ° ADRESSES ° ART DE VIVRE ° RENCONTRES ° DESTINATIONS ° SHOPPING °

Montpellier 43.600 43° 35’N | 3.883 3° 52’E

° Le littoral se met à la plage

8

° Soulages, chantre 14 du voyage intérieur ° Rome, la sublime 18 ° Tourisme connecté 26 la digitale révolution

° Brésil, 32 l’ardent désir !

Juin 2014

N°1

° Aéroport 50 Montpellier-Méditerranée Interview de Cyril Reboul Programme des vols, destinations et compagnies aériennes

English version inside

Mode « Out of Africa » - Parfums d’été, Joaillerie chic et rebelle MAGAZINE OFFERT PAR / MAGAZINE OFFERED BY AÉROPORT MONTPELLIER-MÉDITERRANÉE

ENG



Au Sud, de nouveaux horizons 360° est le nouveau magazine des voyageurs de l’aéroport de Montpellier Méditerranée, en quête d’une nouvelle façon de s’informer et de découvrir les dernières tendances de voyage, de design, de lifestyle, de loisirs mais aussi à l’affût des lieux insolites, des itinéraires pour s’émerveiller encore et toujours. Tenant compte des évolutions des usagers de l’aéroport, de leur diversité, ce magazine se veut le lien utile pour accompagner chacun dans son voyage, ses besoins, ses désirs. Et comme l’aventure n’est pas forcément au bout du monde, nous avons jugé nécessaire de vous présenter au travers de 360° ce qui nous entoure, ce Sud authentique où la nature est le trait d’union avec les hommes, à la fois entre terre et mer avec ses causses d’un côté et ses 220 kilomètres de plages de l’autre. Cette région d’une grande diversité, riche en sites inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco et à la pointe en matière de nouvelles technologies avec ses 1 100 entreprises travaillant à Montpellier dans le domaine du numérique, ses centres de recherche dans le domaine médical, ses universités, qui font de Montpellier la quatrième concentration de matière grise en France et du Languedoc-Roussillon une terre d’audaces. Une région également prestigieuse en matière de culture, avec ses nombreux musées couvrant toute les grandes périodes de l’histoire de l’art, ses festivals célèbres tant pour la danse, la musique classique, le rock que le jazz et bien sûr sa cuisine méditerranéenne inspirée. Mais 360° a également pour vocation d’informer des évolutions de l’aéroport de Montpellier Méditerranée, de détailler les nouveaux services proposés afin de créer avec vous un lien de qualité et vous accompagner dans votre voyage. Afin que vous soyez ici chez vous.

360° N°1 - Juin 2014 360° est un magazine périodique gratuit édité par Chirripo, société SAS au capital de 10 000 Euros – RCS Montpellier 435 062 294 – Parc d’Activités, Le Triton, 95 Rue Joseph Allois Schupeter, 34470 Pérols – Tél 04 67 07 27 70 Fax 04 67 87 10 28 – Mail : redac@360degres.eu – Web : www.360degres.eu – En partenariat avec la SA Aéroport Montpellier Méditerranée (Président du Directoire : Cyril Reboul) – Directeur de la publication : Eric Dufour – Directrice des éditions : Anna Koleva (a.koleva@every-day.fr) – Rédaction : SA Playtext (contact@playtext.fr) – Traductions : Ilo – Création graphique : Studio 9 Bourrely Crédits photos : 3drenderings, amawasri, artisticco, Artur Bogacki, Bastos, bunwit, by–studio, Cobalt, CPJ Photography, dubova, elenabs, elenabsl, Emmanuelle Combaud, Frog 974, fusolino, ivaleksa, Jean–Jacques, kid_a, lazyllama, lucazzitto, Malgorzata Kistryn, miragik, Onidji, Riccardo Piccinini, Rick Henzel, sborisov, skywing, tuenou, Valua Vitaly / Fotolia – Mairie La Grande–Motte – Marc Dantan (p.10) – Communauté communes Pays de l’Or Donation Pierre et Colette Soulages – DTR – Stéphane Grangier – Riot House Production – Pio3 – Eugénie Martinez – Alexandre Dimou – Impression : Chirripo – Tél 04 67 07 27 70 – Commercialisation : redac@360degres.eu, a.koleva@every–day.fr – Dépôt légal : juin 2014 – La reproduction même partielle, des textes publiés est interdite sans autorisation expresse de l’éditeur.


Sommaire °

Brèves d’ici & d’ailleurs : les faits à ne pas manquer

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7° Degrés CARDINAUX

Le littoral se met à la plage : l’équilibre complexe plages privées / plage publique…

8

Soulages, chantre du voyage intérieur : 14 l’artiste français a désormais un musée à Rodez Agenda : les festivals et expositions 17 Rome, la sublime : 18 la ville sanctuaire où passé et présent se conjuguent en une alchimie unique

25° MONTER en Degrés

Tourisme connecté, la digitale révolution : 26 le profond bouleversement de l’économie du tourisme par l’internet Brésil, l’ardent désir : 32 coupe du monde, jeux olympiques, un pays où tout est à découvrir

41° DEGRÉ de liberté

Look book elle & lui : 42 escapades sensorielles entre matières brutes et couleurs savane Sur le chemin des émotions olfactives 46 qui déambulent entre rose de Bulgarie, ylang-ylang, vanille et autres effluves à sensation Luxe chic et rebelle d’une joaillerie 47 où se rencontrent passion et désir

49° SERVICE au plus haut Degré

Cyril Reboul, Président du directoire 50 de l’aéroport de Montpellier : une politique de renouveau de services Les destinations 52 au départ de Montpellier Compagnies aériennes 54 opérant au départ de Montpellier Deux destinations à découvrir 56 au départ de l’aéroport de Montpellier


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° DEGRÉS CARDINAUX / BRÈVES D’ICI ET D’AILLEURS

5 innovations qui peuvent tout changer Depuis 2007, le Forum Netexplo, un observatoire placé sous les auspices de Joël de Rosnay, sélectionne les 100 innovations numériques les plus prometteuses. Pour 2014, le Forum a repéré le moteur de recherche Shodan, qui peut indiquer où se trouve un appareil à partir de sa signature logicielle, le système Brck qui devrait permettre de se connecter en 3G, 4G ou Wi-fi à partir d’une simple carte SIM de n’importe où, le projet SkinPrint qui prévoit de reproduire de la peau artificielle avec une imprimante 3D. Et enfin Wibbitz (photo), une technologie mise au point par une start-up israélienne, qui permet de convertir n’importe quelle coupure de presse en… vidéo ! 5 major innovations In 2014 the Forum Netexplo discovered significant innovations which may change all. The research motor Shodan which indicates how to find an appliance/ device, the system Brick to connect to 3G, 4G or Wi-Fi with its sim card, the skin print which makes artificial skin and lastly Wibbitz which transforms a press cutting into a video.

La voiture partagée à la conquête de l’Ouest Lancé à Paris en 2011 par l’homme d’affaires Vincent Bolloré, le service d’auto­partage de voitures électriques en self-service part à la conquête du monde. Après avoir lancé une opération séduction à Londres avec ses « Blue Car » (le nom de ses voitures équipées de batteries au lithium métal polymère), Bolloré vient d’inaugurer en mai le « BlueIndy » à Indianapolis. D’ici huit mois, 500 véhicules électriques devraient sillonner les rues de la mégapole américaine. The car to share Bolloré has Just inaugurated in May the Blue Indy in Indianapolis and in 8 months time 500 electric vehicles will normally be seen driving in the mega-cities of America.

Hôtels : les français dépensent peu

L’accoudoir qui réconcilie les passagers Qui n’a pas rusé lors d’un vol, pour profiter de l’accoudoir commun au détriment de son voisin ? La jeune société Paperclip Design, créée en 2012 à Hong Kong, a trouvé la solution : un accoudoir à deux niveaux. Un en bas, un en haut, qui permet de poser son coude en « étage », sans gêne pour le passager d’à côté. Seat armrest for passengers The company Paperclip design have found the solution towards passengers sharing a seat arm rest. In order to prevent any discomfort or passenger disagreement the seat has two armrest at two different levels which means both passengers can use a separate armrest without disturbing the side seated passenger.

Comme l’an passé, le touriste français s’avère plutôt près de ses sous à l’étranger. Dans l’édition 2014 de son « Hotel Price Index », le site Hotels.com a réalisé le classement des dépenses des touristes par nationalité à l’étranger. Les français ont dépensé en moyenne 105 € pour une chambre d’hôtel, ce qui les classe au 27e rang, au bas du classement. Juste devant les allemands (103  €) mais loin derrière les anglais (130 €) et les suisses, les plus dépensiers avec 137 € dépensés par nuitée. Hotels: the french more tight-fisted Following a recent survey carried out by Hotels.com in 2014 the French were placed in the lower ranking rate as regards their expenditure towards hotel accommodation. Classed in 27th position with an average investment of just € 105.

Air France chouchoute sa première classe La compagnie aérienne française vient de dévoiler les nouvelles prestations proposées en première classe, désormais baptisée « La Première ». Les voyageurs y disposent dans 3 m2 d’un fauteuil transformable en lit, d’un bureau et d’un siège pour accueillir un invité. Coût pour 60 avions : 50 millions d’euros. AF is making big efforts in order to please its 1st class passengers In the new “Première” passengers have a 3 m2 seat that includes an additional seat for a passenger with an office desk that even converts into a bed. The cost for 60 planes: 50 millions of Euros! 4°


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Paris brille par sa culture, mais pas par son accueil La capitale française réalise un score médiocre en terme de convivialité pour les touristes, selon le classement de TripAdvisor. Paris reste fidèle au cliché de ville peu hospitalière, en terminant 29e du classement où Tokyo arrive en tête. Mais pour la gastronomie la ville lumière arrive 5e, et décroche la 3e place en matière de culture, derrière Vienne et Rome. Au classement général, Paris termine 9e, loin derrière Barcelone (3e), New York et Tokyo (1er). Paris shines by its culture but not by its friendly welcome According to Trip Adviser Paris arrives 3rd for its culture, 5th for its gastronomy and only 29th for its welcoming hospitality!

n°3

Ville culturelle

n°5

Ville gastronomique

n°29

Ville accueillante

Montpellier labelisée Frenchtech ? Depuis plusieurs semaines, les réseaux sociaux montpelliérains ne bruissent que de cela : la candidature de la ville à la première vague de labélisation French Tech. Ce projet lancé fin 2013 pour fédérer les start-ups hexagonales, déchaine les passions. Avec ses 1 100 entreprises du domaine numérique, Montpellier dispose d’un beau maillage et son dossier est séduisant. À la clé, des financements pour attirer talents, entrepreneurs et investisseurs.Verdict d’ici fin juin. Montpellier is candidate for the Label French tech The project was launched at the end of 2013 to Federer the start- ups within the hexagon. The objective is to attract investors with finance. The much awaited results will be announced at the end of June.

Bientôt la fin des cabines téléphoniques Depuis avril, téléphoner dans un « publiphone » — la dénomination officielle des cabines téléphoniques — est devenu quasi impossible : l’opérateur Orange a mis fin à cette date à la vente aux grossistes des télécartes prépayées en raison de l’effondrement des ventes. Il ne reste plus que 40 000 cabines (contre 103 200 en 2013) sur le territoire, victime des systèmes d’abonnements à domicile et des téléphones mobiles. The end of telephone box Since April 2014, Orange Telecom is no more selling prepaid phone cards. Indeed, there are only 40,000 boxes remaining in France (against 103,200 in 2013), victims of cell phones!

Fausse alerte : on ne joue pas sur twitter Les réseaux sociaux ne sont pas des jouets. C’est ce qu’a rappelé le 13 mai Air France, en déposant plainte, après qu’un petit malin ait annoncé sur twitter la prochaine attaque d’un avion par « un groupe terroriste de Ben Laden ». Même si le tweet s’achevait par un étrange « bisous » et que le responsable se soit confondu en excuses, la compagnie n’a pas goûté la plaisanterie et maintenue sa plainte. False alert AF have filled a legal complaint against an individuel who left a false terrorist attack alert from Ben Laden on twitter. 5°



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degrés CARDINAUX

DESTINATIONS : LE LITTORAL FAIT SA MUE ° SOULAGES AU MUSÉE ° ROME, LA SUBLIME ! Direction plein soleil, pour apprécier la mutation du littoral languedocien où, entre nécessités écologiques et économiques, les plages viennent de se ­refaire une beauté. Petit crochet vers Rodez où un musée Pierre Soulages, le célèbre peintre qui vit entre Sète et Paris, vient d’être inauguré. Et puis cap sur la ville éternelle, l’indépassable Rome. 7°


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À la Grande-Motte, station balnéaire, la mairie considère que les plages participent au changement d’image de la ville.

Le littoral s e met

à la plage Phénomènes d’érosion des plages, multiplication des paillotes, fréquentation touristique massive… les plages du Languedoc font face à de multiples agressions. Des mesures de protection sont prises peu à peu, dont la plus emblématique est la récente fermeture de la route du Petit-Travers. Mais entre enjeux écologiques et économiques, l’équilibre plages privées/plage publique est parfois complexe.


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Le Beach business • 39 paillotes-restaurants sur le littoral montpelliérain Des concessions qui vont de 5 à 7 ans. Plus de 300 000 clients par an. • Plus de 150 paillotes en Languedoc-Roussillon. Proposant plus de 10 000 transats en location. Et 9 000 couverts par jour en restauration. • 1 500 paillotes en France. Dont les 2/3 sur la Méditerranée. Un CA entre 100 000 € et… 8 M€. Entre Villeneuve-lès-Maguelone et le Grau-du-Roi, une quarantaine de paillotes proposent transats de luxe et restauration parfois sophistiquée.

L

e changement est remarquable : à contempler les nouveaux aménagements parallèles à la Départementale 62, à la sortie de Carnon, on a du mal à imaginer qu’en bord de mer, existait voilà encore quelques mois une route (la D59) qui longeait sur un peu plus de 2 kilomètres au niveau du ‘Petit Travers’, le littoral en direction de la Grande-Motte. Les résidents secondaires, qui ne viennent que durant l’été dans l’Hérault, auront du mal à ­reconnaître les lieux ! Après des années de diverses études — la première date de 2003 — pour réhabiliter ce site préservé du béton et riche d’un patrimoine écologique remarquable (une dizaine d’espèces animales et 13 variétés de plantes recensées), les travaux ont commencé en février pour détruire la route goudronnée et la réensabler. Mais il s’agissait aussi de poser des systèmes de fixation du sable pour éviter l’érosion, de créer des cheminements d’accès aux plages pour le public, d’aménager des conteneurs enterrés de récupération des déchets. Et puis surtout, de créer le long du nouvel accès en retrait de la mer, un millier de places de stationnement pour les candidats à la baignade. Soit exactement le même nombre d ­ ’emplacements 10°

qu’avant. Ce qui a valu au maître d’ouvrage du projet, la communauté de communes du pays de l’Or, d’être attaqué en justice par quatre associations de défense de l’environnement, s’opposant au maintien des voitures sur le site. La première phase de travaux sera néanmoins achevée fin juin 2014, avant le grand rush estival. Mais ce point symbolise bien toute la difficulté du littoral aux abords de Montpellier (la capitale languedocienne est à un quart d’heure) : faut-il protéger la côte en repoussant définitivement les véhicules ? Ou au contraire maintenir les accès séculaires aux plages, qui sont devenues une attraction touristique forte, et une source de revenus conséquente, créant une véritable économie des plages ? Une première phase d’aménagement avait été réalisée à partir de 2004 : un grand parking de 500 places avait été créé à la sortie de Carnon et le stationnement limité à un seul côté de la D59 entre Carnon et La Grande-Motte, ce qui avait entrainé la suppression d’un millier de places pour les voitures. Après une première saison cacophonique où d’incroyables bouchons s’étaient formés sur la route, le calme était revenu grâce notamment au maintien de la gratuité du stationnement. « Montpellier est indissociable du lifestyle

méditerranéen, qui englobe les plages. Ce que n’intègrent pas a priori tous les touristes, qui sont bluffés de la proximité avec la mer. Donc le fait de positionner la ville à dix kilomètres des plages, c’est un avantage concurrentiel par rapport à d’autres communes en matière de tourisme urbain », analyse Fabrice Cavillon, le directeur de l’Office de tourisme de Montpellier. La réponse est donc claire du côté des professionnels du tourisme : la plage, c’est un attrait fondamental. Durant l’été, un million de personnes fréquentent le littoral, entre la Grande-Motte et Villeneuve-lèsMaguelone sur les cordons dunaires appelés ‘Petit Travers’ et ‘Grand Travers’. « Cependant, même au pic de fréquentation du 14 juillet, la plage n’est jamais à saturation », explique David Bank, le directeur général des services de la commune de Mauguio-Carnon, sur le territoire de laquelle ont été réalisés les derniers travaux d’aménagement, au ‘Petit Travers ‘. Pour conserver cette activité balnéaire, il a donc été décidé de protéger le littoral sans pénaliser les touristes. « L’aménagement du lido était nécessaire car il va permettre de protéger un milieu fragile tout en garantissant un niveau d’accessibilité à la plage. Il s’agit d’une renaturation mais pas de sanctuarisation », explique


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Stéphan Rossignol, le maire de la Grande-Motte. L’accès facile à la plage — il faudra juste marcher 200 m sur des cheminements bordés de ganivelles — est maintenu en raison de la forte « attente sociale » à cet égard, précise même la charte pour la protection et l’aménagement durable signée entre l’État et les communes concernées en 2006, grâce aux 1 000 places de parking gratuites le long de la piste créée en retrait de la plage. Les touristes et habitants du front de mer ou de Montpellier pourront donc profiter à tout loisir du sable fin pour se baigner ou faire du kite-surf, ou encore venir déjeuner ou boire un verre. Car la grande tendance depuis une décennie à

côté des traditionnels loueurs de planche ou vendeurs de beignets, a été l’apparition de paillotes tenant buvette ou organisées en véritables restaurants. « Les plages relèvent du domaine public maritime et donc de l’État. Depuis 2006, un décret réglemente les concessions de ce domaine entre l’État et les communes pour des durées de douze ans afin d’y organiser des activités ‘destinées à répondre aux besoins du service public balnéaire’. Pour cela, les communes peuvent établir des sous-concessions après mise en concurrence et en échange d’une redevance qu’elles fixent librement, pour une durée généralement comprise entre 5 et 7 ans en Languedoc. En revanche, les conditions d’exercice de ces établissements sont soumis à de nombreuses contraintes et

doivent être votées en conseil municipal puis validées par la préfecture », analyse Dorothée Soland, avocate associée au cabinet CGCB, qui pratique les contrats publics. On compte ainsi entre Villeneuvelès-Maguelone et le Grau-du-Roi près de quarante paillotes dites de buvette ou de grande buvette (1 000 m2 de surface), pour la plupart des établissements proposant la location de transats et de matelas la journée, mais aussi et surtout ayant une partie restaurant et un bar. Des structures conséquentes, à la décoration sophistiquée, qui emploient des dizaines de salariés et qui suscitent bien des fantasmes sur l’argent que cela brasse (une étude de la CCI de 2010 estimait

29 000 m3 de sable au Petit-Travers • 28  890 m3 de sable pour enfouir l’ancienne D59. • 3,7 hectares de nouvelles dunes. • 20 km de ganivelles. • 9 chemins (de 200 m) d’accès à la plage. • 1 000 places de stationnement. • 5 toilettes sèches installées. • 5 M€ de travaux.

Les nouveaux aménagements du Petit Travers à Carnon, où la route a été déplacée pour laisser place à des cheminements piétons. 11°


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Villeneuve-lès-Maguelone Les principales plages du littoral : de l’Espiguette à Villeneuve-lesMaguelone, on compte pas moins de 39 plages privées pour se relaxer, se restaurer, ou s’amuser.

1. Les Transats du Pilou 2. Carré Mer

MONTPELLIER

3. Le Windsurf

Palavas 4. Zénith plage 5. La Plage 6. Le Bain de soleil 7. La Playa

Carnon 8. La Plage des lézards 9. Palm Ray 10. Le Mistral 11. La Plagette

Palavas 4 plages

12. Face à la mer

La Grande-Motte 13. White Beach 14. La Voile bleue 15. La Paillote bambou

Villeneuve-lès-Maguelone 3 plages

16. L’Effet Mer 17. Bihapi plage 18. La rose des vents 19. La plage des Alizés 20. Waikiki plage

le chiffre d’affaires à 15 millions d’euros1). Certes, en 2012 la Cour des comptes avait épinglé la gestion de certaines stations balnéaires du Languedoc-Roussillon considérées comme trop laxistes sur la gestion des concessions de plages, mais tout semble rentré dans l’ordre. L’État est de plus en plus pointilleux sur les conditions d’exploitation et mène depuis deux ans la chasse aux soirées plages qui transformaient certains établissements en véritables discothèques. Outre la fête de la musique et le 14 juillet, les plages ont généralement droit à deux soirées par saison, pas plus. Sur le territoire de Carnon, pas de soirées autorisées : « on a préféré faire des concessions un peu plus longues, de sept ans, afin que les paillotes n’aient pas besoin de vendre des mojitos à 2h du matin, pour assurer l’amortissement de leurs charges  !  », 1 L’étude de la CCI réalisée en 2010 sur la saison 2009, constatait un CA de 15,2 M€ déclaré par 11 des 19 plages de Carnon et La Grande-Motte. Ces établissements avaient accueillis 300 000 clients et servi plus de 240 000 repas. Une nouvelle étude menée par le responsable de l’Observatoire économique de la CCI de Montpellier sur la saison 2013 est en cours.

12°

dit-on du côté de la mairie. À la Grande-Motte, le maire assume : « les délégataires sont libres d’axer leur activité sur tel ou tel domaine. Mon rôle à moi est de veiller au respect de la loi et de la qualité de vie des Grand-Mottois. Ce qui est sûr, c’est que les plages privées participent au changement d’image de la ville et la rendent dynamique. Cette nouvelle attractivité pour la ville, tous les Grand-Mottois en bénéficient  », explique Stéphan Rossignol, qui se satisfait par ailleurs des 480 000 € de redevances perçues tous les ans, soit « l’équivalent de 4 % de fiscalité » sans compter l’activité économique générée sur la ville. Même l’UMIH, le syndicat des restaurateurs et hôteliers, longtemps opposé aux plages, en convient : « les plages privées sont une nécessité, un complément à notre profession. Une bonne partie de leur clientèle de restaurant ne venait pas chez nous. Et ça crée des milliers d’emplois. Après, il ne faut pas qu’ils se mettent à décliner des activités annexes comme les massages ou les sauna et puis par endroits, elles sont peut-être un peu concentrées »,

explique Jacques Mestre. En 2011, la Fédération nationale des plages restaurants avait recensé 158 établissements en Languedoc-Roussillon, réalisant un chiffre d’affaires estimé à 31 millions d’euros, tandis que le chiffre atteignait 271 millions pour les 242 établissements pris en compte sur le bassin méditerranéen. « Quand on a commencé avec mon frère en 1997, c’était un snack amélioré. On y a cru, on a appris le métier. Maintenant en saison on est 47 et c’est notre activité à plein temps. Quant aux polémiques, elles ont je pense disparu. Il n’y a que des pros à la tête de ces établissements », confie Joël Ortiz, directeur de la Voile Bleue à la Grande-Motte et président de l’association des plages aménagées du Languedoc. D’ailleurs les plages, même si les concessions sont soumises à renouvellement tous les 5 ans pour la plupart, sont devenues des fonds de commerce qui s’exploitent et se vendent régulièrement, signe du poids qu’elles ont pris dans le paysage et ­l’économie locale l


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21. La plage des bikinis 22. La Grand plage 23. La playa Zipolite 24. Blue Beach

Aéroport Montpellier-Méditerranée

25. L’Azur plage 26. La plage Hôtel & Spa

Le Grau-du-Roi

La Grande-Motte 14 plages

27. Bamboo Beach 28. Bplage 29. La Baie du Roi 30. La plage des artistes

Carnon 5 plages

31. La plage du Bistro Quai

Le Grau-du-Roi 11 plages

32. Le Christal 33. La Désirade 34. L’Estuaire 35. Le M’Plage 36. Marina Beach 37. L’Ilot Rouge

L’Espiguette 38. Les Pieds nus 39. L’Oyat Plage

L’Espiguette 2 plages

ENG

A

Seashore beaches: a complex balance

ll those used to taking the D59 road along the beach from Carnon will be most surprised! Since February, work is underway to get rid of the tarmac road, extend the beach and add one thousand extra parking places for seaside visitors. This situation is symbolic of the difficulty of managing the coastline near the city of Montpellier. Should the coast be fully protected or should easy access to beaches, under strong demand by tourists, be provided in order to boost opportunities for coastal economic development? Fabrice Cavillon, the director of the Montpellier Tourist Board has the following opinion: “Montpellier is consi­dered as part of the Mediterranean lifestyle. The enviable location of the city at just 10 kms from the beaches is a major competitive advantage, as compared to other towns, in terms of urban tourism”. In the summer, one million people flock to the coast and in order to maintain seaside activity, decisions have been made to protect the coast

without penalising tourists. “The reorganisation of the offshore bar is necessary, because it allows us to both protect the fragile natural environment and to allow people to access the beach. It is a question of renaturation rather than creating a nature reserve”, explains Stephan Rossignol, the Mayor of the Grande Motte. Tourists and those living along the beach or from Montpellier will all be able to enjoy the beautiful, sandy beaches, take a dip in the sea, have a go at kite-surfing or simply enjoy a meal or a drink at the seaside. The last decade has seen the birth of a new summer trend, alongside the traditional windsurf rentals and doughnut pedlars, in the shape of beach bars or even fully-fledged beach restaurants. Between Villeneuve-lès-Maguelone and the Grau du Roi today, there are around forty such structures, offering sunbed rental by day and meals, drinks and entertainment by night. These are large, imposing structures, often very sophisticated in terms of decoration

which each employ dozens of staff. The National Federation of Beach Restaurants lists 158 such companies in the Languedoc-Roussillon making an estimated turnover of 31 million euros, and for the Mediteranean coast as a whole, a total of 242 making an estimated turnover of 271 million euros. “When my brother and I started out in 1997, we just had an upbeat snack-bar! We really believed in the project and learnt the profession. Today we employ 47 people in the high-season and it has become a full-time activity. The controversy is over now, all these businesses are run by professionals,” admits Jöel Ortiz, the director of the Voile Bleue and President of the Languedoc Beach Restaurant Association. Although in most cases the concessions are renewed every 5 years, these beach establishments have become real businesses which are bought and sold regularly; a sign of the important role they play in the local economy today l 13°


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Brou de noix, 1948. 65x50 cm, papier marouflé sur toile. Donation Pierre et Colette Soulages.

«M

SOULAGES

chantre du voyage intérieur Il habite Sète, possède un atelier à Paris. A un faible pour Montpellier où il a fait les Beaux-Arts, et se retrouve le seul artiste français vivant ayant un édifice à son nom. À Rodez, où il est né, vient en effet d’être inauguré fin mai un somptueux « Musée Soulages ».

14°

on désir de peindre m’a toujours habité. Et à 95 ans, je l’ai toujours. Sans lui, tout s’écroule ». En repérages quelques semaines avant l’ouverture du musée qui porte son patronyme, Pierre Soulages n’avait aucune envie de visiter un monument à sa gloire, et ne manquait pas de le faire savoir. D ­ ’ailleurs, d’un musée à son nom, à l’origine il n’en voulait pas, car même s’il a conscience de l’importance de son œuvre dans la peinture contemporaine, pas question pour cette figure majeure de l’abstraction de se laisser enterrer vivant. Il avait même refusé voilà plus de dix ans l’offre de Georges Frêche qui lui proposait de transformer l’ancienne mairie de la place de la Canourgue en « alpha » d’un nouveau Guggenheim à sa gloire à Montpellier, là où il avait suivi les cours de l’école des BeauxArts dans les années 40 et rencontré sa femme, son alter-ego, Colette. Mais il accepta cependant que le musée Fabre rénové comporte une salle spécifique, pour ­accueillir une donation en 2007 d’une vingtaine de ses toiles monumentales de la période Outrenoir, qui sont aujourd’hui l’un des atouts de ce musée. Car depuis 1979, Pierre Soulages couvre d’une peinture noire épaisse la totalité de la surface de sa toile, qui produit la lumière par reflet : c’est la texture de la pâte, lissée à plat ou étalée de façon plus chaotique par la brosse, qui provoque le point de vue, toujours changeant. Aussi surprenantes que celles de Malevitch (l’auteur du « carré blanc sur fond blanc »), les œuvres de Soulages incitent à la libre réflexion : « Je ne demande rien au spectateur, je lui propose une peinture, il en est le libre et nécessaire interprète », confiait Soulages au critique d’art Pierre Encrevé. C’est à chacun de


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trouver, ou non, la force interne de ses toiles. La lumière transmutée par le noir, souvent sur de grands formats qu’il intitule exclusivement de leur format et date de réalisation, est en effet la signature mondialement connue de cet artiste majeur. Un voyage intérieur qu’il faut mener à sa guise. Pierre Soulages, qui fut d’abord repéré par les galeristes américains dès les années 50, est aujourd’hui le seul français dont les œuvres sont présentes dans des collections permanentes de musées aussi mythiques que l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Le grand public l’a vraiment découvert voilà deux décennies lorsqu’il réalisa les surprenants vitraux de la cathédrale de Conques : 104 vitraux d’un verre noir spécialement conçu par l’artiste pour cet édifice roman du nord Aveyron, entre 1986 et 1994. Eu égard à sa notoriété et aux réticences de l’artiste à laisser construire un mausolée à sa gloire, le musée Soulages qui vient d’ouvrir ses portes dans le chef-lieu du département de l’Aveyron, semble donc presque miraculeux. C’est que Marc Censi, l’ancien maire de la ville où est né Pierre Soulages en 1919, a su y faire

pour convaincre l’artiste-peintre — dont les œuvres battent des records de vente sur le marché international de l’art1 - de confier à la ville d’abord les travaux d’esquisse de Conques, puis des toiles majeures de soixante-dix ans de peinture, représentant au total quelques 500 œuvres et documents dons de l’artiste, pour une valeur d’au moins 50 millions. Finalement Soulages avait accepté à la condition expresse qu’au moins 500 m2 soient réservées pour des salles d’expositions temporaires consacrées à d’autres artistes et à toutes les formes de l’art contemporain. Aujourd’hui, la réussite est frappante : le bâtiment, réalisé par le cabinet d’architectes catalans RCR s’intègre naturellement dans l’ancien foirail de la ville, en plein centre. « Il est en harmonie avec le principal monument de la ville, la cathédrale située pas très loin », confirme Pierre Soulages, qui a suivi de près les travaux. Le bâtiment de 6 000 m2 qui abrite également une bibliothèque, un fonds documentaire et un restaurant tenu par Michel et 1. En juin 2013, une toile de Soulages de 1959 s’est vendue aux enchères à Londres 5,1 millions d’euros, un record pour un artiste français vivant.

Sébastien Bras (les triples étoilés de Laguiole), possède une présence à la fois gracile et puissante, du fait de ces « boîtes » métalliques reliées par plusieurs bandeaux de façade vitrée, habillées de ce fascinant acier Corten, matière brute d’un rouge sombre qui dénote tout en se fondant dans le paysage végétal alentour. À l’intérieur, les dernières technologies ont été mises à contribution, que ce soit pour l’habillage des murs et du sol tout en acier - ou l’éclairage modulable et en LED (que l’on ne retrouve qu’au Centre Pompidou-Metz), afin de permettre une continuité entre la lumière naturelle et la lumière artificielle, grâce à des capteurs de luminosité dans chaque salle. Sur deux niveaux, le musée enchaine des salles amples, permettant de découvrir toute la complexité de l’œuvre de l’artiste, avec un moment fort dans la salle Conques qui ressemble à la nef de la c­athédrale aveyronnaise et présente les esquisses des vitraux. «  Ce musée explique l’œuvre de Soulages, mais présente aussi les techniques de création : comment on peint, comment on grave, comment on fabrique du verre », explique Benoit Decron,

D’immenses « boîtes » métalliques, habillées de ce fascinant acier Corten, matière brute d’un rouge sombre composent le musée Soulages. 15°


DEGRÉS CARDINAUX / PORTRAIT D’ICI

le ­conservateur du musée. L’exploration de l’œuvre de Soulages se fait en effet à l’aide d’un parcours libre, croisant l’histoire du peintre et les différentes manifestations de sa création : peintures et notamment les fameux « brous de noix » de la fin des années 40, œuvre gravé, vitraux. La partie réservée aux manifestations temporaires - si elle débutera inauguration oblige, par une exposition consacrée à l’Outrenoir en Europe — apportera un nouveau projecteur sur l’art contemporain avec des projets autour de Picasso et Jasper Johns, Claude Lévêque, Calder et Tàpies. Rodez est donc devenue l’un des points essentiels de l’art contemporain hexagonal (le musée attend de 100 à 150 000 visiteurs par an) et des correspondances et collaborations avec d’autres sites sont en cours, afin de former une cohérence de l’œuvre de Soulages.

« Nous sommes en train de travailler sur un billet d’entrée commun pour Rodez, Conques, le musée Fabre de Montpellier et les Abattoirs de Toulouse », confie Benoit Decron. Un superbe voyage initiatique chez celui qui a su instrumenter la lumière l • Musée Soulages, Jardin du Foirail, avenue Victor Hugo- 12000 Rodez. Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h, le samedi et dimanche de 11h à 18h. En juillet-août : ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h et le lundi de 14h à 18h. Entrée : 7€. Gratuit -18 ans. Tél. 05 65 73 82 60. Web : musee-soulages.grand-rodez.com • Musée Fabre, 39 bd Bonne Nouvelle, 34000 Montpellier. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Tél. 04 67 14 83 00. Tarif : 6€, TR : 4€ Trente-deux toiles de Pierre Soulages figurent dans le fond permanent du Musée Fabre, dans un espace dédié à l’artiste et conçu pour ses œuvres. Web : museefabre.montpellier-agglo.com

Pierre Soulages en avril 2014, dans le musée qui porte son nom, qu’il a voulu orienté sur les techniques de création.

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Soulages the inner journey

e lives in Sète, has a workshop in Paris and a soft spot for Montpellier, where he studied at the School of Fine Arts, and happens to be the only living French artist to have a building named after him. The sumptuous Musée Soulages in his home town of Rodez, was in fact inaugurated just at the end of May. Initially, the artist was reluctant to envisage a museum in his own name. In the view of this major Abstractionist, even though he was aware of the importance of his work in contemporary painting, the last thing he wanted was to be buried alive.. Because since 1979, Pierre Soulages has used a thick black paint to cover the entirety of the surface of his canvas, whose reflection produces a light all its own: it’s the texture of the paste, smoothed out flat or spread in more haphazard fashion by his brush, that creates the ever-changing point of view of this so-called “Outrenoir”. It’s up to each of us to locate, or not, the inner power of his paintings. The light, mediated and changed by the black, often on large-format canvases, is in fact the hallmark of this major artist. It’s an inner journey which each of us must undertake in our own manner. Pierre Soulages, who was originally spotted by American gallery owners in the 1950s, is the only French artist today whose works are exhibited in the permanent collections of legendary museums such as the Hermitage in St Petersburg. He first came to wider public attention when he created the astonishing stained-glass windows of the cathedral in Conques between 1986 and 1994. For the Rodez museum, Pierre and Colette Soulages donated 500 works and documents. The 6,000 m² complex — home also to a library, a document archive and a restaurant owned by Michel and Sébastien Bras (the triple-starred chefs from Laguiole) — is a slender and powerful building l


° DEGRÉS CARDINAUX / AGENDA

Festivals l Printemps des comédiens Jusqu’au 29 juin, à Montpellier Au Domaine d’O, un mois de théâtre, de musique et de cirque. Tarifs : de 8 à 31€ www.printempsdescomediens.com

l Montpellier Danse

l Jazz à Sète

l Un piano sous les arbres

Du 12 au 19 juillet à Sète Jeff Beck mais aussi Gregory Porter, Nikki Yanofsky pour cette nouvelle édition au Théâtre de la Mer. Tarifs : de 33 à 45€ jazzasete.com

Du 21 au 24 août, à Lunel-Viel Le piano à l’honneur mélangeant musiques savantes et populaires dans le parc de l’Orangerie avec Michel Jonasz, Edna Stern. Tarifs : de 6 à 32€ www.unpianosouslesarbres.com

l Festival de musique Radio France

l Internationales de la guitare Du 27 septembre au 18 octobre, à Montpellier. 19e édition avec des artistes internationaux et régionaux. Les-ig.com

Expositions l Robert Combas Jusqu’au 21 septembre Des œuvres inédites de Robert Combas Carré Saint-Anne et espace Dominique Bagouet, à Montpellier www.montpellier.fr

Du 22 juin au 9 juillet, à Montpellier 34e édition de ce festival renommé avec les créations de Anjelin Prejlocaj, Jan Fabre, Nacera Belaza, Hooman Sharifi… Tarifs : de 10 à 35€ www.montpellierdanse.com

l Van Gogh, live !

l Worldwide Festival Du 30 juin au 6 juillet, à Sète Le rendez-vous des musiques actuelles sur la plage la journée, au Théâtre de la Mer et au Môle le soir. Tarifs : 129€ (Pass) www.worldwidefestival.com

l Festival de Carcassonne Du 19 juin au 1er août, à Carcassonne Status Quo, Franz Ferdinand, Julien Doré, Vanessa Paradis, Massiv Attack, Tal en concert dans la cité médiévale. Tarifs : de 24 à 130€ www.festivaldecarcassonne.fr

l Festival de Nîmes Du 28 juin au 24 juillet, à Nîmes Stromae, Fauve, Shaka Ponk, Artic Monkeys, M en concert dans les arènes de Nîmes. Tarifs : de 28,50 à 51€ www.festivaldenimes.com

l Festival de Thau Du 7 au 20 juillet, bassin de Thau Programme éclectique pour ce festival joyeux avec Les Ogres de Barback, Zebda, Nikki Hill à Mèze, Bouzigues, Montbazin… Tarifs : de 4 à 25€ www.festivaldethau.com

l Lives au pont

Du 13 au 26 juillet, à Montpellier Renaud Capucon, Omo Bello, Elena Mosuc, Julia Knecht pour des grands concerts classiques, des soirées jazz pour cette 30e édition. Tarifs : de 8 à 36€, certains spectacles gratuits. www.festivalradiofrancemontpellier.com

l Voix de la Méditerranée Du 16 au 20 juillet, à Lodève 17e édition avec des contes, des spectacles et de la musique (Jean-Louis Murat, Rabih Abou Khalil). Tarifs : spectacles gratuits pour la plupart. www.voixdelamediterranee.com

l Nuits musicales d’Uzès Du 18 au 31 juillet, à Uzès 44e édition avec 8 concerts dont les sœurs Labèque et Stacey Kent. Tarifs : de 9 à 60€ www.nuitsmusicalesuzes.org

l Fiest’à Sète

Du 10 au 11 juillet, au pont du Gard Concert de musiques actuelles au pied du pont du Gard avec Keziah Jones, Phoenix, Metronomy etc. Tarifs : de 32 à 60€ www.festival-lives-au-pont.com

Du 24 juillet au 8 août, à Sète Soul, funk, jazz avec Plaza Francia, Keziah Jones, Goran Bregovic, au Théâtre de la Mer et au bassin de Thau. Tarifs : de 28 à 35€ www.fiestasete.com

l Les nuit du Sel

l Les Nuits d’O

Du 11 au 13 juillet à Aigues-Mortes Festival de danse au pied des remparts, avec le ballet de l’Opéra de Paris, Mercedes Ruiz etc. www.ot-aiguesmortes.fr

Du 21 au 30 août, à Montpellier Six nuits de musique et de cinéma sous les pins du Domaine d’O avec Cristina Branco, Chassol. Tarif : 7€ www.heraultmusiquedanse.fr

Jusqu’au 31 août Les œuvres de Van Gogh, confrontées à celles de ses contemporains Fondation Van Gogh, à Arles www.fondation-vincentvangogh-arles.org

l Richard Burgsthal, un artiste symboliste Du 20 juin au 2 novembre Exposition des œuvres de Richard Burgsthal Musée des Beaux Arts, à Béziers www.beziers-mediterranee.com

l Bissière figure à part Du 21 juin au 2 novembre Exposition des œuvres de Roger Bissière Musée Fleury, à Lodève www.museedelodeve.fr

l Miro, vers l’infiniment libre Du 20 juin au 9 novembre Exposition des œuvres de Joan Miro Musée Paul Valéry, à Sète museepaulvalery-sete.fr

l Walid Raad Jusqu’au 14 septembre Exposition des œuvres de Walid Raad Carré d’Art, à Nîmes carreartmusee.com/fr 17°


° DEGRÉS CARDINAUX / DESTINATION D’AILLEURS

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° DEGRÉS CARDINAUX / DESTINATION D’AILLEURS

Vue sur Rome l’éternelle, au crépuscule.

Rome,

la sublime ! Réceptacle des plus beaux monuments antiques, Rome est une ville sanctuaire où passé et présent créent une alchimie comme nulle part ailleurs.

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° DEGRÉS CARDINAUX / DESTINATION D’AILLEURS

La Piazza Santa Maria in Trastevere, dans le très tendance quartier Trastevere.

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N

ée de l’association de différentes tribus étrusques au viiie siècle av. J-C, Rome est détentrice d’une histoire universelle. Le premier souverain fut Romulus, que la légende dit avoir été élevé sous une louve avec son frère Rémus, et qui donna à la cité ses principales institutions civiles et le Sénat. Entre invention de la République (de 509 à 44 av. J.-C.) et l’empire romain (de 27 av. J.-C. au milieu du ve siècle), Rome fut ainsi l’épicentre du monde occidental pendant presque un millénaire. Et voilà vingt-huit siècles que la ville tutoie en permanence son histoire grâce à ses monuments qui font partie intégrante de l’urbanisme, et dessinent encore la capitale de l’Italie. Temples, amphithéâtres romains, églises des premiers temps de la chrétienté, palais Renaissance, fontaines et places baroques, édifices religieux du Vatican, ruelles au charme médiéval font de la ville un musée à ciel ouvert, sans pour autant donner le sentiment de déambuler dans des lieux hors du temps. Car si Rome, dont tout le centre est classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco depuis 1980, a échappé aux traumatismes de l’industrialisation et du modernisme, la ville est belle et bien vivante et ancrée dans son temps, offrant une alchimie unique entre les époques antiques, Renaissance et moderne. Des monuments qui symbolisent la ville, le Colisée est l’un des plus forts et plus somptueux. « Si le Colisée s’effondre, Rome tombera et ce sera la fin du monde », dit d’ailleurs un dicton séculaire. Dédié aux jeux de gladiateurs, érigé sous l’empereur Vespasien au premier siècle de notre ère, le bâtiment monumental de 50 mètres de hauteur permettait d’accueillir jusqu’à 75 000 spectateurs. Le site (sublime dans son voile de lumière le soir) est un moment phare de la visite de la ville avec l’arc de triomphe de Constantin situé juste à côté et orné de riches sculptures. Le mont Palatin, à proximité, est considéré comme le berceau de Rome ; c’est sur cette colline – l’une des sept de la ville – que les empereurs avaient bâti leurs palais dont il reste certains vestiges répartis dans un magnifique jardin ; offrant une des vues les plus magiques sur la ville. Incontournable également le forum romain qui relie Colisée et Capitole, centre politique et religieux de la ville antique. Le Panthéon, construit sous l’empereur Hadrien et toujours intact, est l’autre pépite incontournable : l’imposant portique aux seize colonnes corinthiennes abrite la rotonde, stupéfiante salle circulaire fermée d’une coupole à caissons en stuc. Depuis la Renaissance, cette ancienne église accueille les dépouilles de personnalités italiennes, au premier rang desquels Raphaël. Mais Rome ne se résume pas à ces somptueux bâtiments. S’il faut avoir visité le Vatican, Etat souverain situé au cœur de Rome depuis la donation de ce territoire au pape par le roi Pépin le Bref en 754 et dont le bâtiment principal est la basilique et sa fameuse place Saint-Pierre, Rome mérite aussi de se vivre en dilettante, pour le simple plaisir de ressentir cette « dolce vita » immortelle.


° DEGRÉS CARDINAUX / DESTINATION D’AILLEURS

La fontaine de Trevi, immortalisée par la scène du bain d’Anita Ekberg dans le film « la Dolce Vita » de ­Federico Fellini de 1960, possède une puissance évocatrice absolue. Adossée à un palais, la fontaine construite au milieu du xviiie siècle reprend de façon grandiose la forme d’un temple et propose une monumentale allégorie de l’Océan. C’est ici qu’est née la tradition de jeter une pièce dos à la fontaine, afin de voir exaucer son rêve, dont le premier est de revenir à Rome. C’est aujourd’hui par milliers que les touristes se prêtent à ce rituel, qui obligent les services de la ville à nettoyer la fontaine tous les matins afin d’en extraire les pièces pour les reverser à des œuvres de charité. À deux pas de là,Via della panetteria, il ne faut absolument pas manquer la gellateria San Crispino réputé être le meilleur glacier de la ville. La piazza Colonna avec la fameuse colonne de MarcAurèle ornée de bas-reliefs contant les victoires militaires de l’empereur est une autre place incontournable de Rome, tout comme la piazza Venezia avec son étonnant monument néo-antique à la gloire de Victor Emmanuel II, premier roi d’Italie (superbe vue sur Rome des toits du bâtiment). Mais on peut lui préférer non loin, la plus subtile colonne de Trajan ou encore la piazza de Spagna où il fait bon passer un moment assis sur ses célèbres marches, en tous cas en dehors des heures d’afflux touristique ! Mais pour sentir battre le cœur de Rome, il ne faut pas hésiter à sortir des grands circuits touristiques pour humer les senteurs du marché quotidien de la place du campo dei Fiori ou se repaître des couleurs des façades des bâtiments de la piazza Navona. La piazza Santa Maria in Trastevere, du nom de la magnifique église qu’il est obligatoire de visiter, possède elle aussi un charme immortel, dans ce quartier de Trastevere un peu excentré mais très à la mode avec ses boutiques, ses trattorias mais aussi ses ruelles colorées et son panorama sur Rome depuis le Janicule. Bien sûr, il y a aussi la chapelle Sixtine, la villa Médicis, le musée du Capitole, la Villa Borghese, le palais du Quirinal et bien d’autres trésors. Tant à voir… Dans une ville éternelle, il faut aussi savoir laisser filer le temps : Si fueris Romae, Romano vivito more. « Si tu es à Rome, vis comme les romains », dit le proverbe latin l

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Sublime Rome!

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ome is a sanctuary — a city where the past and present create a subtle alchemy found nowhere else on earth. Of the monuments that symbolise the city, the Coliseum is one of the most striking and sumptuous. The site is a high point of any visit to the city with the Triumphal Arch of Constantine, complete with its rich sculptures, situated right next door. Nearby Palatine Hill is considered to be the cradle of Rome — it was here that the emperors built their palaces. An equally unmissable sight is the Forum which links the Coliseum and the Capitol and was the political and religious centre of the ancient city. And don’t miss the Pantheon. The impressive gateway leads to the Rotunda — an astonishing circular room topped with a cupola adorned with stucco chariots. While a visit to the Vatican is also a key part of any visit, Rome is also an ideal place just to while away the hours, enjoying the simple pleasures of the timeless “dolce vita”. Meanwhile, the Trevi Fountain is where the tradition of throwing a coin into the water as you make a wish was born. The Piazza Colonna with its famous column of Marcus Aurelius is another must-see highlight, just like the Piazza Venezia with its astonishing Neo-classical monument to the glory of Victor Emmanuel II. But some prefer the subtleties of nearby Trajan’s Column of indeed the Piazza de Spagna — the ideal place to take some time out, sitting on the famous steps. The Piazza Santa Maria in Trastevere also possesses an immortal charm, in the district of Trastevere, slightly away from the centre but highly fashionable nonetheless l

Au départ de Montpellier | Flights from Montpellier : • 2 vols par semaine les mercredis et dimanches avec Air France et Alitalia, à partir de 129€ TTC* l’aller retour ; 2 flights per week, on Wednesdays and Sundays with Air France and Alitalia, from €129 return tickets

• 3 vols par semaine les mardis, jeudis et dimanches avec easyJet, à partir de 40€ TTC* l’aller simple. 3 flights per week, on Tuesdays, Thursdays and Sundays with easyJet, from €40 single tickets *Tarif par personne au départ de l’aéroport de Montpellier, à partir de, soumis à disponibilités et conditions spécifiques | Prices from by person departing Montpellier, depending on availability and under specific conditions.

www.montpellier.aeroport.fr

Le Colisée, érigé à partir de l’an 70, le plus grand amphithéâtre de l’histoire romaine. 21°


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PARCOURS à ROME : SITES à ne pas MANQUER

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Le pont Milvius Le pont Milvius (Ponte Milvio) est l’un des ponts les plus importants sur le Tibre, là où la via Flaminia et la via Cassia se rejoignent pour franchir le fleuve. C’est aussi le pont le plus romantique de Rome, car il a initié le rituel du cadenas, lors duquel les couples amoureux attachent un cadenas sur un des lampadaires du pont, après y avoir inscrit leurs noms et jettent la clé dans Tibre pour sceller leur amour éternel. Situé dans l’actuel quartier de Flaminio, à 3 km du centre historique, c’était le pont d’accès obligé à Rome pour tout voyageur venant du nord.

2

La colline du Gianicolo La colline du Gianicolo offre une vue splendide sur les hauteurs de Rome, sur ses monuments et ses ruines antiques jusqu’à la Basilique Saint Pierre. C’est la 8e colline de Rome, probablement la préférée des Romains et des amoureux, aimée pour son cadre de verdure et romantique à souhait.Tous les jours, à midi pile, en haut du Gianicolo, un canon tire une salve, dont on entend la détonation jusque sur l’Esquilino ! La colline du Gianicolo est située dans le quartier du Trastevere.

3

Le parc Villa Borghese Visiter Rome en famille ? Voici le lieu idéal : la nature et la culture dans la ville, le parc Villa Borghèse pourra concilier tous les goûts. Ce parc municipal de 80 hectares avec un lac et des fontaines regroupe de superbes musées romains et autres institutions culturelles dont la Villa Médicis. On se prélasse sur les vastes pelouses ombragées pour faire un pique nique, on y découvre des aires de jeux pour les plus jeunes et aussi la possibilité de louer des vélos pour se déplacer dans le parc. Situation : au-dessus du quartier du Trident (métro Flaminio).

4

La Bouche de la Vérité Une légende à Rome dit que ce masque en pierre révèle ceux qui ne disent pas la vérité et leur mange les doigts ! Terrifiant, mais heureusement faux, ce disque en forme de mascaron était probablement conçu pour servir de tampon d’égout. Cette pièce considérée comme une réelle curiosité de Rome se trouve sous le portique de la basilique de Sainte-Mairie-en-Cosmedin. Située Via della Greca, 4.

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La Basilique Saint Paul Il s’agit d’une des quatre plus grandes basiliques de Rome, un haut lieu de pèlerinage, située en dehors des remparts de Rome. Le premier édifice de cette basilique date du ive siècle, et elle fut, au fil des années, agrandie pour devenir la plus grande église et ce jusqu’à la construction de la basilique Saint Pierre. Vous découvrirez un intérieur impressionnant avec un plafond de stuc doré, une longue frise de mosaïques, un autel somptueux, mais aussi un cloître avec de remarquables colonnes en marbre. À ne pas rater ! Piazzale di San Paolo, 1 Accès : Métro station Basilica San Paolo ou bus lignes 23, 128, 761, 766...

22°




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MONTER en degrés

TEMPS MODERNES : TOURISME CONNECTÉ ° BRÉSIL, L’ARDENT DÉSIR La digitale révolution s’est emparée des touristes : en quinze ans, internet a profondément bouleversé l’économie du tourisme, transformant le voyageur en un e-touriste exigeant, hyper connecté. Et cet été, la connexion ce sera vers le Brésil, où se déroule la 20e coupe du monde de football. L’occasion de se pencher sur ce fabuleux pays-monde. 25°


° MONTER EN DEGRÉS / TOURISME CONNECTÉ

Tourisme

connecté : la digitale révolution

On peut désormais réserver son voyage pour le bout du monde de chez soi. La « désintermédiation » est le phénomène marquant. Mais internet a permis l’émergence de nouvelles tendances, comme le tourisme collaboratif auquel croit la directrice de Bedycasa Magali Boisseau (photo).

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En quinze ans, internet a profondément bouleversé l’économie du tourisme. Après avoir modifié la façon de préparer son voyage, les outils de communication ont transformé le voyageur en un e-touriste exigeant, qui à tout moment se connecte sur son ordinateur ou son smartphone, à la recherche des informations les plus pertinentes. Et ce n’est pas fini !

‘T

ourisme connecté’, ‘e-tourisme’, ‘m-tourisme’, ‘tourisme digital’… On ne compte plus les néologismes inventés pour tenter de suivre la profonde mutation que les métiers du tourisme — et les touristes ! — ont vécu en moins de deux décennies. Le mieux est peut-être de revenir en arrière : à la fin des années 90, partir en vacances nécessitait encore d’organiser son voyage avec force guides et cartes routières, de se faire envoyer par les offices de tourisme de la région où l’on souhaitait se rendre, leur documentation. Après, il fallait choisir, préparer, réserver. Quant à organiser un séjour à l’étranger, cela signifiait souvent le passage obligé par une agence de voyages et le guichet d’Air France pour avoir une estimation du budget nécessaire au périple. Cela prenait du temps, suffisamment pour pouvoir rêver à son voyage durant sa préparation. Et à l’embarquement le jour J, la grande angoisse était d’avoir égaré les billets d’avion conservés religieusement depuis plusieurs semaines. Presque plus rien de cela ne perdure aujourd’hui. Au grand dam des agences de voyages et des clubs de vacances, préparer son voyage est devenu (presque) un jeu d’enfant. En quelques clics, entre les sites spécialisés, ceux des compagnies aériennes et des aéroports, des puissants comparateurs de prix, n’importe qui peut connaître en quelques minutes les moyens de transports disponibles et le coût pour se rendre dans la destination de son choix, que ce soit les Maldives ou Vladivostok. Cette première révolution, elle s’appelle la « désintermédiation » : le recours à internet par les consommateurs, qui se dispensent désormais massivement de faire appel aux agences spécialisées pour préparer leurs vacances.


° MONTER EN DEGRÉS / TOURISME CONNECTÉ

« Les gens veulent des voyages différents » Créatrice d’une plateforme communautaire de réservation de chambres, pionnière de l’économie collaborative dans le tourisme, Magali Boisseau-Becerril dirige Bedycasa depuis 2007. Votre site de mise en relation de voyageurs et d’hébergeurs était un simple blog en 2007. Comment êtes-vous passée en 2012 d’un blog à un site avec business model ? Dès le départ, j’ai pensé que la notion d’argent entre particuliers était difficile à gérer dans un système de mise en relation et qu’il fallait que ce soit le fait d’un tiers de confiance. J’ai donc voulu créer un système de réservation où le voyageur paye au site, qui met l’argent sur un compte séquestre et rémunère l’hébergeur au moment de l’arrivée du voyageur. Ce système n’était pas prêt en 2007. Il a fallu cinq ans pour le mettre en place, le temps de trouver les financements pour faire les développements. Votre site a décollé en 2012 au point de devenir leader européen. Aujourd’hui, le marché de l’économie collaborative et du tourisme est mûr. On était à 40 000 membres. Là nous sommes à 217 000, dont 31 000 hébergeurs, dans 162 pays.

En 2003, 21 % des voyageurs français préparaient en ligne leur séjour. En 2012, ce sont 18,6 millions de personnes — soit 60 % des voyageurs hexagonaux — qui ont utilisé le web pour organiser leurs vacances et aujourd’hui les deux-tiers de ces internautes réservent et payent leur séjour directement en ligne, sans intermédiaire. Une mutation profonde, due à la généralisation de l’accès au web (on comptait plus de 42 millions d’internautes en France en 2012) et à la multiplication des sites dédiés au tourisme et aux voyages. « Il faut bien se rendre compte qu’en matière de e-commerce, le tourisme en ligne en est le premier secteur. Le chiffre d’affaires du e-tourisme représente en France 12 milliards d’euros et si on inclut aussi les réservations issues de recherches en ligne, on atteint le chiffre de 28 milliards », explique Mathieu Bruc, professionnel du tourisme au Comité régional d’Auvergne et co-auteur de « M-tourisme et géolocalisation au service du développement touristique » (voir p.28). On utilise internet pour trouver le lieu de destination de ses rêves en consultant les sites touristiques (sites des comités régionaux du tourisme, des agences de développement touristiques départementales, des offices de tourisme d’une commune), réserver son avion ou son train, repérer son hébergement. En 2013, 60 % des ­internautes français ont

Vous êtes concurrent des hôtels ? Pas du tout, nous ne sommes pas un mastodonte comme Airbnb. Nous, on est vraiment sur du collaboratif, de voyageurs qui veulent un rapport différent. Ceux qui voudraient faire de l’argent en monnayant leurs maisons ou appartements et en les proposant sur Bedycasa n’y arrivent pas, car le marché est beaucoup plus axé sur la rencontre et le rapport qualité-prix convenable, que sur la volonté de faire du business. On a des prix à partir de 30 € la nuit. Et le prix moyen de location va de 25 à 35 € en zone rurale et de 35 à 45 € en zone urbaine. Qu’est ce qui change aujourd’hui dans le rapport au voyage ? Je pense qu’il y a vraiment une prise de conscience d’une surconsommation de tout ce qui est packagé, standardisé. Face à la course au temps, les gens ont du coup envie de personnaliser leur consommation et de ne plus avoir la même chose que leur voisin. On a envie de faire quelque chose que les autres n’ont pas fait, de ramener de voyage des souvenirs différents. On est en recherche d’expériences uniques. Internet permet cette désintermédiation. Maintenant il y a les forums, les réseaux sociaux. On va chercher les infos directement auprès de ceux qui ont expérimenté les lieux. C’est pour ca que chez Bedycasa on a fait ce double profil hébergeur / voyageur, pour qu’ils puissent communiquer entre eux et voir s’ils ont des centres d’intérêt communs. Nous, on est là pour garantir la sécurité financière et fluidifier les rapports, filtrer les profils. http://fr.bedycasa.com

ainsi acheté un produit touristique en ligne, du billet de train pour Bormes-les-Mimosas au séjour extrême avec trekking au Népal. Cette mutation des comportements, de la façon de concevoir et préparer son voyage, a permis à l’aube du xxie siècle la montée en puissance de pureplayers du tourisme tels qu’Expedia, Travelprice, Lastminute, Opodo etc. Quant aux tours-opérateurs qui ont su s’adapter, ils ont trouvé là l’opportunité de s’adresser directement à leurs clients et donc de développer des outils marketing puissants et adaptés. C’est là qu’est intervenue depuis moins de cinq ans la deuxième révolution : la mutation du touriste en un voyageur à la technologie embarquée, qui a délaissé son légendaire appareil photo pour un outil bien plus redoutable : le téléphone mobile avec connexion 3G et Wifi. Avec son téléphone mobile, le touriste du xxie siècle peut non seulement prendre des photos, les envoyer sur-le-champ par mail ou sms, savoir quels sont les points d’intérêt dans son environnement immédiat avec Foursquare ou en scannant le QR code expliquant tel ou tel lieu, consulter ce qu’en ont pensé de précédents voyageurs, trouver et réserver un restaurant à bon prix grâce à Groupon, un spa ou un concert avec AroundMe, vérifier s’il n’a pas des amis en vadrouille dans la même région (suite page 29) 27°


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« Une simple mise en ligne du catalogue ne suffit plus » Responsable de l’animation numérique et du m-tourisme au Comité régional de tourisme Auvergne, auteur d’un ouvrage de vulgarisation1, Mathieu Bruc est un spécialiste des nouvelles technologies. En quoi les nouvelles technologies ont un impact dans le tourisme aujourd’hui ? Il faut je crois partir de ce qu’on appelle désormais le « So. Lo.Mo », c’est à dire la convergence du social (le So) à travers les réseaux sociaux comme Facebook, du local (le Lo), qui touche à la cartographie, la géolocalisation grâce à son smartphone) et de la mobilité (le Mo) car le téléphone mobile du touriste est devenu un outil indispensable, où que l’on soit. Ces trois phénomènes impactent fortement le tourisme. On pourrait même rajouter le « Co » pour le collaboratif qui se développe via les sites de covoiturages, Airbnb (site d’hébergement chez l’habitant), le couchsurfing et tout ce tourisme communautaire. La mobilité des touristes conditionne les usages ? On s’aperçoit que le téléphone est de moins en moins utilisé pour téléphoner ! C’est devenu le véritable couteau suisse du voyageur. Le téléphone est devenu un outil personnel qui permet d’accéder à de l’information en permanence. Que ce soit pour regarder l’actualité, chercher un endroit où aller etc. Finalement, on a besoin d’avoir un mobile personnel 1 « M-tourisme et géolocalisation au service du développement touristique », de Mathieu Bruc et Sébastien Gonzalez, Editions Territorial – 2013.

Visite de la moutarderie de Charroux avec Ipad, lors d’un Eductour organisé par le comité régional de tourisme d’Auvergne.

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avec une offre personnalisée par rapport à l’usage dont nous avons besoin. Il y a désormais trois choses de fondamentales : l’accès permanent à l’information et donc l’importance d’avoir une connexion, la géolocalisation pour se situer et trouver ce que l’on cherche dans le périmètre où on se trouve, et la personnalisation de l’offre grâce au paramétrage. Tout cela a transformé le mobile en un outil incontournable durant le séjour, où que l’on soit. C’est en train de bouleverser l’offre et donc aussi le rôle des organismes comme les offices de tourisme ? Les organismes assument deux rôles : la promotion de leur territoire et la commercialisation de produits touristiques via des centrales de réservation. Mais il est difficile de concilier les deux ; cela demande de l’énergie, des ressources, des technologies. La force des offices de tourisme c’est le contenu : la connaissance et la description du territoire. Mais aujourd’hui une simple mise en ligne du catalogue sur une version mobile ne suffit plus, c’est certain. Les offices de tourisme de Mulhouse et de la vallée de Kaysersberg ont créé un site mobile « jaienvie.de ». L’idée est de sortir des rubriques classiques pour proposer un accès par besoin : envie de boire un verre, envie de se cultiver, d’occuper les enfants etc. Ils s’engagent sur le fait que l’offre existe bien au moment où on la consulte. Au comité régional Auvergne, à côté du site classique « auvergne-tourisme. info », nous avons développé plusieurs outils de mobilité, dont le site « auvergne.travel », qui permet de préparer son voyage de façon simple et efficace, avec les notions de géolocalisation. Dans un autre genre on peut citer aussi l’application de l’abbaye de Jumièges en Seine-Maritime, qui en faisant appel aux photos réalisées par le mobile ou la tablette du touriste, permettent de remonter dans le temps de l’histoire de ce monument de l’art romand. Il faut être présent sur le web, sur Facebook, sur Instagram, sur des applis etc.


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Où trouvons-nous des idées de voyages ?

23%

22%

Sites des tour-opérateurs

15% Auprès des amis

11%

Réseaux sociaux

14% Offices de tourisme

Catalogues de voyages

5%

10% Presse

TV

Nous sommes 61%

4%

23% 17% 11%

deux fois par jour

une fois par semaine

une fois par jour

tous les deux jours

à nous connecter sur les réseaux sociaux pendant les vacances

toutes les deux heures

Sources : Skyscanner et Opodo

(suite de la page 27) grâce à Facebook, réserver un avion, préparer une randonnée ou effectuer une traduction simultanée d’un texte s’il se trouve à l’étranger. Le mobile — ou smartphone — a été un vecteur de nouveaux usages pour passer du « e-tourisme », celui de la réservation en amont du voyage, au « m-tourisme » la situation de mobilité avec une connexion permanente où l’on peut à tout moment recueillir et solliciter de l’information. En 2012, sur les 17 et quelques millions de français partis et préparant leur séjour en ligne, ils étaient plus de la moitié à être équipés d’un téléphone mobile ayant accès à l’internet. Et dans ce chiffre 3,3 millions avaient préparé de A à Z leur séjour avec leur seul téléphone. Le phénomène est en croissance exponentielle, d’autant que plus de 95 % des touristes européens emportent leur téléphone lors de leurs séjours. Non seulement le voyageur est mobile, mais de plus il peut savoir ce qu’il y a dans son environnement immédiat grâce à des systèmes comme Google, et même partager et recouper son information avec de nombreuses applications. Le touriste voyage aujourd’hui « SoLoMo » (pour Social, Local, Mobile), c’est-à-dire qu’il possède des informations immédiates en relation avec sa situation géographique et son entourage grâce aux réseaux sociaux dont il est membre. Mieux : désormais le passager d’un avion, qui aura d’abord vérifié sur Weddar la carte météo hyperlocale générée par les utilisateurs pour voir si le temps lui convient, peut bien sûr réserver son vol, son connecting flight, s’assurer qu’il aura un siège près d’un hublot, vérifier la sélection des films disponible à bord et même, s’il vole sur KLM, choisir son voisin de siège via Meet & Seat, grâce auquel il pourra visualiser le profil Facebook ou LinkedIn de celui-ci, s’il est inscrit ! Plus exigeant, ultra informé et ultra connecté, le voyageur des temps modernes est vraiment moderne. « L’internaute peut désormais se transformer en tour-opérateur tout terrain, capable d’organiser comme un expert des vacances sur-mesure, qui lui ressemblent », expliquait voilà peu sur le site Terrafemina la journaliste Marion Roucheux. Il organise son voyage avant et même pendant celuici, pouvant à tout moment faire évoluer son périple en temps réel. Et ce n’est que le début, puisqu’une étude de 2013 faisait ressortir que seuls 39 % des français utilisent leur mobile pendant leurs vacances. La marge de progression est forte. « Cette connectivité permanente et la géolocalisation encouragent l’émergence de nouveaux acteurs », remarque Mathieu. Si internet occupe depuis déjà quelques années une place prépondérante pour inspirer des idées de voyages, les sites web et mobiles et les applications smartphones doivent désormais être en mesure d’inspirer les internautes. Les réseaux sociaux sont importants (22 % des touristes hexagonaux les consultent dans la préparation de leur séjour) mais il faut aussi être en mesure de proposer des contenus capables de satisfaire la curiosité des touristes. Dans de nombreux cas encore, le rôle des collectivités territoriales dans l’e-tourisme, qui gèrent

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les offices de tourisme, les comités départementaux, se limite à l’infomédiation, c’est-à-dire à la mise à disposition gratuite d’information. Mais l’on sait que la simple transposition des contenus proposés jadis dans un catalogue papier ne suffisent plus pour un voyageur devenu un ­consommateur de biens touristiques. Dans le Lot, c’est une application proposant une quinzaine de circuits de découverte — « Les circuits du Lot » — qui vient d’être lancée pour iPhone et iPad par les instances départementales du tourisme, en attendant la version Android. En Alsace, c’est un site thématique « jaienvie.de » qui est testé par deux communes (voir p.28) avec une indexation inhabituelle non par zone géographique, mais cherchant à cerner les envies des touristes. À Montpellier, l’office de tourisme plutôt que de créer son appli, a lancé en avril dernier — une première en France — un onglet de curation (un système de sélection de ce qu’on trouve sur le web) de sa destination sur Flipboard, une appli de fil d’actualité très en vogue. Grâce à une veille sur les contenus, l’office peut ainsi partager et thésauriser sur les photos, vidéos concernant Montpellier. Simple, peu cher et efficace. Aujourd’hui, l’enjeu est de mettre de l’information à disposition de qualité, et à tout moment, d’où l’importance aussi de la généralisation de la wifi pour bénéficier

de tous ces services.Voilà un an, une éternité en matière de numérique, on recensait dans la catégorie « Voyages » de l’Apple Store plus de 36 000 applications disponibles. De quoi trouver son bonheur sur son téléphone. Qui peut même servir à… téléphoner ! l

L’Aéroport Montpellier Méditerranée vous connecte au digital : MPL sur le web • Site Internet : Montpellier.aeroport.fr • Site mobile : Mobile.montpellier.aeroport.fr • Services en ligne Guide destinations Réservation en ligne billets d’avion, hôtels, séjours Horaires des vols Devis parking en ligne MPL sur les réseaux sociaux • Facebook : Facebook.com/AeroportMontpellier • Twitter : Twitter.com/mplaeroport • Youtube : Youtube.com/user/MPLaeroport • Instagram : Instagram.com/mplaeroport • Foursquare : Bit.ly/Foursquare-MPL

Connected tourism: the digital revolution!

ENG

A

t the end of the 90’s, going on holiday meant getting the trip organised with maps and guide books which would be sent from the Tourist Boards in question. Then, things had to be chosen, prepared, booked etc. Almost all of this has disappeared today, and the first revolution is called “de-intermediarisation”: consumers today using internet and no longer using the traditional agencies to organise their holidays. In 2012, 18.6 million people organised their holidays via internet and today two-thirds of internet-users book and pay for their holiday on line, without using a middle-man. This is a very deep mutation linked to widespread internet access for all and a boom in numbers of sites dedicated to tourism and travel. “We should not forget that in terms of e-commerce, tourism today is number one.Turnover for e-tourism in France is 12 billion Euros and if we add bookings made after on-line search, the figure reaches 28 billion”, explains Mathieu Bruc, a professional in tourism from the Auvergne Regional Committee. Over the last 5 years, we have been living the second revolution: the mutation of the tourist to a traveller loaded with mobile technology...cell-phones with 3G and WIFI connection. This technology allows our 21st century tourist not just to take photos but to send them in real-time by email or 30°

text-message, to have a list of sights to see in the immediate vicinity with Foursquare, to obtain information by scanning the QR code, to receive previous visitors opinions on a subject, to find good deal and book a restaurant using Groupon, a spa or concert using AroundMe, to check whether there are any friends in the vicinity using Facebook, book a plane, prepare a hike or a make a simultaneous translation of a document when abroad. Not only is the traveller mobile, but is able to find out what is going on in the surrounding area thanks to systems such as Google ,and to share and collect information thanks to numerous other applications. Tourists today travel “SoLoMo” (Social, Local, Mobile), meaning thanks to social networks we receive realtime data on our geographic location and entourage. As Mathieu Bruc says “permanent connectivity and geo-localisation boosts the emergence of new players”. Still today in many cases, the role played by local institutions in e-tourism for tourist boards and departmental committees, is limited simply to providing information free of charge. We do, however, know that simply providing information in the same format as in brochures is insufficient for the modern traveller, who is today a consumer of tourist products l



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En face de Recife, Olinda est un bijou préservé, immobilisé dans le temps avec ses monuments de l’époque coloniale comme la cathédrale Igreja da Sé, construite en 1537 et à ce titre l’un des plus vieux édifices religieux du Brésil. Photo : Bastos / Fotolia

BRÉSIL, l’ardent désir Coupe du monde de football cet été, jeux olympiques à Rio en 2016, le Brésil s’ouvre au tourisme. Mais au-delà des incontournables, il y a tout à découvrir dans ce pays-continent.

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La réserve de Fernando de Noronha au Nordeste. Un archipel paradisiaque où les plages vierges et les récifs coraliens sont protégés (il y a un numerus clausus pour les visiteurs).

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aracana, Estadio nacional, Arena Corinthians… plus personne ne peut ignorer les noms des douze stades qui accueillent du 12 juin au 13 juillet, la vingtième coupe du monde de football, dans le pays où ce sport est roi. 600 000 touristes étrangers sont attendus à cette occasion. Certes, pour meubler entre deux matches, les télévisions montrent quelques images des plages de Copacabana, l’architecture audacieuse de Brasilia et bien sûr des vues dignes des plus belles cartes postales de la baie de Rio depuis le Corcovado. Mais le Brésil mérite mieux que ça. Pays grand comme seize fois la France (et avec laquelle le Brésil a une frontière, puisque la Guyane est en partie française) constitué en république fédérative de 26 États et de cinq grandes régions, il compte aujourd’hui 205 millions d’habitants. Nation multiethnique depuis toujours (les colons portugais n’ont pas réprimé les métissages), le Brésil est un pays monde, où la peau des habitants va du cabolco (métis de Blanc et d’Indien) au mulato (métis de Noir et de Blanc) sans oublier le cafuso (métis de Noir et d’Indien). Cette mixité séculaire a entraîné une vraie richesse lexicale, puisque plus de quarante adjectifs désignent ainsi les différentes nuances de couleur de peau. Et si la culture africaine, rencontrant l’héritage indien a pénétré tous les niveaux de la société brésilienne, 34°

il n’en reste pas moins que la société reste très hierarchisée avec une forte mainmise des populations blanches sur les postes de pouvoir. Le Brésil, c’est aussi bien sûr ces fascinantes populations indiennes d’Amazonie, restées en-dehors du développement intrépide du monde. Environ un demi-million d’indiens selon les estimations (difficiles à établir étant donné l’immensité des territoires sauvages où ils se trouvent) vivraient actuellement dans l’une des 600 réserves ou parcs nationaux. Répartis en 225 nations, sans compter les groupes qui n’auraient jamais eu de contact avec d’autres hommes, ils sont présents essentiellement dans le Para (frontalier avec la Guyane), le Tocantins, dans l’État de Roraima (près du Vénezuela) et surtout dans le Mato Grosso, région entre la Bolivie et le Paraguay restée quasi impénétrable jusqu’aux années 60 où alternent paysages de savane et impressionnante forêt vierge. C’est dans cette région que se trouve le parc naturel régional du Pantanal, la plus impressionnante réserve naturelle du Brésil où toucans, ibis, caïmans, hérons cohabitent dans ce territoire marécageux immergé à la période des pluies. Aux antipodes de l’Amazonie où finalement la forêt trop dense garde ses secrets, ces vastes espaces donnent à découvrir toute la magnificence de l’état sauvage. L’Amazonie, au nord du pays, reste le graal de tout voyageur, terreau

longtemps vierge de toute action de l’homme. Un témoignage envoûtant de la nature au milieu de la forêt tropicale et autour de ce fleuve infini : l’Amazone. Pourtant depuis 40 ans la déforestation menace ce poumon de l’humanité — la forêt absorbe un tiers des gaz carboniques émis sur la planète — du fait de la coupe massive d’arbres mais aussi de l’extension des élevages bovins. C’est de Manaus, grande ville moderne (où il faut tout de même aller admirer le Teatro Amazonas, théâtre rococo dont tous les matériaux furent importés d’Europe) que se réalisent la plupart des excursions vers le fleuve et la forêt. Que ce soit une excursion d’une journée pour partir à la rencontre des eaux entre le Río Negro et l’Amazone ou un treck en forêt (les circuits proposent de dormir soit en lodge, soit dans des hamacs sous des abris de feuilles), l’expérience est inoubliable, tout comme de prendre un bateau pour descendre l­’Amazone jusqu’à Madeira. La magie avec le Brésil, c’est qu’on multiplie les endroits où l’on cesse de se désirer ailleurs. Au Nordeste, la parc national marin de Fernando de Noronha, un archipel autrefois en zone militaire, constitué de plages vierges et de récifs coraliens s’il n’est accessible qu’en fonction d’un numerus clausus de touristes, est un petit paradis terrestre, tandis que la ville d’Olinda, près de Récife est l’un des bijoux du Brésil où la


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Le Christ rédempteur du Corcovado, qui domine Rio de Janeiro du haut de ses 704 m. Vue imprenable sur la ville et l’Océan. La statue (inaugurée en 1932) mesure 30 m de haut et pèse 700 tonnes.

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La plage de Copacabana, longue de 4,5 km, à Rio. Entrée dans la légende avec la construction d’un des premiers hôtels de luxe en Amérique du Sud au début du xxe siècle, la plage est très fréquentée par les baigneurs, les joggeurs, les joueurs de beach volley et de foot, les touristes. Photo : Celso Pupo / Fotolia

vieille ville a conservé ses maisons coloniales aux façades colorées et ses exubérantes églises baroque ; autant de pied-de-nez au temps qui passe. Mais bien sûr, le Brésil ce n’est pas seulement cette nostalgie de l’état sauvage et des Conquistadors. Brasilia, la capitale administrative, est là pour rappeler que l’homme est fait pour se surpasser. Ville futuriste située exactement à la confluence des trois grands fleuves du pays (l’Amazone, le Río de Plata et le São Francisco), Brasilia a été conçue par Lucio Costa et doit sa légende à l’architecte Oscar Niemeyer, auteur des bâtiments les plus emblématiques de cette ville construite au milieu de nulle part en un peu plus de 3 ans. Cité conceptuelle, peu propice à la déambulation, Brasilia fait rarement partie des circuits, pourtant la cité — dont les principaux bâtiments ont été rénovés à l’occasion de la coupe du monde de football — mérite d’être découverte. L’esplanade des ministères, la cathédrale métropoli36°

taine, le congrès national ou encore le palais de justice, sont des bâtiments de béton symboles d’une utopie urbaine unique au monde. Recife dans le Nordeste, ne crée pas la même surprise, ayant choisi le modèle urbain nord-américain fait de buildings gigantesques. Mais la vieille ville a du charme avec ses marchés colorés, ses rues commerçantes et son carnaval. Sans oublier quelques musées somptueux. À quelques kilomètres au nord, Olinda semble le calque en négatif de Recife. Préservé dans son passé colonial, la ville (classée par l’Unesco) a conservé son écrin de verdure et son dédale de ruelles escarpées et pentues circulant au milieu des maisons coloniales aux couleurs pastel. Langoureuse, Olinda dégage une sérénité que ne trouble pas l’exubérance joyeuse des églises baroques en bel état de conservation, tel que la cathédrale Igreja da Sé du xvie siècle, qui domine la ville et la mer. Ville paisible, elle devient joyeuse lors de la fête du saint patron

de la ville le 6 août et même tous les vendredis soirs, lorsque devant l’église São Pedro, les groupes de musiques composés d’étudiants amateurs, jouent gaiement dans les rues de la ville. Autre paradis enchanteur, les 200 kilomètres de la Costa Verde au sud de Rio. Riche de centaines d’îlots montagneux, couverte de cocoteraies, la côte est parsemée de 2 000 plages logées en bordure de forêt et de criques somptueuses. Le joyau de cette côte reste Paraty avec ses demeures blanches aux balcons de fer forgé restées intactes depuis deux siècles mais on peut lui préférer Ilha Grande, peu construite et qui a échappé au béton du fait que l’ile a accueilli un funeste pénitencier où la junte militaire ­enfermait ses ­opposants. Après tant de beautés paisibles, il est temps de se jeter dans le grand bain de la folie urbaine de Rio de Janeiro, deuxième ville du Brésil après São Paulo.Ville paradoxale avec le Corco-


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vado et son célèbre christ rédempteur de 30 mètres de haut érigé en 1931 d’un côté (vue à couper le souffle), sa colline du Pain de sucre de l’autre, les favelas et la ville moderne en-dessous, une forêt urbaine luxuriante et superbe non loin, et des plages dont les noms — Ipanema, Copacabana — évoquent dans le monde entier le charme langoureux du soleil, de la joie de vivre et de la fête. Rio — environ 10 millions d’habitants — est la capitale mondiale du carnaval où violence et beauté, créativité et misère, forment cet étonnant maelstrom de joie de vivre unique au monde.Alors bien sûr, il faut arpenter les plages pour y jouer au football et boire des caïpirinhas, monter au Corcovado et au Pain de sucre (qui culmine à 395 m) en empruntant les sensationnels téléphériques, circuler à bord des antiques tramways jaunes du centre-ville, s’octroyer des sensations fortes au cours d’une visite organisée dans une des favelas de la ville — la plus importante, la favela

Un ballon dans la tête Même si les travaux étaient très en retard au point que la situation semblait alarmante 15 jours avant le premier coup de sifflet, la coupe du monde de football est LE moment important de l’histoire contemporaine du Brésil. Plus de 10 milliards d’euros ont été engagés pour l’organisation de l’événement. Certes, en 2013 des manifestations ont réuni plus d’un million de brésiliens contre la dégradation des services publics et l’explosion des prix des transports en commun, alors que des fortunes ont été dépensées pour préparer l’événement planétaire et que la suppression dans les 12 stades des tribunes debout (les moins chères) avait déjà créé une polémique importante. Pourtant, cela faisait soixante-quatre ans que le pays attendait une nouvelle finale de coupe du monde sur son territoire, la dernière remontant à 1950 où l’Uruguay avait battu la Seleção. Au Brésil, pays cinq fois vainqueur du trophée mondial, le football (introduit dans le pays en 1894 par des expatriés britanniques) est une passion fervente qui passionne toutes les classes et participe au ciment social, car il remet un peu d’égalité dans la société et permet l’élévation sociale. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à chercher les racines du style créatif et rapide du football brésilien dans la culture profonde du pays et les rythmes très particuliers de la capoeira ou encore de la samba ! Pratiqué partout, tout le temps, des terrains vagues des favelas aux plages les plus huppées de Copacabana à Rio, par les garçons comme les filles, le futebol, qu’il se joue à 5 ou à 11, est vecteur de l’identité nationale. Dans le pays de Pelé, l’homme aux 1 000 buts, de Ronaldo né dans un quartier ouvrier de Rio, de Kaká, de Neymar — le nouveau prodige — ou encore de Ronaldinho, lui aussi né dans une favela à Porto Alegre, le ballon rond est plus qu’une passion, c’est un mode de vie.

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Rocinha n’a été «  pacifiée  » qu’en 2012 — aller admirer les cours de samba et les répétitions du défilé du carnaval. C’est l’âme de Rio. Sans parler bien sûr, d’aller approcher le mythique stade de Maracana construit en 1950, qui jadis dépassait les 100 000 places (la population d’une ville comme Nancy) mais a été ramené à 73 531 sièges pour la coupe du monde de football. Mais le pouls de la ville peut aussi se prendre directement avec les cariocas (les habitants de Rio). Le matin de bonne heure, il est agréable de traverser la plage d’Ipanema pour aller jusqu’à Aporador, qui marque la limite avec Copacabana. On peut même louer un « Bike Rio » (des vélos en libre-service) pour aller jusqu’au Parque Garota et de là admirer la vue panoramique sur les 2,6 km de la plage d’Ipanema. Sublime, tandis que certains font leurs échauffe-

ments sportifs, d’autres méditent. Un carioca qui se respecte va au moins deux fois par semaine voir l’Océan. « D’ailleurs, ici quand il fait chaud, tu as ton maillot de bain sur toi et un change léger. À Rio, on est toujours à faire du sport, que ce soit du foot, du volley ou autre. Finalement, la vie sociale se fait autour du sport. Et le plus grand terrain de sport de Rio, c’est la plage » l Au départ de Montpellier avec : Flights from Montpellier with:

•  Air France, 2 vols par jour tous les jours, via Paris Roissy CDG Air France, 2 flights per day every day via Paris Roissy CDG

•  Alitalia, les mercredis et dimanches, via Rome Alitalia, on Wednesdays and Sundays via Roma

•  Lufthansa tous les samedis, via Francfort Lufthansa, on Saturays, via Frankfurt.

« Rio, c’est une ville de plaisirs » Musicien installé à Montpellier depuis sept ans, Roberto Bandeira de Mello est un pur carioca, du quartier de Tijuca. Visite guidée hors des sentiers battus : La forêt en ville. « Elle passe inaperçue des touristes et pourtant c’est la plus grande forêt urbaine du monde ! La forêt de Tijuca, au pied du corcovado, a été créée au xviiie siècle sous Pierre II, à la place de plantations de café devenues trop invasives. On peut s’y balader, y faire de l’escalade, se baigner dans les cascades. Il y a des lieux pour faire du barbecue et on peut même y faire du deltaplane depuis Pedra Bonita. En été on vient y chercher la fraîcheur plutôt qu’à la plage, où il fait près de 40° ! » Culture et samba au port. « Il y a un superbe musée d’art moderne totalement rénové, le Museu de Arte do Rio, avec un restaurant gastronomique sur la terrasse. À voir également dans le quartier, le Centro cultural Banco do Brasil et la Casa França Brasil. Et puis le quartier abrite la Cidade do Samba, les hangars des écoles de samba de Rio : on peut les voir répéter et construire leurs chars pour le carnaval. » Ambiance bohème à Santa Teresa. « C’est le quartier des ateliers d’artistes, le ‘Montmartre de Rio’, avec peu de voitures et des ruelles pavées, des escaliers cachés entre deux jardins. C’est bourré de charme. Il y a aussi des friperies et puis des bars et restaurants comme le Bar do Mineiro, célèbre pour ses viandes, et le Sobrenatural, pas très touristique, spécialisé en fruits de mer. » Soirée et concerts à Lapa. « Lapa, c’est le quartier des noctambules. On commence par boire sa bière en écoutant les musiciens qui tournent dans les bars. Moi mon plaisir, c’est de passer de concert en concert et de bar en bar. Il y a deux salles d’exception : le circo voador, un centre culturel avec une superbe programmation, et le Fundiçao Progresso. Rio, c’est une ville de plaisirs, les cariocas ne font rien sans plaisir ».

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Bons plans et incontournables de Rio l Aterro de Flamengo Au sud de Gloria et au nord de Botafogo le long de la mer, un parc où se succèdent les jardins, avec des terrains de sports, des jardins suspendus.Très prisé des cariocas. l Parque nacional da Tijuca Le parc national à la végétation luxuriante. Depuis Ipanema, on y accède par la route du Jardim botanico. Possibilité de visites guidées, en anglais ou espagnol. www.riobyjeep.com/deltaflight justflyinrio.blogspot.fr l Museu da Imagem e do Som (MIS) Ce musée-centre de documentation sur l’histoire de Rio, vient d’être transféré dans un bâtiment flambant neuf face à la plage de Copacabana. Un musée conceptuel, ouvert sur le public avec même une discothèque au sous-sol ! Av. Atlantica, 3432. www.mis.rj.gov.br l Centro cultural Banco do Brasil Expos, concerts, cinéma, théâtre, salon de thé dans le superbe bâtiment de l’ancien siège de la Banque du Brésil, en plein centre. Rua Primeiro de Março, 66. l Location de vélo Un système de Velib de 600 vélos oranges, les ‘Bike Rio’ à partir de 5 Réals la journée. Site internet en anglais : www.mobilicidade.com.br l Parapente et deltaplane On peut survoler une partie de Rio en vol en tandem, depuis Pedra Bonita, un monticule en bordure de la forêt de Tijuca. Atterissage sur la plage de Sào Conrado. l Bip-Bip Un petit bar de Copacabana qui a la particularité de proposer des petits concerts tous les soirs. Session de choro le mardi, bossa nova le mercredi, roda de samba vendredi-samedi et samba le dimanche. Rua Almirante goncalves,50. l Bar do Mineiro Dans le quartier de Santa Teresa, restaurant traditionnel où l’on sert des petiscos de qualité. Rua Pascoal Carlos Magno 99.

Roberto Bandeira de Mello, carioca et musicien.

l Rio Scenarium Dans le centre, l’un des 10 meilleurs bars du monde selon le quotidien anglais « The Guardian », dans le quartier de Lapa. Rua do Lavradio, 20. www.rioscenarium.com.br


° MONTER EN DEGRÉS / EXPLORATIONS

ENG

M

aracana, Estadio nacional, Arena Corinthians… the names of the stadiums hosting the 20th Football World Cup from 12th June–13th July are on everyone’s lips. This is a country where sport is king. With its centuries-long history as a melting pot, Brazil is truly a world nation. It is also home of course to the fascinating Indian populations in the Amazon region, far removed from the breakneck pace of global development.The region, in the country’s North, remains the Holy Grail for every traveller — a captivating natural phenomenon, set amid a tropical forest, around the eternal river that is the Amazon. However, for the last 40 years, deforestation has threatened the lungs of humanity — the forest absorbs a third of all the planet’s carbon emissions. The massive logging projects are of course further compounded by the extension of cattle rearing. It is from the huge modern city of Manaus that most excursions set out towards the river and the forest.Whether on a day trip to the confluence of the Rio Negro and the Amazon or a trek into the forest, the experience is unforgettable, as is taking a boat trip down the Amazon towards Madeira. In the Nordeste region, the Fernando de Noronha National Marine Park is an

Brazil, fire and passion

archipelago – formerly a military zone – made up of virgin beaches and coral reefs accessible only to a restricted number of tourists. It is a paradise on earth. But of course there is much more to Brazil than nostalgia for its wilder days and the time of the Conquistadors. The town of Olinda, a few kilometres from Récife, is one of the country’s jewels, with its old town full of colonial houses, coloured facades and exuberant Baroque churches, as if in defiance of the depredations of modernity. Olinda seems to be the polar opposite of Recife. Steeped in its colonial past, the city (listed by UNESCO) has preserved its attractive greenery and the labyrinths of steep and sloping lanes meandering between the colonial houses in their pastel colours. And after all that tranquil beauty, why not throw yourself into the headlong urban folly that is Rio de Janeiro, the country’s second city after São Paulo. A paradoxical place with the Corcovado and the famous Christ Redeemer towering to a height of 30 m and erected in 1931 on the one hand (the views are breath-taking) and the Sugarloaf Mountain on the other, with the favelas and the modern city stretching below, the lush and superb urban forest not too far away, and beaches

with names like Ipanema and Copacabana that conjure up images around the globe of languid days in the sun, joie de vivre and festivity. Rio — with its 10 million inhabitants — is the capital of the Carnival world, where violence and beauty, creativity and destitution come together in an astonishing maelstrom of exuberant joy that is found nowhere else on the planet. And of course, no visit would be complete without going down to the beach to play football and drink caïpirinhas, climbing up the Corcovado and the Sugarloaf in the sensational cable cars, roaming around the town in vintage yellow city centre trams, taking in the extremes of guided tour in one of the city’ favelas, the most important of which — Rocinha — was only “pacified” in 2012 — or admiring the samba lessons and the rehearsals for the carnival procession. But the best way to take the pulse of the city is directly from the cariocas (the local inhabitants) themselves. Few earlymorning sensations can match crossing the beach at Ipanema towards Aporador, which marks the limit with Copacabana. Sublime! While some do their sporting warm-ups, others meditate, and any self-respecting Carioca will head down to the ocean at least twice a week l

La favela della Rocinha, l’une des 700 favelas de Rio. Avec plus de 150 000 habitants, c’est la plus grande favela du monde. Elle illustre les contradictions sociales de la ville entre les quartiers riches et ces bidonvilles immenses. Photo Anghifoto / Fotolia 39°


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° DEGRÉS CARDINAUX / DESTINATION D’ICI

Degré de LIBERTÉ

LIFESTYLE PASSION ° MODE ° BEAUTÉ ° HOT SPOTS

Cet été vous invite à une déambulation sensorielle pour remonter à la source des matières brutes et viriles pour l’homme et colorées et aérées pour la femme. Une sélection « Out of Africa », comme une invitation à réveiller les sens dans les contrastes les plus primaires : cachemire, coton papier et soie lavée pour une caresse à fleur de peau, cuir et peaux travaillées façon « animal sauvage » entre crocodile et zèbre pour un retour aux origines… Luxe chic et rebelle d’une joaillerie où se rencontrent passion et désir, entre tendances et traditions, et un voyage sensoriel avec une collection de parfums, tels des poèmes olfactifs, sobres et intenses, sur le chemin des émotions pour franchir d’autres degrés de liberté… 41°


° DEGRÉ DE LIBERTÉ / LIFESTYLE

• Top en modal, détail « bamboo » : GUCCI (295€) • Short à revers en popeline de coton « papier », ceinture nouée à la taille : PAULE KA (220€) • Pull en coton et cachemire « méga check » : BURBERRY (395€) Sélection boutique Jean Gaillard Femme, 6 Passage Lonjon, Montpellier

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° DEGRÉ DE LIBERTÉ / LIFESTYLE

• Sac GUCCI (1 490€) • Tongs cuir et toile: BURBERRY (250€) • Écharpe imprimée multicolore en soie et coton: PIERRE–LOUIS MASCIA (295€) Sélection boutique Jean Gaillard Femme, 6 Passage Lonjon, Montpellier

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° DEGRÉ DE LIBERTÉ / LIFESTYLE

• Sac week-end en veau « façon crocodile » : VIGOGNE&CROCO (975€) • Chèche imprimé en soie naturelle : PIERRE-LOUIS MASCIA (175€) Sélection boutique Jean Gaillard Homme, 4 Passage Lonjon, Montpellier

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° DEGRÉ DE LIBERTÉ / LIFESTYLE

• « Easy jacket » en popeline de coton lavé, épaule naturelle et cintrage appuyé, boutonnières ouvertes : VIGOGNE&CROCO (375€) • Chemise « Gitanus », toile de lin, col italien, poignet deux boutons : NAPAPIJRI (110€) • Jeans en popeline de coton stretch, plaque en poulain : JACOB COHËN (295€) • Mocassins en poney « façon zèbre » : VIGOGNE&CROCO (395€) Sélection boutique Jean Gaillard Homme, 4 Passage Lonjon, Montpellier

45°


Voyage d’Hermès Entre éclat et douceur, c’est un parfum boisé frais et musqué. Une fragrance mixte à partager pour les hommes comme pour les femmes. Jour d’Hermès Absolu La féminité faite parfum ! Une profusion de bouquets. De l’aube au crépuscule, voici un fleuri qui fleure, qui effleure. Hermès, 5 Rue Jacques Cœur, Montpellier Terracotta Une fragrance facettée avec des notes fraîches de bergamote. Le cœur exalte un accord fleur de tiaré-ylang ylang et révèle enfin une délicieuse vanille. Caudalie Parfum Divin Un concentré de sensualité, avec ses notes d’absolu de rose de Bulgarie, essence de rose du Maroc, cèdre, vanille et poivre rose épicé. Manifesto L’Éclat Une séduction surprenante et sensuelle à l’extrême. Néroli et Citrus Floriental Boisé à la sensualité troublante d’un sillage racé. 46°


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° DEGRÉS CARDINAUX / DESTINATION D’ICI

SERVICE au

plus haut degré°

DESTINATIONS : ° PLAN ET ACCÈS ° SERVICES DE L’AÉROPORT Notre priorité est d’être au plus près des besoins de nos voyageurs : faciliter l’accès et le stationnement à l’aéroport, proposer des nouvelles destinations à découvrir au départ de notre aéroport et élargir le nombre de compagnies aériennes partenaires opérant au départ de Montpellier, développer les connexions hub, proposer nombre de services au sein même de l’aéroport et faciliter l’accueil et l’assistance aux passagers, avec pour objectif n°1, toujours proposer des services au plus haut degré de qualité ! 49°


° SERVICES AU PLUS HAUT DEGRÉ

2e meilleure progression (+10,45%) des 11 premiers aéroports français en 2013, nouveaux services, nouvelles compagnies, desserte des hubs internationaux, l’aéroport Président du directoire Montpellier Méditerranée de l’aéroport Montpellier est aujourd’hui dans Méditerranée une nouvelle dynamique

Cyril Reboul,

« Nous sommes dans une politique de renouveau des services »

Cyril Reboul, Président du directoire de l’Aéroport Montpellier Méditerranée.

50°

L’aéroport de Montpellier est-il reparti sur une tendance de progression ? Tout à fait. Au plus fort de l’été 2013, ce sont ainsi 22 destinations en France et à l’international qui étaient accessibles en vol direct et cet été ce sont 25 destinations qui sont proposées. Fort de ces nouveautés, l’aéroport de Montpellier-Méditerranée peut désormais s’enorgueillir d’accueillir sur son tarmac quelques-unes des plus importantes compagnies européennes, Lufthansa, Air France et Alitalia ; et au-delà des transporteurs à bas coûts comme Easyjet, Ryanair et d’autres compagnies telles que Hop !, Volotea, Transavia… Quels sont les événements majeurs qui ont marqué l’aéroport ? Au début des années 2000 est arrivé le TGV Méditerranée, qui peu à peu a grignoté des parts de marché à l’avion. Ensuite en 2004, Air Littoral, compagnie basée à Montpellier, dépose le bilan. Dix ans plus tard, nous avons su négocier ce délicat virage et s’adapter aux nouvelles exigences du transport aérien, en mettant en place une stratégie offensive pour attirer de nouvelles compagnies. Aux côtés d’Air France et de sa filiale Hop !, les transporteurs à bas prix comme Ryanair, Easyjet ou plus récemment Volotea, ont fait de Montpellier l’une de leurs terres de conquête, tout comme les compagnies « traditionnelles », de Lufthansa à Alitalia. Voilà la garantie pour les Languedociens de pouvoir continuer à s’envoler de chez eux, dans des conditions de confort encore améliorées, et pour de plus en plus de destinations, y compris à l’international. Ces évolutions nous ont amené à repenser nos installations. Soucieux de proposer une offre de services plus large et variée, l’aéroport accueille deux nouvelles enseignes depuis la fin 2013, sur plus de 500 m². Ainsi la surface de la boutique duty free Baltona a été multipliée par dix, et un espace restauration a été créé. Dans le même temps, les circuits Arrivées et Départs ont été réaménagés pour un montant de 6 millions d’euros pour plus de facilité et de confort pour nos passagers.


Enfin, une autre innovation devrait être plébiscitée par les passagers : la création d’un patio extérieur accessible depuis la salle d’embarquement, d’une surface de 100 m² permettant de prendre un dernier bain de soleil en buvant son café. Nous sommes ainsi depuis fin mai l’un des rares aéroports français à avoir une terrasse à ciel ouvert ! Vous avez annoncé l’arrivée de la compagnie Royal Air Maroc et la desserte du hub de Casablanca… Il est clair qu’à ce jour nous n’avons pas les autorisations nécessaires ni le potentiel économique pour relier en direct Montpellier avec des grandes villes du Moyen Orient, d’Asie, d’Amérique du Nord ou d’Afrique. Ainsi, même si le développement sur le Maghreb est aussi un de nos axes fort, c’est particulièrement par Casablanca, hub Africain majeur de Royal Air Maroc, que nous étions intéressés ; cette ville, comme d’autres au Maroc, étant déjà desservie par la compagnie Air Arabia. Le hub de Casablanca a la particularité de permettre de voyager vers 30 destinations Africaines mais aussi vers d’autres destinations du monde comme le Brésil. Vous êtes déjà connecté à de nombreux hubs européens ? C’est effectivement un axe stratégique de notre développement. Hormis le hub historique de Paris Roissy, nous avons ouvert des liaisons vers les hubs de Munich et Francfort avec Lufthansa, de Rome avec Alitalia, de Bruxelles avec Brussels Airlines et de Copenhague avec SAS. Même si certaines de ces destinations étaient déjà desservies par des vols à bas coûts vers des aéroports périphériques de ces grandes métropoles pour répondre aux attentes de flux tourisme et loisir, il était important de pouvoir proposer aussi des liaisons vers les aéroports principaux offrant des possibilités de correspondances multiples vers l’international. Et pour certaines destinations vous pouvez donc aujourd’hui proposer une gamme de prix et services variés ? En effet. On se retrouve dans certains cas sur une même destination avec des compagnies concurrentes, qui proposent toute une gamme de prix et des services différents. Nous avons ainsi une concurrence entre Hop ! et Volotea sur quelques lignes en France, entre Ryanair et des compagnies régulières sur l’Allemagne ou la Belgique. Cela tendrait à prouver que nous avons de la demande sur ces destinations. Séduire de nouvelles compagnies, c’est bien ; mais ensuite pour qu’elles restent et se développent, il faut que le marché suive. Quels sont vos objectifs d’ici 2020 ? Aujourd’hui en dehors d’Air France, nous avons 4 compagnies qui représentent chacune 10 % du trafic de passagers. Nous développons avec elles une stratégie « multi-lignes » afin que nous réalisions tous des économies d’échelles. Nous souhaitons aller encore plus loin dans les partenariats avec certaines d’entre elles, pour arriver à un plan de développement commun ambitieux permettant de viser 250 à 300 000 passagers en 3 / 5 ans l

° SERVICES AU PLUS HAUT DEGRÉ

Services renewal policy ENG

W

ith passenger numbers on the rise once again, complete with new services and new airlines, Montpellier airport is enjoying a whole new lease of life, as its director, Cyril Reboul outlines. While the arrival of the TGV in Montpellier led to a signi­ ficant fall in the number of passengers, 2013 saw the airport bounce back with 1.42 million passengers. “We’re winning back our natural catchment area, which is the economic heart of the region – within a 60 minute radius of Montpellier. We’re enjoying a real revival,” explains the director. Since the end of the 2000’s, the airport has focused on destinations in the Maghreb. The arrival of Airarabia led to the introduction of several destinations in Morocco and a rise in passenger numbers from a few thousand some years ago to over 100,000 today. The other key phase has involved the creation of direct lines to regional or European capitals. “In the last two years we have developed links with a number of major airline hubs: Roissy for Air France, Lufthansa which serves Munich and Frankfurt, SAS with a flight to Copenhagen, Brussels airlines which links up with Brussels, and Alitalia for Rome. For these larger airlines, linking to their hub provides a way of recovering international transit passengers for their airlines,” explains Cyril Reboul. To facilitate passenger comfort, new services have been created at each phase, both in the departure hall and the boarding lounges l 51°


52째


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° SERVICES AU PLUS HAUT DEGRÉ

COMPAGNIES AÉRIENNES au départ de Montpellier

www.alitalia.com/fr Réservation 0 892 655 655 (0,34 Euro/minute)

www.easyjet.com Réservation 0 820 420 315 (0,34 Euro/minute)

www.royalairmaroc.com Réservation 3260 dites Royal Air Maroc ou 0 820 821 821 (0,34 Euro/minute)

RYANAIR www.airarabia.com Réservation 0 899 190 023

www.germanwings.com/fr Réservation 0 892 390 158

(1,35 Euro par appel, 0,34 Euro/minute)

(0,34 Euro/minute)

www.ryanair.com Réservation 0 892 562 150

www.airalgerie.dz Réservation 04 95 09 31 10

www.hop.fr Réservation 0 825 30 22 22

www.flysas.fr Réservation 0 825 325 335

www.airfrance.fr Réservation 3654

www.lufthansa.com Réservation 0 892 231 690

www.transavia.com Réservation 0 892 058 888

www.brusselsairlines.com/fr Réservation 0 892 64 00 30

www.norwegian.com/fr Réservation 0047 21 49 00 15

www.volotea.com Réservation 0 899 232 050

(Coût d’un appel local)

(0,34 Euro/minute)

(0,34 Euro/minute)

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(0,15 Euro/minute)

(0,34 Euro/minute)

(0,34 Euro/minute)

(0,15 Euro/minute)

(0,34 Euro/minute)

(0,284 Euro/minute)


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° SERVICES AU PLUS HAUT DEGRÉ

Zoom sur deux DESTINATIONS à DÉCOUVRIR au départ de Montpellier Fès est par excellence la ville impériale du Maroc. Elle symbolise le savoir et la culture traditionnelle, haute en couleurs. Ses superbes medersas sont d’une beauté architecturale unique au monde. Les medersas représentent un lieu d’enseignement du coran et des matières plus classiques telles l’histoire, les mathématiques, la médecine, la grammaire, mais aussi l’astrologie. C’est une ville dont on apprécie l’authenticité et le savoir-faire artisanal : le travail de poteriers, et de céramistes est remarquable, sans oublier de noter celui de l’émail stannifère d’un bleu cobalt profond, mais aussi celui du bois. Les gourmets se régaleront d’une cuisine de tradition arabo-andalouse qui associe à merveille le sucré-salé pour une déambulation sensorielle à travers des épices et des associations d’ingrédients ­inédites. Pour ceux qui apprécient la détente, les hammam et spa sont nombreux, mais les sources thermales de Moulay Yacoub, sont tout aussi dignes d’intérêt car réputées pour leurs vertus curatives. Et pour celles et ceux qui aiment se perdre dans les ruelles du souk à la découverte de produits uniques, les souks seront un excellent choix de dépaysement et de rencontres.

Fès, ville impériale

Validité

Type de vol

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du 30/03 au 25/10

Régulier

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Fréquence 2 vols par semaine

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Rotterdam est une ville multi facettes : sur un fond de ville portuaire de grande envergure, une ville plus moderne, plus dynamique se détache pour nous faire découvrir un visage de ville tendance, élégante et arty. Le rythme y est frénétique, le mouvement perpétuel façonne le paysage architectural de cette ville hollandaise entre gratteciels et événements culturels en permanence. La Wilhelminakade, au bord de la Meuse, est l’un des plus célèbres quais de Rotterdam. Mais les amoureux de l’architecture pourront aussi apprécier les Maisons Cubes, étonnants édifices des années 80, ou l’hôtel de ville de Rotterdam qui est un des seuls vieux bâtiments en centre-ville.Tous les goûts seront satisfaits à Rotterdam : les assoiffés de culture seront enchantés de découvrir Le Museumpark (le parc des musées) où se situent deux grands musées d’art, le Boijmans van Beuningen et le Kunsthal. On s’émerveillera tout autant devant les grands maîtres de la peinture hollandaise que des œuvres contemporaines les plus audacieuses. Pour les amateurs de design, Rotterdam, est la ville portuaire branchée à la pointe des tendances et des développements. Côté shopping, tous les styles se retrouvent dans une offre très éclectique : vous trouverez la mode qui vous correspond. Une ville moderne et vivante à visiter sans attendre.

Rotterdam, la sculpturale

Validité

Type de vol

L

M

M

J

V

du 18/04 au 04/07

Régulier

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du 05/07 au 31/08

Régulier

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l

du 01/09 au 29/09

Régulier

l

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S

D

Fréquence 3 vols par semaine

l

4 vols par semaine 3 vols par semaine

Plus d’info et réservations sur www.montpellier.aeroport.fr

Dates et fréquences susceptibles de modifications sans préavis. Contactez la compagnie aérienne.

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