Pau Golf Club Who's Who 1856-1966 - Edition 2016

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Pau Golf Club 1856

Who’s Who 1856-1966

Raphaël ROSSONI - Who’s Who 1856-1966 - Edition 2016


WHO’S WHO Fondateurs, Présidents et autres… De 1856 à 1966 PREFACE Les membres de la Commission Patrimoine du Pau Golf Club 1856 (notamment Jacques Çarçabal, André Dartigueyrou, Brian Matthews, Michel Lagahe et Raphaël Rossoni) ont œuvré depuis des années pour faire connaître, conserver et protéger l'exceptionnel héritage transmis par leurs prédécesseurs. C'est ainsi que pour fêter les 150 ans du club, ils ont réalisé un magnifique livre, enrichi d'une abondante illustration, relatant son histoire de plus ancien club de golf du monde hors le Commonwealth Britannique. Vous pourrez découvrir ce passé sur le site "www. paugolfclub.com". Par ailleurs leurs travaux ont permis l'inscription de plus de 150 objets (Tableaux, portraits, coupes, trophées, médailles, etc.) sur la « Liste Supplémentaire des Monuments historiques ». Reconnaissance d’un passé prestigieux. Le présent "Who's who", qui s’entend comme un complément au « Livre des 150 ans » traite des personnages Britanniques remplacés au début du 20 ème siècle par les Américains. Les Français n’ont pris en mains les destinées du club qu’à partir de 1942. L’auteur s'est attaché à mieux cerner les personnalités qui ont "fait" le club en évoquant parfois l'influence qu’à pu avoir leur proche environnement sur un mode de vie bien éloigné du nôtre. (Par exemple : un des fondateurs du club, le Duc de Hamilton and Brandon et son étroite relation avec Napoléon III, source probable de l'existence même du PGC). Il remercie chaleureusement les historiens Robin Bargmann (Hollandais) « guest historian du PGC », Heiner Gillmeister (Allemand) et David Blackburn (Américain) pour l’aide apportée au cours de ses recherches. L'exhaustivité tant des personnages eux-mêmes que de leurs faits n'a pas de mise ici. Ce n’est en aucun cas une biographie de chacun d’eux. Si le passé efface rapidement les traces de leur présence, l'écrit, seul permet d'en conserver une certaine connaissance pour aussi simple et concise qu'elle soit. La page d’histoire contemporaine d’après la dernière guerre mondiale à nos jours est ouverte, il reste à l’écrire… Raphaël ROSSONI Raphaël ROSSONI - Edition 2016

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Préface Who’s Who


Des FONDATEURS connus...

Une édition imprimée des Statuts de « La Société du Golf » datée de 1930, porte en exergue sur la page de garde autour du nom du Duc de Hamilton and Brandon le nom de quelques-uns des fondateurs de 1856, mais ajoute « ...and others, infortunately the list of original members and many later records have been lost ». Aussi, ne sera-t-il fait mention en ce « Who’s Who » que de six fondateurs réellement connus.

Raphaël ROSSONI - Edition 2016

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Fondateurs 1


William HAMILTON 11th Duke of Hamilton and Brandon

Raphaël ROSSONI - Edition 2016

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HAMILTON 1


William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Un des Fondateurs du PGC

William Alexander Anthony Archibald DOUGLAS-HAMILTON

11ème Duc de Hamilton et 8ème Duc de Brandon Né le 19 Février 1811 à Grosvenor Place, à Londres et décédé le 15 Juillet 1863 à Paris, à l’âge de 52 ans. Noble Ecossais il fut : Premier Pair d'Ecosse, (il porte le titre de Comte d'Angus d’avant 1819 et Marquis de Douglas et Clydesdale entre 1819 et 1852). Pair d’Angleterre en tant que Duc de Brandon et Pair de France en tant que Duc de Chatellerault. C’est l’un des personnages les plus anoblis au Royaume-Uni, avec la détention, en plus des Duchés, de neuf titres subsidiaires : Marquis Douglas, Marquis Clydesdale, Earl Angus, Earl Arran, Lannark et de Cambridge, Lord Abernathy et Jedburgh Forest, Lord Polmont, Lord Machanshire and Polmont, Lord Aven et Innerdale et Baron Dutton. Le fils et héritier aîné du duc utilise le titre de courtoisie Marquis de Douglas et Clydesdale. Le Duché de Brandon et de la Baronnie de Dutton sont dans la pairie de Grande-Bretagne. Tous les autres titres sont dans la pairie d'Ecosse . De manière plus concise l’on peut écrire qu’il posséda : 3 titres de Duc, 3 titres de Marquis, 3 titres de Comte et 7 titres de Baron. Par ailleurs, il était Gardien Héréditaire du Palais Royal de Holyrood ((hereditary keeper of the Palace of Holyroodhouse) à Edimbourg, résidence officielle de la Reine lorsqu’elle séjourne en Ecosse. Il était le fils de Alexander Douglas-Hamilton, (10ème Duc de Hamilton) né le 3 octobre 1767, décédé en 1852, et de Susan Euphemia Beckford, née le 14 mai 1786 à Château La Tour, Vevey en Suisse, fille du romancier anglais William Beckford.

Désigné comme Marquis en 1819, il a fait ses études à Eton et Christ Church, Oxford. Il était Chevalier Maréchal d’Ecosse depuis 1846 et Lord Lieutenant de Lanarkshire à partir de 1852, jusqu'à sa mort. Grand Maître à la Grande Loge d’Ecosse (Mary’s Chapel) N° 1, de 1833 à 1835. Il s’intéressa peu à la politique britannique et vécut principalement à Paris ou à Baden. Selon le « The Days of the Dandies », il a hérité dans une certaine mesure de la grandeur et des bonnes manières de son père menant un style de vie somptueux.

Hamilton Palace, le siège de la famille ancienne, en 1880 Raphaël ROSSONI

Collectionneur passionné de livres et membre de la Roxburghe club, il a hérité de la Bibliothèque Beckford qui fut vendue en juillet 1882 ainsi que la Bibliothèque Hamilton Palace en 1884. (Voir page Hamilton suivante)

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Il conduisait régulièrement sur les Champs Elysées une calèche tirée par 12 chevaux, et 6 postillons, en violation d’une loi qui empêchait quiconque autre que l'empereur Napoléon d’utiliser plus de huit chevaux. Hamilton lui-même se considérait comme l'égal de Napoléon, et bien à l’écart de ces petits aspects juridiques. Il n’a jamais voyagé en France avec un cortège de moins de 20 fonctionnaires, ainsi que de nombreux chevaux, des voitures etc... En 1853 il vendit ses domaines du Lancashire pour 329 800 Livres. Au Palais ducal de Mannheim, (Bade-Wurtemberg, Allemagne) le 23 Février 1843, le 11 ème Duc de Hamilton épousa Marie-Amélie Elizabeth, Caroline, Princesse de Baden, fille du Grand Duc Charles de Baden et de Stéphanie de Beauharnais, (fille adoptive de Napoléon 1 er, cousine de Napoléon III). Le duc et la duchesse, amis de ce dernier et de l'Impératrice Eugénie, les ont souvent accompagné lors d’événements officiels. Ils ont eu trois enfants : William Douglas-Hamilton, 12ème Duc de Hamilton (12 mars 1845-1895). Le titre de duc de

Châtellerault, accordé à son lointain ancêtre en 1548, et à des moments différents selon par différentes branches de la famille Hamilton, lui a été conféré, par l'empereur des Français en 1864. Lord (Lieutenant) Charles George Archibald Douglas-Hamilton, 7ème Comte de Selkirk,

(1885), Lieutenant du 11ème Hussards.

Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton, née le mercredi 11 Décembre 1850, Hamilton Palace,

South Lanarkshire, en Ecosse. Mariée d'abord en 1869 avec Honoré Grimaldi, le futur Albert 1 er, Prince de Monaco, devenue mère de Louis II, mais leur mariage a été déclaré nul en 1880. Elle a ensuite épousé le Comte Taszilo Festetics de Tolna un noble Hongrois devenu plus tard Prince. Après leur mariage, le duc et la duchesse de Hamilton vécurent au château de Brodick sur l'île d'Arran. Le duc a été désigné comme «le plus bel homme d'Europe, élégant et gracieux, la lignée de sang la plus noble ». Le Duc avait une grande réputation de beauté très méritée. Dans le même temps, il était très populaire auprès des habitants de l'île, qui le surnommaient "Duc Douglas".

Château de Brodick

La princesse-duchesse s’occupait elle-même de l'embellissement du paysage naturel, créant des promenades et sentiers à travers les forêts et autres zones inaccessibles. Elle a amélioré les jardins du château, le jardin potager, et le sol fertile de cette île, permit aux roses qu’elle aimait tant de prospérer. De même, elle fit ériger des pavillons partout dans la région, où les dames pouvaient rester toute la journée, car chacun possédait une petite cuisine, quand les hommes chassaient. Au château la princesse a maintenu, « un faste et un état presque royal ». Parmi les nombreux visiteurs il y avait le Prince Louis-Napoléon et la Duchesse de Kent. Quand le château était plein, il était proposé aux visiteurs de dormir dans de petits cottages. La Reine Victoria était la marraine de leur fille unique, Lady Mary Victoria. Elle lui offrit un chariot miniature que Mary conduisait autour du village de Brodick. Un des pavillons avait un poêle à charbon où, comme une petite fille, Mary pouvait faire cuire des omelettes pour les visiteurs de ses parents. Raphaël ROSSONI

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Le mercredi 15 Juillet 1863, à l'âge de cinquante-deux ans, William Hamilton, 11ème Duc de Hamilton and Brandon mourut à Paris, après une chute dans les escaliers après souper à la Maison Dorée, boulevard des Italiens, à Paris. En apoplexie durant 3 jours, suite à cette chute, l’Impératrice Eugénie l’a soigné avec beaucoup de dévouement et de courage. Son épouse Marie-Amélie est arrivée le 14 juillet d’Allemagne. Elle a assisté à la mort de son mari sans qu’il ait repris connaissance. Les Arts perdent dans le Duc de Hamilton un protecteur aussi bienveillant qu’éclairé. Il est enterré dans le mausolée Hamilton (South Lanarkshire), mais inhumé sur Arran en 1921. La Reine Victoria a écrit à sa fille aînée, Vicky, la Princesse de Prusse, que «...la façon dont le duc de Hamilton est mort est choquante ! Il avait, je crains, trop bu dans un café à Paris ! La pauvre, je souffre beaucoup pour elle ! Hamilton avait apparemment une attitude très digne et a été appelé le "very duke of very duke", par le Duc de Brougham» Ironie du sort, il y avait des rumeurs selon lesquelles la mort du duc aurait été causée par Louis Napoléon. Soi-disant, ils avaient eu un différend au jeu. Le Duc est sorti de la pièce, digne, pour éviter une scène désagréable, mais Louis Napoléon le suivit, et, il est présumé «l'avoir agressé violemment». Après la mort de son mari, la princesse-duchesse quitta Arran. Sa belle-fille, la prochaine duchesse, n'était pas intéressée par le jardinage ; par conséquent, les pavillons tombèrent en ruine et les jardins de fleurs disparurent. Finalement, le château fut fermé. (NDLR : A ce jour le château est la propriété du « National Trust for Scotland »). Le Duc de Hamilton a vécu au Château de Pau durant l'hiver 1856-1857 et ce fut l'occasion de brillantes réceptions, tant au Château qu'en ville et au Club House du PGC. Fervent de golf, il fit présent d'une médaille d'or à décerner aux vainqueurs des compétitions. « La première jouée pour Pau. Donnée par le Duc de Hamilton and Brandon.

Recto de la médaille offerte par le Duke Hamilton and Brandon au PGC en 1857.

Raphaël ROSSONI

Gagnée par le colonel Hutchinson en 1857 et offerte au club par Mme Shute, sa fille, grâce aux bons offices de Mme Horace Hutchinson ».

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Le Duc, l’homme sans qui, probablement, le club n’aurait jamais vu le jour… Pourquoi ?... En 1856, la ville de Pau comptait 18671 habitants pour une colonie étrangère qui en peu d’années avoisinait près de 1200 hivernants dont un peu plus de la moitié étaient des Britanniques. Cette colonie devait marquer la vie de l'époque, avec ses coutumes, et ses sports traditionnels, l'équitation, la chasse à courre, et surtout le golf. Déjà, une poignée de gentlemen écossais avait fondé en 1824 le Cercle anglais de Pau, association de notables anglais qui était, à l’origine, un lieu de rencontre et de lecture pour British en villégiature, où l’on s’échangeait les derniers potins du jour en buvant le thé ou un whisky. Pau devenait Ville anglaise. On estime une trentaine de joueurs de golf réguliers. Dès lors, se faisait sentir impérativement le besoin d'instituer un véritable club. Cependant, il faut savoir que le Code civil français promulgué le 21 mars 1804 (30 ventôse an XII) par Napoléon Bonaparte, appelé usuellement « Code civil » ou « Code Napoléon », constituait le statut des personnes de nationalité française, de leurs familles et de leurs relations. Ceci étant primordial, qu’en était-il avant la Loi 1901 ? Comment « La Société du Golf » put-elle naître en 1856 ? Il est difficile de retrouver les documents qui permettent de le préciser. Nous disposons de statuts manuscrits non datés mais qui sont signés par Herbert Thorn King qui fut « Captain » de 1909 à 1915, et une édition imprimée de ces statuts datée de 1930, qui porte en exergue sur la page de garde autour du nom du Duc de Hamilton and Brandon le nom de quelques-uns des fondateurs de 1856 mais ajoute « … and others, infortunately the list of original members and many later records have been lost ». Hypothèses retenues : la Constitution de 1848 reconnaissait « aux citoyens le droit de s’associer » et pendant le 19ème Siècle, le Code Pénal ne sanctionnait que les restrictions concernant les Associations de plus de 20 personnes. Celles-ci étaient soumises à autorisation préalable et aux contrôles des Services de Police. Mais s’agissant ici d’une association d’étrangers, il est plausible qu’il ait fallu une intervention du Duc de Hamilton and Brandon auprès de son ami Napoléon III pour qu’elle puisse se constituer. Grand merci à lui !!! Avant que la Loi du 1er juillet 1901 n’introduise en France la liberté d’association, « La Société du Golf » qui était la structure initiale, revêtait un caractère totalement privé. (NDLR : Elle a pris la forme juridique d’Association « Loi 1901 » en se mettant en conformité avec les dispositions de cette loi le 7 mai 1912, devenant dès lors « l’Association sportive Pau Golf Club »). Remarquons que plus tard, à l’avènement de l’Empire libéral (période qui suit de peu les premiers pas de « La Société du Golf », les autorisations furent accordées plus facilement. Cependant, si l’Etat était très soucieux de ne pas permettre la reconstitution des biens de mainmorte que la Révolution avait voulu abroger, la Société avait la capacité de louer (droit à cette époque des Associations autorisées). C’est ainsi que « La Société du Golf » pour construire son Club House, (1880 et avant la création de la SA) avait loué un terrain à une famille de la localité mais correspondant à une Association elle n’avait pas la personnalité morale et ne pouvait posséder des immeubles. L’histoire continue... : Le décès de la mère de famille a amené le bien loué en licitation dès 1892, et les dirigeants de « La Société du Golf » n’eurent d’autre recours, pour éviter de voir leur Club House partir dans les mains d’un tiers, que de constituer d’urgence, entre eux, une Société Anonyme (forme la plus courante à l’époque) ayant personnalité morale et pouvant porter enchères à la vente. Les Sociétés Civiles n’existaient pas. Ce qui fut fait le 12 mars 1892 par Monsieur John Morris POST, sujet américain et banquier, secrétaire du club, mandaté comme adjudicataire. La SA a acquis le terrain et les accessoires construits pour 25000 francs or, avec obligation de poursuivre le bail de 100 francs en faveur de « La Société du Golf », bail dont bénéficie toujours l’Association actuelle. Raphaël ROSSONI

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Provenance du titre : Duc de Hamilton est un titre dans la pairie d'Ecosse, créé en 1643. C'est le plus ancien duché dans cette pairie (excepté le duché de Rothesay tenu par le fils aîné du souverain), et en tant que telle son détenteur est le Premier Pair d'Ecosse, tout en étant à la fois chef de la Maison de Hamilton et de la Maison de Douglas. Le titre, la ville de Hamilton dans le Lanarkshire et de nombreux endroits à travers le monde sont nommés d'après les membres de la Famille Hamilton. Le nom de la famille ducale, à l'origine "Hamilton", est maintenant "DouglasHamilton". Depuis 1711, le duché a été lié au duché de Brandon dans la paierie de la GrandeBretagne. Les ducs depuis ce temps ont été dénommés Duc de Hamilton and Brandon.

Duché de Hamilton Premier et quatrième grand quartiers : contre-écartelé, premier et quatrième de gueules, trois quintefeuilles hermine (pour Hamilton) ; deuxième et troisième argent, une nef avec voiles déployées, marqué de gueules (pour Arran) ; deuxième et troisième grand quartiers argent, un cœur de gueules surmonté d’une couronne impériale proprement dite, au chef d'azur trois étoiles du premier champ (pour Douglas). Portrait équestre par Henry William Pickersgill

William, Enfant à 3 ans

dans les années 1835-1840

Peint en 1814 par Sir Henry Raeburn

Intitulé « Le Marquis de Douglas plus tard 11ème Duc de Hamilton ».

Raphaël ROSSONI

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Marie Amélie Elisabeth Caroline, Princesse de Baden, Duchess of Hamilton, son épouse : Née le 11 Octobre 1817 à Karlsruhe, Baden et décédée le 17 Octobre 1888, à Baden-Baden, à l’âge de 71 ans. C'était la plus jeune fille de Charles II, Grand Duc de Baden et de Stéphanie de Beauharnais (Voir page précédente) La duchesse était une cousine et amie de Napoléon III. Elle et son mari ont accompagné Napoléon durant son entrée officielle dans Paris en 1852. Elle était présente en 1860 quand il lui a rendu visite en Baden. Elle a également accompagné l'empereur à une célébration en 1855 en l'honneur du Roi Victor Emmanuel II de Sardaigne, et du baptême en 1856 de Napoléon, prince Impérial de Paris. L'épouse de Napoléon III, l'impératrice Eugénie, amie de la Princesse Marie, restait souvent avec elle notamment quand elle visita Baden et l'Ecosse. Eugénie fut très irritée lorsqu’elle essuya un refus, malgré son insistance, d’accorder la précédence de Marie pour être assise avec la famille impériale. En 1860, Eugénie épuisée a souhaité quitter la France mais on a constaté que ses destinations sur le continent étaient dues aux soucis politiques ; la Princesse Marie, face à cette situation difficile, a offert avec succès à Eugénie un séjour à la maison de son mari en Ecosse. En 1853, la presse libre de Glasgow a signalé que la duchesse s'était convertie au catholicisme romain. Stéphanie de Beauharnais est morte sept ans après. La Reine Sophie des Pays Bas, une amie de Stéphanie, plus tard clamait que Marie-Amélie « s'était mal comportée" vis à vis de sa mère, la blâmant sur sa « bigoterie catholique ». Sophie était particulièrement gênée que la duchesse de Hamilton n'ait pas vu sa mère sur son lit de mort, bien que son mari en ait fait la visite. Cinq ans plus tard, dans une lettre de 1867, la Reine Marie décrit Sophie-Amélie comme « anémiée, grosse, malade » et s'est plainte que ses fils étaient « agités et mauvais, » tandis que sa fille était « de loin plus belle ». Le 12 juillet 1863, après une chute dans les escaliers, le duc s'est effondré tout en dînant à la Maison dorée, boulevard des Italiens à Paris. Réalisant que son état était sérieux, il fut ramené de nouveau à l’Hôtel Bristol, place Vendôme. Marie-Amélie est arrivée le 14 juillet à ses côtés, et tandis qu'il semblait récupérer, il mourut soudainement après trois jours, le mercredi 15 juillet 1863. Il avait 52 ans. Bien qu'il ait été marié en 1843, le duc n'a eu son titre qu’en 1852. Cette année-là, il a acheté la maison située au 22, rue Arlington dans Saint James’s, un quartier de la ville de Westminster dans le centre de Londres, acquise à Henry Somerset, 7ème duc de Beaufort pour 60.000 Livres. Le duc prodigua à grand frais dans sa maison pendant environ une décennie, allant jusqu’à l'installation de plaques de cheminée en fer avec sa couronne et sa devise. À sa mort, la maison revint à sa veuve qui la vendit à Ivor Guest 1er baron Wimborne par adjudication en 1867. Sa richesse d’alors a été estimée à moins de 140,000 Livres. Après la mort de son mari, Marie dénommée Amélie, Princesse de Baden, devenait la Duchesse douairière de Hamilton. La Princesse Marie-Emilie a occupé la villa Stéphanie, dans Baden-Baden, où sa fille avait l'habitude de lui rendre visite annuellement. En 1904, le journal "Lady's Realm" a rapporté que, l'endroit était le « rendez-vous de la meilleure société cosmopolite ». Elle était une amie d'Albert Edouard, Prince de Galles. En 1867, elle et son fils devinrent associés d'une entreprise peu scrupuleuse, le genre que sa mère la Reine Victoria l'a exhortée à éviter. En 1869, sa seule fille Lady Mary Victoria Hamilton se marie à Honoré Grimaldi, Prince de Monaco (plus tard Albert Ier), fils et héritier de Charles III, Prince du Monaco. L'union fut cependant malheureuse, et Mary enceinte, quitta Monaco et son mari 5 mois après son mariage. Celui-ci fut annulé en 1880. (Voir page suivante) Raphaël ROSSONI

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Lady Mary Victoria : sa fille A 19 ans, en août 1869, Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton rencontre le futur Prince Albert 1er de Monaco au cours d’un bal donné à Paris par l’Empereur Napoléon III et l’Impératrice Eugénie. Un mois plus tard, le 21 septembre1869, sa seule fille, épouse au Château de Marchais, dans l’Aisne (Picardie, France), Albert Honoré Charles Grimaldi, Prince souverain de Monaco (devenu plus tard Albert Ier), fils et héritier de Charles III, Prince de Monaco. Extrait du « Mémorial des Pyrénées » Après avoir été plus ou du 25 septembre 1869 moins forcés de se maMariage de Mary Douglas-Hamilton rier, (mariage arrangé par Napoléon III) ils ne s’entendirent guère. Albert pensait que sa nouvelle épouse était une « tête vide » et même si Mary trouvait son mari beau elle ne l’aimait pas particulièrement. En outre Mary n’a pas aimé Monaco et la Méditerranée, trop différents de son Ecosse natale. L'union fut malheureuse, et Mary, enceinte, quitta Monaco et son mari 5 mois plus tard pour rejoindre sa famille à Budapest. Le 12 juillet 1870 elle met au monde un fils, Louis Honoré Charles Antoine Grimaldi, futur Prince Louis II de Monaco. Mary et Albert ne se sont jamais réconciliés. Le mariage fut annulé par la Curie romaine 3 Janvier 1880 et dissous par ordonnance de SAS Charles III, prince Souverain de Monaco le 28 Juillet 1880. Louis II élevé par sa grand-mère maternelle n’a connu son père qu’à l’âge de 11 ans. Lady Mary épousa en secondes noces le 2 juin 1880 à Florence (Toscane, Italie) un magnat hongrois, le Comte, devenu par la suite Prince, Tasziló Festetics Von Tolna, vivant depuis principalement dans le pays d'origine de son mari avec lequel elle eut 4 enfants. Mariage heureux qui dura plus de 40 ans. Elle décéda le 14 mai 1922 à Budapest (Hongrie) à l’âge de 71 ans et a été enterrée avec son mari dans le mausolée de la famille sur le terrain du Palais Festetics.

Par Mary, le Duc de Hamilton et Amélie sont les arrière-arrière-arrière grands-parents du prince régnant actuel de Monaco, Albert II. Une curiosité de l’Histoire… Elisabeth Hamilton, comtesse de Gramont D’origine irlandaise, Elisabeth Hamilton est née en 1640 et décédée le 3 juin 1708. Elle était la fille de Sir George, comte Hamilton, 1er baronnet de Donalong, et de Marie Butler. Sa famille catholique fut alliée à plusieurs reprises aux Stuarts. Dans sa jeunesse, pour fuir les troubles politiques de son pays, elle avait été amenée en France et fut éduquée à Port-Royal. Elle y garda toujours des attaches et y fit quelquefois des retraites. Le 9 décembre 1663 elle fut mariée à Philibert de Gramont, comte de Gramont (1621-janvier 1707) petit fils de Diane d'Andoins, comtesse de Gramont, dite « la belle Corisande », une des maîtresses d'Henri IV, et le fils d’Antoine II, comte de Gramont (1572-1644) et de sa seconde épouse Claude de MontmorencyBouteville (morte en 1652). Philibert fut titré "Comte" de Gramont, Vicomte d'Aster, Baron des Angles, Seigneur de Séméac, d'Ibos et de Sarouilles. Il fut reçu Chevalier du Saint-Esprit le 31 décembre 1688. « Connu pour ses aventures amoureuses relatées par son beau frère Antony Hamilton, il épousa (après l’avoir séduite) Elizabeth Hamilton, d’une grande beauté, un des fleurons de la cour du roi Charles II. Elle lui donnera deux filles : Marie Elisabeth de Gramont (1667-après 1706) fille d’honneur de la dauphine et Claude Charlotte de Gramont (1662-1739) comtesse de Stafford ». Raphaël ROSSONI

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Napoléon 1er

Joséphine de Beauharnais

Le divorce de Napoléon Ier et Joséphine de Beauharnais le 15 décembre 1809 est un événement du premier Empire qui voit la séparation de l'Empereur Napoléon I er avec sa première épouse Joséphine de Beauharnais qu’il avait épousé civilement le 9 mars 1796 et religieusement le 30 mars 1804

Stéphanie Louise Adrienne de Beauharnais,

Grand Duc Charles II de Baden

Parmi les petits-enfants de Joséphine de Beauharnais, Stéphanie est née à Versailles, le 28 août 1789 et morte à Nice, dans le Royaume de Sardaigne, le 29 janvier 1860. Fille du comte Claude de Beauharnais, parent par alliance de l'impératrice Joséphine, elle est adoptée, en 1806, par Napoléon Ier, qui en fait ainsi une princesse impériale française. Mariée au futur grand-duc Charles II de Baden, elle est grandeduchesse de Bade de 1811 à 1818. Issue d'une branche cadette de la maison de Beauharnais, Stéphanie voit le jour peu avant la Révolution française. Orpheline de mère à l'âge de deux ans, elle est abandonnée par son père, lorsqu'il part en émigration. Confiée à sa marraine, une aristocrate irlandaise du nom de lady Bath, elle est ensuite élevée dans le Midi par des religieuses jusqu'à l'adolescence. Finalement recueillie par Napoléon Bonaparte et Joséphine de Beauharnais en 1803, Stéphanie est adoptée par le couple en 1806. Mariée un mois après à l'héritier du trône de Bade, elle s'installe à Karlsruhe, où elle subit l'hostilité de la cour et de sa belle-mère, Amélie de Hesse-Darmstadt.

William Alexander Anthony Archibald DOUGLAS-HAMILTON 11ème Duc de Hamilton et 8ème Duc de Brandon

Marie Amélie Elisabeth Caroline, Princesse de Baden Née le 11 Octobre 1817 à Karlsruhe, Baden – Décédée le 17 Octobre 1888, à Baden-Baden, Baden, à 71 ans.

Mariage au Palais de Mannheim, le 23 Février 1843. 3 enfants.

Ce sont les arrière-arrière-arrière grands parents de Albert II, Prince régnant de Monaco William Douglas-Hamilton, 12ème Duc de Hamilton (12 mars 1845-1895). Le titre de duc de Châtellerault, accordé à son lointain ancêtre en 1548, et à des moments différents selon par différentes branches de la famille Hamilton, lui a été conféré, par l'Empereur des Français en 1864.

Albert 1er de Monaco Lord Charles George Archibald Douglas-Hamilton,

Né Albert Honoré Charles Grimaldi, il est le fils de Charles III de Monaco (1818-1889) et de la comtesse belge Antoinette de MérodeWesterloo (1828-1864). Il meurt en 1922 à Paris, à l'âge de 73 ans. Par l’entremise de l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), il épouse en 1869 au château de Marchais, Mary Hamilton, petite-fille de la grande-duchesse de Bade Stéphanie de Beauharnais et cousine de l’empereur Napoléon III.

7ème Comte de Selkirk, (1885), Lieutenant des 11ème Hussards.

Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton, mariée d’abord en 1869 avec le futur Albert 1 er, Honoré Grimaldi, Prince de Monaco, devenue mère de Louis II, mais leur mariage a été déclaré nul en 1880. Elle a ensuite épousé le Comte Tasziló Festetics de Tolna un noble Hongrois, devenu Prince.

Surnommé « le Prince savant » ou « le Prince navigateur » fut prince souverain de la principauté du 10 septembre 1889 au 26 juin 1922. Du fait de la séparation du couple princier, Albert Ier ne fit la connaissance de son fils que dix ans après sa naissance, en 1880, lorsque la princesse demande le divorce qu'elle obtient la même année et peu avant le remariage de Lady Mary avec le comte hongrois Festetics Tasziló de Tolna (1850-1933)

Louis II de Monaco, Né le 12 juillet 1870 à Baden-Baden (Grand-Duché de Bade) et décédé le 9 mai 1949 à Monaco

Charlotte de Monaco, Princesse

Pierre de Polignac, Comte

Rainier III Prince de Monaco Fils unique (1923-2005) succède à son grand-père Louis II en 1949

Albert II de Monaco (Albert Alexandre Louis Pierre Grimaldi), né le 14 mars 1958 au palais de Monaco à Monaco, est depuis le 6 avril 2005 l'actuel prince de Monaco et 14ème souverain de la Principauté. C’est l’arrière-arrière petit-fils de Albert 1er. Raphaël ROSSONI

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Quelques échos de presse du journal « LE MEMORIAL DES PYRENEES » 2 Décembre 1856

29 Novembre 1856

18 Décembre 1856

8 Janvier 1857

9 Décembre 1856

La Duchesse arrive à Pau le 11 décembre 1856 Le le

13 Décembre 1856

Raphaël ROSSONI

Le Duc arrive à Pau le 14 janvier 1857 23 Décembre 1856

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17 janvier 1857

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Quelques échos de presse du journal « LE MEMORIAL DES PYRENEES » 15 janvier 1857

31 Janvier 1857

17 Février 1857

3 Février 1857

3 Mars 1857 20 janvier 1857

12 Février 1857

22 janvier 1857 ——

Mardi 10 mars 1857

22 janvier 1857

21 février 1857

Raphaël ROSSONI

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William Hamilton, 11th Duke of Hamilton Quelques échos de presse du journal « LE MEMORIAL DES PYRENEES » 19 Février 1859

Le Duc et la Duchesse 19 Mai 1857 quittent Pau le 22 Avril 1857 22 Mai 1860 après avoir passé près de 4 mois dans la cité royale 23 Avril 1857

19 Mai 1857 Grand dîner en l’honneur du Duc d’Hamilton et du Prince Zangusko

23 Mai 1857

22 Juillet 1858 Bal de l’Empereur

Décès du Duc de Hamilton 18 Juillet 1863

11 Juillet 1857

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HAMILTON 12


Lieutenant Colonel

James Hamilton LLOYD-ANSTRUTHER J. P.

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Lieutenant Colonel James Hamilton Lloyd-Anstruther J. P. Cofondateur du PGC en 1856 Le Lieutenant Colonel James Hamilton LloydAnstruther of the House of Balcaskie, est né le 20 Décembre 1806 et mort le 23 Décembre 1882, à l'âge de 76 ans. Il était le fils de Lucy Charlotte Hamilton et du Général de Brigade Robert Anstruther mort d'épuisement juste un jour avant la bataille de La Corogne dans la guerre péninsulaire napoléonienne en 1809. C’est le frère de Sir Ralph Abercromby Anstruther 4ème Baronnet ; de Jane Dalyell, d’Elizabeth Christian Deane et de Charlotte Lucy Anstruther.

James s'est retrouvé orphelin de père à trois ans, trop tôt dans sa vie. Adulte, il rejoignit le 46ème Régiment atteignant le grade de capitaine avant d'hériter de la succession de Hintlesham dans le Suffolk en 1837, d'un cousin éloigné Harriet Lloyd. Il portait le nom de James HamiltonLt Col J.H. LLOYD ANSTRUTHER J.P. Cofondateur du PGC en 1856 Anstruther à sa naissance mais comme il était courant à l'époque, il a ajouté l'ancien nom Lloyd au sien, après en avoir reçu l'autorisation royale pour le faire, et s’est appelé désormais Llyod-Anstruther. Ecusson de Balcaskie

En 1850, il était devenu Juge de Paix (JP) et occupa la fonction d’Adjoint Lieutenant pour le Pays (DL).

Il est devenu Shérif en 1852 et en 1860 il a été nommé Lieutenant Colonel dans les "Suffolk Rifle Volunteers". Il était Franc-maçon à la « Grande Loge d’Ecosse ». Hintlesham Hall, est une vieille maison très pittoresque, qui a la réputation d'être hantée. Il y a longtemps la seconde épouse d'un ancien propriétaire, très jalouse de son petit beau-fils, le laissa mourir de faim. Après sa mort, un modèle en cire a été fabriqué à partir de ses caractéristiques, qui est maintenant enfermé dans l'une des chambres. Elle est appelée le "Luck of Hintlesham" ; la tradition dit que si elle est détruite ou endommagée de quelque façon, Hintlesham n'appartiendra plus à la famille. Raphaël ROSSONI

Hintlesham Hall

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Lieutenant Colonel James Hamilton Lloyd-Anstruther J. P. Passionné de golf, James Hamilton Llyod-Anstruther passait la « season » à Pau. C’est ainsi qu’il fit partie de la gentry britannique et, en 1856, fut cofondateur du PGC. En 1858 il offrit une médaille la « Anstruther Shield », gravée du blason du « Royal Blackheath Golf Club ». Elle fut remportée les premières années par le Major Hutchinson, William Pontifex ou encore Ebenezer Oliphant. Cette médaille est devenue un des 3 Grands Prix d’alors du PGC avec la « Hamilton Gold Medal », et la « Saint Andrews Cross ». En 1880, Membre également du « Felixstowe Golf Club », l’on sait que comme de nombreux membres fondateurs de ce club, ils étaient également membres du PGC ainsi que du « Royal Blackheath Golf Club », situé au sud-est de Londres, créé en 1608. Bernard Darwin disait "The Royal Blackheath Golf Club, comme tout le monde le sait, est le plus ancien club de golf dans le monde." Apparemment, cette médaille ne fut pas jouée durant 12 ans de 1867 à 1879. Probablement en raison de la guerre de 1870 où bien des familles anglaises quittèrent le Béarn. Les riches hivernants inquiets par les tournures politiques en France restèrent avec prudence chez eux en attendant le retour au calme. Ce qui se passa progressivement et en 1878, près de 2000 Britanniques étaient revenus. La vie de la « gentry » reprenait pleinement ses droits... ______________ James Hamilton Lloyd-Anstruther, a épousé, en premières noces Georgiana Charlotte Burrell, fille de l'Honorable Lindsey Merrick Peter Burrell et de Frances Daniell, le 6 Décembre 1838. Ils eurent 2 enfants :  

Priscilla Barbara Elizabeth Lloyd-Anstruther, décédée le 3 août 1899 Lt.-Col. Robert Hamilton Lloyd-Anstruther, né le 21 avril 1841, décédé le 24 août 1914

Il a épousé, ensuite, l'Honorable Georgiana Christiana Barrington, fille du Révérend George Barrington, 5ème Viconte Barrington de Ardglass et Elizabeth Adair, le 1 er Novembre 1847. Ils eurent 4 enfants :     Raphaël ROSSONI

Lieutenant-Cololonel Francis William Lloyd-Anstruther, né le 20 février 1849, décédé le 4 janvier 1918. James Lloyd-Anstruther, né le 9 janvier 1852, décédé le 22 mars 1947. Colonel Basil Lloyd-Anstruther, né le 1er décembre 1852, décédé le 27 décembre 1932. Cecil Lloyd-Anstruther, né le 1er décembre 1852, décédé le 24 février1939. 18

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Lieutenant Colonel James Hamilton Lloyd-Anstruther J. P. Bien qu'il ait vécu avec sa femme et 9 fonctionnaires à Hintlesham Hall durant de nombreuses années et élevé 5 enfants, des moments très difficiles se profilaient pour les propriétaires immobiliers en Grande-Bretagne. L'abrogation de Robert Peel des "Corn Laws" en 1846, dans lequel George Tomline avait joué un rôle de premier plan, a mis fin à la protection dont bénéficiaient les propriétaires fonciers et les agriculteurs et ouvert le pays à des aliments importés beaucoup moins chers, tels le grain des Amériques du Nord et de la viande plus industrielle des colonies australiennes et de l'Amérique du Sud. En outre, l'emploi mieux rémunéré dans les villes notamment les villes industrialisées ont retiré du travail de la terre peu cher payé. De nombreux propriétaires fonciers croyaient que, soit cette phase passerait, ou alors ont été lents à adapter leurs pratiques de travail ou les deux. Beaucoup ont aussi essayé de sortir de la difficulté en empruntant jusqu'à ce que les dettes devenaient plus importantes que le rendement. Le domaine a commencé à être morcelé. La terre a été vendue - souvent en petits lots à des locataires qui, avec leur famille immédiate, pouvaient tous se soutenir - et de grandes maisons ont été soit vendues ou louées. Ainsi en fut-il avec James Llyod-Anstruther qui, après avoir rompu la succession Hintlesham a finalement été contraint de louer Hintlesham Hall en 1881. Avec son épouse, il a déménagé au Sud Cliffe à Felixstowe. Nous ne saurons jamais si c'était la maladie ou le chagrin, mais la femme de James est morte quelques mois plus tard. James Lloyd-Anstruther lui-même succomba l'année suivante le 23 décembre 1882, et décéda à l'Hôtel Lanes, St James, à Londres. Il avait 76 ans.

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Colonel William Nelson

HUTCHINSON

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Colonel HUTCHINSON William Nelson Cofondateur du PGC en 1856 Premier « Captain » du club Né en 1803, Sloane Street, à Londres, de William Hutchinson (1765-1845) et de Letitia Vaillant (1770inconnu), William Nelson a épousé Mary Russell (1821-1902) et a eu 6 enfants dont le célèbre Horatio Gordon. Il est décédé le 29 Juin 1895 au Beulah Spa Hotel Upper Norwood Croydon, Surrey, Angleterre, à l'âge de 92 ans et enterré dans le cimetière de Norwood. Les créations de clubs étaient la plupart du temps à l’initiative de personnages de haut rang, aristocrates ou militaires, francs-maçons, qui appliquaient leurs règles à l’identique des rites maçonniques de leurs Loges. Si le Duc de Hamilton ainsi que, par exemple, James WolfeMurray, autre membre du PGC, appartenaient à la « Grande Loge Le Colonel William Nelson Hutchinson d’Ecosse », il Portrait extrait du tableau avec les 3 fondateurs, est fort probable réalisé en 1890. Il avait 87 ans que William Nelson Hutchinson, comme son père, appartenait à la « Grand Loge Unie d’Angleterre » d’autant qu’il était Colonel du Régiment du Duc de Wellington donc proche de celui-ci qui était à la « Lodge at Trim N° 494 » Irlande. Cofondateur du Pau Golf Club et premier président, il a été également cofondateur en 1864 et Président en 1870 de Westward Ho ! (North Devon). En 1860, il avait déménagé avec sa famille à Devon. Il a remporté la première médaille offerte par le Duc de Hamilton and Brandon, en 1857 mais aussi en 1874, 1875, 1876 et certainement d’autres telle que la « Anstruther Shield » en 1858 et 1867. Dès 1856, l'organisation du PGC est régie par des règlements internes très stricts qui en définissent le fonctionnement dans les moindres détails en s'inspirant des règles de Saint Andrews. Le Committee (Conseil d'administration), composé de 9 à 12 membres, élit chaque année, pour un an renouvelable, le Captain (Président) et l'Honorary secretary (Secrétaire général). NDLR: Plusieurs membres du PGC figurent sur les tableaux des compétitions dénommés Hutchinson sans qu’il puisse être établi un lien de parenté avec William Nelson... Raphaël ROSSONI

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Colonel HUTCHINSON William Nelson Promotions militaires Enseigne 24 février 1820. Lieutenant 25 octobre 1823. Capitaine 17 juin 1826. Major 4 décembre 1832. Lieutenant Colonel 7 septembre 1841. Gouverneur par intérim de La Barbade de 1842 à 1846. En 1860, la famille déménage à Devon quand il est nommé Commandant du Palais du gouvernement. Major-général (Commanding western district) 1861. De 1863 à 1895 Colonel dans le 33 ème Régiment du Duc de Wellington Il est proposé pour être promu général après sa mort le 29 mai 1873.

Un inventeur méconnu Une cafetière améliorée : William Nelson HUTCHINSON, de Wellesbourne, Bideford, dans le comté de Devon, en Angleterre, lieutenant-général dans l'armée de Sa Majesté, a été un inventeur de nouvelles améliorations (améliorations selon lui d'une grande utililieutenant-colonel William Nelson Hutchinson commandant le té publique) dans un « coffee pot » pour infu- Le 20ème Régiment d'Infanterie de 1841 à 1853, alors que le Régiment sions et décoctions de baies, céréales, grai- servait aux Bermudes et au Canada. nes, feuilles, etc… Dépôt du brevet le 4 Décembre 1871. (Spécifications faisant partie des Lettres de patente N° 124579 du 12 Mars 1872)

Un écrivain… En 1847, il écrivit un livre sur les « chiens d’arrêt »... de toutes races et la méthode de dressage la plus rapide, la plus sûre et la plus facile pour ceux qui aiment le chien et la chasse.

Inventeur de pièces pour engins volants aux débuts de l’aviation Avant le vol des frères Wright à Kitty Hawk, en Caroline du Nord, qui nous ont donné le pouvoir de voler, motorisés, il y avait un grand nombre d’inventeurs et de visionnaires sur la piste, comme en témoignent les deux cartons de dossiers à l'Université d'Etat de Pennsylvanie et leurs brevets Air Ship Collection. Ces documents comprennent les brevets pour les ballons à air, des machines volantes, des équipements de navigation aérienne et d'autres inventions aériennes. En admettant que la plupart des premiers vols aient été concentrés sur les ballons, bientôt il y eut un décalage évident pour des machines volantes plus lourdes que l'air. Nombre de brevets ne sont pas inclus — ceux indiqués sont des numéros de fichier d'applications contenues dans les archives. La plupart contiennent un croquis détaillé du produit et une lettre de certification brevetée. Brevet N° 371759 de William Nelson Hutchinson (Wellesbourne, Devon), aerial vessel, 18 octobre 1887 Brevet N° 22483 de William Nelson Hutchinson du 23 Novembre 1893, et N° 10610 du 1er Juin, 1894. Brevet N° 548053 de William Nelson Hutchinson (Eastbourne, England), navigable balloon, 15 octobre 1895. Ce brevet a été certifié après son décès. Raphaël ROSSONI

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Colonel HUTCHINSON William Nelson Surnommé « Uncle Fred » il était le père du fameux Horatio Gordon Avec d'autres fondateurs du PGC, le colonel William Hutchinson, était surnommé " Oncle Fred ", père du fameux Horace Gordon Hutchinson, champion amateur et écrivain de golf, qui a également joué à Pau, tel que noté dans son livre “Fifty Years of Golf” (" Cinquante ans de golf "). D'autres éminents « Blackheathians » et des membres du « Royal & Ancient » étaient également des membres notables du « Pau Golf Club » dans ses premières années.

Horatio Gordon : un grand champion... Golfeur et écrivain, auteur de plus de 50 livres sur le golf, cricket, pêche, tennis, l'histoire naturelle, etc. Né à Londres le 16 mai 1859, marié en 1893 avec Dorothy Margaret Chapman. Troisième fils du Colonel William Nelson Hutchinson, Horace Gordon Hutchinson a d'abord fréquenté l'école à Charterhouse, où son grandpère avait été directeur, mais a dû quitter en raison d’une mauvaise santé dont il a souffert toute sa vie. Au lieu de cela, il a été transféré à l'Ordre nouvellement créé United Services à Westward Ho ! à deux miles de la maison familiale dans le North Devon. Comme un fils de famille il avait été initié au golf par son « oncle Fred », le colonel Hutchinson, qui vivait en Ecosse et était adjudant dans la milice Fife. «J'avais l'habitude d'entendre beaucoup parler de ce jeu merveilleux, entre mon père et mon oncle, H.G. Hutchinson : Extrait de "The l'ancien ayant à peine une idée plus nette de Amateur Side at Sandwich - 1894" ce que c'était, que de moi-même." A cette époque certains habitants de North Devon ont proposé le terrain de golf à Westward Ho !. «Le parcours, dessiné par les premiers architectes... a commencé près de Pebble Ridge, qui est maintenant le tee au troisième trou. Ces pionniers du jeu ne dépensaient guère, dans ce cas, un trou coupé. Ils creusaient les trous avec des couteaux de poche. Les greens étaient entièrement au naturel, tels que la nature et les moutons les avaient faits. Assurément, il n'y avait pas besoin de faire des bunkers artificiels. La nature leur avait donné, et des meilleurs. D'ailleurs, n'y avait-il pas toujours la grande mer qui se précipitait ?" (Suite page 5) H. G. Hutchinson vers 1920 Raphaël ROSSONI

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Extrait de la photo (en page suivante) Horatio avec les membres du PGC en 1907 HUTCHINSON W. 4


Colonel HUTCHINSON William Nelson Horatio Gordon : un grand champion (Suite de la page 4)

Pendant son séjour dans le Devon, il a appris à jouer au golf, et sa réputation s'accrût. Il remporta le Championnat Amateur en 1886 et 1887 et devenu l'un des meilleurs joueurs d'Angleterre. Comme son père il fut Président du « Royal North Devon Golf Club » en 1886. Il a publié de nombreux livres qui ont contribué à promouvoir la diffusion du sport, en commençant par sa première publication "Conseils sur le Jeu de Golf" (1886). Après Corpus Christi College, Oxford (1878-1881), Hutchinson a Un coup d’approche sur le 8ème green du PGC commencé à étudier pour le BarTableau d’Allen Culpepper SEALY (1850-1927) - 1892 reau, mais son état de santé s'est à nouveau détérioré. De gauche à droite : Les deux premiers personnages non identifiés ; James En 1890, il a eu envie de devenir sculpteur et a étudié brièvement avec GF Watts (1817-1904). Il est devenu progressivement auteur et écrivit abondamment sur le sport.

Grahame STEWART président du PGC en 1901 et 1904, fils de John STEWART cofondateur et président du PGC en 1885 et 1886 ; Charles HUTCHINGS président du PGC en 1902 ; Dame non identifiée ; Horatio Gordon HUTCHINSON à l’approche ; Alkman Henryson FOSTER-BARHAM président du PGC en 1892 ; les 3 personnages à droite non identifiés.

Plusieurs de ses vingt-huit volumes de fiction ont des antécédents sportifs (par exemple "Bert Edward, Le Golf Caddie", 1903). "Un ami de Nelson" (1902), roman historique plutôt sec qui se termine avant la bataille de Trafalgar. "Les huit de diamants", " L'histoire d'un weekend" (1914), etc… Hutchinson fut gravement malade durant les dix-huit dernières années de sa vie. il se suicida à Chelsea, Londres, le 27 juillet 1932. Il avait 72 ans. Raphaël ROSSONI

Horatio Gordon Hutchinson avec des membres du PGC en 1907 24

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Colonel HUTCHINSON William Nelson A North Devon : Des match play en double et un défi en simple… En novembre 1870, le mauvais temps règne sur l’Ecosse et après plusieurs reports, un match put se jouer et finalement se terminer dans de superbes conditions climatiques. Le Colonel William Nelson Hutchinson défia le Capitaine Molesworth pour connaître celui qui remporterait le challenge pour la ceinture du Champion amateur. Il en sortit vainqueur...

Extrait du “The Exeter and Plymouth Gazette Daily Telegram”, 25 Novembre 1870

Comparaisons entre les golfs de Wesward Ho ! et du Pau Golf Club : Egalité… Extrait du “The Exeter and Plymouth Gazette Daily Telegram”, 8 Novembre 1869

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1- M. Paul Wilmot, 2- M. T. Oliphant of Kossie, 3- l'honorable C. Carnegie, 4- le Major Hopkins, (peintre du tableau), 5- M. John Allan (le professionnel), 6- l'Amiral Thrupp, 7- le Général Maclean, 8- Sir Robert Hay Baronnet, 9- Le Général Sir Hope Grant, 10- M. John Dunn (le club en mains), 11- M. T. McCandlish (au putting), 12- le Révérend TH Gosset, 13- le Colonel William Nelson Hutchinson (Père de Horace Gordon Hutchinson), 14-M. J. Brand, 15- Le Capitaine Molesworth RN (en attente de jouer), 16- M. Reggie Molesworth, 17- M. Peter Steel, 19- M. Linsday Bennet, 20- le Général Wilson, 22- inconnu, 23- M. Eaton Young. Assis de gauche à droite: 17- M. Baldwin, 18- le Colonel Hegan Kennard, 21- M. George Gosset

Francis Powell Hopkins (1830-1913) était golfeur mais aussi peintre. Après avoir quitté l'armée en 1864 il déménagea à Devon et apprit le golf et la pêche. Cette lithographie haute en couleurs est tirée d’une peinture à l'huile peinte par Hopkins, en 1877. "The Tee Shot" illustre plusieurs membres clés de Blackheath jouant au golf au club Royal North Devon. Elle fut commandée par John Dunn (10), capitaine du Liverpool Royal à Hoylake, un autre Blackheath qui influença ce club. Dunn annota au crayon chaque golfeur représenté dans cette illustration au long de la marge du bas.

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Colonel HUTCHINSON William Nelson

« The tee shot » à Wesward Ho ! Tableau du Major Francis Powel Hopkins (1830-1913)

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Major William

PONTIFEX

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Major William PONTIFEX Président du Pau Golf Club en 1894. Un des fondateurs du Club en 1856 William Pontifex est né le 1er Juillet 1821 à Londres (Angleterre). Son père également appelé William était établi comme chaudronnier de cuivre et possédait une maison à Blackheath où son fils a sans doute été initié au golf. Il a rejoint l'entreprise de son père et, en 1842, ce dernier l’a parrainé pour être admis à travailler à la ville. En ces jours là, pour exercer une profession dans la ville de Londres, il fallait devenir membre d'une guilde ou d'une Livery Company (société de louage) : William a été accepté dans la Société des armuriers et des vitriers. Il est décédé le 25 Juin 1896, au N° 1, Place de Duplaà, à Pau, à l'âge de 75 ans. Relativement jeune, il épousa, en première noce, Adelaïde Maria Dalton, fille de Christopher Dalton, le 13 Octobre 1849 à Watford, Hertfordshire (Angleterre). Le recensement de 1851 montre le couple visitant la mère d'Adelaïde quand William décrit sa profession comme «Ingénieur et Master (employeur)». Le Major William Pontifex, à 69 ans Il était franc maçon à la « Grand Loge Unie d’Angleterre », Extrait du tableau daté de 1890 Alors qu’il était en vacances à Pau, il rejoignit la communauté britannique et créa le Pau Golf Club en 1856 avec notamment le Colonel Hutchinson, l’Archidiacre Sapte, le Duc de Hamilton ou encore le Lieutenant Colonel Anstruther, tous francs maçons. William Pontifex avait alors 35 ans. En 1859 il fut promu dans la 2ème « Surrey Milice » de lieutenant à Capitaine puis au grade de Major en service le 31 décembre 1870.

Il a épousé, d'autre part, Constance Catherine Mary Radcliffe, fille de Edmund Ford Radcliffe et Emily Hart, en 1870 à Marylebone, Londres (Angleterre). Entre 1859 et 1870, quelque chose a changé considérablement sa manière de vivre et il paraît avoir adopté la vie d'un gentleman anglais et propriétaire terrien. En 1871 le recensement décrit sa profession comme «Major de la milice et propriétaire terrien ». Il a démissionné de ladite commission en 1876 et commencé à passer beaucoup plus de son temps à Pau. Il épousa, en troisièmes noces, Emily Eliza Raven, fille de Samuel Raven, en 1876 à Islington, Londres (Angleterre) avec laquelle il vécut à Pau. Elle décéda en 1887. Le Major William Pontifex a survécu à ses trois épouses. Enfants de William Pontifex et Adelaïde Maria Dalton  Helen Adelaïde Maria Pontifex née en 1851, décédée en 1948  Mildred Mary Pontifex née en 1852, décédée le 3 février 1926 Enfants de William Pontifex et Constance Catherine Mary Radcliffe Ella Constance Clara Pontifex née en 1872 Constance Nora Anne Radcliffe Pontifex née en 1874, décédée en 1953 Enfants de William Pontifex et Emily Eliza Raven Guy William Marshall Pontifex né en 1878, décédé en 1923 Doroty Pontifex née en 1881 à Hambledon (Angleterre). Elle a épousé Louis Ed-

mond Jacot à Brentford en 1902. Ils ont eu deux garçons, Pierre et Paul et une fille appelée Marina ou Martine. Les Jacots ont vécu dans le Sud de la France, peut-être à Pau.

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"Challenge Cup ladies" PONTIFEX 2


Major William PONTIFEX ACTE DE DECES Cet Extrait des Registres d’Etat Civil, certifie le décès de William Pontifex, rentier, le 25 juin 1896. Il y est mentionné notamment les déclarations de Messieurs John Morris POST vice consul des Etats-Unis d’Amérique qui fut Secrétaire du PGC en 1891 et 1892 et de Joseph BARRON, rentier, (NDLR : beau-frère du Baron de Longueuil qui fut Président du PGC, en 1907).

La maison Forgues, 1, Place de Duplàa, à Pau où vécut et décéda le Major William Pontifex

Le Major William Pontifex créa en 1886 le Club de Guildford situé dans Merrow, Guildford, Angleterre, avec deux de ses amis, le Colonel W. Bannatyne et M. El Hooper, avec l’aide du 4ème comte d'Onslow qui a apporté son soutien au projet, et ainsi devenu président du club. Le « Guildford Golf Club » est le plus ancien club de golf dans le Comté de Surrey. Dans le même temps, il rejoignit également le « Felixstowe Golf Club » où il demeura membre jusqu’à son décès. Il demeurait au Chilworth Manor à Guildford. (Photo

Chilworth Manor

récente de 1977) Raphaël ROSSONI

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PONTIFEX 3


Major William PONTIFEX En l’Eglise Anglicane Saint Andrew Depuis la fin de l’Empire, les Anglais reviennent en Béarn ; certains s’y installent, d’autres vont et viennent et les besoins religieux vont croissants. La communauté anglicane de Pau possédait déjà l’Eglise de Christ’s Church (1841), rue Serviez, devenue en 1920 le Temple de l’Eglise Réformée de France et l’Eglise de Holy Trinity Church (1862), église presbytérienne écossaise, aujourd’hui cinéma « Le Méliès ». Ce fut tout à la fois, l’effervescence religieuse qui s’était emparée de l’Angleterre dans la seconde moitié du XIXème siècle, les convictions religieuses du Chapelain de Saint Andrew le Révérend Réginald Acland Troyte, ainsi que le Mouvement d’Oxford qui conduisirent à la fondation d’une troisième église, à Pau, « l’Eglise de fer » « Temporary Iron Church » (1860, transformée en habita-

ARBRE GENEALOGIQUE

Major WILLIAM PONTIFEX Extrait du tableau de Allen Culpepper Sealy « Lewis HORNOR putting on the 10th green » - 1893

tion en 1930) et la construction pour les membres de la Haute Eglise de l’Eglise Saint Andrew (1888), dont le style néo-gothique, massif et sévère, contraste avec l’exubérant décor intérieur. Erigée grâce à de multiples dons, le riche mobilier, les peintures murales et le vaste sanctuaire rappellent ses origines. Les plaques funéraires sur les murs comme dans toutes les églises anglaises nous renseignent sur la vie de la paroisse à cette époque et sur les fidèles. Le Major William Pontifex fréquentait l’Eglise Saint Andrew dont on peut voir cidessus un tableau de bois accroché dans la Chapelle du Saint Sépulcre datant l’année de son décès.

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Major William PONTIFEX UN BAIL DE 1893 entre la « S.A. Golf Club », propriétaire et « La Société du Golf » locataire… Fac-similé d’un Bail à loyer pour l'immeuble et quelques terrains, signé le 1er avril 1893 pour une durée de 19 ans, entre Robert Hutchinson et Franck (Francis) Cooper Lawrance, propriétaire, (tous les deux rentiers et premiers membres du Conseil d’administration de la « S.A. Golf Club » créée le 11 mars 1892, et « La Société du Golf », créée en 1856, représentée par MM. le Major William Pontifex (fondateur puis Président du PGC en 1894) et Lewis Hornor (Secrétaire du PGC en 1893 et 1894) (tous les deux rentiers également) agissant tant pour euxmêmes que pour toutes autres personnes qui s'adjoindront à eux pour le jeu de golf… moyennant le paiement de 2250 francs annuels...

Clin d’œil à l’Histoire… Même pose… en 2012 Antony Pontifex arrière-arrière-petit-fils de William (au centre) avec les présidents du Guildford Golf Club, Paul Gidden (à droite) et du PGC 1856, Raphaël Rossoni (à gauche) Clin d’œil en imitation du tableau des fondateurs de 1890 (au-dessus d’eux) Raphaël ROSSONI

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Archdeacon John Henry

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Archdeacon John Henry SAPTE Cofondateur du PGC en 1856 John Henry Sapte était archidiacre de Surrey de 1888 à sa mort, le 4 Juin de 1906, à l’âge de 85 ans. Il était né le jour du réveillon du Nouvel An en 1821. C'est le deuxième fils de François et Anna Sapte. Il a épousé Caroline, fille du 1 er Baron Gifford : ils eurent quatre fils et une fille. Il a étudié à "Emmanuel College", Cambridge et fut ordonné en 1845. Après une courte cure à Cuddesdon il fut recteur de Cranleigh, Surrey, durant 60 ans, de 1846 jusqu'à son décès. Il a été aussi chanoine honoraire de Winchester de 1871-1888 ; Proctor dans Convocation pour le Clergé du Surrey archdeaconry 1874-1888 (surveillant qui représente le clergé dans les diocèses de l'église Anglicane) et Dean rural de Guildford de 1881 à 1888, (un doyen rural est un membre du clergé qui préside un « rural doyenné »). Cette dernière fonction exercée à Guildford est peut être le lien qui l'unissait au Major William Pontifex, fondateur du « Guildford Golf Club », mais il n’est pas exclu que, comme les autres cofondateurs du Pau Golf Club, francs maçons, il appartint également à la Archdeacon SAPTE « Grande Loge Unie d’AngleterPortrait extrait du tableau avec les 3 re » dans le Comté de Surrey. fondateurs, réalisé en 1890. Il a également été l'une des forIl avait 69 ans ces motrices de la fondation de "Cranleigh Ecole" : A l’automne 1862, le révérend John Henry Sapte, Recteur de

John Henry SAPTE à l’âge de 45 ans

Cranleigh, et George Cubitt, plus tard Lord Ashcombe, un propriétaire terrien local riche et député de West Surrey, ont été invités à déjeuner avec John Ullerton, l'archidiacre de Surrey qui était en visite Guildford. Après le repas, Cubitt a évoqué un des besoins urgents du comté, à savoir, une école publique pour l'éducation des classes moyennes et a dit qu'il envisagerait de prendre cette fonction si Sapte acceptait de l'aider. John Henry Sapte "après mûre réflexion en est venu à la conclusion qu'il était de son devoir de coopérer en la matière». Cubitt et Sapte ont utilisé leurs relations pour attirer des partenaires et ont convoqué une réunion formelle dans l'après-midi du 6 Novembre 1862 à l'hôpital de l'Abbé à Guildford. Étaient également présents 14 autres personnes, y compris le nouveau Duc de Northumberland et George Lyall (les deux députés lors de la première approche), ainsi que Ullerton. La proposition a été reçue avec enthousiasme pour aller de l'avant, et l'ampleur des dons initiaux les persuada d'adopter des plans plus ambitieux. Le projet aboutit par l’ouverture de l’école en 1865.

Trois personnes ont joué un rôle majeur dans le développement du village de Cranleigh au XIXe siècle qui se trouve proche de Guildford : Le Révérend John Henry Sapte, le docteur Albert Napper (premier médecin de l’école) et Stephen Rowland. John Henry Sapte a joué un rôle majeur dans la création de « l'École nationale » en 1847 et de « Cranleigh Ecole » en 1865, il est resté activement impliqué dans le village jusqu'à sa mort en 1906, à cette époque, ayant été nommé archidiacre de Surrey.

Avec Napper, Sapte mit en place le premier hôpital de campagne dans le pays en 1859, après avoir décidé qu’un voyage à Londres en charrette était souvent fatal aux patients. il a résisté à de nombreuses tentatives pour le fermer, grâce à la collecte de fonds par la communauté locale. Raphaël ROSSONI

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John STEWART, Esquire Cofondateur du PGC, Président en 1885 et 1886 D’origine écossaise, John Stewart est né le 18 juin 1814 à Dingwall dans les Highlands et est décédé le 30 juillet 1887. (73 ans). Il était le fils d'Alexandre Stewart, propriétaire foncier, mathématicien et savant gaélique, et le beau-frère de John Frederick William Herschel, astronome et chimiste, l'un des plus grands savants britanniques.

John Stewart, diplomate, fut le fondateur de la Banque Ottomane. Il a déménagé avec sa famille d'Edimbourg à Londres, probablement vers 1830. Avec ses frères, il est entré dans le secteur de l'imprimerie à Londres et il s'est associé avec Alexander Elder Murray, créant "Stewart & Murray", imprimeurs, vers 1838. Le 15 mai 1839 il épouse une amie d'enfance, Ecossaise, Matilda Jane Grahame, fille de James Grahame (1790-1842) historien écossais, ami de John Herschel. Elle était née en 1813 à Edimbourg et elle résidait alors à Nantes, en France en raison d'une santé délicate. Elle décéda le 19 janvier 1893 à Pau. Ils eurent un fils, James Grahame Stewart, qui devint Président du Pau Golf Club en 1901 et 1904. Son premier séjour à Pau, sans doute en 1846, est lié à la santé de son épouse et à partir de 1850, la famille STEWART s'installe durablement dans la maison Labétoure, rue Marca, à Pau. Ce fut une raison supplémentaire de vivre principalement à Pau, région très appréciée pour retrouver la santé mais aussi un foyer d'activité photographique.

Un homme remarquable, éclectique… aux multiples activités Il pratique alors la photographie et participe à des expositions (Londres, 1852 et 1853 ; Paris, 1857), publie un remarquable album de photographies des Pyrénées chez Blanquart-Evrard en 1853 (voir extraits page Stewart John 6), et travaille avec son voisin Jean-Jacques Heilmann. Extrait du « Mémorial des Pyrénées » Du 27 décembre 1853

Avec celui-ci et d'autres photographes locaux, il crée un atelier et une imprimerie photographique qui n'auront qu'une existence éphémère. (NDLR : Si le mot «imprimerie» désigne aujourd'hui l'impression mécanique, ce mot appliqué à l'époque à l'art de la photographie, démontre la capacité de l'atelier de BlanquartÉvrard à multiplier les épreuves originales à partir du nouveau procédé négatif-positif.

En 1857, année où s’éteint Heilmann, il commence à acheter des terrains en bordure de la rue des Cultivateurs (future avenue Dufau) pour y construire sa « villa Stewart », plus tard connue comme « West Cottage » (elle sera démolie dans les années 1960 pour permettre l'ouverture du cours Lyautey). Elle voisine la « Villa Clermont » appartenant à Edward McEvers Livingstone (président du PGC en 1920). Raphaël ROSSONI

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Extrait du « Mémorial des Pyrénées » du 20 novembre 1856

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John STEWART, Esquire Délaissant la photographie il va désormais participer activement à la vie publique locale :  Création en 1855 de la « Société Scientifique de Pau »,  Création en 1859 de la Commission syndicale de Pau, avec le Docteur écossais Alexander Taylor, grand apôtre du climatisme palois, siégeant au Conseil d’Administration et le vice consul d’Angleterre William Tayler.  Fondation en 1862 avec le pasteur Brown, du Temple écossais, « Holy Trinity Church », aujourd’hui Cinéma d’Art et d’Essai « Le Méliès ». Auparavant les presbytériens écossais commencèrent à célébrer leur culte dans le salon de John Stewart en 1856, à la Maison Labétoure.  En 1863 création de la Société des Amis des Arts avec Charles Le Cour (il en sera le vice-président jusqu'en 1870 puis le président de 1871 à 1874 et de 1877 à 1878).  En 1866, il constitue avec le Dr Alexander Taylor, MusgraveClay, directeur de l’English Bank à Pau, et Henry Alcock, banquier de Skipton dans le Yorkshire « La Société des Anglais » Maison Labétoure une société visant à acheter des terres agricoles pour créer Cette grande bâtisse, située à l’angle des Rues un lotissement sur un terrain de 4 ha 40 rue Bié-du-Basque Marca et Bayard, existe depuis 1840 et figure (rues des Anglais, nommément sur un plan cadastré de 1850. Ce Saint François d’Assi- bel immeuble de rapport du XIXème siècle a des Extrait du « Mémorial des Pyrénées » se, Castetnau, Jean façades composées à modénature, de grands Du 9 décembre 1858 Réveil) : le quartier balcons filants à ferronnerie comme le portail et sera désormais connu la clôture. John Stewart y habita durant 9 ans. sous le nom de "quartier des Anglais".  Propriétaire de plusieurs appartements, il n’hésitait pas à les mettre en location notamment durant la « season ».  Il joue également un rôle important au Pau Hunt : « Master of Fox-Hounds » en 1879, il obtient l'aide du maire Aristide de Montpezat pour sauver la société traversant des crises menaçantes. C’est grâce à lui, à son dévouement, à ses sacrifices, que Pau lui doit en grande partie la conservation des chasses au renard. Le Pau Hunt lui doit son existence légale.  Une plume autorisée dans « L’Indépendant » lui a rendu hommage en raison des nombreux services rendus à la Patrie. Ce fut lui qui, en 1870, sur la demande du gouvernement, contribua tout particulièrement à procurer à notre pays, les capitaux dont on avait besoin pour la Défense nationale. Chevalier de la Légion d’Honneur depuis 1847, il reçut cette distinction à l’occasion d’actes de dévouement accomplis par lui en Chine, où il se trouvait alors, envers la flotte française naufragée dans la Mer de Corée.  Il a aussi été cofondateur (1856) et président du Pau Golf Club en 1885 et 1886 et évidemment membre du Cercle Anglais.  Le 21 Mai 1887, il est co-fondateur de la Société civile anonyme « Le jeu de paume » dont il devient le premier Président. John MorExtrait du « Mémorial des Pyrénées » ris POST en sera le premier vice-président et son fils Graham Stewart entre autres membre du Conseil d’administration.  Il s'intéresse enfin à tout ce qui constitue la vie locale, notamment la langue béarnaise puisqu'on le retrouve en 1886 dans la liste des souscripteurs du Dictionnaire du béarnais ancien et moderne de Lespy et Raymond.  Il est également cofondateur de la «Société protectrice des animaux» à Pau, en janvier 1883. À partir de 1880, il s'installe au n°8 de la rue Porte-Neuve et semble un peu moins actif. Il meurt en Angleterre le 30 juillet 1887 et les journaux locaux commentent ce décès par des nécrologies élogieuses. Raphaël ROSSONI

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John STEWART, Esquire (Suite de la page 3)

Banquier, John Stewart est mort en homme riche, à Pau, où par son action, il avait également enrichi la scène photographique. Son épouse Matilda (ci-dessous) lui survécut jusqu'en 1893.

Décès de Madame Stewart : Extrait du Journal des étrangers 22 janvier 1893

Une de ses passions : la photographie... Parmi ceux qui ont assisté à la cérémonie du mariage de John Stewart, il y avait son beau-frère, John Herschel. À l'été 1829, John Herschel (plus tard Sir John), en tirant avec une chambre claire des vues des Pyrénées, écrivait à sa mère : "Johnny et moi sommes en cours d'exécution pour réaliser une esquisse le plus vite - il dessine très bien et avec la pratique naturelle fera l'acquisition de la «liberté de la main» en abondance". Deux décennies plus tard, John Stewart avait acquis cette « liberté de la main » non pas avec un crayon, mais plutôt avec un appareil photographique. John Stewart a quitté son partenariat dans la société d'impression en 1841. Il partit vivre à Nantes, puis vint s'installer à Pau en 1846, pour la santé de sa femme, au cœur d’une colonie britannique déjà importante, et à partir de 1850, y passera tous ses hivers, entre divers déplacements et voyages en Angleterre, mais son occupation est inconnue. La sœur aînée de John Stewart est, il est bon de le préciser, l’épouse de John Herschel, astronome et chimiste, dont les compétences dans cette discipline et des relations amicales avec Henry Fox Talbot, l’un des trois inventeurs de la photographie, ont sans nul doute stimulé la vocation de son jeune beau-frère. C’est à Herschel auquel nous devons les termes de photography (photographie) et de négatif/positif définissant le principe du calotype (mot tiré du grec, signifiant “belle image”), procédé mis au point par son ami Fox Talbot. Il trouvera aussi la formule du fixateur, essentiel dans la mise au point définitive du calotype. John Stewart est par conséquent un adepte de la version anglaise de l’invention de la photographie en France, par Niepce puis Daguerre. Ce procédé possède, dès sa conception, l’avantage de donner lieu à de nombreux tirages à partir du même négatif papier, un papier que l’on aura préalablement rendu translucide. La matérialité (fibre, grain) de ce dernier, projetée par la lumière au même titre que l’image sur le support positif, donne aux premières épreuves positives de John Stewart sur les Pyrénées un charme indéniable. Dans les années 1850, John Stewart utilise la photographie et rejoint un groupe d'artistes qui est connu comme "l'École de Pau". Les photographes sont Henri Victor Regnault, Jean-Jacques Heilmann, Farnham Maxwell-Lyte, Louis Désiré Blanquart-Evrard et Pierre Langlumé. John Stewart semble délaisser au bout de quelques années la photographie, car ses activités commerciales commençaient à submerger sa passion de photographe amateur. Il fut pendant quarante ans l'un des plus fidèles et des plus estimés "old residents" de Pau dont il assura la promotion à la fois par la photographie et par son action dans la Commission syndicale, ancêtre du Syndicat d'Initiative. Francophile accompli, il était parfaitement intégré à la vie paloise : son fils James Grahame qui devint Président du Pau Golf Club en 1901 et 1904 fit ses études au Lycée de Pau, s'y maria en 1885 et vécut dans un hôtel particulier de la rue du Lycée jusqu'en 1911. Raphaël ROSSONI

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John STEWART, Esquire Un artiste photographe reconnu... On ne sait pas quand ni pourquoi John Stewart a pris la première photographie, mais sa relation étroite avec Herschel l’aura probablement encouragé. Une fois à Pau, il rejoignit le cercle des amateurs inhabituellement actifs qui employaient le papier ciré. Certaines de ses vues sont publiées en 1853 par Blanquart-Evrard – premier éditeur photographique installé à Lille, dans un album intitulé "Souvenirs des Pyrénées". On en retrouve des clichés dans "Etudes photographiques et Souvenirs photographiques" du même éditeur. La magnifique épreuve représentant le Pont-Vieux à Orthez, (NDLR : déclaré « monument historique » en 1842), que l’on trouve dans le volume 2, fait partie du premier de ces albums. (Photo du Pont-Vieux à Orthez ,en 1853, page suivante)

John Stewart expose ses épreuves les plus réussies en 1852, 1853 et 1857, tant à la "Société des Arts" à Londres en 1842, qu'à la "Société Française de Photographie" dont il est membre en 1855. Avec ses amis Heilmann et Lyte, il est cofondateur de la "Société scientifique, artistique et photographique, de Pau". Toutes les vues ayant été prises dans les Pyrénées. Elles ont été réalisées avec une variété de papier ciré, à la fois sec et humide, en utilisant largement le système spécial qu'il a élaboré sur les Chronique mondaine conseils de Extrait du Journal des étrangers Henri-Victor Regnault, le physicien français qui a été directeur du 16 avril 1885 des œuvres en porcelaine de Sèvres. John Stewart a utilisé une pompe à vide pour forcer les produits chimiques à pénétrer dans les fibres du papier, conduisant à une meilleure uniformité et Herschel a fièrement publié ce processus à son avantage dans "l'Athénéen" en 1853. John Stewart était un excellent photographe, prenant non seulement les paysages dans les Pyrénées, mais aussi des vues lors de ses séjours en Angleterre. Il a présenté son portrait de Herschel à l'Exposition "Art Treasures" de Manchester, en 1857. Dans un article sur la relation de la Photographie à l'Art publié dans le "Journal de la Société photographique" en 1853, Sir William Newton a estimé que des épreuves photographiques "ne devraient pas être chimiques, tellement elles étaient artistiquement belles. L'approche la plus proche à cet égard. . . ont été les excellentes photographies exposées par M. Stewart".

En reconnaissance aux bienfaiteurs de l’Eglise Anglicane Saint Andrew, à Pau La famille Stewart fréquentait l’Eglise Anglicane. Sur un mur de l'Eglise une plaque est apposée où sont mentionnés les noms des décédés qui en ont été bienfaiteurs pour sa construction. Raphaël ROSSONI

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John STEWART, Esquire Quelques œuvres de John Stewart Planches extraites de « Souvenirs des Pyrénées », édité par Blanquart-Evrard en 1853.

Les Eaux-Bonnes

Le Pont - Vieux à Orthez « Imperturbable et altier, le Pont-Vieux enjambe le Gave, comme il a traversé, depuis le XIIIe siècle, les plus sanglants épisodes de l'histoire du Béarn, guerres de religions ou batailles napoléoniennes ».

Epreuves sur papier salé d'après négatifs papier n° 2 tirées par l'Imprimerie photographique de J.-J. Heilmann et Cie à Pau, signées J. Stewart dans le négatif (1853) ou tirages sur papier salé monté sur carton signé dans le négatif, légendé et cachet « BlanquartEvrard Edit. » et « Imprimerie Photographique », Blanquart-Evrard à Lille, sous l’image. L’estimation moyenne de ces épreuves en 2015 est de 2000 € à 3000 €

Le Château de Pau

Cascade des Eaux Bonnes

Le Vieux Pont à Laruns Raphaël ROSSONI

Vue du Col d’Arruns et Pic du Pont de Soubé 39

Maisons sous la neige à Pau STEWART JOHN 5


...DES PRESIDENTS

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Mary BERNERS

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BERNERS Mary Première Présidente du Pau Ladies’ Golf Club, en 1877 Née en 1843 à Erwarton, Suffolk, en Angleterre. Elle a été recensée le 30 mars 1851 à Erwarton, Suffolk, et le 3 Avril 1881, au 7, Onslow Square, Londres. Peut être était-elle apparentée avec le Lieutenant Colonel James Hamilton Lloyd Anstruther, cofondateur du club… Mary Berners et son amie Susan Sinclair Craigie-Halkett (qui sera présidente du Ladies’ Golf Club en 1878 et 1879) furent de celles qui, appartenant à une gentry fortunée, animèrent la vie mondaine paloise. L'histoire révèle que la première lady golfeuse fut Mary, Reine d'Ecosse, en 1563, publiquement vilipendée pour avoir joué au golf quelques jours après le meurtre de son époux Lord Darnley. La place des femmes au golf est encore un sujet délicat. A Pau, comme en Ecosse, leur présence sur et autour du parcours est vue avec beaucoup de scepticisme si ce n'est d'hostilité. Mais là, comme ailleurs, elles se battent durement pour faire connaître leur droit.

Le « Pau Ladies' Golf Club » est créé en 1877 et géré par un Comité séparé composé de 4 membres et de son Captain. En revanche, la Captain du golf des dames est nommée tous les ans par le Comité du PGC (hommes). Dans le même temps, bien sûr, est créé le Ladies' Course de neuf trous qui leur est réservé. Les Ladies organisent leurs propres compétitions, bien souvent en match play. Certaines d'entre elles sont invitées à rejoindre le parcours des hommes. Le nombre des joueuses est important au début du XX ème siècle où elles sont très actives au sein du club. Par la suite, l'effectif diminue pour tomber à 4 en 1935. Le 9 novembre 1941, le Colonel commandant le 18 ème Régiment d'Infanterie de Pau demande au Pau Golf Club de lui louer la partie du terrain consacré aux ladies (25000 m2) pour en faire un potager afin d'assurer le ravitaillement de la troupe en vivres et légumes. Le parcours des dames ne s'en remettra jamais.

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BERNERS Mary Le "dress code" Les Ladies sont vêtues d'une longue jupe avec bustier. Cependant, ces tenues posent problème. Les jours d'humidité, les robes sont relevées grâce à des jarretières. « Swinguer » dans le vent est virtuellement impossible. A cette époque, le golf pour les dames se résume au putting. De nombreux tableaux au club house immortalisent les sportifs avec hauts chapeaux de soie, canotiers, casquettes ou casques coloniaux, queue de pie de différentes couleurs, pantalons serrés aux genoux ou longs. Les chaussures sont élégantes mais probablement sans clous… Les dames ont autorisation d'accompagner les parties à condition de porter des tenues élégantes et chatoyantes (Extrait du Règlement intérieur).

Lors des cérémonies officielles ou des grandes compétitions, les membres du Committee portent la veste rouge, un pantalon en soie parfois de couleur blanche et un chapeau à larges bords.

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BERNERS Mary Remise des prix lors d’une compétition des Ladies

La gagnante d'une compétition portée en triomphe

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BERNERS Mary Cartes postales des Dames au PGC…. Images du passé Extrait du Journal des Etrangers dimanche 7 février 1892

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BERNERS Mary « Le jour du Captain’s Prize » Ce croquis, d’Henri de Vaufreland (Berrichon, homme du monde, auteur de lithographies, a été secrétaire du Pau Hunt puis président de 1945 à 1957 du Cercle Anglais qu'il décrit dans ses chroniques comme « le Temple de Bacchus et de la Dame de Pique : on y jouait gros et on y buvait sec... » après une compétition disputée en

avril 1911, montre Miss Mary BERNERS, qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1877 (au centre du groupe au premier plan) en compagnie de Miss CRAIGIE-HALKETT qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1878 et 1879 (à gauche). Figurent également Herbert THORN KING, Esquire, Président du PGC, alors en exercice depuis 1909 jusqu’en 1915 (entre les deux dames) et John Harvey WRIGHT, Esquire, (à droite du groupe au premier plan) Président du PGC en 1908 puis de 1921 à 1933 ainsi que Miss Lilias Gilberte NUGENT, John Francis NEWTON-KING (les deux assis sous le parasol), Sydney Hubert PLATT Esquire qui fut Président du PGC en 1895 et 1897 (tout à droite).

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Sir Victor Alexander

BROOKE 3ème Baronnet

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet Président du PGC de 1880 à 1884 et en 1891 Né le 5 janvier 1843. Arrivé en 1878, résident palois, Sir Victor Alexander Brooke était un des chefs de file de la société anglo-américaine. Anglo-Irlandais, grand sportif, naturaliste et pyrénéiste, il était étroitement lié à des associations encore existantes de nos jours à Pau, telles que le PGC 1856, le Pau Hunt dont il fut master, le Cercle Anglais et la Société d’Encouragement (Hippodrome de Pau). Sir Victor Alexander Brooke était membre des clubs de golf de Felixstowe et du Royal Liverpool à Hoylake. Il a persuadé en 1883 Joe Lloyd de devenir le premier professeur de golf à Pau. C’était un chasseur passionné, en particulier pour le gros gibier ou d’isards dans les Pyrénées c’est ainsi qu’il s’intéressa à l’histoire naturelle et voyageant beaucoup, il dilapida peu à peu la fortune familiale. Lors d'une sortie, en 1887, Sir Victor Alexander Brooke fit une chute sévère et se cassa la clavicule, mais l'os cassé, inconnu à cette époque, avait également perforé le haut de son poumon. N’étant pas du genre à rester les bras croisés, Sir Victor réalisa qu’avec son mode de vie trépidant il ne lui restait que peu de temps à vivre. Il décéda d’une pneumonie à la suite de cet accident de chasse, le 26 novembre 1891, à Pau, à l’âge de 48 ans. Pourtant un malheureux écho paru au « Journal des étrangers », daté du 8 décembre 1887, mentionnait que : « Sir Victor Brooke, notre distingué maître d’équipage, chassant la semaine dernière sur le territoire de la commune d’Astis, dont on connaît les obstacles redoutables, a fait une chute dangereuse et s’est brisé la clavicule. Par un effort de volonté peu ordinaire, Sir Victor, après l’accident, parvint à fixer son bras tant bien que mal au moyen d’une bûchette plate et de son fouet, remonta à cheval et rentra ainsi à Pau. Son « hunter », contusionné à l’épaule et anéanti de fatigue, s’abattit en arrivant. Nous sommes heureux d’annoncer que Sir Victor Brooke est en voie parfaite de guérison et qu’il reprendra bientôt, avec la même intrépidité, la direction de nos chasses. »

Ci-dessus : Aquarelle montrant le parcours de 18 tous et au premier plan le parcours 9 trous des Dames en 1877

Grace à l'action de personnalités comme Sir Victor Brooke, Francis Cooper Lawrance, D.M. MacNab et Alkman Henryson FOSTER-BARHAM, le parcours est modifié et agrandi en 1875 par 3 nouveaux trous et passe à 5485 yards. Vue d’avion du parcours au début du XXème siècle. Dénudé, tel un links écossais, il fut arboré dans les années 50 pour devenir un magnifique écrin de verdure. Raphaël ROSSONI

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet Sir Victor Alexander BROOKE était le fils de Sir Arthur Brinsley Brooke, 2ème Baronnet, un aristocrate de l'Ulster au comté de Fermanagh, dans le nord de l'Irlande. Il lui succéda avec son titre et le domaine Colebrooke en 1854, où il était né. La reine Victoria était sa marraine. Après avoir suivi l'école de rugby, il partit voyager à l'étranger où il a développé un grand intérêt pour le monde naturel. Bien qu'étant un observateur attentif de la faune, il n'était certainement pas opposé à la tuer. La chasse au gros gibier est devenu une passion comme le golf, son biographe décrit sa conversion : "En 1880, quelques années avant que ne se révèle la présente fureur pour le golf, il a été touché avec ses mérites incontestables, en Angleterre, en Écosse et Pau par cette joie céleste et la profonde dépression que le reste de l'humanité golf ne manque jamais d'en faire l'expérience". Il a étudié à Harrow. Il fut magistrat, vice-lieutenant et shérif de Fermanagh. Son projet de travail sur les antilopes est resté inachevé à sa mort. Les plaques de dessins de Joseph Smit et Joseph Loup ont ensuite été réutilisés dans "Le Livre des antilopes" (1894-1900) de Philip Sclater et Thomas Oldfield. Il a épousé le 28 juillet 1864, Alice Sophie Bellingham, fille de Sir Alan Edward Bellingham, 3ème baronnet. Mais, en 1878, il était devenu évident que la constitution de sa femme ne pouvait pas faire face à la résidence en Irlande et il lui fut conseillé d'aller vivre sous des cieux plus cléments. Ils vinrent alors à Pau. A sa mort, elle a été remplacée dans la baronnie par son fils aîné, Arthur Douglas. Lady Brooke est morte le 27 Juillet 1920.

Bail entre la Ville de Billère et le PGC, représenté par son Président Sir Victor Alexander Brooke (11 avril 1890) Sir Victor Brooke en 1861

Tous les ans, en hiver, se dispute le « Grand Prix Hippique Sir Victor Brooke », sur les pistes de l’Hippodrome de Pau. Raphaël ROSSONI

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet Décès de Sir Victor Brooke Information de "L’Indépendant » du jeudi 26 novembre 1891 Devant le décès aussi soudain qu’inattendu de Sir Victor BROOKE, la Presse locale exprima unanimement des regrets dithyrambiques, tant sa personnalité était remarquable et appréciée. Les « échos », ci-après relevés, montrent à quel point il fut un leader de la vie paloise au sein de la communauté britannique, mais aussi qu’il eut une vie extraordinaire hors du commun...

AVIS DE DECES - 26 NOVEMBRE 1891

Raphaël ROSSONI

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet Suite au décès de Sir Victor Brooke le 26 novembre 1891 Extrait du "Journal des Etrangers" daté du Dimanche 29 novembre 1891

Sir Victor Brooke, dont la mort prématurée a si vivement impressionné la ville de Pau, était né en 1843. Elevé à Harrow, la célèbre école anglaise, il donna de bonne heure des preuves de facultés intellectuelles considérables et d'une supériorité physique sur ses camarades. A 21 ans, il se maria avec la fille de Sir Alan Edward Bellingham Baronnet, mais ce mariage, quoique particulièrement heureux, n'arrêta pas la carrière de Sir Victor Brooke, comme sportsman. Dans les jungles de l'Inde, dans les défilés des montagnes rocheuses, dans tous les pays de grande chasse, il était aussi bien connu que dans les rues de Pau. Depuis plusieurs années il habitait la Villa Jouvence, sur la route de Tarbes. Dans tout ce qui a pu aider à faire de Pau une ville d'hiver si fréquentée, il prit la plus grande part. Capitaine du Golf-Club d'abord ; puis dans les saisons 1885-1886, 1886-1887, chef d'équipage des chasses au renard, son énergie et son habileté contribuèrent au plus haut degré à rehausser les attractions de Pau. Au cours de ses fonctions, un accident lui survint, et, de cette époque date le commencement de la maladie à laquelle il a finalement succombé. Trop enthousiaste et téméraire pour prendre soin de lui-même, une lésion, à laquelle un homme plus prudent aurait certainement survécu, mina sa robuste constitution. Il persistait a nier sa maladie et ne voulut écouter que rarement les avis de ses docteurs et de ses amis. Il y a quelques semaines, le bruit courut que Sir Victor était tombé sérieusement malade en Irlande ; ce n'était que trop vrai. Immédiatement il revint à Pau pour se soigner. Entouré de la constante attention de son docteur, M. W. Bagnell, et des soins tendres et dévoués de Lady Brooke, Sir Victor se considéra bientôt comme hors de danger, et insista pour reprendre sa vie active ordinaire : six jours avant sa mort, il assistait au rendez-vous des chasses à Ousse ; il allait le jour suivant à la plaine de Billère sur sa bicyclette et parlait avec chaleur de tout ce qu'il devait faire pendant la saison courante ... Lundi les guides d'Eaux-chaudes Labarthe père et fils, et celui de Lescun Jacques Lamazou, arrivent, mandés par Sir Victor Brooke, pour arrêter le plan d'une cabane-abri qu'il voulait construire près du lac d'Ayus pour la chasse à l'ours ! Ils lui apportaient un magnifique isard. Leur surprise en apprenant la terrible nouvelle égalait leur douleur ! Nous avons vu ces braves et fidèles montagnards aveuglés par les larmes, rester comme ahuris, au seuil de l'église, au sortir des funérailles ! ! Hélas! ce brave cœur a cessé de battre ! L'affabilité courtoise de Sir Brooke, son salut gracieux, ses paroles aimables qui le faisaient apprécier de tous ceux qui l'ont connu, nous ne les entendrons plus ! Il dépensa ses forces sans compter et lorsque la maladie revêtit le caractère d'une grave pneumonie, sa constitution n'était plus assez robuste pour la supporter. Il est parti ! Et avec lui disparaît un de ceux qui ont le plus contribué à faire de Pau un séjour agréable et à répandre au loin sa renommée. Nous partageons la douleur immense de ses amis et nous prions Lady Brooke de vouloir bien agréer pour elle et ses enfants éplorés, l'hommage respectueux de notre sincère ct cordiale sympathie. —————————————

A l'occasion du décès de Sir Victor Brooke, le Mémorial des Pyrénées exhume un très intéressant article naguère publié par lui, concernant l'ancien maître des équipages. « Il y aura bientôt quatre ans - dit notre confrère - M. le Comte d'Osmond qui, lui aussi, vient de succomber, et qui s'était fait une place brillante dans la vènerie française, consacrait, dans le "Mémorial" une série d'intéressants feuilletons aux chasses de Pau et particulièrement à leur directeur et maître d'équipages, Sir Victor Brooke. "Le vieux veneur français éprouvait une grande admiration pour l'homme énergique qui avait parcouru les cinq parties du monde pour traquer, dans les déserts ou dans les jungles, dans les steppes ou sur les pics des montagnes, les animaux les plus redoutables." Nous croyons devoir citer ici un extrait de l'étude que le regretté comte d'Osmond consacrait a Sir Victor Brooke : "Sir Victor Brooke peut avoir un peu plus de 40 ans; c'est un grand homme, à la figure sympathique, dont le sourire respire la bonté ; ses yeux perçants et fins passent de la plus grande douceur à la plus grande énergie, semblent les deux phares d'un port moral, où l'on devine d'avance le repos et la sécurité dans I'équilibre des bons instincts. Sa barbe blonde, taillée courte et en pointe, comme au temps des Valois, donne du piquant à son impressionnable visage, sa démarche est vide, sans la raideur habituelle aux Anglais. On devine de suite qu'il va de l'avant dans l'existence, sans préoccupation du "cant" et sans la vanité du "swell". En outre, je ne sais pas pourquoi, je soupçonne en lui la volonté d'user ses forces dans la chasse à courre pour dompter un impérieux besoin d'émotions, qu'il a voulu endiguer de parti-pris ; car Sir Victor Brooke est le père d'une aimable famille, le mari d'une femme charmante, et je m'imagine que, malgré tout, bien souvent, il pense aux Indes, aux grands voyages et aux chasses étranges non sans quelques regrets ! Homme d'une autre époque, aux allures franchement décidées, il a la séduction des forts et rien qu'à le voir il inspire la confiance et l'intérêt. (Suite page Brooke 6) Raphaël ROSSONI

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet (Suite de la page Brooke 5)

J'avoue avoir fort peu de renseignements sur les premières années du "master de Pau ''. Ce que j'ai pu seulement savoir, c'es t que, dans sa jeunesse il s'est montré un vrai Irlandais, digne de la "verte Erin", énergique et passionné pour les exercices du corps. En tous cas, nous le trouvons (et je ne sais comment expliquer ce déplacement, n'en ayant pas la clef) voyageant aux Indes à 19 ans, avec l'idée fixe de tuer un éléphant ! comme un autre '' Bachelor" de son âge aurait eu celle de pourfendre son premier lièvre. Cet éléphant ( Sir Victor Brooke m'a montré sa proportion dans une photographie), il l'a eu, grâce a sa persévérance ; et, par le fait, c'est le plus b eau spécimen des possessions anglaises. Voici, en quelques mots, comment les choses se sont passées. Brooke, conduit à la chasse par un an glais plus âgé que lui et plus expérimenté, mais un peu surpris, je crois, de voir ce jeune imberbe aller aux éléphants comme aux c ailles, eut la chance, un beau matin, de tomber dans une troupe de 600 éléphants, paissant tranquillement dans des herbes assez élevées. Avec une rare imprudence, protégé sans doute par tous les saints réunis du Paradis sans en oublier un seul, il décida un indien, qui était avec eux, à l'accompagner en rampant, pour ainsi dire, a travers les éléphants, vers un énorme mâle qui broutait de trois-quarts et ne pouvait le voir. (On sait que les éléphants n'ont pas d'odorat.) Le jeune Brooke, arrivé a quelques pas de l'animal, avec une naïve imprudence qui n'eut d'égal que son calme courageux, se dressa debout, tout-à-coup, et envoya une balle ou deux dans la tête de l'animal. Celui-ci, abruti par cette attaque soudaine, sans doute aveuglé par le sang qui coulait sur ses yeux, au lieu de bondir sur l'imprudent, comme c'était son droit, chancela un instant et prenant subitement son contre-pied, se mit à galoper lentement en tournant le dos au chasseur ; il faut ajouter qu'au premier coup de fusil la troupe entière des porteurs d'ivoire avait disparu. La fuite de cet éléphant, le plus gros du troupeau (et que déclarait sans pareil le vieil anglais qui, tout d'abord, regardant Brooke comme un fou, était resté un peu à l'écart) ne faisait pas l'affaire de notre jeune Irlandais, qui déclara nettement a son compagnon l'intention de suivre le pachyderme. Le capitaine chercha à lui faire comprendre qu'un éléphant manqué ne se retrouvait jamais ; qu'il irait mourir sans doute dans quelque coin, mais Dieu seul savait où ! Quant à lui, il était décidé à ne pas bouger. Brooke ne l'entendait pas ainsi et il annonça calmement à son compagnon, qu'escorté de son guide indien, il irait à la poursuite de l'éléphant tant qu'il se sentirait des jambes. Ce trait indique à lui seul, quel était déjà, à 19 ans, le caractère résolu de notre jeune chasseur. Brooke marche donc, suiv ant les traces de l'éléphant. Tudieu ! Quel pied à donner à courre ! Les rougeurs tâchent la prairie ; il y en a beaucoup ! Brooke s'avance haletant, l'espoir lui monte au cœur; mais brusquement, le nez pour ainsi dire à terre, on arrive à la lisière d'un bois rabougri. Des cent aines de «voies» d'éléphants se croisent de tous côtés et il devient impossible de démêler celle de l'animal blessé. Brooke, comme il me l'a raconté lui-même, eut alors un moment de désespoir, car il crut avoir perdu tout-à-fait le volcelet de l'éléphant. Sans s'éloigner cependant par trop de l'indien, au milieu de ces maquis touffus, le jeune homme le fit avancer dans une autre direction pour inspecter une sorte de ravin peu profond et assez peu large, enfoui dans une végétation enchevêtrée et qu'on devinait sans bien le voir. Lui-même, prenant le contre-pied, cherche aussi à reconnaître cette sorte de "Bauge" sauvage. Il se penche, se traîne, fouillant le trou du regard. B ientôt à travers les branches il aperçoit les bords d'une mare, croit entendre un bruit d'eau, écarte le feuillage prudemment, et quelle n'est pas sa surprise en apercevant à 30 pas et presque sous lui, son gros éléphant debout, les oreilles au guet, en train de laver ses sérieuses blessures à l'aide de sa trompe dont il avait fait une douche. Au même moment, l'indien faisait la même découverte, et, prompt comme l'éclair, se retrouvait près de lui. Et tandis que Brooke, ivre de bonheur, allait mettre son fusil a l'épaule pour finir, enfin, son éléphant, de l'autre côté du baranco apparaissait le visage épanoui du vieux capitaine anglais, celui qui ne voulait pas suivre, soit disant ! et qui, malgré tout, était là ; la chance l'avait fait arriver au trou avant notre persévérant chasseur. En résumé, le brave homme anxieux sur son sort, n'avait pas voulu l'abandonner. Brooke l'aperçut de suite et, sur un signe que celui-ci lui fit, le jeune homme contourna sans bruit le ravin pour venir au plus vite le rejoindre : "Mettez-vous là pour le tirer tranquillement, lui dit alors le capitaine, vous l'aurez plus facilement. Il y a une 1/2 heure que je suis là, j'aurais pu le tuer à mon aise, mais je n'ai fait que le surveiller en vous attendant, car ce gros gentlemen est bien à vous et je n'ai pas voulu vous le voler visez-le donc calmement et tout à votre joie." Deux minutes après l'éléphant était raide mort et les deux amis se serraient la main avec effusion. Avouons qu'ils étaient bien dignes l'un de l'autre.

LES OBSEQUES Les obsèques de feu Sir Victor Brooke Baronnet ont eu lieu jeudi à deux heures de l'après-midi au Temple de la Trinité. Elles ont été présidées par trois des fils du défunt, assistés de nombreux amis. La colonie étrangère presque en masse, et bon nombre de personnages notables du pays, parmi lesquels nos autorités préfectorale et municipale, assistaient à la cérémonie. L'office des morts a été dit par the Right Révérend Bishop Hellmulh, assisté du Révérend W. Eccles Hodgkinson. Pendant le service, les choeurs, sous l'habile direction de M. E. Reid, organiste de Trinity Church, ont admirablement chanté deux cantiques. Le cercueil disparaissait sous un monceau de couronnes, nous en avons compté environ trente, dont voici les donateurs. Les membres du Pau Hunt - une couronne et un cor de chasse en fleurs. - ceux du English Club, du Golf Club, du Comité du Véloce Club béarnais, S. A. la Princesse Amélie de Scheleswig Holstein, Col. Talbot Crosbie, Baron d'Este, Comtesse Karnicka, Mrs Kane, M. et Mme A. de Lassence, M. et Mme Morris, Mrs Acton, M. et Mme Elton Maud, the Misses Hutton - une charmante harpe, l'emblème Irlandais, en fleurs - M. et Mme Borcel, Cap. Herbert Naylord Leyland, M. et Mme de Tuite, Major et Mrs Hutton, Lady Herschell, M. Potter, Mrs Potter, M. Ross, M. Harry Hutton, M. et Mrs Morris Post, M. et Mrs Forbes Morgan, M. et Mrs Foster Barham, M. et Mrs O'Beirne, M. H. Jameson, M. J.O. Jameson, M. et Mrs Stewart, Mme Gaspard, M. A. J. Favre, M. Larregain et plusieurs autres dont nous n'avons pas pu relever le nom des donateurs. Remarqué parmi les assistants : S. A. la Princesse Amélie, M. le Préfet, M. le Maire, M. Maude " Master of hounds". Sir Rober t Shaw, Comtesse Karnicka et la Comtesse Aline, Major et Mrs Malcolm Patton, Major et Mrs Hutton, M. H. Hutton, the Misses Hutton, Miss Steele, Vice Consul Britannique et Mrs Foster Barham, Vice Consul des Etats-Unis et Mrs Morris Post, Mrs et Miss Kane, Mme Lassalle Herrou, M. et Mrs Potter, Dr et Mrs Bagnell, Comte et Comtesse René de Montebello, M. et Mrs Elton Maud, M. Gillis, M. Mrs et Miss Morris, Col. Buscarlet, M. Thorn, Sir John Nugent, Cte H. Russell, M. Mrs Forbes Morgan, M. et Mme A. de Lassence, M. Mortimer de Las sence, Baron d'Este, Cap. et Mme Falret de Tuite, M. et Mme Réginald de Longueuil, Col. Acton, M. et Mrs Whalley, Dr et Mme de Voogt, Baron Séguier, M. et Mrs F. W. Jones, Col. Talbot Crosbie, Major Pontifex, M. Ross, M. R. Borcel, Cte d'Evry, Dr. et Mrs Harrison-Capes, M. J. Wright, Docteur Daran, Docteur Pomier, Rév. Brown, M. Rigoulet, Dalziel, Major St John, MM.. Dimes, J. et E. Barron, W. Lawrance, Rogers Massinot, Favre etc. etc. Nous avons remarqué la présence de nombreux guides des Pyrénées parmi lesquels Labarthe père et fils d'Eaux-Chaudes et Jacques Lamazou de Lescun. Les Piqueurs de Pau Hunt, Th. Halsey et W. Medcalf, en costume de chasse le brassard de deuil au bras, ass istaient à la cérémonie.

Les obsèques terminées, le cercueil fut placé dans un corbillard et porté à la gare d'où il est parti le même jour pour l'Irlande. Le corps de Sir Victor Brooke sera inhumé au château de Colenbrooke. J. A. de V. Raphaël ROSSONI

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet BIBLIOGRAPHIE DE SIR VICTOR BROOKE, Traduite de l’anglais, parue au "Journal des Etrangers" du dimanche 18 novembre 1894 Ce nom bien connu à Pau, rappellera, comme celui qui restera longtemps dans les mémoires, comme un hôte sympathique et comme l’un des plus parfaits sportif et chasseur. Un véritable Irlandais, véritable gagneur au caractère très déterminé, consacrant ses grandes qualités d'esprit utilisées même pour les choses les plus simples de la vie et peut-être même trop. Cela a toujours été un grand regret qu'il ne soit pas entré en politique car il avait le pouvoir de retenir l'attention de tous ceux qui écoutaient ses discours. Son père étant député du Comté de Fermanagh pendant plusieurs années, s'il avait jugé bon de suivre le chemin de la politique, sa voie était toute tracée. A cette époque là, il était tellement absorbé par ses études d'Histoire naturelle et plus tard par la santé délicate de sa femme l'obligeant à résider fréquemment dans des pays au climat plus chaud, que cela mit un terme aux espoirs qu'il avait en politique. Il succéda au titre à l'âge de 10 ans, et dès sa plus jeune enfance, il montra une grande attirance pour toutes sortes de chasses et de sports plus particulièrement en raison de ses études d'Histoire naturelle. Avant l'âge de 21 ans, il avait beaucoup voyagé en Suisse et en Suède et avait participé à une expédition dans le sud de l'Inde, cette dernière dura quasiment seize mois sinon plus. En 1884, il devint "Master du Pau Hunt", et à cette période là il se brisa la clavicule ; s'en suivit une mauvaise toux et bien qu'il ait tout essayé pour changer de climat et la guérir il mourut de tuberculose en novembre 1891. Peu de maisons en Grande Bretagne ont montré plus clairement les tendances de leurs propriétaires que Colebrooke - du sol au plafond, dans le hall et le couloir, et dans beaucoup de pièces on pouvait voir des têtes de toutes sortes, la plus grande partie tuée par lui même ou ses frères à l'exception d'une très jolie série de cerfs tués par le général Douglas Hamilton ; Parmi elles, les têtes de bison, sanglier, mouflon, bouquetin, isard des Pyrénées et toutes les variétés connues de daim rouge et une collection d'animaux originaires d'Himalaya et du Tibet tels que faucon, cerf des marais, mouflon des montagnes, etc, tués par son frère Harry, et une grande série de têtes de chevreuils, tués par son frère Basile. En plus de celles-ci il y avait des caisses contenant deux des tigres qu'il avait tué en Inde, et la célèbre panthère noire, et de plus grande valeur encore, la défense monstrueuse du grand éléphant dont les os puissants ramenés d'Inde un an plus tard à la maison, formaient une masse impressionnante qui constituait les pieds de la table de billard. La partie intéressante que j'ai citée nous donne une infime idée du sport qu'il a pratiqué. Il n'était pas seulement chasseur, étant un vrai naturaliste cela le poussa à étudier les habitudes et les comportements des animaux qu'il rencontra. Tous ceux qui ont la possibilité de lire son livre devraient agir ainsi. Il y a trois portraits de Sir Victor, et quelques représentations des animaux dont il parle en les situant géographiquement dans ses lettres et ses journaux. Son vieil ami, M. Oscar Leslie Stephen a présenté un court mémoire dans lequel il parle en des termes les plus élogieux et de la façon la plus simple et la plus amicale de la vie et du caractère de Sir Victor. Sir William Flower fait un récit de son savoir scientifique avec une liste de ses contributions à la science qui furent publiées dans les journaux de la Société Zoologique, le texte principal du livre consiste en des extraits de ses nombreux journaux et de ses lettres relatant les voyages et les aventures de chasse de Sir Victor. Nous avons un récit très plaisant d'un tigre à Mysore, qui avait tué deux cents personnes semant la plus grande panique dans la population. Sir Victor en recevant cette information décida d'essayer de tuer cette bête. Le Rajah lui apporta son aide en lui prêtant des éléphants et des rabatteurs. . Dans une lettre à sa sœur, il raconte comment à la longue, il l'a rencontrée mais elle réussit à lui échapper et par chance il manqua d'être tué par elle. Bien qu'il resta quelque temps dans la région, il ne rencontra jamais le mangeur d'hommes. A Malabar en l'espace de six jours, son sac était rempli de 5 éléphants, 2 bisons, 1 sanglier, 5 daims tachetés et 4 cerfs. Même quand il était loin dans l'espoir de retrouver la santé, il ne put abandonner son passe temps favori. M. Stephen pense que ses voyages ont abrégé sa vie. Le dernier récit parle d'une visite en Amérique en 1890 et si ce bref résumé peut conduire quelqu'un à étudier de plus près ce livre, il aurait tout à fait rempli sa mission et justifié au plus haut point le temps passé à sa lecture. F.K. Raphaël ROSSONI

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet Une descendance illustre... Parmi ses neuf enfants s’illustrèrent notamment le Feld-Maréchal Sir Alan Francis Brooke, 1er Vicomte Alanbrooke (grand-oncle de Juliana, voir plus loin), né à Bagnères-de-Bigorre en 1883, chef des armées britanniques pendant la deuxième guerre mondiale, attaché militaire auprès de Sir Winston Churchill. En 1879, les Brookes ont acheté la villa Jouvence, avenue Leclerc à Pau, (à côté de la Villa Montebello), qui appartenait à la comtesse de Navailles, et fut cédée en 1927 à Philippa Douglas-Dick. Désormais Sir Victor Brooke n'alla que de plus en plus rarement à ColeColebrooke brooke. Il était devenu un propriétaire absentéiste ; et ses terres étaient dans une certaine mesure délaissées et appauvries par cette négligence, bien qu’il reçut toujours avec Villa Jouvence autant d'affection que de respect son rendement annuel. Pendant ce temps la Villa Jouvence est devenue sa demeure. Au moment le plus chaud de l'année, les Brookes laissaient la Villa Jouvence, non pas pour l'Irlande, mais pour un chalet loué dans la fraîcheur des collines. À Bagnères, à une cinquantaine de kilomètres de Pau. En 1883, ils avaient pris le Chalet Geruset. Ce fut un été chaud, et il fut conseillé à Alice Brooke de ne pas revenir à Pau pour son accouchement. Ainsi Alan Brooke est né le 23 Juillet en Bigorre, une contrée rude et rustique des hautes Pyrénées. Alan était un enfant délicat. Il avait tendance à avoir de longues attaques de fièvre durant ses premières années, confiné au lit pendant des semaines à la fois. Il avait, lui aussi, une qualité de rêve, insaisissable, avec d'énormes yeux sur un visage blanc, fragile. Victor Brooke était un père sévère et hors du moule de l'époque, mais son cœur est allé immédiatement à son plus jeune fils. Alice l'adorait, et Alan, pour sa part, a répondu à sa mère d'un amour qui était une partie fondamentale de son caractère et qui n'a jamais diminué. Tout au long de son vivant, il a écrit à sa mère tous ses faits et gestes. Il n'a jamais acquis la dissimulation réservée d'affection qui était normale dans les familles dévotes - ou jamais lorsqu'elle était inquiète. Elle était "sa chérie" ; chaque accès de mauvaise santé ou de douleur, étaient suffisants pour produire une passion de commisération dans les profondeurs du cœur. Aucune souffrance n’était comme ses souffrances, aucune sympathie comme la sienne. "Elle avait la faculté - écrivait-il à la fin de sa vie - si rare parmi les humains, d'être en mesure d'entrer entièrement dans les activités, les aspirations, désappointements, succès et échecs de tous et de se jeter à corps perdu dans sa vie. Elle était par conséquent non seulement la mère la plus parfaite, mais l'un des meilleurs de compagnons". "Je la mets, dit-il, sur un plan au-dessus de tous les autres membres de ma famille ». Avec son fils Basil, ils ont passé leur enfance à la Villa Jouvence, à Pau Les 21 et 22 février 1947, Alan Francis vînt à Pau. Il fit ses études à l'Institut Quernt de la route de Tarbes. Il est arrivé sur la base militaire du Pont Long où il a été accueilli avec les honneurs militaires en présence de M. le Préfet et du maire de Pau M. Henri Lapuyade. Après avoir été reçu au Cercle Anglais par son ami de jeunesse, le Vicomte de Vaufreland il est descendu à l'Hôtel de France. Le lendemain, au cours d'une émouvante cérémonie, fut inaugurée une plaque de marbre apposée à la Villa Jouvence portant cette inscription : "Dans cette villa a habité pendant les 10 premières années de sa vie, Alan Brooke, fils de Sir Victor Brooke Baronnet, maître d'équipage à Pau (1885-1888), actuellement Field Marshall Viscount Alan Francis Brooke, chef du G.Q.G. impérial britannique 1942-1945".

Le petit fils de Sir Victor Brooke, Sir Basil Brooke, 1er Vicomte de Brookeborough fut Premier Ministre de l’Irlande du Nord durant 20 ans de 1943 à 1963 (grand-père de Juliana, voir page Brooke 10). —————————————————

Décès d’un parent... Extrait du "Journal des Etrangers" du 24 février 1895 : "Lady Brooke and Mr Victor Brooke, wish most particularly to express to all their kind friends at Pau their heartfelt thanks for the touching sympathy that has been shown them in this time of sulfering and anxiety". "Lady Brooke et M. Victor Brooke, souhaitent exprimer tout particulièrement à tous leurs aimables amis à Pau leurs sincères remerciements pour la sympathie touchante qu'il leur fut montré en cette période de souffrance et d'anxiété". Raphaël ROSSONI

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet Sir Victor Brooke Président du PGC, au drive. (Peinture de 1884, par Francis Powell Hopkins « Major Shortspoon », 1830-1913)

De gauche à droite : Forster Barham (Président du PGC en 1892); Stewart (Président du PGC en 1885-1886); Zairbairn ; Drysdale ; Colonel Bannatyne ; Sir Victor Brooke (Président du PGC de 1880 à 1884) drive ; John Moriss Post (Secrétaire du PGC 1891et 1892); Hutchinson ; Houldsworth ; Manescau (Caddie) ; D. M. MacNab (casque colonial blanc) ; Sir H. Williamson Ritchie ; Arthur Post (secrétaire du PGC en 1882 et 1883) ; Lord D. Kennedy ; Colonel Buscarlet (drive); Capitaine Stephens ; Colonel N. Leyland ; A. Corry ; Colonel Kennard ; Sir John Saint Aubyn 1er Baron Saint Levan (Président du PGC en 1893).

Sir Victor Brooke préside l’inauguration du club house du PGC le 5 janvier 1891

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Sir Victor Alexander BROOKE, 3ème Baronnet Extrait du « PGC News » de février 2012

L’arrière-arrière petite-fille de Sir Victor BROOKE en visite au PGC 1856 Parfois le hasard fait bien les choses… Par l’intermédiaire d’une amie commune, Tim Robinson, Président de l’Association «Pau So British» (à laquelle adhère le PGC 1856) a convaincu l’Honorable Mrs Juliana GROSE (née Brooke) de venir sur les traces de son aïeul, à Pau. Le 14 janvier 2012, le Président du PGC, Raphaël Rossoni, s’est fait un plaisir de lui faire découvrir le Club, où fut « Captain », son arrière-arrière grandpère durant 6 ans de 1880 à 1884 et en 1891, année de son décès. Pris par ses obligations professionnelles, Tim Robinson a délégué Mme Babette Schilly (trésorière de Pau So British) qui s’est fait un plaisir d’accompagner Mrs Juliana Grose, son époux Christopher et leur amie Fiona Broughton Pipkin. Sous la houlette de l’interprète de luxe du PGC, Brian Matthews, elle fut étonnée des trésors de notre patrimoine concernant son aïeul, notamment le portrait, la Coupe offerte par Sir Victor Brooke en 1882, les tableaux des Captains, des Coupes Anglaises, ou encore la peinture de Hopkins (salle du Restaurant) sur lequel il est représenté en train de jouer. A noter que la tradition golfique se perpétue dans la famille Brooke : Christopher Brooke (arrière-arrièreSir Victor Brooke, petit-fils) est Président du « Galgorm Castel Golf Club » en malade décéda quelques mois après. Irlande du Nord, qui est une étape du « European Challenge (Extrait de la photo de l'inauguration du club house Tour » le 5 janvier 1891)

At Pau : the oldest of non-scottish Golf Clubs Sir Victor Brooke (driving). Colonel Hegan Kennard Tableau de Francis Powell Hopkins

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Louis ÇARÇABAL

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ÇARÇABAL Louis Président du Club de 1963 à 1965 Louis ÇARÇABAL est né le 25 février 1911 à OloronSainte-Marie, dans les Basses-Pyrénées, fils de Albert ÇARÇABAL et de Marie-Louise TOUZET. Après avoir suivi ses études secondaires à l’Immaculée Conception de Pau, il les a poursuivies à Paris avant de rejoindre son père à l’usine d’Oloron. Il s’est Marié avec Marcy Fouriscot le 19 octobre 1933 à Pontacq. Ils eurent deux enfants Jacques-Albert (marié à Michèle Colombani) et Nicole (mariée à Bernard Roger). Louis Çarçabal est décédé le 6 avril 1993 à l’âge de 82 ans. Ses obsèques ont été célébrées en l’Eglise SaintMartin de Pau. Marcy Çarçabal, née le 10 mars 1910 à Pontacq, fille de Jacques Fouriscot et de Paule Labastide, est décédée à l’âge de 106 ans le 26 mars 2016. Elle fut membre de l’Association « Les amis de Bernadotte » sous le haut patronage de LL. MM. CARL XVI GUSTAF, Roi de Suède et de la Reine SILVIA. Ses obsèques religieuses ont eu lieu en l’Eglise SainteBernadette à Pau. Louis et Marcy ont été inhumés dans le caveau familial au cimetière d’Oloron-Sainte-Marie. Dans la vie très bien remplie de Louis Çarçabal, le sport a occupé une place importante. Grâce aux capacités physiques dont la nature l’avait doté, il a touché dès sa jeunesse à bien des sports et il pouvait y exprimer ses qualités spécifiquement basques : l’adresse et la puissance. Que ce soit au rugby, à la pelote basque, au tennis, au ski, partout il excella. Il ne s’est pas contenté de pratiquer le sport pour lui-même. Pourvu d’un charisme de « leader », il s’est investi avec enthousiasme dans la vie des clubs qu’il affectionnait avec passion.

Les Çarçabal en famille : Trois générations réunies sur le parcours du PGC... En 1983, au trou 16 du PGC, Louis Çarçabal (à droite) est certainement heureux d’être accompagné par son fils « Kaki », excellent golfeur également et son petit-fils Pierre qui en bonne graine a déjà compris le principe d’un mode de déplacement qui s’il n’est pas très sportif en est du moins fort agréable. Raphaël ROSSONI

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ÇARÇABAL Louis Extrait de « La République des Pyrénées » du 26 Décembre 1956

Ses mérites reconnus… Louis Çarçabal fut décoré tout d’abord, lors du cinquantenaire du Football Club Oloronais, en avril 1953, de la Médaille d’Argent de l’Education Physique et des Sports. Le 26 décembre 1956, l’inspection Académique lui décerna la Médaille d’honneur du même Ministère. Membre du Lions Club, il participe notamment avec les Lions béarnais à un voyage au Maroc le 8 mai 1963.

Une vie professionnelle toute en responsabilité La Manufacture d’Espadrilles Çarçabal Frères & Cie d’Oloron a été fondée en 1875, par François Çarçabal le grand-père de Louis. Albert Çarçabal, fils de François, prit sa succession et l’a fit prospérer. Puis Louis succéda à son père Albert. Il fut à l’initiative de la création d’une chaussure de golf en toile à semelles cloutées dénommée « Summer Golf Shoes ». Louis Çarçabal devient Président du conseil d’administration de l’ARPEC, Groupement d’entreprises « Association Régionale des Producteurs d’espadrilles et de chaussures » le 19 juillet 1961 et en 1966 prend la Présidence de la Chambre Nationale des Fabricants d’espadrilles. A l’exposition régionale du Travail, de l’Apprentissage et des Arts, le 25 juillet 1947 à Oloron, Louis Çarçabal figure au Palmarès dans la caté- Publicité pleine page parue dans le Magazine « Tennis et Golf, La revue gorie « Bérets » hors concours. française de golf » en 1970

es » it de Extra es Pyréné d e 66 qu bre 19 épubli « La R 27 septem du Raphaël ROSSONI

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ÇARÇABAL Louis Le Golfeur émérite…

(Extrait de « La République des Pyrénées » 26 décembre 1962)

Louis Çarçabal a débuté au golf en 1947. Handicap 6. Il rafla bon nombre de compétitions telles que les Coupes du Comité, de l’Hôtel de France, certaines « Coupes anglaises », de la Ville de Billère, etc. Il créa la « Coupe Louis Çarçabal ». il fut Capitaine de l’équipe 1 ère du PGC dans les années 60. Finaliste de la Coupe Puiforcat (Championnat de France 2 ème série). Participant à la Coupe Gounouilhou en Championnat de France 1ère Série. Après la Seconde Guerre mondiale, les rencontres interclubs se développent tant avec les équipes françaises qu’espagno-

L’équipe du PGC qui rencontra celle du Réal Club de la Puerta de Hierro : Debout de g à d : Azpilicueta, Docteur Paul Ricaud, Comte de Llobregat, Louis CARCABAL, Kaki Carcabal (Fils de Louis), André Bastié, Maurice Liets (Président du PGC en 1966), Jacques Loustalet, Accroupi : Jésus Arsuaga

les. Il est à remarquer le « Grand Prix de Madrid » entre le Réal Club de la Puerta de Hierro, de Madrid, et le Pau Golf Club le 30 mai 1966, à l’invitation du Prince d’Orléans. Louis Çarçabal (à droite) avec SAR le Prince Ataülfo d’Orleans y Borbón y Sajonia-Coburgo-Gotha (1913-1974), à gauche) entourant le Docteur Paul Ricaud. Raphaël ROSSONI

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ÇARÇABAL Louis Lors de son élection à la Présidence du PGC, Louis Çarçabal eut les honneurs d’un reportage de la Radiodiffusion Télévision Française, seule chaîne de télévision existante. Il apparaît devant le club house sur des images diffusées à l’époque en noir et blanc. La télévision en couleurs n’étant apparue en France qu’en 1967. Les représentants du PGC lors d’un Trophée PUIFORCAT

Dans les années 60, les joueurs du Pau Golf Club se sont mesurés aux meilleurs joueurs français en participant pour la première fois dans l’histoire du club aux Championnats Nationaux. La première confrontation nationale s’est jouée à Ozoir-La-Ferrière pour le Championnat National Amateur 2ème série : Coupe PUIFORCAT. Sous le capitanat de Louis Çarçabal, l’équipe est composée de André Bastié, Gérard Beaufranc, Jacques-Albert Çarçabal, Michel Florin, Jacques Loustalet. Le 18 février 1951 se joue le « Grand Omnium » auquel participa F. Van Donck (1 er professionnel européen). Celui-ci était précédé par la « Coupe Alliance » à laquelle participe Louis Çarçabal mais aussi Carlos Garcia Ogara (Président du PGC en 1940 et Extrait de « La République des Pyrénées » daté du 19 février 1951

1941, Philippe Martin qui présidera la FFG durant 10 ans), Jacques-Albert Çarçabal, Jean Garaïalde à l’énorme palmarès, etc. Il n’est pas exagéré de dire que la réunion de tels joueurs et leur présence au départ dépassent toutes les espérances que les plus optimistes avaient formées sur la réussite du tournoi. Cette belle épreuve était dotée de trois coupes réservées aux amateurs et quarante mille francs en espèce réservés aux professionnels. Tous les prix étant offerts par la Ville de Pau. Par ailleurs, Louis Çarçabal a été fondateur avec Paul Demptos des « Compagnons du mercredi » dénommés plus tard par l’acronyme WOBS (Wennesday old boys). Toujours très appliqués, les WOBS jouent toujours tous les mercredis après un bon repas, et les vainqueurs sont gratifiés chaque semaine par des lots remis par le responsable de cet aréopage de vénérables anciens.

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ÇARÇABAL Louis Le joueur et le Président de Rugby... Dans les années 1930, il joue au Football Club Oloronais et à la Section Paloise. Sur la photo ci-dessous, il apparaît debout 5ème à partir de la gauche posant avec l’équipe 1 ère du FCO, année 1935-1936.

Le 30 octobre 1953 « La IVème République » éditait un Supplément : « Le Football Club Oloronais fête son cinquantenaire ». Mention spéciale fut attribuée à Louis Çarçabal. Le 22 juillet 1959 il devient Président d’honneur du FCO section Rugby et ce durant plusieurs années

Louis Çarçabal, un ancien de la Section Paloise (Extrait de « La République des Pyrénées » du 3 janvier 1978)

« C’était en 1952. La Section Paloise fêtait le cinquantième anniversaire de sa fondation. Charles Lagarde en était le Président, Albert Cazenave celui de la commission rugby. Plus de cent convives étaient présents au banquet servi au siège de la Section, Palais des Pyrénées. De ce rassemblement devait naître l’idée d’une Amicale des Anciens qui fut créée en 1955 par l’inoubliable Lewis Cazaux. C’est le 4 mars 1978 que les Anciens se retrouveront pour leur Assemblée générale et leur banquet… »

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ÇARÇABAL Louis Durant plusieurs années, Louis Çarçabal joua avec les équipes de la Section Paloise dans les années 30 et notamment auprès de certains joueurs auréolés du titre de Champions de France en 1928. Après ce titre, les saisons de l’équipe de rugby ont été mouvementées par un conflit opposant durant deux années la Fédération Française de Rugby avec les grands clubs de Rugby, dont la Section Paloise. Cette dissension se traduisit par la création du Tournoi des Douze (Cicontre) puis celle de l’Union Française de Rugby Amateur.

Lors de son service militaire il fut international au Bataillon de Joinville. Lors d’une rencontre à Twickenham, jouant ailier, il marqua l’essai le plus long de toute l’histoire du rugby, selon la presse anglaise, traversant de part en part le terrain sous les yeux médusés de ses adversaires britanniques.

Extrait de « La Presse du Midi » - 1933

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ÇARÇABAL Louis Le tennisman… Louis Çarçabal, Champion de France 2 ème Série, par équipe, en 1947, avec le Lawn Tennis-Club de Pau Cette victoire fut obtenue face à SaintEtienne et ouvrait ainsi au club la porte de la 1ère Série. Pendant 8 ans, le Parc Beaumont grâce à lui et ses équipiers de haut niveau, se maintenait en première Série dans les 16 meilleures équipes françaises. Louis Çarçabal, qui deviendra plus tard Président du Pau Golf De g à d : Noutary, Président du Club, Letang, Castella Hubert, Club de 1963 à 1965, poursuivait à sa ma- Çarçabal Louis, Sans, Castella Antoine, Doublet, Foucault, Président nière, probablement sans le savoir, l’œuvre de la Ligue des 3B. du Comte Marius De galliffet qui fut secrétaire du PGC de 1913 à 1915 mais également Extrait de « La République des Extrait de « La République des Pyrénées » du 10 janvier 1952 Président du « Lawn Tennis Trinquet Club de Pyrénées » du 28 Janvier 1949 Beaumont ».

Le pelotari… Louis Çarçabal, fut également un champion de pelote (pala ancha et paleta) sur tous les trinquets notamment d’Oloron et de Pau. La Presse locale ne se privait pas d’en rapporter de larges échos. Il remporta plusieurs fois le Tournoi de la Ville de Pau au Trinquet du Parc Beaumont. Par ailleurs, il organisa et dota de nombreux prix le 10 décembre 1948 le Grand tournoi de « Paleta » à Oloron sur plusieurs jours qui se déroula sur la magnifique cancha Béarn Aragon appelée Trinquet Cazet. Extrait de « La République des Pyrénées » du 21 mars 1945 Extrait de « La République des Pyrénées » du 10 décembre 1948

Des matchs très disputés à main nue et à « Paleta » lors de l’inauguration du nouveau Trinquet de Pau le 19 mars 1945. Louis Çarçabal a fait équipe avec Heugas (grand-père du pro de golf du PGC 1856).

Raphaël ROSSONI

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ÇARÇABAL Louis Le skieur… Sportif accompli, il n’hésita pas à chausser les planches notamment dans la station village, familiale et sportive de Barèges, auprès de François VIGNOLE « l’homme aux semelles de vent » 2 fois champion de France et champion du monde en slalom international, moniteur diplômé de la Fédération Française de Ski. Louis Çarçabal (à gauche) et son épouse Marcy avec François Vignole

Avec sa jeune épouse Marcy (cicontre dans les années 40), les descentes des pentes enneigées étaient toujours de grands moments de bonheur. __________________ Extrait du Journal « L’Equipe » du 12 novembre 2000, relatant la rencontre anecdotique de Louis Çarçabal avec celui qui deviendra entre autre plus tard Premier Ministre de la France, avec pour titre :

La mort de Jacques Chaban-Delmas, CHABAN, LE SPORT POUR PASSION L’ancien Premier ministre, qui venait de décéder à l’âge de 85 ans, avait été, dans sa jeunesse, champion de France de tennis et international au poste de trois-quarts aile de l’équipe de France de rugby. Les rapports qu’avaient entretenu Louis Çarçabal avec Jacques Chaban-Delmas sont retranscrits ci-dessous. « Jacques Chaban-Delmas qui vient de disparaître à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, s’il restera une figure de la vie politique française, fut un personnage particulier dans le sport. Une anecdote suffit pour rappeler le sportif et le compétiteur que fut Jacques ChabanDelmas, champion de France en tennis, trois-quarts aile de l’équipe de France, du CASG et de Bègles. L’histoire se déroule pendant la Deuxième Guerre. A Pau, dans les Allées du Parc Beaumont, où les Palois et autres réfugiés essaient de se ménager quelques loisirs, le dimanche. Quatre jeunes gens de la Section Paloise s’expliquent sur un court de tennis, sous les yeux d’un beau jeune homme, bien élégant, Louis Çarçabal, figure du sport palois, l’invite à se joindre à eux. Il lui prête des chaussures, une raquette. Son adversaire ne fait pas un pli : 6-0, 6-0. Devant l’allure sportive de l’inconnu, Louis Çarçabal lui lance : « Si ça t’intéresse, on joue aussi au rugby. Dimanche, on va à Orthez. Si tu veux venir, rendez -vous le matin, ici même. » A Orthez, le gars en question fait un malheur et il s’en faut de peu que cette équipe de la Section ne l’emporte. Louis Çarçabal et ses copains de la Section ne le reverront plus. Jusqu’à cette finale de Championnat de France de 1946 entre Pau et Lourdes, au Parc des Princes (11-0 pour Pau), où Louis Çarçabal reconnaîtra dans la tribune officielle, le bel inconnu du Parc Beaumont. Venant à sa rencontre et comprenant sa stupéfaction, Chaban lui dira, de sa voix si caractéristique : « J’étais dans le coin pour organiser les réseaux de résistance. Il fallait que je me planque. Et la meilleure façon de passer inaperçu, c’était encore de me montrer au grand jour, au milieu d’autres personnes. »…..Etc. Raphaël ROSSONI

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Miss Susan Sinclair

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Miss Susan Sinclair CRAIGIE-HALKETT Présidente du « Pau Ladies’ Golf Club » en 1878 et 1879 Susan Sinclair Craigie-Halkett of Cramond est née en 1860 (Midlothian, Ecosse), et décédée en 1929, à l’âge de 69 ans. Elle était une des filles de John Cornélius CraigieHalkett né en 1830, marié en l’Ambassade britannique de Bruxelles le 12 juin 1854 avec Mathilde Justina Davidson, décédée en 1910. Ils eurent 7 enfants dont notamment Susan Sinclair et Maude Alexandrina. Cette dernière, photographe réputée, a par ailleurs réalisé le portrait de sa sœur Susan Sinclair ainsi que celui de Mary Berners (Première Présidente du Pau Ladies’ Golf Club, en 1877), dont ce dernier en porte sa signature. Les deux portraits des deux Présidentes sont accrochés aux cimaises de la Salle du Patrimoine. La famille vivait à Cramond House, Cramond. Susan Sinclair fut la dernière copropriétaire de " Cramond & Harthill Estates". Avec son amie Mary Berners, elles furent de celles qui, appartenant à une gentry fortunée, animèrent la vie mondaine paloise. Excellente violoniste elle fut également Présidente de l’Association artistique « Ladies Orchestra » qui tous les ans organisait une grande fête musicale dans la salle des Concerts de l’Hôtel Gassion. L'histoire révèle que la première lady golfeuse fut Mary, Reine d'Ecosse, en 1563, publiquement vilipendée pour avoir joué au golf quelques jours après le meurtre de son époux Lord Darnley. La place des femmes au golf est encore un sujet délicat. A Pau, comme en Ecosse, leur présence sur et autour du parcours est vue avec beaucoup de scepticisme si ce n'est d'hostilité. Mais là, comme ailleurs, elles se battent durement pour faire connaître leur droit.

Aussi, le Pau Ladies' Golf Club est créé en 1877. Il est géré par un Comité séparé composé de 4 membres et de son Captain, nommée, elle, tous les ans, par le Comité du Pau Golf Club (hommes). Dans le même temps, bien sûr, est créé le Ladies' Course de neuf trous qui leur est réservé. Les Ladies organisent leurs propres compétitions, bien souvent en match play. Certaines d'entre elles sont invitées à rejoindre le parcours des hommes. Le nombre des joueuses est important au début du XXème siècle où elles sont très actives au sein du club. Par la suite, l'effectif diminue pour tomber à 4 en 1935. Le 9 novembre 1941, le Colonel commandant le 18ème Régiment d'Infanterie de Pau demande au Pau Golf Club de lui louer la partie du terrain consacré aux ladies (25000 m2) pour en faire un potager afin d'assurer le ravitaillement de la troupe en vivres et légumes. Le parcours des dames ne s'en remettra jamais. Raphaël ROSSONI

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Miss Susan Sinclair CRAIGIE-HALKETT Le "dress code" Les Ladies sont vêtues d'une longue jupe avec bustier. Cependant, ces tenues posent problème. Les jours d'humidité, les robes sont relevées grâce à des jarretières. Swinger dans le vent est virtuellement impossible. A cette époque, le golf pour les dames se résume au putting. De nombreux tableaux au club house immortalisent les sportifs avec hauts chapeaux de soie, canotiers, casquettes ou casques coloniaux, queue de pie de différentes couleurs, pantalons serrés aux genoux ou longs. Les chaussures sont élégantes mais probablement sans clous… Les dames ont « autorisation » d'accompagner les parties à condition de porter des tenues élégantes et chatoyantes (Extrait du Règlement intérieur). Lors des cérémonies officielles ou des grandes compétitions, les membres du Committee portent la veste rouge, un pantalon en soie parfois de couleur blanche et un chapeau à larges bords.

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Miss Susan Sinclair CRAIGIE-HALKETT Convertie au Catholicisme… « L'examen de Whitehall » : Sur la deuxième liste de convertis au catholicisme est mentionnée Miss Craigie-Halkett, de Cramond, Midlothian. Miss Craigie-Halkett, of Cramond, Midlothian, est mentionnée également par W. GORDON Gorman, Rédacteur en chef des deux dernières éditions de «RECRUES DE ROME" en 1880, dans une liste d'environ quatre mille protestants qui sont récemment devenus catholiques.

« Le jour du Captain’s Prize » Sur cette estampe, le Vicomte Henri de Vaufreland (Berrichon, homme du monde, auteur de lithographies a été secrétaire du Pau Hunt puis président de 1945 à 1957 du Cercle Anglais qu'il décrit dans ses chroniques comme « le Temple de Bacchus et de la Dame de Pique : on y jouait gros et on y buvait sec... » a croqué l’après

compétition disputée en avril 1911 représentant Miss CRAIGIE-HALKETT, qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1878 et 1879 (à gauche), en compagnie de Miss Mary BERNERS, qui fut la première Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1877 (au centre du groupe au premier plan). Figurent également Herbert THORN KING, Esquire, Président du PGC alors en exercice depuis 1909 jusqu’en 1915 (entre les deux dames) et John Harvey WRIGHT, Esquire, (à droite du groupe au premier plan) Président du PGC en 1908 puis de 1921 à 1933 ainsi que Miss Lilias Gilberte NUGENT, John Francis NEWTON-KING (les deux assis sous le parasol) et Sydney Hubert PLATT Esquire qui fut Président du PGC en 1895 et 1897 (tout à droite).

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Miss Susan Sinclair CRAIGIE-HALKETT Remise des prix lors d’une compétition des Ladies

La gagnante d'une compétition portée en triomphe

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Miss Susan Sinclair CRAIGIE-HALKETT Cartes postales des Dames au PGC…. Images du passé Extrait du Journal des Etrangers dimanche 7 février 1892

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William

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FORBES-MORGAN William Président du PGC en 1905 William FORBES-MORGAN Senior est un sujet américain, né en 1841 à Selma, en Alabama, aux Etats-Unis. Il est arrivé à New York City vers 1861. Il était procureur. Diplômé de NY University Law School en 1865, reçu diplômé LLD de Columbia University (Docteur en Droit) en 1878, il est entré dans les services bancaires à New York et a pris sa retraite en 1883. Avec sa femme et ses enfants ils sont partis vivre à l’étranger et arrivés à Pau à cette époque. William FORBES-MORGAN Senior s'est marié avec Ellen Bond Robinson le 25 avril 1876 à New York City. Ellen est née le 5 janvier 1856 à New York City et décédée le 5 décembre 1906, à Pau. Le père d'Ellen Robinson, John Augustus Robinson (1802 - 1872), était un marchand de sucre et de tabac de New York. Il a navigué vers la Californie en 1821, mais trouvant un marché difficile il commença à importer au Mexique. Il était consul américain à Guaymas, Mexique 1842-1854 et a été associé avec le consul français, Jean Pierrre Camou, qui était Béarnais. Ils s’organisèrent avec Eustace Barron (1790-1859) qui était consul britannique à Tepic, Mexique. Raphaël ROSSONI

Le mail-coach Pau-Biarritz, "The Rocket" conduit par William Forbes-Morgan le 14 février 1885 73

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FORBES-MORGAN William Ces consuls furent confrontés à de nombreuses difficultés diplomatiques, commerciales et tarifaires imposées par les lois mexicaines, ce qui nécessitait de décharger les navires et de payer des droits sur une cargaison toute entière, si ces cargaisons étaient destinées au Mexique. ———————William FORBES-MORGAN Senior remporta en 1905, alors qu’il était « Captain » du club, le trophée « Anstruther Shield » Avec son épouse ils eurent 4 enfants :  Ethel MORGAN, née le 30 avril 1877 à New York

et morte à Biarritz le 29 mai 1953.  Lucy Bond MORGAN, né le 5 août 1878, marié le

6 septembre 1909 à Pau avec Henry Marion Wiard. Divorcée avec deux enfants elle s’est remariée avec Miller en 1915 et ils eurent deux enfants.  Harold MORGAN, né le 1er octobre 1884, marié

en 1905 et décédé à Honolulu.  William Forbes MORGAN Jr. Né le 22 septembre 1879 à New York et mort le 20 avril 1937 à

Colombus Ohio. Banquier d'investissement, il s’est marié à New York le 16 février 1904 avec Edith Livingston née le 26 septembre 1876, familièrement appelée “Pussie” Hall, qui était la sœur de la mère de Anna Eleanor Roosevelt-Hall. Le mariage s’acheva par un divorce. Le 4 février 1920, Pussie mourut tragiquement à 46 ans dans l’incendie de leur maison à New York, en voulant sauver ses enfants, asphyxiée par la fumée, avec sa fille Ellen 10 ans, alors qu’elles s’étaient réfugiées dans la salle de bains en attendant les secours, tandis que Barbara 14 ans périt également dans les flammes qui envahissaient le hall d’entrée et l’étage. Il a été secrétaire du Comité National Démocratique et proche confident du Président Franklin Delano Roosevelt. William FORBES-MORGAN Senior est décédé à son domicile le 14 décembre 1916, au 8 Queen St, Mayfair, Londres, Angleterre, à l'âge de 75 ans. Il fut également Président du "Pau Hunt" dans les années 1895-1896. Extrait de réunion : "...Dans les salons du Cercle Anglais, une réunion générale des membres du Pau Hunt le 16 mars 1902 sous la présidence de M. Forbes-Morgan une motion de remerciements pour le très grand succès des chasses qu'il a dirigées cette saison a été votée à l'unanimité au maître d'équipage Henri Ridgway...". Raphaël ROSSONI

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Alkman Henryson

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FOSTER-BARHAM Alkman Henryson, Esquire Président du PGC en 1892 Secrétaire de 1879 à 1881 et de 1884 à 1890 puis en 1895 Il est né en 1843, quartier St-Thomas, à Exceter, DEVON, Angleterre, et décédé à Pau le 15 novembre 1899, à l’âge de 56 ans. Vice Consul du Royaume-Uni, à Pau Il a vécu à la Villa Maryland et a épousé Nannie Olivia Ellis. Ils eurent 4 enfants : Mabel Ellis Vandervort Barham née le 22 décembre 1873 à Salles (Gironde). Elle a épousé le lieutenant colonel James Charles Hope-Vere le 20 Janvier 1906. Dès lors, son nom marital est devenu Hope-Vere. Elle est décédée le 26 janvier 1954 à East Lothian, Ecosse. Reginald Henryson Conine Foster Barham, né le 13 août 1875 à Tiverton, Newport County, Rhode Island (USA) et décédé le 14 janvier 1903 à Léon, Guanajuato, au Mexique; Marguerite Henryson Conine Foster Barham, née le 28 février 1878 à Beauville (Lot-et-Garonne) décédée le 15 janvier 1917. Elle épousa le vicomte Henri de Vaufreland. Hugh Ellis Foster Barham, né le 30 juin 1881 à Menaggio, Lac de Côme en Lombardie (Italie)

A.H. FOSTER-BARHAM, Esquire, avec son chien devant le Club House en 1895

Alkman Henryson Foster-Barham, esquire, fut également membre cofondateur de la « Société du Jeu de Paume de Pau » en 1877, avec entre autres John Stewart (premier président) John Morris Post (premier vice président) (Secrétaire du PGC en 1891 et 1892, créateur de la « Société Anonyme Golf Club » en 1892), James Grahame Stewart (président du PGC en 1901 et 1904) ou encore Henry Jameson…

Grace à l'action de personnalités comme Sir Victor Brooke, Francis Cooper Lawrance, D.M. MacNab et Alkman Henryson FOSTER-BARHAM, le parcours est modifié et agrandi en 1875 par 3 nouveaux trous et passe à 5485 yards. En 1877 est créé un 9 trous réservé aux Ladies qui n'avaient pas toujours accès au parcours des hommes.

Ce parcours des Dames sera détruit pendant la deuxième guerre mondiale, en 1941.

(Ci-contre une aquarelle de E. H. Green représentant les deux parcours avec celui des Ladies au premier plan).

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FOSTER-BARHAM Alkman Henryson, Esquire Que l'on se penche sur le cercle anglais, les chasses, les courses de chevaux ou d'automobiles, les fêtes, les mêmes personnes se retrouvent toujours au premier rang. Le Vicomte Henri de Vaufreland (1874-1954, Berrichon, homme du monde, auteur de lithographies, a été secrétaire du Pau Hunt puis du Cercle Anglais)

Palois d'adoption, poussa si loin le goût du rapprochement Extrait du « Journal des Etrangers » du 13 décembre 1891 Lunchéon pour la prise de possession du club house

Alkman Henryson Foster- Barham, pose devant la Mairie Place Royale, à Pau dans les années 1880. A gauche, extrait du tableau de Allen Culpepper Sealy « Le drive de Sydney Platt au 9ème trou » -1893

entre les nations françaises et anglo-saxonnes qu'il épousa une Américaine. Il appréciait tant les loisirs hippiques qu'il se fiança, à cheval, avec Miss Marguerite-Conine Foster Bahram ; il estimait tant le cercle anglais qu'il ne le quittait pas, même la nuit, son appartement occupant l'étage supérieur… Grâce à son influence, le cercle, jadis imprenable citadelle anglaise, s'ouvrit à la société paloise. Avec son épouse, ils furent de grands animateurs de la vie mondaine paloise avec la gentry britannique, organisant réceptions et soirées mémorables s’achevant souvent fort tard vers 4 h du matin, tous les mardis avec dîner, souper et bal avec orchestre, cotillon, bal masqué ou « domino party », etc. Miss Marguerite Conine Foster Barham est décédée le 15 janvier 1917. Elle s’était mariée le 17 août 1912 à Brincourt dans le Calvados, avec Henri de Vaufreland, dont elle eut une fille, Bernadette, née en 1913. Extrait de "Londres Homme du monde" Londres, Middlesex 9 décembre 1891 : "... Talbot C'rosbie, M. Frederick MauFaire part de décès de la de, MFH, M.; A.H. Foster-Barham, HM'V Baronne de Vaufreland vice-consul, M. J. Morris Post, vice-consul des États-Unis, et Mme Post; Lord et Lady -. Kilmaine, Sir John Nugent, Bart, Madame ... "

Extrait de "London St James Gazette" London, Middlesex - 11 janvier 1892 "..., et mis en place à l'Hôtel Gassion. Ils ont dîné dans la soirée avec Lord et Lady Herschell, M Léon Say, M. Faisant (le Maire de Pau), et le vice-consul britannique M. A.H. FosterBarham étaient parmi les invités ... " Raphaël ROSSONI

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Graeme

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Graeme HARRISON, Esquire Président du PGC en 1899 Qui mieux que Graeme Harrison lui-même peut se pencher sur sa vie? Voilà ce qu’il déclarait en 1901, en sa biographie dans un dossier de la classe de 1881 de l’Université de Princeton, intitulé « APRES VINGT ANS » « it's a very good world to live in, To lend or to spend or to give in » « Ma vie a été un incident, même si pas tout à fait désagréable. Ma résidence est Easthorpe House, Ruddington, dans le comté de Nottingham, en Angleterre, et j'ai passé mes hivers à Pau, en France, durant les dix dernières années. Je me suis marié à Thomasville, en Géorgie, le 17 mars 1888, avec la veuve de l'ancien FA Marquand, de New York. J'ai eu trois enfants, à savoir, Graeme, né à Lausanne, en Suisse, le 3 Avril 1889 ; Randolph, né à Leamington, en Angleterre, le 31 mai 1892, et Ellen, née le 30 novembre 1893, à Pau, où Randolph est mort bébé. Je n'ai pas d'entreprise ou profession, et n'ai certainement rien fait de remarquable. Je suis un conservateur en politique, et un membre de l'Église d'Angleterre. Je suis membre de plusieurs clubs en Angleterre et en France. Je regrette de ne pouvoir assister à la réunion de classe. Meilleurs vœux aux membres de la classe de 1881! Nota : Cauldwell, dans son rapport, parle d'un échappé de justesse à la mort en 1881, quand Harrison et moi avons fait naufrage au large de la côte irlandaise. Ils ont été sauvés par les canots de sauvetage. Il ajoute: "Harrison se comportait courageusement, comme on s'y attendait, et a refusé de quitter le navire en perdition jusqu'à ce que chaque femme ait été mise en toute sécurité." ——————————

Extrait de la photo ci-dessous avec HG Hutchinson en 1907

Avec sa femme, ils ont résidé pendant de nombreuses années dans leur propriété Eastthorpe House, à Nottingham en Angleterre. Puis ils ont acheté un petit endroit appelé Sainte-Marie, à Bramber, dans le Sussex. Son adresse était cependant au St. James Club, 106 Piccadilly à Londres. Ensuite à New York pour une courte période en décembre 1906 et de là, a fait un voyage d'hiver au Mexique, puis revint à Pau où il fréquentait déjà le Cercle Anglais et fut Président du Pau Golf Club en 1899. —————————— Graeme Harrison : 1

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1907 : Membres du PGC 1) G. Harrison 2) HG Hutchinson Raphaël ROSSONI

Echo de presse : « Le nom de Harrison figurait dans les journaux de New York, l'automne dernier, en raison d'une visite de sa femme dans ce pays et la perte déclarée de ses bijoux d'une valeur de 15.000 $. Il a été supposé qu’ils ont été volés, mais ce n’était pas le cas, car ils ont été trouvés peu après. Mme Harrison peu après embarqua pour l'Angleterre pour rejoindre son mari, accompagnée de ses deux filles d'un premier mariage, les demoiselles Marquand ». 79

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Graeme HARRISON, Esquire Lithographie offerte par Graeme HARRISON, au PGC « The Royal and Ancient Golf Club of St Andrews » par Dickinson & Foster, 1898 Figurent des membres du PGC, également membres du Royal & Ancient Golf Club, D.M. MacNab (11) Président en 1889 et 1890, James Mellor (42) Président en 1896, Charles Hutchings (155) Président en 1901, 1902, 1904 Au centre, la toile initiale peinte par Alexander H. Wardlow, « Medal Day » montre Arthur J. Balfour (168) capitaine du « Royal and Ancient Golf Club » le 26 Septembre 1894. Cette imposante œuvre à grande échelle, mesure 193 cm x 333 cm, et contient 191 portraits individuels.

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Lewis

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Lewis HORNOR, Esquire Extrait de "l'Essex County Chronicle" du 1er Avril 1904

Lewis Hornor, of the Howe, Halstead, J.P. Secrétaire du PGC en 1893 et 1894 Né le 5 mars 1845, à Rome, dans une famille de quaker avec son père agriculteur à Halstead. Il s’est marié le 16 octobre 1888 à Londres, Middlesex, avec Catherine Borroughs (née Catherine Parks, de Boston, Massachussets, U.S.A, le 9 septembre 1839 à Camden, New Jersey). Les Hornor devinrent des membres de la « Société des Amis ». Ils étaient sept, trois filles et quatre garçons. Franck, l’aîné, est mort de consomption très tôt, probablement de tuberculose. C'était un joueur d'échecs remarquable ; il restait assis dans un coin tournant le dos à son adversaire, sans noter les mouvements qui étaient simplement annoncés et généralement il remportait la partie. Lewis, était le second fils. C’était un grand joueur de billard. Il fut marchand d'indigo en Inde. Il chassa les lions en Inde, sans être troublé nerveusement. Un jour un lion saisit son ami, le jeta sur son dos, et pénétra dans la jungle. Lewis le suivit et tua le lion, malheureusement son ami fut pris de fièvre et mourut. Comme son père est mort jeune et que son frère aîné était décédé, comme décrit ci-dessus, il revint d'Inde pour aider sa mère à la ferme à Halstead et pour cultiver 90 acres d'agriculture. Il vécut alors avec sa mère et joua au "Felixstowe Golf Club" dont il démissionna en 1883.

En 1894, Lewis Hornor fut l’un des fondateurs avec son ami le major-général RW Duff, du « Bad Homburg Golf Club » le premier parcours de golf en Allemagne. Il devint un magistrat local en 1885. Son envie de voyager semble l'avoir repris à nouveau peu de temps après. Il vint vivre à Pau où il habita au 9, rue d'Orléans. Il devint un membre éminent du Pau Golf club. De toute évidence il pratiquait ce jeu avec talent. Il a remporté des trophées en 1890 et 1892. Extrait du "The Newsman" du 2 avril 1904

Lewis HORNOR putting on the 10th green Tableau d’Allen Culpepper SEALY (1850-1927) - 1893 De g à dr : Joe LLOYD professionnel du club, Major William PONTIFEX président du PGC en 1894 ; Hercule Grey ROSS président du ¨PGC en 1898 ; DM MACNAB président du PGC en 1889 et 1890 ; deux dames non identifiées, Lewis HORNOR (putting) ; (X) ; deux dames non identifiées.

Un tableau de l'artiste signé Allen Culpepper Sealy en 1893 montre Lewis Hornor au putting. (Ci-dessus). C’était également un excellent tireur au Tir aux pigeons et cofondateur avec notamment John Morris Post du « Trotting Club de Pau » en février 1891. Il avait quitté Pau pour aller en Angleterre, mais il prit froid durant le voyage. Il décéda d'une pneumonie à Londres le 31 mars 1904, à l'âge de 59 ans. Les funérailles ont eu lieu à Halstead. « ...M. Lewis Hornor était bienveillant et sa mort sera beaucoup regrettée ». Raphaël ROSSONI

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Lewis HORNOR, Esquire Bail à loyer pour l’immeuble du PGC et quelques terrains Bail à loyer pour l'immeuble et quelques terrains, signé le 1er avril 1893 pour une durée de 19 ans, entre Robert Hutchinson et Franck Lawrance, (Président du PGC en 1887, 1888, et 1900) propriétaire, (tous les deux rentiers) administrateurs de la « S.A. Golf Club », et MM. le Major William Pontifex (Fondateur du PGC. Président du PGC en 1894) et Lewis Hornor (Secrétaire du PGC en 1893 et 1894) (tous les deux rentiers également) agissant tant pour eux-mêmes que pour toutes autres personnes qui s'adjoindront à eux pour le jeu de golf… moyennant le paiement de 2250 francs annuels...

Chronique mondaine « GOLF DINNER » Extrait du Journal des étrangers Dimanche 28 février 1892

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Charles HUTCHINGS Esquire

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Charles HUTCHINGS, Esquire Président du PGC en 1902 Né en 1849 et décédé en 1922 à l'âge de 73 ans. Son mariage avec Miss Elia SMITHWICK fut célébré par le révérend Jesse H. Campbell, près de Mâcon, le 15 Novembre 1842. Charles HUTCHINGS était également membre des clubs de golf de : « Royal and Ancient » de Saint Andrews, « Hoylake » et « Buxton ». Il fut Président du « Royal Liverpool Golf Club » à Hoylake. Il a commencé à jouer au golf à 33 ans alors qu'il était déjà grand-père. C’est à Saint Andrews, en 1891, qu’il remporta sa première victoire. Au « Royal Liverpool Golf Club », Hoylake, il se mesura à des joueurs tels que Horatio Gordon Hutchinson, Bramston et Robb, et devint champion amateur en 1902, à l'âge de 53 ans. Il avait pour maxime que : "Le golf c'est neuf dixièmes de mental". Au PGC, excellent golfeur il remporta de nombreuses compétitions y compris la « Kilmaine Cup » à laquelle il fut associé durant quelques années. A Biarritz, il eut un temps comme caddie Arnaud Massy, lequel devint vainqueur du British Open en 1907, à Hoylake. Dans son livre « Le golf » (1911), Arnaud Massy mentionne que Charles Hutchings établit le record amateur en faisant le parcours en 70.

1902 : Premier match international entre l’Angleterre et l’Ecosse

En 1904 il fut engagé comme architecte pour aménager avec Percy Lucas, le parcours de "Sandwich", en 18 trous, qui fut achevé en 1906. (Voir page suivante) Au Pau Golf Club, parce qu’il le jugeait trop exigu… il entreprit l'extension du parcours au-delà du canal du moulin appelé aujourd’hui Canal Heïd et dénommé « The Jordan » par la communauté britannique d’alors. Raphaël ROSSONI

Le petit pont sur la rivière Jordan traversée par D.M. Mac Nab président du PGC en 1889 et 1890. (Ci-contre)

Crossing the Jordan : Tableau de Allen Culpepper Sealy - 1893 85

HUTCHINGS 2


Charles HUTCHINGS, Esquire Architecte du parcours de Sandwich « Prince’s Golf Club » Au début du XXème siècle , Sir Harry Mallaby Deeley, qui fut fondateur et premier président du Prince's Mitcham, s’est associé avec un golfeur habituel de l'East Kent, pour décider de créer un nouveau Links à Sandwich. Leur projet était en particulier, de recevoir les dames, les enfants et les familles de golfeurs. Avec son ami de l'Université de Cambridge PerThe Amateur Side at Sandwich in 1894 : cy Montagu LuDebout de droite à gauche : A. Stuart, S. Mure Fergusson, John Ball, F.G. Tait. cas, il ont pris la Assis : Horatio Gordon Hutchinson (le fils du Colonel William Nelson Hutchinson fondamajorité du capiteur du PGC), Charles Hutchings (futur Président du PGC), A.D. Blyth, H.H. Hilton. tal de l'entreprise, nouvellement créée alors que le terrain fit l’objet d’un don gracieux par le Comte de Guilford.

En 1904, Charles Hutchings fut engagé comme architecte pour aménager avec Percy Lucas, le parcours de "Sandwich", en 18 trous, lequel fut achevé en 1906. Cinq ans plus tard, ce parcours accueillait « l'English Ladies Open 1912 », remporté par Mlle M Gardner. Le Prince de Galles fut Président en 1930 du "Prince’s Golf Club", et deux ans plus tard le club a organisé « l’Open Championship », dont l’organisation a été considérée comme ayant été un grand succès, malheureusement avant de pouvoir organiser de nouveau l'événement, le pays s’est trouvé une fois de plus en guerre.

Le Prince de Galles au PGC

Charles Hutchings par Ernest Clarence Elliott

Déjà venu jouer au PGC le 21 avril 1926, le Prince de Galles est revenu en 1932. Reçu avec les honneurs dus à son rang par le Président du PGC John Harvey Wright, il joua un parcours avec Dominique Coussiès, le professionnel du club qui succéda à Joe Lloyd.

National Portrait Gallery, London Raphaël ROSSONI

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Le Prince de Galles (en 1932) devenu Edward VIII HUTCHINGS 3


JAMESON Family

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JAMESON Family Frank B JAMESON, Esquire, Président du PGC en 1903 Colonel Harry William JAMESON, Secrétaire en 1921 et 1922 Malheureusement les documents concernant les sus nommés manquent ou sont imprécis et font l’objet de recherches constantes. ► Franck B Jameson est décédé le 19 février 1942 à l’âge de 83 ans. C’est le plus jeune fils de James Jameson (28 janvier 1805 – 1 janvier 1889, à 83 ans) et de Lucie décédée à Glencormac le 22 juillet 1907 à l’âge de 87 ans.

Ils reposent au cimetière de Christ Church à Delgany dans le Comté de Wicklow en Irlande. (Ci-contre la stèle) ► Harry William Jameson est né le 5 septembre 1851 à Leamington, Warwickshire en Angleterre. Décédé le 20 avril 1929 à Windsor, Berkshire en Angleterre. Fils du Révérend John Jameson (né le 17 juillet 1816 à Dublin en Irlande et décédé le 15 août 1872 à Windfield dans le Comté de Galway en Irlande à l’âge de 56 ans) marié avec Isabella Anne Jones en janvier 1845 (née le 8 février 1825 à Brompton Barracks, Gillingham, Kent en Angleterre et décédée le 5 mai 1911 à Brockenhurst, Hampshire en Angleterre à l’âge de 86 ans)

Extrait de "L'Indépendant" du Jeudi 19 septembre 1901

Marié le 21 février 1889 à Londres avec Anna Maria Atkinson, (née en 1856 à Liverpool, Lancashire en Angleterre et décédée le 15 octobre 1938 à Windsor, Berkshire en Angleterre à l’âge de 82 ans). Ils eurent 3 enfants Marharet Edith Syra, Isabel et Ruth Constance. Il fut Lieutenant-Colonel au 6ème Bataillon « Royal Irish Rifles ». Histoire : « L’Irlandais d’Ecosse » La famille Jameson est une très vieille famille écossaise (on n’est pas à une contradiction près !) John Jameson (Ecossais 1740-1823) est issu d’une grande famille de marins, victorieuse lors des affrontements contre les pirates au cours du 16ème siècle et dont la devise est : « Sine metu » « Sans crainte ». C’est vers 1770 qu’il décide de renier son héritage pour réaliser son rêve de faire du whisky. En 1788, il part donc pour Dublin afin d’ouvrir sa propre distillerie. Son ambition est plus vaste, il veut créer l’un des meilleurs whiskies au monde. Pour ce faire, Jameson choisit de n’utiliser que des ingrédients de qualité, il choisit lui -même les fûts et l’orge qui sera utilisé. De plus, afin de se démarquer des whiskies écossais et de créer un spiritueux unique en son genre il fait en sorte que son whiskey soit distillé trois fois et non deux comme en Écosse.

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JAMESON Family Il a épousé en 1786 la fille aînée d'une autre puissante famille de distillation écossaise d'un village voisin. Son nom était Margaret Haig et ensemble, après leur mariage en Ecosse, ils ont déménagé à Dublin, où John a commencé à travailler à développer une énorme et nouvelle distillerie dans Bow Street qui avait précédemment ouvert en 1780. En 1805, John Jameson devient l’un des plus gros producteurs de whiskey au monde. Même s’il a renié sa destinée de marin, il a quand même tenu à apposer les armoiries de la famille sur la bouteilles de whiskey ainsi que la devise familiale. John Jameson (l’aïeul) a eu du cran de lancer cette nouvelle distillerie en Irlande alors que les whiskeys irlandais étaient déjà bien implantés et connus. Très fier de ses ouvriers, il décida de rendre hommage à leur travail en représentant deux tonneliers sur l’étiquette. La production de whisky fit la richesse de la famille. La distillerie Jameson devient peu à peu l’une des plus grandes distilleries irlandaise. Quelques années plus tard, en 1810, la famille Jameson a racheté d'autres actionnaires de la distillerie de Bow Street et ainsi est née l'entreprise « Jameson Irish Whiskey ». Sa descendance, quatre de ses fils : John II (père de Harry William), James, William et Andrew, (sur 16 frères et sœurs) ont d’ailleurs continué à persévérer dans leurs efforts et à approfondir les méthodes de distillation et de vieillissement. Près de 2 siècles après sa mort, l’héritage de Jameson et de sa triple distillation se transmet toujours. Malgré la crise du 20 ème siècle et la guerre d’indépendance qui ont fortement fait reculer les ventes de whiskey la maison Jameson existe toujours aujourd’hui et reste le whiskey irlandais numéro un dans le monde. A cette époque les Jameson possédait une Résidence située idéalement pour une escapade de la ville en raison de son littoral enviable tout proche « St. Marnock’s ». A l'origine c’était une maison géorgienne qui a été remodelée et prolongée par la famille en 1898 dite la «Maison en bord de mer». Ses origines remontent à il y a plus de deux siècles, construite sur la propriété familiale privée de « St. Marnock's » située à une cinquantaine de kilomètres de Dublin, que le patriarche de la « Jameson Whiskey Company », irlandaise, appelait « Home ». Le Roi Edward VII rendait souvent visite à la famille Jameson à cette résidence de bord de mer et lors de sa dernière visite officielle en Irlande en 1907, il a dévoilé une plaque qui a été spécialement conçue pour marquer le mariage entre membres de deux grandes familles de distillation, Jameson et Haig. Portmarnock Golf Club La plaque peut encore être vue dans ce qui était alors appelé «The Secret South Garden ». La famille Jameson avait créé il y a plus de 100 ans un parcours de golf de neuf trous sur cette propriété. Ce terrain de golf fait maintenant partie tout à la fois du « Portmarnock Golf Club » et le « Dublin Golf Links » conçu par Bernhard Langer Raphaël ROSSONI

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JAMESON Family Henry Marsh Septimus Jameson, petit fils de John Jameson Sr, c’est le fils de John Jameson Jr. Né le 20 mai 1817 à Dublin (Irlande) et décédé le 6 septembre 1901, à Pau. A Dysart, Fife, (Ecosse) il se marie le 4 novembre 1847 à Margaret Philip (née le 21 janvier 1829 à Saint Andrews (Ecosse) et décédée le 19 mai 1901 à la Villa Irène à Pau), avec laquelle il eut 11 enfants, ainsi la famille Jameson s’agrandit énormément. Après un incident avec un officier supérieur, il déserta et fut accusé de « Déni de Service militaire » en 1916. La condamnation a été introduite en 1916 et son nom est peut être venu à l’attention des autorités durant un examen des dossiers. (Juste une supposition). Membre éminent du Pau Hunt il était ainsi lié aux Stewart, Forbes… eux-mêmes ayant été également Présidents du PGC. Henry Jameson fut également membre fondateur de la « Société du Jeu de Paume de Pau » en 1877 avec entre autres Alkman Henryson Foster-Barham, esquire, (Président du PGC en 1892 et secrétaire de 1879 à 1881 et de 1884 à 1890 puis en 1895), John Morris Post (Secrétaire du PGC en 1891 et 1892, créateur de la « Société Anonyme Golf Club » en 1892), ou encore James Grahame Stewart (président du PGC en 1901 et 1904), etc… L’inauguration du Jeu de Paume du Parc Beaumont a eu lieu le 23 décembre 1887. La famille vivait dans la Villa Irène, disparue maintenant.

Extrait de "L'Indépendant" du Mercredi 22 mai 1901

Des bienfaiteurs… Extrait du « Journal des Etrangers » du 6 janvier 1895 "M. et Mrs Jameson ont invité les enfants des innombrables familles pauvres dont ils sont la providence... Plus de cent enfants accompagnés de leurs mères assistaient ébahis à cette brillante fête enfantine, autour de l'arbre de Noël, ouvrant de grands yeux tendant leurs menottes vers les jouets, les sucreries, gâteaux, gelées, petits pains et confitures, thé et chocolat... "Qu'il nous soit permis au risque d'offusquer la modestie de M. et Mrs Jameson, de signaler leur inépuisable charité. A l'époque de Noël et du Nouvel An ils procurent aux familles pauvres qu'ils ont adoptées, un bon dîner, du bois pour leur foyer et des vêtements chauds ; ils veulent aussi leur procurer les douces joies réservées aux privilégiés de la fortune. Cette façon délicate de comprendre la charité en double le prix".

Au cimetière de Pau…

Au cours du XIXème siècle, se sont multipliés des monuments de sépulture familiale souvent de style néo-gothique. Un jeu de surenchère s’était installé entre les propriétaires des concessions, de mêmes classes sociales élevées, tant dans le style, que dans la dimension ou l’ornementation. Mais au début du XXème siècle, l’exubérance des monuments semble s’assagir et la mode de l’art funéraire se tarie. Extrait de "L'Indépendant" du jeudi 11 juin 1891 Délibération adoptée par le Conseil Municipal de Pau le 9 juin 1891  Par acte du 3 mai 1890, une concession de 7 de 8 mètres de terrain au cimetière a été accordée à M. Jameson à raison de 150 fr. le mètre, prix du tarif, soit en tout, 1.125 fr.; mais il arrive que la famille X. . dont la concession est voisine, a empiété souterrainement sur la tombe de M. Jameson, de sorte que le Conseil est appelé à rembourser à celui-ci le prix payé en surplus et à réclamer à la famille voisine le prix de l'empiétement.

Dans cette modeste concession sont inhumés Henry Jameson (20 mai 1817- 6 septembre 1901), son épouse Margaret (21 janvier 1829 - 18 mai 1901) et leurs filles Elizabeth Alice « Tiny » et Anna. Raphaël ROSSONI

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Francis William Browne of the Neal 4ème Baron Kilmaine

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Francis William Browne of The Neal, 4 ème Baron Kilmaine Francis William Browne of The Neal, quatrième Baron Kilmaine, était originaire du comté de Mayo en Irlande, . Il est né le 24 mars 1843 et est mort à Pau, où il repose, le 9 novembre 1907, à l’âge de 64 ans. Il fut un éminent membre de la « colonie » anglaise de Pau où il venait faire soigner ses insomnies. Victime d’une congestion cérébrale, il se défenestra du troisième étage et mourut sur le coup. Cette famille résidait principalement en Irlande, mais Lord Kilmaine est décédé à Pau. Il repose au cimetière de Pau avec sa femme Alice Emily et son fils Charles Mathias. Certains embellissements de l'église anglicane Saint Andrew ont été offerts par la famille Kilmaine (la partie basse du retable, les panneaux autour du sanctuaire et 6 petites lampes du sanctuaire) (Voir pages suivantes).

La « Kilmaine Cup » Le Baron Kilmaine a offert cette coupe dénommée « KILMAINE CUP » qui se joue tous les ans, depuis 1894, mais avec quelques interruptions dues essentiellement aux conflits mondiaux. Les deux plus anciens clubs de golf de France, le PGC (1856) et Biarritz (1888) s’affrontent aujourd’hui en compétition sur deux jours, alternativement sur chacun des parcours. Cette prestigieuse compétition est la plus ancienne rencontre interclubs européenne. Interrompue en 1939, elle est reprise en 1993 à l’initiative de MM. Bleze-Pascau, Emanuel Daum et Bernard Alquié. A l’origine, la formule de la compétition opposait deux joueurs de chaque club en foursome et après 3 victoires la Coupe était définitivement gagnée, ce qui fut le cas en 1898 par le PGC (Ci-contre à gauche). Aujourd’hui, elle se joue par équipes de douze joueurs en simple et en double et une deuxième coupe qui fut offerte également par Lord Kilmaine, (ci-contre à droite) récompense maintenant le club vainqueur qui la conserve jusqu’à sa prochaine défaite. Pour effectuer le trajet entre les deux villes, certains joueurs conduisaient eux-mêmes leur équipage, d’autres prenaient la diligence appelé « The Rocket » (Voir page suivante) Le centenaire de la création de l’épreuve a été fêtée au PGC en présence du petit neveu de Lord Kilmaine. Matthieu de Courson, membre de Biarritz le Phare, a eu la magnifique idée de créer un site internet totalement dédié à cette illustre compétition et à son fondateur. Il est consultable sur www.kilmainecup.com. Raphaël ROSSONI

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Francis William Browne of The Neal, 4 ème Baron Kilmaine « The Rocket » «The Rocket» est un attelage à 5 chevaux qui relie régulièrement l’English Club, place Royale à Pau, à l’Hôtel d’Angleterre de Biarritz. Le trajet dure un peu moins de sept heures et est jalonné de plusieurs relais. Un arrêt gastronomique a lieu à Orthez, à l’Hôtel de la Belle Hôtesse. Ci-contre : Le mail-coach Pau-Biarritz, "The Rocket" conduit par W. Forbes-Morgan, le 14 Février 1885. Ce dernier devint Président du PGC en 1905 « The Rocket » était aussi utilisé pour transporter les golfeurs jouant la Kilmaine Cup.

Extrait du « Journal des Etrangers » du 9 décembre 1894

LA FAMILLE BROWNE, Baronnie KILMAINE

Extrait du « Journal des Etrangers » du 25 décembre 1892

Le titre de baronnet "of de Neal" dans le Comté de Mayo en Irlande fut créé en 1636 pour John Browne. Toutefois, il n'a jamais pris ce titre qui fut assumé, pour la première fois, par son arrière petit-fils, le 6ème baronnet. Puis, son frère cadet, le 7ème baronnet a créé la baronnie Kilmaine en 1789. Il devint ainsi le baron Kilmaine of The Neal dans le Comté de Mayo. (Suite page suivante)

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Francis William Browne of The Neal, 4 ème Baron Kilmaine Suite de la page précédente)

Son petit-fils, le 3ème baron, prendra place dans la Chambre des Lords en tant que représentant des pairs Irlandais de 1849 à 1873. il sera remplacé par son aîné, le 4 ème baron représentant de 1890 à 1907 et par le 5ème baron de 1911 à 1946. En 2006 les titres étaient détenus par le dernier petit-fils, le 7ème baron. N'ayant pas de descendant, le titre reste en sommeil. Il existe plusieurs monuments commémoratifs sur les terres de la famille dans le Comté de Mayo, en Irlande : temple, pyramide, église... Ces monuments ont été commandés par la famille en mémoire de leurs défunts. Par exemple, une pyramide a été construite par le dernier baronnet et le premier baron en souvenir de George Browne 6ème baronnet. Baronnet est un titre de noblesse honorifique propre à l'Angleterre institué par Jacques 1 er en 1661. Il ne faut pas confondre la dignité de baronnet avec le titre de baron qui vaut l'anoblissement. L'ordre de préséance des titres est le suivant : Duc (duke), Marquis (marquess), Comte (earl), Vicomte (viscount), baron (baron), Baronnet (baronet), Chevalier (knight bachelor). Le titre de baronnet se distingue par l'adjonction d'un canton. Ce titre donne droit à l'appellation "Sir" et au suffixe "baronnet" (abrégé en Bart ou Bt), pour les femmes, c'est "Dame". ce titre ne confère pas de siège à la Chambre des Lords. C'est un titre héréditaire, qui se transmet à l'aîné des fils. Il existe cinq ordres de dignité de baronnets : Angleterre (1611), Ecosse ou de Nouvelle Ecosse (1625), Irlande (1611), Grande Bretagne (1707), Royaume Uni (1801).

Au cimetière de Pau Dans cette concession acquise en 1907 par John Browne Lord Kilmaine, furent inhumés Francis William Browne quatrième baron Kilmaine, son épouse Alice Emily et leur fils Charles Mathias. Francis William Browne se rendit à Pau pour soigner ses insomnies. Pris d'une congestion cérébrale, l’on connaît sa fin tragique : Défenestré du troisième étage il mourut sur le coup. Cette croix celte est décorée de bas-reliefs représentant les quatre évangélistes qui sont représentés sous leurs formes allégoriques ou tétramorphes. Ce symbolisme identifie les quatre auteurs des évangiles avec les quatre vivants, qui dans l'Apocalypse 4 : 2-11, sont décrits autour du trône de Dieu. A remarquer autour de la colombe du saint Esprit, située au centre, un ange, c'est Mathieu (en raison de l'annonciation à Joseph Mt 1 18-25), à droite le taureau, Luc (selon l'évangile Apogryphe qui note la présence du bœuf dans la crèche) en bas, l'aigle évoque Jean (qui s'élève pour contempler la vérité en s'approchant de la lumière), enfin, à gauche un lion : il s'agit de Marc (d'après l'un des premiers versets de son évangile "une voix rugit dans le désert" Marc 1:3). dans l'imagerie traditionnelle, les quatre évangélistes sont souvent représentés par des figures symboliques. Epitaphe : "Father in thy gracious keeping leave we now our loved one sleeping". Traduction : "Seigneur dans sa généreuse attention nous laisse désormais dans notre dernier sommeil". (C'est une phrase que l'on inscrit souvent sur les monuments funéraires anglophones.) Raphaël ROSSONI

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Francis William Browne of The Neal, 4 ème Baron Kilmaine Lord Kilmaine et l’Eglise Anglicane Saint Andrew Depuis la fin de l’Empire, les Anglais reviennent en Béarn ; certains s’y installent, d’autres vont et viennent et les besoins religieux vont croissants. La communauté anglicane de Pau possédait déjà l’Eglise de Christ’s Church (1841), rue Serviez, devenue en 1920 le Temple de l’Eglise Réformée de France et l’Eglise de Holy Trinity Church (1862), église presbytérienne écossaise, aujourd’hui cinéma d’Art et d’essai « Le Méliès ». Ce fut tout à la fois, l’effervescence religieuse qui s’était emparée de l’Angleterre dans la seconde moitié du XIXème siècle, les convictions religieuses du Chapelain de Saint Andrew le Révérend Réginald Acland Troyte ainsi que le Mouvement d’Oxford qui conduisirent à la fondation d’une troisième église, à Pau, « l’Eglise de fer » « Temporary Iron Church » (1860) transformée en habitation en 1930 et la construction pour les membres de la Haute Eglise, de l’Eglise Saint Andrew (1888), dont le style néo-gothique, massif et sévère, contraste avec l’exubérant décor intérieur. Erigée grâce à de multiples dons, le riche mobilier, les peintures murales et le vaste sanctuaire rappellent ses origines. Les plaques funéraires sur les murs comme dans toutes les églises anglaises nous renseignent sur la vie de la paroisse à cette époque et sur les fidèles.

Tableaux bois apposés aux murs de la Chapelle Saint-Sépulcre

Certains embellissements du retable de style néogothique de l’Eglise Saint Andrew qui occupe toute la travée centrale du chœur (ci-dessus à gauche) ont été offerts par la famille Kilmaine en 1907, année de son décès, notamment la partie basse. Ci-contre à droite agrandissement).

en

Deux plaques mentionnent : “To the glory of God and in loving memory of Francis William, 4th Baron Kilmaine for 10 years Churchwarden of this church. R.I.P” . (Partie basse gauche du retable) et ”This altar-piece is erected by his widow Alice Emily Lady Kilmaine and by members of the Congregation and other friends”. (Partie basse droite du retable)

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Francis Cooper

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Francis Cooper LAWRANCE Président du PGC en 1887, 1888 et 1900 Francis (Frank) Cooper Lawrance est un sujet Américain, né à New York en 1830 et décédé à Pau le 18 mars 1911, à l’âge de 81 ans. Rentier, il fut avocat (non pratiquant). La lignée paternelle de Frank est Lawrance mais son grand-père maternel s’appelait Lawrence. Il épouse en premières noces Frances Adelaïde Thorn Garner (1835-1908) avec laquelle ils eurent un fils Francis Cooper Lawrance, Jr (11 août 1858-19 octobre 1904, décédé à Pau). Puis le 3 novembre 1899 à 11 heures du matin à l’église de la Trinité de Newport, il épouse Susan Ridgway Willing. Ce mariage, c’est l’union de deux familles célèbres et puissantes aux Etats-Unis. Pour l’occasion, Ava, la sœur de la mariée, a demandé à son richissime mari, le Colonel John Jacob ASTOR IV de prêter gracieusement son immense yacht « Le Nourmahal » qui servira à transporter les nombreux invités jusqu’à la cérémonie religieuse qui sera célébrée par le révérend Henry Morgan Stone, comme d’emmener les futurs jeunes époux pour leur lune de miel vers une destination lointaine, qui n’est connue que des anges. Le soir, les invités ont eu droit à un dîner très copieux, animé par les chanteurs du Quatuor de Sainte-Cecelia de Brooklyn. Le Colonel John Jacob ASTOR IV, ayant fait construire l’hôtel Astoria à New York deux ans plus tôt, ignore encore qu’il n’a plus que treize années à vivre avant de trouver la mort sur le « Titanic » ; son épouse (plus tard Baronne de Ribblesdale), ne s’imagine pas un seul instant que dans dix ans, John tombera dans les bras de Madeleine Force, une jeunette de dix-huit ans alors qu’il en aura 46. Kathleen surnommée « Kitty » et Charles, les enfants du premier mariage de Francis Cooper Lawrance Jr avec Sarah Eggleston Lanier, décédée en avril 1894, sont aux premières loges et c’est un véritable bonheur pour eux de revoir leur père sourire dans les bras d’une autre femme… Francis Cooper Lawrance Raphaël ROSSONI

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Susan Ridgway Willing future épouse Lawrance dans sa robe de mariée en compagnie de sa sœur Ava LAWRANCE 2


Francis Cooper LAWRANCE Onze ans plus tard, Susan qui habite à Bayshore, un quartier de Long Island, avec son époux, met au monde une petite fille. On lui donne le prénom de Frances, une manière de rendre hommage à Frances Adélaïde Lawrance, née Garner, la grand-mère de Francis. Le couple voyage beaucoup entre la propriété de Bayshore avec sa plage privée et vue imprenable sur les gratteciel de New York, et Pau où la famille Lawrance s’est installée depuis 1893 Villa Lawrance

(le domaine existe encore et porte d’ailleurs le nom de « Villa Lawrance ». Construite en 1855, elle est une des villas de Pau, qui offre des styles flamand et germanique, édifiée par la famille Schlumberger, d’origine alsacienne. Elle abrite à ce jour le Cercle Anglais ainsi que le Musée de la Résistance. En 1893, la villa devient la propriété de la famille Lawrance déjà installée luxueusement en ville, au siège actuel de la Banque de France (7, rue Louis Barthou). La famille possède également 2 résidences dans le 16 ème arrondissement de Paris, l’une, 68, Avenue Hoche, l’autre, 23, rue Octave Feuillet. Le bonheur n’est hélas, que de courte durée… Francis Cooper Lawrance décède à Pau le 18 mars 1911. (Suite page suivante) Villa devenue siège de la Banque de France « Francis Cooper Lawrance et sa famille très estimés avaient conquis droit de cité à Pau... tant par leur affabilité, leur courtoisie, la dignité de leur vie que par les bienfaits qu’ils ont répandu autour d’eux, ont mérité le respect et la sympathie de tous les Palois... » (Extrait du discours de M. le Maire Henri Faisans lors du mariage unissant Miss Garner et le Marquis de Breteuil, le 3 mars 1891) —————————————--

Five o’clock au réputé salon de thé Bouzom Croquis du Vicomte Henri de Vaufreland en 1911. Francis Cooper Lawrance est assis à droite Raphaël ROSSONI

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Francis Cooper LAWRANCE (Suite de la page précédente)

Susan essaye d’oublier son chagrin avec l’affection des siens mais aussi avec son carnet d’adresses qui comporte un nombre important de personnalités de son époque. Elle multiplie ainsi les dîners avec Cocteau, Proust, Bonnard et bien d’autres personnes connues dans le milieu parisien et se fera faire le portrait en 1906 par le très perfectionniste Jacques Émile Blanche, qui demandera à revoir le tableau bien des années plus tard, avec la ferme intention de le retoucher, pensant y trouver de nombreux défauts … Les années passent et Frances comme sa demi-sœur Kathleen, en âge de se marier, rencontrent les hommes de leur vie. Kathleen se marie le 21 septembre 1915 avec un dénommé William Averell Harriman. Elle sera sa première épouse ; suivront Marie Norton (qui possédera une très fameuse galerie d’art à Manhattan) et Pamela Digby (ancienne ambassadrice des Etats-Unis à Paris sous le Président Bill Clinton, décédée dans la piscine du Ritz en février 1997). Du temps de son mariage avec Kathleen - qui mourut en 1936 -, William Averell Harriman reprit les rênes de l’Union Pacific Railroad, compagnie de chemin de fer détenue auparavant par son propre père et qui fut le plus redoutable concurrent de la Sierra Railway, tout en dirigeant l’Illinois Central Railroad, entreprise du même ordre fondée neuf ans avant l’Union Pacific. Sa vie n’allait pas se résumer à une carrière d’industriel, puisqu’il entra dans le monde politique avec un certain brio, allant jusqu’à se présenter comme candidat démocrate aux élections présidentielles en 1952 et 1956 avec l’aval du Président Harry Truman à qui succèdera Dwight David Eisenhower. Frances Alice Willing, elle, attend de se marier un peu plus tard en 1919. Son fiancé le Prince André Poniatowski est au front, en train de se battre dans l’armée française avec ses deux frères, Casimir et Stanislas (Ce dernier engagé dans un régiment d’Infanterie à Soissons, devint rapidement caporal à 19 ans, avant de finir sous-lieutenant trente jours après. Sa compagnie qui comptait 127 hommes sera presque entièrement décimée. Il fera partie des dix-huit survivants.)

Le parcours de 18 trous modifié en 1875 Grace à l'action de personnalités comme Sir Victor Brooke, Francis Cooper Lawrance, D.M. MacNab et Alkman Henryson FOSTERBARHAM, le parcours est modifié et agrandi en 1875 par 3 nouveaux trous et passe à 5485 yards. En 1877 est créé un 9 trous réservé aux Ladies qui n'avaient pas toujours accès au parcours des hommes (Le Ladie’s Course au premier plan). Ce parcours des Dames sera détruit pendant la deuxième guerre mondiale, en 1941. Le « Journal des Etrangers » du jeudi 3 novembre 1887 relève qu’avec les 3 grands Prix attribués tous les ans... « The Duke of Hamilton‘s Gold Medal », « the Ansthruther Shield » et le « St Andrew’s Cross », il y en avait de nombreux autres tel que les Coupes Sir Victor Brooke, MacNab, MacDona, Captain’s Prize, etc. L'année dernière, M. F. de Courey May, de Baltimore, avait remis lors d’un beau handsome, la « Jubilee America’s Challenge Medal » remportée par le capitaine Shepperd. En 1887, Francis Cooper Lawrance offrit une Coupe et remporta cette médaille.. ». Raphaël ROSSONI

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Francis Cooper LAWRANCE La famille Lawrance au cimetière de Pau Frank (Francis) et Frances Lawrance : A leur mort, les biens de Frank Lawrance étaient évalués à 1.700.000 $ et ceux de son épouse Frances Lawrance dépassait 1.500.000 $. La villa Lawrance (rue de la Résistance) était la résidence de leur fille Frances (Fanny) déclarée handicapée mentale en 1910. La villa « Lieste » à Jurançon, fut le domicile de leur fils William. Le couple Lawrance était également propriétaire de Manaruck Farm à Bay Shore, Long Island, New York. Ils vendirent leur maison de Londres afin d'en acheter une à Paris en 1900. La demeure urbaine des Lawrance est située sur le Boulevard des Pyrénées qui Gravure en tête de R. Pantet abrite aujourd'hui la Banque 1898 de France. Ils l'achetèrent à la famille Boscary de Romaine. (Voir page précédente) Franck Lawrance était issu de l'une des familles les plus anciennes de New York. Son arrière grand père, John était un ami de George Washington et d'Alexander Hamilton. Il était avocat, membre du premier Congress Continental, aide de camp de George Washington, député de l'Etat de New York et il présidait le Sénat. Le père de Frank Lawrance, Thomas, possédait des biens

immobiliers qui correspondent aujourd'hui à la plupart de la superficie de Greenwich Village à New York. Frank Lawrance était membre de l'Union Club à New York et du Knickerbocker Club, une association de notables new yorkais. Francis Cooper Lawrance est enterré à Pau avec son épouse, leur fils Frank Lawrance Junior, et leur fille Frances (Fanny). Raphaël ROSSONI

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Francis Cooper LAWRANCE Bail à loyer pour l’immeuble du PGC et quelques terrains (1er avril 1893) Bail à loyer pour l'immeuble et quelques terrains, signé le 1er avril 1893 pour une durée de 19 ans, entre Robert Hutchison et Franck Lawrance, propriétaire, (tous les deux rentiers) pour le compte de la SA Golf Club et MM. le Major William Pontifex (Fondateur du PGC, Président du PGC en 1894) et Lewis Hornor (Secrétaire du PGC en 1893 et 1894) (tous les deux rentiers également) au titre de la Société du Golf Club, agissant tant pour eux-mêmes que pour toute autre personnes qui s'adjoindront à eux pour le jeu de golf… moyennant le paiement de 2250 francs annuels… Nota : Frank Lawrance et Robert Hutchison furent les premiers membres du Conseil d’administration de la « S.A. Golf Club » créée le 11 mars 1892, avec Lewis Hornor qui en fut le premier commissaire. John Morris POST fut adjudicataire au nom de la Société Anonyme Golf Club, le 19 mars 1892, pour acquérir le Club House.

Francis Cooper LAWRANCE Extrait du tableau de Allen Sealy « Lord Saint-levan à l’adresse au 17ème trou » Raphaël ROSSONI

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Edward McEvers

LIVINGSTON Esquire

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Edward McEvers LIVINGSTON, Esquire Président du PGC en 1920 La famille Livingston était originaire de la ville de Clermont dans l’Etat de New York et s'était enrichie grâce au commerce de la fourrure et du tabac. Elle possédait également des terrains. Jasper Livingstone le père de d’Edward McEvers fut au Pau Hunt le premier maître d’équipage d’origine américaine en 1868. Certaines familles américaines établies à Paris pour affaires, commencèrent à hiverner à Pau dès 1852 aux côtés des premiers aristocrates britanniques. A partir de 1870, lorsque Paris devint une ville dangereuse en raison du siège de la Commune, certains de leurs enfants installèrent leur résidence principale à Pau. Les Anglo-saxons s’organisèrent en communauté, créant leurs propres écoles, leurs lieux de culte, leurs boutiques ou encore leurs terrains de jeux tel le golf. Les Lawrance, Thorn King, Forbes Morgan, Prince, etc… vivaient en autarcie. Certains n’ayant jamais travaillé ni vécu aux Etats-Unis, vivaient sur les rentes de leurs parents ou grands parents. Ils se marièrent entre eux et tentèrent de maintenir leur niveau de vie, du moins jusqu’au krach boursier de 1929.

Un arrière grand-père célèbre… L’arrière grand père d’Edward McEvers LIVINGSTON, Robert Livingston (1746-1813) fut l'un des membres de la Commission des Cinq nommée par le second Congrès Continental le 11 juin 1776 afin de rédiger le texte de la Déclaration d'Indépendance américaine. Il fut ensuite secrétaire des Affaires Etrangères de 1781 à 1783, puis candidat au poste de gouverneur de l'Etat de New York en 1798. Il sera Ambassadeur des Etats-Unis en France de 1801 à 1804. C'est à Paris qu'il rencontra l'inventeur Robert Fulton et qu'il devint son associé. Robert Fulton fut l'inventeur du premier paquebot à vapeur qu'il baptisa "Le Clermont", du nom du manoir familial Livingston situé près de New York.

Edward McEvers Livingston, rentier, excellent golfeur, joueur de polo, fut dans sa jeunesse yachtman avec James Gordon Bennett (fondateur du journal international Herald Tribune qui déclarait que Pau était « le centre du sport mondial » (Pau is the hub of the Sporting world) . (Ce dernier lança le polo à Pau. Voir James Mellor Président du PGC en 1896, excellent joueur de polo qui fut un des premiers joueurs). Il devint en 1920 Président du Pau Golf Club. Avec son épouse américaine Sarah Alpine Pollock qui partageait avec lui sa passion du golf, ils achetèrent en 1890 une villa au nord de Pau et la nommeront également "Villa Clermont" (voisine de la Villa « West Cottage » de John Stewart) où ils vécurent comme des châtelains de Virginie du bon vieux temps. Clermont Manor était le nom de la maison de famille près de Livingston Germantown, New York. (Voir page suivante) Ils reposent au cimetière de Pau dans une concession acquise en 1904. Raphaël ROSSONI

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Edward McEvers LIVINGSTON, Esquire La Villa Clermont est une imposante demeure construite vers 1860 par Henri Guilhaume Adrien VOORHOEVE, rentier de Rotterdam. De style résolument flamand (voir les pignons baroques des deux façades de l'aile orientale). Située sur une propriété d'un hectare et demi dans le quartier alors rural du Hameau de Pau, elle comportait égaleVilla Clermont ment des dépendances importantes (écurie, bâtiment avec loge du concierge, logement du jardinier) et était connue sous le nom des propriétaires qui la conservèrent jusqu'en 1890. Vers 1905, la villa change de nom pour devenir « Villa Clermont ». En 1939, la villa est acquise par les époux Montal qui la revendront à la ville de Pau en 1955. Depuis cette date, elle a abrité divers services administratifs (de la SNPA en 1957, puis de l'Université de 1964 à 1970), ou scolaires (classes du collège Saint-Cricq ou de l'école supérieure Bouillerce). Elle fut le siège de l'École de Musique de Pau, à partir de mars 1972 jusqu'à l'installation du tout nouveau Conservatoire de musique et de danse dans les bâtiments rénovés du couvent des Réparatrices en août 2003. Elle est aujourd’hui désaffectée. Le couple McEvers Livingston possédait aussi une magnifique demeure, « Osceola Lodge », dénommée maintenant Cliffwood Inn à Lenox (Massachusetts) bâtie en 1889, à l'âge doré des chalets d'été conçus à la fin du 19ème siècle pour les clients fortunés, par Arthur Rotch, l'un des architectes les plus actifs de la NouvelleAngleterre.

Osceola Lodge

Raphaël ROSSONI

Rotch, qui a poursuivi ses études à l'Ecole des Beaux -Arts de Paris, a dirigé la restauration du Château de Chenonceau, un des plus importants palais du 17ème en France. 104

Redingote de drap rouge à parements de soie portée par le Président Livingston en 1920 LIVINGSTON 3


John Moore de Bienville

Charles GRANT 9ème Baron DE LONGUEUIL

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Baron DE LONGUEUIL John Charles DE LONGUEUIL Titre : John Moore de Bienville, Charles Grant Neuvième Baron de Longueuil

Président du Pau Golf Club en 1907 Aussi étonnant que cela puisse paraître, alors que le club britannique vivait très renfermé sur lui-même, John Moore de Bienville, Charles Grant, Baron de Longueuil, pouvait être de par sa qualité de descendant (voir la lignée des Longueuil page suivante) celui que l’on disait être le premier « Français » Président du club. Appellation erronée car il était Anglais. Mais alors pourquoi devint-il Président ? Est-ce pour une raison politique émanant de « l’entente cordiale » signée en 1904 entre la France et le Royaume Uni, fruit d’efforts diplomatiques pour dépasser leurs différents ? Ou est-ce en raison de ses filiation et origine ? La branche aînée « Longueuil » représentée par les membres de la famille GRANT sont parents et sujets de sa Majesté la Reine Victoria. De plus, John Charles GRANT est né à Bath en Angleterre. Mais par ailleurs il porte par lettres patentes de Louis XIV, le titre colonial français « Baron de Longueuil » (reconnu par la Reine d’Angleterre Victoria). Quoiqu’il en soit, cette transition « diplomatique » fut réussie puisque dès l’année suivante en 1908, succédant aux Britanniques ce furent les Américains qui présidèrent aux destinées du club jusqu’à la deuxième guerre mondiale. John Moore de Bienville, Charles Grant est né le 10 janvier 1861 et décédé en 1938, à l’âge de 77 ans. Marié avec Maria Carlotta BARRON (dite Mamie) le 15 décembre 1886, dans le Comté de Surray (Angleterre). C’est le fils de Charles James Irving Grant de Longueuil et de Anna Maria Katrina Trapmann. Adepte de la pêche au saumon dans le Gave d’Oloron mais aussi excellent joueur de golf, il remporta la « Anstruther Shield » en 1904. Il possédait une maison à Méritein.

Titre nobiliaire : Le titre de baron de Longueuil est un titre français dont a hérité la famille de Germain, descendante directe, en France, des Le Moyne de Longueuil. Il est le seul titre français qui ait été reconnu en 1880 par la Reine d'Angleterre et du Canada. Ceci afin de rappeler l'ancienne présence française au Canada. En fait cette reconnaissance n'avait aucune valeur en soi car elle était fondée sur les lettres patentes de Louis XIV (voir cidessous le paragraphe intitulé "Légitimité". Archives de Québec).

« Légitimité » Est légitime ce qui est conforme à l'acte fondateur (lettres patentes de Louis XIV du 26 janvier 1700 qui stipulent que le titre de baron de Longueuil se transmet aux descendants français de Charles Le Moyne : "Erection en baronnie de la seigneurie de Longueuil en faveur de Charles LeMoyne de Longueuil donné à Versailles, le vingt-sixième du mois de janvier, l'an de grâce mil sept cent, et de notre règne, la cinquante-septième signé Louis". Archives de Québec). Que la famille Grant porte le titre de baron de Longueuil est donc une incohérence historique. « The Queen has been graciously pleased to recognize the right of Charles Colmore Grant, Esquire, to the title of Baron de Longueuil, of Longueuil, in the province of Quebec, Canada. This title was conferred on his ancestor, Charles Le Moyne, by letters-patent of nobility signed John de Longueuil à la fenêtre du Cercle Anglais, Place Royale, à Pau - Croquis d’Henri de Vaufreland (1911) by King Louis XIV in the year 1700. » Raphaël ROSSONI

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Baron DE LONGUEUIL La lignée des Longueuil Charles Le Moyne (1626-1685) quitta Dieppe pour émigrer, au Canada en 1641, à Ville-Marie devenue Montréal. Louis XIV lui conféra le titre de Seigneur en 1668, il prit alors le nom de Charles Le Moyne de Longueuil et Châteauguay. Son fils Charles Le Moyne de Longueuil succéda à son père et devint, en 1700, le premier Baron de Longueuil. Puis, il fut promu lieutenant gouverneur de Montréal. Un autre fils, Jean Baptiste Le Moyne de Bienville, gouverneur de Louisiane (alors sous autorité française), fonda la ville de la Nouvelle Orléans. Enfin, Antoine Le Moyne de Châteauguay, fut gouverneur de la John de Longueuil et son épouse Maria Carlotta devant leur maison à Méritein Guyane française. La baronnie passa à son fils, Charles Le Moyne, troisième du nom, puis en 1775, à Charles Jacques qui mourut la même année. Le titre passa à sa sœur Marie Le Moyne de Longueuil. En 1781 elle épousa le Capitaine David Alexander Grant du 94ème Régiment Britannique. A partir de cette époque, le titre de Baron de Longueuil échut à ses descendants. Charles Colmore Grant fut baron de Longueuil de 1879 à 1898. Fils, du baron Charles James Irwin Grant, il fut le dernier des barons de Longueuil à habiter au Québec. En 1880, il présenta une pétition à la Reine d'Angleterre pour que le titre de Baron de Longueuil, qui était un ancien titre français du Canada créé pour Charles II Le Moyne éteint en ligne masculine, soit relevé et reconnu par la couronne britannique. En effet, la seule héritière de la baronnie était une fille, Marie Charles Le Moyne, qui s'était mariée en 1781 à son aïeul David-Alexander Grant. La reine acquiesça à sa demande, vu qu'aucun privilège n’accompagnait celui de porter le titre de baron. Charles Colmore Grant mourut en 1898. Son demi-frère Reginald Charles lui succéda. Reginald Charles Grant d'Iberville de Sainte-Hélène fut le huitième baron de Longueuil. Il succéda à son demi-frère Charles Colmore Grant en 1898. À sa mort, en 1931, son frère John Charles Moore Grant lui succéda.

John Charles Moore Grant fut le neuvième baron de Longueuil, de 1931 à 1938. Président du Pau Golf Club en 1907 Il succéda à son frère Reginald Charles Grant. À sa mort, son fils Ronald Charles lui succéda. Ronald Charles Grant (né le 13 mars 1888) fut le dixième Baron de Longueuil, de 1938 à 1959, et fils du baron John Charles Moore Grant. Il se maria le 4 octobre 1918 avec Ernestine Hester Maud Lyon (née 19 décembre 1891), fille de l'honorable Ernest Bowes-Lyon. À sa mort, son fils Raymond lui succéda. Raymond Grant (né en 1921 et mort en 2004 à Pau) fut le onzième Baron de Longueuil, seul titre associé au colonialisme français au Canada à être officiellement reconnu par Elisabeth II, de 1959 à 2004. Il est le fils du baron Ronald Charles Grant et d'Ernestine Hester Maud Lyon. Elle était la cousine germaine de la « Reine mère » la veuve de Georges VI... mère de la reine Elisabeth II.

John de Longueuil et Maria Carlotta, à Méritein Raphaël ROSSONI

(Suite page 4)

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Baron DE LONGUEUIL La lignée des Longueuil (Suite de la page 3)

Il meurt à Pau, en France, en 2004 et son fils Michael, qu'il eut avec sa femme Anne Maltby, lui succéda. Il vécut à Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques) et s'est consacré à la peinture toute sa vie. Ses œuvres picturales sont exposées en France mais aussi dans la ville de ses ancêtres au Canada en 2005. Depuis son décès, son œuvre est diffusée par son fils Michael Grant et Jean-Bernard Baucou Président de l’Association Arts Saint Germain, créée pour promouvoir l’œuvre du peintre. Une biographie et un catalogue raisonné de son œuvre sont en cours de réalisation. En 2002, il autorisa la ville de Longueuil d'utiliser le blason des barons de Longueuil Michael Grant, 12ème baron de Longueuil (né en 1947) est l'actuel détenteur du seul titre colonial français reconnu par Elisabeth II au Canada. Il est le fils du baron Raymond Grant et d'Anne Maltby. Oncologiste de profession, il habite Nottingham. Il accéda au titre de baron suite au décès de son père à Pau, en France, en 2004. Le baron a quatre enfants: Angela (née en 1974), Rachel (1976), Rebecca (1981) et David-Alexander (1984). Les barons de Longueuil n'habitent plus Longueuil depuis plusieurs générations. Ils se sont plutôt installés en France et au Royaume-Uni. John de Longueuil devant une prise de saumon empaillée

LONGUEUIL, Famille BARRON D'origine irlandaise, Eustache BARRON s'installa au Mexique et créa avec William FORBES la "Société Barron, Forbes & Co". Cette société, spécialisée dans le tissage de coton et l'exportation des provisions vers la Haute Californie (aujourd'hui l'Etat de Californie) devint la plus importante entreprise de la côte ouest du Mexique. Les deux associés avaient aussi une mine d'argent au Mexique gérée par l'Ecossais Robert Walkinshaw. Le contrôle de Barron, Forbes & Co passa à l'un des fils, William Eustache Barron qui déménagea à San Francisco où il possédait un domaine de cent-treize hectares. Ce dernier acheta une mine de mercure et Robert Walkinshaw fut impliqué dans son exploitation. Le mercure étant crucial dans l'exploitation des mines d'or, la mine, nommée "New Almaden" devint l'une des plus productives en Amérique. La fille de Robert Walkinshaw, Roberta, épousa Joseph Barron, le frère de William Eustache. A la mort de ce dernier, la fortune revint à Joseph qui arriva à Pau aux environs de 1871-1872. Ils vécurent alors rue du Lycée (aujourd'hui rue Louis Barthou). Ils eurent six enfants : Joseph (1872-1947), cavalier émérite, fut membre du Pau Hunt et connut de nombreux succès aux concours hippiques. Il détint le concours du saut en largeur et reçut, en 1907, La « Copa Del Rey » des mains du Roi Alphonse XIII. Il épousa Jean Isabelle Hutton, le 25 avril 1905. Elle avait 46 ans et décéda le 10 février 1926. Il est enterré au cimetière Saint Laurent de Billère dans le caveau des Hutton. Raphaël ROSSONI

John de Longueuil et Mamie, à cheval, Place Royale, à Pau 108

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Baron DE LONGUEUIL LONGUEUIL, Famille BARRON (Suite de la page 4)

La famille Barron serait arrivée environ vers 1871-1872. Joseph "Pepito" a un certificat de naissance qui a été délivré par un jugement de la Cour. Cependant, l’on a découvert que le document a été falsifié afin qu'il puisse obtenir une carte d'identité lorsque les nazis envahissaient l'Europe. Il est né à San Francisco. Tous les certificats de naissance ont été perdus dans l'incendie qui a suivi le tremblement de terre de 1906, il a donc dû en obtenir un par tous les moyens. Un article, daté d’Avril 1880, décrit qu'ils vivaient encore à San Francisco et que Joseph "Pepe" avait été arrêté pour avoir tiré sur un faucon en ville qui tentait d’aller vers un champ d’alpiste des canaries pour picorer ces graines très appréciées des oiseaux. Joseph Eustache (né à San Francisco en 1867-1933), épousa Anne Marie Nitot, le 11 janvier 1915. William marié avec Minnie Whyte, décédé en décembre 1902. Robert, se maria avec Marie Louise Claire Puchevrier. Maria Carlotta BARRON, épouse de LONGUEUIL, dite "Mamie", née le 13 septembre 1865, à San Francisco, mariée le 15 décembre 1886 dans le comté de Surray (Angleterre) avec John Moore de Bienville, Charles GRANT Baron de LONGUEUIL, (1861-1938) qui fut président du Pau Golf Club en 1907 (fils de Charles James Irving Grant de Longueuil). Décédée le 31 décembre 1944, à Pau Fervente adepte de la pêche au saumon dans le gave. Amie du baron d'Este dont elle hérita le château en 1925, qu'elle revendit dès 1926. Deux enfants : Ronald Charles, dit Ronnie né le 13 mars 1888 à Pau et Jacky. (Voir pages suivantes : « L’Histoire… Retour sur le passé…)

Les DE LONGUEUIL, à Pau

Villa Sainte Hélène

A Pau, la résidence des Baron de Longueuil était la Villa Sainte Hélène, du nom de l'île formée par le fleuve Saint Laurent au cœur de Montréal. Construite entre 1868 et 1873 pour Charles James Irving Grant, 6ème Baron de Longueuil, (père de John) la Villa Sainte Hélène sise au 27-29 Avenue Norman Prince était destinée à leur famille nombreuse (8 enfants).

Cette énorme bâtisse, dite « aux soixante cinq fenêtres » est une très grande villa, simple, un édifice rectangulaire pourvu d’un grand nombre de pièces, tant pour les maîtres que pour les domestiques. Le rez-de-chaussée conserve un exceptionnel décor de lambris et de toiles marouflées. Le baron de Longueuil avait fait transporter les boiseries d’un château gascon ayant appartenu aux De La Baume-Pluvinel, dont un ancêtre, écuyer de Louis XIII s’était rendu célèbre par un traité de vènerie. Le parc de 7 hectares est aménagé à l'anglaise, typique des villas anglo-américaines de Pau.

Frederick Henry PRINCE Raphaël ROSSONI

Le domaine fut vendu en 1921 à un banquier américain : Frederick Henri PRINCE (Président du PGC de 1934 à 1939), qui, par acte en date du 22 octobre 1952, en fit donation au département des Pyrénées-Atlantiques, précédé le 29 novembre 1951, par une cérémonie officielle. La Villa Sainte Hélène est désormais la résidence des préfets. L'ensemble de la propriété est inscrit depuis le 20 mars 2001 à l’inventaire des Monuments Historiques. 109

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Baron DE LONGUEUIL

En 1910, une partie de pêche dans le gave d’Oloron : John de Longueuil, Maria Carlotta Barron épouse de Longueuil et leur fils Ronald Charles

John de Longueuil fier d’exhiber sa prise

Raphaël ROSSONI

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Baron DE LONGUEUIL La petite histoire illustrée de Longueuil Avant-propos : Longueuil avant Longueuil 1657-1845 1845-1874 1874-1920 1920-1947 1947-1969 1969-1997

Conclusion : Longueuil , seigneurie, baronnie et paroisse (1657-1845) Charles Le Moyne, premier seigneur et fondateur de Longueuil       

Les débuts de Longueuil La vie difficile des premiers colons longueuillois Charles Le Moyne fils, deuxième seigneur et premier baron de Longueuil Longueuil dans les dernières décennies du Régime français L'émergence d'un village : Longueuil, de 1760 à 1835 Les communications à Longueuil dans les années 1820-1840 Longueuil vers 1840 : l'embryon d'un village

Fondation de la congrégation des sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie et du couvent de Longueuil en 1843-1844

Charles Le Moyne fils, deuxième seigneur et premier baron de Longueuil Charles Le Moyne, fondateur de Longueuil, meurt en 1685 mais dès 1684, sentant sa fin prochaine, il cède la seigneurie à son fils aîné, qui porte le même nom. C'est un Canadien et non un Français, puisqu'il est né à Ville-Marie, en Nouvelle-France, en 1656. Pour le distinguer de son père, les historiens l'appellent habituellement Charles Le Moyne de Longueuil. Comme son père, il est soldat et participe à des expéditions contre les Iroquois et à la défense de Québec contre les Anglais en 1690. Il est parfois aussi interprète et un important marchand. Toutefois, il est beaucoup plus présent que son père dans sa seigneurie de Longueuil. Vers 1695, il entreprend la construction d'un vaste château fort en pierres, de 68 mètres de front sur le Saint-Laurent par 46 mètres de profondeur. Ce fort était situé du côté ouest du chemin de Chambly, à l'emplacement actuel de l'église Saint-Antoine et de la Caisse populaire de Longueuil, entre autres. Ce château fort a une double fonction: résidence du seigneur et lieu de protection pour les habitants de Longueuil lors de possibles incursions iroquoises. Rappelons ici qu'une attaque surprise des Iroquois dans la paroisse de Lachine, dans la partie ouest de Ville-Marie, entraînait en 1689 quelque 90 tués, prisonniers et disparus. De plus, depuis 1682, la France et l'Angleterre se disputaient âprement la possession du Nouveau Monde, autre menace. De fait, la milice new-yorkaise, renforcée d'Iroquois, attaque et dévaste la seigneurie de La Prairie, tout près de Longueuil, en 1690, puis de nouveau en 1691. (A suivre page 8)

Raphaël ROSSONI

Ruines du fort de Longueuil - Lavis de John Drake en 1825 111

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Baron DE LONGUEUIL La petite histoire illustrée de Longueuil (Suite de la page 7)

Aquarelle reconstituant, d’après les représentations existantes, ce que devait être le château fort en pierres que fait bâtir Charles Le Moyne II, premier baron de Longueuil, vers 1695, à l’emplacement de l’actuelle cathédrale Saint-Antoine et de la Caisse populaire de Longueuil. Il renferme une chapelle de 13,5 mètres par 6,5 mètres qui sert d’église paroissiale jusqu’en 1727. Non entretenu, il est démoli en 1810. Ces temps difficiles sont peu propices au développement de Longueuil ; la seigneurie, qui comptait déjà 22 terres concédées en 1677, voit ce nombre passer à seulement 29 en 1695. La population, toutefois, croît plus rapidement, grâce aux nombreuses naissances; elle est passée de 78 en 1681 à 223 en 1698. En 1698, la seigneurie de Longueuil est de nouveau et considérablement agrandie; elle conserve la même largeur sur le fleuve, mais est portée à trois lieues et demie, soit 14 kilomètres environ de profondeur. Cet agrandissement aura peu d'influence sur l'histoire de Longueuil.

La seigneurie de Longueuil Vers 1699, Charles Le Moyne II, seigneur de Longueuil, fait bâtir, une brasserie pour y fabriquer de la bière, du cidre et de l’alcool, en face de l'extrémité sud du château fort. Aujourd'hui, ce terrain est occupé par le bureau de poste, sur le chemin de Chambly, non loin de la rue Saint-Charles. La plupart des spécialistes s'entendent pour affirmer que cette brasserie ne fut démolie qu'en 1903 et que c'est le bâtiment que l'on voit sur cette photo. La brasserie avait été alors, depuis très longtemps, transformée en résidence. (Archives publiques du Canada).

Le 18ème siècle débute sous de meilleurs auspices. En 1700, Charles Le Moyne de Longueuil est élevé à la dignité de baron par le roi de France Louis XIV; la seigneurie de Longueuil devient, de ce fait, baronnie.

La brasserie du baron de Longueuil

Ce sera le seul Canadien de naissance à acquérir le titre de baron de toute l'histoire de la NouvelleFrance. Et la baronnie est agrandie en 1710, s'étendant alors en profondeur jusqu'à la rivière Richelieu.

La seigneurie de Longueuil devient baronnie Ce croquis, inspiré et adapté de plans de J. L. Vincent, situe les quelques bâtiments appartenant au seigneur de Longueuil lorsque, en 1700, la seigneurie devient baronnie. Par ordre chronologique de leur construction, on y voit : A. le moulin à vent, 1668; B. le manoir, 1670; C. une chapelle, vers 1683; D. le château fort,

1695-1698; E. la brasserie, avant 1700. (Croquis de Raynald Lachance adapté de plans de J. L. Vincent, 1892). (A suivre page 9) Raphaël ROSSONI

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Baron DE LONGUEUIL La petite histoire illustrée de Longueuil (Suite de la page 8)

Plus important encore, 1701 marque la fin de la guerre avec les Iroquois; toutes les tribus indiennes signent en effet avec le gouverneur de Montréal, le chevalier Hector de Callières, un traité de paix qui mettait fin pour de bon aux guerres franco-iroquoises. Les Amérindiens disparaissent alors de l'histoire de Longueuil. Quelques années plus tôt, en 1697, la France et l'Angleterre ont aussi signé un tel traité. Le siècle s'annonce bien pour la Nouvelle-France et pour Longueuil. Le traité de 1701 ou la « Grande paix de Montréal » En 1701, Hector de Callières, alors gouverneur de la Nouvelle-France, parvient à signer un traité de paix avec tous les Amérindiens, dont la fédération iroquoise des Cinq-Nations. À partir de ce moment, les colons, à Longueuil comme ailleurs, peuvent travailler sans danger au développement de leurs terres. On voit ici la signature de quelques-uns des chefs des clans, chacun étant assimilé à un animal. À noter l’amusante inversion entre le brochet et le rat. (Archives publiques du Canada).

Longueuil avait un missionnaire résidant depuis 1698 ; en 1722, est officiellement créée la paroisse de Saint-Antoine de Longueuil, avec curé attitré. La nouvelle paroisse couvre un territoire différent de celui de la baronnie puisqu'elle compte la partie ouest de l'actuel Saint-Lambert, lieu dit Mouillepieds, et l'extrême est du Longueuil actuel, le fief du Tremblay, appartenant au seigneur de Varennes. Par ailleurs, elle ne contient pas la partie sud de la baronnie, les actuels territoires des villes de Saint-Luc et de Saint-Jean-sur-Richelieu. Dans ce contexte, Longueuil se développe alors lentement, mais très régulièrement. Les fondations du château À plusieurs reprises on a découvert, accidentellement ou volontairement, certains éléments des fondations du château fort de Longueuil. Les vestiges dégagés étaient alors dans le jardin, à l’est de l’église Saint-Antoine. Lors de l’élargissement du chemin de Chambly, l’emplacement original de la tourelle et du mur se retrouvant en plein centre de la voie, à la hauteur du terre-plein, on transporta les vestiges tout près de l’église où on peut les voir aujourd’hui. Photo d’Odette Lebrun-Lapierre, 1971, Collection Société historique du Marigot Raphaël ROSSONI

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Baron DE LONGUEUIL L’Histoire… Retour sur le passé... LE MOYNE DE LONGUEUIL, CHARLES, baron de Longueuil, seul Canadien d’origine créé baron en Nouvelle-France, officier, gouverneur de Trois-Rivières, puis de Montréal, administrateur intérimaire de la Nouvelle-France, fils de Charles Le Moyne de Longueuil et de Châteauguay et de Catherine Thierry (Primot), baptisé à Montréal le 10 décembre 1656 et décédé au même endroit le 7 juin 1729. L’aîné des célèbres frères Le Moyne fut élevé en France, comme page d’un parent de Buade de Frontenac, le maréchal d’Humières. Il embrassa très tôt la carrière des armes et, en 1680, devint lieutenant dans le régiment de Saint-Laurent. Un an plus tard, il épousait, à Paris ou à Versailles, Claude-Élisabeth Souart d’Adoucourt, dame d’atour de Madame de France (Charlotte-Élizabeth de Bavière) et nièce du Sulpicien Gabriel Souart, premier curé de Montréal. En 1683 il était de retour en Nouvelle-France puisque, le 4 novembre, Le Febvre de La Barre le recommandait sans succès à Seignelay pour remplacer l’ivrogne Jacques Bizard au poste de Major de Montréal. Au début de l’année suivante, Charles Le Moyne de Longueuil fils recevait de ses parents la seigneurie de Longueuil et ses dépendances qu’il s’employa, sans tarder, à mettre en valeur. Parallèlement, il allait bientôt commencer à gravir les échelons de la carrière militaire au Canada et faire preuve de la bravoure caractéristique de sa famille. Devenu lieutenant d’infanterie de marine en mars 1687, il commanda quatre compagnies dans l’armée que Brisay de Denonville lança contre les Tsonnontouans. Longueuil s’y conduisit si bien que le gouverneur, dès son retour à Montréal, le signala au ministre comme un des deux plus remarquables officiers de cette campagne. Il recommanda, dans les termes les plus flatteurs, qu’on accordât à Longueuil le grade de capitaine que ce dernier n’obtint pas, cependant, avant quatre ans. Au lendemain du massacre de Lachine, au début d’août 1689, Longueuil eut le bras fracassé d’un coup de fusil en pourchassant les Iroquois. L’année suivante, il s’illustra avec son frère Le Moyne de Sainte-Hélène au siège de Québec par Phips. Tous deux, à la tête de 200 volontaires montréalais, attaquèrent l’avant-garde anglaise qui progressait vers la ville, le long de la rivière Saint-Charles. Sous le feu nourri des Canadiens cachés dans les fourrés, l’ennemi dut retraiter à la fin d’un après-midi de combat acharné. C’est alors que Longueuil reçut une blessure au côté qui aurait pu être mortelle, n’eût été sa corne à poudre qui le protégea. Sa fracture du bras n’était alors même pas guérie ; il dut aller la soigner aux eaux de Barèges, en France, au printemps de 1691. Au cours des négociations de paix franco-iroquoises de 1694, le grand chef onontagué Teganissorens déclara solennellement, le 24 juin, que les Cinq-Nations avaient adopté comme leurs enfants Charles Le Moyne de Longueuil et Paul Le Moyne de Maricourt, en remplacement de leur père décédé. Dans leur lettre du 15 octobre 1698, Frontenac et Bochart de Champigny demandaient instamment à Louis XIV d’ériger en baronnie la seigneurie de Longueuil, en considération de ses loyaux services et des dépenses énormes qu’il avait faites pour son établissement, « Son fort, sa maison et tous les accompagnements nous donnant, quand nous les voyons, disaient le gouverneur et l’intendant, une idée des châteaux de France fortifiés ». Louis XIV signa donc, le 26 janvier 1700, des lettres patentes par lesquelles il faisait barons de Longueuil Charles Le Moyne et ses descendants. C’était reconnaître d’une façon éclatante les mérites de la famille Le Moyne et le remarquable essor donné par le baron à sa seigneurie, « dans laquelle il travaille à establir trois paroisses, disait le roi, et pour la conservation des dits habitants pendant la guerre, il a fait bastir à ses frais un fort flanqué de quatre bonnes tours, le tout de pierre et maçonnerie avec un corps de garde, plusieurs grands corps de logis et une très belle église, le tout décoré de toutes les marques de noblesse, [...] et le tout accompagné d’un nombre considérable de domestiques, chevaux et esquipage, tous lesquels batiments, lui ont couté plus de soixante mille livres, tellement que la dite seigneurie est à présent une des plus belles de tout le pays, et la seule fortifiée et bastie de cette manière, qui a considérablement contribué à la conservation de tous les habitants des seigneuries voisines, [...] ». (A suivre page 11) Raphaël ROSSONI

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Baron DE LONGUEUIL L’Histoire… Retour sur le passé... (Suite de la page 10)

Le 3 juillet 1703, la croix de chevalier de Saint-Louis venait s’ajouter aux faveurs royales dont Le Moyne de Longueuil allait continuer de se montrer digne, particulièrement à titre d’ambassadeur auprès des Onontagués. Car, la guerre entre la France et l’Angleterre ayant éclaté en mai 1702, à propos de la succession d’Espagne, on pouvait craindre une invasion anglaise de la Nouvelle-France par New York, en collaboration avec les Indiens des Cinq-Nations, voisins d’Albany. Pour cette raison et pour conserver aux Français la traite de l’Ouest, il importait de maintenir les Iroquois dans la neutralité. Rigaud de Vaudreuil charge donc Longueuil, au printemps de 1704, d’aller chez les Iroquois « contrebalancer les Anglais quy sont sans cesse dans leurs villages ». Puis, en juin 1709, inquiet de l’accélération des préparatifs de combat à Albany et des manœuvres d’Abraham Schuyler envoyé chez les Onontagués « pour chanter la guerre » et « présenter la hache » de la part de Sa Majesté britannique, le gouverneur met toute la colonie en état d’alerte. À l’automne, Longueuil, Major de Montréal depuis mai 1706, offrit de retourner chez les Onontagués qui l’avaient invité par un collier à venir « racomoder les affaires que les flamants avoient gastées ». Son ambassade fut un succès. Les Onneiouts, les Goyogouins et les Onontagués le reçurent avec enthousiasme, « chacun s’efforçant de luy faire caresse ». Ils lui promirent de résister aux menaces comme aux promesses des Anglais et de s’abstenir de prendre part aux hostilités. Lors de la conférence du 17 juillet 1710, Longueuil parvint à maintenir les sachems onontagués et onneiouts dans les mêmes dispositions. Cependant, la chute de Port-Royal, en octobre 1710, vint ébranler la confiance des Indiens dans la puissance française : Longueuil fut de nouveau dépêché chez les Iroquois, au printemps de 1711. Il s’assura la fidélité de nombre d’entre eux, mais plusieurs demeuraient sensibles aux séductions des Britanniques. Les Onontagués lui firent pourtant cadeau d’une portion de terrain où il se construisit une cabane, au milieu d’eux. Il revint à Québec durant l’été, accompagné de députés de cette tribu. Le 7 novembre, les autorités de la colonie écrivaient au ministre : « Sa Majesté doit estre asseurée du Zele du sieur de Longueuil pour tout ce qui regarde son service ; depuis la mort du Sieur de Maricourt son frère, il a esté obligé pour mesnager les iroquois de faire plusieurs voyages chez eux, et meme d’y faire quelque sejour, abandonnant volontiers sa famille et toutes ses affaires particulieres pour mesnager ces nations, ses negociations avec eux ont toujours reussy avec touts les agrements qu’on peut avoir avec des nations comme celles la, il est fort sensible, Monseigneur, a la grace que vous luy avez procuré lannée derniere, et Les Sieurs de Vaudreüil et Raudot [Raudot] peuvent vous asseurer par avance, qu’il meritera toutes celles que vous luy faites esperer ». Cette grâce, c’était la lieutenance de roi de Montréal accordée à Longueuil le 5 mai 1710. En juillet suivant, il reçut une autre faveur : une deuxième augmentation de sa seigneurie de Longueuil, la première datant du 25 septembre 1698. De plus, le 24 mars 1713, Vaudreuil et Bégon agrandirent d’ « une lieue de terre de front sur une lieue et demie de profondeur, le long de la rivière Richelieu ...» la seigneurie de Belœil qu’il avait achetée le 25 février 1711. Le 7 novembre 1716, Ramezay et Bégon faisaient part au Conseil de Marine de la nécessité de construire un poste au nord de Niagara, se fondant sur les renseignements fournis par Longueuil qui se rendait annuellement chez les Iroquois. Le baron, qui avait succédé le 7 mai 1720 à Galiffet comme gouverneur de Trois-Rivières, eut pour mission, l’année suivante, de rendre les Iroquois favorables au projet de construction des Français. L’habile négociateur devint, le 9 septembre 1724, gouverneur de Montréal et continua, par la suite, d’user de son influence auprès des Cinq-Nations. Il s’agissait surtout, alors, d’empêcher l’établissement, à l’embouchure de la rivière Chouaguen (Oswego ?), d’un fort anglais qui pouvait ruiner le commerce des Français avec les pays d’en haut. À la mort de Vaudreuil, en 1725, Longueuil fut chargé de l’administration générale de la Nouvelle-France, en attendant la nomination d’un nouveau gouverneur. Le baron espérait être choisi, jugeant normal de passer, comme l’avaient fait Callière et Vaudreuil, du gouvernement de Montréal à celui de la colonie. Il fut déçu. On refusa de placer un Canadien à la tête de la Nouvelle-France à cause du népotisme dont avaient fait preuve Vaudreuil et sa femme qui était née dans la colonie. Devenu veuf, Longueuil se remaria en 1727, à l’âge de 71 ans, avec Marguerite Legardeur de Tilly, veuve de LouisJoseph Le Gouès de Grais et de Pierre de Saint-Ours. Avec sa première femme, Longueuil avait eu plusieurs enfants, dont Charles, deuxième baron et troisième seigneur de Longueuil, et Joseph, appelé communément le chevalier de Longueuil, de qui descend la seconde branche des Le Moyne de Longueuil. Le premier baron de Longueuil mourut le 7 juin 1729. Il avait été un brillant militaire, un colonisateur entreprenant et un instrument remarquable de la politique indienne de Vaudreuil. (Suite page 12) Raphaël ROSSONI

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Baron DE LONGUEUIL L’Histoire… Retour sur le passé… LE MOYNE DE LONGUEUIL, CHARLES, Baron de LONGUEUIL, le deuxième à porter ce titre, officier dans les troupes de la Marine, gouverneur de Montréal, administrateur intérimaire de la Nouvelle-France, né à Longueuil (Québec) le 18 octobre 1687, fils de Charles Le Moyne de Longueuil, baron de Longueuil, et de ClaudeÉlisabeth Souart d’Adoucourt, décédé à Montréal le 17 janvier 1755. Charles Le Moyne de Longueuil embrassa très jeune la carrière des armes. À l’exemple de son père et de plusieurs autres membres de la famille Le Moyne, il alla apprendre le métier des armes en France, où nous le retrouvons à Rochefort en décembre 1705, servant à titre de garde-marine. Revenu au Canada, il obtint, le 18 juin 1712, une expectative de lieutenant. Un an plus tard, le roi lui accordait son brevet. Officier « fort réglé dans sa conduite » et appliqué, il était promu au rang de capitaine le 13 mai 1719, après six ans de service à titre de lieutenant. Le 28 avril 1726, son père, alors administrateur intérimaire de la NouvelleFrance, le nommait commandant du fort Niagara (près de Youngstown, N.Y.), poste recherché par les officiers militaires canadiens, comme d’ailleurs tous les postes des pays d’en haut à l’époque, pour les revenus d’appoint que leur apportait la traite des fourrures. En 1729, à la suite de la mort de son père, survenue le 7 juin, il héritait du titre de baron de Longueuil. Finalement, après avoir servi 14 ans à titre de capitaine, Charles Le Moyne était promu, le 1er avril 1733, major des troupes du gouvernement de Montréal, en remplacement de François de Gannes de Falaise. L’année suivante, Louis XV, pour le récompenser de 31 ans de « bons et fidèles services », le faisait chevalier de l’ordre de Saint-Louis. En juin 1739, le Major de Montréal était chargé par le gouverneur général Charles de Beauharnois d’aller en Louisiane prêter main forte au gouverneur de cette colonie, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, oncle du baron de Longueuil, dans sa lutte contre la tribu des Chicachas. Composée d’un détachement de 442 hommes dont 319 Indiens, l’expédition réussit à pacifier les Chicachas, grâce au capitaine Pierre-Joseph Céloron de Blainville qui, le 22 février 1740, par une attaque hardie les intimida suffisamment pour les amener à demander la paix. De retour à Montréal à l’été de 1740, Charles Le Moyne y demeura jusqu’en mai 1743 alors qu’il remplaça à la lieutenance de roi de Trois-Rivières Louis Liénard de Beaujeu que la maladie empêchait de remplir cette fonction. II revint à Montréal en mars 1748 à titre de lieutenant de roi chargé du gouvernement de Montréal, en attendant la nomination d’un successeur au gouverneur Josué Dubois Berthelot de Beaucours, mis à la retraite à cause de son âge avancé. Le 23 mai 1749 le roi l’avisait de sa nomination au poste très important de gouverneur de Montréal, fonction qui, dans la hiérarchie militaire canadienne de l’époque, venait après celle de gouverneur général. De plus, Montréal était le centre du commerce des fourrures, la porte d’entrée des pays d’en haut et le centre névralgique de toutes les expéditions militaires se dirigeant vers les pays d’en haut et la Louisiane. Le 25 mars 1752, à la suite de la mort du gouverneur général La Jonquière, Charles Le Moyne, à titre de gouverneur de Montréal et de plus ancien officier de l’état-major, fut chargé par l’intendant Bigot, de l’administration de la Nouvelle-France, en attendant la nomination d’un nouveau gouverneur. Il profita de l’occasion pour demander au roi de le confirmer dans cette fonction, tout comme son père l’avait fait 27 ans auparavant, mais le roi ne put y donner suite car, déjà avant le décès de La Jonquière, il avait nommé, le 1er janvier 1752, le marquis Duquesne. Durant les quatre mois que dura l’intérim, Le Moyne réussit, avec l’aide des habitants de Montréal, à convaincre le ministre Rouillé d’abandonner le projet de suppression de l’Hôpital Général de Montréal que venait de prendre en mains la mère d’Youville (Dufrost). À l’arrivée de Duquesne, au mois d’août 1752, il reprit les fonctions de gouverneur de Montréal qu’il exerça jusqu’à sa mort survenue le 17 janvier 1755. Charles Le Moyne de Longueuil avait épousé à Saint-Ours, le 29 avril 1730, Catherine-Charlotte, fille de Marguerite Legardeur de Tilly et du défunt Louis-Joseph Le Gouès de Grais, capitaine dans les troupes de la Marine, et bellefille du défunt Pierre de Saint-Ours et du défunt Charles Le Moyne de Longueuil, premier baron de Longueuil, en présence de nombreux représentants de la noblesse canadienne. De ce mariage naquirent, entre 1721 et 1739, 18 enfants dont 6 survécurent à leur père : 2 garçons, officiers dans les troupes de la Marine, et 4 filles. Il leur laissa à sa mort un héritage important composé d’une maison sise rue Saint-Paul à Montréal, d’une ferme sur l’île SainteHélène, de 11 681# 10s. en biens meubles dont 5 103# 10s. en argenterie, 1 104# 5s. en « or dur », 1 075# en mobilier, 566# en lingerie et 284# en vêtements, 34 animaux évalués à 436# et 2 esclaves noirs « prisés » à 500# chacun. Homme riche, membre de la noblesse et de l’élite militaire de la Nouvelle-France, Charles Le Moyne de Longueuil est l’exemple type de ces fils de grandes familles canadiennes qui purent accéder en Nouvelle-France aux plus hautes fonctions et, par ricochet, à la richesse, grâce à leur rang, au prestige de leur « beau nom » et au patronage qui, en Nouvelle-France comme dans la métropole, jouait un rôle de premier plan dans l’attribution des postes vacants au service du roi. Raphaël ROSSONI

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Gaston LOUSTALET

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LOUSTALET Gaston Le premier Français à assumer les fonctions de Président du Club de 1942 à 1961 Gaston Loustalet marque réellement la prise en mains du club par les Français, à la suite des Anglais et des Américains. Elu Président de 1942 à 1948, sans successeur, il assuma cette fonction jusqu’à son décès. Durant donc près de 20 ans, il porta à bout de bras le club qui connut une période où le nombre de membres avait fortement diminué car bien des étrangers étaient partis, la guerre et l’occupation en étant naturellement la cause. Il exerça une présidence qui fut la plus longue de l’histoire du Club. Gaston Loustalet est né à Pau le 3 mars 1894 et décéda dans cette même ville, le 23 octobre 1961, à l’âge de 67 ans. Ses obsèques ont eu lieu le jeudi 26 octobre en l’Eglise Saint-Jacques à Pau.

Une grande famille paloise*

En 1894, le père de Gaston, Me Henri Loustalet reçoit dans un vaste bureau, très club british, orné de quelques sculptures et de tableaux. Le rendez-vous achevé, Henri raccompagne son client jusqu'à la porte de gauche, celle de droite lui est réservée et celle du milieu a servi à l'introduction du dit client. Si le grand père de Gaston était connu comme étant un propriétaire rentier, son père Henri devint notaire et Gaston exerça la même profession. Depuis plus de 120 ans, les Loustalet exercent à Pau, c’est la quatrième génération de notaires car, à la suite d'Henri, son fils Gaston, son petit-fils Jacques et aujourd'hui l’arrière petit-fils François règlent, notamment, les successions d'une fidèle clientèle. « A l'origine les Loustalet sont d'Oloron-Sainte-Marie. Henri le père de Gaston avait certainement exercé en cette ville avant d'émigrer à Pau pour des raisons inconnues. Un bon choix. L'étude prospère très vite, attirant de nomHenri Loustalet breux paysans des alentours » rappelle François Loustalet. père de Gaston Gaston Loustalet se maria avec Anita Lacoste, née le 7 novembre 1902 à Oloron SainteMarie. Ancienne présidente des équipes Saint-Vincent et hôtesse de la Cité Saint-Pierre de lourdes elle décéda pieusement dans la maison familiale à Pau le 4 avril 1986, munie des sacrements de l'Eglise à l’âge de 83 ans. Ils eurent un fils unique, Jacques, qui, hormis les études faites à Toulouse et non à Bordeaux, alors en zone occupée, ne dérogera à aucune des règles paternelles et reprendra allégrement les caquettes de son père Gaston. Jacques est né en 1925. Membre du PGC à 13 ans, et malheureusement décédé le 14 avril 2016 à l’âge de 90 ans, il était le plus ancien membre du club. Excellent golfeur il remporta en des années différentes toutes les coupes les plus prestigieuses telles la MacNab, MacDona, Sir Victor Brooke, Hamilton Gold Medal, coupe Ville de Pau, Captain’s Prize, etc. En 1997, il a déserté son grand bureau, mais il réside juste au-dessus de l'étude. Du coup, son fils François s'est installé dans la maison de l'avenue Trespoey, face aux Pyrénées, une demeure construite par son grand-père, Gaston. Cette lignée des Loustalet possède assurément un gêne golfique que de nombreux joueurs n’ont pas. En effet Gaston, Jacques ou François sont des golfeurs émérites. Leurs noms victorieux figurent sur les tableaux noirs accrochés aux cimaises du club, (ces tableaux sont inscrits sur la Liste Supplémentaire des monuments Historiques). *Extraits du Rotary club de Pau, août 2011 Pierre Campardon, président. Raphaël ROSSONI

Au centre Jacques le fils de Gaston Loustalet, à sa droite le petit-fils

François et son épouse Aude devant la maison familiale 118

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LOUSTALET Gaston Une vie professionnelle exceptionnelle... Gaston LOUSTALET était licencié en droit, il prêta serment comme notaire à Pau le 8 avril 1924. Sa puissance de travail et la sûreté de son jugement furent très tôt remarquées par les confrères de son département. Dès le mois de mai 1926, il devenait Secrétaire de la Chambre départementale, et il gravissait ensuite tous les échelons, pour devenir successivement rapporteur, syndic et Président à cinq reprises. Il remplissait encore cette fonction jusqu’au 24 septembre 1961, date à laquelle il avait dû démissionner pour raison de santé. Considéré comme un modèle de bonté, de courtoisie et de dévouement, son décès émut vivement la communauté des notaires de France et d’Algérie manifestant des regrets unanimes lors de son décès.

Gaston Loustalet en son étude

Gaston LOUSTALET prit tout naturellement la relève de son père .. mais tardivement. Et pour cause ! En 1912, alors âgé de 18 ans il devança l’appel afin de pouvoir choisir son lieu d’affectation, pour effectuer son service militaire. Très attiré par les chevaux, il intégra le Régiment d’Artillerie dans la 9 ème Brigade de cavalerie légère, à Tarbes. Ayant souffert d’un passé de cavalier, vécu douloureusement durant 4 ans lors de la grande guerre de 1418, il décida de ne plus jamais remonter à cheval. Malgré cela il fut membre de la Société d'encouragement de Pau (probablement en raison de cette passion née de ses années d'artillerie à cheval). Après ses études de droit à Bordeaux, le voilà, en 1925, à pied d'œuvre.  Membre du Conseil Régional du Notariat, il en devint Vice-président de 1942 à 1948.  Premier président de la Caisse Nationale de garantie des Notaires, à Paris, (Fonds de réserve constituée pour supporter la garantie des notaires) dès sa fondation.  Secrétaire de la Caisse de Prévoyance des Notaires.  Devenu membre du Conseil Supérieur du Notariat, il fut :  Cofondateur de « l’Union Internationale du Notariat Latin » créée le 2 octobre 1948, à Buenos Aires, avec les notaires de 19 pays des 2 continents, Amérique et Europe. Il était accomExtrait de « La République des pagné de 4 notaires français du Conseil Supérieur du Notariat. Pyrénées » 2 octobre 1956

 Président en 1955 du Congrès National des Notaires de France qui se tenait à Vittel, avec une aisance, une distinction, une amabilité et une compétence qui lui valurent l’admiration sans réserve de tous les Congressistes.  Il eut la joie, à cette occasion, d’accueillir M. Robert Schuman, alors Garde des Sceaux. Le Notariat français conservera longtemps le souvenir de cet homme admirable, qui durant toute sa carrière, fut un modèle pour ses Confrères.

Raphaël ROSSONI

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LOUSTALET Gaston Une activité débordante… Cet immense dévouement envers sa profession ne suffisait pas à l’homme au grand cœur qu’était le Président Gaston Loustalet. Ne comptant pas son temps, il investit également dans la vie locale, et aidé par son côté béarnais tout en finesse, utilisant à bon escient la langue d’oc, il assuma au-delà de ses fonctions de Président de la Chambre départementale des notaires, les fonctions de :  Vice Président de l’Office Public d’H.L.M.  Administrateur de la Caisse d’Epargne de Pau.  Membre du Cercle anglais,  Président du Rotary Club de Pau,  Président du Pau Golf Club.  Conseiller Municipal à la Ville de Pau (Grand ami de Pierre Verdenal, avocat tenté par la politique, devenu Maire de Pau de 1937 à 1944).  Fondateur de la Société « Les Amis de la Musique de Pau »

La Nation reconnaissante…

Malgré son immense modestie, Me Gaston Loustalet ne put empêcher que ses mérites soient officiellement reconnus. Il était titulaire de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, de la Médaille militaire, de la Croix de Guerre 1914-1918, de la Croix de Chevalier du Mérite Social, et de la Médaille d’Or de l’Education Physique et des Sports.

Le Pau Golf Club grand bénéficiaire de sa pugnacité… Durant toute l’année 1943, lors de la seconde guerre mondiale, le parcours est en partie réquisitionné par les troupes d’occupation. Le club house et ses dépendances sont utilisés pour loger les soldats allemands. Les officiers allemands ne jouaient pas au golf. Leurs soldats faisaient de l’entrainement physique sur le parcours : mais Jacques Loustalet précise : « On jouait toujours comme si de rien n’était, avec, peut-être quelques fois, de petits coups par prudence... ». Un officier montait à cheval sur le golf mais était attentif à ne pas faire de dégâts, ce qui laisse à penser que les relations avec le club Extrait de « La République n’étaient pas des plus tendues. Cependant, les chars de la 7 ème Panzerdivi- des Pyrénées » 23 juillet 1956 sion au cours de leurs manœuvres le laissèrent en piteux état. Aussi, le Président Gaston Loustalet s’empressa d’adresser le 24 mars 1943 au service des relations franco-allemandes à la Préfecture un courrier rappelant l’interdiction aux engins blindés de circuler sur « les pelouses d’arrivée »… Par ailleurs, durant ce conflit où les denrées sont rares, il signe une abondante correspondance tous azimuts afin d’obtenir soit de l’essence, des balles, des chaussures, des denrées alimentaires, ou pour négocier âprement la location du parcours des dames au Colonel commandant le 18ème Régiment d’Infanterie pour un paiement en nature des loyers (Haricots verts, haricots cocos nains mange-tout, carottes, choux, navets, pommes de terre, etc...) ou encore pour l’obtention d’indemnités concernant le règlement en 1944 des réquisitions allemandes, etc. Certains Allemands étaient même restés en Béarn après la guerre, tel un nommé SCHRAM qui travailla, à Billère à la ferme dépendante d’une maison devenue ensuite résidence d’été, héritée par Gaston Loustalet. SCHRAM entretenait également le parcours du PGC avec son matériel. Au cours de la longue Présidence de Gaston Loustalet, le club vit progressivement son nombre de membres augmenter pour avoir triplé en 1956 (une centaine de membres environ) lorsque fut célébré le centième anniversaire de la création du Pau Golf Club qu’il avait minutieusement préparé. Raphaël ROSSONI

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LOUSTALET Gaston Extrait de « La République des Pyrénées » 19 mars 1956

Après la guerre il avait entretenu d’étroites relations avec la Fédération Française de Golf, grâce à des amis venus pendant l’occupation dans le Sud-Ouest et notamment Jacques LEGLISE (Champion de France et Vainqueur des internationaux de France en 1937), devenu président de la FFG de 1951 à 1967 et qui honora de sa présence cette belle manifestation en présidant les cérémonies du centième anniversaire du club au cours du dîner de gala qui se tint dans la salle des Ambassadeurs au Casino Municipal, le 19 mai 1956. Du 17 au 22 mai 1956, ce fut une superbe semaine de compétitions richement dotées et en clôture de ces festivités, se tint du 23 mai au 26 août 1956, au « Musée Le Président Gaston Loustalet (à gauche) avec les perdes Beaux-Arts » une exposition ayant pour thème sonnalités lors de la remise des coupes et trophées aux « Histoire du Golf » qui eut un succès retentissant. vainqueurs, le 19 mai 1956

Exceptionnel : Un Timbre des Affaires Etrangères oblitéré par un tampon du Ministère des Affaires Étrangères en 1948. Gaston Loustalet, enregistre le pouvoir donné à M. Basile Marco, de nationalité hellénique, et domicilié en Egypte d'être le mandataire de ses deux sœurs, domiciliées également en Egypte mais résidant "actuellement" dans les Basses-Pyrénées, d'une part, et ces trois personnes nomment deux personnes pour débloquer leurs biens (succession), d'autre part. Ci-dessous, un document de quatre pages (deux seulement sont scannées, la première et la dernière) Le timbre humide date de 1890 et représente la Justice debout. Le timbre sec représente l'Abondance et a pour légende « Enregistrement, timbre et domaines ». Nous pouvons donc lire successivement au bas de l'acte - Enregistré à Pau par Me Loustalet le 2 avril 1948. - Enregistré à Pau aux Actes Civils le 6 avril 1948. - Vu par Nous, Marty, faisant fonctions de Président du Tribunal Civil de Pau, pour la légalisation de la signature de Maître Loustalet, le 8 avril 1948. Raphaël ROSSONI

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LOUSTALET Gaston A l’instar du Comte Henry Russell, ce pionnier pyrénéiste franco-britannique, ami de Sir Victor Brooke (Président du PGC de 1880 à 1884 et en 1891) Gaston Loustalet était un amoureux de nos montagnes dans lesquelles il assouvissait ses passions d’alpiniste et de skieur.

Alpiniste avec la « Collective » du Club Pyrénéen de Pau …. Le 14 octobre 1934, sous la conduite de G. et J. Santé, aidés par quelques-uns de leurs camarades du Groupe Pyrénéen de Haute Montagne, 22 personnes de la Section de Pau ont réussi l’escalade du Mur de la La Collective en 1934 au Mur de la Cascade, à Gavarnie Cascade, au fond du Cirque de Gavarnie. Sans être 14 des 22 participants sur le premier étage du Cirque d’une difficulté extraordinaire, cette ascension n’est tout de même pas une plaisanterie. Le temps, 3h30 pour 250 m. de muraille assez redressée, est en tous points remarquable, vu le nombre des participants. Gaston Loustalet, skieur... Avec une bande d’amis skieurs, Wiart, Verdenal, Perrineau, Gardère, Loubières, Laulhère, Martin-Laprade, Baylaucq et quelques autres, il avait l’habitude de sillonner, l’hiver, les pentes neigeuses des Pyrénées. Le Marcadau était leur site de prédilection. Les remonte-pentes mécanisés n’étaient pas encore à la mode. Les montées se faisaient avec les peaux de phoque, l’effort, la sueur et la volonté. ...et cofondateur du Rotary Club de Pau ... Lors d’une virée en 1937, Henri-Hector Wiart remarque: "nous sommes tous de profession différente ; nous pourrions fonder un club Rotary". Gaston Loustalet réplique au milieu des boules de neige et des rires: "nous en reparlerons à Pau...". C’est ainsi qu’après une réunion tenue en son domicile et avoir surmonté certaines difficultés dues au fait que le Rotary, avait mauvaise réputation car il servirait de couverture aux personnalités de la Franc-maçonnerie internationale, honnie des patriotes et de la droite française, le Rotary Club de Pau prenait son essor. A l’évidence, le notaire de tradition que fut Gaston Loustalet (la plus grosse étude du Béarn) avec son énorme clientèle comprenant aussi bien l’aristocratie et la bourgeoisie que le monde paysan qu’il connaissait bien, facilita grandement la vie de ce Club. De plus, son titre de conseiller municipal augmentait encore son influence sur le Portrait en pied de destin de la ville, s’il en était besoin. Bien des réunions du Rotary Gaston Loustalet Club de Pau se tenaient au Club House du Pau Golf Club. Gaston Loustalet, skieur, golfeur par obligation... C’est à la suite d’un grave accident de ski où il faillit perdre un pied que sa passion prit brutalement fin. C’est alors que sur les conseils de son ami Manuel Magescas, excellent golfeur, il s’initia au golf en 1936 avec Alfred Coussiès sur le parcours de Billère. Six ans après en 1942, il devint Président du Pau Golf Club. Il démontra très vite de réelles capacités golfiques et remporta entre autres en 1947 la MacNab et en 1948 et 1949 la Captain’s Prize. Il créa le « Challenge Gaston Loustalet ». Une médaille et une coupe portant cette inscription furent remises aux vainqueurs. Gaston Loustalet (au premier plan) avec son fils Jacques admirant le drive du professeur Alfred Coussiès Raphaël ROSSONI

Jubilé golfique Gaston Loustalet

Une protection céleste... A l’issue d’une garbure avec des amis dans un petit bistro au pied de Gourette, il refusa d’aller faire une balade avec un ami qui insistait pour qu’il l’accompagne, mais il tint bon préférant partager ce bon moment d’agapes et la délicieuse garbure. Heureux destin que le sien car malheureusement son ami décéda enseveli par une avalanche. 122

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LOUSTALET Gaston t 25 Oc

1961 obre

Echos de Presse : « La République des Pyrénées »

bre cto 28 o

1 196

25 Octobre 1961

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Norman

MAC FARLANE Esquire

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Norman MAC FARLANE, Esquire Président du PGC en 1906 et Secrétaire du PGC de 1900 à 1908 Norman Mac FARLANE est né le 10 juillet 1874 à Chicago (Cook, Illinois, USA) et décédé le 30 Novembre 1933 à Chicago. C’était le fils de Norman Mac FARLANE (né en Inverness, en Écosse, le 4 janvier 1846 et décédé le 21 mars 1892 à Chicago) marié à Elizabeth CHRISTY (née à Édimbourg, en Écosse, en 1850 et décédée le 29 mars 1921 à Chicago).

Né quatrième d’une fratrie de 6 enfants. Il épousa Angie et eurent une fille prénommée Urina. Norman était un diplômé en armement et considéré comme un génie des maths. Il avait la réputation d'être un grand buveur. Bon golfeur, Norman Mac Farlane remporta en 1897 la Coupe « Anstruther Shield » et en 1899 la « Havemeyer Cup ». Son épouse montrait ses talents de joueuse de mandoline au sein du « Ladie’s Orchestra » présidé par Miss Susan Sinclair Craigie-Halkett (Présidente du Pau Ladie’s Golf Club en 1878 et 1879).

Le PGC possède peu d’éléments pouvant confirmer tout à la fois la véracité de ce qui précède ou de son action présidentielle. Les recherches sont toujours en cours...

Norman MAC FARLANE

fut Président l’année du cinquantenaire Pour cette raison, le club aurait eu une année de fête. Malheureusement les festivités furent ternies notamment le grand bal de clôture au C h â te a u Henri IV qui fut annulé en raison de la c a ta s tro ph e minière, la plus importante d’Europe, de Courrières près de Lens. Raphaël ROSSONI

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Extrait de "L'Indépendant" du vendredi 2 février 1906

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Norman MAC FARLANE, Esquire Cette catastrophe fit 1099 morts le 10 mars 1906. Le Président Norman Mac farlane et le Comité des Fêtes du Cinquantenaire du Pau Golf Club décidèrent que les fonds devant servir à l’organisation de la soirée seraient envoyés aux victimes. Extrait « Le Patriote » Dimanche-lundi 4-5 février 1906

Syndicat d'Initiative - Séance du 31 Janvier. « ...Le Comité vote, en outre, l'achat d'une médaille d'or destinée à un prix pour le cinquantenaire du Golf Club ». Nota : Sous son mandat il y eut une Intervention de la Ville de Pau dans le renouvellement du bail du Club auprès de la commune de Billère, subventions, entretien du chemin, Lawn-Tennis, Cricket-club (18851912) etc…

Kenneth Mac Farlane Si Norman Mac Farlane peut passer pour un homme discret compte tenu du peu de renseignements le concernant, il n’en est pas de même de Kenneth Mac Farlane (frère ou cousin ?). Kenneth Mac Farlane fut membre du PGC et excellent golfeur remporta de nombreuses coupes où il figure sur les tableaux noirs accrochés aux cimaises du Club House et notamment en 1895 la « Havemeyer Cup ». Extrait de « L’Indépendant » Durant plusieurs années Kenneth Mac Farlane a fait partie du Comité directeur du PGC.

mardi 9 décembre 1902

Il fut également membre du Pau Hunt. Excellent joueur de polo comme au Jeu de Paume. Il a épousé le 6 octobre 1892, à Pau, Euretta Post Morris (1868-1902), (fille de Benjamin Coles Morris et de Sarah Elizabeth Post). Ils eurent une fille Marjorie-Euretta le lundi 1er février 1897 et 2 autres enfants.

Extrait de « L’Indépendant » mercredi 10 décembre 1902

Il est décédé à Pau le 7 décembre 1902. Extrait du « Journal des Etrangers » du dimanche 9 octobre 1892 : « Un « great event » de la saison : le mariage en l’Eglise « Christ Church » de Kenneth Mac Farlane avec Miss Euretta Morris le 6 octobre 1892. Les témoins du marié étaient M. Evan Mac Farlane, son frère, et M. Frank Jones. Ceux de la mariée, son oncle par alliance M. Alfred de Lassence et M. Morris Post. La cérémonie s’est déroulée au milieu d’une foule élégante où l’élément indigène se mêlait à la colonie étrangère. Le sanctuaire ressemblait à une véritable corbeille de fleurs... » Echo : « Dimanche 6 novembre 1892, Mme Mac-Farlane a eu à sa table ses enfants : M. et Mme Kenneth Mac-Farlane, M. et Mme et Melle Morris, M. et Mme W. F. Jones, MM. Thorn et J. Barron ».

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MAC FARLANE 3


D.M. MACNAB Esquire

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MACNAB 1


D. M. MACNAB, Esquire Président du PGC en 1889 et 1890 L’histoire d’une médaille offerte à la Reine Victoria à l’occasion de son Jubilée d’Or (cinquante ans de règne 1837-1887)

« Si le Pau Golf Club souhaite envoyer à la Reine une « copy » de sa médaille de jubilee, je suis sûr que Sa Majesté sera très heureuse de l’accepter »

En 1889 la Reine Victoria, sans doute la plus grande reine d'Angleterre, à cette époque, séjourna à Biarritz avec cinquante-sept personnes de sa suite et descendit au pavillon La Rochefoucauld en mars et avril. La souveraine elle avait alors 70 ans - arriva en gare de La Négresse par train spécial le 7 mars 1889. C’est lors de ce séjour que D. M. MACNAB lui offrit au nom du club la médaille ci-dessous.

Médaille MACNAB CHALLENGE CUP 1837-1887 « Monsieur, Je suis chargé par la Reine de vous assurer du grand plaisir que Sa Majesté a éprouvé en recevant la médaille que vous lui avez offerte. Je suis chargé de vous demander de faire part aux membres du Pau Golf Club que la Reine les remercie de leur cadeau. J’ai l’honneur, Monsieur, d’être votre dévoué serviteur »

Henry Ponsonby, signataire de la lettre de remerciements, servait comme gardien du Trésor privé et était secrétaire privé de la Reine Victoria. Raphaël ROSSONI

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MACNAB 2


D. M. MACNAB, Esquire Comme James Mellor ou Charles Hutchings, D.M. MACNAB était également membre du « Royal and Ancient Golf Club » de Saint Andrews. Photos des années 1890 ( D M . MACNAB dans l’ellipse) Aiguière de MACNAB 1878

Echos de presse : ...Le 7 Février 1859, au 97 Collins street-Est, la femme de DM Macnab, Esq., met au monde une fille, mort-née... "Australian News papers" : ...Le 21 ?, Au parc de la rue, South Yarra, l'épouse de DM Macnab, Esquire, accouche d'un fils… _________

Durant plusieurs années, D. M. MACNAB fut membre du Comité. Discret, efficace, il participe à la vie mondaine paloise animée par la gentry britannique. Il prépara l’organisation nécessitée par l’inauguration du club house le 5 janvier 1891 sous la présidence de Sir Victor Brooke. (Photo)

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MACNAB 3


D. M. MACNAB, Esquire Un parcours pour les Ladies Grace à l'action de personnalités comme Sir Victor Brooke, Francis Cooper Lawrance, D.M. MacNab et Alkman Henryson FOSTER-BARHAM, le parcours est modifié et agrandi en 1875 par 3 nouveaux trous et passe à 5485 yards. En 1877 est créé un 9 trous réservé aux Ladies qui n'avaient pas toujours accès au parcours des hommes. Ce dernier disp a ra i t ra en 1941 au profit d’un potager destiné à nourrir nos soldats.

D. M. MACNAB peint pour la postérité par Allen Culpepper Sealy en 1893 A l'invitation de M. Frederick Henry Prince et plus tard de M. Dick Ridgway, familles bien connues dans la cité, Allen Culpepper Sealy (1850-1927) peintre équestre et de paysages est aussi venu à Pau peindre des scènes de la vie du golf et d'autres sports typiquement britanniques, tel la chasse aux renards avec le Pau Hunt dont de nombreux tableaux sont exposés au Cercle Anglais. Au Pau Golf Club trois toiles sont accrochées aux cimaises de la Salle du Patrimoine. Il a également peint celle-ci-dessous pour D.M. Mac Nab, accompagné d’un caddie, toile possédée par un collectionneur privé M. Tim Smartt, Rye, Kent, UK.

D.M. MACNAB (président du PGC en 1890 et 1891) « Crossing Jordan Bridge on the 16th hole » - 1893 Raphaël ROSSONI

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Extrait de « Lewis HORNOR putting on the 10th green » Tableau d’Allen Culpepper SEALY -1893 MACNAB 4


Sir James Robert

MELLOR

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Sir James Robert MELLOR Président du PGC en 1896 Sir James Robert MELLOR (1839-1926) est un des 12 enfants du « Right Honourable Sir John Mellor » (1er janvier 1809-26 avril 1887). Il a vécu à Craven Hill Gardens, Bayswater, Londres, Angleterre. Il s'est marié à Anne Jane Shaw (1839-1921), fille aînée et co-héritière de Thomas Shaw d'Everton, quartier de Liverpool dans le Lancashire, (Angleterre). Ils reposent au cimetière de Tenterden, Ashford Borough, dans le Kent (Angleterre) Ils eurent deux enfants :  Le brigadier-général Sir James Gilbert Shaw Mellor né en 1882 à Pau et décédé le 16 avril 1947  Maria de Florence Mellor née en 1877, décédée le 11 août 1972 Sir James Robert MELLOR est un peu une énigme car peu de détails de sa vie semblent avoir survécu. Il a été « Master of the Crown Office » Il est né dans le Lancashire en 1839. Il venait d'un milieu riche. Il a conservé une maison dans le quartier branché Onslow Square, Kensington, au 51 (SW7) pendant au moins 40 ans et il est enregistré dans tous les dossiers de recensement comme "vivant sur ses propres moyens". Il faut traverser la Manche pour le découvrir un peu plus. Nous le retrouvons à Pau avec la "gentry" britannique. Sir James Robert MELLOR avait vraiment adopté Pau pour en faire son domicile principal et son fils y est né en 1882. Membre actif du Pau Golf Club, il en devint Président en 1896. Son portrait trône en salle du Patrimoine au sein du club house. Membre du « Royal and Ancient Golf Club » de Saint Andrews et bien qu'il ait été également un membre fondateur du "Feliwstowe Golf Club" en 1880, il n'y a pas d'enregistrement de ses engagements dans des compétitions et a démissionné de son appartenance, entre 1884 et 1887. Il fit éditer la médaille des 40 ans du club, (1896) médaille qui fut gagnée cette année là par FW Maud et offerte au club par son petit fils en 1980. Sir James Robert MELLOR avait au moins deux autres passions : la chasse au renard et le polo. Il a rejoint le Pau Hunt et nous le voyons photographié (voir page suivante) avec plusieurs autres cavaliers qui sont surtout des étrangers. C'est également en 1880 qu'il intègre le "Pau Polo Club" où il est déjà connu comme étant "... un membre du célèbre Monmouthshire Club". Sir James Robert MELLOR est mort à son domicile à "Onslow Square House" en 1926. Extrait du "The Polo Encyclopedia" : "Sir James Robert Mellor, joueur anglais, (1839-1926) gagnant du Hurlingham Champion Cup en 1877. Son équipe de Monmouthshire joua un score nul et vierge avec Tyros dans le jeu final. L'année suivante, il gagna une fois encore la Cup, toujours comme membre de l'équipe de Monmouthshire. Sir James était aussi un excellent golfeur dont il était un des premiers joueurs à Pau". Raphaël ROSSONI

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Sir James Robert MELLOR James MELLOR, grand champion de polo Après leur établissement dans les Indes, les Anglais découvrirent ce sport baptisé polo. En 1855, il est pratiqué par les officiers de l'Armée du Bengale. En 1870, il arrive en Angleterre, au camp d'Aldershott grâce aux officiers du 10ème Hussards. Vers 1880, quelques sportmen s'y essaient à Pau : le comte de Madré, Thorn, James Mellor, Gordon-Bennett, Mac Creary, Carroll, Torrance, etc. Mais l'essai est abandonné au profit de la chasse au renard qui y est beaucoup plus en vogue ! Cependant, comme pour le golf, Pau peut se réclamer comme étant la première cité du continent européen où le polo fut joué et lancé par deux Américains James Gordon Bennett de New York (fondateur du journal international Herald Tribune qui déclarait que Pau était « le centre du sport mondial » (Pau is the hub of the Sporting world) et William Knapp Thorn qui ont joué dans l’équipe américaine lors de la première « Westchester Cup » à Newport en 1886. Le petit-fils de ce dernier est décédé en 1910 d’une hémorragie de la poitrine à Pau. Le polo se jouait alors sur un terrain adjacent au parcours de golf sur la plaine de Billère, il continua à Pau au début du 20ème siècle, mais après 1902, sur un autre terrain à Jurançon, le champ Bourda dit « la prairie des jeux ». C’était un vaste terrain d'une superficie d'environ trois hectares, s'étendant entre la rue de Jurançon et la rue de l'Abattoir. Seule la partie supérieure était utilisée. De là, on voyait le château de Pau et son parc ; au sud, il y avait un chalet avec une tourelle et des arbres ; à l'ouest, l'abattoir et la savonnerie Roussille dont on connaissait les fragrances. Selon le vent, les habitants du quartier constataient : « ça sent Roussille ! » que les plaisantins pensaient : « ça s'enroussille ! ». Une simple baraque en planches tenait lieu de hall d'entrée pour accueillir les visiteurs. Le guichet servait de vestiaire. Dans la rue, la borne-fontaine permettait aux joueurs de se rafraîchir, de se laver peu ou prou à la vue de tout le monde. Ce n'était pas le grand luxe mais s'en contentaient les pratiquants de polo à cheval, les militaires de la garnison, les enfants des écoles... Néanmoins, le polo n'a pas repris après la deuxième guerre mondiale et il tomba dans l’oubli. D’autres joueurs reconnus internationalement furent également membres du Pau Hunt : le Comte Jean de Madré qui fut patron du « Tigers team » et participa aux Jeux Olympiques d’été en 1900, Henry Ridgway qui fut aussi master du Pau Hunt, James MELLOR du fameux Monmouthshire club, (1er club de polo au Pays de Galles, fondé en 1872, cette équipe avait une si grande supériorité à toutes les autres qu'il était difficile de trouver des clubs prêts à concourir pour la Coupe du Champion), Alfred Torrance qui se tua au cours d’un steeple chase à Croix-de-Berny, Sir Victor Brooke (Président du PGC en 1880 et de 1884 à 1891), Eustace Jameson, John-Moriss Post, (secrétaire du PGC en 1891 et 1892) etc. Plus de dix-mille Anglais ou Parisiens venaient passer les 6 mois d’hiver à Pau. Lors de « The America Polo Cup » en 1886, à Newport, Rhode Island, l’équipe d’Amérique était représentée notamment par William Knapp Thorn King futur Master du Pau Fox Hound et oncle de Herbert Thorn King, (président du PGC de 1909 à 1915). Frédéric PRINCE, (président du PGC de 1934 à 1939), pratiquant le polo à North Shore de Boston, fut master jusque dans les années 1930. Le comte De Madré et Sir Allan Francis Brooke, fils de Sir Victor Brooke, furent associés au « Championship Tournament of the Indian Polo Association », à Calcutta, en 1909.

POLO MATCH AT HURLINGHAM BETWEEN THE ROYAL HORSE GUARDS (BLUES) AND THE MONMOUTHSHIRE TEAMS, 7TH JULY, 1877 Sir Bache Cunard . (Capt.) E. Curre, Esq . (Umpire). Capt . Atherley. Hugh Owen, Esq. Capt . Gascoigne. Capt. Smythe (Starter) . C.., .:) Lord Kilmarnock . Hon. Chas. Fitzwilliam. Cap: Brocklehurst. Capt. Herbert. Sir Chas. Wolseley. Reginald Herbert, Esq.

James MELLOR, Esq, du Monmouthshire team, figure sur le cheval châtaigne, avant-dernier à droite Gravure Anglaise aquarellée du 19ème siècle "Polo Match at Hurlingham" datée 1877, d'après le tableau de George EARL (1824-1908). Raphaël ROSSONI

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MELLOR 3


Sir James Robert MELLOR James MELLOR, membre éminent du Pau-Hunt Des membres du Pau-Hunt à cheval, prêts pour une chasse à courre : Dr Green, James MELLOR, Baron d’Este, Friar-Tuck, A. de Cuadra, Jane Mary Isabel dite Jeanie Hutton, (épouse de Joseph Barron 1872-1947). Ce dernier fut un cavalier émérite, membre du Pau Hunt et connut de nombreux succès aux concours hippiques. Il détint le concours du saut en largeur et reçut, en 1907, La « Copa Del Rey » des mains du Roi Alphonse XIII. Il est beau-frère du Baron John Grant de Longueuil (président du PGC en 1907 ). Il épousa Jean Isabelle Hutton, le 10 février 1926. Il est enterré au cimetière Saint Laurent de Billère dans le caveau des Hutton), le comte Jean de Madré… James M E L L O R tient son cheval par la bride

Membres du Pau-Hunt à cheval, au rendez-vous de chasse De g à dr : Arsenius ; Arthur Smyth baron d'Este ; Hubert comte de Ganay ; James MELLOR ; Prince de Poix ; William Knapp Thorn ; Edgard Lejeune ; G. Brinquant —————— A droite, extrait du tableau de Allen Culpepper Sealy « Le drive de Sydney Platt au 9ème trou » Raphaël ROSSONI

James Mellor 134

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Carlos Garcia

OGARA y AGUIRRE

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OGARA 1


Carlos Garcia OGARA y AGUIRRE Président du PGC en 1940 et 1941 Carlos Garcia Ogara y Aguirre était Vice Consul Honoraire d’Espagne, à Pau. C’était un homme généreux et dévoué qui dans les premières années du conflit mondial (1939-1945) prit en charge les destinées du PGC et évita dans cette période critique qu’il ne disparaisse. Il est né en 1899 à Matanzas, (Cuba) et décédé le 22 mai 1967 à San Sébastian (Espagne) à l’âge de 68 ans. Une cérémonie religieuse fut célébrée à son intention en l’Eglise Saint-Martin de Pau, le 24 mai. Excellent joueur, il remporta de nombreuses compétitions et notamment la plus ancienne d’Espagne la « Copa Puerta de Hierro » en 1924. En son souvenir se joue tous les ans au PGC la « Coupe Carlos Garcia Ogara », créée en 1969. Il s’est marié avec Barbara Wright, née à Boston et décédée le 28 mars 1994 à San Sebastian, fille de John Harvey Wright qui fut Président du PGC en 1908 et de 1921 à 1933. Ils eurent 3 enfants : 1- Antonio Garcia Ogara et Wright, marié à Emma Villacieros Machimbarrena. Celle-ci fut Présidente de la « Real Federación Espaῆola de Golf » de 1988 à 2008, membre à vie du PGC depuis 2003, à l’occasion du 25ème France-Espagne Boys. Excellente joueuse mainte fois titrée internationalement. Antonio est décédé à l’âge de 82 ans, le 10 novembre 2013 à Madrid. Il venait passer toutes ses vacances à Pau et jouait souvent sur le parcours du PGC. Emma est née à Donostia San Sebastian le 1 er janvier 1932. 2- Carlos Garcia Ogara et Wright marié à Maria Del Carmen Londaiz. 3- Maria Isabel Garcia Ogara et Wright née le 6 juin

Emma Villacieros Machimbarrena, figure essentielle de l’histoire du golf en Espagne

1934, mariée le 20 septembre 1956 à Manuel Sanchez de Movellan et Hupfel, Marquis de Movellan, mort à Comillas, le 18 Septembre 2011, à 79 ans. Raphaël ROSSONI

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Carlos Garcia OGARA y AGUIRRE Pour le Pau Golf Club, il restera l’homme qui sauva le club en engageant généreusement ses deniers personnels, malgré l’époque doulouExtrait de « La République des Pyrénées » 23 mai 1967 reuse marquée en ce début de conflit mondial de 1939-1945. Par ailleurs, il prit une part prépondérante à la régularisation des parts des sociétaires britanniques décédés. Carlos Garcia OGARA avait été décoré de la Médaille de Chevalier du Mérite Social. Bien qu’il fut un excellent cavalier, membre du Pau-Hunt, Carlos Garcia OGARA fit au cours d’une chasse à courre, une très mauvaise chute de son cheval qui l’écrasa de tout son poids. Bien que très sérieusement blessé il fut l’objet de soins intensifs qui lui ont permis de retrouver très vite des forces et reprendre ses activités consulaires.

Extrait de « La République des Pyrénées » 24 juillet 1952

DECES DE SA BELLE-MERE

Extrait de « La République des Pyrénées » 7 Février 1952

Raphaël ROSSONI

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Ebenezer OLIPHANT Esquire

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OLIPHANT 1


Ebenezer OLIPHANT, Esquire Président du PGC de 1876 à 1879 Ebenezer OLIPHANT, Esquire, est né le 25 janvier 1819, au 21 Buccleuch Pl, Edimbourg, Cité de Edinburgh, (Ecosse). Ses parents William Oliphant et Mary Oliphant ont eu 8 enfants dont Ebenezer ; Mary Oliphant ; William Oliphant ; John Oliphant ; Margaret Morrison ; Walter Oliphant et 2 autres.

Arrivé à Pau en 1858, il s’y maria en 1883 avec Agnès MacLaurin, en l'Eglise "Holy Trinity Church" (qui a ouvert ses portes en 1868). Ils eurent 4 enfants : Marie Irvine Oliphant Ormond (1848-1925) ; Duncan Oliphant (1850-1851); William (Bruce) Oliphant (1854-1900) et EH -Lawrence Oliphant (1860-1934). Ebenezer OLIPHANT, Esquire, est décédé à Bournemouth (Sud de l’Angleterre) le 19 novembre 1896 à l'âge de 77 ans. Il repose au cimetière de Saint John and Saint Cuthbert'Church à Edinburgh, Lothian en Ecosse. Sa veuve Agnès née en 1821 est décédée le lundi 19 juin 1916 à l'âge de 94 ans. Excellent golfeur, il remporta à Pau par trois fois la "Hamilton Gold Medal" en 1860, 1877 et 1879 et gagna également la "Anstruther Shield" en 1860. Ebenezer OLIPHANT fut l’un des premiers colons de Victoria, en Australie, devint un richissime personnage, nommé par le Extrait de « L’Indépendant » Gouverneur, Magistrat territodu mardi 24 novembre 1896 rial de Wooriwyrite, dans le quartier de Port Phillip le 14 août 1857. Bien que résidant à Pau avec sa famille depuis 1858, il possédait toujours des biens à Victoria. En 1853, à « Portland Bay District » (Woorongoroit), le recensement faisait ressortir qu'il possédait 30240 acres de terrains, 19 chevaux, 260 vaches, 15000 moutons. Photo de Léon Pierre Subercaze Artiste peintre à Pau, vers 1883 Raphaël ROSSONI

(Voir page suivante)

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OLIPHANT 2


Ebenezer OLIPHANT, Esquire Un célèbre éleveur et producteur de laine mondialement connue sous la marque « EO » Ebenezer OLIPHANT a embarqué le 5 octobre 1839 à bord du navire « Inde », de Greenock (Ecosse) et, via Adélaïde, est arrivé à Port Phillip, au sud de Melbourne en Australie, le 9 avril 1840 avec 4 autres familles. Le navire chargé également d’une cargaison de produits divers a subi de nombreuses péripéties et démâté à deux reprises au cours du voyage. Lors d’une nouvelle traversée ce « brick » brûla et coula le 19 juillet 1841 faisant 17 victimes au cours de cette catastrophe. Le brick « Inde » Dans cette partie du monde aux antipodes de l’Angleterre, un événement important fut la vente par Ebenezer Oliphant du célèbre "Wooriwyrite Estate", comprenant environ 20.000 acres et situé dans le district de l'Ouest, entre Terang et Mortlak.

La propriété avait été acquise en 1843 par M. JG Ware, qui l'avait ensuite cédée à son voisin M. Ebenezer Oliphant, de Koort Koortnong. Celle-ci ne changea de mains qu'une seule fois en 69 ans. Les initiales "EO", constituent la marque célèbre dans le monde de la laine Wooriwyrite connue comme étant la production de laine mérinos la plus grande et de la plus belle qualité, appartenant à ce gentleman qu'était Ebenezer Oliphant. Le mérinos détient le record de la laine la plus fine du monde. Ebenezer Oliphant Esquire était associé avec MacLaurin dont il avait épousé la fille prénommée Agnès. M. Thomas Shaw, qui épousa Catherine fille de MacLaurin, sœur d’Agnès, fut nommé promptement directeur de Wooriwyrite. Il en est devenu propriétaire d'une partie en 1854, et, 10 ans plus tard, le titre de la propriété lui fut transféré par M. Ebenezer Oliphant. Cette politique qualitative a été fidèlement entretenue par sa famille, et le but des nouveaux propriétaires fut de continuer avec une attention toute particulière pour en assurer le développement. La laine "EO" Wooriwyrite a été longtemps leader du marché obtenant régulièrement les prix les plus élevés dans les marchés mondiaux. Les dernières ventes en cette année 1923 à Londres ont constitué un record du monde (19 dollars australiens/kg en moyenne pour une production de 25000 moutons, estimée à environ 250 tonnes). La viande ovine n’était alors qu’un sous-produit de la laine.

Extrait du "The Glasgow Daily Herald", Friday, 13 April 1860, p. 5 c. GOLF SUR LE CONTINENT : Un match animé à ce vieux jeu écossais a été joué à Pau, à l'ombre des Pyrénées, les 2, 4 et 5 avril 1860, pour la magnifique médaille d'or offerte il y a quelques années par le Duc de Hamilton et attribuée aux joueurs de golf dans le sud de la France lorsqu'ils étaient en compétition pour la conquérir. Après une vive contestation, qui s'est développée dans l'excitation à chaque jour successif, la médaille a été gagnée par notre citadin, M. Ebenezer Oliphant, qui l'a conservée l'année suivante. Sur les trois jours de compétition M. Oliphant avait 29 coups d'avance sur le deuxième concurrent. Quelques jours avant, M. Oliphant avait, avec succès, joué la " Anstruther Medal Silver" sur le même parcours mais étant empêché par les règles du club de détenir les deux, il a son propre nom inscrit comme gagnant, mais elle sera remise au prochain meilleur joueur de la saison. Scotsman Raphaël ROSSONI

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Sydney PLATT Esquire

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Sydney PLATT, Esquire Président du PGC en 1895 et 1897 Secrétaire durant la première guerre mondiale et en 1920 Sydney PLATT, Esquire, est né le 2 Février 1861 et décédé le 18 Novembre 1937 à l’âge de 66 ans. Marié le 18 novembre 1884 avec Agnès Bertha Platt (1863-1952) (née Marshall) qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1896. Sydney était le fils de Alice Radcliffe et de John Platt qui était Liberal MP pour Oldham et Président de Platt Brothers, la plus grande Compagnie textile dans le monde à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle.

C’était un excellent chanteur «à la chaude voix»..

Sydney PLATT et son épouse eurent une fille Eira Gwendolen Platt, qui s'est mariée en 1924 à Pau, avec Charles Georges Joseph Antoine du Breil (1894-1951), officier régulier dans les Hussards français… ...et un fils, le Capitaine Lionel Sydney PLATT, du "17th Lancers & Royal Flying Corps", né le 1er octobre 1885, décédé à l'âge de 31 ans, abattu par l'aviation allemande à Vitry-en-Artois le 13 avril 1917 alors qu'il effectuait une reconnaissance.

War Office Telegram to his wife To: Platt, 19 Cliveden Place, SW 1 Regret to inform you Capt L S Platt 17th Lancers attached RFC 57 Squadron reported missing April thirteenth. This does not necessarily mean either killed or wounded

————

Ci-contre le Télégramme du Ministère de la Guerre adressé à la femme de Lionel Sydney : « Regret de vous informer Capt LS Platt 17th Lancers, attaché RFC 57 Escadron, porté disparu le treize Avril. Cela ne signifie pas nécessairement tué ou blessé ». Malheureusement son décès fut confirmé plus tard. ————

Lors de la Présidence de Sydney PLATT, Esquire, la Reine Victoria a offert cette Coupe au PGC à l'occasion de son "Diamond Jubilee" (soixante ans de règne, 1837-1897). Extrait du tableau de Allen Culpepper Sealy « Le drive de M. Platt au 9ème trou » Raphaël ROSSONI

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Sydney PLATT, Esquire

En reconnaissance aux bienfaiteurs de l’Eglise Anglicane Saint Andrew, à Pau Plaques apposées au mur de l'Eglise où sont mentionnés les noms des décédés qui en ont été bienfaiteurs pour sa construction. Ci-contre une plaque à la mémoire de leur fils Lionel Sydney. ————

Un gentleman rider Extrait de l'Express du Midi du lundi 10 novembre 1913 : « Le cheval "Ciitias", appartenant à M. Sydney Platt, a gagné le prix Georges Brinquant 20,000 francs, à Auteuil ». ————

Son testament Volonté de Sydney Platt (texte brut in extenso tiré de son journal) : M. Sydney Platt, propriétaire du Orléans Club, Rue King, St James, SW, et de la Villa Beatrix à Pau, Basses Pyrénées, France, un juge de paix pour Carnarvonshire et shérif 1888, immobilier gauche en Grande-Bretagne de £ 573,815 (Devoir 562,571 np € (. Immobilier payé £ 193 092. Il a déclaré qu'il a laissé un testament distinct de ses biens immobiliers en France. Parmi ses legs sont : Tous ses chevaux de course et les effets liés celui-ci à sa fille Eira Gwendolen Du Breil ; £ 5000 et tous ses autres effets extérieurs à sa femme ; £ 3000 à sa nièce Renee Marshall à sa majorité. Si vieille fille, ou, si mariée, à son neveu George Lampriere Marshall ; £ 1000 à son neveu Claude Radcliffe ; £ 1000 pour Frances Martha Lampriere, veuve de son ami l'agent Herbert Lampriere. Après d'autres legs, il a laissé le reste de sa propriété pour moitié sur la confiance de sa femme pour la vie, et sous cette réserve les deux tiers sur la confiance de sa fille et de sa suite, et un tiers sur la confiance de sa petite-fille, Noel Cicely Platt et sa suite. Raphaël ROSSONI

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Sydney PLATT, Esquire Propriétaire de villas A partir de l'apparition du chemin de fer en 1863, environ 2000 anglo-américains accompagnés de leur famille aiment venir "hiverner" à Pau et dans ses environs. Or, le cadre de vie normal d'une famille est une maison d'où l'implantation de villas dans la région. L'origine de ces villas remonte à la villa romaine, grande maison de campagne accompagnée d'une ferme. Située, du point de vue de l'importance, entre le château (médiéval, Renaissance ou classique), seule façon de vivre à la campagne, sous l'Ancien Régime, pour un membre de l'aristocratie, et l'hôtel particulier, la villa apparut au XVIII ème siècle en Grande-Bretagne, puis au XIXème en France, inspirée par le mouvement d'architecture néo-classique du palladisme et favorisée par le romantisme qui voulait une vie près de la nature.

La magnifique villa "Les acacias" située sur les hauteurs Villa Les Acacias de Billère fut achetée par Sydney Platt en 1923. Après la guerre, toute la famille PLATT déménagea à la « Villa Beatrix », toute proche de la précédente mais bien plus spacieuse.

Cette villa est très représentative de la mode du XIX ème siècle. Construite par le trésorier-payeur général Renouard, elle offre au regard une conception assez lourde et compliquée dans son décor. Elle relève du style italien (toit de tuiles à faible pente et Villa Béatrix frontons orgueilleux dominant certaines ouvertures) et tient beaucoup à son siècle par ses stucs, ses balcons aux lourds décors de fonte et le soubassement en pierres meulières qui rompt l'harmonie des façades blanches. Les familles PLATT dont la principale qualité résidait dans l'organisation de fêtes mémorables, représentaient les figures inévitables de la mondanité paloise organisant dans cette immense villa de somptueuses réceptions et bals. Jamais les fêtes ne furent aussi brillantes dans la capitale du Béarn. La villa Béatrix abrite actuellement le siège de l’URSSAF, à Billère.

Le jour du Captain's Prize Sur cette estampe, le Vicomte Henri de Vaufreland (Berrichon, homme du monde, auteur de lithographies a été secrétaire du Pau Hunt puis président de 1945 à 1957 du Cercle Anglais qu'il décrit dans ses chroniques comme « le Temple de Bacchus et de la Dame de Pique : on y jouait gros et on y buvait sec... » a croqué l'après d'une com-

pétition disputée en avril 1911. Elle représente Sydney Hubert PLATT Esquire qui fut Président du PGC en 1895 et 1897 (tout à droite).

Figurent également Miss Mary BERNERS, qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1877 (au centre) en compagnie de Miss CRAIGIE-HALKETT, qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1878 et 1879 (à gauche), Herbert THORN KING, Esquire, Président du PGC, alors en exercice depuis 1909 jusqu’en 1915 (entre les deux dames) et John Harvey WRIGHT, Esquire, (à sa droite) Président du PGC en 1908 puis de 1921 à 1933 ainsi que Miss Lilias Gilberte NUGENT et John Francis NEWTONKING (les deux assis sous le parasol).

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Sydney PLATT, Esquire Du golf aux courses hippiques...

1940-1943 Diner au Pau Golf Club pendant la guerre Vue des convives en tenue (au fond à droite : Miss Platt devisant avec l'ambassadeur d'Espagne, Monsieur Du Vivier servi par Gaston Cassou et au premier plan à gauche : Mlle Wastelhome).

Sydney PLATT à droite avec le Baron d’Este juges, devant les tribunes

Le drive de Sydney PLATT au 9ème trou Tableau d’Allen Culpepper SEALY, 1893 De gauche à droite : (Personnage non identifié) ; Sydney PLATT ; Alkman Henryson FOSTERBARHAM président du PGC en 1892 ; dame non identifiée ; personnage et dame non identifiés ; James Robert MELLOR, président du PGC en 1896 ; un caddie.

Ci-dessous à gauche : Estampe du Vicomte Henri de Vaufreland en 1911 - Sydney Platt au pesage lors d’un cross-country (personnage au premier plan à gauche). John Harvey Wright est à cheval (à droite). Ci-dessous à droite : Croquis de Paul Mirat en 1911 - Sydney Platt aux courses (à gauche)

Raphaël ROSSONI

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PLATT 5


Arthur POST Esquire

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POST A. 1


POST Arthur, Esquire Secrétaire du club en 1882 et 1883 Né en 1851, à Pau, Arthur Post est décédé le 29 août 1884, à l’âge de 33 ans. Il repose au cimetière de Pau. Il était le fils de John Alexander Post (15 décembre 1825, Suffolk, New York, USA - 28 octobre 1894 en Angleterre) marié le 5 février 1850 avec Adeline Forbes décédée le 15 février 1891, à Cannes, à l’âge de 60 ans. Elle repose près de son fils au cimetière de Pau.

Arthur POST a servi à l'Académie Navale des États-Unis, Annapolis. Après avoir démissionné de la Marine, il a résidé à l'étranger et notamment à Pau. Il s’est marié le 2 octobre 1875 avec Elizabeth Wadsworth, de Geneseo, N/Y. Ils eurent deux enfants, Alice et John Morris. Arthur POST était un cavalier émérite et un excellent tireur au « Tir aux Pigeons » remportant de nombreux prix. Il pratiquait la chasse (surtout la chasse à l’isard). C'est ainsi qu'il s'est lié d'amitié avec Sir Victor Brooke (Président du PGC de 1880 à 1884) et Henry Russell, grand Pyrénéiste, mais surtout un des pionniers de la conquête des Pyrénées (fils d’un père irlandais installé à Pau, né en 1834 à Toulouse, mort en 1909 à Biarritz, enseveli également au cimetière de Pau).

Arthur POST était également un baryton à l’excellente voix, reconnue par ses pairs comme « l’étoile des barytons amateurs ». La famille POST, américaine, fidèle à la ville de Pau, et bienfaitrice de l’Eglise anglicane Saint Andrew, y est restée présente pendant plusieurs générations. Après sa mort, sa veuve s’est remariée avec Arthur Hugh Smith Barry, qui devint plus tard Lord Barrymore. Tableaux exposés en l’Eglise Anglicane Saint Andrew et dans la Chapelle du Saint Sépulcre Raphaël ROSSONI

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POST A. 2


John MORRIS POST Esquire

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POST J.M. 1


POST John MORRIS, Esquire Secrétaire du club en 1891 et 1892 Né à New York, USA, en 1857, John MORRIS POST était banquier, homme d’affaires et consul américain. En tant qu’agent consulaire des Etats Unis d’Amérique à Pau, exequatur lui fut accordé en mars 1887. Frère d’Arthur Post, il était le deuxième fils de John Alexander Post (15 décembre 1825, Suffolk, New York, USA - 28 octobre 1894 en Angleterre) marié le 5 février 1850 avec Adeline Forbes décédée le 15 février 1891, à Cannes, à l’âge de 60 ans. Elle repose près de son fils Arthur au cimetière de Pau. John MORRIS POST était d’Eton (Angl eterre) mais il a pratiquement toujours résidé à Pau.

Extrait du « Journal des Etrangers » 18 janvier 1879 — MARIAGE

Comme son frère Arthur, c’était un chanteur de grand talent à la chaude voix reconnue par ses pairs. Il s’est marié en première noces le jeudi 16 janvier 1879 en l’église Trinity Church de Pau, avec Mademoiselle Nina de PeysterKing, de laquelle il divorça le 30 novembre 1896. Ils eurent cependant deux enfants : Réginald Morris Post né le 16 novembre 1879, à Pau mais décédé le 6 mars 1908 dans l’Indiana (USA) à l’âge de 28 ans et Remsen Forbes Post, né le 23 avril 1883, également à Pau. Ce fut lui qui fut à l’initiative de la création de la « Société anonyme Golf Club » seule structure juridique de l’époque pouvant enchérir pour l'achat des terrains et du club house au décès de la propriétaire, afin d'éviter de voir le bâtiment partir entre des mains de tiers. Raphaël ROSSONI

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POST J.M. 2


POST John MORRIS, Esquire Il se maria en second avec Violet Tottenham (née le 23 Octobre 1875 à Glenfarne Hall, comté de Leitrim, en Irlande, morte en 1965 à Ontario, Canada. John MORRIS POST est décédé le samedi 18 mars 1933 à York, Ontario, (Canada) à l’âge de 76 ans. ———————

Pierre Tucoo-Chala, historien, raconte dans son livre « Pau ville anglaise » : « ...l’Eglise Trinity Church, connut un rassemblement d’une élégance rare pour le mariage de deux membres de la colonie anglo-américaine, car John MORRIS POST épousait Nina de Peyster-King. Les demoiselles d’honneur furent Jennie et Annie Hutton (NDLR : Golfeuse émérite au PGC, elle remporta la « Major Pontifex Cup » en 1926). La famille royale de Schleswig-Holstein et ses trois nièces, toutes apparentées à la famille royale d’Angleterre, avaient honoré la cérémonie de leur présence ainsi que Lord Howth, Lord et Lady Oransmore, les De Longueuil (NDLR : Président du PGC en 1907). Tout le monde avait fait assaut d’élégance. Après le mariage religieux, la noce était partie en un somptueux cortège de voitures attelées par la Route de Bordeaux pour l’inauguration de la Villa Fittes que les parents des mariés avaient fait aménager pour y installer le jeune couple. Ici encore, la réception fut somptueuse... » ———————

La famille POST, américaine, fidèle à la ville de Pau, y est demeurée présente pendant plusieurs générations. Elle fut bienfaitrice de l’Eglise anglicane Saint Andrew. Encart publicitaire dans Le Journal des étrangers en 1893

Tableaux exposés en l’Eglise Anglicane Saint Andrew, et dans sa Chapelle du Saint Sépulcre A gauche, le tableau consacré au fils de John Morris, Réginald Morris, décédé le 6 mars 1908 à l’âge de 28 ans,

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POST J.M. 3


POST John MORRIS, Esquire John MORRIS POST fut également membre fondateur et premier vice président de la « Société du Jeu de Paume de Pau » en 1877 avec entre autres Alkman Henryson Foster-Barham, esquire (Président du PGC en 1892 et secrétaire de 1879 à 1881 et de 1884 à 1890 puis en 1895), James Grahame Stewart (président du PGC en 1901 et 1904) ou encore Henry Jameson, etc. Cofondateur également avec Lewis HORNOR (secrétaire du PGC en 1893 et 1894) du « Trotting Club de Pau » en février 1891.

Evénement crucial pour la vie du club : La Création de la « Société Anonyme Golf Club » Historique de deux entités distinctes : D’abord l’Association « La Société du Golf » en 1856, puis la « Société Anonyme Golf Club » en 1892. 1) « La Société du Golf » : La Constitution de 1848 reconnaissait « aux citoyens le droit de s’associer » et pendant le 19ème Siècle, le Code Pénal ne sanctionnait que les restrictions concernant les Associations de plus de 20 personnes. Celles-ci étaient soumises à autorisation préalable et aux contrôles des Services de Police. A l’avènement de l’Empire libéral (période qui suit de peu les premiers pas de « La Société du Golf », les autorisations furent accordées plus facilement. Mais s’agissant ici d’une association d’étrangers, il est plausible qu’il ait fallu une intervention du Duc de HAMILTON auprès de Napoléon III pour exister. Ainsi naquit la « Société du Golf », en 1856 créée par les Britanniques fondateurs du golf. Cette Société revêt un caractère totalement privé. Elle correspondait à une Association mais n’avait pas la personnalité morale et ne pouvait posséder des immeubles. . ————

Nota : « La Société du Golf » a pris la forme juridique d’Association Sportive (selon la Loi 1901), devenant ainsi l’AS Pau Golf Club, en se mettant en conformité avec les dispositions de cette Loi, le 7 mai 1912. Raphaël ROSSONI

Suite page 5 151

POST J.M. 4


POST John MORRIS, Esquire Si l’Etat était très soucieux de ne pas permettre la reconstitution des biens de mainmorte que la Révolution avait voulu abroger, la Société avait la capacité de louer (droit à cette époque des Associations autorisées).

(Suite de la page 4)

C’est ainsi que « La Société du Golf » (structure avant que la Loi de 1901 n’introduise en France la liberté d’association), pour construire son Club House, dans les années 1880 et avant la création de la Société Anonyme, avait loué un terrain à la famille Cerramon-Moureu. Les Britanniques prirent un énorme risque en construisant un bâtiment sur un terrain en location. Le décès le 19 avril 1889 de la mère de famille Madeleine Cerramon, séparée de biens du sieur Bernard Moureu, riches terriens, a amené le bien loué en licitation dès 1892. En effet, les héritiers dans l’indivision ne s’entendant pas pour régler les successions décidèrent de vendre de nombreux biens aux enchères pour en tirer le meilleur prix. Ainsi, un jugement du Tribunal en date du 30 octobre 1891 avait fixé le prix de la vente à 25 000 francs. 2) La « Société Anonyme Golf Club » Les dirigeants de « La Société du Golf » n’eurent d’autre recours, pour éviter de voir « leur » Club House partir dans les mains d’un tiers, que de constituer d’urgence, entre eux, une Société Anonyme, seule structure juridique ayant personnalité morale, forme la plus courante à l’époque, pouvant enchérir pour l'achat des terrains et des bâtiments. Les Sociétés Civiles n’existaient pas. La « Société Anonyme Golf Club » fut créée le 11 mars 1892, et définitivement constituée le 18 mars 1892. Parmi les fondateurs ont été nommés au premier conseil d'administration le 16 avril 1892 : Robert Hutchinson, Frank Lawrance, Edwin Walker avec comme commissaire Lewis Hornor. John MORRIS POST au nom de la "Société Anonyme Golf Club" fut adjudicataire le 19 mars 1892.

Décès de Mme John Post

La SA a donc acquis le terrain et les accessoires construits, pour un montant de 25 000 francs outre les charges, avec obligation de poursuivre le bail de 100 francs en faveur de « La Société du Golf », bail dont bénéficie toujours l’Association actuelle. Le but de la SA était d’une part d’abriter les apports immobiliers des fondateurs et les gérer, (les Associations à l’époque étaient interdites de ce droit) et d’autre part de faciliter par ces apports le jeu de golf et en assurer sa pérennité. La location de ses immeubles et terrains (notamment à l’Association) en assure ses ressources. Cette Société est donc totalement indépendante de l’Association tant financièrement qu’économiquement. Son objectif reste pourtant celui des fondateurs, à savoir, aider en toutes circonstances l’Association pour le développement du golf et le bon fonctionnement du club. Ceci explique en particulier son intervention en matière de rénovation d’importance. Après le rachat en 1989 des parts de porteurs extérieurs, l’Association est devenue majoritaire au sein de la SA. (Suite page 6)

Raphaël ROSSONI

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POST J.M. 5


POST John MORRIS, Esquire (Suite de la page 5) Ci-contre l’annonce légale concernant la vente par licitation à l’audience publique des criées du tribunal de Première Instance de Pau, fixée au 19 mars 1892.

Extrait de « L’Indépendant » du mardi 23 février 1892

Ci-dessous l’insertion ayant pour but de purger les immeubles vendus de toute hypothèque légale inconnue avec l’Extrait du procès verbal d’adjudication. La « Société Anonyme Golf Club » est définitivement propriétaire du Club house, de terrains et diverses dépendances. John Morris Post Extrait du tableau de Allen Sealy « Lord Saint-levan à l’adresse au 17ème trou »

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POST J.M. 6


Frederick Henry

PRINCE Esquire

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PRINCE 1


Frederick Henry PRINCE, Esquire Président du PGC de 1934 à 1939 Frederick Henry PRINCE, Esquire (né le 24 octobre 1859 et décédé le 3 février 1953, à Biarritz, à l'âge de 93 ans) était Américain, né à Winchester dans le Massachusetts. Banquier d’investissements, riche homme d'affaires influent et financier, self-made-man venant de Boston, il se fixa à Pau vers 1905 où avec son épouse, ils prirent l'habitude d'y passer la saison d'hiver. Sportif et cavalier émérite, il succéda tout naturellement à M. Ridgway comme maître d'équipage au Pau Hunt (chasse au renard) et à John Harvey Wright Esquire, comme Président du Pau Golf Club durant 6 années. Henry est le fils de Frederick Octavius Prince, ancien maire de la ville de Boston et de Helen Susan Henry. Il a étudié à l'Université de Harvard, mais il l'a quittée dans sa deuxième année pour accéder rapidement au monde des affaires. Il a acquis un siège sur le New York Stock Exchange, le 10 Décembre 1885 et a conservé son adhésion individuelle tout au long de sa vie. Il fut Chairman de « Union Stockyards and Transit Company ». Lorsqu’il découvrit les charmes de l’hivernage palois, il possédait : l’Union Stock Yard Company, la National Live Bank, le Chicago Junction Railway, la Compagnie Baltimore and Ohio, le New York Central. Il s’est marié le 11 mars 1884 avec Abigail Kingsley Norman (1860-1949) fille du maire de Boston. Ils eurent deux fils, qui naquirent à Boston : Frederick Henry Prince Jr. (10 Avril 1885 -1962) et le héros durant la première guerre mondiale, Norman Prince, né le 31 août 1887 et décédé au combat le 15 mars 1916, (Voir page suivante). Par ailleurs, ils adoptèrent, en 1944, William Hood. En 1947, Frederick Henry Prince et sa femme ont créé "the Prince Charitable Trusts", organisme bienfaiteur à diverses activités philanthropiques dans la ville de Chicago, Washington, DC, et l'Etat de Rhode Island. Il fut également un soutien financier et cofondateur du Tennis Club International de Washington. Membre du New York Yacht Club, il possédait le "Weetamoe", un yacht J-Classe avec lequel il concourut pour une place dans l'America's Cup, en 1934, mais il perdit lors des essais en finale. En 1950, il fut le 10ème homme le plus riche au monde avec une fortune estimée à 90 000 000 $ USD. Figure majeure de la colonie anglo-américaine entre les deux guerres, Pau bénéficia durant de nombreuses années de la générosité de M. Frederick Henry Prince. Fort apprécié de la colonie américaine toute entière par ses dons de cavalier et sa courtoisie, il contribua durant trente années, de 1910 à 1939, à rendre les chasses plus prestigieuses. Par délibération du 18 novembre 1919, le Conseil Municipal de Pau lui décerna la qualité de citoyen d’honneur, motivant cette décision exceptionnelle, notamment par les faits suivants : « Dès les premiers et jusqu’aux derniers jours de la guerre, M. et Mme Prince ont adressé à M. le Maire les donations les plus généreuses pour nos soldats blessés, pour nos hôpitaux,... » mais aussi pour avoir remonté les chasses à courre après la première guerre mondiale. Le vicomte de Vaufreland, dans ses Carnets publiés en 1996 (Chroniques de la vie mondaine dans les Basses-Pyrénées) a longuement raconté les chasses menées par Frederick Henry PRINCE et les somptueuses réceptions organisées par son épouse à la Villa Sainte-Hélène. Pour distraire ses hôtes, il fit installer un tir aux pigeons dont il fournissait gracieusement les munitions en telle abondance que son épouse fit interdire ce trop bruyant exercice. Raphaël ROSSONI

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PRINCE 2


Frederick Henry PRINCE, Esquire La famille PRINCE, en résidence à Pau... Durant leurs premiers séjours, ils louèrent différentes demeures, notamment la villa Regina, avenue Trespoey, l'hôtel Anglade, boulevard des Pyrénées, etc. Réception chez les Prince à la Villa Sainte-Hélène, vers 1930 dont ils firent le centre des mondanités paloises dans l'entre-deux-guerres. Vue des convives en tenue, devant la table décorée d'argenterie (au second plan une jeune femme : Melle Wastelhome; à sa droite Frédérick Prince puis Harry La Montagne. Frederick Henry PRINCE devint citoyen d'honneur de la ville de Pau pour avoir remonté les chasses à courre après la première guerre mondiale.

Outre son domicile de Biarritz, il acquit à Pau en 1921 la Villa Sainte Hélène, énorme bâtisse, dite « aux soixante cinq fenêtres » avec son parc de 7 hectares aménagé à l'anglaise, typique des villas angloaméricaines de Pau appartenant à la famille Barron de Longueuil. Construite entre 1868 et 1873, sise au 27-29 Avenue Norman Prince. Il semble que ce soient les PRINCE qui aient fait ajouter à la maison primitive l'aile ouest, plus basse d'un étage, qui rompt agréablement la monotonie de la façade. La décoration intérieure fut également remaniée de façon luxueuse à cette époque. Le pavillon de garde porte une plaque avec l’inscription « Av. Norman Prince, volontaire américain, mort pour la France 1887-1916 ». L’intérieur était décoré d’une série de portraits équestres de Frederik Henry Prince peints par Sir Alfred Munnings, l’un des plus grands peintres anglais de chevaux et qui avait son atelier Quai d’Orsay à Paris. (Voir page suivante)

Villa Sainte Hélène

La grande guerre mit brutalement fin à l’urbanité des Prince et après plusieurs années d’abandon, Frederick Henri PRINCE, Esquire, fit donation de la villa avec tout son mobilier au Département des PyrénéesAtlantiques, par acte en date du 22 octobre 1952 précédé d’une cérémonie officielle le 29 novembre 1951. La Villa Sainte Hélène est désormais la résidence des préfets. L'ensemble de la propriété est inscrit depuis le 20 mars 2001 à l’Inventaire des Monuments Historiques.

Dans les années 1890, Frederick Henry Prince avait acheté 402 hectares à Wenham, Massachussets, qu'il a appelé Princemere. Il avait des maisons à Boston et Aiken, Caroline du Sud, et en 1932, il a également acheté la « Maison en Marbre » à Newport, Rhode Island de Mme Oliver Hazard Perry Belmont. Il s’est édifié un véritable empire et avait fait fortune dans les chemins de fer, la sidérurgie, les mines de charbon, la Banque, la Presse et un nombre impressionnant de ranchs et l’élevage des bœufs de boucherie qu’il fournissait aux abattoirs de Chicago dont il était par ailleurs propriétaire, etc... ». Chicago doit sa fortune et sa réputation aux énormes abattoirs (Union Stock Yards), installés au nord de la ville en 1865. À l’époque, ces abattoirs (les plus grands du monde, bien sûr) traitaient jusqu’à 19 millions de têtes de bétail par an, et faisaient vivre d’innombrables usines de traitement de la viande, où travaillaient plus de 30 000 ouvriers. Les abattoirs ont fermé définitivement leurs portes en 1971. Raphaël ROSSONI

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PRINCE 3


Frederick Henry PRINCE, Esquire La vie au Pau Hunt Dès son premier séjour à Pau, Frederick Henry PRINCE prit part aux chasses au renard qui faisaient alors la renommée de la station. En 1910, il succéda à Henry RIDGWAY comme master of Fox-Hounds ; il devait garder la direction des chasses paloises jusqu'à la débâcle de 1940. Frederick Henry PRINCE a été Maître de FoxHounds durant plus de 25 ans. Il possédait un grand nombre de chevaux et a établi de nombreux sentiers de randonnée équestre ainsi que des routes de transport. Au cœur du parc de la Villa Sainte Hélène, il fit aménager un manège, long vaisseau de 20 m sur 60 m, pouvant recevoir cinquante montures dans des box. Il prêtait généreusement ses chevaux et forma un groupe qui reçut le surnom de « Garde Rouge ». Il a été l'un des neuf membres fondateurs de l'Association Nationale de courses d'obstacles, créée en

Frederick Henry PRINCE et le Pau Fox hounds par Sir Alfred James Munnings conservé au Cercle Anglais de Pau

1895 pour organiser la concurrence aux courses en steeple-chase. Il céda son équipage et ses chenils à la Ville de Pau.

F H PRINCE (au centre) remet la récompense à Joseph Barron en 1912 — Prix des Habits Rouges

A ce jour, tous les ans en hiver, se dispute le « Grand Prix Frederick Henry PRINCE », sur les pistes de l'Hippodrome de Pau.

3 Présidents du Pau Golf Club à la tribune de l’hippodrome en 1912 : (de gauche à droite : 2ème personnage John Harvey WRIGHT (Président en 1908 ) puis à sa gauche Alfred SCHWABE (Président en 1916) et à l’escalier avec un monocle Frederick Henry PRINCE.

Raphaël ROSSONI

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PRINCE 4


Frederick Henry PRINCE, Esquire Ce croquis, de 1911, du Vicomte Henri de Vaufreland (1874-1854, berrichon, homme du monde, auteur de lithographies a été secrétaire du Pau Hunt puis président de 1945 à 1957 du Cercle Anglais qu'il décrit comme « le Temple de Bacchus et de la Dame de Pique : on y jouait gros et on y buvait sec... » repré-

sente « Quelques Haid-riders du

Pau Hunt at « cover ». Frederick Henry Prince est le maître d’équipage « Master » (personnage en haut à gauche avec sa bombe)

Son intrépide fils NORMAN PRINCE, mort au champ d’honneur... Norman Prince est décédé au combat en 1916, durant la première guerre mondiale, à Gérardmer, lors d'un vol sur son avion financé de ses propres deniers (25000 francs or), cocardé aux couleurs de la France, en tant que pilote de la légendaire "Escadrille Lafayette" qu'il avait cofondée à Pau et engagée deux ans avant l'entrée officielle des Etats Unis dans le conflit. Au service de la France, sa famille finança en partie cette escadrille. Il a fait partie des premiers volontaires américains qui, après s'être engagés dans la Légion Etrangère, ont rejoints l'Escadrille La Fayette, le 20 avril 1916, sous le commandement du capitaine Thénault. Dans la soirée du 12 Octobre 1916 Norman Prince tentait d'atterrir avec son « Nieuport 17 » de l’Escadrille N 124 à l'aérodrome de Corcieux (Lorraine) après un raid sur une usine d'armement allemande à Oberndorf. Il était chargé d’assurer la couverture des bombardiers, en compagnie des chasseurs des escadrilles N 68 et N 75. Pendant le vol de retour, l’aviation allemande attaque de tous côtés et va abattre ou forcer à atterrir en zone adverse 6 avions. La nuit qui tombe va interrompre la mission de protection. Les chasseurs sont contraints de se poser à Corcieux. L’Adjudant Norman Prince atterrit dans la pénombre. Malheureusement, le train d’atterrissage de son avion accroche des lignes téléphoniques et se disloque. Ejecté, il est très grièvement blessé d'une commotion cérébrale et de la fracture des deux jambes. Evacué sur l'hôpital de Gérardmer (88), il décède des suites de ses blessures 3 jours plus tard, le 15 octobre 1916, à 29 ans, sans avoir repris connaissance. Norman Prince sera le 3ème pilote perdu par cette escadrille. Initialement enterré à Luxeuil, ses restes ont ensuite été placés dans la tombe "Escadrille Lafayette Memorial" à Saint-Cloud, près de Paris (ci-contre à gauche). En 1937, son père Frederick Henry Prince le fit transférer à ce qui serait son dernier lieu de repos, un tombeau dans la cathédrale nationale de Washington. (Ci-contre à droite). Norman PRINCE, mort au champ d'honneur, est honoré par une avenue de Pau portant son nom. Il a été décoré de la Légion d'honneur, de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre. C’est en souvenir de lui que son père offrit trente cinq années plus tard la Villa Sainte Hélène, d’abord à la Ville de Pau, puis sur la suggestion du Maire Louis Sallenave qui ne pouvait l’utiliser, au département des Basses-Pyrénées. Raphaël ROSSONI

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Hercules Grey ROSS Esquire

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ROSS 1


Hercules Grey ROSS, Esquire Secrétaire en 1896 et 1897 Président du PGC en 1898 Hercules Grey ROSS était Ecossais, le fils cadet des cinq enfants (avec Horatio Seftenberg John, Edward Charles Russell, Colin George et Robert Peel) du Capitaine Horatio Ross (5 septembre 1801-6 décembre 1886) né au Château de Rossie, Montrose (ci-après), et de Justine Henrietta Frederique Macrae (1815-1894) avec laquelle il se maria le 26 décembre 1833.

Château de Rossie, Montrose

Son père était un grand sportif et célèbre tireur au fusil. Egalement un photographe daguerréotypiste depuis 1847 et un calotypiste depuis 1849 reconnu pionnier de la photographie, membre éminent et même Président de la « Photographic Society of Scotland » depuis l'année de sa fondation en 1856 jusqu'en 1864, à Edimbourg, lui-même fils de Hercules, riche propriétaire terrien qui avait fait fortune comme corsaire aux Antilles. Le 23 décembre 1886, le « Journal des Etrangers » annonçait sa mort à Inverness (Ecosse). Ses compatriotes l’avaient surnommé le roi des sports. Vainqueur du 1er Steeple chase mentionné dans les annales du Sport couru il y a plus de 50 ans. C’était un yachtsman et un tireur des plus accomplis.

Hercules Grey ROSS exerçait dans la fonction publique au Service Civil Indien.

Avec le début de la photographie commerciale en 1839, les studios photographiques sont devenus très populaires au cours de la moitié du 19ème siècle. Ils ont été rapidement mis en place dans toute l'Ecosse et en 1865, beaucoup d'entre eux étaient situés à Edimbourg et ses environs. David Whyte (D. Whyte) est venu à Inverness, Highland, vers la fin des années 1860. C'était le principal photographe dans le nord de l'Ecosse. Il propose notamment des «cartes de visite» (cicontre) et des portraits commissionnés tel celui de Hercules Grey Ross (cidessus accroché aux cimaises de la salle du Patrimoine du PGC 1856). Il était patronné par la Royauté et la noblesse du nord.

Comme son père c'était un tireur d'élite qui remporta de nombreuses coupes dans le "National Rifle Association of India" ou NRAI. Il était Superintendant en chef en Inde dans la Police Impériale. L'IP sur son épaulette et les insignes montrent bien qu’il exerçait dans la police indienne. L'insigne sur sa casquette est très semblable à ceux portés par les policiers anglais. Il prit sa retraite en novembre 1888 et c’est probablement à cette époque qu’il vint s’établir à Pau. Raphaël ROSSONI

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ROSS 2


Hercules Grey ROSS, Esquire Tout dévoué au PGC, il fut secrétaire en 1896 et 1897 et prit la Présidence en 1898. Excellent golfeur il remporta notamment la « Havemeyer Cup » en 1892, la « Anstruther Shield » en 1893, le « Jubilee Challenge Medal » en 1896, etc. Extrait du « Journal des Etrangers » 9 Février 1896

Hercules Grey ROSS (né vers 1837), a épousé Mary Henderson (2 février 1848-12 Mai 1922). Ils ont eu deux filles, Ethel, née en 1867 et Nira Grey née en 1871.

Mary Henderson

Extrait du Journal « L’Indépendant » du vendredi 7 janvier 1898 : Hercules Grey Ross

« Une foule nombreuse, composée surtout de personnes appartenant à

Extrait du tableau d’Allen la colonie étrangère, assistait cet après-midi à Christchurch, Rue SerCulpepper SEALY - 1893 viez, au mariage de Mlle Ethel Ross, fille de M. Hercules Ross, autre « Lewis HORNOR putting fois High Commissioner à Kornor (Indes Anglaises), avec le Major Colin on the 10th green »

Mackenzie du régiment " Seaforth Highlanders ".

Hercules Grey Ross, en 1857 Il exerça dans le Service Civil du Bengale de 1850 à 1859. Photographié ci-dessous

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John Saint-Aubyn

1 Baron Saint Levan er

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SAINT LEVAN 1


John Saint-Aubyn, 1er Baron SAINT LEVAN John Saint-Aubyn, 1er Baron Saint Levan, de Saint Michael’s Mount connu comme Sir John St Aubyn, 2ème Baronnet Président du PGC en 1893 Né le 23 octobre 1829 et décédé le14 mai 1908, à l’âge de 78 ans. Il était le fils de Sir Edward St. Aubyn du Mont Saint Michel (Cornouailles) et d’Emma Knollys, fille du Général William Knollys. Il épouse le 15 Juillet 1856 Lady Elizabeth Clementina Townshend, (fille du Contre-amiral John Townshend, 4ème Marquis Townshend et Elizabeth Jane Stuart). Ils ont eu 6 fils et 7 filles. Lady St Levan est morte le 18 novembre 1910.

Lord Saint Levan « Golf Illustrated » 1900

Il est devenu 1er Baron Saint Levan de St. Michael’s Mount, Cornouailles, le 4 Juillet 1887. Lord St Levan, était un passionné de golf, membre fondateur et Président du « West Cornwall Golf Club » en 1889, à Lelant Saint-Ives, le plus ancien club de golf du Comté de Cornouailles (Angleterre). Il a fait ses études à Eton College, Windsor, Berkshire, en Angleterre. Matricule Michs. 1848 ; B.A. 1852 ; M.A. 1897. Il a été admis pensionnaire le 11 mars 1848 à Trinity College, Université de Cambridge, Cambridgeshire, en Angleterre et en est sorti diplômé. Admis le 22 novembre 1850, à Lincoln's Inn. Of Trevethoe, Hayle, Cornwall, and of St Michael's Mount, Cornwall. Il a occupé la fonction de Membre du Parlement (MP) pour West Cornwall entre 1858 et 1885 et pour St Ives, Cornwall, de 1885 à 1887. Il fut l’un des commissaires enquêteurs pour mieux connaître les conditions des mineurs en Grande-Bretagne en 1862. Il était directeur adjoint spécial des Stanneries Devon, Cornwall. (Deputy Special Warden of The Stanneries)

Il a succédé à son père comme 2ème Baronnet SaintAubyn, de St. Michael’s Mount, Cornwall, le 30 Novembre 1872. Il était commodore du Yacht Squadron de l'Ouest. Il a occupé le poste de Juge de Paix (JP) de Cornwall. Il a occupé le poste de ViceLieutenant (DL) de Cornwall. Il a occupé le poste de maire de Devonport, Devon, entre 1890 et 1892. Raphaël ROSSONI

Lord Saint Levan à l’adresse au 17ème trou Tableau de Allen Culpepper Sealy - 1893 De g à dr : Une dame non identifiée ; M. Franck Cooper LAWRANCE Président du PGC en 1887, 1888 et 1900 ; M. John Morris POST secrétaire en 1891 et 1892, créateur de la Société Anonyme Golf Club en 1892 ; Lionel St Aubyn (13ème enfant) ; un caddie ; Sir John St Aubyn, 1er Baron St Levan; Sir John Townshend St Aubyn, 2ème Baron St Levan (3ème enfant) ; deux dames non identifiées ; Sir Arthur St Aubyn (9ème enfant) ; M. Henry. 163

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John Saint-Aubyn, 1er Baron SAINT LEVAN Lady Elizabeth Clementina Townshend son épouse Née le 23 Août 1834 et décédée le 18 Novembre 1910, à l'âge de 76 ans. Lady Elizabeth Clementina Townshend a été baptisée le 23 Août 1834 à SaintNicolas, Brighton, Sussex, Angleterre. Elle était la fille du Contre-amiral John Townshend, 4ème Marquis Townshend et de Elizabeth Jane Stuart . Elle a épousé John Saint -Aubyn, 1er Baron Saint Levan de St. Michael’s Mount, fils de Sir Edward Saint-Aubyn, 1er Baronnet et Emma Knollys, le 15 Juillet 1856. Son nom de femme mariée est devenu Saint-Aubyn suite à son mariage. Dame Elizabeth Clementina Townshend a été désignée comme la Baronne de Saint Levan de St. Michael’s Mount, le 4 Juillet 1887. Enfants de Lady Elizabeth Clementina Townshend et de John SaintAubyn, 1er Baron Saint Levan de Saint Michael’s Mount 1. L'honorable Elizabeth Blanche Emma Saint-Aubyn décédée le 18 décembre 1941 2. Gwendoline Juliana Dorothy Vere Saint-Aubyn décédée le 29 juillet 1874 3. John Townshend Saint-Aubyn, 2ème Baron Saint Levan de Saint Michael’s Mount (23 septembre 1857 - 10 novembre 1940) 4. L'honorable Edward Stuart Saint-Aubyn (30 octobre 1858 - 30 décembre 1915) 5. L'honorable Francis Michael Saint-Aubyn (3 novembre 1859 - Mars 1895) 6. Evelyn Sainte-Catherine Aubyn (22 juin 1862 - 22 octobre 1862) 7. L'honorable Audrey Catherine Aubyn (11 mai 1864 - 11 septembre 1936) 8. L’honorable Evelyn Ethelreda SaintAubyn (1867 - 7 octobre 1934) 9. L'honorable Sir Arthur James Dudley Stuart Saint-Aubyn (5 octobre 1867 - 30 septembre 1897) 10. L'honorable Eleanor Clementina Saint-Aubyn (11 février 1869 - 17 septembre 1960) 11. L'honorable Piers, Stewart Aubyn (11 avril 1871 - 31 octobre 1914) 12. L'honorable Mabel Georgina Saint- Aubyn (22 juin 1872 - 18 septembre 1944) 13. L'honorable Lionel Michael Saint-Aubyn (26 février 1878 -17 septembre 1965)

Photos datant des années 1890 — Lord Saint Levan est encadré dans une ellypse

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John Saint-Aubyn, 1er Baron SAINT LEVAN

Famille & Histoire Le premier membre de la famille Saint-Aubyn installé en Cornouailles était Guy Saint-Aubyn qui a épousé l'héritière de Colquite au milieu du XIVème siècle. Son fils, Geoffrey, épousa Elizabeth, seul enfant de Piers Kemyel de Clowance (près de Helston). Clowance est devenu le foyer principal de la famille jusqu'au milieu du 19ème siècle. L’héritage Kemyel, incluant les terres de Lamorna et St Levan font partie de Saint-Aubyn Estates aujourd'hui. Pendant la guerre civile anglaise, le colonel John SaintAubyn était un parlementaire qui en 1647 a été nommé Capitaine du Mont Saint-Michel avec pour mandat d’assurer la paix dans la région voisine. Douze ans plus tard, il a acheté le mont à la famille Bassett, qui avait été temporairement appauvrie, en érigeant de vastes défenses de l'île pour la cause royaliste. Son fils - appelé aussi Jean - a été fait baronnet, et a été le premier des cinq successifs Sir John Saint-Aubyn. Depuis près de deux cents ans, le Mont St Michel est resté une maison filiale, bien que le troisième Sir John y ait pris sa retraite et y reconstruisit le port, conduisant à une renaissance de l'île comme un centre commercial jusqu'à ce qu'il fut dépassé par l'arrivée du chemin de fer et le développement du port de Penzance. (Suite page 5) Raphaël ROSSONI

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John Saint-Aubyn, 1er Baron SAINT LEVAN Famille & Histoire (Suite de la page 4) Il a également servi en tant que député, et gagné le respect exaspéré de Sir Robert Walpole, qui disait de lui "Tous ces hommes ont un prix, sauver le petit baronnet de Cornouailles". Son petit-fils, le 5ème Sir John était un homme extrêmement cultivé, mais il a mené une vie privée exotique. Il avait quinze enfants, tous illégitimes. Il se maria cependant avec Juliana, la mère de la dernière enfant, alors qu'elle avait dépassé l’âge de procréer. Une conséquence est que Clowance est passé aux termes de son majorat au fils de sa sœur, bien que Sir John était libre de quitter le Mont St Michel comme il le souhaitait. Deux générations de suite, la fortune de la famille était suffisamment relancée pour un autre Jean St Aubyn afin de construire l'aile victorienne sur le château et compléter sa transformation d'un prieuré par un fort pour une maison de maître. Ce Jean était aussi un député de trente ans et à sa retraite il fut fait Lord St Levan en 1887 pour ses services politiques. Un petit-fils, le troisième lord St Levan, a donné le Mont St Michel au National Trust, en vertu d'un arrangement unique où la famille possède un bail de 999 ans pour vivre dans le château et une licence d'exploitation de l'entreprise d'accueil. En 2003, James et Mary St Aubyn se sont installés au château avec leurs quatre enfants. Ils sont devenus à leur tour Lord et Lady Saint Levan lorsque le Lord précédent, l'oncle de James, est mort en 2013.

Ouvrez les portes de l'ancien château et d’une maison de famille moderne Bien plus qu'un musée qui remonte dans le temps, aujourd'hui, le château est la maison de la famille du cinquième baron : James, Lord St Levan et son épouse Mary, Lady Saint Levan ; descendants de la famille qui a résidé dans le château depuis le 17ème siècle. Les Saint-Aubyn sont venus au Mont Saint-Michel en 1647, lorsque le colonel John Saint-Aubyn a été nommé gouverneur du Mont après son abandon par les forces parlementaires. Douze ans plus tard, il a acheté le Mont à la famille Bassett et dès lors c'est devenu son domicile privé. Fait baronnet par le roi Charles II, le fils de John Saint-Aubyn était le premier des cinq baronnets, tous nommés Sir John Saint-Aubyn. Le titre de baronnet Saint-Aubyn est devenu caduque lorsque James Saint-Aubyn - le fils illégitime du cinquième baronnet - lui a succédé en 1839. Toutefois, en 1866, Edward Saint-Aubyn a été fait baronnet à nouveau et son fils, John St Aubyn est devenu Baron lord Saint Levan en 1887. Le quatrième baron - John, Lord Saint Levan - a pris sa retraite en 2003, sur le continent, où il est décédé en 2013. En 1954, Francis Saint-Aubyn - père du quatrième baron - a donné le Mont Saint-Michel au National Trust, tout en conservant un bail de 999 ans à la famille pour vivre dans le château. Baron Saint Levan, du Mont Saint-Michel, dans le comté de Cornouailles, est un titre dans la pairie du Royaume-Uni. Elle a été créée le 4 Juillet 1887 pour l'ex- député Sir John Saint-Aubyn, 2ème Baronnet. Il avait auparavant représenté Cornwall Ouest à la Chambre des communes en tant que libéral et St Ives comme unioniste libéral. Il a été succédé par son fils aîné, le deuxième baron. Il était colonel honoraire et brigadier-général dans les « Grenadier Guards ». A sa mort, les titres ont été transmis à son neveu, le troisième baron. Il était le fils de l'honorable Sir Arthur James Dudley Stuart Saint-Aubyn (1867-1897), deuxième fils du premier baron. Le troisième baron a été remplacé en 1978 par son fils aîné, le quatrième baron. Avant d'hériter de la pairie du quatrième baron il a servi dans la « Royal Navy » à Dunkerque et sur un dragueur de mines dans l'Arctique en convois pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a reçu la Croix du service distingué (DSC). En 2014, les titres sont détenus par ces derniers des fils, le cinquième baron, qui a succédé en 2013. Le Saint-Aubyn baronnet, du Mont Saint-Michel, dans le comté de Cornouailles, a été créé dans le Baronetage du Royaume-Uni en 1866 pour le père du premier Baron, Edward Saint-Aubyn. Il était le fils illégitime de Sir John Saint-Aubyn, 5ème baronnet, de Clowance, dont la mort en 1839, éteignait le titre de baronnet de Clowance (voir Saint-Aubyn Baronnets). Assis : Lord Saint Levan et probablement Miss Craigie Halkett (Présidente du Pau Ladie’s Golf Club) Le siège de la famille est le Mont Saint Michel, Cornwall . dans les années 1878-1880

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John Saint-Aubyn, 1er Baron SAINT LEVAN Un voyage au château sur le mont Saint-Michel vous fera découvrir les portraits de nombreux membres notables de la famille Saint-Aubyn 1610-1684 Colonel John St Aubyn : Il a acheté le Mont pour servir de maison familiale en 1659. Marié à Catherine Godolphin 1645-1699 Sir John St Aubyn : Crée le premier St Aubyn, baronnet en 1671, marié à Ann Jenkyn. 1669-1714 Sir John St Aubyn : Deuxième baronnet, marié à de la Hay. 1700-1744 Sir John St Aubyn : Troisième baronnet, marié à Catherine Morice. 1726-1772 Sir John St Aubyn : Quatrième baronnet, marié à Elizabeth Wingfield. 1758-1839 Sir John St Aubyn : Cinquième baronnet, marié à Juliana Vinnecombe. 1783-1862 James St Aubyn : Fils illégitime de Sir John St Aubyn, baronnet, titre à ce jour disparu, marié à Sarah White.

Saint Michael’s Mount, l’homologue anglais du Mont Saint Michel, est situé à l’extrême pointe de la Cornouailles, sur la commune de Marazion. Contrairement au Mont Saint Michel, longtemps abbaye, puis prison et de nouveau abbaye, St Michael’s Mount est encore aujourd’hui la résidence d’une vieille famille anglaise, les St Aubyn. Il est également dans l’imaginaire enfantin un des lieux magiques du Club des Cinq.

1799-1872 Sir Edward St Aubyn : Fait baronnet en 1866, marié à Emma Knollys. 1829-1908 John Saint-Aubyn, 1er Baron Saint Levan de Saint Michael’s Mount, (président du PGC en 1893) marié à Clementina Townsend. 1857-1940 John Townshend (St Aubyn) : 2ème Baron Saint Levan, (23 septembre 1857- 10 novembre 1940, 83 ans),

Marié en première noces le 23 Juin 1892 avec Lady Edith Hilaria Edgcumbe (décédée le 3 Avril 1931), 3 ème fille de William Henry Edgcumbe, 4ème Comte de Mount Edgcumbe, par sa première épouse Lady Katherine Elizabeth Hamilton, 4ème fille de James Hamilton, 1er Duc de Abercorn. Marié en deuxième noces le 29 Avril 1933 avec Julia Georgiana Sarah Dawson (veuve de Vesey Dawson, 2 ème Comte de Dartrey ; décédée le 7 Février 1938), 1ère fille de Sir George Orby Wombwell, 4ème Baronnet de Coxwold, co. York, par son épouse Lady Julia Sarah Alice Child-Villiers, 1ère fille de George Augustus Frederic (enfant Villiers), 6ème Comte de Jersey.

1895-1978 Francis, Lord Saint Levan, troisième baron, marié à Gwendolen Nicolson. 1919-2013 John, Lord St Levan, quatrième baron, marié à Susan Kennedy. 1950 à aujourd'hui James, Lord St Levan, cinquième baron, marié à Mary Bennett. Il vit actuellement dans le château. Raphaël ROSSONI

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John Saint-Aubyn, 1er Baron SAINT LEVAN Un bail à ferme... Certains terrains de la Plaine de Billère font l'objet de transactions très difficiles en particulier sur le montant du loyer, la durée du bail et la période réservée aux pacages. Ci-dessous fac-similé du Bail à ferme entre la propriétaire des terrains Madame Veuve Matthieu Barinque et Lord Saint Levan, représentant la « Société du Golf Club de Pau » pour la location des terrains permettant l'extension du parcours. Sont déterminés notamment la durée du bail (pour 9 ans) et le montant du loyer (260 Francs), à compter du 1er novembre 1894.

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Alfred SCHWABE Esquire

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SCHWABE Alfred, Esquire Président du PGC de 1916 à 1919 Alfred Schwabe succéda à Herbert Thorn King pour prendre en main les destinées du PGC durant la première guerre mondiale. Echos de Presse : « Le 1er Juin 1916, le nouveau Président du Pau Golf Club, M. Alfred SCHWABE, profitant de l'arrivée à Pau de quelques étrangers, donne une réception intime au club House... ».

Le PGC ne possède pas d’éléments relatant son action présidentielle au sein du club durant la première guerre mondiale. Les recherches sont toujours en cours... Eléments à explorer : Alfred Schwabe tenait un commerce de fourreur avec son épouse Nené Phillips elle-même fille d’un commerçant en ivoire et d’une princesse africaine. Ils eurent une fille Ursula Faith Cullingworth née le 1er janvier 1913 à York au nord de l’Angleterre, sous le règne de Georges V. Elle fêta son centenaire avec ses enfants à Monistrol d’Allier (Haute Loire). Extrait de « La République des Pyrénées » 1er juin 2012

Alfred SCHWABE (Cavalier au premier plan à droite) "Going to the meet" : Illustration découpée dans un journal représentant des cavaliers du Pau-Hunt et des spectateurs de la chasse allant au rendez-vous. Estampe du Vicomte de Vaufreland 1910 Raphaël ROSSONI

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SCHWABE Alfred, Esquire Alfred SCHWABE avec le Pau Hunt... Comme bien des membres du PGC, Alfred Schwabe adhérait également au Pau Hunt. A l’Hôtel des ventes de Tarbes, au cours d’une Vente aux enchères publiques par autorité de justice le 3 novembre 1985, se trouve notamment une peinture russe « Chevaux et palefreniers» appartenant à Alfred Schwabé. La Belle Epoque à Bordeaux Dans la période de 1890 à 1914 de grands changements de styles se produisirent dans l'architecture. Vers 1890 le rococo et le baroque revinrent à la mode mais dès 1893 un nouveau style, l'Art nouveau, commença à prendre de l'importance notamment à Bordeaux. On le prend alors en gros pour une variante du rococo, mais après 1900 émergent de nombreuses variantes inspirées par Paris, Glasgow, Bruxelles et Vienne. De grands terrains furent bâtis de maisons Alfred Schwabé en 1911 bourgeoises et celles-ci sont loin d'être uniformes. Chaque maison a été conçue d'une façon individuelle et les architectes ont souvent signé leur travail. C'est en grande partie à l'extérieur du centre historique que l'on trouve les maisons bâties durant cette période. En 1908 Madame Schwabe fit construire au 42, Avenue Carnot une maison bourgeoise particulière sur deux niveaux et demi, dénommé aujourd’hui l’Hôtel Schwabe. La conception de sa façade est à base d'Art nouveau géométrique moderne inspiré des travaux de Guimard vers 1905-1906 avec quelques touches d'historisme. La partie dominante de la maison comporte une avancée avec un pignon à pan coupé, et tout en bas une large porte de garage, ce qui était alors un symbole de statut social. Toute la façade est en opus incertum, ce qui lui donne un aspect rustique. Cette maison a été conçue par l'architecte Cyprien Alfred-Duprat (1876-1933) qui fut l'un des 70 architectes qui ont Dessin de Trick participé à la construction des boulevards bordelais vers 1900. 3 Présidents du Pau Golf Club à la tribune de l’hippodrome lors du Concours Hippique le 13 mars 1912 : de gauche à droite : 2ème personnage debout John Harvey WRIGHT (Président en 1908 ) puis Alfred SCHWABE (qui sera Président de 1916 à 1918) et à l’escalier avec un monocle Frederick Henry PRINCE futur Président de 1934 à 1939)

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James Grahame

STEWART Esquire

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James Grahame STEWART, Esquire Président du PGC en 1901 et 1904 James Grahame STEWART est né le 14 juin 1842 à Nantes et décédé le 5 Octobre 1913. Il fit la plus grande partie de ses études au Lycée de Pau, dénommé aujourd’hui Lycée Louis Barthou. Brillant élève, les palmarès de notre grand établissement universitaire ont fait souvent mention de son nom. Il est inscrit au Livre d’Or pour avoir remporté le Prix Extrait du « Mémorial des Pyrénées » d’honneur de phidu 21 août 1860 Lycée Impérial de Pau losophie. Distribution des Prix aux élèves

Il a épousé Helen Louisa Georgina Ellis, fille de Charles Major David Cunynghame Ellis et Emily Campbell, le 16 avril 1885 en l’Eglise Trinity Church à Pau. Elle est née en 1863 et décédée le 6 août 1934 à l’âge de 71 ans. Ils eurent deux enfants : John Cecil Stewart en 1897 et Félicia Louise Marie Stewart en 1899. Son père John Stewart fut un des fondateurs du Pau Golf Club et Président du club en 1885 et 1886. Il avait épousé le 15 mai 1839, à Nantes, Matilda Jane Grahame, née en 1813 à Edimbourg et décédée le 19 janvier 1893 à Pau. C’était la fille de James GRAHAME, réputé historien écossais.

James-Grahame STEWART fut également membre fondateur de la « Société du Jeu de Paume de Pau » le 23 juin 1887 avec entre autres John Stewart, son père, nommé premier Président du Conseil d’administration (Président du PGC en 1885 et 1886), Alkman Henryson Foster-Barham, esquire (Président du PGC en 1892 et secrétaire de 1879 à 1881 et de 1884 à 1890 puis en 1895), John Morris Post premier vice président (Secrétaire du PGC en 1891 et 1892, co-créateur de la « Société Anonyme Golf Club » en 1892), ou encore Henry Jameson, etc… L’inauguration du Jeu de Paume du Parc Beaumont a eu lieu le 23 décembre 1887.

Ex libris de James Grahame Stewart datant de 1897 James-Grahame STEWART était aussi Membre de la « Société des Arts de Pau ». comportant son nom, En mai 1891, ce fut lui qui prononça un discours au nom de la colonie britannique lors de la paysage, arbre visite du Président de la République M. Carnot, en présence de la délégation menée par le vice et armoiries

Chronique mondaine Extrait du Journal des étrangers du 16 avril 1885

consul du Royaume Uni à Pau, Foster-Barham. Ce dernier fut président du PGC en 1892. Extrait du journal "Le Patriote" du samedi 11 juin 1904 Conseil municipal - séance du 10 juin 1904 : Une lettre de M. Stewart faisant connaître que la Société du Golf-Club a renouvelé elle -même pour une période de 18 ans le bail de la location de la plaine de Billère. Ils reposent au cimetière de « St Mary the Virgin’s Church » à Chiddingstone dans le Kent, en Angleterre.

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James Grahame STEWART, Esquire Comme son père John STEWART et à l’instar de bien d’autres membres du PGC, James Grahame STEWART marqua par son engagement l’animation de la gentry britannique. Le « Journal des Etrangers » paraissant à cette époque relate bien souvent leur implication dans la vie mondaine paloise au travers d’écrits encenseurs.

Chronique mondaine Extrait du Journal des étrangers du 3 novembre 1889

Lors de l’inauguration du club house du PGC le 5 janvier 1891, un déjeuner fut offert par le club et son Président Sir Victor Brooke, en l’honneur de M. ALPHAND Directeur des Travaux de la Ville de Paris de passaChronique mondaine ge à Pau. M. Alfred De Extrait du Journal des étrangers Lassence présenta Jadu 11 janvier 1891 mes Grahame STEWART pour l’introduire à son discours. (Cicontre).

Après les toasts portés par les différentes personnalités et accompagnés de l’Harmonie Municipale en grande tenue chaudement félicitée, et après les cafés, fut fait un tour de la Plaine de Billère bondée de monde. Les invités ont suivi avec intérêt les péripéties du Jeu de Golf et ont fortement applaudi 3 superbes coups exécutés par le professeur Joseph LLOYD.

Décès de Madame Stewart veuve de John Stewart (Cofondateur et Président du PGC en 1885 et 1886) et mère de

James Grahame Stewart ———

Extrait du « Journal des Etrangers » du 22 janvier 1893

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Herbert

THORN KING Esquire

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Herbert THORN KING, Esquire Président du PGC de 1909 à 1915 Né en France en 1870 décédé en 1944, à l’âge de 74 ans, à Santa Barbara, Californie, USA. Herbert THORN-KING est le neveu de William Knapp THORN (propriétaire de chevaux et vainqueur de plusieurs grands prix) et des TORRANCE. Marié en la King’s Chapel de Boston le 30 janvier 1903, avec Edith Royall Tyler King (née le 4 mars 1882 à Boston, Comté de Suffolk Massachusetts, USA, décédée le 14 juillet 1965 à Santa Barbara, Comté de Santa Barbara, Californie, USA). Ils eurent 2 enfants : Louise et Herbert Thorn Junior, tous deux nés en France. Sous sa présidence, il y eut une modification notable des Statuts concernant notamment le Président du PGC devenant rééligible. Cavalier émérite, il fut membre du Cercle Anglais à partir de 1913. Anecdote : Le 18 janvier 1891, il remettait à la ville au cours de leur inauguration les nouveaux chenils dus à la magnificence de M. Torrance. Herbert Thorn King, pour faire honneur à la municipalité avait convié ses invités dans le jardin d’hiver du Grand Hôtel et rédigé son menu en béarnais, ce qui fut très apprécié. Deyuna, 18 Janviè 1891 Huitros de Marenno Bouilhou dé Boeu Biro-reo à la Béarneso Espinats aoü yus Poumo Duchesso Garie farcido modo deü nouste Henric Hidyés dé guit à la Paysano Becados roustidos sus croustets Salado deü temps Crespets à la crèmo Roumatyé, Fruts

M. de Lassence, reprocha à Herbert THORN de trop s’effacer et reporta à son ami tout l'honneur de cette création et rappela toutes les difficultés qu'il avait vaincues. Ce toast charmant fut suivi d’une véritable ovation pour Herbert THORN KING. Son arrièrepetit-fils est venu faire des recherches à Pau le 6 mai La stèle d’Herbert Thorn King 1998 à Santa Barbara

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Herbert THORN KING, Esquire Une vie mondaine internationale… Extrait du "Boston Evening" du 31 janvier 1903 ...Married in King's Chapel Miss Edith Royall Tyler in this city becomes the bride of MR Herbert Thorn King, a prominent clubman of New York.... son of de late Edward King... Extrait du "New York Evening Post" du 5 septembre 1903 ...Signale que Mr et Mme Herbert Thorn King ont passé la saison à New York… Extrait du « Figaro » du 5 juillet 1912 CERCLE ...Au dernier scrutin du Travellers' Club, ont été élus membres permanents de ce cercle M. le baron Henry Heine-Geldern, parrains : MM. Charles J. Singer et R. B. Fithian M. Watson F. Blair, parrains MM. Charles J. Singer et H. de Forest Weekes ; M. Herbert Thorn King, parrains… Extrait du « The Star » du 9 octobre 1913 « A beautiful town in the south of France is ruled by American girls » : article et présentant les principales familles américaines installées à Pau, Orville et Wilbur Wright, les Barron, de Longueuil, Thorn, Torrance, Ridgway, Wheeler, Speakman, Prince, Winthrop, Morse, Wright, Lawrance, Walker, de Saulles, Ginot, Kane, Hutton, Clinch, Forbes-Morgan, Post… Extrait du « Brooklin Eagle » quotidien de Brooklin, New York, du 18 juillet 1924. ...Le 17 juillet à Newport...Herbert Thorn King a participé à la « Balle d’Or » qui attire quotidiennement une foule à « Ocean Links »... Extrait du « New York Times » du 17 octobre 1933 ...Mme Adélaïde Torrance Howland, veuve de Meredith Howland et petite-fille du Commodore Cornelius Vanderbilt, laisse un héritage évalué hier à $ 2,220,975 dont $ 2,102,866 en titres. Mme Howland, décédée à Paris le 12 septembre 1932, avait nommé chef légataire son cousin, Herbert Thorn King, qui a reçu $ 200 000 en espèces et le reste des biens…

« Le jour du Captain’s Prize » Sur cette estampe, « Au golf », Le jour du Captain’s Prize, le Vicomte Henri de Vaufreland (Berrichon, homme du monde, auteur de lithographies a été secrétaire du Pau Hunt puis président de 1945 à 1957 du Cercle Anglais qu'il décrit dans ses chroniques comme « le Temple de Bacchus et de la Dame de Pique : on y jouait gros et on y buvait sec... » a croqué l'après d'une compétition en avril 1911. Elle représente Herbert THORN KING, Esquire, Président du PGC, alors en exercice depuis 1909 jusqu’en 1915 (entre les deux dames) et John Harvey WRIGHT, Esquire (à droite du groupe au premier plan) Président du PGC en 1908 puis de 1921 à 1933. Figurent également Miss Mary BERNERS, qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1877(au centre du groupe) en compagnie de Miss CRAIGIE-HALKETT, qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1878 et 1879 (à gauche) ainsi que Miss Lilias Gilberte NUGENT, John Francis NEWTON-KING (les deux assis sous le parasol) et Sydney Hubert PLATT Esquire qui fut Président du PGC en 1895 et 1897 (tout à droite). Raphaël ROSSONI

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Herbert THORN KING, Esquire La vie mondaine paloise de l’élégante Miss THORN KING Skating au Palais d'hiver Sans même parler des promenades à cheval sur les coteaux, la gentry britannique avait fait de Pau l'une des villes les plus sportives peut être la plus sportive de France. "Les petits jeux anglais" ne nécessitaient guère de place tels le tennis, le croquet ou encore le skating. Le patinage à roulettes faisait fureur chez les jeunes filles au point que la municipalité lui avait réservé un espace au square Saint Martin. Sur cette estampe, le Vicomte Henri de Vaufreland a croqué RIDGWAY Richard dit Dick, John Harvey WRIGHT Esquire, Miss WRIGHT et Miss THORN KING (avant-dernière à droite) patinant au Palais d'hiver en 1911. Apparemment John Harvey WRIGHT est en position délicate après une chute de même qu'une dame. Miss THORN KING (deuxième à partir de la gauche) accompagnée de Miss Robinson (à gauche) assistent au Concours Hippique de 1912, Place de Verdun, à la tribune présidentielle. Sous la Présidence de Herbert Thorn King, des Ecossais sont venus à Pau à l’aimable invitation de l’Association franco-écossaise. Reçus par M. le Maire Alfred De Lassence, ils ont pu tout à loisir apprécier la ville de Pau et les visites commentées de son musée, son château, etc. Le Extrait du « Le Patriote du mardi 12 octobre 1909

soir, un grand banquet de cent couverts fut servi au Palais d’Hiver aux sons de la musique municipale. Au champagne M. le Maire avant son discours demanda de lever le verre à la santé de sa Majesté le Roi Georges VII avec l’accompagnement de l’hymne anglais « God save the king ». Ci-contre un court extrait de son allocution où il fait mention notamment de son ami Robert Hutchinson… (NDLR : Ce dernier arrivé à Pau en 1858, fut entre autres signataire d’un bail en 1893 entre la SA Golf Club et la Société du golf avec Franck Lawrance, William Pontifex et Lewis Hornor). Ce discours fut une belle reconnaissance de l’action des personnalités qui ont « fait » le Club. Raphaël ROSSONI

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John Harvey

WRIGHT Esquire

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John Harvey WRIGHT, Esquire Président du PGC en 1908 et de 1921 à 1933 John Harvey WRIGHT est né le 4 février 1871 à Florence en Italie. Fils de John Harvey Wright et de Anna Nichols son épouse. En 1883, Anna (Nichols) Wright, veuve de John Harvey Wright (son père qui était marchand de denrées sèches), résidait au 14, Commonwealth (entre Arlington et Berkeley) où elle figure en tant que propriétaire sur les cartes Bromley en 1888, 1898, et 1908. Le beau-frère de John Harvey Wright, Lyman Nichols, a vécu avec elle et avait également une maison dans Nahant. Il était président de Continental Mills. Lyman Nichols est décédé en Janvier 1907. Anna Wright a continué à vivre au 14, Commonwealth jusqu'à sa mort en Juillet 1910.

John Harvey WRIGHT, portant les mêmes nom et prénom que son père, déclaré comme rentier, fut domicilié au 65, Malborough Street à Boston dans le Ma ssachu sse ts (Etats-Unis d’Amérique), où il grandit. Il vécut à la Résidence Extrait de « La République des Pyrénées » 24 juillet 1952 « Villa InisfaÏl », aujourd’hui en ruines, située sur les hauteurs de Bil- DECES DE SON EPOUSE lère, où il décéda le 11 janvier 1941. Il repose au Cimetière SaintLaurent de Billère (Voir ci-dessous la stèle de sa tombe et l’acte de décès).

John Harvey Wright et son épouse Ethel Lindsay Scott, (21 février 1883-23 juillet 1952) eurent un fils appelé Lyman Nichols Wright né le 12 octobre 1906 à Billère, ainsi qu’une fille prénommée Barbara Wright qui épousa Carlos Garcia Ogara lequel fut également Président du PGC en 1940 et 1941.

La Villa Inisfaïl à Billère. Paul-Jean Toulet, écrivain et poète palois, y passa son enfance

John Harvey Wright était probablement un petit cousin des frères Orville et Wilbur Wright (célèbres pionniers américains de l’aviation) et peut-être aussi un cousin de Edward McEvers Livingston, Président du PGC en 1920. (Suite page 3)

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John Harvey WRIGHT, Esquire (Suite de la page 2)

Don de Mme John Harvey Wright au Muséum of Fine Arts de Boston, le 12 Novembre 1908 en mémoire de son petit-fils Eben Wright et de son père Lyman Nichols Wright. Cette tapisserie avait été achetée à Madrid autour de 1893 par Eben Wright provenant probablement d'une cathédrale en Espagne pour l’offrir à sa mère Mme John Harvey Wright lors de son décès.

Petite histoire : Le 11 avril 1923, après un déjeuner offert au Club House du PGC par le Président John Harvey Wright et M. Georges Falret de TUITE (NDLR : nommé le 9 décembre 1908 Président du Comité d'Aviation à sa création, puis le 13 décembre, vice président à la création de l'Aéro-Club du Béarn), en présence du Maire de Pau M. Lacoste et de nombreuses personnalités, arrive le moment des discours... M. De Tuite demande aux communes de Pau et de Billère "de participer à la remise en état des "links" qui existent depuis 1856 et qui, s'ils attirent toujours des fervents et nombreux amateurs de ce sport hygiénique tel que le golf, ont cependant besoin d'être rajeunis et modifiés selon le goût du jour, s'ils veulent continuer la comparaison avec les terrains des stations voisines"... Le 21 Avril 1926, le Prince de Galles, venant de Biarritz, arrive à Pau en automobile et descend à l'Hôtel de France. Réception au Cercle Anglais, réception par le Président John Harvey Wright pour une partie de golf, "drag" et visite du Château Henri IV, sont au programme de son séjour. Les Wright étaient liés avec la famille Post dont Arthur Post fut secrétaire du PGC en 1882 et 1883 et John Morris Post son frère, qui fut également secrétaire du PGC en 1891 et 1892. Ce dernier co-créa la « Société Anonyme Golf Club ».

Le Président John Harvey WRIGHT au putting, en 1908

Tous les ans, en hiver, se dispute le « Prix John Harvey Wright » sur l’hippodrome de Pau Raphaël ROSSONI

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WRIGHT 3


John Harvey WRIGHT, Esquire « Le jour du Captain’s Prize » Ce croquis, du Vicomte Henri de Vaufreland (1874-1854, berrichon, homme du monde, auteur de lithographies a été secrétaire du Pau Hunt puis président de 1945 à 1957 du Cercle Anglais qu'il décrit comme « le Temple de Bacchus et de la Dame de Pique : on y jouait gros et on y buvait sec... » représente l'après d'une compétition disputée en avril 1911. Il y montre John Harvey WRIGHT, Esquire (à droite du groupe au premier plan) Président du PGC en 1908 puis de 1921 à 1933 et Herbert THORN KING, Esquire, Président du PGC, alors en exercice depuis 1909 jusqu’en 1915 (entre les deux dames). Figurent également Miss Mary BERNERS, qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1877 (au centre) en compagnie de Miss CRAIGIE-HALKETT, qui fut Présidente du « Pau Ladies Golf Club » en 1878 et 1879 (à gauche) ainsi que Miss Lilias Gilberte NUGENT, John Francis NEWTON-KING (les deux assis sous le parasol) et Sydney Hubert PLATT Esquire qui fut Président du PGC en 1895 et 1897 (tout à droite).

Skating au Palais d'hiver Sans même parler des promenades à cheval sur les coteaux, la gentry britannique avait fait de Pau l'une des villes les plus sportives peut être la plus sportive de France. "Les petits jeux anglais" ne nécessitaient guère de place tels le tennis, le croquet ou encore le skating. Le patinage à roulettes faisait fureur chez les jeunes filles au point que la municipalité lui avait réservé un espace au square Saint Martin. Sur cette estampe, le Vicomte Henri de Vaufreland a croqué RIDGWAY Richard dit Dick, John Harvey WRIGHT Esquire, Miss WRIGHT et Miss THORN KING patinant au Palais d'hiver en 1911. Apparemment John Harvey WRIGHT est en position délicate après une chute de même qu'une dame. Raphaël ROSSONI

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...ET D’AUTRES...

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ET D’AUTRES 1


Major STEVENSON

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STEVENSON 1


Major STEVENSON Un des fondateurs du PGC en 1856 Le document ci-contre fait apparaître le nom du Major Stevenson. Le PGC ne possède pas d’autres d’éléments pouvant confirmer son implication dans la création du club. Les recherches sont toujours en cours… Dans les Archives paloises et agglomération apparaît le nom du Major Stevenson comme étant un excellent tireur au « Tir aux Pigeons » (situé à la Plaine de Billère, emplacement actuel du parcours du PGC) Quelques pistes en cours d’exploration : Dans les archives paloises et concernant le PGC apparaissent : 1) Le Lieutenant Colonel Naylor Leyland (Anglais) a été durant plusieurs années membre du « Commettee » du PGC. Il figure sur le tableau, exposé au PGC, de Hopkins en 1884. Il remporta la « Saint Andrew Cross » en 1877 et 1878 et il vécut à Pau. Le Colonel Naylor Leyland était également un excellent joueur au Jeu de Paume. 2) Le Capitaine H. Naylor Leyland (Anglais) Extrait du « Le Mémorial » samedi 21 mars 1891 « Dans le compte-rendu de la 3e journée du Concours hippique, compte-rendu rédigé à la hâte, au moment de la mise sous presse, nous avons commis une erreur que nous nous empressons de réparer. Nous mentionnions, dans notre article, que le prix de la Ville (une médaille de vermeil et 600 fr.) avait été gagné par Cunmgham, à M. le capitaine Naylor Leyland; mais nous ne disions pas que ce prix émit celui de la Coupe. Cette coupe, oeuvre fort artistique de la manufacture nationale de Sèvres et offerte par M. Carnot, président de la République a été remise à M. le capitaine Naylor Leyland par M. le baron d'Este, président du Concours hippique ».

3) J. D STEVENSON (US Army) et sa fille qui étaient à Pau en 1877. (Journal des Etrangers décembre 1877)

Existe-t-il des relations entre les familles Stevenson et Naylor Leyland ? Autres pistes de recherche COLONEL JAMES STEVENSON DE BRAIDWOOD né le 6 Novembre 1838, mort le 6 Novembre 1926, à 88 ans, fils de Nathaniel Stevenson et Margaret Jane Scott.  Il a épousé, d'une part, Eliza Hamilton, fille de James Hamilton et Margaret Dick, le 11 Décembre 1866.

Il a épousé, d'autre part, Frances Leyland, fille de Frederick Richards Leyland et Frances Dawson, le 2 Juillet 1879, à Kensington, Londres, Angleterre, née vers 1858 à Huyton, Lancashire, en Angleterre. Elle est décédée le 2 Mars 1880, à Saint- George Hanover Square, Londres, Angleterre. Elle est également connue par le surnom de Fanny. A compter du 2 Juillet 1879, son nom de femme mariée est devenu Stevenson.  Il épousa, en troisième noces, Florence Louisa Gibbs, fille de Samuel Mountford Gibbs, le 21 Juillet 1885. Mariée elle a pris le nom de James Stevenson.

Il a étudié à l'école de rugby, Rugby, dans le Warwickshire, en Angleterre. Il était lauréat du Grand Steeple-chase militaire en 1865. Il a gagné le grade de capitaine dans le service du 12ème lanciers. En 1867 son nom est changé légalement en James Stevenson-Hamilton de Braidwood. Il a servi dans Kerry lors de troubles Fenians en 1867. Il a été reconnu par le Lord Lyon, roi d'armes, et inscrivit ses bras à l'Office de Lyon en 1867. Il a gagné le grade de major en 1872 au service du 3ème Bataillon, Lanarkshire Rifle Volunteers. Il était lieutenant-colonel de la 9ème bénévoles Rifle Lanarkshire en 1875. Il a été décoré du prix des officiers de réserve des bénévoles Royal Naval 'Décoration (VD). En 1893, son nom fut changé légalement en James Stevenson de Braidwood par mandat royal. Il a occupé le poste d'aide-de-camp de SM la reine Victoria en 1896. Il a occupé le poste de vice-lieutenant (DL). Il a occupé le poste deJuge de Paix (JP). Il a occupé le poste d'aide-de-camp de SM le Roi Edward VII entre 1901 et 1910. Il a gagné le grade de brigadier-général en 1905 au service de l'infanterie volontaires Highland Light. Il a été investi en tant que Compagnon de l'Ordre du Bain (CB) en 1905. Il était colonel honoraire du 8ème Bataillon, Highland Light Infantry en 1908. Il a occupé le bureau de l'Aide-de-Camp à SM le Roi George V entre 1910 et 1920.



Le colonel James Stevenson de Braidwood et Eliza Hamilton eurent 6 enfants Le lieutenant-colonel James Stevenson-Hamilton, né le 2 octobre 1867, décédé le 10 décembre 1957 ; John Stevenson né le 14 octobre 1868, décédé vers 1869 ; Eliza Margaret Grâce Stevenson née le 4 avril 1871, décédée le 2 avril 1940 ; Ann Mary Stevenson Scrivener née le 5 mars 1873, décédée vers 1874 ; Fille inconnue Stevenson née le 24 octobre 1874, décédée vers 1875 ; Olmar Charles John Stevenson-Hamilton né le 15 septembre 1875, décédé le 12 juin 1919.

Le colonel James Stevenson de Braidwood et Frances Leyland eurent un fils : Francis Herbert Leyland Stevenson né le

29 février 1880, décédé le

17 janvier 1949

Le colonel James Stevenson de Braidwood et Florence Louisa Gibbs eurent 3 enfants : Major Samuel Delano Stevenson né le 1 mai 1886, décédé le 17 août 1964 ; Adela Florence Victoria Stevenson née le 19 juin 1887, décédée le 19 août 1967 ; Laura Stevenson Janetta née le 11 mars 1889, décéd ée le 16 janvier 1972.

Alexander Shannan STEVENSON, Ecossais, né le 10 Novembre, 1826 à Ach-na-Cloich, Argyll, baptisé : Baronnie, Lannark, en Ecosse le 24 décembre 1826. Fils de James Stevenson (1786-1866) et de Jane Stewart Shannon. Il vivait à Oatlands Mere, Weybridge, Surrey, en Angleterre. Famille Stevenson, anciennement De Paisley. Il est décédé le 29 Mars 1900 à l'âge de 74 ans. Il a épousé Alice Isabel KEWNEY en 1875. Alice est née en 1846 et a survécu veuve jusqu'en 1919 année de son décès à l'âge de 73 ans. Ils eurent 1 fille : Alice Pollock Stevenson, née le 28 juin 1878 et décédée le 22 septembre 1912. Elle a épousé Francis Herbert Leyland Stevenson, fils de colonel James Stevenson de Braidwood et Frances Leyland, le 17 Octobre 1903. Elle est morte le 22 Septembre 1912. Alice Pollock Stevenson est connue également par le surnom d'Elsie.

Enfant de Alice Pollock Stevenson et Francis Herbert Leyland Stevenson : Nancy Shannan Leyland Stevenson née le 6 octobre 1905, décédée le 15

septembre 1987. Francis Herbert LEYLAND fils du colonel James Stevenson de Braidwood et Frances Leyland, né le 29 Février 1880 et décédé le 17 Janvier 1949 à 68 ans. Il a épousé, en premier lieu, Alice Pollock Stevenson, fille de Alexander Shannan Stevenson, le 17 Octobre 1903. Il a épousé, d'autre part, Eileen Gertrude Mary Briscoe, fille de Major AV Briscoe, le 11 Juin 1914. Il a étudié à Eton College, Windsor, Berkshire, en Angleterre. Il a combattu dans la guerre des Boers entre 1900 et 1902. Il a gagné le grade de capitaine dans le service de la 1ère Highland Light Infantry. Il a été gouverneur de la prison de Brixton. Il a acheté Braidwood, dont il a hérité par le contrat 1879 mariage de ses parents en 1926. Il a vendu Braidwood en 1928 à David John Colville, 1er Baron Clydesmuir.

 Enfant de Francis Herbert Leyland Stevenson et Alice Pollock Stevenson : Nancy Shannon Leyland Stevenson née le 6 octobre 1905, décédée le 15 septembre 1987, à 81 ans. Elle a épousé George Sydney Thompson le 13 Février 1934. Son nom de femme mariée est devenu Thompson. Ils eurent 3 enfants : Ann Margaret Thompson née le 6 mars 1935 ; Sally Jane Louise Thompson née le 9 septembre 1936, décédée le 18 juillet 2014. Enfant de Francis Herbert Leyland Stevenson et Eileen Gertrude Mary Briscoe : Derek Leyland Stevenson né le 13 octobre 1920 Raphaël ROSSONI

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William DUNN « Old Willie »

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DUNN William surnommé « Old Willie » Concepteur des premiers 18 trous du PGC en 1860 Willie Dunn Senior est né à Mussidan en 1821 et décédé à Millhill, Inveresk en 1878 à l'âge de 58 ans. Il était Architecte et Fabricant de balles et de clubs de golf (marque Long Nose) ainsi que professionnel à Musselburgh et au Royal Blackheath. Il a dessiné le dédoublement des départs et des greens en 1860, à l'instar de Saint Andrews, faisant passer le parcours du PGC, de 9 trous à ses débuts, à 18 trous.

La famille DUNN est le vivier de nombreux architectes, "golf makers" et professionnels de golf : Jamie 1821-1871- William Sr 1821-1878 - Thomas 1849-1902 William Jr 1865-1952 - John Duncan 1872-1959 Avec son frère jumeau Jamie, il a joué dans de nombreux challenges entre 1840-1860. Willie Dunn Senior a été apprenti dans la famille Gourlay, et était green keeper à Blackheath jusqu'en 1864 quand il est revenu au club de golf Thistle à Leith Links. Willie a travaillé comme fabricant de clubs et de balles à sa maison Primrose Cottage, Lochend, Leith. En 1867, le club de Thistle a loué le N°7 Vanburgh Place pour son club house où Willie Dunn a résidé avec son atelier situé derrière Vanburgh Place Lane. Dunn a eu deux fils, Thomas qui fait son apprentissage comme fabricant de clubs de son père à Mussidan et Willie Dunn Junior qui a été formé après son frère aîné à l'âge de treize ans. John Duncan a commencé sa carrière professionnelle à North Berwick en 1869. L'année suivante, il s'installe à Wimbledon et a ensuite rejoint son père à Leith Links, où ils vivaient et travaillaient au N° 7 Vanburgh Place, Leith Links, Édimbourg. Willie Dunn Senior est resté à Leith Links pendant dix ans avant de s'installer à North Berwick. Il est contemporain du célèbre Tom Morris qu'il a battu lors d'un match officiel à Saint Andrews. Un rassemblement de célèbres golfeurs professionnels au Championnat de Leith Links en 1867 De droite à gauche : Andrew Strath, Davie Park, Bob Kirk, Jamie Anderson, Jamie Dunn, Willie Dow, Willie Dunn Senior, A. Greig, Old Tom Morris, Young Tom Morris, and George Morris. Raphaël ROSSONI

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DUNN William surnommé « Old Willie » Willie DUNN Junior (son fils réputé), créateur du golf de Biarritz le Phare WILLIAM DUNN Junior est né en 1865 dans l'arrondissement de Blackheath, dans la banlieue de Londres, où son père « Old Willie » était green keeper et fabricant de clubs. Cette année-là, la famille retourne à Leith Thistle Golf Club pour vivre au 7, Vanburgh Place, Leith Links, Édimbourg. En 1881, Willie Dunn Junior déménagea à North Berwick où son frère aîné Tom Dunn avait été nommé responsable des greens. C'est là que Willie Junior devient apprenti fabricant de clubs avec son frère Tom et Charles Gibson et plus tard Willie exerça son métier à North Berwick. De l'avis de nombreux historiens, l'influence de Willie Dunn sur le golf américain est largement sous-estimé. C’était un architecte, un instructeur, un joueur de tournoi et un homme d'affaires. Bien que ses nombreuses contributions étaient subtiles, il nous a fourni un héritage qui est sans équivoque important. Son histoire est plus une histoire de famille que toute autre chose. Willie était le fils de l'un des célèbres frères "Dunnie" dont les exploits sur les links contre Old Tom et Allan Robertson, faisaient battre le cœur des débuts du golf professionnel. Il a commencé à forger sa propre carrière en professionnel à Westward Ho! pendant deux ans (1886-1888) avant de passer à Biarritz, France, où il était instructeur de riches mécènes quand il a rencontré le milliardaire américain W.E. Vanderbilt. C'est Vanderbilt qui a parrainé Willie pour son premier voyage aux États-Unis en 1893 où il a passé l'été à donner des leçons au Newport Golf Club (Rhode Island). Après avoir hiverné à son poste habituel à Biarritz, il retourna en Amérique où il a remporté le premier, mais non officiel, championnat d'Amérique en 1894. Venant en deuxième position en 1895, il a trouvé l'Amérique mûre pour le golf et s'y est installé en permanence. Willie Dunn Junior avait 15 ans quand il a joué et gagné son premier match contre Ben Sayers à North Berwick. L'année suivante, il est partenaire de Sayers dans un match "à argent" contre les deux Fernies à St Andrews. Le premier jour s’est joué à égalité, mais le deuxième jour Dunn et Sayers gagnent le match par cinq trous. Willie est entré dans le championnat open pour la première fois à North Berwick en 1883 et à nouveau en 1884 et 1886. En 1886, Willie Dunn Junior a été demandé par Horace Hutchinson (lfils du Colonel William Nelson Hutchinson cofondateur du PGC en 1856) pour prendre en charge les links du Club de golf Royal North Devon, Westward Ho ! où il resta pendant un an pour aménager le parcours actuel. L'année suivante, il a été sollicité pour le poste vacant à Worcestershire Golf Club mais il est allé à Biarritz, où avec son frère Tom ils conçurent le parcours lors d'une visite en hiver s'engageant en même temps à North Berwick. Le 13 mars 1888, en présence de la Princesse Frédérika de Hanovre, le Bristish Golf Club est inauguré. En 1888, il s'installe à Royal Epping Forrest dans Chingford et aménage leur parcours de 18 trous. Willie Jr. est resté à Biarritz pendant six ans et, en 1891, James Beveridge l'a recommandé pour le poste de professeur à Shinnecock Hills. Willie a été convaincu par Duncan Cryden et Edward S. Mead de Dodd, Mead & Co de venir en Amérique. James Beveridge était fabricant de clubs à Shinnecock et connaissait Willie Dunn quand ils ont tous deux vécu et travaillé à North Berwick. Willie a aménagé un parcours de douze trous à Shinnecock et un de dames de neuf trous. Quatre ans plus tard, une combinaison des deux parcours a été utilisée pour accueillir l'US Open1896. Willie Dunn Junior a été le premier champion officieux d'Amérique en 1894 et vice-champion du premier officiel US Open 1895. En 1896, après être revenu à Biarritz en hiver, Willie Dunn avec sa femme et son fils Willie Dunn Junior ont aménagé pour son premier poste professionnel au Ardsley Country Club à New York. C'est là qu'il a mis en place une entreprise de fabrication de clubs et a été rejoint en 1897 par son neveu John Duncan Dunn qui émigra d'Angleterre où il avait été engagé au sein du cabinet Dunn Brothers. Plus tard, les deux ont été rejoints par Seymour Dunn et John D. son frère cadet. Willie a ouvert un magasin de détail à New York et a commencé à expérimenter des clubs avec un manche en acier et a été le premier à utiliser un tee. En 1895, il a créé le premier centre de golf à l’intérieur des terres et il a continué cette installation quand son entreprise a déménagé au 9 Est, 42, rue de New York en 1898, a quelques pâtés de maisons des locaux de John D. Dunn. En 1900, Willie Dunn Junior a aménagé un parcours de neuf trous privés de John D Rockefeller dans son domaine Tarrytown, NY. Lorsque Dunn a quitté le Royal North Devon Golf Club il a recommandé Charles Gibson de North Berwick afin de le remplacer. Bert Way était l'apprenti de Dunn à North Devon et quand il a quitté Shinnecock Hills, Dunn a recommandé Way WH 'Bert' pour le remplacer. John Forman le Mussidan «caddy» a suivi Willie Dunn à Ardsley (1898-1901). Avec une lignée aussi importante que la sienne, Willie trouva une filière précieuse. Les entreprises américaines se développaient rapidement dans la fabrique de clubs, Willie essayait désespérément de faire face à la demande croissante et il fut lâché par plusieurs clients. Une de ses premières entrées en entreprise fut chez BGI qui l’employait comme concepteur de leur club en 1897. Quittant lui même BGI avec John D., il est passé à Crawford, McGregor et Canby à Dayton dans l'année et il a aussi travaillé brièvement pour Spalding, le tout avant 1900. Cependant à chacun de ses courts séjours à chacune de ces sociétés, il inculque les compétences, les méthodes et le style pour produire des clubs afin de rivaliser avec les importations écossaises. Pendant ce temps, il a continué à posséder et à gérer l'entreprise à New York qui a produit des clubs durant le 20ème siècle. (Suite page 4) Raphaël ROSSONI

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DUNN William surnommé « Old Willie » (Suite de la page 3)

Les clubs produits par les Dunn fournissent un intéressant mélange des valeurs traditionnelles écossaises et une moderne ingéniosité. Les premiers clubs de l'époque Ardsley ont été importés d'Ecosse et assemblés à New York. Certains de ces fers portent une petite marque "Eagle", en référence à sa nouvelle maison, forgés éventuellement par Robert Condie. D'autres ont simplement été marqués "Dunn selected" dans les deux scripts ou majuscules et la date de 1897 - 1903. Pendant ce temps, l'entreprise eut beaucoup de publicité sur la vente de ses clubs "One Piece", réalisés à partir d'une seule pièce de bois, qui a été effectivement breveté par John D., alors qu'il travaillait pour la famille à Bournemouth, en Angleterre en 1899. Ce club a été également vendu par BGI, Macgregor, Spalding et Wright & Ditson. Un des premiers brevets américains de Willie (bien qu'il semble avoir été appliqué mais jamais définitivement délivré) était son driver indestructible. Sa tête était faite d'un bloc de bois enveloppé dans une coque en aluminium, le bois étant exposé sur Inscrit sur la « Liste la face et au-dessus. Supplémentaire des MoAu début des années 1900, Willie a expérimenté des substances en plastique, brevenuments Historiques », tant finalement plusieurs types de drivers et de putters. La substance était connue le driver de comme étant du pyralin et est employée dans les versions noir et blanc. Les séries Willie Dunn junior de clubs incluaient les drivers standards, autres clubs et les putters maillets duplex. A premier champion des fins de fabrication, des brevets ont été affectés à la Kempshall Manufacturing Co. officieux d’Amérique à Arlington, NJ. en 1894. Willie a continué de concevoir des clubs avec des brevets jusque dans les années 1920, et est également crédité pour certains travaux sur le début de Princeton Golf Club (maintenant Springdale) et Shinnecock Hills L'influence de Willie Dunn sur le développement du sport aux Etats-Unis pendant la première partie du XXème siècle a été considérable. Dans les années 1920, Willie Dunn Junior a déménagé à San Jose en Californie, où il a pris sa retraite. Il est mort en 1952 dans un sanatorium à Londres à l'âge de 87 ans.

_________________ Echo relaté dans le mensuel du club "PGC News" en août 2011:

Son arrière-arrière petit-fils en visite au PGC 1856 « William DUNN (aussi connu sous le nom de "Old Willie Dunn" est l'architecte du parcours initial en 18 trous du Pau Golf Club, sur la plaine de Billère. C'est avec grand plaisir que notre Président Raphaël Rossoni, accompagné de Brian Matthews, et de Nicolas Barraud, directeur du PGC, ont reçu son arrière petit-fils, ce 29 août 2011. Ce dernier a pu leur faire part de nombreuses anecdotes à propos de son ancêtre, et surtout offrir au club un portrait d'époque, document extrêmement précieux car nous n'avions jamais vu son visage ! Le premier concepteur du parcours aura donc la place qu'il mérite, aux côtés des Lord HaRaphaël Rossoni, l’arrière-arrière petit fils Dunn, Nicolas Barraud milton, Major Pontifex ou du Colonel Hutchinson ». Raphaël ROSSONI

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Comte Marius De GALLIFFET

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Comte Marius De GALLIFFET Secrétaire du PGC de 1913 à 1915 Le Comte Marius Gaston Henri Ludovic de GALLIFFET est né le 15 février 1867. Il est décédé, à Pau, le 1er novembre 1919, à l’âge de 52 ans, des suites de ses blessures. Capitaine de Cavalerie, il fut décoré Chevalier de la Légion d'Honneur et Croix de Guerre 14-18 Marié le 18 avril 1908, à Pau, avec Kathleen MAC-CARTY, il fut Président du Tennis Club et du Jeu de Paume de Pau. C’était le fils de Gaston Alexandre Auguste de GALLIFFET, 1830-1909 (Marquis de Galliffet, Prince de Martigues, Général, Ministre de la Guerre 1899-1900 surnommé "le Marquis aux talons rouges" ou le "Massacreur de la Commune") et de la Marquise Florence Georgina LAFFITTE, 1841-1901.

Echos mondains : Extrait du journal "La Presse" 13 mars 1908 Nous apprenons le mariage du comte Marius de Galliffet, ancien officier de cavalerie, fils du général marquis de Galliffet, ancien ministre de la guerre, et de la marquise, née Lafitte, décédée, avec Mlle Mac Batheim Mac-Carthy, fille du comte de Lagrange et Mlle Mary de Coincy de M. Robert de Montessus de Ballore et Mlle Suzanne-Montaudon.

Extrait du journal « Le Patriote » du vendredi 5 septembre 1905 Décès de Charles, son frère aîné

Extrait du "Figaro" 30 mars 1902 Une journée d'Auteuil : Unique au monde, le champ de courses d'Auteuil, par la grâce de son entourage, l'élégance raffinée de son public bien parisien!...Le comte "Marius de Galliffet" ne reste jamais en place, cause avec beaucoup de bonne humeur et d'esprit très fils à papa…

Extrait du "Figaro" 26 juin 1909 Soirée parisienne aristocratique Le cotillon a été conduit par le vicomte de Villeneuve-Bargemont et le comte Marius de Galliffet, le premier avec Mlle Diaz Erazo, le second avec Mme de Yturbe

Extrait du "Figaro" 9 juillet 1909 Le général de Galliffet est mort dans la soirée d'hier. C'est à onze heures et quart, hier soir, que le général de Galliffet a succombé. A son chevet, se trouvaient son fils, le comte Marius de Galliffet, et sa belle-fille la comtesse de Galliffet née Stevens, et la comtesse Kathleen de Galliffet née Mac Carty.

NDLR concernant Kathleen : Son père est enterré avec sa mère et son frère au cimetière de Pau. La mère de Kathleen était la sœur du Baron de Longueuil, président du PGC en 1907, et Mme Hutton était la tante paternelle de Raphaël ROSSONI

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Comte Marius De GALLIFFET Aperçu de la vie mondaine , à Pau... Ces illustrations de 1911, découpées dans un journal, d’après des estampes du Vicomte Henri de VAUFRELAND (1874-1854, Berrichon, homme du monde, auteur de lithographies a été secrétaire du Pau Hunt puis président de 1945 à 1957 du Cercle Anglais qu'il décrit comme « le Temple de Bacchus et de la Dame de Pique : on y jouait gros et on y buvait sec... » marquent la vie mondaine paloise au début du XXème siècle.

Comme toujours dans ces croquis figurent bon nombre d’aristocrates golfeurs au Pau Golf Club. Les voici promenant sur le Boulevard des Pyrénées : J. R. HUTCHINS O N (vainqueur de la « Anstruther Shield » en 1885 et de la « Saint Andrews Cross » en 1895) (à gauche), M. Georges Falret de TUITE (NDLR : nommé le 9 décembre 1908 Président du Comité d'Aviation à sa création, puis le 13 décembre, vice président à la création de l'Aéro-Club du Béarn),

le Comte Marius de GALLIFFET, (troisième à partir de la gauche), remporta la « Saint Andrews Cross » en 1914, Mrs ROBINSON, Alfred de LASSENCE, Hélène MONROË épouse RIDGWAY, Abigail NORMAN épouse PRINCE. Ci-contre : une vue des con so mma teur s du réputé et célèbre Salon de thé Bouzom lors du « Five o’clock »: On y remarque entre autres Madame la Comtesse de Galliffet aux côtés de Monsieur Francis Cooper Lawrance (Président du PGC en 1887, 1888 et 1900). (les deux personnages à droite du croquis) ou encore le Baron d’Este Raphaël ROSSONI

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Major Cecil K.

HUTCHISON Esquire

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HUTCHISON CK 1


Major Cecil K. HUTCHISON, Esquire Président du PGC en 1857 ? Une confusion dans l’histoire du club ? L’on peut sérieusement le penser. Pourquoi ? Tout d’abord, le tableau ci-contre accroché aux cimaises du club est titré « Captain CK Hutchinson ». Dans un écrit il a été cité comme Président du PGC en 1857. Or nous n’avons pas de traces de Président exerçant en cette année là. Par ailleurs l’erreur peut émaner de l’homonymie approximative avec le Colonel Hutchinson, co-fondateur du club, et un architecte de parcours de golf CK Hutchison, plus connu au début du XXème siècle. Enfin parce qu’il a joué la Kilmaine Cup avec l’équipe de Biarritz en 1926, 1927 et 1928… Il aurait eu alors près de 100 ans ? Impensable...

Un architecte de parcours en milieu naturel… Captain C K HUTCHISON

Le Major Cecil K. Hutchison était une figure bien connue dans le jeu en Tableau salle du Patrimoine tant qu’amateur (il a atteint la finale en 1909 du Championnat amateur britannique) mais c’était aussi un étudiant sérieux de l'architecture des golfs à travers son appartenance à Huntercombe créé en 1901. Huntercombe était très convoité pour tous ceux qui étaient désireux d'appréhender une carrière d'architecte de parcours de golf. Ces futurs architectes sont venus étudier le parcours de Park's, construit en utilisant le paysage naturel. C'était pendant cette ère d'Edwardian que naquit la conception stratégique d'un golf à l'intérieur des terres. Le Major Cecil K. Hutchison (Royal West Norfolk, West Sussex, Ganton), Charles Alison (l'associé de Harry Colt's, dont le plus fameux parcours est Hirono au Japon), Stuart Paton (Co-concepteur avec John Low, de Woking, de nouveaux greens complexes et de bunkers stratégiques) et JF Abercrombie (l'Addington) étaient tous des membres de Huntercombe, rassemblés autour du grand Willie Park junior. ... Le Major Cecil K. Hutchison a construit de nombreux parcours dont celui en 1910 du Gleneagles Kings (lieu de naissance de la Ryder Cup), en Ecosse, le Kington Golf Club (1925) considéré comme le plus élevé d’Angleterre (1284 pieds), l’Ashridge Golf Club, (1932), le Tadmarton Heath Golf Club (1922), le Royal West Norfolk Golf Club, (1892), et bien d’autres… ——

La famille Hutchison possède une concession nouvellement reconstruite au cimetière de Pau. Raphaël ROSSONI

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Debout : CK Hutchison, JH Taylor, Assis : Willie Park Junior, FW Maude au Huntercombe Golf Club HUTCHISON CK 2


Harry

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Harry LA MONTAGNE Harry LA MONTAGNE n’entre pas dans le gotha des personnalités qui ont marqué la vie du Pau Golf Club, mais il en a été membre, (et jouait très peu). Il était membre également du " Pau Hunt Drag ". Il n'entrait pas beaucoup dans son caractère d'être un grand amateur de golf. Mais ayant fait un jour un « trou en un », il faut retenir qu’il offrit une coupe au PGC pour les joueurs réalisant un "hole in one" mémorable. Cette Coupe datée de 1936 est inscrite sur la Liste supplémentaire des Monuments historiques. Harry LA MONTAGNE, était sujet Américain, né le 20 mars 1868 à New York, et décédé en juin 1959, à l’âge de 91 ans. C’était un artiste, sculpteur (il est dit qu’il devait beaucoup son succès à son charme...). Bon cavalier, Harry La Montagne était propriétaire de plusieurs chevaux de course (dont certains furent célèbres).

Coupe en argent, socle bois avec écussons, offerte par Harry La Montagne, Gravée « Hole in one Cup PGC », 1936

Tous les ans, en hiver, se dispute le "Prix La Montagne" en steeple chase sur l'hippodrome de Pau. Fin XVIIIème début XIXème siècle, Pau était devenue ville anglaise. Il a séjourné à Pau entre 1905 et 1922 et habitait la villa Regina (avenue Trespoey). A cette "belle époque" avec la "gentry" britannique et américaine, tout n'était que

Sculpture en Bronze de Harry La Montagne 1928

somptueuses fêtes et réceptions. Les familles Hutton, Potters, richissimes américaines, drainaient à leur suite une foule de joyeux drilles. Parmi les figures inévitables de la mondanité paloise, les familles La Montagne ou encore Platt n'étaient pas en reste, car leur principale qualité résidait dans l'organisation de fêtes mémorables… Ainsi faisaient-il partie de la " gentry paloise " de l'époque… Portrait of Harry La Montagne on a grey Par Sir Alfred Munnings — Toile sur canevas — 1920 Raphaël ROSSONI

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Harry LA MONTAGNE Harry La Montagne épousa en seconde noces Beatrice Ince Kinney, le 29 avril 1906 en la Cathédrale Saint Patrick de New York. Elle décéda en décembre 1948 des suites d’une longue maladie.

Harry La Montagne, peint et décrit par Sir Alfred Munnings (1878-1959) Harry La Montagne était un riche Américain, que Sir Alfred Munnings a fréquemment rencontré aux plus importantes réunions de courses annuelles en Angleterre. (Sir Alfred Munnings, extrait de la seconde salve, 1951, p 100 et 101) Dîner chez les Prince à la Villa Sainte-Hélène, vers 1930 « ...Souvent, lors des réunions de Vue des convives en tenue, devant la table décorée d'argenterie derby entre les membres, balayant de (au second plan une jeune femme : Melle Wastelhome; à sa droite nombreux visages sous de hauts chaFrédérick Prince puis Harry La Montagne. peaux gris ou noir, j'avais l'habitude de voir un visage parmi d'autres qui, en un instant, changèrent ma façon de penser, pour m'emmener en France - à Pau, à proximité des Pyrénées, de tous les lieux ...» Peu avant Noël 1920, Munnings est allé rendre visite à Harry La Montagne à sa Villa Regina, à Pau, afin de brosser un portrait de sa femme, « ...une femme américaine belle, intelligente... ». Munnings avait terminé le portrait mais... « ...Noël approchait et La Montagne, se sentant Christmassy et admiratif par la vue du portrait de sa femme avec un chapeau de soie, en habit sur un cheval bai, les montagnes enneigées lointaines et tout, me demanda de commencer sur lui, vêtu en habit écarlate sur un gris » « Au moment où j'écris, je vois La Montagne dans la grande salle à manger, en prenant sa place sur une selle de cheval en bois qui avait été apportée pour la stabilité ; son chapeau de soie pencha légèrement vers la droite, un bon maquillage sur son visage, sa moustache coupée court presque aussi grise que lorsque je l'ai vu à Epsom. Le Pau Hunt portait un col de velours noir, et avant Noël, La Montagne avait une paire de toiles toutes terminées à montrer à ses amis quand il donna une réception ou deux En dehors de ces peintures, dans les mémoires de Munnings, les références à Beatrice sont au mieux inégales et, franchement, contradictoires. Elle apparaît à la fois noble et prétentieuse ; inspiratrice et amusante ; imbue d’elle même et bienveillante. Les brèves mentions d’elle sont souvent en rapport avec les compétitions d'équitation ou des parties de thé l'après-midi. Ensemble, Béatrice et Harry apparaissent en tant que propriétaires de chevaux gagnants comme le célèbre Béatrice Ince Kinney cheval de course, Conniver, aux enjeux renommés. épouse de Harry La Montagne Mais avant sa mort, Béatrice a légué beaucoup de sa fortune, tel un cadeau à l'Université Columbia de 500.000 dollars pour les générations futures... Et avec cela, Beatrice Kinney La Montagne, amoureuse de chevaux et philanthrope disparaît dans l'obscurité. Christopher NORRIE, petit-fils de Harry LA MONTAGNE, Américain de passage à Pau, le 21 mai 2014, est venu au PGC "sur les traces " de son grand-père. Raphaël ROSSONI

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Joe LLOYD « The General »

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Joe LLOYD « The General » De nationalité anglaise, né en 1864 Joe LLOYD est membre du Royal Liverpool Golf Club aussi dénommé Hoylake, créé en 1869 par George MORRIS frère de Old Tom MORRIS. Lloyd a grandi en jouant à Hoylake. C’est le deuxième parcours de golf construit en Angleterre après Westward Ho ! Jack MORRIS, le fils de George MORRIS y est enseignant. Joe LLOYD fréquente la famille MORRIS, il rencontrera de nombreuses fois Old Tom ainsi que Tom Junior. Joueur brillant, il gagne en 1881, à l’âge de 17 ans, le «caddies medal» à Hoylake. Son nom figure sur les registres du club suivi de son surnom « The General », surnom dont on ignore l’origine, mais qui pourrait être dû à la grande taille et au port de tête ainsi qu’à l’aspect austère qui se dégageait de sa physionomie, alors que, d’après les quelques témoignages que l’on peut avoir, il était très sympathique et pourvu d’un humour très britannique. Ce surnom lui restera le reste de sa vie. En dépit des photos qui lui donnent un air sévère, il possède un merveilleux sens de l'humour. Certains membres du club, notamment le Révérend John Cumming, Macdonald et Sir Victor Brooke, sont aussi membres du premier golf implanté en 1856 sur le continent, le golf de PAU. Ils y organisent dès l’été 1883 des matchs de démonstration entre Joe LLOYD et le green keeper de PAU. La même année ils réussissent à persuader Joe de s’installer à Pau ce qu’il fit en 1884. A une époque où le matériel laisse très peu de chance au mauvais coup de golf, il sait apporter à chacun le petit conseil for enjoying the game ; parallèlement, son souci d’amélioration des outils est constant : les dirigeants du PGC lui font aménager, dans le prolongement du club house un local qui lui sert d’atelier. Il fait venir les clubs d’Angleterre, les répare lui-même, et, bien souvent, les modiCoupe saladier en commé- fie. Il confectionne à l’aide d’un moule spécial des balles en latex de guttamoration de la victoire de percha, pour remplacer les trop coûteuses balles en cuir. Ses fréquentes allées Joe Lloyd et venues entre son atelier et le terrain pour essayer des trucs font partie de son à l’US Open en 1897 personnage et il n’hésite pas à accompagner un client sur le parcours pour lui faire essayer du matériel. Bien intégré dans la vie paloise, Joe Lloyd participe activement à la vie du golf. Il est sollicité pour des matches avec « paris à la clé ». Consacrant une partie de son temps à l’enseignement du jeu, il acquiert très rapidement une très bonne réputation d’enseignant et pourtant sa renommée reste confidentielle. Il se fait remarquer dans la plaine de Billère par ses victoires et ses défis : « En avril 1897, Lord Dudley, avec ses clubs au complet joua contre Lloyd qui n'avait que son putter ; Lloyd gagna 6 up; il fit le parcours en 84 ». Joe Lloyd est le premier professionnel de golf à Pau et de l'histoire du golf en France. Il s’est marié à Pau le mardi 29 mai 1888 avec Marie Samuel et eurent un fils prénommé Edouard Jules Louis né le 13 avril 1889. Pendant la période estivale il participe à des tournois, notamment au British Open en 1893, 1894 et 1897, année où le tournoi se déroule à Hoylake, son ancien club. De 1895 à 1909, il a passé ses étés en tant que professionnel du club à l'Essex Country Club, à Manchester, Massachussets (Donald Ross lui a succédé). Mais les britanniques ne sont pas les seuls étrangers à fréquenter le golf de Pau. Il y a aussi des Américains, qui parviendront à persuader Joe d’émigrer aux Etats-Unis. Ce qu’il fait en 1897 en s’installant à Cleveland. Cette même année, alors qu'il n'a que 33 ans, il gagne la troisième édition de l’US OPEN. Cette compétition qui cette année là se déroulait pour la dernière fois sur trente six trous au Chicago Golf Club, réunissait trente cinq participants. En devançant Willie ANDERSON d’un coup, (un eagle au par-5 au 18ème trou) cette victoire lui rapporta 200 $ desquels il dût déduire, comme c’était la coutume à l’époque, 50$ pour payer la médaille qui revenait au vainqueur. (Rapporté dans un article du « Daily Inter Ocean »). Willie Anderson allait plus tard gagner quatre US Open. Lloyd a pris sa retraite du Pau Golf Club en 1925, ayant auparavant formé un successeur, Dominique Coussiès dès 1880. Personne aujourd’hui ne semble savoir ce qu’est devenu cet ancien champion. Raphaël ROSSONI

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Joe LLOYD « The General » La carte de score de l’US Open 1897 Année

Championship

18 holes 18

Winning score

Margin

1897

US Open

4 shot deficit

83-79=162

1 stroke

Runner-up Willie Anderson

Joe LLOYD vainqueur de l’US Open en 1897 (assis 3ème à partir de la gauche)

La stèle posée au Tee de départ N° 1 du PGC

Un club de golf et une balle fabriqués par Joe Lloyd « The General » : Estampillé sur le haut de la tête « J. LLOYD » sans aucune autre indication. La face mesure 12,2 cm de long sur une épaisseur de 3,1 cm et une profondeur de 4,3 cm. Le manche d’une longueur de 103 cm) porte sous la poignée les lettres « W.H.K. » qui sont certainement les initiales du premier propriétaire. Ce club a été acheExtrait de "L'Indépendant" té à un profesdimanche-lundi 17-18 avril 1898 seur de golf dont l’épouse, elle aussi enseignante, exerçait à Pau. Elle s’était liée d’amitié avec un vieil anglais qui résidait à Pau et qui lui a légué quelques clubs dont celui-ci. Ce vieil anglais avait connu personnellement LLOYD ainsi que MACFIE.

Extrait du Livre : "Joe LLOYD" par le Docteur Yves Caillé, membre du PGC En l880, les joueurs d'hivernage à Pau, ont engagé un professionnel anglais: Joseph Lloyd. Né en 1864, il a commencé à jouer au golf avec Jack Morris à Hoylake au Club de golf Royal Liverpool. Joe était un ami de la famille de Morris - l'un des plus grands noms du golf mondial. Il a également joué avec le Vieux et Jeune Tom Morris, l'onJoe Lloyd debout à gauche cle et le cousin de Jack. Il avait un grand sens de l'humour malgré les photos le montrant avec une expression grave. A Pau, il a ouvert un magasin dont il se servait aussi en atelier pour fabriquer et réparer les clubs. Ce n'était plus une cabane, toujours jusqu'à la fin des années 60. Il a été le premier pro-shop en France. Un article paru dans "The Field" magazine (Janvier 1891) le décrit comme ayant un style fluide, distingué, souple et gracieux. Son palmarès est éloquent. (Suite page 4) Raphaël ROSSONI

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Joe LLOYD « The General » Suite de la page 3)

Le premier document sur Joe Lloyd concerne sa victoire dans le match "caddies de médaille" à Hoylake (1881). A cette époque, alors qu'il n'avait que 17 ans, il a été mieux connu comme "The general". Pourquoi? C'est un mystère, mais il a gardé ce surnom toute sa vie. Dans la liste des gagnants de la "médaille" nous lisons : «1881 Joe Lloyd, The General". Peut-être, que, J Cumming Macdonald et Sir Victor Brooke, tous deux membres du Royal Liverpool et du Pau GC, lui ont donné ce titre significatif. Ces deux personnalités ont également organisé plusieurs matchs d'exhibition entre Lloyd et Pascal, le green keeper de Pau ("The Field", 1883) et ils ont finalement convaincu notre champion de s'installer au PGC en Mars 1883. Ceci est confirmé par un document américain le "Daily Inter Ocean", ajoutant que Joe Lloyd avait chaleureusement accepté. Il s'installe à Pau en 1884. Il est devenu bien connu pour ses matchs victorieux et ses défis. "En Avril 1897, lord Dudley, avec un ensemble complet de clubs a joué contre Lloyd qui a utilisé son putter. Lloyd a remporté 6 jusqu'à, marquant 84". Joe LLOYD (à gauche) Pendant ses vacances, il a joué trois fois le British Open, terminant posant devant le Club house à chaque fois dans les premières positions. Son nom est enregisExtrait de « The Traveller » du 5 janvier 1901 tré à Prestwick, 1893, Sandwich, 1894 et Hoylake, 1897. Ensuite, il partageait son temps entre l'Essex Country Club à Manchester (Massachusetts) en été et le club de golf de Pau en hiver. En 1897, il a remporté l'US Open - joué pour la dernière fois sur 36 trous - au Wheaton près de Chicago. Le premier jour "le général" a joué régulièrement, mais sans éclat, et termina à 83, quatre coups derrière le leader, Willie Anderson, un jeune pro de Watch Hill Golf Club. Dans le dernier tour, il a amélioré son jeu et égalé le record d'Anderson de 79. Il a remporté l'US Open par un coup d'avance, après un fantastique « eagle » de trois, sur le dernier trou, mesurant plus de 450 mètres. Après avoir conduit une balle de Guttie son tir brassie atteint le green à 8 pieds du trou. Il avait un putt pour gagner. Joe Lloyd avait 33 ans. Le «Daily Inter Océan» rapporte que le championnat a offert 200 $ pour l'argent des prix, mais $ 50 ont été déduits de payer sa médaille ... qui a été vendue en 1990 plus de $ 23,000. Dr Yves Caillé

"Le Champion US Open oublié" En Septembre 1990, le journaliste Seeling a écrit un article dans un journal spécialisé sur ce champion oublié, même dans son club d'origine. Voici un extrait : « En fait, à l'exception de l'USGA livre des records, son nom a été presque perdu de vue jusqu'en Avril, quand Kevin McGrath, Andover, (Massachusetts), collectionneur de souvenirs de golf, a acheté la médaille d'or de Lloyd à un antiquaire de New York et l'a revendue dans le cadre d'une grande vente aux enchères. Le soumissionnaire anonyme a payé $ 21,000, plus une prime de vente aux enchères de 10%. La médaille était typique de l'époque, un ruban lumineux tenant une médaille de quart de taille avec un golfeur en relief au centre, entouré par les mots "Association de Golf Open Championship Etats-Unis." Une chaîne d'or a tenu les deux ensemble avec trois petites plaques rectangulaires, la lecture, dans l'ordre, "Champion", "1897", et, en petites lettres, "Gagné par Joseph Lloyd." La médaille est en bien meilleur état que la mémoire de tous, sur ce joueur. Lloyd est tombé dans l'oubli de l'histoire du golf. "J'ai essayé de trouver quelque chose à son sujet", a déclaré McGrath, "et il est presque comme si il n'existait pas". En effet, il semble que oui. Si vous trouvez Lloyd dans un certain nombre de livres de records, vous pourrez voir son nom inscrit comme le vainqueur de l'Open 1897, et c'est tout. D'autres recherches feront révéler qu'il a terminé septième de l'année précédente, à Shinnecock Hills, avec un 78-82, huit coups derrière James Foulis, et a joué 87-80-86-86 (339) pour terminer quatrième dans la défense de son championnat, à Myopie Hun Club, en 1898 ». Raphaël ROSSONI

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Joe LLOYD « The General » Au PGC « Le big match », en 1896

Archie Simpson, A. Herd, W. Auchterlonie, H. Vardon, J-H Taylor, Joe Lloyd, lors du premier Challenge de Pros organisé au PGC (The big match) en 1896.

Extrait du Journal des Etrangers du 23 février 1896

"The Dawn of Professional Golf" Extrait du livre de Peter Lewiss

Tournées

européennes

(page 80) A l'hiver 1896, Vardon, Taylor, Herd, Archie Simpson et Willie Auchterlonie ont été invités à jouer une série de compétitions à Pau, avec le professionnel local, Joe Lloyd, pour célébrer le 40ème anniversaire du club. Vardon, étant de Jersey, parlait un peu français. Il fut chargé des questions financières du tournoi. Malheureusement, sa pratique de la langue française n'était pas suffisante, et ce fut une sources d'erreurs lors de la collecte des billets ou d'autres questions mineures. Heureusement, ces grands professionnels ont été accueillis à Bordeaux par Joe Lloyd, qui a repris les droits de traduction. Ils ont décidé de jouer cet événement le 24 Février et le 25, puis un tournoi de 72 trous les 1er et 2 Mars. Les matches sur les 24 et 25 étaient "un tournoi à l'américaine", qui était un tournoi en round robin où chaque joueur rencontre l’ensemble des autres.

Taylor, Auchterlonie, Simpson et Vardon ont remporté trois matches chacun et ont partagé le premier prix. Raphaël ROSSONI

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Allen Culpepper

SEALY

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Allen Culpepper SEALY Allen Culpepper SEALY (1850-1927). Peintre équestre et de paysages. Il est né et baptisé à Champ Grove House, Bitton, Keynsham, Somerset, le 10 Septembre 1850. C’est le fils de Thomas Sealy, un petit propriétaire et de son épouse Ann. Il a été envoyé au pensionnat de Elm Grove House, Manchester Street, Littleham St. Thomas, Devon, mais il est revenu à la maison à Bitton en 1871 où il a peut-être étudié à Bristol School of Art. Il s'est marié à Sainte-Marie Majeure, Exeter, le 23 Août 1880, avec Elizabeth Philippa Pine Harris (25 ans) et l'année suivante, ce jeune artiste de 30 ans a vécu au 12, Melina Place, Marylebone à Londres avec son épouse. C’est un artiste de paysage, mais c’est principalement un peintre équestre et il a beaucoup voyagé sur demande. En 1891, il était à Doncaster, South Yorkshire, en 1901 à Rochester, Kent et en 1911 à Exmouth, Devon. Il a également été à Newmarket, Suffolk, où il a eu plusieurs commandes et son «Kingwood » est au Musée national de courses de chevaux à Newmarket. Il fut un bon golfeur de 5 de handicap. Il a exposé à la Royal Academy entre 1875 et 1886, également à Birmingham Royal Society of Artists ; Société des Beaux-Arts ; Art Gallery de Liverpool Walker ; Manchester City Art Gallery ; Royal Society of British Artists ; Hibernian Academy Royale et l'Institut Royal des peintres à l'huile. Il est mort à Parkstone, Poole, dans le Dorset, en 1927 et sa femme décéda très vite après lui en 1928, ils n'avaient pas d’enfants. A l'invitation de M. Frederick Henry Prince et plus tard de M. Dick Ridgway, familles bien connues dans la cité paloise, Allen Culpepper Sealy est aussi venu à Pau peindre des scènes de la vie du golf et d'autres sports typiquement britanniques, tel la chasse aux renards avec le Pau Hunt dont de nombreux tableaux sont exposés au Cercle Anglais. Au Pau Golf Club ont été peintes cinq toiles dont trois (ci-après) sont accrochées aux cimaises de la Salle du Patrimoine.

Un putt au 9ème trou - 1893 Raphaël ROSSONI

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Le drive de M. PLATT au 9ème trou - 1892

Un coup d'approche au 10ème trou - 1892 Raphaël ROSSONI

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Allen Culpepper SEALY

Lord Saint Levan à l'adresse - 1893 (Peinture exposée à Saint Michael's Mount, Cornouailles)

D.M. MACNAB (président du PGC en 1890 et 1891) « Crossing Jordan Bridge on the 16th hole » - 1893 Raphaël ROSSONI

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James WOLFEMURRAY, Esq.

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James WOLFE-MURRAY Esq. De Cringletie NDLR : Les traits et qualités du personnage exposés ci-dessous laissent accréditer la thèse selon laquelle il aurait peut-être été également Président de la « Société du Golf de Pau » dans les premières années de vie du club. Le Brigadier-Général James Wolfe Murray, Esq. de Cringletie est né le 11 mai 1814 à Edinburgh, Midlothian, Ecosse et décédé le 20 juin 1890 à Bideford, Devon, Angleterre, à l'âge de 76 ans. Fils de James Wolfe Murray, de Cringletie, Lord de Cringletie, Sénateur de l'Ordre de la Justice, né le 5 janvier 1759, à Ayrshire, (Ecosse) et de Isabella Katherine Strange, née le 9 décembre 1785, (fille de James Charles Edward Stuart Strange, Esq., filleul du prince Charles-Édouard) décédée le 25 décembre 1847 à Paris..

Il a succédé à son père en 1836, nommé au 42ème Royal Highlanders en 1833. Il demeura longtemps célibataire, à St Andrews puis épousa, d'une part, le 25 Mars 1852, Elizabeth Charlotte Whyte-Melville, née le 19 Janvier 1828, décédée le 4 octobre 1857 à Mont Melville, Fifeshire, Ecosse, (fille de John WhyteMelville et Lady Catherine Anne Sarah Osborne et petite-fille du 5ème Duc de Leeds). Veuf, il épousa ensuite le 27 Novembre 1862, Louisa Grâce Hay, (fille de Sir Adam Hay, 7ème Baronnet de Haystoun et de Henrietta Callender Grant. Née en 1831, décédée le 7 mai 1883 à Kensington, Londres, Angleterre.) Les Murray de Cringletie, Peebles-shire, sont les descendants d'une branche cadette de la famille de Murray de Blackbarony, appartenant au Clan Mac Farlane. Le Brigadier-Général James Wolfe Murray, Esq. de Cringletie a occupé le poste de vice-lieutenant (DL) et le poste de juge de paix (JP). En 1875 nommé brigadier-général de la Compagnie Royale des Archers (Gardes du Corps de la Reine pour l'Ecosse).

Le château de Cringletie, près d'Edimbourg, construit en 1861, classé Monument Historique en 1971

Il a vécu au Château de Cringletie, Peeblesshire, en Écosse ainsi qu’à Westshields, Lanarkshire, en Ecosse. Président en 1883 de "Peebles Pêche Association", Association de protection de Londres et des Provinces. Grand chasseur de gibier notamment à plumes.

Enfants de James Wolfe Murray et Elizabeth Charlotte Whyte-Melville

1. Elizabeth Catherine Mary Wolfe Murray décédée le 14 avril 1905 2. Le lieutenant-général Sir James Wolfe Murray de Cringletie & Westshield, né le 13 mars 1853, à Dunedin, Midlothian, Ecosse et décédé le 17 octobre 1919 3. Francis D'Arcy Osborne Wolfe Murray né le 10 avril 1854, décédé en Mai 1914 4. Sidney George Wolfe Murray né le 2 mars 1855 décédé en 1889 5. Commandant Charles Philip Knightley Wolfe Murray né le 20 avril 1856, décédé le 5 novembre 1932

Enfants de James Wolfe Murray et Louisa Grâce Hay

1. Hilda Louisa Janey Wolfe Murray décédée le 27 septembre 1929 (suite d’un accident d’arme à feu) 2. Le brigadier-général Arthur Alexander Wolfe Murray né le 24 mai 1866 à Pau, décédé le 7 décembre 1918. Il fut notamment chef de l’état-major Impérial avec Alan Brooke. Lors de sa naissance, déclarée à l’Etat Civil de Pau, son père James apparaît comme « propriétaire ». Raphaël ROSSONI

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James WOLFE-MURRAY Esq. De Cringletie Comme de nombreux membres du PGC, à sa création, le BrigadierGénéral James Wolfe-Murray, Esquire, de Cringletie, était franc-maçon. A noter que le Duc de Hamilton and Brandon faisait partie de la même Grande Loge d’Ecosse, « The Lodge of Edinburgh (Mary’s Chapel) N° 1 ». Extrait de "History of Freemasonry" Histoire de la Loge d'Edimbourg (Mary's Chapel) « ...Le portrait (NDLR : ci-contre) à la tête de ce chapitre est celui de James Wolfe MURRAY de Cringletie, Grand Maître Député Provincial des comtés de Peebles et Selkirk. Sa Loge mère est le Canongate Kilwinning, et il a été «un membre de la Grande Loge pour les dernières vingt années. Il était Junior Grand Deacon en 1854-1855, et a agi comme suppléant Grand-Master à la pose de la première pierre du Monument Wallace à Stirling en 1861. James Wolfe Murray est un sous-lieutenant du comté de Peebles... »

Le romancier George Whyte Melville le décrit dans ses mémoires comme "un grand homme et un golfeur"... Comme bien des membres du PGC, également membres d'autres clubs écossais ou anglais, James Wolfe Murray, Esq. de Cringletie, était membre du "Royal & Ancient Golf Club of Saint Andrews". Il en est devenu Président le 18 octobre 1848. Membre également de l'élite "Royal Company of Archers". En 1855, Mme Wolfe-Murray a été vue jouer régulièrement à St Andrews avec deux clubs de golf et a fait l'objet de quelques commentaires du public et même la critique… Au Pau Golf Club, il fut vainqueur en 1866, d'un des trois Grands Prix d'alors, la Médaille "Anstruther Shield" qui avait été offerte au Club en 1858 par le Lieutenant Colonel J.H. Lloyd Anstruther, cofondateur du PGC en 1856. C'était un ami du célèbre golfeur écossais Tom Morris connu comme « Old Tom Morris ». Dans le livre « La vie de Tom Morris, avec des aperçus de St Andrews et ses célébrités de Golf », écrit par W.W. Tulloch, membre du Royal & Ancient Golf de Saint Andrews, sont décrits au Chapitre V : « Les premiers joueurs à Saint Andrews ». Parmi les illustrations figure un tableau de Charles Lees "The Golfers" intitulé « L'arrivée d'un grand match » - 1847, où les personnages y sont nommément identifiés et relatés avec un humour tout britannique. James Wolfe-Murray Esquire, de Cringletie y figure au centre, il est alors âgé de 33 ans.

"En approchant le dernier trou" traditionnellement identifié comme étant

James Wolfe-Murray sur son poney, à St Andrews Aquarelle de Thomas Hodge (18501893) membre du Royal & Ancient Golf Club de Saint Andrews réalisée un an avant son décès Signé et daté avec les initiales "T.H. 1889 (en bas à gauche) et inscrit "approchant le dernier trou (en bas à droite)" Raphaël ROSSONI

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Liste des Présidents de 1876 à 2015 1

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2006 2007 2008 2014 2015 Raphaël ROSSONI

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M. Eric SCHMITT M. Raphaël ROSSONI Mme Sabine LAUGA M. Jean-Lou LACOMBE LISTE DES PRESIDENTS CONNUS 1876-2016


1856 — 2016 Meeting of the PGC Heritage Commettee

Pour l’Histoire… Rendons à César… La dénomination décrite ce jour pour définir les origines de notre club est : "Le PGC 1856, le plus ancien golf d'Europe continentale". Ce n'est pas erroné, mais l'évolution géographique du golf montre que le PGC 1856 mérite son ancienneté par un terme bien plus valorisant aujourd'hui, à savoir : "Le PGC 1856, le plus ancien golf du monde hors le Commonwealth britannique". Explication : Il faut tout d'abord déterminer les datations des clubs de "golf". Retient-on une date de la première utilisation d'un parcours ou la date de la création officielle du club ? Si la première peut ressortir de l'imprécision, voire de la légende, la seconde est la plus crédible. Faisant la distinction entre les links (bord de mer) et les golfs à l'intérieur des terres (inland), les rédacteurs (surtout britanniques) de la deuxième moitié du 19ème siècle ont utilisé le terme "d'Europe continentale" pour marquer notamment la différence avec la Grande Bretagne. Ce terme a souvent été repris dans les différents écrits par différents auteurs. Répétons-le, ce n'est pas faux, mais les premiers rédacteurs du 19ème siècle étaient probablement loin d'imaginer l'expansion géographique qu'allait prendre ce jeu outre le continent européen, à savoir les continents Américain, Asiatique, Africain ou Océanien. La Grande Bretagne d'alors constituait avec ses colonies "L'Empire Britannique" amenant sa culture et ses modes de vie, dont le golf. A l'évidence celui-ci était pratiqué sur des parcours (souvent disparus aujourd'hui) avant que ne s'officialise la création d'un club. Ainsi l'on retrouve - hors la Grande Bretagne et avant le PGC - la création en Inde des clubs "Le Royal Calcutta Golf Club", en 1829, (mais il n'est plus situé au même endroit) et du "Royal Bombay Golf Club", en 1842 (il n'a pas survécu). Ou peut être encore en Australie, le "Ratho Golf Links" "Bothwell Golf Club" (date confuse ou indéterminée). Les centaines d'autres sont postérieurs au nôtre créé en 1856. Cet "Empire Britannique" a été remplacé par l'appellation "Commonwealth des Nations" en 1931. Sans être historien et pour ne froisser aucune susceptibilité d'auteur on peut donc dire sans se tromper : "Le PGC 1856, le plus ancien golf du monde hors le Commonwealth britannique" L’on peut ajouter aussi que, lorsqu’en 1875 le PGC 1856 agrandit son parcours pour devenir un 18 trous complet, seuls sont recensés à cette date dans cette configuration 6 parcours écossais et 3 parcours anglais. Le PGC 1856 est donc le 10ème parcours créé en 18 trous mais là encore il est le 1er au monde hors ces parcours Britanniques. Peut-être le moment est-il venu de rectifier ce petit pan d'histoire... Rendons à César... Raphaël ROSSONI

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Raphaël ROSSONI

1856-2016 Meeting of the PGC Heritage Commettee - Edition 2016


Meeting of the PGC Heritage Commettee

Réalisation Raphaël ROSSONI - 2016

Par leur présence éthérée, les fondateurs et « Captains » de la « Société du Golf », illustres prédécesseurs du Pau Golf Club 1856, ont tenu à marquer aux membres de la Commission Patrimoine : (1) André Dartiguepeyrou, (2) Michel Lagahe, (3) Brian Matthews, (4) Raphaël Rossoni, (5) Didier Blauwart, (6) Jacques Albert Çarçabal, et leur « guest historian » Robin Bargmann (43), leur reconnaissance « éternelle » pour leur dévouement, afin de donner vie au passé en retraçant leur histoire et permettant ainsi qu’ils ne sombrent pas dans l’oubli…

Ils ont « fait » le Club… 7 James Grahame Stewart ; 8 Joe Lloyd ; 9 Hercules Grey Ross ; 10 Frederick Henry Prince ; 11 William-Alexander Douglas-Hamilton 11th Duke of Hamilton and Brandon ; 12 Marie Emilie Duchess of Hamilton ; 13 Francis (Frank) Cooper Lawrance ; 14 Colonel William Nelson Hutchinson ; 15 Alfred Schwabé ; 16 Sir Victor Alexander Brooke ; 17 John Harvey Wright ; 18 James Stewart ; 19 Louis Çarçabal ; 20 Ebenezer Oliphant ; 21 Major William Pontifex ; 22 Archdeacon John Henry Sapte ; 23 Charles Hutchings ; 24 FosterBarham ; 25 John Saint-Aubyn 1er Baron Saint Levan ; 26 Gaston Loustalet ; 27 D. M. Mac Nab ; 28 Francis William Browne of the Neal 4ème Baron Kilmaine ; 29 Graeme Harrison ; 30 Sydney Platt ; 31 William ForbesMorgan ; 32 Carlos Garcia Ogara y Aguirre ; 33 John Morris Post ; 34 Alkman Henryson Foster-Barham ; 35 Herbert Thorn King ; 36 Comte Marius de Galliffet ; 37 Baron de Longueuil ; 38 James Robert Mellor ; 39 Susan Sinclair Craigie-Halkett ; 40 Lieutenant Colonel James Hamilton Llyod-Anstruther ; 41 Lewis Hornor ; 42 Mary Berners ; 43 Robin Bargmann « guest historian » du PGC 1856 Raphaël ROSSONI

212

1856-2016 Meeting of the PGC Heritage Commettee - Edition 2016


TABLE DES MATIERES DES FONDAHAMILTON

Pages 3

William Alexander Hamilton 11th Duke of Hamilton and Brandon

4 à 16

ANSTRUTHER

Lieutenant Colonel James Hamilton Lloyd-Anstruther J.P.

17 à 19

HUTCHINSON

Colonel William Nelson Hutchinson

20 à 26

PONTIFEX

Major William Pontifex

27 à 31

SAPTE

Archdeacon John Henry Sapte

32 à 33

STEWART

John Stewart, esquire

34 à 39

DES PRESI-

40

BERNERS

Mary Berners

41 à 46

BROOKE

Sir Victor Alexander Brooke, 3ème Baronnet

47 à 56

ÇARÇABAL

Louis Çarçabal

57 à 65

CRAIGIE-HALKETT

Miss Alice Louisa Craigie-Halkett of Cramond

66 à 71

FORBES-MORGAN

William Forbes-Morgan

72 à 74

FOSTER-BARHAM

Alkman Henryson Foster-Barham, Esquire

75 à 77

HARRISON

Graeme Harrison, Esquire

78 à 80

HORNOR

Lewis Hornor, Esquire

81 à 83

HUTCHINGS

Charles Hutchings, Esquire

84 à 86

JAMESON

FB Jameson, Esquire et Colonel HW Jameson

87 à 90

KILMAINE

Francis William Browne of the Neal 4ème Baron Kilmaine

91 à 95

LAWRANCE

Francis Cooper Lawrance

LIVINGSTON

Edward McEvers Livingston, Esquire

102 à 104

LONGUEUIL

John Charles Moore Grant, 9ème Baron de Longueuil

105 à 116

LOUSTALET

Gaston Loustalet

117 à 123

MAC FARLANE

Norman Mac Farlane, Esquire

124 à 126

MACNAB

D. M. MACNAB, Esquire

127 à 130

MELLOR

James Mellor, Esquire

131 à 134

OGARA

Carlos Garcia Ogara y Aguirre

135 à 137

OLIPHANT

Ebenezer Oliphant, Esquire

138 à 140

PLATT

Sydney Platt, Esquire

141 à 145

96 à 101

POST A.

Arthur Post, Esquire

146 à 147

POST JM

John Morris Post, esquire

148 à 153

PRINCE

Frederick Henry Prince, esquire

154 à 158

ROSS

H. Ross, Esquire

159 à 161

SAINT LEVAN

John Saint-Aubyn, 1er Baron Saint Levan

162 à 168

SCHAWBE

Alfred Schwabé

169 à 171

STEWART

James-Grahame Stewart, Esquire

172 à 174

THORN KING

Herbert Thorn King, Esquire

175 à 178

WRIGHT

John Harvey Wright, Esquire

179 à 182

ET D'AUTRES…

183

STEVENSON

Major Stevenson

184 à 185

DUNN

William Dunn surnommé "Old Willie"

186 à 189

GALLIFFET

190 à 192

HUTCHISON

Conte Marius de Galliffet Major Cecil K. Hutchison

LA MONTAGNE

Harry La Montagne

195 à 197

LLOYD

Joe Lloyd, surnommé "The General"

198 à 202

SEALY

Allen Culpeper Sealy

203 à 206

193 à 194

Brigadier-Général James Wolfe-Murray, Esquire, de Cringletie WOLFE-MURRAY TABLEAUXDES PRESIDENTS CONNUS de 1876 à 2016

207 à 209

BONUS - Clin d'œil 1856-2016 Meeting of the PGC heritage Commettee Table des matières

211 à 212

Raphaël ROSSONI

213

210 213 Edition 2016


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