Habiter l'eau - Ciudad Zamora - Venezuela

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HABITER L’EAU

Redéfinition des « modes d’habiter » l’eau dans les zones à risque

Étude de cas au Venezuela Projet Pilote CIUDAD Zamora, État de Miranda

Mémoire de DSA Architecture et Risques Majeurs sous la direction d’Élodie Pierre

ENSA PARIS-BELLEVILLE Octobre 2022

Réalisé par: Eliana RACHO

Concept, dessin et rendu faits par l’auteur

“Nous habitons certes une « planète bleue », mais moins de 3 % de l’ensemble de notre eau est douce et est en grande partie inaccessible.”1

1 Jayati GHOSH, Project Syndicate, 2019

La menace grandissante des guerres de l’eau, Les Echos PLANETE

Noah Haggerty ©Pixabay

SOMMAIRE REMERCIEMENTS

AVANT-PROPOS

INTRODUCTION

L’Habitat, l’eau et le risque

Les risques liés à l’eau

LE LIHP

Constitution et vocation

Le LIHP et la question de l’eau

Les projets intégrant le “Risque Eau”

La problématique

L’EAU AU VENEZUELA

Habiter l’eau dans le contexte Vénézuélien

D’une gestion mondiale de l’eau vers une gestion sociale de l’eau

Etude de cas | Le projet Pilote: CIUDAD ZAMORA

A- DIAGNOSTIC ET INTERVENTION URBAINE

Localisation et hydrographie

Urbanisations de la GMVV (Grande Mission Logement Venezuela)

Un modèle de gestion territoriale décentralisée

Un modèle de gestion et de production à trois échelles

Une politique ambitieuse de l’eau

Un aménagement territorial comme modèle d’ ”Habiter l’eau” et “Habiter l’Agriculture”

B- INTERVENTION ARCHITECTURALE

Zone d’intervention architecturale: Logements familiaux existants Diagnostic urbain à l’échelle du conseil communal Proposition d’aménagement et intervention architecturale

CONCLUSION

L’EAU, vecteur de transformation d’un territoire

D’une gouvernance pétrolière vers une gouvernance de l’eau

D’un territoire à risque vers un territoire habitable

D’une économie pétrolière vers une économie productive

BIBLIOGRAPHIE

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier tous les professeurs, intervenants et toutes les personnes qui ont contribué au bon déroulement et succès de ma formation dans le cadre du DSA et de ma mise en situation professionnelle.

Je voudrais en premier lieu adresser toute ma reconnaissance à Elodie Pierre, ma directrice d’étude, pour sa disponibilité, ses judicieux conseils, et surtout sa motivation qui ont guidé ma réflexion sur les questions de l’eau.

Je remercie spécialement Jean-François

Parent de m’avoir accueillie au sein du LIHP et offert l’opportunité d’expérimenter une nouvelle approche de l’habiter et de l’eau. Son partage continu de ses expériences et connaissances m’a été indispensable pour la réalisation du projet.

Je remercie également Philippine pour son enthousiasme et sa belle énergie tout au long de notre MSP au LIHP.

Enfin, je remercie mes proches, amis et collègues pour leur soutien moral et intellectuel inestimable.

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Remerciements “Les locaux du LIHP”,©Lihp.info

AVANT-PROPOS

Dans le cadre du DSA Architecture et Risques majeurs, j’ai eu l’occasion de réaliser ma mise en situation professionnelle au sein du LIHP – Laboratoire International pour l’Habitat Populaire à Saint-Denis en France. Cette expérience particulièrement intéressante par sa pluridisciplinarité m’a permis d’expérimenter l’« Habiter », de la recherche à la conception urbaine et architecturale, dans un contexte de multicrise complexe au Venezuela.

En plus du risque et de l’habiter, j’ai développé un intérêt particulier à la question de l’eau. La diversité des projets du laboratoire, intégrant l’eau comme composante indissociable du territoire, m’a ouvert de nouvelles pistes de réflexion sur le rôle de cet élément naturel qui devient matériau dans le processus de l’aménagement du territoire et de la conception de l’habitat.

Passionnée par la mer et les milieux aquatiques, l’eau a toujours été pour moi source d’inspiration dans ma pratique architecturale, et une opportunité pour concevoir de nouvelles formes d’habitat. Consciente que l’eau est également source de danger, ma sensibilisation aux

risques liés à l’eau a commencé lors de ma participation à des concours d’architecture internationaux dans un contexte de crise climatique et urgence environnementale.

Intégrer ce DSA a été pour moi l’opportunité de concrétiser ma passion pour l’architecture, l’eau et les questions environnementales et humanitaires, des composantes essentielles pour faire projet du risque.

À l’issue de six mois de recherche et de conception que j’ai mené au LIHP dans le cadre de ma MSP, j’ai obtenu assez d’informations et de connaissances pour formuler la problématique du projet pilote CIUADAD Zamora au Venezuela, que j’ai développé dans ce rapport: redéfinition des « modes d’habiter » l’eau dans des zones à risque.

J’ai profité de mon expérience au laboratoire durant toute la période de la MSP pour développer le projet en plusieurs itérations et aboutir à un rendu en six phases, dont trois phases de recherche et trois phases de conception urbaine et architecturale.

Chaque étape du projet a été présentée

et discutée avec le comité scientifique du LIHP basé à Caracas et avec l’équipe présente sur le terrain, étant donné que le site se trouve de l’autre côté de l’Atlantique. Un tel projet n’aurait pas pu être réalisé sans ce travail de coordination continue qui a aboutit à une analyse approfondie du site et des besoins et attentes de la population concernée.

De plus, plusieurs rencontres et réunions ont eu lieu avec le SIAAP et l’UNESCO pour développer et intégrer la question de l’eau dès les premières phases de conception du projet.

Le déroulement du projet m’a conduit à élaborer ce travail en deux parties principales. Dans une première partie, j’ai présenté une analyse personnelle du cadre théorique et méthodologique de l’habiter, l’eau et le risque que j’ai ensuite abordée dans le contexte Vénézuélien, à travers l’étude les projets du LIHP.

Dans une seconde partie, j’ai traduit mon implication théorique par une intervention urbaine et architecturale innovante, dans le but de restituer « un travail de recherche par le projet ».

Ce travail m’a permis de conclure que tout projet d’architecture est le fruit d’un projet de recherche, et que toute recherche n’est complètement aboutie sans être appliquée par une architecture consciente et respectueuse de son contexte et de l’être humain.

En effet, le résultat du travail intellectuel au sein du LIHP a débouché sur une meilleure pratique de l’architecture; ce qui m’a semblé constituer l’objet central et la finalité de ma recherche, c’est de construire la théorie , pour faire émerger une architecture concernée par l’habitabilité du monde, où les divers modes d’habiter se matérialisent.

À travers ce projet d’Habiter l’eau dans une zone à risque, j’ai approfondi mes réflexions pour découvrir que “Habiter l’eau”, au-delà de ses dimensions spatiale, matérielle et technique, est une stratégie collective, un processus d’adaptation sociale et culturelle, et que le risque eau ne se réduit pas uniquement aux inondations et submersions marines, mais c’est plutôt un défi du quotidien de l’Habiter.

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Avant-Propos

Selon une étude des scientifiques du CNRS, de l’université de Pau et des pays de l’Adour, du CEA et de l’université Paris-Saclay

En quelques dizaines de millions d’années, la Terre se couvre d’eau. Un océan recouvre la plus grande partie du globe. Les pluies diluviennes sont à l’origine des cycles d’érosion et de sédimentation. La réserve d’eau douce se constitue. Celle-là même que nous puisons encore aujourd’hui… 2

Ives ETIENNE, ©Science & Vie, 2022

©Le centre d’information sur l’eau, L’eau dans l’univers

“L’eau existait bien avant la création de la Terre et des planètes”1...
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Paulrommer SL,©shutterstock

Habiter au bord de l’eau Habiter sur l’eau Habiter sous l’eau

Habiter l’eau

Redéfinition des « modes d’habiter » l’eau dans des zones à risque

Paseven,©VectorStock image modifiée par l’auteur

INTRODUCTION

L’eau est une ressource indispensable à la vie humaine, mais aussi à toutes les formes de vie biologique de la planète. Ainsi l’eau est un élément clé pour le développement social et économique des sociétés. L’eau a toujours été à l’origine des installations humaines qui recherchent constamment l’accès à cette ressource vitale. Même si c’est dangereux, les populations s’installent au bord de l’eau. Tout en étant une source de vie et le moteur des activités humaines diverses sur la planète, l’eau est aussi source de danger et demeure à l’origine de catastrophes naturelles destructives.

Entre danger et bénéfices, un équilibre vient rapprocher deux réalités contradictoires : se protéger de l’eau et vivre avec l’eau . Cette relation interdépendante interroge le rapport à l’eau, et ouvre des pistes de réflexion sur un mode d’habiter, celui de “Cohabiter avec l’eau”, fondé sur la coexistence de l’homme et de cette ressource naturelle.

Quels sont les risques et les opportunités de “Cohabiter avec l’eau” ? Comment adapter nos « modes d’habiter » à la réalité d’un territoire particulièrement à risque ?

Le « cohabiter » nécessite une connaissance des dangers du lieu habité, qui permet à la population de construire une culture collective du risque et d’adapter son mode de vie à cette réalité indissociable du territoire. « Habiter l’eau », c’est aussi « habiter l’inondable ». En acceptant l’existence du risque et en l’intégrant dans l’approche spatiale de l’eau, une redéfinition des pratiques locales existantes de « vivre avec le risque eau » favorisera le développement d’un nouveau modèle d’habitat urbain et social.

Les inondations, les sécheresses, la montée des eaux, ne sont pas que des catastrophes, mais des opportunités de projets de territoire. L’histoire fascinante de l’eau est depuis toujours une source puissante d’inspiration pour les architectes, et une piste d’expérimentation de nouvelles formes d’habitat : Habiter au bord de l’eau, Habiter sur l’eau, Habiter sous l’eau…« Habiter l’eau ».

11Introduction
L’Habitat, l’Eau et le Risque

Les risques liés à l’eau

Qui dit eau et risque dit “inondation”, la catastrophe naturelle principale lié à l’eau, la plus fréquente et grave, affecteant 1,47 milliard de personnes dans le monde. “Actuellement, le nombre de victimes des inondations, sécheresses et autres catastrophes liées à l’eau oscille chaque année entre 100 et 200 millions. D’ici à 2050, le nombre de personnes exposées aux inondations devrait passer de 1.2 milliard à 1.6 milliard (pratiquement 20 % de la population mondiale). “1

En plus des sécheresses, submersions marines, érosions, tempêtes, glissements de terrains, etc., d’autres risques sont liés à l’eau et constituent un grand défi pour le développement urbain, social et politique des sociétés.

“L’eau est source de vie mais en même temps une menace.” ...et encore plus, source de conflits. Le droit à l’eau devient de nos jours un enjeu de sécurité, un droit menacé par des tensions géopolitiques , surtout dans les régions sèches où l’eau est précieuse et rare.

“Une personne sur trois dans le monde n’a pas accès à de l’eau salubre. “2

Autant que la présence de l’eau constitue une menace, son absence aussi est un risque. Les pénuries d’eau, la raréfaction des ressources, ainsi que la pollution de l’eau, les risques sanitaires...sont des risques qui menacent quotidiennement la vie des habitants.

L’ONU a définit l’accès à l’eau potable comme droit humain fondamental; c’est ainsi que la pauvreté est associée à la rareté de l’eau ou à l’incapacité d’y accéder. Les pays sans ressources en eau et les populations sans accès à l’eau font face à de grands obstacles à leur développement.

De ce fait, la perception des risques liés à l’eau évolue en fonction de ces facteurs naturels, mais aussi humains et sociaux, avec l’évolution des besoins des habitants, d’où la nécessité de repenser le rapport au risque à plusieurs échelles et temporalités.

Le risque du quotidien, à l’échelle des individus, n’est souvent pas l’objet de mesures d’intervention immédiates, n’ayant pas un statut d’urgence mondiale. Même si la « crise mondiale de l’eau » a ainsi été désignée comme le troisième plus important risque systémique global lors du Forum économique mondial de Davos en janvier 2014, les mesures de prévention pour faire face aux risques hydriques à l’échelle de l’habitat et à travers les communautés reste peu prioritaire face aux réponses d’urgences mondiales majeures.

1 “Perspectives de l’environnement de l’ocde à l’horizon 2050”, © ocde, 2012

2 “Le rapport du Programme commun OMS/UNICEF UNICEF”, 2019, ©news.un.org

“La gestion des catastrophes devrait directement impliquer les parties prenantes dans les communautés à risque - car ces communautés sont sur la ligne de front durant ces catastrophes.” 1

Les catastrophes liées à l’eau se produisent chaque jour, provoquant des pertes humaines et économiques, et affectant principalement les pays et les populations les plus pauvres. Les conséquences des catastrophes augmente nt avec les déséquilibres sociaux, économiques et environnementaux associés au modèle territorial et urbain prédominant.

1 “Risques liés à l’eau”, ©worldwatercouncil.org, Chap. 5, p.77

Source: “Aqueduct, “cartographie des risques liés à l’eau”, 2013, ©World Resources Institute

World Resources Institute (WRI) a récemment lancé le nouvel outil mondial de cartographie des risques liés à l’eau, Aqueduct, comprenant 12 nouveaux indicateurs de risques liés à l’eau, afin de mieux évaluer et divulguer où et comment l’eau peut créer des risques. Ces cartes peuvent aider les pays à mesurer et à lutter contre les impacts des risques liés à l’eau. Étant donné l’importance de l’eau, il est curieux que peu de gouvernements semblent traiter ces risques comme une priorité.

Parmis les facteurs illustrés dans ces cartes: disponibilité des eaux douces, stress hydrique, et Variabilité interannuelle, Variabilité saisonnière, Occurrence des inondations, Gravité des sécheresses, Stockage en amont, accès à l’eau, Amphibiens menacés...

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Introduction

©lihp.info

LE LIHP

Laboratoire International pour l’Habitat Populaire (Organisme d’accueil)

Constitution, vocation et missions principales Le LIHP et la question de l’eau

LE LIHP

L’HABITAT POPULAIRE au cœur de la réflexion sur le territoire

Constitution et vocation

Le Laboratoire International pour l’Habitat Populaire - LIHP est une association créée en 2008 à l’initiative de personnes investies et engagées dans le champ de l’habitat populaire (élus, architectes, urbanistes, représentants d’écoles d’architectures, cher cheurs...), et qui a pris forme au fil d’échanges entre acteurs de l’urbain. Elle est née de la constatation que la question de l’Habitat était universelle et qu’au-delà des fron tières , les populations, les villes, les Etats rencontraient des problématiques similaires à ce sujet.

Le LIHP s’est constitué autour de la volonté de rechercher les conditions et les moyens de concevoir et de mettre en oeuvre un aménagement urbain et architectural capable de répondre aux besoins de l’ensemble de la population.

Il s’est donné pour ambition de soutenir l’émergence d’une véritable Dynamique Urbaine Socialisante . 1 1 ©lihp.info

Président: Jean François Parent, architecte Directeur du musée national de l’Architecture à Caracas: Juan Pedro Posani ©lihp.info

Le LIHP et la question de l’eau

Une alliance stratégique a été signée en 2018 entre le gouverneur de l’État Bolivarien de Miranda et le LIHP, qui a permis de mener des études qui définissent des actions prioritaires à concevoir pour le développement de la sous-région Valles del Tuy dans l’État de Miranda au Venezuela.

Les projets pilotes

L’Alliance Stratégique a entamé la phase d’organisation et d’opérationnalisation malgré les effets de la crise sanitaire et du blocus imposé au Venezuela. Trois domaines d’action prioritaires ont été définis, ainsi que des perspectives et des moyens d’expérimentation sous forme de projets pilotes, présentés, discutés et validés par le Comité Scientifique de l’Etat.

Il s’agit d’expérimenter localement des hypothèses de transformation radicale et contrôlée dans les domaines clés suivants : - Habiter : du droit au logement et du droit à la ville, au droit universel - Habiter, pour tout et partout : nouvelles formes d’urbanisation pour une dynamique territoriale émancipatrice.

Les projets pilotes, actuellement en cours, sont spécifiques à leur nature, mais ils ont en commun la vision globale du développement du territoire

qui les inspire et les relie, ainsi que les ruptures qu’ils imposent.

Le LIHP propose des projets de transformation globale de l’habitat pour améliorer la qualité de vie des habitants, en tenant compte de l’assainissement et de la gestion de l’eau à l’échelle locale/ régionale. Une stratégie pour le secteur de l’eau a été élaborée pour Miranda et la mise en place d’alliances de coopération internationale est proposée.

La coopération internationale pour les pays andins

Un modèle de la coopération publique pour l’assainissement dans les pays andins (Venezuela, Colombie, Equateur, Pérou et Bolivia) a été convenu entre le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) et l’UNESCO, avec un premier projet pilote expérimental au Venezuela basé sur le diagnostic et la stratégie territoriale de l’eau développés par le LIHP, visant à construire une vision globale de l’assainissement et de la gestion de l’eau dans les pays andins et caribéens.

Le LIHP propose une politique de l’eau où les liens oubliés entre territoire, ville, architecture et êtres humains peuvent être reconstruits, pour régénérer les capacités locales de production d’eau, et créer des paysages et de nouveaux modes de vie.

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Le LIHP

Les projets intégrant le “Risque Eau”

Pour la GMVV, grande mission logement au Venezuela, l’enjeu est de poursuivre son action en approfondissant et en élargissant sa mission initiale : notamment, s’intégrer à la dynamique qui s’ouvre autour du concept d’habiter.

Les projets pilotes expérimentaux développés par le LIHP sont situés dans les zones urbaines de la GMVV (un programme de logements sociaux qui a construit plus de 2 millions de logements au Venezuela en dix

ans, voir page 29 ) ciblant le développement d’une politique ambitieuse de l’eau et du paysage pour le bassin versant du fleuve Tuy et la sous-région VDT (Vallées Del Tuy).

Ces projets d’habitats se trouvent dans des territoires à risques multiples (précipitations torrentielles, glissements de terrain, risque sismique, inondations, sécheresses…) et à proximité de sources d’eau principales. Ainsi, l’habitat, l’eau et le risque sont le sujet d’une dynamique d’aménagement du territoire et d’une stratégie territoriale de l’eau des projets pilotes du LIHP.

SANTA EULALIA | Guaicaipuro

CENTRE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BIOLOGIE MARINE / ANTHROPOLOGIE / ARCHITECTURE

Un projet stratégique pour le quartier de Santa Eulalia dans la ville de Los Teques, municipalité de Guaicaipuro. Le LIHP a mené une mission de préfiguration pour le projet Santa Eulalia qui a abouti à la formulation d’axes stratégiques pour la future transformation du quartier.

RISQUES LI É S A L’EAU :

Risque de glissement de terrain et coulée de boue Pente raide Précipitations fortes et prolongées

SALAMANCA | Valles Del Tuy

CENTRE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BIOLOGIE MARINE / ANTHROPOLOGIE / ARCHITECTURE

Concevoir une ville en symbiose avec l’environnement naturel; de l’espace intime à l’espace de socialisation. Développer une économie communale de la construction, créer une industrie du bois, organiser une production d’auto-construction, assurer la gestion communautaire des outils locaux de production.

RISQUES LI É S A L’EAU :

Risque de sécurité Absence/ pénuries d’eau Sécheresse

©lihp ©lihp

Un aspect différent du risque lié à l’eau est élaboré sur le territoire de Los Roques, un archipel insulaire-récifal élevé sur un plateau sous-marin, qui émerge d’une hauteur maximale de 120 mètres au-dessus du niveau de la mer. En raison du risque climatique de la montée des eaux des océans, une grande partie de l’île est menacée de submersion. Son climat désertique aride se caractérise par des précipitations annuelles faibles ; de ce fait, l’archipel ne dispose pas de réseau hydrographique organisé (l’eau potable est transportée depuis le continent ou obtenue à partir de petites unités de désalinisation de l’eau de mer).

Le LIHP développe au niveau de l’État de Miranda une stratégie de l’Eau en relation avec l’Agriculture et l’Alimentation. Les activités agricoles sont la principale source de consommation d’eau dans le monde. Ainsi l’agriculture du XXIe siècle doit intégrer la question de l’eau et donc se rapprocher de la mer pour continuer à se développer. L’agriculture a amené à poser la question de l’alimentation ; la côte est l’endroit où se trouve la plus grande concentration de vie humaine et biologique (faune et flore, espèces animales et marines), d’où l’importance de la mer comme source d’alimentation des hommes.

ARCHIPEL DE LOS ROQUES | Territoire insulaire franciscode miranda, république bolivarienne du venezuela Centre de recherches et de formation Biologie marine / anthropologie / architecture

Promouvoir à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale, une réflexion sur l’architecture tropicale, l’habitat marin et la gestion des ressources naturelles … en créant un véritable laboratoire architectural.

RISQUES LI É S A L’EAU :

Manque d’eau douce Absence de réseau hydrographique

Sécheresse: climat désertique aride et précipitations faibles

Montée des eaux Risque de desorganiser/détruire l’écosystème fragile/ Risque de pollution de l’eau

MIRANDA 2025 | Développement d’une vision globaledu territoire UN ETAT AU CENTRE DU PAYS

Rapport TERRE / MER Science / Technologie Écosocialisme

RISQUES LIÉS A L’EAU :

Risque géopolitique: tensions et conflits Pollution de l’eau

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CAYO DE LOS DOS MOSQUISES N
Le LIHP LÍMITE MARÍTIMO LÍMITE MARÍTIMO MAR CARIBE
MIRANDA 2025 ELABORACIÓN DE UNA VISIÓN GLOBAL DEL TERRITORIO TUY
COMUNAL: UNA DINÁMICA ECOSOCIALIZANTE /
MIRANDA
2021 / LIHP 9 5
VENEZUELA ARCHIPEL DE LOS ROQUES CAYO DOS MOSQUISES
NN
©lihp ©lihp

HABITER AGRICULTURE COMMUNALE E AU ARORISATION PR OTOTYPES

AGRICULTURE COMMUNALE ARORISATION EAU

POLÍTICA DEL AGUA

FEVRIER 2021 ESPACE COMMUNAUTAIRE AGRICULTURE RÉGIONALE PARC AQUATIQUE

H ABITER É CONOMIE PRODUCTIV E BOIS PROTOTYPE EAU

FEVRIER 2021MARS 2021JANVIER 2021JANVIER 2021 FEVRIER 2021 HABITER ECONOMIE DE PRODUCTION PROTOTYPES ESPACE COMMUNAUTAIRE

Projets pilotes, tuy comunal: “une dynamique écosocialisante”, miranda 2021,©LIHP

TUY COMUNAL: UNA DINÁMICA ECOSOCIALIZANTE / MIRANDA 2021 / LIHP 5

Cuencas Environnement et Habitat

Assainissement et gestion des déchets

Autosuffisance

Aménagement paysager et territorial

Géohistoire

Tourisme Parcs urbains Navigation

Espèces indigènes

Une politique de l'eau Le protagoniste de la rivière Tuy

Génération locale Petites éoliennes

Agriculture et boisement

Centre de rassemblement

Agriculture communale et familiale

ProductionEnergie

Exportation

Industrie agroalimentaire Fabrication

Schéma de “la Politique de l’eau”, ©LIHP

TUY COMUNAL: UNA DINÁMICA SOCIALIZANTE / COOPERACIÓN INTERNACIONAL

ESQUEMA
/ AGUA
SANTA EULALIASALAMANCA GUADALUPE CÚA /RÍO TUYZAMORA

En effet, s’apparentant à un établissement « sans les murs », à un réseau et à un ensemble de réseaux, ne proposant ni modèles, ni solutions pratiques, ni expertises savantes, le LIHP se veut un outil rigoureux et cohérent dans sa démarche et dans ses principes d’intervention, ouvert et décentralisé dans la conduite de ses activités du fait de la diversité des contextes et des projets. 1

La problématique

Le rôle structurant du politique

Le primat de la pratique et de l’expérimentation

Une approche globale

Le LIHP aborde à travers ses projets la question de l’eau sous ses différents aspects, tout en intégrant la problématique de l’Habiter au cœur de ses réflexions. Les contextes géographiques et politiques complexes de ces projets ont permis une analyse et une expérimentation du risque sous différentes formes, plus particulièrement les risques liés à l’eau. Que ce soit dans un contexte maritime, urbain, rural, littoral, le risque eau est présent et sa prise en compte dans l’aménagement du territoire est inévitable pour faire émerger de véritables projets de l’Habiter.

Le rapport entre ces trois composantes du territoire, l’eau, le risque et l’Habiter, est un élément clé dans la redéfinition d’une nouvelle approche pour vivre les territoires.

La dimension internationale

Pourquoi le Venezuela ?...

L’impératif d’une rupture conceptuelle

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1
Les Missions principales du LIHP
Le LIHP

Le delta de l’Orénoque est un vaste delta fluvial formé à partir du fleuve Orénoque et situé dans la partie nord-est de la République bolivarienne du Venezuela. Les communautés locales qui y vivent sont issues du peuple Warao, qui est particulièrement fier de son mode de vie paisible et amical et qui aime faire du canoë sur le delta; en effet, le mot Warao dans leur propre langue signifie « peuple de canots ».

Étant le deuxième plus grand groupe ethnique indigène du Venezuela, le peuple Warao vit dans des maisons palafittes, qui sont des huttes au toit de chaume, sans murs, construites sur pilotis. 1

Antolin Martinez A. “Palafitos, Delta del Orinoco”, ©wikimedia
1 “Orinoco
Delta”, ©wikipedia

L’EAU AU VENEZUELA

Habiter l’eau dans le contexte Vénézuélien D’une gestion mondiale de l’eau vers une gestion sociale de l’eau

L’Amérique Latine

d’une gestion MONDIALE de l’eau...

L’Amérique latine possède un tiers de l’eau douce de la planète.

“C’est sur son sol que coulent 4 des 25 plus grands fleuves du mondel’Amazone, le Paraná, l’Orinoco et le Magdalena - dont le débit combiné de 5 470 milles³, (8 800 km³) égale presque celui des 21 autres.” 1

1 Maude Barlow & Tony Clarke, “La lutte pour l’eau en Amérique latine”, © NACLA Report on the Americas, vol 38 n°1 2004, p. 145

Les Pays Andins

L’eau comme ressource

Le Venezuela

contexte vénézuélien

Introducción

Desde hace décadas, los principales ríos de la región latinoamericana han sido usados como vertederos de aguas servidas, lo cual ha generado problemas de contaminación -inclusive de las propias fuentes de agua potable- que se agravan con el tiempo y por la ausencia casi total de tratamiento de las aguas servidas. De allí que la ubicación geográfica de los países andinos (Venezuela, Colombia, Ecuador, Perú y Bolivia) resulta estratégica, puesto que en ellos se encuentra el nacimiento de las grandes cuencas que recorren transversalmente el continente y desembocan posteriormente en el Mar Caribe. Así, el agua en estos países se convierte en objeto clave para el alcance de los Objetivos de Desarrollo Sostenible, en particular el número 6, referido al acceso universal al agua limpia y al saneamiento.

Fleuve Orénoque

En ese marco, el gran logro de las últimas décadas en la región latinoamericana ha sido incrementar sustancialmente el porcentaje de la población que tiene acceso al agua potable, alcanzando alrededor del 95%. Sin embargo, los porcentajes de agua segura (libre de e. coli) no superan el 70%, y el acceso al saneamiento seguro (sistema de cloacas adecuado) tiene un déficit importante. Esto se relaciona estrechamente con los muy pequeños volúmenes de aguas servidas que son tratadas antes de ser vertidas en el medio natural (0-40%). Además, todos estos indicadores presentan una importante brecha porcentual entre las áreas urbanas, mejor servidas, respecto de las áreas rurales. Para superar estos problemas, se hace evidente la necesidad de cambiar la concepción actual por una visión holística del recurso agua en el territorio: su distribución, su utilización consciente, su tratamiento e incluso la recuperación de su valor sociocultural como estructurante del hábitat. En tal sentido, el LIHP propone la utilización de métodos de producción de agua y tratamiento alternativos (recolección de aguas de lluvia, pozos, tratamiento fitosanitario), que por su sencillez tecnológica generan poco impacto ambiental y propician la gestión sostenible del recurso por parte de todos los actores sociales; desde familias y comunidades a escala local, hasta una escala regional. Todo esto impulsado por acuerdos de cooperación internacional que posibiliten la transferencia de tecnología y la visión transfronteriza del problema.

Colombie

Carte de distribution du réseau d’eau vénézuélien et situation de l’État de Miranda

En este documento se recogen algunos datos de la situación actual de la región andina en materia de agua, para dar pie a una reflexión sobre la importancia de un abordaje integral, alternativo y multilateral del vital recurso.

La situation géographique des pays andins (Venezuela, Colombie, Équateur, Pérou et Bolivie) est stratégique, puisqu’ils sont à l’origine des grands bassins qui traversent le continent et se jettent ensuite dans la mer des Caraïbes.

Une mosaïque de régions géographiques différentes délimite les frontières de ces pays: la cordillère la plus longue du monde, un désert côtier, des rivages forestiers très humides et une partie de la plaine amazonienne. « Habiter » ces territoires et les aménager demeure une approche complexe, basée sur les pratiques socioculturelles des populations, leur rapport avec la nature, mais aussi sur la présence du « risque ».

L’eau, étant un objet clé pour atteindre les objectifs de développement durable, est en même temps une source génératrice de risques: sécheresse, glissements de terrain, séismes, incendies… qui conditionne le mode d’habiter des occupants de ce territoire.

L’eau au Venezuela

La plupart des ressources en eau du pays se trouvent alors que la majeure partie de la population vit principalement dans la bande côtière et Source d’un « déséquilibre territorial » important cette particulier et central de la planification territoriale

Traversé par l’Orénoque, l’un des plus longs fleuves de l’Amérique du Sud, le Venezuela est un pays riche en eau et dispose de vastes ressources hydrauliques; et pourtant l’eau reste difficilement accessible aux Vénézuéliens qui sont quotidiennement en situation de pénurie hydrique grave. La plupart des ressources en eau du pays se trouvent au sud de l’Orénoque, alors que la majeure partie de la population vit au nord de l’Orénoque, principalement dans la bande côtière et andine du pays. Source d’un « déséquilibre territorial » important cette situation est un enjeu particulier et central de la planification territoriale et spatiale à venir du pays.

Venezuela Colombia Ecuador Perú Bolivia Mar Caribe Atlántico
“Carte de distribution“Carte des principaux fleuves de la région latino-américaine” ©lihp

ressource

L’État de Miranda

vénézuélien Brésil

Mapa : Distribución de la red hídrica venezolana estado de Miranda.

Orénoque

du réseau d’eau vénézuélien et situation de l’État de Miranda” ©lihp

trouvent au sud de l’Orénoque, au nord de l’Orénoque, andine du pays.

cette situation est un enjeu et spatiale à venir du pays.

Dans la région capitale du Venezuela, l’eau voyage des centaines de kilomètres des sources aux lieux de consommation, à travers des systèmes hydrauliques complexes très coûteux, dépendant de la technologie, et dont le fonctionnement nécessite de grands investissements financiers et des quantités d’énergie considérables.

6Stratégie de l’eau pour Miranda | LIHP | Octobre 2021

Dans le contexte d’une crise économique majeure et un blocus international auquel est confronté le Venezuela, l’entretien et l’exploitation des eaux stratégiques est devenu presque impossible, mettant en péril le droit à l’eau de millions de vénézuéliens.

Mapa : Distribución de zonas urbanas y principales agua en el Estado de Miranda.

“Carte des rivières de l’État de Miranda” ©lihp

L’Etat de Miranda, le deuxième état le plus peuplé du Venezuela, situé au nord de l’orénoque, dispose malgré les déséquilibres existant sur son territoire, de potentialités importantes suffisantes pour alimenter la population, des potentialités sous estimées créant le paradoxe d’une grave pénurie en présence d’une grande richesse de la ressource.

Mapa : Sub-region de Valles del Tuy, zonas urbanas pales cursos de agua.

À Miranda, plus de 60 % de l’eau naturelle n’est pas régulée et les réserves non exploitées sont abondantes.

Dans ce cadre, les difficultés actuelles d’approvisionnement et les pénuries fréquentes vécues par une partie importante de la population de la région, interrogent le modèle de gestion de la production d’eau dans le territoire.

L’eau au Venezuela

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Mar Caribe
01 GENERALIDADES - AGUA HIDROGRAFÍA - Mapa de ríos - Miranda LABORATORIO INTERNACIONAL POR EL HABITAT POPULAR PROYECTO PILOTO, CIUDAD ZAMORA Philippine Barbato et Eliana Racho - Julio 2021
distribution

Le fleuve Tuy

GENERALIDADES

RioGuaire

RioGuaire

Guaire

Tuy

Tuy

Chupaquire

Chupaquire

Chuspa

Ouriepe

Uchire

Aricagua

Panapo

Aricagua

Panapo Cuenca

del Tuy

Tuy

Chuspa

Carte des Vallées du Tuy ©lihp “Carte des bassins versants de Miranda, Venezuela” faite par l’auteur

Le fleuve Tuy est pour l’État de Miranda ce que le fleuve Orénoque est pour le Venezuela, c’est le protagoniste territorial, cependant, il ne canalise pas la vie sociale, économique, politique et culturelle du territoire. Historiquement, le fleuve et le milieu naturel n’ont pas été pris en compte dans l’urbanisme.

Un modèle de développement territorial basé sur les revenus pétroliers n’a pas pris en compte le fleuve en tant qu’organisateur et régulateur des multiples dimensions urbaines, architecturales, économiques, environnementales et paysagères.

RíoTuy

est composée de 6 municipalités. Elle a une superficie de près de 1 700 km2 et une population d’environ 836 000 habitants. Le bassin de la rivière Tuy a un potentiel hydraulique qui n’est pas encore pleinement développé.

Mapa : Sub-region de Valles del Tuy, zonas urbanas y princi pales cursos de agua.

: Sub-region de Valles del Tuy, zonas urbanas y princi pales cursos de agua.

La sous-région dispose de grandes infrastructures hydrauliques qui ont été construites pour satisfaire le district de la capitale à travers les systèmes Tuy. Malgré le potentiel hydraulique régional, la sous-région VDT souffre d’un déficit critique en services d’eau potable et d’assainissement.

Río

Río Tuy
1 7 2 8 3 9 104 5 6 Rio Tuy Rio Guapo Rio Capaya Rio Cupira Rio
Rio
Rio Ouriepe Rio Uchire Rio
Rio
Valles del
Rio Tuy
01
- AGUA HIDROGRAFÍA - Mapa de cuencas hidrográficas - Miranda Mapa
1 7 2 8 3 9 104 5 6 Rio Tuy Rio Guapo Rio Capaya Rio Cupira Rio
Rio
Rio
Rio
Rio
Rio
Cuenca Valles
Rio Tuy
01 GENERALIDADES - AGUA HIDROGRAFÍA - Mapa de cuencas hidrográficas - Miranda Río
Río
Barlovento Río
Río Tuy Río Guaire Barlovento 31 Mapa : Sub-region de Valles del Tuy, zonas urbanas y princi pales cursos de agua. Mapa : Distribución de zonas urbanas y principales cursos de agua en el Estado de Miranda. Mapa Distribución de la red hídrica venezolana y ubicación del estado de Miranda. Mar Caribe RíoTuy Río Tuy Río Tuy Río Tuy Río Guaire Caracas Valles del Tuy Barlovento Río Guaire Mar Caribe Mar Caribe Miranda VALLES DEL TUY 01 GENERALIDADES - AGUA HIDROGRAFÍA - Mapa de ríos - Valles del Tuy
LABORATORIO INTERNACIONAL POR EL HABITAT PROYECTO PILOTO, CIUDAD
Philippine
Barbato et Eliana Racho

GMVV Grande Mission Logement

CIUDAD ZAMORA Projet Pilote

vers une gestion SOCIALE de l’eau...

La survenance de catastrophes liées à l’eau comme le glissement de terrain de Guaira en 1999, le creux du l’année 2010 a laissé des milliers de personnes sans abri. Le dernier événement a été suivi par la création de la « Grande Mission Logement Venezuela » (Gran Misión Vivienda Venezuela ou GMVV), une politique publique à grande dimension sociale, qui vise générer des réponses et des solutions avec la construction de stratégies environnementales, économiques, sociales et culturelles. Ce programme propose la construction massive et rapide de logements destinés prioritairement aux familles touchées par la succession de catastrophes et crises climatiques.

“Plan directeur de l’eau” fait par l’auteur

Ciudad Zamora est l’un des principaux projets pilotes liés à l’eau, faisant partie de la GMVV de la vallée del Tuy. Le projet, prévu pour 4120 appartements pour une population de 10 000 habitants, consiste à créer des systèmes d’assainissement complémentaires à ceux existants, planifiés globalement en plusieurs phases et pouvant être mises en œuvre indépendamment.

Ce projet est idéal pour initier une réflexion à connotation globale et locale, ainsi qu’un urbanisme qui intéresse les entités locales et régionales pour l’application de projets pilotes au niveau du territoire de Miranda.

à travers l’architecture...

Venezuela

29 LABORATORIO INTERNACIONAL POR EL HÁBITAT POPULAR
GESTIÓN SOCIAL DEL AGUA CIUDAD ZAMORA
Philippine Barbato et Eliana Racho - Julio
05 STRATEGIA DE GESTIÓN DEL AGUA
PILOTO CIUDAD ZAMORA URBANIZACIONES DE LA GMVV | Valles Del Tuy a 2 26 Ha Ha GMVV NDL VDT (950 1000 Ha.) HABITAR / NÚCLEO DE DESARROLLO LOCAL TUY COMUNAL L UNA DINÁMICA ECOSOCIALIZANTE / ETAPA 2 / 2020 / LIHP N LABORATORIO INTERNACIONAL POR EL HABITAT POPULAR PROYECTO PILOTO, CIUDAD ZAMORA Philippine Barbato et Eliana Racho - Julio 2021
“Carte des projets pilotes de la GMVV” ©lihp
L’eau au

Etude de cas | Le projet Pilote: CIUDAD ZAMORA

A- DIAGNOSTIC ET INTERVENTION URBAINE

Localisation et hydrographie Urbanisations de la GMVV

Un modèle de gestion territoriale décentralisée Présentation du site: topographie et risques Un modèle de gestion et de production à 3 échelles Une politique ambitieuse de l’eau

Un aménagement territorial comme modèle d’Habiter l’eau et Habiter l’Agriculture

Perspective faite par l’auteur
Superficie Population Superficie Population Superficie Population 273 km2 174 534 273 km2 139 000 273 km2 139 000 Carte
faite par Philippine Barbato

DIAGNOSITC ET INTERVENTION URBAINE

Ciudad Zamora Miranda, Venezuela

Localisation et hydrographie

Ciudad Zamora, située à Cúa, le chef-lieu de la municipalité d’Urdaneta dans l’État de Miranda au Venezuela, est l’un des principaux projets pilotes liés à l’eau. Le terrain se trouve dans le bassin versant de la rivière Tuy au nord du Venezuela, qui naît dans la chaîne de montagnes côtières à Pico Codazzi, à environ 2 426 mètres d’altitude. Il traverse 9 municipalités de l’Etat de Miranda, et se dirige vers le nord pour se jeter dans la mer des Caraïbes.

L’importance de ce bassin est due au fait qu’il est utilisé pour la gestion de l’eau qui va à la zone métropolitaine de la ville de Caracas, et est intégré dans un système de trois réservoirs et de quatorze stations d’épuration. 1

L’occupation territoriale des Valles del Tuy constitue le principal facteur et risque anthropique affectant la qualité de l’eau de la rivière Tuy: le rejet des eaux résiduelles sans traitement a un impact négatif sur la qualité de l’eau utilisée pour la consommation quotidienne, l’agriculture et les loisirs.

Coupes sur l’État de Miranda faites par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 33
1 “Salvemos
al Rio Tuy”, IAGUA,
2021
02
LABORATORIO INTERNACIONAL POR EL HABITAT POPULAR PROYECTO PILOTO, CIUDAD ZAMORA Philippine Barbato et Eliana Racho - Julio 2021

CIUDAD ZAMORA | PROJET PILOTE

UBICACIÓN URBANIZACIONES DE LA GMVV

Urbanisations de la GMVV

Valles Del Tuy

Limite Cúa

Rivières - cours d’eau

GMVV - Projets pilotes

MIRANDA

Urbanisations de la GMV

Carte faite par l’auteur

HABITAR LA AGRICULTURA, CIUDAD ZAMORA

Ciudad Zamora fait partie d’un ensemble de projets pilotes expérimentaux situés dans la zone urbaine de la « Grande Mission Logement Venezuela » (Gran Misión Vivienda Venezuela ou GMVV) dans la vallée del Tuy. Ces projets s’intègrent dans une stratégie de développement d’une politique ambitieuse de l’eau et du paysage du bassin versant du Tuy.

Ciudad Zamora s’étend sur 40 hectars et était révu pour 4 120 appartements, dont 2720 (66%) sont terminés et abritent 10 877 personnes.

des projets

de la GMVV”, ©lihp

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 35 LABORATORIO INTERNATIONAL POR EL HABITAT POPULAR HABITAR LA AGRICULTURA, CIUDAD ZAMORA Philippine Barbato, Eliana Racho 27/05/2021 01 0 2 URB. EL DELEITE: 2 0 H a 0 3 TERRAZAS DE HUMBOLT: 4 0 Ha 0 4 . VISTA HERMOSA: 3 3 5 Ha . 0 5 CIUDAD MIRANDA: 5 4 H a 0 6 . BOSQUE REAL: 8 81 H a . 07 SALAMANCA: 1 155 H a 0 8 CIUDAD BETANIA: 3 2 H a 0 9 . LOMAS DE GAUDALUPE: 4 0 H a . 10 AVE MARÍA: 1 15 H a 11 . COLINAS DE SAN FRANCISCO: 2 6 H a . 1 2 EL PALMAR: 1 17 H a 13 CIUDAD BICENTENARIO: 3 31 Ha 14 . LA MORENA: 1 10 H a . 15 EL MANGUITO: 5 H a 16 . INDEPENDENCIA: 2 21 H a . 1 17 LA VIRGINIA: 2 50 H a 18 EDUCADORES POR LA PAZ: 2 24 Ha GMVV NDL VDT (950
LABORATORIO INTERNATIONAL POR EL HABITAT POPULAR HABITAR LA AGRICULTURA, CIUDAD ZAMORA Philippine Barbato, Eliana Racho 27/05/2021 01 CIUDAD ZAMORA: 4 40 Ha 02 URB. EL DELEITE: 2 20 Ha 03 TERRAZAS DE HUMBOLT: 4 40 Ha 04 VISTA HERMOSA: 3 35 Ha 05 CIUDAD MIRANDA: 5 54 Ha 06 BOSQUE REAL: 8 81 Ha 07 SALAMANCA: 1 155 Ha 08 CIUDAD BETANIA: 3 32 Ha 09 LOMAS DE GAUDALUPE: 4 40 Ha 10 AVE MARÍA: 1 15 Ha 11 COLINAS DE SAN FRANCISCO: 2 26 Ha 12 EL PALMAR: 1 17 Ha 13 CIUDAD BICENTENARIO: 3 31 Ha 14 LA MORENA: 1 10 Ha 15 EL MANGUITO: 5 Ha 16 INDEPENDENCIA: 2 21 Ha 1 17 LA VIRGINIA: 2 250 Ha 18 EDUCADORES POR LA PAZ: 2 24 Ha GMVV NDL VDT (950 1000 Ha.) MIRANDA HABITAR / NÚCLEO DE DESARROLLO LOCAL TUY COMUNAL UNA DINÁMICA ECOSOCIALIZANTE / ETAPA 2 / 2020 / LIHP N LABORATORIO INTERNATIONAL POR EL HABITAT POPULAR
Philippine Barbato, Eliana Racho 27/05/2021 01 CIUDAD ZAMORA: 4 40 Ha 02 URB. EL DELEITE: 2 20 Ha 03 TERRAZAS DE HUMBOLT: 4 40 Ha 04 VISTA HERMOSA: 3 35 Ha 05 CIUDAD MIRANDA: 5 54 Ha 06 BOSQUE REAL: 8 81 Ha 07 SALAMANCA: 1 155 Ha 08 CIUDAD BETANIA: 3 32 Ha 09 LOMAS DE GAUDALUPE: 4 40 Ha 10 AVE MARÍA: 1 15 Ha 11 COLINAS DE SAN FRANCISCO: 2 26 Ha 12 EL PALMAR: 1 17 Ha 13 CIUDAD BICENTENARIO: 3 31 Ha 14 LA MORENA: 1 10 Ha 15 EL MANGUITO: 5 Ha 16 INDEPENDENCIA: 2 21 Ha 1 17 LA VIRGINIA: 2 250 Ha 18 EDUCADORES POR LA PAZ: 2 24 Ha GMVV NDL VDT (950 1000 Ha.)
HABITAR / NÚCLEO DE DESARROLLO LOCAL TUY COMUNAL UNA DINÁMICA ECOSOCIALIZANTE / ETAPA 2 / 2020 / LIHP N
2- URB. EL DELEITE: 20 1- CIUDAD ZAMORA: 40 ha 3- TERRAZAS DE HUMBOLT: 40 3 - VISTA HERMOSA: 35 ha
“Carte
pilotes

CIUDAD ZAMORA | PROJET PILOTE

Un modèle de gestion décentralisée

Proposition d’un modèle de gestion territoriale décentralisé

Un réseau de collecte et de traitement des eaux

La rivière Tuy est l’organisateur du paysage et du territoire: l’aménagement du territoire et la gestion des collectivités territoriales convergent vers la rivière. La gestion sociale et partagée du territoire avec la participation démocratique des communautés et des différents échelles du gouvernement génèrent un modèle de gestion territoriale décentralisée, tout en structurant les relations sociales et économiques des sociétés locales .

La lutte contre l’inégalité spatiale et temporelle de la ressource, la mise en place de son partage participent pleinement à l’organisation sociale et territoriale des différentes communautés. 1

1 Stéphane Ghiotti, “Les territoires de l’eau”, dossier 6, 2006

Coninuité/Extension du réseau

Site - Ciudad Zamora

Rivières - cours d’eau

Zone Urbanisée Réseau/connexion Limite Cúa

Carte faite par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 37
2500 500 Unité:m

CIUDAD ZAMORA | PROJET PILOTE

Le site

Présentation du site: topographie et risques

La topographie du terrain se caractérise par une pente assez importante, avec une différence de 60m entre la partie Nord et Sud du terrain, sur une longueur de 450 m environ. De plus, 20% de la surface du site a une pente raide supérieure à 30%. La construction de la zone urbanisée dans la partie supérieure, où se trouvent les logements existants, a modifié la topographie du site qui est actuellement presque plat et recouvert d’une couche de béton.

La complexité du site l’expose à des risques multiples: les glissements de terrain et les inondations, aggravés par les pentes raides et l’imperméabilisation des sols. Le risque sismique, les sécheresses et pénuries d’eau ainsi que la pollution due à l’absence de systèmes d’assainissement et de traitement des eaux usées font de “l’Habiter” un défi quotidien.

PROYECTOS PILOTO

Ciudad Zamora - Fotos del sitio

“Photos du site de Zamora - zone urbanisée”, ©lihp“Fond de carte, plan de l’existant”, ©lihp

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 39
1000 200 Unité:m

UNE POLITIQUE AMBITIEUSE DE L’EAU

Un modèle de gestion et de production

Eau et Agriculture:

Proposition d’un modèle de gestion et de production à trois échelles

La sortie du pays de la stratégie pétrolière pour s’orienter vers une stratégie agricole productive est un élément clé du basculement du modèle de la société.

Ainsi l’agriculture devrait être adoptée comme un outil de réflexion pour penser la gestion de l’eau. Cependant, l’extension de l’agriculture irriguée est accompagnée d’une croissance de la demande en eau.

“L’agriculture est le secteur le plus gros consommateur d’eau et l’un des plus gros pollueurs de cette ressource. Améliorer la gestion de l’eau dans l’agriculture est donc essentiel pour la durabilité d’un secteur agroalimentaire productif.”1

Ce rapport direct entre l’eau et l’agriculture a permis de définir trois échelles d’intervention :

- L’agriculture familiale à travers une gestion de l’eau individuelle.

- L’agriculture communale à travers une gestion de l’eau collective.

1 OCDE , “L’eau et l’agriculture”

- L’agriculture régionale à travers une gestion de l’eau territoriale.

Ainsi l’organisation des sociétés autour des questions agricoles et hydrauliques est le point de départ d’une stratégie de transformation territoriale, à travers une gestion sociale de l’eau et une vision renouvelée de l’agriculture.

Cette stratégie de gestion et de production à trois échelles est génératrice d’un nouveau modèle d’Habiter l’eau et l’agriculture.

Dans cette optique, le développement d’une économie productive locale durable nécessite une intégration de la production agricole et énergétique dans la production urbaine; ce développement devrait être associé à une organisation sociale complexe de contrôle de l’eau, à travers une approche participative et l’implication de la population dans le cycle de gestion sur tous les niveaux.

AGRICULTURE

BATIMENT

GESTION DE L’EAU INDIVIDUELLE

AGRICULTURE FAMILIALE

AGRICULTURE

EAU

CONSEIL COMMUNAL/ COMMUNE TERRITOIRE

GESTION DE L’EAU COLLECTIVE

GESTION DE L’EAU TERRITORIALE

AGRICULTURE RÉGIONALE AGRICULTURE COMMUNALE

Schéma fait par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 41

UNE POLITIQUE AMBITIEUSE DE L’EAU Intégration et adaptation du modèle à l’échelle du projet

EDIFICE

MODELO DE GESTIÓN Y PRODUCCIÓN A TRES ESCALAS POLITICA DEL AGUA

DEL AGUA

Récupération des eaux pluviales TOITURE STOCKANTE

CONSEIL COMMUNAL / COMMUNE

Traitement des eaux usées résidentielles PHYTOEPURATION

AGRICULTURE FAMILIALE

AGRICULTURE COMUNALE

03 UN
TERRITOIRE
Usage domestique en période de POLITICA
3 escalas: agua y agricultura sécheresse
+ Traitement pour l’alimentation en eau potable

Traitement des eaux usées industrielles

PHYTOEPURATION

AGRICULTURE REGIONALE

Schéma fait par l’auteur

GESTIÓN SOCIAL DEL AGUA CIUDAD ZAMORA

Un modèle de gestion et de production adapté au site

L’intégration de l’eau et de l’agriculture dans l’aménagement du territoire devrait prendre en compte les besoins de la population concernée ainsi que la protection des milieux.

Afin de développer un modèle durable et sur mesure, un diagnostic territorial est nécessaire qui permet d’organiser une gestion quantitative, qualitative, équilibrée et collective de la ressource en eau disponible sur le territoire.

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 43
LABORATORIO INTERNACIONAL
POR
EL HÁBITAT POPULAR
Philippine Barbato et Eliana Racho - Julio 2021 +
eau propre rejetée dans la nature Rivère Tuy

UNE POLITIQUE AMBITIEUSE DE L’EAU

Un système d’assainissement naturel

LA PHYTOÉPURATION

Un système d’assainissement naturel sur quatre échelles territoriales

Le rejet des eaux usées non traitées dans l’environnement entraine non seulement la pollution des eaux de surface et souterraines, mais aussi la pollution des sols. Il est donc évident qu’ il n’y a pas d’agriculture sans eau…

Dans une perspective de rendre cette relation d’indépendance mutuelle pour une gestion équilibrée, le recours à l’agriculture pour l’assainissement est proposé à travers la phytoépuration.

“La phytoépuration est un système d’assainissement de l’eau qui utilise les bactéries présentes dans les racines des plantes pour épurer l’eau.”1

Ce système d’assainissement naturel est démonstratif du rôle de l’agriculture dans la gestion de l’eau : il n’y a pas d’eau propre sans agriculture...

Ce modèle autosuffisant de traitement des eaux usées est aussi un modèle de production qui permet non seulement de 1 ALEC Grenoble, “La Phytoépuration”

founir de l’eau propre (pour l’irrigation et d’autres usages domestiques), mais aussi de réinventer un paysage et l’organisation des territoires.

La phytoéputaion par le Bamboo

L’implantation de stations d’épuration naturelles de Bamboo est un type de phytoépuration qui, en plus de son rôle épuratoire et paysager, favorise la protection et la lutte contre les inondations, les glissements de terrain et la déforestation. En outre, ces forêts constituent un terrain expérimental de production locale: le bamboo comme alternative au béton.

Ainsi s’ajoute aux composantes de ce territoire (eau, agriculture, risque , paysage...) la production locale de matériaux de construction au service de l’aménagement urbain et des futures interventions architecturales.

Stations d’épuration naturelles de Bambou

3000 m2 de Bambou traitent 143 m3 d’eaux usées par jour

Volume moyen d’eaux usées par habitant / jour : 150 L

Propositions / Hypothèses en fonction du besoin d’irrigation pour : 4m2 d’agriculture familiale et 3,5m2 d’exploitation communale / habitant)

- Phytoépuration : 2 m2 par habitant (utilisation pour l’irrigation)

- Bambou : 2 m2 par habitant (traitement des eaux usées)

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 45
Traitement des eaux usées Lutte contre l’érosion des sols Séquestration de carbone îlots de fraîcheur Promenade verte ombragée Production de bois de bambou Source: Entrepreneurs pour la Planète,©BAMBOO FOR LIFE ©thelivingurn ©BAMBOO FOR LIFE

UNE POLITIQUE AMBITIEUSE DE L’EAU Échelle du bâtiment

La mise en oeuvre du droit à l’eau permet aux habitants de gérer l’eau qui tombe sur leur terrain, et qui considère en même temps l’eau comme un bien commun, partagé sur le territoire.

Ainsi la gestion de l’eau est élaborée sur plusieurs échelles, s’adaptant aux grands réseaux communs : un réseau de récupération (des eaux pluviales), de traitement (des eaux grises), de production (énergie) et de stockage de l’eau, intégré dans l’architecture et l’aménagement.

04 POLITICA DEL AGUA ESCALA FAMILIAR

ESTRATEGIA : RECOGIDA DE AGUA DE LLUVIA

Echelle du bâtiment
LABORATORIO GESTIÓN SOCIAL DEL
AGUA LIMPIA
Une stratégie de gestion du cycle de l’eau à plusieurs échelles
Dessin fait par Philippine Barbato Cartes faites par l’auteur

vitesse de chutte de l’eau de toiture

collecte des eaux pluviales

TOITURE STOCKANTE

Usage

Irrigation saisonnière et stockage

AGRICULTURE FAMILIALE

récolte des eaux usées

production de l’énergie électrique

Schéma fait par l’auteur

1 Collecte des eaux pluviales TOITURE STOCKANTE

Nombre de bâtiments existants Surface de toiture par bâtiments (sans cage d’escalier) Surface totale de toitures

Pluviométrie annuelle (en moyenne, de 750 à 1250 mm/an à Vallès del Tuy)

Volume d’eau récupérable/bâtiment

Coefficient de Perte

Toiture plate

Volume d’eau récupérable/bâtiment/an

Surface Estimée d’agriculture familiale par appartement

Nombre d’appartements/bâtiment

Surface totale

Besoin d’eau pour l’arrosage /bâtiment/ jour (4L/jour/m2)

Jours de réserve (période sèche)

de réserve//bâtiment

Volume exédetaire d’eaux

(en moyenne)

RÉSEAU DE CANALISATION MICRO HYDRO-TURBINES

eau traitée (en aval)

Irrigation occasionnelle

traitée (en aval)

excès d’eau traitée

Usage domestique et éclairage des parties communes et/ou Alimentation en énergie des systèmes d’irrigation et de pompage de l’eau (si

Irrigation régulière

AGRICULTURE COMMUNALE

Récolte des

usées RÉSEAU DE CANALISATION

Volume d’eaux usées / jour / habitant Nombre d’habitants / bâtiment Volume d’eaux usées / bâtiment / jour

Surface moyenne du filtre planté / habitant

Surface moyenne du filtre planté / bâtiment

3

Production de l’énergie électrique MICRO HYDRO-TURBINES

Volume d’eau collecté / bâtiment Hauteur du bâtiment

Volume d’eau collecté / étage Hauteur de la cascade

Énergie produite/an Base de calcul (réf. Energy Harvesting from Rainwater, p.17)

Étude / référence:

Surface de toiture: 185 m2 pluviométrie moyenne/an: 43 cm Énergie produite: 1,5 kwh/an.

Tableaux faits par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 47 3
1 2
Volume
collectées (à traiter pour la production d’eau potable) 137 259 m2
35,483 m2 150 L 73 11 m3 155 m3 15 m 31 m3 3 à 6 m à déterminer par une étude de spécialistes Zamora / Estimation: Surface de toiture: 259 m2 Pluviométrie moyenne/an: 81 cm Énergie produite: 3 kwh/an par bâtiment 1000 mm/an 15 m2 110 m3/an 20 300 m2 1.2 m3 37 45 m3/an 259 m3 0,6 155 m3/an 5 m2 365 m2
eaux
2
domestique en période de sécheresse + Traitement pour l’alimentation en eau potable
besoin)
eau
©Bhargav et al, 2015

DEL AGUA

UNE POLITIQUE AMBITIEUSE DE L’EAU Échelle du conseil communal

URBANIZACIONES

Echelle du conseil communal
GESTIÓN SOCIAL DEL AGUA CIUDAD 04 POLITICA DEL AGUA ESCALA COMUNAL ESTRATEGIA 2 : RECOGIDA DE AGUA DE LLUVIA
LABORATORIO INTERNACIONAL POR EL HÁBITAT POPULAR GESTIÓN SOCIAL DEL AGUA CIUDAD ZAMORA
Philippine
Barbato et Eliana Racho - Julio 2021
COMUNAL
Cartes faites par l’auteur

collecte des eaux pluviales

BASSINS EN GRADINS

traitement des eaux usées

JARDINS de PHYTOÉPURATION

eau retenue dans les bassins de rétention

production de l’énergie électrique

excès d’eau traitée

PICO-CENTRALES (hydroliennes)

Alimentation en énergie des systèmes d’irrigation et de pompage de l’eau

Irrigation saisonnière et stockage

AGRICULTURE COMMUNALE

Irrigation permanente(Faite par Communale)

Irrigation occasionnelle

AGRICULTURE RÉGIONALE

Schéma fait par l’auteur

Collecte des eaux pluviales BASSINS EN GRADINS

Surface moyenne d’agriculture communale/ bloc (variable)

en eaux pour l’irrigation (pour l’agriculture communale) (4L/jour/m2)

Récolte des eaux usées JARDINS de PHYTOÉPURATION

d’eaux usées / jour / habitant Nombre de bâtiments/bloc Nombre d’habitants / bloc Volume d’eaux usées / bloc / jour

Surface totale de terrains de phytoépuration / bâtiment

Nombre de bâtiments/bloc

Surface totale de terrains de phytoépuration / bloc

Volume d’eaux traitées libérées (eau propre pour irrigation)

Surface d’agriculture familiale/bloc

en eaux traitées pour l’irrigation (pour l’agriculture familiale) (4L/jour/m2)

6 438

Production de l’énergie électrique PICO-CENTRALES (hydroliennes)

Étude / référence: (réf. La Pico+, une pico turbine hydraulique de 300W, Econologie.com) Hauteur de chutte: 1,5 m Débit: 35 L / sec Énergie: 230 V

Zamora / Estimation: à déterminer par des spécialistes en fonction des caratéristiques de chaque cours d’eau et rivière

Autres sources de production d’électricité renouvelables: Vent Rayonnement solaire Géothermie Déchets et biomasse

Centrale éolienne Énergie solaire photovoltaïque Centrale géothermique Cogénération

Tableaux faits par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 49
1
2 3 1
2 3
Besoin
1800 m2 7,2 m3 365 m2 6 2190 m2 ... L
Besoin
1500 m2 6 m3 Volume
150 L
66 m3

UNE

AMBITIEUSE DE L’EAU Échelle Régionale

DEL AGUA

GESTIÓN SOCIAL DEL AGUA CIUDAD ZAMORA

Echelle
du territoire
POLITIQUE
LABORATORIO INTERNACIONAL
POR
EL HÁBITAT POPULAR GESTIÓN SOCIAL DEL AGUA CIUDAD ZAMORA
Philippine
Barbato et Eliana Racho - Julio 2021
04 POLITICA DEL AGUA ESCALA REGIONAL ESTRATEGIA : CLARIFICACIÓN DE LAS AGUAS INDUSTRIALES
LABORATORIO INTERNACIONAL
POR
EL HÁBITAT POPULAR
Philippine
Barbato et Eliana Racho - Julio 2021
POLITICA
ESCALA REGIONAL AGRICULTURA
Cartes faites par l’auteur Dessin fait par Philippine Barbato

collecte des eaux pluviales

COULOIRS D’EAU NATURELS

eau de la rivière TUY

traitement des eaux usées industirlles et agricoles excès d’eau traitée

TERRAINS de PHYTOÉPURATION

production de l’énergie électrique

BARRAGES

Alimentation en énergie des systèmes d’irrigation et de pompage de l’eau

Irrigation saisonnière

AGRICULTURE RÉGIONALE

Irrigation permanente

Schéma fait par l’auteur

Superficie Population

UNITÉS

UNITÉS

UNITÉS DE

MIRANDA MUNICIPO URDANETA CUA CIUDAD ZAMORA

Tableaux faits par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 51 3
1
2
Superficie Population Eaux usées produites Surface totale de phytoépuration Pourcentage (de la superficie du territoire) Eaux usées produites Surface totale de phytoépuration Pourcentage (de la superficie du territoire) UNITÉS DE TRAITEMENT - Phytoépuration - Bamboo:
DE TRAITEMENT - Phytoépuration - Bamboo:
DE TRAITEMENT - Phytoépuration - Bamboo:
TRAITEMENT - Phytoépuration - Bamboo: Eaux usées produites Surface totale de phytoépuration Pourcentage (de la superficie du territoire) Eaux usées produites Surface totale de phytoépuration Pourcentage (de la superficie du territoire) Superficie Population Superficie Population 273 km2 174 534 7950 km2 3 700 000 26 180 m3 70 ha 0,25 % 555 000 m3 1480 ha 0,18 % 740 ha 740 ha 35 ha 35 ha 28 ha 28 ha 2 ha 2 ha 20 850 m3 56 ha 1,4 % 1 500 m3 4 ha 3,4 % 39 km2 139 000 1,17 km2 10 000

UNE POLITIQUE AMBITIEUSE DE L’EAU

Un modèle de gestion décentralisée

Un modèle de gestion de l’eau décentralisée à trois échelles

L’objet de la décentralisation est de promouvoir une gestion partagée et équilibrée de l’eau, intégrant une vision d’ensemble et tenant compte des besoins et priorités des populations (alimentation en eau potable, usages domestiques, assainissement, industries, irrigation, énergie, usages récréatifs…).

Un équilibre territorial est envisageable par le recours à une stratégie de redistribution : tout excès d’eau produite est redirigé vers les échelles plus grandes, afin d’atteindre une autosuffisance hydrique à tous les niveaux.

À titre d’exemple, l’exès d’eau peut être concédé au voisin (à l’échelle du bâtiment), réemployé pour l’arrosage des espaces verts communaux (à l’échelle du conseil communal), ou canalisé pour l’irrigation des terrain agricoles (à l’échelle régionale).

Ce réseau circulaire permet aussi de maintenir le cycle naturel de l’eau malgré l’urbanisation. Le recours à des dispositifs naturels tel que la phytoépuration, les jardins de pluie, la perméabilisation des sols, etc. permet une gestion de l’eau basée sur la nature.

Diagrammes faits par l’auteur

Potentialité Future Réseau/connexion

Individuelle/Familiale

Collective/Communale

Territoriale /Régionale

Carte faite par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 53
1000 200 Unité:m

INTERVENTION URBAINE

Plan directeur de l’eau

Un aménagement territorial comme modèle d’Habiter l’eau

L’adaptation spatiale du système proposé a permis de générer un plan directeur d’un aménagement urbain et territorial démonstratif de la stratégie de l’eau, dans un contexte qui fait face aux défis de l’urbanisation grandissante et l’imperméabilisation des sols.

Le projet d’aménagement du site de Zamora a permis de rétablir la relation entre les habitants et l’eau, non seulement une relation spatiale et organisationnelle, mais aussi culturelle et éducative : la balade de bambou à proximité du cours d’eau, à part d’être une zone de traitement et de 1 Isabelle Jourden, “L’eau dans l’aménagement durable : un enjeu d’aujourd’hui pour les générations futures”, Filière 3e, 2016

production, est un parcours paysager de sensibilisation et d’expérimentation.

Ces nouveaux modes de gestion intègrent cependant une combinaison d’expertises : hydrologiques (à l’échelle du bassin versant), paysagères (avec un rôle structurant de l’aménagement de l’espace et des nouveaux modes de gestion à anticiper), sociales (avec une conception de mutualisation des usages) et environnementales (avec la création d’habitats où la faune et la flore interagissent). 1

Les urbanisations Phytoépuration par le bambou Phytoépuration et gestion de l’eau

Diagrammes faits par l’auteur

Habiter l’eau CIUDAD ZAMORA

Carte faite par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 55 1000 200 Unité:m

INTERVENTION URBAINE Plan directeur agricole

La stratégie agricole, indissociable de la stratégie de l’eau, a permis de développer un plan d’aménagement agricole et paysager, à la fois transformateur de l’économie locale et du paysage.

En effet, l’adaptation des types d’agriculture

à la topographie du terrain et à la disponibilité de la ressource en eau est un moyen pour rétablir l’équilibre entre les mutations contemporaines des modes de production agricoles et le cycle de gestion de l’eau, tout en assurant une autonomie hydrique en période de sécheresse.

Un aménagement territorial comme modèle d’Habiter l’agriculture
CIUDAD ZAMORA Agriculture en pente Riz Bananiers Maïs Papaya Haricots Orange Bambou Agriculture Horizontale La balade de bambou Diagrammes faits par l’auteur

Carte faite par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 57 1000 200 Unité:m

Perspective faite par l’auteur

Etude de cas | Le projet Pilote: CIUDAD ZAMORA

B- INTERVENTION ARCHITECTURALE

Zone d’intervention architecturale: logements familiaux existants Diagnostic urbain à l’échelle du conseil communal Proposition d’aménagement et intervention architecturale

Diagnostic urbain

Trois types d’interventions architecturales sont proposés sur le site de Zamora:

(A) l’intervention sur les logements existants occupés (Le projet)

(B) l’achèvement des logements abandonnés (structures métalliques)

(C) la production nouvelle d’un type d’habitat social individuel

Zone d’intervention

L’intervention sur l’existant fait l’objet d’une transformation des logements et de leur environnement immédiat en interprétant l’ensemble comme un tout cohérent. Face à un triple défi, économique, environnemental et social, une stratégie d’interventions ponctuelles et phasées est mise en place pour transformer ces logements standardisés en habitats contextualisés, où la gestion de l’eau est l’acteur principal dans cette transition.

MAISON UNIFAMILIALE NEUVE (C) LOGEMENTS MULTIFAMILIAUX EXISTANTS (A) LOGEMENTS MULTIFAMILIAUX À COMPLÉTER (B) (A) (B) (C)
LOGEMENTS MULTIFAMILIAUX EXISTANTS (A) 01 Échelle du bâtiment : accès au patio Conseil Communal Type 1 6 bâtiments 438 habitants 02 Échelle du conseil communal: espace central 03 Équipements techniques sur les façades 0103 02 LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS
“Photos du site de Zamora - zone urbanisée”, ©lihp

DIAGNOSTIC ET ANALYSE DE L’EXISTANT

TRAME MODULAIRE FONCTIONS

Plans faits par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 61 Limite du conseil communal C O Q S Habitaciónes Cocina Sala principal
PATIO 168 m2 VENTILATION NATURELLE VENTILATION TROPIQUES Agua de lluvia Circulación aérea Vegetal Piso impermeable Brillo Solar Circulation de l’air Eau de pluie Ensoleillement Végétation Sol étanche Agua de lluvia Ventilación naturalVentilation naturelle Eau de pluie
Habitaciónes Cocina Sala principalPièce principale Cuisine Chambres 50 10 50 10 Unité:mUnité:m

LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS

Proposition urbaine à l’échelle du conseil communal

AMÉNAGEMENT URBAIN ET PAYSAGER

L’implication des habitants dans cette transformation urbaine leur a donné l’opportunité de participer à la renaissance de la nature sur leur terrain, de s’approprier leurs habitats et de favoriser la cohésion sociale.

La stratégie de gestion de l’eau au niveau de cet ensemble de six logements a permis de générer un aménagement urbain et paysager par le développement d’espaces verts multifonctionnels.

L’intégration des jardins de pluie dans les patios partagés permet à la fois de créer un espace de rencontre végétalisé et protégé, mais aussi de lutter contre l’imperméabilisation des sols, gérer les eaux de ruissellements, et stocker l’eau pour son réemploi.

La disponibilité de l’eau sur le terrain a rendu possible l’agriculture urbaine qui s’étale horizontalement sur l’espace central, créant une promenade verte agricole. Cette promenade à l’ombre, continu et adaptée sur tout le site, est connectée à des espaces de phytoépuration, créant ainsi un parcours pédagogique naturel autour de l’eau, depuis sa récupération jusqu’à sa redistribution, son traitement et son stockage ou rejet dans le milieu naturel.

INTERVENTION: UNITÉS MODULAIRES

L’objet de cette intervention sur les logements de la GMVV est d’introduire à l’existant des espaces et équipements difficilement constructibles dans la volumétrie existante.

Le programme rajouté y prend place sous la forme d’unités modulaires, adaptés à la trame existante et s’élevant tout le long des façades par une structure légère en bois, désolidarisée du bâtiment pour une prise en compte du risque sismique.

Cette composition tramée et standardisée formée de trois unités modulaires distinctes n’exclut en aucune manière une composition architecturale créative et esthétique, où coexistent l’eau, l’agriculture et l’habiter sous les tropiques.

Plans et élévations

Revégétalisation
des patios et jardins de pluie Végétalisation des sols Patio à accès végétalisé Structure légère en bois (Eau, Soleil, végétation)
Végétalisation
des sols Phytoépuration: traitement de l’eau Parcours vert ombragé
Création
des structures légères en bois Parcours vert ombragé Parcours vert ombragé Phytoépuration Patio Espaces verts extérieurs Promenade verte et agricole Parcours Phytoépuration Entrée au Patio Structure légère en bois Ensoleillement
Modules / Structures en bois Vide vertical Modules / Structures Bois (Façade principale sur cour intérieure)
faits par l’auteur 100 20 100 20 Unité:m Unité:m

FONCTIONNALITÉ ET DISTRIBUTION

ADAPTATION DES MODULES ET PLAN MASSE

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 63 MODULE A | LE BALCON TROPICAL Espace extérieur habitable MODULE B | LES ÉQUIPEMENTS Structure technique modulaire MODULE C | LE RÉSEAU Gestion de l’eau et végétation
Plans et élévations faits par l’auteur 50 10 50 10 Unité:m Unité:m

LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS

Intervention architecturale - MODULE A | LE BALCON TROPICAL

TROPIQUE

Plans, élévations et schémas faits par l’auteur

Afin de renforcer le lien entre les défis environnementaux et le bien-être des habitants, tout en limitant les consommations d’énergie, l’eau, l’agriculture et l’architecture prennent forme dans l’espace pour modeler un balcon tropical vivable qui fait partie d’une façade verte vivante.

Ombre et vie extérieure VÉGÉTAL Agriculture familiale EAU Gestion de l’eau
10 Unité:m

Le module A, ayant une surface de 6m2, est conçu comme un espace extérieur habitable en milieu tropical, initialement inexistant dans les logements. Les paramètres climatiques des tropiques ont fait l’objet d’une attention particulière lors de la conception de ce module.

L’usage des volets papillons permet un contrôle manuel des ouvertures en fonction des variations de la position du soleil, tout en assurant une ventilation naturelle continue et

favorisant l’intimité des occupants.

Ce dispositif contrôlé différemment par les habitants au cours de la journée crée une façade dynamique qui se transforme et s’adapte en fonction des variations de l’environnement extérieur. L’habiter se traduit ici par un sentiment de participer à un ensemble cohérent et harmonieux, étroitement lié à son contexte spatial et temporel.

Volets papillons bois | Degré d’occultation

Plan Final

Façade A - Rue

C

de

- Rue

A - Rue

Élévations finales | Module A

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 65
Un balcon sous les tropiques 500 Unité:cm Plans, élévations et schémas faits par l’auteur
Volets papillon Façade
Volets papillon 1 1 1 11111 0/3 Façade A
Plantes suspendues Façade C Agriculture urbaine 1 1 1 11111 Façade C Arrosage 1 1 1 11111 Façade
Eau
pluie Plan 2 3 Plan 2 3 Plan 2 3 Plan CB A CB
Volets papillons bois | Degré d'occultation
2 3 Plan 3

LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS

MODULE A : LE BALCON TROPICAL | plan et axonométrie

Plans fait par l’auteur

Une agriculture familiale chez soi

L’agriculture urbaine vient s’intégrer dans ce module habitable, faisant ainsi partie d’un concept de potager urbain vertical. Deux formes d’agriculture familiale sont implantées dans cet espace:

1- un micro-jardin productif pour l’autoconsommation (fruits, légumes, plantes aromatiques...), irrigué naturellement par les eaux pluviales en période humide. Durant la période de sécheresse, un bac de récupération d’eau de pluie servira de réserve pour l’arrosage manuel de ces plantations.

2- un mur vertical en bambou pour l’expérimentation de la permaculture, irrigué par un système goutte à goutte vertical. Ce système d’irrigation sera alimenté par l’eau de pluie récupérée et redistribuée à travers un canal d’eau sur le toit de la structure.

Tout surplus d’eau récupéré est redirigé verticalement pour son stockage au sol, à travers une chaîne d’eau en bambou issue de la production locale.

1 2 A B C D 3 limite du bâtiment 0

Irrigation goutte à goutte

Mur végétal en bambou

Canal d’eau

Structure porteuse en bois

Bac de collecte des eaux pluviales pour l’irrigation

Structure porteuse en bois Gestion de l’eau Protection / ombrage Agriculture urbaine

Rail encastré

Réservoir/bac de rétention des eaux de pluie (pour l’irrigation en période de sécheresse)

Modules fixes Garde-corps

La cascade: Chaîne de pluie en bamboo

Modules mobiles Volets papillons en bois Agriculture urbaine

Axonométrie faite par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 67

LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS

MODULE A: LE BALCON TROPICAL | diagramme constructif

Un module résilient face aux risques

Afin de réduire la vulnérabilité de la construction face aux pluies tropicales et éviter que l’eau s’accumule sur les balcons et s’écoule dans les habitations, une perméabilité verticale est assurée tout le long de la façade. La structure perméable en bois des planchers et des toitures est conçue de manière à laisser l’eau s’écouler librement.

La perméabilité à l’air est également assurée horizontalement à travers la structure des volets papillons, favorisant ainsi la résistance au vent de la structure. La légèreté de cette double façade vivante et habitable et sa désolidarisation du bâtiment existant la rend plus résiliente face au risque sismique.

Diagramme constructif fait par l’auteur

Les modules en bois qui composent le plancher suivent la même trame en façade des volets papillons et des garde-corps, afin de standardiser les éléments constructifs et réduire les coûts de production, tout en profitant de leurs multiples usages et fonctions architecturales.

Structure porteuse en bois Gestion de l’eau Protection / ombrage Agriculture urbaine

Un système dynamique en interaction avec son environnement humain, climatique et paysager.

Avec une ambition de simplifier la mise en œuvre de ce module, la proposition d’u système constructif à assemblage simple s’inscrit dans une démarche de coconstruction avec les habitants.

En effet, cette architecture est le résultat de l’engagement des habitants dans le processus de construction et la production des différentes composantes de ces espaces : l’eau récupérée et stockée, l’agriculture familiale, la production locale du bambou…sont le fruit d’une approche participative de gestion sociale sur différentes échelles territoriales.

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 69
Le Projet | CIUDAD ZAMORA 71
Un balcon sous les tropiques, un espace de vie ou se rétablit le contact physique et mental avec l’eau et la nature
Perspective faite par l’auteur
Module
A - Le Balcon Tropical SAISON SÈCHE

Module A - Le Balcon Tropical SAISON DES PLUIES

Un balcon sous les tropiques, un espace de vie ou se rétablit le contact physique et mental avec l’eau et la nature

Perspective faite par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 73

LOGEMENTS

EXISTANTS

Intervention architecturale - MODULE B | Les Équipements

TROPIQUE

Ombre et vie extérieure

VÉGÉTAL

Agriculture familiale EAU

de

Plans, élévations et schémas faits par l’auteur

FAMILIAUX
Gestion
l’eau 10 Unité:m

Une structure modulaire évolutive

Le module B est une construction modulaire, conçue de manière à s’adapter et évoluer en fonction des besoins quotidiens des habitants. Les composantes unitaires en bois sous forme de cube peuvent être placés avec une multitude de combinaisons afin de procurer une zone d’équipement personnalisable pour chaque ménage.

Les unités cubiques en bois peuvent tantôt servir de réservoir de stockage d’eau de pluie, tantôt de cage technique pour couvrir les installations électriques et mécaniques

existantes (les antennes satellites existantes, les unités extérieures de la climatisation, etc.).

De plus, ces mêmes unités peuvent être utilisés pour l’expérimentation de nouveaux types d’agriculture, tel que l’hydroponie et l’aquaponie.

Un volet en bois coulissant joue le rôle de brise-soleil mobile. Ce volet est accessible et peut être contrôlé depuis la fenêtre par les habitants, en fonction de l’emplacement des unités à protéger, variables au cours de la journée.

Plan Final

Élévations finales | Module B | 3 Alternatives

Plans, élévations et schémas faits par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 75
500 Unité:cm

LOGEMENTS

EXISTANTS

MODULE B | Les Équipements | Plan Et Axono

du

Plans fait par l’auteur

L’eau comme matériau

À part sa fonctionnalité technique, ce module est principalement conçu pour représenter le trajet de l’eau en façade à travers la conception architecturale.

Dans le but d’inverser la tendance où le trajet de l’eau est souvent caché par des gouttières et descentes murales fixées aux angles des façades ou dans des gaines techniques, cette proposition révèle l’eau comme un matériau mais aussi comme un véritable parcours architectural.

En plus de son aspect esthétique, le contact à l’eau au quotidien rétablit dans les espaces de vie favorise la sensibilisation des citoyens aux questions de l’eau tout en créant un parcours pédagogique.

L’observation quotidienne du cycle de l’eau, son absence, sa disponibilité, son flux, ses usages...est un rappel sur l’importance de préserver cette ressource essentielle et indissociable de l’Habiter.

FAMILIAUX
10 2 A A’ B’ C’ D limite
bâtiment

Structure porteuse en bois

Hydroponie/ Expérimentation

Module coulissant Volet en bois

Cage technique

Structure porteuse en bois

Gestion de l’eau Protection / ombrage

Bac de récupération des eaux de pluie

Canal d’eau

Rail encastré

La cascade

Chaîne de pluie en bamboo

Micro turbine hydro-électrique

Réservoir de stockage d’eau de pluie (usage: irrigation et potabilisation)

Axonométrie faite par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 77

LOGEMENTS

MODULE B | Les Équipements | Diagramme Constructif

Diagramme constructif fait par l’auteur

FAMILIAUX EXISTANTS

Une micro turbine hydro-électrique est installée au pied de la cascade, qui transforme l’énergie mécanique de la chute de l’eau en énergie électriqu, pour permettre aux habitants de chaque ménage de recharger leurs différents appareils durant les coupures d’électricité.

Le système constructif de ce module illustre la coexistence de deux mondes où tout s’oppose. Alors que la construction est solide, l’eau est fluide et mouvante. Pour faire dialoguer ces deux éléments entre eux, il suffit une prise en compte du parcours de l’eau dans la conception architecturale, pour que l’eau circule naturellement et s’infiltre dans les espaces de vie.

La réservation dans la structure de bacs de récupération d’eau de pluie, de réservoir de stockage de l’eau, d’un canal d’eau ainsi qu’une chaîne de pluie en bambou, tracent le trajet de l’eau qui donne vie à une façade mouvante et en transformation continue.

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 79
Structure porteuse en bois Gestion de l’eau Protection / ombrage
“Pour faire dialoguer l’eau et l’architecture, il faut renforcer la présence de l’eau plutôt que l’éliminer.” 1
1 “L’architecture de l’eau”, © Magazine Strøm
Le Projet | CIUDAD ZAMORA 81 Aménagement extérieur: agriculture familiale, phytoépuration, parcours vert Perspective faite par l’auteur Module B - Les équipements L’eau comme matériau

LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS

Intervention architecturale -

C

Le Réseau

TROPIQUE

VÉGÉTAL

Plans, élévations et

faits par l’auteur

MODULE
|
Ombre et vie extérieure
Agriculture familiale EAU Gestion de l’eau 10 Unité:m
schémas

Le fil conducteur de l’eau

Le module C est l’espace intermédiaire connectant les deux modules A et B. Constituant un réseau vertical de circulation de l’eau, ce fil conducteur connecte les zones d’eau de part et d’autre du vide central, pour canaliser l’eau de pluie récupérée de la toiture et alimenter les réservoirs d’eau sur chaque étage.

La descente de l’eau sera acheminée à l’intérieur de tuyaux transparents en acrylique, afin de préserver la présence matérielle de l’eau et mettre en scène le cycle de l’eau

durant toutes ces phases.

Une couche végétale vient s’ajouter sur le réseau hydraulique de la façade pour ramener une biodiversité disparue. La végétation tropicale et plantes grimpantes constituent un mur végétal qui contribue à rafraîchir l’air en milieu urbain, créer de l’ombre, absorber les sons, et réduire la température de surface du bâtiment en agissant comme un isolant thermique.

Plan Final

Élévation finale | Module C

Plans, élévations et schémas faits par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 83
500 Unité:cm
Le Projet | CIUDAD ZAMORA 85
Façade des logements familiaux après l’intervention Agriculture familiale et communale Phtoépuration, Parcours agricole ombragé
Façade faite par l’auteur

LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS

Le réseau de gestion de l’eau en façade

Eau propre

Collecte des eaux pluviales

Irrigation goutte à goutte Mur végétal en bambou / Permaculture

Arrosage manuel de l’agriculture urbaine

Bac de rétention d’eau Réservoir de stockage d’eau de pluie

Production de l’énergie Micro-turbine hydroélectrique

Jardin de pluie Traitement et drainage

Eau propre

1 2 3 5 2
4

Arrosage

Étape 1 : Collecte des eaux pluviales

Les eaux pluviales sont récupérées à travers un système de toiture stockante en pente. Ce système permet de filtrer l’eau de pluie, la retenir temporairement, l’évacuer par évaporation, pour régulariser ensuite le débit et la quantité de l’eau relâchée qui va parcourir la façade.

Étape 2: Irrigation goutte à goutte du mur végétal en bambou (en période humide)

L’eau de pluie filtrée au niveau de la toiture est canalisée dans des tuyaux transparents pour l’irrigation goutte à goutte du mur végétal en bambou.

Le surplus d’eau est recueilli dans un bac de rétention d’eau, placé sur le plancher du balcon.

Cette eau sera ensuite utilisée pour l’arrosage manuel de l’agriculture urbaine.

En période de sécheresse, ce bac sera alimenté à son par le réservoir de stockage.

Étape 3: Stockage de l’eau

L’eau continue son trajet vertical pour ensuite être stockée en façade dans des réservoirs à hauteur du plancher sur chaque niveau. Ces réservoirs de 1m3 ont supportés par la structure en bois et désolidarisés de la façade.

L’eau stockée sera utilisée pour alimenter le bac de rétention uitlisé pour l’arrosage de l’agriculture urbaine en période de sécheresse.

De plus, ce réservoir est accessible de l’intérieur de l’appartement pour fournir de l’eau potable aux habitants: des filtres et un système de microfiltration y sont intégrés pour potabiliser l’eau de pluie stockée.

(suite des étages à la page suivante)

Plans, élévations et schémas faits par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 87
Unité de stockage de l'eau | 1m x
1m Irrigation
goutte à goutte Agriculture Familiale
Eau
de Pluie
Stockage
d'eau
Jardin
de pluie Arrosage
Agriculture
urbaine
Stockage
d'eau de pluie
1m3
Irrigation de la Permaculture
Goutte
à Goutte
Collecte
des eaux pluviales
Eau
de Pluie Production de l'énergie
Turbine
hydroelectrique Bac de rétention d'eau Eau propre Eau propre
Jardín
de lluvia
Tratamiento
y drenaje
2,50 Unité:cm

LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS

Gestion de l’eau et agriculture urbaine verticale

Collecte des eaux pluviales

Eau propre

Irrigation goutte à goutte Mur végétal en bambou / Permaculture

Arrosage manuel de l’agriculture urbaine

Bac de rétention d’eau Réservoir de stockage d’eau de pluie

Production de l’énergie Micro-turbine hydroélectrique

Jardin de pluie Traitement et drainage

Eau propre

1 2 3 5 2
4

Eau propre

Eau de Pluie

Eau de Pluie

Agriculture Familiale

Unité de stockage de l'eau | 1m x 1m

Irrigation goutte à goutte

Collecte des eaux pluviales

Irrigation de la Permaculture Goutte à Goutte

Bac de rétention d'eau

Stockage d'eau de pluie 1m3

Arrosage Agriculture urbaine

Production de l'énergie Turbine hydroelectrique

Jardín de lluvia Tratamiento y drenaje

Eau propre

Claustra + végétation

Arrosage Stockage d'eau Jardin de pluie Agriculture Permaculture

Jardin Familial - RDC

Étape 4 : Production de l’énergie - Micro-turbine hydroélectrique

Une micro turbine hydro-électrique est installée au pied de chaque réseau vertical de l’eau, où l’énergie cinétique de la chute de l’eau est maximale. L’énergie électrique produite par ce système sera utilisée pour l’éclairage des parties communes de l’immeuble.

Étape 5 : Stockage souterrain de l’eau de pluie

L’eau restante à la fin du trajet est stockée en soussol dans un réservoir. Cette eau sera utilisée pour l’irrigation de l’agriculture familiale partagée au rezde-chaussée en période de sécheresse.

Une fois ce stock d’eau est épuisé, l’eau de pluie récupérée et filtrée dans les jardins de pluie va réalimenter le réservoir souterrain.

Plans, élévations et schémas faits par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 89
2,50 Unité:cm

Agriculture familiale et promenade verte à l’ombre

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 91
Perspective faite par l’auteur Vue sur la façade du bâtiment après l’intervention

LOGEMENTS FAMILIAUX EXISTANTS

Le réseau de gestion de l’eau en façade | Diagramme 3D

Récupération des eaux pluviales de la toiture

La cascade Chaîne de pluie en bambou

Hydroponie

Bac de récupération d’eau de pluie

Stockage d’eau de pluie

Arrosage manuel Agriculture familiale

Réservoir de stockage d’eau pour l’irrigation

Agriculture familiale

Canal d’eau Diagramme 3D fait par l’auteur

et élevation - Intervention architecturale

Balade verte agricole

Phytoépuration

de pluie

Plan de l’aménagement extérieur

Plan masse - modules

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 93 Modules | Structures en Bois Module B Module A Module C
Entrée au Patio Espaces verts extérieurs Patio Parcous
Jardin
Parcours vert à l'ombre Phytoépuration Phytoépuration patio Parcous agricole à l’ombre Parcours de l’eauAgriculture familiale Plans et façades faits par l’auteur Plan
50 10 Unité:m 2,50 5 Unité:m

Plan masse

et aménagement extérieur

Plan masse fait par l’auteur

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 95
Intervention

Perspective globale du conseil communal

urbaine et architecturale

Le Projet | CIUDAD ZAMORA 97
Intervention
Perspective
faite par l’auteur

Perspective faite par l’auteur

CONCLUSION

L’EAU, vecteur de transformation d’un territoire

D’une gouvernance pétrolière vers une gouvernance de l’eau D’un territoire à risque vers un territoire habitable D’une économie pétrolière vers une économie productive

L’eau, un levier de transition

Cette étude de cas sur l’archétype d’un État pétrolier en faillite illustre la vulnérabilité d’un territoire dépendant de l’exploitation des ressources naturelles au détriment d’autres secteurs et activités productives.

“Le syndrome hollandais” décrit les effets pervers de la dépendance à une rente sur une économie. Lorsque l’exploitation des ressources naturelles domine une économie et lorsqu’une richesse est acquise hors du cycle de production, ce processus est observé.1

Pour faire face à ce déclin, une relation d’équilibre exige la mise en place de mesures et interventions collectives pour soutenir les secteurs en contraction, et initier ainsi une transition économique et une modification de la structure de production.

L’eau mobilisée comme un levier de développement et de recomposition territoriale...

Au Venezuela, l’eau est une ressource abondante, mais reste difficilement accessible aux habitants. La crise de l’eau dans ce pays est le résultat d’une mauvaise gestion de la ressource et d’un déséquilibre territorial: les grandes réserves d’eau sont mal placées en fonction des urbanisations et la concentration de la population.

Entre crise économique, sociale, politique, climatique, sanitaire et environnementale, la crise de l’eau est au centre de ce cycle interminable. Cependant, les transformations de la gouvernance de l’eau sont souvent déclenchées par des crises...

“La gouvernance de l’eau fait référence à la palette de systèmes politiques, sociaux, économiques et administratifs mis en œuvre pour le développement et la gestion des ressources en eau et la fourniture des services d’eau à différents niveaux de la société”.2

Cette transition serait initiée par l’inversement d’un système dépendant du plus grand réservoir pétrolier du monde vers un système expérimental émergeant de la gestion d’une ressource ignorée, gâchée, sous-évaluée , et pourtant porteuse d’espoir : l’EAU.

L’eau et sa gouvernance sont la clé de l’adaptation à ce véritable changement de paradigme de gestion: il est essentiel d’utiliser plus intelligemment le potentiel de cette ressource et rétablir une gouvernance de plus en plus décentralisée, élargie, participative et adaptative.

1 Syndrome hollandais (Dutch Disease), effet de Groningue, ©Géo confluences

2 Peter ROGERS & ALAN W HALL, “Gouvernance Efficace de l’Eau”, ©Global Water Partnership (GWP), p.51

D’une gouvernance pétrolière vers une gouvernance de l’eau

Une nouvelle politique de l’eau

Oscillant entre abondance et pénurie, à la fois ressource et risque, l’eau et sa nature multiforme doit être considérée comme une composante à part entière du territoire, non seulement par ses fonctions esthétiques, paysagères et écologiques, mais aussi par ses fonctions sociales et culturelles à différentes échelles.

La redéfinition du rapport à l’eau à l’échelle du projet se traduit par la conciliation entre gestion sociale de l’eau, architecture et territoire , suivant une stratégie de réhabilitation et de renaturation de l’existant. L’intervention urbaine et architecturale sur le site de Zamora est un exemple concret

de l’impact de la transition d’une gestion sectorielle et centralisée où l’eau est mise à distance par une maîtrise via des aménagements structurels, vers une gestion sociale et intégrée, où le contact avec l’eau est direct à travers l’aménagement territorial et la valorisation écologique, économique, spatiale et culturelle de l’eau.

Ce modèle d’intervention est révélateur du rôle organisationnel et structurel de l’eau à travers l’émergence d’une hiérarchie entre les échelles d’aménagement du territoire: le projet architectural à l’échelle familiale, le projet d’aménagement urbain à l’échelle communale, et le projet de territoire à l’échelle régionale.

Habiter l’eau vers une gestion sociale, décentralisée, intégrée, participative...

101
Façade du projet | Habiter l’eau - Transition
passage d’une gestion sectorielle et centralisée...
Perspective faite par l’auteur Conclusion

CONCLUSION

TRANSFORMATION URBAINE ET ARCHITECTURALE

L’EAU, un vecteur de

trame reliant des

projet

à l’échelle

d’un

pour faire émerger un projet de

projet d’aménagement

UNE IDENTITÉ,

transformation
territoire... TRANSFORMER
le
architectural
familiale REQUALIFIER le
urbain une
microprojets
territoire
103
REQUALIFIER UN SITE, urbain à l’échelle communale CONSTRUIRE UN NOUVEAU RÉCIT...
le
projet de territoire à l’échelle régionale
Conclusion

D’un territoire à risque vers un territoire habitable

Sur un territoire qui accumule plusieurs risques liés à l’eau, d’une manière directe ou indirecte, la problématique de l’« habiter » nécessite une conciliation entre les dimensions naturelles, climatiques, géographiques mais en même temps politiques, sociales et culturelles. Dans ce contexte, l’eau devient le point de départ d’une adaptation territoriale nécessaire.

...habiter un territoire à risque est entendu ici comme un processus de renouvellement. Risque et crises modifient les dynamiques territoriales. 1

La transition de l’eau d’un matériau naturel invisible à un élément urbain et architectural en constante transformation permet un entretien continu de “la mémoire du risque eau”. La présence spatiale et temporelle de cette ressource relie les usagers et les écosystèmes d’un territoire et optimise la mobilisation des citoyens.

Une gestion participative de l’eau

La production et la consommation de l’eau, ainsi que son transport et sa transformation est un phénomène complexe du point de vue technique et scientifique, mais nécessite également une gestion participative

qui regroupe les savoir-faire locaux dans un cadre d’innovation et d’expérimentation. Cette approche participative permettra de créer un nouveau modèle de maitrise et de contrôle de la problématique de l’eau qui implique les citoyens dans les différentes phases du processus de gestion, dans le but de construire de véritables laboratoires d’expérimentation et d’analyse d’une gestion de l’eau intégrée dans l’habitat.

Un modèle de production autosuffisant

Le conquête progressive de la gestion collective de l’eau va initier des modifications dans le cycle de production; l’eau traitée produite serait disponible en abondance, d’où la nécessité de mettre en place des procédures de réemploi de l’eau. Il faut donc retrouver un équilibre naturel et social entre le renouvellement de cette ressource et sa consommation permettant une gestion sécurisée sur le long terme.

Cette mutation contemporaine du cycle productif de l’eau est un vecteur d’innovations sociales, spatiales et techniques; une autosuffisance territoriale dans la production de l’eau est capable de générer des transformations très prometteuses au niveau des différents usages et activités liés à l’eau, qu’ils soient domestiques, industriels, énergétiques, agricoles voire même pédagogiques et récréatifs.

1 Jacques Donze, « Habiter les territoires à risques », Géocarrefour, Vol. 87/1 | 2012, 56.

D’une économie pétrolière vers une économie productive

L’autosuffisance fait partie intégrante d’une stratégie de sortie de crise. L’échec d’une économie qui dépend de l’exploitation d’une ressource épuisable est un indicateur pour inverser la tendance: vers la croissance du secteur agricole industriel au service d’une meilleure autonomie alimentaire et énergétique à l’échelle nationale.

Cependant, la production agricole demeure le consommateur le plus important de l’eau, et occupe donc une place singulière dans la gestion de l’eau. Le choix des pratiques agricoles affecte directement la demande en eau et la capacité hydrique des sols.

Cette relation indissociable entre l’eau, l’agriculture, la gestion de l’eau et la production est la clé de développement de systèmes locaux et nationaux d’innovation et d’adaptation au service de l’habitat.

L’exemple du bambou illustre concrètement ce cycle: la culture du bambou (agriculture) nécessite de l’arrosage (eau); à son tour le bamboo traite les eaux usées par la phytoépuration (gestion de l’eau). Le bois du bamboo est utilisé dans la construction et les aménagements urbains (production).

L’intégration urbaine et architecturale de ces composantes à l’échelle du territoire est une piste novatrice et expérimentale pour réinventer un nouveau modèle de projet de territoire: “Habiter l’eau”.

105Conclusion
Perspective faite par l’auteur

En tant qu’architecte des risques majeurs, mon expérience au sein du LIHP au cours de ma formation en DSA RM m’a offert un cadre privilégié d’expérimentation du risque dans la manière d’habiter. Cette étude réalisée dans un contexte de crise économique, sociopolitique et environnementale a été pour moi l’occasion d’étudier le risque du quotidien dans l’habitat populaire, qui a aboutit à la réalisation d’un projet urbain et architectural au niveau de différentes échelles territoriales.

Au cœur de ce nouveau modèle expérimental de l’« Habiter », se trouvent l’eau et l’agriculture, deux pistes d’innovation technique, sociale et architecurale. Par ailleurs, étant consciente de l’importance de l’anticipation du risque dans le processus de conception, je m’interroge sur les nouveaux défis auquels un tel basculement de modèle d’une société pourrait faire face dans l’avenir.

Quels risques pourrait générer l’exploitation agricole du territoire ? Bien que l’agriculture et la gestion de l’eau soient la clé de la réussite de cette stratégie de transformation durable et productive, elle pourrait être aussi une source génératrice de nouvelles formes de risques, plus particulièrement les risques hydrologiques.

L’agriculture contribue aux risques liés à l’eau auxquels elle est elle-même exposée.1

L’habitat, placé au centre de ce cycle, va devoir faire face à un accroissement des risques à venir. Notre préoccupation primordiale en tant qu’architectes des risques serait donc d’assurer l’adaptation et transformation constante du territoire en fonction de cette évolution, et de faire du risque un vecteur d’innovation de l’Habiter.

1 OCDE - “L’eau et l’agriculture”
Perspective faite par l’auteur

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109Bibliographie

présenté par:

Eliana RACHO DSA Architecture et Risques Majeurs

Concept, dessin et rendu faits par l’auteur

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Habiter l'eau - Ciudad Zamora - Venezuela by Eliana Racho - Issuu