Valeurs

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“Avec Internet, on est dans la préhistoire du virtuel” Un nouvel acteur a surgi dans le quotidien des familles : l’ordinateur. Dans la transmission des valeurs, quelle place a-t-il prise à côté des parents, des grands-parents, de l’école, des institutions religieuses ? Édouard Delruelle : “Nous sommes à la fois dans une société de l’hyperconsommation et de l’hypercommunication. Le problème de l’Internet, c’est que l’on communique sans s’arrêter au contenu. On y trouve des valeurs et tout le contraire, jetés sans hiérarchisation, dans un flux incessant de communication, avec le meilleur comme le pire. On est dans un échange permanent. Les jeunes tchatent durant des heures avec leurs amis sur Facebook ou MSN, mais aussi avec de parfaits inconnus. Ils sont dans ce que les linguistes appellent la fonction phatique du langage, à savoir une communication qui ne sert qu’à entretenir la communication. On n’a pas grand-chose à dire, mais l’important est de le dire. Communiquer pour communiquer. Le rôle des parents est d’amener à réfléchir, à donner des buts, à hiérarchiser les contenus. Que peut-on dire sur Internet ? Que dire de soi ? Que s’interdire ?”

plutôt moins bien et doit affronter de plus grands dangers. On serait face à un monde avec moins de connaissances, moins de règles, moins de valeurs. Si c’était le cas, la société serait immonde. Chaque génération réinvente ses valeurs. Le propre d’une société moderne est de laisser aux jeunes générations la possibilité de produire quelque chose de nouveau, de réinventer le monde.” Faire confiance à l’avenir L. L. : Où se situe le rôle des parents dans cette réinvention du monde ? É. D. : “Il faut faire confiance à l’avenir, ce qui est un gros problème pour notre société. Toutes vos questions partent des angoisses des parents, posent comme

point de départ que le monde de demain serait dangereux pour nos enfants. Il faut transmettre, tout en faisant confiance à l’autonomie au sens propre, c’est-à-dire la capacité à produire soimême des règles. D’ailleurs, depuis le début de l’entretien, nous parlons des valeurs sans dire ce qu’elles sont parce que ces valeurs ne seraient peut-être pas les mêmes. Dans une société démocratique, il y a des valeurs qui sont parfois incompatibles, dont l’interprétation peut différer. Si on parle du droit à la vie, de la liberté des convictions, on en aura peut-être une définition ou des interprétations différentes. Dans une civilisation traditionnelle, le jeune atteint la maturité quand il acquiert la capacité de recevoir des règles et de

se mettre au service du groupe, d’être notamment solidaire de tout ce qui a été transmis par les anciens. Dans une société démocratique, le jeune atteint la maturité quand il parvient à s’arracher à l’autorité, à ses préjugés et à poser ses propres règles. Le rôle du parent est de transmettre à un jeune la capacité à se forger des valeurs, à entrer en débat sur celles-ci avec les autres, à accepter de se remettre en question, pour pouvoir voler de ses propres ailes sans plus référer à ses parents.” Jusqu’où exiger obéissance à un système de valeurs ? Lire page 11. n Propos recueillis par M.T.

Monde global, monde fragmenté Le Ligueur : Internet n’offre-t-il pas une magnifique ouverture sur le monde ? É. D. : “Paradoxalement, le monde de l’hypercommunication est extrêmement segmenté. Il y a une uniformisation des messages, une globalisation d’une part, et d’autre part, une forte segmentation pour répondre aux désirs des gens. Pour cela, on va cibler les différents publics. Par exemple, les jeunes, puis les jeunes urbains, ensuite les jeunes urbains homosexuels, etc. Et on va leur fournir les modes de communication ou de consommation qu’ils attendent. De sorte que les jeunes vont tout le temps sur les mêmes sites, communiquent avec les mêmes groupes. Internet a plutôt tendance à enfermer les gens dans leur communauté virtuelle. Les parents ont à faire valoir les valeurs de l’ouverture et de la curiosité.” L. L. : Voyez-vous des valeurs spécifiques portées par ce monde virtuel ? É. D. : “Avec Internet, nous sommes dans une préhistoire du virtuel. Il ne faut donc pas le critiquer trop vite. Ce monde n’est pas encore policé. On le voit dans les forums de journaux où les gens déversent leurs sentiments de haine, de façon anarchique, dans ce qui ressemble à une dictature des opinions et des sentiments. On est bien loin des valeurs. Heureusement, certains secteurs d’Internet se fixent petit à petit des règles. Certains forums proposent une charte. Le virtuel commence seulement à se civiliser. On peut penser que les parents auront de plus en plus d’outils pour proposer un usage positif d’Internet.” Nos enfants ont des ressources L. L. : L’ordinateur n’isole pas alors que transmettre des valeurs vise à améliorer le vivre ensemble ? É. D. : “Il faut s’interroger sur le mode d’échanges proposés via l’ordinateur. La grande préoccupation des parents, c’est de faire sortir leur jeune, au sens propre du terme. Qu’il quitte l’écran pour aller au jardin, dans le monde réel. Mais il ne faut pas trop penser que les enfants sont sans recul critique, sans ressources. Certains résistent. D’autres savent faire la part des choses et comprennent qu’Internet n’est ni la vraie vie, ni l’authenticité. Ils ne sont pas complètement aliénés. Les enfants négocient plus qu’on le croit avec les dangers du monde. Chaque génération trouve toujours que celle qui suit fait le Ligueur - n°19 - 26 octobre 2011

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Organisez votre propre Cake Exchange. C’est simple et convivial ! Et dégustez, en compagnie de votre famille ou de vos amis de délicieux desserts “faits maison”.

Cupcakes Ingrédients pour une douzaine de cupcakes : › 125 g de farine fermentante › 125 g de beurre (mou) › 125 g de sucre Grain Ultrafin de Tirlemont › 2 gros œufs › Ingrédients glaçage des cupcakes - 100 g de beurre mou - 200 g de sucre Impalpable de Tirlemont

Préparation : 20 min / Cuisson : 15 à 25 min 1. Préchauffer le four à 180 degrés. 2. Mélanger le beurre et le sucre, jusqu’à l’obtention d’un mélange mousseux et légèrement jaune. 3. Ajouter les jaunes d’œufs, un à un. Puis la farine. Incorporer délicatement les blancs d’œufs montés en neige, jusqu’à ce que tous les ingrédients soient bien mélangés. 4. Verser de la pâte jusqu’à la moitié des moules à cupcake (papier ou silicone). 5. Enfourner pour 15 à 25 minutes (une aiguille plongée dans le centre du cupcake doit en ressortir sèche) et laisser ensuite refroidir. 6. Glaçage des cupcakes: mixer 100 g de beurre avec 200 g de sucre impalpable jusqu’à obtention d’un mélange crémeux. Ajouter ensuite un extrait de café, vanille, cacao en poudre, fruits rouges écrasés… Poser le glaçage à la poche, à la douille ou à la palette (cuillère). Décorer avec des morceaux de nougats concassés, des noisettes hachées ou toute sorte de bonbons colorés.

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facebook.com/Sucresdetirlemont

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