Plaquette de saison 2012-2013

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c e n t r e d r a m a t i q u e r é g i o n a l d e To u r s direction Gilles Bouillon

e r t â é th

SAISON 12/13


« L’émotion Gêne, et néanmoins tout est perdu dès qu’on L’éLude, ou que seuLement eLLe diminue ; car, somme toute, eLLe est La fin dernière, et c’est à cause d’eLLe que L’on joue. » andré Gide CIté PAR MIChEL COURNOt, DE LIVRE EN LIVRE

C’EST À CAUSE D’ELLE QUE L’ON JOUE...

E-motion, ce qui fait bouger, sortir de soi... tituber peut-être sur un seuil, ou comme un « bougé » en photo ? Le mouvement de la poésie, le mouvement de la pensée. Dégagements, déplacements, déterritorialisation ! Question de vitesse aussi. D’allure ! Avec Un chapeau de paille d’Italie commence la grande aventure d’une dramaturgie du mouvement. Labiche est l’un des plus lucides et des plus cinglants observateurs de son siècle mais il court et il coupe comme un rasoir ouvert : féroce, la blessure semble légère, on rit encore, on est déjà ailleurs. Sur le prochain rebonds. Jamais on n’avait su donner cette rapidité à l’intrigue, cet élan idéal au geste, cette vitesse au rire. Ils seront 16 sur scène pour mener ce train de cauchemar. E-motion, ce qui sort de soi... Le souffle, la voix, la respiration, l’émotion : respirez, le sentiment viendra de lui-même - c’est la leçon de Louis Jouvet. Question de mouvement encore : l’expression d’une idée dépend autant de l’allure des mots que de leur sens. E-mouvoir pour é-clairer. Et c’est encore par le rythme que la parole devient action et l’entretien,

caresse, parade, danse, séduction... Les deux personnages de Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès, deux solitudes, étrangers l’un à l’autre comme on le reste toujours, se flairent comme deux fauves lâchés dans la nuit et n’ont comme choix que se parler ou se tuer. Entre dealer et client, Koltès propose des paroles pour « s’entendre » au lieu de prendre les armes : la possibilité (la chance ?) d’une sortie de soi sans s’affronter directement à trop d’étrangeté ? ... Et c’est à cause d’elle que l’on continue à jouer. Cyrano de Bergerac, depuis deux saisons sur les routes de France (et de Navarre aurait dit Rostand), de Belgique ou de Suisse, pour quelque deux cents représentations ! Et chaque fois l’émotion intacte d’un public, toujours autre, toujours enthousiaste et bouleversé, qui se lève pour saluer « le panache » de Cyrano. Avec pour moi au cœur quel pincement bizarre d’embrasser du regard, au moment du salut, les 17 comédiens sur le plateau, main dans la main, les plus expérimentés et les plus jeunes, les acteurs permanents du Jeune théâtre en Région Centre dont

vous avez aussi pu applaudir le talent dans Kids de Fabrice Melquiot. Une aventure artistique et une aventure humaine exceptionnelle. Emotion. A l'heure où s'imprime cette plaquette pour la nouvelle saison, un nouveau Président de la République est élu. Il dit incarner : le changement c'est maintenant, dans une société ouverte à la culture et à la diversité joyeuse de toutes les cultures. On a toutes les raisons de s'en réjouir. Sans oublier que « l'élément dans lequel l'incalculable peut être partagé a pour nom l'art ou l'amour, l'amitié ou la pensée, le savoir ou l'émotion, mais non la politique - en tout cas la politique démocratique. Celle-ci s'abstient de prétendre à ce partage, mais elle en garantit l'exercice » (Jean-Luc Nancy). Continuons donc à exercer nos arts et à partager avec les publics : l'échange, la parole, la pensée, l'émotion. Gilles Bouillon (mai 2012)


250%


Labiche

UN CHAPEAU DE PAILLE D’ITALIE

mise en scène

Gilles Bouillon


Un cheval mange un chapeau ! Un cheval mange un chapeau et la noce s’emballe pour deux heures, à la poursuite du chapeau volage et volant, comme d’une chimère, avec ses invités navigant sans boussole et le beau-père qui menace à la cantonade : « tout est rompu » ! Un chapeau de paille d’Italie tient dans ce raccourci ébouriffant ! Cause minuscule, effets démesurés. J’aime cette démesure. tout le génie de Labiche condensé dans le mouvement d’une course poursuite effrénée, d’une tempête dans un verre d’eau sucrée ! À toute vitesse Il faut aller vite. « Mal peut-être mais vite, avec quelques réussites cependant » s’amusait Claudel ! Une frénésie bondissante emporte les personnages, les mots et les choses. Une énergie à très haute fréquence, un tempo qui ne faiblit pas. Un vertige ! On rit encore, on est déjà ailleurs. Jamais on n’avait su donner cette rapidité à l’intrigue, ce rythme à l’écriture théâtrale, cette vitesse au rire. Sprint et course de fond. Un train d’enfer qui exige des acteurs une virtuosité pour jouer sur deux registres simultanés :

la précision d’une mécanique de machine infernale qui menace d’exploser à tout instant et la vivacité, la liberté du jeu qui laisse entrevoir les dérapages oniriques d’un cauchemar gai. Plus proche de l’humour fou des Marx Brothers encore que de Kafka ! Un théâtre à l’estomac ! Burlesque J’aime entendre rire une salle de théâtre. J’ai toujours été sensible à la façon dont le théâtre s’empare des éclats et des excès de la farce. Entre le fou-rire et le chaos. J’aime le burlesque, chez Molière, thomas Bernhard, ou chez Labiche, parce qu’il conjugue la virtuosité verbale et l’énergie du geste, le mouvement et l’engagement « athlétique » des acteurs dans le jeu, le rire irrésistible et l’audace, la violence même, et l’extravagance qui conduit, sinon toujours au bord de la folie, du moins à la révélation soudaine de l’inquiétante étrangeté des êtres et des choses. Un chapeau de paille d’Italie fait feu du rêve comme du rire, avec ses coq-à-l’âne, son usage immodéré du nonsense, ses quiproquos, ses substitutions en chaîne, son stupéfiant-image, son fétichisme des objets, son retour du refoulé et sa fantasmagorie d’univers virtuels.

Des trouvailles qui anticipent, dirait-on, les trouvailles surréalistes et celles du théâtre de l’absurde. On pense à Ionesco, on pense à Vitrac, et ce n’est pas par hasard que le surréaliste Philippe Soupault s’intéressait tant à Labiche ! Ce n’est pas un hasard non plus si René Clair et Nino Rota ont tiré du génial vaudeville de Labiche, l’un, un film burlesque (muet), l’autre un opéra (chanté). Mouvement pur et élan musical ! Un théâtre musical Cette noce est une fête ! Conjuguer le plaisir du théâtre et la joie de la musique. Comme dans Cyrano de Bergerac, je retrouve avec bonheur la dimension chorale – pas moins de seize comédiens sur la scène ! Avec ses chansons, ses choeurs, sa chorégraphie, c’est un véritable musical théâtral. Les musiciens seront sur scène et joueront en direct, les comédiens chanteront. Alain Bruel, compositeur, signera une musique originale qui donnera « la clef de cette parade sauvage ». L’aventure du mouvement Sur le plan de la scénographie, comme sur celui des costumes conçus par Marc Anselmi, loin d’une trop minutieuse reconstitution


OCTOBRE M 10 > 20 h J 11 > 19 h V 12 > 20 h S 13 > 20 h D L 15 > 19 h M 16 > 14 h scolaire > 20 h

d’époque, je préfère toujours traiter la théâtralité du fragment. La scénographe Nathalie holt, par son art de l’ellipse, la dimension poétique de ses agencements, collages, couleurs, matières, donnera aux cinq décors des cinq actes toute la fluidité que nécessite l’aventure de cette dramaturgie du mouvement, étonnamment explosive, aux harmoniques contemporaines. « Chaque époque rêve la suivante » ; Labiche nous fait rêver la nôtre ! La grande aventure d’une troupe Après Othello en 2007, Atteinte à sa vie de Martin Crimp en 2009, Peines d’amour perdues en 2010, Cyrano de Bergerac en 2011 et en 2012, je retrouve la plupart des comédiens qui ont participé à ces grandes aventures. Avec un nouveau venu Frédéric Cherboeuf, à qui j’ai confié le rôle de Fadinard, qui mènera la danse dans ce Chapeau de paille.

Gilles Bouillon

mise en scène Gilles Bouillon Dramaturgie Bernard pico scénographie nathalie Holt costumes marc anselmi Lumières michel theuil musique alain Bruel assistante à la mise en scène albane aubry maquillages et coiffures eva Gorszczyk Régie Générale Laurent choquet construction du décor équipe technique du c d r de Tours sous la direction de pierre-alexandre siméon avec frédéric cherboeuf jean-Luc Guitton marc siemiatycki denis Léger-milhau Léon napias Xavier Guittet stéphane comby cécile Bouillot charlotte Barbier camille Blouet juliette chaigneau Laure coignard julie roux clément Bertani mikaël teyssié musicien alain Bruel production centre Dramatique Régional de Tours ; Théâtre de sartrouville et des Yvelines - cDn. avec le soutien de la Drac centre, la Région centre, le conseil Général d'indre-et-Loire (J.T.R.c.) et la participation artistique du Jeune Théâtre national et le soutien du Diese # Rhône-alpes

M 17 > 20 h J 18* > 19 h V 19 > 20 h S D L 22 > 19 h M 23 > 20 h M 24 > 20 h J 25 > 19 h V 26 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location mercredi 19 septembre durée estimée 2 h Représentation scolaire mardi 16 octobre à 14h séance en audio-description jeudi 25 octobre à 19h


DES RUINES…

RahaRimanana

mise en scène

Thierry Bedard

Des ruines... est le constat d’un monde en pleine déréliction, mais toujours plein de bruit et de fureur. Pour le dire, pour le hurler, il ne peut y avoir que la voix d’un authentique poète : Jean-Luc Raharimanana. Lui qui s’est penché sur 47, récit d’un des plus grands massacres coloniaux français perpétré à Madagascar. Lui le poète du continent noir porteur de la mémoire de son pays et de l’Afrique tout entière, crachant sa rage et sa douleur dans une langue française qu’il a su dompter et faire vibrer selon sa propre rythmique. Avec en arrière-fond une discrète auto-ironie propre à masquer la douleur. Une langue inouïe pour dire “des ruines” en effet. Puisque c’est tout ce qui semble rester de notre monde. Et pourtant à partir de ces ruines, rebâtir, recomposer, repartir... thierry Bedard est allé au plus simple, au plus direct. Panneau de fond de

scène neutre, lumières apparemment basiques, et surtout interprétation extraordinaire de rigueur et de grâce de Phil Darwin Nianga, retenant, savourant cette langue et nous la restituant dans sa subtile profondeur. Nous sommes face à la langue de Raharimanana que seule une bande-son soutient avec discrétion et efficacité alors qu’à certains moments d’étonnants chants de guérison malgaches se font entendre. Pas d’échappatoire possible donc, et c’est tant mieux. jean-pierre Han Frictions

Jean-Luc Raharimanana dit « je » dans cette œuvre chargée à certains moments de drôlerie, mais surtout de toute cette violence, mais on ne sait pas d’où les choses sont dites, il ne parle pas de Madagascar, il parle de lui-même, du « je » de l’écrivain... J’ai cherché pour ce spectacle une figure, très douce, qui envisage de dire « je » avec une réelle intelligence offerte au monde. Et cette intelligence-là portée par cette œuvre-là, est une manière de se battre contre la médiocrité d’une société qui ne veut pas accepter l’autre, qui a peur de l’altérité, qui de ce fait aussi refuse de penser que ce regard sur le monde, ces cultures dans ce cas précis que ce soit celle de Jean-Luc Raharimanana ou celle de Phil Darwin Nianga -, nous disent le meilleur de l’homme. C’est peutêtre ça le seul terrain politique de ce travail. thierry Bedard


NOVEMBRE M 13 > 20 h M 14 > 20 h Ouverture de la location mardi 23 octobre durée 1 h 05

mise en scène thierry Bedard création sonore jean-pascal Lamand Lumières jean-Louis aichhorn avec phil darwin nianga production notoire/de l’étranger(s) ; Paris athénor ; scène nomade à nantes ; Le Forum, scène conventionnée de blanc-mesnil. notoire est conventionnée par la Drac ile-de-France.

Des ruines s’inscrit dans le Cycle « de l’étranger(s) » de notoire, compagnie créée en 1989 par thierry Bedard. En 2005, il propose un cycle de recherche lié aux écritures du Monde où est énoncé l’ordre (et le désordre !) du monde : sous forme d’histoires, d’essais, de correspondances, de rencontres et d’expositions... De tous les écrivains africains francophones, le Malgache Jean-Luc Raharimanana est sans doute le plus discret et le plus singulier. Il est en train de bâtir une œuvre puissante, dérangeante si ce mot peut encore signifier quelque chose dans notre monde capitaliste et mercantile. Elle est lancée sur sa route de silex. De feu. Son énergie abrasive vous ôtera le sommeil, vous empêchera de lire sagement, de ronronner tranquille, de rêvasser en toute quiétude.

Le projet esthétique et politique de Raharimanana, est un viatique essentiel pour nous tous en ces temps de doute et de détresse. Volcanique, généreuse, obsessionnelle, cette écriture brasse et rebrasse les contradictions, les révoltes, les combats individuels et collectifs ; elle est en « lutte perpétuelle entre le sublime et la décomposition » comme il le déclare lui-même. L’Utopie n’est pas morte chez Raharimanana. C’est la meilleure des nouvelles. « Je suis encore debout. » Des paroles figées dans la décrépitude magnifique. « Cette simple conscience que la vie est encore érigée dans l’instant, qu’importent les poussières qui tombent de mes ruines, vivre est toujours laisser une part de soi à la mort. C’est de là que j’écris... » abdourahman Waberi

jean-Luc raHarimanana est installé à Tours, il est parrain du festival Plumes d’Afrique. Il est notamment l'auteur de Za, roman, éditions Philippe Rey, 2008 ; de Madagascar 1947, essai, éditions Vents d'ailleurs, 2008.

pHiL darWin nianGa est né en République du Congo. Après des études supérieures de droit et de management, terminées à Paris, il se lance seul dans une carrière d’humoriste. Leader incontesté de la « Génération stand-up », il est l’auteur de spectacles d’un humour ravageur, et un redoutable critique des relations franco-africaines, ainsi que de l’affligeant « choc des cultures ».


WONDERFUL WORLD chORéGRaPhie, mise en scène, scénOGRaPhie

Nathalie Béasse Wonderful world est né en travaillant deux jours dans une ancienne base sous-marine, le Life à Saint-Nazaire. J’y ai imaginé un homme qui venait de loin en courant pour nous annoncer quelque chose. Je suis très sensible aux espaces. J’écoute beaucoup « parler » les lieux, les architectures. Notre travail a commencé par des courses dans des couloirs. Un homme s’arrête puis dit un texte de messager antique juste après cette course et puis il recommence mais avec un costard‐cravate et des mots d’aujourd’hui. On pourrait dire que c’est un spectacle d’anticipation poétique. Des hommes qui s’échapperaient de quelque part, d’une catastrophe, ou peut‐être seulement d’eux-mêmes, de leur propre condition, de leur corps...

Un homme veut parler, il est empêché, un homme veut rire, il est empêché. Il s’avance pour nous parler, ils viennent le chercher, le jettent dehors, il revient, il est aussitôt écarté, on le fait disparaître. Ça commencerait comme un film, dans un espace entre le parking et le hall d’un vieux centre des congrès... Ils sont projetés à l’avant, très proches de nous, ils s’adressent à nous dans un temps présent, immédiat, dans une urgence. «Voilà l’homme tout entier, s’en prenant à sa chaussure alors que c’est son pied le coupable. » Samuel Beckett. Des thèmes s’affirment : comment l’être se débat (ou pas) face à l’empêchement, face à ce chaos intérieur et extérieur, et comment en rire...

La narration n’est pas logique, chronologique. Les faits ne sont pas mis en avant, mais les situations concrètes servent de point de départ. Des dérapages vers l’onirique, comme des échappées, sur les frontières mentales, être sur un fil... Et quelques bribes de textes en suspens... Pour Wonderful world, la création musicale signée par Antoine Monzonis-Calvet est un travail sur les nappes sonores, les strates, plutôt que des “morceaux”... La musique souligne, sort de la tête des interprètes ou efface parfois le texte. Le son est présent pendant tout le spectacle. Il est conçu comme une dramaturgie sonore, un travail vivant, palpable et a le même statut que le texte. Je cherche des sons de l’ordre de la sensation, de la perception


NOVEMBRE M 20 > 20 h M 21 > 20 h J 22* > 19 h V 23 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location mardi 30 octobre durée 1 h 20

Fragments de textes La Forêt d’Alexandre Ostrovski, L’Enfer (La Divine Comédie) de Dante, Richard III de Shakespeare

qui créent des atmosphères. Le son est travaillé en même temps que la mise en scène, comme le montage. C’est quelque chose de global : voix, son et présences s’entremêlent. Etre toujours dans une tension, même dans une apparente détente. Le corps quand il s’arrête se renverse, change de cadre, son poids est réparti ailleurs, pas seulement dans les pieds, mais dans une main, ou une tête. Il y a un rapport au vertige, à l’abandon, à la perte de repère, prendre le plaisir dans ces abîmes physiques, ces évanouissements proche de l’extase. J’approfondis ces renversements de corps, ces corps en arrêt, en tension, pour mieux dévoiler leurs fragilités, et vivre avec. nathalie Béasse

Le "théâtre dansé" de Nathalie Béasse raconte les effondrements successifs des êtres en proie à leurs incertitudes, à leurs peurs. Wonderful world danse lorsque les personnages basculent dans l’irrationnel, fricotent avec leur mort fantasmée, lorsque leur corps se lâche, rattrapé par la panique.

Le mouvement brut alors s’échappe. très séquencée, la conduite de Wonderful world suit le chemin de l’imaginaire et des associations faussement libres de la mémoire. Aucun lien logique, si ce n’est les blessures de chacun et le besoin de se faire du bien et de se protéger. L’esthétique pauvre de Nathalie Béasse, son goût de la boîte blanche et du théâtre en abyme qui tricote Ostrovski avec Dante et les témoignages des ouvriers de chez Peugeot, sa touche très personnelle pour raconter les méandres du psychisme, imposent en douceur une écriture d’auteur. r. Boisseau Le Monde

Les magnifiques losers de Nathalie Béasse… Les situations sont tristes à vomir, portées par des hommes qui se chamaillent, pour prouver qu’ils en ont encore. Malgré cette ambiance virile accablante, le spectacle est gai. Beaucoup de distance, d’humour et le talent des comédiens font que ce Wonderful world a quelque chose de merveilleux, bien que perdu dans la forêt obscure de L’Enfer de Dante. m.-c. Vernay Libération

chorégraphie, mise en scène, scénographie nathalie Béasse création sonore et régie son antoine monzonis-calvet Lumières natalie Gallard costumes Laure chartier sculpture corinne forget Photographies Wilfried thierry avec etienne fague Karim fatihi erik Gerken pep Garrigues stéphane imbert production centre national de la Danse contemporaine à angers ; l’ePcc Le Quai à angers ; le nouveau Théâtre d’angers, centre Dramatique national Pays-de-la-Loire ; le TU-nantes ; le Lieu Unique, scène nationale de nantes ; le Fanal, scène nationale de saint-nazaire ; le 3bisf, lieux d’arts contemporains à aix-en-Provence ; La halle aux Grains, scène nationale de blois ; le Théâtre de la bastille à Paris. La compagnie nathalie béasse est conventionnée par la Région Pays-de-la-Loire et reçoit le soutien du ministère de la culture et de la communication / Drac des Pays-de-la-Loire, du Département de maine-et-Loire, de la Ville d’angers et de mécène et Loire.


ANTITEATRE à partir du répertoire de

FassbinDeR

mise en scène

Gwenaël Morin

mécanique du « c’est comme ça » qui irréversiblement reconduit avec lassitude la même catastrophe. Antiteatre est non aligné, non réconcilié, non consolable Antiteatre est excès Antiteatre est chaos Antiteatre est catastrophe contre la catastrophe Antiteatre est dyonisiaque Antiteatre est théâtre de l’inacceptable. Gwenaël morin (avril 2011)

Antiteater est le nom que Rainer Werner Fassbinder a donné à la troupe avec laquelle il a monté et joué la plupart de ses propres textes. Antiteatre est le nom que je veux donner aujourd’hui au spectacle que je prépare à partir du répertoire de Fassbinder. Une seule chose me guide : l’intuition que l’œuvre de Fassbinder pourrait former une anthologie, une archéologie de la violence. Antiteatre n’est pas anti-théâtre Antiteatre est contre le théâtre que les hommes se jouent à eux-mêmes. Antiteatre est contre les conventions Antiteatre est contre la morale Antiteatre est contre la belle

C’est Fassbinder qui promut le plus vigoureusement – en le vivant dans sa chair même – le mythe romantique d’une vie courte et violente, typique de l’artiste maudit qui brûle la chandelle par les deux bouts. Il mena une existence de nomade, toujours entre deux avions ou sur la route ; il y conduisait à la fois ses amours et ses affaires, y écrivait ses scénarios ou ses pièces. Mais sous le masque travaillé de l’auteur maudit, débauché et coléreux – hirsute, la cigarette aux lèvres, toujours vêtu d’une veste en cuir – Fassbinder était un artiste adroit, à l’intelligence aiguë, suprêmement sûr de lui. Admirateur de Rimbaud, Artaud et Genet, il vivait selon

la devise de Bertolt Brecht, d’après qui l’artiste moderne se doit d’être « son propre meilleur ennemi ». Si sa vie turbulente, ses relations sado-masochistes avec ses collaborateurs et ses fréquentes provocations ont fait de lui un mythe vivant et lui ont valu une réputation de monstre, son talent a été de faire résonner ces affirmations du moi violent dans la sphère publique, où elles ont poursuivi leur propre vie politique, au-delà même de la mort. thomas elsaesser

Metteur en scène, réalisateur, acteur et écrivain, Rainer Werner Fassbinder (1945-1982) laisse une œuvre considérable. Surtout reconnu pour son travail de réalisateur, Fassbinder était aussi un passionné de théâtre. En1965, il intègre une troupe de théâtre expérimental, l’Action theater dont il prend la direction, écrit et met en scène ses premières pièces de théâtre. En mai 1968, l’Action theater est dissous. Fassbinder fonde l’antiteater avec plusieurs membres de l’ancien groupe. Fonctionnant comme un mini-studio, le groupe, qui travaille à certaines périodes exclusivement avec lui sur scène


NOVEMBRE M 28 > 20 h J 29* > 19 h V 30 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location mercredi 7 novembre durée estimée 1 h 40

mise en scène Gwenaël Morin avec Distribution en cours

comme au cinéma, lui permet d’enchaîner les projets. En l’espace de trois ou quatre ans, Fassbinder devient l’un des cinéastes les plus créatifs du Nouveau Cinéma allemand. De 1978 à 1982, il tourna des films qui connurent le plus grand succès : Le mariage de Maria Braun en 1978, Lola, une femme allemande en 1981 et Le secret de Veronika Voss en 1982 qui obtint l’Ours d’or au festival de Berlin. Par-delà l’histoire allemande, Fassbinder a étudié la permanence d’une idéologie dominante nourrie d’injustices : les rapports dominant/dominé, le cynisme et l’hypocrisie sur lesquels reposent la société et qui, trop souvent, règlent le désir entre individus. témoin d’une lucidité incommodante sur les hommes et leur commerce, il a beaucoup choqué. theatre-contemporain.net

Le travail s'appuiera sur plusieurs pièces de Fassbinder : Le village en flammes Liberté à Brême Anarchie en Bavière...

production compagnie Gwenaël morin ; Théâtre du Point du Jour à Lyon. La compagnie Gwenaël morin est conventionnée par le ministère de la culture Drac Rhône-alpes et la Région Rhône-alpes et reçoit le soutien de la Ville de Lyon. L’arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté.

LA COMPAGNIE GWENAEL MORIN a été fondée en 2003 et compte à son actif plus d’une quinzaine de mises en scène qui se caractérise par une absence de décor, de costume et de tout autre effet spectaculaire qui se joue au profit de la présence et de l’énergie déployée par les acteurs, pour faire du théâtre un acte de parole. En 2009, accompagné de cinq acteurs, Gwenaël Morin met en œuvre un projet de Théâtre Permanent aux Laboratoires d’Aubervilliers. Pendant une année entière, la compagnie a développée un outil artistique d’affirmation et d’intensification du théâtre

en jouant, répétant et transmettant en continu plusieurs pièces : Lorenzaccio d’après Lorenzaccio d’Alfred de Musset, Tartuffe d’après Tartuffe de Molière, Bérénice d’après Bérénice de Racine, Antigone d’après Antigone de Sophocle, Hamlet d’après Hamlet de Shakespeare et Woyzeck d’après Woyzeck de Büchner. L’entrée du Théâtre permanent était libre. Un livre paru aux éditions Xavier Barral documente l’expérience.


LE DÉVELOPPEMENT Une version de MAISON DE POUPÉE d’après ibsen DE LA CIVILISATION À VENIR EL DESARROLLO DE LA CIVILIZACION VENIDERA

DANIEL VERONESE est auteur, metteur en scène, acteur et marionnettiste argentin. Il réalise aussi ses propres productions musicales et scénographiques. Il est membre fondateur du groupe de théâtre El Periférico de Objetos, créé en 1989 à Buenos Aires. Il a écrit plus de vingt textes, publiés et traduits en italien, en allemand, en français et en portugais, et il est considéré comme l’un des auteurs les plus importants de la scène théâtrale argentine actuelle. Il a mis en scène plus d’une douzaine de pièces et a obtenu une trentaine de prix pour son travail théâtral.

En choisissant un décor unique, très succinct, pour concentrer l’action, et en réduisant le nombre des protagonistes, Daniel Veronese veut créer un théâtre vivant et dynamique qui doit briser les vieux présupposés sur “comment jouer Ibsen” pour nous plonger dans des problématiques d’ici et de maintenant. Il faut « trouver la vérité dans chaque phrase, chaque mot ou chaque situation », dit le metteur en scène, par une sorte de dissection des œuvres, par un travail sur les corps et entre les corps des acteurs. Les personnages de Veronese ne se découvrent qu’en se consumant. A peine ont-ils glissé un pied sur scène qu’ils s’enflamment, comme une mince feuille de papier exposée à la braise. Ils illuminent un instant l’espace étroit où ils s’empoignent, projettent leur lumière. Ils éclairent les recoins les plus obscurs du décor et des esprits, avant de s’éteindre

dans une fumée noire, laissant voleter leurs cendres dans une sensation de froid soudain. Chez Veronese, l’intensité de la vie théâtrale est à la mesure de sa concision. Ses acteurs ne sont pas des fantoches, mais des mortels, pressés de vivre, qui parlent à d’autres mortels. Chaque minute est précieuse et comptée comme telle. Ibsen tentait de secouer son temps, Veronese l’emporte vers un infini indéfini. En pointillés irréguliers, dans les vides d’une humanité trop occupée à se détruire, se dessine une diagonale métaphysique. Rien n’assure que la petite Nora, passée l’humiliation de l’épouse et de la femme, saura trouver, derrière la dernière porte claquée, le chemin ou les clefs d’une quelconque civilisation à venir. jean-françois perrier


DÉCEMBRE J 6* > 19 h V 7 > 20 h S 8 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location jeudi 15 novembre durée 1 h 15

Spectacle en espagnol surtitré en français adaptation, mise en scène, scénographie daniel Veronese assistante à la mise en scène felicitas Luna avec maria figueras carlos portaluppi mara Bestelli roly serrano Berta Gagliano

aDaPTaTiOn, mise en scène, scénOGRaPhie

Daniel Veronese Daniel Veronese ne se contente pas de monter des textes du répertoire. Ce qu’il propose ce sont de véritables créations. Le texte est pour lui quelque chose qui doit être interrogé. En abordant une pièce de théâtre il commence par en creuser le contenu, à mettre le texte à l’épreuve en le confrontant à d’autres textes, mais aussi en lui faisant passer le test de l’époque. Qu’est-ce qui nous parle aujourd’hui chez Ibsen ou chez tchekhov ? Qu’avonsnous à apprendre de ces auteurs du passé ? Daniel Veronese agit en archéologue, ce qu’il découvre et expose à la lumière du jour apparaît d’autant plus nettement sous cet éclairage que sa confrontation avec l’atmosphère contemporaine ne le réduit pas en miettes. C’est un travail d’orfèvre, d’autant plus délicat qu’il s’appuie sur une précision diabolique. « Quand j’aborde une œuvre comme Maison de poupée, j’ai tendance à la

synthétiser, à en garder l’essentiel, le noyau dur... Dans le spectacle, chaque seconde doit exister en relation avec la trame générale. » Ce souci omniprésent dans le théâtre de Daniel Veronese explique la densité et l’inventivité si attachante qui animent ses créations. On y sent à quel point jouer c’est animer une flamme, faire exister une force invisible. Une alchimie qui doit beaucoup à la direction d’acteurs et à la qualité des comédiens, mais qui s’appuie aussi sur une forme de distanciation vis-à-vis du texte original. Distanciation due notamment aux frottements introduits par le metteur en scène quand il confronte le texte original avec un autre texte. Hugues Le tanneur (avec l’aimable autorisation du Théâtre de La Bastille)

production sebastián blutrach avec la collaboration de iberescena, Proteatro, instituto nacional del teatro

Daniel Veronese dépoussière radicalement le mythe Ibsen entre ironie légère et tension impitoyable. Il opère en chirurgien comme on ouvrirait un corps pour le disséquer. Il taille au scalpel, s’efforçant de faire ressortir ce qui lui semble le plus saillant – non sans prendre quelques libertés avec l’original. Déjà, en renommant la pièce avec un titre volontairement ironique. Il en résulte une version scénique resserrée à l’extrême, dans laquelle on découvre Nora et son époux helmer en train de commenter le film de Bergman Scènes de la vie conjugale. Ce qui surprend aussitôt dans ce dispositif proche parfois de la sitcom c’est la rapidité du rythme. C’est là que l’art de Veronese s’avère particulièrement efficace dans sa capacité à gérer, quasiment simultanément une relative tranquillité et une rapidité d’action violemment intrusive. H.L.t. Les Inrockuptibles


LA MOUETTE mise en scène

Frédéric Bélier-Garcia

tchekhov nous fait aimer une société composée d’êtres insignifiants, représentants de la grande majorité. Mais ces êtres, précurseurs du grand bouleversement, portent en eux des germes de foi, d’ardeur, de génie, de résignation. C’est extérieurement seulement qu’ils sont insignifiants, mais le feu intérieur les dévore. sacha pitoëff

La Mouette est une pièce d’amour, d’amour désintéressé, irréalisable, dérisoire et pur parce qu’il est dérisoire et qu’aucune relation des corps n’est possible. C’est aussi une pièce où l’on se tue, il ne s’agit que de la mort dans tchekhov. Arkadina est actrice. Son amant trigorine écrit. Son fils Kostia (treplev) lui aussi écrit : rivalité des hommes à propos de l’écriture, du théâtre, pour l’amour d’Arkadina et de la jeune Nina qui veut devenir actrice et qui

TchekhOV est fascinée par l’écrivain trigorine. Série de ratages, de décalages, entre les désirs qui renvoient chacun à sa solitude, à ses angoisses, à sa mort. Au travers du « quatuor artistique », l’œuvre aborde le problème du statut des artistes et de l’art, et plus précisément de l’art théâtral. Pour Antoine Vitez, qui la traduisit et la mit en scène au théâtre National de Chaillot en 1984, la pièce est « une vaste paraphrase d’hamlet » où treplev répète hamlet, Arkadina, Gertrude, trigorine, Claudius, Nina, très attirée par l’eau, Ophélie... Sous l’apparent tissu de la banalité quotidienne, s’agitent de grandes figures mythiques. C’est dans le texte français d’Antoine Vitez, édité par le Livre de Poche, que Frédéric Bélier-Garcia a choisi de présenter cette œuvre universelle.


DÉCEMBRE L 17 > 20 h M 18 > 20 h M 19 > 20 h J 20* > 19 h V 21> 20 h

mise en scène frédéric Bélier-Garcia

*Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation

Traduction antoine Vitez

Ouverture de la location lundi 26 novembre

editions actes sud (Le Livre de poche)

durée estimée 2 h

costumes catherine Leterrier Lumières roberto Venturi

séance en audio-description jeudi 20 décembre à 19h

avec nicole Garcia ophelia Kolb agnès pontier eric Berger michel Hermon manuel Lelièvre Distribution en cours production nouveau Théâtre d’angers, centre Dramatique national Pays-de-la-Loire.

Dans La Mouette, le rêve est toujours au plus proche, prêt à emporter chaque être vers le meilleur, mais les personnages, comme de grands oiseaux incapables de voler, demeurent dans ce décor, dans ce théâtre, qui flétrit sur eux, en eux, au fil des actes et des années. tchekhov compose avec La Mouette un grand cabaret de l’existence, chaque personnage y va de son numéro. Chacun essaie d’être aimable, de faire l’aimable, tandis qu’au plus profond de lui ahane la panique d’exister qu’on essaie de faire taire en babillant, braillant, chantant. Comme cet enfant qui, obligé d’aller chercher quelque chose à la cave, chante pour disperser les fantômes et les peurs. Raconter La Mouette, c’est mettre en acte cette grande bataille immobile qu’est la vie où tout est toujours « déjà plus » ou déjà « trop tard ».

Chacun poursuit un amour, une ambition, un rêve qui se dérobe quand nous croyons le tenir. Joueurs maladroits, aussi riants que dramatiques, cherchant à capturer le charme évanouissant de l’existence. fréderic Bélier-Garcia

Autrefois, il y a encore trente ans, le théâtre de tchekhov semblait pour tout le monde extrêmement mystérieux, le sens du texte était impalpable, évanescent. Il restait cependant une certaine idée dans l’air : on aimait tchekhov parce qu’on croyait qu’il ne voulait rien dire, ou qu’il voulait ne rien dire ; ou plutôt on croyait que les paroles apparemment inutiles, et sans intérêt, de ses personnages représentaient la vie même, la banalité, l’absurdité des conversations entendues par hasard, le hasard enfin.

Mais on se trompait, car ce n’est pas vrai, et c’est presque décevant : rien n’est laissé au hasard, pas un mot qui n’ait du sens et ne donne quelque indication sur l’action ; tout à fait le contraire de ce qu’on aimait à croire : rien n’est vide. Il se dégage même, à la lecture attentive de cette œuvre théâtrale somme toute assez courte, une sorte de théorie de la vie entièrement explicable, sans ombre, et la sensation d’un acharnement sarcastique à démonter toutes les machines humaines, sans pitié, sans haine non plus, comme on regarde vivre les colonies d’insectes – et il est vrai qu’on finit par les aimer, je veux dire : les insectes. antoine Vitez (1989)


mise en scène

Dan Jemmett

LES TROIS RICHARD UN RICHARD III D’après

shakesPeaRe

Richard aime Richard. Richard le plus égocentrique des prétendants à la couronne d’Angleterre, jusqu’à l’enflure. Un seul n’y suffit pas, il y en aura donc trois. trois Richard lancés dans une course poursuite de Richard III. Au risque de brûler les planches dans leur frénésie. Oui, le théâtre brûle ! Et libère les énergies magnifiant sa pauvreté essentielle et portant haut le verbe de Shakespeare. mériam Korichi (mai 2012)

Imaginez un trio comique des années 40 ou 50 qui se ferait appeler : Les trois Richard ! Les trois Richard, donc, proposent une forme de comique, disons, simple et populaire, fait de claques et de chutes imbéciles. Ils feignent la stupidité et se malmènent l’un l’autre. Ils portent des vieux complets étriqués et sont mal coiffés. Ils boivent et mangent beaucoup

trop, tout en se disant que la bonne fortune peut leur tomber dessus à tout moment. « Le spectacle va raconter la vie de trois clowns, des trois Richard, qui passent dans des théâtres de ville en ville, avec leur numéro, leur spectacle inspiré de Richard III. Ils vont présenter la pièce de Shakespeare, mais vue autrement : à travers leur travail de clown ! J’ai eu l’idée de réunir la passion que j’ai pour les clowns, les numéros de Vaudeville et la pièce de Shakespeare. Richard III s’inscrit dans la tradition des clowns méchants comme Punch en Angleterre. Il y a même eu des versions au XVIIe et au XVIIIe siècles où Richard était joué par Punch. Punch est un peu comme Guignol en France. J’ai vu un trio de clowns américains qui s’appelle Les trois Stooges (The Three Stooges). Leurs


JANVIER M 15 > 20 h M 16 > 20 h J 17* > 19 h V 18 > 20 h S 19 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location lundi 17 décembre durée estimée 1 h 50

numéros présentés aux Etats-Unis pendant de longues années sont très violents. C’est un humour assez basique, très populaire. Je me suis dit qu’il y avait un lien entre ces clowns et Richard III, qu’il me fallait trois acteurs pour faire Richard III. Comme toujours je travaille à partir d’improvisations. Je vais, à la fois, aborder, jouer la pièce et raconter la vie des ces personnages. » Interview de dan jemmett au cours des répétitions.

Dan Jemmett vous n’hésitez pas à réadapter très librement les classiques. S’agit-il d’une envie de les désacraliser ? Cela peut parfois sembler insolent vis-à-vis des classiques. Certaines œuvres, et notamment celles de Shakespeare, sont assez résistantes au changement. Mais je n’éprouve pas un désir profond de désacraliser les textes. Peut-être davantage

quand j’étais jeune… Shakespeare est un matériau pour moi. Il s’agit souvent de trouver un angle d’approche. J’accompagne les comédiens dans un travail qui, pour moi, est quelque chose de très concret. Mon approche n’est ni intellectuelle, ni abstraite, mais profondément enracinée dans la salle de répétition. Souvent, on improvise à partir d’une idée que je suggère. Mais peu importe si elle évolue dans un autre sens que celui que j’ai imaginé. Avec les acteurs, nous nous sentons totalement disponibles pour travailler. Au départ, tout est ouvert. Il n’y a pas de règle. Il faut que la création soit joyeuse. Propos recueillis par marie Bertholet pour le théâtre Vidy-Lausanne, en octobre 2010 à l’occasion de la création de La comédie des erreurs, accueillie la saison dernière au Nouvel Olympia.

mise en scène dan jemmett adaptation dan jemmett mériam Korichi collaboratrice artistique mériam Korichi Décor dick Bird Lumières arnaud jung costumes sylvie martin-Hyszka avec Giovanni calo Valérie crouzet marc prin production compagnie des Petites heures ; Le comité des Fêtes ; Le Printemps des comédiens / montpellier ; Théâtre des sablons / neuilly-surseine ; Théâtre de caen ; Théâtre de Grasse ; en cours...


BULLET PARK d’après le roman de

Collectif Les Possédés cRéaTiOn DiRiGée PaR

Rodolphe Dana

*

copyright, 1969, John cheever, tous droits réservés

JOhn cheeVeR*

A Bullet Park vit la famille Nailles, véritable publicité ambulante pour l’american way of life des années Kennedy. Et pourtant... Le jeune tony refuse de se lever et tombe dans la dépression. Sa mère semble irrémédiablement détachée des réalités de l’existence et le père absorbe des tranquillisants pour se rendre au bureau. C’est alors que s’installe un nouveau voisin, un certain Paul hammer, qui s’est trouvé une raison de vivre : crucifier le rêve américain. John Cheever surnommé « Le tchekhov des banlieues » est le premier, au début des années 1960, à peindre cette Amérique bien-pensante, cette middle-class sans histoire parquée dans les banlieues pavillonnaires, où chacun a son jardin, sa voiture, et le même périmètre de vie. Bullet Park est publié en 1969, pendant une période contrastée entre la menace politique

et l’expansion économique. La consommation, le matérialisme, le paradis perdu... Bullet Park est une satire, mais elle n’est jamais malveillante. Avec un humour noir mais une tendresse sincère, Cheever invente des personnages ordinaires et les confronte à des situations inédites. Il les fait douter jusqu’à l’absurde et l’effroi. Il ébranle leurs croyances, leurs morales et leurs psychismes. On suit avec compassion et curiosité leurs débâcles intérieures. Il n’y a pas de cynisme, juste de la fragilité. Depuis sa création en 2002, le Collectif Les Possédés, constitué de neuf comédiens, suit la voie d’un théâtre qui interroge ce qui rend si complexe le tissu des relations humaines qui enveloppe nos existences. Les membres du collectif se connaissent depuis longtemps, presque tous issus du Cours Florent,


JANVIER M 22 > 20 h M 23 > 20 h J 24* > 19 h V 25 > 20 h S 26 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location lundi 17 décembre durée 1 h 55

et la relation étroite qui les unit sert un jeu qui laisse la part belle à leurs propres personnalités. C’est certainement leur marque de fabrique : un théâtre qui privilégie l’humain et la fragilité qui le constitue. En adaptant un roman de l’Américain John Cheever, Les Possédés poursuivent leur exploration de ces petits riens qui font parfois dérailler les existences en apparence les mieux réglées. Cela se passe en Amérique, cela pourrait se passer dans n’importe quel pays occidental. Comment la norme sociale peut écraser un individu ? Qu’est-ce qui, à un moment, fait vaciller un être ? Comment la société de consommation a-t-elle progressivement vidé de leur substance les existences ? Avec lucidité, mais sans jamais se départir de tendresse et d’humour, ils dévoilent avec leur talent habituel l’humanité et la part d’ombre de chaque personnage. Les lumières de Bullet Park donnent lieu à une représentation de théâtre à la fois concrète, drôle et elliptique… Il y a quelque chose de cinématographique dans cette façon de présenter ces fragments d’existences ordinaires. De cinématographique ou de télévisuel, si l’on se réfère à certaines séries américaines (de qualité) qui portent un regard cru

sur les lézardes venant fissurer le rêve américain. S’appuyant sur une forme d’ironie mâtinée de tendresse, Bullet Park ne force jamais le trait. « John Cheever parvient à tenir à distance la gravité du sujet pour laisser naître des situations humoristiques quasi-surréalistes » explique Rodolphe Dana. Une distance que le metteur en scène investit, lui aussi, au sein de sa représentation. Car tout n’est pas montré sur le plateau. Et s’il n’y a pas de doute quant à l’avènement de la violence (l’un des personnages promet, dès le début de la représentation, la crucifixion du rêve américain), cette version théâtrale des lumières de Bullet Park prend le parti du pointillé. A travers cette retenue, les membres du collectif Les Possédés confèrent à l’écriture de John Cheever une intensité pleine de finesse et d’exigence. manuel piolat soleymat La Terrasse

L’adaptation signée par Rodolphe Dana, le metteur en scène du groupe, est radicale... A la lueur d’un frigo ouvert, déversant comme une corne d’abondance toutes les inventions culinaires de la société de consommation, une mère désespérée suffoque. L’instant d’après, elle sauve la face en parlant par réflexe de son club de lecture... D’une scène à l’autre, il y a la vie et ses contrepoints. L’art des acteurs. emmanuelle Bouchez Télérama

création dirigée par rodolphe dana Traduction dominique mainard / Le serpent à plumes adaptation rodolphe dana Katja Hunsinger conseiller à la dramaturgie Laurent mauvignier scénographie julia Kravtsova Lumières Valérie sigward costumes sara Bartesaghi Gallo assistante à la mise en scène raluca Vallois Régie lumière Wilfried Gourdin Régie plateau frédéric Gourdin avec david clavel françoise Gazio Katja Hunsinger antoine Kahan nadir Legrand christophe paou marie-Hélène roig production collectif Les Possédés ; Festival d’automne à Paris ; centre Dramatique Régional de Tours ; Théâtre Vidy Lausanne ; Théâtre de nîmes ; Théâtre de la bastille ; La Ferme du buisson, scène nationale de marne-la-Vallée ; scène nationale d’aubusson, Théâtre Jean Lurçat. avec l’aide à la production d’arcadi. avec l’aide à la création du conseil Général de seine-et-marne. Le collectif Les Possédés bénéficie du soutien de la Drac d’ile-deFrance, ministère de la culture et de la communication. Le collectif Les Possédés est associé à La Ferme du buisson, scène nationale de marnela-Vallée, et à la scène nationale d’aubusson, Théâtre Jean-Lurçat.


mOLièRe

LES FEMMES SAVANTES mise en scène

Armand Delcampe

Molière a repris dans un grand nombre de ses comédies les plus fortes, ce qu’on pourrait appeler : le thème de la mésalliance. Mésalliance de condition, ou de caractère, à une personne, à un sentiment, à une idée... Cinq comédies, avec des caractères infiniment variés, touchent le même sujet : Tartuffe, L’Avare, Le Bourgeois gentilhomme, Les Femmes savantes, Le Malade imaginaire. Elles montrent la famille bourgeoise atteinte de déraison. Avec Les Femmes savantes, Molière reprend, à dix ans de distance, le sujet des Précieuses ridicules, pour le porter à la hauteur et sur le plan de Tartuffe... trissotin, tartuffe... Ces deux noms, pour moi, ont de la ressemblance.


FÉVRIER M 5 > 20 h M 6 > 20 h J 7* > 19 h V 8 > 14 h scolaire > 20 h S 9 > 20 h

Celui de trissotin servit plus d’une fois à désigner la comédie des pédants. La Grange l’inscrit à son Registre. Mme de Sévigné raconte que, pour distraire le vieux cardinal de Retz, « Molière lui lira samedi trissotin... ». On disait trissotin comme on disait tartuffe. A la veille de mourir, dans son avantdernière comédie, celui-ci rassemble tous ses traits sur une figure faite à la ressemblance de la double race ennemie : celle des tartuffes des lettres, celle des pédants d’Eglise. Ecornifleur et plagiaire, trissotin étourdit la mère de ses fadaises galantes, convoite la fille pour son bien, et mêle aux protestations sèches dont il l’attaque une sensualité sournoise. trissotin est un faux philosophe, comme tartuffe est un faux dévot. tous deux sont des imposteurs. L’un et l’autre ont plus d’odieux que de ridicule. Dans son Tartuffe, la raison combat la piété monstrueuse. Dans Les Femmes savantes, c’est contre la raison qu’il faut prendre les armes, au nom de l’humanité. jacques copeau Registre II, Molière

Après son Tartuffe, c’est sur le mode burlesque presque clownesque que Armand Delcampe propose sa lecture des Femmes savantes. Vêtues comme des danseuses de charleston outrageusement maquillées, Philaminte, Bélise et Armande se pâment devant un trissotin ridicule de prétention alors que le beau Clitandre dont henriette est amoureuse arbore des allures de séducteur à la Clark Gable. Armand Delcampe fustige avec Molière le cirque de la pédanterie.

Au risque de répéter un lieu commun, l’œuvre de Molière reste étonnement jeune. Quel propos plus moderne en effet que celui des Femmes savantes ? Dans un siècle – le nôtre – où l’intellectualisme a remplacé l’intelligence, où la limite devient indistincte entre connaissance et prétention, Les Femmes savantes apparaissent comme le plaidoyer nécessaire de la raison contre les envolées lyriques mais improductives. Leçon de réalisme, la pièce résonne aussi comme une violente défense de la sincérité et de l’honnêteté. Face à ceux qui se montent le bourrichon avec des mots et des idées, triomphent de la folie, finalement, ceux qui incarnent la mesure, le pragmatisme, la franchise et la vérité. De la femme et de l’homme, il a tout observé, tout perçu ou pressenti, tout exploré et éprouvé. Rien de la bonté, de la perversité, de la médiocrité humaine ne lui fut étranger. Il se lança à corps perdu dans l’aventure des désirs insensés. Il prit tous les risques et souffrit tous les tourments. Il dit non, rusa, parla, protesta, se tut, reparla sans se démettre ou se soumettre jamais. Il côtoya et chérit l’impur comme un fou, il comprit et il aima sans mépris l’humain plus qu’imparfait. Il a subi, il a enduré le calvaire des pouvoirs imbéciles, absolus et contradictoires, aux titres cumulés d’auteur, d’acteur et de chef de troupe... de sorte que mettre nos deux pas dans les siens nous paraît aujourd’hui d’un grand confort et d’un incessant réconfort. armand delcampe

*Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location lundi 17 décembre durée 1 h 45 Représentation scolaire vendredi 8 février à 14h

mise en scène Armand Delcampe assistant à la mise en scène jean-françois Viot Décor et costumes Gérald Watelet Lumières jacques magrofuoco Régie vidéo quentin Huwaert Régie lumières jacques perera construction décor mathieu regaert marc cocozza Direction technique jacques magrofuoco avec patrick Brüll morgane choupay agathe détrieux alain eloy marie-Line Lefebvre julien Lemonnier pierre poucet freddy sicx julie thiele cécile Van snick jean-françois Viot nathalie Willame production atelier Théâtre Jean Vilar ; Festival Royal de Théâtre de spa. avec la participation du centre des arts scéniques et avec le soutien de la Province du brabant wallon.


CŒUR TÉNÉBREUX d’après le roman de

mise en scène

Guy Cassiers

Cœur ténébreux raconte l’histoire de Marlow, le capitaine d’un bateau à vapeur au service d’une firme commerciale bruxelloise qui s’enfonce dans les terres intérieures peu hospitalières du Congo à la recherche de l’agent commercial Kurtz dont tout le monde parle avec admiration et une sorte de crainte référentielle. Marlow est intrigué par la figure de Kurtz dont on dit qu’il a été membre d’une société internationale pour l’abolition des mœurs sauvages mais on dit aussi qu’il est le plus grand chasseur et détenteur d’ivoire de la région. Quand Marlow, après un périple épuisant et délirant, arrive dans le royaume paradisiaque que Kurtz s’est taillé en pleine jungle – en réalité un enfer où seule sa volonté fait loi – il n’y trouve qu’une épave humaine, tant sur le plan physique que moral... Heart of Darkness est un roman sur l’impérialisme et le colonialisme, mais c’est aussi un roman sur

cOnRaD

l’aliénation, le trouble et l’incertitude, sur la fragile frontière entre la raison et la folie, sur la possibilité/ l’impossibilité de juger et de condamner, sur les ténèbres qui envahissent jusqu’au cœur le plus noble. Le titre de l’adaptation de Josse De Pauw, Cœur ténébreux renvoie à l’intériorisation de la thématique. Le périple sur le fleuve Congo tourne au voyage vers les ténèbres de son propre cœur. La mise en scène de Guy Cassiers table formellement sur cette intériorisation. Josse De Pauw interprète Marlow, mais aussi tous les autres personnages, qui apparaissent sur des projections vidéo. Ainsi, Marlow se rencontre constamment lui-même, sous différents avatars. toutes les personnes qu’il croise au cours de son voyage sont des facettes de sa propre personnalité, jusqu’à ce qu’il reconnaisse en Kurtz son cœur le plus ténébreux.


FÉVRIER M 13 > 20 h J 14* > 19 h V 15 > 20 h S 16 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation

GUY CASSIERS Formé aux Beaux-Arts d’Anvers, Guy Cassiers s’est imposé comme l’une des grandes figures d’une scène flamande aussi riche que pluridisciplinaire : de Rouge décanté à Sous le volcan, en passant par son Triptyque du pouvoir créé à Avignon (et présenté en 2008 par le Festival d’Automne et le Théâtre de la Ville), ses spectacles, qu’il qualifie de « mosaïques », convoquent des éléments empruntés aux arts visuels, au cinéma et à la télévision pour proposer un théâtre

Heart of Darkness de Joseph Conrad paraît en 1902, à l’apogée de l’expansion colonialiste européenne. Ce voyage vers l’horreur de la violence coloniale est aussi un voyage vers les profondeurs insondables d’un « cœur ténébreux ». Le livre a touché le grand public par l’entremise du réalisateur américain Francis Ford Coppola, qui s’en est inspiré pour son film Apocalypse Now (1979). Sur fond de vidéos hallucinées, une adaptation éblouissante de l’œuvre de Joseph Conrad. Ils étaient six à saluer le soir de la première au toneelhuis d’Anvers. Cinq à venir entourer l’acteur phénomène Josse De Pauw seul en scène une heure et demi durant. Solitaire en apparence seulement, car, dans les coulisses, ses cinq autres compagnons (vidéaste, créateurs des lumières ou du son), s’activaient eux aussi en direct à la représentation, démultipliée par les effets de la vidéo, comme toujours chez

le metteur en scène anversois Guy Cassiers. Le metteur en scène zoome sur le personnage de Marlow et sur sa quête intérieure, tandis qu’il file lentement vers un royaume en perdition. L’acteur chuchote s on récit comme une confidence, alors que des projections sur des blocs mouvants figurent à l’arrière ses images mentales : kaléidoscope graphique de matières ligneuses et végétales, ou, plus surprenants encore, des personnages diaphanes dans leurs costumes d’époque... Or ces fantômes, convoqués par Marlow - parmi lesquels Kurtz sont aussi interprétés par De Pauw. Défilent alors de vertigineuses visions où les images d’un même visage aux expressions différentes s’enchaînent puis se superposent. Elles traduisent de manière éblouissante la fascination du personnage, figé dans la contemplation de Kurtz l’homme du mal... emmanuelle Bouchez Télérama

qui, au-delà de sa sidérante beauté plastique, revêt une résonance sensiblement contemporaine, et résolument politique. C’est aussi un théâtre d’acteurs comme ce Cœur ténébreux conçu avec et pour Josse De Pauw, unique protagoniste de cette sombre équipée. Guy Cassiers poursuit ainsi son travail sur des matériaux « non dramatiques », et sur les monuments de la littérature européenne du xxe siècle.

Ouverture de la location lundi 17 décembre durée 2 h

mise en scène Guy cassiers Texte josse de pauw Dramaturgie erwin jans scénographie Guy cassiers enrico Bagnoli arjen Klerkx Lumières enrico Bagnoli son diederik de cock Vidéo arjen Klerkx costumes Kristin Van passel charlotte Willems maquillage et perruques ingeborg Van eetvelde caméra patrick otten avec josse de pauw production Toneelhuis, Théâtre de la Ville à Paris ; Festival d’automne à Paris.


MA MÈRE QUI CHANTAIT SUR UN PHARE GRanOUiLLeT mise en scène

François Rancillac

Quelque part, au bord d’une mer sans sable ni touristes. A l’extérieur du bourg, un peu avant la forêt, une maison livrée à elle-même. Une famille y a grandi heureuse, jusqu’au soir où le mari a soudain claqué la porte... La mère ne s’en est jamais remise, noyant sa déprime dans l’alcool et disparaissant parfois des journées entières. Ses deux garçons (entre 10 et 13 ans) Marzeille et Perpignan ont du coup appris à se débrouiller seuls pour parer au quotidien. Ma mère qui chantait sur un phare est d’abord une pièce d’apprentissage. Par-delà le rocambolesque de leurs aventures pour tenter de sauver leur mère, Marzeille et Perpignan vivront durant cette folle journée une véritable initiation, jonchée d’épreuves, de révélations et de désillusions. A peine sortis du nid de l’enfance, ils découvriront

brutalement l’envers du décor du monde des adultes, apprenant par exemple que, derrière le sourire des couples épanouis, se cachent l’ennui et la frustration, voire l’adultère et le mensonge, que la fierté des hommes peut masquer pas mal de veulerie, que les adultes ne sont pas si armés que ça devant la vie et peuvent aussi s’effondrer au premier choc ; que leur mère est d’abord une femme et qu’elle se prostituait dans la « grande maison » pour pouvoir se payer son alcool ; que leur père n’est pas un dieu mais un pauvre type qui ne s’est toujours pas remis de la mort accidentelle de sa fille aînée, etc., etc. Les personnages principaux de Ma mère qui chantait sur un phare sont donc deux enfants. Mieux : ce sont eux qui, héros d’un jour, sont aussi les narrateurs de cette folle journée. Passant sans


MARS M 5 > 20 h M 6 > 20 h Ouverture de la location lundi 17 décembre durée estimée 1 h 45

mise en scène françois rancillac scénographie raymond sarti Lumières marie-christine soma avec patrick azam anthony Breurec antoine caubet riad Ghami pauline Laidet françoise Lervy Ma mère qui chantait sur un phare est édité chez actes sud-Papiers production Le Théâtre de l’aquarium avec l’aide à la création dramatique du ministère de la culture et de la communication (centre national du Théâtre), en cours...

arrêt du style direct (scènes dialoguées) au style indirect (brefs récits ou « monologues intérieurs »), l’essentiel de la pièce passe donc par eux, est raconté et éprouvé à travers eux, à travers leurs corps et leurs yeux d’enfants : ce sont eux qui nous font vivre cette folle journée aventureuse, ce sont eux qui nous font voir ce qui n’est pas forcément visible ou même montrable sur un plateau (la mer, le phare, la pelleteuse, la mort du doberman… Comme nous ne sommes pas dans un théâtre réaliste (on l’aura compris), inutile donc de faire jouer Marzeille et Perpignan par deux enfants ! Il y aura sur scène une trentaine ou une cinquantaine de pupitres de musiciens, disposés en arcs de cercles concentriques, tel un orchestre symphonique fantôme. J’aimerai beaucoup pouvoir tout

raconter avec cet orchestre fantôme, habité seulement par les six interprètes de la pièce (et une bande-son faite de tous les bruits du monde). J’aimerai pouvoir tout suggérer avec ces seuls pupitres qui, discrètement bricolés et « machinés » de l’intérieur, pourraient devenir la forêt étrange où s’engouffrent les garçons (les pupitres atteignant magiquement des tailles impressionnantes ?). Ce serait aussi les vagues de la mer, tous se mettant doucement à tanguer au rythme des flots. Ils pourront aussi s’écrouler en tas en même temps que l’Algéco fumant, sous la violence de la pelleteuse mal contrôlée, etc. Et se relever derechef pour la suite des aventures. françois rancillac

GILLES GRANOUILLET Né en 1963, il a été auteur associé à la Comédie de Saint-Étienne de 1999 à 2011. Il a mené un travail autour de l’écriture contemporaine (comité de lecture, ateliers d’écriture, etc.). La Comédie de Saint-Etienne lui a très régulièrement passé commande de textes, dont elle a produit ou coproduit les créations. Ses textes ont été joués en Allemagne, Belgique, Roumanie, Grèce, Ukraine... Et mis en ondes à France Culture. L’essentiel de son théâtre est publié chez Actes Sud / Papiers.


MAÎTRE PUNTILA ET SON VALET MATTI bRechT

Ecrite en 1940 et mise en scène pour la première fois en 1948, cette pièce dépeint le caractère ambigu et imprévisible d’un propriétaire foncier, Maître Puntila, dont l’alcoolisme transforme singulièrement la personnalité. Ivre, il devient prodigue, affable, proche des travailleurs. Sobre, il est méprisant, colérique, calculateur. Le témoin privilégié des métamorphoses de Maître Puntila n’est autre que son valet Matti, dont l’intelligence et l’esprit de liberté donnent à son langage une grande saveur comique et ironique. Mais, aussi futé qu’il soit, le valet finit par se lasser des changements d’humeur violents de son maître et décide de s’émanciper. La grande force dramaturgique de Brecht, et cette pièce en est l’exemple le plus parfait, est de ne jamais oublier qu’un théâtre véritablement politique doit être divertissant et populaire.

mise en scène

Guy Pierre Couleau

En nous racontant la petite histoire concrète d’un maître et de son valet, Brecht nous fait ainsi entrer dans la grande histoire, celle du monde d’aujourd’hui, défini par des rapports économiques et sociaux bien précis. Aussi n’est-il pas étonnant que cette fable, si comique et si politique à la fois, fasse écho à notre actualité. Les suicides en entreprises, le harcèlement au travail, la précarité, posent finalement la même question que celle adressée par Brecht à travers Maître Puntila et son valet Matti : jusqu’où les rapports économiques justifient-ils des relations de domination et de soumission entre les hommes ? Pièce de révolte, pièce sur l’émancipation, cette comédie brechtienne nous convoque joyeusement à prendre en mains notre liberté et, comme toujours chez ce grand auteur, à participer activement à la transformation et au progrès de notre société. Maître Puntila et son valet Matti est


MARS L 11 > 20 h M 12 > 20 h M 13 > 20 h Ouverture de la location lundi 17 décembre durée estimée 2 h

mise en scène Guy pierre couleau Traduction michel cadot assistante à la mise en scène carolina pecheny scénographie raymond sarti Lumières Laurent schneegans costumes sabine siegwalt musique philippe miller

donc l’antidote parfait au désespoir ambiant et au sentiment d’impuissance face aux dérives de notre monde. Guillaume clayssen (notes dramaturgiques)

Les Lumières de la ville, film de Chaplin, sert de base et de prétexte à Brecht pour écrire la fable géniale de Puntila et Matti. Brecht vient de fuir l’Allemagne nazie et il se réfugie en Finlande, chez l’écrivain hella Wuolijoki, en 1940. Il note dans son carnet de travail : « Mise en chantier d’une pièce populaire destinée à un prix finnois. Aventures d’un grand propriétaire finnois et de son chauffeur. Il est humain uniquement quand il est ivre, car il oublie alors ses intérêts. » Mon désir pour cette première mise en scène d’une œuvre de Brecht est de travailler dans une dimension antinaturaliste. En m’attachant à imaginer le symbolisme de ce théâtre, je chercherai à ne mettre sur la scène que les signes nécessaires à

la fable de Brecht, les signes indispensables à la lecture simple et claire de la pièce et rien que ces signes-là. J’imaginerai l’espace libre pour le public, espace vide au milieu duquel chacun pourra lire les signes posés en scène et en tirer ainsi sa propre interprétation. Chaque spectateur écrivant alors sa propre pièce à partir de la pièce de Brecht, chacun relisant et réalisant l’œuvre selon sa propre histoire personnelle. Mieux que quiconque, Brecht se pose la question du réel à partir du théâtre. Pour lui, le théâtre produit une image déformante et monstrueuse de la réalité, mais il n’est certes pas fidèle à l’image du réel. Le théâtre selon Brecht extrapole et n’est pas un miroir. Et d’une certaine façon, le théâtre est témoin du chaos de notre monde, peut-être même du chaos originel. Le théâtre est avant tout le possible et véritable témoin du chaos de notre lecture du monde. Guy pierre couleau

avec pierre alain chapuis Luc antoine diquero sébastien desjours india Hair françois Kergourlay nolwenn Korbell pauline ribat rainer sievert fanny sintes serge tranvouez clémentine Verdier production comédie de l’est, centre Dramatique Régional d’alsace à colmar ; Théâtre Firmin Gémier, La Piscine ; scènes Vosges à epinal ; La coupole à saint-Louis ; Théâtre des Quartiers d’ivry. avec le soutien du Jeune Théâtre national.


J’AVANCE ET J’EFFACE cOncePTiOn, mise en scène eT aDaPTaTiOn

Alexis Armengol

J’avance et j’efface repose sur l’énigme d’une mémoire qui part aux oubliettes : celle de Stirs, neuf ans, n’excède pas trois minutes. Il grandit et apprend à vivre sans souvenir, loin des siens, mais aux côtés de sa nourrice japonaise Asaki, qui fait le pari de l’accompagner dans cette marche où chaque pas efface le précédent. Avec malice, chacun à leur manière, Stirs et Asaki doivent développer astuces et stratagèmes pour déjouer les pièges de l’oubli et entretenir sans relâche la tendresse qui les unit. Sur quoi construire ce lien avec une mémoire en fuite, dans un monde sans cesse remis à neuf. La mémoire est ici un moyen pour aborder l’histoire intime et sociale. La perte de mémoire agira plutôt comme une transposition, elle est

un prétexte pour approcher de façon poétique les souvenirs de chacun des personnages. Avec une mémoire de trois minutes exactement, que choisir de ce que je veux garder du passé parmi tous les événements traversés ? Et par quel biais ? Dessins, post-it, écrits, photos, films, enregistrements, cicatrices, récits d’un témoin (la nourrice)... ? Quel est le degré de fidélité de chacun de ces supports ou média ? Quelle « vie » peuvent-ils renfermer ? Autrement dit, avec quelle force évocatrice ramèneront-ils les souvenirs à la mémoire ? Quelle est leur capacité à reconstituer des éléments de vie ? De façon ludique, nous souhaitons proposer une réflexion autour de ces trois minutes. Si j’oublie mon passé immédiat, celui de la veille,


AVRIL M 2 > 14 h scolaire > 20 h M 3 > 20 h J 4 > 14 h scolaire > 19 h*

ALEXIS ARMENGOL En passant plusieurs semaines à Tokyo, Takamatsu et Okinawa , Alexis Armengol a pu faire une première collecte d’images et de sons nécessaires à l’élaboration du spectacle. Il a fait des rencontres essentielles : une famille de quatre générations vivant sous un même toit, ainsi qu’un artiste peintre de Yokaï.

Les Yokaï, ces créatures surnaturelles qui peuplent l’univers des hommes, et aident les japonais à comprendre les émotions qui les traversent, seront des points de départ pour aborder la part invisible qui nous constitue, un des moyens employés par la nourrice pour transmettre à l’enfant sa façon d’appréhender le monde.

*Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location lundi 17 décembre durée estimée Représentation scolaire mardi 2 et jeudi 4 avril à 14h

soutien aux compagnies en région centre tout puBLic, à partir de 8 ans

comment puis-je construire une relation ? Comment aborder le monde ? Quel est mon avenir sans mémoire ? Afin de continuer l’aventure réjouissante entamée avec Toi, tu serais une fleur, et moi à cheval, nous poursuivons notre collaboration avec les deux interprètes Laurent Seron-Keller et Camille trophème. Nous travaillons une nouvelle fois sur la figure du duo, le duo amoureux laissant ici sa place à une autre possibilité d’amour, celui d’une nourrice et de l’enfant dont elle s’occupe. Une confrontation tendre que l’on retrouvera aussi dans l’approche que nous aurons de la musique et du choix des instruments, pouvant aller de l’Ipad aux instruments traditionnels à cordes pincées. Nous voulons traduire la richesse et la complexité de cette relation en jouant avec la combinaison des disciplines (musique, chant, dessin, vidéo et jeu) ; mais aussi prendre ce défaut de mémoire avec humour : donner l’illusion d’une histoire qui s’invente au fur et à mesure, nous amuser d’une vie où tout a toujours le goût de la première fois. Nous

avons décidé de rompre le rythme habituel de création de la compagnie, pour nous laisser le temps de réinterroger notre processus de création, d’écriture, et favoriser les rencontres autour du spectacle et de ses sujets : la mémoire et la relation intergénérationnelle à travers un duo nourrice / enfant, l’Autre et l’Ailleurs comme nourriture individuelle. L’Ailleurs choisi étant, pour ce spectacle, le Japon. Ce pays possède cette particularité de confronter dans un même cadre son passé et son extrême modernité. Les sauts dans le temps sont visuels, comme palpables. Les temples ancestraux, magnifiques, rongés par le temps, sont les voisins de quartiers high tech, qui peuvent également, selon le point de vue, renfermer des merveilles. Une première session d’écriture au Japon s’est déroulée au cours de l’été 2011. alexis armengol

conception, mise en scène et adaptation alexis armengol création et régie son stéphane Bayoux frédéric duzan création et régie lumières françois Blet rémi cassabé scénographie james Bouquard costumes audrey Gendre conception et réalisation vidéo frank ternier Dessin shih Han shaw composition musicale camille trophème avec Laurent seron-Keller shih Han shaw camille trophème production centre Dramatique Régional de Tours ; Théâtre Romain Rolland à Villejuif ; La halle aux Grains, scène nationale de blois ; Théâtre Paul eluard à choisy-le-Roi. soutiens et accueils en résidence : Le Rayon Vert, scène conventionnée de saint-Valéry-en-caux ; Festival momix à kingersheim. soutiens : Fondation ecart Pomaret ; le Volapük à Tours. Théâtre à cru est conventionné par le ministère de la culture et de la communication - Drac centre, la Région centre et la Ville de Tours.


mankeLL

DES JOURS ET DES NUITS À CHARTRES Le point de départ de cette pièce est une photo de Robert Capa, réalisée à la fin de l’Occupation allemande. La photo, prise dans une des rues principales de Chartres, représente une jeune femme tondue. Parmi les autres personnes qui y figurent, certaines sont identifiables. D’autres ne sont que des silhouettes. hors cadre, d’autres habitants de la ville assistent à l’humiliation de Simone. Simone était une “fille à soldats”. Dans ses bras, elle porte l’enfant qu’elle a eu avec un Allemand. La photographie est prise au moment où on la conduit en prison, où elle attendra son procès. Parmi les gens figurant sur la photo, beaucoup souhaitaient l’exécution de Simone. Si elle y a échappé, c’est grâce à l’éthique des dirigeants chartrains de la Résistance, qui s’opposaient à tout lynchage. Simone ne fut pas

exécutée. Mais elle fut condamnée. Elle mourut dans les années 60, détruite par l’alcool. Elle avait changé de nom, mais tout le monde connaissait son identité. Cette pièce raconte son histoire, tout en prenant beaucoup de libertés avec les faits. J’ai changé de nombreux détails, ajouté certaines scènes, mais les événements se sont souvent globalement passés tels que je les montre. Cependant, la pièce parle aussi de moi, et de tous ceux qui ont un jour regardé la photo de Robert Capa. En d’autres termes, la pièce reflète le monde terrible et l’époque dangereuse dans lesquels nous vivons. Henning mankell

Sans l’avoir connue, j’ai toujours été extrêmement intrigué, choqué, violenté par la Seconde Guerre

mondiale. Sa fin a précédé ma naissance de quelques années, pourtant j’ai toujours eu le sentiment profond qu’elle a marqué ma vie, celle des Français et des Européens. C’est pourquoi j’ai monté de nombreuses pièces sur ce sujet. Quand j’ai lu Des jours et des nuits à Chartres, j’ai été immédiatement fasciné. henning Mankell est ce grand auteur suédois, connu dans le monde entier pour ses romans policiers qui mettent en scène un inspecteur étrange, Kurt Wallander. henning Mankell, comme moi, est né après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Quelle perception a-t-il de ce conflit auquel son pays ne participe pas ? Je dirais qu’il aborde d’une manière totalement nouvelle à la fois la défaite, l’Occupation, la collaboration, la Résistance, la Libération, l’épuration, tous ces moments qui sont devenus des


AVRIL M 9 > 20 h M 10 > 20 h

mise en scène daniel Benoin Traduction terje sinding Décor jean-pierre Laporte Lumières daniel Benoin costumes nathalie Bérard-Benoin Vidéo paulo correia assistante à la mise en scène emmanuelle duverger

J 11* > 19 h V 12 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location lundi 17 décembre durée 2 h

avec Gaële Boghossian Bastien Bouillon paul chariéras paulo correia juliette roudet olivier sitruk fanny Valette production Théâtre national de nice, centre Dramatique national nice-côte d’azur. L’arche est l’agent théâtral du texte représenté.

mise en scène

Daniel Benoin mots et qui ont imprégné profondément l’histoire de France. Il les voit d’un œil nouveau, en particulier parce qu’il sait que tous ces êtres sont très jeunes. Les résistants se sont engagés à 1718 ans en 1942, ils ont 20 ans lorsque la Libération puis l’épuration surviennent. D’autres, au contraire, ont basculé dans la collaboration (tel Lacombe Lucien), sans savoir exactement où ils allaient et sans avoir conscience, comme cette fille, Simone, qu’avoir un enfant avec un simple soldat de la Wehrmacht changerait définitivement le cours de sa vie. daniel Benoin

Capa est juif hongrois, né à Budapest en 1913, il s’appelle Friedmann. Fuyant la hongrie en 1931, parce qu’un amiral fasciste et antisémite est à la tête du pays depuis le traité

de Versailles, il s’installe à Berlin, qu’il quitte en 1933 pour s’établir à Paris. Il a 20 ans, il rencontre, entre autres, David Seymour et henri CartierBresson avec lesquels il fondera quelques années plus tard l’agence Magnum. En 1938, il couvre la seconde guerre sino-japonaise et, en 1944, il est le seul photographe présent lors du débarquement allié en Normandie. Finalement il va suivre toutes les guerres. Il sera le grand photographe des conflits. Il meurt en 1954, en sautant sur une mine pendant la guerre d’Indochine. Capa a toujours été au cœur du théâtre des opérations, se questionnant constamment sur l’action qu’il est en train de voir et sur l’histoire qu’elle révèle. L’histoire que révèle Des jours et des nuits à Chartres est son regard, mais à travers lui bien évidemment, c’est aussi le regard de Mankell, qui vit la

moitié du temps dans son pays et l’autre moitié au Mozambique, s’occupant là-bas d’une troupe de théâtre. La pièce s’appuie sur la figure de Robert Capa et par lui, on retraverse l’histoire des « personnages » de la photographie, réelle ou imaginée. Cela donne un déroulé scrupuleux avec des flash-back qui sont les récits de la vie de Simone avant et après son arrestation. Daniel Benoin donne de la profondeur au cadre. Il sait à merveille utiliser toutes les ressources de l’image, de la scénographie, de la lumière. Il propose une mise en scène forte et belle dirigeant avec précision des comédiens qui nous racontent cette France qui n’est pas toujours douce... Si loin, si proche, si vraie. armelle Héliot


ANTIGONE sOPhOcLe mise en scène

Adel Hakim Pourquoi une Antigone palestinienne ? Parce que la pièce parle de la relation entre l’être humain et la terre, de l’amour que tout individu porte à sa terre natale, de l’attachement à la terre. Parce que Créon, aveuglé par ses peurs et son obstination, interdit qu’un mort soit enterré dans le sol qui l’a vu naître. Et parce qu’il condamne Antigone à être emmurée. Et parce que, après les prophéties de tirésias et la mort de son propre fils, Créon comprend enfin son erreur et se résout à réparer l’injustice commise. Ce qui m’a frappé, dès les premières répétitions, c’est la compréhension intime, en profondeur, que l’équipe artistique palestinienne avait de l’esprit de Sophocle et de la tragédie grecque. D’ailleurs, comme l’a dit un

jour avec beaucoup d’humour husam Abu Eishah qui interprète le rôle de Créon: « Nous comprenons Sophocle parce que la tragédie palestinienne est beaucoup plus ancienne que la tragédie grecque ». Compréhension tant sur le plan formel – musicalité, ironie, lyrisme mais aussi simplicité de la langue, puissance des sentiments – que sur le plan du contenu – connaissance des rhétoriques politiques, du maniement du discours, de la dignité des rebelles, du sens du sacré, des mécanismes de la répression, des relations hommes / femmes. Il apparaît évident que la situation palestinienne, au quotidien, rejoint tous les thèmes traités par Sophocle. Le défi lancé par Antigone à l’autorité répressive, associé à sa

décision de mourir au nom de ses convictions, voilà ce qui en fait une figure palestinienne, une représentante de cette jeunesse que l’on peut croiser tous les jours dans les rues de Jérusalem, de Naplouse, de Ramallah... « Quand on a vécu comme moi, plongée dans le malheur, la mort n’est pas un malheur ». Cette phrase d’Antigone explique à elle seule une résistance qui dure depuis plus de soixante ans et les actes a priori incompréhensibles de gamins qui jettent, au péril de leur vie, des pierres sur des chars et des blindés. adel Hakim

La parole opère, claire et lumineuse, à travers la voix et le corps des interprètes qui l’assument presque naturellement, sans fioriture, sans


AVRIL-MAI M 30 > 20 h M J 2* > 19 h V 3 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de la location lundi 17 décembre durée 1 h 50

Spectacle en arabe surtitré en français

« jeu» serait-on tenté de dire. Cette parole, soulignée par moments par les sons musicaux du trio Joubran si cher au cœur de Darwich dont on entend la voix récitant un poème intitulé Sur cette terre. Comme Sophocle, le poète palestinien Mahmoud Darwich, mort en 2008, a su célébrer la lutte des humains pour leur survie et leur dignité dans un monde en folie. Il reconnaissait être proche de l’histoire des Grecs Anciens : « J’ai choisi d’être un poète troyen. Je suis résolument du camp des perdants. Les perdants qui ont été privés du droit de laisser quelque trace que ce soit de leur défaite, privés du droit de la proclamer. J’incline à dire cette défaite ; mais il n’est pas question de reddition.» Droit au cœur. Créée en mai 2011 à Jérusalem-Est avec des acteurs du théâtre National Palestinien, la pièce de Sophocle résonne dans une étonnante intimité avec l’histoire de la Palestine, la langue arabe, les poèmes de Mahmoud Darwich. Le débat politique entre la loi de la cité, incarnée par Créon, et les droits de l’individu, défendus par une Antigone résistante, paraissent

d’une brûlante actualité et vont droit au cœur. L’esthétique dépouillée, tout en gris et blanc, avec en fond de scène un mur percé de carrés de lumière, met en valeur l’intensité des comédiens. Le chœur, incarné par trois hommes qui chantent et dansent accompagnés par le trio Joubran, est particulièrement réussi. Le travail du metteur en scène Adel hakim s’efface avec art pour rendre incandescente la parole de Sophocle et révéler le talent des acteurs. sylviane Bernard-Gresh Télérama

mise en scène adel Hakim scénographie et lumières Yves collet musiques trio joubran Texte arabe abd el rahmane Badawi Texte français adel Hakim Poème Sur cette terre texte et voix mahmoud darwich assistant à la mise en scène raymond Hosni costumes shaden salim Vidéo matthieu mullot pietro Belloni Photos nabil Boutros avec les acteurs du Théâtre national Palestinien de Jérusalem Hussam abu eisheh alaa abu Garbieh Kamel al Bashar mahmoud awad Yasmin Hamaar shaden sali daoud toutah production Théâtre national Palestinien ; Théâtre des Quartiers d’ivry. avec l’aide du consulat Général de France à Jérusalem, du centre culturel Français chateaubriand, du service de coopération italien du ministère des affaires extérieures, du Tam et du Groupe des 20 théâtres en ile-de-France.



mise en scène

Gilles Bouillon

DANS kOLTès LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON


« JE N’AI JAMAIS AIMÉ LES HISTOIRES D’AMOUR... SI ON VEUT RACONTER D’UNE MANIÈRE UN PEU PLUS FINE, ON EST OBLIGÉ DE PRENDRE D’AUTRES CHEMINS. JE TROUVE QUE LE DEAL EST UN MOYEN SUBLIME. ÇA RECOUVRE VRAIMENT TOUT LE RESTE. CE SERAIT BIEN DE POUVOIR ÉCRIRE UNE PIÈCE ENTRE UN HOMME ET UNE FEMME OÙ IL SOIT QUESTION DE BUSINESS. » KOLTÈS

Le Dealer, c'est un « black », parce qu'il incarne avec force l'altérité, qui fascinait Koltès - « ils seront inévitablement présents dans tout ce que j'écris », dit-il - et son humour : « un comique direct ». Le Client pourrait vous arrêter cette nuit au coin de votre rue, sur la dalle entre les tours d'une cité de banlieue, ou au sortir d'un café ; capable d'assumer aussi bien la violence du combat que la danse de séduction ou l'entretien quasiment philosophique avec le Dealer.

Il y a dans L’échange de Claudel cette scène où thomas Pollock propose un paquet de dollars à Louis Laine en échange de sa femme : « tout vaut tant ! ». Puis cette autre scène de la pièce du jeune Brecht, Dans la jungle des villes, où Schlink le négociant Malais prétend acheter au jeune libraire Garga son opinion sur un livre, contre des dollars encore. Il y a, au-delà des différences évidentes, entre ces deux pièces que j’ai déjà mises en scène, une fulgurante résonance : la même violence d’un combat sans merci entre deux hommes, mais aussi bien la métaphore théâtrale de toute relation entre les humains, le même commerce entendu aussi bien dans son acception moderne d’échange commercial qu’au sens des relations qu’on entretient (et où l’on s’entretient avec l’autre) dans la société ou dans l’intimité. Aujourd’hui, avec Dans la solitude des champs de coton c’est comme si j’ouvrais le troisième volet d’une trilogie sur l’échange, l’entretien, l e désir, le combat, la haine, sur le temps et l’espace du théâtre : le deal, une trans-action dont l’étymologie dit bien aussi les connotations théâtrales.

C’est la nuit. Mais où sont-ils ? Qui sont-ils ? Quel est l’objet du deal ? Quel désir les meut et les émeut, qui ne sera jamais nommé ? On ne parle PAS de la solitude... C’est une absence de quelque chose... 36 répliques, longues de plusieurs pages sauf vers la fin quand le frein lâche et le tempo s’accélère en une stichomythie réduite à quelques mots secs comme du Beckett : « - Rien – Alors quelle arme ? » Ni monologue, ni dialogue : la rencontre de deux solitudes. Paroles contiguës qui ne se répondent qu’avec un pas de côté, un infléchissement de la trajectoire. Fragments d’un discours amoureux sauvé de quel naufrage ? Dans la solitude des champs de coton est un poème en prose dont la puissance est de convoquer sur la scène un poids de choses, un réel ordinaire, familier peut-être, quelque chose comme la vraie vie (celle qui est absente !) : « Le théâtre pèse de tout notre poids sur le sol » – il fait surgir l’image d’un dépaysement sauvage, le hurlement de bêtes féroces dans la jungle, les montagnes, le bord des lacs, les forêts, la blancheur d’un champ de coton sous la lune : « un bon coup de vent et on décolle, légers ! » Les deux personnages qui sont là sont comme pris sur le vif. Un bluesman et un punk de l’East Side.


MAI-JUIN M 28 > 20 h M 29 > 20 h

Possible. totalement étrangers l’un à l’autre, ils se parlent ou ils se tuent. Ils sont aussi les héros anonymes d’un combat, lents katas de kung-fu, rounds éclairs d’un match de boxe. Ou danseurs d’une transe qui s’enfle, danse d’amour et danse de mort. Ou partenaires d’un entretien libertin et philosophique comme au XVIIIe siècle chez Crébillon. Combat physique et combat spirituel. Car l’important est ce qui se passe dans ce que disent les gens. Au théâtre c’est essentiel. Comme dans Shakespeare, Racine, et les plus grands. La langue de Koltès est théâtre dans sa quintessence, elle convoque la présence physique de l’acteur sur la scène. Les mots, le souffle, font l’acteur se lever, l’espace traverser, le temps devenir matière visible, dans l’esquive, le délai, tout un jeu de patience, et le corps à corps de corps en souffrance. Ce qui me fascine dans l’écriture de Koltès c’est à la fois son emprise sur le monde contemporain, sa réalité urbaine, nocturne, marginale, inquiétante, son effet de réel, et sa capacité de créer métaphoriquement des espaces étranges comme ligne de fuite, pour qu’on ne s’affronte pas directement à trop d’étrangeté au dedans de soi. Jungles et déserts. Une écriture et un univers qui entrent fraternellement en résonance avec ceux de Rimbaud et de Faulkner.

Gilles Bouillon (avril 2012)

« VOUS OBSERVEZ L’INEXPLICABLE CORPS À CORPS DE DEUX HOMMES... NE VOUS CASSEZ PAS LA TÊTE SUR LES MOTIFS DE CE COMBAT, MAIS INTÉRESSEZ-VOUS AUX ENJEUX HUMAINS, JUGEZ SANS PARTI PRIS DE LA FORME DES ADVERSAIRES ET PORTEZ VOTRE ATTENTION SUR LE DERNIER MATCH. » BRECHT, DANS LA JUNGLE DES VILLES

J 30 > 19 h V 31 > 14 h scolaire > 20 h S 1 > 20 h D L 3 > 19 h M 4 > 20 h M 5 > 20 h J 6* > 19 h V 7 > 20 h *Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation Ouverture de location lundi 17 décembre durée estimée 1 h 30 Représentation scolaire vendredi 31 mai à 14h

mise en scène Gilles Bouillon Dramaturgie Bernard pico scénographie nathalie Holt Lumières nicolas Guellier Régie Générale Laurent choquet construction du décor réalisée par l’équipe technique du cdr de Tours sous la direction de pierre-alexandre siméon avec Distribution en cours production centre Dramatique Régional de Tours


Le cdr de Tours propose aux collèges, lycées, universités, grandes écoles et instituts de formation, en relation avec les créations et la programmation des spectacles présentés au nouvel Olympia : des rencontres avec des auteurs, comédiens, metteurs en scène et scénographes ; une présentation des pièces, débats, approfondissement de la réflexion ; un travail pratique d’exploration du texte et du jeu. chaque semaine ce sont des centaines d’élèves et d’étudiants de la ville de Tours, de l’agglomération, de la Région qui pratiquent le théâtre. Le travail de sensibilisation au théâtre est quotidien.

Les options tHéÂtre - Lycée Grandmont : options de spécialité L3, premières, terminales. - Lycée Vaucanson : options de spécialité L3, premières et terminales. - Lycée Balzac : options facultatives, secondes, premières, terminales. - Lycée Marmoutier : options facultatives, premières et terminales.

des ateLiers réGuLiers - Au lycée Rabelais de Chinon - Au lycée Claude de France de Romorantin-Lanthenay - Le cdr de tours et le Conservatoire à rayonnement régional de tours sont partenaires des classes à horaires aménagés théâtre (C.h.A.t.) du Collège La Bruyère à tours pour la troisième année (classes de 6e, de 5e et de 4e, 45 élèves).

L’uniVersité franÇoisraBeLais de tours - Une présence permanente avec le Master professionnel de Culture et Médiation en Arts du spectacle : ateliers, cours théoriques, stages avec Gilles Bouillon, Bernard Pico et Karin Romer - Un atelier hebdomadaire ouvert à tous les étudiants - Deux ateliers théâtre en langue anglaise - Ateliers pour les étudiants de la filière Arts du Spectacle - Ateliers ponctuels dans différentes sections de l’IUt de tours

ateLiers dans Les coLLèGes d’indre-et-Loire André Féat et Elsa Adroguer sont chargés tout particulièrement des « Ateliers départementaux » : mission du Conseil Général d’Indreet-Loire, pour offrir aux enseignants et élèves des collèges du département 6 heures d’initiation au théâtre. Pour information, durant l’année 2011, ils ont réalisé 436 heures d’animation, dans 20 collèges du département répartis dans 15 communes.

ateLiers adoLescents

Les mercredis au nouvel olympia - Un atelier animé par Danièle et Alain Feret pour les adolescents de 15 à 18 ans qui présentera un spectacle en fin d’année scolaire. - Deux ateliers animés par Elsa Adroguer en deux groupes d’âge (de 9 à 11 ans et de 12 à 14 ans). Inscription première quinzaine de septembre au Nouvel Olympia. Renseignements au 02 47 64 50 50

actions éducatiVes En collaboration avec le Service éducatif de la Mairie de tours, plusieurs actions sont menées en direction du jeune public (visite du théâtre, spectacle jeune public, ateliers, présentation des spectacles…) autour d’un thème qui sera cette saison Ce n’est pas le paysage qui est petit, c’est la fenêtre par laquelle on le regarde.

LYcéens et tHéÂtre contemporain Cette opération proposée par le Rectorat Orléans-tours, la Drac Centre et la Région Centre permet à des enseignants des lycées (en priorité des LEP ou des lycées les plus éloignées) de bénéficier d’une formation à l’analyse de la représentation théâtrale, et d’accompagner une de leurs classes trois fois dans la saison au théâtre (gratuitement) pour découvrir des textes ou des formes du théâtre dit «contemporain».

L’écoLe du spectateur Les relations avec le public scolaire font partie de la mission et du plaisir des intervenants du cdr de tours : présentation des spectacles, ateliers ponctuels, visites du théâtre. renseignements au

02 47 64 50 50 Les intervenants : karin Romer, Léa Toto, Juliette mailhé, elsa adroguer, hélène stadnicki, Gilles bouillon, andré Féat, bernard Pico, les comédiens du Jeune Théâtre en Région centre, alain Feret, nathalie holt, scénographe, et l’équipe technique du cdr de Tours Les partenaires institutionnels : Drac centre, conseil Régional du centre, conseil Général d’indre-et-Loire, Rectorat d’Orléans-Tours, Université François-Rabelais de Tours


Lectures L’ateLier tHéÂtre écriture Dès son origine, en 1996, l'atelier théâtre-Ecriture initié par Gilles Bouillon et François Bon a pour objectif d'associer des artistes, auteurs, acteurs, metteurs en scène à la lutte contre l'exclusion sociale et/ou culturelle des publics dits difficiles en proposant d'ouvrir dans un quartier de la ville de tours, le Sanitas, un espace dans lequel on écrit et on joue ce que l'on écrit. Débutée dans un quartier de la ville, la pratique des ateliers d'écriture et de théâtre a touché un nombre croissant de participants, de partenaires sociaux, d'équipes éducatives à tours et dans l'agglomération tourangelle. Depuis 15 ans, nous sommes intervenus et avons collaboré avec divers collèges, lycées, centres sociaux, associations, C.F.A., mais aussi des étudiants, des retraités, des abonnés du cdr de tours, des personnes pour qui la pratique de l’écriture et de la lecture à voix haute a été une expérience essentielle. Depuis 7 ans, au Nouvel Olympia, un atelier est ouvert à tous. Cet atelier est devenu un véritable lieu de brassage de mots et voix, de corps et d’espaces dans lequel se côtoient des hommes et des femmes qui viennent écrire et lire leurs textes. Renseignements et inscriptions au 02 47 64 50 50 Léa toto, coordinatrice des ateliers lea.toto@wanadoo.fr

AU BORD DU PLATEAU DU ”NOUVEL OLYMPIA” UN GRAND DÉSERT D’HOMMES Avant que le théâtre ne se dresse tout droit sur la scène, comme l’acteur-conteur debout au bord du plateau et qui tient son texte horizontalement devant lui, et sa voix, et sa respiration, devant lui : épouser et suivre les rythmes, les reliefs, les sinuosités, les flux, les ruptures, les abrupts des écritures de haut langage... Autour de Labiche qui écorche gaîment le siècle bourgeois sous les lumières vives du plateau, rôder parmi les clairs-obscurs et les ombres de ce XIXe siècle qui fut un grand désert d’hommes, mais aussi un siècle de luttes acharnées, aller au hasard des rues de Paris, capitale du XIXe siècle, en compagnie de Baudelaire, Baudelaire d’abord et surtout, puis Flaubert, tocqueville ou Marx, du côté des barricades de 1848. Le programme des lectures sera communiqué en octobre.

MAISONS D’ÉCRIVAINS D’INDRE-ET-LOIRE Les maisons d’écrivains sont des lieux où l’on aime revenir comme à des rendez-vous amoureux, à la rencontre des paysages, des pierres, vives toujours, des voix et des poètes. Fidélité à des lieux d’élection, La Devinière, La Prieuré Saint-Cosme, Le Château de Saché et retour revigorant à l’essentiel de quelques textes majeurs de la littérature, aux rythmes et aux points de vue d’auteurs qui nous font signe, de pas si loin que ça, pour aujourd’hui. Rabelais, Balzac, des écrivains contemporains et de la musique.

Avec le soutien du Conseil Général d’Indre-et-Loire

15E PRINTEMPS DES POÈTES LES VOIX DU POÈME “Dès sa naissance, au début des temps humains, la poésie est une parole levée. Qu’il soit murmure, cri ou chant, le poème garde toujours quelque chose de son oralité native. Il est donc peu ou prou une affaire de voix, la voix intérieure du poète répondant aux voix du monde. Le partage des poèmes dans la cité, qui est depuis quinze ans l’ambition du Printemps des Poètes, passe nécessairement par la voix haute. Le Printemps des Poètes 2013 fera entendre plus que jamais cette polyphonie vivante.” Jean-Pierre siméon

Depuis de nombreuses années le Centre Dramatique Régional de tours s’associe activement au Printemps des poètes dans son édition tourangelle qui connaît un succès toujours grandissant. Cette année, plus que jamais, retentiront partout et sous les formes les plus colorées, les voix du poème, portées par les Brigades d’Intervention Poétique, créées dans l’enthousiasme avec la complicité de l’association Livre Passerelle. Pour la joie de dire, crier, murmurer, chanter la poésie et être simplement passeurs de poèmes. Du samedi 9 au dimanche 24 mars 2013 Pour le détail du programme et des manifestations à tours, consulter le site : http://printempsdespoetestours. eklablog.com



Tracer des lignes, poursuivre des échanges, inventer des rencontres artistiques, confronter des pratiques. Partager des moments avec les partenaires de la Ville et de la Région, les offrir au public. Des aventures artistiques fortes se poursuivent avec les structures culturelles de Tours : le centre chorégraphique national de Tours, l’Opéra de Tours, le Petit Faucheux, des lectures en écho aux expositions ou aux collections du musée des beaux-arts de Tours, des lectures publiques à la bibliothèque municipale de Tours, à L’école supérieure des beaux-arts de Tours. Une collaboration permanente avec l’Université FrançoisRabelais avec la classe d’art dramatique du conservatoire à rayonnement régional de Tours, avec Livre Passerelle et la librairie le Livre, et aussi avec le Festival Rayons Frais, l’académie Francis Poulenc...

opéra de tours

RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATION

02 47 60 20 20

Opéra de tours 34, rue de la Scellerie, 37000 tours

un bal masqué

MARS

V 8 > 20 h

UN BALLO IN MASChERA

VeRDi (1813-1901) A l’origine, un événement historique : l’assassinat politique de Gustave III de Suède, abattu d’un coup de revolver dans le dos en 1792, au cours d’un bal masqué donné à l’Opéra de Stockholm. C’est sans doute cette circonstance qui donne au fait divers cette théâtralité particulière, ce supplément d’intérêt dramatique et spectaculaire, ainsi qu’une fascination certaine pour l’alliance de la mort et de l’érotisme lié à la licence et l’excès du « bal masqué » - divertissement par excellence. Vision critique d’un pouvoir déconnecté de la réalité et de l’histoire, d’une société artificielle, superficielle, inconsciente, insouciante, habituée, comme dans le Senso de Visconti, à prendre son plaisir où elle le trouve, que ce soit dans l’élégance ou la vulgarité. Le nouveau monde n’est pas pour eux. Portrait de l’homme de pouvoir – et de l’artiste – en saltimbanque.

Opéra en 3 actes Livret d’antonio somma, d’après le livret écrit par scribe pour l’Opéra d’auber, Gustave III ou Le Bal Masqué

M 12 > 20 h tarifs série e+ (de 7€ à 60€)

En italien, surtitré en français

direction musicale jean-Yves ossonce mise en scène Gilles Bouillon dramaturgie Bernard pico décors nathalie Holt costumes marc anselmi lumières michel theuil Orchestre symphonique Région centre de Tours

avec Riccardo Leonardo caimi Renato tassis christoyanis amelia Lianna Haroutounian Ulrica claudia marchi Oscar mélanie Boisvert silvano ronan nédélec samuel antoine Garcin Tom tomislav Lavoie co-production décors, costumes et accessoires : Opéra de Tours, conseil Général d’indre-et-Loire (2004)

chœurs de l’Opéra de Tours : direction emmanuel trenque

Le Barbier de séville IL BARBIERE DI SIVIGLIA

ROssini (1792-1868) La force de frappe satirique du Barbier de Séville tenait aux commentaires de Figaro, à ses monologues enflammés, bien plus qu’à une intrigue comique, brillante mais conventionnelle. Du style incisif de Beaumarchais, des colères gaies de Figaro, Rossini ne garde que la gaieté. C’est déjà beaucoup. En accord avec un livret encore plus rapide que la comédie, Rossini privilégie la légèreté, l’esprit de jeu, le plaisir, le rythme, le mouvement, la frénésie. Le Barbier, comme plus tard Le Mariage, est une folle journée. tout va trop vite, on s’empresse de rire avant d’être obligé d’en pleurer ! Ce qui prime c’est le rythme, et une souveraine élégance. Démonstration de virtuosité dont on sent bien que tout le reste de l’action n’était que prétexte, et que la musique reste la première !

D 10 > 15 h

AVRIL V 5 > 20 h D 7 > 15 h

Commedia en 2 actes Livret de cesare sterbini

M 9 > 20 h

En italien, surtitré en français

tarifs série e+ (de 7€ à 60€)

direction musicale Vincent de Kort mise en scène Gilles Bouillon dramaturgie Bernard pico décors et scénographie nathalie Holt costumes marc anselmi lumières marc delamézière

avec il conte almaviva manuel nunez-camelino Figaro pierre doyen Rosina romie estèves bartolo Luciano di pasquale basilio jean teitgen berta sophie fournier

Orchestre symphonique Région centre de Tours chœurs de l’Opéra de Tours : direction emmanuel trenque

Production décors, costumes et accessoires : Opéra de Tours


ccnt au nouvel olympia

Le petit faucHeuX

La jeune fille et la mort

Kenny Barron au nouvel Olympia

PIèCE ChORéGRAPhIQUE POUR SEPt INtERPRètES, UN ChANtEUR LyRIQUE Et UN QUAtUOR à CORDES

JANVIER M 29 > 20 h M 30 > 20 h durée 1 h

chorégraphie thomas Lebrun interprètes odile azagury anthony cazaux raphaël cottin christine Gérard anne-sophie Lancelin corinne Lopez christian ubl Quatuor Voce sarah dayan (violon) cécile roubin (violon) Guillaume Becker (alto) florian frère (violoncelle) interprète du lied Benjamin alunni (baryton) création lumière jean-marc serre création costumes jeanne Guellaff scénographie Valérie jung son mélodie souquet mathieu nogues La jeune fille et la mort de schubert, Quatuor à cordes, D 810 et Lied Opus 7 n°13, D 351

RENSEIGNEMENTS

02 47 36 46 00 info@ccntours.com

A travers l’exploration d’un mythe qui a traversé le temps et qui a su résister à la mort des courants et des modes, thomas Lebrun engage une réflexion sur la place du romantisme dans la société contemporaine et dans l’art chorégraphique d’aujourd’hui. « Une danse très dessinée, sobre, mesurée pour éviter toute redondance avec la partition, sans pour autant se départir d’une forte expressivité. D’excellents interprètes contribuent fortement à la beauté de l’ouvrage. » raphaël de Gubernatis, Le Nouvel Observateur

Le Centre dramatique continue de soutenir le nouveau temps fort du Centre chorégraphique. En juin prochain, retrouvez Tours d’Horizons au cdr de tours avec une programmation imaginée autour d’une nouvelle thématique : "Danseurs et cultures d’ailleurs". www.ccntours.com production : compagnie illico, centre chorégraphique national de Tours, direction thomas Lebrun coproduction : Théâtre national de chaillot, maison de la danse de Lyon, centre chorégraphique national de Roubaix nord-Pas de calais, le Phénix scène nationale Valenciennes, centre chorégraphique national ballet de l’Opéra national du Rhin, Danse à Lille centre de Développement chorégraphiqueRoubaix. apport en production : centre chorégraphique national de créteil. cette création a été rendue possible grâce aux financements de la Drac nord Pas-de-calais et du conseil Régional nord Pas-de-calais. Le centre chorégraphique national de Tours est subventionné par le ministère de la culture et de la communication – DGca Drac centre, la Ville de Tours, le conseil Régional du centre, le conseil Général d’indre-et-Loire. L'institut français contribue régulièrement aux tournées internationales du centre chorégraphique national de Tours.

à tours, tous les goûts sont dans la culture comme chaque année la Ville célèbre la diversité des saisons culturelles en organisant avec l’établissement public régional "culture O centre, ateliers de développement culturel" une conférence interrogeant le rapport des publics à l’art. cette année, celle-ci aura lieu à l’hôtel de Ville de Tours. RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATION

Direction Culturelle Ville de tours

02 47 21 64 29

v.metais@ville-tours.fr

L’invité d’honneur est Jean-Paul Fourmentraux qui proposera une conférence audiovisuelle sur l’aventure des nouveaux commanditaires et ses enjeux pour la commande publique et les relations entre art et société civile. Tous les équipements culturels de la Ville se joignent à la rentrée culturelle, une invitation largement partagée avec leurs adhérents, à l’occasion de la présentation de leur saison 2012/2013. réservation conseillée mercredi 19 septembre 2012 à partir de 18h

NOVEMBRE

D 25 > 17 h durée 1 h 30

A l’aube du XXIe siècle, Kenny Barron fait figure de légende et de légataire d’une certaine tradition du piano dans le jazz moderne, dont il incarne la vitalité. Né en 1943 à Philadelphie, Kenneth Barron a été très tôt reconnu par ses pairs et s’est forgé une solide expérience au contact des grands maîtres. Il enregistre avec yusef Lateef à l’âge de dix-sept ans, intègre le groupe de Dizzy Gillespie à dix-neuf ans, puis celui de Freddie hubbard quatre ans plus tard. Il mène une carrière de sideman « de luxe » bien remplie, accompagnant Buddy Rich, Ron Carter, Chet Baker ou encore Ornette Coleman. Il demeure néanmoins un musicien de l’ombre et un pédagogue passionné (il est professeur titulaire à la Rutgers University de 1973 à 2000). C’est au milieu des années quatre-vingt, grâce à sa participation au quartette de Stan Getz, que son talent est révélé au grand public. Depuis, Kenny Barron a pu amorcer une véritable carrière de leader, enchaînant les albums remarquables et les tournées de plus en plus conséquentes. Sa technique impressionnante, ses qualités de mélodiste raffiné et son sens du swing en font l’un des pianistes les plus remarquables de notre époque. ce spectacle est programmé dans le cadre du festival Emergences et des 25 ans du Petit Faucheux. RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATION 12, rue Léonard de Vinci, 37000 tours

02 47 38 67 62 www.petitfaucheux.fr www.kennybarron.com


académie francis pouLenc

conserVatoire à raYonnement réGionaL de tours

au nouvel Olympia

uniVersité franÇois-raBeLais de tours

département d’art dramatique

master professionnel de culture et médiation des arts du spectacle

AOÛT M 28 > 20 h durée 1 h

2012, année anniversaire : de la naissance (en 1842) et du décès (en 1912) de Massenet, de la naissance (1862) de Debussy, de la création (1902) de Pelléas et Mélisande l’unique opéra achevé de ce dernier. L’Académie Poulenc consacre donc sa seizième édition aux mélodies de ces deux grands compositeurs, et bien sûr, à Poulenc. L’événement public est, le 28 août, au milieu des manifestations traditionnelles de l’Académie (concerts, conférences, cours, projection de film aux cinémas Studio), le retour en scène de Claire Diterzi à tours. Ce que l’on sait peu, c’est que la chanteuse-rockeuse fut stagiaire de l’Académie en 1998, où elle a travaillé avec nous des mélodies de Fauré, Reynaldo hahn... Comme Massenet et Debussy (tous les deux prix de Rome), elle a séjourné à la Villa Médicis, comme « pensionnaire ». Mise en scène ici par notre «professeur de théâtre » Jean-Claude Penchenat, elle incarnera une Bilitis moderne, portée par la musique de Debussy, et les textes de Pierre Louÿs, accompagnée par l’Atelier Musical de touraine. Quinze textes extraits des Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs seront chantés ou dits ; on entendra des extraits de la correspondance entre Louÿs et Debussy, et des œuvres clés du compositeur : Syrinx, Sonate en trio. Avec le concours de deux acteurs : Daniel Carraz et Damien Roussineau. RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATION

Le Conservatoire rayonnement régional de tours dispose d’un département d’Art dramatique coordonné par Philippe Lebas assisté de Christine Joly et Didier Girauldon. Les étudiants reçoivent une formation aux techniques de base de l’art théâtral pour la formation initiale ainsi que des cours d’interprétation, de jeu clownesque et masque, de chant et de danse pour la formation pré-professionnelle. De nombreux stages permettent aux étudiants de travailler avec des artistes reconnus de la création théâtrale (Marc Blanchet, Eugène Durif, Vincent Dissez, Jean-Marie Villégier, Cyril Casmèze, Jeanne Champagne...), « et de mêler avec les autres disciplines enseignées au Conservatoire». 1) Le cursus se divise en 3 cycles pour la formation initiale qui aboutissent au CEt (Certificat d’Etudes théâtrales). Le Cycle d’Orientation Professionnelle délivre le DEt (Diplôme d’études théâtrales). Il est l’occasion d’un partenariat permanent entre les Conservatoires de tours et d’Orléans, les Centres Dramatiques de tours et d’Orléans et l’université François-Rabelais de tours. 2) Le cdr de tours est associé aux jurys des concours d’entrée et des examens de fin d’année délivrant le diplôme. Les spectacles de fin d’année du Conservatoire présents en juin au Nouvel Olympia, avec le soutien du cdr de tours, offrent aux élèves l’occasion d’une rencontre avec le public de tours. 3) Depuis septembre 2010, une classe théâtre, à horaires aménagés, s’est ouverte en partenariat avec le Collège La Bruyère et le cdr de tours pour les classes de 6e, 5e et 4e à la rentrée 2012. Elle concernera à terme l’ensemble des niveaux du collège.

hôtel de Ville

Ouvert en 2006, le Master professionnel Culture et Médiation des Arts du spectacle poursuit activement son partenariat avec le cdr de tours. Karin Romer, Bernard Pico, Nathalie holt y interviennent pour faire partager aux étudiants leur expérience et leur savoir en matière de programmation, d’analyse dramaturgique, de scénographie, d’animation d’ateliers de jeu et de mise en scène. Les étudiants sont amenés à travailler régulièrement sur les créations de Gilles Bouillon et les spectacles proposés par le cdr de tours qui s’ouvre chaque année à certains d’entre eux pour leur permettre d’effectuer leur stage professionnel. Dans le cadre du colloque sur La critique dramatique et cinématographique aux XXe et XXIe siècles organisé en 2011 par le Département des Arts du spectacle, l’atelier de critique dramatique portant sur les spectacles créés ou programmés au Nouvel Olympia sera reconduit à la rentrée 2012. Les meilleurs articles seront, comme cette année, mis en ligne sur le blog du Poulailler. Cette collaboration continue et polyvalente rend familière aux étudiants chaque étape de la création des spectacles, dont les répétitions s’ouvrent régulièrement à eux, et assure au théâtre un public actif qui remet d’emblée en jeu les représentations auxquelles il assiste, notamment dans le cadre des séminaires universitaires. catherine douzou, codirectrice du département Arts du spectacle RENSEIGNEMENTS UFR de Lettres

1-3, rue des Minimes, 37926 tours Cedex 9

RENSEIGNEMENTS 02 47 60 29 29

3, rue des tanneurs, BP 4103, 37041 tours Cedex 1

02 47 21 66 52

2 ter, rue du Petit Pré, 37000 tours

02 47 36 65 94

melodiefrancaise@orange.fr

crr@ville-tours.fr, www.conservatoire-tours.fr

www.lettres.univ-tours.fr


equipe permanente Gilles bouillon directeur bernard Pico dramaturge Giovanna Pace secrétaire générale France Ferrand chef comptable Fabienne Thuissard secrétaire de direction elena Grand aide comptable karin Romer directrice de la formation brigitte cornière directrice des relations publiques Olivier Jaeger responsable des relations publiques claire Tarou billetterie et relations publiques marie-hélène Py-moral accueil et billetterie marc-andré Douché accueil public karine nemy standardiste Léa Toto ateliers théâtre écriture Laurent choquet régisseur général anne-Laurence badin assistante technique alexandre hulak régisseur son nicolas Lafon régisseur lumière Pierre-alexandre siméon régisseur plateau angélique Dutertre Gildas coucharrière entretien Jean-François cabart responsable du bar J.T.R.c. 6 comédiens et 1 technicien

aVec La coLLaBoration de nathalie holt scénographe - agathe Desombre graphiste - michel Theuil lumières - marc anselmi costumes - François bon écrivain - albane aubry assistante à la mise en scène - alain bruel musicien compositeur - Thierry Dalat plasticien - christine Vollard costumière - eva Gorszczyk maquilleuse François berthon, nathalie Giraud photographes - Odile crétault, aline Froux, marie-catherine hirigoyen, marilyne Richard, catherine Denully, Laurence colona, Linda bocquel couturières habilleuses - emilie cohuau, Delphine Guibert, accessoiristes - Juliette mailhé, andré Féat, elsa adroguer, hélène stadnicki formation - Yvan Petit documentariste - Raphaëlle Jimenez, nicolas Guellier, Florian Jourdon, mathieu Villoteau, serge castelli, stéphane métais, cyril neveu, Gérald bihoreau, Jérôme Léger, Franck Théret, Laurent Dubernard, stephane bazoge, simon malmenaide, emmanuelle Lamy, Thibaud Trinquart, antonin bérenger, Jean-Yves Zanchetta, Jérôme Folacci, stéphane bellenger, Franck mas, mohamed heriche, Damien Lobert techniciens, régisseurs, constructeurs

nous remercions pour Leur soutien L’imprimerie numeri’scann 37 à tours. Grâce au soutien de la caisse d’epargne, le cdr de tours s’est doté de casques permettant une amplification du son ou des séances d’audiodescription sur certains spectacles (sur demande à l’accueil du Nouvel Olympia).

photographies nathalie holt sauf : couverture eric chacra page Le chapeau..., 3e image Jean-Vincent sénac page Wonderful word, 2e image nathalie béasse page Cœur ténébreux..., 1ère image koenbroos page Maître Puntila..., 3e image matti niemi page J’avance et j’efface, 2e image alexis armengol

conception graphique affiche et programmes agathe Desombre

Le centre Dramatique Régional de Tours est subventionné par le ministère de la culture et de la communication, le conseil Régional du centre, la Ville de Tours, Tour(s) Plus, et missionné par le conseil Général d’indre-et-Loire.


Pour l’écoute et le respect des comédiens et des spectateurs, l’accès des retardataires peut être refusé ou soumis aux conditions des compagnies invitées. Les téléphones portables doivent impérativement être éteints avant l’entrée en salle.

Grâce au soutien de la caisse d’epargne, le cdr de Tours s’est doté de casques permettant une amplification du son ou des séances d’audiodescription sur certains spectacles (sur demande à l’accueil du nouvel Olympia).

Le placement numéroté en salle est garanti uniquement jusqu’au début du spectacle ; en cas de retard, un hôte ou une hôtesse vous placera au mieux afin de ne pas perturber la représentation en cours. Pour certaines pièces, les retardataires ne pourront être admis qu’à la faveur d’une pause.

Le parking nationale (accès rue de la Préfecture ou rue emile Zola) pratique un tarif de 3 € la soirée après 19h (jusqu’à 7h).

Les photographies (avec ou sans flash), les enregistrements sonores ou vidéos sont strictement interdits. La consommation de nourriture ou de boissons n’est pas autorisée dans la salle.

TARIFS

Le hall d’accueil et la salle de spectacle sont équipés pour l’accès des personnes handicapées.

Des livres autour des spectacles sont en vente à la fin de chaque représentation dans le hall du théâtre. La billetterie du nouvel Olympia est ouverte du lundi au vendredi, de 12 h à 18h, les soirs de spectacle et les samedis soirs de spectacle à partir de 17 h.

renseignements 02 47 64 50 50 (tapez 1)

SAISON 2012-2013 tarifs aBonnements - Réductions les plus intéressantes. - Facilités de paiements. - tarifs préférentiels. - Priorité de réservation. - Possibilité de changer de date et/ou de spectacle (jusqu’à 1 heure avant la représentation et dans la limite des places disponibles). - tarif abonnement pour des spectacles supplémentaires choisis le jour de la prise d’abonnement. - tarif réduit pour des spectacles supplémentaires choisis en cours d’année (17 €).

ABONNEMENTS

INDIVIDUEL

GROUPE*

AUTRES ABONNEMENTS

4 spectacles

60 €

52 €

dont Un chapeau de paille d’Italie

au lieu de 80 € soit le spectacle à 15 €

au lieu de 80 € soit le spectacle à 13 €

jeunes -25 ans

7 spectacles

91 €

77 €

dont Un chapeau de paille d’Italie

au lieu de 140 € soit le spectacle à 13 €

au lieu de 140 € soit le spectacle à 11 €

16 spectacles

176 €

144 €

au lieu de 320 € soit le spectacle à 11 €

au lieu de 320 € soit le spectacle à 9 €

scolaires parents accompagnateurs demandeurs d’emploi non indemnisés

9 € par spectacle (3 spectacles minimum sur présentation d’un justificatif )

18 € pour 2 spectacles

34 € pour 2 spectacles

8 € par spectacle (3 spectacles minimum sur présentation d’un justificatif )

* minimum 10 personnes de plus de 25 ans (il n’est pas obligatoire de choisir des formules d'abonnement, des spectacles et des dates identiques)

Devenez « relais privilégié » du Centre Dramatique Le relais assure la liaison et la diffusion des informations entre un groupe (minimum 10 personnes) et le cdr de tours. A partir de 15 personnes (plus de 25 ans), le relais bénéficie d’une invitation pour le spectacle de son choix. A partir de 30 personnes (plus de 25 ans), le relais bénéficie d’un abonnement 7 spectacles offert.


réserVez Vos pLaces Au Nouvel Olympia / Théâtre Communautaire 7, rue de Lucé, 37000 Tours Du lundi au vendredi de 12h à 18h

par téléphone au 02 47 64 50 50 Les réservations par téléphone non confirmées par règlement au plus tard 48 heures avant le jour de la représentation seront remises à la vente.

par correspondance au cdr de Tours service billetterie 7, rue de Lucé, 37000 Tours

présentation de La saison 2012/2013

Toute réservation devra être accompagnée d’un chèque à l’ordre du cDRT et d’une enveloppe timbrée à votre adresse pour l’envoi des billets.

par messagerie électronique à l’adresse suivante : billetterie@cdrtours.fr

mardi 12 juin 2012 à 19h au Nouvel Olympia

Les chèques cLaRc, chèques Vacances et chèques culture sont acceptés comme moyen de paiement.

OUVERTURE DES ABONNEMENTS samedi 16 juin 2012 à 12h

tarifs Hors aBonnements La location hors abonnement est ouverte à tous 3 semaines avant la première représentation du spectacle choisi. à compter du 17 décembre 2012, la location est ouverte pour tous les spectacles jusqu’à la fin de la saison.

20 €

Plein Tarif

17 €

abonnés cdr de Tours. adhérents ccnT. Retraités de plus de 60 ans. Familles nombreuses. Parents accompagnateurs d’un groupe scolaire.

15 €

Groupe (plus de 10 personnes)

12 €

étudiant. moins de 18 ans. Demandeurs d’emploi.

10 €

Groupes scolaires (15 élèves minimum) et 1 billet exonéré pour l’accompagnateur. Les réservations doivent être confirmées 15 jours avant la représentation et les billets retirés une semaine avant la représentation. Réservation : 1 mois avant la 1re représentation du spectacle choisi.

9€

Demandeurs d’emploi non indemnisés.

8€

Passeport culturel etudiant (1 spectacle au choix dans la saison). Professionnels du spectacle. etudiants de moins de 25 ans se présentant sans réservation, 10 minutes avant le début de la représentation, dans la limite des places disponibles.

5€

Tarif exceptionnel par élève pour les représentations scolaires de J’avance et j’efface.

Les tarifs réduits sont accordés sur présentation d’un justificatif.


OUVERTURE DES ABONNEMENTS SAMEDI 16 JUIN 2012 À12H

BULLETIN D’ABONNEMENT

SAISON 2012/2013

afin de mieux vous connaître, merci de remplir un bulletin d’abonnement par personne, vous pouvez faire des copies ou le télécharger sur www.cdrtours.fr mme ❍

m❍

❍ nouvel abonné

nom .......................................................................... Prénom .....................................................................

adresse ..............................................................................................................................................................................

❍ -15 ans ❍ 36 - 45 ans ❍ 15 -18 ans ❍ 46 - 60 ans ❍ 19 -25 ans ❍ + 60 ans ❍ 26 -35 ans

code postal............................................................... Ville ........................................................................... Tél dom .................................................................... Tél bureau.............................................

Tél portable ...............................................................

adresse e.mail ..................................................................@.......................................................... Je souhaite m’inscrire à la lettre d’information du nouvel Olympia adressée par mail

Merci de bien vouloir cocher les cases correspondant à vos choix

❍ enseignant, matière : ........................................................................................................... ❍ cadre / Profession libérale ❍ employé ❍ Professionnel de la santé ❍ Ouvrier ❍ sans activité professionnelle ❍ Retraité ❍ commerçant / artisan ❍ Profession artistique ❍ Demandeur d’emploi ❍ Profession agricole ❍ Technicien, contremaître, agent de maîtrise ❍ autre, préciser ...................................................................................................................... abonnement individuel ❍ abonnement Groupe ❍ nom du relais et/ou du groupe ....................................................................................................

abonnement jeune

collégien ❍

lycéen ❍

étudiant ❍

abonnement demandeur d’emploi non indemnisé ❍

total : abonnement + spectacles supplémentaires = .................................€ chèque à établir à l’ordre du cDRT. merci de joindre une enveloppe timbrée à votre adresse pour l’envoi des billets. facilités de paiement. Vous avez la possibilité de changer vos dates dans la limite des places disponibles en cours d’année, aVant la date du spectacle. Bulletin à adresser au : cdr de tours - service location - 7, rue de Lucé - 37000 Tours ou par mail à : billetterie@cdrtours.fr


BULLETIN D’ABONNEMENT

SAISON 2012/2013

merci de cocher les cases correspondant à votre choix, ainsi qu'une date de repli au cas où la représentation à la date choisie serait complète.

abonnement 4 spectacles : Un chapeau de paille d’Italie + 3 spectacles abonnement 7 spectacles : Un chapeau de paille d’Italie + 6 spectacles abonnement 16 spectacles : tous les spectacles de la saison formule jeune et abonnement demandeur d'emploi non indemnisé : 3 spectacles au choix (minimum) Nouvel olympia

choix repli

Nouvel olympia

un cHapeau de paiLLe d’itaLie

BuLLet parK

mercredi 10 octobre à 20h jeudi 11 octobre à 19h vendredi 12 octobre à 20h samedi 13 octobre à 20h lundi 15 octobre à 19h mardi 16 octobre à 20h mercredi 17 octobre à 20h jeudi 18 octobre à 19h vendredi 19 octobre à 20h lundi 22 octobre à 19h mardi 23 octobre à 20h mercredi 24 octobre à 20h jeudi 25 octobre à 19h vendredi 26 octobre à 20h

mardi 22 janvier à 20h mercredi 23 janvier à 20h jeudi 24 janvier à 19h vendredi 25 janvier à 20h samedi 26 janvier à 20h

des ruines...

mardi 13 novembre à 20h mercredi 14 novembre à 20h WonderfuL WorLd

mardi 20 novembre à 20h mercredi 21 novembre à 20h jeudi 22 novembre à 19h vendredi 23 novembre à 20h antiteatre

mercredi 28 novembre à 20h jeudi 29 novembre à 19h vendredi 30 novembre à 20h Le déVeLoppement de La ciViLisation à Venir

jeudi 6 décembre à 19h vendredi 7 décembre à 20h samedi 8 décembre à 20h La mouette

lundi 17 décembre à 20h mardi 18 décembre à 20h mercredi 19 décembre à 20h jeudi 20 décembre à 19h vendredi 21 décembre à 20h

Les femmes saVantes

mardi 5 février à 20h mercredi 6 février à 20h jeudi 7 février à 19h vendredi 8 février à 20h samedi 9 février à 20h cœur ténéBreuX

mercredi 13 février à 20h jeudi 14 février à 19h vendredi 15 février à 20h samedi 16 février à 20h ma mère qui cHantait sur un pHare

mardi 5 mars à 20h mercredi 6 mars à 20h maître puntiLa et son VaLet matti

lundi 11 mars à 20h mardi 12 mars à 20h mercredi 13 mars à 20h j’aVance et j’efface

mardi 2 avril à 20h mercredi 3 avril à 20h jeudi 4 avril à 19h des nuits et des jours à cHartres

mardi 9 avril à 20h mercredi 10 avril à 20h jeudi 11 avril à 19h vendredi 12 avril à 20h antiGone

mardi 30 avril à 20h jeudi 2 mai à 19h vendredi 3 mai à 20h

Les trois ricHard un ricHard iii

dans La soLitude des cHamps de coton

mardi 15 janvier à 20h mercredi 16 janvier à 20h jeudi 17 janvier à 19h vendredi 18 janvier à 20h samedi 19 janvier à 20h

mardi 28 mai à 20h mercredi 29 mai à 20h jeudi 30 mai à 19h vendredi 31 mai à 20h samedi 1 juin à 20h lundi 3 juin à 19h mardi 4 juin à 20h mercredi 5 juin à 20h jeudi 6 juin à 19h vendredi 7 juin à 20h

choix repli


UN CHAPEAU DE PAILLE D’ITALIE

LaBicHe / bOUiLLOn du 10 au 26 octobre

DES RUINES… raHarimanana / beDaRD mardi 13 et mercredi 14 novembre

WONDERFUL WORLD Béasse du 20 au 23 novembre

ANTITEATRE D’aPRès fassBinder / mORin

CŒUR TÉNÉBREUX D’aPRès conrad / cassieRs du 13 au 16 février

MA MÈRE QUI CHANTAIT SUR UN PHARE GranouiLLet / RanciLLac mardi 5 et mercredi 6 mars

MAÎTRE PUNTILA ET SON VALET MATTI BrecHt / cOULeaU du 11 au 13 mars

J’AVANCE ET J’EFFACE armenGoL

du 28 au 30 novembre

du 2 au 4 avril

LE DÉVELOPPEMENT DE LA CIVILISATION À VENIR

DES JOURS ET DES NUITS À CHARTRES

maisOn De POUPee De iBsen / Veronese du 6 au 8 décembre

LA MOUETTE tcHeKHoV / béLieR-GaRcia du 17 au 21 décembre

LES TROIS RICHARD UN RICHARD III D’aPRès sHaKespeare / JemmeTT du 15 au 19 janvier

manKeLL / benOin du 9 au 12 avril

ANTIGONE sopHocLe / hakim mardi 30 avril, jeudi 2 mai et vendredi 3 mai

DANS LA SOLITUDE DES CHAMPS DE COTON

KoLtès / bOUiLLOn du 28 mai au 7 juin

BULLET PARK D’aPRès cHeeVer / cOLLecTiF Les POsséDés du 22 au 26 janvier

LES FEMMES SAVANTES moLière / DeLcamPe du 5 au 9 février

c d r d e To u r s direction Gilles Bouillon

Nouvel Olympia Théâtre communautaire 7 rue de Lucé - 37000 Tours tél : 02 47 64 50 50 fax : 02 47 20 17 26 e-mail : contact@cdrtours.fr

www.cdrtours.fr


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