Plaquette de saison 2005 2006

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théâtre

centre dramatique régional de Tours direction Gilles Bouillon

SAISON 05/06

THÉÂTRE centre dramatique régional de Tours

centre dramatique régional de Tours


PERMANENCE ARTISTIQUE


Au-delà des nécessaires intermittences et secousses, la création théâtrale s’est toujours inscrite dans une permanence, une persévérance, une o p i n i â t r e t é . Qu’est-ce que le travail d’implantation d’un centre dramatique, sinon ce travail de fidélisation et de renouvellement dans la relation avec un public, « dans la durée » ? D’autre part, j’ai toujours considéré comme spécifique de ma démarche artistique, le fait de continuer à approfondir la recherche dans une relation « permanente » avec une équipe de collaborateurs artistiques très proches, au théâtre comme à l’opéra : dramaturgie, scénographie, costumes, lumières. J’ai toujours revendiqué la possibilité d’y adjoindre une « troupe » permanente, j’aime mieux le mot « compagnie », tout aussi combatif, mais il évoque davantage l’idée d’un partage du travail et d’une convivialité plus grande. Aujourd’hui avec le Nouvel Olympia, Tours dispose d’un véritable outil de théâtre : une maison pour les acteurs. Je peux enfin ouvrir cette maison à ceux qui sont, au centre de notre art, les véritables passeurs : les acteurs. Dans un premier temps je souhaite engager cinq comédiens, recrutés à leur sortie d’une grande école de théâtre et j’ai choisi de travailler en compagnonnage avec des structures pour lesquelles je me sens des affinités esthétiques et éthiques : l’école de la Comédie de Saint-Étienne (Jean-Claude Berutti, François Rancillac, Yves Bombay), la classe d’Ariel Garcia Valdez à Montpellier, l’ERAC à Cannes, l’ENSATT à Lyon. Si, naturellement, je me réjouis de la création d’emplois artistiques permanents, grâce à cette cellule d’insertion professionnelle, je tiens à réaffirmer ici que la sauvegarde du statut des intermittents est indispensable aux arts du spectacle. Je pense qu’il est essentiel qu’au sein d’un projet artistique, cohabitent et travaillent ensemble, disons, des comédiens « jeunes » et des comédiens « confirmés ». C’est donc, avec une compagnie de 9 comédiens (cinq comédiens permanents du c d r de Tours, accompagnés par Pierre Baillot, Pierre-Alain Chapuis et Nicolas Struve, plus des musiciens sur le plateau) que je créerai Des crocodiles dans tes rêves ou 7 Pièces en 1 Acte d’Anton Tchekhov sur la scène du Nouvel Olympia. Accueillir cinq personnes de plus dans une équipe, c’est une aventure, humaine et artistique.


Prendre le risque de la rencontre et partager avec eux tout ce qui fait la vie artistique du c d r de Tours, lectures au bord du plateau, action artistique en milieu scolaire et universitaire. Avec cette équipe s’ouvre un atelier permanent, un laboratoire de « dramaturgie de plateau », la salle de répétitions devient le foyer d’un travail de recherche, d’exercice, de mise en chantier, notamment en direction des écritures contemporaines. On se souvient que les compagnies des premiers centres dramatiques ont été créées pour faire partager le théâtre par tous les publics tout autour. Avec Tchekhov nous reprenons la route ! Le spectacle est le premier d’un répertoire de création, tout le temps disponible pour la diffusion dans toutes les villes de l’Agglomération, du Département, de la Région, notamment dans les lieux où il n’y a pas de théâtre. En même temps, le succès rencontré par Léonce et Lena de Büchner a motivé la reprise du spectacle à Tours, coup d’envoi d’une tournée nationale. Enfin, j’ai toujours autant de bonheur à « faire vivre » le Nouvel Olympia, habiter ce théâtre, y créer des spectacles, y inventer « une poétique » propre à ce lieu de création. Avec toute mon équipe, nous continuons à accompagner des aventures théâtrales en Région (Murale de Mahmoud Darwich par Wissam Arbache), à coproduire des projets dont nous nous sentons proches (Silures de Jean-Yves Ruf d’après Le Dit du Vieux Marin de Samuel Coleridge), nous continuons à accueillir Bernardo Montet et le CCNT, le Conservatoire National de Région. Tout au long de la saison, nous continuons à montrer au public des formes originales (où se croisent poésie, musique, arts du cirque, danse et arts plastiques), à l’inviter à partager avec nous la découverte de spectacles dont certains n’ont pas encore été créés mais dont nous prenons le « risque », séduits par une écriture et/ou une écriture scénique, à faire entendre des auteurs considérables (Brecht, Vinaver, Lagarce, Büchner, Gombrowicz, Shakespeare toujours). Des textes à découvrir ou redécouvrir (Ruzante d’Angelo Beolco, Exilith de l’Iranien Reza Baraheni, Espèces de Christophe Huysman ou Pessah / Passage de Laura Forti), textes singuliers et parfois surprenants. Mais la surprise et « l’étonnement » sont peut-être ce qui donne accès à une pensée du théâtre, une pensée qui se construit, se remet en question et se cherche « en permanence ». GILLES BOUILLON, mai 2005


L’Ainée : Ou toutes les trois, encore, sur le seuil de la maison, attendant encore, toutes les trois, ne sachant plus rien, là, sans jamais se quitter… Tenues l’une à l’autre, et racontant notre histoire. Toutes les trois, encore. Je voyais cela, aussi. Ou toutes les cinq, possible, pourquoi non ? toutes les cinq aussi, c’est bien…

J’ÉTAIS DANS MA MAISON ET J’ATTENDAIS QUE LA PLUIE VIENNE… Jean-Luc Lagarce


jeudi 22 septembre à 19h - vendredi 23 septembre à 20h30 - samedi 24 septembre à 20h30 rencontre avec l’équipe artistique jeudi 22 septembre à l’issue de la représentation ouverture de la location jeudi 1er septembre

Cinq femmes dans la maison, vers la fin de l’été, de la fin de l’après-midi au matin du lendemain, lorsque la fraîcheur sera revenue et que la nuit et ses démons se seront éloignés. Cinq femmes et un jeune homme, revenu de tout, revenu de ses guerres et de ses batailles, enfin rentré à la maison, posé là, dans la maison, maintenant, épuisé par la route et la vie, endormi paisiblement ou mourant, rien d’autre, revenu à son point de départ. Il est dans sa chambre, cette chambre où il vivait lorsqu’il était enfant, adolescent, où il vivait avant de les quitter brutalement, il est dans sa chambre, c’est là qu’il est revenu se reposer, mourir, possible, achever sa route, son errance. Elles tournent autour de ce jeune homme dans son lit. Elles le protègent et se rassurent aussi les unes et les autres. Elles le soignent et écoutent sa respiration, elles marchent à pas lents, elles chuchotent leur propre histoire, cette absence d’histoire qu’elles vivent depuis qu’il les quitta et son histoire à lui, sa longue balade à travers le monde, sa fuite sans but et sans raison... Jean-Luc Lagarce Lagarce fait parler ses personnages mais quand on laisse sortir la parole, alors il faut s’attendre à ce que ce soit finalement elle qui vous dirige. Quand Jean-Luc Lagarce commence une phrase, il ne sait pas lui quand il l’écrit où elle va le conduire. Et le spectateur non plus. Le point est très loin… C’est ça qui est très beau. Joël Jouanneau Le c d r de Tours a accueilli en 2002, Juste la fin du monde mis en scène par Joël Jouanneau. On retrouve ici la même exigence : dans le suspens de la parole qui circule, de la lumière, presque rien, sinon la tension entre les corps, le souffle. Cinq voix, cinq comédiennes qui s’approprient somptueusement la langue de Lagarce. Cette pièce est un bijou d’orfèvrerie langagière, une œuvre classique qui situe Lagarce dans le sillage de ces grands maîtres de la langue française écrite pour être dite, Racine ou Marivaux. L’humour, constant et toujours ravageur chez Lagarce, affleure dans toutes ses pièces, y compris les plus noires. Joël Jouanneau signe un spectacle d’une intensité troublante, accompagnant avec une autorité douce le fabuleux travail de ses actrices. Jean-Pierre Thibaudat, Libération La mise en scène au cordeau, comme habitant les comédiennes de l’intérieur, de Joël Jouanneau souligne l’ancrage de Lagarce dans toute l’histoire de la tragédie, des Grecs à Tchekhov. Électre, Antigone, Iphigénie, Clytemnestre ne sont pas loin chez ces femmes-là. Et plus encore Les Trois Sœurs, et il est très émouvant de voir comment Joël Jouanneau s’approche ici doucement de Tchekhov. Mais Olga, Macha et Irina ont pris un siècle de plus, un siècle où la tragédie et le dérisoire de la vie n’ont fait que s’emmêler plus encore que chez Tchekhov. Fabienne Darge, Le Monde

mise en scène

JOËL JOUANNEAU scénographie Jacques Gabel costumes Patrice Cauchetier lumières Franck Thévenon création son Pablo Bergel assistante à la mise en scène Pilou Rieunaud avec Cécile Garcia-Fogel Sabrina Kouroughli Mireille Perrier Lucie Valon, … production Nouvelle production du Théâtre du Peuple – Maurice Pottecher Bussang / le Théâtre du Gymnase-Marseille (production déléguée et diffusion) / la Compagnie l’Eldorado / avec la participation artistique du JTN Texte édité par les Éditions Les Solitaires Intempestifs


PLUS LA FIANCÉE EST AFFREUSE, PLUS L’ACTION SE DOIT D’ÊTRE BELLE

YVONNE, Witold Gombrowicz

PRINCESSE DE BOURGOGNE

Le Roi : c’est par en haut que je vais l’assassiner… de haut, avec style, avec majesté…, Ha, ha, Marguerite, un crime mais par en haut ! ...


lundi 3, mardi 4, mercredi 5 et vendredi 7 octobre à 20h30 - jeudi 6 octobre à 19h rencontre avec l’équipe artistique jeudi 6 octobre à l’issue de la représentation ouverture de la location lundi 12 septembre

À la cour de Bourgogne, au soir de la fête nationale, le Prince promène sa mélancolie existentielle dans le parc… Apparaît Yvonne, empotée, apathique, ennuyeuse. Tout se passe alors comme s’il n’était d’autre solution pour ce jeune homme en quête d’un défi que d’embrasser la douleur de cet ectoplasme, obscur objet d’attirance et de répulsion. Penchant au sacrifice, espoir de récompense ou politique du pire ? Avec une lucidité terrible et jubilatoire, Gombrowicz, « acrobate et provocateur » comme il se définissait lui-même, met en scène un paradoxe : la perversion inhérente à l’amour du prochain. Philippe Adrien Yvonne est dépourvue de toute grâce. Elle est dénuée d’esprit, apeurée et muette. Elle n’a même pas l’originalité d’une tare physique intéressante. C’est le repoussoir parfait dans la mesure où elle révèle à chacun non ce qu’il croit être, mais ce qu’il est en vérité ; en la regardant, chacun rencontre sa propre image. Yvonne est dominée par la peur. Car ce qu’elle représente est insoutenable pour tout le monde. Découvrir ce qu’on est est insupportable. Chacun a la révélation de sa propre grimace. La grimace du roi répond à la grimace de la reine. Le secret que tout le monde cache est percé à jour : derrière le masque, il n’y a rien. L’enveloppe est vide. Vide le vêtement. La cour royale est une cour fantôme. Rosine Georgin Philippe Adrien dirige le Théâtre de la Tempête à Paris depuis 1996, il est également professeur d’interprétation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique depuis 1993. Avec ses jeunes acteurs issus du Conservatoire, il pousse la théâtralité à l’extrême et trouve dans l’œuvre de Gombrowicz une matière qu’il a tant aimé explorer avec Kafka, Vitrac (Victor ou les enfants au pouvoir accueilli au c d r de Tours en 2000), Witkiewicz, Beckett, Shakespeare : démesure, rêve, cauchemar, cruauté, et folie. Witold Gombrowicz, né en 1904 au sud de Varsovie, mort en 1969 à Vence, est surtout connu pour son étonnant Journal et ses romans. À la fois fasciné et rebuté par la forme théâtrale qu’il qualifiait de « perfide, répugnante, incommode, rigide et désuète » il a pourtant écrit trois pièces à des charnières de sa vie : Yvonne, Princesse de Bourgogne (Varsovie, 1938), Mariage (Buenos Aires, 1953) et Opérette (Vence, 1966). Philippe Adrien en prenant le parti d'une stylisation extrême d'un bal de marionnettes aux allures de bal de vampires, nous entraîne gaiement dans un monde de cauchemars où l'horreur est encore plus vraie ; la cruauté, quotidienne ; l'amour, aboli. Les acteurs sont jeunes, allègres ; et il fallait bien de la légèreté pour faire passer l'atroce et visionnaire comptine de la princesse semeuse de mort. Fabienne Pascaud, Télérama Un spectacle drôle et inquiétant, qui rend parfaitement compte de la folie méthodique à l’œuvre dans le texte. Du très beau théâtre. Hugues Le Tanneur, Le Monde Philippe Adrien donne libre cours à son imagination fantasmatique avec cette fable absurde et grotesque du polonais Gombrowicz, traitée comme une BD sophistiquée. Les acteurs sont épatants. Corinne Denailles, Zurban

adaptation et mise en scène

PHILIPPE ADRIEN

traduction Kinga Wyrzykowska décor et costumes Patricia Rabourdin lumières Pascal Sautelet assisté de Nadine Sarric musique Ghédalia Tazartès vidéo Olivier Roset direction technique Martine Belloc régie plateau Pascal Araque maquillages Faustine-Léa Violleau assistant à la mise en scène Clément Poirée avec Elise Bertero Sarajeanne Drillaud Camille Garcia Alix Poisson Vincent Dissez Benjamin Guillard Guillaume Marquet Stanislas Sauphanor Gaëtan Vassart Delphin ... Production ARRT/Philippe Adrien, Compagnie subventionnée par le Ministère de la Culture et la Ville de Paris / avec le soutien du JTN / du CDR de Tours / de Nova Polska, Une saison polonaise en France.



du lundi 7 novembre au samedi 26 novembre lundi, mercredi, vendredi, samedi à 20h30, mardi, jeudi à 19h, relâche le dimanche rencontre avec le public jeudi 17 novembre à l’issue de la représentation ouverture de la location lundi 17 octobre

création

DES CROCODILES DANS TES RÊVES Anton Tchekhov OU 7 PIÈCES EN 1 ACTE

Sept pièces en un acte. Comme une suite musicale. Depuis le théâtre grec jusqu’au vaudeville, l’inconstance - le « change » du théâtre baroque est le thème comique par excellence et le mariage définit l’espace et le temps de l’affrontement entre le désir et le pouvoir : désir, infidélité, domination, argent. La demande en mariage vire au conflit d’intérêts, à la rixe et la crise d’apoplexie. L’Ours, où le créancier tente vainement de contenir sa fureur devant la jeune veuve éplorée, va de duel au pistolet en déclaration d’amour et de syncope en étreinte hollywoodienne. Des questions d’argent opposent aussi le gendre et la belle-mère, malgré ou à cause d’un invité surprise, faux général « loué » pour l’occasion, mais vrai navigateur dont les manœuvres savantes et sonores contribuent largement à couler La Noce dans les eaux glaciales du calcul égoïste. Reste alors à tenter d’échapper à l’épouse acariâtre ou hystérique : le petit fonctionnaire du Tragédien malgré lui ne voit comme issue que le suicide au revolver, tandis que l’aide-comptable du Jubilé bute sur l’idée fixe de « les égorger » ! Et si Bortzov, riche propriétaire terrien, s’est ruiné et a sombré dans l’alcoolisme, s’il est réduit à mendier le dernier verre dans une auberge miteuse Sur la grand route, c’est à cause d’une femme qui l’a trompé le jour de leur mariage. Quant au grand acteur vieilli, il évoque avec nostalgie, comme pour son Chant du cygne, la femme aimée qui aurait consenti à l’épouser « s’il abandonnait la scène ». Une physiologie cocasse du mariage, oui. Mais autour de la table des noces c’est toute la comédie humaine qui se joue, en concentré, en raccourci.

nouvelle traduction André Markowicz et Françoise Morvan mise en scène

GILLES BOUILLON dramaturgie Bernard Pico scénographie Nathalie Holt costumes Marc Anselmi lumières Nicolas Guellier assistanat mise en scène et travail chorégraphique Sophie Mayer régie générale Laurent Choquet avec Pierre Baillot Pierre-Alain Chapuis Nicolas Struve la troupe des 5 comédiens du CDR de Tours distribution en cours production du Centre Dramatique Régional de Tours Textes édités par Actes Sud Babel


Il faut montrer la vie non telle qu’elle est, ni telle qu’elle doit être, mais telle qu’elle nous apparaît en rêve. Tchekhov, La mouette, 1896


C’est une comédie, ma parole… Je n’en crois pas mes yeux : pourquoi diable le sort nous a-t-il jetés dans cette misérable auberge ? Que voulait-il nous donner à entendre ? La vie fait parfois de tels bonds qu’on en est éberlué. Tchekhov, En voyage, 1886

Tréteaux dressés pour « se mettre à table », cabaret refuge, propice aux récits et aux confessions, la scène du théâtre enfin que l’acteur vient peupler des fantômes de la fiction et des souvenirs de toute une vie : le « théâtre des paroles » de Tchekhov fait lever tout un univers dans quelques mètres carrés, avec le bruit de fond de l’orage, de la nuit, de la ville ou de la steppe. L’inextricable vie ! Toujours à l’écoute du réel dont il observe « cliniquement », comme le médecin qu’il était (sans juger ni condamner, mais sans illusion, avec une ironie féroce et à la fois une tendresse attentive pour notre humanité de « petits hommes »), les maladies du corps et de l’âme, les maladies du corps social et celle de l’amour, la part obscure, inavouée des sentiments et des comportements. Et toujours loin de toute misanthropie, avec un appétit de vivre et d’aimer, avec le goût du rire et de la comédie : « je voulais seulement dire aux gens, regardez-vous, regardez comme tous vous vivez mal (…), y a-t-il là une raison pour pleurer ? ».

Emouvantes ou burlesques, « études dramatiques » plus sombres parfois, ou comédies brillantes, vaudevilles, farces, ou plaisanteries, selon les traducteurs, Tchekhov y fait jouer des figures archétypales, celles de Shakespeare, celles de Molière, de Labiche ou de Feydeau. Avec la plus grande liberté de trait et la plus grande jubilation, il y « exerce » son art de la brièveté. Car Tchekhov excelle aussi (surtout ?) dans la forme brève, portée par le rythme, par la musicalité, dans une compression du temps qui met les personnages et les situations en état de surchauffe, « d’extrême secousse », leur fait voir, comme au personnage du Tragédien malgré lui, « des crocodiles » jusque dans leurs rêves et permet les plus délirants coups de théâtre, jusqu’à l’explosion finale dans un éclat de rire. Bernard Pico, avril 2005

LA MUSIQUE ET LES MOTS « Les pièces doivent être mal écrites, avec insolence », dit Tchekhov : ce qu’il nous livre ici ce sont des chefs-d’œuvre d’insolence, de concision, de rapidité, si « bien écrits » qu’ils sont « presque » intraduisibles ! André Markowicz et Françoise Morvan, à qui nous avions déjà demandé de traduire Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, créé par Gilles Bouillon en mai 2004, ont relevé le défi, parachevant ainsi leur traduction intégrale du théâtre de Tchekhov aux L’inextricable vie, éditions Actes Sud Babel. André Markowicz et Françoise Morvan nous font entendre avec ses c’est essentiellement élans, ses rythmes, ses silences, ses syncopes, la musique des mots deux choses : de Tchekhov qui suggère comme en harmonique, la musique des voix le désir qui circule entre et des instruments. Sur la route, à la noce, au théâtre, il y a toujours là les sexes, et les figures, par chance, un violon, un accordéon, une guitare, instruments nomades, exaltées ou mortifères, instruments de fête et réjouissance des gens de passage. On chante et du pouvoir politique on boit, en chœur ou en solo, pour se tenir l’âme au chaud. On voudrait, et social. Alain Badiou, comme Tchekhov, « assis quelque part au milieu de la foule, écouter Petit manuel d’inesthétique, une musique entraînante ». 1998


mardi 13 décembre à 20h30 - mercredi 14 décembre à 20h30 - jeudi 15 décembre à 19h rencontre avec le public jeudi 15 décembre à l’issue de la représentation ouverture de la location mardi 22 novembre

Au croisement des deux disciplines que sont le théâtre et le cirque contemporain, Espèces est une création issue d’un partenariat entre la Compagnie LES HOMMES PENCHÉS de Christophe Huysman et la Compagnie Accroche-moi de Gérard Fasoli. Espèces est un travail d’écriture entrepris à partir d’échanges ordinaires, d’informations minimales entendues dans les bars, les boîtes de nuit, pendant le sommeil etc... C'est une pièce d’ivresses, burlesque, des morceaux de conversations, interjections, soupirs, proférés dans des positions physiques invraisemblables. Des compressions de temps et d’espaces, des torsions de corps. C’est cela Espèces : cet emportement singulier dans un langage ordinaire, des gens en fragments, qui font au mieux pour se sortir de situations violentes. Les cinq acteurs acrobates se déplacent sans cesse, comme s’ils fuyaient la mort ou quelque chose de plus terrible encore. Ils jouent à se faire mal, à s’aimer, à s’associer, à se désolidariser, à se singer… Ils s’amusent à survivre, à vivre. Une pièce où le corps est autant manipulé que le langage. Christophe Huysman Depuis une dizaine d’années, le cirque cherche à sortir d’une esthétique démonstrative qui souvent l’a emprisonné dans la forme et la technique, sans réelle prise en compte du sens et de l’écriture. Avec Christophe Huysman nous avions le même désir de traiter de situations parfois dramatiques (la maladie, la mort), dans la dérision et l’absurde, ainsi que de privilégier la musicalité et le rythme apportés par le texte et le mouvement. Gérard Fasoli Christophe Huysman est acteur, auteur et metteur en scène. Fondateur du « Laboratoire mobile HYC », il crée en 2001 le Monde HYC (performance de 40 heures, liant théâtre, littérature, cirque et multimédia). Aventure qu’il décline depuis sous forme de spectacles et de performances évolutives présentés notamment au Festival d’Avignon. Ses textes sont publiés en France aux Éditions Les Solitaires Intempestifs, aux Éditions des Quatre-Vents, à l’Avant-Scène Théâtre. Il est artiste invité au Centre National des Arts du Cirque pour l’insertion professionnelle avec le soutien du Conseil Régional Champagne-Ardenne. Sportif de haut niveau, Gérard Fasoli a fait partie de l'équipe de France de trampoline et est kinésithérapeute de formation. Depuis quinze ans il évolue dans le milieu mise en scène professionnel des arts du cirque en qualité de trapéziste et d'acrobate se CHRISTOPHE rapprochant du nouveau cirque mais aussi de l'art lyrique et du cabaret. Il HUYSMAN crée en 1997 la Compagnie Accroche-moi. scénographie Gérard Fasoli création lumières Patrice Besombes régie lumières Emma Julliard avec Manu Debuck Sylvain Decure Gérard Fasoli Christophe Huysman William Valet coproduction Compagnie LES HOMMES PENCHÉS, Laboratoire mobile / Culture Commune, SN du Bassin minier du Pas-de-Calais / Compagnie Accroche-moi / Avec la complicité d’Et bientôt… / DMDTS

Les plus inventifs des saltimbanques en piste en ce moment sont certainement les cinq acteurs-acrobates d’Espèces. Avec une étrange audace, ces ludions voltigeurs marient, tout en les bousculant, les conventions du cirque et du théâtre. Le tragique tutoie le burlesque, les corps rebondissent, se frôlent, se télescopent. Tout ça semble se faire sans effort. Le risque était de faire du cirque intello, ce qui est rassurant, c’est que les enfants rient de ces aériennes clowneries. Le Canard enchaîné Christophe Huysman est bourré de talent et sa plume déborde, agitée, circonspecte et véhémente. Le texte est haché, possédé par chaque comédien : l’un commence la phrase, l’autre l’achève, dans un jeu de ping-pong verbal que seules scandent les oscillations du trampoline. Libération La danse, le verbe et l’exploit acrobatique triturent le futile et l’essentiel. Ils racontent la sensualité de la séduction, le désir, les sauts dans le vide et les fuites en avant. Autour des trampolines s’anime la fête d’exister. Les arts de la piste


SCÈNE 1 C’est qui ? C’est la vie Non non c’est un rêve Non c’est la vie Elle se trémousse elle est légère Elle traverse elle passe saisis la Elle se fout de notre gueule regarde la Et la vie j’ai un truc à te dire Elle te regarde dans les yeux C’est un rêve non c’est un rêve

ESPÈCES CIRQUE DE MOTS, THÉÂTRE DE CORPS

PIÈCE DE CIRQUE Christophe Huysman


mardi 10 janvier à 20h30 - mercredi 11 janvier à 20h30 jeudi 12 janvier à 19h - vendredi 13 janvier à 20h30 rencontre avec le public jeudi 12 janvier à l’issue de la représentation ouverture de la location lundi 5 décembre

Léonce et Lena est un joyeux chassé-croisé amoureux. Un conte drolatique pour enfants terribles. Brillant et cynique. Dans cette langue drue, violente et tendue qui est la signature de l'auteur de Woyzeck, Lenz et La mort de Danton. Léonce et Lena pourrait commencer là où finissait Le songe d’une nuit d’été. Préparatifs d’un jour de noces. À la cour du roi Pierre on attend les fiancés : le prince a disparu, la princesse est en fuite : lui ne veut pas rentrer dans le rang, elle refuse une union pour raison d’état. Leur fugue et leur destin se croisent, entre rêve et réalité, le temps d’un nocturne fantasque où se tissent le désir d’amour et le désir de mort. Léonce et Lena finiront par se ranger à la place qui leur était assignée, en continuant à ignorer tout l’un de l’autre, ils se marieront… En effigie. Comme deux automates. Gilles Bouillon a monté avec une délicieuse simplicité la pièce tout ensemble enfantine et noire. Sur le sensuel espace de sable imaginé par Nathalie Holt, les personnages marionnettes traversent l'espace et le temps via un miroir posé à même la scène, et qui figure tous les voyages. Les acteurs se prêtent avec grâce à ces folies mortelles. Non sans cruauté aussi : " Maintenant rentrez chez vous, mais n'oubliez ni vos discours, ni vos sermons, ni vos poèmes, car demain en toute tranquillité et quiétude, on reprend tout de zéro et on recommence la plaisanterie. Au revoir ! ", déclare au public Léonce, Le spectacle sera interprété avec une cynique aisance par Quentin Baillot. Est-ce parce que son propre en tournée nationale père - Pierre Baillot - joue magnifiquement ici son père de théâtre, le roi Pierre. de janvier à avril 2006. Magie, mystère et plaisir insondable de la scène. Fabienne Pascaud, Télérama mise en scène

GILLES BOUILLON traduction Bernard Chartreux, Eberhard Spreng et Jean-Pierre Vincent dramaturgie Bernard Pico scénographie Nathalie Holt costumes Marc Anselmi lumières Michel Theuil son Francine Ferrer assistanat mise en scène et travail chorégraphique Sophie Mayer

Placé sous le signe de l'adieu impossible à l'enfance, le spectacle ramène à l'univers des jolis livres d'images, à la fois naïves et délicates. Nappée des lumières chaudes de Michel Theuil, la superbe scénographie de Nathalie Holt invite au rêve et à la poésie. Toiles peintes, portes ouvrant le théâtre sur le théâtre, bancs pour élèves que l'on croirait sortis de La classe morte de Kantor, se succèdent, alors que les comédiens passent d'un jeu faussement réaliste à celui des masques, des marionnettes, des mannequins. Didier Méreuze, La Croix Gilles Bouillon prend le parti de la comédie d'idées et d'une esthétique fabriquant des illusions changeantes. À travers le jeu lucide et angoissé de Quentin Baillot, Sarah Capony et Loïc Houdré, le style est plus à la profondeur narquoise qu'à la grâce adolescente. Un savant humour des contradictions s'infiltre dans ce bel éclairage songeur. Gilles Costaz, Zurban

D'emblée avec sa scénographe, Nathalie Holt, le metteur en scène Gilles Bouillon nous mène au coeur d'un romantisme noir et baroque. Léonce est un jeune homme perdu, à la recherche de l'absolu et d'une pureté que le monde dans lequel il vit ne avec lui donne pas. Autour de lui, ce n'est que comédie, jeu de masques, adultes ridicules. Catherine Benhamou Marionnettes animées par le seul désir de paraître. Le metteur en scène a trouvé Sarah Capony en Quentin Baillot un Léonce extraordinaire, romantique, jamais fiévreux, en désir Judith Siboni permanent de vérité. Fébrile dans ses sentiments et dans ses gestes. Face à lui, Pierre Baillot Quentin Baillot Valerio, terrien, poète des landes et des forêts qu'incarne avec des émois de baladin Xavier Guittet Loïc Houdré, juste jusque dans le désespoir. Et, prisonnière de tous les désirs, Loïc Houdré ... Lena, à qui Sarah Capony apporte une étrangeté toute délétère. production du Centre Dramatique Jean-Louis Pinte, Figaroscope Régional de Tours

Texte édité par l’Arche Éditeur


LÉONCE ET LENA Georg Büchner

Valerio : Se marier ? Depuis quand Votre Altesse a-t-elle adopté le calendrier perpétuel ? Léonce : Sais-tu bien, Valerio, que même le plus petit être humain est si grand qu’une vie est encore bien trop courte pour pouvoir l’aimer ?


PESSAH / PASSAGE Laura Forti

La mère : Ce n’est pas du porc Betta : Tu sais bien que je ne peux pas en manger La mère : C’est du veau. Je te le jure Betta : Quand j’étais petite aussi tu jurais, et puis tu me préparais un sandwich pain azyme jambon pour le goûter ! La mère : Qu’est ce que tu racontes ! Je n’ai rien fait de tel ! Betta : Tu l’as fait, et comment ! C’était même assez bon


mardi 24 janvier à 20h30 - mercredi 25 janvier à 20h30 - jeudi 26 janvier à 19h rencontre avec le public jeudi 26 janvier à l’issue de la représentation ouverture de la location mardi 3 janvier

Et il adviendra que vos enfants vous demanderont : que signifie pour vous ce rite ? Exode 12,22 Une mère. Ses trois enfants : l’aînée Nora (mère de Nino, aujourd’hui c’est son anniversaire, il a 16 ans) est communiste, féministe et pro-palestinienne. Georgio est bouddhiste. Betta, la cadette, a arrêté de travailler pour écrire et partir en quête de son identité juive. Le père absent, malade, est catholique. Le jour de l'anniversaire de Nino coïncide avec la fête de « Pessah », la Pâque juive. La mère et Betta, ont l'intention de ranimer la tradition et faire de deux choses l'une : fêter l'anniversaire en faisant le « Seder », le repas de Pessah selon les règles de la religion. Les premiers frottements, âpres et comiques, sur les convenances d'une fête religieuse dans une famille qui ne les a jamais pratiquées, où personne ne parle un mot d'hébreu, où on n'a pas fait circoncire le fils, révèlent le tissu familial et les tribulations identitaires de chacun. Il ne s'agit pas uniquement d'une histoire de famille. La pièce de Laura Forti tisse habilement un lien entre le microcosme d'une mère et ses trois enfants adultes et le macrocosme historique passé (la Shoah) et présent (Israël). Laura Forti se place presque à contre-courant par rapport aux multiples dramaturgies contemporaines. Elle fait épanouir la force de son style et son contenu inhabituel dans une dramaturgie tout à fait classique. II y a, pour chaque personnage, une part de jubilation verbale qui me semble rare, et qui permet à l'auteur de traiter des sombres sujets de famille avec une bonne dose d'humour. En réinterprétant à sa façon la signification de la fête de Pessah, la Pâque juive, elle entrecroise les biographies, les crises mise en scène LUKAS HEMLEB d'identités, les quêtes de vérité et de bonheur. Cela se déroule lors d'une traduction fête de famille, en temps réel. Lukas Hemleb Caroline Chaniolleau Laura Forti, jeune auteur, traductrice de théâtre israélien, comédienne et metteur en scène a reçu, en 2001, le prix Ugo Betti pour Pessah. En 2003, chargée de la commémoration de la Shoah en Italie, elle monte un de ses textes Dis-moi une histoire jamais écrite. Lukas Hemleb, né en Allemagne, a commencé sa carrière de metteur en scène au milieu des années quatre-vingt à la Schaubühne de Berlin. Il a mis en scène à la Comédie-Française Une visite inopportune de Copi et Le Dindon de Georges Feydeau. Ses deux dernières créations sont Figure de Pierre Charras et Titus Andronicus de Shakespeare. Sur le vieux thème du repas de famille qui tourne au jeu de massacre, l'italienne Laura Forti a écrit une pièce remarquable, qui interroge avec une lucidité radicale et un humour ravageur les mécaniques en folie de la transmission et de l'identité dans le monde d'aujourd'hui - monde qui, soixante ans après, continue de souffrir, au plus intime comme au plus collectif de lui-même, de l'extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Tous ensemble, auteure, metteur en scène et acteurs, arrivent à nous faire rire de cette tragédie politico-familiale : un rire salutaire. Fabienne Darge, Le Monde Cette pièce à l'humour corrosif et dévastateur passe d’un communautarisme à l'autre, et autour de la mère juive, figure tutélaire s'il en est, creuse les temps de la famille à la manière des grandes tragédies antiques. Les Atrides en banlieue en quelque sorte. Hervé Pons, La Tribune

scénographie Jane Joyet assistante à la mise en scène Leïla Férault stagiaire à la mise en scène Sarah Oppenheim costumes Julie Scobeltzine lumières Xavier Baron maquillages Karine Deest construction du décor Ateliers de la MCB avec Caroline Chaniolleau Laurent Manzoni Annie Perret Mila Savic pièce traduite à l’initiative du Centre International de la Traduction Théâtrale Maison Antoine Vitez production Maison de la Culture de Bourges, Centre de Créations et de Productions en Région Centre / en coproduction avec le Théâtre de la Ville / Compagnie Lettre H. / avec le soutien de l’Adami / du CDR de Tours en partenariat avec le Crédit Agricole Centre Loire


LA FÉROCITÉ DU MONDE, TOUT SIMPLEMENT

RUZANTE

Angelo Beolco

Ruzante : Et si j’étais plus moi ? Si j’avais été tué au combat et que je soye mon fantôme ? Elle serait bien bonne. Non, bordel ! Les fantômes ne mangent pas. Je suis bien moi, et bien vivant. Si je savais maintenant où trouver ma Betia ou mon compère Menato… Lui aussi je sais qu’il est à Venise. Bordel !! Ma femme va avoir peur de moi, à présent. Faut bien montrer que je suis devenu une vraie terreur. C’est pourtant vrai que je le suis devenu, mais par la force des choses. Mon compère voudra savoir tous les détails. Putain ! Je lui en raconterai des vertes et des pas mûres ! Mais on dirait que c’est lui. Oui, c’est bien lui. Compère, oh, compère. C’est moi, Ruzante, ton compère.


mercredi 1er février à 20h30 - jeudi 2 février à 19h - vendredi 3 février à 20h30 samedi 4 février à 20h30 - lundi 6 février à 20h30 - mardi 7 février à 19h mercredi 8 février à 20h30 - jeudi 9 février à 19h rencontre avec le public jeudi le 2 février à l’issue de la représentation ouverture de la location mercredi 11 janvier

Ruzante est un paysan traumatisé. De retour d’une campagne de guerre, il ne connaît rien de la vie vénitienne où il est débarqué : il souffre alors d’un mal pire que la guerre dont il s’est extirpé. Et le rire du spectateur vient de ce jeu terrible avec la peur. Affamé, maladif, affaibli et sale, il apprend que depuis son départ à la guerre, sa compagne l’a délaissé pour s’établir dans la capitale avec un riche bourgeois. Cette nouvelle agit en lui comme une déflagration… Derrière le fanfaron qui racontait gaillardement des batailles improbables, l’homme s’effrite, se démonte ; il implose. Pourtant, Ruzante n’exprime aucun sentiment. Pas de tristesse. Pas de haine. Pas d’amertume. On croit avoir affaire à un Buster Keaton de la Renaissance. À travers le rôle de Ruzante, Angelo Beolco (1496 ? – 1542), acteur et auteur de la région de Padoue, invente certainement le personnage dramatique moderne : aucun destin grandiose… Aucune déchéance expiatoire. Son action même n’est guidée par aucun projet si ce n’est la satisfaction des besoins élémentaires ! Ruzante est un homme faible, perdu, malmené par l’état du monde (la guerre, l’infidélité, la misère). Malgré ses fanfaronnades d’ancien soldat, c’est un homme terrorisé par la cruauté qui l’entoure. Jean-Claude Berutti mise en scène Angelo Beolco, alias Ruzante, est l’acteur et l’auteur de théâtre le plus important de la Renaissance italienne. Révolutionnaire, esprit libre, intellectuel ouvert et dialectique, il le fut assurément : c’est ce qui fait de lui un auteur comique et satirique souvent irrévérencieux, qui aimait se moquer de tous, seigneurs et cardinaux aussi bien que vilains. C’était un vrai génie de théâtre. Dario Fo Après avoir été directeur du Théâtre du Peuple de Bussang de 1997 à 2002, Jean-Claude Berutti dirige La Comédie de Saint-Étienne avec François Rancillac depuis janvier 2002. Bruno Putzulu, incarnation marquante du rôle de Ruzante, surgit sur scène avec une énergie de tous les diables, des trous dans la tête, un restant d’armure brinquebalant sur son torse, des guenilles couvrant ses jambes et ses bras. Il tonne mais sa voix crie la fragilité et la tristesse. Il va être drôle, attendrissant, déchirant. Il porte le spectacle en athlète à la tendresse écorchée. Un splendide damné de la terre. Gilles Costaz, Les Échos Il y a des accents rabelaisiens dans cette histoire qui oscille entre farce et tragédie. Au final Ruzante passe au crime, confronté à l’angoisse d’un énorme vide existentiel. Vivante, efficace et visuelle, la mise en scène de Jean-Claude Berutti, adaptée à l’ingénieux décor de Rudy Sabounghi, en appelle à l’imaginaire. Tout concourt à mettre en valeur le génie théâtral du moqueur Angelo Beolco. Claudie Leger, La Tribune

JEAN-CLAUDE BERUTTI nouvelle traduction Claude Perrus

version scénique sur une idée de Jean-Claude Berutti Salomé Broussky décor Rudy Sabounghi costumes Colette Huchard lumières Laurent Castaingt maquillages Cécile Kretschmar dramaturgie Salomé Broussky avec Angélique Clairand Louis Bonnet François Font Arnault Mougenot Bruno Putzulu D’après deux textes d’Angelo Beolco : La parlerie de Ruzante qui de guerre revient et Bilora dans une nouvelle traduction de Claude Perrus (Éditions Dramaturgie) production La Comédie de Saint-Étienne, CDN / avec le soutien du CDR de Tours


mardi 21 mars à 20h30 - mercredi 22 mars à 20h30 - jeudi 23 mars à 19h vendredi 24 mars à 20h30 rencontre avec le public jeudi 23 mars à l’issue de la représentation ouverture de la location mardi 28 février

Exilith est l’histoire de la première femme, Lilith, la femme d'avant la femme. Insoumise à Adam, elle doit fuir : c'est la première exilée. Dans la Kabbale, Lilith serait la première femme, précédant Ève et créée à partir de la même argile rouge qu'Adam, au Sixième jour de la Création. (Reza Baraheni prétend connaître l’endroit même où Adam est né : une montagne rouge près de Tabriz, une des plus vieilles villes du monde située dans la province d’Azerbaïdjan à l’ouest de l’Iran). Dans les livres de La Genèse, ce n’est pas très clair, on peut seulement lire la présomption de création d'une femme antérieure à Ève. Les textes nous disent qu'Adam voulait que Lilith se place sous lui durant l'acte d'amour mais elle refusa : « Pourquoi devrais-je être sous toi ? » demanda-t-elle, « J'ai été créée de la même argile, et suis par conséquent ton égale ». Adam essaya de la soumettre avec violence et Lilith, en rage, s'échappa. Adam s'en plaignit à dieu qui envoya trois anges à sa recherche. Lorsqu’ils la rattrapèrent, elle refusa le retour et la soumission… et avait déjà donné naissance à des milliers de démons… Lilith aurait alors été destituée au profit d'une Ève plus soumise et servile… Chez Reza Baraheni, une figure, souvent, est à l’œuvre, une figure secrète et sexuée : « l’autre femme », libre, égale d’Adam : Lilith. Thierry Bedard lui a demandé d’écrire un texte pour faire entendre la voix de cette femme, de ce mythe. Une voix qui porte en elle les voix de toutes les femmes en révolte contre le monde. Ce sera EXILITH. On sait de ce texte qu’il sera certainement très drôle - dieu y sera à la peine, le pauvre Adam « réduit » à son organe, Ève traitée de moins que rien, etc. - et d’une incroyable férocité. Sur le plateau d'Exilith : il y aura des centaines de couvertures qui submergeront scène et salle, le corps et la voix d'une femme, Lilith, frêle et irrépressible ; la musique de Daunik Lazro, ses sons inouïs et sa liberté sans renoncement... La naissance du monde... Daunik Lazro nous renvoie à l’histoire du jazz et ses figures marquantes du saxophone. Il est avant tout un improvisateur hors norme. Depuis plus de trente ans il cisèle une musique faite de fureur et de sensibilité. Au-delà d’un instrumentiste exceptionnel, c’est avant tout un poète sonore, un passeur de musique. Sa musique solitaire, pleine de tendresse malgré les cris et les révoltes, est bouleversante. Reza Baraheni est né en 1935 à Tabriz, Iran. Interdit de s’exprimer dans sa langue maternelle (l’azéri) il s’affirme depuis la fin des années soixante comme l’un des écrivains majeurs de langue persane. Emprisonné sous le régime du Shah, il subit un premier exil dans les années 70 aux États-Unis, où il est Création janvier 2006 proche des avant-gardes littéraires et des mouvements féministes. Au milieu des années 90 il échappe à plusieurs tentatives d’assassinat et s’exile définitivement mise en scène à Toronto. Il a écrit plus de 50 volumes, quasiment tous censurés en Iran : poésie, THIERRY BEDARD essais (il est le théoricien de référence de la poétique persane classique), fictions. musique Daunik Lazro

avec Marie-Charlotte Biais Daunik Lazro distribution en cours production notoire / SN Bonlieu, Annecy / avec l’aide du CCAM SN, Vandœuvre-lès-Nancy

Thierry Bedard, avec notoire, oeuvre sur des auteurs contemporains, et présente des spectacles « grand public », de recherche, d’intervention, ou pour le jeune public - sous forme de cycles thématiques. En 2003, c’est dans le cadre de La Bibliothèque censurée en soutien et hommage au Parlement International des Écrivains, qu’il rencontre Reza Baraheni dont il met en scène En Enfer. En 2004, le Festival d’Avignon a invité notoire et Reza Baraheni avec un ensemble de quatre spectacles.


EXILITH Reza Baraheni

Le nom même de Lilith dérive d’un mot assyro-babylonien qui signifie "démon femelle" ou "esprit du vent". Mais le nom apparaît avant sous la forme de "Lilake" dans des tablettes sumériennes d'Ur, dont la fameuse tablette de l'épopée de Gilgamesh. L'étymologie hébraïque populaire fait dériver Lilith du mot "layil", la nuit, et c'est pourquoi elle apparaît souvent sous les traits d'un monstre de la nuit.


Michel Vinaver, Écrits sur le théâtre

Chaque pièce est un chantier de fouilles. Mais je ne cherche pas un sens (au monde, à la vie, etc.). Je cherche à raccorder des choses, avec l’espoir que cela donnera naissance à des bouts de sens - et ainsi de suite d’une façon discontinue et plurielle.

Michel Vinaver

L’OBJECTEUR

PIÈCE EN 2 ACTES ET 99 MORCEAUX


mardi 28 mars à 20h30 - mercredi 29 mars à 20h30 - jeudi 30 mars à 19h rencontre avec le public jeudi 30 mars à l’issue de la représentation ouverture de la location mardi 7 mars

Paris, 1950. La guerre froide divise le monde. Julien Bême, un appelé, « objecte » : en plein exercice. Coupable de refus d'obéissance, il est mis à la prison de la caserne en attendant sa comparution devant le Conseil de Guerre. Mais, la nuit, les taulards ont l'habitude de faire le mur ; la hiérarchie ferme les yeux. Un matin, on constate que Julien n'est pas rentré dans sa cellule… Et la machine se détraque. Et simultanément, l'événement se répercute dans le monde civil : tel une pierre jetée dans l'eau, il provoque des remous dans toutes les directions. En 48 heures, des vies vont se trouver bouleversées, toutes sortes de gens vont se trouver entraînés ou se croiser de manière imprévisible : le négociant en vin, l'ouvrier mécanicien, le prof d'histoire membre du Comité central du PCF, le magnat du textile et de la presse, l'agent de police, membre du PCF, la jeune voisine au grand cœur, le petit journaliste qui monte, l'ancien de la Résistance, la libraire et tant d'autres gens ordinaires du Paris de 1950… Mais un autre temps se plaque à celui-ci : la préparation du spectacle et de sa représentation sur le plateau du théâtre cinquante ans après ; et voici que défile une autre série de personnages : auteur, metteur en scène, dramaturge, comédiens, machinistes, administratrice, croqués avec humour… Ces inserts « théâtre » produisent des déflagrations comiques. Ce n’est pas du théâtre dans le théâtre mais du théâtre sur le théâtre ; se mettant en scène et donnant à rire de lui-même. La pièce se fait de 99 morceaux qui s'enchaînent sans pause, 72 séquences qui déroulent le récit historique, et 27 intermèdes au présent, « sur le théâtre », au moment où il se fait. Le défi est ici poussé à l'extrême, puisque les 11 interprètes voulus par l’auteur, assument 72 rôles, dans un tournoiement qui entraîne le spectateur à prendre part au jeu. Dans une grande traversée du dernier demi-siècle, Michel Vinaver passe au filtre de son écriture « ce dont s’est toujours occupé le théâtre : l’ordre du monde, la place de l’homme dans ce monde, la conduite à y tenir », en questionnant le monde de la production, du travail et de l’entreprise, le fonctionnement du pouvoir politique et économique, la justice, l’armée et la guerre. Création mars 2006 Ce qui l’intéresse c’est ce qui peut disloquer cet ordre : le dissident, le réfractaire, l’objecteur, l’étranger, celui ou celle qui grippe les machines, non pas en se révoltant, mise en scène mais par refus de jouer le jeu, par résistance passive, ou en « faisant un pas de CLAUDE YERSIN côté ». Cette figure revient sans cesse sous sa plume depuis son roman scénographie L’Objecteur publié en 1951, qu’il adapte pour le théâtre en 2001. Chantal Gaiddon Claude Yersin : comédien, traducteur, metteur en scène, dirige depuis 1986 le Centre Dramatique National des Pays de la Loire. Il a reçu trois récompenses décernées par le Syndicat Professionnel de la Critique, le Prix Georges Lerminier 1985 pour sa mise en scène de Usinage de Daniel Lemahieu, le Prix de la meilleure création française 1987 pour Arromanches de Daniel Besnehard et le Prix Georges Lerminier 2000 pour sa mise en scène du Courage de ma mère de Georges Tabori. Il a mis en scène deux pièces de Michel Vinaver : La demande d’emploi et Portrait d’une femme.

costumes Chantal Gaiddon en collaboration avec Séverine Roubert-Thiébault … avec 12 comédiens distribution en cours production Nouveau Théâtre d’Angers, CDN Pays de la Loire Texte édité par l’Arche Éditeur


Isabella : Ô bouches redoutables, qui portent en elles une seule et même langue pour condamner ou pour absoudre, forçant la loi à s’incliner devant leur volonté, accrochant le juste et l’injuste à leur appétit, pour qu’ils le suivent là où il les entraîne !

William Shakespeare

MESURE POUR MESURE

MACHIAVÉLIQUE ?


mardi 4 avril à 20h30 - mercredi 5 avril à 20h30 - jeudi 6 avril à 19h vendredi 7 avril à 20h30 - samedi 8 avril à 20h30 rencontre avec le public jeudi 6 avril à l’issue de la représentation ouverture de la location mardi 14 mars

Dans Vienne c’est le chaos. La corruption a tout gangrené. Le Duc Vincentio fait croire qu’il part en voyage, il confie tous ses pouvoirs au plus digne de ses proches, Angelo, puritain, dans le but de mettre en application des lois tombées en désuétude depuis des années sous sa propre autorité trop bienveillante. Très vite, Angelo, le nouveau régent, tombe le masque et se révèle être un véritable tyran. Il condamne à mort un gentilhomme, Claudio, parce que sa fiancée, Juliette, attend un enfant de lui avant le mariage et il met Isabella, la sœur de Claudio, devant un terrible choix, offrir sa virginité contre la grâce de son frère. Plutôt que de s’éloigner comme il le prétend, le Duc Vincentio reste dans les parages. Sous les traits et les atours d’un moine, il observe. Il est devenu l’espion de son propre royaume. Il surveille celui qu’il a installé au gouvernement et assiste aux abominables conséquences d’une politique de terreur qu’il a contribué à mettre en place. La tragédie s’achève de justesse en comédie. Ce que Philippe Sireuil aime depuis toujours dans cette œuvre de tous les excès et de toutes les fantaisies, c’est qu’elle met sur scène la face cachée du monde, du désir, du pouvoir, du désir de pouvoir et du pouvoir du désir. Qu’elle est d’une moralité douteuse (entendez : qui doute de la moralité des autres). Il a choisi la nouvelle traduction de Jean-Michel Déprats qui fait apparaître toute la finesse, la truculence des jeux de langage et des mots d’esprit. Création janvier 2006 Une fois encore chez Shakespeare, mesure et démesure coexistent absolument dans un équilibre et une évidence rares. Les questions essentielles du pouvoir, de la justice, de la religion, de la moralité, de la trahison, du pardon, de la miséricorde sont là en même temps que les rouages les plus séduisants et comiques du théâtre : travestissements, scènes de bordels, personnage de maquereau, obscénité, farce, bouffonnerie : c’est le « Globe » que Shakespeare déploie. L’œuvre offre des multiplicités de lectures possibles souvent très contradictoires. Il est même difficile de résumer l’intrigue fabuleuse et étrange sans s’engager dans une interprétation, un jugement. Le titre de la pièce y serait-il pour quelque chose ? On peut la lire comme le passage du chaos à l’ordre, mais les sujets fondamentaux philosophiques, religieux, moraux suscitent depuis toujours d’innombrables interrogations et analyses. Les choix dramaturgiques que Philippe Sireuil proposera ne manqueront pas d’apporter une nouvelle pierre dans ce questionnement et d’éclairer l’inégalable démesure shakespearienne. Philippe Sireuil, metteur en scène belge, a fondé en 1982 avec Marcel Delval et Michel Dezoteux, le Théâtre Varia à Bruxelles. Il a mis en scène tout un répertoire de théâtre classique et contemporain (Claudel, Ibsen, Marivaux, Musset, Tchekhov, Duras, Piemme, Koltès, Minyana, Lagarce, Harrower…).

mise en scène

PHILIPPE SIREUIL traduction française Jean-Michel Déprats scénographie Vincent Lemaire costumes Catherine Somers lumières Philippe Sireuil décor sonore François Joinville maquillages, perruques Catherine Friedland avec Gersende Hospied Nathalie Laroche Anne-Marie Loop Céline Rallet André Baeyens Jean-Pierre Baudson Alfredo Cañavate Jean-Luc Couchard Patrick Donnay Sébastien Dutrieux Philippe Jeusette Sacha Kremer Bernard Sens ... production Théâtre National de la Communauté Française / Le Manège, Mons


mardi 9 mai à 20h30 - mercredi 10 mai à 20h30 - jeudi 11 mai à 19h vendredi 12 mai à 20h30 rencontre avec le public jeudi 11 mai à l’issue de la représentation ouverture de la location mardi 18 avril

Il y a une dizaine d’années fut retrouvé dans les archives de Brecht le fragment d’une pièce : Jean la Chance. Ce fragment fut tout de suite jugé assez élaboré pour que soit envisagée sa publication parmi les œuvres complètes. Emprunt à la culture populaire, Jean la Chance est inspiré d’un conte des frères Grimm Jean le veinard publié en 1818. De ce conte, Brecht reprend le principe fondamental de l’échange et déroule une action entre l’hiver et l’automne, dans un décor où la nature est constamment présente ainsi que la fête foraine. Il déploie, comme sur un manège, le mécanisme centrifuge de l’échange comme ressort dramaturgique. La bonté, la naïveté ne sont pas ici des idéaux, mais au contraire, des techniques, voire des stratégies de survie et de satisfaction des besoins vitaux. Jean est un être solaire, lumineux, qui au bout de son chemin est plongé dans la nuit. Ce passage de la lumière à la nuit, il en est à la fois innocent et coupable. Innocent de l’état du monde et coupable de ne pas pouvoir/vouloir le combattre. Jean n’est pas seulement bon, il est également naïf. Pour l’heure, ce terme est à envisager chez Brecht comme le refus radical du pathos, de l’héCréation mars 2006 roïsme et du tragique. Le naïf est avant toute chose, un style érigé en arme mise en scène contre la boursouflure héroïque, il permet de transformer le personnage JEAN-CLAUDE FALL principal en individu comme les autres… Brecht développe là un style traduction spécifique qui deviendra la base même de sa création à venir. Marielle Silhouette et Bernard Banoun musique Stephen Warbeck scénographie Gérard Didier costumes Marie Delphin, Gérard Didier direction musicale Ghislain Hervet assistanat mise en scène Mihaï Fusu et Marc Baylet avec Patty Hannock David Ayala Mihaï Fusu Dominique Ratonnat et la troupe du Théâtre des Treize Vents : Roxane Borgna Isabelle Fürst Fanny Rudelle Fouad Dekkiche Luc Sabot distribution en cours musiciens Boris Damestoy, Jean-René Garcia, Ghislain Hervet, Romain Joutard, Haki Kilic, distribution en cours production Théâtre des Treize Vents, CDN de Montpellier Languedoc-Roussillon coproduction en cours Texte édité par L’Arche Éditeur

Tout part pour moi de l’axe de la pièce, à savoir le manège, la fête foraine, la musique. J’ai demandé à Stephen Warbeck d’écrire une musique originale qui sera l’âme du spectacle. Une musique pour fanfare et pour chœur. Cette musique fera aussi le lien avec le théâtre épique que Brecht est alors en train d’inventer. Cette musique sera aussi ce qui permettra d’éclairer (hors les mots) l’aspect fragmentaire et inachevé de la pièce. Elle sera composée de courts poèmes de Brecht chantés par le chœur des acteurs et mis en exergue de chaque scène. Et de l’accompagnement de l’action, de la narration, par la fanfare comme pour en souligner l’irréalité, la naïveté, comme pour dédramatiser et donner un caractère quasi ludique à ce qui doit rester avant tout un conte. Il n’y aura pas de réécriture de la pièce. Nous nous servirons de tout le matériau mis à notre disposition pour donner à entendre l’état d’achèvement et d’inachèvement de la pièce, le processus même de l’écriture de Brecht, son chemin vers un « autre » théâtre. Jean-Claude Fall Jean-Claude Fall a été directeur du Théâtre de la Bastille de 1982 à 1988, et du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis de 1989 à 1997. Il est le directeur du Théâtre des Treize Vents – CDN du Languedoc-Roussillon depuis 1998. Stephen Warbeck est compositeur, Directeur de la Musique et artiste associé de la Royal Shakespeare Company.


JEAN LA CHANCE Bertolt Brecht Jean est un paysan qui se laisse (bien) vivre dans sa ferme-auberge avec sa femme. Arrive un homme de la ville qui séduit cette dernière. Elle lui demande de la retenir contre elle-même, contre ce qui l’entraîne, contre ce qu’elle désire. Il ne peut/veut pas. Elle le quitte et en échange de son départ elle lui donne la ferme. Jean échangera ensuite la ferme contre deux charrettes (la liberté), une charrette contre l’amitié, la seconde contre un manège (la joie), le manège contre une oie, l’oie contre la compagnie des hommes, ses habits contre un travail, son travail contre l’amitié à nouveau, l’amitié contre la vie (ou la mort ?). Il sera finalement dépouillé de tout. Le voilà nu et seul (libre et heureux ou pauvre et désespéré ?) au bord d’une rivière. Le lendemain on le retrouvera mort (une des fins possibles). Ces échanges, Jean les entreprend, tout au long de la pièce, avec joie, avec bonheur. Jean-Claude Fall


Le Dit du Vieux Marin, Coleridge

Et plusieurs d’entres nous éprouvèrent, en songe, Quel était l’esprit qui nous tourmentait ainsi ; Par neuf brasses de fond il nous avait suivis Depuis la région des brumes et des neiges.

Jean-Yves Ruf / Chat Borgne Théâtre

SILURES


mardi 16 mai à 20h30 - mercredi 17 mai à 20h30 - jeudi 18 mai à 19h vendredi 19 mai à 20h30 - samedi 20 mai à 20h30 rencontre avec le public jeudi 18 mai à l’issue de la représentation ouverture de la location mardi 25 avril

Je passe d’un navire à un bar, le poème reste. Un jour, buvant une bière au comptoir, parmi une dizaine d’habitués, je reste fasciné par la femme derrière le bar. Elle nous sourit doucement et j’ai peu à peu la sensation qu’elle connaît chacun de nous intimement. Et pourtant aucun n’ose se montrer familier, elle nous tient à distance par une sorte de légère froideur intérieure, une manière d’être, dans le même temps, très proche et très lointaine. Parmi cet équipage de piliers de bar me revient un poème de Coleridge, Le Dit du Vieux Marin, où un équipage reste immobilisé sur des mers putrides, ou encore enserré dans les glaces, fixé sur place, comme figuré dans un tableau peint, sur une mer sans vent. Parmi cet équipage de piliers de bar, je pense à Coleridge, aux monstres marins qui jalonnent son texte, à la femme aux lèvres rouges et à la peau blanche comme la lèpre, la Mort, que l’on y croise. Je vois dans mes camarades de comptoir les marins désoeuvrés du poème, et là, celle qui me regarde derrière son bar devient la Mort, qui nous accueille dans son giron, nous écoute en souriant et remplit nos verres, régulièrement. C’est de cette vision qu’est né le projet Silures. Silures en référence aux différents monstres qui jalonnent le poème de Coleridge. Oui, c’est dans les bars que je croise le plus souvent les vrais monstres décrits par Coleridge, les enlisements, les hébétudes, le sang qui se fige lentement, la sensation d’être irrémédiablement ralenti, de ne plus avoir assez de force pour suivre les gens dehors, ceux qui se pressent dans la rue. C’est exactement cette peur d’être enlisé que j’ai envie de décrire, comme dans nos cauchemars quand nous courons et restons désespérément sur place. Je travaillerai comme je le fais souvent, à partir d’improvisations, de Création janvier 2006 recherches successives, en faisant confiance à l’intuition des comédiens. mise en scène Je leur ferai lire Coleridge bien sûr, mais Conrad beaucoup, et Melville… JEAN-YVES RUF J’aimerais que Silures soit non une fidèle adaptation scénique du poème, conception Chat Borgne ce qui est la meilleure manière de lui être infidèle, mais une manière de Théâtre / MM Productions lumières répondre à un texte qui me suit depuis longtemps. Christian Dubet son Jean-Yves Ruf, avril 2005 Jean-Yves Ruf est acteur et metteur en scène. Après une formation littéraire et musicale, il intègre l’École du Théâtre National de Strasbourg (1993-1996) puis il suit l’Unité nomade de formation à la mise en scène (2000) qui lui permet notamment de travailler avec Krystian Lupa à Cracovie et Claude Régy à Paris. Ses précédents spectacles sont Chaux vive, Savent-ils souffrir, Erwan et les Oiseaux (création jeune public), UnplusUn, Par les Cornes et aussi Comme il vous plaira de William Shakespeare. Il est actuellement artiste associé à la Manufacture de Nancy. Jean-Yves Ruf est inventeur de moments uniques, d’objets où les sensations, les sens, sont mis en mouvement. Les corps, les mots, les sons circulent, infimes parfois, fabriquent un regard, une musique. Souvent drôle, toujours troublant, l’univers théâtral des précédents spectacles de Jean-Yves Ruf a séduit le c d r de Tours qui a décidé de coproduire cette nouvelle création.

Jean-Damien Ratel scénographie et costumes Laure Pichat constructeur Compagnie Léon Bony dramaturgie Fanny Gasparov avec Sylvie Milhaud Christian Caro Vincent Mourlon Roland Sassi distribution en cours coproduction CDR de Tours / Manufacture de Nancy, CDN / MC 93, Bobigny / Le Maillon,Théâtre de Strasbourg / Compagnie Chat Borgne Théâtre (compagnie conventionnée Drac Alsace ) / avec le soutien du JTN / production déléguée MM Productions



SPECTACLE TOUT PUBLIC À PARTIR DE 7 ANS mercredi 31 mai à 19h - jeudi 1er juin à 14h et 19h - vendredi 2 juin à 14h et 19h samedi 3 juin à 14h et 19h rencontre avec le public jeudi 1er juin à l’issue de la représentation de 19h ouverture de la location samedi 25 juin 2005

création

KACHTANKA

Anton Tchekhov

Elle se souvint d’une chambre aux tapisseries sales, d’un jars, de M. Fiodor le chat, de bons repas, de dressage, d’un cirque, mais tout cela lui apparaissait maintenant comme un long cauchemar confus…

Kachtanka, la petite chienne rousse, s’est perdue dans les rues de Moscou. Tout le jour elle a erré à la recherche de son maître, ivrogne et brutal… Seule, effrayée, dans le froid, la neige et la nuit noire, elle est recueillie par un curieux personnage, dompteur d’animaux familiers et qui partage sa maison avec Monsieur Fiodor, Monsieur Ivan et Madame Khavronia : un chat, une oie, un cochon ! Kachtanka commence alors son apprentissage d’artiste de cirque. Mais, le grand soir venu, en entrant dans les lumières de la piste, parmi les spectateurs, elle reconnaît son maître…

Tchekhov écrit ce « conte » en 1887. Avec Alexeï Souvorine, directeur du journal Temps Nouveaux, qui publiera et éditera ses écrits, il s’est lié d’une amitié passionnée et mouvementée. Avec lui il découvre les réjouissances et les « splendeurs » de la vie artistique et mondaine pétersbourgeoise ou moscovite : grands restaurants, salons, théâtres… C’est sans doute pour les deux enfants Souvorine, Boria, dix ans, et Nastia, neuf ans, qu’il compose cette histoire où il met bien entendu tout son amour pour les chiens (deux teckels nommés Bromure et Quinine, seront longtemps ses compagnons), mais où il fait aussi miroiter les fastes et les mirages de la ville et du théâtre, tout en réaffirmant sa fidélité aux siens, à ses origines humbles. C’est la première fois que je crée un spectacle destiné à des publics plus jeunes. Un spectacle pour enfants, je ne sais pas trop ce que c’est, je ne sais pas quelle différence il peut y avoir dans ma manière d’envisager le théâtre, sa fabrication, sa réception. Ce dont j’ai eu envie, en relisant Tchekhov, c’est de porter à la scène ce récit qui a été expressément écrit comme un conte. Ce spectacle qui parle de la tendresse, de la mémoire, de la mort, de la vie, du théâtre, je veux le dédier à ma fille, qui écoute avec passion les histoires que lui raconte sa maman, qui depuis toujours aime lire et devient une spectatrice de théâtre… exigeante ! Pour elle, l’histoire de la petite chienne rousse. Gilles Bouillon

mise en scène

GILLES BOUILLON dramaturgie Bernard Pico scénographie Nathalie Holt … avec la troupe des 5 comédiens du CDR de Tours distribution en cours production

Centre Dramatique Régional de Tours


vendredi 9 juin à 20h30 - samedi 10 juin à 20h30 ouverture de la location vendredi 19 mai

Après ce poème, j'ai différé mon rendez-vous avec la mort. Depuis, je me pose des questions importantes comme : quel livre puis-je encore lire ? Comment est le soleil aujourd'hui ? Quel vêtement vais-je emporter en voyage ? Murale a été écrit entre la vie et la mort, dans cet entre-deux où Mahmoud Darwich s'est battu pendant des semaines, en 1998, après avoir subi une très grave opération du coeur. Mais il ne s'agit pas seulement de sa propre mort : « Tout était en train de mourir autour de moi » dit-il. Le poème est empreint des pensées qui l’ont parcouru au seuil de la vie. Des « conversations » avec son infirmière ou son médecin, aux détours philosophiques et historiques, ce poème porte en lui les traditions : l'épopée de Gilgamesh le Mésopotamien, l'Orient sémitique, le Moyen Âge occidental, les odes arabes du désert dont on raconte qu'elles ornaient le mur de la Kaaba à La Mecque, mais aussi la Divine Comédie, la philosophie et la poésie contemporaine. Poésie et Théâtre Le poète ici, en s’adressant à la mort ou à lui-même, s’inscrit naturellement dans la grande tradition de la poésie « orale ». Mahmoud Darwich écrit pour être entendu plus que pour être lu, il n’hésite pas à monter à la tribune pour faire entendre son écriture. La théâtralité de cette langue est immédiate : outre la capacité d’adresse, c’est le thème luimême qui fait théâtre. Le poète, face à son propre tête-à-tête avec la mort, propose un parcours épique du monde qui le constitue. Mahmoud Darwich est poète. Il est aussi palestinien. Sa poésie, adulée dans le monde arabe, chante l’exil, la guerre, la prison, l’amour. Il est sans conteste l’un des plus grands poètes arabes contemporains. Il doit en grande partie son succès mise en scène populaire, certes teinté d’engagement, aux nombreux artistes qui ont chanté ses vers. WISSAM ARBACHE Mahmoud Darwich n’a jamais voulu être ni héros ni victime, seulement un homme, apatride, avec ses souffrances et ses joies simples. « Ma vie appartient aux mains avec qui me préparent mon café le matin ». Jean-Damien Barbin distribution en cours coproduction Théâtre de l’Œuf à Dix Pas (aide à la création de la Drac Centre et de la Région Centre) / CDN d’Orléans / CDR de Tours

Soutien aux compagnies implantées en Région Centre

Wissam Arbache est né au Liban en 1974. Il rejoint la France à l'âge de 8 ans. Il crée sa compagnie : le Théâtre de L'Œuf à Dix Pas en 1997 à Orléans. Il travaille sur deux axes : la collaboration avec des metteurs en scène comme Olivier Py (depuis cinq ans), Catarina Gozzi, Alfredo Arias et la direction artistique de sa compagnie. Récemment, il a mis en scène Le Château de Cène de Bernard Noël, qu’il a adapté avec l’auteur qui a repris son texte trente ans après la première version romanesque, présenté au Théâtre du Rond-Point et au CDN d’Orléans. Le c d r de Tours accompagne cette nouvelle expérience théâtrale qui contribue aussi à faire entendre un grand poète vivant.


Mon infirmière dit : Vous avez longtemps déliré et vous me demandiez : La mort est-elle ce que vous me faites subir Ou la mort de la langue ? Verte, la terre de mon poème, verte, haute... Lentement je la mets par écrit, lentement, A la cadence des mouettes dans le livre de l’eau. Je la mets par écrit et je la lègue à ceux qui s’interrogent...

Mahmoud Darwich

MURALE


PEINDRE / ÉCRIRE / REPRÉSENTER

CETTE SAISON Renouer aussi avec le feuilleton des lectures itinérantes, faire entendre la voix des textes dans des lieux familiers ou inattendus. Renouer avec des rendez-vous réguliers, au moins une douzaine et cela tout au long de l’année. Comme fil rouge, un thème : la toile, la page blanche, la scène. Peindre, écrire, représenter : écrits d’artistes, journaux de peintres, essais d’écrivains sur la peinture, poèmes… Nous savons d’ores et déjà que nous aurons le bonheur de croiser, les commémorations officielles nous en fournissent l’occasion : Le monde et le pantalon de Samuel Beckett L’atelier de Giacometti de Jean Genet en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Tours. Un programme détaillé des lectures et des lieux de rendezvous sera communiqué en début de saison.

L’ART DU RÉCIT BREF Une nuit avec Tchekhov : le vendredi 16 septembre 2005 au Nouvel Olympia À l’occasion de la création par Gilles Bouillon, Des crocodiles dans tes rêves ou 7 pièces en 1 acte de Tchekhov, le coup d’envoi de la saison de lectures sera donné par « une nuit de lectures » avec des récits, des contes de Tchekhov, ses carnets, des témoignages, des fictions autour de sa vie et de sa mort. Au côté des lecteurs habituels, vous ferez connaissance avec les cinq comédiens permanents du c d r de Tours. Ceux qui souhaitent prolonger la fête pourront également prendre le relais de la lecture. Il y aura de la musique et de quoi boire un verre. Entrée libre sur réservation Une comédienne, un projecteur, un pupitre, un texte Karin Romer, comédienne au c d r de Tours propose des lectures « hors les murs » aux villes et aux structures de la région : Céline, Genet, Cendrars,… Renseignements : Karin Romer 02 47 64 50 50

PASSERELLES

LECTURES

Tracer des lignes, des échanges, lancer des passerelles, voir ce qu’il y a de l’autre côté, aller et venir à travers la région, partager et poursuivre des aventures avec le Centre Chorégraphique National de Tours – le Conservatoire National de Région de Tours – le Musée des Beaux-Arts de Tours – le Festival Rayons Frais – Livre Passerelle – Lire en fête – le Printemps des Poètes – l’École supérieure des beaux-arts de Tours


ATELIERS NO… Au courrier / @u courriel NO, le journal du centre dramatique régional de Tours – Nouvel Olympia, continue de paraître. (octobre 2005 ; janvier 2006 ; avril 2006) NO est un espace symbolique que nous ouvrons pour prolonger la parole, garder une trace de ce qui est mis en œuvre au jour le jour dans ce théâtre, « inscrire », au sens propre, dans la durée, le travail artistique, l’échange à vif dans la relation que nous tissons avec le public. On prendra ici plus volontiers « parti », on prendra la défense, on engagera le débat, on poursuivra le dialogue avec les spectateurs, qui auront aussi la parole : n’hésitez pas à nous écrire pour nous faire part de vos réflexions, nous publierons, le cas échéant, tout ou partie de vos courriers. Pour nous contacter : c d r de Tours, Nouvel Olympia 7, rue de Lucé. 37000 Tours cdrt@wanadoo.fr

Le c d r de Tours propose aux collèges, lycées, université, grandes écoles et instituts de formation, en relation avec les créations et la programmation des spectacles présentés au Nouvel Olympia : - des rencontres avec des auteurs, comédiens, metteurs en scène et scénographes - une présentation des pièces, des débats, un approfondissement de la réflexion - un travail pratique d’exploration du texte et du jeu.

ATELIERS DE PRATIQUES D’ACTEURS - Université François-Rabelais : deux ateliers hebdomadaires ouverts à tous les étudiants / ateliers avec les UFR de Lettres et d’Anglais / et avec la nouvelle filière Arts du Spectacle - Lycée Grandmont : options L3 / Lycée Balzac et Lycée Vaucanson : options LES INTERVENANTS Mailhé, Karin Romer, légères / Lycée Descartes / Lycée Juliette Michaël Bernard, André Féat Choiseul / Lycée Rabelais à Chinon / et Bernard Pico, troupe des comédiens Collège La Béchellerie à Saint-Cyr-sur- la du c d r de Tours, Nathalie Holt, scénographe, Loire / Collège Rabelais à Tours Renseignements : Service des relations publiques 02 47 64 50 50

François Bon, écrivain et l’équipe technique du c d r de Tours.

LES ATELIERS THEATRE / ECRITURE Ateliers tous publics (d’octobre à juin) Le projet artistique d’un théâtre se réalise finalement dans l’échange qu’il entretient dans la durée avec tous les habitants d’un quartier, d’une ville, d’une région. Nous avons une mission de service public : faciliter l’accès de tous aux arts et aux pratiques culturelles. Informer, ouvrir, échanger, partager la parole, le travail théâtral. Un bout d’utopie, peut-être, et la nécessité pour l’artiste de théâtre d’être en même temps passeur de son art auprès du public au cœur de la cité. Nous qui fabriquons un théâtre de paroles, nous sommes attentifs aux paroles autres, d’ailleurs, à ce qu’elles charrient de mémoire, de renouvellement des points de vue pour dire le monde. Il s’agit de favoriser la rencontre avec les auteurs, mais aussi et très NOS PARTENAIRES INSTITUTIONNELS : simplement l’accès au livre, à la lecture DRAC Centre, Conseil Régional du Centre, Conseil Général à voix haute, à la narration du conte… Renseignements : Léa Toto 02 47 64 50 50

d’Indre-et-Loire, Rectorat d’Orléans-Tours, Université François-Rabelais de Tours.


TARIFS

SAISON 2005/2006

TARIFS ABONNEMENTS Réductions les plus intéressantes Facilités de paiement Possibilité de changer de date (avant la représentation et dans la limite des places disponibles) Vous bénéficiez du tarif abonnement pour des spectacles supplémentaires si vous les choisissez le jour où vous prenez votre abonnement. En cours d’année, vous bénéficierez du tarif réduit.

ABONNEMENT 4 SPECTACLES (dont Des crocodiles dans tes rêves) Individuel 56 € au lieu de 76 € (soit la place à 14 €) Groupe* 48 € au lieu de 76 € (soit la place à 12 €) ABONNEMENT 7 SPECTACLES (dont Des crocodiles dans tes rêves) Individuel 84 € au lieu de 133 € (soit la place à 12 €) Groupe* 70 € au lieu de 133 € (soit la place à 10 €) ABONNEMENT 13 SPECTACLES (dont Des crocodiles dans tes rêves) Individuel 130 € au lieu de 247 € (soit la place à 10 €) Groupe* 104 € au lieu de 247 € (soit la place à 8 €) ABONNEMENT JEUNE (avec un minimum de 3 spectacles) 8 € par spectacle ABONNEMENT DEMANDEUR D'EMPLOI NON INDEMNISÉ (avec un minimum de 3 spectacles) 7 € par spectacle * minimum 10 personnes de plus de 25 ans (il n’est pas obligatoire de choisir des formules d'abonnement, des spectacles et des dates identiques)

Devenez RELAIS PRIVILÉGIÉ du centre dramatique : le relais assure la liaison et la diffusion des informations entre un groupe (minimum 10 personnes) et le c d r de Tours. A partir de 15 personnes (plus de 25 ans), le relais bénéficie d’une invitation pour le spectacle de son choix. A partir de 30 personnes (plus de 25 ans), le relais bénéficie d’un abonnement 7 spectacles offert. Spectacle Kachtanka : TARIF EXCEPTIONNEL de 5 € pour les moins de 12 ans et de 12 € pour les accompagnateurs


TARIFS HORS ABONNEMENT La location est ouverte pour tous les spectacles 3 semaines avant la 1ère représentation du spectacle choisi (sauf pour Kachtanka et Léonce et Lena) Plein tarif 19 €

Tarif réduit* 16 €

*Tarif réduit : abonnés c d r de Tours, retraités + de 60 ans, familles nombreuses, étudiants, abonnés CCNT

AUTRES RÉDUCTIONS Groupe (plus de 10 personnes) 14 € par personne Tarif réduit moins de 18 ans et demandeurs d’emploi 11 € Groupes scolaires 9 € (minimum 15 élèves), et 1 billet exonéré pour l'accompagnateur. Réservation : 1 mois avant la 1ère représentation du spectacle choisi. Les groupes scolaires sont limités en fonction de la capacité des salles. Les réservations doivent être confirmées par règlement au plus tard une semaine avant le jour de la représentation. Les parents qui désirent accompagner le groupe bénéficient du tarif réduit. Passeport Culturel Etudiant 1 spectacle au choix pour 8 € Demandeurs d'emploi non indemnisés 8 € Professionnels du spectacle 7 € Etudiants de moins de 25 ans 7 € (sans réservation, 10 minutes avant le début de la représentation dans la limite des places disponibles) Les tarifs réduits sont accordés sur présentation de justificatifs. RÉSERVEZ VOS PLACES Au Nouvel Olympia 7, rue de Lucé – 37000 Tours de 13h à 19h du lundi au vendredi Par téléphone 02 47 64 50 50 Les réservations par téléphone non confirmées par règlement au plus tard 48 heures avant le jour de la représentation seront remises à la vente. Par correspondance au CDRT service billetterie - 7, rue de Lucé, 37000 Tours Toute réservation devra être accompagnée d’un chèque à l’ordre du CDRT et d’une enveloppe timbrée à votre adresse pour l’envoi des billets. Pour l’écoute et le respect des comédiens et des spectateurs, l’accès à la salle n’est plus autorisé dès la fermeture des portes. Les places ne seront plus garanties.

Le hall d'accueil et la salle de spectacle sont équipés pour l’accès des personnes handicapées. Le programme des spectacles adaptés pour les personnes malvoyantes ou malentendantes sera communiqué en septembre (en partenariat avec l’association Accès Culture).

Le parking Nationale sera ouvert les soirs de spectacle jusqu'à 2 heures du matin, réservez le forfait spectacle, tarif 2 €, avant 19h30 au guichet du parking. Accès rue de la Préfecture. Si vous souhaitez visiter le Nouvel Olympia, merci de contacter le service des relations publiques (minimum 10 personnes).

RENSEIGNEMENTS 02 47 64 50 50


ÉQUIPE PERMANENTE

Gilles Bouillon directeur - Bernard Pico dramaturge - Giovanna Pace secrétaire générale - France Ferrand chef comptable Fabienne Thuissard secrétaire de direction - Aurélie Higounet aide comptable Karin Romer directrice des relations publiques - Olivier Jaeger responsable des relations publiques - Sébastien Bouyrie relations publiques - Marie Petry responsable billetterie - Philippe Carle accueil et billetterie - Gilles Sallet accueil et billetterie Léa Toto ateliers théâtre / écriture - Laurent Choquet régisseur général Anne-Laurence Badin secrétaire technique - Alexandre Hulak régisseur son Nicolas Lafon régisseur lumières - Pierre-Alexandre Siméon régisseur plateau Denise Vitet entretien - et un ensemble de cinq comédiens

AVEC LA COLLABORATION DE

Nathalie Holt scénographe - Agathe Desombre graphiste - Michel Theuil / Nicolas Guellier lumières - Marc Anselmi costumes - François Bon écrivain - Sophie Mayer chorégraphe - Thierry Dalat plasticien - Nathalie Charbaut maquilleuse Odile Crétault habilleuse - Juliette Mailhé / André Féat / Michaël Bernard formation - David Barot / Xavier Carré / Laurent Dubernard / Albert Guédet / Florian Jourdon / Marc Léclaircie / Jérôme Léger / Stéphane Métais / Guillaume Riguet / Jean-Yves Zanchetta régie et construction - Yvan Petit documentariste - Nathalie Giraud / François Berthon photographes

NOUS REMERCIONS POUR LEUR SOUTIEN Claude Even Imprimeur, 11 et 13, rue des Cordeliers à Tours - Multisigne Sérigraphie, 2, allée des Artisans à Joué-lès-Tours - Flashage Ets Lagoutte, 11, bd André-Georges Voisin à Saint-Cyr-sur-Loire - Société Giraudy Viacom, 24, avenue du Grand Sud à Chambray-lès-Tours - Pavoifêtes, 201, bd Heurteloup à Tours.

photographies Nathalie Holt sauf p 4 Richard Boutin, p 6 Mapy Jussroy, p 13 Peggy Donck, p 15 François Berthon, p 16 Élisabeth Carecchio, p 18 Régis Nardoux, p 21 Agathe Desombre, p 27 Roxane Sanroman conception graphique affiche saison et programmes Agathe Desombre

Le Centre Dramatique Régional de Tours EST SUBVENTIONNÉ par le Ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil Régional du Centre, la Ville de Tours, Tour(s) Plus, et MISSIONNÉ par le Conseil Général d’Indre-et-Loire.


Merci de remplir un bulletin d’abonnement par personne, vous pouvez faire des copies ou nous contactez si vous désirez des formulaires supplémentaires au 02.47.64.50.50

Mme

Melle

M

NOM :............................................................................................................................................................... PRÉNOM : ....................................................................................................................................................... ADRESSE : ...................................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................... CODE POSTAL / VILLE : ................................................................................................................................ TéL. DOM. : ..................................................................................................................................................... TéL. BUREAU :.................................................................................................................................................

Adresse e-mail : ....................................................................................................................................... Profession : ................................................................................................................................................ Etablissement/Entreprise : ................................................................................................................. Nom du groupe (s’il y a lieu) : ............................................................................................................ Nom du relais (s’il y a lieu) :

...............................................................................................................

ABONNEZ-VOUS BULLETIN à partir du 25 juin 2005

Abonnement individuel Abonnement groupe

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Abonnement jeune collégien ............................................................................................................................... lycéen

..................................................................................................................................

étudiant................................................................................................................................. Abonnement demandeur d’emploi non indemnisé ........................................................... TOTAL : Abonnement + spectacles supplémentaires =........................... €

Chèque à établir à l’ordre du CDRT. Facilités de paiement. Vous avez la possibilité de changer vos dates dans la limite des places disponibles en cours d’année, avant la date du spectacle. Bulletin à adresser au : Centre Dramatique Régional de Tours - service location 7, rue de Lucé – 37000 Tours Merci de bien vouloir cocher les cases correspondant à vos choix


MERCI

de cocher les cases correspondant à votre choix, ainsi qu’une date de repli au cas où la date de représentation choisie serait complète. ABONNEMENT 4 SPECTACLES dont Des crocodiles dans tes rêves ABONNEMENT 7 SPECTACLES dont Des crocodiles dans tes rêves ABONNEMENT 13 SPECTACLES dont Des crocodiles dans tes rêves FORMULE JEUNE et ABONNEMENT DEMANDEURS D’EMPLOI NON INDEMNISÉS 3 spectacles (minimum) au choix Nouvel Olympia J'ÉTAIS DANS MA MAISON… jeudi 22 septembre 19h vendredi 23 septembre 20h30 samedi 24 septembre 20h30 YVONNE ... lundi 3 octobre 20h30 mardi 4 octobre 20h30 mercredi 5 octobre 20h30 jeudi 6 octobre 19h vendredi 7 octobre 20h30 DES CROCODILES... lundi 7 novembre 20h30 mardi 8 novembre 19h mercredi 9 novembre 20h30 jeudi 10 novembre 19h vendredi 11 novembre 20h30 samedi 12 novembre 20h30 lundi 14 novembre 20h30 mardi 15 novembre 19h mercredi 16 novembre 20h30 jeudi 17 novembre 19h vendredi 18 novembre 20h30 samedi 19 novembre 20h30 lundi 21 novembre 20h30 mardi 22 novembre 19h mercredi 23 novembre 20h30 jeudi 24 novembre 19h vendredi 25 novembre 20h30 samedi 26 novembre 20h30 ESPÈCES mardi 13 décembre 20h30 mercredi 14 décembre 20h30 jeudi 15 décembre 19h LÉONCE ET LENA mardi 10 janvier 20h30 mercredi 11 janvier 20h30 jeudi 12 janvier 19h vendredi 13 janvier 20h30 PESSAH mardi 24 janvier 20h30 mercredi 25 janvier 20h30 jeudi 26 janvier 19h

choix

repli

Nouvel Olympia RUZANTE mercredi 1er février 20h30 jeudi 2 février 19h vendredi 3 février 20h30 samedi 4 février 20h30 lundi 6 février 20h30 mardi 7 février 19h mercredi 8 février 20h30 jeudi 9 février 19h EXILITH mardi 21 mars 20h30 mercredi 22 mars 20h30 jeudi 23 mars 19h vendredi 24 mars 20h30 L'OBJECTEUR mardi 28 mars 20h30 mercredi 29 mars 20h30 jeudi 30 mars 19h MESURE POUR MESURE mardi 4 avril 20h30 mercredi 5 avril 20h30 jeudi 6 avril 19h vendredi 7 avril 20h30 samedi 8 avril 20h30 JEAN LA CHANCE mardi 9 mai 20h30 mercredi 10 mai 20h30 jeudi 11 mai 19h vendredi 12 mai 20h30 SILURES mardi 16 mai 20h30 mercredi 17 mai 20h30 jeudi 18 mai 19h vendredi 19 mai 20h30 samedi 20 mai 20h30 KACHTANKA mercredi 31 mai 19h jeudi 1er juin 14h (scolaire) jeudi 1er juin 19h vendredi 2 juin 14h (scolaire) vendredi 2 juin 19h samedi 3 juin 14h samedi 3 juin 19h MURALE vendredi 9 juin 20h30 samedi 10 juin 20h30

choix

repli



c d r de Tours direction Gilles Bouillon

Nouvel Olympia 7 rue de Lucé 37000 Tours tél : 02 47 64 50 50 fax : 02 47 20 17 26 e-mail : cdrtbis.admin@wanadoo.fr site Internet : www.cdrtours.fr

J’ÉTAIS DANS MA MAISON ET J’ATTENDAIS QUE LA PLUIE VIENNE… LAGARCE / JOUANNEAU du 22 au 24 septembre

YVONNE, PRINCESSE DE BOURGOGNE GOMBROWICZ / ADRIEN du 3 au 7 octobre

DES CROCODILES DANS TES RÊVES OU 7 PIÈCES EN 1 ACTE TCHEKHOV / BOUILLON du 7 au 26 novembre

ESPÈCES HUYSMAN du 13 au 15 décembre

LÉONCE ET LENA BÜCHNER / BOUILLON du 10 au 13 janvier

PESSAH / PASSAGE FORTI / HEMLEB du 24 au 26 janvier

RUZANTE BEOLCO / BERUTTI du 1er au 9 février

EXILITH BARAHENI / BEDARD du 21 au 24 mars

L’OBJECTEUR VINAVER / YERSIN du 28 au 30 mars

MESURE POUR MESURE SHAKESPEARE / SIREUIL du 4 au 8 avril

JEAN LA CHANCE BRECHT / FALL du 9 au 12 mai

SILURES CHAT BORGNE THÉÂTRE / RUF du 16 au 20 mai

KACHTANKA TCHEKHOV / BOUILLON du 31 mai au 3 juin

MURALE DARWICH / ARBACHE du 9 au 10 juin


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