Max l’ardennais Max l’ardennais








À l’occasion du 100e anniversaire de LAS, je me suis dit qu’il fallait marquer cet événement d’une façon exceptionnelle. Me vint alors l’idée de cette bande dessinée. Cent ans, ce sont bien plus qu’une vie… Voilà un siècle que le cheval ardennais occupe nos campagnes et qu’il faisait partie du quotidien de nos anciens. Une motivation supplémentaire pour présenter et faire découvrir aujourd’hui cette race d’équidés, bien présente.
Retour sur mon passé depuis l’instant où j’ai possédé des ardennais. Me sont alors revenues les paroles de mon père que l’on surnommait affectueusement Metti. À l’époque, il avait une douzaine d’années et durant cette sombre période qu’était la Seconde guerre mondiale, son oncle lui confia un étalon, Max, afin de le cacher dans la forêt. Les Allemands parcouraient la campagne et passaient de ferme en ferme, à la recherche d’animaux et avant tout de chevaux. Mais pas question pour la famille de laisser partir Max ! Il fallait qu’il demeure introuvable. Imaginez ce qui est passé par l’esprit de ce petit garçon durant ces heures de cavales et quels liens Max et Metti ont établis.

Cette épopée a donc marqué le point de départ de cette bande dessinée. Mon objectif était alors de placer le cheval au centre d’une histoire vécue et de souligner la place qu’il occupait dans le quotidien, notamment le travail dans les champs pendant la saison, mais aussi dans les forêts. Et prouver au fil des ans que les descendants de Max se sont bel et bien fait une place dans notre société moderne.
Et qui dit ardennais, dit Ardennes.
Ce qui prouve à quel point cette race est ancrée dans notre patrimoine régional. La topographie de cette région a aussi influencé cette race, puisque la taille de l’ardennais est adaptée au relief de nos régions, de notre pays.
Menacé rapidement par l’avènement du tracteur, le cheval ardennais a dû sa survie, malheureusement, grâce à l’utilisation de sa viande qui remplissait les étals des bouchers d’après-guerre.


Aujourd’hui, grâce à leur polyvalence et à leur caractère docile légendaire, les nombreux descendants de Max travaillent dans les forêts, les vignes, les champs, mais aussi dans les villes pour le ramassage des ordures, l’entretien des espaces verts. Ils ne rechignent pas au travail, mais se veulent aussi d’excellents compagnons pour les loisirs : ils peuvent être aussi bien montés, attelés. En résumé, le compagnon d’une morphologie idéale, ni trop grand, ni trop lourd et d’un caractère doux et docile.
Gilbert Bartholmy