Ile-de-France, le magazine n°22

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sarah

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André

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Julie

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Le journal du conseil régional

Crèches, maisons de retraite, établissements pour handicapés

Place aux solidarités Daoud refait son cinéma

La colocation en vogue

La culture au service de la paix

Le plus vieux cinéma essonnien fait peau neuve grâce à la passion de son propriétaire . P. 2

Réponse à la crise de l’immobilier, la colocation devient un vrai mode de vie. P. 10

Les chanteurs Sapho et Karim Kacel débattent de l’engagement des artistes. P. 13

www.iledefrance.fr Avril-mai 2009 – N° 22


2 en vue

Le conseil régional soutient la reconstruction de Gonaïves, en Haïti.

07 | À LA UNE mobilisation Les solidarités en quête de places Reportage L’institut médico-éducatif Cour de Venise a ouvert ses portes au cœur de Paris. P. 9 Point de vue Francine Bavay, vice-présidente chargée du développement social, de l’économie solidaire, de la santé et des handicaps. P. 9

25 %

367

millions d’euros de taxe professionnelle pour la Région en 2008. Une ressource fiscale qui pourrait disparaître dès 2010. C’est ce qu’a annoncé l’élysée.

en chiffres

La composition 002-text bref 01 de l’assemblée du conseil régional d’Îlede-France a enregistré plusieurs modifications ces dernières semaines. Ainsi, le groupe Front National s’est scindé en deux, avec la création du groupe Nationaux et Indépendants. Sur la gauche de l’échiquier, les élus appartenant au Parti de Gauche, créé par le sénateur Jean-Luc Mélenchon, ont rejoint les élus communistes au sein d’un groupe rebaptisé CACRPG.

20 %

c’est l’augmentation du chiffre d’affaires du secteur des effets spéciaux entre 2006 et 2007.

Daoud refait son cinéma

La Commune, une histoire francilienne.

13 | e ntretien

Avec Sapho et Karim Kacel, chanteurs.

14 | t ribunes

16 | alentours

Cité médiévale, Provins se met en scène. Le rêve de Daoud Chemcham se réalisera fin 2009. Après travaux, son cinéma comprendra trois salles pour accueillir près de 600 spectateurs.

demandeurs d’emploi bénéficient chaque année d’une formation financée par la Région.

H

avant-première h C’est une histoire de passion dont le cinéma raffole. Daoud Chemcham n’est qu’un petit garçon quand son père l’emmène pour la première fois au cinéma, en Algérie, découvrir Samson et Dalila, réalisé par Cecil B. DeMille. « Depuis, le cinéma est resté la grande passion de ma vie », confie ce père de famille aux yeux d’adolescent. Arrivé en France à l’âge de 10 ans, il se lance, jeune homme,

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dans des études d’arts graphiques. Mais lui, en pleine Nouvelle Vague, ne rêve que de films : « Tout mon argent y passait : cours, voyages pour la réalisation de courts métrages… » Finalement, il rachète la société d’exploitation du cinéma de Savigny-surOrge, l’Excelsior, en 1980, puis les murs en 1988, et continue à rêver… Le cinéma date de 1935. À l’époque, il comprenait une salle de 1 100 places !

Lieu de vie convivial Submergé par les complications financières, Daoud Chemcham est tenté de baisser les bras plusieurs fois malgré les projets de modernisation qui ne manquent pas. « Si j’avais fermé, je crois que j’aurais cessé de

vivre… » C’est le soutien de sa fille en 2004 qui lui redonne l’énergie. Encouragé par certaines associations et des élus locaux, il revoit ses plans et ses projets, lance les demandes de subvention. Transformer l’ancien magasin de meubles du rez-de-chaussée en salle multifonction pour les associations et en lieu d’exposition pour les artistes locaux, refaire la grande salle, installer une terrasse, une cafétéria, proposer des avant-premières, s’équiper en matériel de diffusion numérique… « Quand le projet sera achevé, on aura trois salles, dont une réservée à la VO, et surtout un lieu de vie convivial, souligne Daoud Chemcham. On va se faire plaisir… » l Julie Védie

équipements h Le lycée Viollet-le-Duc à Villiers-Saint-Frédéric (78) n’a jamais eu de problèmes d’insécurité, mais plutôt des détériorations de matériel et des incivilités. Cet établissement polyvalent (filières techniques, professionnelles et générale, et formation pour adultes) de 1 400 élèves s’étend sur 13 hectares avec différents accès. Depuis 1998, plusieurs équipements ont été installés : caméras de surveillance, clôtures rehaussées à certains endroits, mise en place de portails automatiques pour contrôler les entrées et les sorties. Du côté des professeurs, certains étaient sceptiques : « J’étais contre, mais j’ai changé d’avis, le message est bien passé parmi les élèves et ça se déroule bien », explique Sylvie Hopkins, professeure de lettres et d’histoire. « Il n’y a pas d’a priori de la part des élèves, ajoute Anne Smith, la conseillère principale d’éducation, pour eux, les caméras sont un outil, on n’a pas besoin d’y faire sans cesse référence. » à Viollet-le-Duc, l’environnement, la mixité sociale des élèves, l’organisation non cloisonnée des cours (pas de bâtiments spécifiques par niveau ou par filière), la libre circulation, sont des éléments qui participent à la sérénité du lycée, tout autant, sinon plus, que les équipements de sécurité. « Pour nous, la sécurité, c’est un tout », résume le proviseur, Denis Géneau. Volets anti-intrusion, portes automatisées, clôtures…, des travaux d’équipement vont maintenant être engagés dans 28 établissements franciliens. l Julie védie

91

Les bébés créçois l’attendaient depuis longtemps : la première crèche de la communauté de communes accueille aujourd’hui 40 petits, de 2 mois et demi à trois ans.

C’est parti pour le Vélib’ ! Après des travaux de raccordements électriques et de montage des bornes, onze stations seront disponibles en ville.

Viollet-le-Duc à Villiers-Saint-Frédéric (78) « Les équipements de sécurité ont surtout un effet dissuasif. De plus, ils ne sont pas un obstacle à la liberté des élèves, qui peuvent circuler où ils veulent : c’est pour cela que tout se passe bien. » Laure Moulard, élève de terminale S « C’est parfois énervant de devoir attendre l’heure d’ouverture du portail. Mais ce n’est pas une grosse contrainte. Quant aux caméras, on n’y pense pas au quotidien. »

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Le 6 février, l’actualité de l’Île-de-France se tenait à… Crespin, dans le Nord-Pas-de-Calais. Le tout premier Francilien, ce train extra large qui remplacera dans un premier temps les « petits gris » sur la ligne Paris-Luzarches en décembre, était présenté chez Bombardier, le constructeur. Une cinquantaine de ses futurs usagers ont pu visiter la rame, en apprécier le confort et s’émerveiller devant ses équipements les plus high-tech : écrans d’information, lumières à couleurs variables… Les photos du Francilien sur www.iledefrance.fr. l

(92) Issy-lesMoulineaux

h Denis Géneau, proviseur du lycée

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Le Francilien pointe le bout de son nez

Une première : la création d’une structure pour aider les handicapés mentaux à élaborer un projet professionnel. Ouverture en avril à l’initiative de l’Association de réinsertion sociale du Luxembourg. (77) Crécyla-Chapelle

Gilles Durand, gestionnaire du lycée « L’installation des équipements de sécurité et notamment de la vidéosurveillance a eu une efficacité immédiate : du jour au lendemain, les atteintes au matériel, comme les extincteurs, ont cessé. »

TEMPS FORTS

(75) Paris 14e

L’apprentissage fait recette

(93) Bagnolet

Un plus pour les cinglés de l’image du CFA des métiers de la communication visuelle et du multimédia : l’ancienne fonderie jouxtant le centre a été, rénovée et annexée à l’établissement.

h

Daoud Chemcham, 65 ans, propriétaire de l’Excelsior à Savigny-sur-Orge (91), est allé au bout de son rêve : redonner toute sa grandeur au plus ancien cinéma de l’Essonne, pour mieux accueillir les cinéphiles saviniens.

© franck ferville/Agence Vu

Expression des groupes politiques.

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millions de visiteurs ont fréquenté les musées parisiens en 2008, soit 30 % de plus qu’en 2007.

70 000

Les Olympiades des métiers, qui mettent en compétition des jeunes âgés de moins de 23 ans, ont rapporté quatre médailles d’or à l’Île-de-France.

Responsable de l’équipement des lycées, la Région consacre chaque année environ 5 millions d’euros à leur sécurisation. Depuis dix ans, le lycée Viollet-le-Duc de Villiers-SaintFrédéric (78) est équipé de portails automatiques et d’une vidéosurveillance. Reportage.

12 | H istoire

îLE-DE-FRANCE Avril-M a i 2 0 0 9

2,9

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La Région renforce la sécurité dans 28 lycées

La colocation de plus en plus populaire. Chronique de François Taillandier P. 11

Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité éditorial : Catherine Barbaroux, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédactrice-reporter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Chauzy et Gaudelette, Pascale Eliabel, Didier Fil, François Taillandier. Couverture : Franck Ferville/Agence Vu. Conception : Rampazzo et Associés. Réalisation : /Franck Widling. Impression : Île-de-France est édité à 4 880 000 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN en cours. Dépôt légal à parution.

focus

Savigny-sur-Orge

78

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établissements Portails électroniques, volets anti-intrusion

Portrait Propriétaire de l’Excelsior, le plus vieux cinéma essonnien

10 | tendances

Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85. journal@iledefrance.fr

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93

© franck ferville/agence vu

06 | p lanète

580 000 000

des enfants franciliens vivent dans un logement surpeuplé (c’est-à-dire ne disposant pas d’au moins une chambre pour deux enfants).

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Pierrefitte-sur-seine

Villierssaint-Frédéric

Nilkanthe CHHETRI - Paris (17e)

(94) Arcueil

© franck ferville/agence vu

Face-à-face : Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. Baromètre des Franciliens, sondage OpinionWay. P. 5

002-text bref lettrine Franciliens de plus entre 1999 et 2006, c’est l’augmentation du nombre d’habitants en Île-de-France au dernier recensement.

à l’affiche

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éva ANTUNES – éragny-sur-Oise (95)

h

04 | F AITS ET GESTES

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André BEYAMASSI-SANA – Pierrefitte-sur-Seine (93)

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éragny-sur-oise

Des étudiants dans des bureaux ? Après la restructuration, l’immeuble comportera 106 logements étudiants, à deux pas de la station Laplace !

© pierre-olivier deschamps/agence vu

BALISES

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© isabelle eshraghi/Agence Vu

Sarah BOUZIANE – Colombes (92)

On est encore plus serré le matin depuis que la ligne 13 a été prolongée vers AsnièresGennevilliers, malgré les nouvelles rames.

© franck ferville/agence vu

Daoud Chemcham, propriétaire de l’Excelsior, le plus vieux cinéma essonnien. Sécurité renforcée dans 28 lycées. P. 3

J’apprécie d’habiter entre la campagne et la ville, c’est agréable d’avoir à la fois les champs et les avantages de la ville. Quelle chance !

© franck ferville/agence vu

02 | EN VUE

libres Paroles de FRANCILIENS

On est incité à prendre les transports en commun. Des efforts sont faits, mais les projets n’aboutissent pas assez vite !

© isabelle eshraghi/Agence Vu

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Les gens communiquent peu. On se bouscule dans la rue, on ne se regarde pas. Dommage qu’il n’y ait pas plus de solidarité et d’entraide !

© isabelle eshraghi/Agence Vu

Avril-mai 2009

© isabelle eshraghi/Agence Vu

SOMMAIRE

EN vue en VUE 3

Plus de 85 000 jeunes Franciliens préparent leur entrée dans un métier via les 179 centres de formation d’apprentis. Chaque année, le Salon de l’apprentissage et de l’alternance est l’occasion de mieux connaître cette filière. Du 18 au 20 janvier, dans les allées de Paris Expo, 56 000 jeunes ont pu obtenir des informations précieuses sur les métiers, le contrat de travail d’un apprenti ou encore le temps de travail en entreprise. l

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îLE-DE-FRANCE Avril-Mai 2009

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© DENIS DARZACQ/AGENCE VU

« Il faut investir dans les transports »

D’ici à 2016, tous les trains de banlieue seront remplacés

© isabelle eshraghi/agence vu

h Cécile Bussard,

© isabelle eshraghi/agence vu

hôtesse de l’air.

h Hervé Cadoret,

analyste financier.

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îLE-DE-FRANCE Avril-M ai 2 0 0 9

Choisis par l’institut CSA, Cécile Bussard, habitant Issyles-Moulineaux (92), et Hervé Cadoret, résidant dans le 17e arrondissement de Paris, ont rencontré Jean-Paul Huchon, président du conseil régional. Extrait. Hervé Cadoret : Quel bilan faites-vous de la ligne 14 ? Va-t-on généraliser l’automatisation des rames ? JEAN-PAUL HUCHON : La ligne 14, c’est la plus régulière. Nous allons la prolonger jusqu’à la mairie de SaintOuen, et Eole jusqu’à La Défense. Cela fait partie du plan de mobilisation pour les transports que j’ai présenté au gouvernement. L’automatisation va également se mettre en place sur la ligne 1 à partir de cette année, puis les lignes 9, 5 et 2. Quant à la 13, elle sera équipée de portes palières, notamment pour les stations les plus chargées. Cécile Bussard : Quelles seront les premières gares desservies par le Francilien ? Jean-Paul Huchon : Les premières rames circuleront à partir de la Gare du Nord à la fin de l’année. Ensuite, le Francilien se mettra en place sur le réseau Saint-Lazare. En 2016, tous les trains de la SNCF seront rénovés. Hervé Cadoret : Y a-t-il dans ce train des aménagements pour mieux résister aux actes d’incivilité ? Jean-Paul Huchon : Les sièges sont recouverts d’un tissu non destructible posé sur du métal. Je les ai testés. Vous savez, les actes d’incivilité, qui vont de la détérioration du matériel au déclenchement sans fondement du signal d’alarme, représentent près de 30 % des incidents et des pannes sur le réseau. Pour les usagers, les répercussions sont lourdes. Chaque jour, 800 trains partent de Saint-Lazare ou y arrivent. La réalité, c’est que les transports en commun en Île-de-France connaissent un développement incroyable. Mais, du côté des investissements, il y a eu beaucoup de retard. Le dernier investissement majeur, c’est Eole et Météor. Cela remonte à vingt ans. Depuis que la Région est en charge des transports, nous essayons de combler ce retard. Hervé Cadoret : Quelles seront les conséquences de la suppression de la taxe professionnelle ? Jean-Paul Huchon : La taxe professionnelle représente environ 10 % de nos recettes ! On nous parle d’une taxe carbone pour la remplacer. Mais l’objectif d’une telle taxe, c’est de changer les comportements des entreprises pour polluer moins. Donc, à terme, son produit s’amenuisera. Cécile Bussard : J’ai fait une reconversion professionnelle. Nous manquons d’informations sur les dispositifs qui existent. Jean-Paul Huchon : La formation est un monde difficile à pénétrer, avec beaucoup d’organismes. Du côté de la Région, nous agissons pour développer une information claire. Par exemple, au printemps, notre site Internet accueillera une bourse de contrats d’apprentissage pour mettre en relation les jeunes, les CFA et les entreprises. l

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focus

Décès de Janine Haddad

établissement public foncier (EPF) d’Île-de-France

Janine Haddad, vice-présidente chargée des affaires internationales et européennes depuis 2004, est décédée le 5 février dernier des suites d’une longue maladie. Le conseil régional lui a rendu un hommage solennel le 12 février. Mehdi Lallaoui devient conseiller régional (groupe CACRPG). l

Déjà 500 hectares de terrains acquis Depuis deux ans, l’établissement public foncier régional rachète des terrains pour y établir des logements et des bureaux. Dernière opération en date à Pantin (93).

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Cure de travaux dans les gares franciliennes. À Étampes (91), l’installation de contrôles automatiques de billets aux points d’accès de la gare et le réaménagement du hall rendront celle-ci plus pratique. à Boussy-SaintAntoine (91), il reste à aménager le

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(77) Jossigny

écolo l’hosto ! Pompe à chaleur géothermale et panneaux solaires… Les locaux du futur hôpital qui remplaceront ceux de LagnyMarne-la-Vallée proposeront aussi plus de lits. (78) Limay

Un nouveau visage pour la ZI de Porcheville : rénovation des routes, plantation d’arbres, création de parkings et de pistes cyclables, installation d’internet à haut débit. (91) CorbeilEssonnes

Accueillant, coloré, lumineux ! Le nouvel institut médicoéducatif peut mieux prendre en charge les enfants déficients intellectuels pour des actions thérapeutiques et pédagogiques.

C’EST LANCÉ

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souterrain et à installer des contrôles automatiques de billets. à Yerres (91), tous les accès aux quais seront équipés de contrôles automatiques. La gare de Vaucelles près de Taverny (95) va faire place à un bâtiment plus grand et plus moderne. Tous ces travaux devraient s’achever vers la fin de l’été.

foncier h Réaliser, sur cinq ans, près de 500 logements, 20 000 mètres carrés de bureaux et 15 000 mètres carrés d’activité économique à Pantin (93), sur un territoire stratégique qui va bientôt bénéficier du prolongement du tramway T3. C’est là l’une des dernières opérations en date parmi les quelque 50 conventions signées à ce jour entre l’établissement public foncier (EPF) d’Île-de-France et les collectivités franciliennes. L’opération s’inscrit dans un programme d’ensemble de développement le long du canal de l’Ourcq et de la RN3 jusqu’à Bondy, en passant par Romainville, Noisyle-Sec et Bobigny, où l’EPF a plusieurs projets en cours. Depuis sa création en 2007, l’EPF a déjà engagé 500 millions d’euros sur cinq ans pour racheter environ 500 hectares de terrains. À terme, ce sont près de 20 000 logements et plus de 1 million de mètres car-

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Aux petits soins des chercheurs La Région a lancé de nombreux chantiers dans les universités pour améliorer les conditions de travail des étudiants et des chercheurs : la maison des langues sur le campus de Paris X-Nanterre, un bâtiment de 8 000 mètres carrés dédié à l’enseignement et à la recherche ; une bibliothèque de 300 places sur le site de l’Illustration, à Bobigny (93) ; le pôle langues et civilisations sur la Zac Tolbiac, à Paris (13e) avec des locaux d’enseignement et une bibliothèque comprenant 925 places et 2,5 millions d’ouvrages, rattachée à quatre universités et à huit établissements l

étudier la santé des riverains des aéroports Les Franciliens vivant près des aéroports réagissent-ils davantage à la pollution de ces zones que les populations citadines à la pollution urbaine ? C’est la question à laquelle doit répondre une étude lancée par la Région. Six groupes de personnes sont recrutés dans des zones géographiques différentes. Objectif : mettre en relation l’indicateur de pollution avec des indicateurs sanitaires comme l’asthme et les anomalies cardio-vasculaires. l

Pour le futur tramway Saint-Denis-Garges-Sarcelles, les travaux préparatoires sont en cours : aménagement de la voirie, déviation des réseaux de gaz, d’électricité et d’eau… Les travaux ont également commencé pour le prolongement du T1 (Noisy-le-Sec-Saint-Denis) vers Asnières-Gennevilliers. Même chose pour le T3 (Pont de Garigliano-Porte d’Ivry) qui sera prolongé vers la Porte de la Chapelle. Quant au chantier de prolongement du T2 (Issy-La Défense) vers Bezons, sa mise en œuvre va être lancée dans les Hauts-de-Seine pour se poursuivre dans le Val-d’Oise. l

Diriez-vous ce moment, à votre avis,qu’en trouve-t-on l’activité économique un logement… en île-de-France est…

Sur les 31 millions de tonnes de marchandises acheminées chaque année vers Paris, seuls 2,5 millions le sont par bateau. Avec l’aide de la Région, le Port autonome de Paris réalise une étude avec une grande enseigne de bricolage et de décoration qui souhaite réduire ses « kilomètres camion ». Si les résultats sont concluants, cette enseigne devrait relocaliser ses entrepôts et reporter une partie de son transport de marchandises sur la voie fluviale, avec une réduction significative des gaz à effet de serre. l

Bienvenue au Figuier blanc : ce nouveau centre culturel propose du cinéma, du spectacle vivant, des initiations à la musique et au théâtre pour les enfants…

Actuellement, là où vous vivez Êtes-vous satisfaitdiriez-vous ou non de la en Ile-de-France, qualité de l’environnement  que les inégalités sociales? sont…

À Pantin (93), cette zone de fret cèdera la place à un écoquartier.

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en image

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Christine, 50 ans, SDF

Christine est sans domicile fixe. Le 20 janvier 2009, un colloque a mis en lumière la situation de ces femmes âgées de 50 à 65 ans qui voient se cumuler les difficultés : sans ressources, soutien aux enfants encore nécessaire, fatigue du corps, usure psychologique. La présentation du colloque sur le site http://www.iledefrance.fr/mipes. l

ce que pensent les franciliens Très heureux

33 %

Assez heureux

52 %

Pas vraiment heureux

9%

Pas du tout heureux

5%

Ne se prononcent pas

1%

Très facilement

1 %

Assez facilement

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Assez difficilement

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Très difficilement

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Ne se prononcent pas

4%

Très dynamique

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Assez dynamique

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Pas vraiment dynamique

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Pas du tout dynamique

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Ne se prononcent pas

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Très satisfait

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Assez satisfait

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Pas vraiment satisfait

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Pas du tout satisfait

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Ne se prononcent pas

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La qualité des relations entre les gens Là Ile-de-France, où vous vivez en Île-de-France, En pensez-vous est-cejeune que les relations entre qu’un puisse trouver lespremier gens sont… ? un emploi…

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Les états généraux de la formation. La matinée du 9 avril est consacrée à un colloque sur l’orientation organisé par le conseil économique et social régional. Au conseil régional, 57, rue de Babylone, Paris 7e.

Dialoguez avec Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Île-de-France. Chat vidéo sur le site Internet www.iledefrance.fr

La qualité de l’environnement

(95) Argenteuil

Boussysaint-antoine

Du 6 au 9 avril

Le 6 avril à 11 h 30

Le climat économique Diriez-vous moment, Là où vous que, vivezen ence île-de-France, l’activitéque économique en entre les est-ce les relations Île-de-France gens sont… est…

Onzième édition du concours international de poésie en langue française, ouvert aux lycéens et aux étudiants. Un prix spécifique est décerné pour l’Île-de-France. Plus d’informations sur le site www.poesie-en-liberte.fr.

Jossigny

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Voyages dans les espaces naturels d’Île-de-France. Une exposition sur les murs du conseil régional, 35, boulevard des Invalides, Paris 7e. Jusqu’au 5 avril

Argenteuil

Salon de la nouvelle ville, organisé par l’Association des maires d’Île-de-France, au Parc floral de Vincennes.

Le logement

Les marchandises prennent l’eau !

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Limay

Du 7 au 9 avril

Le bonheur de vivre Actuellement,êtes-vous êtes-vousheureux heureux Actuellement, oupas nonde devivre vivreen enîle-de-France île-de-France ?? ou

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Du 20 mars au 6 mai

rés dédiés à l’activité économique qui pourront être construits. Un bilan qui va au-delà des prévisions. Fondé pour pallier la pénurie de foncier en Île-de-France et contribuer à l’aménagement du territoire, l’EPF consacre 65 % de ses moyens au logement et 35 % au développement économique. Les terrains sont achetés pour le compte des communes, puis, si nécessaire, requalifiés et dépollués dans une logique de développement durable, avant d’être revendus « prêts à l’emploi » aux constructeurs, qui s’engagent à créer au moins 30 % de logements sociaux. l

baromètre

Quatre tramways en chantier

AGENDA

© léa hamoignon

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© epf

| JEAN-PAUL HUCHON |

© port autonome de paris/michel bechet

face-à-face

faits et gestes 5 © Jean-françois bernard sugy/crif

4 faits et gestes

Très bonnes

13 %

Plutôt bonnes

70 %

Plutôt mauvaises

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Très mauvaises

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Ne se prononcent pas

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Les Franciliens font face, malgré la crise Le bonheur de vivre en Île-de-France reste à un niveau élevé. 85 % des Franciliens se déclarent heureux de vivre dans leur région, les résidents de Paris intra-muros et des Yvelines étant les plus nombreux à se déclarer « très heureux » (respectivement 43 % et 42 %). Les relations entre les gens sont jugées bonnes par 83 % des Franciliens, en particulier par les seniors (21 % les considèrent « très bonnes », contre 8 % seulement des moins de 25 ans). La qualité de l’environnement est perçue bien plus favorablement que lors de la dernière mesure en octobre 2008. 69 % des Franciliens en sont satisfaits (+ 11 points en quatre mois), le score le plus élevé jamais enregistré (84 % de satisfaction dans les Yvelines, 74 % en Seine-etMarne).

La perception du climat économique poursuit sa chute. L’activité économique n’est jugée dynamique que par 52 % des habitants (- 4 points depuis janvier). C’est le plus faible score enregistré. Seuls les artisans, les commerçants et les chefs d’entreprise affichent un sursaut d’optimisme (53 % considèrent cette activité dynamique, + 10 points depuis janvier). Enfin, le problème du logement est toujours largement dénoncé. 88 % des habitants estiment difficile de se loger en Île-de-France, la proche banlieue étant particulièrement touchée (95 % des habitants de Seine-Saint-Denis partagent cette opinion, contre 81 % des Seine-et-Marnais, par exemple, pour lesquels la crise du logement est la moins prégnante). Bruno Jeanbart, Directeur des études politiques, OpinionWay

Sondage réalisé par téléphone pour « Île-de-France » du 3 au 7 février 2009 sur un échantillon de 902 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

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îLE-DE-FRANCE Avril-M a i 2009

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à la une 7

6 planète

Haïti Gonaïves

Madagascar

haïti Plan d’alerte, assainissement, nouveaux quartiers

© dr

Sauver la ville de Gonaïves des eaux

à Gonaïves, des habitats se sont installés sur des zones inondables ou des lieux d’évacuation d’eau. Le plan d’urbanisme, initié par la Région, préconise l’interdiction de ces sites trop exposés aux intempéries.

Les saisons cycloniques des quatre dernières années ont été très meurtrières pour la Caraïbe, et notamment pour la région de Gonaïves, la plus exposée d’Haïti. Outre l’aide d’urgence, la Région engage, avec ses partenaires, un vaste programme pour protéger la ville. reconstruction h « La ville est traumatisée », confie Gary Dupiton, ingénieur en planification et consultant pour la mairie de Gonaïves, au nord-ouest d’Haïti. « L’année dernière, après la tempête Hanna, nous avons reçu plus de 20 millions de mètres cubes de boue dévalant de la montagne et de la rivière Quinte » ajoute-t-il. Gonaïves, quatrième ville d’Haïti, peuplée de près de 400 000 habitants, vit dans l’urgence. « À l’approche de la saison cyclonique, c’est déjà la course. La probabilité pour qu’une autre tempête se déclare est de 30 % », poursuit Gary Dupiton. Depuis 2004, la Région Île-de-France mène plusieurs actions en faveur de sa reconstruction. Elle a d’abord voté une aide d’urgence destinée aux 200 000 personnes sinistrées de Gonaïves et des localités du nord-ouest du département de

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l’Artibonite. Puis elle a participé à la mise en place d’un bureau de planification urbaine et à une étude hydrologique des bassins versants qui dominent la ville. « Il s’agissait de comprendre pourquoi, en quelques heures, la ville était envahie par les eaux, provoquant la mort de 3 000 personnes », explique Joseph Tréhel, conseiller régional chargé d’Haïti et initiateur de cette coopération avec le pays.

Premier plan d’urbanisme Après les tempêtes de 2008, le Comité Gonaïves1 veut accélérer la mise en œuvre du plan local d’urbanisme (PLU), le tout premier en Haïti. Il préconise l’interdiction de construire en zone inondable. Les zones surélevées accueilleront de nouveaux quartiers et des infrastructures vitales. Des services techniques rattachés à la mairie seront formés à la maîtrise du plan d’urbanisme. Il s’agit de Isabelle Chouffet tirer les leçons du passé. l 1. Le Comité Gonaïves, présidé par Joseph Tréhel, rassemble des collectivités locales, des entreprises, des services de l’état, des organisations non gouvernementales et des organismes de développement et de formation.

Madagascar plongée dans la crise Madagascar traverse une crise politique particulièrement grave. Cette situation dramatique mobilise la diplomatie internationale qui tente de trouver une issue. La Région Île-deFrance suit ces événements avec la plus grande attention. Depuis 1989, elle apporte son soutien à la commune urbaine d’Antananarivo. C’est l’une des plus anciennes initiatives de coopération décentralisée impulsées par le conseil régional. Ce partenariat a permis notamment de mener des actions communes pour le développement des transports et l’émergence du tourisme solidaire. Banque des villes C’est le 23 mai que le projet « Banque des villes » sera présenté, lors du prochain conseil d’administration du réseau mondial Metropolis, à Moscou. Sorte de fonds mondial du développement urbain, ce projet vise à créer un instrument financier innovant conçu par et pour les collectivités locales. Il s’agit de faciliter l’accès au crédit pour le financement des infrastructures dans les pays du Sud.

Julie Dariany (iranienne), biochimiste dans un laboratoire à Paris, vit à Courbevoie (92).

« Quand je parle de Paris, j’ai la chair de poule » Julie Dariany vient d’une famille animée par le goût de l’aventure. Ses frères aînés étaient pour l’Angleterre lorsque la jeune fille passe son bac puis, fait son service militaire à l’époque du shah. Elle quitte l’Iran en juin 1980 et décroche une maîtrise de biochimie à Jussieu. « Les Iraniens s’intègrent facilement dans la culture européenne et je n’ai pas souffert de racisme. La seule chose qui m’a frappée par rapport à Téhéran, c’est qu’ici les femmes et les hommes s’embrassent dans la rue. Cette faculté d’adaptation vient de notre Perse anté-islamique à l’époque des Zoroastriens, une philosophie bouddhiste qui nous enseigne comment vivre. » Au fil des années, Julie adopte Paris, qu’elle aime pour sa diversité culturelle. « Quand je retourne en Iran et que je parle de Paris, j’ai la chair de poule. » l

francilienne à l’étranger |

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Agnès Joly, 47 ans, a résidé au Vésinet (78), puis au Pecq (78), avant de s’expatrier à Séoul, en Corée du sud.

« La Corée se savoure à petites gorgées » C’est à la faveur d’un nouveau poste, créé en 1998, au sein de la Société générale dans le domaine du financement aux exportations qu’Agnès s’est expatriée à Séoul, en 2005. Un pays prometteur dans son activité. Au début, elle est frappée par l’absence de dépaysement. « La Corée n’a rien à voir avec les clichés sur l’Asie du Sud-Est et Séoul est bien plus américanisé que Tokyo. Ce pays se savoure à petites gorgées et l’addiction se développe lentement. » Il faut du temps pour découvrir les « montagnettes » qui ponctuent la ville, les palais aux couleurs intenses, la cuisine variée. « Les Coréens sont curieux des étrangers et la France conserve une image attractive. » Et, dans la campagne, la couleur des rizières change de mois en mois… Un émerveillement. l h http://agnesseoul.blog.lemonde.fr/

© pierre-olivier deschamps/agence vu

Corée du Sud Séoul

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FRANCE

étrangère en île-de-france |

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Russie Moscou

La résidence Les Solemnes, à Savignyle-Temple (77), est entièrement dédiée aux malades d’Alzheimer. La prise en charge de la dépendance souffre encore d’inégalités géographiques.

Personnes âgées, handicapés, petite enfance, sans-abri

Les solidarités en quête de places En Île-de-France, il faut davantage d’hébergements pour les personnes âgées, de lieux d’accueil pour les sans-abri, de structures prenant en charge les personnes handicapées. Mais ces besoins se heurtent souvent... au prix du foncier. Pour rattraper le retard, la Région apporte sa pierre à l’édifice. mobilisation h Un hiver rigoureux, et les Franciliens redécouvrent la galère des sans-abri. Une canicule, et voilà les pouvoirs publics s’inquiètant de l’état de nos maisons de retraite… Trop souvent, la solidarité est une affaire de météo. Variable. De

quoi exaspérer les acteurs de terrain. Dévoilé le 3 février dernier, le rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé-Pierre rompt avec le politiquement correct : « L’indignation collective est certes légitime, mais la compassion saisonnière

marque ses limites quand on sait que plus de 350 personnes sans abri sont mortes dans la rue en 2008, et parfois autant lors des mois d’été que lorsque le temps est moins clément. » Logement des sans-abri, prise en charge du handicap, accompagnement des personnes âgées dépendantes, hébergement de femmes victimes de violences : partout, les associations et les professionnels réclament plus de places dans des structures adaptées. Une demande qui se heurte à la rareté du foncier et au prix des terrains. En bout de chaîne, les familles, souvent désorientées, constatent les inégalités sociales et territoriales.

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8 à la une

à la une 9 REPÈRES

3  REPORTAGE Handicap mental

Droit de cité pour les autistes L’institut médico-éducatif (IME) Cour de Venise a ouvert ses portes au cœur du Paris historique. Il accueille 22 jeunes autistes. reconnaissance h Marine a 14 ans. Depuis le mois d’avril, l’adolescente est interne. Une semaine sur quatre. Un événement pour elle et sa famille. Marine est autiste. Et elle est prête à franchir cette étape. « Elle est déjà partie en colonie de vacances, annonce Philippe, son père. Au départ, c’était dur, car elle n’avait plus de repères. Maintenant, ça va. Aujourd’hui, l’internat, c’est une attente de toute la famille. C’est nécessaire pour que Marine gagne un peu d’autonomie. Et c’est important pour sa sœur et son frère. Marine demande beaucoup d’attention. Pouvoir faire des choses sans Marine, comme jouer à un jeu de société, oui, on en a besoin. » Pour toute la famille, l’internat, c’est une respiration indispensable. Mais avant de trouver cette issue, il a fallu attendre, beaucoup chercher. « Longtemps, la seule solution, c’était l’hôpital psychiatrique de jour. Marine avait ses repères. Mais il n’y avait pas de vrai projet éducatif. On attend que l’enfant exprime son désir… Et avec Marine, on peut attendre ! » En septembre dernier, l’institut médico-éducatif Cour de Venise a ouvert ses portes, proposant de nouveaux modèles d’éducation et de communication. En plein Paris, à deux pas de la place des Vosges, le lieu est surprenant :

Aujourd’hui, plus de 700 000 personnes, en Îlede-France, ont plus de 75 ans. Si le maintien à domicile reste une priorité, il n’est pas toujours possible. Et c’est là que commence un véritable parcours du combattant : trouver un établissement confortable, si possible médicalisé, pas trop éloigné et financièrement abordable… À première vue, tout semble possible. Avec 112 places en maisons de retraite ou en foyers-logements pour 1 000 habitants, l’Île-de-France n’est-elle pas mieux lotie que bon nombre de régions françaises ? Mais derrière la statistique, la réalité est plus cruelle. Le nombre de places est cinq fois moins important dans Paris qu’en Seine-et-Marne. Et la rareté a un coût qui va se répercuter sur le prix de séjour. Les tarifs d’hébergement peuvent atteindre 300 euros par jour dans certains établissements de la capitale !

Pourtant prévisible, le défi démographique nous interroge sur notre capacité à garantir la prise en charge du grand âge et de ses maladies. La question se posera avec plus de force encore dans les années à venir. Le nombre des plus de 75 ans doublera dans notre région d’ici à 2030. Plus de 120 000 Franciliens seront alors concernés par la dépendance. Selon l’Observatoire régional de la santé, tous les départements ne seront pas logés à la même enseigne : ainsi, le nombre de personnes âgées dépendantes pourrait décroître dans les arrondissements parisiens. Situation inverse en grande couronne, qui enregistrera dans les dix ans qui viennent une augmentation de 88 % de sa population dépendante. Pour faire face, il faudra prévoir entre 56 000 et 76 000 places médicalisées supplémentaires et doubler l’offre à domicile… En choisissant de financer en partie ces structures d’hébergement, la Région Île-de-France apparaît comme un maillon essentiel dans la chaîne de solidarité. Entre 2004 et 2008, elle a apporté son soutien à 48 centres d’accueil de jour pouvant

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La crèche Les Lucioles d’Argenteuil (95) réserve 70 % de ses places à des familles en parcours d’insertion.

En finançant des structures d’hébergement, la Région est devenue un maillon essentiel de la chaîne de solidarité, aidant concrètement les familles. petite enfance

La dépendance n’est pas la seule préoccupation des familles. Trouver une place dans une crèche, dénicher une structure pour une personne handicapée sont des défis tout aussi difficiles à relever. Faute de places dans des établissements adaptés en France, plus de 3 500 enfants et adultes autistes sont contraints d’aller en Belgique ! Là encore, le conseil régional s’engage, consacrant ces quatre dernières années 8,7 millions d’euros pour des centres accueillant des enfants, des adolescents ou des adultes autistes. Un choix qui intervient au moment où la société, et notamment le corps médical, porte un nouveau regard sur ce handicap. D’autres pans de la solidarité sont malmenés, presque en friche. C’est le cas des gens du voyage qui séjournent ou transitent en Île-deFrance. Ils sont près de 50 000. Beaucoup sont confrontés à une réelle pénurie de places dans des aires d’accueil et de grand passage. Malgré les incitations régionales qui permettent de financer toute place nouvelle à hauteur de 10 000 euros, les objectifs fixés par les schémas départementaux sont rarement atteints… En tête de peloton, les départements de la grande couronne ont, au mieux, rempli 40 % de leurs obligations chiffrées. Autre population en quête de reconnaissance : les Roms migrants. Ils sont près de 2 700, regroupés sur 31 « lieux de vie » dans tous les départements franciliens, hors les Hauts-de-Seine. Des bidonvilles en réalité, dont l’éradication nécessite des moyens financiers et de la détermination politique. Entre 2005 et 2008, les opérations menées à bien se comptent sur les doigts d’une main. Preuve que toutes les solidarités ne sont pas logées à la même enseigne. Certaines peinent encore à se frayer un chemin et à trouver leur juste Dossier réalisé par Pierre Chapdelaine place. l

Les barrières tombent La création d’un institut médico-éducatif au cœur du Paris historique n’est pas anodine. Pour que le projet voie le jour, tout le monde a joué le jeu, la société HLM, la Région qui a subventionné les travaux d’aménagement, la Ville de Paris et de nombreuses fondations et entreprises. Une mobilisation qui illustre aussi une prise de conscience. Le regard sur l’autisme change. Petit à petit, la société française n’est plus dans la négation de ce handicap. Fini les discours visant à culpabiliser les parents, et notamment les mères. « Il y a encore cinq ans, le diagnostic était rarement posé par les médecins, rappelle Philippe Jospin, président d’Autisme 75 Île-de-France. Le corps médical a fini par bouger. Les familles ont fait tomber les Pierre Chapdelaine barrières. » l

| crèches et haltes-garderies |

La Région a permis la création de 2 447 berceaux en quatre ans Elle ouvrira ses portes avant l’été. Gérée par l’Institut de l’éducation et des pratiques citoyennes, la crèche d’insertion de Bezons (95) réservera 70 % de ses places à des parents qui sont dans une démarche de retour

à l’emploi, à l’instar de ce qui se fait déjà à Argenteuil (95), Antony (92) et Bagneux (92). L’Île-de-France offre 110 662 places en crèches collectives, parentales, familiales et dans les haltes-garderies.

Ces quatre dernières années, la Région a financé 79 structures collectives pour les enfants de moins de 3 ans. Une cinquantaine se trouvent dans les Yvelines, l’Essonne, le Val-d’Oise, en Seine-

Saint-Denis et en Seine-et-Marne. Ici, les capacités d’accueil sont inférieures à la moyenne nationale et les difficultés rencontrées par les familles pour la garde des enfants encore plus grandes.

sans domicile fixe sur 10 sont des salariés, le plus souvent confrontés à la précarité de l’emploi et au manque de logements sociaux.

L’IME Cour de Venise, à Paris, est l’une des rares structures à proposer un internat. Une semaine sur quatre, Marine, 14 ans, dormira sur place. Un apprentissage en douceur de l’autonomie.

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point de vue

« Nous devons sans cesse innover »

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établissements d’aide par le travail existent en Île-deFrance. Ils permettent à des adultes handicapés d’exercer une activité professionnelle.

275 %,

c’est l’augmentation des moyens que la Région a consacré au dispositif d’accueil et d’hébergement des femmes en difficulté entre 2004 et 2007.

459

dans les structures d’accueil et d’hébergement, la Région est concernée. Notre intervention permet d’accélérer la réalisation des projets et de corriger les inégalités au sein même de l’Île-de-France. Ainsi, en quatre ans, la Région a consacré 20 millions d’euros en faveur des centres d’hébergement pour les personnes sans abri, avec une montée en puissance en 2008.

h

492

services de soutien à domicile existent en Île-de-France. Ils permettent d’apporter aux personnes âgées une assistance pour les actes quotidiens de la vie.

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Francine Bavay | vice-présidente chargée du développement social, de l’économie solidaire, de la santé et des handicaps

h Places Face au manque de places

places sont destinées à l’hébergement de femmes victimes de violences. Insuffisant, disent les associations, qui estiment qu’il en faudrait une cinquantaine de plus. Pour combler ce déficit de places, le conseil régional prend à sa charge 30 % de l’acquisition d’un bien immobilier et peut financer jusqu’à 40 % des travaux de rénovation.

SAVOIR +

© bertrand desprez/agence vu

Défi démographique

© franck ferville/agence vu

© isabelle eshraghi/agence vu

Disparités territoriales

600 mètres carrés loués par l’association Autisme 75 Île-de-France à la société HLM Sageco qui a restauré cet espace en lui gardant son âme. Une vingtaine d’adolescents sont ici. Ils ont été directement admis sur dossier. Ce n’est pas un détail. « Dans beaucoup d’endroits, on n’obtient une place qu’après une période d’observation, regrette Philippe. On a l’impression que votre enfant va entrer dans une grande école. Pour nous, c’est terrible, c’est beaucoup de stress. Trouver une place dans un IME, c’est déjà tellement difficile. »

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© pierre-olivier deschamps/agence vu

recevoir des personnes âgées en perte d’autonomie. Durant la même période, 96 résidences composées de petits appartements et de services collectifs ont été financées. Et 241 établissements médicalisés pour personnes âgées ont bénéficié d’une aide régionale, dont la première maison médicalisée spécialement dédiée aux malades d’Alzheimer en Île-de-France qui a ouvert ses portes en 2004, à Savigny-le-Temple (77). En 2009, d’autres projets verront le jour, par exemple à Courbevoie (92) et à Mantes-la-Jolie (78).

à Aubervilliers (93), des familles roms ont été relogées. En échange, elles s’engagent à scolariser leurs enfants.

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Le Guide des lieux d’accueil pour personnes en difficulté 2008–2009 recense les lieux d’accueil, d’hébergement et d’accès aux soins. Il est édité par l’Observatoire régional de santé (01 44 42 64 77) et peut être aussi obtenu auprès de la préfecture de la région au 01 44 42 61 45, et du conseil régional au 01 53 85 72 62. Disponibles aussi, le Guide des établissements pour personnes âgées et celui sur les structures pour les personnes en situation de handicap.

Innovation Pour soutenir les personnes en difficulté, l’intervention du conseil régional est de deux ordres. Nous sommes aux côtés des associations pour encourager leur dynamisme. Nous le faisons dans le cadre de notre politique de lutte contre les exclusions. Ce soutien aux acteurs de terrain, nous l’apportons aussi en direction de l’économie sociale et solidaire qui permet de créer des emplois utiles socialement ou sur le plan environnemental. Enfin, nous mettons en place des dispositifs qui s’adressent directement aux familles et aux personnes. C’est le cas, par exemple, du chèque Api Mom’ qui est une aide d’urgence pour les mères élevant seules leurs enfants. Il faut prendre en compte les nouvelles formes de précarité. Et, pour cela, il faut sans cesse innover.

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Engagement citoyen Nous devons être exigeants. Il faut humaniser les structures d’accueil. Lorsque nous apportons notre soutien à un projet, nous le faisons en y mettant nos conditions sociales et environnementales. La réalisation technique des projets doit pouvoir s’adresser à des entreprises ou à des associations d’insertion. Et en privilégiant l’environnement, nous mettons en œuvre notre exigence de qualité. Nous voulons la même qualité pour tous. En agissant de la sorte, nous voulons que la Région soit une institution citoyenne et exemplaire.

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Les raisons économiques ne sont plus aujourd’hui les seuls “atouts de la colocation : les colocataires gagnent en moyenne 30 % de surface. De leur côté, les agences immobilières sont de

vu et approuvé par vous

Théâtre jeune public

Théâtre, marionnettes, chant, contes et danse, mais aussi des expositions et des ateliers… Une sélection de spectacles poétiques et intelligents, conçus pour chaque âge de l’enfance, de 18 mois à 15 ans. h Du 24 avril au 17 mai 2009

Frédéric de Bourguet, fondateur du site colocation.fr

La colocation de plus en plus populaire

Spectacle équestre

La Voie de l’écuyer opus 2009

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Les panneaux solaires fleurissent en Île-deFrance. Particuliers, entreprises, immeubles de logements sociaux… Tout le monde s’y met. L’Arene Île-de-France estime à 675 000 kWh la production des panneaux solaires. C’est l’équivalent de la consommation électrique d’environ 600 Franciliens. La Région propose d’ailleurs une aide directe aux particuliers. Entre septembre 2006 et janvier 2009, environ 200 foyers franciliens ont ainsi été soutenus pour installer des panneaux solaires. Le particulier ou l’organisme peut consommer cette électricité verte ou la revendre à EDF pour 0,60 euro par kWh produit.

logement Face à la crise de l’immobilier

Théâtre Gérard-Philipe, 59, boulevard Jules-Guesde, 93200 Saint-Denis. Renseignements : 01 48 13 70 10 www.theatregerardphilipe.com

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actions

h www.iledefrance.fr, rubrique « Environnement »

Depuis 2007, certains usagers du Transilien ont la chance de trouver dans leur gare des maraîchers, un jour par semaine de 16 h 30 à 19 h 30. Un partenariat entre les chambres d’agriculture Île-de-France et Seine-et-Marne et la SNCF a permis d’étendre le réseau à 12 gares : Tournan, Gretz-Armainvilliers (77), La Celle-Saint-Cloud, Versailles-Montreuil, Mantes-la-Jolie, La Verrière, Plaisir-Grignon (78), Puteaux, Suresnes (92), Neuville Université, Cergy-le-Haut et Sarcelles-SaintBrice (95). Face au succès, le dispositif concernera environ 20 nouvelles gares dès le mois de mai. h www.ile-de-france.chambagri.fr

© bertrand desprez/agence vu

Académie du spectacle équestre de Versailles, Grande Écurie du château, 1, avenue Rockfeller, 78000 Versailles Renseignements : 08 92 68 18 91 - www.acadequestre.fr

Initiation créative à la verrerie de Soisy

Mode

Sonia Rykiel, « Exhibition »

Cela fait quarante ans qu’elle agite la mode mondiale, avec toujours une longueur d’avance ! Sonia Rykiel a inventé les ourlets non finis, les coutures visibles… et un style. Cette exposition mêle vêtements, photographies de mode et vidéos de défilés. h Jusqu’au 19 avril 2009

Les Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris. Renseignements : 01 44 55 57 50 www.lesartsdecoratifs.fr Cinéma

Festival international des très courts

Fiction, expérimental, documentaire, animation… Pour sa 11e édition, ce festival, qui se déroule simultanément dans 80 villes de France et de 15 autres pays, met en compétition des très courts métrages (moins de trois minutes). h Les 24, 25 et 26 avril 2009. Espace

Jean-Vilar, à Arcueil (94), Pépinière du Point du jour (projections sous un dôme), à Verdelot (77), et Forum des images, à Paris (1er). Renseignements : 01 43 49 62 46 – www.trescourt.com

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Depuis quatre mois, Jacqueline et Djénébou partagent cuisine, salle de bains, repas et beaucoup de complicité.

La colocation attire de plus en plus de Franciliens, confrontés au problème du logement. Ce mode de vie ne concerne plus seulement les étudiants, mais aussi les jeunes actifs qui ne veulent pas vivre seuls, et qui bénéficient ainsi de plus d’espace de vie. partage h « On vit les portes ouvertes, sans aucun problème d’intimité. » Djénébou, étudiante malienne de 30 ans, vit dans l’appartement de Jacqueline, 87 ans, à Maisons-Laffitte (78). Ce couple improbable s’est trouvé grâce à l’association Le Pari solidaire, qui met en relation des jeunes et des personnes âgées pour des colocations intergénérationnelles. Entre elles, pas de questions d’argent : Djénébou ne paye pas de loyer pour sa chambre, mais tient compagnie à Jacqueline six soirs par semaine et un week-end sur deux. « ça me rassure de savoir qu’elle dort ici », explique Jacqueline, qui en est déjà à son troisième colocataire. Les deux complices dînent ensemble, « mais chacune fait sa popotte », utilisent de concert le logiciel de généalogie, la passion de Jacqueline, et discutent le soir devant la télé. « On partage tout » résume Jacqueline. Djénébou, de son côté, n’aime pas vivre seule, a l’expérience

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des personnes âgées et tolère bien « les petites habitudes » de Jacqueline. La colocation, plus répandue dans d’autres pays européens comme l’Angleterre ou l’Allemagne, gagne en popularité Pour en savoir en France, et notamment en Île-de-France. Plus plus de 25 % des 25-34 ans et 19 % des 35-44 ans vivent www.colocation. fr : annonces, ou ont vécu en colocation. Près d’un quart de ces conseils, colocations se situent en Île-de-France. organisation des Jeudis de la colocation.

Association Le Pari solidaire, 15, rue de Senlis, 75017 Paris. Tél. : 01 42 27 06 20 ou 01 42 27 06 50. www. leparisolidaire. com à lire

La Colocation, mode d’emploi pratique et juridique, éditions Vuibert.

Ce lieu artistique underground, créé il y a dixsept ans dans une ancienne gare routière, se sentait un peu à l’étroit. Après six mois de travaux, le Glazart a rouvert ses portes en janvier, avec une surface doublée qui peut désormais accueillir 570 personnes. L’esthétique du lieu et la scénographie ont été modernisées. La scène a été déplacée et rehaussée, et le nouveau système de sonorisation place le spectateur au cœur des concerts et des soirées. Le Glazart propose aussi une salle de projection et des espaces d’exposition.

h Le Glazart, 7-15, avenue de la Porte-de-la-Villette, 75019 Paris. Tél. : 01 40 36 55 65. www.glazart.com

© vinciane verguethen

Verrerie d’art, Le moulin des Noues, 91840 Soisy-sur-école Renseignements : 01 64 98 00 03 - www.verrerie-soisy.fr

En 2008, 16 000 paniers ont été vendus dans 12 gares franciliennes.

Un lieu | Le Glazart, à Paris (19e)

© bertrand desprez/agence vu

Unique en Île-de-France, la verrerie d’art de Soisy est un lieu idéal pour une sortie en famille. Lors d’ateliers, les enfants peuvent découvrir les métiers du verre et réalisent leur propre création. h Du 14 au 24 avril 2009, ateliers le matin ou l’après-midi.

Capteurs sur le toit du lycée MaximilienPerret, à Alfortville (94).

Une idée | Faire le plein de fruits et de légumes en attendant le train

Sous la baguette de Bartabas, l’Académie du spectacle équestre propose sa nouvelle représentation : carrousel et sauts d’école, escrime montée et improvisations variées. À voir en famille ! h Jusqu’au 12 juillet 2009

Ateliers Jeune public

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Nouvel appel à projets pour PM’up

Un objet | Le panneau solaire

moins en moins réfractaires, même si la plupart des colocations se font de particulier à particulier, et grâce à Internet.

© dr

Et moi alors ?

repérages

La nouvelle salle de concert du Glazart.

Face au succès du concours PM’up en 2008, un appel à projets est en cours pour 2009. Réservé aux PME-PMI franciliennes innovantes, PM’up permet aux lauréats de bénéficier d’un appui sur mesure accompagné d’une aide financière. En 2008, 180 PME-PMI franciliennes innovantes (sur 338 candidats) ont remporté le concours. Pour répondre à l’appel à projets avant le 30 avril : www.iledefrance.fr/ pm-up (e-mail : pm-up@ iledefrance.fr. l

2009, Année mondiale de l’astronomie

© R.Gendler/IYA09

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© hervé dez/bar floreal photographie

sortir

tendances 11

Expositions dans le Parc aux étoiles de Triel-surSeine (78), animations pour les élèves de primaire à Bray-surSeine (77), séances de planétarium au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget (93)… Autant d’événements célébrant l’Année mondiale de l’astronomie à l’initiative des Nations unies et de l’Unesco. www. astronomy2009.fr l

billet © david sauveur/agence vu

10 tendances

Les mots pour le dire par françois Taillandier

Les enquêtes se suivent et ne se ressemblent pas toujours, mais l’inquiétude est là : dans une société imprégnée de musiques et d’images, les livres, la langue, les mots perdraient de leur attrait auprès des jeunes comme des moins jeunes. Voire ! Sait-on par exemple que 100 expressions à sauver de Bernard Pivot a été un des principaux best-sellers de l’année 2008 ? Un signe parmi d’autres que la bataille n’est pas perdue. Et c’est une bataille décisive. Car ce que l’on sait à coup sûr, c’est que quiconque manque de « mots pour le dire » connaît la solitude, la souffrance et « Quiconque la tentation de la violence. Les “manque de mots nous libèmots pour le rent et nous apaidire” connaît sent. « Les mots savent de nous ce la solitude, que nous ignorons la souffrance d’eux », disait le et la tentation poète René Char. de la violence. » Oui, chaque nouveau mot appris nous dévoile un peu du réel et de nousmême, nous rend un peu moins étranger à ce qui nous entoure. N’y aurait-il pas alors une initiative à prendre ? On a bien instauré la journée de l’Internet ou celle du vélo ! On pourrait imaginer une journée des mots. On les accueillerait tous, sans préjugés : les mots anciens et oubliés, ceux à la mode. Les mots du français d’ici, et ceux du français d’ailleurs. Car chaque langue a des nuances qu’une autre ne connaît pas. Ces entités nées au carrefour d’un son, de signes écrits et d’une définition de dictionnaire ont tout à nous dire. Cela vaut la peine de les écouter. l

Un mode de vie à part entière Les crises de l’immobilier et du pouvoir d’achat ne sont pas seules en cause. Estelle, 31 ans, assistante de direction, en est à sa troisième colocation. Lors de son dernier « recrutement », elle a remarqué que de jeunes actifs ou des parents divorcés veulent aussi tenter l’expérience. C’est une graphiste qui a remporté la chambre ; elles se partagent le loyer de 1 100 euros. Règle n° 1 : se mettre d’accord pour les courses, le ménage, le téléphone, les copains, l’intimité… « Cela s’est toujours bien passé ! », témoigne Estelle. Seulement, un gros salaire ou une installation en couple pourraient la détourner de la colocation. « Cela force à s’adapter à l’autre, et on rencontre du monde ! Finalement, on y vient pour des raisons économiques, et on continue parce que Julie Védie c’est un mode de vie à part entière. » l

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12 histoire Les Prussiens commencent le siège de Paris 18 mars 1871

Début de l’insurrection des Parisiens contre le gouvernement d’Adolphe Thiers

28 mars 1871

Proclamation de la Commune de Paris et installation du conseil de la Commune à l’Hôtel de Ville 4 avril 1871

L’offensive des communards

contre Versailles échoue à Châtillon

versaillais, qu’elles soient parisiennes ou non.

25 avril 1871

Du 21 au 29 mai 1871

La Commune décide la réquisition des logements vacants pour y loger les victimes des bombardements

La Semaine sanglante fait environ 20 000 morts. De nombreux fédérés seront également déportés.

insurrection Paris, mais aussi Vanves, Montrouge, Neuilly...

La Commune, une histoire francilienne

Quart d’heure historique

cultures Sapho et Karim Kacel, chanteurs

« Notre rôle, c’est de faire en sorte qu’on se haïsse moins »

L’évolution selon Darwin à l’occasion du 200e anniversaire de la naissance de Charles Darwin, un collectif de chercheurs, d’enseignants et d’associations propose des expositions et des colloques sur son œuvre. l h Dans divers lieux à Paris : Centre Georges-

Pompidou, lycée Henri-IV, la Sorbonne… Renseignements : www.darwin2009.fr

Ce sont deux grandes voix de la chanson française, mais surtout deux parcours étonnants, faits de passerelles artistiques et culturelles. Issue d’une famille juive marocaine, Sapho est une militante de la paix. Né d’un père kabyle et d’une mère algéroise, Karim Kacel a grandi au Kremlin-Bicêtre (94). Il a été l’un des premiers à mettre des mots sur le mal-vivre en banlieue. Rencontre.

Bâtisseur du Roi Son nom reste attaché au règne de Louis XIV et à Versailles. Mais l’Île-de-France doit aussi à Jules Hardouin-Mansart le château de Meudon, celui de Marly, le dôme des Invalides, à Paris… Près de 200 œuvres présentées pour la première exposition qui lui est consacrée depuis 1946. h Du 3 avril au 28 juin, musée Carnavalet, 23, rue de

Sévigné, 75003 Paris. Renseignements : 01 44 59 58 58. www.carnavalet.paris.fr

IDF : La culture peut-elle réussir là où la diplomatie et la politique ont échoué ? Sapho : La culture, c’est œuvrer sur un temps profond, pas sur un temps d’événement. Au Proche-Orient, les gens ne s’ignorent pas les uns les autres. Mais je crois sincèrement que la résolution d’un tel conflit viendra de la décision politique. Notre rôle à nous, c’est de faire en sorte qu’on se haïsse moins… Karim Kacel : Le manque de culture amène à la guerre ! Regardez ce qui se passe avec la musique folklorique. Je suis souvent allé au festival de Conflans-Sainte-Honorine. Il y avait là une unicité musicale et culturelle incroyable. C’était très émouvant. On se dit, en voyant ces danses, en écoutant cette musique commune, que la guerre ne devrait pas être possible. Sapho : J’ai fait des concerts à Jérusalem où, à la fin, des femmes montaient sur scène et me disaient, les unes en arabe, « que Dieu te bénisse », les autres en hébreu, « que Dieu te bénisse ». C’était irrésistible, il y avait une tendresse immense qui donnait un espoir fou. Mais il y a aussi des discours politiques de pure propagande qui entraînent les gens à croire à la guerre. Les naïfs sont du côté de ceux qui croient à la guerre, et non du côté de ceux qui militent pour la paix.

Yvelines antiques Les Gaulois, la conquête romaine, les invasions barbares, l’Empire carolingien… Plus de 350 objets pour comprendre l’histoire du département. h Jusqu’au 30 avril 2009, service archéologique

départemental des Yvelines, Le Pas du Lac, 2, rue de Lunca, 78180 Montigny-le-Bretonneux Renseignements : 01 61 37 36 86 www.culture.yvelines.fr

L’Afrique en noir et blanc Entre 1887 et 1892, l’explorateur LouisGustave Binger découvre le quotidien des ethnies du Niger au golfe de Guinée. L’exposition retrace son expédition grâce à des photographies du reporter Marcel Monnier. h Du 5 avril au 20 septembre 2009, musée d’art et

Jeunes en résistance

Dès le 18 mars 1871, le peuple parisien dresse des barricades dans tout Paris, comme ici sur la place de l’Hôtel de Ville.

Entre le mois de mars et le mois de mai 1871, pendant 72 jours, la population parisienne se révolta contre le pouvoir en place. Cette insurrection contre le gouvernement issu de l’Assemblée nationale s’est étendue au-delà des frontières de la capitale. communards et versaillais h Quand éclate la révolte, le 18 mars 1871, les Parisiens n’en peuvent plus. Depuis plusieurs mois, les Prussiens font le siège de Paris. Le gouvernement d’Adolphe Thiers, qui a conclu un traité de paix avec la Prusse, décide de récupérer les canons postés sur la butte Montmartre. La population parisienne, considérant que ces canons qu’elle a payés lui appartiennent, se révolte. Thiers et l’armée régulière préfèrent se replier à Versailles. Commence alors pour Paris une parenthèse démocratique sans précédent, pendant laquelle les habitants gèrent leur ville, tout en menant des combats contre les Versaillais. Au départ strictement parisienne, la Commune ne tarde pas à déborder des frontières de la ville. Les insurgés occupent les différents forts autour de Paris : Vanves, Montrouge,

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Vitry, Issy… Des villes comme Neuilly et Levallois tombent dans l’escarcelle de la Garde nationale dirigée par les communards. Ivry, Vitry, Bagneux ou encore Saint-Denis sont sympathisantes du mouvement. Certaines idées et mesures sociales votées par la Commune s’étendent au département de la Seine et même au-delà : égalité de salaires entre instituteurs et institutrices, laïcité des hôpitaux et des écoles, interdiction de la garde à vue plus de 24 heures sans la présence d’un juge…

20 000 morts Les Versaillais s’organisent : l’armée occupe le mont Valérien, et envoie des troupes vers Suresnes, Asnières et Colombes début avril. En mai, plusieurs combats particulièrement sauvages se déroulent en banlieue, comme l’attaque de la Grange Ory à Bagneux, reprise aux fédérés. Entre le 21 et le 29 mai 1871, la répression contre la population est impitoyable, faisant autour de 20 000 morts et mettant un coup d’arrêt à des avancées sociales sans précédent qui, pour certaines, ne seront appliquées que des décennies plus tard. l julie védie

H

En savoir plus

• L’Association des amis de la Commune organise expositions et colloques. Elle dispose aussi d’un fonds documentaire. 46, rue des Cinq-Diamants, 75013 Paris. Tél. : 01 45 81 60 54. www. commune1871.org • Nombreuses photos historiques et portraits de communards : www.library. northwestern. edu/spec/siege/ landscapes.html

Dans le combat pour la liberté mené par des volontaires, hommes et femmes durant la Seconde Guerre mondiale, les jeunes ont tenu une place de premier plan. Une exposition leur rend hommage. h Du 8 avril au 31 août 2009, musée de la Résistance

nationale, Parc Vercors, 88, avenue Marx-Dormoy, 94500 Champigny-sur-Marne. Tél. : 01 48 81 53 78. www.musee-resistance.com

Le 14 juillet 1943 manifestation de jeunes de Villeneuve-la-Garenne (92).

© collection musée de la résistance nationale

© roger-viollet

d’histoire Louis-Senlecq, 31, Grande-Rue, 95290 L’IsleAdam. Tél. : 01 34 69 45 44 – www.ville-isle-adam.fr

IDF : Le conflit récent entre Israël et Gaza a suscité beaucoup d’émotion et de colère. Des manifestations ont eu lieu. Des concerts de soutien ont été organisés. Peut-on, en tant qu’artiste, participer à ces initiatives sans prendre le risque d’être instrumentalisé ? Sapho : Dans le monde entier, on s’identifie abusivement à tel ou tel camp dans ce conflit. Cette instrumentalisation, on la ressent depuis longtemps, avec des discours bétonnés de deux langues de bois. Je n’ai aucune sympathie

« Nous sommes porteurs d’émotions. à nous d’être vigilants. »

DATES 1950

Naissance de Sapho à Marrakech

© franck ferville/Agence Vu

les dates clés

Septembre 1870

entretien 13

1959

Naissance de Karim Kacel à Paris

1977 pour le Hamas. Quand je chante pour aider en Palestine, je dis aussi la complexité de ma position. Karim Kacel : La question de l’engagement, pour un artiste, est très difficile. Oui, on peut être manipulé. Notre parole peut être déformée. à nous d’être vigilants, car nous sommes porteurs d’émotions. IDF : Les engagements qui ont été les vôtres ont-ils nui à votre carrière ? Karim Kacel : J’ai eu de la chance, je suis arrivé au bon moment… J’ai été étiqueté, au début, premier chanteur beur de la deuxième génération. Je me suis débrouillé pour que cette étiquette tombe. Très vite, la relève a suivi. Je ne pouvais pas être le seul ! Du coup, on m’a laissé tranquille. Il y a eu même l’effet inverse ! Qu’on ouvre sa gueule, c’est mauvais… Mais quand on la ferme, ce n’est pas bon non plus. On peut sans doute me reprocher une trop grande discrétion… Sapho : Naturellement, il y a des gens qui détestent que vous éleviez la voix pour protester et vous faire entendre. Ils se sentent agressés. J’ai été conspuée par certains qui sont communautaristes, tribaux, et qui ont perdu le sens de la justesse et de

la justice. Mais je le dirai toujours : non à la tribu, oui à l’Homme.

Je veux que tu cries victoire toi qu’on a enfermée / Toi que l’on a voilée, que l’on a dévoilée / Si tu es en péril frère de tout pays / Je donnerai le fil de l’encre que j’écris / C’est peu mais c’est quand même un totem pour qu’on sème / C’est peu mais c’est la peine et je sais où ça mène / Gare guerre gare. Extrait de Gare guerre gare, album “ Universelle ”. Basaata Productions et Frémeaux et associés.

IDF : Vous avez davantage exprimé vos combats au travers de la métaphore et de la richesse de la langue. Est-ce un moyen efficace dans une société qui privilégie les messages plus percutants, voire violents ? Karim Kacel : J’ai décidé de faire chanteur dans des salles de spectacles et pas chanteur à la télé. Et pour cinq chanteurs qui passent à la télé, il y en a 500 qui, tous les soirs, prennent leur guitare, chantent du Caussimon, du Reggiani, ou leurs propres textes. C’est ce que j’aime faire, depuis vingt-cinq ans. En revendiquant ce travail de dentelle, nous devenons des secrets. Sapho : La langue, c’est la chose qui reste, qui fleurit, et qui est universelle. C’est la richesse de la francophonie. Ce sont les hasards heureux du malheur, c’est-à-dire de la guerre et de la colonisation. J’ai pris dans la langue française l’insoumission. Mais c’est vrai, Karim et moi, nous ne sommes pas manichéens. C’est comme cela que j’écris. C’est ma résistance. Il n’est pas question de simplifier. La vie porte un message complexe.  l

Sapho sort son premier album, “ Le Balayeur du Rex ”

1982

Avec son titre Banlieue, Karim Kacel est plébiscité par la critique et le public

1989

Karim Kacel reçoit des mains de Léo Ferré le prix Petit Robert du meilleur parolier

1994

Sortie de “ El Atlal ”. Sapho chante Oum Kalthoum

1998

Sapho se produit à Gaza

2003

Pour son album “ Orients ”, créé à Bagdad, Sapho fait appel à l’orchestre de Nazareth composé de musiciens musulmans, juifs et chrétiens

2008

Karim Kacel enregistre l’album “ Bluesville ”

2008

Sortie du 16e album de Sapho, “ Universelle ”

2009

Karim Kacel chante Serge Reggiani.

entretien réalisé par pierre chapdelaine

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14 tribunes

tribunes 15

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Ciment régional et gadget ministériel

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Continuité territoriale

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Groupe démocrate et centriste

Plaidoyer pour la décentralisation  Dans le débat sur la réforme communes regroupées en intercommunalités territoriale, nous avons afin d’exercer des compétences de gestion et de défendu une triple convicsolidarité ; départements regroupés au sein de tion. La première régions pour un écheest que la décen- « Les hésitations des lon plus stratégique tralisation est législateurs de gauche et tourné vers la préparaaccusée à tort de de droite sont la cause tion de l’avenir de nos bien des maux et d’une décentralisation territoires. La troisième que ce sont plu- imparfaite. » est qu’une décentraGDC 17 membres tôt les hésitations lisation réussie rime des législateurs, de gauche avec une démocratie locale renforcée. Toute Bernard Lehideux comme de droite, qui sont mesure qui remettrait en cause notamment la la cause d’une décentralisation imparfaite représentation proportionnelle et plurielle des parce qu’incomplète. La deuxième est que la opinions serait contradictoire avec la nécessité nouvelle étape attendue de la décentralisation de pouvoirs locaux légitimes. l doit renforcer des « couples » de collectivités : www.democrates-idf.fr – Tél. : 01 53 85 68 84.

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Lors de la séance plénière du conseil régional de février dernier, l’exécutif régional de gauche a refusé la proposition du groupe UMP Majorité présidentielle de créer un site Internet de dimension régionale pour encourager le covoiturage. Pourtant, depuis 1998, la volonté de la majorité régionale est de faire de l’Île-de-France une écorégion. La région aurait dû s’engager MP 37 membres dans une politique de développement durable active en proposant un service de covoiturage Roger Karoutchi en ligne. Ce mode de déplacement solidaire, convivial et économe présente de nombreux avantages en termes économique et écologique. Mais lorsque les initiatives viennent de l’opposition, elles sont systématiquement rejetées. Alors que les conseillers régionaux écologistes et communistes ont voté « La Région aurait contre, les socialistes, prêts à voter dû s’engager contre, se sont finalement abstenus. dans une politique Pourtant, les mêmes élus avaient de développement fait adopter en septembre 2007 une durable active délibération similaire consacrée au en proposant développement des pistes cyclables un service de franciliennes. covoiturage en ligne. » Le double langage et l’immobilisme de la majorité régionale ont atteint leur paradoxe lors de cette séance dans la mesure où, hasard de l’ordre du jour, l’assemblée régionale s’était prononcée à l’unanimité quelques heures plus tôt sur le Plan régional pour la qualité de l’air (PRQA), lequel recommande d’encourager la pratique du covoiturage. Pour résumer, d’un côté, les socialistes, les Verts et les communistes votent en faveur d’un document qui doit servir de feuille de route afin de réduire la pollution atmosphérique et, d’un autre côté, ils votent contre la délibération du groupe Majorité présidentielle qui énonce en son article 1er que « le conseil régional s’engage à mettre en œuvre tous les procédés innovants visant à contribuer à la réduction de la pollution atmosphérique en Île-de-France ». l

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Roger Karoutchi, président du groupe Majorité présidentielle, secrétaire d’état chargé des relations avec le Parlement Site : www.ile2france.org

FRONT NATIONAL

nationaux et indépendants

CENTRE ET APParentés

La Région à contre-courant

Fidélité !

Répondre à l’urgence

Élus depuis 17 ans pour défendre les Franciliens, demain comme hier, nous continuerons au conseil régional à défendre en toute i ndépenda nce NI 6 membres d’esprit les principes qui ont touMartine Lehideux jours été nôtres : promotion des valeurs d’ordre et de la civilisation chrétienne, rejet du fiscalisme et des gaspillages, défense de l’identité française, protection des Français et des libertés. l

Comment répondre à la crise qui touche toutes les catégories sociales, mais qui frappera surtout les plus fragiles ? Il faut non seulement « refonder le capitalisme », mais inventer aussi des mécanismes de solidarités, pour éviter les « trappes « Pour de à pauvreté ». La création nouveaux du revenu de solidarité mécanismes active fait partie de cette de solidarité. » centre 8 membres vision rénovée de la solidarité. La solidarité active, c’est l’affaire de l’état. Laurent Lafon C’est aussi celle des régions et des collectivités locales qui doivent développer des solidarités de proximité entre les personnes et leurs territoires. Toutes les expériences, en Europe notamment, montrent que ce lien est crucial dans la réussite des démarches de réinsertion et de retour à l’emploi. C’est ce que nous défendons au conseil régional. l www.nouveaucentre-iledefrance.com

à l’heure où beaucoup de pays font le choix de la préférence nationale face à la crise, le conseil régional favorise l’immigration : plans sanitaires pour les gens du voyage, subventions aux associations communautaristes dont des centres islamiques, aides aux clandestins, logements prioritaires pour les familles immigrées. Seul le FN s’érige avec force contre l’insécurité FN 9 membres et la baisse du pouvoir d’achat qui Marie-Christine frappent violemment nos compaArnautu triotes. Avec nous, réagissez ! l fnidf.com, contact@fnidf.com. Tél. : 01 53 85 67 80.

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Depuis 1998, la Région si elles sont mises au service de la soliÎle-de-France s’est darité. Alors que la crise économique et engagée, sous l’imsociale frappe durement les Franciliens, pulsion de sa majoet davantage les plus modestes d’entre L’abonnement de à ma droite, un état qui se désenrité de gauche, de eux, que les entreprises licencient, le la carte de transgage, encore plus vite, la crise façon constante conseil régional est décidé à mettre port Imagine R, aidant ! Dans ce contexte, il est et croissante dans les bouchées doubles. Il s’agit tout à la destinée aux essentiel de veiller à ce que les usale champ social, fois d’encourager l’initiative et la capajeunes d’Îlegers et usagères ne soient pas les même si cette comcité d’innovation des entreprises et de de-France, seuls à assumer financièrement ces PS 60 membres pétence ne lui a pas protéger ceux qui sont le plus exposés augmentera de difficultés. été explicitement à la précarité, de rendre l’Île-de-France 1,5 % à la proC’est pourquoi nous avons Jean-Paul Planchou conférée par la loi. toujours plus attractive et d’assurer chaine rentrée demandé que l’augmentation des verts 28 membres scolaire. Au lieu Le combat contre les inégalités sociaà chacun une qualité de vie décente. tarifs ne dépasse pas l’inflation. De les ne peut être efficace que s’il s’inscrit Cette ambition s’oppose en tous points de 4% ! Il aura plus, la SNCF et la RATP devraient Jean-Vincent Placé dans le cadre d’une lutte puissante à la politique de l’actuel pouvoir, qui fallu beaucoup rembourser elles-mêmes les usacontre les disparités territoriales. Or, si n’a eu de cesse jusqu’alors de réduire de travail et de dialogers en cas de préjudice la situation dans les huit départements l’investissement public et la voilure gue pour arriver à ce important, et améliorer franciliens s’avère très de l’action sociale, faisant résultat. Les discusles conditions génécontrastée, tous affichent « Face à la courir le risque à un nombre sions budgétaires de « Les usagers rales de transport. Tant des carences plus ou moins crise, le conseil accru de nos concitoyens décembre dernier au n’ont pas à que les Franciliennes et marquées en équipements et régional met d’être confrontés à une réelle conseil d’administra- supporter seuls les Franciliens ne verles bouchées en services sociaux. désespérance. Est-il raisontion du Stif (Syndicat les difficultés. » ront pas d’amélioration Aussi le conseil régional doubles pour nable de penser qu’au détour des transports d’Îlesignificative de leurs intervient-il pour aider à la lutter contre les de la crise Sarkozy change de-France) ont été très conditions de transport, construction, à la rénova- précarités. » enfin, et fondamentaleanimées sur la partie tarifaire. Une les Verts seront à leurs côtés pour tion ou à l’équipement de ment, d’orientation. On peut preuve de dynamisme démocratidéfendre leur droit à bénéficier de structures d’accueil ou d’hébergement le souhaiter ardemment. En attendant, que pour les organismes régionaux. transports en commun efficaces et des publics les plus fragiles : personnes malgré leurs moyens délibérément Il faut reconnaître que la situation attractifs. Au juste prix. l en situation de handicap, personnes contraints par l’état, les collectivités est tendue. âgées et publics précaires (femmes en territoriales dont les Régions, parent à ma gauche, un Syndicat des transNos idées vous intéressent ? difficulté, sans domicile fixe…). Ainsi aux carences et concourent à la cohéports d’Île-de-France qui doit gérer Pour vous abonner en 2008, plus de 1 300 places ont été sion sociale. l un accroissement de ses charges, à notre journal trimestriel, rénovées ou créées pour accueillir des Groupe socialiste Île-de-France avec de nouvelles offres à financer L’écorégion : personnes sans abri, et près de 2 300 Tél. : 01 53 85 68 95. www.ps-idf.com et une augmentation du trafic. jean-marie.bouguen@wanadoo.fr places ont été financées dans les structures d’acRépublicain radical et Citoyen RAdicaux de gauche et élus apparentés cueil, d’hébergement et de travail protégé des per sonnes handicapées. L’objectif est clair : favoriser Dans la continuité des engagements régionaux l’autonomie des individus en la matière, notre groupe a obtenu la réaet tout mettre en œuvre Alors que le gouvernement court après une illulisation d’une étude sur la tarification des afin que les personnes soire « France des propriétaires », la Région transports aériens pour les Franciliens oridépendantes bénéficient Île-de-France a choisi une tout autre voie ginaires d’outre-mer. Il s’agit de favoriser d’une prise en charge de en soutenant fortement la construction de des solutions à l’injustice sociale qui touche proximité. Une telle ambilogements à loyer modéré pour répondre parmi eux les plus tion suppose un soutien aux attentes modestes revenus. « Une étude pour aux opérateurs du secteur du plus grand « La Région Le prix pour voir les Franciliens (associations ou collectiviRAGEAP 9 membres leur famille est en originaires nombre. Dans ce soutient fortement tés locales) en vue de faire mandat, 240 000 la construction effet prohibitif. La d’outre-mer. » émerger une offre de quaJanine Maurice-Bellay 2rc 8 membres l o g e m e n t s de logements situation des plus lité correctement répartie sociaux auront à loyer modéré. » jeunes, souvent contraints de venir en Île-de-France y poursuivre sur l’ensemble du territoire Jean-Luc Laurent été construits ou leurs études, nous préoccupe. Mais aussi, en ces temps de crise, régional. réhabilités, et, cette année, plus de 100 millions d’euros seront celle de personnes qui ne peuvent trouver d’emplois qu’en métroLes compétences d’améconsacrés à de nouvelles constructions. C’est plus utile, plus pole. Pour nous, Républicains, il s’agit ainsi de garantir une réelle nagement de l’espace et efficace et plus sûr que quelques dizaines de maisons à 15 euros continuité territoriale, instrument d’une solidarité indispensable de développement éconopar jour durant trente à quarante années. l entre tous les Français. l mique du conseil régional Plus d’informations sur : www.mrc-idf.fr Plus d’informations sur notre site : http://www.rageap.fr n’ont en effet de sens que

Dans le contexte d’aggratiques publiques. Le projet de loi Bachelot sur vation des inégalités et de l’hôpital traduit cette orientation : sous couvert désengagement de l’état, la de modernisation, il s’agit de privatiser la santé. Région met en œuvre une Pour le gouvernement, la solution aux difficulpolitique de soutien aux tés de l’hôpital public est simple : gérer l’hôpital plus fragiles et aux exclus. comme une entreprise, fermer des services et Depuis plusieurs années, transférer les activités rentables vers le privé. notre collectivité travaille Tout cela est à l’opposé de notre conception du avec les acteurs associatifs développement de grands services publics de CACRPG 27 membres et les profesla santé, favorisant la prévention, sionnels pour « La loi doit être assurant l’égal accès des populaGabriel Massou faire évoluer retirée pour laisser tions aux soins, garantissant leur ses dispositifs en fonction des la place à un gratuité et améliorant les condibesoins dans le secteur de l’action véritable débat sur tions de travail des professionsociale, de la santé et du handicap. la modernisation et nels. Notre groupe continuera La Région se bat pour le maintien le financement du à combattre cette politique qui d’un réseau de santé de proximité système de santé. » accentue de jour en jour les inégaet pour l’égal accès de tous à l’enlités et fragilise les populations les semble des spécialités. Pendant ce temps-là, le plus exclues et précarisées. C’est pourquoi nous gouvernement casse l’ensemble des services apportons tout notre soutien aux mobilisations publics, avec la Révision générale des poliactuelles. l www.eluscacridf.org

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Carte Imagine R : le juste prix

L’écolo-sectarisme de la gauche régionale

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Le choix de la cohésion sociale

Aux côtés des plus démunis

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verts

MAJORITE PRéSIDENTIELLE

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PS ET apparentÉs

Communiste, Alternative Citoyenne, Républicain et Parti de Gauche

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16 alentours patrimoine mondial de l’unesco Remparts, ruelles pavées et roses de Damas

Provins se met en scène 77

La salle voûtée de la Grange aux Dîmes.

La tour César, construite entre 1152 et 1181, est devenue le symbole de Provins.

Fief des grandes foires de Champagne au Moyen Âge, Provins (77), située à 80 kilomètres de Paris, sait parfaitement mettre en valeur son riche patrimoine, qui lui a valu d’être classée au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2001. Héritage médiéval h Quand on arrive à Provins par l’ouest, les remparts ne sont pas très impressionnants. Mais, en entrant dans les ruelles, on révise son jugement : perchée sur une colline et enserrée dans des fortifications aux profonds fossés, la ville haute, celle qui conserve le plus de traces du glorieux passé médiéval, domine majestueusement la ville basse, où se concentre l’activité économique. Du haut des remparts, en partie aménagés pour les visiteurs, on surplombe la campagne et des champs à perte de vue. Les rues larges témoignent de la circulation intense qui y régnait au Moyen Âge pendant les grandes foires de Champagne. Provins était, en 1250, le plus grand centre commercial européen ! La ville était la troisième de France, après Paris et Rouen, et frappait même sa propre monnaie. Dans les rues pavées h Les maisons en pierre dans les ruelles autour de la place du Châtel rappellent cet héritage marchand : elles sont pour la plupart composées d’une salle basse voûtée, un sous-sol auquel on accédait par un escalier donnant sur la

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Les remparts.

H

Infos pratiques • L’office de tourisme propose trois circuits de balade dans la ville. Tél. : 01 64 60 26 26. www.provins. net • Prochains événements : - spectacles médiévaux de la compagnie Equestrio : du 4 avril au 4 novembre 2009. Tél. : 01 60 67 39 95. www. equestrio.fr - 26e fête médiévale sur le thème « Ménestrels et troubadours » : les 13 et 14 juin 2009.

rue, d’un rez-de-chaussée légèrement surélevé où se tenait la boutique et d’un étage sous les combles qui logeait plusieurs marchands. La grange aux Dîmes, aujourd’hui aménagée en musée des métiers médiévaux, permet d’admirer cette configuration typique. Des souterrains parcourent toute la ville : on y extrayait une terre bien particulière nécessaire au dégraissage des draps, industrie très productive de la ville au Moyen Âge. La tour César, monument symbole de la cité, domine toute la ville haute. Ce donjon, construit au xiie siècle, marque l’autorité des comtes de Champagne. Patrimoine mondial h Tout, à Provins, rappelle le Moyen Âge, même les massifs de roses de Damas, rapportées des Croisades par Thibault de Champagne et qui donnent aujourd’hui le produit local typique qu’est le confit aux pétales de roses. C’est bien ce patrimoine unique de « ville de foires médiévales » qui a valu à Provins son classement au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2001. Ce label a apporté une grande notoriété à la ville qui reçoit chaque année entre 800 000 et 1 million de visiteurs, dont 60 % de Franciliens et 20 % d’étrangers. Les spectacles historiques se déroulent pendant sept mois, notamment au pied des remparts. Ils permettent aux touristes de découvrir un peu JULIE VéDIE plus l’histoire de la ville. l

| « On plonge les visiteurs au Moyen Âge » Rencontre

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PROVINS

Laurent Audureau Acteur, cascadeur, dresseur et créateur de spectacles médiévaux

On est une quinzaine dans la compagnie, et on fait tout : costumes, décors… Pendant la saison, on aménage le pied des remparts : des fanions colorés, une décoration soignée, des animaux partout comme au Moyen Âge. Les spectateurs et nous sommes vraiment ensemble ! On entend les encouragements lors des combats, les cris des enfants quand arrivent les méchants. On prend le temps d’aller discuter avec eux, de leur montrer les animaux. Parfois, ils me demandent si j’étais déjà chevalier à l’époque ! L’espace d’un instant, tous les petits garçons veulent devenir des chevaliers et les petites filles des princesses.


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