Le Criquet Magazine, mai 2011

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née durant sa boëtte dans sa cave, quand la récolte était mauvaise, ou quelques bonnes feuillettes pour renouveler les fines bouteilles, conservées religieusement dans les caves ou les caverons, pour être dégustées les jours de fêtes. Les moins fortunés des vignerons des quartiers Saint-Père-en-Vallée et du Grand-Caire, ceux dont on disait « Les menagiers de Saint-Père qui font une allumette deux fois et d'une pinte de vin un coup » faisaient à façon ou à la journée les vignes des bourgeois ou des commerçants. Cela n'allait pas toujours sans heurt. L'histoire d'Auxerre est fertile en incident de cette sorte. Ces conflits ont même, à certains moments, nécessité des règlements municipaux et l'intervention du parlement. Mais les vignerons, mauvaises têtes, ne s'accommodaient pas, sans de vives protestations, de ces prescriptions. Tout cela ne durait qu'un moment et, en temps normal, la rentrée des vignerons guéttrés des enloupiaux, revenait le soir des vignes avec, au dos, la houtte de laquelle dépassait le manche de la pieuche. À suivre…

La Société des Sciences Historiques et Naturelles de l'Yonne La Société des Sciences Historiques et Naturelles de l'Yonne, fondée en 1847, est une association reconnue d'utilité publique. Elle a son siège au 1 rue Marie-Noël. Depuis plus de 160 ans, elle étudie et publie des études et des livres touchant à l'histoire, l'archéologie mais aussi aux sciences naturelles des divers pays formant le département de l'Yonne. Elle organise des conférences tous les mois (sauf l'été) ainsi que des sorties. La prochaine conférence se tiendra, à Auxerre, le dimanche 15 mai à 14h30, au 1 rue Marie-Noël. Jean-Charles Guillaume abordera le Commerce, artisanat et services à Auxerre. Évolution des lieux fixes d’activité (1791-1973). L'entrée est libre et gratuite.

L’Agenda Créé à l’initiative de l’Addim89, L’Agenda est un mensuel gratuit, tiré à 10000 exemplaires, recensant toutes les manifestations « spectacle vivant » dans le département. Concerts, spectacles, théâtre, danse, cirque, contes… tout y est ! Annoncez vos manifestations avant le 10 de chaque mois : les artistes et les organisateurs sont invités à communiquer leurs manifestations avant le 10 de chaque mois, dernier délai pour figurer dans L'Agenda du mois suivant. Pour cela, il suffit de se rendre sur le site www.citedesmusiques.org à la page « Annoncez votre manifestation » ou d’envoyer un mail à christelle.loury@citedesmusiques.org, ou de nous contacter par téléphone au 03.86.40.95.27 et 06.83.90.54.30.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.

Gastronomie - Gourmet

La Brasserie Artisanale de Puisaye VISITE et DÉGUSTATION sur rendez-vous ! Contacter Kate HALLET au 03 86 74 94 95

Ferme des Grenouillettes - 89220 SAINT-PRIVÉ

Histoire de la bière par Kate Hallet Longtemps, on crut que les Égyptiens avaient été les premiers à fabriquer de la bière. Or, des découvertes successives ont montré que le Moyen-Orient ancien avait connu ce breuvage. L'antique civilisation sumérienne nous a légué les premières traces écrites concernant la bière connues à ce jour : des textes gravés en caractères cunéiforme sur des tablettes d'argile, remontant à plus de six mille ans, attestent que parmi les victuailles des festins, la bière était omniprésente. Mais il est vraisemblable que les origines de ce breuvage seraient plus anciennes encore. La bière a dû apparaître, en effet, à l'âge néolithique, dés que les premiers hommes ont commencé à récolter les céréales et à les conserver pour une consommation ultérieure. Par la cuisson des graines et leur fermentation dans l'eau, l'homme des cavernes s'est mis ainsi à produire une boisson à la fois nourrissante, désaltérante et se conservant facilement. Appelée Sikaru et fabriquée généralement à partir d'orge, la boisson que consomment les Sumériens est déjà un produit complexe. Les Égyptiens montrèrent très tôt une dilection pour « le vin d'orge », qui fut leur boisson nationale.Les techniques de fabrication utilisées à l'époque, décrites sur les fresques de monuments et sur des papyrus, consistaient à broyer en farine les céréales ( orge, millet, épeautre-variété de blé), puis, additionnées d'un peu d'eau, à former des pains avant d'être cuites au four, permettant ainsi de les conserver et de les transporter. Les pains étaient émiettés, mouillés et on laissait fermenter le tout pendant plusieurs jours. La pâte était ensuite pétrie, avant de l'égoutter dans des paniers placés au dessus de jarres. Les noms les plus fréquents, pour la bière ainsi obtenue, étaient zythum et curmi. À la même époque, à l'autre bout du monde, les Chinois connaissent également la bière et sont, techniquement, bien plus avancés que les civilisations se trouvant sur les bords de la méditerranée. Le tsiou, comme ils l'appellent, est une boisson à base de millet, bien clarifiée et ayant achevé sa fermentation. Il ne s'agit déjà plus de pain liquide, mais d'une liqueur enivrante. À suivre…

Curiosités mycologiques par Claude Chardinoux, président de la Société Mycologique Auxerroise Continuant sur ma lancée, et toujours tirées de l’excellent livre de Guillaume Essartier et Gilles Trimaille « Champignons de nos régions », paru chez Larousse, voici encore quelques curiosités intéressants de champignons. La pézize turquoise (Chlorociboria aeruginosa) présente la particularité de pousser sur le bois mort tombé au sol et qui a perdu son écorce. Les fructifications forment des petites coupes d’une belle couleur bleu-vert à turquoise. Toutefois, lorsque les conditions climatiques ne sont pas propices à son développement, on devine à peine sa présence car son mycélium, bleu-vert comme le champignon lui-même, colore les fibres du bois lui servant de support. Ce bois, lorsqu’il n’a pas été trop décomposé peut être utilisé par les ébénistes car le pigment bleu-vert, nommé « xylindéine » résiste très bien à la lumière et peut être utilisable en marqueterie pour créer de petites pièces décoratives ou des placages colorés. D’autres champignons présentent des colorations vives et sont riches de pigments utilisables par l’industrie textile : ils peuvent servir à teindre des tissus d’origine animale comme la laine. Ainsi, les cortinaires à pigments rouges ou orange, pigments appartenant au groupe des anthraquinones – comme la garance qui servi à teindre durant de longues années les vêtements portés par les fantassins français – sont très en vogue dans les pays de l’Europe septentrionale, les tons pouvant varier du rouge au bordeaux en fonction du mordant utilisé. Ces teintures sont résistantes en même temps à la lumière et au lavage ! À suivre…

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