Prog! 108 novembre 2014

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L’INTERVIEW JEAN-CLAUDE DREYFUS

« Devos a une plume assez forte, son propre rythme » Jean-Claude Dreyfus s’est attaqué il y a trois ans aux textes de Raymond Devos. Présenté à Avignon, le spectacle «D’hommages sans interdit(s)» entame cette année sa troisième tournée qui met en scène l’acteur et son pianiste pour faire revivre les mots de l’humoriste. Comment est né ce projet autour des textes de Devos ? J’ai souvent vu Devos sur scène, mais je ne peux pas dire que je l’ai bien connu car je ne l’ai rencontré qu’une ou deux fois. Mais nous avons souvent été mis en parallèle, comme dans ce livre publié par Harcourt, où ma photographie apparaissait en face de la sienne (en couverture on avait ainsi Michèle Morgan et Carole Bouquet), c’est d’ailleurs cette photo qui a servi pour l’affiche du spectacle. Toujours est-il qu’Isabelle Georges, une actrice formidable, m’a sollicité pour une soirée caritative qu’elle organisait au Palace il y a 5 ou 6 ans, en me confiant un texte de Devos, «L’artiste». J’ai fait un tabac! Et j’ai récidivé en lisant ce texte à la cérémonie de Molières. On m’a alors suggéré de faire un spectacle, mais je n’aurais pas osé faire cela du vivant de Devos. Le hasard m’a ensuite amené à relire ses textes, et à en faire une sélection d’une soixantaine environ, que j’ai confiée à Christophe Coreïa qui met en scène le spectacle, pour qu’on travaille ensemble. Sur quels critères avez-vous choisi les textes du spectacle ? J’ai éliminé le grand texte «L’artiste» que j’avais déjà dit deux fois et qui était surtout trop long pour un spectacle, et j’ai écarté tous les plus connus comme «La place de l’Étoile» par exemple. On en a conservé certains comme «La belle-mère» ou «le mille-feuille», mais les spectateurs ne les ont pas non plus vus sans arrêt à la télévision. D’autres m’ont touché personnellement, et il y a également des textes inédits que Devos n’avait pas joué sur scène. A tout cela il faut ajouter un peu de chanson, puisque je suis accompagné sur scène du pianiste Thomas Février avec qui j’ai l’habitude de travailler. Est-ce qu’il n’est pas difficile de jouer Devos sans l’imiter ? J’ai vraiment la volonté de proposer une interprétation, et au moment où j’ai décidé de monter le spectacle je me suis refusé à regarder les vidéos de Devos pour ne justement pas tomber dans le panneau de l’imitation. Bien sûr nous avons quelques points communs, nous ne sommes pas très minces et tous les deux très rieurs, mais même si j’ai écrit une Bio-dégradable, je suis loin d’avoir son talent d’écriture. Il a une plume assez forte, son propre rythme qu’on retrouve de temps en temps dans le spectacle, on y retrouve sa gouaille, forcément. Dernier coup de coeur artistique ? Le spectacle «Isabelle chante» et Alain Choquette. ...l’interview continue sur www.leprog.com

D’HOMMAGES SANS INTERDIT(S) le 7 novembre à l’Escale - St Cyr/Loire Réservations au 02 47 42 80 25


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