Dossier de presse 2010

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Pour les femmes et la science “PARCE QUE LE MONDE A BESOIN DES SCIENCES ET QUE LA SCIENCE A BESOIN DES FEMMES”

KOOEAN @A LNAOOA 18 octobre 2010

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ÉDITO de Valérie Pécresse MESSAGE de Hervé Navellou VOCATIONS DES BOURSES

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BOURSIÈRES 2010 Lucie Barblu Aline Brunon Émilie Campmas Céline Courilleau Sarah Cubaynes Agnès Doreau-Bastid Sarah Jolly Marie Néant-Fery Carine Flore Nguemeni Yonga Hélène Petot

P. 08-09 P. 10-11 P. 12-13 P. 14-15 P. 16-17 P. 18-19 P. 20-21 P. 22-23 P. 24-25 P. 26-27

DES MEMBRES du jury enthousiastes TÉMOIGNAGES des anciennes Boursières BOURSIÈRES 2009 BOURSIÈRES 2008 BOURSIÈRES 2007 LES FEMMES DANS LA SCIENCE

P. 28-29 P. 30-31 P. 32-33 P. 34-35 P. 36-37 P. 38

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EDITO

L’action du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en faveur de la parité Dans le cadre de la réorganisation de son ministère en 2009, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a souhaité renforcer son action au service de la promotion de toutes les diversités au sein du système de formation et de recherche. « Dès mon arrivée au ministère, j’ai décidé de faire de la parité une de mes priorités. Je veux que les femmes qui ont les compétences requises puissent occuper des emplois de chercheurs, de directeurs de laboratoires, de professeurs d’université... »

VALÉRIE PÉCRESSE Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Des mesures en faveur de la parité des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche La ministre a ainsi inscrit la parité au cœur du Plan carrières en faveur des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche, en prévoyant par exemple de réduire au prorata du congé maternité le temps d’enseignement nécessaire aux enseignants-chercheurs et chercheurs pour bénéficier de la prime d’excellence scientifique ou encore, en permettant de prolonger la durée du contrat doctoral, qui est normalement de 3 ans, si un congé maternité intervient durant cette période, et pour la durée du congé. De même, les premiers articles fondamentaux du décret sur le statut des enseignants-chercheurs rappellent le principe de l’égalité professionnelle. Le décret prévoit aussi qu’un congé pour recherche et conversion thématique puisse être accordé à l’issue d’un congé maternité afin notamment de favoriser la reprise d’une activité scientifique. Renforcer la pla ce des femmes dans l’enseignement supérieur et la recherche Au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, c’est la Mission de la parité et de la lutte contre les discriminations (MIPADI) qui coordonne et assure cette promotion. Ainsi, à travers son action, le ministère s’engage notamment à promouvoir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes dans les filières de formations scientifiques et les métiers de la recherche, à renforcer la place des femmes dans l’enseignement supérieur et la recherche. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche s’attache à accompagner toutes les initiatives en faveur de la promotion des femmes dans les filières scientifiques. C’est pourquoi il s’associe étroitement aux Bourses L’Oréal France « Pour les femmes et la science ».

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MESSAGE DU DIRECTEUR

L’Oréal France présente les nouveaux visages de la science Les Bourses L’Oréal France - Commission française pour l’Unesco - Académie des Sciences “Pour les Femmes et la Science” constituent le volet national des Bourses L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science fondé en 1998 par L’Oréal et l’UNESCO pour célébrer, reconnaître, encourager les talents scientifiques les plus marquants de l’époque et promouvoir le rôle éminent des femmes au sein de la Recherche. Pour la 4e année consécutive, L’Oréal France récompense 10 jeunes femmes pour l’excellence de leurs travaux, leur courage et leur engagement dans le domaine de la recherche scientifique. Cette édition 2010 a reçu plus de 250 dossiers qui ont tous été examinés attentivement par les membres du jury présidé de Jean Salençon, Président de l’Académie des sciences, et composé de membres de l’Académie des sciences, d’un membre de la Commission française pour l’Unesco, d’une chercheuse L’Oréal et, nouveauté cette année, d’une ancienne Boursière.

HERVÉ NAVELLOU Directeur Général de L’Oréal Grand Public France

Le programme “Pour les Femmes et la Science” rassemble un groupe de femmes exceptionnelles qui incarnent la science d’aujourd’hui et de demain, repoussent les frontières de la connaissance et contribuent à apporter des solutions aux nombreux problèmes auxquels notre société est confrontée dans le domaine scientifique. Les Bourses L’Oréal France bénéficient depuis leur création de soutiens fidèles, soucieux du devenir des Sciences et de la place des femmes au sein de la Recherche. C’est pourquoi L’Oréal France tient en premier lieu à remercier Madame Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour son appui inconditionnel mais aussi pour son engagement en faveur des femmes scientifiques. Merci chaleureusement à nos deux partenaires : la Commission française pour l’Unesco qui, depuis 4 ans, soutient notre action et apporte une aide majeure dans la réception et la sélection des dossiers de candidature et à l’Académie des sciences pour le rôle essentiel qu’elle joue dans la présidence du jury depuis le début de cette initiative, et tout particulièrement à son Président, Jean Salençon, pour son implication soutenue. C’est parce que la place des femmes dans la science est un enjeu crucial pour demain que L’Oréal France et ses partenaires soutiennent ces doctorantes d’exception pour promouvoir la Science d’une manière intelligente, durable et efficace.

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LES VOCATIONS DES BOURSES

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Un engagement pour les actrices... du quotidien L’Oréal France a la conviction que le monde a besoin de la Science et que la Science a besoin des femmes. C’est pourquoi le programme “Pour les Femmes et la Science” vise à favoriser et à soutenir l’accession des femmes aux carrières scientifiques et aux postes les plus élevés en France. Pour L’Oréal, la Science est au cœur du développement et des innovations, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise, et les grands enjeux sociétaux d’aujourd’hui que sont la santé et l’environnement seront résolus par la Science. C’est pour garantir que de nombreuses femmes deviendront les “nouveaux visages de la Science”, que L’Oréal France fait exister depuis quatre ans ces Bourses. Financées par la Fondation d’Entreprise L’Oréal, soutenues par la Commission française pour l’Unesco, l’Académie des sciences et parrainées par le ministère de l’Enseignement supérieur, et de la Recherche, elles récompensent ainsi chaque année 10 jeunes femmes en finançant leur projet à hauteur de 10 000 euros chacun. Ces Bourses permettent également de faire naître chez les plus jeunes des vocations de scientifiques. L’Oréal France donne ainsi l’occasion à des lycéennes de rencontrer des chercheuses et d’échanger sur ce qu’est la Science, les études scientifiques et leur parcours respectif. L’Oréal France mise ainsi sur le rôle de modèle des Boursières. Que l’on soit lycéenne ou chercheuse, transmettre sa passion, partager des informations ou des points de vue quand on est femme de Science n’est pas forcément facile. C’est pourquoi L’Oréal France entretient non seulement tout au long de l’année des relations privilégiées avec les Boursières des années précédentes, mais a également mis en place cette année un hub sur le réseau social professionnel Viadeo afin de faciliter les échanges et mettre en

place un réseau de femmes chercheuses, étudiantes en sciences ou tout simplement curieuses. Ces relais sont dans la lignée d’autres créations de réseaux sociaux par L’Oréal, qui contribuent à alimenter une communauté de près de 1 000 femmes chercheuses et étudiantes en sciences dans le monde entier. C’est pour que les mots Femmes et Sciences soient synonymes de contribution aux enjeux de demain que L’Oréal France s’engage depuis des années dans ce programme.

Les Bourses L’Oréal France constituent le volet national du programme « Pour les Femmes et la Science » à travers lequel L’Oréal et L’Unesco se mobilisent pour la cause des femmes scientifiques. Chaque année le programme met en lumière l’excellence scientifique et encourage les vocations des jeunes filles. Depuis 1998, plus de 900 femmes ont été récompensées : 62 lauréates de 28 pays, 864 Boursières de 93 pays.

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PALMARĂˆS 2010

LUCIE BARBLU

LUCIE BARBLU 27 ans THĂˆME DE RECHERCHE La non-progression du virus vers la phase SIDA et le maintien du système immunitaire chez certains patients nommĂŠs des “HIV Controllersâ€? UNIVERSITÉ/LABORATOIRE FacultĂŠ de mĂŠdecine du Kremlin-BicĂŞtre, UniversitĂŠ Paris-Sud 11 CNRS UMR 8147 “Cytokines, HĂŠmatopoïèse et RĂŠponse immuneâ€? DOMAINE DE RECHERCHE Immunologie

SES TRAVAUX Ă€ la suite d’un Master 1 de Biologie molĂŠculaire et cellulaire et d’un Master 2 de CancĂŠrologie, cette doctorante de 27 ans s’est rapidement orientĂŠe vers des recherches sur le virus du sida pour sa thèse. Ses travaux consistent Ă ĂŠtudier la rĂŠponse innĂŠe du système immunitaire lors d’infections virales comme le VIH. Lucie ĂŠtudie plus prĂŠcisĂŠment la non-progression de la maladie vers la phase sida et le maintien du système immunitaire chez

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certains patients nommĂŠs “HIV Controllersâ€?, c’estĂ -dire les patients pouvant, sans traitement rĂŠtroviral, contrĂ´ler la maladie. Son but est alors de savoir comment ces personnes contrĂ´lent le virus et la mort de leurs cellules immunitaires. Pour y parvenir, Lucie compare des profils immunitaires entre les patients “HIV Controllersâ€? et des patients qui dĂŠveloppent la maladie (progresseurs).


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LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN Son projet présente de larges ouvertures vers le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques pour lutter contre le sida : “J’aime et je ressens le besoin d’imaginer que mon travail pourra avoir des retombées médicales, qu’il y a un réel intérêt et bénéfice pour les patients et qu’au final, une visée thérapeutique puisse être envisagée.” Lucie a identifié une mutation génétique chez la plupart des patients “HIV Controllers” pouvant expliquer la résistance de leurs cellules immunitaires à la mort induite par le VIH. Son objectif sur le long terme sera donc d’approfondir cette piste de recherche afin de cibler cette protéine pour restaurer les défenses immunitaires des patients en phase sida.

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME Pour Lucie, concilier vie personnelle et professionnelle reste une contrainte pour les femmes. Il est ainsi plus facile pour un homme que pour une femme d’aller loin dans sa carrière scientifique même si, “sur les bancs de fac, il y a plus de femmes que d’hommes ; mais au fur et à mesure, il y a moins de femmes à des postes de directeurs d’unités par exemple”. Phénomène que Lucie pourrait expliquer par le fait qu’il arrive un moment où les femmes peuvent avoir d’autres priorités que la science, comme la maternité. C’est souvent à ce moment que les carrières scientifiques de certaines femmes ne progressent plus autant que leurs collègues masculins : “Quand on fait de la recherche, l’implication doit être très importante.” Parallèlement, Lucie se verrait bien mère dans le futur et explique que le tout est de bien savoir “s’organiser”.

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PALMARÈS 2010

ALINE BRUNON

ALINE BRUNON 25 ans THÈME DE RECHERCHE Caractérisation et modélisation de la rupture des tissus hépatiques UNIVERSITÉ/LABORATOIRE Université de Lyon 1 Laboratoire de Biomécanique et Mécanique des Chocs (LBMC) de Lyon DOMAINE DE RECHERCHE Biomécanique des chocs

SES TRAVAUX À la suite d’une licence de Sciences et Technologies, spécialité Mécanique et Technologie (2004-2005), un Master 1 de Sciences de l’Ingénieur, spécialité Mécanique et Ingénierie des Systèmes (2005-2006), Aline a obtenu son agrégation de mécanique à 22 ans à l’École normale supérieure de Cachan. Elle a ensuite entrepris un Master 2 de Mécanique Énergétique, Génie Civil, Acoustique, spécialité Génie Mécanique (2007-2008) à l’INSA de Lyon. Pour sa thèse, elle a choisi de se concentrer sur la biomécanique des chocs. Elle étudie ainsi les répercussions des accidents de la route sur les tissus et organes du corps humain, essentiellement le foie, pour comprendre ce qui s’y passe en cas de choc.

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Outre son amour de la Science, Aline aime transmettre son savoir aux enfants et étudiants. Elle a été animatrice de centres de vacances à vocation scientifique ou encore enseignante en conception mécanique à l’INSA. “Les enfants ont plein de choses qui peuvent les détourner des sciences, c’est pour ça qu’il est important de leur faire découvrir cette discipline de manière plus ludique[…] Il faut les emmener le plus tôt possible dans des laboratoires pour leur montrer qu’il n’y a pas que des professeurs Tournesol, que le travail est intéressant et les thématiques très variées.”


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ique n a c é m o i b a l ques de i t a m ntaire é e h m t é s l e p L p “ u s n otivatio m e n u t n e r è f x dont con u a v a r t s e d n bie ien pour mener à uvent influer sur le quotid pe éral.” n é g n les résultats e s t r o p es trans d s r e g a s u s e d

QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ? L’objectif de ses recherches est de contribuer à l’élaboration d’un modèle de corps humain le plus biofidèle possible, qui permettra de simuler la réaction du corps à différentes situations, en particulier les crash-tests. Cette simulation permettrait de réduire les coûts induits par les crash-tests réels et surtout, de donner des informations plus complètes sur ce qui se passe à l’intérieur du corps, dans l’abdomen notamment, contrairement aux mannequins de choc actuels, qui ne délivrent que des informations sur l’impact extérieur des chocs.

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME Aline a toujours évolué dans un milieu très masculin avec environ 5 % de femmes seulement : “Une façon d’augmenter le nombre de femmes dans les sciences serait de les emmener dès le lycée visiter les laboratoires pour leur montrer la variété des thématiques abordées […] Les perspectives liées au développement durable, par exemple, représentent beaucoup de potentialités.”

Ces informations pourront mener à des propositions, comme par exemple modifier les habitacles des véhicules, afin de prévenir l’apparition de certaines blessures. “Les thématiques de la biomécanique, atypiques, sont des vecteurs de découverte ; elles sont liées à la médecine (anatomie, simulation de chirurgie, aide aux soin) et aux problèmes de société (comportement et protection des usagers des transports, ergonomie, études accidentologiques dans le sport, etc.) et confèrent une motivation supplémentaire pour mener à bien des travaux dont les résultats peuvent influer sur le quotidien des usagers en général.”

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PALMARÈS 2010

ÉMILIE CAMPMAS

ÉMILIE CAMPMAS 27 ans THÈME DE RECHERCHE Taphonomie, archéozoologie et paléoenvironnement UNIVERSITÉ/LABORATOIRE Université de Bordeaux 1 Institut de préhistoire et de géologie du quaternaire (IPGQ) DOMAINE DE RECHERCHE Écologie Archéozoologie

SES TRAVAUX À 27 ans, cette passionnée d’archéologie a déjà participé à plusieurs fouilles en France et au Maroc. Les sites archéologiques où Émilie fait ses fouilles font référence, dans la préhistoire de l’Afrique du Nord, par les découvertes d’os humains fossiles, d’outils en pierre taillée et d’éléments caractéristiques de comportements modernes (coquillages perforés, outils en os, pigments présentant des traces d’usure). Les différentes études menées lors de ses fouilles concernent deux cultures caractéristiques de l’Afrique du Nord qui se succèdent dans le temps : l’Atérien (-120 000 à -30 000/20 000 ans environ) et l’Ibéromaurusien (-20 000 à -10 000 ans environ). “Au Maroc, il y a beaucoup de sites, et pourtant peu de fouilles archéologiques réalisées. En Europe, il y a 100 000 ans, vivaient les hommes de Néandertal alors qu’au Maroc, il y avait déjà les homos sapiens avec des premiers comportements modernes.” Émilie cherche essentiellement à participer à la caractérisation de l’ancienneté des “comportements modernes” par la compréhension des comportements humains, notamment des liens

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entre les hommes et les animaux du passé ainsi qu’à comprendre comment s’est effectuée la transition entre deux cultures. De 20 0 6 à 2010, elle a intégré une équipe de scientifiques de la mission franco-marocaine El Harhoura-Témara et participé à de nombreux chantiers de fouilles au Maroc comme les fouilles d’El Harhoura 2 en 2008 et d’El Mnasra : “Cette région de Témara est très importante car des restes humains très anciens, datant d’environ 90 000 ans, y ont été découverts.” En France, elle a participé à d’autres chantiers comme les fouilles de l’Abri Pataud en Dordogne, en 2008, et les fouilles de la grotte du Noisetier dans les Hautes-Pyrénées, de 2005 à 2007… À chaque découverte, c’est le sentiment d’émerveillement qui prime : “Quand on découvre quelque chose d’important, les fouilles sont instantanément arrêtées et c’est un grand moment de joie que tout le monde attend !”


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QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ? Émilie a toujours été guidée par la volonté de comprendre ce qui a existé dans le passé en tentant de reconstituer des moments de vie. C’est d’autant plus passionnant que les restes humains à découvrir sont encore très nombreux. “Au Maroc, la région de Témara présente les seuls sites où l’on a découvert des restes humains qui datent de 90 000 ans environ. Mais il reste sûrement d’autres sites à découvrir.” Interpréter les changements climatiques qui se sont produits, découvrir pourquoi certaines zones ont été abandonnées par les populations au profit d’autres zones, montrer comment ces populations ont réagi face à ces changements et comment elles ont été par la suite remplacées par d’autres en analysant les flux migratoires.

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME Pour Émilie, il est primordial de promouvoir les actions des femmes en France et au Maroc en mettant au premier plan le fait qu’elles sont aussi capables que les hommes de faire ce type de recherches. “Je veux montrer qu’en tant que femme, mon travail peut être récompensé et valorisé”. Être une femme scientifique, c’est aussi partager les savoirs avec les plus jeunes : “J’ai participé à des classes Patrimoine avec des enfants de maternelle où il faut utiliser des mots simples ; les enfants s’intéressent énormément au sujet des fouilles archéologiques.” C’est encore dans ce but de transmettre qu’Émilie espère obtenir, dans le futur, un poste d’attachée temporaire d’enseignement de la recherche.

Par ailleurs, ses recherches en tant que femme vont dans le sens de la mixité dans les laboratoires : au Maroc notamment, les hommes sont en effet très présents et il y a peu de femmes chercheuses, même si, à la mission franco-marocaine El Harhoura-Témara dont Émilie fait partie, l’équipe de recherche est constituée d’un directeur et d’une codirectrice.

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CÉLINE COURILLEAU

CÉLINE COURILLEAU 24 ans THÈME DE RECHERCHE Étude du complexe de modification de la chromatine dans la réparation de l’ADN UNIVERSITÉ/LABORATOIRE Université Paul-Sabatier (Toulouse) LBCMCP – UMR 5088 DOMAINE DE RECHERCHE Biologie

SES TRAVAUX Cette maman de 24 ans, enseignante en biologie moléculaire à l’Université Paul-Sabatier de Toulouse se passionne pour les Sciences du Vivant. Elle consacre son projet de recherche à une meilleure compréhension de la réparation de l’ADN. Dans le cadre de sa thèse, elle effectue ainsi ses recherches sur les cellules du corps humain qui subissent de nombreux dommages à l’ADN, comme ceux causés par notre environnement (par exemple, les irradiations solaires). Ces altérations peuvent aussi être la conséquence de la production de radicaux libres lors du vieillissement. Ces dommages,

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s’ils ne sont pas réparés, peuvent aboutir à un cancer. Ainsi, la cellule a mis en place des mécanismes de contrôle et de réparation de ces dommages. Si ces mécanismes sont défaillants, cela peut être délétère pour la cellule et aboutir à un phénomène de cancérisation. Les travaux de Céline consistent donc à étudier un complexe de modification de la chromatine (structure formée par de petites protéines autour desquelles s’enroule l’ADN) dans la réparation de l’ADN pour envisager par la suite de nouvelles cibles thérapeutiques anticancéreuses.


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QU’EST-CE QUE SES TRAVAUX PEUVENT APPORTER À NOTRE QUOTIDIEN ? Dès le début de ses études en cancérologie, Céline s’est orientée vers les sciences fondamentales qui, à terme, ambitionnent d’aboutir à de la recherche appliquée. “Ma recherche est d’ordre fondamental mais elle peut aboutir à de la recherche appliquée contre le cancer.” Céline est donc aux avant-postes, elle apporte des connaissances qui pourront, à échéance, servir la recherche contre certains cancers. Les sciences fondamentales sont indispensables pour qu’ensuite les sciences appliquées puissent apporter des réponses thérapeutiques aux maladies comme le cancer. Il est important de bien comprendre les mécanismes avant de chercher des antidotes, c’est tout le travail des sciences fondamentales.

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME Pour Céline, pratiquer une discipline scientifique consiste à se poser une problématique et essayer d’y répondre de plusieurs façons : “Ce qui me passionne, c’est de pouvoir établir un projet de recherche pour répondre à une question biologique importante puis de valider ou réfuter les hypothèses lors de cette étude ; c’est exactement ce à quoi nous sommes confrontés tous les jours dans la recherche fondamentale.” Outre le fait de chercher des réponses à ces questions, Céline explique également que pour réussir dans les Sciences, il faut “avoir du caractère et se battre pour y arriver”. Et lorsqu’on demande à Céline sa vision de la place des femmes dans la Science, elle explique qu’il y a déjà beaucoup d’hommes qui intègrent des femmes dans leurs équipes et qui les traitent en égales : “C’est aussi eux qui nous permettent de faire notre métier et c’est de cette façon que les choses évoluent.”

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SARAH CUBAYNES

SARAH CUBAYNES 24 ans THÈME DE RECHERCHE Écologie des populations/Modélisation et dynamique des populations/Biologie de la conservation et Écologie évolutive UNIVERSITÉ/LABORATOIRE Université de Montpellier 2 Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive de Montpellier DOMAINE DE RECHERCHE Écologie

SES TRAVAUX À 24 ans, cette jeune doctorante focalise ses recherches sur les populations sauvages animales ayant fait face à des modifications importantes de leur environnement en liaison avec les activités humaines. Elle travaille ainsi sur des animaux difficiles à suivre comme le loup qui repeuple les Alpes françaises ou encore sur plusieurs espèces d’oiseaux marins. L’Homme, du fait de sa consommation, est parvenu à changer les habitudes de certains animaux. Pour Sarah, la conservation de la biodiversité est un enjeu crucial de notre siècle. Cela passe d’abord par l’évaluation de l’état de santé des espèces, puis par la description de leurs évolutions dans le temps et l’espace (observer comment ils s’intègrent à un nouveau territoire

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et comment ils l’exploitent) et enfin par l’identification des risques environnementaux qui les menacent. Toutefois, les modèles statistiques déjà existants peuvent fausser les résultats des études sur certaines espèces. Son travail de thèse consiste donc à développer de nouveaux outils méthodologiques pour illustrer la pertinence de ces méthodes en s’attaquant à des questions brûlantes sur la viabilité d’espèces emblématiques. Sarah a ainsi pu évaluer le statut de la population de loups dans les Alpes et quantifier l’impact des changements climatiques chez des espèces d’oiseaux marins du Pacifique.


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LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN Même si Sarah affirme “n’apporter qu’une petite avancée dans ce domaine”, l’objectif de ses travaux est d’estimer les probabilités de survie des populations naturelles observées, de détecter les facteurs qui peuvent affecter leur capacité de survie et de reproduction pour pouvoir modéliser tous ces mécanismes. Cela lui permet d’obtenir “une image de ces populations et de prévoir ce qui va se passer si on modifie une des variables climatiques, par exemple”

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME Pour Sarah, être une femme scientifique c’est essentiellement se poser des questions sur son avenir et sur la façon de mener de front vie professionnelle et vie de famille. Il faut vaincre les a priori et savoir dépasser les obstacles annoncés : “J’ai souvent entendu qu’il était très difficile de trouver une place en Master, qu’il était très difficile de trouver une thèse, difficile encore de fonder une famille…” À cela, Sarah explique avec enthousiasme que l’important est de “passer les étapes au fur et à mesure et c’est de mieux en mieux !”

Ces animaux ont en effet “une importance toute particulière dans l’équilibre de ces écosystèmes : pouvoir développer des outils et méthodes qui vont permettre de les gérer au mieux et de conserver ces espèces est donc crucial”.

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AGNĂˆS DOREAUBASTID

AGNĂˆS DOREAU-BASTID 30 ans THĂˆME DE RECHERCHE Étude des mĂŠcanismes Ă la base de la dĂŠrĂŠgulation des lymphocytes B : applications thĂŠrapeutiques Ă court terme dans les pathologies auto-immunes et en cancĂŠrologie UNIVERSITÉ/LABORATOIRE ENS Lyon 1 INSERM DOMAINE DE RECHERCHE Immunologie et cancĂŠrologie

SES TRAVAUX Agnès, 30 ans, s’est spĂŠcialisĂŠe dans le domaine de l’immuno-cancĂŠrologie. Ses recherches pour sa thèse, entamĂŠe en 2008, portent sur le lupus, une maladie auto-immune qui conduit le système immunitaire Ă produire des auto-anticorps qui attaquent nos propres organes avec des effets dĂŠlĂŠtères. Il a ĂŠtĂŠ montrĂŠ que les patients atteints de lupus, mais ĂŠgalement d’autres maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoĂŻde ont des taux ĂŠlevĂŠs de cytokines pro-inflammatoires dans le sang et

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prĂŠsentaient des risques plus ĂŠlevĂŠs de dĂŠvelopper des cancers type lymphomes. Son travail de thèse a permis de mettre en ĂŠvidence le rĂ´le central de ces molĂŠcules dans le dĂŠveloppement de ce type de pathologies. Ensemble, elles sont capables de dĂŠrĂŠguler les lymphocytes B (cellules qui produisent les anticorps) et entraĂŽneraient leur persistance en cellules auto-rĂŠactives c’est-Ă -dire capables de produire des anticorps dirigĂŠs contre l’organisme.


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LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN Ces nouveaux résultats, très prometteurs, ouvrent une nouvelle voie thérapeutique potentielle non seulement dans le traitement des pathologies auto-immunes mais aussi dans certains types de cancers. Ils font l’objet actuellement de discussions avec le groupe Novartis pour la mise en place d’un essai pilote de l’utilisation d’un certain type d’anticorps chez les patients présentant ces types de pathologies. “Peu de scientifiques ont l’opportunité de faire de telles découvertes avec un tel potentiel d’application en clinique […] et d’être à terme à l’origine de la découverte d’un nouveau médicament ou de nouvelles applications thérapeutiques.”

SA VISION DE LA SCIENCE EN TANT QUE FEMME Pour Agnès, la science, ce sont les femmes : “Sans les femmes, les sciences n’en seraient pas là ; elles pourraient aller encore plus loin car quand elles ont quelque chose en tête, elles ne lâchent pas !” Être une femme, c’est donc un atout mais c’est aussi un combat “car il faut lutter contre les a priori : comme c’est un combat et que je suis combative, cela me motive encore plus !” Être une femme scientifique, c’est une aventure extraordinaire, “il faut être passionnée, motivée il faut y aller… même si la compétition n’est pas simple et s’il faut se battre plus que les hommes. Mais au final, une femme qui réussit, réussit aussi bien et même mieux que les hommes !”

Avec cette Bourse, Agnès souhaiterait également rejoindre une entreprise de biotechnologies. “J’envisage tout naturellement mon après-thèse comme la suite logique de mon travail mais à une autre échelle : créer ou rejoindre une entreprise en biotechnologies. C’est pour moi une évidence qui attend de pouvoir se réaliser : continuer à faire grandir mes travaux de recherche.” Dans cet objectif, elle envisage également de réaliser un Master en Management.

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PALMARÈS 2010

SARAH JOLLY

SARAH JOLLY 26 ans THÈME DE RECHERCHE Étude d’un nouveau mécanisme neuroprotecteur impliquant le facteur de transcription RORalpha quand le cerveau est en situation hypoxique UNIVERSITÉ/LABORATOIRE Université Pierre et Marie-Curie UMR 7102, laboratoire NPA, Équipe DVSN DOMAINE DE RECHERCHE Neurosciences

SES TRAVAUX S arah, 26 ans, cherche à comprendre quels mécanismes pourraient aider les neurones à se défendre lorsqu’ils sont en manque d’oxygène car ces derniers peuvent mourir lorsque le cerveau n’est pas assez oxygéné. Elle travaille ainsi sur l’hypoxie cérébrale qui correspond à une diminution de la teneur en oxygène dans le cerveau, ce qui peut survenir lors d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), de traumatismes crâniens ou encore d’intoxications au monoxyde de carbone et être à l’origine de lésions cérébrales irréversibles. Elle concentre ses observations sur RORa (Retinoic acid receptor-related orphan receptor), présent dans le cerveau, et son rôle comme neuro-protecteur lors d’une telle hypoxie. Ses recherches ont démontré que RORa a non seulement un rôle protecteur pour

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les neurones mais qu’il peut également réguler l’activité de protéines émises lors d’un manque d’oxygénation du cerveau. “Les neurosciences et le fonctionnement du cerveau sont des domaines très fascinants et il reste plein de choses à découvrir, c’est ce qui est passionnant.” En mai 2009, Sarah a gagné le prix de la meilleure présentation orale à la Réunion du Club de Neuroprotection à Bordeaux. Cette doctorante souhaite après sa thèse “décrypter les mécanismes permettant de protéger les neurones lors de situations pathologiques.” Elle a toujours trouvé le domaine des neurosciences “très captivant” et elle souhaite continuer ses recherches en devenant chercheuse ou enseignant-chercheur.


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LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN Les travaux de Sarah sont fondamentaux pour comprendre comment le cerveau se protège lorsqu’il doit s’adapter à un manque d’oxygène. Ses recherches ouvrent ainsi des perspectives dans la recherche thérapeutique visant à traiter les pathologies cérébrales à l’origine de lésions cérébrales irréversibles. L’ensemble de ses résultats contribuera également à une meilleure compréhension des mécanismes neuroprotecteurs impliquant RORa lors d’une hypoxie cérébrale.

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME Pour Sarah, “la recherche n’est pas toujours simple car ce n’est pas un métier que l’on peut faire à moitié”. “Pour tenir sur la longueur, il faut trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle et c’est loin d’être facile.” Cette jeune scientifique a également appris durant ses années d’études la valeur de la patience. “Il ne faut pas attendre les choses tout de suite, il faut savoir les laisser venir.” Forte de ses expériences, Sarah n’hésite pas à exposer ses conseils aux jeunes filles qui voudraient démarrer une carrière dans la recherche. “Il faut se lancer, être motivée, c’est l’une des premières choses que j’ai comprise quand j’ai commencé !” Sciences riment aussi avec ouverture d’esprit pour Sarah : outre les neurosciences, Sarah a fait un an d’études au sein du programme Erasmus aux PaysBas, d’où sa grande passion pour les voyages.

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PALMARÈS 2010

MARIE NÉANTFERY

MARIE NÉANT-FERY 24 ans THÈME DE RECHERCHE Étude de la traduction locale de la protéine CaMKII dans le bulbe olfactif et de son rôle dans le phénomène de neurogenèse adulte UNIVERSITÉ/LABORATOIRE Université de Paris 6 UMR 7102 DOMAINE DE RECHERCHE Neurosciences

SES TRAVAUX Marie est la plus jeune des doctorantes de cette édition. À tout juste 24 ans, cette chercheuse en neurosciences a orienté sa thèse vers l’étude d’une protéine (la CaMKII ) impliquée dans la capacité d’un système à répondre à un environnement changeant dans le bulbe olfactif, partie du cerveau qui contrôle l’olfaction (réception des messages sensoriels olfactifs) et qui envoie les messages dans les autres zones du cerveau.

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Pourquoi cette zone ? Car elle a la particularité d’être alimentée chez l’adulte en permanence par de nouveaux neurones, toute la vie, “c’est ce qu’on appelle la neurogenèse adulte. Pendant longtemps, on a considéré qu’on avait un nombre limité de neurones qu’on perdait tout au long de la vie ; or le bulbe olfactif que j’étudie fait partie de ces zones qui sont alimentées tout au long de la vie par la neurogenèse adulte”.


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LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN Les travaux de Marie sur la traduction locale de la protéine CaMKII dans le bulbe olfactif pourraient mettre en évidence un nouveau mode de régulation de la neurogenèse adulte. Toutefois, lorsqu’on demande à Marie ce qu’elle veut guérir, elle précise que ses recherches sont en effet très fondamentales, “c’est comprendre pour comprendre, cela a une grande valeur et c’est de la curiosité pure”. Bien que fondamentales, les recherches de Marie portent sur la création de nouveaux neurones à l’âge adulte qui, à terme, peuvent avoir une conséquence positive sur des maladies neuro-dégénératives. “J’essaie de comprendre un mécanisme qui pourrait réguler cette neurogenèse et après j’espère qu’on pourra en faire des jolies choses !” Pour Marie, la recherche a besoin de “la base des connaissances”, pour qu’ensuite, la recherche appliquée puisse les utiliser pour soigner certaines pathologies.

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME Pour Marie les sciences doivent faire l’objet d’une meilleure communication, “c’est primordial pour favoriser de bonnes relations, indispensables, entre sciences et société ; je suis très frustrée par ce manque de communication entre la science et le grand public !” À la suite de sa thèse, Marie ambitionne de travailler à la facilitation du dialogue chercheur-grand public et faire ainsi “tomber le mur qui n’a pas lieu d’exister entre sciences et société”. “Mon ambition est de transmettre de façon plus humaine les sciences qui font peur pour les rendre plus vivantes et accessibles.” Quand on demande à Marie comment elle imagine la Science s’il n’y avait que des femmes, elle répond aussitôt que l’avenir de la science passe par la mixité des genres : “C’est l’interaction entre les hommes et les femmes qui est fructueuse ; les hommes et les femmes ont des façons différentes d’envisager la science et la vie et c’est cette complémentarité qui est intéressante.”

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PALMARÈS 2010

CARINE FLORE NGUEMENI YONGA

CARINE F. NGUEMENI YONGA 24 ans THÈME DE RECHERCHE Influence d’un régime enrichi en Acide Alpha Linolénique sur les accidents vasculaires cérébraux : conséquences neuronales, vasculaires et facteurs de risques UNIVERSITÉ/LABORATOIRE Université de Nice-Sophia Antipolis C N R S-UMR 6097 – DPMC Sophia Antipolis DOMAINE DE RECHERCHE Neurophysiologie

SES TRAVAUX À 24 ans, Carine Flore effectue depuis octobre 2008 une étude sur l’effet d’un régime alimentaire riche en Omega-3 sur les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et leurs conséquences neuronales, vasculaires et les facteurs de risques associés. Notre régime alimentaire n’apporte pas suffisamment d’Omega-3 pour prévenir des AVC et/ou protéger contre leurs dommages. Carine Flore, ayant reconnu la nécessité des “nouvelles approches thérapeutiques et préventives contre

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les accidents vasculaires cérébraux”, montre à travers son étude que la présence de l’acide alphalinolénique protège le cerveau de façon significative des dommages suite à un AVC. Les injections de cet acide dans son étude triplent les chances de survivre à un tel accident en post-traitement. Son étude montre également que l’ingestion de cet acide peut contribuer à la protection contre le stress oxydant, produit par l’accident.


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disent e s i u q s e s o h up de c “Il y a beauco : notre but est de savoir -3 sur les oméga raiment comme solution C ev si cela march érapeutique contre les AV th préventive et nt ils fonctionnent.” me et si oui, com LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN Pour fonctionner, notre cerveau a besoin d’oxygène et de nutriments qui lui sont apportés par la circulation sanguine. Toute interruption de cette circulation ou réduction du débit sanguin entraîne des conséquences lourdes sur le patient (hémiplégie, aphasie, dépression, crise épileptique). Les pathologies cérébrovasculaires en particulier sont complexes, graves et surtout en pleine expansion dans les pays industrialisés. Il est quasiment impossible d’en cerner tous les aspects et mécanismes. Actuellement, le seul traitement existant est la trombolyse mais elle n’est efficace que sur 5 % des patients. L’intérêt des recherches effectuées par Carine Flore est de faire chaque jour un petit pas vers leur éradication. Son projet propose une approche innovante dans laquelle les Omega-3 pourraient apporter une solution à la fois préventive et thérapeutique contre les AVC. De plus, le coût de ce traitement est relativement faible puisque cet acide se trouve en quantité importante dans les huiles naturelles comme l’huile de colza. “Il y a beaucoup de choses qui se disent sur les Oméga-3 ; notre but est de voir si cela marche vraiment et si oui, comment ils fonctionnent.” Par ailleurs, les statistiques suggèrent qu’en Afrique subsaharienne, d’où Carine Flore est originaire, les maladies cardio-et neurovasculaires y ont une incidence plutôt faible. Cependant le développement économique et industriel dans ces régions pourrait entraîner dans un avenir proche une forte augmentation de ces pathologies. Dans ce contexte, le challenge pour les chercheurs sera d’investir dans la recherche préventive et l’enseignement scientifique des jeunes générations dans cette région du monde.

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SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME Cette jeune Camerounaise qui se définit comme “simple, persévérante (“car tout n’est pas toujours rose !”) et curieuse”, conçoit la science comme un partage de savoirs : elle souhaiterait ainsi mettre en place des projets collaboratifs et éducatifs avec les pays de cette région du monde pour informer ces populations des avantages de l’Omega-3. Elle aimerait aussi s’investir dans l’enseignement scientifique auprès des jeunes étudiants. Quand on aborde la question des femmes et de la science, elle pense à “des grandes figures de femmes qui ont osé la science très tôt comme la première femme africaine, Wangari Muta Maathai, qui a non seulement reçu le prix Nobel de la paix, mais qui a surtout été la première à obtenir une licence de biologie”.


PALMARÈS 2010

HÉLÈNE PETOT

HÉLÈNE PETOT 27 ans THÈME DE RECHERCHE Facteurs déterminants le temps limite à consommation maximale d’oxygène UNIVERSITÉ/LABORATOIRE Université d’Évry Val-d’Essonne LEPHE UBIAE INSERM U 902 DOMAINE DE RECHERCHE Physiologie de l’exercice humain

SES TRAVAUX Âgée de 27 ans, cette jeune scientifique trilingue, joueuse de volleyball, effectue des recherches sur l’arrêt de l’exercice lors d’un effort venant mobiliser la consommation maximale d’oxygène et, ainsi, sur la réduction de cette consommation durant certaines pathologies respiratoires, cardiaques ou certains cancers. Chaque personne possède sa propre consommation maximale d’oxygène, différente au repos et dans l’exercice. Elle correspond à la quantité d’oxygène que nous consommons par minute, vitale à notre survie. Et plus cette consommation maximale d’oxygène augmente, plus nous sommes capables de fournir un effort physique intense.

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Avec ses recherches, Hélène a montré qu’il n’est pas obligatoire de faire un effort physique maximal et de le maintenir sur une période déterminée pour être à une consommation maximale d’oxygène. Suite à ses travaux, il a été démontré qu’il suffisait de commencer l’exercice physique de façon intense pour accrocher cette consommation maximale d’oxygène, puis de diminuer l’intensité de l’exercice en la faisant légèrement varier pour rester à une consommation maximale d’oxygène. Ses recherches sur l’intensité maximale de l’exercice sont une première mondiale.


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LES RÉPERCUSSIONS DE SES TRAVAUX SUR NOTRE QUOTIDIEN La double approche de sa recherche, à la fois sportive et médicale, trouve la première de ses deux principales applications dans l’optimisation de l’entraînement spor tif (elle accompagne des athlètes de haut niveau) et la lutte contre le dopage. La seconde application se trouve dans le traitement de pathologies cardiaques, respiratoires, moteurs ou lors de pertes de fonctionnalités cardiaques et respiratoires dues à l’âge, en améliorant ces capacités respiratoires et cardiaques sans soumettre la personne à de trop haute intensité d’exercice. “On sait aujourd’hui qu’une activité physique bien dosée permet, non seulement de diminuer les maladies cardio-respiratoires, mais constitue dans certains cas un remède. Si l’on comprend comment l’activité physique entre en jeu dans le rétablissement des patients, l’étude de sa posologie devient donc primordiale.” Ainsi, il est possible de faire travailler les capacités respiratoires d’un individu en diminuant l’intensité de l’exercice, ce qui permet de toucher beaucoup plus de personnes (des sédentaires, des malades, des personnes âgées, etc.)

SA VISION DES SCIENCES EN TANT QUE FEMME Hélène projette d’organiser des séminaires de présentation des avancées en matière d’entraînement pour les entraîneurs d’endurance et espère ainsi promouvoir le sport mais également les femmes en science : “Il me semble essentiel de poursuivre mon action de formation et de soutien auprès des étudiants mais aussi des étudiantes pour qu’elles prennent conscience du rôle et de la place qu’elles peuvent avoir aujourd’hui dans la recherche au cœur de la science.” […] “J’ai par ailleurs la chance d’être dirigée par une femme. C’est important de valoriser les jeunes femmes scientifiques, mettre en avant ce qu’elles peuvent amener car elles apportent une autre vision de la science. Elles peuvent faire évoluer les choses, il faut leur en donner les moyens.” Toutefois, pour Hélène, la complémentarité des hommes et des femmes dans la science est très utile. “Pour faire avancer les choses, il faut de la mixité : des hommes, des femmes, des nationalités et des styles. Il faut mélanger tout le monde.”

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RESSENTIS

Des membres du jury enthousiastes JEAN SALENÇON, PRÉSIDENT DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES ET PRÉSIDENT DU JURY Comment qualifieriez-vous cette 4 e ĂŠdition des Bourses L’OrĂŠal France-Commission Française pour l’Unesco-AcadĂŠmie des Sciences “Pour les Femmes et la Scienceâ€? ? En ma qualitĂŠ de PrĂŠsident de l’AcadĂŠmie des sciences, j’ai eu la chance de prĂŠsider, deux annĂŠes consĂŠcutives, le jury des Bourses L’OrĂŠal FranceCommission française pour l’Unesco-AcadĂŠmie des Sciences “Pour les Femmes et la Scienceâ€? sur des thèmes diffĂŠrents puisqu’il s’agissait l’annĂŠe passĂŠe des mathĂŠmatiques, de la physique, de la chimie, des sciences de l’information et des sciences de l’ingĂŠnieur. Cette quatrième ĂŠdition consacrĂŠe aux Sciences du Vivant, a mis en ĂŠvidence la forte attente vis-Ă -vis de ce programme, qui s’est traduite par un nombre important de candidatures, la qualitĂŠ et la variĂŠtĂŠ des projets prĂŠsentĂŠs, qui a nĂŠcessitĂŠ un dĂŠlicat travail de prĂŠsĂŠlection, puis une dĂŠlibĂŠration attentive du jury. Les recherches qui ont finalement ĂŠtĂŠ retenues sont toutes de très haute qualitĂŠ et cherchent Ă donner des rĂŠponses Ă nos problèmes de sociĂŠtĂŠ.

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Quel est l’ÊlĂŠment spĂŠcifique qui a retenu votre attention pour chacun des dix projets ? Les projets laurĂŠats ont ĂŠvidemment ĂŠtĂŠ sĂŠlectionnĂŠs en premier lieu sur les critères d’excellence acadĂŠmique. Mais nous avons en outre tenu Ă prendre en compte le parcours des candidates, l’ambition du projet d’utilisation de la bourse et la personnalitĂŠ qui se dĂŠgageait de chacun des dossiers Ă travers quelques traits caractĂŠristiques : en particulier, il nous est apparu important que chaque laurĂŠate puisse apparaĂŽtre comme un exemple de femme scientifique, propre Ă susciter des vocations, et ait la volontĂŠ d’agir comme telle par son dĂŠsir de transmission au public, aux jeunes et au-delĂ des frontières. Quelle est, selon vous, la caractĂŠristique commune Ă toutes les gĂŠnĂŠrations de boursières L’OrĂŠal France - Commission Française pour l’Unesco - AcadĂŠmie des Sciences “Pour les Femmes et la Scienceâ€? (au-delĂ du fait que ce soit des femmes scientifiques) ? Ă€ la lumière de ces deux annĂŠes d’expĂŠrience au jury, je suis frappĂŠ par l’Ênergie incroyable de ces jeunes femmes et par leur gĂŠnĂŠrositĂŠ. Une gĂŠnĂŠrositĂŠ qui s’exprime Ă la fois par une volontĂŠ affichĂŠe de mettre leurs travaux au service de la sociĂŠtĂŠ mais aussi par leur dĂŠsir de partage. L’ÊlĂŠment fĂŠdĂŠrateur de ces gĂŠnĂŠrations de boursières, c’est le souhait de fonder et d’alimenter une communautĂŠ du savoir, afin de bâtir ensemble un projet d’avenir oĂš la science et les femmes tiennent un rĂ´le fondamental.


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PASCALE COSSART, MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES MEMBRE DU JURY ET LAURÉATE 1998 POUR L’EUROPE DU PRIX L’ORÉAL-UNESCO Depuis leur création en 2006, les Bourses L’Oréal France-Commission française pour l’UnescoAcadémie des Sciences “Pour les Femmes et la Science” récompensent des jeunes femmes scientifiques en deuxième année de thèse, pour l’excellence de leurs recherches. Cette année encore, dix doctorantes sont sélectionnées pour la grande qualité de leurs projets en Sciences du Vivant, saluant la promesse d’une Science jeune et dynamique. En soulignant le caractère exceptionnel de leurs projets, ces Bourses permettent d’aider activement à l’émancipation de ces femmes brillantes dans un secteur où elles sont encore sous-représentées, félicitant ainsi ces femmes pour l’originalité et l’excellence dont elles ont su déjà faire preuve, que ce soit dans leurs recherches comme dans leurs parcours. Le jury des Bourses L’Oréal France-Commission française pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les Femmes et la Science” permet ainsi cette année de contribuer à l’impulsion de carrières de femmes à fort potentiel en biologie. Être boursière, c’est s’ouvrir au champ des possibles et entrer dans la famille des femmes de science. C’est aussi échanger des expériences, des informations et des idées et surtout partager une passion commune et oser s’imaginer à des postes à responsabilité. Les Bourses L’Oréal France apportent des moyens pour encourager ces ambitions.

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Si l’utilité de la Science n’est plus à prouver aujourd’hui, Il faut plus que jamais encourager les femmes suivant des filières scientifiques de haut niveau à persévérer dans leur travail et leurs ambitions. En offrant les ressources nécessaires à la poursuite de leurs thèses prometteuses, L’Oréal France signe une belle initiative et promeut la Science comme réponse aux enjeux de demain. En plus de récompenser ces recherches, les Bourses L’Oréal France-Commission française pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les Femmes et la Science” encouragent également le commencement d’une carrière scientifique qui, j’en suis persuadée, sera exemplaire.

Être boursière amp c’est s’ouvrir au ch des possibles et ille entrer dans la fam tifiques. des femmes scien


TEMOIGNAGES

Elles en parlent Retour sur les expériences des Boursières L’Oréal France-Commission française pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les Femmes et la Science” des éditions 2007, 2008 et 2009

PLUS QU’UNE SIMPLE BOURSE, UN VÉRITABLE TREMPLIN TANT POUR LE PARCOURS PROFESSIONNEL… Pour Marina, Boursière 2008, “La Bourse L’Oréal France-Commission française pour l’Unesco-Académie des Sciences “Pour les Femmes et la Science” m’a confortée dans mon choix de carrière professionnelle. C’est une distinction qui m’a poussée à oser aller plus loin dans mes ambitions et viser l’excellence. Quand on est jeune, on n’ose pas forcément. Cette récompense donne confiance, on se sent soutenue et encouragée à aller de l’avant, encore plus haut.”

MARINA KVASKOFF Boursière 2008, actuellement chercheuse postdoctorante à l’INSERM de Villejuif et à l’Institut de recherche médicale de Queensland en Australie. En 2011, Marina sera en postdoctorat à l’Université d’Harvard à Boston.

… QUE POUR LE PARCOURS DE VIE : “La Bourse m’a libérée, motivée, galvanisée. En recherche, on a des périodes de doute, de stagnation. Recevoir une telle Bourse est une énorme satisfaction car on obtient la reconnaissance du monde extérieur. Alors on se dit “oui je suis peut-être faite pour ça”. Ca m’a confortée, dans mon envie de partir à l’étranger. À terme, de viser un poste de professeur des universités, pour être aussi performante en recherche qu’en enseignement”, explique Angélique, Boursière 2007

ANGÉLIQUE BESSON-BARD a reçu sa Bourse en 2007. Elle est maître de conférences en biochimie et biologie moléculaire à l’Université de Bourgogne.

“Cette Bourse a une véritable aura. Elle récompense notre travail de recherche et permet de se faire connaître et de rendre visible nos travaux.” Aurélie Bornot, Boursière 2008

“C’est une distinction qui va permettre de faire connaître nos travaux.” Auriane Étienne, Boursière 2009

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MICHELA ZUCCOLO, Membre du jury et boursière 2007

DES BOURSIÈRES UNIES PAR… La passion. Celle qui se manifeste dans la Science et la Recherche mais également dans tous les autres domaines dans lesquels les boursières s’impliquent, comme l’enseignement ou la vulgarisation. Ce même enthousiasme se retrouve chez les lauréates du prix international “Pour les Femmes et la Science”, des exemples pour nous. Cela montre bien que cette passion et cette implication sont importantes à tous les stades d’une carrière scientifique, et elles permettent d’atteindre de très hauts niveaux tout en s’épanouissant dans le travail.

UNE COMMUNAUTÉ DE BOURSIÈRES POUR PARTAGER… Cette Bourse est une très belle reconnaissance d’un parcours de qualité et l’aboutissement d’une thèse brillante. Le meilleur conseil que je peux donner aux Boursières 2010 est de profiter pleinement de cette situation privilegiée pour prendre du recul et réfléchir à leur futur. La fin de thèse est un moment où les jeunes femmes scientifiques doivent prendre des décisions très importantes pour leur carrière à venir, et la Bourse L’Oréal France Unesco offre la possibilité de faire face à ces choix plus calmement (possibilité de se déplacer pour visiter des laboratoires, de financer une formation si l’on souhaite se réorienter, mieux faire connaître ses travaux ou effectuer un choix définitif).

Un deuxième conseil que je souhaite donner aux Boursières est de garder, dans la carrière scientifique qui les attend, la passion pour ce qu’elles font au quotidien, passion qui les caractérise comme jeunes scientifiques et qui leur a permis d’obtenir cette bourse. Une scientifique passionnée est une scientifique de succès.

… ET FAIRE NAÎTRE DES VOCATIONS J’espère que cette communauté de Boursières soit aussi vivante que possible et qu’elle nous permette, d’une part, d’échanger nos expériences et de nous forger un réseau et, d’autre part, de communiquer aux générations plus jeunes notre enthousiasme pour la science et – pourquoi pas – de stimuler de nouvelles vocations ! commente Michela, Boursière 2007

“Ce qui me plaît beaucoup avec cette Bourse L’Oréal, c’est de parler de ce que je fais à des gens extérieurs à mon domaine. C’est réconfortant de voir que notre travail est aussi apprécié en dehors du laboratoire”. Catia Teixeira, Boursière 2008

“L’obtention d’une telle bourse me donne beaucoup de possibilités pour la poursuite de mon rêve professionnel…” Katharina Breme, Boursière 2007

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ÈRES BOURSI9 2 00

CORALINE FORTIER-BALME Coraline cherche à favoriser la conservation de l’information et ce sur une très longue distance (jusqu’à 1 000 km en terrestre et jusqu’à 6 000 km en transocéanique). Son rôle étant de tester différentes configurations de lignes de télécommunication à l’aide de nouvelles fibres optiques, pour ensuite obtenir un prototype aux performances jusque-là inégalées. Cette étude devrait permettre d’atteindre une rapidité de communication qui dépasse l’entendement : 2,5 millions d’appels téléphoniques ou

34 000 chaînes de télévision, le tout en simultané. Depuis sa Bourse L’Oréal France : Coraline va dès le mois de novembre 2010, intégrer une équipe américaine au sein de l’unité mixte internationale 2958 et ce pour au moins un an, avec son mari et sa fille. Elle qui souhaitait travailler très tôt a finalement choisi d’approfondir sa recherche en physique : “des professeurs m’ont encouragée à poursuivre mes études” explique-t-elle.

NATHAËLLE BOUTTES En simulant divers scenarii climatiques, les scientifiques donnent aux grands décideurs économiques ou politiques des clés indispensables pour l’avenir de la planète. La recherche de Nathaëlle a été fondamentale. Elle tendait à construire une base de connaissance plus importante, à modéliser et comprendre le cycle du carbone sur les deux derniers millions d’années.

Depuis sa Bourse L’Oréal France : Nathaëlle finalise actuellement sa thèse, qu’elle soutiendra au mois d’octobre 2010. Elle a également participé durant cette année à de nombreux colloques et congrès, notamment pour y présenter ses travaux.

LAURE BUHRY Il y a un an, Laure a modélisé des neurones biologiques à l’aide de techniques mathématiques d’optimisation. Une première application de ses travaux a été la mise au point et le réglage de circuits électroniques reproduisant l’activité neuronale qui devraient constituer un outil pour la recherche en neurophysiologie et en médecine. Maintenant ses travaux rendus, ils pourraient fournir des avancées

dans l’étude des neurones et impacter les traitements actuels de maladies neuro-dégénératives. Depuis sa Bourse L’Oréal France : Laure enseigne les mathématiques et les probabilités à l’IPB (Institut Polytechnique de Bordeaux) et achève sa thèse en microélectronique au laboratoire IMS (Intégration du Matériau au Système) de Bordeaux.

MATHILDE HERBLOT Certains nombres sont solutions d’équations polynomiales à coefficients entiers, on les appelle les nombres algébriques. Les nombres ne satisfaisant aucune équation sont appelés les nombres transcendants. Bien que presque tous les nombres soient transcendants, il reste difficile de montrer qu’un nombre donné l’est. Les travaux de Mathilde, récompensés par la Bourse L’Oréal France en 2009, visaient à trouver des critères pour montrer que certains nombres sont transcendants.

Depuis sa Bourse L’Oréal France : De retour des Etats-Unis où elle a passé quatre mois pour sa thèse, Mathilde est de retour en France, dans l’équipe de géométrie algébrique de l’IRMAR, sous la direction du professeur Antoine Chambert-Loir à l’Université de Rennes où elle est également ATER (Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche).

AURÉLIE SPIESSER Aurélie a synthétisé de nouveaux matériaux pour la réalisation d’une nouvelle génération de composants électroniques plus performants. S’inscrivant dans le développement d’une nouvelle électronique, ces composants seront d’ici quelques années embarqués sur tous nos appareils électroniques et possèderont des fonctionnalités nouvelles, une plus grande capacité de stockage et un traitement de l’information plus rapide.

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Depuis sa Bourse L’Oréal France : Aurélie vient de rentrer du Japon où elle a achevé son travail de thèse dans un laboratoire national de grande notoriété dans le domaine de la nanoélectronique. Elle compte y retourner d’ici peu pour réaliser un postdoctorat afin d’approfondir ses recherches dans les semi-conducteurs magnétiques.


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ANNE-RUXANDRA CARVUNIS Pour sa thèse qui se termine bientĂ´t, Anne-Ruxandra cherche Ă dĂŠcouvrir les mĂŠcanismes qui font naturellement apparaĂŽtre de la nouveautĂŠ au cours de l’Êvolution des espèces vivantes. Pour atteindre cet objectif, elle a analysĂŠ diffĂŠrentes souches de levures

et comparĂŠ l’organisation des systèmes cellulaires des animaux et des plantes. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Anne-Ruxandra poursuit ses recherches pour sa thèse au Dana Farber Cancer Institute Ă Boston.

HOUDA MINT BARAH Bien que les effets des dĂŠplacements des dunes se soient souvent manifestĂŠs par des problèmes ĂŠconomiques, le mĂŠcanisme de dĂŠplacement des dunes est encore mal compris. Une Bourse L’OrĂŠal France avait ĂŠtĂŠ donnĂŠe Ă Houda en 2009 pour sa reproduction en laboratoire et Ă une ĂŠchelle rĂŠduite du phĂŠnomène d’avalanche qui se produit naturellement sur la face pentue des dunes. Comprendre finement les

mĂŠcanismes de l’avalanche peut-ĂŞtre très utile afin de proposer des solutions adĂŠquates pour fixer les dunes. Depuis sa bourse L’OrĂŠal France : Houda a eu son diplĂ´me de doctorat avec mention très honorable. Elle est actuellement Ă la recherche Ă la fois d’un emploi de chercheuse postdoctorale en France et d’un poste d’enseignant chercheur en Mauritanie.

AURIANNE ÉTIENNE Auriane a obtenu sa thèse de doctorat de l’UniversitĂŠ de Rouen cette annĂŠe. L’objectif de ses travaux ĂŠtait d’observer et de comprendre, Ă l’Êchelle atomique, les effets de l’irradiation sur les matĂŠriaux constituant les structures internes des rĂŠacteurs nuclĂŠaires. Grâce aux rĂŠsultats obtenus lors de sa thèse, Auriane a contribuĂŠ Ă la comprĂŠhension du vieillissement de ces matĂŠriaux. Ces travaux ont ĂŠgalement permis de dĂŠvelopper de nouveaux matĂŠriaux dont l’utilisation

pourrait permettre une baisse notable des coÝts de maintenance. Depuis sa Bourse L’OrÊal France : Auriane est actuellement en stage postdoctoral à l’UniversitÊ de Californie – Santa Barbara, dans le dÊpartement de Mechanical Engineering. Elle travaille sur l’Êtude de matÊriaux prometteurs pour les futures gÊnÊrations de rÊacteurs nuclÊaires.

ALINA GHINET Ă€ l’heure actuelle, l’efficacitĂŠ de la chimiothĂŠrapie anticancĂŠreuse est amĂŠliorĂŠe en administrant aux patients plusieurs mĂŠdicaments. En s’attachant Ă attaquer les tumeurs de diffĂŠrentes manières, mais avec une unique molĂŠcule, Alina a tentĂŠ l’annĂŠe dernière grâce Ă ses recherches de renforcer l’efficacitĂŠ

de la thÊrapie tout en limitant au maximum les effets secondaires et ainsi allÊger les souffrances des patients. Depuis sa Bourse L’OrÊal France : Une fois son doctorat obtenu, Alina a crÊÊ et organisÊ le 1er colloque franco-roumain de chimie mÊdicinale en Roumanie. Ce colloque se tiendra les 7 et 8 octobre 2010.

ELENA-VERONICA BELMEGA RĂŠcompensĂŠs en 2009, les travaux d’Elena-Veronica permettront de diminuer le rayonnement ĂŠmis par les rĂŠseaux sans fil, subi par l’homme, en supprimant des stations relais sur les toits par exemple ou en diminuant les puissances d’Êmission par un facteur 10 et plus, grâce Ă une meilleure gestion de l’Ênergie consommĂŠe par l’infrastructure fixe des rĂŠseaux.

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Depuis sa bourse L’OrĂŠal France : Cette bourse a permis Ă Elena-Veronica, de collaborer ces derniers mois avec des ĂŠquipes de spĂŠcialistes en France et Ă l’Êtranger sur des concepts de diffĂŠrents domaines des TĂŠlĂŠcommunications : la ThĂŠorie des jeux ĂŠvolutionnaires (Biologie) Ă l’UniversitĂŠ d’Avignon et les Algorithmes d’apprentissage (Automatique) Ă l’UniversitĂŠ Nationale Capodistrienne d’Athènes.


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JULIA BERRETTA Le sujet de recherche que Julia a menÊ durant son doctorat portait sur l’identification et la caractÊrisation fonctionnelle d’un ARN non codant impliquÊ dans la rÊgulation transcriptionnelle du rÊtrotransposon Ty1. Cette recherche fondamentale permet avant tout de mieux comprendre les mÊcanismes qui rÊgissent la vie cellulaire. Depuis sa Bourse L’OrÊal France : Julia a effectuÊ un Master spÊcialisÊ en Management de l’Innovation. Au cours de cette formation, Julia

a accompli une mission d’Êvaluation de potentiel de brevets à la Direction des Sciences du Vivant du CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique). Julia est actuellement stagiaire chez Cellectis oÚ elle Êvalue l’Êtat de l’art, la faisabilitÊ et le marchÊ potentiel de nouveaux projets thÊrapeutiques de la sociÊtÊ, prospecte les leaders d’opinion et initie des collaborations avec des laboratoires acadÊmiques.

HANNAH HOPE L’objet d’Êtude d’Hannah ĂŠtait un champignon, le “Candida albicansâ€?. Très courant chez l’Homme, il est gĂŠnĂŠralement prĂŠsent dans la flore intestinale et Ă l’origine de nombreuses infections. Hannah a accompli lĂ un travail de recherche fondamentale. Mais ses

rÊsultats pourraient à terme trouver des applications thÊrapeutiques. Depuis sa Bourse L’OrÊal France : Hannah travaille aujourd’hui sur la communication scientifique à la British Society for Immunology.

AURÉLIE BORNOT AurĂŠlie a travaillĂŠ sur les protĂŠines, molĂŠcules constituantes du vivant. Étant donnĂŠ le rĂ´le clĂŠ que jouent les protĂŠines dans la vie des cellules, la connaissance de leur forme s’avère capitale. Elle cherchait Ă dĂŠvelopper une mĂŠthode pour prĂŠdire la forme que va prendre une protĂŠine Ă partir de la seule

connaissance de l’enchaĂŽnement des acides aminĂŠs les constituant. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Après avoir soutenu sa thèse en 2009, AurĂŠlie est en postdoctorat au Royaume-Uni chez AstraZeneca, une sociĂŠtĂŠ pharmaceutique.

MYRIAM BOUSLAMA Pour sa thèse, Myriam a montrĂŠ que la sĂŠparation maternelle postnatale induisait un stress qui se manifeste par une augmentation du rythme respiratoire et un dĂŠficit de mĂŠmoire, alors que l’hypoxie intermittente modĂŠrĂŠe (mimant les apnĂŠes lĂŠgères du prĂŠmaturĂŠ) prĂŠvenait ce dĂŠficit, et augmentait le densitĂŠ neuronale et la production de facteurs trophiques (BDNF et VEGF) au niveau de l’hippocampe (rĂŠgion cĂŠrĂŠbrale impliquĂŠe dans la mĂŠmoire).

Ces rĂŠsultats suggèrent que l’hypoxie modĂŠrĂŠe pourrait ĂŞtre neuroprotectrice chez le nouveau-nĂŠ. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Depuis fĂŠvrier 2010, Myriam travaille Ă l’INRS (Institut National de Recherche et de SĂŠcuritĂŠ) pour la prĂŠvention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Elle est en charge des ĂŠtudes documentaires sur les risques biologiques.

CATIA TEIXEIRA Catia a ÊtudiÊ l’entrÊe du virus du Sida, le VIH-1, dans les cellules humaines. Elle cherchait à comprendre quelles sont les interactions spÊcifiques entre certaines zones de protÊines virales et nos cellules, le tout en vue de trouver une molÊcule capable d’inhiber le mÊcanisme d’infection.

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Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Suite Ă la soutenance de sa thèse, Catia poursuit ses recherches sur le virus du Sida en postdoctorat au Portugal.


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LAETITIA FONTAINE LĂŚtitia s’est intĂŠressĂŠe aux constructions en terre crue. Technique très rĂŠpandue de construction, souvent oubliĂŠe ou dĂŠnigrĂŠe dans nos rĂŠgions occidentales, la terre crue concerne en fait près de la moitiĂŠ de l’humanitĂŠ. Laetitia travaillait sur la mise Ă jour des relations entre les ajouts organiques et la partie minĂŠrale (principalement les argiles) de la terre crue, afin d’envisager des solutions

innovantes pour les constructions d’aujourd’hui. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Laetitia a accouchĂŠ en 2009 de son premier enfant, a publiĂŠ un bel ouvrage scientifique et est l’auteur de deux expositions, dont l’une Ă la citĂŠ des sciences et de l’industrie de Paris. Elle soutiendra sa thèse cette annĂŠe.

MARINA KVASKOFF La recherche a dÊjà mis en Êvidence le lien qui existe entre l’exposition solaire, certains facteurs pigmentaires tels que les grains de beautÊ et le risque de mÊlanome cutanÊ. Mais quid des facteurs hormonaux et gÊnÊtiques ? C’Êtait le sujet d’Êtude de Marina qui effectue sa recherche en ÊpidÊmiologie. Ses rÊsultats devront permettre à terme de diffuser des

messages de prĂŠvention auprès du public dans le but de faire reculer la maladie, et pourront contribuer au dĂŠveloppement de nouveaux traitements du mĂŠlanome. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : En globe trotteuse scientifique, Marina partira en fin d’annĂŠe 2010 Ă Brisbane dans le cadre de son postdoctorat puis continuera ses recherches Ă Harvard en 2011.

PASCALINE MARY Pascaline a mis au point un protocole qui permet l’Êtude en grand nombre de l’expression des cellules individuelles qui servira à la lutte contre le cancer dans des microgouttes rÊalisÊes en microfluidique. Ces gouttes gÊnÊrÊes à haut dÊbit et monodisperses mesurent une centaine de microns ; chacune d’elle se comporte comme un rÊservoir isolÊ oÚ une rÊaction biologique peut avoir lieu. Ainsi, des centaines de cellules individuelles potentiellement

diffĂŠrentes les unes des autres dans une tumeur, peuvent ĂŞtre ĂŠtudiĂŠes simultanĂŠment, permettant l’obtention de statistiques de l’expression des gènes. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Pascaline est en postdoctorat Ă Harvard jusqu’en 2011. Elle souhaite ensuite intĂŠgrer un service Recherche & DĂŠveloppement dans le secteur public ou privĂŠ.

ARMELLE CORPET Un gène qui fonctionne mal peut entraĂŽner un cancer. Mais la sĂŠquence des gènes n’est pas la seule responsable : l’organisation de l’ADN dans le noyau des cellules, sa compaction, peut aussi ĂŞtre Ă l’origine d’un dĂŠveloppement cancĂŠreux lorsqu’elle est mal rĂŠalisĂŠe. L’Êtude de la façon dont l’ADN est compactĂŠ, l’ÊpigĂŠnĂŠtique, est donc essentielle pour combattre les dysfonctionnements de nos cellules. La recherche

d’Armelle participe Ă cet effort de comprĂŠhension et de maĂŽtrise de la division cellulaire. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Après avoir donnĂŠ naissance Ă deux enfants, Armelle projette de soutenir sa thèse en septembre 2010 puis partira Ă ZĂźrich poursuivre ses recherches en postdoctorat. En plus de la Bourse L’OrĂŠal France, Armelle a reçu en 2010 le TrophĂŠe Femme SantĂŠ et Recherche Ă Lyon.

KINGA IGLOI Pour se rendre d’un point A Ă un point B, nous faisons appel Ă notre mĂŠmoire spatiale selon deux stratĂŠgies de navigation : “de carteâ€? ou “ routeâ€?. Kinga cherchait Ă identifier quelles aires cĂŠrĂŠbrales sont impliquĂŠes dans chaque stratĂŠgie et notamment mettre en ĂŠvidence le rĂ´le de l’hippocampe pour participer

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Ă l’Êlaboration de solutions mĂŠdicales et de thĂŠrapeutiques comportementales pour lutter contre les dĂŠfaillances cognitives. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Kinga a terminĂŠ son doctorat en 2009. Elle est actuellement postdoctorante Ă l’UniversitĂŠ de Genève.


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GAËLLE ANDREATTA Voir l’invisible, une chance fabuleuse que GaÍlle a saisie tous les jours en Êtudiant les nanoparticules. Leurs propriÊtÊs nous ouvrant de nombreuses perspectives, notamment en chimie et en biologie. Depuis sa Bourse L’OrÊal France : GaÍlle travaille pour Oxford Nanopore Technologies,

une entreprise privĂŠe basĂŠe au Royaume-Uni, dont le but est de dĂŠvelopper des technologies de dĂŠtection et d’analyses de molĂŠcules uniques, utilisables notamment pour le sĂŠquençage d’ADN ou l’analyse de protĂŠines.

ANGÉLIQUE BESSON-BARD Bienfaitrice pour la nature et pour l’homme, AngĂŠlique a ĂŠtudiĂŠ pendant sa thèse la menace que reprĂŠsente le cadmium sur l’environnement afin de mieux lutter contre les mĂŠfaits de cette pollution. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : AngĂŠlique est actuellement en contrat postdoctoral

de recherche Ă l’UniversitĂŠ de Fribourg, en Suisse. Dès septembre 2010, elle intègrera un poste de maĂŽtre de confĂŠrences en biochimie et biologie molĂŠculaire Ă l’UniversitĂŠ de Bourgogne. AngĂŠlique poursuit ĂŠgalement ses publications pour des supports de recherche scientifique.

KATHARINA BREME Poète dans l’âme, Katharina a ĂŠtudiĂŠ les senteurs, les parfums et les odeurs pour chercher ce qui constitue l’odeur au niveau molĂŠculaire et aider Ă faire avancer, entre autres, la recherche et le dĂŠveloppement de l’industrie agroalimentaire et du domaine des arĂ´mes et parfums. Le dĂŠfi que s’Êtait lancĂŠ cette jeune femme est nĂŠ d’une passion qui remonte Ă l’enfance : la passion du parfum, moteurs des souvenirs.

Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Depuis la soutenance de sa thèse en dĂŠcembre 2008, Katharina a effectuĂŠ des recherches postdoctorales en chimie des arĂ´mes et microbiologie/biotechnologie Ă la station de recherche Agroscope ALP Ă Berne, en Suisse. Depuis octobre 2010, elle y est responsable du laboratoire de recherche “ArĂ´mesâ€?.

CÉCILE CLEMENT ProtĂŠger les autres, voilĂ ce qui a poussĂŠ CĂŠcile Ă analyser et Ă interprĂŠter l’influence des cycles de tempĂŠrature sur le phĂŠnomène de dĂŠformation des versants rocheux. L’objectif principal de ses recherches ĂŠtait de prĂŠvenir et de mieux protĂŠger les populations des risques d’Êboulement et d’effondrement en montagne. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Aujourd’hui, CĂŠcile travaille chez Antea, un bureau

d’Êtudes en tant que gÊologue/gÊotechnicien sur des projets variÊs comme la rÊalisation d’une Êtude gÊotechnique pour l’implantation de parcs Êoliens, la construction d’ouvrages linÊaires (route/LGV), la surveillance de glissement de terrain, la reconstruction de barrages etc. Elle partage ainsi son temps entre son bureau et le terrain.

CAROLE DI POI Carole a ĂŠtudiĂŠ l’influence du contexte social (individus en groupe ou seul) sur la transmission d’informations chez une espèce de poisson, le bar europĂŠen. Elle suivait leur comportement alimentaire ainsi que les composants internes de l’organisme (hormones de stress) impliquĂŠs dans les rĂŠponses au stress social (surpopulation, dominance). Si les travaux de Carole permettent de mieux apprĂŠhender les modalitĂŠs

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d’Êchange d’informations chez les poissons, ils visent aussi à amÊliorer le bien-être de ceux-ci en Êlevage. Depuis sa Bourse L’OrÊal France : Carole est actuellement en seconde annÊe de postdoctorat à l’UniversitÊ de Laval, au QuÊbec oÚ elle travaille dans le domaine de la gÊnomique comportementale.


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MARIE-LAURE GRILLON Altruiste avant tout, Marie-Laure s’Êvertue à comprendre pour aider. Comme un dÊfi lancÊ à la schizophrÊnie, elle s’est battue, au quotidien, pour dÊterminer les mÊcanismes cognitifs et cÊrÊbraux des perturbations liÊes à cette maladie et aider ainsi les personnes qui en souffrent. Depuis sa Bourse L’OrÊal France : Marie-Laure Êtait en poste d’ATER (AttachÊe Temporaire

d’Enseignement et de Recherche) dans les universitĂŠs françaises pendant deux ans. Elle travaille actuellement au Centre hospitalo-universitaire vaudois (CHUV) Ă Lausanne en Suisse. Elle participe au dĂŠveloppement d’un programme de remĂŠdiation des troubles cognitifs chez les patients prĂŠsentant une schizophrĂŠnie ou un trouble apparentĂŠ.

VALENTINA KRACHMALNICOFF Visionnaire c’est certain, Valentina l’est par l’essence même de sa discipline : l’optique. Elle Êtudiait la science de l’infiniment petit. Paradoxalement, son terrain de jeu qui aurait pu être l’infiniment grand entre le ciel et les Êtoiles, se concentre plutôt sur les nuages‌ d’atomes froids !

Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Valentina est chercheuse en postdoctorat depuis janvier 2010 Ă l’ESPCI (ĂŠcole supĂŠrieure de physique et de chimie) ParisTech. Ses travaux portent sur l’Êtude des propriĂŠtĂŠs de transport optique dans un ensemble dĂŠsordonnĂŠ de nanoparticules, oĂš la lumière peut ĂŞtre localisĂŠe Ă l’Êchelle du milliardième de mètre.

ESTELLE PIOT Le besoin d’Estelle d’aller toujours plus haut l’a poussÊe à mettre ses compÊtences au service de l’aviation. Ses Êtudes sur les microrugositÊs des ailes d’avion avaient pour vocation à dÊvelopper des Êconomies d’Ênergie. Elle aime cette science qui lui permet de partager avec les chercheurs du monde entier les rÊsultats de ses recherches.

Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Après avoir soutenu sa thèse en 2008, pour laquelle elle a reçu le Prix de la meilleure thèse par la Fondation EADS, Estelle est dĂŠsormais ingĂŠnieur chercheur en aĂŠroacoustique pour l’ONERA, l’Office national d’Êtudes et de recherches aĂŠrospatiales. 2010 sera aussi l’annĂŠe de la maternitĂŠ pour Estelle.

MICHELA ZUCCOLO Observatrice nĂŠe, Michela est fascinĂŠe par la comprĂŠhension de l’existant. Investie dans la recherche fondamentale, elle ĂŠtudiait les cellules. L’objectif de ses investigations ĂŠtait de comprendre comment ces cellules dĂŠgĂŠnèrent et avoir ainsi de nouvelles clĂŠs pour rĂŠpondre aux nombreux maux du corps humain.

Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Michela a pu se replonger dans l’ambiance des Bourses L’OrĂŠal France cette annĂŠe en faisant partie des membres du jury ! Depuis la soutenance de sa thèse, Michela a ĂŠtĂŠ consultante en innovation. Elle a rĂŠcemment rejoint le Groupe L’OrĂŠal, au sein de la Direction des Sciences du Vivant.

MARJOLAINE VAREILLE Humaniste, Marjolaine a ĂŠtudiĂŠ la microbiologie pour dĂŠchiffrer la façon dont se dĂŠfend l’organisme. Elle travaillait notamment sur l’interaction entre certaines bactĂŠries. Le moteur de Marjolaine ? Croire en l’avenir. Depuis sa Bourse L’OrĂŠal France : Marjolaine multiplie les expĂŠriences. Elle est d’une part docteur en microbiologie-immunologie Ă l’École

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doctorale des sciences de la vie et de la santÊ à Berne en Suisse. Elle travaille Êgalement dans le service de mÊdecine pÊdiatrique dans le dÊpartement des maladies respiratoires au Children’s Hospital de Berne. Marjolaine est aussi maÎtre de confÊrence en immunologie.


CONCLUSION

Les Femmes et la Science : un enjeu pour demain Alors que les jeunes filles sont quasiment autant que les garçons en baccalaurĂŠat scientifique (46,4 %) et bien souvent mieux notĂŠes, elles ne reprĂŠsentent que 36 % des diplĂ´mĂŠs d’un doctorat en sciences en 2007* et plus que 28 % des chercheurs en France. De plus, les femmes expĂŠrimentĂŠes ne sont pas toujours reconnues Ă leur juste valeur : minoritaires dans les postes Ă haute responsabilitĂŠ, elles ne reprĂŠsentent que 22 % des directeurs de recherche et 16 % des professeurs en sciences* *‌ Pourquoi ? On peut citer pour raisons le manque de confiance des jeunes filles en leurs capacitĂŠs, une image peu valorisante de la chercheuse et les a priori auxquels elles doivent encore faire face. Cela ne doit cependant pas occulter des signes encourageants pour l’avenir des femmes scientifiques : aujourd’hui la rĂŠvolution silencieuse qui a vu les femmes du monde entier rattraper les hommes sur les terrains de l’Êducation et du travail a aussi touchĂŠ la science. L’annĂŠe dernière, et c’est un record, elles ont ainsi ĂŠtĂŠ trois Ă recevoir le prix Nobel dans ce domaine (dont 2 ayant reçu les Prix internationaux L’OrĂŠal-UNESCO* * *). En 2008 en France, elles dĂŠcrochaient 52,8 %**** des diplĂ´mes en Sciences de la Nature et de la Vie. En Europe enfin, le nombre de chercheuses augmente presque deux fois plus vite que celui de leurs homologues masculins.

Mais pour continuer Ă lever les obstacles, il faudra poursuivre les actions afin de mieux faire connaĂŽtre les mĂŠtiers scientifiques aux femmes, leur donner la possibilitĂŠ de mener de front leur vie professionnelle et personnelle, travailler Ă une meilleure reconnaissance de leurs expertises et leur permettre d’appartenir davantage Ă des instances de dĂŠcision. Force est de constater que les ĂŠquipes mixtes favorisent et enrichissent la prise de dĂŠcision et la performance grâce Ă la pluralitĂŠ des analyses effectuĂŠes. Des changements climatiques, aux maladies complexes, aux problèmes de pollution, ou aux retombĂŠes de la rĂŠvolution numĂŠrique, les questions scientifiques sont plus que jamais au cĹ“ur des enjeux de nos sociĂŠtĂŠs. C’est pourquoi, dans les annĂŠes Ă venir, celles qui maĂŽtriseront les sciences pourront contribuer Ă apporter des solutions concrètes aux vrais enjeux du monde de demain. Or aujourd’hui, il n’y a absolument aucune raison pour que les femmes ne rĂŠussissent pas dans les sciences. C’est tout le sens de l’existence des Bourses L’OrĂŠal France -Commission française pour l’Unesco-AcadĂŠmie des Sciences “Pour les Femmes et la Scienceâ€? qui rĂŠcompensent et soutiennent les jeunes chercheuses les plus mĂŠritantes.

* Source : “Filles et garçons sur le chemin de l’ÊgalitĂŠ, de l’Êcole Ă l’enseignement supĂŠrieurâ€?, Rapport du MESR, Mars 2010 ** Source : “Femmes dans les organismes de rechercheâ€?, Rapport de la Mission pour la paritĂŠ dans la recherche et l’enseignement supĂŠrieur, MESR, septembre 2007 *** Elizabeth Blackburn, prix Nobel de MĂŠdecine en 2009 et laurĂŠate du prix L’OrĂŠal-UNESCO For Women in Science pour l’AmĂŠrique du Nord en 2008 et Ada Yonath le prix Nobel de Chimie en 2009. En 2008, le Professeur Ada Yonath avait reçu le Prix L’OrĂŠal-UNESCO For Women in Science pour l’Europe.

e as se permettre d p t eu p e n e d on Le m t ses talents s’il veu e d ĂŠ ti oi m la e dr per qui breux problèmes om n s le e dr u so rĂŠ l’assaillent. ROSALYN YALLOW, PR

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IX NOBEL DE PHYSIOLO

GIE-MÉDECINE EN 19

**** Source : “Filles et garçons sur le chemin de l’ÊgalitĂŠ, de l’Êcole Ă l’enseignement supĂŠrieurâ€?, Rapport du MESR, Mars 2010

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