L’intégration de la biodiversité : une solution pour la durabilité des filières agroalimentaires da
ACTIONS TRANSFORMATRICES. SOLUTIONS #56
L’INTÉGRATION DE LA BIODIVERSITÉ : UNE SOLUTION POUR LA DURABILITÉ DES FILIÈRES AGROALIMENTAIRES DANS LE
SOUSS-MASSA AU MAROC
“L’EFFORT DE COCRÉATION
POUR CETTE FEUILLE DE ROUTE EST ÉNORME, LE TRAVAIL DES PARTICIPANTS ET LA DIVERSITÉ
DES PROFILS PRÉSENTS DANS
CET ATELIER AUJOURD’HUI
FAIT LA DIFFÉRENCE POUR L’APPROPRIATION DE L’ACTION.”
- Mme Khadija Sami, Directrice Régionale de la Région SoussMassa, Ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable (MTEDD)
Redouan El Ouafi
AREMO Ingénierie
Ahmed Birouk
AREMO Ingénierie
Moha Haddouch
AREMO Ingénierie
Ali Benryane
SDI Global Consult
La région de Souss-Massa joue un rôle crucial dans le secteur agricole marocain, représentant environ 20% de la production agricole nationale. Elle est reconnue pour ses cultures de fruits et légumes, notamment les agrumes et les primeurs. Les pratiques agricoles doivent cependant évoluer pour protéger les ressources naturelles et préserver la biodiversité, tout en répondant aux objectifs de développement durable du Royaume.
La diversité biologique et les services écosystémiques sont essentiels à la durabilité des systèmes de production, au bien-être humain et à la santé environnementale.1 Bien que le développement agro-industriel mondial ait augmenté la production, la disponibilité et l’accessibilité des aliments, il a également engendré de nouveaux problèmes tels que la surutilisation des ressources naturelles, la perte de biodiversité et la dégradation de l’environnement. Le paradigme actuel de la production agricole, qui limite les variations et utilise de nombreux produits chimiques, nuit aux systèmes alimentaires et détruit les services écologiques des paysages agricoles.
L’agriculture représente 15 % du PIB du Maroc et emploie 45 % de sa main-d’œuvre.2 Sa production reste cependant basée sur l’irrigation pluviale très variable, et a un impact disproportionné sur l’économie. En raison de sa prédominance dans des endroits où les ressources en sols viables et en eau sont limitées, l’agriculture marocaine est particulièrement vulnérable aux menaces climatiques. Tous les acteurs clés de la chaîne de valeur doivent utiliser le pouvoir de transformation de la biodiversité agricole pour assurer une transition vers des systèmes de production diversifiés, durables et résilients. À la suite de l’adoption du Cadre Mondial de la Biodiversité de Kunming-Montréal, le MTEDD avec le soutien du projet Post 2020 s’est engagé dans le développement d’une feuille de route pour cette transition ambitieuse et inclusive de l’ensemble des acteurs locaux dans la chaîne de valeur.
1. UNE AGRICULTURE À DEUX VITESSES MENAÇANT UNE BIODIVERSITÉ FRAGILE
L’agriculture au Maroc
L’agriculture marocaine, moteur clé de l’économie nationale, est à un tournant crucial. Forte de politiques ambitieuses comme le Plan Maroc Vert3 et désormais la stratégie « Génération Green4 », elle a permis de positionner le Royaume comme un leader des exportations agricoles en Afrique. Grâce à des subventions massives et à une industrialisation rapide, le Maroc a vu sa production agricole croître de manière significative. Toutefois, cette transformation a un revers de médaille: un impact croissant sur l’environnement qui menace aujourd’hui la durabilité de ce secteur vital et la biodiversité pourtant inégalée dans cette région au fort taux d’endémisme.5
Alors que le changement climatique et les sécheresses qu’il a rendu plus structurelles semble être pour l’ensemble des filières la cause majeure de perte de biodiversité, les autres causes de perte de biodiversité ont presque la même importance, à des degrés différents selon les filières.
Les aménagements relatifs aux infrastructures de transport, d’énergie et de communication ont accentué la fragmentation et la dégradation des habitats, déjà entamées par les activités agricoles. Le développement de la valorisation de produit tel que l’arganier a suscité une ruée vers ce secteur pour répondre à la forte demande du marché générant avec un risque de surexploitation de la ressource. L’introduction massive des ruches d’abeilles noires européennes, une espèce envahissante, a provoqué une altération du germoplasme de l’abeille jaune saharienne, endémique au Nord d’Afrique. La pollution agrochimique dans les périmètres d’exploitations de l’agriculture moderne constitue une menace pour les écosystèmes terrestres et d’eaux douce.
1. Ministère de la Transition Energétiques et du Développement Durable, 2024
2. Voir Analyse du cadre institutionnel, stratégique et des enjeux environnementaux et de biodiversité du secteur agricole au Maroc, Mai 2024
4. Lire l’article “Génération Green 2020-2030” : Une stratégie consacrant la Vision Royale d’un secteur agricole résilient et durable
5. Le Maroc occupe la deuxième place Méditerranéenne en matière de richesse biologique et compte plus de 24 000 espèces animales et plus de 7 000 espèces végétales, un taux d’endémisme global de 11% pour la faune, et de plus de 20% pour les plantes vasculaires.
6. Analyse des opportunités et lacunes en matière d’intégration de la biodiversité dans les systèmes agroalimentaires de la région Souss-Massa, Juin 2024 Post2020
7. Communiqué de presse : Le dangereux déclin de la nature : Un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère | IPBES Secretariat
La région de Souss-Massa, localisée dans le centreOuest marocain, est l’un des pôles agricoles les plus importants du Royaume. Le climat y est de type semiaride à aride, et le milieu naturel est riche en diversité végétale et animale adaptée, avec un endémisme typique de ces contextes arides. Une analyse des principales filières agricoles de la région, distingue l’agriculture dite moderne destinée à l’exportation (primeurs, fruits rouges, agrumes) surtout développée dans les plaines du Souss-Massa, et l’agriculture traditionnelle essentiellement tournée vers la production vivrière (céréales, arboriculture, plantes aromatiques et médicinales, produits de l’arganier) caractéristique des terroirs de piémonts, des plateaux, des montagnes et des oasis.
Bien qu’elle n’occupe que 13 % des terres cultivées de la région, l’agriculture moderne, très gourmande en eau, occupe 62 % des terres irrigables et représente 80 % des exportations totales du Maroc. Elle est largement intégrée à la chaîne de production agroalimentaire et économiquement dynamique. Elle présente cependant de graves lacunes en termes d’intégration de la biodiversité, notamment en raison de sa dépendance aux pratiques intensives de monocultures ainsi qu’aux intrants chimiques.
L’agriculture traditionnelle se déploie principalement par les cultures vivrières et une diversité de produits de terroir de rente (argan, céréales, amandier, olivier, palmier dattier, cactus, safran, henné et autres PAM, etc.). Elle constitue une richesse reposant sur des savoirfaire séculaires. Plus respectueuse de la biodiversité, elle est cependant confrontée à des défis économiques et à un manque de soutien. Elle souffre également d’un manque de structuration du secteur et de compétences de la part des organisations professionnelles.
Impacts sur la biodiversité
Au travers d’enquêtes et d’entretiens auprès des acteurs institutionnels, académiques et économiques engagés dans le secteur de la production agricole, cinq principaux impacts sur la biodiversité ont été identifiés.6 Cela reprend les principaux facteurs de perte de la biodiversité définis par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).7
+ Perte, fragmentation et dégradation des habitats, + Surexploitation des espèces,
Tableau 1 : Principaux impacts de l’agriculture sur la biodiversité
2. L’INTÉGRATION DE LA BIODIVERSITÉ : L’AFFAIRE DE TOUS
Un processus participatif multi-acteurs et multisectoriel conduit dans la région de Souss-Massa et portant sur l’intégration de la biodiversité dans le secteur agricole, a permis aux autorités régionales d’identifier les lacunes et les opportunités en matière d’intégration de la biodiversité dans les systèmes de productions de la région.
Des ateliers d’information et de sensibilisation, suivis d’entretiens ciblés et d’enquêtes ont été organisés localement pour établir un diagnostic participatif autour des enjeux d’ordre économique, environnemental et socio-culturel de l’intégration de la biodiversité pour les principales filières agricoles. Ce diagnostic a permis d’identifier les enjeux majeurs pour l’intégration de la biodiversité dans les chaînes de valeur agroalimentaires et sur les bases desquels des projets ont été réalisés ou sont en cours de réalisation. Les enjeux pour intégrer la biodiversité dans le secteur agroalimentaire doivent être définis dans un cadre de politique d’aménagement agricole, tenant compte des acquis en matière de développement vert, inclusif et intégré, et impliquant l’ensemble des acteurs des chaînes de valeurs.
Réunissant autour de la table les représentants des services déconcentrés de l’État, les antennes régionales des institutions nationales, les fédérations interprofessionnelles du secteur productif et les ONG environnementales, ce processus a permis l’élaboration d’une feuille de route, définissant les étapes de la transition, en tenant compte du contexte et des
spécificités locales ainsi que les besoins des parties prenantes. Cette initiative a également permis d’évaluer les besoins en renforcement de capacités et de formation des différents acteurs, afin d’assurer une mise en œuvre réussie de la transition.
L’implication de l’ensemble des parties prenantes, y compris le secteur privé, les investisseurs, les communautés locales et les jeunes professionnels, est cruciale pour définir des responsabilités claires et des actions concrètes. Une approche inclusive et harmonisée telle que celle-ci offre une base solide pour des actions futures, tant au niveau local que national promouvant une agriculture durable et garantissant une gestion responsable de la biodiversité.
9. L’Agdal est une pratique agricole traditionnelle marocaine de gestion collective des ressources naturelles, principalement utilisée dans les régions de montagne. Elle consiste à restreindre l’accès à certaines terres, pâturages ou forêts pendant des périodes définies afin de permettre leur régénération et celle des écosystèmes à proximité.
10. Voir le rapport Identification des besoins de renforcement des capacités pour la mise en œuvre efficiente de la feuille de route de transition pour l’intégration efficace de la biodiversité dans les systèmes agroalimentaires de la région Souss-Massa, Juillet 2024
11. Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) (mtedd. gov.ma)
12. Présentation du Plan Climat National à l’horizon 2030 (environnement.gov. ma)
Durant les échanges et actions de sensibilisation auprès des parties prenantes locales dans la région de Souss-Massa, l’importance d’internaliser les effets des activités de production agricole sur la biodiversité et les services écosystémiques a été amplement soulignée.
Cela inclut la promotion de l’agriculture durable, la conservation des variétés locales, et la gestion des pollinisateurs et des ressources naturelles comme l’eau, les sols et les forêts. L’importance de l’innovation technique et des bonnes pratiques pour réduire les effets négatifs des activités agricoles sur la biodiversité a été mise en avant.
L’évaluation du secteur agricole dans la région et l’identification des atouts et des faiblesses, ainsi que des opportunités et lacunes vis-à-vis de cette intégration, a ainsi permit de développer une proposition de feuille de route stratégique pour une meilleure intégration de la biodiversité dans le secteur agricole du Souss-Massa. La feuille de route 2025-20308 développée dans le cadre du projet, intitulée “Intégration de la biodiversité dans les systèmes agroalimentaires de la Région du Souss-Massa” présente plusieurs points principaux qui en font une action novatrice pour le Maroc, tout en s’alignant parfaitement avec ses politiques nationales. Elle s’articule autour de 3 axes stratégiques :
1. Renforcement de la résilience des filières d’agriculture moderne destinées principalement à l’exportation, pour contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone. La feuille de route encourage l’adoption de pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité, en intégrant des solutions agroécologiques et en réduisant l’usage des intrants chimiques. L’objectif est de renforcer la résilience des systèmes agricoles face au changement climatique, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en contribuant à la neutralité carbone d’ici 2050.
2. Pérennisation des filières d’agriculture traditionnelle à travers le maintien et la restauration de la biodiversité dans le cadre de modèles d’économie sociale et solidaire: La feuille de route met en avant la pérennisation des pratiques agricoles traditionnelles, telles que l’Agdal9 et l’agroécologie, en soutenant les filières vivrières et en encourageant l’économie sociale et solidaire. Elle prévoit également la conservation des ressources génétiques locales à travers la création d’une banque de gènes et la protection des écosystèmes locaux.
Tableau 2 : Principaux objectifs et actions de la feuille de route
Contributeurs de cette
publication :
Mme Rim Baji
AREMO Ingénierie
M. Nicolas Thomas
Expertise France
4POST2020BD.NET
@4POST2020BD
3. Création d’un environnement propice à l’intégration de la biodiversité dans les chaînes de valeurs agroalimentaires au moyen de mesures institutionnelles et réglementaires, l’animation de dialogues politiques sur la biodiversité et la mobilisation des ressources : Un accent particulier est mis sur la création d’un cadre favorable pour l’intégration de la biodiversité dans les chaînes de valeur agroalimentaires à travers des réformes institutionnelles, des dialogues politiques, et la mobilisation des ressources. Cela inclut des révisions de la législation en matière de biodiversité, telles que l’adoption de la loi sur le protocole de Nagoya et l’intégration des réserves de biosphère dans la loi 22-07.*
“ASSURER L’INTÉGRATION DE LA BIODIVERSITÉ DANS DES SECTEURS CLÉS DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE, (…) C’EST L’ESSENCE MÊME D’UNE TRANSITION
RÉUSSIE VERS UNE ÉCONOMIE PLUS VERTE ET INCLUSIVE.”
- M. Ali Benryane, Sustainable Development
Innovators Global Consult
4. LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS, CATALYSEUR DE LA MISE EN ŒUVRE
Le manque de savoir et de compétences nécessaires à la conduite des actions proposées dans la feuille de route représente un risque majeur pour une de mise en œuvre réussie de la feuille de route et compromet les chances de la transition des systèmes agricoles de la région vers des pratiques respectueuses de la biodiversité. Il est ainsi essentiel de mettre en place un ensemble de mesures d’accompagnement, de formations et de renforcement des connaissances et des compétences pour faciliter la mise en œuvre des axes stratégiques de la feuille de route.10
Les besoins en renforcement des capacités sont nombreux et regroupent : + l’approfondissement des connaissances techniques (méthodes STAR, NZNP, pacte vert européen, etc.), + l’acquisition de compétences spécifiques (lutte biologique, agroécologie, économie circulaire, etc.) et + la promotion de mécanismes de sensibilisation et de changement des comportements.
Plusieurs modalités de mise en application pour renforcer les capacités des acteurs institutionnels et des organisations professionnelles concernées et autres intervenants-clés sont envisagées, au nombre desquelles : + des programmes de formation ciblés : modules de formation spécifiques adaptés aux besoins des différents groupes d’acteurs, + des échanges d’expériences : visites d’échange et des ateliers de partage de bonnes pratiques avec d’autres régions,
POST-2020 BIODIVERSITY FRAMEWORK – EU SUPPORT EST UN PROJET FINANCÉ PAR L’UNION EUROPÉENNE ET MIS EN ŒUVRE PAR EXPERTISE FRANCE. IL VISE À FACILITER LA MISE EN ŒUVRE EFFECTIVE DU CADRE MONDIAL POUR LA BIODIVERSITÉ POST2020.
+ un soutien technique et financier : un mécanisme de soutien (subventions, prêts à taux réduit) aux projets d’agriculture durable et de conservation de la biodiversité.
Partie intégrante de la feuille de route, un plan de renforcement des capacités a été développé autour de trois objectifs principaux :
1. Information et sensibilisation (2024-2026) : Veiller à la disponibilité des données et sensibiliser sur la biodiversité auprès des communautés locales ;
2. Renforcement des connaissances et des compétences (2024-2026) : Former les acteurs clés sur divers sujets liés à la biodiversité et à l’agriculture durable ;
3. Approfondissement des connaissances et des compétences (2027-2030) : Former les acteurs clés sur divers sujets liés à la biodiversité et à l’agriculture durable.
Novatrice par essence et par destination, la feuille de route pour l’intégration de la biodiversité dans les systèmes agroalimentaires de la Région du Souss-Massa s’intègre dans les priorités des stratégies nationales telles que Génération Green et la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD)11. Elle soutient également les objectifs du Plan Climat National 2020-203012 qui vise un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique. Elle s’aligne avec les cibles et les objectifs du Cadre Mondial de la Biodiversité de Kunming-Montréal, promouvant une approche inclusive et durable pour la gestion des écosystèmes agricoles. Résolument tournée vers l’avenir, et impulsée par le ministère de tutelle, la feuille de route servira de levier pour l’élaboration de la nouvelle stratégie et du plan d’action national de la biodiversité du Maroc (SPANB) ainsi qu’au plan de développement régional (PDR) de la région Souss-Massa. Cette feuille de route représente ainsi une avancée majeure pour la transition vers des systèmes agricoles plus durables au Maroc. Le processus participatif multi-acteurs et multisectoriel mis en place pour son élaboration crée un précédent inégalé dans le Royaume qui servira de modèle pour sa reproduction dans d’autres secteurs économiques et d’autres régions du pays conformément aux volontés du MTEDD.
“UNE FEUILLE DE ROUTE D’INTÉGRATION DE LA BIODIVERSITÉ AU NIVEAU SECTORIEL DANS LE SOUSS-MASSA PERMETTRA D’INSPIRER D’AUTRE RÉGIONS ET CONTRIBUERA À L’ÉLABORATION D’ACTIONS CONCRÈTES POUR LA PROCHAINE STRATÉGIE ET PLAN D’ACTION NATIONAL DE LA BIODIVERSITÉ DU MAROC.”
- M. Mostafa Madbouhi, Chef de la Division Biodiversité et Point Focal National de la CDB du Maroc, MTEDD
CETTE PUBLICATION EST FINANCÉE PAR L’UNION EUROPÉENNE. SON CONTENU RELÈVE DE LA SEULE RESPONSABILITÉ DES AUTEURS ET NE REFLÈTE PAS NÉCESSAIREMENT LES OPINIONS DU PROJET POST 2020 BIODIVERSITY FRAMEWORK EU SUPPORT, D’EXPERTISE FRANCE, DE L’UNION EUROPÉENNE OU DES EXPERTS CONSULTÉS.