Rapport de mission Poly-Monde 2012

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Agroalimentaire

(continué de la page 71)

des fermiers fait appel à des coopératives ou des compagnies se spécialisant dans l’entreposage, l’emballage, le transport et l’exportation afin d’écouler leur production. Ces organisations se chargent aussi de négocier les prix des denrées transigées au cours de la chaîne de valeur.

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En Afrique du Sud, ces entreprises de distribution évoluent dans des micromarchés oligopolistiques où chaque région possède son propre lot de joueurs. Par exemple, la région dite d’EGVV, comprenant les municipalités d’Elgin, de Grabouw, de Vyeboom et de Villiersdrop dans la province du Cap Occidental, compte 6500 hectares où l’on pratique principalement l’horticulture des pommes, des poires et des prunes. Les producteurs de la région peuvent compter sur deux principales entreprises de distribution, soit Fruitways et Kromco. Même si Kromco peut être qualifiée d’organisation suiveuse en terme de son positionnement dans l’oligopole de Stackelberg car traitant un moins grand volume de fruits que son rival, elle en distribue tout de même chaque année près de 38 000 tonnes à des distributeurs locaux dans diverses villes du pays ou à des chaînes de

supermarchés nationales. Kromco emploie 250 employés permanents, et 600 employés saisonniers de plus sont embauchés lors des périodes de récolte qui nécessitent beaucoup de main-d’œuvre manuelle (visite de Kromco). Au Canada, le domaine de la distribution alimentaire se concentre de plus en plus : le contexte économique difficile et les barrières à l’entrée importante que constituent les achats d’équipement ne permettent pas à de nouveaux joueurs de s’établir et poussent certains propriétaires à vendre leur entreprise. Plusieurs organisations couvrent pratiquement tout le territoire, notamment au Québec où les compagnies de distribution appartiennent souvent à des chaînes de supermarchés majeures telles que Métro, Loblaws et Sobey’s.

Par exemple, Colabor, une compagnie québécoise à présent établie dans tout l’est du Canada, a dû se consolider afin de rester compétitive dans ce marché de plus en plus oligopolistique. Après 50 ans d’existence, Colabor compte maintenant 1600 employés et engendre des revenus de 1,4 M$ annuellement en distribuant près de 35 000 produits. Ses clients se

classent en deux catégories : le service alimentaire (restaurants et cafétérias), constituant 70 % du chiffre d’affaires, et le commerce de détail (épiceries et dépanneurs).

Barrières

Il est difficile de dresser un portrait complet du secteur agroalimentaire de par sa diversité. Cependant certains défis commerciaux restent communs d’un secteur à un autre. En effet, l’industrie agroalimentaire canadienne et celle de l’Afrique du Sud semblent souffrir de l’engouement mondial pour les biens miniers et en carburants; ces ressources étant abondamment exploitées dans ces deux pays, elles propulsent leurs économies et font augmenter, du même coup, la valeur de leurs devises monétaires. Ainsi, tout autre produit destiné à l’exportation devient plus cher qu’auparavant sur les marchés internationaux : il s’agit du « syndrôme hollandais » (voir encadré page 39). Cela pose indirectement des barrières à l’entrée à quiconque souhaitant se lancer dans l’industrie agroalimentaire au Canada et en Afrique du Sud, car, afin de pouvoir offrir des produits à prix compétitifs sur les marchés tout en ayant une marge de profits permettant de subvenir à ses besoins, de grands investissements initiaux en terres, en machinerie et en infrastructures doivent être faits pour réduire les coûts d’opération au maximum. De plus, un contexte réglementaire strict dans ce domaine augmente encore davantage les coûts reliés au démarrage d’une compagnie, car des processus et précautions contraignantes doivent souvent être appliqués pour respecter les lois en place.

Visite de Kromco. - WS


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