5 € printemps
2015
07
élodie gossuin Entre Terre et mère business Leçon d’humilité Théâtre La version augmentée santé À la bonne heure !
branchez l’utile à l’agréable Les objets connectés font le printemps !
édito
07
inspirer le quotidien
80, rue de Paris - CS 10 025 - 93 108 Montreuil
contact@up-inspirer.fr www.up-inspirer.fr Directeur de la publication Jean-Marc Borello (jmb@groupe-sos.org) Directeur général Valère Corréard (direction@up-inspirer.fr) Rédactrice en chef Émilie Drugeon (redaction@up-inspirer.fr) secrétaire de rédaction Émilie Drugeon Rédacteurs Mounir Belhidaoui, Benjamin Bultel, Noémie Fossey-Sergent, Marie Fouquet, Julia Giraudo, Chloé Goudenhooft, Alexandra Luthereau, Hélène Seingier contributeurs Julie Coignet, Nicolas Hulot Réalisation www.presscode.fr Direction artistique Floriane Ollier
(floriane.ollier@presscode.fr) Maquettistes Peggy Moquay, Nicolas Naudon Photographes Julie Rochereau (couverture), Chloé Goudenhooft Photothèque Thinkstock Impression CPI Aubin imprimeur Impression réalisée sur papier 100 % recyclé ROUTAGE Presse-Pluriel
UP le mag est un magazine trimestriel édité par le GROUPE SOS/Insertion et Alternatives Tous droits de reproduction réservés. Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs. Commission paritaire 1016 G 83337 - ISSN : 2272-2793 Abonnements Presscode, France Hennique 27, rue Vacon - 13 001 Marseille - Tél. : 04 96 11 05 89
(abonnements@up-inspirer.fr) Communication, partenariats et marketing Stéphanie Veaux, Anola Balthazar, Zoé Leclercq-Müller (communication@up-inspirer.fr) Développement et ressources Léna Leparoux
(lena.leparoux@groupe-sos.org) Régie publicitaire Mediathic - Pierre Pageot (commercial@up-inspirer.fr) Tél. : 01 56 63 94 56 Groupe SOS 102, rue Amelot — 75 011 Paris Tél. : 01 58 30 55 55 Fax : 01 58 30 55 79
Pourquoi il faut y croire De nos locaux, nous l’avons entendu. Le fracas de la porte de Vincennes. Comme tout le monde : impossible de travailler, accrochés que nous étions à nos comptes Twitter. Cela fait déjà deux mois mais c’est notre moment à nous, le moment d’UP le mag pour exprimer émotion, solidarité et engagement. Depuis, il a bien fallu reprendre le quotidien et pensez au vôtre. Trouver comment l’adoucir et humblement, l’inspirer. À l’heure de l’Apple Watch, nous avons imprégné ce numéro de nouvelles technologies. On vous y présente Paul Benoit, un ingénieur à l’œil pétillant, qui, électrisé par les machines à feu de Sadi Carnot, a élaboré un « radiateur numérique ». Un 2 en 1 qui peut à la fois chauffer un appartement et proposer des « calculs » à votre entreprise. Ces radiateurs 2.0 fonctionnent de la même manière qu’un ordinateur : avec ses calculateurs qui produisent de la chaleur. Tournez quelques pages de votre magazine et déambulez au milieu d’une pièce de théâtre, tablette tactile à la main, pour plonger dans la peau d’un personnage. Notre dossier s’adresse bien sûr à tous, car personne ne saurait faire l’impasse sur les objets connectés. Ceux qu’on appelle parfois les wearables (technologies portables). Chez UP, nous avons décidé d’être proconnectés, on s’est dit : s’ils arrivent, autant en profiter pour leur trouver des usages utiles. Passer de l’innovation technologique à l’innovation sociale. Faire de ces gadgets autre chose que des outils perso, ou au mieux, familiaux. On vous dit pourquoi il faut y croire ! L’ÉQUIPE UP le mag
www.groupe-sos.org Avec 12 000 salariés et 350 établissements, le Groupe SOS est une des premières entreprises sociales européennes. Depuis près de 30 ans, il met l’efficacité économique au service de l’intérêt général. Il répond ainsi aux enjeux de société de notre époque en développant des solutions innovantes dans ses cinq cœurs de métier : jeunesse, emploi, solidarités, santé, seniors. Chaque année, les actions du Groupe SOS ont un impact sur plus d’un million de personnes.
Retrouvez la version digitale du magazine sur l’App Store et Play Store ! Rejoignez-nous sur les rÉseaux sociaux :
Avec le soutien de :
www.up-inspirer.fr
UP
@UP_MAG_ #upmag
mars - mai 2015
UP
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Se souvenir « Comme beaucoup, je me suis rendu au rassemblement du 11 janvier avec des amis. Par solidarité. Je voulais être présent pour cet événement historique. J’ai pris ce cliché à la sortie du métro Strasbourg Saint-Denis à Paris. Impossible de faire un pas en direction de la place de la République ! Alors j’ai sorti mon appareil, dans l’optique de transmettre quelque chose de cet instant, à ceux qui n’étaient pas là. Et plus tard, pour me souvenir et m’en inspirer. Le feu rouge est symbolique : on a voulu censurer la presse, mais la liberté prend le dessus. » Comme Lambert, vous pouvez nous envoyer vos clichés à redaction@up-inspirer.fr. Merci à lui !
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UP
mars - mai 2015
© Lambert Saboureux
juin - mars septembre - mai 2014 2015
UP
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sommaire
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UP ALERTE
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L’art en live
DÉCLIC
N°7
Et si l’avenir était dans le pré ?
19 ON Y ÉTAIT Loser et fier de l’être
TO DO UP
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Chaque trimestre, les trois bons plans de Julie
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Y’a PLUS QU’À !
BIG UP
Comment sauver les meubles
En chair et en os
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UP ACTUS
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20 HÉROS ORDINAIRES Paul Benoit, Le chauffeur de salles
MÉDIATHÈQUE
UP TO YOU La mobilisation en ligne change le monde
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ÊTRE ET AVOIR
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Dans la joie et la bonne humeur
DÉCHIFFRAGE Venons-en aux faits
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43 RDV avec…
34 L’INTERVIEW Élodie Gossuin, « C’est magnifique de voir le départ de Solar Impulse »
Nicolas Hulot
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idées shopping responsable
DOSSIER Branchez l’utile à l’agréable
Les objets connectés font le printemps !
JEUX DE PISTES Ma vie en vrac
mars - mai 2015
UP
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édito
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UP
juin - septembre 2014
to do
Chaque trimestre, retrouvez trois bons plans de Julie. Elle propose « des initiatives green, des bonnes adresses bio et tout ce qui peut donner envie d’être plus responsable au quotidien » sur son blog www.juliefromparis.com.
Découvrez l’interview de Julie !
©association Aurore
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1 mars
avril
mai
Je participe à la création du plus grand dressing collaboratif en ligne avec Iconity !
Je vote en ligne pour les Prix The Place to Bio qui récompensent les restaurateurs français engagés, ceux qui choisissent des produits bio et une cuisine plus responsable !
Je passe mes dimanches à L’Archipel, le nouveau lieu parisien d’innovation collective.
Si vos placards débordent, que vous cherchez une jolie robe pour le mariage de votre meilleure amie ou que vous aimez les pièces de créateurs sans avoir les moyens de vous les offrir… Rendez-vous sur Iconity ! Accessible au grand public ainsi qu’aux jeunes créateurs, ce tout nouveau marketplace online propose de louer ou échanger ses vêtements et accessoires pour environ 10 à 15 % du prix d’achat initial. Finie la consommation jetable de la mode ! À nous le dressing géant partagé. www.beiconity.com
Lancé au printemps 2014, The Place to Bio, le guide de référence des restaurants bios et engagés, lance ce mois-ci la 2e édition de ses Prix annuels. Ils récompensent les lieux les plus plébiscités dans différentes catégories (créativité culinaire, meilleur concept, locavore, veggie, Prix des Internautes et Coup de cœur du Jury). Ouverture des votes en ligne début avril, de nombreux cadeaux bio et gourmands seront à gagner. À vos votes ! www.placetobio.fr
Cet espace majestueux du 8e arrondissement de Paris, organisé autour d’un des CHU (centre d’hébergement d’urgence) de l’association Aurore, est un lieu aux multiples visages. Laissez-vous tenter par la promenade du dimanche : brunch solidaire entre 12 et 16h (2€ sont reversés à l’association), à partir de 15h, pause lecture à la bibliothèque ou ateliers divers (Art Floral, Kids Coding Club…), et enfin, à 18h, finissez la journée en douceur avec une séance de yoga sous les hauteurs de la Nef. Expos diverses, concerts, bar à couture… Vous l’aurez compris, il se passe toujours quelque chose sur les îlots de L’Archipel ! www.larchipel.paris
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UP
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© Yulya Shadrinsky
actus
Du 30 au 31 mai 2015, à Paris
La pollution sonore affecte la santé.
LE FESTIVAL BIODéGRADABLE La 4e édition du festival We love green reste fidèle à ses valeurs. Cendriers de poche, vaisselle entièrement biodégradable et recyclable, restauration issue de l’agriculture bio… La jeune manifestation, qui prend racine dans la forêt du parc de Bagatelle, proposera des docus et conférences engagés, et bien sûr, une programmation musicale folk-rock et pop électro.
Écoutez notre sujet, en partenariat avec RAJE
www.welovegreen.fr
Du 6 au 10 mai 2015, à Toulouse
De mars à décembre 2015, à Paris Destination climat avec la Recyclerie Ferme urbaine, bar, restaurant, atelier de bricolage et surtout lieu d’échange, la Recyclerie a prévu plusieurs ateliers sur le thème du climat. Nom de code ? « Destination Cop 21 ». Ils auront lieu jusqu’en décembre prochain, au rythme d’un rendez-vous par mois. Sensible au RDV climat des Nations-Unies à Paris, l’ancienne gare Ornano organise dès aujourd’hui conférences et débats, rencontres avec des professionnels, ainsi que la présentation de travaux artistiques.
© La recyclerie
www.larecyclerie.com
1ère édition du FabLab festival
Dites oui au partage L’association OuiShare présente sa 3e édition du festival international OuiShareFest, sur le thème de « Lost in transition? ». Cet évènement met à l’honneur l’économie collaborative, par le biais d’ateliers et de sessions de networking notamment. Il promet « plein d’autres choses dont vous n’avez sûrement jamais entendu parler ! » Plus de 1 000 conférenciers, entrepreneurs et consultants sont attendus. Le 7 mai, réservez votre soirée pour « une grande fête dans un lieu magique », le Cabaret Sauvage. 2015.ouisharefest.com
80 %
millions de tonnes. C’est le nombre de déchets plastiques qui seront présents dans nos océans en 2025. www.septiemecontinent. com - Étude publiée le 13 février dans la revue scientifique Research
L’association Artilect, créée en 2009, organise un festival gratuit dans ses locaux. Il s’adresse à un public très large : curieux, étudiants, chercheurs et même enfants. Tous pourront assister à des conférences, participer à des ateliers, ou encore découvrir les meilleurs projets de l’année. Véritables laboratoires de fabrication d’objets innovants, les fablabs réunissent amateurs et professionnels qui viennent réaliser sur place leurs inventions, à l’aide de machines mises à disposition. www.fablabfestival.fr
Du 20 au 22 mai 2015, à Paris
250
La première étude de l’observatoire des villes vertes.
Écoutez notre sujet, en partenariat avec RAJE
L’ÉCONOMIE EN MOUVEMENT L’association Circular Effect est constituée d’ un groupe de quatre étudiants, en Master Sciences de l’environnement, formé en 2014. Elle vous propose une journée en faveur de l’économie circulaire ! Le but de ce premier évènement ? Sensibiliser un large public via des conférences, des espaces de rencontres et d’échanges, des stands, des démonstrations. La journée est gratuite avec obligation d’inscription, et la bonne nouvelle c’est qu’elle est ouverte à tout le monde ! www.circular-effect.org
And the winner is…
C’est le nombre de Français qui considère que l’impact des changements climatiques sur la santé humaine sera très important dans les années à venir.
Depuis 8 ans, le magazine « La vie » dresse un palmarès annuel de 96 départements de France. Ils sont évalués via un barème sur les domaines environnementaux suivants : agriculture bio, agenda 21, consommation durable, énergies renouvelables, gestion des déchets, protection de la biodiversité et enfin la qualité de l’air et de l’eau. Sur le site internet, une carte est disponible référençant tous les départements notés et colorés en fonction des catégories. L’Hérault se retrouve vainqueur suivi de près par les Pyrénées-Orientales ainsi que le Finistère.
www.actu-environnement.com
www.lavie.fr
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 juin - septembre 2014
actus
© W(e)Talk
Quand l’innovation se réinvente Elles sont 6 femmes à lancer un appel à candidatures pour le « We Talk Events » 2015, qui aura lieu le 30 mai à Paris. Rokhaya Diallo, journaliste, Anne Ghesquière, fondatrice de fémininbio.com, Christine Kelly, journaliste et ex-membre du CSA, Corinne Goldberger, journaliste et co-organisatrice du Grand Forum Marie Claire sont « des personnes auxquelles on peut s’identifier », précise Esra Tat, co-fondatrice. La journée met en lumière l’action au féminin, avec une place particulière accordée à « la réinvention ». Selon Esra Tat, « l’événement doit être un déclencheur pour les participantes ». Excluant toute distinction sociale, limite d’âge ou niveau d’études, cette initiative inspirante et positive doit permettre à toutes les femmes de s’inscrire dans une dynamique d’entreprise. L’association W(e)Talk est un think et do-tank destiné à promouvoir l’action au féminin par l’identification d’une pluralité de rôles modèles et favoriser l’ambition auprès de toutes les femmes. www.2015.wetalk-community.org
L’environnement en images
Label d’eau douce
Le « Green up festival » est le rendez-vous du film écologique fait par et pour les Internautes. Ces derniers sont invités à voter pour leurs bandes annonces préférées durant tout le mois de mars. C’est pendant le festival, qui aura lieu du 1er au 15 avril, que vous pourrez visualiser gratuitement les 7 films gagnants. www.greenupfilmfestival.com
LA LOI, dite, ABEILLE La loi « relative à la sobriété, à la transparence, à l’information et à la concertation en matière d’exposition aux ondes électromagnétiques » a été adoptée par l’Assemblée nationale, le 29 janvier dernier. Portée depuis plus de deux ans par Laurence Abeille, députée écologiste du Val-de-Marne, la loi encadre les émissions des ondes électromagnétiques. Le Wifi est depuis interdit dans les crèches. Autre exemple, une campagne d’information relative au kit mains libres sera lancée d’ici un an.
Un site collaboratif pour préparer la conférence climat.
Écoutez notre sujet, en partenariat avec RAJE
Voici le visage du nouveau label que le promeneur pourra voir, à partir d’avril, au bord de nos cours d’eau. Une vingtaine de paramètres (absence de pollution, pesticides, nombre de poissons, bilan de santé faune et flore…) est prise en compte par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. Autre exigence : la rivière doit être en bon état écologique depuis au moins 3 ans. www.eaurmc.fr
Un nouvel étiquetage au supermarché !
Écoutez notre sujet, en partenariat avec RAJE
Remise des trophées Innovez Science & Vie Junior Le 11 février dernier, le magazine Science & Vie junior a fait connaître les gagnants du concours des jeunes inventeurs. Depuis près de 25 ans, trois critères sont retenus : l’utilité, l’originalité et la priorité donnée au matériel de récupération. Pour cette édition, 5 jeunes de moins de 18 ans se sont distingués, dont Pierre Mirambeau, inventeur de « Power electro ». L’ingénieux système permet d’éviter le gaspillage d’électricité en coupant l’alimentation d’un chargeur, dès que sa batterie est pleine. Prometteur. www.labosvj.fr
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big
En chair et en os L’univers UP prend de l’ampleur. Après les UP Cafés, les UP Conferences et le réseau social UP Campus (sans oublier UP le mag bien sûr !), les soirées UP Campus font leur entrée. Tous ces événements ne visent qu’un seul but : inciter les porteurs de projets à se rencontrer et échanger. Alexandra Luthereau
Les dernières nées dans l’univers UP ?
petite couronne et un projet de cuisine
Les soirées UP Campus. Histoire de se
de quartier ! Ils seront soumis au vote de
rencontrer in real life (IRL pour les initiés !)
la communauté UP Campus (la version
et d’offrir aux membres du réseau social
anglaise du site est attendue en mars), en
des occasions d’échanger. Certaines se
septembre. Le gagnant bénéficiera d’un
sont tenues au Café Monde et Médias à
soutien promotionnel dans la foulée !
Paris* : verre à la main et badge au revers de la veste (« Je suis geek, c’est chic », « J’ai la soirée « Madame la Maire, j’ai une idée ! », permis de distinguer trois projets innovants et solidaires : un logiciel d’aide à la domiciliation administrative pour les personnes sans-abris de Paris, un projet d’agriculture urbaine sur les voies de la
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UP
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Tous les événements UP sont gratuits et ouverts à tous les curieux, porteurs de projets, étudiants, demandeurs d’emploi, retraités... Pour connaître les prochaines dates, vous pouvez consulter le site www.up-campus.org
l’art mais aussi la manière »…). En février, dédiée au budget participatif parisien a
À vos agendas
Madame la Maire, j’ai une idée ! *La rédaction adresse tout son soutien aux équipes, après l’incendie d’origine accidentelle du 27 février.
big
À l’occasion de la sortie du livre « Manifeste pour un monde plus solidaire » (éd. Cherche midi), Jean-Guy Henckel et Jean-Marc Borello (président du GROUPE SOS, éditeur d’UP le mag) étaient les invités d’un UP Café le 11 février dernier.
En février, le physicien Étienne Klein a livré, lors d’une UP Conferences, ses réflexions sur la question de la naissance des innovations. Il était accompagné d’Alexis Botaya, co-fondateur de SoonSoonSoon.
Visionnez la UP Conferences du 5 février mars - mai 2015
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déclic
Et si l’avenir était dans le pré ? Remplacer les plastiques, composés à base de pétrole, par des matériaux dérivés des céréales. Telle est l’ambition que portent les bioplastiques. Déjà présents dans notre quotidien, ils étaient aussi au salon de l’agriculture 2015 : fabriqués sur place par une imprimante 3D ! Chloé Goudenhooft
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L’imprimante 3D de la start-up toulousaine eMotion Tech (Franck Liguori, co-fondateur ci-dessus) attire les badauds de tout âge sur le stand. Les bioplastiques ? Marvin Vandenberghe, curieux de passage, ne connaît pas. « C’est révolutionnaire !, s’exclame-t-il après explication. On devrait être plus renseignés sur le sujet. Il faudrait que tous les emballages, comme pour les produits vaisselles, soit fabriqués avec ce type de matière ! »
Les composants en amidon n’ont pas vocation à remplacer tous les objets du quotidien. Plutôt ceux susceptibles d’être « oubliés » en pleine nature, comme les couverts en plastique ou les tees de golf ! Certains emballages sont déjà fabriqués en bioplastique : les sacs à sapin, par exemple, peuvent être directement jetés avec l’arbre.
Éric Bonnefoy est agriculteur dans le Doubs (25). Une partie de sa production sert à la fabrication de bioplastique. « Je ne suis pas très loin de la Suisse, et j’ai pu observer que mêmes les horlogers s’intéressent à ces matériaux pour la composition de micro-pièces ! », confie-t-il, exemple en main de ce qui peut être confectionné avec ses céréales.
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déclic
photographies © Chloé Goudenhooft
Lire aussi « à belle plante, plastique impeccable »
4 La coopérative Terre comtoise est chargée de répartir la matière première : une partie est utilisée en alimentaire, l’autre par des amidonniers. Ils se chargeront de récupérer l’amidon, du maïs par exemple, pour la fabrication de bioplastique. Pour l’instant, il ne concerne qu’une infime partie de la surface agricole, de l’ordre de 0,02 %, selon l’association Passion Céréales.
5 En fonction des matériaux et des conditions extérieures, les bioplastiques se dégradent en quelques semaines ou quelques mois. Ici, l’état de décomposition des sacs plastiques après une à deux semaines. Dans le futur, les algues pourraient également composer cette matière écologique.
6 À l’espace « Passion Céréales » du salon de l’agriculture, les bioplastiques sont pensés pour être jetés directement dans le compost. Plus la peine de sortir les épluchures des sacs poubelles, à condition toutefois de les déchirer pour laisser passer l’oxygène et favoriser la décomposition.
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on y était
Loser et fier de l’être
Selon une enquête Ipsos (1), 36 % des Français pensent qu’il est difficile de faire face à un échec professionnel. Pourtant, la majorité s’accorde à dire qu’on peut apprendre de ses défaites. Et si on tentait une thérapie de groupe ? C’est ce que propose le FailCon, dont une édition vient d’avoir lieu à Grenoble.
« Reconnaître les effets bénéfiques de
du temps avec humour. Avec émotion
mais pas de préoccupations. Car si nous
l’échec, ce n’est pas très culturel en
aussi, quand Martin Génot, un inves-
sommes tous confrontés à l’échec, autant
France. » C’est par ce constat que s’ouvre
tisseur dans les nouvelles technologies,
apprendre à le surmonter.
le premier FailCon de Grenoble. Je dois
parle de « son rêve brisé » de golden boy
avouer que j’étais un peu sceptique
californien quand Inspirational Stores,
quand ma rédac-chef m’a envoyé couvrir
sa société, se plante lamentablement
« une conférence dédiée à l’échec ». Peut-
après une levée de fonds. « L’ego en
être dois-je y voir un message sublimi-
prend un coup et ça donne une grosse
nal comme quoi, simple pigiste chez
leçon d’humilité », rappelle-t-il, avant
UP le mag, mon plan de carrière n’est pas
de raconter comment il a finalement
au top ?! (2) Nous étions 250, chercheurs,
redressé la barre.
Benjamin Bultel (1) « Comment rebondir après un échec professionnel ? », Ipsos Public Affairs, organisé le 13 janvier 2014 (2) La rédaction tient à rassurer le lecteur : il n’en est rien ! ;)
étudiants mais surtout entrepreneurs réunis au musée de Grenoble ce jeudi 1er
Courte-échelle
février, à l’initiative de Digital Grenoble.
Dur de se confronter à l’échec. Car, comme
L’organisme est à l’origine de la label-
le rappelle un entrepreneur, « quand vous
lisation gouvernementale French Tech
lancez une entreprise, vous avez 75 % de
de la capitale des Alpes.
chance de rater ». Avec ce conseil en cas
Leçon d’humilité
faut se poser la question : qu’est-ce que
Non, l’échec n’est pas une fin en soi. Oui,
j’ai appris ? » L’orientation un peu trop
de fiasco : « Plutôt que de se lamenter, il
il faut rebondir après avoir sombré. Tels
nouvelles technologies de la conférence
vont être les mantras de la soirée. Des
est mon principal regret. Ici, les « CEO »
domaines abordés – la recherche scien-
(chief executive officer) parlent de la « SV »
tifique, le sport et l’entrepreneuriat – il
(la Silicon Valley). Même s’ils ont connu des
est surtout question de revers en entre-
hauts et des bas, ils me font plus penser à
prise. Dans une ambiance bonne enfant,
Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook,
plusieurs entrepreneurs se succèdent
qu’à quelqu’un qui se lance dans l’épicerie
pour raconter leurs déboires, la plupart
sociale. Question d’échelle sans doute,
J’ai échoué. Et alors ? FailCon, Mash Up, Fuck Up Night, les conférences et soirées dédiées à l’échec et à promouvoir ses aspects fructueux se multiplient. L’aide aux entrepreneurs aussi. L’association 60 000 rebonds, comme le nombre de faillites en France chaque année, accompagne les entrepreneurs qui font banqueroute afin « qu’ils sortent grandis de l’échec pour mieux réussir ». En janvier 2014, Fleur Pellerin, à l’époque ministre déléguée aux PME, a lancé une « charte du rebond » afin d’aider les entrepreneurs confrontés à la débâcle.
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©photographie julie rochereau / création graphique presscode
héros ordinaires
Paul Benoit, Le chauffeur de salles Sous ses cheveux poivre et sel, cet homme au sourire affable cache le cerveau d’un inventeur. Paul Benoit est un bidouilleur de première : il a mis au point un système de chauffage gratuit et écologique, qui utilise l’énergie des ordinateurs. Qui sait, le concept pourrait se développer ? Il tient en tout cas du bon sens.
20
i le père biologique de Paul
[voir encadré] sont comparables aux
lancé dans l’univers de la banque, où il
Benoit est informaticien,
hackers d’aujourd’hui. À l’époque, ces
gérait des ordinateurs géants nommés
Sadi Carnot est son repère
gens divertissaient le roi, inventaient des
« calculateurs ».
spirituel. « L’un des papas
machines pour le fun, mais ne savaient
des machines, le premier théoricien de
évidemment pas qu’ils bâtissaient les
L’énergie du futur
la thermodynamique, précise l’homme
premiers prototypes d’ordinateurs… » C’est
Cet ancien élève de Polytechnique est
de 40 ans, en jeans, t-shirt et au regard
l’ingénieur qui parle. Tout d’abord spé-
un homme calme, rassurant. Pour lui,
malicieux. Les grands inventeurs comme
cialisé dans la création de sites internet
l’ordinateur n’est ni plus ni moins qu’une
Carnot, mais aussi Vaucanson et Babbage
pour des PME, Paul Benoit s’est ensuite
machine. « Il faut renouer avec cette idée
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héros ordinaires
Qu’est-ce qu’un datacenter ? Le data est une donnée brute. Elle correspond à une observation ou à une mesure. Un centre de données (ou data center) est le lieu physique dans lequel sont traitées les données utilisées par des entreprises (pour effectuer des calculs tels des statistiques ou des simulations numériques).
nateurs. » En 2003, il imagine le concept de « radiateur numérique ». Question de logique : en transférant les processeurs d’un ordinateur (qui lui permettent de « calculer »), dans une boîte de la taille
© Qarnot computing
et désacraliser le plein pouvoir des ordi-
d’un radiateur, on obtient un nouveau système de chauffage. Implacable. « Si
avec de nombreux projets en tête : « La
fère d’ailleurs que son fils joue aux legos
l’ordinateur de votre bureau est capable
nouvelle version de la machine intègrera
ou avec le logiciel Scratch, qui permet de
de produire de la chaleur, une multitude
des fonctions utiles pour la maison de
créer ses propres jeux, plutôt que de lui
pourrait-elle en dégager suffisamment
demain : qualité de l’air, charge sans fil,
offrir des technologies finies, à utiliser
sécurité, etc ». Autant dire que ce sera
sans aucun effort de compréhension ni
bien plus qu’un radiateur.
de création. « J’ai toujours adoré démonter
« Je préfère parler d’utilité plutôt que d’intelligence »
les objets, observer le fonctionnement
SIMPlification du quotidien
des machines. L’idéal serait que chacun
La combo gagnant d’une invention selon
soit autonome avec son ordinateur, tout
l’ingénieur ? Marier écologie et économie.
comme le paysan d’autrefois maîtrisait
« Ce sont les deux valeurs qui permettent
parfaitement ses machines agricoles. »
pour chauffer tout un intérieur ? » Oui.
à un produit de se démocratiser et donc
En 2010, Paul Benoit fonde Qarnot com-
d’avoir un impact sur la population. » Sa
puting avec une idée derrière la tête :
philosophie, c’est penser des technolo-
en finir avec le gaspillage d’électricité
gies utiles. « Je préfère ce terme, plutôt
généré par les ordinateurs et les data-
que celui d’« intelligence» ». L’« utile » n’est
centers. « Nous sommes face à une absur-
pas tant la performance et la création de
dité : la chaleur produite par les calculs
nouveaux besoins que la simplification
qu’effectuent les machines pose problème,
du quotidien. En tant qu’informaticien
car il faut beaucoup d’énergie pour les
ayant débuté dans les années 2000, ce
refroidir. Cela double la consommation
bricoleur passionné est très inspiré par le
d’électricité. D’un autre côté, beaucoup
hacking et le do it yourself, qui est, selon
de personnes ne peuvent pas se chauffer,
lui, la meilleure réponse à l’appropriation
faute de moyens ».
technologique. Père de famille, Paul pré-
Marie Fouquet
Visionnez la vidéo de présentation de Qarnot computing
Des machines utiles Inutile de consommer deux fois la même énergie, Qarnot computing propose du « calcul » à des centres de recherche, par exemple, et du chauffage à des gens qui en ont besoin. 350 « radiateurs numériques » sont aujourd’hui actifs dans une centaine de logements sociaux dans le 15e arrondissement de Paris, à l’incubateur de Telecom Paris Tech, ou encore dans les bureaux de l’entreprise et les
Pour la petite histoire Quand il était petit, Paul Benoit a découvert les ordinateurs grâce à son père informaticien. Mais son inspiration, il la doit surtout aux figures qui ont marqué l’histoire des technologies : Jacques Vaucanson et ses automates, Joseph Marie Jacquart et son métier à tisser, Charles Babbage, créateur de la première machine à calculer programmable ainsi que sa fidèle amie, Ada Lovelace, première à avoir écrit un programme pour cette machine. Tout cela bien avant le magicien Steve Wozniak.
locaux de certains employés. « Et ça va augmenter », assure Paul Benoit, confiant,
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y’a plus qu’à !
Comment sauver les meubles
C’est votre troisième grille-pain et celui-ci présente déjà des signes de fatigue tandis que la garantie vient d’expirer ? Et si, au lieu de vous remettre en quête de l’appareil idéal, vous essayiez de le réparer ? Pas si dur, gratuit et surtout sympa… Noémie Fossey-Sergent & Mounir Belhidaoui
« Passons aux travaux pratiques ! » Questions à Philippe Caner, fondateur du Repair Café de Sophia-Antipolis
Quel est le principe du Repair Café ?
la gratuité et des nouvelles solidarités.
Réapprendre à réparer plutôt que de
Pour moi, c’est une réponse à la déshu-
jeter. Faire ça à plusieurs et gratuitement.
manisation de la société. Les gens en ont
Chaque participant vient avec l’objet qu’il
assez de la société de consommation,
souhaite essayer de réparer. Cela peut
et cela dépend ni de l’âge ni du statut
être n’importe quoi du moment qu’il
social. Les ateliers réparation répondent
soit transportable : pas de frigo ni de
à cette soif.
machine à laver donc, mais un sèchecheveux, un aspirateur, un radiateur
D’où vient cette tendance ?
électrique, une imprimante ou de la
Des Pays-Bas. Le concept a été imaginé
vaisselle, des vêtements… Pas question
par une journaliste et militante écolo-
de regarder le réparateur faire pour soi.
giste, Martine Postma. Lassée de voir les
On apprend avec lui et on s’y met.
gens jeter dès qu’un objet ne marchait plus, elle a ouvert le premier Repair
Avez-vous senti un engouement pour le «réparer soi-même» ?
Café en 2009. Nous, on a démarré en
C’est une lame de fond ! En 46 ans d’expé-
ciné-forums autour de l’obsolescence
rience dans l’associatif, je n’ai jamais vu
programmée. Cela a eu tellement de
ça. Je suis estomaqué de voir, comment
succès que je me suis dit : « Passons
tous les mois, avec seulement deux ate-
aux travaux pratiques ! » Aujourd’hui
liers par mois, on prend en charge plus
nous avons une équipe de 60 bénévoles.
de 100 objets ! L’engouement pour les
Propos recueillis par Noémie Fossey-Sergent
ateliers réparation est dans la mouvance du collaboratif, de l’envie de créer de
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juin 2013. Avant cela, j’organisais des
y’a plus qu’à !
Ordi ou legos ?! La machine est présentée sous forme de pièces détachées. Pas de panique ! Elles sont très simples à assembler à l’aide du guide et d’un speaker. De l’Ikéa moderne. Les fondateurs américains ont imaginé ce concept open source pour que les utilisateurs fabriquent eux-mêmes leur mini-ordinateur. Le produit est une véritable initiation au monde du codage et © Kano
du développement informatique. À 150 € l’ensemble, on se dit qu’on peut essayer. www.kano.me/kit
Carnet d’adresses du bidouilleur :
BONUS Les Amis de la terre propose un guide citoyen tout beau tout neuf, intitulé « Comment sortir de l’obsolescence programmée ». À télécharger sur le site www.amisdelaterre.org
www.commentreparer.com www.oureparer.com
Visionnez la UP Conferences du 24 septembre 2014 : « Tous bidouilleurs ? »
www.produitspourlavie.org www.repaircafe.org/fr www.envie.org www.backmarket.fr www.repair-market.com
Artisans smartphoniers Qui n’a jamais fait tomber son téléphone ? Et là, c’est le drame, impossible de se couper du monde virtuel. À Paris, trois hommes (en) © Christian Baron
bleus (de travail) s’occupent de tout. Buvez un café ou jouez à la console, en attendant, ils gèrent. Ludo, Momo et Armel réparent téléphones, tablettes ou ordinateurs l’espace d’une demi-heure. Votre appareil passera d’état critique à presque flambant neuf. Ouvert en septembre 2014 dans le 2e arrondissement de Paris, l’Atelier mobile, créé par ces amis de longue date, connaît un franc succès. Avec une garantie de © Christian Baron
6 mois, les compères assurent aussi le service après-vente… jusqu’à votre bureau s’il le faut ! www.lateliermobile.com
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branchez l’utile à l’agréable Les objets connectés font le printemps ! Et si de simples gadgets devenaient un espoir de changement ? Et s’ils avaient le pouvoir de bouleverser notre quotidien ? De le rendre ludique, malin et surtout plus solidaire ? Aujourd’hui 9 Français sur 10 connaissent les objets connectés et sont capables d’en citer au moins deux (1). Qu’ils soient liés à l’habitat, au bien-être ou à la santé, à nous de leur trouver un usage différent, utile socialement ou du point de vue de l’écologie. Car ils arrivent ! Avec 11 millions d’utilisateurs, rien qu’en France, d’ici à 2017 (2). Gageons que l’Internet des objets soit l’Internet du futur : à visage plus humain. Émilie Drugeon
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« Les objets connectés ont une dimension sociale » complexes, avec plusieurs objets. On
donc ce sera compliqué d’avoir quelque
est déjà passé de l’internet of things à
chose d’autonome.
l’internet of everything. Tous les objets vont se parler entre eux, il y aura des interactions.
Peut-on trouver ces objets facilement ? Sont-ils accessibles ? Oui, dans la plupart des Fnac, on trouve
Questions à Vivien Guyot, co-fondateur de webdesobjets.fr.
Cela a l’air relativement compliqué ; ces technologies sont-elles à portée de tous ?
aujourd’hui des stands dédiés, avec
Oui je pense, car l’usage d’un objet
etc. Il y a d’autres stores aussi, comme
balances, bracelets, smartwatchs, thermostats, box domotiques pour la sécurité,
connecté basique est très accessible. La connexion bluetooth est une technologie
Qu’est-ce qu’un objet connecté ?
assez mature, économe en énergie, qui
C’est un objet du quotidien, relié à Internet,
est installée dans les usages. Le fait de
qui peut se piloter ou enregistrer des don-
connecter son objet en bluetooth avec son
nées à distance. Il capte des événements
smartphone est très simple, tout comme
liés à notre environnement ou à notre
télécharger une application sur le store.
activité. Par exemple, les informations
Je peux aisément allumer la lumière chez
peuvent transiter par un smartphone via
moi en étant à l’autre bout du monde
une connexion bluetooth ou une applica-
ou programmer un capteur tous les
tion-compagnon, jusque sur le cloud. Donc
jours à midi, pour qu’il me donne la
sur Internet. L’objet n’a aucune intelligence,
température.
il est simplement connecté.
« Globalement, c’est utile »
Mais il y en a de plus sophistiqués…
On croirait presque qu’ils sont vivants !
Saniya, 27 ans, utilisatrice d’une balance connectée Withings
Oui, je distingue deux autres catégories.
On s’approche en tout cas, d’une auto-
Il y a ce que j’appelle les « objets intelli-
nomie d’énergie. Mais tout dépend des
gents » : là il y a une couche d’algorithmes,
typologies d’objets. Certains, plutôt
« J’ai voulu simplifier ce que je faisais déjà avec une balance classique et du papier et un crayon : noter mon poids pour surveiller ma ligne. C’est beaucoup plus impactant d’avoir des graphiques pour être informé. Il y a d’autres fonctionnalités très pratiques comme le fait que l’on puisse voir, avec son smarpthone, le nombre de pas marchés dans la journée. Il y a quelques améliorations à apporter mais je pense que j’achèterai d’autres objets connectés à l’avenir. Globalement, c’est utile. Mais il faut qu’ils soient vraiment adaptés à mon usage (et avec une réelle plusvalue) ; par exemple, je ne porte jamais de montre, donc même connectée, je n’en achèterai pas ! Je suis fascinée par les objets en cours de développement, qui, au-delà de la mesure de la performance, permettent d’améliorer la santé en détectant des maladies rares ou de contrôler sa propre consommation d’énergie sans tomber dans la culpabilisation. On nous rabâche sans cesse qu’il ne faut pas gaspiller l’eau mais qui sait vraiment combien de litres tombent d’une douche ? Pas moi ! »
de complexité, mais elle est invisible
basiques, ont une indépendance d’une
pour l’utilisateur. Prenons un bracelet
semaine ; d’autres fabricants choisissent
connecté. Il calcule l’activité physique
d’intégrer des piles qu’il suffit de chan-
d’un sportif et l’application (la partie intelligente) va être en mesure de proposer des recommandations santé. Elle donne un feedback qui apporte une analyse. Les « objets dynamiques » quant à eux, sont de plus en plus nombreux. Ce sont des objets intelligents qui parlent entre eux. Cela leur permet d’adapter
« On est passé de l’internet of things à l’internet of everything. Tous les objets vont se parler entre eux. »
leurs comportements et d’évoluer.
Avez-vous un exemple ?
ger tous les 3-4 mois. Quand il y a une
On peut imaginer une maison connectée :
interface directe sur l’objet, il consomme
une station Netatmo, pour mesurer la
énormément d’énergie. On le voit notam-
météo locale, et un système de volets
ment avec les smartwatchs, ces montres
roulants Somfy. Si des risques de grêle
intelligentes avec écran tactile, rétro-
ou de forts orages sont captés, la station
éclairage, capteurs pour mesurer des
pourrait demander aux volets de se fer-
mouvements ou la fréquence cardiaque,
mer. Et ainsi, éviter les dégâts. Dans le
etc. Plus on rajoute des éléments, plus
futur, on s’attend à des scénarios plus
on va le solliciter et interagir avec lui,
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L.I.C.K. qui s’est monté sur le territoire. Darty commence à distribuer les objets les plus classiques aussi.
Et côté fabricants, il y a du made in France ? Quelques sociétés sont en train de s’imposer avec pas mal d’arguments : l’innovation et le design à la française. Je pense notamment à la marque Withings, qui est orientée santé/bien-être. Elle propose un tensiomètre, des capteurs d’activité ou de sommeil. Je pense aussi à Netatmo qui fait un bijou connecté et une caméra pour la maison. Il y a également la marque Sen.se qui a fabriqué la Mother. C’est une petite station qui se branche à la maison ; des capteurs mesurent les mouvements de personnes ou d’objets.
Visionnez la présentation de la Mother
Selon un article de la Tribune, les Français achèteront 2 milliards d’objets connectés dans les 5 ans. Vous confirmez ?
Au-delà de l’utilisateur, y a-t-il des utilisations qui ont un réel bénéfice social ? Certains objets peuvent apporter une
Oui, les prévisions sont monstrueuses.
révolution dans les usages et dans notre
On parle de 30 milliards d’objets dans le
vie. En Asie, ils ont créé un porte-clés qui
monde en 2020. La courbe de croissance
capte des données environnementales,
prévue est exponentielle. Au CES cette
donc le niveau de pollution. Les informa-
année (Consumer electronics show, un
tions, compilées, sont utiles pour tous.
salon international consacré à l’inno-
Sur une carte de la ville, on voit ensuite
vation technologique, NDLR), plus de
les zones de pollution. Cette approche
70 % des exposants présents avaient un
collaborative (chacun a un objet qui
objet connecté sur 3200 sociétés, dont
contribue à la connaissance de l’autre)
120 entreprises françaises. En 2014, 150
permet à tous de bénéficier de ces infos.
000 montres connectées et plus de 200
Plus il va y avoir d’utilisateurs, plus les
000 bracelets ont été vendus en France (3) .
informations vont être pertinentes et utiles. On retrouve aussi la dimension
Comment expliquer que pas mal d’utilisateurs soient déçus et délaissent finalement leurs achats ?
sociale des réseaux sociaux : les objets connectés permettent d’interagir aux quatre coins de la planète.
Je crois qu’il s’agit surtout des objets peu intelligents : après 2 semaines d’intense découverte, on finit par le connaître par cœur. Certains basiques ont créé la nouveauté mais n’ont pas su transformer l’essai. C’est-à-dire apporter une
Lors de la UP Conferences du 28 janvier, un intervenant affirmait que les objets connectés redonnent du pouvoir aux citoyens. Iriez-vous jusqu’à dire cela ?
valeur ajoutée pour améliorer la vie de
Pour que ça puisse fonctionner, il faut
l’utilisateur. S’ils ne vous donnent pas
que ces objets soient encore plus acces-
de recommandations personnalisées, ils
sibles. Cela faciliterait l’achat en masse.
manquent d’attractivité et on les laisse
Ils s’inscriraient dans notre quotidien et
dans un tiroir. C’est là que la couche d’intelligence a son importance.
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Lire la suite page 29
« Ce sujet me préoccupe ! » Vincent, 47 ans, utilisateur d’un smartphone
« Je voulais témoigner, plutôt négativement, de la gêne que procure actuellement les objets connectés. En effet, nous sommes en permanence les yeux rivés sur notre smartphone, ou autre objet et la communication (réelle) avec notre interlocuteur s’en trouve considérablement dégradée. Je suis conscient des effets positifs de l’« ultra-connection », mais j’en vois aujourd’hui les aspects grandement négatifs dans notre communication familiale, amicale, professionnelle, marchande, spontanée (qui ne l’est plus en fait ... !!!). Et je pense que cette tendance va encore augmenter avec l’accroissement de la technologie, la miniaturisation des objets et la baisse des prix. Ce sujet me préoccupe ! »
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Petit porte-clés pour grande mission. Fixez-le sur un sac, par exemple, et il vous donnera une idée de la qualité de l’air qui l’entoure. S’il n’est pas conseillé de mettre le nez dehors, l’objet vous alerte en fonction du taux de pollution. Ces données mises bout à bout cartographient les zones à risque.
Décidément, le tri sélectif prend un coup de jeune. En 6 secondes, cette poubelle analyse, trie et compacte canettes, gobelets ou bouteilles en plastique. Intelligent, l’appareil alerte lui-même le centre de tri pour être vidé ! Idéal dans une entreprise, une gare, un hôpital… Et la version maison ?
Clarity, prix inconnu, www.clairity.io
R3D3, Green Creative, prix inconnu, www.green-creative.fr
SmartMat, 250 € environ, www.smartmat.com
L’année dernière, vous passiez au vapotage. Il est désormais possible de connaître précisément le taux de nicotine inhalé. Lorsque l’équivalent d’une cigarette traditionnelle est atteint, un voyant lumineux apparaît. Idem si vous dépassez votre objectif de consommation. L’application couplée fait aussi office de coach.
Imaginez : un capteur analyse les molécules contenues dans votre jambon-beurre et en quelques minutes, le nombre de calories s’affichent. Ou le pourcentage d’alcool dans votre verre, le taux de sucre dans votre gâteau si vous êtes diabétique. Mieux : ce petit appareil est capable de reconnaître un médicament contrefait.
Kosmo, 99 € environ, www.getkosmo.com
Scio, Consumer physics, 100 € environ, www.consumerphysics.com
Très motivé pour aller au travail en vélo, le vol de la dite bécane a vite fait déchanter votre conscience écolo. Bon. Voici venue la pédale connectée et colorée qui, intégrant une puce GPS, permet de géolocaliser la bicyclette. Autres avantages : elle enregistre vitesse, trajet, calories brûlées, etc.
Une musique apaisante s’est déclenchée. Casque sur la tête, des capteurs viennent de mesurer votre niveau de stress. Et ce n’est pas joli joli. À terme, il s’agit d’apprendre à gérer son anxiété au quotidien. C’est un peu la version grand public du neuro-feedback, sauf qu’on se voit mal porter ça au bureau !
Connected Cycle, prix inconnu, www.connectedcycle.com
Melomind, myBrain Technologies, 260 € environ, www.melomind.com/fr
Hier il y avait les économiseurs d’eau à visser sur les robinets. Aujourd’hui, un appareil fixé sur un tuyau permet de suivre sa consommation. Et l’objet utilise l’énergie du débit pour se recharger ! Une alarme visuelle ou sonore informe particuliers, entreprises ou agriculteurs… pour éviter le gaspillage.
Oubliez votre chargeur et chaussez ces semelles dernier cri ! Vos pas fabriquent de l’électricité, elle-même stockée dans une batterie que l’on peut insérer dans un smarpthone ou un GPS par exemple. Une bonne solution d’appoint pour les pays en voie de développement, largement équipés en téléphones portables. SolePower, 150 € environ, www.solepowertech.com
La folie yoga s’est emparée de vous ? Un tapis connecté guide vos mouvements et corrige vos postures en temps réel, à travers une application dédiée. Il ressemble à un « matelas » classique mais s’en distingue par ses capteurs, qui veillent à personnaliser votre cours.
Driblet Labs, Driblet, 170 € environ, www.driblet.io
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POINT DE VUE : Dimitri Carbonnelle Les objets connectés, faut-il avoir confiance ?
là, pour vous les vendre, jusqu’à
données collectées, ou transmises
des malfrats qui s’introduiraient
via Internet, et qui ne nous
chez vous quand vous n’y êtes pas.
demandent pas l’autorisation
Comme les jeux sur smartphones
expresse que des tiers y accèdent.
qui vous géolocalisent sans raison,
Les fabricants d’objets connectés
il faut éviter les objets connectés
le savent, beaucoup respectent ce
qui collectent des informations
contrat de confiance et ceux qui le
sans service pertinent en retour.
brisent perdront leurs clients très
À l’installation d’une application,
rapidement.
nous savons quelles données seront
Dimitri Carbonnelle est fondateur de Livosphere et co-rédacteur de « The IOT Book », livre disponible gratuitement « qui montre comment concevoir, financer, produire et vendre un objet connecté ».
transmises par notre smartphone. Aujourd’hui, les moins de 20 ans ont souvent plusieurs comptes
Un thermostat détectant votre
Facebook : pour les parents, les
présence peut transmettre ou
amis, les soirées déjantées… Car
www.livosphere.com
se faire voler vos données. Les
ils veulent contrôler qui accède
www.theiotbook.com
risques iraient de la publicité
à leurs données. De même, nous
intrusive recommandant des
l’exigerons tous pour les objets
appareils moins énergivores, à
connectés. Nous refuserons
des commerciaux qui taperaient à
d’acheter des produits qui ne
votre porte, sachant que vous êtes
sont pas transparents sur les
auraient un impact. Comme je le disais,
systèmes de cloud où on aura un maxi-
on peut vraiment être acteur de la vie
mum d’informations. Cette contribution
des autres. Je pense à un autre type de
individuelle permettrait d’accéder à plus
capteur qui a pour ambition de filtrer
de solutions de santé.
Visionnez la UP Conferences « Pour vivre heureux, vivons connectés ? »
l’air : on pourrait le fixer à l’arrière de son sac à dos et filtrer partout où on
C’est une vision un peu sacrificielle…
se promène. Selon la loi de Moore, une
En fait, le manque de partage (l’intero-
fois que les technologies sont fiables,
pérabilité) limite les fonctionnalités, car
matures, et qu’elles commencent à être
l’idée est que les objets interagissent
adoptées en masse dans l’industrie, les
ensemble. Pour ce faire, il faut que les
prix commencent à chuter. Ce phéno-
données circulent. Soit on choisit d’avoir
mène explique une courbe d’évolution
des objets connectés fermés et on n’est
exponentielle par la suite.
plus cantonnés à des usages basiques, assez mono-tâches (un objet dédié pour
Et le risque de piratage dans tout ça ? Doit-on craindre pour l’utilisation de nos données personnelles ?
qu’en ouvrant les vannes pour faire
Il y a toujours des choses à faire pour
quelqu’un puisse les capter. Mais les
chaque chose), soit on prend le risque circuler des données, effectivement,
rendre anonyme des données. Et certains
mentalités évoluent : hier on se stressait
fabricants revendiquent ne pas les com-
avec les téléphones, maintenant on a
muniquer. Mais dans tous secteurs tech-
tous un smartphone en poche ! Et puis
nologiques confondus, il y a un problème
les nouvelles générations savent para-
de sécurité. À partir du moment où une
métrer, il y a une espèce d’autocontrôle.
technologie est inventée, elle peut être
Propos recueillis par Émilie Drugeon
crackée à l’autre bout du monde. Donc, oui, il y a un risque. Comme lorsqu’on allume notre téléphone portable ou notre TV -qui est maintenant connectée-. Pour 75 % des Français, le piratage est un frein à l’usage (1) . Personnellement, je suis prêt à fournir mes données de santé parce que grâce à ça, on va pouvoir construire des datas centers, des
(1) Étude La Poste-Opinionway réalisée du 17 au 18 décembre 2014 auprès d’un échantillon national de 1032 personnes. www.postaccess.fr (2) Étude menée par l’Atelier BNP Paribas, décembre 2013
« Je l’ai acheté par souci environnemental » Nathalie, 40 ans, utilisatrice d’un thermostat connecté Netatmo
« Je trouve formidable de pouvoir piloter à distance la température de mon appartement et gérer au plus juste ma consommation d'énergie. Je l’utilise tous les jours car il fonctionne en permanence ; je l’ai acheté par souci environnemental et pour faire des économies. Je suis presque émerveillée à chaque fois que je suis amenée à le commander par Internet ou à le régler directement. À mon avis les objets connectés constituent un réel progrès : ils peuvent être vraiment utiles. D’ailleurs, je n’ai pas de craintes quant à l’utilisation éventuelle de mes données personnelles. »
(3) « Vous et les objets connectés », enquête Que choisir réalisée en décembre 2014 auprès de 831 personnes.
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déchiffrage
Venons-en aux faits Ils répandent des rumeurs, contribuent à la désinformation et manquent de rigueur ? C’est ce qu’affirme une étude américaine, en direction des médias en ligne*. Alors que le journalisme ne cesse de se réinventer et de proposer de nouvelles méthodes de lecture, que pensent les Français du 4e pouvoir ? Et comment se consomme l’information d’aujourd’hui ? Informations réunies par Mounir Belhidaoui
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déchiffrage
Un journalisme de solutions Avec Socialter, on parle d’« économie nouvelle génération », Wedemain, lui, propose de « changer d’époque », tandis que Kaïzen « change le monde pas à pas » ! Que se passe-t-il du côté des médias ? Fini l’info anxiogène et les mauvaises nouvelles ? En images (Shamengo, EcoplusTV…), sur le Web (Reporters d’espoirs, Youphil, Positive Post…) ou sur papier (La Croix-Toute l’énergie du monde, L’Express-Ces pionniers qui changent le monde…), la tendance est à l’information positive ! Depuis l’année dernière, un Impact Journalism Day est également organisé à l’initiative de Sparknews (« partager les solutions ») car oui, ces médias atypiques sont acteurs du changement. Bien sûr, UP est de la partie !
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UP Café : « Les médias de l’innovation »
(1) Presstalis (2) AudiPresse One Global, étude 2014 (3) baromètre La Croix / TNS Sofres (4) OJD (5) L’Express (6) Messagerie Lyonnaise de presse (7) Commission de la carte de presse au 30 janvier 2015
(8) Reporters sans frontières (9) Presstalis (10) OJD (11) AudiPresse One Global, étude 2014 (12) OJD (13) Baromètre La Croix / TNS Sofres (14) OJD (15) Presstalis
(16) OJIM (17) AudiPresse One Global, étude 2014 (18) OJIM 2013 (*) « Lies, Damn Lies and Viral Content » (Source AFP).
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to you
la mobilisation en ligne change le monde Pétitions, buzz de vidéos militantes, appels à manifester… Internet relaie toutes les causes, notamment environnementales et sociales. Les décideurs ne peuvent plus ignorer cette extraordinaire caisse de résonance. Un article en partenariat avec Say Yess !
C’est un petit logo pour Shell mais un
on aurait déployé des banderoles devant
puis de laisser s’exprimer le citoyen qui
grand pas pour la mobilisation en ligne :
le siège de Shell ou de Lego et on aurait
se cache derrière chaque Internaute.
à partir de début 2016, vous ne verrez
fait signer des pétitions dans la rue. La
À la lecture des combats remportés par
plus le coquillage jaune et rouge sur
campagne aurait été bien plus coûteuse,
des plateformes de pétitions en ligne
les boîtes de Lego. Les deux marques
longue et compliquée. Là, tout s’est fait
comme Avaaz ou Peuples solidaires, plus
seraient-elles fâchées ? Que nenni ! Le
en 10 semaines ! », poursuit Clémence
de doute possible : des milliers de clics,
partenariat, vieux de 50 ans, a vacillé
habilement canalisés, peuvent faire
sous les coups de boutoir des Internautes,
trembler élus ou grands patrons.
mobilisés par Greenpeace. « La présence
Have a break ? Cliquer n’est pas jouer ?
de ce logo permettait à Shell de s’acheter une image : puisque tout le monde aime
Évidemment, le « clictivisme » ne rem-
Lego et que Lego est associé à Shell, tout le
Lerondeau. En 2010, l’ONG avait déjà
placera jamais défilés massifs ou dons
monde aime Shell. Alors que leurs projets
fait plier Nestlé avec une vidéo choc,
d’argent sonnant et trébuchant. L’Unicef
fous de forages dans l’Arctique mettent le
l’obligeant à bannir l’huile de palme qui
a même lancé une campagne pour rap-
climat en danger ! », explique Clémence
ravage la forêt indonésienne.
Lerondeau, responsable des médias
Gratuit, instantané et redoutablement efficace
critique de cette mobilisation par souris
l’ONG conçoit une vidéo où un univers de Lego agonise sous une visqueuse
Contrairement aux campagnes de presse
Toile sont très inégales. La plateforme
marée noire. Le mini-film est partagé,
ou d’affichage, la mobilisation en ligne
Change.org, où tout Internaute peut
liké, retweeté… Lorsque les compteurs
est gratuite, immédiate et exponen-
lancer sa pétition, a aussi bien permis
de YouTube atteignent 6 millions de
tielle. Chaque Internaute relaie à des
à une femme surendettée d’obtenir un délai de remboursement auprès de sa
sociaux chez Greenpeace France. Indignée,
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peler que « Likes don’t save lives » (« Des « J’aime » ne sauvent pas des vies »). Autre interposées : les causes défendues sur la
vues, la marque de jouets craque : elle
dizaines d’autres, qui décuplent à leur
annonce qu’elle ne renouvellera pas son
tour l’impact du message. Rien de tel
banque, qu’empêché France 2 de sup-
contrat avec la multinationale pétrolière.
pour mobiliser les foules ! Il suffit de
primer l’émission Taratata. « On peut
Finie la pub gratuite sur les boîtes de jeu.
trouver la forme (comme la BD humo-
commencer par défendre une émission
Envolée l’image idyllique des creuseurs
ristique et très documentée de Pénélope
de télé puis, par le biais de la plateforme,
de banquise. « Si le Web n’existait pas,
Bagieu (1) sur la pêche en eaux profondes),
s’engager dans d’autres initiatives, se
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Passons à l’action ! Dans son ambition de mieux faire connaître l’économie sociale et solidaire (ESS) auprès des 16-30 ans, le programme Jeun’ESS, animé par l’Avise, a lancé Say Yess en juin 2013. Say Yess c’est le média en ligne des jeunes qui se bougent pour une société et une économie plus équitables, plus durables et plus solidaires. Par de petits gestes ou de grands projets, en bas de chez eux ou à travers le monde, le temps d’une soirée, d’un clic ou toute l’année, les jeunes prennent les choses en mains ! www.say-yess.com
défend Benjamin des Gachons, patron de la version française de Change.org. Notre rôle c’est de permettre à plus de citoyens de s’engager dans la démocratie, sans attendre les élections tous les 5 ans. » Exemple : l’initiative d’un jeune Marseillais en faveur du statut d’auto-entrepreneur a rassemblé près de 190 000 signatures en ligne et pèse dans la modification d’un texte de loi sur le sujet. « Pendant longtemps, la pétition en ligne était limitée à l’indignation unilatérale : des gens s’indignent et des décideurs n’écoutent pas. Mais ça change ! Des décideurs comme Anne Hidalgo, la
« Likes don’t save lives »
maire de Paris, peuvent même créer leur profil sur notre plateforme pour répondre aux pétitions qui les concernent », poursuit le chef d’entreprise. Clémence Lerondeau, de Greenpeace, refuse elle aussi de sousestimer l’action en ligne : « Un retweet, un commentaire, une signature de pétition, c’est une action citoyenne, assure-t-elle. Certes, la personne le fait derrière l’écran, mais c’est quelque chose dont nous avons besoin, c’est une façon de nous soutenir ! » Comme un premier pas, prudent, dans le vaste monde de l’engagement. Hélène Seingier (1) À lire sur www.penelope-jolicoeur.com
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l’interview
Élodie Gossuin « C’est magnifique de voir le départ de Solar Impulse » Elle a certes connu un conte de fées, mais garde les pieds sur terre. Élodie Gossuin s’est vue embarquée dans l’aventure Miss France, il y a bientôt 15 ans, et apparaît depuis sur nos petits écrans. L’animatrice se dit pipelette et il est vrai, est intarissable lorsqu’il s’agit d’actions associatives ou de son quotidien tous azimuts !
ous sommes lundi, qu’avez-vous prévu cette semaine ? Je vais commencer par m’occuper de mes quatre petits ! Puis en fin de semaine, je me consacrerai aux enfants des autres avec une campagne pour SOS P rema (une association qui œuvre pour une meilleure prise en charge des enfants prématurés), dont je suis marraine.
Quelle planète aimeriez-vous laisser à ces futurs adultes ? J’ai beaucoup d’inquiétude pour ce monde dans lequel ils vont v iv re. J’explique plein de petites choses à mes enfants, leur montre fièrement à quel point c’est magnifique de voir le départ de Solar Impulse [un avion à énergie solaire, qui a décollé le 9 mars pour un tour du monde, NDLR], ou tous ces gens qui œuvrent pour demain, en leur disant que chacun peut y contribuer par
Un engagement quotidien « C’est la moindre des choses de répondre présente », estime Élodie Gossuin lorsqu’on la sollicite pour la bonne cause. En témoigne le single enregistré avec le collectif « Unissons nos voix », à l’occasion de la Journée internationale des femmes, contre les violences conjugales. « Cette chanson est un message d’espoir pour toutes celles qui ne sont pas encore libérées. Il faut montrer que ce n’est pas une fatalité et qu’elles ne sont pas seules. » Autre grand cheval de bataille d’Élodie : le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant. « C’est le texte le plus unanimement approuvé à l’international -je crois qu’il a été ratifié par 193 pays-, mais il n’est pas appliqué ! », alarme la maman de 4 bambins. Marraine de l’Unicef sur plusieurs actions, dont le site fairepart-unicef.fr, elle milite pour que l’accès à l’éducation, à la santé et à la reconnaissance des enfants soient un jour une réalité.
de petits gestes quotidiens, solidaires,
dans l’attente d’avoir la dernière montre Apple. Il y a des choses qui sont pour moi des accessoires, même s’ils peuvent faciliter la vie. En dehors de cela, mon travail dépend presque totalement du fait d’être connectée en permanence. Je suis d’ailleurs addict à l’information. J’ai toutes les applis : du Figaro au Monde, à Libé et Morandini et le Courrier Picard évidemment. Que ce soit l’actu politique, économique ou people, il ne se passe pas une journée sans que je m’informe. Cela fait partie de mon métier et j’adore ça.
Et où en est votre carrière ? Tout va plutôt bien ! À l’heure actuelle je m’éclate, j’adore travailler avec France 2 [pour l’émission Pyramide, NDLR] car les équipes sont à dimension humaine et la confiance est mutuelle. Nous avons d’autres projets en cours, dont je ne peux malheureusement pas parler ici ! Tout ce que je souhaite c’est de maintenir cet équilibre épanouissant. Pourvu que ça dure !
écolo. Ça fait partie de l’éducation, de la transmission, on leur enseigne d’ailleurs
Avez-vous d’autres projets ?
le tri des déchets à l’école !
Je rêve de refaire de la radio, car je me suis éclatée et j’aimerais revivre ces
Il semble que vous partagiez l’approche d’ UP le mag !
j’y suis attachée car je ne pourrais pas
émotions. Les matinales par exemple : se
enseigner quelque chose à mes enfants
réveiller aux côtés des gens, les accom-
Oui, j’ai la chance d’habiter dans un
qui soit contraire à mes actes.
pagner, tout en étant dans l’interaction
village, de pouvoir cultiver mon pota-
contraintes de l’image. C’est dans cet
l’extérieur et de ne pas utiliser de sèchelinge, etc. Ça paraît dérisoire mais ce ne
Je ne suis pas du genre à vouloir m’in-
qu’animaient Faustine Bollaert sur
sont pas des anecdotes ou des détails,
former des dernières innovations ou
Europe 1 ou Flavie Flament sur RTL
donne nos restes, d’étendre mon linge à
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directe avec une liberté de ton et sans
Nous avons choisi d’axer ce numéro sur les nouvelles technologies. Vous êtes plutôt connectée ?
ger, d’avoir des poules auxquelles je
UP
mars - mai 2015
échange là que j’aimerais m’épanouir à nouveau. J’ai en tête les émissions
© ch. lartige cl2p
l’interview interview
« Que ce soit l’actu politique, économique ou people, je suis addict à l’information »
juin - mars septembre - mai 2014 2015
UP
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l’interview
l’interview
Bio express 1980 Naissance à Reims
2001 Élodie est élue Miss France
2002 Devient Miss Europe
2004
© unicef
Élue Conseillère régionale de Picardie sans étiquette, réélue en 2010
2008 Remporte l’épreuve automobile Andros Car 02, avec Franck Lagorce, au Stade de France
bonheur ? » et « On est fait pour s’en-
Vous êtes toujours fan de courses automobiles ?
tendre », NDLR], car elles sont authen-
Oui ! (rires) J’ai eu la chance de rencon-
tiques et c’est ce qui me plaît.
trer Max Mamers, l’organisateur du
[respectivement « Et si c’était ça le
Trophée Andros, qui m’a demandé d’être
Cela fait 10 ans que vous êtes conseillère régionale de Picardie. Quels sont les grands chantiers qui vous tiennent à cœur ?
marraine de la course féminine. Il voulait
Je suis élue dans une commission qui
et Alain Prost ! Quand on y goûte c’est une
est en charge de la vie associative, de la
drogue… Ce sont des sensations uniques.
culture et du sport, mais cela se finira en
D’ailleurs, ma plus belle aventure en télé
décembre, lorsque la région va fusionner
a été de pouvoir aller sur le Dakar.
ouvrir le monde automobile aux femmes et donc les inciter à s’inscrire. Mon premier cours de pilotage c’était avec Olivier Panis
hauteur de ce qu’elle mérite. J’aimerais
Nous avons rédigé un article sur les méthodes pour garder le sourire… Quelles sont les vôtres ?
m’investir dans la communication car
J’essaye toujours de mettre de côté ce
elle a un potentiel énorme au niveau
qui me pollue la vie ou l’esprit. Il faut
touristique, avec la zone protégée qu’est
avancer en se demandant ce qui est
la baie de Somme par exemple. Les atouts
essentiel et ce que l’on veut vraiment,
sont considérables, comme le projet de
mais aussi quels modèles on ne veut pas
canal Seine-Nord Europe ; il changerait
suivre ! Qu’est ce qui rendrait fier mes
la face économique et écologique de la
enfants ? Désormais je pense « tribu »
région (en réduisant la densité de trafic
et ça change tout…
pour qu’elle rayonne davantage, à la
sur l’autoroute).
2011
Intègre l’équipe de Manu à la radio ! sur Fun Radio
2014
avec le Nord-Pas-de-Calais. De nombreuses choses sont à mettre en place
2010
Travaille aux côtés de Cyril Hanouna pour l’émission Touche pas à mon poste !
Propos recueillis par Émilie Drugeon
Participe à l’émission Pyramide sur France 2
En partenariat avec RAJE : Élodie Gossuin est la première invitée de Virginie de Clausade, dans « Le Fil ».
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jeux de pistes
Ma vie en vrac Besoin de 100g de noix de coco râpée pour une recette ? Pas le choix : vous achetez un sachet de 250g. Mais ça, c’était avant l’émergence de boutiques, où, muni de sacs en tissu, bouteilles consignées ou autres boîtes en plastique, le consommateur achète en juste quantité. Anti-gaspi, économique et écologique, ces épiceries nous emballent ! Alexandra Luthereau
À Versailles, l’épicerie est plus folle « Le juste produit, à la juste qualité, au juste prix, à la juste quantité, avec le juste impact sur l’environnement. » C’est ainsi que Didier Onraita résume l’esprit de Day by Day. Ses objectifs : démocratiser la consommation responsable via le « vrac » et « redynamiser le commerce de proximité, en étant complémentaire de l’offre de produits frais des boulangers, bouchers et primeurs. » Dans ce réseau de boutiques, on trouve des huiles et des denrées sèches type biscuits apéritifs ou épices. Parfois elles sont bio, mais pas forcément. « Certains aliments sont encore trop chers en bio. Nous essayons de proposer des produits au même prix qu’en supermarché mais de qualité supérieure », précise le fondateur. Le réseau lancé en 2013 avec une boutique à Versailles, en compte quatre aujourd’hui en Île-de-France et à Lille. L’impulsion est lancée : de nouvelles franchises sont déjà prévues d’ici la fin de l’année. www.daybyday-shop.com
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jeux de pistes
À Bordeaux, des économies à la source
Jamais sans ma flasque à Villeneuve d’Ascq
« Nous en avions marre de sortir les poubelles et de voir la quantité de déchets liés aux emballages. D’où notre idée de consommer sans conditionnements jetables. » Jules Rivet et son associé ont ouvert La Recharge à Bordeaux, en juillet 2014. « Aujourd’hui, nous avons complètement éliminé certains déchets. C’est le cas de la lessive ; notre fournisseur nous l’apporte dans des bidons qu’il réutilise ensuite. Mais aussi pour le miel, les produits laitiers, les confitures... car les pots sont consignés », s’enthousiasme le jeune épicier. « Notre idée est de supprimer les emballages à la source et non d’acheter des produits conditionnés en petit paquets, les déballer pour les vendre en vrac. Nous nous inscrivons dans une démarche d’économie circulaire avec nos fournisseurs. » Avec, à la clé, des économies pour le consommateur : des prix compétitifs et des quantités ajustées à ses besoins.
Le cheval de bataille de Gérard Bellet, c’est le zéro déchet. Comment ? En proposant aux boutiques et épiceries, un service de consignes de bouteilles, sous la bien-nommée appellation Jean Bouteille. Ce dispositif comprend des fontaines à liquides, des étiquettes et bien sûr..., des bouteilles. Pour le contenu, vendu « en vrac » (vin, huile, vinaigre, etc.), c’est la boutique qui s’en charge. « J’ai voulu que ce soit très peu contraignant : l’idée est de limiter l’impact de la consommation, sans la limiter elle. » Et ainsi de toucher le plus grand nombre, « pas seulement les convaincus ». Depuis mars 2013, Gérard Bellet fournit à deux boutiques du Nord et une à Bruxelles des contenants propres, et récupère les sales toutes les semaines. Ils sont nettoyés au sein d’une entreprise d’insertion. Pour le consommateur c’est donc « mains dans les poches » qu’il se rend en boutique. Seul l’effort de rapporter les bouteilles vides consignées lui est demandé.
www.la-recharge.fr
©Katharina Massman
www.jeanbouteille.fr
Produits d’origine à Berlin Le « precycling » plutôt que le « recycling ». Quésaco ? Au lieu de proposer des produits dont l’emballage est recyclable, pourquoi ne pas les supprimer, tout simplement ? Sara Wolf et Milena Glimbovski, deux jeunes Berlinoises, ont ouvert Original Unverpackt en septembre 2014. Des produits locaux y sont vendus au poids et sans emballages. « La nature a déjà emballé le concombre. À quoi sert l’emballage en plastique qui l’entoure ? », se sont étonnées les deux entrepreneuses au magazine allemand Süddeutsche Zeitung pour expliquer leur concept bête comme chou. Dans la boutique de Berlin, les consommateurs peuvent ainsi venir avec leurs propres récipients, s’en procurer sur place ou encore, acheter des sacs en papier recyclés. En plus de la démarche environnementale, elles entendent aussi réduire le gaspillage alimentaire grâce au vrac. www.original-unverpackt.de
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alerte
l’art en live
© myra 2015
Après avoir envahi notre quotidien, les nouvelles technologies s’immiscent dans les arts. Tablettes, casques de visualisation… Plus que des gadgets, ces outils participent pleinement à la mise en scène de spectacles vivants. Pour faire vivre au spectateur une expérience immersive.
« Assieds-toi, bois du thé, mets-toi en
spectateurs, on vit des sensations de froid,
position de tir », ordonne la voix de la
de goût. On devient acteur. »
tablette. Non, vous n’êtes pas dans
les traces de l’explorateur R.F. Scott ! Là, « le casque permet d’isoler l’individu et en
un jeu vidéo, ni dans un (drôle) de
Immersion multisensorielle
même temps d’être un intermédiaire vers
rêve ! Mais dans Situation Rooms du
La technologie fait partie intégrante
d’autres sens comme le toucher », explique
théâtre 2.0. où le spectateur découvre
de la mise en scène. Tout comme les
Eric Jorris, le co-créateur et metteur
l’univers de l’industrie de l’armement.
ambiances recréées dans chacune des
en scène de Terra Nova. Objectif : faire
De l’intérieur pour ainsi dire. Tour
pièces : chaleur étouffante, brise rafraî-
vivre plutôt que montrer. « C’est une
à tour enfant soldat, trafiquant de
chissante... En guise de passeport vers
expérience plutôt qu’une communication à
drogue, marchand d’armes, humanitaire, pilote de drone, et armé d’une tablette tenue à bout de bras, vous déambulez dans un parcours labyrinthique, rencontrez des personnages virtuels en chair et en os, équipés du même matériel
sens unique comme la télévision », résume
« L’expérience est singulière, on ne peut pas la résumer à une simple pièce de théâtre »
que vous. « On est embarqué dans une
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route pour la conquête du Pôle Sud, sur
Stefan Kaegi du collectif berlinois Rimini Protokoll, concepteur de Situation Rooms.
Public-acteur Peut-on toujours parler de pièce de théâtre ? Selon les concepteurs, la
histoire, témoigne Guillaume Pinçon
cet art augmenté, le spectacle Terra Nova
qui a participé à une représentation.
du collectif Crew fait appel à un casque
ne sont plus assis et passifs et les mises
On interagit avec le décor et les autres
dont la visière projette des images. En
en scène bousculent les attitudes. Mais
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réponse est oui. Certes les spectateurs
© alex nollet - la chartreuse
© alex nollet - la chartreuse
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© myra 2015
Visionnez le teaser de Terra Nova
© myra 2015
Le teaser de Situations Rooms
le public-acteur pose le même regard
tout homme est artiste. La technologie
sur la représentation. « L’expérience est
semble être là pour l’y aider.
singulière, on ne peut pas la résumer à
Alexandra Luthereau
une simple pièce de théâtre. On se prend au jeu, on incarne des personnages…, indique Guillaume Pinçon. Pourtant, peu d’empathie se créé avec eux. À travers la tablette, les protagonistes nous expliquent leur vie, leur situation, mais toujours de manière factuelle. Sans jamais parler de ressenti. » La distance est sauve. Selon Stefan Kaegi, il est question d’art et non pas de réalité augmentée. « Depuis Beuys, les concepts de l’art se transforment sans cesse », précise-t-il. Et ne se cantonnent plus à des représentations classiques. D’ailleurs, Joseph Beuys, dessinateur, sculpteur et performeur
En définitions La réalité augmentée enrichit visuellement ce qui nous entoure avec des informations ou des images générées par un accessoire dédié. La réalité virtuelle consiste à plonger l’utilisateur dans un monde factice englobant. La déconnexion visuelle (voire auditive) est alors totale.
Tous les arts s’en mêlent Imaginez : vous êtes au milieu des ruines d’un château médiéval, en pointant une tablette dans chacune des directions. S’érige alors la structure du bâtiment telle qu’elle existait à l’époque. C’est la visite enrichie que propose, par exemple, l’abbaye de Cluny en Bourgogne. Côté BD, l’auteur de « La Douce » (éd. Casterman), François Schuiten, a imaginé faire surgir une locomotive de la page lue !
allemand mort en 1986, pensait que
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Flora Fondatrice de PariSolidari-Thé
Vous êtes témoin d’une initiative qui peut changer le monde ? Vous portez un projet innovant ? Alertez-nous sur redaction@up-inspirer.fr ! Propos recueillis par Marie Fouquet
« Le fondement du projet, c’est le lien social. Au départ, je souhaitais ouvrir un café culturel et solidaire. En allant à la rencontre de personnes qui sont déjà actrices de ce genre de lieux, je me suis aperçue que leurs actions méritaient plus de visibilité car elles sont essentielles. Pour moi, il s’agit de mettre en relation des curieux et des passionnés. J’organise des visites, des ateliers, des rencontres, afin de faire connaître les lieux et les initiatives qui vont dans le sens du lien social et de la solidarité. » www.parisolidari-the.com
Charles-Antoine
Caroline
Anne
Maxime
Diététicien-nutritionniste, fondateur de « Devenir un ambassadeur de santé »
Fondatrice de Le Kube
Co-fondatrice de Hopways
« Le Kube, Label As Services est une alternative aux signatures en maison de disques, de plus en plus rares de nos jours. Avec Le Kube, c’est l’artiste le patron, il peut fixer son budget, la prestation dont il a besoin et préparer sa stratégie de développement et, ce qui ne gâche rien, il récupère 100 % des fruits de sa création. En parallèle, nous organisons des événements à destination des artistes et des structures indépendantes pour leur permettre de trouver des outils, de débattre, d’échanger : la JIDIY et les Apér’O Kube. »
« Tout a commencé par un premier groupe de mamans qui organisait les trajets de nos enfants entre l’école, le Conservatoire et nos maisons. Puis on a créé Hopways, un site de recherche de microtrajets avec une base de données recensant des loisirs, géo-localisés. Cela permet aux parents d’un même quartier de se mettre en relation. Ils partagent l’accompagnement de leurs bambins aux activités scolaires et extra-scolaires. Hopways répond à un besoin réel : sur une famille avec 2 enfants et plus, chaque enfant fait en moyenne 3 allers-retours par semaine hors trajets scolaires. »
Co-fondateur de Captaincontrat
« Mes patients étaient malades par ignorance de réflexes de santé. Paradoxalement aux volontés politiques, la population est maintenue dans un état de victimisation qui la déresponsabilise et la prive des réformes nécessaires. « Devenir un ambassadeur de santé » est la première formation de diététique et de nutrition accessible et destinée au grand public. Elle offre de réels outils d’autonomie en matière de prévention santé et fait de chaque ambassadeur validé, un acteur de prévention et de sensibilisation. » www.devenir-un-ambassadeur -de-sante.com
www.le-kube.fr
www.hopways.com
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« Le langage juridique et son approche sont très compliqués pour des non-initiés, dont les entrepreneurs. Pour Captaincontrat, il s’agit de faire gagner du temps aux entreprises en leur expliquant les ressorts et en leur donnant des conseils juridiques. Il faut qu’elles soient prêtes à exécuter des démarches, lors de leurs rendezvous avec les avocats. Notre plateforme internet simplifie et rend accessible les problèmes juridiques rencontrés par une entreprise et leur propose une mise en relation avec des professionnels ». www.captaincontrat.com
RDV avec... alerte
lo t
Nicolas Hulot
© fondatio
n ni
col
as
hu
Président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, ce Breton d’origine a parcouru le monde, faisant du photoreportage son premier métier. Puis, pendant 25 ans, Nicolas Hulot a notamment été producteur et présentateur, de l’émission « Ushuaïa Nature ». En 2012, il est nommé « Envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète ». Ses objectifs font écho à ceux de l’ONG fondée en 1990 : sensibiliser, informer le public, mobiliser citoyens et communauté internationale sur la crise écologique et relayer les propositions de la société civile. www.fondation-nicolas-hulot.org
« Ensemble, préférons l’espérance à l’indifférence, la mobilisation à la résignation ! » Le climat est la menace majeure qui pèse sur l’humanité. Le pire danger serait qu’au prétexte que la période est difficile, nous soyons dans le déni. Je crois vraiment que nous sommes à un moment déterminant. C’est maintenant que nous allons faire les bons ou les mauvais choix.
quelques mois de la confé-
jugent les plus pertinentes, de favoriser
passer d’une économie de compétition et
rence internationale sur le
leur émergence. Parmi les 100 solutions
de prédation, à une économie de coopéra-
climat (COP 21) qui se tien-
innovantes proposées, les 10 préférées
tion et de protection; d’une mondialisation
dra à Paris, en décembre
des citoyens bénéficieront d’une cam-
de libre-échange à une mondialisation
2015, dont l’issue est fondamentale
pagne de communication. Soutenue par
de juste échange; d’un modèle énergé-
puisqu’il s’agit de fixer les nouvelles
tique polluant à un modèle énergétique
priorités pour contenir le réchauffement
abondant ayant un impact positif sur la
climatique en deçà de 2°C, je lance avec ma Fondation une grande action de mobilisation citoyenne MY POSITIVE IMPACT. Un dispositif innovant pour montrer que les solutions sont en marche, valoriser
« Inciter les États à faire de la conférence de Paris un moment historique. »
et accompagner ceux qui les mettent
planète. C’est possible puisque le génie humain ne fait pas défaut. Des solutions existent, il faut se donner les moyens de les mettre en œuvre. Par leur mobilisation, les citoyens peuvent inciter les États à faire de la conférence de Paris un
en œuvre et offrir un rôle majeur aux
de nombreuses personnalités et appuyée
citoyens. À partir du 11 mars, la Fondation
par une campagne visible en TV et sur
Nicolas Hulot propose de « donner le
le Web, l’opération trouvera son point
pouvoir à ceux qui ont des solutions »
d’orgue en décembre 2015 à l’occasion
sur le site www.my-positive-impact.org.
de la COP 21, avec la remise du grand
Son pari : démontrer que les solutions
Prix « My positive Impact » à la solution
existent, faire des bonnes idées isolées
la plus plébiscitée par le public, ainsi que
les standards de demain, soutenir ceux
des trophées thématiques remis par les
qui les mettent en œuvre et permettre aux
partenaires de la campagne aux PME /
citoyens, en « likant » les solutions qu’ils
collectivités et associations. Nous pouvons
moment historique. Nicolas Hulot
Visionnez la UP Conferences « La transition socioécologique : une urgence ! » mars - mai 2015
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être et avoir
Dans la joie et la bonne humeur Révéler le meilleur de nous-mêmes, garder le sourire en toutes circonstances, voir la vie du bon côté. Sans tomber dans le positif à tout prix, deux « spécialistes du bonheur » nous révèlent leurs astuces simples et efficaces, que tout un chacun peut adopter. Ne dit-on pas que la bonne humeur préserve la santé ? Mounir Belhidaoui
Comment garder la pêche au quotidien ?
Questions à Florence Servan-Schreiber, journaliste, spécialiste de la psychologie positive et auteur (« 3 kifs par jour » et « Power Patate », éd. Marabout).
Tout d’abord, permettez-moi de faire
Les Français consomment beaucoup d’antidépresseurs : comment expliquer cela ?
un constat : 40 % de notre capacité à être
Dans le classement mondial de l’optimisme,
optimiste ne dépend que de nous. Elle est
la France arrive en 60e position ! Dans
génétique à 50 % et les 10 % restants sont
l’imaginaire collectif, ce n’est pas normal
liés à des conditions extérieures. Pour
si ça va bien. C’est quelque chose que nous
répondre à votre question : il faut avoir
entretenons. L’être humain, pour survivre,
une façon de regarder les choses qui fait
accorde toujours plus d’importance à ce
que, très souvent, on peut en rire. C’est
qui ne va pas. C’est ça qui nous permet de
en se trompant et en se relevant que la
sentir le danger et donc de réagir.
confiance en soi se crée. Et puis, il y a sont des gens qui ont une meilleure
Quels conseils donneriez-vous aux pessimistes ?
hygiène de vie. Ils se soignent, mangent
Travailler leur capacité d’émerveillement,
et s’occupent mieux de leurs corps.
avoir de la gratitude, dire « merci » à
des avantages sur la santé : les optimistes
« L’optimisme est un angle de vue »
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quelqu’un, à la vie, à une instance supérieure si je suis croyant. Se dire : « J’ai de la chance. » Jouer avec la vie plutôt que de s’en affoler. L’optimisme est un angle de vue. Quelqu’un de positif va faire en sorte que chaque chose l’intéresse, il gardera son attitude d’ouverture vers tout ce qui se passe. Les émotions positives comme l’amour, la joie, le rire, l’espoir, l’inspiration influent sur la santé.
la radio des sons d’aujourd’hui et de demain
L’ordonnance d’Alain Braconnier, psychothérapeute, auteur de « Optimiste » (éd. Odile Jacob)
Pour garder le sourire > Construisez des projets, entreprenez, ayez un objectif > Cultivez vos beaux souvenirs et ne ruminez pas le passé > Ouvrez-vous aux autres, sachez être curieux > Favorisez la détente, le bien-être en allant voir un film ou en lisant. L’optimisme passe par l’imaginaire. > Faites du sport : l’énergie et l’action favorisent la pensée positive > Ne vous attribuez pas, à vous seul, les raisons d’un échec > Sachez faire de la vie des petites fêtes > Voyagez le plus possible > Faites l’amour : plus on a de moments agréables à travers le corps, l’esprit ou la rencontre, plus on change sa relation au monde > Rencontrez des optimistes ! L’optimisme se communique > Dites « Je peux » et non « Je dois » > Retrouvez votre liberté de penser
écouter en FM, sur votre poste RNT ou sur le web
Bonus vidéo : Alexandre Jost, fondateur de La Fabrique Spinoza, interviewé en partenariat avec RAJE www.raje.fr
RAJEradio
@RajeRadio
être et avoir
BESTIAIRE
SURPRISE
Une collection griffée
La boîte qui vous rend bio
Soucieuse du bien-être de nos amis à poils, l’entreprise Meiow a conçu de petites balles ou des « proies », genre de mini coussins fourrés à l’herbe à chat biologique. Bio comme les tissus. On n’en demandait pas tant mais les prix ne sont pas rédhibitoires. Fabriqués en France, ces jouets design et éthiques sont vendus par Internet uniquement. Proie rectangle, Meiow, 11€30 www.meiow.fr
La folie des box n’en finit plus ! Tous les deux mois, ce coffret propose deux produits de beauté labellisés, un accessoire mystère (pour la cuisine, le jardin…), une graine rare et un magazine, qui accompagnera la croissance de votre plante avec le plein d’astuces. Son contenu est issu à 100 % du travail de petits producteurs. Et pour une box achetée, un arbre est planté. Prends-en de la graine, 32 € www.prendsendelagraine.org
NATUREL
GOURMANDISE
Une feuillette fruitée
Des chips de kalité !
La société française Vegan Eden présente une gamme de produits naturels, à base d’agrumes et de plantes, pour nettoyer vos fruits et légumes. Et comme rien n’est plus simple qu’un coup de lingette, dans leurs sachets recyclables, elles sont à emporter partout ! Parfait pour l’heure du goûter.
Après un voyage aux États-Unis, Camila Prioli, une jeune chef qui mijote ses plats à partir d’aliments crus, n’est pas revenue les mains vides. Sa nouvelle recette s’inspire d’une variété de chou : le kale (ou chou frisé), dont raffolent les Américains. Produit phare en 2014, dans son assiette, il s’est transformé en chips ! Le tout préparé selon des saveurs variées (moutarde, piment, amande…).
Pack de 20 lingettes biodégradables, 3€99 www.veganeden-shop.com
1 sachet de 35 g, 4€90 www.chipsdekale.com
Shopping proposé par Julia Giraudo
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être et avoir
BIEN-ÊTRE
HYGIÈNE
SAVEURS
Chic, de la tisane !
On en mangerait !
10 jours top chrono
Le Carré des simples vous a concocté une nouvelle gamme de six infusions détoxifiantes, relaxantes ou stimulantes. Poétiques et hauts de gamme, contenus et contenants s’inspirent des « simples », ces plantes médicinales utilisées à l’époque médiévale. Ramassés sur le plateau des Millevaches, en Corrèze, les mélanges proposés en vrac sont assurés bio et sans théine.
Des tubes de dentifrice à base de gel ? Avec l’argile, on n’est loin de la traditionnelle pâte blanche. Et c’est Naturado qui l’a fait, en enrichissants le tout d’extraits de plantes. Au choix : la menthe pour la fraîcheur, bien sûr, les agrumes pour l’assainissement ou encore le citron vert, qui favorise l’éclat du sourire. La marque labellisée a choisi d’ajouter du xylitol, pour la touche sucrée sans caries !
Le Carré des simples, 1 boîte de 35 g, 19 € www.lecarredessimples.com
Tube de 100 ml, 5€45 www.provence-argile.com
Faire pousser des champignons dans sa cuisine est devenu un jeu d’enfant ! Dans la lignée directe des légumes à cultiver soi-même, Jerôme Devouge et Romain Behaghel ont imaginé une boîte où pousse une botte de champignons et plus particulièrement des pleurotes. « Prêt à pousser » s’est même vu décerner le Grand Prix SIAL Innovation. Certifié AB, ce kit est facile d’utilisation, il y a juste à arroser ! À partir de 19€90 en fonction des couleurs www.pretapousser.fr
SPORT
COULEURS
ENVIRONNEMENT
Into the wood
Jeux d’enfants
Un arbre à arborer
In’Bô, entreprise-menuiserie installée dans les Vosges, est pionnière dans la fabrication d’articles de sport en bois. La belle équipée, cinq amis passionnés, propose notamment des longboards en bois de hêtre, une essence locale. L’objet n’est pas donné, mais les vrais amateurs seront enchantés de l’esthétisme de ses skates. In’Bô a bien sûr veillé au confort de ride !
Namaki est une jeune marque de maquillage écologique, idéale pour déguiser les enfants. Elle présente sa première gamme de vernis à ongles. Ceux-ci sont élaborés à base d’eau et peuvent être retirés facilement « en les pelant comme un autocollant », indique Vincent Bascoul, co-fondateur. Nacrées ou brillantes, on ne craint rien des 8 teintes !
Le coffret rassemble 5 bracelets de couleur, épurés comme le veut la mode, et fabriqués en bois massif du Jura. Chaque petit bijou est un pas vers la reforestation au Brésil, France, Pérou, Ghana, Thaïlande, Indonésie ou encore aux Philippines. « Nous pensons que c’est très tendance de défendre des valeurs et de l’afficher bien haut ! », est-il inscrit sur le site. Car un bracelet acheté est égal à un arbre planté.
Longboard goutte (74), 340 € www.inbo.fr
1 vernis de 7,5 ml, 5€50 www.namaki.fr
Coffret « Ceci est une forêt », 65 € www.treez.org
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médiathèque
livre
WEB
livre Des plantes dans nos assiettes François Couplan, ethnobotaniste et auteur de nombreux ouvrages, invite à redécouvrir « les mauvaises herbes ». Utile, clair et imagé, le guide vous révèle tout ce qui est bon à savoir sur ces plantes qu’on a l’habitude d’ignorer ou même d’arracher. Professionnels, amateurs ou simples curieux, vous pouvez renouveler vos recettes et les accompagner avec ces herbes sauvages. De quoi briller d’originalité lors d’un bon repas. « Les bonnes mauvaises herbes », François Couplan, éditions Sang de la Terre, février 2015, 140 pages, 18 €
On se positive ! Le Positive Post est un nouveau média créé par la revue trimestrielle We Demain et le Positive Economy Forum. Dédiée à l’économie positive, la plateforme mêle articles de fond et interviews de personnalités reconnues (Jacques Attali, Pierre Rabhi…). École et numérique, aspirations et aversions du consommateur responsable, empreinte carbonne… « Comprendre les changements en cours, c’est disposer des moyens pour choisir le monde que nous souhaitons demain », lance le site d’actualités. www.positive-post.com
webdoc © Sideways
En quête d’un autre monde Avec sa camionnette bleue, les deux bénévoles de Sideways sillonnent les routes d’Europe à la recherche de perles rares. S’en suit une web-série documentaire itinérante, avec déjà 8 épisodes en ligne : vivre sans argent, réinsérer des sans-abris, « jardin comestible », épicerie participative… Tout est dans la boîte ! Vous pouvez proposer des sujets, vos compétences ou du matériel à l’équipe, qui utilise le système du financement participatif pour réunir assez de fonds, à la réalisation de chaque épisode. « L’argent ne doit pas être un objectif, mais un moyen », estime les compères. En toute transparence, dépenses et aventures sont compilées dans le document « Une année avec Sideways ». www.side-ways.net
WEB Passer à l’action « L’engagement individuel doit être changé en collectif ! », déclarent les deux fondatrices du site fullmobs, Roxane Julien et Séverine Pelleray. Cette plateforme mobilise les bénévoles qui souhaitent participer à des actions solidaires concrètes. Comme nettoyer une plage par exemple. « L’idée c’est de s’engager à la hauteur de ses envies », explique Roxane. Les missions sont de courtes durées, une journée maximum, pour un impact social ou environnemental optimal. Vous êtes seul(e), mais engagé(e) ou détenteur d’un projet ? Vous êtes à la bonne adresse. www.fullmobs.org
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UP
mars - mai 2015
À quatre mains Jean-Marc Borello, directeur du GROUPE SOS (dont UP le mag est une publication), entreprise sociale née en 1984, et Jean-Guy Henckel, directeur du réseau Cocagne, association regroupant près de 120 chantiers d’insertion dans l’univers du maraîchage bio, signent un manifeste pour la démocratie, la solidarité, la participation, la citoyenneté, l’inclusion. « Ce livre est d’abord une apostrophe, une exhortation, une interpellation publique », écrivent les deux hommes pour qui l’intérêt général prime depuis 30 ans. À noter que 5 % des bénéfices de la vente des livres de la collection sont reversés à des actions sociales et solidaires. « Manifeste pour un monde solidaire », Jean-Marc Borello, Jean-Guy Henckel, Nathalie Calmé, éditions Cherche- Midi, février 2015, 220 pages, 14 €
GOODMOOV Voici un site qui transforme votre shopping en bonne action ! Pour 5 € versés à une association de votre choix, une ristourne de - 30 % est appliquée sur l’eshop d’Acquadila, une marque de bijoux fantaisie. www.goodmoov.com
médiathèque
sélection d’appli par Julia Giraudo
Linke
YOUMIAM
ONE HEART SPOTS
E-LOUE
Gratuite, Linke vous aidera à gérer votre consommation d’eau et d’énergie. Elle propose un suivi instantané, donne des conseils et au final, permet de réaliser de véritables économies sur les factures ! Électricité, gaz naturel, fioul, propane, butane et eau, tout y passe.
Rangez le cahier de recettes de mémé et téléchargez ce petit réseau social culinaire. Mise à jour quotidiennement, il réinvente vos plats les plus classiques. Ne reste plus qu’à partager vos recettes préférées avec la communauté. L’objectif ? S’amuser !
Cette application vous géolocalise où que vous soyez et vous mène vers des actions solidaires ou des boutiques engagées. Vous pouvez aussi partager vos adresses entre amis et vous donnez rendez-vous dès maintenant !
Voici un service qui fait peau neuve et qui vous permet de mettre absolument tout en location : une voiture, un barbecue, un épilateur… Cet échange se fait contre une petite somme d’argent fixé par le particulier. Les chèvres aussi, se louent.
up aime
« Mon coiffeur bio », Financé sur WE DO GOOD en février 2015 Après avoir fondé son salon de coiffure bio, à Caen, Aurélie Helaine prévoit une mise en ligne de son site, fin mars. Dans un premier temps, on y trouvera un annuaire répertoriant tous les coiffeurs éthiques de l’Hexagone. Car « je passe souvent du temps sur le Web pour trouver un coiffeur écolo à celles et ceux qui nous appellent des quatre coins de la France ! », indique Aurélie sur la présentation de son projet. Actuellement, aucun site ne recense les acteurs de la coiffure green, qui est pourtant dans l’ère du temps. MonCoiffeurBio. com contiendra aussi des explications concrètes et précises sur les vertus des produits d’origine végétale utilisés dans ces salons. La professionnelle aimerait, à terme, encourager les spécialises du cheveu à s’engager : moins d’eau et de polluants, plus de produits biodégradables ! Aurélie Helaine souhaite fédérer cette communauté pour échanger et aider les jeunes à se former. Cette initiative a été financée à 100 % sur wedogood, une plateforme d’investissement participatif dédié à des projets économiques responsables. www.moncoiffeurbio.com
mars - mai 2015
UP
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médiathèque
livre
film
livre Une dose d’espoir Olivier Le Naire, rédacteur en chef adjoint à l’Express, réunit 10 témoignages de personnalités humanistes. Celui d’Abd-al-Malik, rappeur et poète engagé, celui de Nicolat Hulot pour « refonder la vie publique et réussir la transition écologique » ou encore celui de Cynthia Fleury, la fondatrice du Réseau international des femmes philosophes. À destination des citoyens autant que des acteurs politiques ou économiques, l’ouvrage livre des recommandations « pour guérir notre société malade ». 10 voix d’espérance affirment que ce monde pourrait être dix fois meilleur, en rassemblant courage, imagination et discernement.
Portraits croisés Ce « livre blanc » réalisé par le Réseau entreprendre (des chefs d’entreprises qui accompagnent de jeunes pousses) rassemble une quarantaine d’entrepreneurs qui contribue par leurs témoignages, à faire changer l’image du métier. Tous s’engagent à valoriser l’emploi, rehausser l’économie, et imaginent le monde de demain à travers leurs start-ups socialement innovantes. Financé par une campagne de crowdfunding, ce petit livret nous ouvre les portes d’entreprises peu communes. « Nous, entrepreneurs engagés du XXIe siècle », éditions Réseau Entreprendre, septembre 2014, 80 pages, 8 €
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UP
mars- -septembre juin mai 2015 2014
« Nos voies d’espérance », Olivier Le Naire, éditions Actes Sud/Les liens qui libèrent, octobre 2014, 240 pages, 18€80
film
Le tour du monde en 3 ans « Fais de ta vie un rêve et d’un rêve, une réalité », nous dit Saint-Exupéry. Le projet Solidream a fait sienne cette maxime. L’histoire commence lorsque cette équipe de cinq amis décide de traverser le monde pendant trois ans. Leur défi : parcourir la Terre à vélo. C’est ce périple qui est retracé en DVD. Les jeunes aventuriers partagent avec nous leur rêve accompli, leurs inoubliables rencontres et les épreuves rencontrées. « Solidream », de Brian Mathé, Morgan Monchaud, Siphay Vera, 92 min, 20 € www.solidream.net/le-film
Internet, pollution invisible Le numérique, un monde tout vert ? Au travers d’une enquête approfondie, la journaliste Coline Tison et le réalisateur Laurent Lichtenstein expliquent en quoi Internet est bien moins « propre » que ce qu’on imagine… Un exemple éloquent : chaque heure, 10 milliards de mails sont envoyés, l’équivalent de 4 000 tonnes de pétrole ! « Internet, la pollution cachée, Coline Tison, Laurent Lichtenstein, Camicas productions, 52 minutes, 15 €
médiathèque
mars - mai 2015
UP
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