l'eskabo, coté coulisse

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Le Travail du metteur en scène Il a fallu six mois pour disséquer le texte, au sens propre comme au sens figuré puisque trois livres de Fin de partie y sont passés. Le metteur en scène propose une lecture. Ce que le spectateur peut ne pas voir c’est le travail de précision au plateau. Les instants où Beckett et Patrick Reynard s’entrechoquent face aux acteurs. «Le centre du plaisir et de l’angoisse du défi c’est le ventre. Ça me prend aux tripes! Mon ventre est plus intelligent que ma tête. C’est plus physique que mental. Hamm personnage central dit qu’il est question de signifier. Signifier quoi? Nous-mêmes, l’homme dans toute sa complexité, sa folie, sa raison. Beckett fait de nombreuses références à l’histoire, à la philosophie. L’exigence de la mise en scène est poussée jusqu’à appuyer une virgule, maîtriser un silence, l’intentionnalité, la visibilité, l’ambiguïté des mots. Beckett joue avec les mots. Beckett ne fait que jouer!». Pessimisme absurde ou humour noir ? «Pour Beckett, la vie, le théâtre se confondent. La mise en scène demande des réglages permanents. L’équilibre du jeu est sans cesse menacé par les moments de ruptures, les contrastes des sentiments, des humeurs, des énergies. Il y a des moments de basses et de hautes tensions créant les mouvements des corps qui ont leur propre logique, leur propre esthétique.» Tout se passe comme si nous étions dans un film en noir et blanc, dont la distribution idéale aurait été, pour Beckett, Laurel et Hardy.


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