1000 volts 2018

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La malédiction d’Amalasonthe

Planzette productions


Par la classe de 7-8P : Maryam Al-Sayegh, Ognjen Belic, Amélie, Rosalie, Assomption Bertherat, Yann, Ruben Chengalaran, Sem Temesgen Goytom, Aurélien Le Joncour, Jordan Miguel da Silva, Noa Riard, Louis, Elias Nicolas Volpi, Ella Anna Balestra, Aaron Bonvin, Mathilde Favre, Aline Gianadda, José Henriques Campos, Kalyan Matthey de l'Endroit, Tessa Olmos Iglesias, Nina Riard, Alizée Rion, Alessio Scaramuzzo, Quentin Torrent, Chloé Zermatten

© 2018

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1000 Volts

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Chapitre 1 Par Chloé & Maryam

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e venais de gagner ma huitième partie d’échecs en ligne et tout à coup l’ordinateur commença à faire des bruits bizarres puis il s’éteignit. On avait annoncé à la radio qu’il y aurait des perturbations à cause d’éruptions solaires durant toute la semaine. Je me dis que c’était peut-être à cause de ça. Alors, je sortis de chez moi et j’allai prendre l’air au parc.

Dans la rue, j'aperçus Amaline. Elle arrivait sur le trottoir en face de moi, je restai pétrifié. Je ne savais pas que faire, parce que je crois bien que j’étais amoureux. J’avais le corps en chocolat fondu. Je dis timidement « salut. » Que pouvais-je lui dire d’autre ? Elle ne fit même pas attention à moi ; comme la plupart des autres filles d’ailleurs. 5


Le lendemain matin, à l’école, le prof nous dit que nous allions chacun réaliser un exposé sur un personnage historique. Le premier qui choisit son personnage était Kilian, un garçon aux yeux bruns et aux cheveux noirs. Il avait choisi Attila, un terrible guerrier à une longue barbe et moustache. Kilian avait deux semaines pour le préparer. L'aprèsmidi même, il se mit à l’ordinateur pour chercher des informations. Je travaillais sur le poste à côté de lui et ne tardai pas à remarquer qu'il n’était pas comme d’habitude. Il se tenait droit, la tête haute, comme s'il avait gagné en assurance.

Quand vint le jour de son exposé, Kilian était vraiment stressé. Nous étions descendus dans la salle de projection et il commença. Il savait parfaitement son sujet, il répondait à toutes les questions. On aurait pu croire qu'il avait vu un film sur Attila tellement il racontait bien avec des détails. Il parlait également bien fort, comme s'il était le maître d'école. J'étais certain qu'il aurait une excellente évaluation. Quand il eut fini, le prof lui donna sa fiche d'objectifs. C'était excellent.

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Le lendemain, Kilian arriva à l’école, il me dit :  J’ai fait « excellent » hier. C'est une victoire pour moi. Je suis désormais le meilleur de la classe, personne ne fera mieux que moi ! » Jamais ne l'avais entendu si hautain.  Tu es bizarre. Tu es sûr que ça va ?  Où est ma famille ? Mon chariot ? Où sont mes chevaux?  Hé ! Ho ! De quoi parles-tu Kilian ? Sors de ton exposé, c'est fini maintenant. Mais il continuait à délirer de plus belle :  Où est mon père Mundzuk, mon frère Bléda et mon oncle ? Où sont-ils ? À la fin de l’école, inquiet pour lui, je raccompagnai Kilian chez lui. Il habitait au troisième étage d'un immeuble. – A demain ! lui dis-je Il ne me répondit même pas.

Chapitre 2 Par Tessa &Alizée

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e lendemain matin, je me réveillai en sursaut. Il était déjà 9 heures, mon réveil n’avait pas sonné et j’avais fait un cauchemar insolite. J’avais rêvé que je remontais le temps. Oh! et puis pourquoi parler de ça ? Je suis super en retard… Je pris mon petit-déjeuner en vitesse, quand tout à coup je remarquai que ma mère n’était pas là. Je courus dans sa chambre. Elle dormait, j’eus le réflexe de regarder ma montre et restai figé. Il était indiqué 6 heures du matin. Comment avais-je pu voir écrit 9 heures sur mon radio-réveil ?

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En même temps, je crois que je suis un peu fatigué en ce moment. Je décidai alors de faire une partie d’échec en ligne pour me réveiller. Mais avant, je pris un verre d’eau. Je revins dans ma chambre, m’assis sur le lit, où se trouvaient mon ordinateur portable et mon téléphone, j'avais le verre dans la main. Soudain, le mobile commença faire des bruits, puis une voix s'éleva. C'était ma propre voix. Elle faisait des phrases sans queue ni tête en utilisant des mots que j'avais dû prononcer lors de conversations précédentes. C'était complètement dingue au point où je me demandai si j'étais encore endormi. En plus, je venais de l'acheter. Alors je le cachai dans le tiroir de mon bureau. Ma mère allait partir. Quand elle me dit :  Tout va bien Adam ?

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 Oui ça va maman, mentis-je de peur qu'elle me confisque le smartphone. En arrivant à l’école, je remarquai tout de suite Amaline avec ses longs cheveux blonds et ses beaux yeux bleus. Quand je suis entré dans la classe je me sentis tout bizarre, tout se mélangea dans ma tête, j'avais l’impression d’exploser. La première heure de la matinée commençait par des explications supplémentaires du prof sur la suite des exposés. Alissa, une camarade assise devant moi leva la main :  Oui Alissa, demanda monsieur Stabilo.  Je voudrais faire mon exposé sur Cléopâtre.  Pas de problème, répondit le maître en inscrivant son choix sur le TBI. Puis, à son tour Amaline leva la main :  Pour moi ce sera sur Marie Curie.  Pourquoi l’as-tu choisie?  Parce que son invention, le radium a permis de ... Amaline ne put finir sa phrase. Le tableau interactif se mit à buguer, au point de tracer des lignes et des formes tout seul. Alors le professeur dit :  Ce n’est pas grave, vous pouvez continuer à donner vos idées, je les noterai sur une feuille. Un autre élève du nom de Jordiño  que je n’aime pas du tout  donna le nom de son personnage historique. C’était Giordano Bruno. Il l’avait choisi parce qu’il trouvait le nom du personnage très ressemblant à son propre prénom.

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Chapitre 3 par Louis & Aurélien.

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'était le jour de l'exposé de Jordiño, celui qui en troisième me frappait tout le temps. Après nous avoir présenté Giordano Bruno, il arriva vers moi avec une mine inhabituellement gentille. Il se mit à m'expliquer que Dieu était en moi et dans les animaux comme s'il continuait son exposé. Il resta avec moi et se montra amical durant toute la récré. A ce moment, je compris que ce que je pensais était en train d'arriver : l'esprit de Jordiño était envahi par la personnalité aimable de Giordano Bruno. Ce n’était pas pour me déplaire, mais il fallait tout de même que j'en parle à quelqu'un. J'avisai Amaline, assise sur un muret, en train de lire un livre pour l'école.  Salut Amaline,... Hum ! j'ai quelque chose d'important à te dire.  Ah salut. Qu'est-ce que tu me veux?  Eh bien, j'ai remarqué que les élèves qui faisaient leur exposé se comportaient de manière identique à leur personnage historique.  QUOI ? Mais t'es complètement barge. T’allucines ou je me trompe ?

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A cet instant, Jordiño qui avait gardé ses cheveux gras, son gros bide, ses chaussures Gucci, son polo Lacoste et le reste de ses habits de la dernière mode, s'approcha de la porte et me demanda :  Qu'est-ce que tu fais avec Amaline ?  Toi on t'a pas causé, gros lard ! m'écriai-je.  Oh mais calme-toi! s'exclama Jordiño. À cet instant je remarquai qu'il avait une petite moustache qui commençait à pousser.  Je suis très calme, lui dis-je, c'est toi qui m'irrites. Maintenant arrête de me coller et casse-toi.  Restons tranquilles, nous pouvons être amis non ? Car le seigneur dit : « Aimez-vous les uns et les autres ! » expliqua Jordiño.  NON! NON ! ET NON ! m'exclamai-je, je t'ai dit de déguerpir. Je crois bien que finalement je préférais Jordiño bête et méchant qu’avec sa nouvelle personnalité. Amaline se leva en criant :  Oh mais arrêtez de vous chamailler comme des gamins ! J'essaie de lire pour l'école moi ! Attirée par notre remue-ménage, Alissa s'approcha de nous avec un petit air supérieur.

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Chapitre 4 Par Mathilde et Nina

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ette fois-ci, j'étais sûr de moi. Je ne rêvais pas. Certains de mes camarades de classe devenaient vraiment de plus en plus bizarres. J’avais remarqué à la récré que le nez d’Alissa par exemple devenait de plus en plus fin et plus pointu. Un jour, elle arriva même à l'école avec un serpent. Elle l'avait trouvé sous une haie et l'avait pris dans ses mains pour le montrer à tout le monde comme si le serpent était une coccinelle. Nous avions tous peur et moi je me doutais de quelque chose. D’habitude elle détestait les petites bêtes. Nous nous réfugiâmes dans l'école. Alissa essaya de nous rattraper. Mais elle n'avait plus de souffle. Il était huit heures cinq quand on arriva à l'école. Durant la pause de midi, Alissa avait vu un magasin et y était entrée. Elle avait aperçu en vitrine une sorte de robe égyptienne. Elle l’essaya puis elle dit que son vizir allait passer pour payer ! L'aprèsmidi, elle arriva avec une heure de retard. Tout le monde s’inquiétait pour elle car ce n’était pas son genre. Quand elle entra dans sa classe, elle dit bonjour au professeur en grec ! « γειά σου ». Je n'étais qu'à moitié étonné. Ça ne faisait que confirmer mes soupçons, soit elle se prenait pour Cléopâtre, soit son esprit était passé sous contrôle de celui de la reine d’Égypte morte depuis deux mille ans ! A la récré, ses copines allèrent vers elle pour lui parler :  Coucou ! Pourquoi es-tu arrivée en retard avant ?  Comment oses-tu me parler sans me demander audience, misérable !  OK… je te posais juste la question. Et je te signale que jusqu'à hier, nous étions bonnes camarades ! Une autre de ses amies vint vers elle et lui posa la même question.

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 Mais vous allez cesser de me parler comme ça ! Prosternez-vous devant votre souveraine ! Une autre prit la parole :  Eh les filles ! Où faites-vous votre exposé ? Moi je préfère le préparer sur mon ordinateur à la maison.  Moi je vais le faire sur mon nouveau téléphone, répondit Alesson qui arrivait en courant. C’est le dernier modèle d’Iphone.  Oh ça va ! Arrête de te prendre pour le meilleur ! La cloche sonna et les cours reprirent. Tout le monde se posait des questions sur Alissa. Est-ce qu'elle nous faisait une blague ? Pourquoi était-elle comme ça ? Avait-elle pris quelque chose de bizarre ? Peut-être des médicaments ? Ou alors at-elle une maladie psychique ? Plus les jours passaient plus elle était excentrique. Ses cheveux devenaient de plus en plus foncés jusqu’à en devenir noir brillant. De plus elle se maquillait outrageusement, à gros traits d'eye-liner. Ce jour-là, nous avions cours de français et d'histoire. Alissa dut passer au tableau mais elle écrivait comme à l'époque romaine, en grec:

Είµαι η βασίλισσα της Αιγύπτου C'était finalement assez logique si l'on sait que Cléopâtre vivait dans l'Empire d'Orient où l'on parlait cette langue. Mais le prof la regarda, étonné, puis lui demanda :  Quelle est cette écriture ?  Tu es notre maître de grammaire et tu ne sais pas lire ! s'exclama Alissa.  Doucement, là. D'abord je te prie de ne pas me tutoyer. Que signifie cette inscription ?

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 «Je suis la reine d’Égypte », répondit-elle le plus sérieusement du monde, et il est temps que chacun ici le sache !  Si tu nous fais une blague ce n'est pas très drôle. Continuons le cours. Allez avancez vos exposés. J'allai à l'ordinateur mais quand je l'allumai il fit un bruit bizarre. Ensuite au moment de démarrer Libre Office, plein de publicités s'affichèrent sur l'écran. C'était très inhabituel. Au bout d'un moment, je perdis le contrôle de l'ordinateur et toutes les applications plantèrent. J'étais affolé. C'est alors que la sonnerie retentit. Alissa hurla et se cacha sous son banc, comme si le gong l'effrayait. Tout le monde sortit de la classe en se posant plein de questions sur elle. La pauvre quitta l’école en dernier, l'air complètement perdue.

Chapitre 5 par Quentin et Kalyan

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illian était sorti très vite en poussant tout le monde, évidemment cela nous énervait. Il rentra chez lui, Son immeuble en crépi bleu foncé était proche de l’école. Il y avait une belle pelouse, une petite piscine entourée de trois cerisiers. Ses parents étaient n'étaient pas encore rentrés. Ils étaient gérants d'un centre d'équitation à Finges. Kilian était furieux. Il claqua la porte, marcha sur le parquet qui grinçait, se débarrassa de sa veste blanche sur le sol poussiéreux et prit toute la viande qui était dans le frigo. Il dévora la viande crue en contemplant d'un air morne la photo de leur famille fixée par quatre aimants sur la porte blanche du réfrigérateur. Ces gens lui rappelaient de vagues souvenirs mais lui paraissaient déjà étrangers. Dehors un bruit de moteur attira son attention. C'était son voisin qui tondait la pelouse.

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Killian ouvrit l'armoire dans laquelle son père rangeait le matériel qui servait pour les grillades sur la terrasse. Il en sortit une des grandes torches à huile que ses parents allumaient l'été quand nous avions des invités. Il l’alluma. Il sortit et commença à mettre le feu

aux buissons qui ornaient la pelouse de Monsieur Bourguignon qui la tondait. Quand il vit le feu, il cria « Tu es le plus horrible enfants que j’ai connu. Le pire ! ». Bourguignon sauta en direction de Killian pour l’attraper, mais Killian était tellement rapide que le vieil homme prit un buisson en pleine tête. Killian prit ses jambes à son cou. Il se rendit à vélo à la ferme de ses parents. Il les vit, ils voulurent lui demander ce qu’il faisait là, mais, n’eurent pas de réponse. Le cheval noir qu’il était venu chercher était vraiment grand, ses chevilles étaient recouvertes de longs poils et il était très musclé. Il repartit en direction de l’école sur le dos de son cheval, il était 11h40. Tout le monde était étonné en voyant Killian avec ce beau cheval sur lequel il ressemblait à un chef de guerre. Quand je le vis, j’étais 15


vraiment étonné, normalement, je le connaissais très gentil et serviable, mais maintenant je voyais dans ses yeux la méchanceté et l’envie de tuer, il brandissait sa torche allumée. « Je ne me suis pas trompé ! pensai-je. Il ressemble vraiment à Attila, le chef des Huns ! » Jordiño essaya de l’arrêter, mais Killian lui balança sa torche sur les cheveux. Le pauvre Jordiño criait « Mais, tu es malade ! » en courant partout. Il alla dans les toilettes, ouvrit le robinet et mit sa tête dessous pour éteindre le feu. Killian avait le teint qui fonçait, il se dirigea vers les vignes et y lança sa torche. Les herbes sèches commençaient à brûler. Ça sentait la fumée. Le feu atteignit un buisson, les flammes se rapprochaient de l'école. Les pompiers arrivèrent juste à temps. « Ouf ! » dis-je. Les soldats du feu sortirent leur tuyau d’incendie, pendant que leur chef demanda à l'élève possédé « Pourquoi as-tu fait ça ? » Killian remonta sur son cheval sans répondre, et repartit chez lui au galop.

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Chapitre 6 Par Ella Anna Balestra & Aline Gianadda

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ar la fenêtre de l'école, je voyais la fumée provenant des vignes s'élever de plus en plus haut.  Pourquoi a-t-il fait ça ? Il est fou ou quoi? s'énerva Amaline en fronçant ses sourcils, parfaitement maquillés. Comme à chaque fois qu'elle s'approchait de moi, je sentais le rouge me monter aux joues. Ça devait faire au moins une semaine qu'elle ne m'avait plus adressé la parole.  Heu… oui...ttt… tu as rr..raison, bafouillai-je. Super, je devais ressembler à un idiot.  Franchement, qu’est-ce qui se passe dans ta tête ? s'exclama Amaline.  Euh… Comme elle voyait que je ne répondais rien, elle sourit et me dit :  Écoute, je suis désolée d'avoir réagi comme ça. Si tu veux, on peut aller discuter de tout ça autour d'un verre de Rivella? Oh ! My God! Je crois que je vais exploser de bonheur ! Nous étions au lac de Géronde. Les oiseaux chantonnaient, une brise légère et agréable me caressait le visage. Je respirai profondément et pris la parole :  Euh… Qu’est-ce que tu veux boire ? Je vous l'accorde, c’était nul. Mais une demi-heure plus tard, la discussion battait son plein, ma timidité s'était envolée et nous parlions de ce qui s'était passé à l'école.  Donc, si je résume, tu es en train de me dire qu'il y aura pendant toute la semaine, des éruptions solaires qui provoqueront des perturbations électro machins bidules.  Électromagnétiques, ouais, en quelque sorte. Mais… tu me crois ?  Non, répondit-elle sèchement, je veux dire que pour le moment j'ai un peu de mal. 17


 Ah.  Peut-être as-tu raison, mais vu que nous n’en sommes pas encore sûrs, je pense que je vais quand même présenter mon exposé…  Tu prends un risque ! Et si j'ai raison ? Tu te transformeras en Marie-Curie ! Peut-être pour toujours ! Si ça se trouve, tu mourras à cause du radium !  Je ne pense pas… mais j'ai vraiment besoin de cette note ! Pour que mes parents soient enfin fiers de moi !  Je… je ne veux pas prendre le risque de te perdre… Oh ! non, pourquoi avais-je dit ça ? Je passais vraiment pour un idiot.  Ah bon ? Tu… tu tiens à moi ?  Euh… je dois y aller… hm ! mes… amis m'attendent…  Mais tu n'as pas d'amis !  Euh…Ciao… J'ai planté Amaline sur place, sans même payer l’addition et je suis parti en courant, comme un lâche. Parfois, je me dis que je suis vraiment très con. Comme tous les soirs, je joue en ligne, pour essayer de battre Alexandra Kosteniuk, la championne Suisse d'échecs. Mais comme j'étais de mauvaise humeur, j’abandonnai à la première partie. Je décidai d'aller faire un tour sur Instagram. Mauvaise idée. Lorsque je me suis connecté sur mon compte, j'ai vu qu'Amaline avait posté une nouvelle photo. Comme hypnotisé, j'allai voir. Elle était magnifique, mais un détail attira mon attention, ses longs cheveux blonds étaient parsemés de mèches grises.

* Dring ! La sonnerie retentit, toute la classe se dirigea vers la salle de projection, pour l'exposé d'Amaline sur Marie-Curie. Je restai en retrait, comme d'habitude. Quand elle commença à raconter la vie de son personnage, les yeux de tous les garçons étaient rivés sur

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elle. Elle était tellement belle… mais au fur et à mesure qu’elle parlait, les mèches grises se multipliaient dans sa chevelure. A la fin de la projection, je restai pour parler avec elle :  Amaline !  Quoi ?  Il faut qu'on parle ! Tes chev… At..Attends c'est quoi cette voix ?  Qu'est ce qu'elle a ma voix ?  Elle chevrote comme celle d’une personne âgée ! Tu deviens Marie-Curie !  Hein ? Tu délires... Amaline ne put finir sa phrase car elle s’évanouit… je commençai à paniquer. J’appelai mon professeur. * J'étais assis sur une chaise en plastique rouge de l'hôpital. Amaline était allongée sur un grand lit blanc de la chambre 204 C. J'attendais les résultats quand tout à coup, le docteur Moretti en sortit, l'air grave.  Je suis désolé, elle a un cancer.

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Chapitre 7 par Alessio & Aaron

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ccablé par cette horrible nouvelle, je partis à l'école pour assister aux cours et surtout à l'exposé d'Alesson. Il avait choisi Napoléon, et comme pour les autres pendant qu'il cherchait des informations sur son personnage, son ordinateur buguait, les images qu'il avait choisies n'avaient pas les bonnes couleurs, le style de son écriture changeait tout le temps, et le disque dur vibrait de manière inquiétante lors de la sauvegarde. Il était bon pour tout recommencer alors qu'il avait seulement un jour pour le terminer.

A l’heure prévue pour son exposé, nous étions tous en salle de projection. Au fur et à mesure de sa présentation, l'état empirait, ses habits se déchiraient ses os grandissaient à l'intérieur de lui,

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nous entendions des gémissements de souffrance. La plupart d’entre nous étaient effrayés. A la fin de l'exposé, la transformation était terminée, personne dans la classe ne le reconnaissait. Il commença à faire un long discours haineux. Il disait qu'il allait envahir les villes et les villages et que personne ne lui résisterait. Il avait l’intention de brûler toutes les maisons de ceux qui ne voudraient de lui comme chef suprême. A la fin de son discours il quitta l'école. Je le suivis discrètement. Il semblait à la recherche d'une place la plus vaste possible. Quand il eut enfin trouvé un bon endroit, il partit en ville menacer de tuer les gens s'ils ne voulaient pas l'aider à envahir la France. Il alla à la gare et au terrain de foot puis dans plusieurs autres quartiers pour demander à des personnes de rejoindre son armée. Des bandes de voleurs, d'alcooliques, de méchants, de mal aimés, des paumés de la vie, ces gens-là acceptaient sans savoir pourquoi. Après avoir fini son petit tour de ville, il rassembla son armée à la forêt de Finges qu'il avait choisie pour établir son camp. Il expliqua à ceux qui l’avaient suivi pourquoi il les voulait comme soldats. Son intention était de prendre le pouvoir en Suisse pour annexer notre pays à la France. En fait, je compris qu’il voulait réaliser le rêve de Napoléon, recréer un empire. Quand il eut fini de parler, certains s'enfuyaient mais d'autres restaient. Au final, il y avait encore un peu moins de septante personnes. Moi, je m'étais faufilé dans la foule pour entendre le discours dans lequel il disait qu'ils iraient chercher des armes dans les arsenaux de Saint-Maurice. Cette info m'alerta directement. Je rentrai chez moi pour réfléchir comment j'allais stopper cette folie.

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Chapitre 8 Par Amélie & Noa

Ce matin, il fallait absolument que je choisisse mon sujet. Je pouvais faire un exposé sur Léonard de Vinci ou sur Einstein car tous les deux étaient très intelligents. Cela pourrait peut-être me servir ! Léonard de Vinci a une longue barbe, peint très bien mais Einstein est quand même plus intelligent. Il pourrait m'aider pour le petit problème mental d'Alesson.

J’allai dans ma chambre, je réunis des images de ce physicien puis fis le sommaire, mais je réalisai que j'étais sur le site des échecs depuis tout à l'heure donc je dus tout recommencer. Soudain je sentis les effets secondaires arriver, je réalisai que je me transformais doucement mais sûrement en Einstein, mes cheveux commençaient à pousser tout en s’ébouriffant. Mon intelligence progressait à une vitesse fulgurante, des hypothèses jaillissaient, des théories se dessinaient, par exemple, j’avais calculé comment 22


faire se déplacer l’orbite terrestre de quelques degrés de manière à résoudre le problème du réchauffement climatique… J'avais rapidement fini mon exposé puisque je connaissais tout de moi-même, je sortis de ma chambre et croisai celle que je reconnaissais encore comme étant ma mère dans le couloir. Elle me dit :  Bon sang qu'est-il arrivé à tes cheveux ?  Aucune idée, répondis-je. Vous trouvez qu'ils ont changé chère madame?  Hola ! Depuis quand me parles-tu comme ça ? Tu te prends pour Louis XIV .  Pas du tout.  Je te trouve un petit peu bizarre, tes cheveux sont tout ébouriffés. On croirait que tu t'es couché avec les cheveux mouillés. Et puis tu as grandi il me semble... Ce que me disait ma mère commençait à m'inquiéter. N'étais-je pas en train de me transformer à mon tour ? L'avantage que je devais avoir sur les autres c'est que je me rendais compte de ce qui se passait.  Ce midi, poulet salade mon chéri, ajouta ma mère.  D'accord.  Sinon ça va l'école tes copains et tes notes aussi ?  C’est assez relatif : j'ai vu que mes copains avaient un comportement spécial ces derniers jours et Kilian a une façon de me parler très bizarre, sur un ton toujours méchant... C’est fou comme il peut être vulgaire ce gars. Et son physique a beaucoup changé, c'est complètement dingue, je dirais qu'il ressemble de plus en plus à Attila, le chef de guerre des Huns, les pires barbares de tous les temps. Avec sa petite moustache qui pousse de jour en jour, ses énormes et épais sourcils et ses yeux changeant de couleur, il commence presque à me faire peur.

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 Tu sais, à l'adolescence, le corps des garçons se transforme, dit ma mère en riant. Mais dis-moi, l'ordinateur a planté. N'aurais-tu pas encore installé un de tes jeux?  Non maman, répondis-je en essayant de retrouver ma vraie personnalité. Mais est-ce que tu as vu à la météo ? On annonce une série d'éruptions solaires ?  Ah oui ? Comment sais-tu ça ?  Je l'ai vu à la télé et selon mes calculs, ce n’est pas fini. Le pire est à venir…  Allez, finis ton repas plutôt que t'inquiéter pour rien. L'après-midi, j'avais une partie d'échec prévue contre Alesson, je me demandais si maintenant qu'il se prenait pour Napoléon, il allait vraiment venir à notre rendez vous.

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Chapitre 9 par Yann & Ognjen

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lesson arriva pile à l'heure. Je le fis entrer chez moi et je l'invitai dans le grenier.  Comment dois-je t'appeler ? lui demandai-je pour vérifier quelle était la personnalité active dans son corps.  Appelle-moi, Napoléon Bonaparte ! J'en étais sûr, l'esprit d'Alesson était complètement dominé par celui de Napoléon.  Monsieur Bonaparte, je vous défie aux échec? fis-je d'une voix polie.  J'accepte le défi. De toute façon, en stratégie, je suis imbattable! me dit-il en fronçant les sourcils.  Bon alors préparons l'échiquier.

Je pensais beaucoup à Amaline. Je pouvais presque pleurer en songeant qu'elle dépérissait sur son lit d'hôpital. Quand nous eûmes fini de disposer les pions, je l'installai en face de moi sur une chaise noire et poussiéreuse. Il déposa son smartphone à côté du plateau de jeu. Je me dis qu'il n'avait pas encore tout à fait changé. Il me laissa les blancs pour commencer. Quelques minutes après, nous nous fusillions du regard. C'était bientôt la fin, j'avais perdu mon calme. C'est vrai qu'il était très fort cet empereur. Soudain, j'entrevis une solution, c'était ''échec'' en

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trois coups, j'allais gagner s'il ne voyait rien. C'était mon tour. Je déplaçai mon cavalier. Je n'eus pas le temps de lui dire « échec ! » car à cet instant son téléphone explosa blessant mon adversaire. L'échiquier commençait à brûler. J'étais choqué. Alesson, lui, avait perdu connaissance comme s'il avait été électrocuté. J'hésitai entre ne rien faire, ou pratiquer le bouche à bouche, finalement j'optai pour une grande claque.  Qu'est ce que je fais ici ? s'exclama-t-il en se redressant comme un ressort.  Te rappelles-tu de ton nom ?  Ben évidemment, je suis Alesson. Attends … tu viens de me donner une baffe monumentale ou j'ai rêvé ça ?  Ecoute, je n'avais pas le choix, expliquai-je, tu te prenais pour Napoléon. Je jouais aux échecs avec toi et il y a eu un explosion. Puis tu t'es évanoui et voilà que tu es redevenu toi-même. Alertés par le bruit, mes parents arrivèrent et s'occupèrent de lui. Ils étaient fiers de moi. C'est là que me vint une idée : si Alesson s'était électrocuté et qu'il est redevenu lui-même, ça pouvait marcher aussi pour Amaline. Je courus le plus vite possible en direction de l'hôpital de Sierre. Finalement, je pris un taxi qui m'emmena à 80 km/h pour aller plus vite. Une amende me coûterait tout mon argent de poche, mais si ça peut sauver ma copine... 26


Chapitre 10 Aline & Ella Anna

La tête collée contre la porte de la chambre 204 C, j'essayais d'écouter la discussion du docteur Moretti avec Anna et Franck, les parents d'Amaline.  Avait-elle un comportement étrange, ces derniers temps ? demandait le docteur.  Comme je ne suis pas souvent chez moi à cause de mon travail, répondit tristement Anna, je la vois peu mais j'ai remarqué qu'elle avait des mèches grises dans les cheveux. J'ai même pensé à une coloration, vous savez avec les jeunes filles aujourd'hui...  C'est vrai, renchérit Franck, elle avait une voix bizarre et elle n'arrêtait pas de me dire qu'elle avait découvert quelque chose. Quelque chose qui ferait avancer l'humanité.

 Vraiment ? Ça peut effectivement paraître étrange. Mais depuis que je suis docteur, j'ai déjà eu affaire à ce genre de chose, des adolescents qui s'inventent une vie… un classique.  Je ne vois pas où vous voulez en venir… murmura Anna  Je dis qu'il faudrait peut-être la faire suivre par un psychiatre.  Ma fille n'est pas folle ! Non, Amaline n'était pas folle, elle était juste sous l'emprise de Marie-Curie, qui avait pris possession de son corps. J’allai m’asseoir sur le canapé de la salle d'attente, quand, soudain, les pièces du puzzle s'assemblèrent dans ma tête, je repensai à l'explosion de l'Iphone d'Alesson une heure plus tôt, ça lui avait rendu en un instant sa vraie personnalité. Il faudrait infliger le même sort à Amaline pour qu’elle redevienne elle-même. Tout à coup, une idée surgit…

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J’appelai ma mère pour qu’elle vienne me chercher à l’hôpital. Une fois chez moi, je repensai à mon plan. Je m'endormis vers deux heures du matin. Le lendemain matin, à l'école j'allai voir mon professeur pour lui expliquer plus ou moins la solution que j'envisageais. Il informa mes camarades et une heure plus tard, nous étions tous réunis dans la chambre 204 C, regroupés autour du lit d'Amaline qui dormait profondément. Je pris mon courage à deux mains et demandai au maître si je pouvais aller aux toilettes. Je descendis les escaliers de l’hôpital en hâte et courus jusqu’à la porte des urgences. Les ambulanciers déplaçaient un blessé dans un brancard. Je m'approchai en toute discrétion du véhicule et pris le défibrillateur qui se trouvait à l'arrière. Un ambulancier me repéra et commença à hurler « au voleur » ! Je pris mes jambes à mon cou, mais comme j'étais à moitié Einstein, j'avais perdu ma rapidité à la course. Finalement, je réussis à les semer et parvins à bout de souffle, dans la chambre 204 C. Il était 10h20. La dernière vague d'éruptions solaires était annoncée à 10h30, il me restait donc 10 minutes pour électrocuter Amaline. Ce dernier point, je ne l'avais évidemment pas communiqué à mon maître d'école qui n'aurait jamais accepté mon plan ; surtout que je comptais bien en faire de même pour tous mes camarades de classe ayant perdu leur personnalité.

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J'allais réveiller, tel un prince hirsute, ma belle au bois dormant, mais à une seule différence, au lieu d'un baiser, j'allais la secouer avec une décharge électrique de 1000 volts. Heureusement, mon esprit à demi contaminé par celui d'Einstein saisit en quelques minutes le mode de fonctionnement du défibrillateur. Sur le mur, l'horloge blanche indiquait qu'il me restait 60 secondes avant que l'orage électromagnétique ne se déclenche. Je pris mon courage à deux mains et commençai à charger le défibrillateur. Je vis le regard soudain inquiet de mon prof et là je sentis qu' Einstein avait quasiment pris possession de mon corps alors je le laissai faire. Dès que l’engin fut chargé à bloc, je plaçai les électrodes sur le corps endormi d'Amaline et j’activai la machine pour lui mettre une décharge juste au moment où les cloches sonnaient 10h30. De grands jets de lumières dorées se répandirent dans la pièce et frappèrent en plein cœur les élèves transformés, moi y compris. Je ressentis une bouffée de chaleur grandir en moi. Puis plus rien, un léger vent me caressait le visage. Le doux parfum d'Amaline emplit mes narines. Je me précipitai vers le lit de ma nouvelle amie. Un petit clignement de paupière me rassura. Je vis ses beaux yeux bleus scintiller à la lueur de la lampe qui lui éclairait le visage. Sa peau laiteuse s’empourpra quand elle vit mon visage ruisselant de larmes de bonheur. Elle regarda autour d'elle et vit tous les élèves en train de s’observer les uns les autres. Ils semblaient se rappeler ce qui s'était passé pendant cette inoubliable aventure.

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Chapitre 11 Par Sem & Jordan, Alizée et Mathilde

Le matin, en arrivant à l'école, nous saluâmes notre professeur. Il voulait nous annoncer quelque chose. Tout le monde était très impatient.  Votre chère camarade pourra sortir de l'hôpital demain dans l’après-midi. A présent, elle va beaucoup mieux. Tout ce que j’avais dû faire n’était pas vraiment facile. J’avais volé un défibrillateur. Je crois que je ne me rendais pas bien compte. Mais nous étions tous très heureux, moi spécialement. Plus tard, dans la matinée, nous avons regardé un film qui présentait la vie des personnages historiques que nous avions vus au cours d’histoire. Mais je ne pensais qu’à Amaline. Juste à la fin de la projection, un flash info apparut sur l'écran du TBI. Voici les nouvelles sur RTS info. « ...à tous les habitants du Valais. Nous venons de vivre une série de perturbations électromagnétiques dues à des éruptions solaires d'une intensité inhabituelle. Mais nous sommes heureux de vous annoncer que ce phénomène ne se reproduira pas avant plusieurs années. » Après les infos, c’était déjà la fin de la matinée, je n’avais pas vu le temps passer. En allant enfiler mes chaussures, je reçus un message d’Amaline. Elle me disait :  Salut Adam, tu sais, grâce à toi, je vais beaucoup mieux. Au fait, je sors de l’hôpital dans une heure, et j’aimerais énormément, que tu viennes me chercher. Maintenant, tu es mon ami.  Avec plaisir, ça ne te dérange pas si je viens tout de suite ? répondis-je.  Pas du tout. J’étais si heureux. Quelques minutes plus tard, je me retrouvai devant la chambre 204 C.

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Amaline était assise sur le lit. Et elle me sauta dans les bras, en me disant « Adam, tu es là. » j’en restai bouche bée, j’avais attendu ce moment pendant si longtemps. Puis, nous sortîmes de sa chambre. Et tous nos camarades étaient présents. Amaline prit ses amies dans les bras et les garçons approchèrent. C’est à ce moment-là, que nous commençâmes à parler ensemble. Ils étaient devenus mes amis. A présent, je crois que tout ce qui s’est passé avait un sens. Cela nous a beaucoup rapprochés les uns des autres. Et pour couronner le tout, je crois bien qu'Amaline et moi étions tombés amoureux.

FIN

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Suite à de dangereuses irruptions solaires, Adam, Amaline et toute leur classe, se retrouvent confrontés à des transformations étranges, qui menacent de tous faire basculer. Cléopâtre, Napoléon, Einstein et pleins d’autres personnages historiques, morts depuis plus d’un siècle, prennent possession du corps des adolescents. Adam recherche en vain une solution, jusqu’au jour où Amaline, tombe gravement malade. Jusqu’où ira-t-il pour la sauver…

© Planzette Editions

2018

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