Annexe r10 perrine philippe restitution présentations publiques

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L’épuisement des Malassis

RESTITUTION DES PRÉSENTATIONS PUBLIQUES

A la municipalité de bagnolet, au bailleur (ophlm de bagnolet) et à L’agglomération est ensemble le 18 mai et aux habitants le 20 mai 2017.


Affiche pour la prĂŠsentation publique du 20 mai.


Bianca, habitante de Bagnolet

Sylvie, habitante des Malassis

Alexis, association Ya+K

Riveraine

Riverain

Anouk, association Ya+K

Jeune riverain

PrĂŠsentation publique du 20 mai.


Riveraine


Arthur, aidant et habitant de Bagnolet

Jocelyne, association CitoyennetĂŠ en Actes ancienne ĂŠlue

Trois jeunes riverains

Saad, habitant des Malassis


Riverain


PRESENTATION À LA MUNICIPALITÉ DE BAGNOLET, AU BAILLEUR (OPHLM DE BAGNOLET) ET À L’AGGLOMÉRATION EST ENSEMBLE Le jeudi 18 mai 2017

(environ 40 personnes)

PRESENTATION AUX HABITANTS Sur la dalle, le samedi 20 mai 2017 (entre 20 et 30 personnes)

Classement thématisé et commenté des réactions, suggestions, critiques.


Démolir ? « C’est intéressant cette idée, moi j’ai toujours pensé qu’il fallait casser toute la dalle. [...] » (Pierre Mathon, association Bagnolet en vert, ancien élu) « Et d’ailleurs, ce projet changerait des autres projets actuels de la commune où il s’agit de démolir et de construire des logements. » (Saad, habitant des Malassis)

« Ça a le mérite déjà de faire réfléchir à une solution moins brutale entre une solution de destruction de la dalle, qui peut être la tentation la plus grande parce-que la dalle elle a quand même apporté plus... je dirais d’emmerdes qu’autre chose, donc c’est une tentation très très grande ; et une réhabilitation de surface gardant le même type de fonctionnement [...] » (Pierre Sardou, conseiller municipal, président de l’OPHLM de Bagnolet) « Votre maquette [...] elle est intéressante. Elle rompt le caractère un peu austère de la dalle. » (Stéphane Roche, directeur général de l’OPHLM Bagnolet)

Manque de visibilité, accès « c’est un endroit que j’oublie, comme si ça existait pas » (Bianca, habitante de Bagnolet)

« tu vois pas ce qui est au dessus... » (Bianca, habitante de Bagnolet)

« la dalle faudrait presque la représenter au sommet d’une montagne, parce-que tu vois, ces quelques marches là, ça coupe quand même beaucoup d’en bas. » (Gilles, association Sors de Terre, La Bergerie) « le parking là ça fait une impasse » (Anouk Goelo, architecte cofondatrice de l’association Ya+K)

« c’est sûr c’est mieux de passer par le local ado [actuel local de Ya+K, ancien local ado du centre Pablo Neruda], c’est dans l’axe [de l’allée arborée]» (Alexis Gouin, architecte co-fondateur de l’association Ya+K)


« si tu passes par la piscine faut utiliser l’espace public [vert, pas public actuellement] qui est derrière, c’est ça qui fait que c’est cool, t’arrive pas sur un parking à la sortie [...] le mail piéton, ça se continue sur plusieurs rues. » (Alexis Gouin, architecte co-fondateur de l’association Ya+K) Comme au cours de l’enquête de terrain, le manque de visibilité des équipements revient régulièrement. Certains habitants du quartier ne savent pas ce qui se trouve dans la dalle et au dessus. Un lien (physique et visuel) plus fluide est à établir entre le niveau de la rue Pierre et Marie Curie / place Angela Davis et le dessus de dalle. Un travail de signalétique devra aussi informer sur la nature des locaux - équipements publics et nouveaux espaces du dessous de dalle devront être traités de la même manière. Par ailleurs, l’actuel « derrière » délaissé de la dalle est toujours discuté : l’aménager autrement qu’en parking et le relier à la dalle permettrait de renforcer le lien entre la place Thorez et le quartier des Malassis, qui s’étend essentiellement derrière la dalle. Deux options sont à explorer, comme discuté avec Alexis : passer par le local ado ou percer une voie sur la parcelle de l’actuelle piscine (dans le cas de sa démolition-reconstruction.

Rayonnement « Peut-être c’est de nature à répondre à une des grandes questions posées par l’ANRU... [...] qu’ici on devrait avoir envie d’y entrer, puisque y’a la piscine, le conservatoire [...] beaucoup de Bagnoletais devraient avoir envie d’y entrer. C’est vraiment un enjeu majeur. [...] Quand vous dites les habitants, c’est pas seulement les riverains, c’est nécessairement beaucoup plus large. » (Pierre Sardou, conseiller municipal, président de l’OPHLM de Bagnolet) « C’est vraiment ça [le conservatoire] qui fait venir des gens des autres quartiers » (Gilles, association Sors de Terre, La Bergerie)

Un tel projet me questionne forcément sur le public visé. Bien sûr, il n’est pas question pour moi de faire un nouveau lieu de culture à destination des parisiens avides de la culture alternative de Seine-Saint-Denis, mais bien de répondre aux attentes des habitants. Mais qu’entend-on par habitants? Comme le soulignent certains, les équipements de la dalle Thorez attirent déjà des Bagnoletais de tous les quartiers, et pas seulement des riverains. Il s’agit donc de penser une place à la fois pour les personnes vivant dans la 250ène de logements que comprend la dalle et pour les habitants de Bagnolet (dans de rares cas de Romainville, Montreuil, Les Lilas, Paris) qui fréquentent les équipements. Le projet ne vise en aucun cas à attirer un public géographiquement plus large. Il s’agit avant tout de (re)faire de la dalle Thorez un cœur des Malassis et de Bagnolet.

Convivialité, espace du commun « avant c’était convivial ici [...], maintenant c’est triste, c’est vide » (Une riveraine) « Moi j’ai l’impression que plus on avance avec tout ce qui est technologie, plus on est individualisés... On est plus dans l’esprit collectif. » (Saad, habitant des Malassis)

« Mais y’a trente quarante ans à Bagnolet t’avais un, deux, trois défilés de carnaval, des machins comme ça. Des gens qui passaient avec de la musique [...] y’avait plus de vie j’ai l’impression. [...] T’avais un bistrot ici, t’en avais un là, et un au bout... » (Jean, habitant des Malassis) « Ils devraient faire une Maison pour Tous. » (Un riverain)

« Il manquait du vivant. Ce projet là [...] rendrait la place plus vivante, avec tout ce qui est associations [...]. Ce serait un lieu commun pour tous. [...] C’est quelque chose qui est adapté quoi, surtout à Bagnolet, on est une petite commune. » (Saad, habitant des Malassis) « Si on a l’impression de rentrer dans une impasse c’est un petit peu... les problèmes que l’on rencontre aujourd’hui sur ces constructions rues-


dalles [...] ces étages un peu hiérarchisés. Comment on arrive à les mêler entre eux, et à faire que ça devienne pas un endroit délaissé, qui ne fonctionne que le jour... Ou deux espaces qui s’ignorent [...] Il faut une vraie liaison, une vraie coordination sur l’ensemble des locaux, donc avec des activités en elles... » (Une architecte, rénovation du bâti de l’OPHLM aux Malassis pour le PNRU) La convivialité revient sans cesse. Souvent regrettée, abandonnée au passé. Le manque d’activité est souvent associé au manque d’entretien : un endroit vide et délaissé. L’espace du commun doit être entretenu et qualifié pour que des activités puissent s’y dérouler. Il faut aussi accepter que le dynamisme des activités ne dépend pas de l’architecte, et qu’il serait indispensable pour celui-ci de travailler étroitement avec les personnes qui dirigent le centre social, les conservatoires, la salle des Malassis, la régie de quartier. Un coordinateur est peut-être nécessaire ?

Aménagement extérieur « Les constructions sur dalle aujourd’hui on en a peu ou moins [...]. La construction sur dalle ça peut paraître passéiste, mais d’une certaine manière c’est un espace protégé des voitures, protégé de pleins de choses... » (Stéphane Roche, directeur général de l’OPHLM Bagnolet) « avec des manches à balais qui traînent partout, des pelles, ça fait cradingue non ? On avait un beau par terre, ils ont fait des trous partout » [en parlant des bacs à fleur] (Un riverain) « faire un par terre de fleur avec un pendule dessus, comme ça quand ils passent du ciel ils le voyent, tu sais que c’est Bagnolet. A Aulnay ça existe. » (Un riverain) « y’a pas de serre, ils sont obligés d’aller acheter des fleurs à Villeparisi ou carrément à Rungis » (Un riverain) « je débétonne tout, je mets que du verre, des fontaines, des palmiers,

les vacances, le soleil, la détente » (Une riveraine)

« un glacier qui vend des glaces tout l’été » (Gilles, association Sors de Terre, La Bergerie) « Des manèges... Une petite forêt, non, une ferme. » (Trois enfants riverains) « un petit parc » (Une riveraine)

« avoir des petites tables, parce-qu’on a pas de jardin [...] des jeux pour enfants » (Une riveraine) « faire ici des espaces de jeu pour les familles... [...] y’a moins d’espaces réservés aux enfants [dans les nouveaux projets]. [...] comment transformer ce bitume en surface un peu malléable, moins dure » (Un habitant des Malassis, association Afro Actif)

« J’ai jamais compris pourquoi y’a une grande terrasse [cette dame appelle la dalle terrasse], y’a même pas un coin de banc pour s’asseoir ! » (Une riveraine)

Sur des post-its :

- Une petite scène de spectacle visible depuis les tours d’immeubles - Spectacles open-air (dalle-scène)

- Projections ciné / vidéo sur murs

- Conférences « dehors » unipop [Université Populaire de Bagnolet] - Des bals sur la dalle

- Tables pour manger et barbecue - Jeux d’eau en été

La dalle est perçue par les gens qui la fréquentent comme un potentiel de place, de terrasse. Protégée des voitures, elle permet aux parents d’être sereins si les enfants jouent... Sauf qu’il n’y a pas de jeux, et peu de bancs.


Il est important de penser au paysage végétal de la dalle - l’actuel est très discuté, certains aiment son aspect sauvage, d’autres y voient à nouveau un manque d’entretien. Beaucoup expriment aussi le désir de voir des événements en plein air (sous entendu également gratuits et accessibles à tous). La proximité avec les immeubles de logement complique certes la tâche, mais n’empêche pas complètement ces activités extérieures (voir la dalle de La Noue Bagnolet, des projections y ont eu lieu).

Autres Usages « des petits commerçants à côté » (Une riveraine)

« une galerie marchande ça marcherait du tonnerre [rires] » (Gilles, association Sors de Terre, La Bergerie)

« Moi j’étais au club photo quand j’étais très jeune, et c’était dans les sous sols [...] Y’avait au moins dix agrandisseurs » [les studios sont maintenant hors d’usage] (Sylvie, habitante des Malassis) « Est-ce qu’on peut mettre une piste pour le vélo ? » (Un enfant riverain) « Faut faire une boite de nuit. » (Riverain et quelques copains d’école d’architecture) « Là c’était une ancienne entreprise de maçonnerie [...] Et ça c’est la menuiserie là [...] jusqu’à y’a 8-10 ans y’avait le menuisier qui travaillait là. » (Un gardien du bâti de l’OPHML)

« Mais en dessous [...] y’a la possibilité de faire un grand auditorium. [...] Ça permettrait éventuellement de pas déplacer le conservatoire de musique » (Jocelyne Riou, association Citoyenneté en Actes et ancienne élue)

Sur des post-its :

- Laser Game - Futsal

Post-its déposés par les habitants ou par moi-même (écrivant leurs suggestions).


- Done wifi et zone de dépot-échange bluetooth - Boulangerie solidaire - Epicerie solidaire

- Une salle polyvalente pour les mariages, concerts, événements (la salle Pierre et Marie Curie jugée trop petite) Plusieurs catégories d’activités se dégagent : les commerces de proximité (avec une personne suggérant «solidaire», ce qui serait facilité par l’existence d’une Régie de quartier), des activités sportives et de loisir, un lieu de fête et d’événements. Ce lieu aurait la nécessité d’être polyvalent - il faudra questionner son rôle par rapport à la salle Pierre et Marie Curie. L’actuelle salle de spectacle des Malassis pourrait être agrandie et reconfigurée de telle sorte à servir à la fois de salle de spectacle, d’auditorium, de salle de mariage...

association Citoyenneté en Actes, ancienne élue PCF)

« quand j’étais petite c’était une bibliothèque ici » (Sylvie, habitante des Malassis) « Et avant les petits des écoles ils venaient là [à la bibliothèque] » (Gilles, association Sors de Terre, La Bergerie)

« ça prend du temps pour que tout le monde se positionne sur qu’estce qu’on veut faire de cette salle » [l’ancienne bibliothèque de Pablo Neruda est réaménagée par Ya+K : une ludothèque? un salon ?] Un espace bibliothèque semble définitivement manquer au yeux des habitants. Un relais de la bibliothèque municipale pourrait-il retrouver sa place?

Une attache pour la piscine La salle Pierre et Marie Curie « La salle qui est là elle est très utilisée, mais elle crée pas mal de nuisances pour les riverains. Alors je sais pas si c’est la sonorisation qui est en cause, ou si c’est les gens qui ouvrent les portes... » (Pierre Mathon, association Bagnolet en vert, ancien élu) La salle doit définitivement être rénovée. Les vitrages semblent être ceux d’origine (simple vitrage) et son acoustique est certainement améliorable.

La bibliothèque regrettée « Avant y’avait une bibliothèque ici. [...] Les écoles venaient. Parce-que quand y’a eu la médiathèque, toutes les bibliothèques de quartier ont fermé. Je pense que c’est un peu dommage. [...] Une bibliothèque ça draine du monde. Elle était là. [derrière nos panneaux] » (Jocelyne Riou,

« T’as le soleil qui tape dans la piscine et ça c’est super [...] les deux vitrages [...], t’es dans l’eau et t’as le soleil qui tape, c’est super agréable. » (Sylvie, habitante des Malassis) « ouais, avec les arbres au loin et la clairière devant... » (Alexis Gouin, architecte co-fondateur de l’association Ya+K)

« Du coup ça veut dire que la piscine elle va être détruite? [...] J’espère ils vont la reconstruire ici hein. » (Trois enfants riverains) « Aujourd’hui on peut pas construire une nouvelle piscine tant qu’on connaît pas le devenir de la dalle [...] parce-que l’idée première c’était délocaliser la piscine ailleurs, mais au final on s’est aperçu qu’on voudrait qu’elle reste sur le site [...] On doit la déconstruire et la reconstruire [...] elle est vétuste » (Karamoko Sissoko, vice président aux sports à Est ensemble, conseiller municipal à Bagnolet)

« Ça serait quand même bien de faire rentrer les gens au niveau du sol pour la piscine. » (Pierre Mathon, association Bagnolet en vert, ancien élu)


« Mais le bassin on le conserve non ? » (Quelques copains d’école d’architecture)

faire le même prix, c’est pas quand même toujours eux qui vont gagner... » Sylvie, habitante des Malassis)

La présentation à la ville et à l’agglomération m’a permis de savoir que la structure de la piscine est d’après eux trop vétuste et qu’elle nécessite d’être démolie et reconstruite - ayant eu des informations similaires concernant la dalle, il faudrait vérifier les sources des politiques.

Nous pouvons certes penser un nouvel usage pour le dernier niveau (et nous questionner sur un accès vertical mixte), mais il faudra s’assurer que le coût de l’assurance spécifique aux Immeubles de Grande Hauteur (IGH) puisse être pris en charge.

Une attache très forte des habitants des Malassis est notable - aussi bien pour sa localisation que pour les qualités spatiales de la piscine (bien que vétuste, ses baies vitrées sont très belles).

Les toits, d’autres surfaces « Y’a un autre plan en fait, qui est le plan de toiture [...] ça c’est une toiture plate, c’est super facile de monter là haut, les petits ils font du paintball [« c’est ultra top secret »]. Le toit de la piscine [...] la gouttière y’a un volume de malade d’eau [...] c’est pas une toiture comme ici en graviers. Le toit de Pablo [...] il eut été accessible, à l’ancienne y’avait des barbeuc’ sur ce toit là, et ça crée une espèce de terrasse qui a un peu le même rapport que celui-là [...] le garde corps il est intégré dans la façade. [...] Si t’es dans le délire multiplions les calques et faisons des liens de là à là de là à là de là à là, on a presque envie, tu vois, de continuer l’escalier... Après on part en couille mais... » Un petit rappel d’éléments à représenter sans cesse remis au lendemain. Il est urgent que je pense aux toits.

Le dernier étage de la tour Honda « tu transformes ça en restaurant... en Flunch » (Un riverain)

« c’est quand même ridicule tout ça, on a qu’à forcer les assurances à

Un projet comme un processus - évolutivité du projet et responsabilisation de la société civile « que ce soit une dalle évolutive quoi [...] de toute façon les idées elles viennent au fur et à mesure du temps... » (Une riveraine)

« L’oscillation elle est entre « vous ne faites rien » et « vous avez décidé sans nous », et c’est vraiment très difficile de rompre avec ce diptyque affreux, faut absolument qu’on arrive à un processus différent. [...] On ouvre des possibles, c’est une bonne chose. » (Pierre Sardou, conseiller municipal, président de l’OPHLM de Bagnolet) « C’est très intéressant au niveau de la démarche [...], qui remet l’humain au centre des choses, est c’est vraiment très important. [...] » (Une architecte, rénovation du bâti de l’OPHLM aux Malassis pour le PNRU)

Puis elle évoque un projet de réhabilitation et démolition partielle de dalle à Bois l’Abbaye à Champigny sur Marne. «l’idée c’est de créer... ce que vous dites d’ailleurs, une ossature, une colonne vertébrale, et ensuite les fruits de la vie viennent s’accrocher dessus. » (Une architecte, rénovation du bâti de l’OPHLM aux Malassis pour le PNRU)« Pour moi la dalle Thorez c’est ça mais c’est aussi ça [en montrant la piscine et le passade derrière]. » (Une architecte, rénovation du bâti de l’OPHLM aux Malassis pour le PNRU) « C’est très intéressant [...] parce-que ça nourri une réflexion qu’on a pas forcément sur cette dalle, c’est un autre regard, c’est une approche un peu différente.


Ce que vous appelez l’auto-réhabilitation par exemple, c’est des choses qui aujourd’hui se font mais dans des cadres plus restreints. Là on est dans quelque chose qui est plus ambitieux de ce point de vue là. Le projet vise à faire que les habitants se réapproprient cet espace de manière plus importante, et la thématique du mieux vivre ensemble parfois elle connaît quelques réussites. Donc on peut espérer qu’un projet qui associerait les habitants du quartier permettrait de mieux préserver ses équipements. » (Stéphane Roche, directeur général de l’OPHLM Bagnolet)

« ici on se bat depuis des millénaires, dans cet immeuble, pour que ce soit un peu plus propre... [...] si ce projet là se fait, que nous on peut apporter derrière, dans notre collectif de locataire pour leur dire « ben vous voyez y’a des gens qui se motivent, nous aussi on se motive, on sera là » [...] les locataires ils viennent ils participent un jour ou deux ou j’en sais rien... » (Une riveraine) « Le problème c’est que les gens qui habitent là c’est des locataires, donc ils ont pas une vision de l’intérêt... Ça serait des propriétaires occupants [...] on pourrait les responsabiliser sur un truc plus clair. Mais là c’est des locataires, ils appuient sur le bouton, y’a l’office d’HLM qui vient jamais mais... » (Pierre Mathon, association Bagnolet en vert, ancien élu) « Peut-être un temps d’adaptation pour les habitants. » (Saad, habitant des Malassis) (répondant à Saad) « Que les gens se rendent compte [qu’il se passe quelque chose], c’est tout. » (Jean, habitant des Malassis)

« Il faut que les asso puissent apporter justement une plus-value... » (Habitante de Montreuil, fréquente le conservatoire) A mon plus grand étonnement, les décideurs, élus et techniciens se montrent peu réticents à l’implication de la société civile. Si cela peut certes représenter un avantage sur eux - d’autres personnes gèrent une grande partie du projet, on leur reprocherait potentiellement moins leurs choix puisqu’ils en feraient moins - je pensais que la constitution d’une société civile fédérée et puissante les effraieraient un peu.

Quant aux habitants et associations venues voir le projet, ils se montrent généralement favorables à l’adoption d’un processus et me confirment qu’ils ont besoin de temps, mais qu’ils sont demandeurs d’un projet qui aurait besoin d’eux pour émerger. Cependant, l’école d’arabe de l’Association des Musulmans de Bagnolet et l’association Kosmopolite (situées au rez-de-chaussée de la dalle), ou encore le présidant du conseil de quartier, bien qu’informés, ne sont pas venues à la présentation. Ce manque d’intérêt et de curiosité me fait douter. Un vrai travail de mobilisation est à effectuer pour savoir réellement qui voudrait s’impliquer, et sous quelles conditions...

Raconter un projet pour mobiliser et commencer un projet... « Mais les panneaux tu vas les réutiliser ? [...]. Pourquoi ça devient pas ton format... Que ce soit que du dessin. Ça pourrait être beau. » (Quelques copains d’école d’architecture) « C’est chouette parce-que tu peux inventer des histoires. » (Camille, ancienne habitante de Bagnolet)

« C’est très politique [...], ça suppose beaucoup de liberté. [...] Mais je pense que ça a autant valeur de fiction que de projet tu vois, même en tant que fiction ça a une valeur [...]. Les fictions elles existent et elles circulent. » (Gilles, association Sors de Terre, La Bergerie) « Faut faire de la propagande... » (Saad, habitant des Malassis)

« Ici [...] la réaction elle est pas instantanée des habitants... Il faut peut-être attendre que toute la commune sache... » (Saad, habitant des Malassis)

« Et le conservatoire vous l’avez sollicité un peu, parce-que ça aurait été sympa qu’il y ait un petit groupe qui joue... [...] Parce-que du coup ça fait un peu de bruit, ça attire. » (Habitante de Montreuil, fréquente le conservatoire) « Si tu veux qu’il se passe quelque chose, il faut proposer de l’action. » (Gilles, association Sors de Terre, La Bergerie)


Mais alors, comment informer, fédérer (au projet), initier une dynamique ? Organiser une présentation m’est apparu comme le moyen le plus simple, mais ce n’est certainement pas le plus efficace. Beaucoup d’habitants me questionnent sur la fréquentation de l’après-midi et sont soucieux d’apporter leurs conseil pour faire connaître le projet. Faut-il faire du porte à porte, à la manière d’un community organizer ? Faut-il organiser un ou des événements (musicaux, culturels, festifs) pour attirer la population ? Faut-il travailler un format du projet distribuable (un fanzine dessiné), qui tienne plus de la narration d’une fiction que d’une «présentation de projet» pour amener les Bagnoletais à penser la dalle Thorez comme le lieu d’un projet possible ? Faut-il tout simplement commencer le projet, tant bien que mal, pour que l’action appelle à plus de prise de pouvoir d’agir ? Faut-il accepter la proposition du conseil de quartier, et demander au service démocratie locale de Bagnolet s’il est possible de demander une partie des budgets participatifs pour réaliser une maquette d’envergure (ou un autre format ?) afin d’informer les habitants des Malassis d’un autre possible ? Faut-il essayer de communiquer sur un autre état possible de la dalle, ou seulement penser à le faire (et attendre sagement que l’équipe d’architectes soit choisie) ?


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