PCS revue Le Fantastique cerveau

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On s’y intéresse de plus « en plus à notre »

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On n’a qu’à voir tous les reportages et les balados disponibles pour constater que les recherches en neurosciences et en sciences cognitives infiltrent doucement notre vie. Et pour cause!

Notre cerveau est encore bien méconnu, mais on sait qu’il possède des capacités formidables. On connaît aussi de plus en plus les facteurs qui favorisent son développement et son maintien. En effet, la santé cognitive, ça nous regarde et pas seulement lorsqu’on vieillit! Ça se travaille et ça se protège dès le tout début de notre existence. Découvrez comment – grâce au sommeil, à l’alimentation, au traitement des traumatismes et à la sensibilité parentale – mieux prendre soin de votre cerveau et celui des enfants!

Que vous soyez parent, grand-parent, entraineuse, entraineur, intervenante ou intervenant en petite enfance, auprès des jeunes, en éducation ou en santé communautaire, vous trouverez dans ce dossier spécial une foule d’informations qui vous aideront à comprendre les facteurs de risque et à investir dans les facteurs de protection du cerveau des enfants et des jeunes.

Soyez prêts et prêtes à faire chauffer vos méninges!

Table des matières

Mythes et réalités : la sensibilité parentale 2 Les expériences adverses à l’enfance : un enjeu de santé publique 6 L’anémie ferriprive chez les enfants ............................................ 10 La Communication NonViolente 16 Être parent dans un monde technologique 20 Guide parent 24 Ressources et références 31
1 Expression tirée du programme gratuit en milieu scolaire « Mon fantastique cerveau » développé par la chercheuse québécoise en neurosciences Dre Sonia Lupien, du Centre d’études sur le stress humain (www.stresshumain.ca). 1

1La sensibilité parentale

La sensibilité parentale réfère à la réactivité émotionnelle des parents :

La sensibilité parentale n’a rien à voir avec le fait qu’un parent pleure ou non en regardant un film triste. La sensibilité parentale réfère plutôt à la capacité du parent à répondre aux signaux et aux besoins de son enfant. Il existe plusieurs types de signaux, comme ceux qu’envoie un enfant qui pleure ou qui appelle à l’aide.

réalités et Mythes

On dit qu’un parent est sensible s’il répond à ces quatre conditions :

Le parent détecte les signaux verbaux, non verbaux et émotionnels de son enfant.

Par exemple, le parent s’aperçoit que son enfant commence à pleurer.

Le parent interprète de manière juste les signaux de l’enfant. Par exemple, le parent pense avec raison que l’enfant commence à avoir faim étant donné l’heure.

appropriée aux signaux de l’enfant. Pour continuer avec le même exemple, si le parent pense que l’enfant a faim, il va lui donner à manger. Il n’ira pas changer sa couche, ce qui

Le parent met en application la réponse sélectionnée rapidement. Le parent ne tarde pas à répondre au besoin de l’enfant. Il n’intervient pas seulement lorsque l’enfant pleure depuis

Par Audrey-Ann Deneault, Ph. D. Chercheuse en psychologie à l’Université de Calgary
Mythe
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Les parents peuvent être sensibles aux besoins de leur enfant dans une panoplie de contextes :

Quand on parle de sensibilité parentale, on l’associe souvent à un contexte de détresse, comme lorsque l’enfant a peur ou a mal. La sensibilité des parents dans ces moments de besoin est évidemment très importante. Néanmoins, la sensibilité ne se limite pas à ces contextes. Un parent peut être sensible au quotidien dans ses interactions avec son enfant. Dans le contexte de jeu, par exemple, un parent sensible suit le rythme et les intérêts de l’enfant. Ce parent n’essaie pas d’imposer un style de jeu ou un jouet en particulier, et suit plutôt les intérêts de son enfant.

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Être un parent sensible requiert un équilibre entre le réconfort et le soutien à l’autonomie :

Réalité

Imaginons qu’un enfant joue dans un module de jeu et tombe par terre. L’enfant se met à pleurer parce qu’il s’est fait mal. Dans certains cas, il peut s’agir d’une blessure importante qui pourrait nécessiter une visite chez le docteur. Dans bien d’autres cas, l’enfant pourrait n’avoir qu’une petite égratignure, et pleurer davantage à cause du choc que de la douleur.

Dans une telle situation, il est d’abord important que le parent réconforte l’enfant. Le parent pourrait, par exemple, prendre l’enfant dans ses bras, examiner l’égratignure et rassurer l’enfant. Ces comportements font en sorte que l’enfant se sent mieux.

Il est important dans un tel cas de ne pas « surcouver » l’enfant. Il est également important que le parent encourage l’enfant à reprendre son activité et à retourner jouer. Le parent sensible sait donc quand réconforter l’enfant, mais aussi quand le soutenir pour qu’il puisse reprendre ses activités.

2 Réalité
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Tous les parents peuvent être sensibles :

Réalité Des astuces pour être un parent plus sensible

Tous les parents peuvent être sensibles, et ce, peu importe leur genre! Il y a parfois une certaine tendance, autant chez les parents que chez les chercheurs, à penser que les mères sont davantage dotées de sensibilité parentale. Certaines personnes considèrent en effet que réconforter l’enfant et répondre à ses besoins sont davantage des tâches « maternelles ».

Bien que les mères passent généralement plus de temps avec leurs enfants que les pères, les pères sont aujourd’hui plus investis que jamais dans les soins quotidiens de leurs enfants. Dans beaucoup de familles, ils sont des co-parents actifs qui participent autant que la mère aux soins de l’enfant. Ainsi, les comportements paternels et maternels sont devenus plus comparables au fil des dernières décennies : les pères peuvent être tout aussi sensibles que les mères!

La sensibilité n’est donc pas une affaire de genre. Tous les parents qui s’impliquent activement auprès de leurs enfants peuvent apprendre à bien détecter leurs signaux et à y répondre de façon sensible.

1. Être attentif aux différents signaux de l’enfant

Les enfants peuvent avoir besoin du parent même lorsqu’ils ne pleurent pas. Les besoins des enfants peuvent être signalés par des gémissements, des gigotements, des grimaces faciales, des sursauts, des contractions musculaires d’effort, une couleur de peau changeante, etc. Chez les enfants plus âgés, on peut aussi remarquer les signaux physiques, comme les maux de ventre, qui sont souvent associés à une situation stressante pour laquelle l’enfant pourrait avoir besoin de notre soutien.

2. Essayer de comprendre la perspective de l’enfant

Les enfants sont comme nous : il est important de se rappeler que les signaux qu’ils nous envoient découlent des émotions et des désirs qu’ils ressentent. On peut donc s’imaginer à la place de l’enfant pour mieux comprendre ses signaux et à y réagir de façon plus sensible.

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La sensibilité parentale est uniquement importante lorsque les enfants sont jeunes :

Mythe

La sensibilité parentale demeure quelque chose d’important, peu importe l’âge de l’enfant. À l’âge scolaire, par exemple, un parent sensible sera à l’écoute des émotions de son enfant et saura l’appuyer et l’outiller face aux situations difficiles. À l’adolescence, un parent sensible comprendra que son adolescent ou son adolescente a besoin de se sentir plus autonome et saura répondre à ce besoin tout en gardant en place des règles pour assurer sa sécurité. Une bonne manière de faire serait par exemple de discuter des règles avec l’adolescent et de lui donner des options. Même avec un jeune adulte (18-25 ans), on veut faire preuve de sensibilité. Cette période développementale en est une d’exploration, où le jeune adulte cherche à établir son identité et découvrir ce qu’il aime. Il est possible que le jeune adulte fasse des erreurs, mais un parent sensible sera compréhensif et présent, plutôt que critique et désapprobateur.

3. Respecter le rythme de l’enfant

En tant que parent, il peut être facile d’imposer son propre rythme aux interactions avec son enfant. Par exemple, un enfant peut passer plusieurs minutes à examiner un jouet banal, ce qui peut être ennuyant pour un adulte. Pourtant, il est important de suivre le rythme de l’enfant et de l’encourager dans l’exploration de ce qui l’intéresse. Un parent qui apprend à mieux suivre le rythme de l’enfant sera plus habile à décoder les signaux que ce dernier lui envoie.

Pour aller plus loin :

educofamille.com

Qu’est-ce que la sensibilité parentale?

educofamille.com

Est-ce que les papas peuvent aussi faire preuve de sensibilité parentale?

iujd.ca

Insensibilité du parent, attachement et difficultés durant l’enfance

chantal-cyr.uqam.ca

Concepts-clé

4. Accompagner l’enfant dans ses défis

Face à de nouvelles situations, l’enfant a besoin de savoir que son parent est présent pour le soutenir et l’appuyer. Les enfants peuvent être effrayés ou inquiets même s’ils ne vous le disent pas. Votre appui et vos encouragements dans ce contexte seront importants pour l’enfant.

5. Ne pas être trop sévère envers soi-même

Il peut être difficile de décoder les signaux de son enfant, surtout avec de jeunes bébés ou en tant que nouveaux parents. Il est important pour les parents de ne pas se décourager s’ils ne comprennent pas immédiatement pourquoi leur bébé pleure. Avec l’expérience et de la patience, les parents apprendront à mieux décoder les signaux de leur bébé.

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Les expériences adverses à l’enfance : un enjeu de santé publique

Plusieurs d’entre nous ont malheureusement vécu des expériences difficiles lorsque nous étions jeunes. Que ce soit de la violence, de la négligence ou la séparation de nos parents, ces expériences peuvent laisser d’importantes cicatrices sur notre santé physique et psychologique. Ces expériences peuvent aussi influencer la façon dont on agit en tant que parent. Quels sont les conséquences de ces expériences? Comment peut-on limiter leurs effets sur nos enfants?

Qu’est-ce qu’une expérience adverse à l’enfance?

On dit qu’une personne a été exposée à des expériences adverses lorsqu’elle a vécu une ou plusieurs des expériences ci-dessous avant l’âge de 18 ans :

Violence physique

Violence psychologique

Violence émotionnelle

Violence sexuelle

Négligence physique ou émotionnelle

Exposition à la violence conjugale

Parent présentant un trouble de santé mentale (ex. dépression)

Parent faisant l’usage de substances (ex. alcool, drogues)

Parent en prison

Parents séparés ou divorcés

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Est-ce que les expériences adverses à l’enfance sont communes?

La réponse est malheureusement oui. Dans une récente étude menée par mon équipe de recherche, nous avons répertorié toutes les études rapportant combien de gens sont exposés aux expériences adverses à l’enfance. Nous avons trouvé 206 études, menées dans 22 pays à travers le monde. Plus de 500 000 adultes ont participé à ces études.

Parmi ce grand échantillon, 60 % des gens ont rapporté avoir été exposés à au moins une expérience adverse à l’enfance avant l’âge de 18 ans : près de deux personnes sur trois auraient donc vécu de telles expériences.

Notre étude a aussi déterminé que 16 % des gens –soit près d’une personne sur cinq – avaient été exposés à quatre expériences adverses et plus. Ce nombre est inquiétant, puisque les conséquences néfastes de ces expériences deviennent plus importantes lorsqu’on est exposé à plusieurs d’entre elles.

Certaines personnes sont plus à risque face aux expériences adverses à l’enfance

Il est important de noter que certains individus sont plus à risque de vivre de telles expériences et d’en subir les répercussions. Nous avons trouvé que les personnes moins nanties sont plus à risque (41 %) d’avoir été exposées à plus de quatre expériences adverses que les personnes mieux nanties (16 %). Les personnes d’ethnicité blanche présentaient également moins de risque à niveau (12 %) que les personnes noires (22 %), hispaniques (26 %) et autochtones (41 %).

De nouvelles études suggèrent aussi que les membres de la communauté LGBTQ+ seraient exposés à davantage d’expériences adverses à l’enfance, particulièrement les personnes trans.

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Les expériences adverses à l’enfance représentent un problème de taille pour la santé physique et psychologique des Canadiennes et des Canadiens..

Quelles sont les conséquences de l’exposition aux expériences adverses à l’enfance?

Comme elles se déroulent pendant l’enfance, elles se produisent à un moment critique pour le développement du cerveau et des comportements. Lorsque nous sommes exposés à ces expériences de manière intense et prolongée, cela peut perturber le développement de notre cerveau et changer la façon dont nous pensons et agissons à long terme.

La recherche démontre qu’il existe une relation qu’on qualifie de « dose-effet » entre les expériences adverses à l’enfance et la santé physique et mentale des individus. En d’autres mots, plus nous sommes exposés à un haut nombre d’expériences adverses à l’enfance, plus les conséquences seront importantes à court et long terme.

En ce qui concerne la santé physique, la hausse du nombre d’expériences adverses à l’enfance se traduit notamment par une hausse des taux de morbidité1, d’usage de substances, de maladies chroniques et d’obésité.

Pour ce qui est de la santé mentale, les individus ayant été exposés à des expériences adverses à l’enfance sont plus à risque de souffrir de troubles de l’humeur (ex. dépression, anxiété), de troubles de personnalité (ex. trouble de la personnalité limite), de troubles du comportement alimentaire et de troubles psychotiques. Les individus ayant vécu plusieurs expériences adverses pendant l’enfance ont également plus de chance d’être en situation d’itinérance et d’avoir des démêlés avec le système de justice.

Un autre aspect inquiétant de ces expériences est qu’elles ont tendance à se transmettre d’une génération à l’autre, prolongeant ainsi un cycle de risque pour les enfants.

Un coût élevé pour les individus… et pour la société

Au-delà des conséquences dramatiques sur la vie de plusieurs individus, il est important de noter le coût social de ces expériences adverses à l’enfance. Au Canada, le coût de ces expériences est estimé à 16 milliards de dollars annuellement, à cause notamment des coûts médicaux, psychologiques et d’incarcération.

1 Taux de morbidité : nombre de personnes atteintes par une maladie, rapporté à une population donnée, durant une période déterminée.

Source : Dictionnaire de l’Académie française.

https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9M2803

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Lueur d’espoir

Comment briser le cycle des expériences adverses à l’enfance

Pour beaucoup de personnes, être conscient de son historique d’expériences adverses à l’enfance et de leur influence est une étape importante. Certaines personnes bénéficient de soutien psychologique et de l’aide de professionnels et de professionnelles pour mitiger les conséquences de ces expériences sur leurs enfants.

Pour d’autres personnes, recevoir du soutien et de l’empathie de la part des gens dans leur environnement peut être particulièrement bénéfique. Le soutien peut venir de plusieurs sources, comme les amis, la famille, un partenaire de vie et même le voisinage. Le soutien de la communauté est également important. Les programmes offerts par les organismes communautaires peuvent être des sources de résilience importantes pour les individus.

Ainsi, que nous ayons été affectés ou non par des expériences adverses à l’enfance, nous pouvons tous jouer un rôle important en nous soutenant les uns les autres. Ce que la recherche sur les expériences adverses à l’enfance démontre, c’est que plusieurs d’entre nous souffrent encore des conséquences d’une enfance difficile. En approchant les autres avec empathie et résilience, nous pouvons donc contribuer à créer un milieu avec un meilleur soutien pour chacun d’entre nous.

telaideoutaouais.ca

Vous êtes dépassés par les évènements?

Nous sommes là pour vous écouter, appelez-nous au 1-800-567-9699

gratuit | confidentiel | 24 / 7

Pour mesurer le nombre d’expériences adverses vécues pendant l’enfance :

ifemdr.fr

Pour en savoir plus :

traumaconsortium.com

Trop d’enfants canadiens sont touchés par des traumas

educofamille.com

Les traumas complexes durant l’enfance

educofamille.com

Les impacts des traumas complexes durant l’enfance

educofamille.com

Être exposé à la violence conjugale… aussi dommageable que la maltraitance?

educofamille.com

Un passé de maltraitance influence la capacité à reconnaître les émotions de son enfant

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L’anémie fe rr iprive 1 chez les enfants

Qu’est-ce que le fer?

Le fer est un minéral qu’on retrouve dans l’alimentation. Il est essentiel pour une santé optimale, car il joue un rôle dans la formation des globules rouges, aide au transport de l’oxygène vers les cellules du corps, contribue au développement des tissus et favorise la production de certaines hormones. Chez les jeunes enfants, le fer est indispensable pour soutenir un bon développement cognitif et neurologique.

Prévalence de la carence en fer

Besoins en fer selon le groupe d’âge

Le manque de fer est l’insuffisance nutritionnelle la plus commune chez les enfants du monde entier, même dans les pays occidentaux comme le Canada. Cette insuffisance est en grande partie due à la croissance rapide chez les jeunes enfants qui requièrent une grande quantité de fer quotidiennement, surtout vers l’âge de 6 mois. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’anémie touche 25 % de la population mondiale, 42 % des enfants âgés de 5 ans et moins, et 40 % des femmes enceintes. Au Canada, l’anémie ferriprive touche entre 3,5 % à 10,5 % des enfants, alors qu’elle touche de 14 % à 50 % des personnes autochtones. Source

fer
l’enfant. Naître et grandir. naitreetgrandir.com 0 à 6 mois : 0,27 mg/jour 7 à 12 mois : 11 mg/jour 1 à 3 ans : 7 mg/jour 4 à 8 ans : 10 mg/jour
: Côté, S. (2019). Le
chez
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1 Anémie ferriprive : L’anémie ferriprive, résultat d’une carence en fer. Source : Passeport santé

Les différents types d’anémies

Le manque de fer est catégorisé selon différents niveaux de sévérité et il est important de distinguer l’état d’insuffisance de la carence. L’insuffisance est un faible apport en fer, phase qui précède généralement la carence. Une insuffisance en fer peut avoir des conséquences sur la santé, mais celles-ci sont moins sérieuses que la carence; cette dernière est une condition grave dont les symptômes sont marqués et qui se diagnostique à l’aide d’un test sanguin. Le test sanguin permet de mesurer le taux de ferritine, la réserve en fer de notre corps.

Les conséquences de la carence en fer

Il existe différents types de carences en fer. Elles peuvent être causées par une faible consommation alimentaire de ce minéral (anémie ferriprive), un manque de vitamine B12 (anémie pernicieuse) ou une maladie sanguine qui déforme les globules rouges (anémie falciforme). La forme d’anémie la plus courante chez les enfants et la population générale est l’anémie ferriprive. Bonne nouvelle, certaines bonnes pratiques permettent d’y remédier.

La carence en fer pendant le développement de l’enfant a des conséquences graves et parfois permanentes. Il est estimé que la taille du cerveau de l’enfant triple pendant les trois premières années de sa vie, pour atteindre à terme environ 85 % de la taille du cerveau adulte.

Le fer joue un rôle incontournable dans le développement neurologique et cérébral. Une carence en fer pendant cette période cruciale peut mener à un déclin cognitif et à des troubles du comportement irréversibles dans certains cas. La carence peut notamment se manifester sous la forme de difficultés marquées de concentration et d’apprentissage. La carence en fer peut également diminuer certaines fonctions du système immunitaire, augmentant ainsi les risques d’infections.

Certains signes et symptômes de la carence en fer chez les enfants

Bien que l’insuffisance en fer puisse se présenter de manière asymptomatique, quelques effets peuvent être remarqués chez les enfants souffrant de carence sévère, comme :

• la pâleur;

• l’irritabilité;

• l’apathie;

• la diminution ou le manque d’appétit.

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Le fer pendant la grossesse et les premiers mois de vie

Pendant la grossesse, l’enfant accumule une réserve de fer par l’intermédiaire de l’alimentation de la mère. Chez les enfants nés à terme, le moment du clampage du cordon ombilical aurait une incidence sur les risques de développer une insuffisance en fer plus tard dans la vie. Comme le fer est transmis par le sang circulant par le cordon ombilical, plus le temps d’attente avant le clampage est grand, plus la réserve de fer sera grande chez l’enfant, car elle aura plus de temps pour voyager de la mère vers le nouveau-né. Une étude suédoise rapporte qu’un clampage 3 minutes après la sortie de l’utérus pourrait assurer la réserve en fer de l’enfant jusqu’à l’âge de 4 mois. D’ailleurs, la littérature actuelle suggère un clampage tardif, c’est-à-dire entre 30 et 60 secondes.

Chez l’enfant prématuré, la réserve en fer est d’abord moindre en raison de son faible poids. Plus le poids de l’enfant est élevé à la naissance, plus l’espace pour accumuler des réserves est grand. Les dernières semaines de grossesse permettent aussi habituellement à l’enfant de faire le plein de fer, chance que n’a pas nécessairement l’enfant né prématurément.

L’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie permet de combler les besoins en fer de l’enfant. Bien que le lait maternel ne contienne qu’une petite quantité de fer, celle-ci est suffisante en raison de sa haute absorption. Le reste des besoins quotidiens est comblé en puisant dans le fer emmagasiné dans les réserves.

Fer

Pour les enfants nés à terme non allaités, il est important de leur offrir une formule de lait maternisé enrichie en fer, idéalement d’une concentration d’environ 6,5 mg à 13 mg/L. La plus grande concentration est nécessaire pour les enfants présentant un plus grand risque de carence en fer. Au Canada, les préparations commerciales pour nourrissons sont régies par le Règlement sur les aliments et drogues : en vertu de ce règlement, les préparations doivent contenir entre 4 mg et 13 mg de fer par litre. Bien que ces quantités puissent sembler grandes, on estime que seulement 10 % de ce type de fer est absorbé chez l’enfant.

Ajoutons qu’il est préférable de poursuivre l’allaitement ou les formules de lait maternisé jusqu’à l’âge d’un an au lieu d’utiliser du lait de vache. Attention : Le lait de vache est riche en calcium, un minéral qui diminue considérablement l’absorption du fer par le corps. Un jeune enfant qui consomme fréquemment du lait ou des produits laitiers fortifiés en calcium est à risque de carence en fer à cause de cette malabsorption. Il est suggéré d’introduire le lait de vache après l’âge d’un an, quand le lait prend une place un peu moins importante dans leur alimentation et qu’il est progressivement remplacé par des aliments solides. Attention cependant : une trop grande consommation de lait de vache après l’âge d’un an risque de créer un sentiment de rassasiement précoce. Avec un bedon plein de lait, l’enfant risque de ne pas avoir suffisamment faim pour manger des aliments riches en fer et aller chercher la quantité dont il a besoin tous les jours.

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Il est recommandé d’introduire au moins un aliment riche en fer par repas dès l’âge de 6 mois.

Facteurs de risque chez les enfants

Il existe de multiples facteurs de risque. Certains peuvent être contrôlés, alors que d’autres non :

• Naissance prématurée et faible poids à la naissance;

• Mère présentant une carence en fer pendant la grossesse;

• Ethnicité (Caraïbes, Afrique, Asie et Méditerranée);

• Introduction précoce au lait de vache (avant l’âge de 12 mois);

• Allaitement exclusif prolongé;

• Grande consommation de lait et produits laitiers, et utilisation prolongée du biberon;

• Conditions médicales particulières (maladies inflammatoires, pertes de sang, etc.);

• Milieu socio-économique défavorisé;

• Faible apport en aliments riches en fer.

On commence par les aliments riches en fer!

Dès l’âge de 6 mois, les besoins en fer de l’enfant augmentent significativement. Ceci est dû à la baisse de la réserve en fer accumulée pendant la grossesse. Ce déclin coïncide avec l’âge d’introduction aux aliments solides, une bonne façon d’aller chercher la quantité de fer quotidienne requise. Il est recommandé d’introduire au moins un aliment riche en fer par repas dès l’âge de 6 mois.

Les céréales pour bébé sont depuis longtemps conseillées comme premier aliment solide à introduire dans l’alimentation après une période de nutrition exclusive au lait. En effet, les céréales pour bébé sont fortifiées en fer et souvent bien acceptées par les enfants. Une étude aux États-Unis a démontré que les enfants âgés entre 6 et 9 mois consommaient plus de céréales que les enfants âgés entre 10 et 18 mois.

Les enfants qui consommaient plus de céréales fortifiées arrivaient à mieux combler leurs besoins quotidiens, et ce, même si les enfants plus âgés consommaient une plus grande variété d’aliments.

Dans les dernières années, de plus en plus de familles ont adopté l’approche de diversification alimentaire menée par l’enfant (DME) et ont laissé tomber les purées lisses comme premiers aliments. Les céréales fortifiées demeurent toutefois un aliment clé à conserver dans la routine d’exploration des aliments, en combinaison avec d’autres aliments solides riches en fer.

Les viandes, les poissons et la volaille sont par exemple de très bonnes sources de fer. Le fer héminique, c’est-à-dire de source animale, est en effet la forme la mieux absorbée par le corps.

Les produits céréaliers à grains entiers, les légumineuses et les légumes vert foncé sont riches en fer non héminique. Cette forme de source végétale est cependant moins bien absorbée dans le corps : pour en augmenter l’absorption, il faut la jumeler à une source de vitamine C, pendant le même repas. Vous pouvez par exemple servir du houmous de pois chiches (riche en fer) avec des morceaux de poivrons rouges (riches en vitamine C).

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les céréales fortifiées Astuces pour incorporer à une alimentation solide

Astuce 1 : Ajouter les céréales fortifiées à des recettes de soupe et potage comme agent épaississant.

Astuce 2 : Remplacer la moitié de la farine par des céréales fortifiées dans les recettes de biscuits, muffins et crêpes.

Astuce 3 : Saupoudrer les compotes de fruits de céréales fortifiées.

Astuce 4 : Faire une tartinade de type houmous à base de céréales fortifiées et servir en accompagnement avec des légumes tendres ou sur un morceau de pain.

Astuce 5 : Offrir des céréales pour bébé en combinaison avec des fruits orangés pour optimiser l’absorption du fer végétal.

Sources alimentaires de fer

Sources héminiques (bien absorbées!)

Viande : bœuf, porc, gibier, canard, agneau

Volaille : poulet, dinde

Poisson : truite, thon, sardines, maquereau, etc.

Abats : foie, rognons, cœur, etc.

Fruit de mer : crevettes, pétoncles, crabe, etc.

Sources non héminiques (moins bien absorbées, à combiner avec une source de vitamine C!)

Produits céréaliers à grains entiers : céréales fortifiées, pâtes de blé entier, crème de blé, etc.

Légumes vert foncé : brocolis, épinards, asperges, etc.

Légumineuses : lentilles, pois chiches, haricots, etc.

Noix, graines et beurres : pistaches, amandes, noix de cajou, graines de citrouille, etc.

Œufs

Tofu et autres produits de soya

Quelques idées de repas riches en fer

Déjeuner : Gruau d’avoine avec framboises, fraises et amandes, et un verre de jus d’orange

Dîner : Sandwich avec pita de blé entier, salade de thon et épinards avec crudités (poivrons, céleri) et houmous

Souper : Poitrine de poulet grillé avec riz brun et sauté de légumes colorés

Collation : Biscuit à la mélasse (enrichi avec des

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Parlons-en!

Questions courantes :

Q. Mon enfant refuse de manger de la viande, dois-je m’inquiéter de son apport en fer?

Réponse : Il est tout à fait possible d’aller chercher suffisamment de fer dans une alimentation végétarienne. Offrez un aliment de source végétale riche en fer à chaque repas, en combinant avec une source riche en vitamine C pour en optimiser l’absorption.

Q. Quand dois-je donner un supplément de fer à mon enfant?

Réponse : Il est préférable de consulter un·e professionnel·le de la santé avant de débuter une supplémentation systématique pour obtenir une évaluation globale de l’état de santé de l’enfant. Une consommation excessive de suppléments de fer peut causer une intoxication et mener à des conséquences telles que des troubles de croissance et l’affaiblissement du système immunitaire.

En résumé

La carence en fer est répandue mondialement de manière alarmante. Elle demeure encore bien présente même chez les enfants des pays développés, malgré un système de santé bien établi. Le fer est un élément important dans le développement et le maintien d’une bonne santé chez les enfants. Leur offrir une variété d’aliments riches en fer au quotidien demeure la prévention la plus efficace!

Références :

Abdullah, K., Zlotkin, S., Parkin, P. et Grenier, D. (2011). L’anémie ferriprive chez les enfants. Programme canadien de surveillance pédiatrique. https://pcsp.cps.ca/ uploads/publications/AR-anemie-ferriprive.pdf

Domellöf, M., Braegger, C., Campoy, C., Colomb, V., Decsi, T., Fewtrell, M., Hojsak, I., Mihatsch, W., Molgaard, C., Shamir,R., Turck, D., van Goudoever, J. (2014). Iron requirements of infants and toddlers. Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition, 58 (1):119-129. https://www.zora.uzh.ch/id/eprint/106040/1/ Domell%C3%B6f%20M%2C%202014.pdf

Lemieux, D. (2021). Recommandations concernant le dépistage de l’anémie ferriprive. CHU Sainte-Justine. https://enseignement.chusj.org/ENSEIGNEMENT/ files/fd/fd91db3e-1801-4a27-a532-f00aa4375307.pdf

Q. Lorsque j’ai introduit des aliments riches en fer dans l’alimentation de mon bébé, ses selles ont drastiquement changé de couleur. Est-ce normal?

Réponse : Oui, il est tout à fait normal que les selles changent de couleur. Dans certains cas, il pourrait également y avoir de la constipation due entre autres à l’augmentation de la consommation de fibres.

Continuez à offrir une bonne hydratation à l’enfant et variez les aliments riches en fer pour diminuer l’inconfort gastrique que certains aliments peuvent causer.

Santé Canada, Société canadienne de pédiatrie, Diététistes du Canada et Comité canadien pour l’allaitement (2014). La nutrition du nourrisson né à terme et en santé : Recommandations pour l’enfant âgé de 6 à 24 mois. https://www.canada. ca/fr/sante-canada/services/guide-alimentaire-canadien/ressources/nutritionnourrisson/nutrition-nourrisson-terme-sante-recommandations-naissance-sixmois/6-24-mois.html

Côté, S. (2019). Le fer chez l’enfant. Naître et grandir. https://naitreetgrandir.com/fr/ etape/0_12_mois/alimentation/fiche.aspx?doc=bg-naitre-grandir-enfant-fer

Finn K, Callen C, Bhatia J, Reidy K, Bechard LJ, Carvalho R. (2017). Importance of Dietary Sources of Iron in Infants and Toddlers: Lessons from the FITS Study. Nutrients. 11;9(7):733. doi: 10.3390/nu9070733. https://pubmed.ncbi.nlm.nih. gov/28696361/

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La Communication NonViolente

Ce texte est inspiré de l’œuvre de Marshall Rosenberg, fondateur de la Communication NonViolente, une méthode utilisée pour résoudre pacifiquement les conflits.

Quand vous étiez jeune, comment se passaient vos communications avec les adultes autour de vous? Quelle était votre relation avec vos parents, vos enseignants ou enseignantes, les membres de votre famille? Est-ce que vous étiez craintifs? Aviez-vous peur de parler à certains adultes? Quand une grande personne entrait en contact avec vous, est-ce que vous aviez le sentiment d’être moins que rien, de ne pas être un être à part entière, qu’il y avait toujours un reproche à vous faire, peu importe la situation?

« Tout ce que tout le monde dit ou fait, tout le temps, est toujours une tentative pour combler un besoin fondamental. »

Peut-être que vous avez souvenir d’un parent avec qui vous étiez en confiance, qui pouvait vous parler de choses difficiles de façon positive et pour lequel vous ressentiez de la confiance. Il y avait certainement un ou une adulte dont vous recherchiez la présence, qui écoutait ce que vous aviez à raconter avec intérêt ou qui vous accueillait dans toute votre complexité avec simplicité et bienveillance… C’est cela, la Communication NonViolente.

Nous allons explorer ensemble des stratégies de Communication NonViolente (CNV) pour devenir cette personne ouverte, empathique, bienveillante et à l’écoute de l’enfant que vous étiez. Et surtout, pour devenir le parent bienveillant, empathique et à l’écoute que vous souhaitez être.

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« Les besoins se font sentir à travers notre corps et nous nommons ces sensations : sentiments.

»

C’est quoi, la CNV?

La CNV est avant tout une intention : l’intention de prioriser la relation, la connexion à l’autre, de créer un espace de confiance, d’accueil et de considération de la personne. Avant de pouvoir accueillir les autres, il est nécessaire de prendre connaissance de ce qui se passe en nous. Simplement dit, c’est reconnaître que nous avons tout et toutes des besoins.

Simplement?! Oui, c’est simple et complexe en même temps : nous sommes des êtres humains après tout!

Un besoin fondamental est :

• universel (présent chez tous les êtres humains);

• intangible (ne s’achète pas);

• intrinsèque (à l’intérieur de soi).

Que faire avec un besoin?

1. L’identifier, le reconnaître

2. L’accueillir, l’honorer

3. Le nommer et le combler

Tous les êtres humains ont sensiblement les mêmes besoins que nous ne pouvons ni voir, ni toucher, ni sentir…

Comment fait-on pour reconnaître un besoin si on ne peut pas le voir ou le toucher? C’est impossible!! Oui, c’est possible, et vous avez les outils pour le faire!

Nous ressentons les besoins à travers notre corps. Ils se manifestent sous forme de sensations, telles qu’un malaise au ventre quand nous avons faim, une lourdeur aux épaules quand la fatigue l’emporte ou une légèreté au cœur quand tout est paisible.

Ces sensations physiques sont ce qu’on appelle nos sentiments.

« Vous pensez que je m’éloigne de la communication? Non, j’entre dans le sujet. Les besoins sont l’énergie derrière chaque geste, chaque parole. Si nous désirons communiquer efficacement avec nos enfants, il faut être conscient que les gestes qu’ils portent et les paroles qu’ils disent sont des tentatives de communiquer avec nous que leurs besoins sont comblés ou pas. »

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Comment la CNV nous aide-t-elle à mieux communiquer avec nos enfants?

Nous devons avant tout valider ce que ressent l’enfant en mettant des mots sur les actions que nous observons. Ce ne sera qu’une hypothèse, validée ou non, qui peut prendre la forme d’une question. « Est-ce que tu ressens de la déception parce que tu as envie de jouer plus longtemps? » Dans cette question, je reconnais le sentiment de déception et je le lie au besoin de bouger ou de s’amuser. Bref, j’ai essayé de mettre des mots sur le comportement de l’enfant.

Afin de réussir à verbaliser les sentiments et les besoins chez les enfants, nous devons tout d’abord les reconnaître en nous.

Cela peut s’exercer en tout temps et demande de la répétition. Il faut simplement faire une pause, ressentir ce qui se passe à l’intérieur de notre corps et se demander :

« Je me sens… parce que j’ai besoin de… »

Cet exercice a pour but d’amener à porter un regard bienveillant envers soi-même, de comprendre ce qu’on ressent et d’identifier notre besoin. C’est un premier pas dans la CNV. En apprenant à exprimer verbalement ce que nous ressentons et les stratégies que nous utilisons pour répondre à notre besoin, nous devenons des modèles pour nos enfants.

Pensez à une situation qui est arrivée avec vos enfants et où vous avez réagi joyeusement ou non.

Quatre étapes nous aideront dans ce processus :

1. Observation

L’observation n’est pas une interprétation, n’est pas une évaluation, n’est pas un adjectif, et n’est pas un adverbe. C’est une photo de ce que je vois.

2. Sentiment

Comment je me sens à l’intérieur, qu’est-ce que ça me fait?

3. Besoin

Quel besoin n’est pas comblé en ce moment?

4. Demande

La demande est concrète, en langage positif, liée au besoin et négociable.

La CNV propose trois mouvements (choix) pour appliquer les quatre étapes du processus :

1. L’expression authentique : parler à votre enfant de vos sentiments/besoins

2. Le reflet empathique : parler à votre enfant (faire une hypothèse) de ses sentiments/besoins

3. L’auto-empathie : parler à vous-mêmes de vos sentiments/besoins

« Un enfant en crise essaie de nous communiquer que ses besoins ne sont pas comblés. La crise est une stratégie pour exprimer qu’il est déçu, fâché ou triste. »
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Voici un exemple pour vous éclairer :

Votre enfant vient vous réveiller à 5 h 30 le samedi matin en sautant sur votre lit et en criant : vous êtes en colère!

Vous lui exprimez votre mécontentement avec des mots forts et une menace de conséquences s’il n’obéit pas.

Comment transformer cet épisode en utilisant la CNV?

Dialogue en utilisant l’expression authentique :

« Mon cœur, tu entres dans ma chambre à 5 h 30 et je dors encore (observation). Je ressens de la frustration (sentiment), car j’ai besoin de repos (besoin). Serais-tu d’accord pour attendre jusqu’à 7 h 00 avant de venir me trouver (demande)? »

Dialogue en utilisant le reflet empathique :

« Mon cœur, tu entres dans ma chambre à 5 h 30 et je dors encore (observation). Est-ce que tu te sens seul (sentiment)? As-tu envie de jouer ou as-tu faim (besoin)? »

Après validation : « Je comprends que le matin tu as besoin de câlins pour te réconforter. Pourrais-tu venir me trouver plus doucement la prochaine fois (demande)? »

« Il n’y a que de bonnes personnes qui, parfois, utilisent de mauvaises stratégies pour répondre à leurs besoins. »

S’il y a confusion entre besoin et stratégie, il faut se rappeler qu’une stratégie est une action, un moyen que l’on prend pour répondre à notre besoin.

C’est pour cela qu’il faut différencier la stratégie de la personne elle-même, et ce, spécialement avec les enfants. L’enfant qui utilise une mauvaise stratégie (comme frapper) pour répondre à son besoin n’est pas méchant; c’est le geste qui est méchant.

L’enfant va agir instinctivement et en utilisant les stratégies qui lui semblent les plus efficaces pour combler son besoin : donner un coup, prendre un jouet, crier, etc. Ces gestes doivent être accueillis par les parents comme une expression d’un sentiment relié à un besoin comblé ou non.

Dialogue en utilisant l’auto-empathie :

Prendre une grande respiration et avec sa voix intérieure se dire : « Pas étonnant que je ressente autant de frustration, j’ai tellement besoin de calme et de repos. Je peux peut-être profiter d’un moment de tranquilité après le déjeuner. »

En adressant ces comportements à la manière CNV, c’est-à-dire en nommant le sentiment et le besoin qui se cache derrière l’acte, l’enfant apprendra à trouver des stratégies appropriées pour répondre à ses besoins dans le futur. Évidemment, cela prendra plus qu’un essai, du modelage, de la patience et beaucoup d’amour.

« Les conflits découlent des stratégies que l’on utilise pour combler nos besoins. »

Pour en savoir plus consultez les ressources et formations de l’organisme Spiralis, centre de formation et de coaching en Communication NonViolente. spiralis.ca

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Être parent dans un monde technologique

On parle souvent de la technologie et de la manière dont elle s’immisce dans notre quotidien. Que ce soit un téléphone, une tablette, un ordinateur, une télé ou une console de jeux vidéo, le nombre d’écrans se multiplie dans notre environnement. Quand on parle d’écrans, on pense souvent à leur impact sur les enfants. Mais qu’en est-il des parents qui utilisent également la technologie dans leur vie de tous les jours?

Saviez-vous que 89 % des parents rapportent que la technologie interfère dans les relations avec leurs enfants?

La hausse de l’utilisation de la technologie a mené à une augmentation de ce qu’on appelle la « technoférence ». La technoférence réfère aux interruptions causées par la technologie lors des interactions sociales. Par exemple, si vous regardez les médias sociaux ou consultez vos notifications pendant une discussion avec quelqu’un, c’est de la technoférence. Si vous utilisez votre téléphone lors d’un repas en famille, c’est encore de la technoférence. Si votre enfant vient vous demander de jouer, mais que vous êtes sur votre téléphone et que vous dites : « J’arrive dans quelques minutes »… vous aurez deviné, c’est encore de la technoférence.

Évidemment, nous avons tous et toutes déjà causé de la technoférence. Que ce soit pendant un souper, lors d’un jeu de société en famille ou d’une discussion avec notre partenaire, il est difficile de ne pas laisser la technologie s’incruster dans nos interactions. La technoférence peut devenir un problème envahissant!

La technoférence peut être particulièrement problématique au sein des relations parent-enfant. En effet, cette intrusion de la technologie détourne l’attention qui était portée sur l’enfant vers la technologie. Une interaction positive entre un parent et son enfant devient alors unidirectionnelle pour l’enfant, lorsque le parent ne répond plus à ses signaux. Le parent devient ainsi moins sensible aux besoins de l’enfant.

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Un exemple de technoférence problématique est au parc. Près du tiers des parents (35 %) rapportent qu’ils utilisent leur téléphone au moins 1 minute pour chaque 5 minutes passées au parc avec leurs enfants. Évidemment, s’il arrive quelque chose à l’enfant, un parent distrait par son téléphone ne peut pas agir aussi rapidement. On essaie souvent de tout faire en même temps, mais il est malheureusement impossible d’être simultanément engagé avec son enfant tout en parcourant les réseaux sociaux.

Saviez-vous que les distractions liées à la technologie sont différentes des autres distractions?

Les distractions ne sont pas nouvelles dans les relations parent-enfant. Il arrive évidemment que nous devions cuisiner le souper ou effectuer une tâche et que notre enfant demande notre attention. En quoi est-ce différent si nous consultons les réseaux sociaux?

La technologie a une capacité inégalée à garder notre attention. En fait, plusieurs applications et jeux sont faits spécifiquement pour que nous ayons de la difficulté à déposer notre appareil. Il est donc plus difficile de déplacer son attention d’un téléphone vers l’enfant.

De plus, la technologie nous suit maintenant partout où nous allons! Il y a peu de distractions comparables qui nous sollicitent constamment et qui nous conduisent à sacrifier autant de temps.

Saviez-vous qu’un des moments où il y a le plus de technoférence est souvent l’heure du souper?

Pour vous donner une idée, 73 % des parents disent utiliser leur téléphone lors d’un repas au restaurant avec leurs enfants. À la maison, plusieurs familles prennent leur souper en famille en présence d’écrans. Que ce soit une émission, le téléjournal ou le téléphone sur la table, les écrans nuisent à l’établissement de discussions positives et mutuelles entre les membres de la famille.

Le moment de l’allaitement est aussi un temps où les écrans peuvent être très présents. Ce serait en effet 92 % des parents qui utiliseraient des écrans lors de l’allaitement; plus de 37 % rapportent envoyer des messages textes ou utiliser des applications mobiles.

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Saviez-vous que les enfants remarquent la technoférence de leurs parents?

Des études démontrent que plus de 50 % des enfants disent que leurs parents consultent leur téléphone trop souvent. Près du tiers des enfants (36 %) disent même que leurs parents sont distraits par leur téléphone lors des discussions avec eux. Vous pouvez imaginer que certains enfants peuvent sentir qu’ils ne sont pas une priorité et qu’ils passent deuxièmes s’il y a quelque chose de plus intéressant sur le téléphone de leur parent.

Saviez-vous que la technoférence

Les parents qui causent le plus de technoférence sont généralement plus hostiles envers leurs enfants.

Ces parents rapportent également être plus stressés que ceux causant moins de technoférence.

Plus les parents causent de technoférence, plus les enfants sont à risque de ressentir de la tristesse, de la solitude et de l’anxiété. Ils démontrent également plus de comportements agressifs et hyperactifs.

Au niveau de la relation parent-enfant, les parents causant le plus de technoférence interagissent moins avec leurs enfants. Lors des interactions, les parents sont moins sensibles et attentifs à leurs enfants.

Ils disent d’ailleurs avoir de la difficulté à déplacer leur attention du téléphone vers l’enfant. Ces parents

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Les parents qui causent le plus de technoférence sont généralement plus hostiles envers leurs enfants. Ces parents rapportent également être plus stressés que ceux causant moins de technoférence.

Saviez-vous que la technoférence peut aussi nuire aux couples?

Comme la technologie peut s’immiscer dans toute relation, la technoférence peut également nuire à d’autres aspects de la famille, comme la relation entre les parents. Les parents qui rapportent que leur

Des astuces, svp!

partenaire cause de la technoférence rapportent plus de conflits et moins de satisfaction dans leur couple. Ils disent également constater des problèmes au sein de la relation coparentale, c’est-à-dire la façon dont les parents coopèrent pour prendre des décisions et actions concernant l’éducation leurs enfants.

Pensez aux moments où la technologie interfère le plus avec vos interactions. Peut-être est-ce au parc, en jouant, lors du souper, etc. Évaluez une situation à la fois et essayez d’apporter de petits changements. La technologie nous rend tous un peu accros, il serait difficile de briser l’habitude en un seul coup!

Les parents disent qu’il est plus facile pour eux de concentrer leur attention sur l’enfant si le téléphone n’est pas dans la pièce. On peut donc laisser le téléphone dans une autre pièce quand on joue avec son enfant et, évidemment, ne pas allumer la télévision!

Certains parents bénéficient de limites concrètes. Certains moments de la journée peuvent être consacrés aux connexions sociales, où la technologie n’est pas au rendez-vous. Il est aussi possible de désigner certaines pièces de la maison comme « espace sans technologie ».

Pour en savoir plus :

ledroit.com

La technoférence nous coûterait de heures de sommeil

pausetonecran.com

La technoference : quand techno interfère dans nos relations

lesprosdelapetiteenfance.fr

Technoférence : quand les écrans impactent les interactions parents-enfants

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Par Geneviève Tremblay, intervenante et conseillère pédagogique en petite enfance de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) et Louise Gagné, psychoéducatrice

Guide parent

Accompagner les enfants et les jeunes durant les petites et les grandes transitions de la vie

En tant que parent, l’éducation de vos enfants est sans doute l’une des missions les plus importantes de votre vie et l’une des plus complexes de notre époque. Dans un monde où les familles sont parfois éparpillées et où l’information sur la meilleure manière d’aborder l’éducation pullule, il peut être difficile de s’y retrouver. Entre les approches telles que la bienveillance, la démocratie, l’autorité ou la permissivité, la navigation peut être houleuse. L’omniprésence et l’influence des médias compliquent aussi souvent la tâche. Trouver la bonne information n’est pas toujours chose facile. Il est donc normal de ressentir par moment du désarroi.

Comment conserver la complicité avec votre enfant?

Chaque étape de la vie de votre enfant, qu’il s’agisse de l’entrée à la garderie ou à l’école, ou du passage à l’adolescence, est une transition qui nécessite adaptation et compréhension. À travers les récentes recherches en éducation et nos yeux d’intervenantes (et de parents), nous souhaitons vous proposer des outils pour garder le cap et assurer une relation équilibrée et harmonieuse avec votre enfant.

Rappelez-vous que ces moments de transition, bien que source de stress, d’instabilité et de perturbations, sont aussi des opportunités de croissance et d’apprentissage pour vous et votre enfant. Le cerveau de votre enfant est en constant développement. Il réagit différemment en fonction des situations, de sa personnalité et de son âge. Ses comportements évolueront donc aussi.

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Comment mieux appréhender les transitions?1

Choisir le bon moment : Lorsque vous souhaitez échanger avec votre enfant, la clarté est essentielle. Maintenez un contact visuel et prenez le temps de choisir le bon moment pour entamer la discussion.

Rester connecté : Évitez les distractions et soyez pleinement dans le moment présent. Votre enfant doit ressentir qu’il a toute votre attention.

Utiliser le bon ton : Votre ton fait toute la différence. Un ton apaisant et respectueux est toujours plus efficace pour instaurer un dialogue ouvert. Éviter les cris et les reproches. Utilisez le JE plutôt que le TU, cela évitera que votre enfant se sente critiqué.

Prévenir : Informer votre enfant des changements à venir, que ce soit pour quitter un jeu, vous rejoindre pour le souper, partir à l’école ou commencer une nouvelle activité. C’est essentiel pour qu’il puisse se préparer mentalement et émotionnellement.

Offrir des choix : Encourager l’autonomie de votre enfant en lui donnant des choix appropriés pour son âge.

Utiliser des repères visuels : Les jeunes enfants sont plus réceptifs lorsque des supports visuels sont utilisés. Par exemple, les calendriers, les tableaux et les affiches aident à préparer aux transitions.

Utiliser le renforcement positif : Il est important de célébrer les réussites de votre enfant lorsqu’il s’adapte bien à une nouvelle situation.

Donner des responsabilités : Favoriser la participation de votre enfant dans les tâches quotidiennes et donnez-lui des responsabilités adaptées à son âge. Il se sentira ainsi valorisé et comprendra mieux l’importance de l’entraide qui lui seront utiles pour développer son autonomie.

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1 Stratégies inspirées de communication proposées par Nancy Doyon, coach parentale.

Résumé (simplifié) sur le développement (complexe) du cerveau

5 ans 8 ans 12 ans 16 ans Adulte

Avec la multiplication des apprentissages et des expériences, la proportion de matière grise diminue dans le cerveau de l’enfant et de l’adolescent, laissant la place à de la matière blanche. La matière grise, constitutée des corps cellulaires de neurones, assure la réception et l’analyse des messages neuronaux et produit une réponse. La matière blanche est un vaste réseau de câbles–les axones–qui relient les différentes régions du cerveau.

Maximum

Minimum Volume de matière grise

Source : RAMBERT, Héloïse. « Neurosciences – Ce qui se joue vraiment dans l’enfance », Le Point, 11 août 2022. lepoint.fr/societe/neurosciences-ce-qui-se-joue-vraiment-dans-l-enfance-11-08-2022-2486050_23.php

Transitions importantes : Avant et après l’école ou la garderie

Les journées à la garderie et à l’école peuvent parfois ressembler à un saut vers l’inconnu, puisque votre enfant y évolue sans vous. Il est donc possible qu’il n’agisse pas de la même manière à l’école et à la maison. On aimerait probablement tous et toutes être un petit oiseau pour pouvoir suivre notre enfant de loin, mais d’assez proche pour en apprendre un peu plus!

Comment mon enfant vit-il l’intégration et l’évolution dans ce milieu?

Comment savoir ce qu’il y fait et comment il se sent?

Comment apprendre à mieux connecter avec cette partie de leur vie?

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La meilleure source d’information demeure votre enfant. Voici quelques pistes pour l’encourager à raconter sa journée afin de faire partie de son univers.

Établir une complicité

Montrer à votre enfant que vous vous intéressez à sa journée, c’est lui témoigner que sa vie compte pour vous. Cette attention renforcera son sentiment d’indépendance et d’affirmation de soi, et améliorera la complicité avec que vous aurez avec lui.

Ouvrir le dialogue

En instaurant cette tradition de faire un retour sur sa journée, vous jetez les bases d’une communication ouverte. Vous pouvez donner l’exemple en parlant de votre propre journée! Vous instaurerez ainsi un espace sécuritaire et accueillant pour l’échange qui vous sera précieux à l’adolescence.

Mieux comprendre leurs émotions

« Ah! tu semblais vraiment déçu/enjoué par cela. » Chaque jour, votre enfant vit une grande diversité d’émotions et c’est normal. En lui permettant de les exprimer, vous lui montrez qu’elles sont légitimes et vous ouvrez la porte à une discussion enrichissante.

La météo intérieure : une astuce ludique

Et si on décrivait les émotions comme on décrit le temps qu’il fait? Ce petit jeu permet de comprendre en un clin d’œil comment s’est déroulée la journée de votre enfant de manière non-menaçante.

Soleil : une excellente journée

Nuage : une journée moyenne

Astuce : Si les mots lui manquent, utilisez des images pour l’aider à s’exprimer.

Orage : une journée plus compliquée

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Astuces!

L’importance du jeu

Si votre enfant peine à trouver les mots, le jeu peut être une alternative. Que ce soit à l’aide de figurines ou de dessins, votre enfant peut ainsi exprimer son ressenti.

L’humour, un outil de rapprochement Parfois, un peu d’humour peut dédramatiser une situation et faciliter la communication.

Développer son langage

Rappelez-vous que l’école et la garderie peuvent être une source de stress pour votre enfant. Il peut garder ses émotions à l’intérieur et ne pas être à l’aise de partager ce qu’il ressent avec son enseignant ou son éducatrice. Or, le simple fait de parler avec votre enfant lui permet d’évacuer ces tensions et contribue à son mieux-être. Il est important, avec les plus jeunes surtout, de les aider à enrichir leur vocabulaire et à organiser leurs pensées. Lorsque vous êtes à l’écoute et que vous validez le ressenti de votre enfant, la tension et la fatigue peuvent être évacuées et l’enfant peut développer un sentiment de sécurité émotive.

Conversations et questions ouvertes

Les questions fermées, c’est-à-dire celles auxquelles on répond par « oui », par « non » ou par une réponse unique, ne révèlent que peu d’informations. Le truc? Élargir le champ des réponses possibles en optant pour des questions ouvertes, voire humoristiques!

Le classique « Comment s’est passée ta journée? » devient :

• Alors, avec qui as-tu formé une équipe à la récréation? À quoi as-tu joué?

• Quel est le livre que tu lis en classe? Décris-moi les personnages ou raconte-moi l’histoire.

• Quelle était la couleur du (tee-shirt, chemisier, manteau, etc.) de ton enseignant ou de ton éducatrice aujourd’hui?

• Raconte-moi un éclat de rire mémorable aujourd’hui.

• As-tu découvert de nouveaux trésors de connaissances aujourd’hui en classe?

• À l’heure du lunch ou à la collation, qu’as-tu préféré manger?

• Quelle est la chose qui t’a le plus surpris aujourd’hui?

• Comment ça s’est passé au gymnase, à la sortie, à la bibliothèque?

• Raconte-moi le plus beau moment de ta journée.

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RAPPEL – Discuter d’un incident survenu à l’école ou à la garderie

• Prenez le temps de connaître la version de votre enfant en faisant un retour sur la situation, en évitant d’aborder seulement les aspects négatifs. Il faut l’inviter à partager des solutions avec vous. S’il n’en trouve pas, vous pouvez l’aider à en trouver, le tout sans jugement.

• Reformulez dans vos mots ce qu’il vous partage afin de vous assurer que vous avez bien saisi son propos.

• Si votre enfant ne désire pas en parler, commencez par formuler votre opinion et laissez votre enfant s’ouvrir à son rythme. S’il semble éviter la discussion en tête à tête, vous pouvez parler tout en jouant à un jeu de société, en prenant une marche ou en faisant un jeu de rôle.

• Si votre enfant n’a pas adopté un bon comportement à l’école, il est important de mettre l’accent sur ce comportement et non sur sa personne.

Lorsque vous êtes à l’écoute et que vous validez le ressenti de votre enfant, la tension et la fatigue peuvent être évacuées et l’enfant peut développer un sentiment de sécurité émotive.

• Si vous jugez bon de le réprimander à la suite d’un message de son enseignant ou de son éducatrice, choisissez une conséquence appropriée à son geste. N’oubliez pas toutefois qu’il a probablement déjà été réprimandé à l’école.

• Si vous n’êtes pas en accord avec une décision prise à son égard ou si vous la questionnez, il est préférable d’en discuter directement avec les personnes concernées plutôt que de le mentionner à votre enfant. Cela risquerait de remettre en question sa confiance envers les adultes à l’école.

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L’adolescence, cette période mouvementée! Voici, de précieux conseils pour maintenir des échanges épanouissants :

Découvrir son monde : Présentez un intérêt sincère pour ses passions, qu’il s’agisse de groupes de musique, d’un sport ou d’un jeu.

Préférer la qualité plutôt que la quantité : Des moments en famille réguliers font la différence. L’heure des repas est un moment privilégié.

Écouter (vraiment) : Faites preuve de patience et de bienveillance. Écoutez votre ado avec attention pour montrer votre présence.

Être préparé : L’adolescence rime avec questions délicates. Amours, amitiés, sexualité, drogue… préparez-vous à des discussions sur tous les sujets.

Le respect avant tout : Validez ses émotions, explorez ses désaccords avec ouverture et respectez sa confidentialité et son intimité.

Gardez une attitude cool : Si votre ado sent de la tension, la conversation peut vite tourner court.

Autonomie en action : Donnez-lui la possibilité d’explorer et de prendre des décisions.

Les sermons : Exprimez vos inquiétudes sans faire la morale.

Faire court : Évitez les monologues ou vous risquez de rapidement perdre l’attention de votre ado. Faites preuve de concision et allez droit au but.

Privilégier le face-à-face : Les textos, c’est bien, mais pour les sujets importants, rien ne vaut une bonne vieille conversation en tête à tête.

Reculer pour mieux sauter : Si les émotions débordent, une pause s’impose.

Vérité et transparence : Montrez votre authenticité, votre jeune sera plus enclin à faire de même.

L’essentiel? Votre ado, malgré ses bouderies ou ses airs d’adulte, a besoin de vous, de vos échanges et de vos conseils. En dialoguant, vous l’accompagnerez dans l’expression de ses émotions et lui donnerez le sentiment qu’il ou elle compte pour vous.

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: conseils utiles
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Astuces!

Les transitions peuvent devenir des opportunités plutôt que des défis.

Le temps est un allié précieux : prenez des pauses, discutez avec une personne de confiance ou consultez un spécialiste si certaines situations vous dépassent.

Vos meilleurs atouts? La patience envers vous-même, la répétition et la constance.

En somme, se plonger dans l’univers de son enfant est une grande richesse. Éduquer un enfant nous remet souvent en question : il y a les bons coups, mais il y aura aussi des erreurs et des moments où l’on se dira « j’aurais pu faire mieux » ou « je regrette ». Être un parent bienveillant ne veut pas dire qu’il faut être parfait. Au contraire! Les erreurs font partie de l’apprentissage et sont bien humaines. À la suite de cette lecture, faites quelques essais de ce qui vous semble judicieux et adapté à votre réalité. Ce qui compte le plus, c’est de trouver ou de créer les occasions d’établir des liens solides, de comprendre les émotions de votre enfant et de l’accompagner tout au long de son cheminement.

Ressources et références

Note : Les liens hypertextes qui mènent vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

DOYON, Nancy. Parent gros bon sens. Éditions Midi-Trente. 3e éd., 2017, 224 p. miditrente.ca/fr/produit/parent-gros-bon-sens

BEAULIEU, Danie. 100 trucs pour améliorer vos relations avec les enfants Éditions Québec-Livres, 2010, 64 p.

FABER, Adele, MAZLISH, Elaine. Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent. 2e éd., Éditions du Phare, 2012, 408 p.

FERLAND, Francine. Pour parents débordés en manque d’énergie. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2006, 136 p.

FILLIOZAT, Isabelle. « Il me cherche! » : comprendre ce qui se passe dans son cerveau entre 6 et 11 ans. Éditions JC Lattès, 2014.

KIDSHEALTH. Communication and Your 6- to 12-Year-Old. kidshealth.org

JULIEN, Gilles. Aide-moi à te parler : la communication parent-enfant. Éditions du CHU Sainte-Justine, 2004, 144 p.

LAVIGUEUR, Suzanne. Ces parents à bout de souffle. Éditions Québec-Livres, 2012.

PARENT, Nathalie. La famille et les parents d’aujourd’hui : la communication entre parents et enfants. Éditions Québecor, 2008, 180 p.

Articles :

GALARNEAU, Catherine. « 20 questions à poser à son enfant au retour de l’école ». jesuisunemaman.com/blog/20-questions-a-poser-a-son-enfant-au-retour-de-lecole

MONZÉE, Joël, DUFORT, Jade. « Pourquoi les moments de transition requièrentils une présence bienveillante auprès des enfants et des ados? », Institut de neurologie et de psychoscience, 2022. cerveauetpsychologie.com/pourquoi-lesmoments-de-transition-requierent-ils-une-presence-bienveillante-aupres-desenfants-et-des-ados/

WHITE, Scott. « Lui faire parler de sa journée d’école est une torture? Voici six trucs pour délier la langue de votre enfant », The Conversation, 6 septembre 2019. theconversation.com/lui-faire-parler-de-sa-journee-decole-est-une-torturevoici-six-trucs-pour-delier-la-langue-de-votre-enfant-123058

Sites Web :

CENTERS FOR DISEASE CONTROL AND PREVENTION. Communicating with Your Child. cdc.gov

NAÎTRE ET GRANDIR. « L’adaptation à la garderie », 2020. naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/viefamille/fiche.aspx?doc=bgnaitre-grandir-adaptation-service-de-garde-garderie#:~:text=La%20 p%C3%A9riode%20d’adaptation%20dure,en%20s%C3%A9curit%C3%A9%20 avec%20l’%C3%A9ducatrice

SOCIÉTÉ CANADIENNE DE PÉDIATRIE. « Parler avec votre adolescent », 2011. soinsdenosenfants.cps.ca

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Découvertesanté

Une banque de ressources amusantes pour la petite enfance

Le Partenariat communauté en santé du Yukon te propose une série de trousses sur la santé qui comprennent des jeux éducatifs, une sélection de livres, du matériel et un cartable d’activités clé en main pour explorer l’une des 13 thématiques :

• Le corps humain

• Apprivoiser le deuil

• Sécurité

• Alimentation saine et poids santé

• Activité physique

• Mes émotions et moi

• Les 5 sens

Hygiène, bactérie et microbes

Comment bien se laver les mains?

Qu’est-cebactérie?qu’une

Expliquer l’importance du lavage des mains et des dents et découvrir le monde des bactéries!

Corps

Qu’y a-t-il à l’intérieur du corps?

Jusqu’oùpousserpeuvent cheveux?nos Sommes-nous tous faits pareil?

La sécurité

Si on dansait? Que veut dire cette peinture?

Quel est cet instrument?

Accueillir bébé dans la famille

Comment en prendre soin?

D’où viennent les bébés?

Préparer la venue d’un bébé et apprendre à l’enfant à assurer son nouveau rôle de grand frère ou de grande sœur!

Qui

Sensibiliser à la sécurité à la maison, à l’école, dans la rue ou dans la nature et découvrir le monde des premiers secours.

Activité physique

J’ai envie de bouger!

J’ai besoin de relaxer!

Découvrir comment s’activer pour sa santé tout en s’amusant!

Mes émotions et moi

Qu’est-ce que la peur?

À quoi ça sert la relaxation? Pourquoi suis-je en colère?

Comprendre ses émotions et apprendre à mieux les gérer!

Apprivoiser la mort et le deuil

Que se passe-t-il après la mort ?

• Bobos blessures et maladies

• Accueillir un bébé dans la famille

• Établir les limites

• Hygiène bactéries et microbes

• Santé de la planète

• Les arts et la santé

Emprunt d’une durée d’un mois, sans frais

Santé de la planète

Comment les déchets sont-ils gérés?

Comment fonctionneça une plante? Création-récupération!

Apprendre comment protéger sa santé et celle de la planète!

Les 5 sens

Une couleur c’est quoi?

Est-ce normal d’être triste?

Expliquer à l’enfant de façon simple ce qu’est la mort et l’accompagner dans le deuil.

Alimentation saine et poids santé

Je veux devenir chef!

D’où vient la nourriture?

Découvrir la diversité et les bienfaits d’une alimentation équilibrée.

Premiers soins, bobos et maladies

Pouah! Qu’est-ce que ça sent?

Qu’est-ce qu’on entend?

Explorer le monde à travers ses cinq sens.

Le cancer c’est quoi?

Se glisser dans la peau d’un médecin, comprendre la douleur et gérer les petits et gros bobos! Pourquoi j’ai mal? Comment met-on un pansement?

Ressources locales
humain Explorer les mystères du corps en s’amusant!
Les arts et la santé Explorer son corps à travers diverses disciplines artistiques et voir comment les arts peuvent nous faire du bien.
sont les pompiers et ambulanciers?les
se cachent les dangers à la maison?
sur la sexualité et les relations égalitaires! Est-ce que je dois donner un câlin?
Établir les limites Apprendre
D’où viennent les bébés? Les parties intimes, ça veut dire quoi?
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S’outiller dans son rôle de parent pour mieux accompagner les enfants

• Deux revues produites au Yukon pour les familles du Yukon

• Disponibles en ligne et en version papier

Renseignement : pcsadjointe@francosante.org

Au cœur des émotions de l’enfant

Mission possible : pour une saine utilisation des écrans

BÉBÉ EN SANTÉ, AVENIR EN SANTÉ

DES SERVICES EN FRANÇAIS GRATUITS POUR LES FAMILLES PENDANT LA PÉRIODE PRÉNATALE ET POSTNATALE

Pour participer au programme, écrivez-nous : pcnp@lesessentielles.ca (867) 668-2636

3089, 3ème avenue

Whitehorse, Y1A 5B3

Offert dans le cadre du Programme canadien de nutrition prénatale de l’Agence de la santé publique du Canada (PCNP)

YUKON
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Les partenaires de l’initiative Petite enfance en santé du Yukon.

Équipe de rédaction

Anna Ly, Audrey-Ann Deneault, Geneviève Tremblay, Louise Gagné, Marie-Hélène Gagné, Sandra St-Laurent

Révision : Marilyn Ferland, Aline Veremme, Geneviève Tremblay, Sandra St-Laurent

Graphisme et montage : Deschenes Regnier

Les opinions exprimées ici ne représentent pas nécessairement celles de l’Agence de santé publique du Canada. francosante.org

MARS 2024
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