Enfance, jeunesse : quels espaces pour grandir ?

enfance, jeunesse :

quels espaces pour grandir ?

le quartier du bas clichy et la génération du renouvellement urbain

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Pauline martin Travail de fin d’étude Ingénieur paysgaiste 2017 Directrice de mémoire // Lolita VOISIN

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membres du jury Président de jury : Christophe DEGRUELLE, président de la communauté d’agglomération de Blois et enseignant de politique territoriale à l’Ecole de la Nature et du Paysage directrice de mémoire Lolita VOISIN, ingénieure paysagiste, docteur en aménagement de l’epace-urbanisme et enseignante en stratégie d’acteurs appliquée au projet de paysage à l’Ecole de la Nature et du Paysage professeur associé : Vincent THIESSON, concepteur lumière à l’agence ON et enseignant en lumière à l’Ecole de la Nature et du Paysage

enfance, jeunesse :

quels espaces pour grandir ?

le quartier du bas clichy et la génération du renouvellement urbain

Travail de fin d’étude 2017 // Pauline martin

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introduction

p.6

préambule

p.8

partie 1 : de la problématique à clichy sous-bois

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Chapitre 1 : notions théoriques et posture de paysagiste A. Notions d’enfance, de jeu, de ville B. L’enfant dans la ville contemporaine C. Chercher une posture de paysagiste

Chapitre 2 : la jeunesse au coeur d’un jeu d’acteur 4

A. Autour de la famille B. L’Etat et les pouvoirs publics C. Les acteurs locaux

Chapitre 3 : interroger les formes urbaines A. Les grands boisements B. Les zones pavillonnaires C. Les grands ensembles

p. 26 p. 30 p. 34

42 p. 44 p. 48 p. 56

60 p. 62 p. 66 p. 68

partie 2 : les territoires de la jeunesse du bas clichy Chapitre 4 : les sphères de la vie quotidienne A. La sphère familiale B. La sphère de l’école C. La sphère du temps libre

Chapitre 5 : une frange interstitielle A. Des lieux en enfilade - Séquence n°1 : la pelouse de la Fontaine aux Images - Séquence n°2 : le stade Roger Caltot - Séquence n°3 : le bassin de rétention - Séquence n°4 : l’allée Maurice Audin - Séquence n°5 : le mail du Petit Tonneau

Chapitre 6 : vers le projet

A. Des constats aux enjeux B. Les grandes orientations du projet

86 p. 90 p. 96 p. 103

110 p. 112 p. 114 p. 118 p.122 p.126 p.130

136 p. 138 p. 40

conclusion

p.146

bibliographie & remerciements

p.148

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introduction générale Clichy Sous-Bois est une commune à l’est du département de Seine SaintDenis caractérisée par un urbanisme de grand ensemble des années 1960.

C’est une commune marquée par son caractère cosmopolite, populaire mais surtout par sa jeunesse fortement représentée. Connue pour avoir été l’épicentre des émeutes de 2005, Clichy est fortement liée à sa jeunesse.

Dans un premier temps, nous allons explorer les notions qui sont sousjacentes à la problématique : l’enfant, le jeu et la ville. Ces notions particulières nous aident à trouver un positionnement en tant que paysagiste.

De plus, elles nous orientent à considérer l’enfance et la jeunnesse sous l’angle social. Ils sont au coeur d’un réseau d’acteurs sur le territoire entre les habitants, les pouvoirs publics et les acteurs de la vie locale. A Clichy Sous-Bois, ils constituent un écosystème particulier à prendre en compte qui s’inscrit aussi dans les formes urbaines de la ville. Marquée par des formes très sectorisées, Clichy a l’avantage d’être la 2e ville la plus verte du département par sa proximité avec la forêt de Bondy. L’urbanisme de grands ensemble génère de nombreux espaces résiduels, qui peuvent être fertiles pour la jeunesse.

Dans un second temps, le quartier du Bas Clichy, en proie à de lourds changements avec un nouveau programme de Rénovation Urbaine, est particulièrement riche en espaces résiduels et constitue une échelle de vie des enfants et des jeunes. Nous allons développer deux échelles d’analyse : celle du quartier et celle de la parcelle. Il s’agit de comprendre la place des enfants et des jeunes dans le fonctionnement du quartier. Pour cela, nous allons regarder les sphères de la vie quotidienne : la famille, l’école et le temps libre. Elles régissent les pratiques urbaines des enfants et des jeunes dans l’espace public. La superposition de ces sphères d’analyse permettent d’obtenir une représentation des territoires de la jeunesse.

Ils peuvent être mouvants, éphémères, imprévisibles et participent à une forme d’organicité générée par les comportements ludiques des enfants et des jeunes. De ces territoires de la jeunesse, un site de projet émerge car il réunis un certain nombre de potentiels pour la jeunesse. Il s’agit d’une frange résiduelle imbriquée à l’arrière de résidences, d’écoles maternelle et primaire, de grands parcs urbains mais aussi traversée par des axes strcucturants du quartier. Cette frange est une succession de lieux et d’équipements fragmentés qu’il s’agira de reconnecter au sein d’une seule et même entité urbaine.

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«L’enfance reste avec la nature une des dernières valeurs refuges du monde non économique.»

perinjaquet raphael - L’identité du lieu - IDEF - Le jeune enfant et l’architecte, les lieux de la petite enfance - 1991 lewis hine - Sans titre - 1920/1930

La place des enfants et des jeunes dans la ville est un sujet qui a sommeillé en moi durant les cinq dernières années. J’y ai été confronté pour la première fois lors d’un stage au conseil départemental de Seine Saint-Denis, alors en classe préparatoire ATS au lycée horticole de Montreuil. L’objet du stage était d’explorer la question de l’accueil de la petite enfance dans les parcs départementaux sur un triptyque «Nature - Culture - Petite enfance». Depuis cette époque, une graine a germé.

Bien évidemment, c’est un sujet qui réveille mes souvenirs d’enfance, mes mémoires et ma nostalgie «d’enfant-citadine». Mon envie d’être paysagiste est née d’un amour intemporel et indéfectible pour mon quartier d’enfance, le quartier de la Roquette (Paris XIe) justement parce qu’il en a été le théâtre. Par ailleurs, l’enfance et la jeunesse sont tout deux vecteurs d’idéaux et de valeurs universalistes fortes qui me touchent en tant qu’être humain et m’interpellent en tant que concepteur d’espace public.

C’est pourquoi, ce sujet m’a stimulé car il s’appuie sur des motivations affectives profondes issues de mon parcours et sur un engagement empreint d’utopie que j’aimerai développer dans mon travail professionnel à venir.

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«Le jugement de désordre serait à l’interstice ce que la déviance est au gang.»

stephane tonnelat -Interstices Urbains, Paris – New York: Entre contrôles et mobilités, quatre espaces résiduels de l’aménagement - 2003 brughel l’ancien - Combat de carnaval et de carême - 1559 Pierre-Wilfrid Boudreault, Michel Parazelli - L’’imaginaire urbain et les jeunes - 2004

En commençant mes recherches, je me suis rendue compte de la complexité du sujet car il englobe des enjeux mutliples : sociaux, politiques, éducatifs, philosophiques, économiques... rattachés à des disciplines entre-croisées. D’une manière générale, l’enfance et la jeunesse sont abordés par un regard d’adulte, projettant sur eux nos angoisses et nos inquiétudes sur l’avenir. Dès lors, ils sont soumis à des représentations sociales fortes qui conditionnent ce que la société attend d’eux, à savoir d’en être intégré une fois adulte. Sauf qu’en attendant, ils en sont exclus.

La société occidentale post-industrielle a engeandré un boulversement dans l’organisation des villes et des temps sociaux qui a conduit à une marginalisation progressive des enfants et des jeunes dans l’espace public. Ce ne fut pas toujours le cas. Le tableau de Brughel l’Ancien est frappant car il illustre bien tout ce qu’ils ne peuvent plus faire aujourd’hui dans la ville.

Tout simplement, jouer en liberté.

«La jeunesse était et restera le refuge du désordre.»

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«Contrainte des jeux préfabriqués ou évasion, quels seront leurs souvenirs ?»

maurice pialat - L’amour existe - 1960 marcel carné - Terrain vague - 1960

De cette question presque naïve de la liberté dans la ville, je me suis interrogée sur l’urbanisme des grands ensembles, si souvent pointé du doigt pour le caractère carcéral de ses formes urbaines.

Cet environnement, je ne le connais pas personnellement et je n’ai jamais (vraiment) été amenée à m’y confronter lors de mes études. Pourtant, il me semblait évident qu’il y avait des choses à dire et des choses à faire au regard des pressions sociales que les jeunes subissent, ici peut-être plus qu’ailleurs.

En général fortement représentée, la jeunesse est structurante dans le développement de ces territoires. Cela m’a intéressé de voir comment elle se traduit dans la ville. Non pas comme un décor, mais comme un lieu d’ancrage.

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Solène Gaudin.

Johan Huizinga.

André Keterz.

Vincent Vergone.

Matthieu Kassovitz.

Emmanuel Sougez.

arts

Olivier David.

Marcel Carné.

Laurent Besse.

Anne Bouchut.

histoire

géographie

François Truffaut.

Robert Doisneau.

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Maurice Pialat.

Lewis Hine.

education Maria Montessori.

psychologie

Lev S. Vygotsky.

Friedrich Froebel.

Jean Piaget.

Eric Chevallier.

Marc Crunelle.

médecine

Marie-José Chombart-de-Lauwe.

Roger Cailloix.

Laurent Thévenot.

Fabien Truong.

Sonia Curnier.

Denis Delbaere.

Kyriaki Tsoukala. Isabelle Danic.

sociologie

Clément Rivière.

Natalia Collarte.

Thierry Blöss

Marc Breviglieri.

urbanisme

Frederick Trasher.

.

Joël Zaffran.

Isabelle Ferroni.

Aldo Van Eyck.

Emile Aillaud.

Carl Theodor Sorensen.

Atelier BASE. GEHL. Décret n° 96-1136 du 18 décembre 1996

Décret n° 94-699 du 10 août 1994

juridique

Décret n° 2004-1227 du 17 novembre 2004

arborescence des notions

La question de l’enfant dans la ville fait appel à un corpus de connaissances très vaste et parfois très éloigné des domaines de prédilection du paysagiste. Complémentaires les unes des autres, ces disciplines forment une arborescence de notions que le paysagiste apprend à reformuler dans son propre langage. Les disciplines qui nous intéressent sont logiquement celles attraits, de près ou de loin, à la dimension spatiale.

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partie 1 de la problématique

à clichy sous-bois

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seine saint-denis

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paris

introduction

clichy sous-bois

Cette première partie permet de comprendre le cheminement de pensée qui est fait entre une problématique théorique, celle de la place des enfants et des jeunes dans la ville, avec le site d’étude Clichy Sous-Bois.

Dans un premier temps, il était important de poser toutes les bases de réflexion qui vont conditionner la manière de regarder ce territoire au travers de sa jeunesse. La définition des notions principales (l’enfance comme sujet, le jeu comme moyen et la ville comme support) et l’évolution de la place de l’enfant dans la ville contemporaine nous permettent d’appuyer une posture en tant que paysagiste qui reste ouverte dans la manière de percevoir une jeunesse soumise à de fortes représentations sociales.

Ces notions amènent à nous intéresser à l’écosystème de la jeunesse représenté sur le territoire clichois. Ils sont articulés autour de trois grands acteurs : la famille, un milieu social populaire et cosmopolite ; l’Etat et les pouvoirs publics qui agissent par des grandes politiques nationales et locales ; et enfin les acteurs de la vie locale avec des structures qui remplissent des actions complémentaires à celles des pouvoirs publics.

Au delà des acteurs, les formes urbaines influent directement sur la relation de l’enfant à la ville. Ces formes sont à interroger au regard de leur histoire, des activités humaines qui les ont forgées, des représentations du territoire qu’elles génèrent, des populations qu’elles accueillent, des contrastes qu’elles induisent etc. Clichy est un territoire marqué par trois grandes entités : les grands boisements issus de l’ancienne forêt de Bondy ; les zones pavillonnaires tournées vers les communes voisines et les grands ensembles qui forment un noyau dense et central dans la ville.

Ce cheminement nous conduira à s’interesser en deuxième partie au quartier du centre ville, le Bas Clichy.

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5 km

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L’exploration des notions théoriques nous amène à articuler le propos autour de trois notions principales : l’enfant en tant que sujet propre, avec des caractéristiques singulières individuelles (l’enfant comme sujet propre) - le jeu en tant que moyen d’interaction, moyen d’exprimer un rapport au monde - la ville en tant que lieu d’exploration et support de construction de soi.

La notion d’enfance ne fait pas l’objet d’une définition universelle, ni celle de la jeunesse. Elles sont d’abord des notions culturelles variant d’un pays à l’autre, d’une époque à l’autre, d’une société à une autre. Les définitions utilisées s’inscrivent dans les sociétés occidentales industrialisées dont la France est le principal pays de référence pour cette étude.

La question de la place des enfants dans la ville est avant tout une question de choix, de regard, qui nécessite un positionnement en tant que paysagiste, qu’il va s’agir de clarifier.

Chapitre 1 : Des notions théoriques à la question du paysage A notions d’enfance, du jeu et de ville

1. Notion d’enfance et de jeunesse 2. Le jeu comme expression d’une nature propre 3. L’espace public, une arène ludique et sociale

A l’enfant dans la ville contemporaine

1. Déclin de la présence de l’enfant dans l’espace public 2. Utopies de l’enfant dans la ville 3. Nouveaux regards et questionnements actuels

A chercher une posture de paysagiste

1. Reconsidérer l’éternelle «aire de jeux» 2. Agir à différents niveaux d’intervention

p.26 p.28 p.29

p.30 p.32 p.33

p.34 p.38

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développement moteur

développement intellectuel

développement cognitif

développement du langage

développement affectif

développement social

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La théorie la plus ancienne, bien que discutée, est celle du psychologue Jean Piaget. Il distingue différents types de dévelopements chez l’enfant qu’il considère comme conditions d’un développement harmonieux et épanouissant. Ces typologies interviennent à chaque stade de développement et constituent des outils pédagogiques où l’environnement (intérieur comme extérieur) joue un rôle fondamental car il est le support de ces différentes formes et périodes de développement. typologies de développement de l’enfant - théorie développementaliste de jean piaget 1. Développement moteur : développement du corps, tonicité musculaire, capacité à se mouvoir, force physique, habileté du corps dans l’espace 2. Développement intellectuel : structures mentales 3. Développement cognitif : manière de percevoir l’environnement au travers des 5 sens 4. Développement du langage : capacité de communiquer verbalement ou non avec les autres 5. Développement affectif : prise d’autonomie par rapport à l’environnement familial 6. Développement social : à partir de la relation aux parents, influence sur le comportement de l’enfant vis à vis des autres, du milieu périodes de développement de l’enfant - théorie de jean piaget 1. Période sensi-motrice (0-2 ans) : âge de la déambulation et du langage ; intelligence basée sur l’action du corps dans l’espace ; actions vers les autres limitées (tournées autour d’un matériel) ; 2. Période pré-opératoire (2-7ans) : pensée symbolique (imitation, représentation, actes fictifs) ; prise de conscience des quantités, du temps, de l’espace, de la fonction symbolique, du langage, de soi-même ; mise en place de la socialisation, des intérêts, des valeurs ; tendance à aller vers l’autre 3. Période des opérations concrètes (7-12ans) : opérations intellectuelles par des objets concrets ; apparition des sentiments moraux et sociaux 4. Période des opérations formelles (12-16ans) : pensée proche de celle de l’adulte, capacité d’abstraction, d’hypothèses et raisonnements logiques ; formation de la personnalité et insertion affective et intellectuelle dans la société des adultes

A notions d’enfance, de jeu et de ville Articulation d’un triptyque : un sujet - un moyen - un support

jeunesse nu conti s u s s e proc me un m o c r e à envisag

petite enfance

0-6

enfance

6 - 12

MINEUR

adolescence

12 - 18

MAJEUR

jeune adulte

18-25

1. notions d’enfance et de jeunesse la notion d’enfance Issu du latin «infans», celui qui ne parle pas, l’enfance est une construction sociale et culturelle. L’enfant est avant tout un individu à part entière, un sujet qui a des caractéristiques propres (physiques, cognitives, intellectuelles, vulnérabilité...), loin d’être homogènes d’un enfant à l’autre. Il est un être en développement, traversant une succession de phases jusqu’à l’âge adulte. Ci-contre, la théorie de Jean Piaget met en avant les différents stades et typologies de développement qui constituent le parcours évolutif de l’enfant et l’importance de l’environnement dans la maturation de ces apprentissages.

Il est aussi le membre d’un milieu social qui conditionne sa future place dans la société. Il hérite de la condition sociale et des valeurs associées à son groupe familial, qui constitue le 1er cercle d’influence.

Enfin, il est aussi membre d’une catégorie d’âge qui le soumet à un statut particulier dans la société. Ce statut conditionne et détermine les caractéristiques de sa condition d’enfant et les comportements attendus ou tolérés.

la notion de jeunesse La notion de jeunesse renvoi aussi à une classe d’âge mais dans une fourchette beaucoup plus large, floue et hétérogène. A cheval entre l’adolescence et l’âge adulte, la jeunesse prendrait fin lors de l’autonomie matérielle complète du jeune dans un nouveau foyer.

Associée partiellement à l’adolescence, la notion de jeunesse est perçue de façon très ambivalente en fonction des connotations qui lui sont associées. La racine grecque du mot latin «adoleschès» , «celui qui bavarde» désigne une conduite sociale dépréciée et répréhensible. On retrouve aussi d’autres définitions «celui qui est en train de grandir» ; «jeune homme étourdi ou sans expérience» ou bien «celui qui n’a pas atteint la maturité». A l’inverse, la jeunesse est valorisée lorsqu’elle est intégrée à la société productive qui lui reconnaît des qualités de «dynamisme», «d’innovation», de «productivité» ... Pour illustrer cette ambivalence, Laurent Thévenot oppose la «jeunesse des petits», improductifs et non qualifiés et la «jeunesse des grands» intégrés et socialement valorisés. La jeunesse est donc très fortement soumise aux représentations qu’elle génère selon les normes de société.

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2. le jeu comme expression d’une nature propre un besoin et un moyen d’interaction avec le monde

lieux autour du domicile

lieux de l’école

cour de récréation

abords et parvis

trajet de l’école

« Le jeu ne peut se développer que dans une échappée du prévu et du contrôlé» 2

cour d’école

roger caillois - Des jeux et des hommes - 1958

aire de jeux

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cour, rue

eric chevallier - L’enfant et la ville - 1993

domicile familial

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Le jeu est partie prenante de la vie de l’enfant. Il remplit une fonction structurante de son quotidien et conditionne son rapport au monde extérieur. Il s’agit pour lui d’un moyen d’interaction sensible, symbolique qui lui permet de résoudre des conflits ou des problèmes qui lui échappent dans la réalité. Pour cette raison, le jeu est un besoin primaire, aussi important qu’une alimentation équilibrée ou qu’un sommeil suffisant. Jouer, c’est sa manière d’appréhender et de comprendre le monde ; c’est une manière de se construire. Il joue car c’est sa nature propre. 1 Pour Roger Caillois, le jeu naît d’une initiative, au hasard des rencontres et des occasions. Ce n’est pas une activité institutionnalisée. Il est défini par trois grands principes : l’incertitude (celle de son appropriation, de gagner ou de perdre...) ; la latitude (c’est la marge de manoeuvre qu’offre le jeu, les potentiels créatifs, l’équivocité des usages) ; le risque (idée d’emportement, de danger, de transgression, de vertige vecteur d’excitation et d’intensité). Le jeu est aussi l’expression d’une culture commune. D’un pays à l’autre les jeux sont différents mais l’acte de jouer est universel.

L’environnement conditionne et oriente les jeux en fonction d’un référentiel culturel que l’enfant apprend à découvrir et à en adopter les codes. C’est aussi un acte fondamentalement social car il est vecteur d’interaction et de communication entre plusieurs individus.

D’autre part, le jeu génère un espace et un temps spécifique mais il n’est pas nécessairement figé dans l’espace et dans le temps. Il peut être variable d’un jour à l’autre, d’un lieu à un autre. Tout comportement peut devenir jeu ; tout environnement est soumis aux logiques du jeu. En ce sens, l’espace public n’a pas vocation à être un espace de jeu en soi, mais un espace où le jeu est possible à côté d’autres fonctions qu’il remplit.

lieux périscolaires

les lieux de l’enfance dans la ville - Le domicile, centre de gravité et repère de l’enfant dans la ville - Descatégories de lieux soumis à une logique d’éloignement et de prise d’autonomie

3. l’espace public, une arène ludique et sociale une confrontation dynamique entre l’espace et l’enfant

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TSOUKALA Kyriaki - Les territoires urbains de l’enfant, L’Harmattan - 2007

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lieux des loisirs

parcs et jardins

terrain de sport

atelier associatif

marie-josé chombart-de-lauwe - Leurs pratiques, nos regards - revue Autrement n°10 - 1977

« S’approprier un lieu, ce n’est pas seulement en avoir l’usage reconnu, mais établir avec lui une relation, l’intégrer dans son vécu, pour s’y enraciner, y marquer son empreinte, l’aménager, devenir acteur de sa transformation. » 6

lieux de la ville

friches, délaissés

Denis delbaere - La Fabrique de l’espace public. Ville, paysage et démocratie, Ellipses - 2010

station de transport

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commerces

olivier david - La place des jeunes dans l’espace public : comment vivre ensemble ? - projet «Vis ta ville» Rennes - 2010/2011

impasses, ruelles

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L’espace est reconnu par de nombreux auteurs comme étant déterminant dans le développement des enfants. Il est soumis à des variables liées à son statut : public/privé ; individuel/collectif ; autorisé/interdit ; général/spécialisé... Le concept d’espace public revient au philosophe Jurgën Habermas qui le conçoit comme la sphère du débat public. Cette définition permet de nous interroger sur la relation des enfants et des jeunes au sein de la «cité», en tant qu’espace symbolique de la société politique. 3 Les enfants disposent donc d’un «droit à la ville» comme tout autre citoyen.

Associé «aux vides», l’espace public s’apparente comme le «ciment de la ville»4 par sa capacité à mettre en relation les individus dans un espace physique. Il remplit donc un rôle fondamental car il regorge d’opportunités de jeu par sa materialité et mêle classes sociales, genres, générations, types d’usagers...

La complexité de la relation enfant/ville réside en partie dans le fait qu’ils sont soumis à des facteurs physiques spécifiques qui influencent leur pratiques. Par exemple, le champ visuel est réduit à 70° jusqu’à 7 ans, le niveau des yeux est plus bas que l’adulte, ils distinguent les contrastes et non des nuances et perçoivent les détails et non un paysage global...4 L’espace public peut s’avérer un environnement d’obstacles particulièrement intense qui est souvent omis dans l’aménagement des villes. Les modes d’approche diffèrent avec les adultes : «Celui de l’adulte est fonctionnel. Celui de l’enfant revêt un caractère sensoriel, ludique et imaginaire. Ce qui compte pour l’enfant dans la ville c’est l’utilisation qu’il en fait et non les rôles qu’elle remplit. (...) La possibilité de jouer est inextricablement liée à la viabilité du milieu.» 5 L’enfant interagit avec l’espace par une confrontation dynamique constante qui influe sur ses besoins, ses usages et l’appropriation qu’il fait de l’espace.

marges

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B l’enfant dans la ville contemporaine L’enfant dans la ville une affaire de représentations

1. le déclin de la présence de l’enfant dans l’espace public Rituels du Moyen-âge

de la rue à la classe

Au travers de pratiques urbaines spécifiques comme le carnaval ou le charivari, les jeunes étaient invités à s’exclure de la société, à en transgresser les règles de civilités pour mieux s’y intégrer par la suite.

Ces rituels favorisaient les liens intergénérationnels tout en consolidant la cohésion sociale de la communauté. On parle d’une «mise en scène du désordre» (Barneyre, 1992) où la rue symbolisait la place sociale des jeunes.

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inconnu - farcejaire-eyragues.blogspot. fr - date inconnue

moyen-âge

lewis hine - Child Labour - 1920/1930

XIXe

l’enfant et la rue industrielle

Avant la Révolution Industrielle, les enfants partageaient le même mode de vie que ceux des adultes.

La rue constituait «un espace social à la fois privé et public qui appartient aux riches et aux pauvres» (Tsoukala - 2007). Les échanges se faisaient à proximité des devantures des ateliers. La Révolution Industrielle changea la conception de l’enfance en le distinguant de l’adulte. Des considérations hygiénistes et moralistes ont conduit à la création d’espaces de protection de l’enfance (hospices, orphelinats...) face aux dangers des lieux de production ou des marginaux.

L’évolution de la présence des enfants dans la ville est liée à l’histoire du travail des enfants et de leur scolarisation. En 1882, la loi Jules Ferry établit l’enseignement laïc obligatoire jusquà 12 ans et jusqu’à 16 ans en 1959. La transition fut lente et houleuse dans la sphère politique. L’école obligatoire généralisa l’isolement des enfants en les regroupant par classes du même âge. «L’enfant s’éloigne de la rue et rentre en classe» (Tsoukala - 2007), il en devient un usager occasionnel.

1900

1920

l’âge d’or du «jeu libre»

Les années 1920-1930 sont considérées comme l’âge d’or du «jeu libre». L’enfant est entré en classe et l’adulte n’a pas encore eu le temps de contrôler les autres aspects de son quotidien, notamment lors de son temps libre.

paull - Robert Raikes et les enfants du quartier populaire du « Pré-sainte-Catherine » - 1880

Manoel de Oliveira - Aniki Bobo - 1942

critique du fonctionnalisme

la jeunesse en chantier

A. D. Allier - Salut aux couleurs, dans un chantier de jeunesse - (ministère)

La jeunesse constituait un enjeu central pour Pétain, souhaitant réunifier le pays autour de valeurs patriotiques et moralistes. Il mit en place une politique de la jeunesse très volontariste, militaire. Le travail manuel et physique étaient privilégiés au sein des chantiers de la jeunesse, des maisons de jeunes ou des associations chrétiennes type scoutisme ou Compagnons de France. La jeunesse «déviante» était réprimée dans des «colonies de redressement», Pétain parlait d’une «pseudoculture paresseuse et génératrice d’inutilités» (1942).

1940

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1980

2000

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2020

vers des nouvelles formes ?

les trentes glorieuses

L’après-guerre engendra des bouleversements dans les structures sociales et dans la ville. L’automobile revendique la place principale du réseau routier et détériore la relation du jeune et de l’espace public (consommateur d’espace et malpropre). D’autre part, l’essor de la consommation et des congés payés font naître le marché des loisirs. L’enfant devient le client d’un marché très rentable incarnés par les terrains de sport, les parcs d’aventure ou d’attractions. La logique économique éloigna davantage l’enfant d’une forme de «droit universel à la ville»

anarchy 7 - Adventure playground, a parable of anarchy

Les réflexions sur l’enfance se déplacèrent dans les champs politiques et culturels. Le corps scientifique s’attacha à considérer l’épanouissement et la valorisation de la personnalité de l’enfant en tant qu’objectifs d’éducation. Les critiques remirent en cause la société de production, l’urbanisme sectoriel, le système éducatif qui participe à une fragmentation de la pratique de l’espace public par l’enfant. La ville est vécue comme un phénomène discontinu contenant des pleins et des vides d’activité, de contacts sociaux.

Eugène rochards - «Dorchester Days» series - 1978

Aujourd’hui, les arguments sécuritaires et hygiénistes perdurent. Les aires de jeux standardisées restent une réponse courante dans l’aménagement des villes. Spécialisées, monofonctionnelles, normalisées, elles entretiennent une mise à distance de l’enfant dans l’espace public sans être remises en question. Pour autant, certains programmes tendent à élargir les espaces de l’enfance à la ville, en y intégrant des événements ludiques ouverts à tous et à tout âge. Ils participent à dynamiser les espaces par une réflexion sur les usages et la temporalité.

BUNDESPLATZ, bern - Source et date wikipedia non précisées

2. utopies de l’enfant dans la ville les jardinets d’enfants : pédagogie par l’espace- 1900

Le regard porté sur les enfants dans la ville vient d’abord des pédagogues début XXe qui considèrent les espaces extérieurs comme supports complémentaires au développement de l’enfant.

Friedrich Fröebel a été l’un des premiers à expérimenter des jardinets d’enfants à Burgoff en Suisse.

Il intègre des espaces extérieurs de découverte dans ses programmes éducatifs. Sa volonté première est d’atteindre «le progrès et le bonheur de l’humanité».

Froëbel met en avant l’importance du jeu dans l’activité de l’enfant. Le besoin d’agir, de créer, de se mouvoir peut être exprimé dans les jardins d’enfants. Influencé par les idées de Pestalozzi, Froëbel tend à améliorer les conditions de vie des classes populaires en les stimulant, dès leur plus jeune âge à développer et à laisser s’exprimer leur «nature propre». De plus, le jardin conduit l’enfant à la nature par la pratique du jardinage. Il élargit sa conscience du vivant au végétal, en découvrant les temps de la nature et les surprises que réservent la croissance d’une plante. friedrich froëbel - jardinet d’enfants - Burgoff - 1904

les terrains d’aventure ou «junk playgrounds» - 1930

Les premiers terrains d’aventure sont crées au Danemark en 1931 par l’architecte paysagiste Carl Theodor Sorensen. L’idée lui vient en observant des enfants jouer avec des restes de construction d’un chantier. De la même manière, l’idée fut exportée en Angleterre par Lady Allan de Hurtwood dans les secteurs bombardés de la ville lors de la Seconde Guerre Mondiale. Tous deux voient en ces terrains vagues, ces friches, ces délaissés, ces décombres, des lieux dans lesquels «les enfants peuvent créer, construire, rêver et imaginer une réalité».

Les terrains d’aventure sont en général gérés par une association composée d’animateurs et d’éducateurs. On y trouve des cabanes construites de brics et de brocs, des pneus, des matériaux naturels ou de chantier, des animaux de la ferme, des potagers, des herbes folles, parfois des feux ou des igloos, des clous, des vis, des tyroliennes bancales, des flaques d’eau boueuses... autant d’éléments à manipuler, triturer, casser, reconstruire, découvrir... à la hauteur de l’imagination des enfants. Ces espaces laissent une grande liberté d’action, d’interaction, de transformation de l’espace par les enfants. Il y a eu quelques tentatives en France, qui n’ont pas perdurées dans le temps.

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cart theodor sorensen - Children’s playground, the Venchie

quartier de la grande borne : mythe de la ville ludique - 1970

En 1967, l’architecte Emile Aillaud conçoit un grand ensemble de près de 4000 logements à Grigny, le quartier de la Grande Borne. Surnommé «la Cité des Enfants», le quartier est composé de grands ensembles courbes, bas et colorés dont la sinuosité créé des dédales, des impasses, des recoins propices pour se cacher, pour jouer, déambuler et explorer une forme une mélancolie par l’espace.

Emile Aillaud pensait que ces niches et ces sculptures géantes étaient propices au jeu, à l’introspection et au développement de relations de voisinage «à échelle humaine».

La sociologue Marie-José Chombart-de-Lauwe a mené une étude en 1976 sur ce quartier. Elle constate que ces espaces sont plus symboliques que véritablement pratiqués librement Les enfants regrettent l’aspect figé d’un décor où il leur est interdit de se l’approprier par leur propre langage, leurs propres jeux (ex : faire des cabanes).De plus, Emile Aillaud a sous estimé le besoin important d’acteurs de l’enfance à qui parler dans un milieu isolé et défavorisé économiquement.

Pour notre réflexion, cet exemple de la Grande Borne apparaît comme une mise en garde à projeter un concept théorique créant un décor déconnecté des attentes et à la réalité des habitants. emile aillaud - Quartier de la Grande Borne - Grigny - 1963

3. nouveaux regards et questionnements actuels thierry paquot - les âges dans la ville - 2014

Thierry Paquot pointe le fait que l’urbanisme actuel fait une place d’honneur aux actifs en bonne santé mais délaisse les inactifs ou les improductifs comme les enfants ou les personnes âgées.

Pourtant, ce sont les inactifs qui sont majoritaires (retraités, chômeurs, sdf, scolarisés, etc.) mais la ville reste inadaptée aux besoins spécifiques de ces usagers.

Il porte une volonté de ménager, plutôt qu’aménager la ville. « Ménager veut dire « prendre soin ».

Prendre soin de qui ? Des gens, des choses et des lieux.» Il incite à utiliser des outils d’analyse comme par exemple : «la chronotopie (étude des lieux selon leurs usages temporels) ; la mutabilité (penser une construction en imaginant les changements à venir) ; la singularité (valorisation des sens, qualité des plantations, pacification du site...)» Ces autres manières de regarder la ville tendent à favoriser et redonner sa dimension inter-générationnelle à l’espace public.

Thierry Paquot - « France : les âges dans la ville », in L’Esprit des Villes, n°1, pp. 30-31, Gollion, Infolio - 2014

MOBILIER INTERACTIF - Schouwburgplein, Rotterdam

marc breviglieri - «la ville garantie» - 2015

Marc Breviglieri formule une analyse critique sur la spécialisation des espaces ludiques dans les villes. Par son concept de «ville garantie», il se réfère à une tendance de planification qui vise à prévoir d’une manière quasi-systématique les usages dits «normaux» ou «acceptables». Cette surplanification supprimerait la possibilité de flou d’usage et d’expérimentation qui crée justement le sentiment d’attachement aux villes. Parce qu’elle est imprécise, imprévue, malléable, poreuse et aux aspérités multiples, elle permettrait d’établir une relation sensible et affective avec ceux qui y habitent.

La «ville garantie» est caractérisée par : - une disparition d’une équivocité des usages, les espaces sont de plus en plus monofonctionnels - une volonté de maîtriser l’imprévisible par les politiques publiques - une appréciation du risque trop rigide par rapport aux normes et réglementations qui limitent les possibilités de jeu marc breviglieri -« L’enfant des villes. Considérations sur la place du jeu et la créativité de l’architecte face à l’émergence de la ville garantie » - Ambiances - Enjeux - Arguments - Positions, mis en ligne le 20 avril 2015 RELIefs artificiels - Maritime Youth House, Copenhague

sonia curnier - les potentiels créatifs des aménagements - 2014

Dans son article sur la programmation du jeu dans l’espace public, Sonia Crunier s’attache à observer des aménagements récents d’espaces publics qui sont considérés comme ludiques. Elle distingue quatre catégories : les reliefs artificiels, les jeux aquatiques, les sculptures engageantes et le mobilier interactif. Tous ces dispositifs permettent «l’évasion et procurent du plaisir» mais certains ont des potentiels créatifs plus forts ou libres que d’autres.

Dans le cadre du mobilier interactif, l’usager a le sentiment de pouvoir agir sur son environnement mais en réalité il n’exprime aucune liberté individuelle car il «joue» dans la limite des possibilités d’un dispositif technique. Il s’inscrit dans une pratique calculée, conventionnelle voire manipulée.

A l’inverse, les autres formes d’aménagements ludiques offrent beaucoup plus de liberté d’appropriation. Ils témoignent d’une attitude différente des aménageurs qui tentent de susciter des comportements ludiques sans pour autant les contrôler complètement et en y acceptant une part de détournement. les jeux aquatiques - Miroir d’eau - Bordeaux

sonia curnier - Les potentiels créatifs, issus de «Programmer le jeu dans l’espace public ?» - Métropolitique - 2014

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C chercher une posture de paysagiste Une volonté d’ouverture et de liberté pour une réflexion sur la ville 1. reconsidéreer l’éternelle «aire de jeux» LA CATégorisation par âge

Comme nous l’avons vu, l’enfance et la jeunesse représentent une classe d’âge à part entière, définie par un statut et une norme sociale. L’âge est le principal critère de mesure du temps social.

On peut y voir une forme de contrôle social de la société par les pouvoirs publics. 1 Cloisonner de manière drastique les enfants selon leurs âges, c’est exclure les autres catégories d’âges et notamment les adultes. Déjà à l’école, les enfants côtoient les enfants du même même âge. Pourtant, ils se construisent aussi au contact d’enfants plus grands (prendre exemple) ou plus petits (prendre soin).

C’est pourquoi, il me semble important de conserver une attitude ouverte sur la spécialisation des espaces de la jeunesse selon une catégorie d’âge, pour favoriser «des activités polyvalentes, simultanées et successives.» 2 Par cela, je souhaite aussi éviter toute tentation de stigmatisation notamment auprès des adolescents qui, peuvent subir une forme d’exclusion (bancs enlevés...) et de contrôle suspicieux ou excessif dans l’espace public.

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1

laurent thévenot - Une jeunesse difficile. Les fonctions sociales du flou et de la rigueur dans les classements - 1979

2

eric chevallier - L’enfant et la ville - 1993 anarchy 7 - Adventure playground, a parable of anarchy - Adventure in Lollard Street - Sheila Beskine Donne Buck V&A Museum - Notting Hill Adventure Playground - London - 1960

la notion de risque

Le risque est inévitable, car jouer c’est prendre des risques. Il fait partie intégrante du jeu. Les enfants apprennent à le percevoir en expérimentant. Lorsqu’ils jouent ils prennent des risques, plus encore ils les recherchent en essayant de dépasser leurs propres limites.

On porte trop souvent un regard strictement basé sur la prévention du risque, notamment à cause d’une attitude hygiéniste, moraliste et d’une lourdre responsabilité des élus. Un vocabulaire protectionniste «d’hauteur de chute», de «zone d’impact», de «point d’écrasement» s’est emparé des normes et rend complexe la conception des espaces. En pratique, ces considérations génèrent des espaces aseptisés. On tend à idéaliser les aires de jeux ou les jardins d’enfants comme étant “un petit monde idéal où les enfants pourraient évoluer sans craintes et sans douleurs” (Colophon), pourtant le risque zéro n’existe pas. Au contraire, le risque est utile. Les expériences malencontreuses ou douloureuses fond partie du jeu. C’est pourquoi, les enfants devraient pouvoir être confrontés à «un risque acceptable».

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espace

le jeu

physique ou imaginaire, besoin d’organisation de la ville

usage spontané, libre, imprévisible, culturel

AMénageur

Paradoxe de la planification

Spécialisation

DIFFUSION

Espaces dédiés aux pratiques sportives ou ludiques

La ville est considérée comme terrain de jeu (artefacts disséminés)

uniformisation

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CREATION

Des typologies de jeu Des possibilités de jeu Des paysages urbains

une possibilité d’inventivité et d’ingéniosité adaptée aux lieux

normalisation

normalisation

des espaces non soumis aux règles spécifiques mais aux règles générales d’aménagement

Rigidité des règles institutionnelles d’hygiène et de sécurité (vision culturelle occidentale)

Potentiel créatif relatif Pratiques contraintes Espace de désordre clos en fonction de la qualité de l’aménagement de l’aire

Potentiel créatif faible

Pratiques limitée ou manipulées Espace ordonné illusion d’une maîtrise de l’espace

Potentiel créatif fort Pratiques libres Espace de désordre diffus appel aux instincts de jeu

schéma du paradoxe de l’aménagement et des attitudes possibles de conception Ce schéma illustre les possibilités des aménageurs face au paradoxe d’aménagement entre les besoin des planification des villes et les principes du jeu. La conception des aménagements induit directement sur les potentiels créatifs et d’interactions sociales des espaces.

limites de la standardisation et paradoxe de l’aménageur

L’aire de jeu constitue la réponse traditionnelle «de traitement» de l’enfant dans la ville. Espaces incontournables presque «obligés» dans tout projet d’aménagement, ils font partie du paysage quotidien des villes. Le besoins d’espaces dédiés fait consensus auprès des enfants, des parents, des pouvoirs publics. Malgré cela, ils représentent bien souvent un casse-tête normatif car ses usagers, particuliers par nature, impliquent un certain nombre de contraintes et d’obligations visant à garantir leur sécurité. Du poids des contraintes et peut-être aussi par facilité, les aires de jeux subissent une forme de standardisation qui a pour conséquence de réduire leurs potentiels créatifs et de banaliser les paysages urbains.

L’aménageur, en tant que maître d’oeuvre, est un peu coincé entre la nécessité de répondre à un cahier des charges en respectant les normes en vigueur et l’aspiration de concevoir des espaces de qualité qui soient riches de potentiels créatifs pour les enfants. Il est pris en étau entre la nécessité d’une planification urbaine à coup de plans masses et les principes du jeu qui sont, par définition, antagonistes avec la notion d’ordre qu’implique la planification. D’une certaine manière, on tend à vouloir maîtriser l’imprévisible. La marge de manoeuvre est donc relativement restreinte et dépend de l’attitude de la maîtrise d’ouvrage à accepter les comportements ludiques de l’enfant.

Ces constats étant posés, il est possible de reconsidérer la place de l’enfant dans la ville autrement que par les aires de jeux spécialisées en agrégeant à l’espace urbain, dans sa globalité, des valeurs ludiques et pédagogiques structurantes pour l’épanouissement des enfants et des jeunes.

37 square du chêne - Clichy Sous-Bois - photo personelle

1

2

38

4

3

5

2. agir dans différents champs d’intervention la mise en commun des consciences et des savoirs

La place de l’enfant et des jeunes dans la ville est d’abord une question d’état d’esprit. Dans un premier temps, il s’agit de les considérer comme usagers à part entière et de prendre en compte leur mode de fonctionnement particulier. Les différents acteurs de la jeunesse d’un territoire peuvent porter des regards complémentaires sur ces usagers de par leur domaine de compétence et leur champ d’action ( jeunes, parents, habitants, élus, techniciens, professionnels de l’enfance, associations... ). Le paysagiste peut être un acteur de médiation, en favorisant l’échange des expériences de chacun dans le cadre d’une réflexion sur la ville et l’espace public. Il s’agit d’ouvrir le débat sur certains sujets qui peuvent paraître cristallisés en partageant les attentes et les connaissances de chacun. Cette mise en commun des consciences est le premier «combat» pour faire émerger de nouvelles postures (exemples d’initatives fertiles :.association Madame Rutabaga actions sociales par la revitalisation des espaces publics (1) ; le jardin d’émerveille, un lieu d’accueil parent/enfant alternatif, philosophique, porté par la compagnie Praxinoscope, un paysagiste Ghilain Rousselle et le département de Seine Saint-Denis) (2)

l’accessibilité et la fabrique de l’espace public

La démarche vise à assurer une accessibilité physique et symbolique aux espaces publics. La prévention des dangers des automobilistes est un point de départ. A titre d’exemple, le système «Woonerf» (3) (Pays-Bas) vise à faire coexister les piétons et les véhicules en soutenant l’attention des automobilistes par un traitement des revêtements, des lignes et des perspectives de la rue. En parallèle, à prévenir la spontanéité fragilisante des enfants par la sensibilisation, des installations ponctuelles ou la création de placettes aux abords des écoles. D’autre part, l’accessibilité aux espaces publics désigne aussi une capacité d’action, de transformation favorisé notamment par les cinq sens (prédominance sur le toucher). Alors, élaborer des projets qui puissent intégrer l’inorganisé, le hasard, le désordre, l’erreur, la transgression (4-5) ... afin de «rendre l’espace public» aux enfants. Cette capacité de prise sur l’environnement amène aussi à réfléchir sur une forme d’accessibilité symbolique qui passe par la fabrique même de l’espace public. Dans une logique de démocratie participative. il s’agit d’impliquer les enfants et les jeunes dans les processus de conception de la ville.

1. conseil des enfants - Faire remonter les attentes des enfants - L’arlequin, Villeneuve ©Madame Rutabaga 2. le jardin d’émerveille - Vincent Vergone & Ghilain Rousselle - Livry-Gargnan - 2016 - ©Julie Chêne 3. exemple woonerf - The Methleys UK - Pinterest

4. Drapers field - Kinnear Landscape Architects Londres, Angleterre - 2010 © Adrian Taylor 5. st kilda’s adventure playground - Melbourne, Australie - 1982 1

A. CHURCHMAN - L’enfant et le milieu urbain, l’expérience israélienne - L’aménagement urbain cqnx l’intérêt de l’enfant - 1980

le projet politique

Dans certains pays européens, l’installation de lieux récréatifs dans les plans d’aménagement de nouveaux quartiers est encadré par des normes et des règlements. Inspiré du modèle danois, la Finlande définit des surfaces récréatives selon une hiérarchie donnée depuis le domicile : à 50m pour les petits terrains de jeu ; à 150 m pour un parc de quartier d’un pâte de maison ; à 500 m pour un parc dit principale aire récréative... En France, il n’y a pas de réglementation de cette sorte mais les programmes d’aménagement de nouveaux quartiers ou lors de renouvellement urbain intègrent de plus en plus ce genre de considérations. Arguments politiques puissants car révélateur d’une posture idéalisée sur l’avenir, l’enfance et la jeunesse sont au coeur du projet politique.

«La société ne cesse de vanter l’importance de l’enfant et la place centrale qu’il occupe en son sein.

Cependant, les actes sont souvent plus éloquents que les beaux discours et, à cet égard, l’aménagement du milieu physique dément cette soi-disant importance.» 1

39

40

premières impressions sur les espaces de l’enfance à clichy sous-bois - photos et dessin personnel

Les trois notions principales visent à faire le lien entre l’enfant, en tant que sujet, qu’état singulier ; avec le jeu comme moyen d’être et relation au monde ; la ville comme support de construction de soi. Cette relation enfant - jeu - ville qui régit la place octroyée aux enfants dans l’espace public varie en fonction des époques, des pays... Cette place est liée à l’évolution des villes et aux regards portés sur l’enfance par la société. En explorant ces évolutions et les différentes «utopies ou regards» portés sur l’enfance dans la ville, il était nécessaire de chercher un positionnement en tant que paysagiste qui soit basé sur une attitude ouverte envers des thématiques rarement remises en question comme le cloisonnement des âges, la notion de risque pour pouvoir reconsidérer des espaces de traditionnels de l’enfance dans la ville Mes recherches de site se sont arrêtées sur un chiffre qui a éveillé ma curiosité : 37,5% de moins de 20 ans à Clichy Sous-Bois. Je me suis alors rendue à Clichy pendant un week end des fêtes de la ville. J’ai été frappée par l’énergie qui se dégageait de la ville. Une énergie générée par sa jeune population. Courses poursuites dans les talus de la résidence Salvador Allende, allers et venues autour de l’allée Maurice Audin, les rires, les jeunes qui s’apostrophent de loin, temps calmes des familles et leur nourisson près des tonnelles du centre social de l’Orange Bleue... Il se dégageait une forme d’appétit de l’espace de la part des enfants et des jeunes qui confirma l’intuition du chiffre. De par ces premières impressions, Clichy Sous-Bois est apparu pertinent comme site de projet pour amorcer une réflexion sur la place des enfants dans la ville. Dans un premier temps, j’ai tâché de comprendre les acteurs qui agissent autour de l’enfant et dans son rapport à la ville.

41

37,5% de moins de 20 ans à Clichy Sous-Bois

42

Il y a trois grandes catégories d’acteurs qui agissent autour de la jeunesse et qui influent sur leur pratiques de l’espace public : la famille comme milieu social et culturel / l’Etat et les pouvoirs publics (acteurs institutionnels «verticaux») et les acteurs de la vie locale (acteurs transversaux vernaculaires) notamment associatifs.

On regarde l’écosystème de la jeunesse présent dans le territoire, car ces acteurs sont centraux dans la vie quotidienne des enfants et des jeunes. Ils sont garants de tout projet pour la jeunesse, mais ne sont pas forcément visibles quand on arpente le territoire. A Clichy cet écosystème est dense et foisonnant et plutôt tourné vers les lieux d’accueils institutionnels.

jr - 28 Millimètres, Portrait d’une génération - 2004

Chapitre 2 : la jeunesse au coeur d’un jeu d’acteur A Autour de la famille

1. Une population cosmopolite, précaire, jeune et familiale 2. Modes de vie et représentations sociales

B L’état et les politiques publiques

1. Clichy dans la métropole parisienne 2. Les grands projets urbains

C les acteurs de la vie locale

1. Les acteurs de la vie locale 2. Les principales actions menées pour la jeunesse

43

p.44 p.46

p.48 p.54

p.56 p.58

A autour de la famille

Des spécificités démographiques et sociales à Clichy Sous-Bois 1. une population cosmopolite, précaire, jeune et familiale une population cosmopolite

30%

36,4%

100 nationalités 70 langues parlées

36,4 %

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des habitants sont d’origine étrangère

46,5 % en habitat collectif

- enjeu lié à l’alphabetisation, accueil et intégration des étranger, surtout pour les primoarrivants - enjeu de cohésion sociale dans et par l’espace public Source : INSEE RP 2013 et Rapport ZUS, Politique de la ville et renouvellement urbain, 2010

une population précaire en baisse

27%

43,4%

24,3 % de taux de chômage 15-64 ans

43,4 %

vivent sous le seuil de pauvreté

17 550€ 7 170 € 12 360 € de revenu moyen par an

- la Seine Saint-Denis est département d’iile de France dont le revenu moyen imposable est le plus faible (>30 000 euros) - en 2010 2/3 population avait accès aux allocations familiales à Clichy (19 985 allocataires) Source : INSEE RP 2013 et Rapport ZUS, Politique de la ville et renouvellement urbain, 2010

total population : 30 000 hab. (2013) densité de population : 7 800 hab/km² + 2% de croissance démographique l

une population jeune

28,7

%

37,5

43,8%

22,8%

général

%

57,3%

36,5%

techno

population scolaire d’une ville de 50 000 habitants

37,5 %

des habitants ont moins de 20 ans

orientation des élèves de ZUS en 1er (2012)

- 2/3 des élèves ont des parents appartenant à une catégorie sociale défavorisée et 1/6 à une catégorie sociale favorisée (2010) - les élèves de Seine Saint-Denis (+ ex-ZUS) ont tendance à poursuivre le lycée en filière générale mais sur-représentation des filières technologiques dans les établissements des ex-ZUS Source : INSEE RP 2013 et observatoire national des zones urbaines sensibles rapport 2012

une population familiale

16,3

%

+ de 3 enfants

78,9 %

des ménages ont un enfant

29,4

%

19,7 % des allocataires de familles monoparentales

36 % sont propriétaires de leur résidence principale

- familles monoparentales composées pour la plus part d’une femme avec un ou plusieurs enfants (seule la moitié des mères occupent un emploi à temps complet) - 53 % des allocataires sont des couples avec enfants Source : INSEE RP 2013 et Rapport ZUS, Politique de la ville et renouvellement urbain, 2010

45

46

2. modes de vie et représentations sociales la vie en extérieur, un marqueur d’une qualité de vie pour les habitants

« La rue est à la fois l’heureuse annexe du logement (on peut même sortir une chaise et s’y installer) et l’antichambre de l’école.»

Thierry Paquot - 2005

Selon l’étude, Paroles de Clichois (Ville Ouverte, 2015) 1, «la vie en extérieur est une pratique et une valeur importante pour beaucoup d’habitants.» Pieds d’immeubles, espaces publics, devantures de commerces, voirires... participent à faire de l’espace public clichois un espace vivant. Ces pratiques sont pour la plus part subies, faute de motorisation ou de moyens pour payer les transports en commun, mais sont aussi considérées comme conviviales.

Les modes d’occupation de l’espace public sont influencés par les habitudes culturelles des clichois.

La limite entre l’espace public et l’espace privé peut être plus poreux que dans d’autres villes (sortir une chaise en bas de l’immeuble ou près d’un commerce...). De par ses spécificités démographiques, Clichy est marquée par d’autres représentations que la ville européenne notamment chez les primo-arrivants. Issus de mondes ruraux, de bourgs villageois ou de villes non occidentales, ils emportent avec eux des attentes et des représentations de la ville qui peuvent être bien différentes de celles des urbanistes ou des élus. (Exemple des forêts : à la fois lieux de nature et de loisirs pour certains et lieux effrayants pour d’autres). De plus, les différences culturelles peuvent aussi générer des conflits ou des incompréhensions. C’est pourquoi, la dimension multiculturelle de Clichy fait l’objet d’appréciations clivantes selon les habitants. 2 Enfin, la vie en collectivité élargit le cercle strictement familial à un cercle de connaissances plus large qui influe sur la «gestion» des jeunes. Par exemple, il suffit d’un adulte en bas pour que d’autres enfants de la résidence descendent pour jouer. (entretien 2)

le poids des représentations sociales et des émeutes de 2005

1 paroles de clichois, 100 entretiens avec les habitants Ville Ouverte, Bécardmap, Clipperton développement, 2015 2

Etude urbaine stratégique de Clichy Sous-Bois, Rendu phase 1, Ville Ouverte, Bécardmap, Clipperton développement, 2015 3

Guermond Valentin - La représentation de la jeunesse délinquante dans le cinéma français, depuis le régime de Vichy jusqu’à aujourd’hui - 2013 jr - 28 Millimètres, Portrait d’une génération - P’tit Zé, Les Bosquets - 2004

La concentration de personnes fragiles économiquement génère des représentations sociales fortes à porter pour les jeunes. Un habitant, ayant grandi dans l’une des résidences les plus pauvres de Clichy, constate une vraie fracture entre les quartiers populaires et l’extérieur (entretien 6).

Il y a des jeunes qui souffrent de la vie de quartier et souhaitent s’en extraire quand ils peuvent, quitte à «tomber en dépression» en revenant. D’autres au contraire redoutent d’en sortir ou préférent rester au quartier où ils s’y sentent mieux. Certains éprouvent parfois un malaise à l’extérieur car ils ont «peu de choses à partager» ou se sentent jugés.

Les représentations sociales de ces quartiers sont aussi liées à l’urbanisme des années 60-70 qui a favorisé la concentration de classes populaires en marge des bassins d’emploi et des réseaux de transports. Dès leur contruction, les grands ensembles ont eu une facette associée à la «jeunesse délinquante». L’image des «blousons noirs» précède celle des «jeunes de cité» continuellement regardée sous l’angle d’un problème de société. 3 Cette réalité existe, il ne s’agit pas de la nier, mais elle cache derrière elle une diversité de jeunes, de situations et de trajectoires. En 2004, le photographe JR a réalisé des portaits des jeunes de Clichy Sous-Bois / Montfermeil pour en témoigner.

Cette image négative a été aussi conforté par les émeutes de 2005 où Clichy a joué un triste premier rôle. Le 27 octobre 2005, Zyed Benna 17 ans et Bouna Traoré 15 ans, ont trouvé la mort dans une centrale électrique EDF à la suite d’une course poursuite avec la police. Ils rentraient d’un simple match de football à Livry Gargan. La tragédie locale s’est transformée progressivement en une révolte d’ampleur à l’échelle nationale. La sur-médiatisation d’images choc par les grands médias a accentué un certain nombre de fantasmes et de clichés que Clichy subit encore aujourd’hui.

Depuis, il y a une vrai perte de confiance des jeunes, des habitants avec les grands médias et dans une autre mesure avec l’Etat. (entretiens 5 et 6)

47

2. MODES DE VIE ET REPRÉSENTATIONS SOCIALES LA VIE EN EXTÉRIEUR, UN MARQUEUR D’UNE QUALITÉ DE VIE POUR LES HABITANTS

RÉGIME DE VICHY (1940-1944)

ÉTAT

ÉTAT

Selon l’étude, Paroles de Clichois (Ville Ouverte, 2015) 1, «la vie en extérieur est une pratique et une valeur importante pour beaucoup d’habitants.» Pieds d’immeubles, espaces publics, devantures de commerces, voirires... participent à faire de l’espace public clichois un espace vivant. Ces pratiques sont pour la plus part subies, faute de motorisation ou de moyens pour payer les transports en commun, mais sont aussi considérées comme conviviales.

Les modes d’occupation de l’espace public sont influencés par les habitudes culturelles des clichois.

La limite entre l’espace public et l’espace privé peut être plus poreux que dans d’autres villes (sortir une chaise en bas de l’immeuble ou près d’un commerce...). De par ses spécificités démographiques, Clichy est marquée par d’autres représentations que la ville européenne notamment chez les primo-arrivants. Issus de mondes ruraux, de bourgs villageois ou de villes non occidentales, ils emportent avec eux des attentes et des représentations de la ville qui peuvent être bien différentes de celles des urbanistes ou des élus. (Exemple des forêts : à la fois lieux de nature et de loisirs pour certains et lieux effrayants pour d’autres). De plus, les différences culturelles peuvent aussi générer des conflits ou des incompréhensions. C’est pourquoi, la dimension multiculturelle de Clichy fait l’objet d’appréciations clivantes selon les habitants. 2 Enfin, la vie en collectivité élargit le cercle strictement familial à un cercle de connaissances plus large qui influe sur la «gestion» des jeunes. Par exemple, il suffit d’un adulte en bas pour que d’autres enfants de la résidence descendent pour jouer. (entretien 2)

T VEN SUB

ÉCH ANG E

ÉCH ANG E

INFLUENCE

TION NE

ASSOCIATIONS

MOUVEMENTS

INFLUENCE

ASSOCIATIONS GE

JEUNESSE

JEUNESSE

ÉCH AN

ÉCH A

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INTERVENTION DIRECTE

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MOUVEMENTS

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JR - 28 Millimètres, Portrait d’une génération - P’tit Zé, Les Bosquets - 2004

TE TES

N CO

-

GUERMOND VALENTIN - La représentation de la jeunesse délinquante dans le cinéma français, depuis le régime de Vichy jusqu’à aujourd’hui - 2013

COLLECTIVITÉS NE

3

SECRÉTAIRE D’ÉTAT TION

ETUDE URBAINE STRATÉGIQUE DE CLICHY SOUS-BOIS, RENDU PHASE 1, Ville Ouverte, Bécardmap, Clipperton développement, 2015

MINISTÈRES

VEN SUB

2

ÉTAT

DÉLÈGUE

ASSOCIATIONS

AUJOURD’HUI

STE NTE

PAROLES DE CLICHOIS, 100 ENTRETIENS AVEC LES HABITANTS Ville Ouverte, Bécardmap, Clipperton développement, 2015

MAI 1968

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NTR ÔLE

JEUNESSE

CO

1

ASSOCIATIONS

JEUNESSE

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MANIPULE

INTERVENTION INDIRECTE

LE POIDS DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES ET DES ÉMEUTES DE 2005

La concentration de personnes fragiles économiquement génère des représentations sociales fortes à porter pour les jeunes. Un habitant, ayant grandi dans l’une des résidences les plus pauvres de Clichy, constate une vraie fracture entre les quartiers populaires et l’extérieur (entretien 6).

Il y a des jeunes qui souffrent de la vie de quartier et souhaitent s’en extraire quand ils peuvent, quitte à «tomber en dépression» en revenant. D’autres au contraire redoutent d’en sortir ou préférent rester au quartier où ils s’y sentent mieux. Certains éprouvent parfois un malaise à l’extérieur car ils ont «peu de choses à partager» ou se sentent jugés.

Les représentations sociales de ces quartiers sont aussi liées à l’urbanisme des années 60-70 qui a favorisé la concentration de classes populaires en marge des bassins d’emploi et des réseaux de transports. Dès leur contruction, les grands ensembles ont eu une facette associée à la «jeunesse délinquante». L’image des «blousons noirs» précède celle des «jeunes de cité» continuellement regardée sous l’angle d’un problème de société. 3 Cette réalité existe, il ne s’agit pas de la nier, mais elle cache derrière elle une diversité de jeunes, de situations et de trajectoires. En 2004, le photographe JR a réalisé des portaits des jeunes de Clichy Sous-Bois / Montfermeil pour en témoigner.

Cette image négative a été aussi conforté par les émeutes de 2005 où Clichy a joué un triste premier rôle. Le 27 octobre 2005, Zyed Benna 17 ans et Bouna Traoré 15 ans, ont trouvé la mort dans une centrale électrique EDF à la suite d’une course poursuite avec la police. Ils rentraient d’un simple match de football à Livry Gargan. La tragédie locale s’est transformée progressivement en une révolte d’ampleur à l’échelle nationale. La sur-médiatisation d’images choc par les grands médias a accentué un certain nombre de fantasmes et de clichés que Clichy subit encore aujourd’hui.

Depuis, il y a une vrai perte de confiance des jeunes, des habitants avec les grands médias et dans une autre mesure avec l’Etat. (entretiens 5 et 6)

CO

NE ION

« La rue est à la fois l’heureuse annexe du logement (on peut même sortir une chaise et s’y installer) et l’antichambre de l’école.»

Thierry Paquot - 2005

FRONT POPULAIRE (1936-1938)

SCHÉMA DES RAPPORTS DE FORCE ENTRE LA JEUNESSE ET LE POUVOIR AU XXE SIÈCLE Jeunesse : considérée comme une tranche d’âge très hétérogène, acteur symbolique Associations : structures d’accueil des enfants à visée pédagogique (maisons de l’enfance, centres de loisirs, clubs ...)

Mouvements : issus de la jeunesse mais qui peuvent être soumis à l’influence d’une idéologie ou d’un concept (politique, pédagogique, social, artistique...)

MESURES TOURNÉES VERS L’EDUCATION

EDUCATION

ENFANCE JEUNESSE

ETAT RÉGIONS DÉPARTEMENTS EPCI COMMUNES

MESURES TOURNÉES VERS LES LOISIRS

FAMILLE AFFAIRES SOCIALES

CULTURE

1977 : Rapport Peyrefitte sur la violence dans les grands ensembles

SPORTS

LA PRISE EN COMPTE DE LA JEUNESSE

La prise en compte de la jeunesse par les pouvoirs publics est relativement récente. Les premières mesures et organes institutionnels crées datent du Front Populaire. La jeunesse est progressivement devenue un acteur politique à part entière, tant par les mouvements de jeunesse crées que par les actions, organisées ou non, menées contre le pouvoir. A Clichy il n’existe pas de mouvement de jeunesse à proprement parlé mais la ville s’inscrit dans l’histoire des mouvements de contestation avec les émeutes de 2005.

La politique de la jeunesse a eu énormement de mal à trouver sa place au sein des ministères.

Tantôt associée aux sports ou à l’éducation, tantôt sous la forme d’un secrétariat d’Etat ou d’un ministère de plein exercice, elle ne cesse de changer d’appellation au cours du XXe siècle.

Depuis les années 1980 et les premiers bilans sur les grands ensembles, les problématiques jeunesses se sont étendues à celles de la politique de la ville. Les actions se tournent vers des mesures de prévention ; des mesures d’intégration (par une assistance financière ou des formations) ; ou des mesures de renforcement sécuritaire.

A partir de : www.cnle.gouv.fr/

1981 : Création de la Comission Nationale pour le Développement Social des Quartiers

1973 : Circulaire «Guichard»

plusieurs niveaux d’intervention

MESURES TOURNÉES VERS L’INSERTION

1973 : Création d’un groupe de réflexion «Habitat et Vie Sociale»

1982 : Conseil National de la Prévention de la Délinquance

1988 : Comité interministériel et délégation Ville et Développement Social Urbain

1998 : Rapport «Demain la Ville», prospection à long terme

2015 : LANCEMENT DU

2002 : Lancement du PRU Haut Clichy

1988 : Ministère de la Ville

1982 : Opération «Prévention Eté», mise en place du Fond de solidarité Urbain

2005 : Agence Nationale pour le Renouvellement Urbain

1991 : Loi de Solidarité Financière, Pacte de Relance pour la Ville

PRU2 BAS CLICHY

2000 : Loi de Solidarité et de Renouvellement Urbain

POLITIQUE DE LA VILLE

1960

1970

1980

1990

2000

2010

2020

POLITIQUE DE LA JEUNESSE 1944 : Secrétariat Général de la Famille et de la Jeunesse

1988 : rattachement au Ministère de l’Education Nationale

1936 : Secrétariat d’Etat aux Sports et à l’Organisation des Loisirs 1944 : Maisons de jeunes

1966 : Ministère de la Jeunesse et des Sports

1947 : Ministère de la Jeunesse, des Arts et des Lettres

MOUVEMENTS DE CONTESTATION

1963 : Secrétariat d’Etat Jeunesse et Sport

1968 : Secrétariat d’Etat rattaché au Ministère de la Qualité de la Vie

MAI 1968 France

1978 : Ministère de la Jeunesse et des Sports

2007 : Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports

2009 : Plan «Agir pour la Jeunesse»

1981 : Missions Locales

1981 : Délégation au près du Ministère du Temps Libre

1979 : Vaulx-en-Velin

1981 : Venissieux

2010 : Ministère de la Jeunesse et de la Vie Associative

OCTOBRE 1990 : Vaulx-en-Velin

NOVEMBRE 2005 : Clichy Sous-Bois

AVRIL 2006 : France

B l’état et les pouvoirs publics Une réponse institutionnelle par l’équipement public

« Toutes les tentatives pour intervenir dans des domaines en rapport avec la jeunesse (...) se sont traduites par des fins de non-recevoir. » François MISSOFFE (secrétaire général à la jeunesse en 1966)

préambule : un rapport de force avec le pouvoir types de représentations de la jeunesse et modalités d’action par les pouvoirs publics

Les représentations de la jeunesse perçues par les pouvoirs publics orientent les formes d’aménagement de la ville. Par exemple, le fait d’installer ou non du mobilier urbain type bancs de peur d’entraîner des nuisances sonores ; restreindre ou non certains accès à des espaces publics ; implanter une aire de jeux ...

Olivier David propose une grille analytique des politiques de la jeunesse au regard des types de représentation. Il est difficile de dire si Clichy s’inscrit dans tel ou tel référentiel par manque d’informations nécessaires et de vision globale. Au regard de ce qui peut être lu dans la ville, on pourrait citer un référentiel éducatif par les nombreux établissements scolaires et sociaux ; un référentiel de contrôle social par le linéaire de clôtures, absence de bancs ; mais que l’on tend peut-être à un développement local et une autonomie par le développement des politiques culturelles et sociales dans le cadre de la politique de la ville (ex : programme de réussite éducative)

49 olivier david - Les référentiels d’analyse des politiques jeunesse - 2010 (D’après J-C Richez, 2009)

Intitulé du référentiel

Familiariste

Type de représentation

Modalités d’action

Contrôle Social

Insertion économique et sociale

Les jeunes sont des mineurs, incapables sur le plan juridique, déresponsabilisés et sans droits

Les jeunes sont un danger

Le jeune est un problème, il présente des déficits personnels (échec, inadaptation...)

Renvoi des jeunes à leur famille

Surveillance des jeunes, voire punition Prévention spécialisée

Traitement individuel des carences Traitement social

Développement local

Autonomie

La jeunesse n’est qu’une question d’éducation

La jeunesse est une ressource, un potentiel

Le jeune est considéré comme un acteur impliqué dans la construction de son parcours

Il n’existe pas d’espace éducatif en dehors de l’école et du service public d’éducation

Développer des politiques territoriales de qualité pour offrir aux jeunes des services de qualité

Accompagnement des initiatives des jeunes Démarches de responsabilisation Instances de participation

Éducatif

1. clichy dans la métropole parisienne une commune rattachée à la géographie des coteaux de l’aulnoye

Clichy Sous-Bois fait partie d’un relief à l’est du bassin parisien, les coteaux de l’Aulnoye. Ils correspondent à une des buttes de la vallée de la Marne avec les coteaux d’Avron, les buttes de Montmartre et de Belleville. Elle est caractérisée par un substat gypseux qui fut un élément important dans le développement économique de la région. Clichy Sous-Bois est implanté en bordure du coteau ouest de la butte. Une partie de la commune est sur le plateau (quartier du Haut Clichy) et l’autre partie est sur le coteau (quartier du Bas Clichy et zones pavillonnaires).

La commune est éloignée des réseaux de transports principaux de la métroppole. Pour rejoindre Paris à 15km à vol d’oiseau, les clichois mettent en moyenne 1h30 en prenant successivement trois modes de transport en commun.

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les coteaux de l’aulnoye dans les grands reliefs du bassin parisien clichy dans les coteaux de l’aulnoye - une commune implantée en bordure de coteau - carte géologique BRGM

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clichy enclavée - une commune éloignée des réseaux de transports métropolitains - Carte IGN Scan 25

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carte du grand paris : découpage administratif et grand paris express T1 : Paris T2 : Sud Haut de Seine T3 : GPSO T4 : La Défense T5 : Boucle Nord 92 T6 : Plaine commune T7 : Territoire des aéroports T8 : Est Ensemble T9 : Grand Paris Est T10 : ACTEP T11 : Entre Marne et Seine T12 : Val de Bièvre Seine amont

la politique de la ville Vaujours Livry-Gargan

Coubron

Les Pavillons Sous-Bois

Ancienne communauté d’agglomération de Clichy Sous Bois / Montfermeil

Le Raincy Villemombre Gagny Rosny Sous-Bois Neuilly Neuilly-surPlaisance Marne

Gournay-surMarne

Noisy-leGrand

clichy au coeur d’une nouvelle gouvernance : l’etablisement public territorial grand paris est (T9) du grand paris

Créée le 1er janvier 2016, la métropole du Grand Paris prend la forme d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI). Elle réunit Paris et les 123 communes de la première couronne (Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis) et les communes de l’agglomération des Portes de l’Essonne, soit 131 communes. La Métropole du Grand Paris est définie par la loi MAPTAM du 27 janvier 2014, puis modifiée par la loi NOTRe du 7 août 2015.

Elle est « constituée en vue de la définition et de la mise en œuvre d’actions métropolitaines afin d’améliorer le cadre de vie de ses habitants, de réduire les inégalités entre les territoires qui la composent, de développer un modèle urbain, social et économique durable, moyens d’une meilleure attractivité et compétitivité au bénéfice de l’ensemble du territoire national ». (www.est-ensemble.fr/) Clichy Sous-Bois fait partie de l’EPT Grand Paris Est qui regroupe 14 communes. Elle noue un lien particulier avec la commune de Montfermeil, qui partagent toutes deux une histoire liée à la politique de la ville.

Née au début des années 1980, la politique de la Ville a pour objectif de réduire les inégalités sociales et les écarts de développement entre les territoires.

Elle a deux cibles : le territoire et les populations pour concevoir des projets de développement urbain (Programme de Renouvellement Urbain), des actions sociales avec les acteurs de la vie locale (associations, habitants...)

Ses actions s’appuient sur un périmètre géographique prioritaire qui prend forme sous l’appellation de Zones Urbaines Sensibles (ZUS). L’Etat a mis en place un outil contractuel pour une durée de trois ans.

Les Contrats Urbains de Cohésion Sociale définissent les grands enjeux et orientations de l’action de la politique de la ville sur les territoires. Depuis la re-structuration territoire centrée autour du Grand Paris avec les EPT, les ZUS ont disparu. La politique de la ville fait partie des nouvelles compétences des EPT. Clichy Sous-Bois et Montfermeil s’étaient associées en communauté d’agglomération car elles partageaient un périmètre important de ZUS sur leur territoire (à Clichy, l’ancienne ZUS couvrait environ 40% de la commune, un peu moins à Montfermeil). Les communes restent très liées, notamment autour du plus grand projet de renouvellement urbain de France, celui du Haut Clichy (le plateau) à cheval entre les deux communes.

Comme la politique de la ville a pour cible les populations, elle traite d’aspects liés à la jeunesse. Par exemple dans le CUCS de 2010-2015, les objectifs principaux étaient l’éducation, l’emploi, la sécurité.

Autre exemple, l’Etat a mis en place les Programmes de Réussite Educative dans le cadre de la loi sur la Cohésion Sociale de 2005. Il a pour but de mettre l’accent sur les familles les plus en difficultés avec l’aide d’une équipe pluridisciplinaire d’éducateurs, de psychologues, assistants sociaux etc.

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gare du raincy - Sortie du RER E - Foule à l’heure de pointe pour prendre le bus 601 qui amène à Clichy station la plus proche

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2. les grands projets urbains le projet de désenclavement - mobilités

Clichy a toujours été enclavé par rapport aux pôles d’activité et axes de transport de l’est parisien.

Cet enclavement nuit à l’attractivité du territoire et génère un encombrement des lignes de bus, notamment celle du 601 depuis le Raincy. Pour palier ces difficultés, la commune est au coeur de deux grands projets de désenclavement : le débranchement du tramway T4 et la création d’un métro automatique autour de Paris, le Grand Paris Express.

L’actuel tramway T4 qui relie Bondy à Aulnay Sous-Bois sera prolongé jusqu’à Montfermeil pour relier les bassins d’emploi de Paris et de Roissy. Le choix du tracé provoqua une vive mobilisation des habitants de quartiers pavillonnaires des communes limitrophes de Livry-Gargan (43 000 habitants selon l’INSEE), les Pavillons Sous-Bois (30 000 habitants selon l’INSEE). Elus et habitants refusent que les habitants des quartiers populaires traversent leur territoires. « Ils voient à travers cette extension une source de nuisances physiques et sociales. Les jeunes des grands ensembles de Clichy-Montfermeil font peur.» (Wilfried Serisier, 2015) Cet exemple de NIMBY illustre bien les difficultés de l’exercice d’une solidarité territoriale métropolitaine à l’échelle locale.

les programmes de renouvellement urbain

Clichy Sous-Bois est composée majoritairement de grands ensembles datant des années 19601970. La dégradation rapide et parfois extrême de certains bâtiments a mené au pilotage du premier Programme de Renouvellement Urbain en France (600 millions d’euros de dotations de l’Etat), au Haut Clichy en 2002 avec la loi SRU ; puis à une Opération d’Intérêt National de Requalification des Copropriétés Dégradées du Bas-Clichy (ORCOD-IN) en 2015 avec la loi ALUR. Le PRU1 du Haut Clichy est aujourd’hui presque achevé. Aujourd’hui, il combine des anciens bâtiments des années 1960 avec des nouveaux plus petits et modernes de 3-4 étages. La tour Utrilo, sera démolie pour devenir un pôle culturel à rayonnement régional inspiré par la Villa Medicis. Desservi par le Grand Paris Express et par le Tram 4, ce pôle favorisera la résidence d’artistes, proposera des formations et deviendra un nouveau lieu d’accueil pour le jeune public.

L’ORCOD-In a pour objectif de stopper la dégradation des bâtiments et des logements du quartier, de lutter contre les marchands de sommeil et d’améliorer le cadre de vie en mettant en oeuvre un projet urbain. L’Etablissement Public Foncier d’Ile-de-France est l’opérateur désigné par l’Etat pour piloter le projet de rénovation. Il rachète des logements dans les copropriétés, planifie des démolitions et des reconstructions et met en oeuvre le projet urbain. Le projet vient d’être amorcé mais trois grands principes ont été ciblés : «la ville parc» avec des «espaces verts publics de qualité, aménagés et équipés» ; «la ville active» en recréant un nouveau centre-ville, de nouvelles voies de circulation et en réorganisant les commerces ; «la ville populaire» par la construction de nouveaux logements privés et sociaux et d’équipements.

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focus sur les locaux collectifs résidentiels : En France, il y avait un genre de cotas lors de la création de nouveaux logements : les LCR, Locaux Collectifs Résidentiels. Les promoteurs étaient obligés de concevoir dans l’opération immobilière un espace extérieur ou intérieur à destination des habitants. La volonté était de favoriser le lien social entre des personnes à emploi du temps différé, de permettre des actions associatives et intergénérationnelles. Or, les LCR ont été abandonnées dans les années 1985.

Lors du plan de rénovation urbaine du Haut Cichy, les espaces collectifs récréatifs (dont des aires de jeux) ont été transférés dans l’espace public. A l’inverse des LCR, les nouvelles aires de jeux sont limitées à l’usage des enfants.

Il n’y a pas eu plus d’espaces de jeu quotidien crées mais de nouvelles aires de jeu qui bénéficient à l’ensemble des enfants quartier. Par contre, l’intérieur des résidences a perdu en potentiel d’appropriation par les résidents car les espaces intérieurs sont végétalisés en majorité dans un but esthétique et peuvent faire l’objet d’une interdiction d’accès (pelouse interdite). Les micro-lieux de jeu en pied d’immeuble crées par les LCR ont été centralisés dans des aires de jeux plus grand, dans un maillage à l’échelle du quartier.

projet du bas clichy à horizon 2026 Projet ORCOD-IN Bas Clichy - 2016

le conseil municipal 1ère adjointe déléguée aux finances, à la petite enfance, au personnel et aux affaires générales // Samira Tayebi Adjoint à la jeunesse, aux loisirs et au sport // Abdelali MEZIANNE Adjointe aux politiques éducatives // Joëlle Vuillet Adjoint à la vie associative, aux centres sociaux et au contrat de cohésion sociale // Medhi bigaderne

les travailleurs sociaux 56

les services techniques

Centre Intercommunal de la DHUYS // Agnès FAULCON Centre social de l’Orange Bleue // Martine RAGON Programme de réussite éducative //Jean-Baptiste LEFEVRE Maison de la petite enfance //

Service des actions éducatives Service de la vie associative des quartiers Service des sports Service de la culture Service de la démocratie participative

associations et autre acteur socio-culturel La Fontaine aux Images, Yourte 360°sud, Couleurs d’avenirs, Compagnon du devoir, Clubs sportifs Espace 93, Tour Médicis , Conservatoire Maurice Ravel Centres de loisir , Maison de la jeunesse, Jardins partagés, Animateurs

l’écosystème de la jeunesse à clichy sous-bois Une liste non exhaustive des acteurs princpaux de la jeunesse et de l’enfance

C les acteurs de la vie locale Des acteurs fortement représentés dans le territoire 1. les catégories d’acteurs Les acteurs liés à l’enfance et à la jeunesse constituent un réseau dense et fortement représenté sur le territoire.

On peut distinguer quatre grandes catégories : - le conseil municipal : il définit les politiques locales de la jeunesse - les services techniques : ils appliquent les politiques locales sur le terrain - les travailleurs sociaux : ils encadrent l’aspect social et gèrent les difficultés - les associations et autres acteurs socio-culturels : ils explorent d’autres formes d’action sociale On pourrait aussi ajouter les architectes qui conçoivent les logements, les lieux d’accueil et les établissements scolaires ; les parents et les enseignants qui participent tous directement à la vie quotidienne des enfants et des jeunes sur le territoire.

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une densité d’acteurs sur le territoire Etablissement scolaire Centres de loisir Lieux associatifs ou d’acueil social 0

500 m

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2. les principales actions menées pour la jeunesse et leurs familles > Accompagnement scolaire : - soutien scolaire - lutte contre le décrochage scolaire > Accompagnement des loisirs (actions sociales et culturelles) : - accueil durant les vacances scolaires (centres de loisirs) - animations de quartier, jeux et activités spotives, artistiques ... (services techniques) - éveil et sensibilisation à la culture (association Fontaine aux Images...)

- événementiel, concerts, spectacles, sorties, voyages.... (services techniques et associations) > Accompagnement à la citoyenneté : - ateliers socio-linguistiques, apprentissage du français comme accompagnement à la parentalité - éducation à la citoyenneté (conseil des enfants) - sensibilisation à la question citoyenne (association ACLEFEU...)

Cette liste est non exhaustive et peut être largement complétée. A noter, la présence du Service de Sécurité et de Tranquilité Publique (Corsaires de la Cohésion Sociale) qui interviennent en tant qu’acteurs de médiation au près des enfants et des jeunes.

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1. clichy plage - Organisé par la mairie pendant la période estivale (© site de la mairie) 2. la fontaine aux images - Association de vulgarisation de la culture au près de la jeunesse (© site de la mairie) 3. compagnie praxinoscope - Maison de la petite enfance (© Julie Chêne) 4. animations de quartier -Organisées par les animateurs de la mairie ou d’associations (© site de la mairie) 5. festival effervescence - Concerts organisés par la mairie pendant l’été (?) (© site de la mairie)

Nous avons distingué trois grandes catégories d’acteurs du territoire liés à la jeunesse : - la famille : les structures familiales sont marquées par les spécificités d’une population cosmopolite, précaire, jeune et familiale.

- l’Etat et les pouvoirs publics répondent à la problématique de la jeunesse par une programmation d’équipement : équipement scolaires, équipements socio-éducatifs, équipements sportifs. L’ensemble de ces lieux forment une trame institutionnelle forte dans le territoire.

- les acteurs de la vie locale constituent un tissu associatif très présent dans le territoire mais parfois difficile à lire pour les familles (manque de communication ou redondance des actions).

La forte représentation des acteurs de la jeunesse découle des spécificités démographiques de Clichy Sous-Bois. Après avoir observé cet écosystème, qui rythme la vie de l’enfant dans la ville (aller à l’école, au centre de loisir, participer à une animation en pied d’immeuble etc.), nous allons nous pencher sur la matérialité des espaces de la ville au travers une analyse des formes urbaines.

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Clichy Sous-Bois a la particularité d’avoir des formes urbaines sectorisées et très marquées les unes par rapport aux autres. On distingue trois typologies urbaines caractéristiques : les grands boisements résiduels de l’ancien massif forestier de Bondy ; les zones pavillonnaires provenant d’un étalement des quartiers ouvriers au début du XXe siècle et un coeur de grands ensembles érigés après la Seconde Guerre Mondiale.

Chapitre 3 : des formes urbaines à interroger A les grands boisements

1. Le massif forestier de Bondy 2. Les représentations locales des grands boisements

B les zones pavillonnaires

1. L’étalement des quartiers ouvriers limitrophes

C les grands ensembles

1. L’ilôt fortifié des grands ensembles 2. La dégradation des copropriétés

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A les grands boisements

Les grands boisements, des enclaves dans le tissu urbain 1. le massif forestier de bondy

bois de Couronnes

réserve de chasse et exploitation du bois

parc de la mairie (ornemental)

forêt de Bondy

Clichy Sous-Bois est marquée par la présence de boisements résiduels de l’ancien massif forestier de Bondy. La forêt s’étendait sur une majeure partie des pays de l’Aulnoye où se trouvent les communes de Bondy, Livry, Aulnay-Sous-Bois, Coubron et Villemomble.

Dès le Moyen-Age, Clichy est une réserve de chasse où se construisent des petits châteaux sur son territoire (actuelle mairie). Au XIIe siècle, elle abrite une confrérie des Templiers qui débutent un important travail de défrichement pour exploiter une terre riche en pâturages et en vignes. Au cours de son histoire, la forêt a été fortement décimée par l’exploitation de son bois ; la mise en culture de ses terres ; l’exploitation de son sous-sol et l’étalement des quartiers ouvriers.

De ce passé forestier, la ville porte en elle de nombreux toponymes évocateurs d’une identité forestière : les résidences du Chêne Pointu, de la Forestière, du Bois du Temple, des Bosquets...

parc de la Fosse Maussoin

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1754 - carte de chasse du roi

bourg ancien

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exploitation du gypse et de la glaise

40% de la surface de la commune

Habitat naturel

classé ZNIEF et Natura 2000

1 million visiteurs/an pour la forêt de Bondy

Loisirs, détente,nature principales activités

forêt de bondy, chemin du temple - Carte postale archives départementales - 1895

Utilisé pour la fabrication de plâtre, le gypse est extrait en Ile-de-France depuis l’Antiquité. A Clichy, la carrière de la Fosse Maussoin fut exploitée entre 1866 et 1965 lors de la fermeture des carrières parisiennes. Les gisements du coteau de l’Aulnoye se démarquent à l’époque pour leur gypse donnant un plâtre de qualité et une chaux particulière dite de «Bondy».

Le gypse est extrait à ciel ouvert puis en cavage par des galeries souterraines. La glaise extraite de la couche superficielle de marnes argileuses représente une part conséquente de l’activité. Les matériaux sont transformés directement sur place. Les déplacements d’importants volumes de terre et le passage d’une voie de chemin de fer explique le relief très accidenté du parc de la Fosse Maussoin.

En 1936 l’extraction de gypse en cavage est arrêtée par son manque de compétitivité avec les autres carrières du massif de l’Aulnoye mais l’extraction de glaise continue d’alimenter la briqueterie jusqu’en 1965.

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2. représentations locales des grands boisements Forêt de Bondy, repère de bandi

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La forêt porte en elle l’imaginaire d’un lieu mal-famé et peu fréquentable qui donna vie à plusieurs légendes locales. Elles retracent l’histoire du bandit Maussoin, personnage intemporel redouté des voyageurs. Posté avec ses compères en lisière de la route principale (actuelle RN3 reliant Paris à Meaux), il dévalise nantis et commerçants. A l’abris des regards, le butin est caché dans les galeries souterraines d’une fosse, à l’emplacement de la carrière et du futur parc de la Fosse Maussoin.

Ce coupe-gorge est aussi à l’origine de la légende de Notre-Dame-Des-Anges au XIIe. Attaqués par des bandits, trois marchands angevins furent sauvés par la Vierge alors qu’ils étaient attachés à des arbres et laissés pour morts. En mémoire de ce miracle, la chapelle Notre-Dame-Des-Anges fut construite à proximité d’une source considérée alors comme miraculeuse. Un important pèlerinage commémore chaque année le miracle, attirant jusqu’au début du XXe siècle de nombreux marchands ambulants et de familles de pèlerins.

Enfin, Victor Hugo utilisa ce décor à mauvaise presse pour inventer le refuge du couple crapuleux des Thénardiers, dans son oeuvre les Misérables. Il n’y a pas d’emplacement exact mais ils habiteraient à Montfermeil, une auberge qui «n’était sur la route de rien»

Des bandits au XVIIIe siècle - Site de la Fosse Maussoin - Il était une fois - http://lafossemaussoin.fr/ le miracle de notre-dame-des-anges - Carte postale Archives départementales - 1895/1921 victor hugo les misérables - Tome 2, livre troisième auteur du dessin non spécifié - https://fr.wikisource.org/ wiki/Les_Mis%C3%A9rables_TII_L3

un patrimoine écologique et paysager

Aujourd’hui, les boisements de la commune font davantage référence à un patrimoine écologique et paysager, même si l’esprit de certaines représentations anciennes perdurent à travers les âges.

La forêt de Bondy et le parc de la Fosse Maussoin sont tous deux classés ZNIEFF et Natura 2000 pour ses forêts de feuillus acidophiles.

Le parc de la mairie, ancien parc du château, se distingue par son caractère ornemental. Il a été redessiné au fin XVIIIe par Alexandre Théodore Brongniart. La forêt de Bondy et plus largement les coteaux de l’Aulnoye font partie de «l’arc paysager» . Il désigne un réseau de grands parcs formant un chapelet de noyaux de biodiversité à la frange de la petite couronne de l’est parisien. La trame verte est formée par le parc du Sausset, le parc de la Poudrerie et la forêt de Bondy. Le canal de l’Ourcq traverse l’arc au niveau du parc de la Poudrerie, au nord de Clichy.

Ces boisements constituent des lieux de loisir à échelle départementale et régionale à destination d’un public plutôt familial et sportif. Ils sont aussi des supports d’animations nature.

La paysagiste en charge du nouveau projet de parc de la Fosse Maussoin, Agnès Marin, a conçu avec les enfants des nids inspirés de Nils Udo dans des trous d’impact d’obus et des cabanes dans les arbres pour les adolescents.

Toutefois, à plusieurs reprises des connotations négatives ont été énoncés par des habitants faisant référence, encore, à des endroits peu sûrs ou peu intéressants pour les enfants à cause d’équipements de jeu inexistants ou vétustes.

Les grands boisements véhiculent à la fois des histoires à raconter, pour rêver ou se faire peur, mais sont aussi le témoin de l’Histoire de Clichy pas toujours connue des habitants.

forêt de bondy - ¨Photo personelle - 2016 parcde la mairie - ¨Photo personelle - 2016 parc départemental de la fosse maussoin - ¨Photo personelle - 2016

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B les zones pavillonnaires Un tissu urbain tourné vers les communes voisines

1. l’étalement des quartiers ouvriers limitrophes l’attractivité des carrières du coteau de l’aulnoye

La Fosse Maussoin attire à l’époque des populations très diversifiées mais que l’on peut distinguer en deux grandes catégories. D’abord, il y a les carriers qui sont fortement représentés par des travailleurs italiens, très investis et réputés dans leur métier. Ensuite, ceux qu’on appelle les «malfrats». Ces nomades composés de toutes les classes sociales (bohémiens, médecins, prêtres, pharmaciens...) recherchent dans les galeries souterraines un refuge contre le froid.

Avec l’industrialisation liée aux exploitations des carrières du coteau de l’Aulnoye, de nombreux travailleurs viennent s’installer à proximité des gares du Raincy, de Gagny et de Livry-Gargan.

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1950 - photographie aérienne géoportail

bourg ancien

coubron

le coteau

livry-gargan mairie

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raincy

montfermeil

république castillon

gagny

les sept îles

0

500 m

un développement ouvrier en marge du centre ancien

20% de la surface de la commune

Habitat individuel 1800-1950

26,6 % y habitent

soit 6000 habitants

Résidentiel

absence de centralité première mairie-école - Carte postale archives départementales - 1915

Les zones pavillonnaires viennent s’étendre jusqu’aux franges nord, ouest et sud de la commune.

Le petit bourg reste isolé et enclavé au sein d’une vaste clairière composée de maraîchages et de pâturages adossés à la forêt de Bondy. Les zones pavillonnaires présentes sur la commune de Clichy sont donc rattachées à un processus d’urbanisation extérieur au centre ville historique de Clichy. Le bourg, loin des principaux réseaux de transports ferrés, a eu un développement marginal comparé aux franges de la commune. Dès l’origine, ces zones pavillonnaires tournent le dos au centre historique de Clichy Sous-Bois.

Aujourd’hui les zones pavillonnaires sont composées de classes moyennes, qui ont parfois habités dans les grands ensembles avant de venir s’installer en pavillon. On observe une paupérisation depuis quelques années de ces quartiers.

67

C les grands ensembles Des entités urbaines fermées sur elles-mêmes

1. l’ilôt fortifié des grands ensembles 1960, le projet urbain de bernard zehrfuss

Après la guerre, la France fait face à une demande explosive de logements entre les mal logés des faubourgs et les rapatriés de la guerre d’Algérie. Une politique d’Etat très volontariste impulse une dynamique de construction de grands ensembles.

Les constructions se font d’abord autour du bourg historique avec la résidence de la Pelouse et de la Lorette. En 1960, l’architecte Bernard Zehrfuss conçoit une opération de construction colossale de près de 10 000 logements desservis par une autoroute qui ne fut jamais construite. Au final, 1500 logements sont construits sur le plateau aux Bosquets et à la Forestière et 1600 sur le coteau du Bas Clichy. Les grands ensembles viennent combler ce que le pavillonnaire avait laissé en marge. Le centre ville s’agrandit avec des nouvelles formes architecturales massives, compactes, contrastant radicalement avec le bourg ancien et les zones pavillonnaires. Cette évolution des formes donne à Clichy une physionomie urbaine très sectorisée autour d’une poche compacte de grands ensembles émergeant de la nappe pavillonnaire.

68

1986 - photographie aérienne géoportail

bourg ancien

coubron livry-gargan mairie

villemomble bas clichy centre ville

t projeute A87 o r auto

d’ bois du temple

haut clichy le plateau

montfermeil

raincy 0

gagny

500 m

les grands ensembles, une vision collective de la vie de famille

40% de la surface de la commune

Les grands ensembles ont été construit sur la base des principes modernistes de la Charte d’Athènes de 1932. Des quartiers d’habitat nouveaux excentrés des centres villes anciens saturés et encombrés, des barres et des tours aérées, ensoleillées et entourées par des espaces verts et la campagne avoisinante, des moyens de transports rapides pour relier les bassins d’emplois et pôles de loisirs. Une ville sectorisée en quatre fonctions : habiter, travailler, se déplacer, se détendre.

Derrière ces principes généraux, il y a aussi une vision de la famille portée par les grands ensembles. L’accession à des logements plus grands, moins chers, influence le parcours résidentiel des familles. Des quartiers tranquilles, loin des dangers de la ville, où les parents sont rassurés de laisser leurs enfants jouer dehors sous la surveillance mutuelle des parents, une forte présence d’écoles à proximité. Une vie idéalisée en vase clos. En un sens, la dimension familiale des grands ensemble perdure car ils sont majoritairement habités par des familles (parfois nombreuses), sauf qu’aujourd’hui, ce choix résidentiel est davantage subi que choisi.

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Habitat collectif 1955-2017

78,8 % y habitent

soit 24000 habitants

«Centre ville»

pôle structurant résidence la lorette - Carte postale archives départementales - 1965

promoteur construit vend achète

bailleur social

charges non payées

copropriétés

parties communes non entretenues dégradation

dépréciation

abandon du projet d’autoroute A87

ent avem encl raphique géog achète

charges non payées

propriétaires privés

loue 70

locataires

revente à des classes populaires/précaires

endettement de la copropriété

endettement des populations

dégradation rapide du bâti, construction hâtive

augmentation des charges de la copropriété

crise du logement

problèmes d’assainissement, d’incendies, de pannes d’ascenseur, d’insalubrité...

processus de dégradation des copropriétés Le processus de dégradation des copropriétés à Clichy s’inscrit dans celui des grands ensembles en général L’abandon du projet d’autoroute fait fuir la classe moyenne et les cadres vers les zones pavillonnaires. Des classes plus populaires s’installent mais petit à petit, elles ne peuvent plus subvenir aux charges d’une copropriété qui se dégrade très rapidement, la faute à une construction de mauvaise qualité. Les appartements sont revendus à perte ou remis aux enchères et rachetés par des classes encore plus précaires ou des marchands de sommeil qui tirent profit de la précarité de certaines personnes dont des primo-arrivants. Dans le même temps, les copropriétés continuent de se dégrader, de s’endetter (ex : une dette de 9 millions d’euros aux Bosquets) et d’appauvrir les habitants qui ne peuvent ni payer les charges de copropriété, ni rembourser les emprunts bancaires.

Ces loyers bradés constituent bien souvent la seule alternative à certaines familles d’origine étrangère. D’une part, elles ne bénéficient pas d’un héritage matériel ou d’un réseau professionnel en France et d’autre part, elles peuvent être dévalorisée sur le marché du travail pour leurs compétences.

2. la dégradation des copropriétés vers la rénovation urbaine

Aujourd’hui, une opération d’intérêt nationale via le projet ORCOD est engagée sur le secteur du Bas Clichy et plus particulièrement du Chêne Pointu qui subit une dégradation généralisée des bâtiments. Les plus hautes tours, symboles d’un malaise et «d’une atteinte à la dignité humaine», seront démolies au profit d’immeubles de faible hauteur. La rénovation urbaine emporte avec elle toute une génération, celle de la transition entre deux gestes forts d’urbanisme.

«Du point de vue de Sofiane (13 ans), la rénovation (du Haut Clichy) c’est d’abord des « copains qui sont partis ». Il n’apprécie pas beaucoup les travaux puisqu’il a perdu un stade de foot sur lequel il avait l’habitude de jouer.» extrait de Paroles de Clichois, réalisé par Ville Ouverte - 2015

résidence Sévigné

mail du Petit Tonneau

vers la pelouse de la Mairie

R+10 R+4

centre commercial

Sud résidence du chêne pointu - Résidence de copropriétés fortement dégradées - Coupe transversale nord/sud par rapport à la photo - Source photo ?

Nord

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représentation des «vides» issues des formes urbaines

quartier du coteau forêt de bondy quartier du bas clichy - centre ville quartier du haut clichy quartier de la butte - des limites parc de la fosse maussoin quartier république - castillon

0

500 m

Au travers d’une analyse des formes urbaines, nous avons pu distinguer trois typologies caractéristiques de Clichy Sous-Bois : - les grands boisements qui rappellent l’histoire ancienne de la ville, marquée par les activités humaines et les légendes locales.

- les franges pavillonnaires, comme une figure absente dans la ville car elles sont historiquement tournées vers les communes limitrophes - le coeur de grands ensembles, qui a Clichy a la particularité de constituer le coeur même de la ville D’une manière générale, ces formes urbaines sont si sectorisées et si différentes qu’elle n’entretiennent que très peu de relations les unes avec les autres. Les fêtes de la ville sont les rares moments où les clichois des pavillons rencontrent les clichois des barres.

Les formes urbaines sont désormais à regarder à une échelle plus fine, plus adaptée à la réalité de vie des enfants et des jeunes qui s’organisent surtout autour d’un quartier, au travers de différentes sphères de la vie quotidienne. Le quartier du bas clichy semble particulièrement intéressant. Il s’agit d’un centre ville sans en être véritablement un ; il est en proie à de grandes mutations avec les plans de renouvellement urbain qui impulsent une dynamique de changement et il dispose de nombreux espaces résiduels qui peuvent être des espaces privilégiés pour la jeunesse.

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partie 2

les territoires de la jeunesse

du bas clichy

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introduction Cette seconde partie est consacrée à l’analyse du quartier du Bas Clichy au regard des territoires de la jeunesse.

Le quartier du Bas Clichy représente le centre ville de Clichy Sous-Bois, une fonction qu’il peine encore à incarner. On ne sait pas vraiment où descendre du bus, les formes massives des immeubles des années 1960 constituent des repères forts dans le paysage mais on ne sait pas vraiment comment appréhender ses abords, il y a très peu de lieux où l’on puisse s’arrêter dans la ville en dehors du petit centre historique et de son parc ornemental. On ne sait pas trop quoi y faire non plus. Les commerces sont réduits à quelques épiceries et à de la restauration rapide ; le seul square est pris d’assaut par les enfants ; il y a peu de services qui font vivre le centre ville comme un cinéma, un marché, des cafés ... Au début, j’ai passé beaucoup de temps à suivre les grandes artères qui encerclent le quartier et ses imposantes résidences. D’abord on les contourne, on les évite. Au fur et à mesure que l’on arpente le site, on en vient à les regarder, à les effleurer, à les traverser et enfin à s’y arrêter.

Derrière ces paysage de clôtures et de toitures de voitures, il y a une vie foisonnante.

Premièrement, nous explorerons les territoires de la jeunesse en se basant sur les espaces parcourus et investis quotidiennement par les enfants et les jeunes. Nous nous baserons sur les sphères de la vie quotidienne articulées autour de la famille, de l’école et du temps libre. Ces sphères découlent du modèle de la société pré-industrielle basée sur une spécialisation des temps humains et des espaces de la ville.

De cette analyse des territoires de la jeunesse, nous ciblerons un espace interstitiel de la ville qui présente un certain nombre de potentiels pour la jeunesse. Cet espace constitura le périmètre du site de projet.

Enfin, nous aborderons les enjeux que soulèvent ce site et des premières intentions de projet qui s’en dégagent.

0

250 m

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source : mairie

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source : Internet

les interstices urbains, des lieux privilégiés pour la jeunesse ?

80

En partant du constat que les lieux privilégiés de l’enfance sont tournés autour du domicile, des aires de jeu de proximité ou de l’école, il me semblait intéressant d’explorer d’autres typologies d’espaces dans la ville qui peuvent être bénéfiques pour l’épanouissement des enfants dans leurs environnement. Des lieux auxquels pas toujours acceptés des adultes pour leur caractère dangereux ou transgressif mais qui présentent des qualités en terme de potentiels créatifs : les interstices urbains.

Dans un premier temps, il est d’abord primordial de définir la notion d’interstice et les bénéfices de ces espaces pour les enfants. La notion d’interstice est une notion complexe tant par la variété de ses formes physiques que par le sens qu’on lui attribue. Pour Stephane Thonnelat, les interstices sont généralement définis comme des espaces résiduels non bâtis issus de l’aménagement urbain. L’indétermination et l’absence de fonction pré définie sont leurs principales caractéristiques. Ils peuvent être utilisés mais ne sont pas dessinés. D’une certaine manière, les interstices subissent le même paradoxe que les espaces de jeu : vouloir planifier ce qui, par nature, échappe au dessin des plans masses.

Pour les jeunes, les interstices peuvent être des lieux privilégiés de pratiques urbaines, à la marge des zones résidentielles. Dans sa thèse sur les gangs de Chicago, Frederick Trasher propose une autre définition de ce qu’il appelle les «ganglands», des espaces qui interviennent entre une chose et une autre. Ils constituent des zones d’interstice géographique et social dans la ville où les groupes y (re)définissent des codes et des valeurs qui leur sont propres. Or au regard de l’enfant, ces espaces de tension entre deux choses, quotidien comme occasionnel, peuvent susciter un intérêt particulier. L’attrait d’un lieu hors d’un espace convenu et conventionnel, où il est plus facile d’y exprimer des codes et des valeurs différentes de celles des adultes, où les capacités de jeu sont stimulées par le caractère transgressif de l’espace mais qui reste en même temps intime (car non pratiqué par tout le monde).

«Dans la nature, la matière étrangère tend à se rassembler dans toutes les fissures, crevasses, et recoins. Il y a aussi des fissures et des ruptures dans la structure de l’organisation sociale. Le gang peut-être considéré comme un élément interstitiel dans le cadre de la société, et les ganglands comme une région interstitielle dans le plan de la ville.»

Frederick TRASGER (1929)

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transformer les critères de sociologues et de pédagogues en outils pour le paysagiste

Les critères d’analyse attraits à la relation entre les enfants et les jeunes avec l’espace ont constitué une base de réflexion pour essayer de regarder la ville d’une manière un peu différente. Ils ont permis de me créer des outils complémentaires à ceux du paysagiste. Deux échelles d’analyse semblent intéressantes à développer : - celle du quartier, pour comprendre la place de l’enfant dans le fonctionnement du quartier. On va prendre un filtre de lecture, celui des sphères de la vie quotidienne : la famille, l’école (le travail) et le temps libre. Les pratiques de l’espace découlent directement de l’articulation de ces trois sphères. De plus, les pratiques évoluent au fil des âges et au fur et à mesure qu’ils acquièrent leur autonomie. C’est pourquoi, le domicile va constituer un centre de gravité affectif dans sa pratique de la ville (outil n°1). L’échelle du quartier est développée dans le chapitre 4.

- celle de la parcelle, c’est-à-dire celle de l’enfant. On se base sur des observations des usages qui reflètent l’instantané, l’éphémère, l’imprévisible dans les pratiques. Les outils n°1 et n°2 aident à comprendre le lien entre l’enfant, le jeu et la ville au regard des typologies d’espaces publics. L’échelle de la parcelle est développée dans le chapitre 5 en prenant exemple sur un espace interstitiel particulier du quartier du Bas Clichy.

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espace occasionnel < 50m espace de transition 20-50m espace familier >20m entrée du domicile

outil n°1 : carte théorique des espaces d’exploration du quartier par rapport au domicile

Espace familier : espace proche du domicile, affectif et sécurisant. Lieu de jeu quotidien de courte ou longue durée. Lieu important d’échanges.

Espace transitoire : espaces complémentaires aux espaces familiers. Empruntés lors de déplacement ou lorsqu’il y a un besoin d’espace plus grand ou de différente nature pour jouer, se rencontrer. Espaces qui font le lien entre sécurité affective et quête d’exploration de la ville vers les marges.

Espace de marge : espaces «à découvrir» par des pratiques et des moments spécifiques. Ils peuvent incarner un imaginaire d’interdit.

Cet outil a été réalisé à partir des travaux de Alain LEGENDRE (2009)

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outil n°2 : analyse des liens entre enfant-jeu-ville

Cet outil essaye d’analyser les liens basiques entre l’enfant / le jeu / la ville en parant d’une analyse de l’espace pour aller vers ce qu’il induit, potentiellement, chez l’enfant. A l’extérieur du cercle, il y a les lieux. Courants et non spécifiques aux enfants, ils servent à reprérer sur le terrain des espaces qui pourraient induire un comportement ludique. Les jeux font appel à des facultés chez l’enfant qui ne participent pas tous de la même manière à son développement. Bien évidement, cette grille d’analyse reste un outil théorique qu’il faut adapter à la réalité des lieux.

Cet outil a été réalisé à partir des travaux de Jean Piaget (XXe), de Marie-José Chombart-de-Lauwe (1976) et de Roger Caillois (1958)

outil n°3 : analyse des opportunités de jeu dans l’espace public

Cet outil a été réalisé à partir des travaux de Eric CHEVALLIER (1999)

les reliefs

QUOI ?

Buttes, talus, escaliers, rampe, murets, microreliefs...

POURQUOI ?

- points hauts et bas influençant la perception du paysage - appréhension de la notion d’altitude, du vide, de l’équilibre - rapport physique, au corps et cognitif POUR FAIRE QUOI ?

- jeux moteurs : grimper, dévaler la pente, crapahuter, escalader, glisser, dégringoler, rouler...

- jeux d’imaginaire : obstacle à franchir, limite d’un monde imaginaire, point de vue sur le paysage...

- jeux de billes et autre objets à faire tomber d’un point haut...

les matériaux et éléments naturels

QUOI ?

Eau, sable, pierre, bois, béton, copeaux, mousse, plastique ..

84

POURQUOI ?

- repères spatiaux - rapport sensiblé aux textures, aux couleurs, aux odeurs...

- des pratiques multiples avec une possibilité de transformation de l’environnement POUR FAIRE QUOI ?

- jeux manuels : construire, assembler, toucher, éprouver, transformer...

- support d’imaginaire par la transformation des éléments (cabane...)

la végétation QUOI ?

Pelouse, prairies, broussailles, bosquets, haies, fourrés, forêts...

POURQUOI ?

- sensibilisation aux odeurs, aux textures, aux couleurs, aux goûts, aux senteurs - cycles végétaux créent des repères dans le temps et dans l’espace - sensibilisation à la nature POUR FAIRE QUOI ?

- supports d’observation de la nature et usages comestibles - support d’imaginaire (cache cache dans les broussailles, cachette...)

- ne rien faire, se reposer

le mobilier

QUOI ?

Banc, poteau, arrêt de bus, lampadaires, POURQUOI ?

- détournement de l’objet favorise le jeu et l’imaginaire - rythment l’espace public et le parcours des enfants - (peuvent aussi être des obstacles dans l’espace public) POUR FAIRE QUOI ?

- jeux instantanés, de courte durée lors du parcours de l’enfant dans la ville (grimper sur un muret, cache cache autour d’un arrêt de bus, tourner autour d’un poteau...)

- support d’imaginaire (banc ou muret = pont de la mort / poursuivre des lumières au sol...) mais aussi repères ou limites spatiales pour le jeu («on dit que le terrain de jeu c’est de ici à là...»)

les seuils et les transitions

QUOI ?

Hall d’entée, accès divers, porosité entre deux espaces, interstices POURQUOI ?

- espaces symboliques et affectifs entre deux environnements (affectif, familial, institutionnel...)

- les transitions conditionnent en partie la confiance et l’aisance des usagers - peuvent aider la prise d’autonomie POUR FAIRE QUOI ?

- lieux relationnels et de dialogue

les obstacles

QUOI ?

Route, clôtures, murets, hauteur de trottoir, voitures, caniveau ou rigole d’eau ...

POURQUOI ?

- limite et cloisonne les temps et les espaces de l’enfant - peut générer un inconfort - sens pluriel dans le sens ou un obstacle peut aussi générer une attitude ludique POUR FAIRE QUOI ?

- ménager, faciliter la place de l’enfant dans l’espace public - jouer : regarder par le trou d’une clôture, escalader ou être en équilibre sur un mur, imaginer un ailleurs, sauter au dessus d’une flaque, suivre un objet dans le caniveau...)

85

86

Le rapport entre l’enfant et la ville se crée à partir des espaces et des temps du quotidiens. Ils s’articulent autour de trois sphères principales : celle de la famille, celle de l’école et celle du temps libre.

Nous allons les définir pour comprendre comment elles pourraient se traduire dans l’espace. Nous allons ensuite les explorer à tour de rôle, puis les superposer pour faire émerger une représentation des territoires de la jeunesse.

Chapitre 4 : les sphères de la vie quotidienne A la sphère familiale

1. Des logements de barres et de tours 2. Autour des résidences

B la sphère de l’école

1. Les paysages de l’école 2. Les abords des écoles et lieux d’accueil

C la sphère du temps libre

1. Les lieux de loisirs en dehors du territoire 2. Les lieux de loisirs du quartier

87

p.90 p. 94

p.96 p.99

p.103 p.105

domicile

cour jardin

patio voisinage

pied d’immeuble

cave

sphère familiale hall d’entrée

cage d’escalier

sas centre de loisir trajet de l’école

88

parc et jardin terrain vague parvis

sphère de l’école cour de récréation

préau classe

aire de jeux

terrain de sport

sphère du temps libre talus cachette

impasse parc de loisir

territoires de la jeunesse

Le terme de territoire de la jeunesse est une hypothèse d’analyse qui englobe l’ensemble des lieux et des temps rattachés à la vie de l’enfant dans son environnement urbain quotidien. Un territoire approprié, d’affect générant des pratiques spécifiques issues de ces usagers si particuliers de la ville. Ils intègrent une forme de complexité car ils s’inscrivent donc dans différentes formes d’espace public, dans des temporalités différentes et génèrent des modes d’occupation très variés.

méthode d’analyse en fonction des sphères de la vie quotidienne Les trois sphères de la vie quotidienne sont analysées au regard des logiques de fonctionnement du quartier, des composantes et des caractéristiques des espaces. La superposition de ces trois calques permettrait d’avoir une vision générale des espaces traversés, investis, évités quotidiennement par les enfants et les jeunes. Cette lecture tend à déceler les points de tension, les fractures et la porosité entre ces sphères pour ménager une continuité. Les territoires de la jeunesse restent une synthèse hypothétique au regard du caractère variable et incertain des modes d’occupation.

introduction sur les sphères de la vie quotidienne la sphère familiale

La sphère familiale correspond à l’entourage familier des enfants et des jeunes. Elle comprend les parents, les frères et soeurs mais aussi le voisinage proche. Dans l’espace, elle se traduit par les espaces liés au logement : le domicile, le balcon, les parties communes, les escaliers, les halls d’entrée. En continuité, il y a les espaces attenant au logement directement continus au bâtiment : les pieds d’immeuble, les terrains des résidences, les parkings, le trottoir...

L’ensemble de ces espaces forment les espaces familiers, proche du centre de gravité des enfants et des jeunes constitué par le domicile. Ils sont régis par les temps familiaux «obligatoires» (hors des activités familiales du temps libre), qui comprennent les rythmes physiologiques (manger, dormir, hygiène etc.)

la sphère de l’école

La sphère de l’école est incarnée par les établissements scolaires et par les rythmes scolaires obligatoires. Elle comprend l’ensemble des acteurs de l’école (professeurs, éducateurs, surveillants...).

Elle s’inscrit dans les espaces de l’école : le seuil d’entrée, la cour de récréation, la classe, le préau, la cantine etc. Nous considérerons aussi les abords de l’école, la manière de les percevoir depuis l’extérieur, la porosité entre l’école et l’espace public...

L’ensemble de ces espaces constituent des lieux habituels, par leur caractère répétitif dans la vie quotidienne.

le sphère du temps libre

olivier david - Le temps libre des enfants et des jeunes - 2010 Alain legendre - Espaces cites comme lieux de jeux exterieurs par des enfants de six a onze ans : Exemple d’une petite ville de la region parisienne - 2010

La sphère du temps libre est un espace temps intermédiaire entre les temps obligatoires de l’école et de la famille. S’il est libre, ce n’est pas non plus du temps vide (recourir à des occupations ou ne rien faire participent à la construction de soi). On distingue des temps de découverte (émancipation sur le plan individuel ou collectif ), des temps personnels ou que l’on partage avec sa famille ou ses pairs (discuter, se retrouver, faire des ballades...), des temps où l’on souhaite faire ensemble des choses nouvelles, des expériences...(aller dans des parcs d’attraction, dans des endroits inconnus..). Lors du temps libre, les enfants et les jeunes ont souvent recours à de nombreux acteurs relevant de l’action publique ou des entreprises privés.

Par son caractère extrêmement variable en fonction des familles (capacité à subvenir aux loisirs), des enfants, des jeunes (personnalités), on peut distinguer des espaces formels qui correspondent à des activités et des temps précis et des espaces informels qui peuvent être investis de manière aléatoire.

89

90

une fenêtre sur le quartier - influence du logement dans le rapport à l’horizon et au paysage Le premier lien de l’enfant avec le quartier se fait depuis le domicile, par delà la fenêtre sur le paysage. Les formes particulières de barres et de tours influencent le rapport que l’on peut avoir sur le quartier. A la fois une vision lointaine sur l’horizon parisien ou sur la forêt de Bondy ; à la fois des vues obstruées par les masses géométriques des bâtiments qui peuvent provoquer un sentiment d’enfermement

A la sphère familiale

Autour d’espaces familiers proches des résidences

«Laisser mes enfants traîner en bas ?

C’est pas possible !»

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1. logements de barres et de tours une notion variable de responsabilité parentale

Pour rappel, le lieu d’habitation est d’abord orienté par le milieu social. Le Bas Clichy accueille des familles faisant face à des difficultés économiques parfois très importantes. De plus, il regroupe aussi de nombreuses nationalités de primo-arrivant ou installées en France depuis plusieurs générations. Un des souvenirs marquants de jeunesse d’un jeune adulte ayant grandit au Chêne Pointu est justement cette diversité culturelle foisonnante et constamment changeante.

De fait, la notion de responsabilité parentale, ce que l’on a le droit de faire ou non, peut s’avérer très différente par rapport aux critères d’éducation occidentaux et à la ville elle-même. D’une part, l’appartement de certaines familles nombreuses est trop petit ce qui oblige les enfants à aller jouer dehors à proximité du logement. La fenêtre est alors un moyen de surveiller à distance sa progéniture. Il arrive parfois que les enfants restent dehors librement à des heures qui nous semblent tardives ou non adaptées. Des ateliers de sensibilisation parentale sont d’ailleurs organisés par la MOUS sur ces questions. Mais ces appréciations varient d’une famille à l’autre. Un jeune papa de deux enfants nous confie qu’il est impensable pour lui de laisser ses enfants «traîner dehors» parce que lui-même l’a expérimenté étant jeune et voit cela d’un mauvais oeil. (entretien 6) entrée de la résidence de la pama - Petits jeux et regroupements en pied d’immeuble - dessin personnel

quartier du coteau livry gargan

Résidence du Parc

Prévision de logements

Résidence de la Pelouse

Résidence de la STAMU II

92

Résidence Salvador Allende

Résidence de la PAMA

Résidence de la Futaie

T4 Résidence de la Lorette Résidence de la Vallée des Anges

Prévision de logements Prévision de logements

Résidence de l’Etoile du Chêne Pointu

Résidence Sévigné

Résidence du Chêne Pointu

quartier république castillon

quartier du haut clichy

les abords du domicile

micro-pôlarités Lieu d’accueil Centre culturel Terrain de sport / Gymnase Aire de jeu (ou petits lieux investis pour le jeu) Mairie

Jusqu’à 7-8 ans, le logement et les prolongements du domicile constituent le cadre d’évolution de l’enfant. Les résidences du Bas Clichy comportent des composantes spatiales récurrentes, même si il y a des variations en terme de surface d’occupation au sol. Par exemple, la résidence de la Pelouse dispose de surfaces importantes de pelouses arborées alors que les surfaces minérales de parking sont majoritaires au Chêne Pointu ou la PAMA. Les abords du domicile s’articulent autour d’un certain nombre de micro-lieux investis par les enfants et les jeunes mais aussi par d’autres classes d’âge ( jeunes adultes, personnes âgées...) : - les parties communes : escaliers, halls, caves qui correspondent à un intermédiaire entre le domicile et l’extérieur. Ce sont des lieux d’échange avec le voisinage. Les halls sont souvent occupés par les jeunes pour se regrouper (canapés en hiver) à défaut d’avoir d’autres lieux à eux.

- les pelouses résiduelles en pied d’immeuble : des pelouses rases soumises au piétinement, lieux de petits jeux ou petites occupations quotidiennes pour les enfants et le voisinage (sortir une chaise dehors, organiser un pique-nique, jouer au ballon...) il y a parfois des petites aires de jeux - les parkings : de vastes surfaces minérales qui peuvent être des lieux de sociabilisation et d’activités informelles (mécanique sauvage ou regroupement hivernal dans les voitures), des espaces pollués par les huiles des moteurs et par de nombreuses carcasses de voitures - les limites : les résidences sont pour la plus part encerclées de clôtures ou de haies défensives, leur omniprésence rend difficile la lecture des accès qui se limitent parfois à un trou dans le grillage - les marges : elles comprennent des délaissés, des broussailles, des talus d’infrastructure... qui peuvent être des lieux de jeu complémentaires aux pieds d’immeuble. Elles font la transition avec une autre résidence ou un lieu d’accueil et abritent un réseau de sentes informelles.

Commerce

les parties communes

voisinage

Hall / caves / escaliers

pied d'immeuble

composantes spatiales

Pelouse rase

végétation

MARGe

Talus/fourrés/ bosquets

Pelouse Broussailles / massif Bosquet / Boisement

matériaux / éléments Surface minérale Stablisé/terre battue

les obstacles Mur Clôture résidence de la stamu ii - occupation du sol autour du bâtiment - dessin personnel 0

250 m

le logement

Chambre / balcon / fenêtre

parking et desserte

Enrobé

limites

Clôtures / mur / haies

93

2. autour des résidences des résidences parfois sur elles-mêmes

94

Le rapport entre espace public / espace semiprivé et espace privé est hétérogène selon les résidences.

Certaines sont assez ouvertes sur l’espace publique. On distingue la résidence Salvadore Allende ouverte sur la rue par des vallonnements ; celle de la Pelouse et de la Futaie conservent aussi des perméabilités avec des clôtures ou haies basses. Les entrées des bâtiments sont face à la rue ou à une voirie de desserte.

D’autres sont beaucoup plus fermées sur ellesmêmes à cause d’un enclavement topographique, d’une forte présence de linéaire de clôtures. Les accès peuvent être restreint à deux ou trois entrées parfois éloignés et peu lisibles (brèche dans la clôture). D’autres résidences comme celle de la Lorette ou du Parc font l’objet d’un accès strictement restreint aux résidents avec un code d’accès. Ce refermement peut accentuer le sentiment d’encalve mais il faut souligner que les enfants et les jeunes semblent circuler assez librement entre l’intérieur de leur résidence et l’extérieur.

De par ces ruptures, la distribution des accès, et l’orientation des façades les abords des résidences sont parfois sujet à des sentes informelles qui pallient à certains détours.

résidence salvador allende - des abords vallonnés et assez ouverts sur la rue - photo mairie résidence de la vallée des anges - enclavement topographique - photo personnelle résidence de la stamu II - présence de ruptures fortes (clôtures et grand talus) - photo personnelle

Les halls, «lieux relationnels, de dialogue et de transition entre deux environnements affectif, familial et collectif» Eric Chevallier, 1993 - et parfois liés à des activités illicites (traffic de drogue)

Apprendre à faire des passes avec son grand frère en bas de l’immeuble

la sphère familiale

1

les micro lieux à proximité du domicile

2

rapport à l’extérieur

- un ensemble de petits lieux facilement accessibles aux enfants avec une confiance des parents dans l’environnement. Ils déambulent librement pour la plus part, sans conscience réelle des dangers potentiels que la ville peut représenter.

- des résidences qui n’offrent pas toutes les mêmes possibilité de jeu et d’occupation en pied d’immeuble (entre les surfaces minérales de parking ou de voirie et les espaces de pelouse, de bosquets) - les enfants cherchent simplement à jouer (au foot, à chat...) sans «culture des espaces verts». Ils ne vont pas aller dans la forêt, ni vers les étangs. Ils viennent sur les pelouses car se sont pour eux des espaces de jeu.

- une forte attractivité des pieds d’immeubles mais la saturation au sol par des surfaces de parking et de voirie peut limiter les opportunités de jeu

- des résidences parfois refermées sur elles-mêmes - un quartier de détours et de raccourcis (orientation des façades, accès, et voies de desserte, sentes) - un réseau de sentes informelles à prendre en compte dans les trajets quotidiens des enfants et des jeunes

95

B la sphère de l’école Autour d’espaces institutionnels quotidiens

96

1. le paysage des écoles l’événement des sorties de classe et la trame architecturale

16h30. L’intemporel «driiiing» annonce le top départ de la sortie d’école. 4000 élèves sortent simultanément des établissements scolaires. L’espace d’une demi-heure, la ville se retrouve submergée d’une marée d’élèves rieurs et chahuteurs, mêlés aux parents bien rodés agrippés aux poussettes des petits frères et soeurs. Les petits groupes (souvent soit de filles soit de garçons) se suivent les uns les autres en tracant de larges sillons piétonniers qui se ramifient progressivement à l’approche des résidences et de leurs raccourcis secrets. A ce moment précis, Clichy se transforme en une véritable ville aux enfants. Un ressac quotidien rythmé par la sonnerie de classe qui prend fin aussi vite qu’il a commencé.

Entre les tours et les barres résidentielles, les bâtiments du XIX-XXe siècle (mairie, orangerie) disséminés dans le centre historique, les bâtiments publics constituent une trame structurante dans le paysage Clichois. Caserne de pompier, commissariat, et établissements publics s’inscrivent dans le tissu urbain par des architectures modernes, parfois monumentales. Ces éléments participent à créer des repères dans la ville, par leur architecture mais aussi par les flux générés à leurs abords, les cris et rires qui s’échappent des cours de récréation. On observe une différence architecturale entre le traitement les écoles maternelles et primaires, plutôt sobres, avec celle des collèges et lycées, imposants et frontaux, bien que l’effectif soit parfois identique.

colège robert doisneau - Les flux quotidiens aux abords de l’établissement - dessin personnel

cour de récréation 8m²/élève

R+2, R+3

559 élèves

cour de récréation 10m²/ élève

R+2, R+3

417 élèves (maternelle + primaire)

97

école maternelle / primaire (ex : groupe scolaire paul langevin)

collège / lycée (ex : collège romain rolland)

publics : Enfants âgés de 3 à 10 ans

publics : Adolescents âgés de 11 à 18 ans

ARCHITECTURE : gabarit de forme allongée et assez bas (2 à 3 étages), architecture similaire aux barres d’immeubles des années 1960 - 1970

ARCHITECTURE : grandes emprises de faible hauteur (2-3 étages), rapport frontal au bâtiment, architecture moderne de différentes époques (1992 à 2014)

POSITIONNEMENT / PARCELLE : bâtiment en retrait, parcelle de 7000m²

POSITIONNEMENT / PARCELLE : face à la rue, positionnement frontal, parcelle de 15 000m²

ACCÈS : par une desserte longeant un bâtiment et accès par la cour

ACCÈS : directement dans le bâtiment par un petit sas, seuil marqué

VISIBILITÉ DEPUIS LA RUE : perméabilités sur des abords (depuis la rue, frange végétalisée)

VISIBILITÉ DEPUIS LA RUE : aucune sur les lieux de vie

IMPRESSIONS : des écoles qui peuvent se fondre dans le paysage, voir qui se confondent, pas forcément une identité /image très marquée de l’école en soi

IMPRESSIONS : monumentalité du bâtiment qui s’impose au corps et au regard. Éléments de repères dans le quartier par leur architectures modernes

I.U.F.M

quartier du coteau

Collège Robert Doisneau

Prévision d’un gymnase

livry gargan Groupe scolaire Henri Barbusse

Groupe scolaire Paul Eluard

Groupe scolaire Paul Vailland Couturier

Groupe scolaire Paul Langevin

98

T4 Centre social de l’Orange Bleue Groupe scolaire Jean Jaures Groupe scolaire Henri Barbusse Collège Louise Michel

quartier du haut clichy

Collège Romain Rolland

quartier république castillon

Lycée Alfred Nobel

2. autour des écoles les abords des écoles et lieux d’accueils périscolaires équipements scolaires Crèches Maternelles / Primaires Collèges / Lycées Cour de récréation

micro-pôlarités Lieu d’accueil Centre culturel Terrain de sport / Gymnase Aire de jeu Mairie Commerce

Les équipements scolaires et périscolaires constituent une trame forte car ils répondent à la demande des 1700 élèves de primaire / maternelle et les 2200 élèves de collège / lycée du quartier (nombre d’élèves dans les écoles du Bas Clichy). Les écoles sont des lieux de vie quotidienne réglés selon les horaires scolaires. Pour les primaires, de 7h30 (accueil) ou 8h à 11h30 et de 13h à 16h30, jusqu’à 19h pour les accueils de loisir. Les abords des écoles et les seuils d’entrée sont des points sensibles à prendre en compte car ils participent à l’image extérieure et à la signification des établissements pour les élèves en garantissant ou non leur adoption.

D’une manière générale, les établissements scolaires sont pensés comme des sanctuaires fermés sur l’espace public et la vie du quartier. Leurs abords font l’objet d’un traitement sécuritaire (agent de surveillance aux passages piéton, plots, potelés, barrières, ralentisseur, réduction de vitesse à 30km/h...). En dehors des strictes entrées ou sorties de classe, les abords des écoles vivent peu. Les échanges au seuil de l’établissement, entre les élèves, entre les parents d’élèves ou avec le personnel de l’établissement paraissent relativement limités. Le lien parent/école peut s’avérer difficile à Clichy à cause de difficultés de communication et de compréhension mutuelle. De plus, la tendance ultra sécuritaire liée à l’etat d’urgence accentue, partout en France, le clivage école/ quartier. Il n’existe pas ou très peu d’aménagements autour des écoles qui permettent une sociabilisation après les temps «sérieux» de l’école (discuter, flâner, se regrouper, chahuter comme il est relativement courant devant les établissements scolaires). Enfin, les écoles représentent parfois le seul lieu où les enfants et jeunes des différents quartiers de Clichy se côtoient. Elles constituent donc un haut lieu de socialisation et de mixité.

Les abords des écoles pourraient incarner des lieux de vie à l’échelle du quartier, de la ville en intégrant les quartiers pavillonnaires. Ces espaces de contact favoriseraient l’ouverture de l’école sur le quartier en agrégeant des espaces récréatifs, d’information, de détente etc. autour du bâtiment mais aussi le long des trajets scolaires. L’école est un axe fort du projet ORCOD-IN mais qui se concentre sur la création (future école du Chêne Pointu) ou l’agrandissement d’équipements scolaires (Paul Vaillnt Couturier) ou périscolaires (gymnase et bibliothèque).

composantes spatiales végétation

groupe scolaire paul vaillant couturier Abords de l’école allée Maurice Audin - Google street View

Pelouse Broussailles / massif Bosquet / Boisement

matériaux / éléments Surface minérale Stablisé/terre battue

les obstacles Mur Clôture

0

250 m

99

logiques temporelles de la mobilité scolaire

100

logiques spatiales de la mobilité scolaire

Les écoles primaires à proximité

Les collèges pôlarisés

Le lycée et IUFM centralisés

Croiser une connaissance à un carrefour, discuter du quotidien

Jouer à cache cache autour de l’arrêt de bus

la sphère de l’école 1

la trame des écoles

2

les abords des écoles

3

- distinction architecturale des établissements scolaires entre enfance et jeunesse - des écoles formant une trame forte de lieux de vie dans le quartier mais qui ne perdurent pas dans le temps - l’école au coeur d’une trame de lieux de vie à l’échelle de la ville - des écoles parfois fermées sur elles-mêmes qui tournent le dos à des espaces de porosité avec des lieux d’accueil ou des lieux de loisirs - un traitement des abords limité à une action sécuritaire - ouverture de l’école sur le quartier pour créer une porosité entre l’établissement et l’espace public, organisation d’une nouvelle mixité fonctionnelle autour des écoles

les trajets quotidiens

- une forte présence d’enfants, de jeunes et de parents accompagnateurs dans la ville aux heures d’entrées et sorties scolaires - agréger des événements, des lieux et des services le long des trajets ?

101

1

2

102

4

3

5

C la sphère du temps libre

Des loisirs inscrits dans un rapport intérieur/extérieur au quartier

cs par l des enta min tem che épar d

1. les lieux de loisir en dehors du territoire mobilité départementale et métropolitaine

Le positionnement de Clichy à proximité de grands parcs départementaux et régionaux est une source d’espaces de loisirs et de détente relativement proche du quartier. Des équipements de jeu, activité de loisirs, ateliers nature ou parcours santé sont proposés à différentes tranches d’âge.

Les jeunes portent un fort intérêt pour le sport, notamment le football. Le manque de terrain en bon état dans le quartier les pousse à utiliser les terrains des communes limitrophes, notamment le parc des sports Alfred-Marcel Vincent à Livry-Gargan. Ces pratiques peuvent générer des conflits avec d’autres groupes de jeunes, qui les considérent «comme non légitimes»

parc de la poudrerie

30

-40

mi

ns

gare de sevran

parc des sports Alfred-Marcel Vincent

parc Lefevre

103 plaine forme

(entretien 6)

Enfin, la capitale est un dernier pôle de loisirs, peut-être moins fréquent (absence de données statistiques). Son épicentre, les Halles de Châtelet, est à la confluence des lignes de RER.

10 mins

forêt de bondy

stade Henri Vidal 1. parc d’aventures plaine forme - Forêt de Bondy Coubron (© site de la mairie de Coubron) 2. la maison aux abeilles - Un lieu de loisirs et médiation au Parc départemental de la Poudrerie - Livry Gargan (© site du conseil dépatemental 93) 3. la fontaine des innocents - Point de rendez-vous emblématique des Halles de Paris - photo personnelle 4. parc des sports afred-marcel vincent - Un espace sportif fréquenté par les jeunes du quartier - Livry Gragan - © http://www.justeacote.com 5. aqueduc de la dhuy - Promenade urbaine sur l’itinéraire du chemin des parcs département - photo personnelle

30 mins

de duc

s

huy

la D

e

30 mins Paris gare du raincy villemomble gagny

aqu

parc du bois de l’étoile

arboretum de Montfermeil

Parc Vincent Auriol et complexe sportif

Conservatoire de musique

Parc de la friche

quartier du coteau

Bois de la Couronne

livry gargan

Yourt 360°

La Fontaine aux Images

Forêt de Bondy

Parc de la Mairie La Pelouse

Stade Roger Caltot

Espace 93 Bassin de rétention

104

Aire de jeux du Chêne Pointu

Pelouse de la Marie

T4

Bois de la Lorette Complexe sportif Henri Barbusse

Centre social de l’Orange Bleue Piscine Rosa Park

Parc de la Fosse Maussoin

Maison de la Jeunesse

quartier du haut clichy

Mail du Petit Tonneau

Vers Villa Medicis Bois du Temple

quartier république castillon Aqu

ed

e uc d

s

huy

la D

Stade Henri Vidal

2. les lieux de loisir du quartier

animations

entre lieux formels et informels

Evénementiel Animations ponctuelles

micro-pôlarités Lieu d’accueil Centre culturel Terrain de sport / Gymnase Aire de jeu Mairie Commerce

Le temps libre des enfants et des jeunes est réparti entre des activités formelles gérées par des acteurs institutionnels ou des associations et des activités informelles qui résultent des choix individuels des enfants et de leur famille. De fait, le temps libre embrasse à la fois des lieux spécifiques qui ont été pensés comme tel et des lieux non déterminés aux usages incertains, variables selon les groupes ou les générations qui font partie du quartier.

Les activités formelles se déclinent autour d’activités sportives dans les terrains de sport et gymnases via les clubs sportifs de la ville ; d’activités culturelles autour des pôles culturels (Espace 93, conservatoire, Fontaine aux Images, Villa Medicis) ; d’animations de quartier en pied d’immeuble ou animations nature dans les boisements naturels ; d’événements organisés par la mairie lors des fêtes de la ville, durant l’été à la pelouse de la mairie ou lors de voyages organisés.

Dans le champ des activités informelles, il est nécessaire de souligner la place de plus en plus grande des médias dans le temps libre des jeunes. Réseaux sociaux, télévision, Internet, jeux vidéos, cinéma, webséries, musique (...) sont partie prenante du temps libre quotidien au domicile ou dehors via le smartphone. Le temps libre est organisé en fonction des activités familiales qui sont logiquement tournées vers des lieux de détente relativement limités en dehors des grands parcs (attrait fort de la pelouse de la mairie). De par ses formes urbaines, le quartier du Bas Clichy abrite un réseau d’espaces informels, non qualifiés, désuets ou discontinus qui peuvent être investis de manière aléatoire et incertaine lors du temps libre. Ces interstices résiduels constituent des espaces en tension entre les espaces familiers près des résidences et les lieux d’activité, de loisirs ou de détente. Par leurs formes et leurs composantes spatiales, ils sont générateurs d’opportunités de jeu, de rencontre ou d’intimité dans le quartier.

L’ensemble de ces lieux formels et informels constituent une trame structurante des territoires de la jeunesse.

composantes spatiales végétation Pelouse

pelouse de la mairie Un espace de vie central dans le quartier - photo personnelle

Broussailles / massif Bosquet / Boisement

matériaux / éléments Surface minérale Stablisé/terre battue

les obstacles Mur Clôture

0

250 m

105

la vie timide d’un soir de décembre

106

Les modes d’occupation de l’espace public sont très largement soumis à la temporalité ; été/hiver, jour/nuit, semaine/week end. Avec l’équipe de mobilité et de tranquillité publique, prestataires en charge de la gestion des conflits de voisinage, nous avons pu entrevoir une de ces temporalités. Ce soir là il y avait le directeur, Claude TALON et trois agents qui ont grandis à Clichy, Clichy, FX, Clément, Patrick.

Après avoir présenté l’objet de ma visite et échangé sur leurs expériences personnelles, nous avons arpenté le quartier avec l’idée d’aller discuter avec des jeunes de leurs pratiques dans l’espace public mais aussi plus largement de leurs regards et de leurs préoccupations en tant que jeune clichois. Pour l’équipe, les premières attentes des jeunes se tournent vers la recherche d’un emploi. Ils représentent pour beaucoup une interface bienveillante à qui parler, à qui confier ses problèmes ou transmettre un CV. Ils organisent ponctuellement des forums de l’emploi, de nuit et en pied d’immeuble, avec des organismes d’insertion professionnelle.

Mais où sont les jeunes ? L’absence de réponse à cette question illustre bien leur difficulté à s’inscrire dans l’espace public. Il n’y a pas de lieu où se regrouper en dehors des halls et des caves, générateurs de conflits et de nuisances sonores. Négocier une salle avec la mairie est un des objectifs de l’équipe avec la création d’une association qui puisse en être le gestionnaire. Cela va de soi, ce soir glacial en pleine semaine n’était pas idéal pour rencontrer des jeunes. Toutefois, cette sortie nocturne fut une occasion de découvrir Clichy la nuit et de comprendre le travail de l’équipe. Un travail de terrain, de fond qui est rendu possible par leur reconnaissance auprès des jeunes et les qualités de médiateur de ses membres. (entretien 6)

coeur du chêne pointu - Immersion dans l’obscurité, au loin la lumière d’un foodtruck - dessin personnel commerces des genettes - Quelques âmes bravant le froid près des petits commerces - dessin personnel

Traverser la pelouse de la mairie, dévaller la pente du telus ou taper dans une balle (voir faire du motocross)

Discuter sur la table de ping pong de la mairie en fin d’après-midi S’arrêter sur le chemin pour regarder un «truc» par terre

la sphère du temps libre 1 2 3

activités de loisirs

- des activités souvent à l’extérieur du quartier voire de la ville (rapport des jeunes à l’extérieur du quartier) - des activités dans le quartier via des associations qui peuvent manquer de lisibilité pour les publics - rôle prédominant des actions locales, actions à renforcer et diversifier

un réseau de lieux informels

- un réseau d’interstices fertiles entre les espaces familiers et les espaces de marge. Un maillage à l’échelle du quartier discontinu et fragmenté, desservant zones résidentielles, lieux d’accueils, lieux de loisirs et de détente - lieux pouvant générer des pratiques informelles, des marges de liberté - une trame riche à mettre en avant

occupation de l’espace entre enfance et jeunesse

- une aisance des enfants à investir l’espace sous toutes ses formes, mais peu de lieux petite enfance dans l’espace public et de détente en famille hormis la pelouse de la mairie et les centres sociaux - une difficulté à trouver sa place dans l’espace du quartier pour les jeunes qui se contraignent aux halls ou caves, absence de lieux pour la jeunesse dans l’espace public (attentes fortes) - un équilibre à trouver entre les différents âges en terme d’espace public, de «droit à investir la ville»

107

108

0

250 m

L’analyse des sphères de la vie quotidienne nous permettent de dresser un certain nombre constats qui nous aide à mieux comprendre la place de l’enfant dans le fonctionnement du quartier : - Sphère familiale : une logique d’occupation des pieds d’immeubles pour les enfants comme pour les jeunes mais des résidences qui n’offrent pas toutes les mêmes opportunités d’occupation. De plus, certaines sont très fermées sur elles-mêmes ce qui engendre un réseau de sentes informelles aux abords des résidences. Enfin, il faut souligner le caractère très variable de la parentalité en fonction des familles.

- Sphère de l’école : l’école est au coeur d’une trame de lieux de vie qui structure le quartier. Les établissements sont assez peu poreux avec l’extérieur et suivent plutôt une logique de replis. Les temps de l’école rythment fortement les flux des nombreux élèves clichois. Même si les écoles représentent des pôles importants, ils vivent peu en dehors des temps scolaires.

- Sphère du temps libre : les acteurs de la vie locale ont un rôle prédominant dans la gestion des temps libre des enfants et des jeunes. Ils permettent de créer des temps d’activité au sein de lieux propices à accueillir beaucoup d’enfants (grandes pelouses) et rythment la vie du quartier. Toutefois, il peut exister un sentiment d’ennui chez les jeunes qui ne trouvent pas assez d’occupations ou de lieux pour se retrouver dans leur environnement. Cela les poussent à investir les halls d’immeuble ou les caves en générant fatalement quelques conflits d’usage.

La superposition de ces filtres de lecture fabrique une représentation des territoires de la jeunesse, certes perfectible. Un espace se démarque parmi les autres car il est au coeur du quartier et présente des potentiels particuliers pour la jeunesse.

109

110

Cet espace résulte à la fois d’une frange de l’ancien parc du château (de la mairie) et d’un arrière d’urbanisation des grands ensembles du Bas Clichy. Il constitue un entre deux entre le centre historique en haut du coteau et l’entrée de ville au carrefour de l’allée Maurice Audin. Actuellement, cet interstice ne se lit pas d’une manière continue dans l’espace du quartier car il est constitué de lieux morcelés, pas toujours qualifiés et déconnectés les uns des autres par des ruptures physiques.

Nous considérerons malgré tout cette frange d’interstices comme une entité à part entière dans le quartier car elle constitue un ensemble d’espaces publics et un territoire de l’enfance singulier qui présente de réels potentiels. Il est au contact de deux grands boisements ; de deux groupes scolaires ; de zones résidentielles assez pauvres en opportunités de jeu en pied d’immeuble et des lieux de loisirs du quartier. Autant d’espaces qui, comme nous venons de le voir, sont partie prenante de la vie quotidienne des enfants et des jeunes clichois. Nous appréhenderons cette frange par l’analyse de cinq séquences paysagères car cela nous permettra d’analyser plus précisément les fonctionnements, les caractéristiques spatiales et potentiel de ces espaces, au regard de l’enfant.

Chapitre 5 : une frange interstitielle A des lieux en enfilade

1. La pelouse de la Fontaine aux Images 2. Le stade Roger Caltot 3. Le bassin de rétention 4. L’allée Maurice Audin 5. Le mail du Petit Tonneau

111

p.114 p.118 p.122 p.126 p.130

A des lieux en enfilade

Des espaces publics enclavés, fragmentés, souvent indéterminés séquence n° 1 la pelouse du chapiteau

séquence n° 2 le stade roger caltot

séquence n° 3 le bassin de rétention

Un grand espace ouvert enclavé mais attractif

Un terrain de sport vétuste et désuet

Un lieu atypique, emblématique

Square du Chêne Pointu Avenue de Sévigné

Clubs sportifs

Chapiteau

Parc de la mairie

Gymnase Paul Vailland Couturier

Groupe scolaire Paul Vailland Couturier

112 130 m

100 m

110 m

.71 .76

séquence n° 4 l’allée maurice audin

séquence n° 5 le mail du petit tonneau

Une articulation du quartier

Un cheminement intime

Allée Maurice Audin Avenue Gargarine

Maison des projets

Maison de la Jeunesse

113 150 m

250 m

.103

0

100 m

ch (vers emin des p o parc des spstes orts)

nue ave

séquence n°1 : pelouse du chapiteau

u

otea

du c

Un grand espace ouvert enclavé mais attractif fonctionnement du lieu Accès

QUARTIER DU COTEAU

Arrêt de bus Circulation principale

avenu e

de sév

igné

Orientation des façades

vers entrée du parc

Activités du lieu Groupe scolaire primaire / maternelle

1 12 11 Terrain de pétanque

Locaux de s clubs sportif

Lieu d’accueil Centre culturel Terrain de sport / Gymnase

114

Aire de jeu

12

10 8 11 La Fontaine aux Images

6

1 Stand de tir à l’arc

parc de la mairie

Groupe scolaire Paul Eluard

Stade Roger Caltot

opportunités de jeu dans l’espace 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Jeu sportif (terrain de pétanque, tir à l’arc) Jeu de vertige Jeu d’équilibre Jeu de poursuite Jeu de piste Observation de la nature Jeu manuel Jeu de simulacre (chapiteau, sculptures) Jeu d’aventure Fête / rituel (chapiteau) Activité sociale (chapiteau, bar associatif ) Jeux collectif divers (pelouse)

0

50 m

un espace enclavé depuis la rue

Cet espace ouvert se devine timidement depuis l’avenue de Sévigné, entre deux tours de la résidence du Parc. L’alignement de peupliers et le chapiteau de la Fontaine aux Images émergent d’un premier plan brut entre clôtures, parking et mur en parpaings.

Par contraste, ces fragments colorés éveillent la curiosité mais il faut encore trouver comment y accéder. D’abord, passer par le parc de la mairie, dont la seule «véritable entrée» est plus en amont et encastrée dans un virage assez raide de l’avenue de Sévigné. Un cheminement piéton mène aux locaux de clubs sportifs, pétanque, football et tir à l’arc, au travers desquels on ne sait pas vraiment si l’espace est ouvert au public ou réservé aux clubs. En prolongement, le terrain de pétanque, très fréquenté à toutes saisons et à tous âges, confère au lieu une ambiance conviviale d’habitués, que l’on retrouve un peu à la buvette près de l’étang du parc.

arrêt de bus 613 - 623

avenue d e

l’attrait du chapiteau de la fontaine aux images

sévigné

quartier

La compagnie la Fontaine aux Images est une troupe de théâtre/spectacle vivant qui a pour but de rendre accessible la culture aux publics clichois et notamment au jeune public en complément des services culturels de la ville. C’est aussi un lieu de rencontre et d’initiatives citoyennes et solidaires autour de débats et d’événements associatifs. Son chapiteau, dont les zebrures rouges et blanches ne manquent pas d’évoquer l’imaginaire emblématique de l’enfance, est ouvert sur une allée en stabilisé longeant le parc de la mairie et les stands de tir à l’arc. Un foisonnement de sculptures ludiques en ferronnerie, de caravanes et autres formes de bric-à-brac gravitent autour du chapiteau. Ce «joyeux désordre» mériterait de gagner en visibilité dans le quartier.

30 m

90 m

30 m

115

du cotea

u

Les stands de tir à l’arc - Un pôle d’activités lors du temps libre autour du parc de la mairie - Photo personnelle

116

Limite nord vers le quartier du coteau - Ouverture visuelle entre les derniers immeubles du quartier vers les pavillons - Photo personnelle

la fontaine aux images - Un espace de rencontre et de créativité - Photo personnelle

117

Limite sud derrière les peupliers - Un éloignement du coeur de grands ensembles - Photo personnelle

séquence n°2 : le stade roger caltot Un terrain de sport vétuste et désuet

fonctionnement du lieu Accès

La Fontaine aux Images

Arrêt de bus

parc de la mairie

Circulation principale Orientation des façades

Activités du lieu Groupe scolaire primaire / maternelle Lieu d’accueil

allé e des

Centre culturel

tille

Terrain de sport / Gymnase

Stand de dressage pour chien

uls

118

Aire de jeu

Stade Roger Caltot Groupe scolaire Paul Eluard

1

12

opportunités de jeu dans l’espace

(trou grillage) Gymnase Paul Vaillant Couturier

STAMU II

Groupe scolaire Paul Vaillant Couturier

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Jeu sportif (stabilisé, cages de football) Jeu de vertige Jeu d’équilibre Jeu de poursuite Jeu de piste Observation de la nature Jeu manuel Jeu de simulacre Jeu d’aventure Fête / rituel Activité sociale Jeux collectif divers (grande surface minérale)

0

50 m

chên

e poi

S t a m u ii

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une tâche blanche

Au seuil de l’alignement de peupliers, le stade Roger Caltot apparaît comme une vaste plate-forme sableuse entourée de grillages dressés, en contre-bas de la masse arborée du parc de la mairie et au niveau d’oeil des barres de la PAMA. De ce grand vide, on ne sait pas vraiment ce que le lieu a à raconter. Certainement, des matchs de football mais des matchs sans mi-temps où reprendre ses forces avachi sur un banc ou des matchs sans supporters vociférant contre un penalty depuis leurs gradins. De ses 8000m², on peut se demander si le stade accueille (toujours?) des classes d’élèves lorsque l’on constate la vétusté du stabilisé et des équipements.

L’accès principal se fait côté pelouse de la Fontaine aux Images par la voie d’accès au chapiteau. Pour les plus souples, des accès sont possibles côté bassin de rétention dans des trous dans le grillage, sans compter une hauteur de mur d’1m50 environ.

119

stand de dressage pour chien 50 m

cour récréation Paul Eluard 85 m

30 m

Limite nord avec la fontaine aux image - Une limite perméable avec l’alignement de peupliers - Photo personnelle

120

Limite ouest avec le parc de la mairie - Une dénivellation et mitoyenneté avec une parcelle de dressage/concours de chien - Photo personnelle

limite ouest vers la pama - Un horizon de mur en béton et de barre d’immeuble - Photo personnelle

121

limite sud vers le bassin de rétention - Visibilité sur le mail du Petit Tonneau et ses alignements de peupliers, accès limité à un trou dans le mur - Photo personnelle

séquence n°3 : le bassin de rétention

Un lieu atypique, emblématique du quartier fonctionnement du lieu Accès Arrêt de bus Circulation principale Orientation des façades

Groupe scolaire Pau Eluard

Activités du lieu Groupe scolaire primaire / maternelle

3

1

3

9

Lieu d’accueil

Gymnase Paul Vaillant Couturier

Centre culturel Terrain de sport / Gymnase

122

11

1

Aire de jeu

12

opportunités de jeu dans l’espace

STAMU II

11 4 Jardin pédagogique Aire de jeux 2-6 ans

2

City stade

Groupe scolaire Paul Vaillant Couturier

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Jeu sportif (grande surface minérale) Jeu de vertige (talus en béton) Jeu d’équilibre (mur surélevé, larges gradines) Jeu de poursuite (passage en dédale) Jeu de piste Observation de la nature Jeu manuel Jeu de simulacre Jeu d’aventure (grand talus broussailleux) Fête / rituel Activité sociale (escaliers et gradines) Jeux collectif divers (grande surface minérale)

0

50 m

nt vailla l u a p e écol

coutu

rier

gymnase

le «bowling»

Le bassin de rétention, aussi appelé «le Bowling» (entretien 6), récolte les eaux pluviales des surfaces imperméabilisées du quartier. Entre une «verrue à 10 millions d’euros» de démolition (entretien 1) et un lieu de vie atypique (entretien 3-4-5), les avis des gestionnaires divergent. Il appartient au département.

Le bassin de rétention, c’est d’abord une curiosité. Un ouvrage brut, massif, rugueux, sans détours ni langues de bois. Selon le jour et la météo, ce vaste espace minéral est investi par les jeunes, d’abord comme un lieu de liberté et peut-être parfois un lieu de petites «bêtises». Les jeunes adultes du service de mobilité parlent d’une ancienne arène, où certains jouaient au foot et d’autres regardaient posés sur les gradins. Sur la plateforme en balcon, il y avait quelques jeux pour les enfants et un mini stade. Aujourd’hui, les cages de foot sont parties mais ce lieu continue de vivre comme lieu de passage, d’arrêt, de rencontre, de désordre... un lieu informel ouvert à la fantaisie qui mériterait d’être affirmé.

cour récréation école Paul Vaillant Couturier 40 m

123

plateforme 80 m

25 m

récolte des eaux pluviales - Un ouvrage démesuré la plupart du temps vide - Photo personnelle

124

une arêne de béton - Un ouvrage monumental encaissé et pourvu de gradines - Photo personnelle

un espace proche de lieux d’activité - Un lieu qui semble approprié en bande d’amis, forme de salon ou conciliabule privé - Photo personnelle

125

Partie surplombant le bassin - Mobilier et équipements de jeu dégradés, sorte de balcon plus intime sur le bassin de rétention - Photo personnelle

séquence n°5 : l’allée maurice audin Une articulation du quartier

fonctionnement du lieu Accès Arrêt de bus Circulation principale

8 STAMU II

4

Groupe scolaire Paul Vaillant Couturier

6

7 Jardin pédagogique

Orientation des façades

Activités du lieu

City stade 1

Groupe scolaire primaire / maternelle Lieu d’accueil

Aire de jeux 2-6 ans

Centre culturel Terrain de sport / Gymnase

Résidence Sévigné

Maison des projets 11

11

Aire de jeu

opportunités de jeu dans l’espace démolition prévue

t is berlio

T4

allée jean mermoz

allée maurice audin

allée lou

126

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Jeu sportif (city stade) Jeu de vertige Jeu d’équilibre Jeu de poursuite (grand talus broussailleux) Jeu de piste Observation de la nature ( jardin pédagogique) Jeu manuel ( jardin pédagogique) Jeu de simulacre (grand talus broussailleux) Jeu d’aventure Fête / rituel Activité sociale (maison des projets) Jeux collectif divers

0

50 m

Stamu ii

urice

ma allée

audin

le square du chêne pointu, une aire sur-fréquentée

127

L’aire de jeux du Chêne Pointu a été construite en 2005 de manière classique (cf photo p.33). Elle constitue le seul espace aménagé dans l’espace public à destination des enfants pour un quartier de 10 000 habitants.

C’est un espace très prisé et sur-fréquenté car implanté au coeur du quartier et à proximité de l’allée Maurice Audin, artère principale. Cette sur-fréquentation peut rebuter certains jeunes/familles qui souhaiteraient un peu plus de calme, de place et d’intimité pour jouer pleinement ou se détendre lors du temps libre. Toutefois, les clichois saluent l’initiative et souhaiteraient davantage d’espaces de cette nature (cf. Paroles de clichois, Ville Ouverte , 2015)

city stade 40 m

aire 2-6 ans 70 m

20 m

le parking et dépôt d’ordures - Un parking obstruant la maison des projets et l’entrée dans le mail du Petit Tonneau - Photo personnelle

128

allée maurice audin - La future voie de tram et allée de circulation principale dans le quartier- Photo personnelle

square du chêne - Vue sur le petit jardin pédagogique du square vers le Chêne Pointu - Photo personnelle

129

accès côté stamu Ii - A gauche, l’accès au square du Chêne et derrière le talus de la plateforme du bassin de rétention - Photo personnelle

séquence n°5 : le mail du petit tonneau Un cheminement intime

allée louis berliot

fonctionnement du lieu Accès

4

2

Arrêt de bus Circulation principale Orientation des façades

allée saint exupéry

Activités du lieu

allée jules védrines

démolition prévue

12 1

Groupe scolaire primaire / maternelle Lieu d’accueil Centre culturel Terrain de sport / Gymnase

130

te c la e fré

déri

Résidence Sévigné

allé

2 9 8 2 AVENUE

GARGARINE

3

vers le haut clichy

parc de la fosse maussoin

5

9 6

Aire de jeu

dret

3

vers Maison de la 11 république jeunesse castillon

Caserne de pompier

opportunités de jeu dans l’espace 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Jeu sportif (replat petite surface minérale) Jeu de vertige (talus et bosses) Jeu d’équilibre (mur en escalier et grand talus) Jeu de poursuite (dédale de niveaux et de végétaux) Jeu de piste (milieu forestier) Observation de la nature (milieu forestier, fourrés) Jeu manuel Jeu de simulacre (broussailles et fourrés) Jeu d’aventure (broussailles, fourrés et talus dangereux) Fête / rituel Activité sociale (maison de la jeunesse) Jeux collectif divers (replat petite surface minérale)

0

50 m

c h ê n e

peupliers du stade Caltot

p o n t u

mur

v

une arrière-cour résidentielle

Le mail du Petit Tonneau est un terrain vague à l’arrière des résidences du Chêne Pointu et Sévigné, marqué par une topographie accidentée datant probablement de la construction des grands ensembles et deux alignements de peupliers visibles depuis le stade Roger Caltot. C’est un espace intime à proximité des logements, sécurisant pour les parents. Les usages sont toutefois assez restreints car l’espace est perçu comme dégradé, non entretenu, où il n’y a rien à faire (entretien 6). Son relief et la présence de végétation sont des supports de jeu qui ne sont pas assez exploités, voire pas du tout. La présence d’un mur mitoyen enclave cet espace alors qu’il pourrait être relié à des espaces plus grands, de pelouses et de fourrés, côté résidence Sévigné.

20 m

40 m

20 m

30 m

rtier e qusatillon l t e clichy ue ca haut républiq e l s r e 131

entrée du mail au carrefour des pompiers - Une entrée obstruée par la végétation et le panneau publicitaire - Photo personnelle

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partie amont - Un vallonnement intime et enclavé entre le mur et l’allée- Photo personnelle

abords du chêne pointu - Talus de construction et stationnements - Photo personnelle

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partie aval - Arrivée sur les parkings et la maison des projets - Photo personnelle

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conclusion de l’outil : des espaces pultôt tournés vers des activités motrices

En relevant les typologies d’espace public que l’on a pu observer dans cette frange intersticielle, on observe que l’espace offre plutôt des opportunités de jeu tournées vers des activités motrices. La présence de talus, de pentes, mais aussi des surfaces minérales conçues comme tel, avec le stade Caltot, ou détournées avec le bassin de rétention. En revanche, les lieux d’activités sociales et cognitives sont relativement limités. Dans un second temps, il faudrait un travail complémentaire et affiné d’obervation des pratiques et des usages.

En explorant les différents espaces qui composent cette frange interstitielle décousue, enclavée et globalement assez peu investis par les adultes, nous avons pu diagnostiquer un certain nombre de caractéristiques et de potentiels sur lesquels s’appuyer pour le projet : - La pelouse du chapiteau est un lieu de rencontre à l’interface entre le quartier du Bas Clichy et le quartier pavillonnaire du Coteau. Un lieu attractif pour le chapiteau associatif mais qui reste trop en retrait derrière le parc de mairie.

- Le stade Roger Caltot est un grand vide très refermé sur lui-même et très peu accessible. Les opportunités de jeux et de socialisation sont vraiment limitées car il n’y a rien d’autre qu’un terrain de sport assez vétuste.

- Le bassin de rétention est un lieu de détournement assez riche en opportunités de jeu. Il est à la fois un lieu de passage, de regroupement, de loisir informels. Ce grand vide minéral fait partie des lieux emblématiques du quartier, et notamment des territoires de la jeunesse.

- Les abords de l’allée Maurice Audin est une articulation entre la colonne vertébrale du quartier, l’allée Maurice Audin, et la frange interstitielle.

C’est un point névralgique avec la présence de l’aire de jeux du Chêne, l’installation de la maison des projets et le futur passage du tram.

- Le mail du Petit Tonneau est une arrière cour intime imbriquée entre les résidences du Chêne Pointu et Sévigné. Très fermé, cet espace se distingue à peine depuis l’avenue Gargarine alors qu’il aboutit à une charnière entre le parc de la Fosse Maussoin, le quartier République Castillon et la résidence du Bois du Temple. Il possède de forts potentiels de jeux avec les micro reliefs et les replats, le mur de séparation, les quelques arbustes et la pelouse.

Le projet tendra à s’appuyer au maximum sur les caractéristiques, les atouts et les contraintes de ces différentes séquences pour construire un projet qui prenne véritablement racine au coeur du quartier.

135

136

Le diagnostic réalisé nous permet de faire émerger des enjeux liés au site : un enjeu paysager, un enjeu pédagogique, ludique / un enjeu social et un enjeu de génération.

Nous verrons quelles sont les grandes orientations qui répondent à ces enjeux.

Chapitre 6 : vers le projet A connecter, ménager, fédérer, accompagner

1. Définition des enjeux 2. Connecter l’interstice au quartier 3. Ménager des comportements ludiques 4. Fédérer autour d’un espace partagé 5. Accompagner les transformations du quartier

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A connecter, ménager, fédérer, accompagner Définition des enjeux et des grandes orientations de projet 1. définition des enjeux un interstice fermé sur lui-même

enjeu paysager

des espaces enclavés - enclavement à l’arrière des résidences et des lieux d’accueil, fermeture sur des espaces de vie et de loisirs comme les grands parcs ou les écoles - très peu de visibilité depuis l’extérieur hors allée Maurice Audin, seul repère les peupliers et le chapiteau

rendre lisible l’interstice depuis l’extérieur - ouvrir des vues sur les accès nord et sud - traitement des limites avec les résidences, les écoles et les grands boisement

des espaces fragmentés - un morcellement des espaces du à une logique de patchwork d’équipements sans continuité d’ensemble

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des espaces délaissés - des vides qui n’incitent pas à être investis car trop dégradés - des friches et des terrains vagues

assurer des connections piétonnes - créer un nouvel axe piéton nord/sud - créer des axes transversaux complémentaires aux grandes avenues irriguant des espaces de vie dans le quartier (pelouse de la mairie, grands parcs, écoles, pieds d’immeubles) créer une continuité verte - réintégrer des espaces de nature en centre ville en créant une trame verte reliant les deux parcs - poursuivre l’idée du mail

des opportunités à saisir

enjeu pédagogique / ludique

des opportunités de jeu peu lisibles - des opportunités de jeu déjà existantes dans l’espace (reliefs, surfaces minérales ou organiques, éléments de mobilier...) qui peuvent être considérés par les enfants mais peu par les adultes

révéler les opportunités de jeu dans l’espace - s’appuyer sur les composantes spatiales qui sont intéressantes pour le jeu afin d’orienter une écriture spatiale ludique adaptée à la réalité physique des espaces

des opportunités de jeu limitées - des opportunités tournées vers un développement moteur mais peu vers un développement intellectuel, cognitif ou social - un manque de diversité dans les typologies d’espaces publics qui limite sa capacité à générer des comportements ludiques

diversifier les opportunités de jeu - renouveler les espaces contraints - donner la capacité de transformer l’espace, le moduler librement ou l’utiliser comme un support pédagogique - développer les pratiques en lien avec la nature en donnant plus de poids au jardin pédagogique

des usages concentrés - des usages mal répartis entre des grands vides (stade Caltot et pelouse de la Fontaine aux Images) et l’aire de jeu prise d’assaut par les enfants du quartier

équilibrer les espaces aménagés et non aménagés - ménager des espaces d’activités clairement identifiables et des espaces indéterminés de liberté

des lieux de vie morcelés

enjeu social

des difficultés à trouver sa place dans l’espace public - absence de lieux pour la jeunesse dans l’espace public, à défaut des halls et des pieds d’immeuble - lieux d’activités familiales restreintes à la pelouse de la maire (très investie par les habitants) et aux grands parcs - des habitants qui regrettent le manque d’espaces calmes et intimes surtout avec des enfants en bas âge

fédérer autour d’un espace partagé - raviver l’attractivité de certains lieux anciennement investis (mail du Petit Tonneau) et s’appuyer sur les usages existants - diversifier les ambiances paysagères des lieux pour répondre aux usages des différents publics - partager des regards, perceptions pour faire émerger une représentation commune de cet espace (lui trouver un nom)

peu de porosité entre lieux d’accueil et espace public - des équipements publiques qui se traduisent en tâches blanches fermés sur le quartier

faire vivre les équipements en dehors des temps scolaires - agréger aux lieux scolaires et d’accueil des espaces récréatifs afin de favoriser les échanges entre les élèves, les parents, les professeurs et les habitants - insister sur les transitions entre espace privé/public

défaut d’une mixité intergénérationnelle - attente des habitants à créer un lien intergénérationnel - une bienveillance des adultes envers les jeunes qu’ils souhaitent aider (cf. Contrat de Ville 2010-2015)

favoriser le lien intergénérationnel - réfléchir à une compatibilité d’usages liés à une catégorie d’âge au sein d’un même lieu, mobilisation d’acteurs de médiation

un quartier en devenir

enjeu de génération

des projets à long terme sur le territoire - des importants projets de rénovation urbaine à long terme sur 10-15 ans, décisifs pour la ville mais qui peuvent paraître lointain pour les habitants

s’inscrire dans des échelles de temps intermédiaires - s’inscrire dans des échelles de temps intermédiaires au programme de renouvellement urbain pour faire germer des initiatives au fur et à mesure que les habitants se saisissent de l’espace.

Une génération d’entre-deux - une génération de jeunes témoins des grands changements de la ville un sentiment de ne pas avoir de prise sur l’environnement - un sentiment que «tout est déjà décidé pour eux» - une volonté «d’être pris au sérieux» et d’être responsabilisés dans la gestion des espaces de la ville - conseil citoyen, groupes parents-enfants sur lesquels s’appuyer

L’ESPACe comme moyen de comprendre les changements - en partenariat avec la Maison du projet, des ateliers avec suports particuliers en extérieur(grandes carte au sol, maquette géante, jeu de rôle etc.) pour expliquer le projet aux habitants impliquer des habitants dans la fabrique du projet - donner la parole et mobiliser les savoirs et les compétences des habitants et des jeunes - développer des logiques d’économie locale solidaire, de récupération des matériaux (décheterie mobile) avec les habitants

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connecter l’interstice au quartier enjeu paysager quartier du coteau

améliorer la lisibilité de l’interstice

Résidence du Parc

Renforcer les accroches avec le quartier par des ouvertures visuelles et des connections physiques Créer des porosités visuelles et physiques avec les écoles, les grands parcs et les résidences (gestion des limites)

Parc de la mairie

assurer des connections piétonnes

Ecole Paul Eluard

Résorber les discontinuités des espaces en créant des circulations piétonnes nord/sud

STAMU II

Ecole Paul Vaillant Couturier

Créer de nouvelles circulations pour relier des lieux de vie des habitants et de la jeunesse (pelouse de la mairie, futur tram, pieds d’immeuble de la PAMA, parc de la Fosse Maussoin...

Pôlarités d’usages ponctuelles

140

créer une continuité verte Concevoir l’ensemble de ce cône comme une continuité verte entre les deux grands parc, une continuité ouverte et contrastant avec les ambiances arborées des deux parcs.

Poursuivre l’idée du mail au delà de l’allée Maurice Audin

Chêne Pointu

Résidence Sévigné

Parc de la Fosse Maussoin

quartier république castillon

0

200 m

ménager des comportements ludiques enjeu pédagogique quartier du coteau

révéler et diversifier les opportunités de jeu dans l’espace

Résidence du Parc

Définir des pôles d’intensité à partir des opportunités de jeu présentes dans l’espace Diversifier les opportunités de jeu au sein de ces pôles d’intensité // diversification des composantes spatiales (revoir diagrammes végétation, matériaux, reliefs, mobilier etc)

Parc de la mairie

Reconvertir ces espaces de rupture

Ecole Paul Eluard Ecole Paul Vaillant Couturier

STAMU II

favoriser une proximité avec la nature Lieu de pratiques jardinées, collectives, pédagogiques Se baser sur l’attractivité existante du square du Chêne pour lui donner plus de poids, non pas seulement qu’en temps qu’aire de jeux mais aussi dans une dimension de jardin ouvert à tous. Le jardin pédagogique peut être agrandit pour inclure aussi les adultes dans les pratiques du jardin dans un but de nouer une relation privilégiée avec la nature

Chêne Pointu

Résidence Sévigné

Groupe scolaire primaire / maternelle Lieu d’accueil Centre culturel

Parc de la Fosse Maussoin

Terrain de sport / Gymnase Aire de jeu

quartier république castillon

0

200 m

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fédérer autour d’un espace partagé enjeu social quartier du coteau Résidence du Parc

fédérer autour d’un espace partagé Grand pôles de vie (grande pelouse de détente et de jeux en lien avec le quartier pavillonnaire / l’aire de jeux du Chêne prend plus d’importance en investissant la plateforme du bassin de rétention / agréger un espace de convivialité autour du replat du mail) Ce sont des espaces qui tendent à favoriser la mixité intergénérationnelle et fonctionnelle autour de pratiques communes

Grand espace ouvert de détente Parc de la mairie Ecole Paul Eluard

142

Espace de détente plus neutre, un peu comme une continuité du parc mais sous forme d’un grand espace ouvert.

Ecole Paul Vaillant Couturier

STAMU II Donner plus de poids au jardin pédagogogique

faire vivre le site durant le temps libre Créer des liens entre les lieux : gérer les seuils et les transitions pour une continuité des espaces et des temps / ouvrir l’école Paul Vaillant Couturier sur l’aire de jeux du Chêne et l’école Paul Eluard sur la plateforme.

Résidence Sévigné Lieu de convivialité

Chêne Pointu

Groupe scolaire primaire / maternelle Lieu d’accueil Centre culturel Terrain de sport / Gymnase

Parc de la Fosse Maussoin

Aire de jeu

quartier république castillon

0

200 m

accompagner les transformations du quartier enjeu de génération mobiliser la maison du projet - mener des ateliers avec les enfants et les jeunes pour comprendre plus précisément les représentations du territoire qu’ils véhiculent et les attentes qu’ils peuvent formuler - réfléchir avec le MOUS sur la façon de communiquer les transformations du Bas Clichy aux générations qui vont en être témoin. Un espace communication peut s’organiser à l’extérieur de la Maison des projets - instaurer un cadre de dialogue à des espaces peuvent faire débat au sein des différents acteurs de la jeunesse mobiliser les habitants - la mobilisation des habitants peut s’appuyer sur des petits gestes d’aménagement qui inciteront les habitants à se saisir ou non d’un espace. La sobriété en terme d’investissement dans l’espace permet de ne pas voir comme un échec si jamais les tentatives n’aboutissent pas. Au contraire, il faut percevoir le projet comme quelque chose d’évolutif, constamment réajutable. Ces essais sont d’autant plus importants qu’ils constitueront une source d’information non négligeable sur les modes de fonctionnement des habitants dans le quartier qui pourra être pris en compte dans le projet de renouvellement urbain.

- la mobilisation des habitants passe aussi la mobilisation et la valorisation de leurs savoirs. Les connaissances des adultes peuvent être transmises aux plus jeunes dans une logique de fabrique commune de l’espace public. Des moments qui, au travers de travaux manuels, de jardinage etc. favorisent aussi les liens intergénérationnels. Cette logique vaut aussi pour les enfants et les jeunes entre eux.

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C des inspirations pour le projet 1.un jardin temporaire dans le PRU de stains la friche durant, u,n projet entre étudiants paysagistes et enfants du quartier clos stlazare.

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Le quartier Clos Saint-Lazare à Stains, 8000 habitants, fait l’objet d’un renouvellement urbain qui a débuté il y a une dizaine d’années.

A l’origine, des étudiants paysagistes de l’ENP de Versailles ont travaillé sur une friche de 3500m² au coeur du quartier. Ils ont commencé par diagnostiquer le terrain, notamment la pollution des sols à cause des huiles de moteur.

Puis, ils ont installés des balançoires. En 2013 l’association de paysagistes Chifoumi reprend le relais et complète par un poulailler et un potager.

Les enfants ont joué un rôle important dans la prise en compte et l’appropriation de l’espace par les habitants du quartier. «Ils ont ramené leur famille, et instauré de fait un respect des lieu par les plus grands. » (Camille Poureau). Au travers des enfants, les habitants ont investis et noués un contact particulier avec cette friche.

La collaboration avec la Maison du projet a permis de donner un cadre et d’être un intermédiaire avec les élus.

La Friche sera amené à disparaître progressivement avec les travaux du renouvellement urbain.

HÉLÈNE BUSTOS - Etudiants paysagistes et gamins des cités embellissent ensemble un quartier populaire de Seine-Saint-Denis - Batstamag - 2015 - http://www. bastamag.net/

2. ateliers de rue et pédagogie sociale les associations madame rue tabaga et terrain d’entente

Madame Rue Tabaga et Terrain d’entente sont des associations d’éducation populaire qui mènent des actions de développement social dans des quartiers populaires type grand ensemble, respectivement à Villeneuve (Grenoble) et à Saint Etiennes. Ils s’appuyent sur des principes de pédagogie sociale (Helena Radlinska), tournés vers un accueil libre, inconditionnel et gratuit. Ils investissent l’espace public lors d’ateliers de rue où ils mettent à disposition des jeux, conçoivent des livres, apprennent à cuisiner, font des dessins, plantent des légumes... Les friches et les délaissés sont des territoires de prédilection pour ces associations.

«C’est dans les espaces publics délaissés qu’elle trouve son terrain de prédilection, invitant chacun-e à les réinvestir par le jeu, la création, la relation, l’expression… pour finalement y faire milieu.» (Madame Rue Tabaga).

ASSICIATION MADAME RUE TABAGA - Quartier de l’Arlequin, Villeneuve, Grenoble © site Madame Rue Tabaga ASSOCIATION TERRAIN D’ENTENTE - Quartier populaire de Saint-Etiennes - Sophie Chapelle, Bastamag - 2017

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conclusion générale En partant de la problématique sur la place des enfants et des jeunes dans la ville contemporaine, nous avons constaté qu’elle dépend en grande majorité de la façon de regarder et de considérer la jeunesse. Cette place dans la ville, presque symbolique, est changeante en fonction des sociétés, des cultures, des époques. Il s’agit de percevoir la jeunesse comme faisant partie d’un grand écosystème, celui de la ville. En tant que membre important de cet écosystème, nous devons apprendre à ménager des espaces de vie qui puissent être épanouissant pour eux au sein d’un espace partagé de tous, l’espace public.

A Clichy Sous-Bois, la forte représentation des moins de 20 ans conduit la ville à démultiplier les équipements scolaires et lieux d’accueil socio-éducatifs. La présence de l’Etat est importante au sein de familles qui peuvent présenter des fragilités économiques. Le réseau d’acteurs locaux est dense mais peut manquer de visibilité.

Si l’enfant s’inscrit au coeur d’un jeu d’acteur, il s’inscrit aussi dans son environnement. L’histoire séculaire de Clichy nous permet de comprendre l’origine de la ville, les histoires et représentations du territoire qu’elle véhicule, les processus d’urbanisation qui ont conduit à sa morphologie urbaine actuelle marquée par les grands ensembles. Par son implantation en bordure de forêt de Bondy et sa morphologie urbaine riche en espaces résiduels, Clichy présente un caractère particulièrement verdoyant sur lequel s’appuyer, notamment dans le Bas Clichy. Cette perception de la ville n’est pas partagée par tous et constitue un axe à développer dans le projet.

Dans le quartier, les enfants et les jeunes investissent relativement librement l’espace public, notamment les pieds d’immeubles. Ceux-ci peuvent être plus ou moins intéressants, en fonction de la proportion de parkings et de voiries. L’école constitue une trame forte de vie dans le quartier sur laquelle s’appuyer. Toutefois, ses abords sont très peu vivants en dehors des temps scolaires. Les acteurs de la vie locale (SMJ, animateurs, associations...) ont un rôle prédominant dans l’occupation du temps libre des enfants et des jeunes. En dehors de ces temps particuliers, il peut y avoir un sentiment d’ennui auprès des jeunes.

La frange interstitielle repérée au coeur du quartier du Bas Clichy constitue un espace riche en potentiels de jeu, de rencontres, de vie mais qui est encore trop déconnectée du quartier et notamment des lieux de vie attraits à l’école et à l’allée Maurice Audin ou de détente avec les grands parcs.

Le projet tend à s’appuyer au maximum sur les caractéristiques, les atouts et les contraintes de ces différentes séquences pour construire un projet qui prenne véritablement racine au coeur du quartier. Quatre orientations guident le projet : connecter l’interstice au quartier ; ménager des comportements ludiques ; fédérer autour d’un espace partagé et accompagner les transformations du quartier.

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références principales bibliographie ouvrages imprimés

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études scientifiques

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études sur le territoire et documents administratifs

Rapport sur les actions menées sur le périmètre de la Zone Urbaine Sensible de Clichy Sous-Bois au titre de l’année 2010, et sur l’évolution des indicateurs relatifs aux écarts entre la ZUS, son envrionnement local et national, Département Politique de la Ville et renouvellement urbain, Mission Ville & quartiers, Clichy Sous-Bois Etude urbaine stratégique de Clichy Sous-Bois, Rendu phase 1, Ville Ouverte, Bécardmap, Clipperton développement, 2015 Paroles de clichois, 100 entretiens avec les habitants, Ville Ouverte, Bécardmap, Clipperton développement, 2015 Projet d’Aménagement et de Développement Durable, Plan Local d’Urbanisme, approuvé le 10 juillet 2010 Contrat de ville unique d’agglomération Clichy Sous-Bois / Montfermeil 2010-2015, Lecinquièmepôle Consultance, Communauté d’agglomération de Clichy Sous-Bois / Montfermeil, 2010 Le projet de Clichy-sous-Bois / Montfermeil, Diversification de l’Habitat et mixité sociale dans les quartiers en rénovation urbaine, ACT Consultants, CERFISE, CF.Géo, IUP, 2009 Mairie de Clichy Sous-Bois, URL : http://www.clichysousbois.fr

Conseil départemental de Seine Saint-Denis, URL : www.seine-saint-denis.fr/ Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France, URL : https://www.iau-idf.fr/

filmographie long métrages et documentaires

Aniki Bobo, Manuel de Oliveira avec Nascimento Fernandes, Fernanda Matos, Horacio Silva, Portugal, 1942, 71 mins Les Quatre Cent Coups, François TRUFFEAU avec Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy, Guy Decomble, France, 1959, 99 mins Zazie dans le métro, Louis MALLE avec Catherine Demongeot, Philippe Noiret, Hubert Deschamps, France, 1960, 89 mins Terrain Vague, Marcel CARNE avec Danièle Gaubert, Roland Lesaffre, Maurice Caffarelli, France, 1960, 100 mins La Haine, Matthieu Kassovitz avec Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui, Vincent Cassel, France, 1995, 96 mins Le Jardinier et le Petit Espiègle ou L’arroseur arrosé, Louis LUMIERE avec François Clerc, France, 1985, 49 sec L’amour existe, Maurice PIALAT avec Jean-Loup Reynold, France, 1960, 21 mins Habitation à loisir modéré, Seize millions de jeunes, Alain DE SEDAY et André HARRIS, France, source INA, 1964, 27 mins One of the first Adventure Playground parks in BC, BC HISTORY, Tantalus Park in West Vancouver, source Youtube, 19.., 8 mins

entretiens entretiens programmés ou échanges informels

RATSIMBA Marc, Directeur général de l’Aménagement chargé du Développement Local LEFEVRE Jean-Baptiste, responsable du Programme de Réussite Éducative ent.3 GULLI Philipe, Directeur des Politiques Éducatives ent.4 BARON Florence, ex-adjointe aux Politiques Éducatives ent.5 TALON CLaude, directeur du service de sécurité et tranquillité publique ent.6 FX, Clément, Patrick, agents au service de sécurité et tranquillité publique ent.7 IZQUIERDO Natalia, responsable du MOUS et association Couleur d’Avenirs ent.1 ent.2

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remerciements...

Je souhaiterais remercier le jury de mon travail de fin d’étude : le président du jury Christophe Degruelle, mes professeurs encadrants Lolita Voisin et Vincent Thiesson qui ont acceptés de m’accompagner tout au long de cette année un peu particulière.

Un grand merci pour vos conseils, votre soutien et votre bienveillance.

Je remercie les personnes du territoire que j’ai pu rencontrer au cours de mes recherches : Marc Ratsmiba, Jean-Baptiste Lefevre, Philipe Gulli, Florence Baron, Claude Talon, FX, Clément et Patrick.

Grâce à elles j’ai pu avoir de riches informations sur le territoire de Clichy Sous-Bois.

Je remercie infiniment les petites mains sur lesquels j’ai pu compter lors de la rédaction du mémoire, Ninooze et Clément.

Merci pour votre présence et votre soutien tout au long des cinq années de l’école.

Je remercie enfin, mes amis d’enfance, avec lesquels j’ai longuement discuté de mon travail, que nous avons mis en perspective avec notre histoire commune. Merci à Ismail, Eva, Aurore et tous les autres.

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enfance, jeunesse :

quels espaces pour grandir ?

le quartier du bas clichy et la génération du renouvellement urbain

Travail de fin d’étude 2017 // Pauline martin Directrice de mémoire // Lolita VOISIN

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Les logiques de développement des villes contemporaines ont progressivement conduit à définir des espaces dédiés à la jeunesse. L’avènement de la voiture, les peurs des dangers de la rue, le développement des technologies de communication ont favorisé la marginisalisation progressive des enfants et des jeunes dans l’espace public. Les adultes maîtrisent les lieux de détente et de loisir en créant des espaces spécialisés, univoques et sécurisés. Pourtant, l’environnement constitue une arène ludique et sociale qui leur offre un cadre d’expérimentation et d’expression au coeur de leur construction personnelle. Les logiques de spécialisation de l’espace public amènent à cloisonner les acteurs du territoire par leurs domaines de compétences (social, éducatif, institutionnel, sportif, associatif...). Elles encouragent aussi à percevoir la jeunesse en paliers, définis par des catégories d’âges qui se retranscrivent dans l’espace publique ( jardins de crèche, aires de jeux petits, moyens, adolescents...). Enfin, la vision exclusive, centralisée et préventive de la jeunesse conduit à ne pas assez intégrer la dimension intergénérationnelle de la vie publique dans les nouveaux projets d’aménagement. De ce fait, le risque est de ne garantir ni le bien être des jeunes, ni celui des autres usagers.

Clichy Sous-Bois est un territoire de réflexion pour cette problématique. Implantée sur les reliefs gypseux de l’est parisien, ce territoire de grand ensemble est marqué par sa population jeune, dont les moins de 20 ans atteignent les 37,5 % de la population. Connue pour avoir été l’épicentre des émeutes de 2005, Clichy Sous-Bois est fortement liée à sa jeunesse qui constitue un enjeu fort pour la commune.

Le mémoire est scindé en deux grandes parties : - la première partie développe le cheminement de pensée depuis la problématique vers le site.

S’appuyer sur des notions générales, d’enfance, de jeu, de ville, pour s’intéresser à Clichy Sous-Bois.

Les acteurs de l’enfance et de la jeunesse constituent un écosystème particulier dans la ville. Les formes urbaines sont à interroger au regard de la jeunesse car leur matérialité influent sur les pratiques spatiales. Le quartier du Bas Clichy, quartier du centre ville, présente un certain nombre de potentiels grâce à la trame d’espaces interstitiels qui agrège au quartier un caractère verdoyant.

- la seconde partie étudie les territoires de la jeunesse qui représentent les espaces investis, parcourus, appropriés, affectifs rattachés au quotidien de l’enfant. Au travers des trois sphères de la vie quotidienne, la famille, l’école, le temps libre, nous allons tâcher de comprendre la place de l’enfant dans le fonctionnement du quartier. Au coeur du quartier, une frange interstitielle se démarque car elle constitue une marge intéressante pour la jeunesse. Cette frange est une succession de lieux et d’équipements fragmentés qu’il s’agira de reconnecter au sein d’une seule et même entité urbaine.