Des médicaments qui rayonnent Au PSI, les scientifiques travaillant avec des substances radioactives se placent au service des malades pour développer des médicaments qui émettent un rayonnement. Ils contribuent ainsi à détecter des maladies cancéreuses et des inflammations, mais aussi à stopper la croissance de certaines tumeurs. Leur recherche est utile aux hôpitaux et revêt un très grand intérêt pour l’industrie suisse. Texte: Sabine Goldhahn
La course contre la montre commence le lundi matin, dans la salle blanche du Centre des sciences radio pharmaceutiques (ZRW) au PSI. Des médecins de l’Hôpital cantonal de Baden, désireux d’examiner un patient atteint d’un cancer de la prostate, ont com mandé un médicament radiopharmaceutique au PSI pour localiser les cellules tumorales présentes dans son organisme. Ce médicament est constitué de deux composants principaux: le premier, appelé «traceur», est une molécule capable de s’arrimer précisément à certaines structures cellulaires situées à la surface de la tumeur; le second est un radionucléide qui signale
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la position de la tumeur grâce à sa radioactivité. Les radionucléides sont des atomes instables qui émettent un rayonnement lors de leur désintégration. La demi-vie de ceux qui sont utilisés dans le domaine médical va de quelques minutes à une semaine. En raison de la radioactivité, leur fabrication est unique ment autorisée si certaines mesures de sécurité sont remplies, comme c’est le cas au PSI. Pour le diagnostic du cancer de la prostate, l’équipe en salle blanche pro duit le radiopharmaceutique 68Ga-PSMA-11. Les scientifiques disposent de deux jours de préparation, mais doivent se dépêcher le mercredi venu, jour de